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Le Béton

Cellulaire
Matériau d’Avenir
Colophon

Rédaction
ir. Jos Cox
Jacques Sizaire
ir. Pascal Meulders
ir. Elly Van Overmeire
ir. Albert Ingelaere

Ont collaboré
ing. Pierre Mathieu
ing. Fabian Chupin

Editeur responsable
Jacques Sizaire
Avenue des Créneaux 18 bte 7
1200 Bruxelles

Toute reproduction ou représentation intégrale ou partielle, par


quelque procédé que ce soit, des pages publiées dans le présent
ouvrage, faite sans l’autorisation de l’éditeur, est illicite et constitue
une contrefaçon.
L’édition est basée sur la connaissance et l’état actuels des faits. Des
modifications peuvent être apportées sans avis préalable.

2
Avant-Propos
La Fédération belge de Béton Cellulaire existe déjà
depuis plus de 25 ans.

FeBeCel est une association très active. La grande


demande pour son manuel du béton cellulaire, nous
amène à adapter régulièrement son édition aux
dernières technologies et aux normes européennes
récentes.

Le manuel FeBeCel donne une image complète des


caractéristiques et possibilités d’applications concern-
ant le béton cellulaire et résulte d’une collaboration
intensive entre les différents membres de FeBeCel et
de leurs collaborateurs, chacun spécialisé dans sa
branche.
Ce sont des représentants de leur organisation dans
le cadre de l’IBN (Institut belge de Normalisation). En
outre ils sont impliqués dans les différents groupes de
travail de la normalisation européenne.
L’expérience acquise par les auteurs au cours de leurs
nombreuses années d’activité constitue une garantie
pour le lecteur.

En dépit de l’aspect technique de cette publication,


nous avons essayé d’en rendre la lecture facile et de
consacrer l’importance nécessaire aux applications
pratiques pour les professionnels de la construction.

Un mot de remerciement tout spécialement à Monsieur


Jacques Sizaire, qui assure la direction journalière du
secrétariat de FeBeCel, trouve certainement sa place
ici.
Il est la force motrice et le coordinateur, qui a repris à
son compte la partie logistique, propre à la publication
de ce manuel.

Nous espérons que cette dernière édition du manuel


FeBeCel sera un outil efficace pour tous ceux qui
voudront construire en béton cellulaire.

Les membres de FeBeCel se tiennent à votre disposi-


tion pour vous fournir tout renseignement ou conseil,
et ce depuis l’avant-projet. Nous sommes là pour vous
aider.

Ir. Jos Cox


Président FeBeCel a.s.b.l.

3
4
Sommaire

1. Introduction 11

2. Historique 13

3. Généralités 15

4. Caractéristiques physiques et mécaniques 23

5. Caractéristiques des produits 85

6. Caractéristiques d’utilisation 93

7. Finitions du béton cellulaire 97

8. Moyens de fixation 109

9. Résumé des caractéristiques et


performances du béton cellulaire 115

5
Sommaire 1. Introduction 11

2. Historique 13

3. Généralités 15

3.1 Qu’est ce que le béton cellulaire? 15


3.2 Matières premières 16
3.3 Fabrication du béton cellulaire 17
3.4 Produits en béton cellulaire 20
3.5 Utilisation 20

4. Caractéristiques physiques et mécaniques 23

4.1 Aspect et structure 23


4.2 Masse volumique sèche apparente 25
4.3 Résistance à la compression 26
4.4 Résistance à la traction par flexion 26
4.5 Résistance au cisaillement 27
4.6 Module d’élasticité (Valeur E) 27
4.7 Comportement dans le temps 28
4.7.1 Séchage du béton cellulaire 28
4.7.2 Retrait dû au durcissement 29
4.7.3 Dilatation thermique 29
4.7.4 Flèche des éléments armés en béton cellulaire 30
4.7.5 Diffusion de vapeur 30
4.7.6 Résistance aux agents chimiques 30
4.7.7 Absorption d’eau 31
4.7.8 Résistance au gel et dégel 31
4.8 Environnement et qualité de vie 32
4.8.1 Sauvegarde des ressources naturelles 32
4.8.2 Besoins en énergie 32
4.8.3 Recyclage 32
4.8.4 Respect de l’environnement 32
4.8.5 Evacuation des surplus de chantier 32
4.8.6 Qualité de vie 32
4.8.7 Cycle de vie 33
4.9 Calcul de la maçonnerie portante soumise à une charge verticale 33
4.9.1 Selon NBN B 24-301 (mars 1980) 33
4.9.1.1 fk par essais sur des matériaux de construction 33
4.9.1.2 fk par essais sur murets 34

6
4.9.2 Selon NBN EN 1996-1-1, Eurocode 6 avec DAN (juin 1998) 34
4.9.2.1 Résistance à la compression normalisée des blocs
de maçonnerie : fb 34
4.9.2.2 Catégories de mortier: fm 35
4.9.2.3 Résistance caractéristique à la compression fk
de la maçonnerie non armée 35
4.9.2.4 Valeur de fk pour différents types de maçonnerie 36
4.9.2.5 Calcul de la résistance du mur selon NBN EN 1996-1-1
avec DAN 37
4.9.2.5.1 Elancement du mur 37
4.9.2.5.2 Excentricité des charges 37
4.9.2.5.3 Contrôle de la résistance du mur 38
4.9.2.5.4 Coefficients de sécurité sur les charges gf 38
4.9.2.5.5 Exemples de calcul selon NBN EN 1996-1-1
avec DAN 39
4.10 Caractéristiques thermiques 43
4.10.1 Coefficient de conductivité thermique l 43
4.10.2 Coefficient de conductibilité thermique l
pour murs en blocs de béton cellulaire 43
4.10.3 Valeurs de résistance thermique R 45
4.10.4 Résistance thermique totale RT d’une paroi 45
4.10.5 Coefficient de transmission thermique U des parois 46
4.10.6 Température de surface 47
4.10.7 Inertie thermique 48
4.10.7.1 Généralités 48
4.10.7.2 Capacité thermique 48
4.10.7.3 Temps de refroidissement 49
4.10.7.4 Amortissement thermique et déphasage 49
4.10.8 Exigences thermiques régionales 50
4.10.8.1 Exigences thermiques des bâtiments résidentiels
et des immeubles de bureaux 51
4.10.8.2 Exigences thermiques des bâtiments industriels 51
4.10.8.3 Exemple de calcul du niveau d’isolation globale K 52
4.11 Acoustique 62
4.11.1 Principes généraux 62
4.11.1.1 Fréquence 62
4.11.1.2 Vitesse de propagation du son 62
4.11.1.3 Longueur d’onde - période 63
4.11.1.4 Niveau de pression sonore 63
4.11.1.5 Sons purs - le spectre sonore 63
4.11.1.6 Niveau sonore - isophones 64

7
4.11.1.7 Le son - une perception subjective 65
4.11.1.8 Bruit de fond 65
4.11.2 L’acoustique en construction 65
4.11.2.1 Bruit aérien et bruit d’impact 65
4.11.2.2 Résonance 65
4.11.2.3 Coefficient d’absorption (a) 66
4.11.3 Normes belges 67
4.11.4 Isolation acoustique des bâtiments 69
4.11.4.1 Isolation des bruits aériens 69
4.11.4.2 Généralités 69
4.11.4.3 Isolation des murs contre les bruits aériens 70
4.11.4.4 Isolation des murs contre les bruits d’impact 70
4.11.5 Acoustique de la construction en béton cellulaire 71
4.11.5.1 Murs extérieurs massifs en blocs de béton cellulaire 71
4.11.5.2 Murs intérieurs en blocs de béton cellulaire 71
4.11.5.3 Doubles murs de séparation entre habitations de rangée /
habitations doubles / appartements 71
4.11.5.4 Murs intérieurs en blocs de béton cellulaire avec
élément rapporté sur 1 ou 2 faces 72
4.11.5.5 Murs extérieurs en dalles de béton cellulaire 72
4.11.5.6 Dalles de toiture en béton cellulaire 72

4.12 Résistance au feu du béton cellulaire 75


4.12.1 Classification de la résistance au feu 75
4.12.2 Résistance au feu des parois en béton cellulaire 76
4.12.3 Comportement du béton cellulaire en cas d’incendie 76
4.12.4 Le compartimentage et la résistance au feu des parois des bâtiments 77
4.12.5.1 Combinaison mur en béton cellulaire / structure en acier 79
4.12.5.2 Combinaison mur en béton cellulaire /
structure en béton armé 82
4.12.5.3 Joints coupe-feu 83
4.12.5.4 Un exemple concret 83

5. Caractéristiques des produits 85

5.1 Blocs et linteaux 85


5.1.1 Blocs 85
5.1.2 Linteaux 87
5.2 éléments armés 88
5.2.1 Dalles de bardage 88

8
5.2.2 Dalles de toiture 89
5.2.3 Dalles de plancher 90
5.2.4 Dalles de cloison intérieure 91
6. Caractéristiques d’utilisation 93

6.1 Blocs et linteaux 93


6.2 éléments armés 93
6.2.1 Dalles de mur 93
6.2.2 Dalles de toiture 93
6.2.3 Dalles de plancher 94
6.2.4 Dalles de cloison 94

7. Finitions du béton cellulaire 97

7.1 Finition des blocs de béton cellulaire 97


7.1.1 Brique de parement - mur creux 97
7.1.2 Enduit extérieur sur blocs de béton cellulaire 97
7.1.3 Bardage 101
7.1.4 Peinture extérieure sur blocs de béton cellulaire 101
7.1.5 Enduit intérieur sur blocs de béton cellulaire 102
7.1.6 Peinture intérieure sur blocs de béton cellulaire 102
7.2 Finition des dalles de mur en béton cellulaire 103
7.2.1 Rejointoiement des dalles 103
7.2.2 Peinture extérieure sur dalles en béton cellulaire 103
7.2.3 Enduit extérieur sur dalles en béton cellulaire 104
7.2.4 Bardage sur dalles 105
7.2.5 Brique de parement avec dalles en béton cellulaire 105
7.2.6 Finition intérieure des dalles en béton cellulaire 105
7.3 Finition des dalles de toiture en béton cellulaire 106
7.3.1 Protection extérieure 106
7.3.2 Finitions intérieures 106

8. Moyens de fixation 109

8.1 Clous en aluminium ou en acier galvanisé pour béton cellulaire 109


8.2 Clous à déviation 110
8.2.1 Le montage 110
8.2.2 La résistance 110
8.3 Les chevilles pour béton cellulaire 111
8.4 Scellements par injection 112
8.5 Producteurs 112

9. Résumé des caractéristiques et performances du béton cellulaire 115

9
1.  Introduction

Depuis 1953 le béton cellulaire est présent sur le Il détient aussi, gratuitement, une assurance “dégâts
marché de la construction en Bel­gi­que. incendie” complémentaire parce que le béton cellu-
Tout au long de ces cinq décennies, son utilisation laire est incombustible et ne dégage ni fumées ni gaz
n’a cessé d’augmenter, et plus particulièrement toxi-ques.
au cours de la dernière, alors que l’industrie de la
construction connaissait une phase de profonde 4. Le chef d’entreprise dispose de constructions
dépression. Ce fut, en effet, au cours de ces temps in­dus­trielles peu coûteuses et performantes au niveau :
difficiles que les avantages du matériau ont été • du confort de travail assuré par les qualités d’absorp-
appréciés à leur juste valeur. tion acoustique élevée (résonance) des produits en
Le béton cellulaire est, à la fois, un matériau béton cellulaire.
solide et léger qui convient à tous les types de • du maintien aisé de températures agréables et sta-
construction, du plancher à la toiture. De par leurs bles, sans recours au conditionnement d’air.
grandes dimensions, les blocs, linteaux et dalles • de la mise à disposition de murs coupe-feu efficaces
armées contribuent à la rapidité et à la simplicité (protection des stocks, du matériel, sécurité) sans
de la construction, facteurs qui influencent favo­ supplément de prix.
rablement le coût de celle-ci. De plus, toute extension de hall industriel est largement
L’utilisation de produits en béton cellulaire se facilitée par le démontage aisé des dalles de murs et
révèle être source de réels avantages à toutes les par leur réutilisation dans l’agrandissement.
étapes du projet et de la construction. Le béton cellulaire, dont la fabrication fait appel aux
technologies de pointe, est venu à point nommé pour
1. L’auteur de projet d’abord, profite de la polyva- répondre aux exigences toujours accrues des maîtres
lence du matériau pour donner libre cours à sa créati­ d’ouvrages et aux techniques de chantier toujours plus
vité. Sans contrôle particulier il est d’autre part assuré performantes.
de la répartition judicieuse de l’isolation thermique sur Aucun bâtiment n’est à nul autre pareil. Chaque
toute la surface et dans toute l’épaisseur des parois. construction a sa propre spécificité.
Chaque cm de béton cellulaire est par lui-même un Qu’il s’agisse d’un dépôt dans lequel sont entreposés
isolant thermique. des produits fragiles ou inflammables, d’un bâtiment
industriel dans lequel sont utilisées des méthodes
2. L’entrepreneur dispose d’un matériau léger, solide mo­dernes de production ou, encore, d’une habita-
et de pose particulièrement aisée. Le temps d’exécu- tion dans laquelle “il fait bon vivre”, chacune de ces
tion du chantier s’en trouve sérieusement réduit, sans constructions postule un projet qui lui est propre,
effort pour la main-d’œuvre. adapté à sa vocation et répondant aux besoins spécifi-
En ce qui concerne la pose des blocs, la technique par ques de l’utilisateur.
collage y contribue aussi largement. Pour réaliser 1 m3 Un matériau de construction, vraiment moderne, se
de maçonnerie de béton cellulaire, 17 l de mortier colle doit donc de répondre, non seulement aux besoins de
suffisent, alors que 170 l (10 x plus) de mortier tradi- son temps, mais encore et surtout à ceux du futur.
tionnel sont nécessaires avec des blocs ordinaires. Le béton cellulaire est apte à répondre à ce défi comme
Quant aux éléments armés, les dalles pour murs ou nous le verrons plus loin dans cette brochure.
pour toitures peuvent atteindre une surface de 5,6 m2
par unité se posant facilement à l’aide d’un engin de
levage de faible puissance.

3. Le maître de l’ouvrage ou l’utilisateur dispose beau-


coup plus rapidemment d’une construction déjà sèche,
saine et d’un confort thermique assuré tant l’été que
l’hiver. Ces avantages sont inhérents aux bâtiments en
béton cellulaire qui, déjà à la construction, sont d’un
prix fort compétitif.

11
2.  Historique

Le béton cellulaire: matériau


de construction du futur
Le béton cellulaire tel que nous le connaissons de nos La principale avancée par rapport au béton cellulaire
jours est né de la combinaison de deux inventions de la période antérieure est le durcissement à la vapeur
antérieures : l’autoclavage du mélange sable/chaux/eau d’eau saturée sous haute pression permettant de rédui-
et “l’émulsification” des mélanges de sable, ciment/ re très nettement le retrait dû au séchage.
chaux et eau.
Enfin, une troisième étape s’imposait pour arriver
La première invention est attribuée en 1880 à au béton cellu­laire, tel que nous le connaissons
W. Michaelis. Ce dernier a mis en contact un mélange aujourd’hui  : la fabrication en série de petits et de
de chaux, sable et eau avec de la vapeur d’eau saturée grands formats, d’éléments armés ou non avec un degré
sous haute pression et est ainsi parvenu à donner nais- de précision suffisant. Pour ce faire, une méthode de
sance à des silicates de calcium hydratés hydrorésis- production a été développée après 1945. Les produits
tants. La chaux réagit avec le sable quartzeux et l’eau. sont découpés aux dimensions souhaitées au moyen
Cette invention est encore et toujours à la base de tous de fins fils d’acier très tendus ce qui permet d’obtenir
les matériaux de construction durcis à la vapeur d’eau des produits finis de grande précision. C’est en 1953
saturée sous haute pression. que la Belgique a commencé à produire des blocs
de béton cellulaire. Le marché y a vu un intéressant
La seconde invention concerne l’émulsification des complément aux produits de construction tradition-
mor­tiers. En 1889, cette invention a été octroyée à nels. Suite au franc succès du produit, la production
E. Hoffmann. Il a utilisé de la pierre à chaux finement a été étendue, dès 1957, à celle d’éléments armés en
broyée et de l’acide sulfurique pour émulsionner des béton cellulaire. Un développement important car des
mortiers à base de ciment et de gypse. En 1914, éléments de grandes dimensions pouvaient désormais
J.W. Aylsworth et F.A. Dyer ont breveté un procédé être réalisés. Ces éléments sont principalement utilisés
utilisant de la poudre d’aluminium ou de zinc comme dans la construction industrielle.
émulsifiant. Ces poudres de métal réagissent en milieu
alcalin (chaux ou ciment) en dégageant de l’hydrogène. C’est en Suède, patrie d’Eriksson, que les premières
Cette formation de gaz fait lever la masse de béton frais usines ont vu le jour. C’est également de ce pays que le
à l’instar de ce qui se produit, lors de la fabrication du matériau a été diffusé et produit dans le monde entier.
pain. De nos jours le processus de production du béton
cellulaire est le plus novateur dans le domaine des
En 1924, le Suédois J.A. Eriksson débute la production matériaux de construction pierreux. Il est entièrement
de béton cellulaire à base d’un mélange de sable fin, automatisé.
de chaux et d’eau, auquel il ajoute une petite quantité
de poudre de métal. Trois ans plus tard, il combine
ce processus à l’autoclavage, tel que décrit dans le
brevet de Michaelis. Après avoir levé et s’être solidifié
dans un autoclave à une température d’environ 180°C
avec de la vapeur d’eau saturée, sous haute pression,
le mélange émulsionné durcit. Parallèlement, un pro-
cessus à base de sable fin, de ciment et d’eau avec
adjonction d’une petite quantité de poudre de métal est
développé au début des années trente. K.I.A. Eklund a
fait breveter ce procédé en 1939.

13
3.  Généralités

3.1 Qu’est ce que le béton cellulaire?

L’air pétrifié

Sable, chaux et ciment constituent les matières pre-


mières de base. Celles-ci sont intimement mélangées
dans des proportions bien déterminées, après quoi on
y ajoute de l’eau.

L’adjonction d’une petite quantité de poudre d’alumi­


nium aura pour effet de faire lever la pâte.

La pâte est ensuite coulée dans des moules qui ne sont


que partiellement remplis pour éviter tout débordement
de la pâte lors de la levée. Dans les moules, destinés
à la production d’éléments armés, sont disposées les
armatures, calculées en fonction de la vocation des
éléments. Ces armatures, préalablement coupées aux
dimensions requises, sont soudées automatiquement
et sont traitées contre la corrosion.

L’adjonction de la poudre d’aluminium a pour effet de


libérer de l’hydrogène qui fait lever la pâte et donne
naissance à des myriades de cellules gorgées d’hydro­
gène, rapidement chassé sous la pression de l’air
ambiant.

C’est ce qui fait précisément la particularité la plus


remarquable du béton cellulaire. Il s’agit, en effet, d’un Un procédé ultramoderne de fabrication et le strict
matériau gorgé d’air. De là, l’expression “d’air pétrifié”. respect des normes qualitatives permettent d’offrir
Il n’en est pas moins solide, léger et thermiquement un matériau d’exception dont les avantages sont très
très isolant. appréciés dans la construction.
Revenons à notre procédé de fabrication. Après dé­mou­
lage, la masse est découpée à dimension suivant le De par le peu de matière première nécessaire à sa
type de produit : blocs, linteaux, éléments armés. production, le béton cellulaire participe à la sauvegarde
Le produit passe ensuite à l’autoclave où il est soumis des ressources naturelles : 500 kg de matière suffisent
à une température de 180°C et à une pression de 10 à réaliser 1m3 de maçonnerie soit de 1/2 à 1/3 de ce
atmosphères. C’est à l’issue de l’autoclavage que le qui est nécessaire pour d’autres matériaux porteurs de
matériau acquiert définitivement les propriétés qui lui gros œuvre.
sont propres.

15
3. Généralités

3.2 Matières premières

Les matières premières nécessaires à la fabrication du


béton cellulaire sont :

• du sable blanc très pur (95% de silice)


• de la chaux
• du ciment
• de la poudre d’aluminium
• de l’eau

A noter qu’il s’agit uniquement de matières minérales


présentes en abondance dans la nature.
En présence d’eau, la chaux réagit avec la silice du
sable pour former des silicates de calcium hydratés
(tobermorite).
Chaux et ciment servent de liants.
La poudre d’aluminium extrêmement fine (env. 50
µm), uti­lisée en très faible quantité (+/- 0,05%), sert de
levain, en cours de fabrication, pour faire lever la pâte
et créer les cellules.
En milieu alcalin, la poudre d’aluminium réagit comme
suit :

2 AI + 3 Ca(OH)2 + 6 H2O —> 3 CaO • Al2O3 • 6 H2O + 3H2

C’est l’hydrogène ainsi libéré qui crée les cellules. En


cours de durcissement de la pâte, l’hydrogène se libère
et les cellules se remplissent d’air.
En moyenne, la proportion de matières premières uti­­li­
sées lors de la fabrication est la suivante :

• sable quartzeux +/- 44%


La fabrication ne nécessite que peu d’énergie  : 300 • ciment +/- 3%
kW/h suf­fisent à produire 1m3 de béton cellulaire auto- • chaux +/- 12%
clavé soit 10 fois moins que pour fabriquer des briques • poudre d’aluminium +/- 0,06%
pleines de terre cuite, et participe ainsi au respect de • eau +/- 41%
l’environnement.
La fabrication ne dégage aucun gaz toxique et ne pollue Les pourcentages varient légèrement, mais de façon
abso­lument pas l’eau. précise, en fonction de la masse volumique souhaitée.

16
3.3 Fabrication du béton cellulaire Le produit semi-fini ainsi obtenu subit ensuite un traite-
ment thermique en autoclave, sous une pression d’en­
Les produits en béton cellulaire sont fabriqués dans viron 10 bars et à une température de 180°C environ.
des unités de production hautement industrialisées. Dans ces conditions, a lieu une autre réaction chimique
L’emploi de matières premières stables, l’automatisa- au cours de laquelle le sable se lie à la chaux, formant
tion de la fabrication ainsi que le contrôle permanent, des cristaux de forme et de composition bien parti­
tant interne qu’externe, sont les garants d’une qualité culières (Tobermorite).
de produits constante et de haut niveau. Les réactions chimiques simplifiées, depuis le mélange
Les phases importantes de la fabrication sont : des matières premières jusqu’à l’obtention du produit
fini, sont les suivantes :
• la préparation, le dosage et le malaxage des matiè-
res premières 1. CaO + H2O —> Ca(OH)2 + 65.2 kJ/mol
• la fabrication et le traitement anticorrosion des
armatures nécessaires à la production des éléments 2. 3 Ca(OH)2 + 2 Al + 6 H2O —> Ca3(Al(OH)6)2 + 3 H2
armés
• la préparation des moules 3. 6 SiO2 + 5 Ca(OH)2 —> 5 CaO • 6 SiO2 • 5 H2O
• la coulée, la levée et le durcissement de la pâte
• le découpage et le profilage des produits = Tobermorite

• l’autoclavage (silicate de calcium hydraté)
• la mise sur palettes et sous housses plastiques
rétractables (blocs) C’est à la Tobermorite - Ca5H2(Si3O9)2 • 4 H2O ou C5S6H5
(appellation industrielle) - que les fines parois cellulai-
Le béton cellulaire appartient au groupe des bétons res ont emprunté leur grande solidité.
légers, autoclavés. Les matières premières entrant Bien que les composants soient les mêmes, le béton
dans sa préparation sont le ciment, le sable pur (95% cellulaire est un matériau entièrement différent du
de silice), la chaux et l’eau. béton dans lequel, on le sait, le sable ne participe
Le sable est broyé finement soit à sec, soit en pré- pas à la réaction chimique et donc à la formation des
sence d’eau. On y ajoute ensuite le ciment, la chaux, la cristaux.
poudre d’aluminium et l’eau. Le produit obtenu, après C’est le traitement thermique en autoclave qui confère
mélange intime des constituants, est coulé dans des au béton cellulaire ses propriétés définitives.
moules d’une capacité de 4,5 à 8 m3 que l’on remplit à La variation des masses volumiques s’obtient en adap-
mi-hauteur environ. tant, de façon minutieuse et rigoureuse, le dosage des
Pour la production d’éléments armés, avant remplis- matières premières.
sage des moules, des treillis d’armature préalablement Chaque catégorie massique, possédant ses caractéris-
traités contre la corrosion y sont déposés avec précision tiques spécifiques, répond aux exigences des normes
et maintenus par entretoises. NBN B 21-002 et EN 771-4 (blocs) ou NBN B 21-004
Pour la production de blocs, les moules sont remplis et EN 12602 (éléments armés).
uniquement du mélange.

