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Une information différente selon les agents crée des rigidités endogènes au système
Les théories du salaire d’efficience reprennent de Keynes l’idée que le chômage est
involontaire. Les chômeurs , même en acceptant de travailler à des salaires plus bas
n’accroissent pas leur probabilité d’être embauchés ; ils demeurent au chômage , alors qu’ils
font tout pour obtenir un emploi
Conséquences sur la gestion de la main-d’œuvre :
la flexibilité des salaires à la baisse, afin de résoudre le chômage, peut engendrer des effets
pervers, et par-là ne plus être appliquée par les entreprises. Ainsi, on se rend compte que
l’entreprise n’a pas intérêt à réduire les salaires de ses employés en cas de baisse de la
productivité et d’augmentation du chômage. Les entreprises maintiennent des salaires
supérieurs à ceux du marché, non seulement parce qu’elles y sont contraintes par des
législations étatiques et par l’action des syndicats, mais parce qu’il leur semble rationnel d’agir
ainsi.
Une réduction des coûts de rotation de la main d’oeuvre : le versement de salaire supérieur à
celui du marché permet de conserver une main-d’œuvre qualifiée qui est donc productive. Un
haut niveau de rémunération relatif (qui permet à l’entreprise d’attirer et de conserver une
main-d’œuvre à fort capital humain) est donc plus que compensé par les coûts de mobilité de la
main-d’œuvre supportés par l’entreprise en cas de départ de ses salariés les plus productifs.
Ceci permet de mieux comprendre le pouvoir dont dispose les insiders (salariés de l’entreprise)
par rapport à celui des outsiders (les chômeurs recherchant un emploi). En effet, si l’entreprise
accorde à ses salariés des conditions plus avantageuses que celles qu’elles accorderaient à des
chômeurs, c’est qu’elle y trouve un avantage : celui de conserver une main-d’œuvre plus
qualifiée donc relativement moins coûteuse.
Quand une entreprise embauche un salarié, elle n’est pas certaine de son niveau de productivité. Elle a
donc intérêt à proposer des salaires élevés pour sélectionner les meilleurs :
Plus le salaire offert par l’entreprise est élevé relativement à celui du marché, plus
l’entreprise aura les moyens d’attirer et de sélectionner une main-d’œuvre de qualité.
le salaire de réservation annoncé par le candidat lors de l’embauche joue un rôle de signal
qui indique en partie ses qualités et ses compétences.
Les candidats à l’emploi qui se caractériseraient par un salaire de réservation trop bas afin
d’accroître leur probabilité d’embauche, iraient à l’encontre de leur objectif. En effet ,
l’entreprise considérerait que , puisqu’ils acceptent un salaire faible , cela signifie que leur
niveau de productivité est réduit. Il vaut mieux payer cher un salarié productif que
d’embaucher à un salaire réduit un salarié faiblement productif .
Proposer des salaires élevés lors de l’embauche présente un risque connu sous le nom de théorie du
passager clandestin (free rider) :
certains salariés pourraient dans ce cadre annoncer un salaire de réservation très élevé
alors que leur productivité est faible : l’entreprise serait perdante, mais ce risque est
réduit.
En effet, si a priori, l’entreprise, quand elle embauche ne connaît pas la productivité du
salarié ; en revanche a posteriori, elle peut l’observer durant le processus de production.
L’individu risquerait alors d’être démasqué, d’être licencié. La sanction est d’autant plus
dure que le niveau de chômage est élevé et que la probabilité de retrouver un emploi est
donc faible.
Toute la difficulté est alors de fixer le niveau de la prime et d’établir une relation de confiance :
la prime sera d’autant plus importante que le degré d’aversion face au risque des salariés est
fort.
la confiance est plus complexe à établir. En effet, l’information étant inégalement répartie,
l’entrepreneur est mieux à même de connaître la situation réelle de son entreprise ; dès lors, il
risque d’essayer de tromper ses salariés, cela d’autant plus que le contrat est implicite. Mais,
selon les théoriciens des contrats implicites, ce risque est réduit par un certain nombre de
procédures :
o le chef d’entreprise n’a pas intérêt à trahir la confiance de ses salariés, car ceux-ci le
lui feraient payer en étant moins productifs.
o dès lors, le chef d’entreprise, pour que les salariés acceptent une baisse de salaire, doit
leur démontrer que les indemnités d’assurance sont devenus supérieurs à la prime
versée, en mettant en avant la détérioration de la situation sur le marché du travail et
dans l’entreprise ( par exemple , en licenciant une partie de ses salariés ) .
La théorie insiders-outsiders