L’aluminium réagit avec les autres constituants, réac- Contrôle de fabrication


tion qui produit un dégagement d’hydrogène permet-
tant la formation des cellules sphériques et fermées qui Chaque phase du processus de production est contrô­
caractérisent le béton cellulaire. lée par le laboratoire d’usine. Ces contrôles commen-
Après quelques heures, la masse cellulaire a acquis cent à l’arrivée des matières premières et se terminent
une dureté telle (on parle à juste titre d’un “gâteau”) sur le produit fini, chaque étape intermédiaire étant
qu’elle peut être démoulée. Elle est alors découpée au soumise à des tests de qualité.
moyen de fils en acier, soit dans le sens de la longueur
s’il s’a­git d’éléments armés, soit longitudinalement et Cet “autocontrôle” de fabrication réalisé conformé-
transversalement s’il s’agit de blocs. ment à la méthodologie décrite dans la norme “béton
Malgré la coupe, le “gâteau” conserve la forme qu’il a cellulaire autoclavé”, est ensuite supervisé par des
reçue dans le moule. instances d’agrément technique. Des recherches plus
spécia­li­sées sont effectuées par les Universités.

17
3. Généralités

Schéma de fabrication des blocs

ciment / chaux sable quartzeux eau additifs

béton
cellulaire
recyclé

broyeur
à billes

farine
de silice

poudre
d’aluminium

mélange

versage levée de pâte décoffrage

découpage et profilage
stockage autoclavage

transport

18
Schéma de fabrication des éléments armés

ciment / chaux sable quartzeux eau additifs

béton
cellulaire
recyclé

broyeur
à billes

acier pour armatures


farine
de silice

poudre
étirage + découpage
d’aluminium

soudure par points

protection anti corrosion séchage


mélange

pose des décoffrage


armatures versage levée de pâte

rectification des découpage et


stockage autoclavage profilage
profils

transport

19
3. Généralités

3.4 Produits en béton cellulaire 3.5 Utilisation

Blocs de grandes dimensions : 6,6 à 8 blocs par m2

Blocs de super format : 2 blocs par m2

Blocs et linteaux en forme de U pour réalisation de:


• poutres de ceinture
• linteaux de grande longueur
• linteaux à surcharge plus importante que celle
admise par les linteaux standards

Linteaux porteurs et non-porteurs

Eléments armés :
• Dalles de bardage : (pose horizontale ou verticale)
• Dalles de cloison (hauteur d’étage)
• Dalles de toiture
• Dalles de plancher

Les produits en béton cellulaire sont indiqués pour tous


types de construction : habitations unifamiliales, appar­
te­ments, bureaux, garages, magasins, écoles, hôpitaux,
bâtiments industriels, secteur agricole, etc.
Les blocs sont utilisés aussi bien en murs intérieurs
qu’extérieurs, portants ou non portants.
Les dalles de mur (dalles de bardage) sont principa-
lement utilisées en bâtiments industriels et grandes
surfaces commerciales. Les dalles de toiture sont
desti­nées aux constructions industrielles grandes ou
petites, mais aussi aux habitations groupées ou unifa-
miliales, aux bureaux et aux bâtiments d’hébergement.
Alors que le béton cellulaire est généralement utilisé
pour son excellente isolation thermique, il est parti­
culièrement apprécié pour conserver la fraîcheur des
bâtiments en été.
La mise en œuvre du béton cellulaire étant plus facile
et plus rapide qu’avec des matériaux traditionnels
il participe largement à la diminution des coûts de
construction.

20
4.  Caractéristiques physiques et mécaniques

4.1 Aspect et structure

C’est la présence de nombreuses cellules minuscules


qui détermine la structure du béton cellulaire.
Il est fabriqué en différentes masses volumiques pou-
vant varier entre 350 et 650 kg/m3 (béton ordinaire  :
2400 kg/m3).
Les cellules occupent 80% du volume total.

On distingue deux sortes de cellules : les macrocellules


(0,5 - 2 mm) formées lors du dégagement d’hydrogène
et les microcellules, de dimension capillaire, formées échelle 1/1
lors de l’expansion de la masse et réparties dans la
partie consistante de cette masse.

Répartition des cellules en fonction de leur diamètre


volume cumulé des cellules (%)
100

80

60

40

20
diamètre (mm)
0
1mm 2mm
masse solide microcellules macrocellules

Pour un béton cellulaire de 450 kg/m3, la répartition en


volume des cellules est de :

• Macrocellules 50%
• Microcellules capillaires réparties
dans la masse solide 30%

Au total le volume d’air représente donc 80% du


volu­me du béton cellulaire, tandis que la masse solide
est de 20%.
1 m3 de matières premières permet donc de produire
5 m3 de matériau de maçonnerie en béton cellulaire.
Cette très grande économie de matières premières est
l’un des aspects écologiques du béton cellulaire.
A titre d’information, la surface des cellules dans 1 kg
de béton cellulaire est de 20 m2.
Reportée au m3, elle est de +/- 10.000 m2.

23
4. Caractéristiques physiques et mécaniques

Matières premières Béton cellulaire

volume
x5

Il est extrêmement important que les cellules soient


petites, sphériques et réparties de façon très homogène
dans la masse. Les grandes cellules affaiblissent la
résistance car le transfert des contraintes se réalise au
travers des parois des cellules. Au plus grandes elles
sont, au plus grande est la concentration des contrain-
tes dans les parois. Ceci contrairement à ce qui se
passe dans un béton ordinaire où le tranfert des efforts
se fait au travers des granulats, le ciment servant de
liant entre les agrégats.

En adaptant minutieusement la recette de fabrication,


on peut modifier le diamètre et le nombre de cellules
(toujours fermées) et adapter la masse volumique (de
350 à 650 kg/m3)

24
4.2 Masse volumique sèche apparente Catégories blocs :
Désignation Classe f (N/mm2) Classe ρ
Les normes belges
PTV 21-002 (blocs) C2/400 2 ρ 400
NBN B 21-004 (éléments armés) C3/450 3 ρ 450
et les normes européennes C4/550 4 ρ 550
NBN EN 771-4 (blocs)
C5/650 5 ρ 650
NBN EN 12602 (éléments armés),

classifient qualitativement le béton cellulaire en catégo­


ries en fonction de leur masse volumique sèche appa­
rente (classe ρ) et de leur résistance à la compression Catégories éléments armés :
(classe f).
Résistance moyenne à la compression (fbm) Désignation Classe f (N/mm2) Classe ρ (kg/m3)
CC3/500 3 400 ≤ ρ < 500
Classe ρ Critères
CC4/600 4 500 ≤ ρ < 600
ρ 400 350 kg/m3 ≤ ρ < 400 kg/m3
ρ 450 400 kg/m3 ≤ ρ < 450 kg/m3 Sur demande, d’autres catégories peuvent être produi­
ρ 550 500 kg/m3 ≤ ρ < 550 kg/m3 tes par les fabricants.
ρ 650 600 kg/m3 ≤ ρ < 650 kg/m3

Classe f (N/mm2)
f2 fbm ≥ 2
f3 fbm ≥ 3
f4 fbm ≥ 4
f5 fbm ≥ 5

Les différentes catégories sont désignées par la lettre


C pour les blocs et CC pour les éléments armés, suivi
de l’indication de la classe de résistance à la compres-
sion.
Actuellement, les catégories qualitatives les plus cou-
rantes présentes sur le marché belge sont les suivan-
tes :

25
4. Caractéristiques physiques et mécaniques

4.3 Résistance à la compression 4.4 Résistance à la traction par flexion

La résistance à la compression augmente en fonction Tous les bétons sont nettement moins performants en
de la masse volumique du béton cellulaire comme en traction qu’en compression. A défaut de données expé­
attestent les tableaux extraits des normes belges PTV ri­mentales, il y a lieu de prendre en considération les
21-002 et NBN B 21-004 repris au § 4.2. chiffres suivants :
Pour le béton cellulaire, la résistance caractéristique
Lors du calcul d’un mur, il y a lieu de tenir compte de à la traction pure représente 12% de la résistance en
la résistance supérieure des maçonneries à joints col- com­pression. (fctk = 0,12 fck)
lés (ce qui est le cas en béton cellulaire) par rapport à La résistance caractéristique à la traction par flexion
celles maçonnées à joints de mortier. est de 22% de la résistance en compression :
De façon générale, les maçonneries en blocs de béton fcflk = 0,22 fck (NBN EN 12602).
cellulaire collés de type C4/550 permettent la construc-
tion de bâtiments jusqu’ à 5 niveaux. Valeurs caractéristiques de la résistance à la traction
Pour des performances supérieures, un type de densité par flexion
plus élevée peut être préconisé par la firme productrice
de béton cellulaire ou prescrit par le maître d’œuvre, Classe fcflk
après calcul et sui­vant la norme “maçonnerie” NBN B
f2 0,44 N/mm2
24-301 ou NBN EN 1996-1-1 (voir § 4.9.2).
f3 0,66 N/mm2
f4 0,88 N/mm2
Principe du transfert des contraintes
f5 1,10 N/mm2
dans le béton et le béton cellulaire

Béton Béton cellulaire

26
4.5 Résistance au cisaillement 4.6 Module d’élasticité (Valeur E)

Les valeurs à prendre en compte pour la résistance au “E” s’exprime en N/mm2. Il est équivalent au quotient
cisaillement du béton cellulaire, sont les suivantes [24] : de la contrainte agissant sur un corps, par la déforma-
tion obtenue.
Catégorie τ A défaut de valeurs expérimentales, il y a lieu de calcu-
CC3/500 0,07 N/mm2
ler la valeur E suivant la norme NBN B 21-004 et NBN
EN 12602
CC4/600 0,10 N/mm2
Ec = 5 (ρsec - 150) [N/mm2]

avec

ρsec = masse volumique sèche en kg/m3

Catégorie Ec
CC3/500 1750 N/mm2
CC4/600 2250 N/mm2

L’autoclavage des produits en béton cellulaire permet


d’obtenir un fluage moindre que celui du béton ordi-
naire.
Le coefficient de fluage (phi) du béton cellulaire est
de 0,3. [24]

La flèche, sous surcharge permanente, est calculée en


introduisant le module d’élasticité à long terme Ec,∞

Ec Ec
Ec,∞ = =
1 + phi 1,3

27
4. Caractéristiques physiques et mécaniques

4.7 Comportement dans le temps

4.7.1  Séchage du béton cellulaire

A la sortie de l’autoclave, la teneur en humidité du


béton cellulaire est de +/- 23% en volume.

Comme l’indique le graphique ci-dessous, la majorité


de l’humidité présente a disparu après 3 mois lorsque
la construction en est encore au stade du gros œuvre.

Courbe de séchage des blocs en béton


cellulaire à température ambiante intérieure [24]

Humidité en vol%
28
26 Ce taux d’équilibre peut varier légèrement en fonction
22
de la masse volumique du béton cellulaire, comme
Mur en blocs l’indique le tableau ci-dessous.
18 de béton cellulaire de 200 mm d’épaisseur
14
10 Teneur en humidité d’équilibre (en volume)
6 en fonction de la masse volumique [22]
4
Humidité d’équilibre (%Volume)
2 10
5 10 20 30 40 50
Semaines 8

Dans la pratique, compte tenu de l’eau apportée par la 6


mise en œuvre et les finitions, ainsi que par les intem-
péries en cours de chantier, le taux d’équilibre de 2.5%
4
en volume des maçonne­ries en béton cellulaire de Uv
masse volumique 450 kg/m3 est atteint après 12 à 24
mois d’occupation du bâtiment suivant les conditions 2
particulières d’utilisation de la construction.
0
300 400 500 600 700 800 900
Masse volumique (kg/m3)

L’eau résiduelle dans le béton cellulaire se retrouve


sous diverses formes :
• d’eau liée chimiquement (cristaux)
• d’eau gélifiée dans les micropores et comme eau
libre
• dans l’air des capillaires et les macropores.

28
Pour le béton cellulaire, le retrait dû à ce séchage ne
dépasse pas 0,2 mm/m - ce qui est nettement inférieur Comparaison de retrait dû au séchage pour
à celui des blocs de béton lourd. différents matériaux

Retrait en mm/m
Retrait dû au séchage pour le béton cellulaire [17]
0,5
Retrait en mm/m
0.60
0,4

Béton

Béton cellulaire

Terre cuite perforée


Blocs de béton
0.50

0,3
0.40

0.30 0,2
3< 0,2 mm/m
0.20
0,1
0.10

0
1 2 3 4 5 10 20 30 40 50 100

Humidité en Volume%
4.7.2  Retrait dû au durcissement

Le durcissement du béton cellulaire intervient en cours


Retrait dans le temps d’autoclavage lors de la formation des cristaux de sili-
Retrait en mm/m
cate de calcium hydraté (Tobermorite) qui lui donne sa
résistance caractéristique. A sa sortie de l’autoclave, le
0.40
processus de durcissement est terminé et tout retrait
0.35 ultérieur n’est plus à craindre. Il n’y a donc pas lieu
Béton d’en tenir compte lors de la mise en œuvre.
0.30

0.25
Béton cellulaire
4.7.3  Dilatation thermique
0.20

0.15
Le coefficient de dilatation linéaire d’un matériau est la
variation de longueur d’un élément de 1m par 1K de
0.10 variation de température.
Pour le béton cellulaire, ce coefficient de dilatation est
0.05
de : 8.10-6 m/mK
0
A titre comparatif, voici le coefficient de dilatation li-
10 100 1000 10 000 jours
né­aire de différents matériaux de maçonnerie (en m/
mK) :
- brique 5.10-6 m/mK
- blocs silico-calcaires 9.10-6 m/mK
- granit 5.10-6 m/mK
- béton 10.10-6 m/mK
- béton cellulaire 8.10-6 m/mK

29
4. Caractéristiques physiques et mécaniques

4.7.4  Flèche des éléments armés en Exemples de matériaux (valeurs EN 12524) :


béton cellulaire
• air µ=1
Outre la flèche instantanée enregistrée lors du char- • béton cellulaire
gement de l’élément, une déformation par fluage se C2/400 µ = 5
poursuit faiblement et lentement dans le temps. C3/450, CC3/500 µ = 6
Cet accroissement de flèche des dalles, sous l’effet C4/550, CC4/600 µ = 7
d’une charge fixe permanente, diminue à mesure que • terre cuite µ = 20
les éléments avancent en âge. La relation âge/flèche • bois µ = 50 à 200
fait l’objet du tableau ci-dessous. • béton µ = 100 à 130
• béton armé µ = 130
• isolant synthétique µ = 20 à 300
Fluage des éléments armés en béton cellulaire [24] • polystyrène extrudé µ = 150
• asphalte µ = 50.000
Flèche (en mm) • PVC µ = 20.000
25 • verre µ = ∞
• couverture métallique µ = ∞
20
Plus petite est la valeur µ, meilleure est la diffusion de
15 vapeur d’eau. Elle s’évacue donc plus rapidement. Le
béton cellulaire étant un matériau à valeur µ très basse,
10
on dit de lui qu’il “respire”.
5

0 4.7.6  Résistance aux agents chimiques


0 100 200 300 400 500 600 700 800 900 1000
La résistance aux agents chimiques du béton cellulaire
Temps (en jours) est similaire à celle du béton lourd.
L’un et l’autre résistent toutefois moins bien aux acides
puissants que l’on ne trouve habituellement pas en
4.7.5  Diffusion de vapeur habitation ou en construction industrielle. Grâce à son
alcalinité élevée, le béton cellulaire résiste aux pluies
La diffusion de vapeur au travers d’une paroi poreuse acides. Seuls quelques mm peuvent être légèrement
est provoquée par la différence de pression de vapeur altérés.
entre les 2 côtés de cette paroi.
Cette différence de pression n’a aucune action méca­
nique mais permet la diffusion de vapeur dans la direc-
tion de la chute de pression.
Tout matériau de construction oppose une certaine
résistance à cette diffusion dénommée “coefficient de
résistance à la diffusion de vapeur” de valeur µ.
La valeur µ de l’air est de 1. Celle d’un matériau indique
com­bien de fois la résistance à la diffusion de vapeur
de ce matériau est supérieure à celle d’une couche
d’air de la même épaisseur.
Pour le béton cellulaire la valeur µ varie entre 5 et 10
en fonction de sa masse volumique. Celle d’un maté­
riau étanche est infinie (∞).

30
4.7.7  Absorption d’eau 4.7.8  Résistance au gel et dégel

En contact direct avec l’eau (y compris la pluie) les En général, les cycles gel et dégel ne causent pas de
matériaux absorbent l’eau par capillarité suivant la dégâts au béton cellulaire. Uniquement pour quelques
formule : constructions spéciales, des précautions doivent être
prises, par exemple, la construction de chambres froi-
m (t) = A • √ tw des. En général, les matériaux poreux ne résistent pas
au gel au-dessus d’une teneur en humidité critique.
m (t) = eau absorbée par unité de surface (kg/m2) Ceci est le cas tant pour le béton lourd que pour le
pour une période t béton cellulaire. Le seuil d’humidité critique pour un
A = coefficient d’absorption d’eau (kg/(m2.s 0.5)) béton cellulaire, type C4 n’est atteint qu’au taux de
tw = temps en contact avec l’eau (secondes) 45% du volume.

La valeur A du béton cellulaire varie entre 70.10-3 et En principe, ce taux n’est jamais atteint sur chantier.
130.10-3 kg/(m2.s0.5). Elle est nettement inférieure à Peu après l’occupation de la construction, le taux se
celle de la terre cuite ou du plâtre. Dans le cas du stabilise entre 2 et 4% d’humidité en volume. Dans
béton cellulaire, grâce aux cellules fermées, le transfert le cas où les murs extérieurs en béton cellulaire ne
de l’eau ne peut se faire que par la matière solide qui seraient pas protégés ou traités, ce taux peut atteindre
constitue les parois de celles-ci et qui ne représente 10%. Si le traitement des surfaces extérieures est sou-
que 20% du volume, ce qui ralentit très sensiblement haitable pour éviter une absorption d’eau en surface
la progression de l’eau. diminuant ainsi le pouvoir isolant thermique du béton
cellulaire, il est indispensable que la couche de pro­
tection soit perméable à la vapeur d’eau. Si la cou­che
Absorption capillaire pour différents matériaux [12] de protection est imperméable à la vapeur d’eau, celle-
ci se condense à la partie la plus extérieure du mur.
Dans ce cas, elle peut atteindre la saturation et ainsi
Absorption d’eau (kg/m2)
dépasser le taux d’humidité critique avec, comme
25
conséquence, des dégâts dus au gel. Ce principe est
1 2 va­la­ble pour la plupart des matériaux. Pour qu’un
20 revêtement soit perméable à la vapeur d’eau, il doit
répondre aux critères de Künzel, à savoir :
15 3 Coefficient d’absorption d’eau :
4
10 A ≤ 0,5 kg/(m2.h0,5)

5
Résistance à la diffusion de vapeur d’eau :

Sd ≤ 2 m
0
0 2 4 6 8 10 où Sd = µ .d, soit le coefficient de résistance à la dif-
Temps (heures) fusion de la vapeur d’eau multiplié par l’épaisseur. Le
produit de ces deux paramètres est soumis à l’exigence
1. Plâtre 1390 kg/m3 suivante :
2. Brique pleine 1730 kg/m3
3. Béton cellulaire 600 kg/m3 A • Sd ≤ 0,2 kg/(m.h0,5)
4. Silico-calcaire 1770 kg/m3

31
4. Caractéristiques physiques et mécaniques

4.8.3  Recyclage
4.8 Environnement et qualité de vie
En cours de fabrication, les chutes liées au découpage
Le critère “incidence des matériaux de construction des produits aux dimensions voulues, sont intégrale-
sur l’environnement et la qualité de vie”, longtemps ment réintégrées au circuit. Après l’autoclavage, quel­
né­gligé, fait maintenant partie du souci quotidien de ques surplus, limités à quelques pourcentages, sont
chacun et est enfin soutenu par une volonté politique. broyés et récupérés pour d’autres usages. La poudre
Si en Belgique, les actions évoluent, certains pays, d’aluminium, utilisée en très faible quantité (0,05%),
dont l’Alle­magne en tête, en ont pris conscience depuis est elle-même un produit de recyclage.
longtemps. Un laboratoire officiel, le “Bundesverband
für Baubiologische Produkte” à Stuttgart, analyse, Sur les chantiers des surplus de produits en béton
depuis plusieurs années, l’aspect écologique des maté- cellulaire peuvent être récupérés dans des Big Bags
riaux de construction. Il a décerné le label “Produit spéciaux. Les sacs énormes pleins peuvent être rame-
vert” au béton cellulaire. nés à l’usine du béton cellulaire par l’intermédiaire d’un
Le béton cellulaire participe, à plus d’un titre, au res- négociant. Le fabricant réintégra les morceaux récupé-
pect de la nature et de l’environnement. rés dans le processus de fabrication pour en refaire des
produits neufs.

4.8.1  Sauvegarde des ressources naturelles

Les matières premières nécessaires à la fabrication de


béton cellulaire sont : le sable, la chaux, le ciment et,
Récupération des déchets sur chantier
en très faible quantité (0,05%), la poudre d’aluminium. et retour usine pour recyclage
Toutes ces matières existent en abondance dans la
nature et le béton cellulaire n’en abuse pas, puisque
500 kg à peine suffisent à produire 1m3 de produit fini,
soit 1/3 environ de ce qui est nécessaire pour fabriquer
d’autres matériaux de gros œuvre.

4.8.2  Besoins en énergie

• Grâce au procédé d’autoclavage utilisé en cours de


fabrication, 200 kWh suffisent à produire 1m3 de
béton cellulaire. 4.8.4  Respect de l’environnement
• Près de 90% de la vapeur d’eau produite pour l’auto­
clavage est réinjectée dans le circuit. La fabrication du béton cellulaire ne dégage aucun gaz
• Grâce à la légèreté du matériau, le transport est toxique et n’entraîne aucune pollution de l’eau.
ré­duit tant pour ce qui concerne les matières premiè­
res que pour les livraisons sur le chantier.
4.8.5  Evacuation des surplus de chantier
Consommation de matières premières
et d’énergie nécessaire à la production La faculté de scier le béton cellulaire au mm près, per-
de matériaux de construction [18]
met l’utilisation de la quasi-totalité des produits livrés,
1600 ce qui réduit à un minimum les chutes à évacuer.
1400
1200
1000 4.8.6  Qualité de vie
800
600 Par ses qualités d’isolation et d’inertie thermiques, le
400 béton cellulaire assure non seulement des économies
200 d’énergie et le respect de l’environnement, mais contribue
0 également à un confort de l’habitat tout à fait particulier,
Briques Terre cuite
cellulaire
Béton
cellulaire
tant en été qu’en hiver.Les murs construits uniformément
ρ=1.2 t/m3 ρ=0.8 t/m3 ρ=0.4 t/m3 en béton cellulaire ne présentent pas de ponts thermiques
et évitent ainsi les condensations et les moisissures qui
Consommation de matières premières en kg/m3 en résultent. Grâce à leur valeur µ de résistance à la dif-

Consommation d’énergie en kWh/m3 fusion de vapeur d’eau très favo­rable, les murs en béton
cellulaire respirent bien et contribuent à la qualité de l’air
ambiant des locaux.
32
La radioactivité éventuellement émise dans les construc- 4.9 Calcul de la maçonnerie portante
tions est due, principalement, à la présence de Radium soumise à une charge verticale
(Ra 226) et/ou Thorium (Th 232) dans le sous-sol et
dans les matériaux utilisés. Parmi ceux-ci, le béton
cellulaire est un de ceux qui en contiennent le moins, 4.9.1  Selon NBN B 24-301 (mars 1980)
comme en atteste le tableau ci-dessous.
Les calculs sont effectués selon la méthode des
Emissions radioactives moyennes contraintes admissibles.
de différents matériaux de construction (pCi/g) [19]
La résistance de la maçonnerie se calcule sur la base
Ra 226 Th 232 des essais réalisés sur des matériaux ou sur des
éléments de construction.
Brique en terre cuite 2,5 2,3
Béton 0,8 1 4.9.1.1  fk par essais sur des matériaux de construction
Plâtre 19 0,7 Les blocs de béton cellulaire sont agréés BENOR.
Silico-calcaire 0,7 0,7
Béton cellulaire* 0,3 0,3 a) Résistance caractéristique à la compression : fbk
Cette valeur est calculée sur la base de la valeur
* Mesures effectuées au laboratoire des sciences naturelles
moyenne fbm obtenue lors d’une série d’essais de
de l’Université de Gand.
compression effectués sur des blocs individuels
La très faible radioactivité du béton cellulaire provient conformément à NBN B 24-201.
du fait qu’il est principalement composé de sable pur
(± 70%), une matière première dont la radioactivité b) Résistance caractéristique à la compression
est très faible (en moyenne 3 fois moindre que celle corrigée : (fbk)corr
de l’argile utilisé pour fabriquer les briques) et qu’il en Il s’agit d’une valeur corrigée utilisée afin de tenir
faut relativement peu pour obtenir 1m3 de produit fini compte du format des différents blocs. L’échantillon
(à nouveau 3 fois moins que pour la plupart des autres standard est un cube de 200 mm de côté. Cette
matériaux porteurs de gros œuvre. valeur est le résultat de la division de fbk par un
facteur de forme c.
4.8.7  Cycle de vie fbk
(fbk)corr =
c
“Un développement durable est un développement qui
répond aux besoins d’aujourd’hui sans compromettre Le facteur de forme pour des blocs en béton cellulaire
la satisfaction des besoins des générations suivantes.” est environ égal à 1.

La construction durable comprend plusieurs axes : Dimensions (mm) Facteur de forme c


- l’efficacité énergétique des bâtiments, qui est
déterminée e.a. par l’isolation thermique du bâtiment 600 x 250 x 150 1,0017
- utilisation de matériaux à faible impact environnemental, 600 x 250 x 200 1,0699
donc des matériaux qui préservent la nature et l’être 600 x 250 x 240 1,0819
humain durant tous leurs cycles de vie. 600 x 250 x 300 1,0991
- diminution des déchets de construction et de
démolition
c) Catégories de mortier
La politique évolue aujourd’hui vers le concept du dével- Les différentes catégories de mortier sont détermi-
oppement durable, vers une responsabilisation pour toutes nées sur base de leur résistance moyenne mesurée
les phases du cycle de vie d’un produit. Un nouveau con- selon NBN B 12-208. Il existe 5 classes différentes
cept a été défini  : l’engineering du cycle de vie. Cet de mortier : M1 à M5.
‘engineering’ va concilier les impératives environnemen- Le mortier colle pour le béton cellulaire appartient à
taux et les impératives économiques, et va donc prendre la classe M2 et affiche une résistance à la compres-
en compte tous les cycles de vie des matériaux. Cela sion de 12 N/mm2.
signifie moins de matières premières, d’énergie, de
déchets, d’emballages et plus de recyclage, avec pour
objectif de diminuer les coûts de production et d’obtenir
un meilleur bilan écologique.
L’engineering des produits suppose également la création
de produits ergonomiques, avec plus de conforts pour les
utilisateurs.Le béton cellulaire répond parfaitement aux
exigences d’aujourd’hui, permet de construire durable-
ment et montre un cycle de vie optimal.
33
4. Caractéristiques physiques et mécaniques

4.9.2  Selon NBN EN 1996-1-1,


Eurocode 6 avec DAN (juin 1998)

La norme belge NBN B 24-301 sera progressivement rem-


placée par la norme européenne. Depuis 1998, il existe un
DAN (document d‘application national) sur EN 1996-1-1
(Design of masonry structures. General rules for buildings.
Rules for reinforced and unreinforced masonry (1995)).

L’EN est valable 3 ans, avec une prolongation éventuelle


de 2 ans à partir de sa publication. Pendant ce temps, les
états membres utilisent la norme telle qu’elle, ou doivent
introduire des propositions visant à modifier certaines
dispositions. Ces modifications sont reprises pour chaque
pays dans le DAN. En Belgique, le DAN est élaboré et
publié par l‘IBN.

Pour l’instant, deux normes sont donc en vigueur en


Belgique :
- la NBN B 24, ratifiée par un A.R.
- le DAN relatif à la NBN EN 1996-1-1

Dans la pratique, il est souhaitable d’encourager l’applica-


d) Résistance caractéristique à la compression de la tion du DAN pour EC 6 car, dans un futur proche, celui-ci
maçonnerie : fk remplacera la norme NBN 24-301.
Sur la base de la résistance caractéristique corrigée à
la compression (fbk)corr et du type de mortier, il est pos- Le DAN relatif à la NBN EN 1996-1-1 est explicité ci-après,
sible de déterminer la valeur fk au moyen du tableau 5 avec des exemples de calcul pour le béton cellulaire.
de la norme NBN B 24-301.
Nous nous attarderons aux murs porteurs non armés
Il est supposé en pratique que la résistance de la soumis à des charges verticales. Dans la pratique, il
maçonnerie réalisée en blocs de béton cellulaire et est conseillé de placer des armatures dans les joints de
mortier colle n’est pas réduite par la liaison des blocs maçonnerie, ce qui augmente les résistances en traction,
au moyen du mortier colle. En effet, le mortier utilisé flexion et compression de la maçonnerie. Les détails de
affiche une résistance à la compression 3 à 4 fois supé- calcul de la maçonnerie armée ne sont pas explicités ici,
rieure à celle des blocs. mais sont repris dans l’Eurocode 6.

On admet donc que fk = (fbk)corr Le calcul est effectué selon la méthode de l’état limite
extrême. La résistance de la maçonnerie se calcule sur
4.9.1.2  fk par essais sur murets base des essais réalisés sur des matériaux ou sur des
Il est également possible de déterminer fk directement éléments de construction. Les calculs effectués sur base
par des essais sur murets. d’essais réalisés sur matériaux étant plus courants, nous
allons étudier ce cas-ci.
Après avoir déduit la valeur fk, le calcul proprement dit
peut être entrepris. 4.9.2.1  Résistance à la compression normalisée des
blocs de maçonnerie : fb
La résistance à la compression admissible fadm est une La résistance moyenne est obtenue sur des cubes séchés
fraction de fk et peut être calculée en divisant fk par un à l’air de 100 mm de hauteur et de côté.
coefficient de sécurité de 4,5.
Cette résistance à la compression admissible est multi-
pliée par un coefficient de minoration F afin de tenir
compte de l’élancement du mur et de l’excentricité
de la charge appliquée, ce qui mène aux contraintes
admissibles dans le mur.

Il convient de vérifier encore si:


la contrainte produite ≤ fadm • F

34
En Belgique, la résistance à la compression est, en Le mortier colle pour béton cellulaire appartient dans
général, donnée comme une valeur caractéristique fbk le cas présent à la classe M12 et affiche donc une
déduite de la valeur moyenne fbm qui résulte d’une résistance moyenne à la compression après 28 jours
série d’essais de compression sur des blocs conformé- fm = 12 N/mm2.
ment à EN 772-1.
4.9.2.3  Résistance caractéristique à la compression fk
Afin de parvenir à la résistance moyenne équivalente de la maçonnerie non armée
fbm, eq définie dans EC 6, le DAN propose de multiplier Sur base de la résistance en compression normalisée
la valeur caractéristique par un facteur de 1,2. des blocs de maçonnerie fb et de la résistance du mor-
tier fm, il est possible de calculer la résistance carac-
fbm, eq = 1,2 fbk téristique de la maçonnerie fk au moyen des formules
suivantes :
La résistance moyenne équivalente est ensuite conver-
tie en résistance normative par conversion à la condi- a) Pour la maçonnerie de tout type réalisée avec du
tion à l’air sec, si ce n’est pas encore le cas, et par la mortier normal, on a :
multiplication par un facteur de forme d
fk = K • fb0,65 • fm0,25 [N/mm2]
On a ainsi : fb = d • fbm, eq
avec K compris entre 0,40 et 0,60 en fonction du type
Le facteur de forme d est déterminé suivant le tableau de maçonnerie. Les 4 groupes de maçonnerie sont
ci-dessous : déterminés selon l’article 3.1.1 de l’EC 6 (voir tableau
ci-dessous)
Hauteur Dimensions horizontales [mm]
[mm] Répartition Maçonnerie en Maçonnerie en
50 100 150 200 ≥250
des groupes briques de blocs de béton
50 0,85 0,75 0,70 - - terre cuite et blocs
silico-calcaires
65 0,95 0,85 0,75 0,70 0,65
Groupe 1 moins de 25% moins de 25%
100 1,15 1,00 0,90 0,80 0,75
d’espaces creux d’espaces creux
150 1,30 1,20 1,10 1,00 0,95
Groupe 2a 25-45% 25-50%
200 1,45 1,35 1,25 1,15 1,10 d’espaces creux d’espaces creux
≥250 1,55 1,45 1,35 1,25 1,15 Groupe 2b 45-55% 50-60%
d’espaces creux d’espaces creux
Groupe 3 jusqu’à 70% jusqu’à 70%
4.9.2.2  Catégories de mortier: fm d’espaces creux d’espaces creux
Les différentes catégories de mortier sont réparties sur
la base de leur résistance moyenne mesurée confor-
mément à EN 1015-11. Il existe 5 classes différentes Si la largeur du mur est égale à l’épaisseur des blocs :
de mortier. - pour la maçonnerie du groupe 1 : K = 0,60
Contrairement à la NBN B 24-301, le chiffre situé après - pour la maçonnerie du groupe 2a : K = 0,55
le M renseigne la résistance moyenne à la compression - pour la maçonnerie du groupe 2b : K = 0,50
du mortier. - pour la maçonnerie du groupe 3 : K = 0,40
Le tableau ci-dessous compare l’ancienne classification
NBN B 14-001 et la nouvelle classification selon EC 6.
b) Pour les maçonneries du groupe 1 placées avec du
Catégorie de Résistance Catégorie de mortier colle (joints minces de 1 à 3 mm d’épaisseur),
mortier selon moyenne
mortier selon comme c’est le cas pour le béton cellulaire, fk est déter-
NBN EN [N/mm2] NBN B24-301
1996-1-1 miné comme suit :

M20 20 M1 fk = 0,80 • fb0,85 [N/mm2]
M12 12 M2
M8 8 M3
M5 5 M4
M2,5 2,5 M5

35
4. Caractéristiques physiques et mécaniques

4.9.2.4  Valeur de fk pour différents types de maçonnerie A titre d’exemple, nous avons comparé les valeurs de
La valeur fk pour un mur en béton cellulaire de type fk pour des matériaux de maçonnerie de même fbk
C3/450 et de 200 mm d‘épaisseur se calcule de la placés au mortier, ou au mortier colle (pour le béton
manière suivante (dimension des blocs : 600 x 250 x cellulaire)

200 mm) : 1) Blocs de béton cellulaire, épaisseur 200 mm, den-
sité C4/550, placés au mortier colle de classe M12
fbk = 3 N/mm2 (voir § 4.2.)
fbm, eq = 1,2 • fbk = 3,6 N/mm2 fk = 3,03 N/mm2
fb = d • fbm, eq = 1,00 • fbm, eq = 3,6 N/mm2
fk = 0,80 • fb0,85 = 2,38 N/mm2 2) Blocs de maçonnerie du groupe 1 (moins de 25%
d’espace creux) placés au mortier de classe M12
(fbk = 4 N/mm2, format des blocs : L = 290,
Cette valeur de fk = 2,38 N/mm2 calculée selon EC H = 140, ép. = 190 mm, soit d = 1)
6 peut être comparée à la valeur fk = 1,90 N/mm2
calculée selon NBN B 24-301. On remarque une
fb = 1,2 • d • fbk = 4,8 N/mm2
augmentation de la résistance de plus de 25% par
fk = K • fb0,65 • fm0,25
rapport à l’ancienne norme belge. Cette augmenta­
tion de résistance provient des dernières recherches avec K = 0,50 et fm = 12 N/mm2
qui ont démontré les excellentes performances des fk = 2,58 N/mm2
maçonneries à joint mince.
3) Blocs de maçonnerie du groupe 3 (jusqu’à 70%
d’espace creux) placés au mortier de classe M12
Le tableau récapitulatif ci-dessous reprend les valeurs (fbk = 4 N/mm2, format des blocs : L = 290,
de fk pour le béton cellulaire calculées selon EC 6 et H = 140, ép. = 190 mm, soit d = 1)
pour différentes densités de blocs.
fb = 1,2 • d • fbk = 4,8 N/mm2
Valeur de fk (N/mm2) selon NBN EN 1996-1-1 fk = K • fb0,65 • fm0,25
pour le béton cellulaire avec K = 0,40 et fm = 12 N/mm2
Dimension des blocs : L = 600 mm, H = 250 mm
fk = 2,06 N/mm2
Classe f de résistance en compression (+ type)
Epaisseur f2 f3 f4 f5 4) Blocs de maçonnerie du groupe 3 (jusqu’à 70%
(mm) (C2/400) (C3/450) (C4/550) (C5/650) d’espace creux) placés au mortier de classe M5
(fbk = 4 N/mm2, format des blocs : L = 290,
150 1,68 2,38 3,03 3,67 H = 140, ép. = 190 mm, soit d = 1)
175 1,68 2,38 3,03 3,67
200 1,68 2,38 3,03 3,67 fb = 1,2 • d • fbk = 4,8 N/mm2
fk = K • fb0,65 • fm0,25
240 1,68 2,38 3,03 3,67
avec K = 0,40 et fm = 5 N/mm2
300 1,68 2,38 3,03 3,67
fk = 1,66 N/mm2
365 1,68 2,38 3,03 3,67
Ces valeurs sont reprises dans le graphique ci-dessous :

La résistance importante des murs en béton cel- Valeurs de fk [N/mm2] pour fbk = 4 N/mm2
lulaire provient du fait que les joints sont collés au selon le type de pose (mortier ou mortier colle)
mortier colle (joints minces) et que les blocs sont 4.0
pleins (pas de vide à l’intérieur). 3.5
3.0
2.5
2.0
1.5
1.0
0.5
0.0
Béton cellulaire, Maçonnerie Maçonnerie Maçonnerie
mortier colle groupe 1, groupe 3, groupe 3,
M12 (joints minces) mortier M12 mortier M12 mortier M5

36
b. Mur soutenu des deux côtés horizontaux et d’un
On remarque clairement sur le graphique la plus seul coté vertical
grande résistance des murs posés au mortier
colle. On remarque également l’influence de la Le facteur de réduction rn = r3
résistance en compression du mortier, ainsi que
l’influence du pourcentage d’espaces creux dans
les blocs (groupe 1 et 3). avec pour h ≤ 3,5 L r2
r3 = > 0,3

[ r2 • h
]
2
4.9.2.5  Calcul de la résistance du mur selon
1+
NBN EN 1996-1-1 avec DAN 3•L
Pour le calcul de la résistance du mur, on va introduire
un facteur de réduction F qui tient compte de l’élan- pour h > 3,5 L 1,5 • L
r3 =
cement et de l’excentricité. Cette méthode de calcul h
suit le même principe que la NBN B 24-301, mais les
formules pour obtenir F diffèrent. Les résultats obtenus
sont fort semblables à la NBN. c. Mur soutenu des deux côtés horizontaux et de deux
côtés verticaux
4.9.2.5.1  Elancement du mur
Le facteur de réduction rn = r4
On définit h = hauteur du mur
L = distance entre murs verticaux
t = épaisseur du mur avec pour h ≤ L r2
r4 =

[ r2 • h
]
2
On définit l’élancement S du mur : 1+
hef L
S= < 27
tef pour h > L 0,5 • L
r4 =
h
avec hef = hauteur effective du mur
tef = épaisseur effective du mur 4.9.2.5.2  Excentricité des charges

On a : On calcule l’excentricité ei en bas et en haut du mur,


ainsi que l’excentricité emk à mi-hauteur du mur :
1) hef = rn • h avec n = 2, 3 ou 4 en fonction de la

façon dont le mur est soutenu. Mi

ei = + ehi + ea ≥ 0,05t
2) dans notre cas, tef = t car l’épaisseur des blocs est Ni
égale à l’épaisseur du mur (voir EC 6)
Mm
a. Mur soutenu uniquement en bas et en haut (et pas emk = + ehm + ea + ek ≥ 0,05t
Nm
sur les côtés verticaux)

Le facteur de réduction rn = r2 où Mi = le moment de flexion en haut et en bas du
mur dû à l’excentricité de la charge verticale
où r2 = 0,75 lorsque le mur est encastré dans le sol Ni = la charge verticale dans la section
r2 = 1 dans les autres cas considérée
ehi = l’excentricité par les charges horizontales
(le vent par exemple)
ea = l’excentricité accidentelle = hef /450
Mm = le moment de flexion au milieu du mur dû à
l’excentricité de la charge verticale

37
4. Caractéristiques physiques et mécaniques

Nm = la charge verticale dans la section


considérée
ehm = l’excentricité par les charges horizontales
(le vent par exemple)
ek = l’excentricité suite au fluage

4.9.2.5.3  Contrôle de la résistance du mur


(maçonnerie non armée)

a. Contrôle de la section en haut et en bas du mur


La valeur pondérée des charges en état limite extrê-
me Nsd doit être inférieure à :

Fi • t • fk
NSd <
gm

ei Les valeurs de gm sont données dans le tableau ci-des-


avec Fi = 1 - 2
t sous

Classe d’exécution
gm
b. Contrôle de la section à mi-hauteur A B C
La valeur pondérée des charges en état limite extrê- Catégorie de contrôle 1 1,7 2,2 2,7
me Nsd doit être inférieure à : Catégorie de contrôle 2 2,0 2,5 3,0
Fm • t • fk
La catégorie de contrôle 1 correspond à un matériau
NSd <
gm
dont un contrôle permanent est effectué avec une
interprétation statistique (procédure BENOR ou équiva-
avec Fm donné dans le tableau ci-dessous en fonction lente). Si aucun contrôle permanent n’est effectué, on
de l’élancement et de l’excentricité. [21] prend la catégorie 2. Les fabricants de béton cellulaire
belge possèdent le label BENOR et entrent donc dans
emk/t
le catégorie 1.
1
= 0,05
0,9
= 0,1 Catégories
Exigences minimales
0,8
= 0,15 d’exécution
0,7 • Surveillance continue par personnel qualifié et
= 0,2
0,6 expérimenté de l’entreprise
Fm = 0,25 A • Contrôle régulier et fréquent des travaux par du
0,5 personnel indépendant de l’entreprise
= 0,3
0,4 • Mortier préparé mécaniquement et testé
= 0,33
0,3 • Surveillance continue par personnel qualifié et
0,2 B expérimenté de l’entreprise
• Mortier préparé mécaniquement et testé
0,1
• Surveillance “normale” des matériaux approvisionnés
0 C et de l’exécution + suivi “courant” par l’auteur du projet
0 5 10 15 20 25 30
hef/tef
4.9.2.5.4  Coefficients de sécurité sur les charges gf

gf Défavorable Favorable

Charges permanentes gg 1,35 0,90


Charges variables gq 1,50 0

38
4.9.2.5.5  Exemples de calcul selon  Exemple 2
NBN EN 1996-1-1 avec DAN
Nous allons comparer l’exemple 1 avec un mur semblable
Exemple 1 construit en blocs type snelbouw. Le mur a la composition
suivante : blocs type snelbouw épaisseur 140 mm + iso-
Calcul de la résistance d’un mur extérieur en blocs de lant 60 mm + vide + brique de parement
béton cellulaire avec brique de parement (mur en béton
cellulaire 200 mm + vide + brique de parement). Données : L = 5,00 m, h = 2,80 m
fbk = 12 N/mm2, mortier de classe M8,
Données : L = 5,00 m, h = 2,80 m, groupe 2b
Blocs de densité C4/550, épaisseur 200 mm Format des blocs : H = 140, L = 190 mm
Excentricité due à la poussée du vent: 5mm Excentricité due à la poussée du vent : 5mm
Excentricité des charges de plancher Excentricité des charges de plancher
(hourdis): 20 mm (hourdis) : 20 mm
Sécurité sur la maçonnerie: gm = 2,2 Sécurité sur la maçonnerie : gm = 2,2
Le mur est soutenu des quatre côtés Le mur est soutenu des quatre côtés
extrêmes extrêmes
Calcul :
Calcul :
a) fbk = 12 N/mm2
a) fbk = 4 N/mm2, donc fk = 3,03 N /mm2
(voir § 4.9.2.4) fbm, eq = 1,2 fbk = 14,4 N/mm2

b) Elancement : fb = d • fbm, eq = 1,10 fbm, eq = 15,84 N/mm2


r2
r4= = 0,76 avec r2 = 1 fk = 0,50 fb0,65 fm0,25 = 5,06 N/mm2

[ ]
r2 • h 2
1+ b) Elancement :
L
r2
donc hef = 0,76 • h = 2,13 m r4= = 0,76 avec r2 = 1

[ ]
2,13 r2 • h 2
S = = 10,66 < 27 1+
0,2 L

c) Excentricité : donc hef = 0,76 . h = 2,13 m
2,13
ea = excentricité accidentelle = hef / 450 = 5 mm S = = 15,2 < 27
0,14
e = ea + event + epl = 30 mm = ei = emk
c) Excentricité :
d) Contrôle du mur :
ei ea = excentricité fortuite = hef / 450 = 5 mm
Fi = 1-2 = 0,70
t
emk
e = ea + event + epl = 30 mm = ei = emk
Fm = 0,62 pour = 0,15
t d) Contrôle du mur :
La valeur de calcul de la résistance du mur dans
ei
l’état limite extrême NRd sera alors: Fi = 1-2 = 0,58
t
Fm • t • fk emk
NRd = = 171,1 kN/m Fm = 0,39 pour = 0,21
gm t

La valeur de calcul de la résistance du mur dans


l’état limite extrême NRd devient alors :
Fm • t • fk
NRd = = 126,9 kN/m
gm

39
4. Caractéristiques physiques et mécaniques

Exemple 3

Nous allons comparer l’exemple 1 et 2 avec un mur Calcul :


semblable construit en blocs de béton. Le mur a alors
la composition suivante : blocs de béton épaisseur 140 a) fbk = 8 N/mm2
mm + isolant 60 mm + vide + brique de parement
fbm eq = 1,2 fbk = 9,6 N/mm2
Données : L = 5,00 m, h = 2,80 m
fbk = 8 N/mm2, mortier de classe M8, grou- fb = d . fbm, eq = 1,25 fbm, eq = 12 N/mm2
pe 3
Format des blocs : H = 190, L = 290 mm fk = 0,40 . fb0,65 . fm0,25 = 3,38 N/mm2
Excentricité due à la poussée du vent : 5mm
Excentricité des charges de plancher b) Elancement :
(hourdis) : 20 mm
Sécurité sur la maçonnerie : gm = 2,2 r4 = 0,76
Le mur est soutenu des quatre côtés extrê-
mes donc hef = 0,76 • h = 2,13 m
2,13
S = = 15,2 < 27
0,14

c) Excentricité :

ea = excentricité accidentelle = hef / 450 = 5 mm

e = ea + event + epl = 30 mm = ei = emk

d) Contrôle du mur :
ei
Fi = 1-2 = 0,58
t
emk
Fm = 0,39 pour = 0,21
t

La valeur de calcul de la résistance du mur dans


l’état limite extrême NRd devient alors :
Fm • t • fk
NRd = = 84,4 kN/m
gm

40
Les résultats des 3 exemples sont repris dans le gra-
phique ci-dessous. Ces trois exemples se basent sur Les résultats montrent clairement la plus grande
un type de bloc bien précis, qui correspondent aux résistance des murs en béton cellulaire, par
blocs le plus couramment utilisés. La plupart des blocs rapport à d’autres systèmes traditionnels qui
de construction peuvent avoir des caractéristiques qui présentent une résistance en compression fbk
varient, tant en dimensions qu’en résistance en com- supérieure. Cette résistance en compression
pression. supérieure du mur provient de 3 facteurs com­
binés :
- Les murs en béton cellulaire sont posés au
mortier colle.
Résistance d’un mur à l’état limite extrême NRd (kN/m) selon - Les blocs de béton cellulaire sont pleins, à l’in­
EC 6 pour un mur type extérieur avec brique de parement verse des autres systèmes traditionnels qui ont
(mur de L = 5 m, h = 2.80 m, soutenu des 4 côtés) des pourcentages variables d’espaces creux.
250.0 - En béton cellulaire, on travaille sans isolant,
avec des épaisseurs de mur légèrement supé­
200.0
rieures (200 mm à la place de 140 mm ou
300mm à la place de 190 mm). Ceci permet de
reprendre des efforts supérieurs.
150.0

100.0

50.0
La résistance en compression des blocs de béton
cellulaire est suffisante pour reprendre des charges
0.0 de plusieurs étages. On peut utiliser ceux-ci sans
Béton cellulaire Blocs type Blocs béton
C4/550 snelbouw ép. 140 mm
craintes en tant que blocs porteurs pour des immeu-
ép. 200 mm ép. 140 mm fbk = 8 N/mm2 bles à appartements ou de bureaux sur plusieurs
fbk = 4 N/mm2 fbk = 12 N/mm2 mortier M12 niveaux.
mortier-colle M12 mortier M8

41
4. Caractéristiques physiques et mécaniques

Exemple 4 :

Immeuble à appartements de 5 niveaux (rez + 4)

Voir schéma

Données: Murs extérieurs en béton cellulaire de +4


300 mm d’épaisseur + crépi.
Murs intérieurs porteurs en blocs de béton
+3
cellulaire de 200 mm d’épaisseur. 550

Murs intérieurs non porteurs en blocs de


béton cellulaire de 100 mm d’épaisseur. +2

260
Hourdis en béton armé (L = 5,5 m)
Toiture inclinée (charpente en bois)
+1
Calculs
30 20 REZ 30
a) Charges pondérées : Béton cellulaire
- Hourdis + chape + finition :
4,5 KN/m2 • 1,35 = 6 kN/m2
- Charge variable sur hourdis :
2,5 KN/m2 • 1,5 = 3,75 kN/m2
- Charge pondérée totale hourdis :
6 + 3,75 = 9,75 kN/m2 On va donc utiliser une densité C5/650 pour
- Toiture : 1,5 • 1,35 + 1,0 • 1,5 = 3,52 kN/m2 Hoofdstuk
le rez.4.9 example
4

b) Résistance des murs NRd (état limite extrême) : Pour les autres étages (1, 2, 3, 4),
- Mur de 300 mm en densité C3/450 on va utiliser une densité C4/550.
(fk = 2,38 N/mm2)
On obtient pour L= 10 m, h = 2,60 m, mur - mur extérieur (ép 300 mm) :

soutenu des 4 côtés, excentricité des charges de Au rez, charge pondérée NSd
20 mm, gm = 2,2 :
NSd = 9,75 • 5,5/2 • 4 + 5,5/2 • 3,52
NRd = 257,2 kN/m + 0,30 • 5,35 • 4 • 2,6 • 1,35
NSd = 139,5 kN/m < NRd = 257,2 kN/m
- Mur de 200 mm en densité C4/550
(fk = 3,03 N/mm2) On va donc utiliser une densité C3/450
On obtient pour L= 4 m; h = 2,60 m ; pour tous les niveaux. Cette densité est largement
mur soutenu des 4 côtés; suffisante au niveau portance et offre une isolation
excentricité = 0,05.t ; gm = 2,2 : thermique excellente (U = 0,43 W/m2K)

NRd = 234,2 kN/m


d) Conclusion :
- Pour le même mur (200 mm) en densité C5/650
(fk = 3,67 N/mm2), on obtient : Les blocs de béton cellulaire conviennent donc
parfaitement pour construire la totalité des murs
NRd = 283,7 kN/m porteurs et non porteurs de cet immeuble à
appartements de 5 niveaux. La vitesse de pose
c) Descente de charges : des blocs combinée à d’excellentes valeurs
d’isolation thermique et acoustique permettent
- mur central (ép 200 mm) : d’offrir une solution économique et de grande
qualité.
Au rez, charge pondérée NSd

NSd = 9,75 • 5,5 • 4 + 5,5 • 3,52


+ 0,20 • 6,35 • 4 • 2,6 • 1,35
NSd = 251,7 kN/m < NRd = 283,7 kN/m

42
4.10 Caractéristiques thermiques

4.10.1  Coefficient de conductivité thermique l

Le coefficient de conductivité thermique l exprime la


quantité de chaleur transmise par heure à travers un
matériau d’une superficie de 1m2 et d’une épaisseur de
1m lorsque la différence de température entre les deux
faces opposées est de 1 degré Kelvin (symbole K).
La valeur l dépend de la nature du matériau et de sa
teneur en humidité. Plus la valeur l d’un matériau est
petite, plus sa capacité d’isolation est grande.
L’on utilise le symbole li (intérieur) pour des matériaux
qui ne peuvent être mouillés par la pénétration d’eau
de pluie, la condensation permanente ou par l’humidité
ascensionnelle du sol.

4.10.2  Coefficient de conductibilité thermique l


pour murs en blocs de béton cellulaire

En Belgique, il est recommandé de suivre l’approche


européenne (CEN) et d’utiliser les valeurs de conducti-
bilité thermique conformément aux normes européen- 1) Valeurs de base des blocs de béton cellulaire
nes.
Nous donnons, ci-après, les valeurs telles qu’elles Les valeurs de base à prendre en considération sont les
sont mentionnées dans les normes européennes. valeurs de la EN 1745 Tableau A.10 – l10,dry basé sur le
Ce sont des valeurs maximales pour matériaux cer- fractile 90% au niveau de confiance 90%.
tifiés. Il se peut que le fabricant de blocs de béton
cellulaire puisse produire de meilleures valeurs
(valeurs déclarées – declared values) en se prêtant Masse volumique l10,dry
à certains contrôles. Prendre contact avec le fabri- (kg/m3) (W/mK)
cant à cet effet.
400 0,110
500 0,130
600 0,160
Normes européennes :

EN 1745 (2002) :
Maçonnerie et produits de maçonnerie – Détermination
des valeurs thermiques de calcul
EN 12524 (2000) :
Matériaux et produits pour le bâtiment – Propriétés
hygrothermiques – Valeurs utiles tabulées
EN ISO 10456 (2000) :
Isolation thermique – Matériaux et produits du bâtiment
– Détermination des valeurs thermiques déclarées et
utiles
EN ISO 6946 (2003) :
Composants et parois de bâtiments – Résistance
thermique et coefficient de transmission thermique –
Méthode de calcul

43
4. Caractéristiques physiques et mécaniques

2) Valeurs utiles des murs en béton cellulaire collés 3) Valeurs utiles des dalles de bardage en béton cel-
(design values) lulaire (design values)

Les valeurs utiles lUi et lUe pour le calcul de la conduc- Masse volumique l valeurs utiles
tibilité thermique sont déterminées d’après les formules (kg/m3) lUi (W/mK) lUe (W/mK)
et les coefficients indiqués dans les normes EN 1745,
EN 12524 et EN ISO 10456 : 300 0,09
400 0,120
lUi = ld . efu . (u2-u1) avec
500 0,140
ld = valeur de base des blocs de béton cellulaire 600 0,180 0,29
d’après EN 1745 - tableau A.10 - l10,dry
u1 = 0
u2 = 0,026 kg/kg 4) Valeurs utiles des dalles de toiture en béton cel-
fu = 4 kg/kg lulaire (design values)

lUe = ld . efu . (u2-u1) avec Masse volumique lUi


(kg/m3) (W/mK)
ld = valeur de base des blocs de béton cellulaire
d’après EN 1745 - tableau A.10 - l10,dry 400 0,120
u1 = 0 500 0,140
u2 = 0,150 kg/kg 600 0,180
fu = 4 kg/kg

Masse volumique l valeurs utiles


(valeur de calcul) Note: Ces valeurs de lU,i sont celles mentionnées dans
lUi (W/mK) la norme belge. Certains fabricants produisent
(kg/m3)
300 0,09 de meilleures valeurs (declared value). Prendre contact
avec le fabricant à cet effet.
400 0,120
500 0,140
600 0,180

Pour une masse volumique intermédiaire (par exemple


435 kg/m3), il faut interpoler dans le tableau ci-des-
sus.

lUi : est utilisé pour les matériaux qui sont protégés


contre la pénétration de la pluie, comme par ex.
les murs intérieurs, la paroi intérieure d’un mur
creux extérieur, les murs extérieurs protégés par
un crépi, un bardage ou un autre revêtement
étanche.

lUe  : est utilisé pour les matériaux qui peuvent être


mouillés par la pluie ou autres sources d’humi-
dité.

44
4.10.3  Valeurs de résistance thermique R
Valeurs de résistance thermique Rsi et Rse

La résistance thermique R d’un matériau est le produit


de son épaisseur e, exprimée en m, divisée par le coef- Direction du flux thermique Rsi (m2K/W) R e (m2K/W)
ficient de conductivité thermique l.

e
R= [m2 K/W] 0,13 0,04
l

4.10.4  Résistance thermique totale RT d’une paroi

La résistance thermique totale RT d’une paroi est la 0,10 0,04


somme des résistances R des matériaux qui la compo-
sent, à laquelle s’ajoutent les résistances des surfaces
intérieures Ri, extérieures Re et de lame d’air Ra éven-
tuelle.
0,17 0,04
Elle s’exprime en m2 K/W.

Les valeurs Rsi, Rse et Ra peuvent varier en fonction de


la direction du flux de chaleur, comme l’indiquent les
tableaux ci-dessous (EN ISO 6946).

45
4. Caractéristiques physiques et mécaniques

La valeur Ra d’une couche d’air non ventilée est, sui-


vant la norme EN ISO 6946.

EN ISO 6946 : Résistance thermique de couches d’air non ventilées Ra (m2K/W)

Inclinaison des couches d’air et direction du flux de chaleur

Epaisseur de la couche d’air Couches d’air verticales Couches d’air horizontales Couches d’air horizontales

Les deux plans avec e ≥ 0,82 (émissivité)

5 mm 0,11 0,11 0,11


10 mm 0,15 0,15 0,15
25 mm 0,18 0,16 0,19
50 mm 0,18 0,16 0,21

Note : Les valeurs intermédiaires peuvent être obtenues par interpolation linéaire.

Si la couche d’air verticale d’un mur est peu ventilée Exigences PEB
(aération : 15cm2 par mètre de mur) ce qui semble être
le cas le plus fréquent, cette valeur est à diviser par 2, Umax Umax Kmax
soit Ra= 0,09 mur extérieur toiture et plafond habitation
Flandre 0,6 (0,4)* 0,4 (0,3)* K45

4.10.5  Coefficient de transmission thermique U Bruxelles 0,4 0,3 K40


des parois Wallonie 0,5
jusqu’à 30/08/09
0,3 K45
Le coefficient U exprime la quantité de chaleur traver- Wallonie 0,4
à partir de 01/09/09
sant une paroi (épaisseur) en régime permanent, par
* à partir de janvier 2010
unité de temps (heure) par unité de surface (m2) et par
unité de différence de température entre les ambiances
de part et d’autre de cette paroi. Les murs réalisés en blocs de béton cellulaire collés
Il s’exprime en W/m2K. répondent facilement à ces exigences.
Le calcul tient compte de la totalité des résistances
thermiques (RT) des matériaux et de lame d’air éven- Les chiffres repris dans le tableau, ci-après, indiquent
tuelle (Ra) auxquelles s’ajoutent les résistances superfi- que les performances thermiques des parois, exigées
cielles extérieure (Rse) et intérieure (Rsi). par les régions, sont facilement atteintes par les dif-
férentes solutions en béton cellulaire proposées et ce,
1 1 sans faire appel à l’application d’isolants complémen-
U= = (W/m2K) taires.
RT Rse + ∑ e + Ra + Rsi
l
Dans la Flandre et la Wallonnie les immeubles indus-
Depuis mi 2008 la réglementation sur la performance triels chauffés doivent répondre au niveau K55, et dans
énergétique des bâtiments (PEB) est entrée en vigueur la région bruxelloise les valeurs Umax sont d’application
dans toutes les régions de Belgique. pour les murs et toitures.
Les constructions neuves et les rénovations appelées à
être chauffées ou refroidies et pour laquelle est intro-
duite une demande de permis de bâtir, doivent doréna-
vant répondre à plusieurs critères plus stricts.

46
Valeurs U de parois en béton cellulaire

Description du mur Béton cellulaire Coefficient U


du mur (W/m2K)
Epaisseur (mm) Masse vol. (kg/m3) lUi (W/mK)
Mur massif en blocs 240 400 0,120 0,45
de béton cellulaire 500 0,140 0,52
collé + crépi extérieur 600 0,180 0,65
de 12 mm et enduit 300 400 0,120 0,37
intérieur de 10 mm 500 0,140 0,43
600 0,180 0,54
200 400 0,120 0,49
500 0,140 0,56
Mur double en blocs 600 0,180 0,68
collés de béton
240 400 0,120 0,42
cellulaire + parement
500 0,140 0,48
en briques de 90 et
600 0,180 0,59
enduit intérieur de
10 mm 300 400 0,120 0,35
500 0,140 0,40
600 0,180 0,49
Ces valeurs de lU,i sont celles mentionnées dans la norme belge. Certains fabricants de blocs de béton cellulaire
produisent de meilleures valeurs (declared value). Prendre contact avec le fabricant à cet effet.

Le fait de ne pas devoir ajouter d’isolant permet d’évi- • La répartition judicieuse, dans la masse du béton
ter : cellulaire, des minuscules cellules fermées (Ø max
2 mm) emprisonnent l’air et assurent une isolation
• Une opération de mise en œuvre complémentaire thermique uniformément repartie dans toute la masse
et délicate. des parois.
• Un contrôle accru de la part du maître d’œuvre.
• Les risques fréquents de ponts thermiques dus à Ces éléments confortent le maître d’œuvre quant au
la pose non parfaitement jointive des éléments iso- résultat escompté et rassure le maître d’ouvrage sur
lants rapportés (les ponts thermiques sont source de la pérénnité de son isolation thermique et les résultats
condensations, de moisissures et d’inconfort). qu’il en escompte.
• Une chute du pouvoir isolant de la paroi causée
par la circulation d’air froid entre l’isolant et le mur,
rarement plan (blocs de gros œuvre irréguliers, joints 4.10.6  Température de surface
épais débordants), sauf intervention complémentaire
d’égalisation de la paroi. Le confort thermique d’une habitation est une “sensation
• Les risques de ponts d’humidité lorsque, lors de la de bien-être” que procure essentiellement la température
mise en œuvre ou ultérieurement, l’isolant est en de confort “tc”. Elle est définie comme la moyenne entre
contact à la fois avec le parement et le mur porteur. la température ambiante “ta” et la température moyenne
de surface intérieure des parois du local “tpm”:
Compte tenu de leur caractères a priori inqualifiables
ta + tpm
mais pourtant réels et néfastes, ces ponts thermiques et tc =
d’humidité ne sont pas pris en compte lors des calculs 2
d’isolation thermique. Outre les inconvénients d’inconfort La zone de confort se situe entre 19°C et 21°C .
qu’ils entraînent, ils sont source de consommation sup-
plémentaire de chauffage. Il ne suffit pas de chauffer, même fort (ce qui peut
Les solutions en béton cellulaire évitent facilement ces être source d’inconfort et nuisible pour la santé) pour
pièges. En effet : ressentir une sensation de confort. Il faut plutôt s’as-
surer que dans chaque pièce la température souhaitée
• La tolérance dimensionnelle des produits (max 2 mm) soit régulièrement répartie et soit la même, ou à peu
permet d’atteindre facilement la planéité des parois. près, que se soit près des murs ou près de la source
• La grande dimension des blocs et la pose au mortier de chaleur.
colle réduit les joints à 1% de la masse (et de la sur-
face). Ceux-ci étant de l’ordre de 2 mm, ne causent
pas de ponts thermiques.
47
4. Caractéristiques physiques et mécaniques

Il faut pour cela que les parois à déperditions (murs, Or en béton cellulaire, tous les murs extérieurs d’ha-
plafonds, planchers, …) conservent, grâce à un bon bitation ont un coefficient k plus performant se situant
pouvoir isolant, une température aussi proche que entre 0,34 et 0,51 pour les densités généralement utili-
possible de celle de l’air ambiant. sées pour ce type de construction. (voir § 4.10.5.)

Si lors du projet de construction vous pouvez associer


tpm (°C) isolation thermique et inertie thermique, (c’est le cas du
ta + tpm
tc = béton cellulaire) en hiver et en mi-saison vous bénéfi-
2
30 cierez en plus et au maximum des apports gratuits de
calories dispensées par le rayonnement solaire, et ce
25
sans surchauffe momentanée. Vous maintiendrez donc
zone de confort un bon niveau de confort tout en diminuant les heures
19°C < tc < 21°C
tc = 21°C de fonctionnement du chauffage en hiver et en rédui-
20 sant la période de chauffe en mi-saison. Voilà autant
d’économies complémentaires.

15
tc = 19°C tc = 20°C 4.10.7  Inertie thermique
10 ta (°C)
10 15 20 25 30 4.10.7.1  Généralités
tpm = température moyenne de surface intérieure de parois (°C) Outre l’isolation thermique d’un bâtiment, d’autres
tc = température de confort paramètres vont influencer le confort thermique géné-
ta = température de l’air (°C) ral. Ces différents paramètres sont la capacité thermi-
que, le temps de refroidissement, la température de
surface, l’amortissement thermique et le déphasage.
Par une température extérieure de -10°C, le côté inté-
rieur d’un mur extérieur non isolé, aura 8°C de moins Comme nous allons le voir, ci-après, le béton cellulaire
que la température d’ambiance. Si vous chauffez à combine de façon optimale ces différents paramètres,
24°C, le mur aura 16°C et la température ressentie et offre ainsi un excellent confort de vie.
sera
24 + 16 4.10.7.2  Capacité thermique
tc = = 20°C
2 Tout matériau de construction absorbe une certaine
quantité de chaleur quand la température environ-
Le même mur, isolé conformément aux exigences ré-gio-
nante s’élève. Cette quantité de chaleur qu’un matériau
nales (coef. k = 0,60 W/m2K), n’aura que 2°C de différen-
absorbe par m2 et par degré d’augmentation de tempé-
ce par rapport à l’air ambiant, dans les mêmes conditions
rature est appelée capacité thermique :
atmosphériques. Il vous suffit alors de chauffer à 21°C
pour obtenir le même résultat puisque
Qs = c • r • e [J/m2K]
21 + 19
tc = = 20°C
2 Avec Qs = la capacité thermique
c = la chaleur spécifique en J/kg • K
Il s’agit bien du même confort théorique alors que dans
r = la masse volumique sèche en kg/m3
la pratique, dans le cas du mur isolé, la température
e = l’épaisseur en m.
sera relativement uniforme dans toute la pièce, tandis
que l’on aura en hiver une sensation de froid en s’ap-
prochant des murs lorsque ceux-ci ne sont pas isolés.

Les chiffres cités ci-dessus émanent du Centre


Scientifique et Technique de la Construction (C.S.T.C.)
qui a calculé par ailleurs que chaque degré exigé en
moins à l’installation de chauffage, représente 8%
d’économie d’énergie.

48
Le tableau ci-dessous compare la capacité thermique
de différents matériaux pour une épaisseur identique
de 300 mm.

Matériau c r e Qs l Ui A
(J/kg K) (kg/m3) (m) (J/m2K) (W/mK) (h)
Béton cellulaire 1000 400 0,3 120000 0,120 83
Béton cellulaire 1000 500 0,3 150000 0,140 89
Béton cellulaire 1000 600 0,3 180000 0,180 83
Brique 1000 1800 0,3 540000 0,730 62
Béton 1000 2000 0,3 600000 2,100 24
Polystryrène expansé 1450 20 0,3 87000 0,040 2

En examinant le tableau ci-dessus, on constate que 4.10.7.4  Amortissement thermique et déphasage


la capacité thermique d’un matériau de construction Durant les mois d’été, les bâtiments sont soumis aux
est d’autant plus élevée que la masse volumique est heures chaudes à des températures externes relati-
élevée. Ainsi, un béton armé aura une très bonne vement importantes dues aux radiations solaires. Ces
capacité thermique (Qs). hausses de température extérieure peuvent mener à
On entend souvent dire qu’une capacité thermique des hausses de température intérieure désagréables
élevée garantit une meilleure régulation thermique pour les occupants du bâtiment.
dans un bâtiment. Cette affirmation n’est pas correcte. Un bon amortissement thermique du mur, ainsi qu’un
Ainsi, par exemple, pour un mur extérieur, une partie déphasage important vont permettre de diminuer, à
de la chaleur emmagasinée est évacuée vers l’extérieur l’intérieur d’une construction, l’influence de la hausse
lors des baisses de température. Cette chaleur ne peut de température extérieure.
donc pas participer à la régulation thermique du bâti-
ment.
Pour compenser les fluctuations thermiques, il est
important d’avoir une capacité thermique élevée, mais
également un coefficient de conductivité thermique l
faible. Ainsi, non seulement le mur peut emmagasiner
T1
la chaleur, mais il peut la « stocker » pour la restituer
température intérieurue

au moment le plus opportun.


température extérieuree

Pour étayer cette affirmation, introduisons la notion de temps T2


«temps de refroidissement». (heures)
F temps
(heures)
4.10.7.3  Temps de refroidissement
Le refroidissement d’un mur dépend du rapport entre
sa capacité thermique Qs et son coefficient d’isolation.
Qs • e
Ainsi, on a A= [h]
l • 3600
Avec A, le temps de refroidissement est exprimé en Le déphasage F est le décalage en heures entre les
heures. Au plus grand est le facteur A, au plus le mur maxima de température extérieure et intérieure.
mettra du temps à refroidir. Les fluctuations externes L’amortissement m est le rapport entre l’amplitude
de température se feront également ressentir plus maximale de température extérieure et l’amplitude
tard à l’intérieur. Le tableau 1 montre qu’à épaisseur maximale de température intérieure : m =T1/T2.
égale, le coefficient A est plus important pour le béton
cellulaire que pour les autres matériaux usuels de Le déphasage et l’amortissement peuvent être calculés
construction. Ceci car le béton cellulaire combine deux selon la méthode de Hauser/Gertis, en faisant appel
éléments essentiels pour obtenir un bon coefficient A, aux transformées de Fourier.
c’est-à-dire, une masse non négligeable ainsi qu’une
bonne valeur d’isolation thermique.

49
4. Caractéristiques physiques et mécaniques

On obtient ainsi les résultats repris au tableau ci-des-


sous [25]

Matériau r l e Amortissement m Déphasage F


(kg/m3) (W/mK) (m) (h)

Maçonnerie de béton cellulaire 400 0,120 0,24 9,09 11,4

Dalles de bardages et de toiture 600 0,16 0,24 7,14 9,7


en béton cellulaire 500 0,14 0,20 8,06 8,7

Matériau isolant pur 20 0,04 0,10 1,43 2,1


20 0,04 0,15 1,49 3,1

Béton 2400 2,1 0,20 1,61 4,0


2400 2,1 0,25 2,27 6,0

Bois 600 0,13 0,10 2,50 6,0

De ce tableau, il ressort que : Attention :

1) Pour le béton cellulaire, l’amortissement est impor- Les surfaces vitrées sont source de surchauffe inté-
tant. Au plus grand est l’amortissement, au plus rieure et atténuent le bénéfice “confort” engendré par
basse est la température intérieure. Ainsi, par forte le béton cellulaire. Il est donc toujours souhaitable de
chaleur, la température intérieure sera plus faible protéger, par l’extérieur, les fenêtres des rayons solai-
avec le béton cellulaire qu’avec beaucoup d’autres res.
matériaux.
4.10.8  Exigences thermiques régionales
2) Le déphasage est également plus important avec le
béton cellulaire. L’avantage d’un déphasage impor- Outre les valeurs U maximum pour les surfaces de
tant est qu’un maximum de température extérieure déperditions thermiques (murs, fenêtres, portes, toi-
aux heures du midi ne se fera ressentir qu’ en fin de tures, ...), les régions imposent pour la plupart des
journée. Ainsi il suffira d’une simple ventilation en constructions neuves et des transformations, un niveau
soirée pour rafraîchir l’atmosphère. d’isolation thermique globale K à ne pas dépasser.

3) Les matériaux isolants purs présentent un déphasage C’est le cas pour :


et un amortissement faibles. Si le soleil frappe à midi • les logements
sur une toiture composée d’éléments non massifs, • les écoles
et d’isolant pur, la température intérieure deviendra • les bureaux
vite insupportable sans air conditionné. C’est ce • les bâtiments d’hébergement (par exemple
qu’on appelle l’effet caravane (bonne isolation ther- hôpitaux, hôtels, homes, internats, casernes,
mique, mais inertie thermique nulle). prisons).
• les immeubles industriels chauffés
Le béton cellulaire offre donc non seulement un excel-
lent confort en hiver, mais également un excellent Chaque région a également des impositions concer-
confort en été, en conservant la fraîcheur à l’intérieur nant la ventilation et la consommation énergétique du
du bâtiment. bâtiment (règlementation PEB). En Wallonie on impose
En construction industrielle ou de surface commer- également un débit de ventilation minimal.
ciale, ce confort thermique est tout aussi facilement
atteint en réalisant les toitures et les bardages en dalles
armées de béton cellulaire. A l’usage, ce confort est
d’autant plus apprécié si l’on compare un bâtiment en
béton cellulaire à un autre, recouvert de matériaux non
massiques (par ex. tôle métallique + isolant).

50
4.10.8.1  Exigences thermiques des bâtiments résidentiels et des immeubles de bureaux

Isolation thermique des bâtiments résidentiels et immeubles de bureaux


Exigences PEB en Belgique Flandre Bruxelles Wallonnie
U max Rmin U max Rmin U max Rmin U max Rmin
Valeurs U- et R
(W/m²K) (m²K/W) (W/m²K) (m²K/W) (W/m²K) (m²K/W) (W/m²K) (m²K/W)
(depuis le 1 jan 2006) (depuis le 2 juillet 2008) (depuis le 1 sept 2008) (à partir du 1 sept 2009)

Murs
Murs non en contact avec le sol, à
l’exeption des parois verticales et en pente 0,6
0,4 0,5 0,4
en contact avec un vide sanitaire ou avec (0,4)*
une cave en dehors du volume protégé

Murs en contact avec le sol 1 1 0,9 1


Parois verticales et en pente en contact
avec un vide sanitaire ou avec une cave en 1 1 0,6 / 0,9 1
dehors du volume protégé

Planchers
Planchers en contact avec l’environnement
extérieur
0,6 0,6 0,6 0,6
Autres planchers (planchers sur terre-plein,
au dessus d’un vide sanitaire ou au-dessus
d’une cave en dehors du volume protégé,
0,4 1 0,4 1 0,9 0,4 1
planchers de cave enterrés)

0,4
Toitures et plafonds 0,3 0,3 0,3
(0,3)*
Parois mitoyennes 1 1 1 1
K45 K40: K45
(depuis le 1 jan 2006) bâtiments résidentiels (depuis le 1 sept 2008)
(depuis le 2 juillet 2008)
Valeur K
K45:
immeubles de bureaux
(depuis le 2 juillet 2008)

E100 E90 E100 en Emax = 170 kWh/m²:


(depuis le 1 jan 2006) bâtiments résidentiels (à partir du 1 sept 2009)
E100: immeubles de bureaux
Valeur E (E80)* (à partir du 1 sept 2009)
Emax = 130 kWh/m²: bâtiments residentiels
(à partir du 1 sept 2011)

* A partir de janvier 2010


4.10.8.2  Exigences thermiques des bâtiments industriels

Dans la Flandre et la Wallonnie les immeubles indus-


triels chauffés doivent répondre au niveau K55, et dans
la région bruxelloise les valeurs Umax sont d’application
pour les murs et toitures.

51
4. Caractéristiques physiques et mécaniques

4.10.8.3  Exemple de calcul du niveau


d’isolation globale K Etage
En logement neuf ce niveau thermique est limité à K45
ou K40. Pour déterminer le niveau d’isolation globale K
d’une construction il faut :

• Définir la composition des parois


• Calculer la compacité volumique du bâtiment
• Calculer le coefficient U de chaque sorte de paroi à
déperdition
• Calculer le niveau d’isolation thermique globale K en
suivant le formulaire officiel régional.

Choix du type de construction

Par souci de neutralité, nous avons opté pour une mai-


son unifamiliale 4 façades (2 étages) décrite comme
maison type en Belgique par les ministères régionaux
de l’Energie.
Ils en donnent les plans et mètres que nous reprodui- 2. Métré
sons intégralement, ci-après.
Composition et surfaces des parois
à déperdition
1. Plans
Composition Epaisseur Surface
(m) (m2)
Rez-de-chaussée Fenêtres 22,80
chassis bois, double vitrage

Portes extérieures 10,25


bois feuillu dur 0,01 (x2)
laine minérale 0,03

Murs extérieurs 196,20

Solution A
brique de parement 0,09
coulisse (vide) 0,05
béton cellulaire type C2/400 0,20
plafonnage 0,01

Solution B
crépi 0,012
béton cellulaire type C2/400 0,30
plafonnage 0,01

Toiture (plancher grenier) 87,40


plaque de plâtre 0,012
laine minérale 0,15

Plancher sur le sol 87,40


polystyrène 0,06
béton lourd 0,15
chape de béton léger 0,10

Total 404,05

52
3. Volume protégé 5. Calcul du coefficient de transmission
thermique k des parois
Le volume protégé d’un bâtiment est constitué par le
volume des locaux destinés à être chauffés directement Valeurs l utilisées dans l’exemple
ou indirectement ou à être occupés.
Béton cellulaire C2/400 : lUi = 0,12
La distinction entre le volume construit et le volume
protégé est clairement faite. Le volume protégé prend Brique de façade : lUe = 1,1
en compte la totalité des surfaces à déperdition ther-
Bois feuillu dur : lUi = 0,17
mique.
La surface à déperdition thermique d’un bâtiment est Laine de verre : lUi = 0,04
la résultante des surfaces de toutes les parois qui sépa-
rent le volume protégé du bâtiment Plafonnage, plaque de plâtre: lUi = 0,52

• de l’extérieur Crépi extérieur : lUe = 1,2
• du sol
• des pièces avoisinantes qui n’appartiennent pas au
volume protégé Résistances thermiques :

Remarque : les parois qui séparent deux volumes pro- La résistance thermique totale RT d’une paroi est la
tégés ne font pas partie de la surface de déperdition somme des résistances R des matériaux qui la com-
thermique (par exemple un mur mitoyen entre deux posent, à laquelle s’ajoutent les résistances thermiques
habitations). d’échange  : intérieures Ri, extérieures Re et de lame
La définition du volume protégé et de la surface de d’air Ra, elle s’exprime en m2K/W.
déperdition thermique est libre et se fait lors de la La résistance thermique R de chaque composant de
phase “conception” d’un bâtiment ! la paroi est égale à son épaisseur e divisée par son
lambda l, soit :
e
4. Compacité volumique R= (m2K/W)
l

La compacité d’un bâtiment est le rapport entre le vo-


lume protégé (V) et la totalité de la surface de déperdition Les valeurs Ri, Re et Ra peuvent varier en fonction de
thermique (At). Lors de la conception, des bâtiments la direction du flux de chaleur, comme l’indiquent les
moins compacts (V/At faible) peuvent également répon- tableaux du § 4.10.4.
dre aux exigences des régions pour autant que l’isolation La valeur Ra de 0,18 en mur extérieur s’entend pour
thermique des surfaces à déperdition soit renforcée. une lame d’air non ventilée.
Ou inversement : Si la couche d’air est peu ventilée (aération ≤ 15
Des bâtiments très compacts (V/At important) peuvent cm2 par mètres de mur) ce qui semble être le cas le
répondre aux exigences du décret avec des parois nor- plus fréquent, cette valeur est à diviser par 2, soit
malement isolées. Ra = 0,090.
C’est celle que nous avons retenue dans nos calculs.
V
compacité volumique = Ces données permettent de remplir le formulaire officiel
At régional “Exigences d’isolation thermique” à introduire
avec la demande de permis d’urbanisme.
V = volume protégé (m3)
Pour le batiment type choisi [maison unifamiliale 4
At = surface totale des parois à déperdition (m2) façades (2 étages)], nous calculons 2 solutions pour
les murs extérieurs :
Pour le cas qui nous occupe :
V 524,40
Solution A : murs doubles
compacité volumique = = = 1,30 Solution B : murs massifs
At 404,05

53
4. Caractéristiques physiques et mécaniques

Fiches de calcul permettant d’établir le coefficient k des parois à déperdi-


tion.

Fiche 1 - Portes extérieures - solutions A et B


M1 = Bois feuillu dur COUPE DE LA PAROI


d
d1 = 0,022
m R1 = 1
l
R1 0,13 m2K/W
1
l1 = 0,17 W/mK
Source de valeurs l1 ou R1 : 1 2 3

NBN B 62-002 :
Agrément ATG :
Autres :

M2 = Laine de verre
d
d2 = 0,03
m R2 = 1
l
R2 0,75 m2K/W
1
l2 = 0,04 W/mK
Source de valeurs l2 ou R2 :

NBN B 62-002 :
Agrément ATG :
Autres :
UTILISATION DE LA FICHE
M3 = Bois feuillu dur
d — M1, M2, M3, M4: nature du
d3 = 0,022
m R3 = 1 R3 0,13 m2K/W matériau constituant respecti-
l1 vement la couche 1, 2, 3, 4;
l3 = 0,17 W/mK
— d1, d2, d3, d4: épaisseur expri-
Source de valeurs l3 ou R3 : mée en mètre de la couche 1,

NBN B 62-002 : 2, 3, 4;
Agrément ATG : — l1, l2, l3, l4: coefficient de
conductivité thermique du ma-
Autres :
tériau considéré;
— Lorsque la paroi contient une
M4 = ou plusiers couches de maté-
d1 riaux non homogènes, on uti-

d4 = m R4 =
l1
R4 m2K/W lise la valeur Ru de cette couche
telle que renseignée dans le
l4 = W/mK tableau 2b de la norme
Source de valeurs l4 ou R4 : NBN B 62-002;
NBN B 62-002 : — La résistance thermique totale
Agrément ATG : de la paroi RT est obtenue en
faisant la somme des valeurs:
Autres : RT=R1+R2+R3+R4+(Ri ou Re)

Résistance superficielle :

Ri 0,13 m2K/W
Ri ou Re m2K/W
0,04

RT = 1,178 m2K/W
1
U=
RT
= 0,85 W/m2K

54
Fiche 2 - Murs extérieurs - Solution A - murs doubles

M1 = Brique de parement
COUPE DE LA PAROI
d
d1 = 0,10
m R1 = 1 R1 0,09 m2K/W
l1
l1 = 1,1 W/mK
Source de valeurs l1 ou R1 :
1 2 3 4

NBN B 62-002 :
Agrément ATG :
Autres :

M2 = Lame d’air
d
d2 =
m R2 = 1
l
R2 0,085 m2K/W
1
l2 = W/mK
Source de valeurs l2 ou R2 :
NBN B 62-002 :
Agrément ATG :
Autres :
UTILISATION DE LA FICHE
M3 = Béton cellulaire C2/400
d — M1, M2, M3, M4: nature du
d3 = 0,20
m R3 = 1
l
R3 1,67 m2K/W matériau constituant respecti-
1 vement la couche 1, 2, 3, 4;
l3 = 0,12 W/mK
— d1, d2, d3, d4: épaisseur expri-
Source de valeurs l3 ou R3 : mée en mètre de la couche 1,
NBN B 62-002 : 2, 3, 4;
Agrément ATG : — l1, l2, l3, l4: coëfficient de
conductivité thermique du ma-
Autres : Essais officiels obtenus en tériau considéré;
laboratoires agréés — Lorsque la paroi contient une
M4 = Plafonnage ou plusiers couches de maté-
d riaux non homogènes, on uti-
d4 = 0,01
m R4 = 1
l
R4 0,02 m2K/W lise la valeur Ru de cette couche
1
telle que renseignée dans le
l4 = 0,52 W/mK tableau 2b de la norme
Source de valeurs l4 ou R4 : NBN B 62-002;
NBN B 62-002 : — La résistance thermique totale

Agrément ATG : de la paroi RT est obtenue en
faisant la somme des valeurs:
Autres : RT=R1+R2+R3+R4+(Ri ou Re)

Résistance superficielle :

Ri 0,13 m2K/W
Ri ou Re m2K/W
0,04

RT = 2,031 m2K/W
1
U = RT = 0,49
W/m2K

55
4. Caractéristiques physiques et mécaniques

Fiche 3 - Murs extérieurs - Solution B - murs massifs


M1 = Crépi
COUPE DE LA PAROI
d
d1 = 0,012
m R1 = 1
l
R1 0,01 m2K/W
1
l1 = 1,2 W/mK
Source de valeurs l1 ou R1 : 1 2 3
NBN B 62-002 :
Agrément ATG :
Autres :

M2 = Béton cellulaire C2/400


d
d2 = 0,30
m R2 = 1
l1
R2 2,50 m2K/W

l2 = 0,12 W/mK
Source de valeurs l2 ou R2 :
NBN B 62-002 :
Agrément ATG :
Autres : Essais officiels obtenus en
laboratoires agréés
UTILISATION DE LA FICHE
M3 = Plafonnage
d — M1, M2, M3, M4: nature du
d3 = 0,01
m R3 = 1
l
R3 0,02 m2K/W matériau constituant respecti-
1 vement la couche 1, 2, 3, 4;
l3 = 0,52 W/mK
— d1, d2, d3, d4: épaisseur expri-
Source de valeurs l3 ou R3 : mée en mètre de la couche 1,

NBN B 62-002 : 2, 3, 4;
Agrément ATG : — l1, l2, l3, l4: coefficient de
conductivité thermique du ma-
Autres :
tériau considéré;
— Lorsque la paroi contient une
M4 = ou plusiers couches de maté-
d1 riaux non homogènes, on uti-
d4 =
m R4 =
l1
R4 m2K/W lise la valeur Ru de cette couche
telle que renseignée dans le
l4 = W/mK tableau 2b de la norme
Source de valeurs l4 ou R4 : NBN B 62-002;
NBN B 62-002 : — La résistance thermique totale
Agrément ATG : de la paroi RT est obtenue en
faisant la somme des valeurs:
Autres : RT=R1+R2+R3+R4+(Ri ou Re)

Résistance superficielle :

Ri 0,13 m2K/W
Ri ou Re m2K/W
0,04

RT = 2,698 m2K/W
1
U= = 0,37 W/m2K
RT

56
Fiche 4 - Toiture - solutions A et B

M1 = Plaque de plâtre
COUPE DE LA PAROI
d
d1 = 0,012
m R1 = 1 R1 0,02 m2K/W
l1
l1 = 0,52 W/mK
Source de valeurs l1 ou R1 :
NBN B 62-002 :
Agrément ATG :
Autres :

M2 = Laine minérale 2
d
d2 = 0,18 m R2 = 1 R2 4,50 m K/W
2 1
l1
l2 = 0,04 W/mK
Source de valeurs l2 ou R2 :

NBN B 62-002 :
Agrément ATG :
Autres :
UTILISATION DE LA FICHE
M3 =
d1 — M1, M2, M3, M4: nature du
d3 = m R3 = R3 m2K/W matériau constituant respecti-
l1 vement la couche 1, 2, 3, 4;
l3 = W/mK
— d1, d2, d3, d4: épaisseur expri-
Source de valeurs l3 ou R3 : mée en mètre de la couche 1,
NBN B 62-002 : 2, 3, 4;
Agrément ATG : — l1, l2, l3, l4: coefficient de
conductivité thermique du ma-
Autres :
tériau considéré;
— Lorsque la paroi contient une
M4 = ou plusiers couches de maté-
d1 riaux non homogènes, on uti-
d4 = m R4 = R4 m2K/W lise la valeur Ru de cette couche
l1
telle que renseignée dans le
l4 = W/mK tableau 2b de la norme
Source de valeurs l4 ou R4 : NBN B 62-002;
NBN B 62-002 : — La résistance thermique totale

Agrément ATG : de la paroi RT est obtenue en
faisant la somme des valeurs:
Autres : RT=R1+R2+R3+R4+(Ri ou Re)

Résistance superficielle :

Ri 0,13 m2K/W
R
i ou Re 0,04 m2K/W


RT = 4,688m2K/W
1
U = R = 0,21
W/m2K
T

57
4. Caractéristiques physiques et mécaniques

Fiche 5 - Plancher sur terre-plein - solutions A et B


M1 = Polystyrène
COUPE DE LA PAROI
d
d1 = 0,08
m R1 = 1 R1 2,0 m2K/W
l1
l1 = 0,04 W/mK
Source de valeurs l1 ou R1 :

NBN B 62-002 : 3
Agrément ATG :
Autres : 2

M2 = Béton lourd 1
d
d2 = 0,15
m R2 = 1
l
R2 0,09 m2K/W
1
l2 = 1,7 W/mK
Source de valeurs l2 ou R2 :
NBN B 62-002 :
Agrément ATG :
Autres :
UTILISATION DE LA FICHE
M3 = Chape béton léger
d — M1, M2, M3, M4: nature du
d3 = 0,10
m R3 = 1 R3 0,40 m2K/W matériau constituant respecti-
l1 vement la couche 1, 2, 3, 4;
l3 = 0,25 W/mK
— d1, d2, d3, d4: épaisseur expri-
Source de valeurs l3 ou R3 : mée en mètre de la couche 1,
2, 3, 4;
NBN B 62-002 :
Agrément ATG : — l1, l2, l3, l4: coefficient de
conductivité thermique du ma-
Autres :
tériau considéré;
— Lorsque la paroi contient une
M4 = ou plusiers couches de maté-
d riaux non homogènes, on uti-
d4 =
m R4 = 1
l
R4 m2K/W lise la valeur Ru de cette couche
1
telle que renseignée dans le
l4 = W/mK tableau 2b de la norme
Source de valeurs l4 ou R4 : NBN B 62-002;

NBN B 62-002 : — La résistance thermique totale
Agrément ATG : de la paroi RT est obtenue en
faisant la somme des valeurs:
Autres : RT=R1+R2+R3+R4+(Ri ou Re)

Résistance superficielle :

Ri 0,13 m2K/W
R
i ou Re m2K/W


RT = 2,61 m2K/W
1
U = R = 0,38 W/m2K
T

58
Remarque :
fenêtres, tabatières, coupoles et autres parois trans-
lucides

Pour les fenêtres de maisons, la norme NBN B 62-002


permet d’utiliser un coefficient U préétabli en fonction
de la nature du châssis et de la sorte de vitrage. Nous
avons opté pour un châssis bois et double vitrage haut
rendement, avec vide de 8 mm. Le coefficient U donné
dans la publication “LES FENETRES” éditée par la
Direction Générale des Technologies, de la Recherche
et de l’Energie du Ministère de la Région wallonne et
rédigée par le C.S.T.C. est de 1.52. Il n’y a donc pas
lieu de remplir une fiche.

6. Calcul du niveau d’isolation thermique globale

Le formulaire utilisé à la page suivante est celui fourni


par la région wallonne.
La présentation du formulaire présenté dans les autres
régions est quelque peu différent mais la méthode de
calcul est la même.

Conclusions :

Les calculs démontrent que les 2 solutions en béton cellulaire proposées permettent
d’atteindre des niveaux d’isolation thermique globale K nettement inférieurs à ceux exigés dans
les 3 régions (K45 ou K40) soit :

Solution A : Murs doubles : K 38


Solution B : Murs massifs : K 33

59
4. Caractéristiques physiques et mécaniques

Solution A - Murs doubles en béton cellulaire : on obtient le niveau K = 38

Calcul du niveau d’isolation thermique globale d’un bâtiment suivant NBN B 62-301
N° dossier :
A Références du bâtiment Maître d’ouvrage / Architecte / Auteur du projet :
Date :
Uj Aj UjAj ∑ UjAj Aj ∑ajUjAj
B Parois de la superficie de déperdition
[ W/(m2K) ] (m2) (W/K) (W/K) (W/K)

1. Fenêtres, tabatières, coupoles


et autre parois translucides
1,52 22,8 34,66 34,66 x1 34,66
2. Portes extérieures 0,85 10,25 9,84 9,84 x1 9,84
3. Murs extérieurs, façades
0,49 196,2 90,25 90,25 x1 90,25

4. Toitures (plates, inclinées) ou plafonds supérieurs 0,21 87,40 21,85 21,85 x1 21,85
en-dessous des espaces non protégés

5. Plancher au-dessus de l’ambiance extérieure


0,00 0,00 x1 0,00
6. Planchers au-dessus d’espaces voisins
non à l’abri du gel (vide sanitaire)
0,00 0,00 x1 0,00
7. Planchers au-dessus d’espaces voisins 0,00 0,00 x0.667 0,00
à l’abri du gel (caves)

8. Planchers sur le sol


0,38 87,4 41,08 41,08 x0.333 13,69
9. Murs extérieurs en contact avec le sol 0,00 0,00 x0.667 0,00
(murs enterrés)

10. Parois intérieures en contact avec des espaces 0,00 0,00 x1 0,00
voisins non à l’abri du gel

11. Parois intérieures en contact avec des espaces


0,00 0,00 x0.667 0,00
voisins à l’abri du gel

12. TOTAUX (superficie de déperdition) AT = ∑Aj = 404,1 [1] (m2) ∑ajUjAj = 170,3 [2] (W/K)

Ulj l j Uljlj ∑ Uljlj


C Ponts thermiques
[W/(MK)] (M) (W/K) (W/K)

13. Suivants les définitions de la NBN B 62-002


[3]

D DéPERDITION THERMIQUE DE LA
∑ajUjAj + ∑Ulj lj = [2] + [3] = 170,3 W/K [4]
14. SUPERFICIE DE DéPERDITION

15. COEFFICIENT MOYEN


DE TRANSMISSION THERMIQUE
Us = [4] / [1] = 0,42 W/ (m2 K) [5]

16. VOLUME PROTéGé DU BâTIMENT V= 524,4 m3 [6]

17. COMPACITé VOLUMIQUE DU BâTIMENT V/AT = [6] / [1] 1,30 [7]

E NIVEAU D’ISOLATION Si V/AT ≤ 1 : Us x 100 = [5] x 100 = K...

THERMIQUE GLOBALE Si 1 < V/AT < 4 : Us x 300 / (V/AT + 2) = [5] x 300 / ( [7] + 2) = K 38
18.
DU BâTIMENT Si V/AT = 4 : Us x 50 = [5] x 50 = K...

Remarque:
l’utilisation de blocs collés en béton cellulaire évite les ponts thermiques, raison pour laquelle il n’y a pas lieu de remplir le cadre C

60
Solution B - Murs massifs en béton cellulaire : on obtient le niveau K = 33

Calcul du niveau d’isolation thermique globale d’un bâtiment suivant NBN B 62-301
N° dossier :
A Références du bâtiment Maître d’ouvrage / Architecte / Auteur du projet :
Date :
Uj A j UjAj ∑ UjAj Aj ∑ajUjAj
B Parois de la superficie de déperdition
[ W/(m2K) ] (m2) (W/K) (W/K) (W/K)

1. Fenêtres, tabatières, coupoles


et autre parois translucides
1,52 22,8 34,66 34,66 x1 34,66
2. Portes extérieures 0,85 10,25 8,71 8,71 x1 8,71
3. Murs extérieurs, façades 0,37 196,2 72,59 72,59 x1 72,59

4. Toitures (plates, inclinées) ou plafonds supérieurs 0,21 87,4 18,35 18,35 x1 18,35
en-dessous des espaces non protégés

5. Plancher au-dessus de l’ambiance extérieure


0,00 0,00 x1 0,00
6. Planchers au-dessus d’espaces voisins
non à l’abri du gel (vide sanitaire)
0,00 0,00 x1 0,00
7. Planchers au-dessus d’espaces voisins 0,00 0,00 x0.667 0,00
à l’abri du gel (caves)

8. Planchers sur le sol


0,38 87,4 33,21 41,08 x0.333 11,07
9. Murs extérieurs en contact avec le sol 0,00 0,00 x0.667 0,00
(murs enterrés)

10. Parois intérieures en contact avec des espaces 0,00 0,00 x1 0,00
voisins non à l’abri du gel

11. Parois intérieures en contact avec des espaces 0,00 0,00 x0.667 0,00
voisins à l’abri du gel

12. TOTAUX (superficie de déperdition) AT = ∑Aj = 404,1 [1] (m2) ∑ajUjAj = 145,4 [2] (W/K)

Ulj l j Uljlj ∑ Uljlj


C Ponts thermiques
[W/(MK)] (M) (W/K) (W/K)

13. Suivants les définitions de la NBN B 62-002


[3]

D DéPERDITION THERMIQUE DE LA
SUPERFICIE DE DéPERDITION
∑ajUjAj + ∑Ulj lj = [2] + [3] = 145,4 W/K [4]
14.

15. COEFFICIENT MOYEN Us = [4] / [1] = 0,36 W/ (m2 K) [5]


DE TRANSMISSION THERMIQUE
16. VOLUME PROTéGé DU BâTIMENT V= 524,4 m3 [6]

17. COMPACITé VOLUMIQUE DU BâTIMENT V/AT = [6] / [1] 1,3 [7]

E NIVEAU D’ISOLATION Si V/AT ≤ 1 : Us x 100 = [5] x 100 = K...

THERMIQUE GLOBALE Si 1 < V/AT < 4 : Us x 300 / (V/AT + 2) = [5] x 300 / ( [7] + 2) = K 33
18.
DU BâTIMENT Si V/AT = 4 : Us x 50 = [5] x 50 = K...

Remarque:
l’utilisation de blocs collés en béton cellulaire évite les ponts thermiques, raison pour laquelle il n’y a pas lieu de remplir le cadre C

61
4. Caractéristiques physiques et mécaniques

4.11 Acoustique Le milieu (bien souvent l’air) se trouve en équilibre


grâce à une pression d’équilibre, mais suite à une per-
Introduction turbation sonore de ce dernier, la pression du milieu
varie.
Les nuisances sonores gagnent en importance. La cir-
culation s’intensifie, les voisins et les enfants disposent 4.11.1.1  Fréquence
d’installations hi-fi de plus en plus puissantes tandis La hauteur d’un son est déterminée par sa fréquence.
que les inconditionnels de la TV semblent désormais la La fréquence d’un son est le nombre de variations de
regarder 24 heures sur 24. pression par seconde. Elle est exprimée en Hertz (Hz).
Dans notre pays, à forte densité de population, le Les sons bas ont une basse fréquence contrairement
silence est une denrée de plus en plus rare. Il s’agira aux sons élevés (haute fréquence).
d’en tenir compte à l’avenir. L’appareil auditif d’une personne normalement consti-
Dans la plupart des cas malheureusement, lorsque l’on tuée perçoit les bruits de 20 Hz à 20.000 Hz, la pério-
pense à la problématique de l’acoustique, il est déjà de (T) variant de 0,05 à 0,00005 secondes.
trop tard. Bien souvent, le bâtiment est déjà terminé
lorsque des problèmes de nuisances sonores se posent. On distingue :
Dans ce cas, les interventions s’avèrent généralement • sons bas : 20 à 200 Hz
complexes et onéreuses, pour un résultat aléatoire. • sons moyens: 200 à 2.000 Hz
Pour obtenir un bâtiment confortable sur le plan • sons aigus : 2.000 à 20.000 Hz
acoustique, il convient de prendre ce problème en
consi-dération dès la conception. La composition de la 4.11.1.2  Vitesse de propagation du son
façade, le choix des matériaux, les détails techniques,
La vitesse de propagation du son varie en fonction
l’orientation du bâtiment ... autant d’éléments détermi-
du milieu. La vitesse du son dans l’air à température
nant la qualité acoustique du bâtiment.
ambiante est de 344 m/s ou 1238 km/heure.
L’acoustique est un phénomène complexe ayant une
terminologie spécifique. Voilà pourquoi nous avons
Dans un autre milieu, cette vitesse est différente :
jugé utile d’en revoir quelques principes généraux.
• verre, acier : 5000 m/s
• béton : 4000 m/s
• mortier : 3000 m/s
4.11.1  Principes généraux
• eau : 1450 m/s
• plomb : 1200 m/s
Le son n’est rien d’autre que des vibrations ou des
• caoutchouc : 50 m/s
ondes qui se déplacent à travers un milieu. Ce milieu
peut être un mélange de gaz (ex. l’air), un liquide, voire
Le son se propage donc plus rapidement dans l’acier et
une matière solide. Le son ne se propage pas dans le
le béton que dans l’air.
vide.
Ces ondes sont caractérisées par une longueur d’onde
et une amplitude (= pression sonore p (Pa)).
Amplitude

Pression sonore
P (Pa)
Longueur
d’onde

Distance
Temps
Période T

62
4.11.1.3  Longueur d’onde - période Le schéma ci-dessous illustre l’ordre de grandeur des
La longueur d’onde d’un son est la distance entre 2 différents niveaux sonores constatés dans la pratique.
crêtes ou pics de pression :

10 Pa
-6
dB
Longueur d’onde (l) =
200000000 140 seuil de douleur

vitesse de propagation du son (c) 130


129
fréquence (f) avion
20000000 120
décollant
La longueur d’onde à 20Hz=17m* 110
et à 20.000Hz=1,7cm* marteau 105
* dans l’air pneumatique 2000000 100
Dans le cas de hautes fréquences, les longueurs d’on-
des sont petites. Elles sont grandes dans le cas de 90 90
camion
basses fréquences. poids lourd
200000 80

Le temps requis pour le déroulement d’un cycle (de 70


crête à crête) s’appelle la période T
bureau 65
20000 60
On peut dès lors affirmer :
50
• plus l’amplitude est élevée,
plus le son est fort 2000 40 bibliothèque
35
• plus la longueur d’onde est élevée,
30
plus le son est bas
• plus la fréquence est importante, 200 20
plus le son est haut frémissement 15
des feuilles 10
4.11.1.4  Niveau de pression sonore
20 0 portée de l’ouie
L’oreille est sensible aux pressions sonores variant de
2 • 10-5 Pa à 100 Pa (1 Pa = 1 N/m2).
En pratique, nous constatons que lorsque la pression
sonore double, la perception de l’oreille ne double
4.11.1.5  Sons purs - le spectre sonore
pas du tout. La sensibilité de l’oreille suit une fonction
logarithmique. Un son qui ne présente qu’une seule fréquence est
C’est pourquoi un son est déterminé par le niveau de appelé son pur. Un tel phénomène est rare en pratique.
pression sonore Lp, exprimé en décibels (dB). Tous les sons se composent d’un large éventail de
sons (fréquences). Nous pouvons comparer cela avec
la lumière solaire, décomposée dans un prisme en un
p spectre de couleurs où chaque couleur est caractérisée
Lp = 20 log po (dB) par un intervalle de fréquence. Cette analyse du spec-
tre sonore est importante pour évaluer une situation
acoustique donnée. Elle est utilisée pour déterminer le
où p = pression sonore en Pa (N/m2) bruit d’une machine, l’isolation acoustique des murs, le
po = la pression sonore de référence égale confort acoustique d’un espace déterminé, etc.
à 2.10-5 Pa (la limite auditive inférieure Le spectre intéressant pour l’isolation des habitations
d’une oreille normalement constituée). se situe entre 100 et 4.000 Hz. Pour les machines
toutefois, on est généralement intéressé par des fré-
quences allant de 31 à 8.000 Hz.

63
4. Caractéristiques physiques et mécaniques

4.11.1.6  Niveau sonore - isophones Des courbes de même intensité sonore (isophones)
Nous savons déjà que le son est un phénomène ont ainsi été établies en fonction de la fréquence et du
particulièrement complexe. De plus, pour l’appareil niveau de pression sonore. Chaque isophone est ap­pelé
auditif humain, l’intensité d’un son est fonction de la d’après son niveau de pression sonore à 1.000 Hz.
fré­quence (Hz) et du niveau de pression sonore (dB). L’oreille humaine perçoit une augmentation de 8 à
Notre oreille perçoit avec une même intensité les sons 10 dB comme un doublement de l’intensité sonore.
suivants : Inversement, une diminution de 8 à 10 dB est perçue
comme une diminution de moitié de l’intensité sonore.
• 50 dB à 1.000 Hz
• 56 dB à 125 Hz
• 82 dB à 31 Hz

Isophones - lignes d’intensités sonores égales


dB
140

130 130
120 120

110 110
100
100
90
90
80
intensité sonore

80
70
70 60
60 50

50 40

40 30
20
30
10
20

10 phone

0
20Hz 30 40 60 80 100 200 300 600 800 1kHz 2 3 4 6 8 10 15 kHz
fréquence

64
L’on constate que lorsque la radio fonctionne douce- On distingue donc :
ment, les tonalités élevées sont bien souvent parfai- • les bruits aériens  : la source émet directement les
tement audibles, tandis que les basses sont à peine sons dans l’air, ex. radio, TV, voix, ...
perceptibles. En pressant la touche “loudness”, les • les bruits d’impact  : la source occasionne des
basses peuvent être accentuées, ce qui permet de vibrations dans les éléments de construction qui se
mettre en exergue la musique. propagent dans la construction et qui diffusent le
On peut dès lors affirmer que notre appareil auditif est bruit dans un autre espace (ex. vibrations dans les
plus sensible aux sons élevés qu’aux graves. De ce fait, canalisations de chauffage central).
l’isolation acoustique pour les sons bas ne doit pas être
aussi importante que pour les sons moyens.

4.11.1.7  Le son - une perception subjective


La notion de bruit est particulièrement subjective. Une
jeune mère se réveillera la nuit au moindre gazouillis de
son bébé (= 30 dB), tandis qu’elle n’entendra même
pas une voiture qui passe (= 80 dB).
L’oreille humaine interprète le bruit de façon subjective
et différente pour chaque personne. Un même bruit Bruits aériens
peut être supporté par une personne tandis qu’une
autre le trouvera gênant.

4.11.1.8  Bruit de fond


Bien souvent, on s’attend à ce que le bruit de fond soit
ramené à néant. C’est une idée fausse. Ce bruit peut
uniquement être réduit. Le bruit de fond joue un rôle
important dans la perception subjective du bruit. Dans
un quartier résidentiel calme, des enfants qui jouent
dans la rue peuvent déranger le voisinage. Si le bruit
de fond était plus important, dans une ville par exem-
ple, ce même bruit ne serait plus considéré comme Bruits d’impact
gênant.

4.11.2  L’acoustique en construction 4.11.2.2  Résonance


Dans les espaces vides (ex. églises, chambres non
4.11.2.1  Bruit aérien et bruit d’impact meu­blées, ...), le bruit résonne. Ce phénomène est
Fondamentalement, une distinction doit être opérée appelé “résonance”. Ce phénomène perturbe la com-
entre les bruits aériens et les bruits d’impact pour l’iso- préhension des conversations et la couleur sonore de
lation acoustique des éléments de construction. la musique tout en influençant le niveau sonore total
Pour assurer un bon confort acoustique aux habitants de la pièce.
d’un bâtiment, les mesures nécessaires doivent être
prises, tant contre le bruit aérien que contre le bruit Les vagues sonores heurtant les murs d’une pièce sont
d’impact. partiellement répercutées et en partie absorbées. Une
La résistance contre la propagation des sons d’un autre partie de ces vagues pénètre dans les murs. C’est
espace à l’autre s’appelle l’isolation et s’exprime en ce qu’indique le coefficient d’absorption (a) du mur.
décibels (dB). Dans une pièce, on entend donc en premier le bruit
en provenance directe de la source et peu après (en
fonction du chemin parcouru) le bruit répercuté.

65
4. Caractéristiques physiques et mécaniques

Il est donc possible de réduire le niveau sonore dans


une pièce en appliquant des matériaux particulière-
ment absorbants.
Dans des pièces aux murs non absorbants (murs
revêtus de miroirs, carreaux, marbre...), la perception
auditive est mauvaise et l’on obtient ce que l’on appelle
un effet “cocktail”. Lorsque l’on éprouve des difficultés
à se faire entendre, on a tendance à parler plus fort, ce
qui ne fait qu’empirer le niveau sonore total.

Bien souvent, on a tendance à confondre isolation


sonore et absorption sonore. Pour clarifier cette confu-
sion  : les produits d’absorption servent à limiter la
résonance et à régler la “couleur” du bruit dans un
même espace, tandis que l’isolation sonore diminue la
pénétration du son d’un espace dans un autre.
A titre d’exemple extrême : une fenêtre ouverte laisse
passer 100% des bruits (a = 1) mais en tant que telle,
elle n’est pas insonorisée. So
ni
nc
ide
nt
4.11.2.3  Coefficient d’absorption (a)

Son absorbé
Les ondes de sons heurtant une paroi sont partielle- Son transmis
ment réfléchies, absorbées et la traversent également
chi
en partie. Au niveau de l’absorption, l’énergie des flé

ondes de sons est transformée en chaleur.
Le coefficient d’absorption (a) d’un mur est :
énergie sonore non réfléchie
a =
énergie sonore incidente

ou
Coefficient d’absorption (a) des différents matériaux :
(énergie transmise + absorbée)
a =
énergie sonore incidente
Fréquence (Hz)

Ce coefficient d’absorption est un nombre entre 0 et 1 Matériau 125 250 500 1000 2000 4000
sans unité.
Béton lisse 0,01 0,01 0,01 0,02 0,03 0,03
a = 0 signifie que tous les bruits sont
réfléchis (pour ce faire, les éléments de Plâtre ciment 0,03 0,03 0,04 0,04 0,05 0,06
construction ont une surface plane,
sont non poreux et totalement rigides) Dalles et blocs 0,09 0,09 0,12 0,18 0,19 0,18
a = 1 signifie que tous les bruits sont absorbés ou en
transmis (par exemple une fenêtre ouverte) béton cellulaire

L’importance du coefficient a est fonction : Tôle d’acier 0,01 0,01 0,02 0,02 0,03 0,03
• de la fréquence du bruit d’incidence
• de la nature, de l’épaisseur et du poids,
des conditions de surface de l’élément,
etc. De par sa structure alvéolée en surface, le béton cel­
lulaire présente une capacité d’absorption sonore 5 à
10 fois supérieure à celle des matériaux lisses “insono-
risants”. De ce fait, l’utilisation de dalles et de blocs en
béton cellulaire s’avère particulièrement intéressante
pour les bâtiments bruyants comme les bâtiments
industriels, les discothèques, salles de cinéma, théâ-
tres, ... pour atténuer la propagation des bruits internes
(bruits diffus).

66
4.11.3 Normes belges Tableau 2 : Exigences d’isolation aux bruits de chocs entre
Dans la norme NBN S01-400-1, toutes les exigences locaux
acoustiques pour les immeubles d’habitation ont été
revues à la hausse et concernent les quatre aspects LOCAL D’EMISSION LOCAL DE Confort Confort
hors de l’habitation RECEPTION dans acoustique acoustique
importants : l’isolation aux bruits aériens, l’isolation aux l’habitation normal supérieur
bruits de chocs, le bruit des installations et l’absorp-
Tout type de local
tion. sauf un local
Tout type de local L’nT,w ≤ 58 dB L’nT,w ≤ 50 dB
Désormais elle décline ses critères en deux catégories technique ou un
appelées : « confort acoustique normal » et « confort hall d’entrée

acoustique supérieur ». Tout type de local


Une chambre à
sauf une chambre à L’nT,w ≤ 54 dB L’nT,w ≤ 50 dB
La première sera de nature à satisfaire 70% des utilisa- coucher
coucher
teurs tout en utilisant des techniques constructives qui
LOCAL D’EMISSION LOCAL DE Confort Confort
n’entraineront pas ou peu de surcoûts. dans l’habitation RECEPTION dans acoustique acoustique
La seconde devrait satisfaire 90% des utilisateurs et l’habitation normal supérieur
sera d’application lorsque le souhait de grand confort Chambre à coucher,
acoustique est clairement exprimé par les responsables cuisine, living et Chambre à coucher / L’nT,w ≤ 58 dB
salle à manger
du projet ou par les futurs utilisateurs.
Reste alors 10 % d’éternels insatisfaits … Ici la spécification est donnée en terme de L’nT,w. Il s’agit du niveau
Puisque cette norme ne concerne que les immeubles de bruit perçu dans le local de réception et produit par une machine
d’habitation, les anciennes normes pour les immeubles à choc normalisée placée sur le sol du local d’émission. De nouveau,
non-résidentiels restent d’application. si l’on se référence aux exigences de l’ancienne norme pour des
cas similaires (IIa ou b – L’nT,w = 61 ou 64 dB), les performances
actuelles sont supérieures de 6 dB. Remarquons toutefois que les
Tableau 1 : Exigences d’isolation aux bruits aériens entre performances en matière de bruit de choc sont sensiblement plus
locaux faciles à atteindre à la conception que les performances en bruits
aériens et que les valeurs demandées ici ne constituent pas une
difficulté supplémentaire.
LOCAL D’EMISSION LOCAL DE Confort Confort
hors de l’habitation RECEPTION dans acoustique acoustique
l’habitation normal supérieur
Tableau 3 : Exigences relatives au bruit des installations
Tout type de local Tout type de local
sauf un local confort acoustique normal confort acoustique supérieur
DnT,w ≥ 54 dB DnT,w ≥ 58 dB
technique ou un
Salle de Ventilation
hall d’entrée L Ainstal, nT ≤ 35dB L Ainstal, nT ≤ 30dB
bains/WC mécanique
Tout type de local Tout type de local Appareils
d’une maison neuve d’une maison neuve L Ainstal, nT ≤ 65dB L Ainstal, nT ≤ 60dB
sanitaires
DnT,w ≥ 58 dB DnT,w ≥ 62 dB
mitoyenne mitoyenne sauf un
Cuisine Ventilation
local technique L Ainstal, nT ≤ 35dB L Ainstal, nT ≤ 30dB
mécanique
LOCAL D’EMISSION LOCAL DE Confort Confort Hotte L Ainstal, nT ≤ 60dB L Ainstal, nT ≤ 40dB
dans l’habitation RECEPTION dans acoustique acoustique
l’habitation normal supérieur Living et Ventilation
salle à mécanique L Ainstal, nT ≤ 30dB L Ainstal, nT ≤ 27dB
Chambre à coucher, Chambre à coucher manger
cuisine, living et DnT,w ≥ 35 dB DnT,w ≥ 43 dB
Chambre à Ventilation
salle à manger L Ainstal, nT ≤ 27dB L Ainstal, nT ≤ 25dB
coucher mécanique
Locaux techniques
Les exigences sont exprimées au travers de l’indice DnT,w. Il s’agit
contenant des
de l’isolement acoustique standardisé mesuré «in situ» entre deux L Ainstal, nT ≤ 75dB L Ainstal, nT ≤ 75dB
installations destinées à
locaux. Rappelons que pour mesurer l’isolement acoustique entre moins de 10 habitations
deux locaux, il convient d’émettre du bruit dans le local d’émission,
Locaux techniques
de mesurer ce bruit, de mesurer également le bruit dans le local contenant des
L Ainstal, nT ≤ 85dB L Ainstal, nT ≤ 85dB
de réception. La différence entre ces deux niveaux de bruit fournit installations destinées à
l’isolement brut (D) qu’il est nécessaire de corriger en fonction de moins de 10 habitations
l’absorption existant dans le local de réception. Deux possibilités
sont alors offertes, une correction en fonction de l’aire d’absorption Ce tableau appelle peu de commentaires. Il précise, en fonction du
équivalente (A) ce qui était utilisé anciennement ou une correction confort exigé, les niveaux de bruit de différents équipements tech-
en fonction du temps de réverbération du local de réception. La niques courants que l’on trouve fréquemment dans les immeubles
nouvelle norme fait appel à cette deuxième possibilité qui fournit une d’habitation. Notons l’indice utilisé LAinstal, nT qui est un niveau de
valeur plus proche du ressenti de l’occupant. La valeur corrigée est bruit corrigé par le temps de réverbération ainsi que généralisé pour
l’indice DnT,w. les autres indicateurs utilisés dans cette norme.

67
4. Caractéristiques physiques et mécaniques

Un second tableau est relatif aux émergences


admissibles du bruit des équipements.

Limitation des dépassements

Confort acoustique Confort acoustique


Espace de mesure
normal supérieur

Living et salle à manger Dépassement ≤ 6dB Dépassement ≤ 6dB

Chambre à coucher Dépassement ≤ 6dB Dépassement ≤ 6dB

On ne tient pas compte des dépassements qui n’amènent pas


le niveau LAeq max global au-dessus

Confort acoustique Confort acoustique


normal supérieur

Living et salle à manger 30dB 27dB

Chambre à coucher 27dB 25dB

Tableau 4 : Exigences pour l’isolation des façades

Type d’environnement en Exigences pour l’isolation des façades


fonction du bruit extérieur Dtr,w,i=D2m,nT,w,i+Ctr[dB] ≥
incident sur le plan de Pièce de séjour, cuisine Chambre à coucher
façade i confort acoustique normal confort acoustique supérieur confort acoustique normal confort acoustique supérieur
Type 1 :
Dtr,w,i ≥ 30 dB Dtr,w,i ≥ 30 dB Dtr,w,i ≥ 30 dB Dtr,w,i ≥ 30 dB
LA1,2m,i≤ 60 dB

Exemples : le long de la plupart des chemins calmes, champêtres,


dans les lotissements calmes avec circulation locale, dans les rues en ville
avec un trafic réduit, pour les façades fortement protégées.

Type 2 :
Dtr,w,i ≥ 30 dB Dtr,w,i ≥ 32 dB Dtr,w,i ≥ 32 dB Dtr,w,i ≥ 35 dB
60 dB < LA1,2m,i ≤ 65 dB
Exemples : rues asphaltées en ville avec traffic normal,
avec une seul bande de circulation dans chaque sens.

Type 3 :
Dtr,w,i ≥ 34 dB Dtr,w,i ≥ 36 dB Dtr,w,i ≥ 36 dB Dtr,w,i ≥ 39 dB
65 dB < LA1,2m,i ≤ 70 dB
Exemples : traffic intense et lourd

Type 4 :
Dtr,w,i ≥ 38 db Dtr,w,i ≥ 40 db Dtr,w,i ≥ 40 db Dtr,w,i ≥ 42 db
70 dB < LA1,2m,i
Exemples : le long de la plupart des rues en ville (p. ex. rue Beliard à Bruxelles) avec un trafic intense, des rue dont le revêtement est en béton et le trafic important,
des routes nationales, prés de voies d’accés des grandes villes, le long des routes de liaison régulièrement fréquentées par du traffic lourd vers les terrains industriels.

Ce tableau demande quelques explications. Tout d’abord, l’indice utilisé est le D2m,nT,w + Ctr , c’est-à-dire un isolement acoustique mesuré
à 2m de la façade, standardisé (nT) et auquel on a ajouté une correction de bruit de trafic routier (Ctr), correction toujours pénalisante pour
le matériau. En clair, les matériaux utilisés pour réaliser la performance acoustique des façades devront être capable d’atténuer efficacement
le bruit du trafic routier. Chaque ligne du tableau correspond à un environnement extérieur différent depuis les environnements relativement
calmes jusqu’aux environnements extrêmement bruyants. L’isolation demandée minimum est de 30 dB et peut atteindre la valeur très élevée de
42 dB. Notons encore le petit indice «i» utilisé dans le tableau pour spécifier un pan de façade dans le cas d’immeubles présentant plusieurs
façades au bruit. Dans ce cas particulier, la norme recommande d’augmenter la performance de chaque pan de façade de 2 dB.

68
4.11.4 Isolation acoustique des bâtiments Dans l’isolation thermique, chaque m2 contribue à
Pour obtenir un bon confort acoustique dans une l’isolation, alors que dans l’isolation acoustique, c’est
habitation, il convient toujours de prendre celle-ci en l’élément le plus faible qui détermine l’ensemble.
considération dès la conception des plans.
Il importe en particulier de veiller à une bonne dispo- Une première condition pour une bonne isolation
sition des pièces à faible niveau sonore (chambre à acoustique est donc une bonne étanchéité (interstices
coucher, chambres des enfants, living) et des espaces sous les portes, caissons de volets roulants, conduits
à haut niveau sonore (cuisine, cage d’escaliers, sani- de climatisation, cheminées, tuyaux, ...).
taires).
Dans les maisons de rangée et les appartements,
l’agen­cement des pièces doit encore tenir compte des
appartements adjacents, supérieurs et inférieurs.
MAUVAIS BON
4.11.4.1  Isolation des bruits aériens
Rappel :
Er = énergie sonore refléchie
Ei = énergie sonore incidente
Ea = énergie sonore absorbée
Ed = énergie sonore transmise
absorption

L’isolation théorique des bruits aériens est donc :

Ei
R = 10 log (dB)
Ed


Il s’agit d’une fonction logarithmique. En d’autres
termes, une isolation des bruits aériens de 20, 30, 40,
50 dB signifie que respectivement 1/100, 1/1.000, rejointoyage élastique

1/10.000 ou 1/100.000 de l’éner­gie d’incidence peut
passer.
laine minérale 5 à 10 mm

papier bitumé

4.11.4.2  Généralités mur

Un mur se compose bien souvent de différents élé- •
enduit
ments (portes, fenêtres, colonnes de béton, canalisa-
tions, etc.). Dans l’approche d’un mur présentant une
telle composition, une différence fondamentale existe
entre l’isolation acoustique et l’isolation thermique.

L’isolation des bruits aériens d’un mur dépend naturel-


lement, à l’instar de l’isolation thermique, des qualités
isolantes de ses différents composants. En ce qui
concerne l’isolation thermique, le niveau d’isolation
d’un élément de construction est déterminé par la
moyenne des valeurs des différents éléments, pondé-
rée en fonction de leur proportion dans la superficie
totale. Ce n’est pas le cas de l’isolation acoustique. Là,
la qualité isolante d’un mur est proche de celle de son
élément le plus faible (portes, fenêtres, canalisations
encastrées, ...), à l’instar de la résistance d’une chaîne
qui se mesure à son maillon le plus faible.

69
4. Caractéristiques physiques et mécaniques

4.11.4.3  Isolation des murs contre les bruits aériens L’isolation contre les bruits d’impact des sols peut être
L’isolation acoustique d’un mur massif est principale- améliorée grâce à :
ment fonction de sa masse et de sa rigidité. Si l’on sou- • un revêtement de sol non rigide (moquette) ou
haite améliorer l’isolation de ce mur contre les bruits une sous-couche non rigide à base de feutre, liège,
aériens, on peut soit : caoutchouc ou autres (résiliant).
• prévoir une masse plus élevée par m2 dans le cas de
murs massifs; • un sol flottant. Il importe qu’à l’emplacement des
• doubler le mur avec une lame d’air intermédiaire. En raccords avec les murs, le tapis élastique soit éga-
remplissant cette lame d’air d’un matériau poreux lement prolongé vers le haut, de façon à éviter tout
absorbant, il est possible d’éviter les résonances contact avec le mur (ponts acoustiques).
liées au vide (ondes verticales).
Pour obtenir une bonne isolation acoustique,
La valeur d’isolation peut encore être améliorée en le tapis élastique doit être prolongé vers le haut.
optant pour des parois de masse ou d’épaisseurs diffé­
rentes (pour éviter les coïncidences).

En pratique, il est possible d’obtenir une meilleure


valeur d’isolation contre les bruits aériens en gardant à
l’esprit les principes suivants :
• un mur composé de 2 parois présente une meilleure
valeur d’isolation qu’un mur massif de même épais-
seur;
• en prévoyant des parois de différentes épaisseurs
dans la construction de murs doubles composés
d’un même matériau.
• en plaçant un matériau d’absorption poreux dans
la lame d’air (laine minérale). Ce procédé évite la
résonance due au vide (ondes verticales); 1
• une largeur minimale de lame d’air (5 à 6 cm) est 2
requise. Un espace trop réduit occasionne une dimi-
nution de l’isolation dans les basses fréquences en 3
raison de la résonance;
• entre les 2 parois, tout contact rigide doit être évité
(pas de liaisons rigides);
• en assurant une bonne herméticité (pas de fuites
acoustiques) et une bonne étanchéité à l’air (plafon-
nage).

4.11.4.4  Isolation des murs contre les bruits d’impact 4 5 6


Dans les résidences communautaires (appartements, 1 Enduit
hôtels, bureaux, ...), la plupart des nuisances sonores 2 Plinthe
sont occasionnées par des bruits d’impact. Les plus 3 Joint élastique
courants sont : 4 Sol fini
5 Chape
6 Couche résiliante remontant contre le mur
• les bruits de pas
(indispensable pour une bonne isolation acoustique)
• les chutes d’objets
• les glissements de chaises
• les machines telles que les moteurs d’ascenseur,
pompes, installations de chauffage central • un faux-plafond (principalement dans les hôpitaux,
bu­reaux, écoles, ...)
L’isolation contre les bruits d’impact doit être prévue
dès la conception. Les solutions apportées par la suite, • l’un des principaux éléments assurant un bon
après les réclamations, s’avèrent généralement délica- confort acoustique dans les bâtiments d’apparte-
tes à mettre en œuvre et toujours onéreuses. ments consiste à choisir un bon agencement des
différentes pièces, tant dans le sens vertical qu’ho-
rizontal, à savoir l’emplacement du living, de la cui-
sine, de la chambre à coucher, etc. par rapport aux
appartements adjacents, supérieurs et inférieurs,
par rapport à la cage d’escalier et d’ascenseur.
70
4.11.5  Acoustique de la construction Valeurs d’isolation des doubles murs de séparation
en béton cellulaire

4.11.5.1  Murs extérieurs massifs en blocs


de béton cellulaire
Blocs de béton cellulaire avec crépi (12 mm) et enduit
côté intérieur (10 mm)
Épais- Valeur
Valeur d’isolation R (dB) seur d’isolation R
Épaisseur des blocs de Structure du mur (mm) (dB)
Classe de
densité béton cellulaire (mm)
(kg/dm3) 240 300 365 Enduit intérieur 10
0,400 - 47 50 Blocs de béton cellulaire C4/550 175
0,450 49 50 50 Lame d’air avec des plaques 50 68
0,550 52 50 - de laine minérale de 40mm
0,650 52 - - Blocs de béton cellulaire C4/550 175
Les chiffres indiqués sont les valeurs suivant la norme ISO 717-1. Enduit intérieur 10

Enduit intérieur 8
Blocs de béton cellulaire C4/550 200 57
4.11.5.2  Murs intérieurs en blocs de béton cellulaire Lame d’air 20
Blocs de béton cellulaire + enduit (10 mm) sur les deux Blocs de béton cellulaire C4/550 200
faces.
Enduit intérieur 8
Valeur d’isolation R (dB) Les chiffres indiqués sont les valeurs suivant la norme ISO 717-1.
Épaisseur des blocs de
Classe de
densité béton cellulaire (mm)
(kg/dm3) 100 150 200 240
0,450 - 40 45 49 Lors de la réalisation d’un mur de séparation entre deux
0,550 40 44 48 52 habitations, il importe qu’une lame d’air suffisante soit
0,650 - - 51 52 prévue. Cet interstice doit s’étendre sans interruption
des fondations à la toiture et ne peut pas être inter-
Les chiffres indiqués sont les valeurs suivant la norme ISO 717-1.
rompu par des résidus de mortier ou des clous par
exemple, ceux-ci créant des ponts acoustiques. Il est
important que toutes les poutres de béton, linteaux,
voûtes, etc. soient interrompus au niveau de l’interstice
4.11.5.3  Doubles murs de séparation entre habitations et n’atteignent pas l’autre mur.
de rangée / habitations doubles / appartements
Rappel :
• Par rapport à un mur massif de même poids, un
mur double présente un avantage acoustique de
env. 12 dB.
• Plus large est la lame d’air, meilleure est l’isolation
acoustique. L’amélioration atteint :

Largeur de la lame d’air Amélioration de l’isolation


(mm) (dB)
30 0
40 2,5
50 4,4
60 6,0

71
4. Caractéristiques physiques et mécaniques

Pour les espaces situés au rez-de-chaussée d’un bâti- 4.11.5.5  Murs extérieurs en dalles de béton cellulaire
ment avec cave, le dédoublement de la fondation n’est Dans les bâtiments industriels (mais aussi les disco­
pas tellement important en raison du long chemin que thèques), l’incidence des nuisances sonores à l’exté­
doit parcourir le son, à condition que le mur de sépa- rieur doit être limi­tée, en te­nant compte de la zone
ration de la cave ait également été construit avec une dans laquelle se trouve ledit bâtiment (milieu rural,
lame d’air. L’isolation acoustique est certes plus faible zone résidentielle, zoning industriel...). A l’intérieur
au niveau de la cave. même du bâtiment, le niveau sonore doit également
Dans le cas d’habitations sans cave, une séparation être maintenu à un niveau acceptable (< 85 dB(A)).
des fondations est fortement conseillée. Le niveau sonore intérieur dans un atelier est naturel-
lement fonction des sources sonores (machines), mais
Double mur de Double mur de aussi de la capacité d’absorption des murs et plafonds.
séparation séparation Plus la capacité d’absorption est élevée, plus le niveau
R = 69 dB R = 69 dB sonore est faible.
Le niveau sonore à l’intérieur de l’atelier se compose
du niveau sonore direct Ldir et du niveau sonore diffus
Ldiff.
Le niveau sonore direct change en fonction de la dis-
tance par rapport à la source du bruit comme dans un
espace libre.
Fondation Fondation
La réverbération sur les murs et le plafond donne
continue séparée
R = 60 dB R = 69 dB naissance à un champ sonore présentant une valeur
plus ou moins constante par­­tout dans l’atelier, quelle
que soit la distance par rapport à la sour­ce du bruit.
C’est ce que l’on appelle le niveau sonore diffus Ldiff.
L’importance de ce niveau sonore diffus est fonction de
la capacité d’absorption des surfaces du plafond et des
4.11.5.4  Murs intérieurs en blocs de béton cellulaire pa­rois ainsi que de la géométrie du hall. Voilà pourquoi
avec élément rapporté sur 1 ou 2 faces il est dé­con­seillé d’utiliser des matériaux lisses non
absorbants (tôles d’acier) dans des ateliers ayant un
niveau sonore élevé. Pour les grands halls dotés d’une
toiture et de murs en dalles de béton cellulaire, on peut
approximativement affirmer que le niveau sonore dimi-
nue de 2,5 dB chaque fois qu’on double la distance par
rapport à la source sonore (machine).
Épais- Valeur
Des études ont fait apparaître qu’un mur muni d’une
seur d’isolation R
paroi décorative extérieure supplémentaire (ex. glasal,
Structure du mur (mm) (dB)
eternit, plaques de fa­çade...) peut améliorer l’amortis-
Enduit intérieur 10 sement acoustique de l’extérieur vers l’intérieur jusqu’à
Blocs de béton cellulaire C4/550 150 53 plus de 14 dB. La valeur exacte dépend du type de
Laine de verre 40 paroi supplémentaire.
Plaque de plâtre 10

Plaque de plâtre 10 4.11.5.6  Dalles de toiture en béton cellulaire


Laine de verre 40 Pour les habitations, l’utilisation de dalles de toiture en
Blocs de béton cellulaire C4/550 150 58 béton cellulaire est principalement conseillée dans des
Laine de verre 40 zones à forte nuisance sonore, à proximité des aéro-
Plaque de plâtre 10 ports par exemple.
Pour les bâtiments industriels, les dalles de toiture
Plaque de plâtre 10
s’avèrent particulièrement intéressantes en raison de
Laine de verre 60
leur capacité d’absorption, permettant de limiter la
Blocs de béton cellulaire C4/550 150 63
réver­bération et donc le niveau sonore diffus à l’inté­
Laine de verre 60
rieur du hall.
Plaque de plâtre 10
Au cas où ces dalles seraient lestées de 50 mm de gra­
Les chiffres indiqués sont les valeurs suivant la norme ISO 717-1. vier (= 90 kg/m2), ces valeurs peuvent être majorées
de 6 à 8 dB.

72
Toiture en dalles de béton cellulaire avec couverture

Épais- Valeur Épais- Valeur


seur d’isolation R seur d’isolation R
Structure de la toiture (mm) (dB) Structure de la toiture (mm) (dB)
Tuiles ou ardoises - Couche de gravier 50

Plaques d’isolation 50
2 couches de matériau -
Dalles de toiture 200 56 d’étanchéité pour toiture
en béton cellulaire
Plaque isolante 50 52
Enduit intérieur 10
Dalles de toiture en béton 200
cellulaire

Épais- Valeur
seur d’isolation R
Structure de la toiture (mm) (dB) Épais- Valeur
2 couches de matériau - seur d’isolation R
d’étanchéité pour toiture Structure de la toiture (mm) (dB)
Couche de gravier 50
Dalles de toiture en béton 200 44
cellulaire 2 couches de matériau -
d’étanchéité pour toiture

Dalles de toiture en béton 200 55


cellulaire

Lattage - 2x30 mm 60

Épais- Valeur Plaques de plâtre 10


seur d’isolation R
Structure de la toiture (mm) (dB) Les chiffres indiqués sont les valeurs suivant la norme
Couche de gravier 50 ISO 717-1.

2 couches de matériau -
d’étanchéité pour toiture

Dalles de toiture en béton 200 51


cellulaire

73
74
4.12 Résistance au feu du béton cellulaire

Le béton cellulaire offre une résistance au feu excel-


lente. Il ne contribue pas à la propagation du feu et ne
développe pas de fumées toxiques pendant l’incendie.
Ces propriétés physiques en font un des matériaux les
plus performants pour la construction des murs coupe-
feu et des murs pare-feu.

4.12.1  Classification de la résistance au feu

Le béton cellulaire appartient à la classe Européenne


A1 “matériaux non combustibles”.

Les Euroclasses de résistance au feu se réfèrent à des


scénarios de feu et des critères de performances.
Exemple d’incendie dans un bâtiment de stockage, compartimenté
Les performances sont exprimées au moyen de critères par des murs coupe-feu en béton cellulaire.
principaux de classification:

a) Stabilité (R) : indique le temps pendant lequel l’élé-


ment de construction assume sa fonction portante
(stabi­lité, déformations...).

b) étanchéité aux flammes (E) : le matériau doit rester


étanche aux flammes, aux fumées et gaz chauds qui
pourraient propager l’incendie aux locaux voisins.

c) Isolation thermique (I) : doit être suffisante pour que
le ma­tériau et les revêtements qui se trouvent du
côté du mur opposé au feu ne s’enflamment pas
spontanément par l’augmentation de température à
la surface. L’augmentation moyenne de la températu-
re doit être inférieure à 140°C, et 180°C localement.

Un mur qui satisfait aux 3 critères pendant 180 mi-


nutes aura ainsi le classement REI 180. Les ancrages de fusion ont cédé du côté exposé au feu et la struc-
ture métallique a pu s’effondrer sans emporter le mur coupe-feu.

De l’autre côté du mur coupe-feu les ancrages de fusion sont


intacts et le mur coupe-feu a rempli ses fonctions.

75
4. Caractéristiques physiques et mécaniques

4.12.2  Résistance au feu des parois c) Dalles de toiture et de plancher


en béton cellulaire La résistance au feu des dalles de toiture et de plan­
cher est fonction de la portée, de la surcharge ainsi
a) Murs en blocs collés que de l’enrobage de l’armature inférieure. Une dalle
La résistance au feu minimale des murs non enduits armée perd sa résistance quand l’armature atteint la
en blocs de béton cellulaire est spécifiée dans la norme température critique de 550°C. Pour éviter cela on
NBN B 21-002. peut augmenter l’enrobage de l’armature principale ou
utiliser un béton isolant pour “retarder” la transmission
Des essais officiels réalisés sur des blocs de béton de chaleur en profondeur. Comme le béton cellulaire
cellulaire placés au mortier colle donnent les valeurs a une valeur l très basse, le transfert de chaleur sera
suivantes : réduit et l’enrobage beaucoup plus performant qu’en
cas de béton lourd.
Épaisseur Résistance au feu Remarque
100 mm EI 180 Mur non porteur Dans ce sens on peut se référer à la norme DIN 4102
200 mm REI 240 Mur porteur Teil 4 qui donne la résistance au feu pour les dalles en
240 mm REI 360 Mur porteur béton cellulaire en fonction de l’enrobage de l’armature
principale.

Résistance au feu REI 30 REI 60 REI 120 REI 180


b) Murs en dalles armées
Enrobage u 12 20 40 55
Épaisseur Résistance au feu minimum [mm]*

150 mm EI 360 *u = distance entre la face inférieure de la dalle et l’axe


200 mm EI 360 des barres de l’armature principale.

4.12.3  Comportement du béton cellulaire


Remarque  : Ces dalles sont fixées à une structure en cas d’incendie
portante. Il va de soi que ces valeurs de résistance au
feu sont valables tant que la stabilité de la structure Le béton cellulaire combine deux qualités essentielles
portante n’est pas mise en défaut (voir ci-après les prin­ qui lui confèrent un excellent comportement au feu  :
cipes constructifs). une réaction au feu nulle, et une très bonne résistance
On constate que ces valeurs de résistance au feu sont au feu.
excellentes, même pour des faibles épaisseurs, et que
les plus hautes valeurs de résistance au feu (EI 360) a) Réaction au feu
sont déjà atteintes avec un mur de 150 mm d’épais- La réaction au feu d’un matériau de construction est
seur. C’est pour cette raison que la plupart des instal- l’élément que le matériau apporte au maintien de la
lations destinées à tester les propriétés de résistance combustion et à son développement.
au feu des autres matériaux sont construites en béton Le béton cellulaire est ininflammable et n’apporte
cellulaire. aucune contribution à la combustion. En cas d’incen­
die, le béton cellulaire n’émet donc aucune fumée et ne
contribue pas à la propagation du feu.

b) Résistance au feu
La résistance au feu des éléments de construction est la
durée pendant laquelle les éléments de la construction
continuent à remplir le rôle qui leur est dévolu, malgré
l’action d’un incendie. La paroi doit rester stable, être
étanche aux flammes et être isolante thermiquement.

Ce n’est pas parce qu’un matériau est incombustible,


qu’il est résistant au feu. Par exemple l’asbeste-ciment
est incombustible mais “éclate” en cas d’incendie à
une température basse, à cause des tensions thermi-
ques internes, et ne peut ainsi éviter la propagation du
feu.

76
L’exposition prolongée du béton cellulaire à une forte
Fig. B Béton armé épaisseur=140 mm
chaleur en cas d’incendie n’influence pratiquement densité 2450kg/m3 (DIN 4102) et [23]
pas la structure du matériau. Aucune déformation ne
se produit qui puisse donner lieu, à son tour, à une
°C
propagation des flammes, à la formation de fumée ou 700
à un apport d’oxygène au foyer de l’incendie depuis les
espaces adjacents.
600

La progression de température dans un mur en béton


cellulaire soumis à un incendie est représentée sur 500 500
la figure A. La figure B représente la progression de
température pour un mur en béton armé soumis aux 180
400
mêmes conditions. Grâce à sa structure cellulaire iso-
lante, la température interne progresse moins vite dans 120
le mur en béton cellulaire que dans le mur en béton. 300
90
Ainsi, après 180 minutes, la température de la zone
60
intérieure située à 120 mm de la partie exposée au 220
200
feu a augmenté de 120 °C pour le béton cellulaire, et 1=30min
de 200 °C pour le béton armé.
100
Après 1 h d’exposition à l’incendie, la température à 20
20 mm du bord exposé est de 380 °C pour le béton 20 température initiale

cellulaire. Pour le béton armé, après 1 h, la tempé-


rature à 20 mm du bord est de 500 °C. L’enrobage 0 20 40 60 80 100 120 140 épaisseur (mm)

des armatures principales éventuelles devra donc être


plus important. D’une façon générale, pour augmenter
la résistance au feu de dalles armées portantes, il faut Fig. C [23]
augmenter l’enrobage, en fonction de l’évolution des
températures dans le matériau (voir fig. A). + 80
Résistance à la compression (%)

+ 60
La figure C montre l’influence de la chaleur sur la + 40
résistance à la compression du béton cellulaire. Celle- + 20
ci augmente en cas de hausse de température pour
culminer à 400°C, température à laquelle la tobermorite 0

se transforme en wollastonite. Ensuite, elle diminue pour - 20


retomber au niveau minimum à 950°C environ. - 40
- 60

Fig. A Béton cellulaire d’épaisseur=240 mm - 80


densité 600 kg/m3 (DIN 4102) et [23]
- 100
°C
0 200 400 600 800 1000
680
Température (°C)

580

480 4.12.4  Le compartimentage et la résistance


au feu des parois des bâtiments

380 La division des bâtiments en différents compartiments


et la présence d’évacuation de secours sont deux
180
280 règles fondamentales de la protection incendie que l’on
120 retrouve dans tous les textes réglementaires, aussi bien
90
180
au niveau fédéral, qu’au niveau des communautés
140 et régions. Ces deux règles de base répondent à trois
60
objectifs qui sont repris dans chacun de ces textes régle-
80
mentaires, à savoir :
l=30min
0

0 40 80 120 160 200 240 épaisseur (mm)

77
4. Caractéristiques physiques et mécaniques

• 1er objectif : Garantir la sécurité des person- L’Arrêté Royal définit la superficie maximum des com-
nes  dans le bâtiment. partiments, en fonction de la destination du bâtiment,
Laisser la possibilité aux personnes, en cas et de la hauteur de celui-ci. Dans la plupart des cas,
d’incendie, de quitter le bâtiment par un chemin la superficie maximale autorisée est de 2500 m2. La
sûr et par leur propre moyen ou de se réfugier résistance au feu des parois entre compartiments doit
dans un compartiment à l’abri de l’incendie. Ceci être de EI 120 pour BE, et de EI 60 pour BM et BB. Les
dépend de la vitesse avec laquelle le feu se éléments structuraux tels les colonnes, poutres, plan-
propage dans l’habitation. chers et murs porteurs doivent avoir au moins la même
résistance au feu que les parois du compartiment.
• 2 eme objectif : Ralentir le développement de Le tableau à la page suivante est un résumé non
l’incendie, et empêcher sa propagation dans exhaustif de la résistance au feu minimale des parois
le bâtiment. imposée par l’Arrêté Royal du 7 juillet 1994.
Quand la propagation du feu (fumée et flammes) On remarque que dans tous les cas de figure, le béton
peut être limitée, il est plus facile de mettre le per- cellulaire offre une résistance suffisante, et même bien
sonnel en sécurité et de lutter contre le feu. meilleure (voir § 4.12.2) que les valeurs de résistance
au feu imposées par l’A.R. Construire en béton cellu-
• 3 eme objectif : Faciliter l’intervention des laire garantit une sécurité de tout premier plan en cas
services de secours. d’incendie, pour autant que les principes constructifs
imposés (compartimen­tages, chemins d’évacuation...)
L’Arrêté Royal du 7 juillet 1994 fixe les normes de base soient appliqués.
en matière de prévention contre l’incendie et l’explo-
sion auxquelles les bâtiments nouveaux doivent satis- L’annexe 6 de l’Arrêté Royal tient compte des bâtiments
faire. Ces normes de base représentent un minimum à industriels. Cet annexe 6 ne décrit pas seulement les
respecter pour toutes nouvelles constructions quelles murs coupe-feu intérieurs (compartimentations afin
que soient leurs destinations ; c’est à dire, la Région d’éviter la propagation du feu), mais aussi des murs
bruxelloise peut, par exemple, prendre un arrêté extérieurs qui doivent également répondre à des exi-
fixant, en matière de prévention contre l’incendie, les gences de résistance au feu.
conditions auxquelles doivent répondre les hôtels à Plus d’informations à ce sujet : voir l’Arrêté Royal
con­struire. Mais ces conditions doivent être les mêmes
que celles reprises dans les normes de base, plus les
pres-criptions spécifiques aux hôtels.

Les exigences concernant le compartimentage et les


évacuations de secours dépendent de la hauteur du
bâtiment et de la destination de celui-ci. Ainsi, on défi-
nit la hauteur du bâtiment H comme la distance entre
le niveau fini du plancher de l’étage le plus élevé et le
niveau le plus bas des voies entourant le bâtiment et
utilisables par les véhicules de services d’incendie.

• Bâtiments élevés (BE) : h > 25 m


• Bâtiments moyens (BM) : 10 m ≤ h ≤ 25 m
• Bâtiments bas (BB) : h < 10 m

On définit un compartiment comme une partie d’un


bâtiment éventuellement divisée en locaux et délimi-
tée par des parois dont la fonction est d’empêcher,
pendant une durée déterminée, la propagation d’un
incendie au(x) compartiment(s) contigu(s).

78
Exigences de résistance au feu Bâtiment élevé Bâtiment moyen Bâtiment bas

[EI] BE BM BB

Parois entre compartiments 120 60 60 (> 1 niveau)


Éléments structuraux, cages d’escaliers 120 60 au-dessus de Ei
120 en dessous de Ei 60 (>1 niveau)
Toiture 120 60 30
Façade 60 60
Paroi entre bâtiments contigus 240 120 60
Local Technique 120 60 60
Locaux de transformation d’électricité 120 120 60
Cuisines collectives, local à ordure 120 60 60
Chaufferie et dépendance 120 120
Paroi limitant une salle (>500 personnes) 120 60 60
Paroi entre ensemble commercial 120 60 60
et reste du bâtiment
Parois locaux archives 60 60 60
Parois verticales intérieures de locaux 60 60
à occupation nocturne

A.R. du 7 juillet 1994


Ei = Le plus bas niveau d’évacuation

On distingue trois types de principe constructif pour les excellent matériau de construction. Toutefois, en cas
murs coupe-feu : d’incendie, il présente certains inconvénients, dont le
principal est de ramollir au fur et à mesure que la tem-
1. Le mur indépendant. Il s’agit d’un mur solide et pérature augmente. Dans le cas de structure portante,
stable en béton cellulaire, indépendant de part et la situation devient critique dès que la température
d’autre du bâtiment. Dans ce cas, peu importe le avoisine 400°C. A 600°C la structure ne possède plus
côté du mur exposé à l’incendie ; la construction est que 40% de sa rigi­dité originale. Une telle température
conçue de manière à pouvoir résister relativement est vite atteinte en cas d’incendie, où généralement,
longtemps à n’importe quel incendie. la température ne cesse d’augmenter pour atteindre
des niveaux oscillants entre 800 et 1200°C. Comme la
2. La paroi couplée. Dans ce cas, la paroi en béton construction en acier s’affaisse (lentement au début,
cellulaire (dalles de mur) est couplée à la structure puis de plus en plus rapidement au fur et à mesure que
portante du bâtiment. Comme nous le verrons plus la température augmente), elle met en danger le mur
loin, le couplage peut se faire de différentes maniè- qui y est ancré. Le mur est entraîné dans le mouvement
res (murs doubles, mur simple, structure mé­tal­lique, dû à l’instabilité de la structure portante, et la toiture
structure béton…). C’est la solution la plus utilisée s’effondre, entraînant la ruine du bâtiment et l’exten-
en bâtiment industriel pour réaliser des murs pare- sion de l’incendie aux autres compartiments.
feu.

3. La construction homogène. Tout le bâtiment est


construit en béton cellulaire, y compris la structure
portante. Ce système est utilisé pour les habitations
individuelles, les appartements, ainsi que pour les
bâtiments non industriels (bureaux, garages, petites
surfaces commerciales...).

4.12.5.1  Combinaison mur en béton cellulaire /


structure en acier
En Belgique, les structures portantes en acier sont
fréquemment utilisées : Leur prix constitue sans aucun
doute un facteur important de popularité. L’acier est un

79
4. Caractéristiques physiques et mécaniques

Pour éviter ce scénario, les fabricants de béton cellu- b) On peut construire un mur pare-feu fixé à la struc-
laire ont mis au point différents systèmes : ture métallique à l’aide d’ancrages de fusion. Ces
ancrages ont la particularité de fondre dès qu’une
a) On peut construire deux murs pare-feu indépen- certaine température est atteinte. Ainsi, au moment
dants, fixés chacun à leur propre structure portante ou la structure métallique commence à se déformer
en acier. Ainsi, si un bâtiment s’écroule suite à un sous l’effet d’un incendie, les ancrages de fusion de
incendie, le feu ne peut se propager au bâtiment la structure où se situe l’incendie lâchent, et la struc-
contigu, la structure de celui-ci étant indépendante ture portante n’emporte pas le mur pare-feu dans
reste intacte et parfaitement protégée du feu. sa chute. Celui-ci reste fixé à la structure métallique
placée de l’autre côté.

Construction coupe-feu avec double mur Construction coupe-feu avec ancrage de fusion

Construction métallique

Dépassement en toiture

Fixation aux colonnes:


Mur coupe-feu combiné avec une double construction
métallique.

80
1

désolidarisation
des ancrages

2 3 4

principe de murs coupe-feu avec ancrage de fusion

1 La mesure la plus efficace en matière de prévention 3 Lorsque le feu se déclare dans un compartiment, les
incendie consiste à compartimenter le bâtiment indus- ancrages de fusion du côté incendie vont déjà fondre
triel en de plus petits espaces séparés par des murs par une température de 168°C et provoquer la désoli-
coupe-feu. darisation des colonnes du côté incendie.
De cette manière, on évite que l’incendie ne se pro- Etant donné l’excellente isolation thermique du béton
page dans tout le bâtiment industriel avec tous les cellulaire, la température, de l’autre côté du mur, va
dommages économiques qui en découlent. Le dom- à peine monter et les ancrages resteront intacts. Le
mage éventuel se limite au compartiment dans lequel mur coupe-feu en béton cellulaire reste soutenu par la
l’incendie s’est déclaré. structure métallique de l’autre côté du feu.
Comme montré dans la figure ci-contre, on peut, par Au moment où la structure métallique s’écroule du côté
exemple, au moyen de deux murs coupe-feu, diviser de l’incendie, elle n’est plus reliée au mur en béton
un bâtiment industriel en 3 compartiments. cellulaire et elle peut s’effondrer sans entraîner le mur.
Le mur en béton cellulaire reste ancré à la structure
2 Les compartiments sont séparés au moyen de murs métallique de l’autre hall et protège celui-ci contre le
coupe-feu qui empêchent la propagation de l’incendie feu.
dans les autres parties du bâtiment.
Le système utilisé prévoit une structure métallique par 4 Détail de l’ancrage de fusion.
compartiment avec des cloisons coupe-feu en béton Le mur coupe-feu est fixé aux colonnes métalliques au
cellulaire fixées aux colonnes de la structure de chaque moyen des ancrages de fusion.
côté. Ces ancrages sont alternativement fixés aux colonnes
Des murs coupe-feu en béton cellulaire de 15 ou 20 métalliques se trouvant de chaque côté du mur coupe-
cm garantissent une résistance au feu de la classe la feu.
plus élevée, soit EI 360.
L’ancrage des dalles de bardage doit être réalisé alter-
nativement à chacune des deux structures portantes,
au moyen d’ancrages de fusion.

81
4. Caractéristiques physiques et mécaniques

4.12.5.2  Combinaison mur en béton cellulaire /


structure en béton armé
Dans ce cas également, la propriété ignifuge du mur
est déterminée dans une large mesure par celle des
colonnes et des poutres en béton. L’enrobage de l’ar-
mature des colonnes et des poutres joue ici un rôle
très important. Actuellement, on utilise beaucoup la
co-lonne en béton en forme de H dans laquelle sont
emboîtés les éléments armés en béton cellulaire.

Construction coupe-feu
avec structure en béton armé

Construction en béton armé

Dépassement en toiture

Fixation aux colonnes :


Béton cellulaire combiné avec une construction en
béton.

82
4.12.5.3  Joints coupe-feu Grâce à la construction ignifuge, cet incendie ne
Pour obtenir une étanchéité aux flammes et aux gaz, on s’est pas transformé en catastrophe pour l’entreprise.
applique sur les joints horizontaux des dalles de murs, L’entrepôt était en fait divisé en deux compartiments
soit un compriband (EI 180), soit un mor­tier colle pour séparés par une paroi pare-feu en béton cellulaire
béton cellulaire (EI 360). à ancrages de fusion qui a empêché l’incendie de
Les joints verticaux entre dalles de béton cellulaire gagner les autres parties du bâtiment. Pendant l’opé-
exigent un traitement spécial. Après avoir été comblés ration, la paroi pare-feu en béton cellulaire a résisté à
avec de la laine minérale (densité : 30 kg/m3 épaisseur un test pratique de 120 heures. Il est pratiquement
initiale  : 50 mm) soigneusement comprimée, dans impossible d’éteindre de gros pa­quets de papier. On
toute leur profondeur, ils seront fermés à l’aide d’un ne peut arroser que les couches extérieures, l’enlever,
joint souple coupe-feu d’une épaisseur minimum de puis éteindre la couche suivante, et répéter ces opé-
20 mm. Un tel assemblage peut offrir une résistance rations jusqu’à ce que le paquet soit complètement
au feu EI 240. éteint. Cette tâche fastidieuse a duré 5 jours. Mais
entre-temps, les activités de l’entreprise battaient déjà
leur plein. Deux jours après l’incendie, le personnel de
4.12.5.4  Un exemple concret bureau reprenait déjà du service du côté non endom-
La nuit du dimanche 5 janvier 1997, un incendie se magé de la paroi pare-feu. Et 6 semaines plus tard,
déclare dans une société d’expédition. L’origine de l’entreprise tournait à plein régime. Les dégâts ont été
l’incendie est un court-circuit dans l’un des chariots re­lativement limités grâce à l’extrême résistance de la
élévateurs qui se trouve dans l’entrepôt. En l’espace paroi pare-feu en béton cellulaire à ancrages de fusion.
de quelques minutes, le bâtiment où sont stockés La reconstruction de la partie endommagée a été réa­
des guides touristiques est dévoré par les flammes. lisée dans des délais rapides et sans frais excessifs. Un
Malgré leur intervention rapide sur place, les pom- argument que les compagnies d’assurances honorent
piers doivent attendre une heure avant de pouvoir par une prime d’assurance moins élevée.
commencer à éteindre l’incendie. En effet, dehors il
gèle à –15°C, si bien que l’eau met longtemps avant de
jaillir des lances d’incendie.

83
84
5.  Caractéristiques des produits

5.1 Blocs et linteaux

5.1.1  Blocs

Les blocs en béton cellulaire sont classés dans la


catégorie des bétons très légers et extra légers selon la
norme PTV 21-002 intitulée :
“Matériaux de maçonnerie - Prescriptions relatives aux
matériaux de maçonnerie en béton cellulaire”.
(voir § 4.2.)
Ils sont utilisés aussi bien en murs intérieurs qu’exté-
rieurs, portants ou non portants. Ils sont indiqués pour
tous types de constructions : habitations unifamili­ales,
appartements, bureaux, garages, magasins, hôpitaux,
bâtiments agricoles, bâtiments industriels, murs coupe-
feu, etc. Les blocs peuvent être maçonnés ou collés.

85
5. Caractéristiques des produits

La fiche technique ci-dessous reprend les principales caractéristiques des blocs.

FICHE TECHNIQUE BLOCS


1. Dimensions

Caractéristiques
Valeurs Commentaires
• Longueurs (en mm) 600 De 1,4 à 6,6 blocs par m2, seulement.
  • Hauteurs (en mm) 250 Pour certaines particularités
  • Épaisseurs (en mm) 50-70-100-150-175-200- spécifiques aux fabricants, voir
240-300-365 leur documentation
• Tolérances sur dimension 2 mm max.
  • La plupart des blocs sont
  livrés avec tenon et mortaise

2. Classification suivant la norme PTV 21-002

Type Classe Critères masse Critères de résist. à la Commentaires


volumique compression

C2/400 r 0,4 350 kg/m3 ≤ r < 400 kg/m3 ƒbm ≥ 2 N/mm2 Tous les produits en béton cellulaire
C3/450 r 0,5 400 kg/m3 ≤ r < 450 kg/m3 ƒbm ≥ 3 N/mm2 vendus en Belgique répondent à l’une
C4/550 r 0,6 500 kg/m3 ≤ r < 550 kg/m3 ƒbm ≥ 4 N/mm2 de ces classes et aux critères qui y
C5/650 r 0,7 600 kg/m3 ≤ r < 650 kg/m3 ƒbm ≥ 5 N/mm2 correspondent

3. Mise en œuvre


Type de mortier Directives Commentaires

Mortier colle • Préparation : 1 sac de mortier colle de 25 kg.
1 sac de mortier colle de 25 kg suffit à réaliser 1,5 m3 de
5 à 7 l d’eau maçonnerie (utiliser uniquement
• Joints de 2 à 3 mm le mortier colle fourni par le fabri-
cant des blocs)

Mortier ciment Nécessite l’ajout d’un rétenteur Cette mise en œuvre est
d’eau. Est utilisé pour la pose de nettement moins performante au
la première rangée de blocs. niveau de :
Dans des cas particuliers il est - la rapidité de mise en œuvre
possible de réaliser l’entièreté de - la résistance à la compression
la maçonnerie en mortier ciment - l’isolation thermique
à joints épais (±10 mm) - l’apport d’humidité

4. Valeurs thermiques des maçonneries de blocs collés (taux d’humidité d’équilibre de 2,5% en volume)

Type de paroi Béton cellulaire Masse Valeur U* Commentaires


épaisseur en mm volumique (W/m2K)

Mur massif avec 240 400 0,45 Les murs massifs sont thermique-
crépi et enduit 300 400 0,37 ment et économiquement plus per-
intérieur formants

Mur double avec 200 400 0,49 Dans le cas où la paroi intérieure
parement brique 240 400 0,42 des murs extérieurs est maçonnée à
de 90 mm et 300 400 0,35 joints épais (± 10 mm) la valeur U
enduit intérieur est de 20% moins performante

* Les valeurs U propres aux différentes marques de béton cellulaire peuvent être obtenues auprès des producteurs

86
5.1.2  Linteaux

L’utilisation de linteaux en béton cellulaire contribue


également à l’homogénéité de la construction et du
support de finition. Les linteaux sont livrés en même
temps que les blocs. Grâce à leur poids réduit, ils sont
faciles à mettre en œuvre.
Les armatures sont calculées et disposées pour permet­
tre au linteau de reprendre des charges importantes
(voir fiche technique ci-dessous et documentation des
producteurs pour certaines spécificités).
Lors de leur mise en œuvre il est obligatoire de res-
pecter le sens de pose indiqué par le fabriquant et
apparent sur le linteau.
Les produits étant composés de la même matière que
les blocs leur pouvoir d’isolation thermique est similaire
et ainsi ne créent pas de ponts thermiques. Il est abso­
lument interdit de racourcir les linteaux.

FICHE TECHNIQUE LINTEAUX


1. Dimensions
Caractéristiques Valeurs Commentaires

• longueurs (en mm) 1250 - 1500 - 2000 - 2500 - 3000 D’autres longueurs peuvent
• hauteurs (en mm) 250 être obtenues sur demande
• épaisseurs (en mm) 100 - 150 - 175 - 200 - 240 - 300 - 365
2. Surcharges
Caractéristiques Valeurs Commentaires

• admissibles pour Surcharge Variable en fonction de la
linteaux porteurs portée. Consulter nécessairement
la documentation des fabricants.
Pour des portées ou surcharges
supérieures, d’autres produits plus
particuliers (en forme de U), peu-
vent être obtenus sur demande
chez les producteurs. Tenir
compte du sens de pose
indiqué sur le linteau (consulter
le fabricant).
3. Appui

Caractéristiques Valeurs Commentaires


200 mm minimum de chaque côté

4. Valeurs thermiques
Caractéristiques Valeurs Commentaires
Sensiblement les mêmes que Ils permettent d’obtenir des parois
pour les blocs homogènes sans pont thermique

87
5. Caractéristiques des produits

5.2 éléments armés

5.2.1  Dalles de bardage

Les dalles de mur sont généralement utilisées en com-


binaison avec une ossature en béton, en acier ou en
bois. La mise en œuvre peut être horizontale ou verti-
cale. Elles sont placées devant ou entre les colonnes.
Elles sont autoportantes et superposables jusqu’à des
hauteurs usuelles en constructions industrielles.
Certains éléments peuvent être spécialement renforcés
pour reprendre des charges particulières (par exemple :
allèges, linteaux, frontons, silos à pomme de terre…).

Les principales caractéristiques des éléments armés


pour murs sont reprises dans le tableau ci-dessous.

FICHE TECHNIQUE DALLES DE MUR


1. Dimensions

Caractéristiques Valeurs Commentaires
• longueurs : - standards (en mm) jusque 6000 Les éléments armés sont fabri­-
  - spéciales (en mm) jusque 7500 qués à la demande sur base des
• largeurs (en mm) 600 et 750 mesures et plans fournis au
• épaisseurs (en mm) 100 - 150 - 200 - 240 - 300 fabricant. D’autres épaisseurs
peuvent être obtenues sur
demande.


2. Valeurs thermiques : valeurs U pratiques en W/m2K

épaisseur (en mm) Densité Valeur U (W/m2K)* Commentaires

150 CC4/600 0,86 Valeurs U pour un taux


d’humidité d’équilibre de
200 CC3/500 0,53 2,5% en volume.
Il faut donc protéger les murs
240 CC3/500 0,45 contre les intempéries :
en industriel : peinture
300 CC3/500 0,37
en résidentiel : crépi

3. Résistance au feu
Caractéristiques Résistance au feu Commentaires
Conformément aux normes A partir de 150 mm Sécurité assurée pour autant
NBN 713-020 et ISO 834. d’épaisseur : que la structure ait les mêmes
EI = 360 min performances.

4. Mise en œuvre

Caractéristiques Valeurs Commentaires

• pose horizontale Voir documentation détaillée
• pose verticale des producteurs.

* Les valeurs U propres aux différentes marques de béton cellulaire peuvent être obtenues auprès des producteurs

88
5.2.2  Dalles de toiture

Les dalles de toiture se posent sur maçonnerie portan-


te, sur ossature béton, acier ou bois. Elles sont autopor-
tantes, thermiquement très isolantes, reprennent des
surcharges et peuvent participer au contreventement
de la structure.

FICHE TECHNIQUE DALLES DE TOITURE


1. Dimensions
Caractéristiques Valeurs Commentaires
• longueurs (mm) : - standards jusque 6000
- spéciales jusque 7500
• largeurs (en mm) 600 et 750
• épaisseurs (en mm) 100 - 150 - 200 - 240 - 300

2. Surcharges admissibles
Caractéristiques Valeurs Commentaires
• standard 1150 N/m2
• sur demande plus élévées Par exemple pour lestage

3. Flèche admissible
Caractéristiques Valeurs Commentaires

1/300 sous surcharge et poids
propre


4. Valeurs thermiques coefficients : U (W/m2K)
épaisseur en mm Type B.C. Valeurs U (Wm2K)* Commentaires

100 CC4/600 1,20 Valeurs pour un taux d’équilibre
150 CC4/600 0,86 de 2,5% en volume
200 CC3/500 0,55
240 CC3/500 0,47
300 CC3/500 0,38

* Les valeurs U propres aux différentes marques de béton cellulaire peuvent être obtenues auprès des producteurs

5. Résistance au feu

Caractéristiques Commentaires

REI 30 à REI 180 min en fonction de l’enrobage de l’armature principale
voir § 4.12.2

6. Mise en œuvre :
Caractéristiques Commentaires
Pose horizontale ou inclinée Voir documentation détaillée des producteurs
Possibilité de faire participer la toiture au contreventement

89
5. Caractéristiques des produits

5.2.3  Dalles de plancher

La conception des dalles de plancher est calquée sur


celle des dalles pour toiture. Toutefois, les armatures
sont calculées pour reprendre des surcharges plus
élevées.

FICHE TECHNIQUE DALLES DE PLANCHER


1. Dimensions

Caractéristiques Valeurs Commentaires

• longueurs (en mm) Limitées en fonction des Consultez les fabricants
surcharges et flèches exigées
• largeurs (en mm) 600
• épaisseurs (en mm) 200 - 240 - 300


2. Surcharges

Caractéristiques
Valeurs Commentaires
à préciser par le maître d’œuvre

3. Flèche admissible

Caractéristiques Valeurs Commentaires

1/500 de la portée sous surcharge


4. Valeurs thermiques

épaisseur (en mm) Type B.C. U (Wm2K)*

200 CC4/600 0,53 Valeurs pour un taux d’équilibre
240 CC4/600 0,45 de 2,5% en volume
300 CC4/600 0,37

5. Résistance au feu

Caractéristiques Commentaires
Voir § 4.1.2 (les mêmes que pour dalles de toiture)


6. Mise en œuvre

Caractéristiques Commentaires
Voir documentation détaillée des producteurs

90
5.2.4  Dalles de cloison intérieure

Il s’agit de panneaux de séparation livrés à hauteur


d’étage en épaisseur 70 et 100 mm. Ils conviennent
tout particulièrement pour la réalisation des cloisons
non portantes en appartements, bureaux, homes…

Ce système présente les avantages suivants :


• pose rapide
• finition mince, moins coûteuse
• résistance au feu exceptionnelle
épaisseur 70 mm - EI 180 min
épaisseur 100 mm - EI 180 min

FICHE TECHNIQUE DALLES DE CLOISONS INTERIEURES



1. Dimensions


Caractéristiques Valeurs Commentaires
• longueurs (en mm) Hauteur d’étage Fabriquées sur mesure sur
• largeurs (en mm) 600 base de plans
• épaisseurs (en mm) 70-100


2. Résistance au feu


Caractéristiques Résistance au feu Commentaires

• épaisseurs (en mm) 70 → EI 180 min Valeurs largement supérieures
100 → EI 180 min aux exigences habituelles
Sécurité renforcée

3. Mise en œuvre


Caractéristiques Valeurs Commentaires

pose verticale Voir documentation Pose très rapide
détaillée des producteurs

91
92
6.  Caractéristiques d’utilisation

6.1 Blocs et linteaux 6.2 éléments armés

Ils sont utilisés pour la réalisation de toutes les sortes


de murs, porteurs ou non et dans tous les types de 6.2.1  Dalles de mur
bâtiments.
Leur mise en œuvre au mortier colle, à joints minces Les dalles de murs sont destinées à être posées soit
de +/- 2 mm, plutôt qu’au mortier ordinaire, augmente horizontalement soit verticalement. Elles sont utilisées
sensiblement les perfomances des murs : pour la construction de :

• rapidité de mise en œuvre (15 l de mortier colle / m3 • murs posés contre une ossature métallique, en
à préparer, transporter et placer) béton ou en bois dans les bâtiments à caractère
• finitions moins épaisses et moins coûteuses industriel ou commercial.
• résistance à la compression supérieure (+15%) • murs portants pour la construction de bureaux ou
• isolation thermique supérieure (+20%) de logements jusqu’à trois niveaux. Dans ce cas, ils
• comportement au feu plus efficace (étanchéité aux sont toujours posés verticalement, suivant un sys-
gaz de combustion et au passage des flammes) tème agréé UBAtc.
• murs coupe-feu, compartimentage (voir § 4.12).
L’utilisation des linteaux en béton cellulaire ; également
collés, rend la maçonnerie homogène, évite les ponts Les murs en dalles de béton cellulaire sont :
thermiques et les tensions dues à l’utilisation de maté­ • économiques et de poses rapides
riaux hétérogènes. • thermiquement très performants et participent large­
ment au confort d’été
Les producteurs disposent de petits guides pratiques • résistants au feu
de mise en œuvre, fort complets et détaillés. Ils sont • idéaux au niveau acoustique (absorption acousti­
envoyés gratuitement sur simple demande. que)

6.2.2  Dalles de toiture

Elles sont utilisées dans tous types de bâtiments à


toiture plate ou inclinée. Elles sont utilisées principale-
ment dans la contruction de grandes surfaces tels que
usines, hangars, supermarchés, garages, logements
collectifs, etc. Elles peuvent aussi prendre place dans
des logements individuels conçus à cet effet.

Les toitures en béton cellulaire :


• peuvent participer au contreventement des construc-
tions industrielles.
• peuvent reprendre des surcharges plus importantes
(lestage - toitures vertes).
• sont thermiquement très performantes.
• contribuent très largement au confort d’été grâce à
l’inertie thermique du béton cellulaire (amortisse-
ment et déphasage thermiques…). Voir § 4.10.7.
• participent au confort acoustique grâce à son excel-
lent pouvoir d’absorption acoustique.

93
6. Caractéristiques d’utilisation

6.2.3  Dalles de plancher 6.2.4  Dalles de cloison

Les dalles de plancher sont utilisées pour la réalisation Les dalles, fournies à hauteur d’étage, conviennent
de planchers du type P tel que décrit par la norme particulièrement aux murs non portants dans de grands
NBN 539. Ce type de plancher est défini comme étant immeubles tels que bureaux, hôpitaux, clini­ques, éco-
constitué de dalles juxtaposées et placées sur deux les, hôtels, magasins, etc. Elles sont également utilisées
appuis avec remplissage des joints. Suivant la fonction en logements prévus entièrement en éléments armés.
re­cherchée, isolation thermique ou légéreté, le do­mai­ (système résidentiel).
ne d’application des dalles en béton cellulaire s’étend
aux catégories suivantes : Les murs de cloisonnement en dalles de cloison sont :
• un système de cloisonnement d’exécution rapide et
• planchers isolants sur vide sanitaire économique
• planchers isolants sur cave • très résistants au feu: épaisseur 70 mm : EI 180 min
• planchers de grenier épaisseur 100 mm : EI 180 min
• planchers légers pour bâtiments à ossature béton • de surfaces suffisamment planes pour permettre des
ou métallique autostable finitions minces ou pelliculaires
• planchers intégrés dans un système complet de
loge­ments

94
95
96
7.  Finitions du béton cellulaire

7.1 Finition des blocs de béton cellulaire

Les murs extérieurs en maçonnerie de béton cellulaire


doivent être protégés contre les intempéries. De cette
manière, les excellentes propriétés isolantes du maté-
riau sont préservées, quelles que soient les conditions
climatiques, et le mur acquiert du même coup un
aspect esthétique. La maçonnerie de béton cellulaire
doit également être protégée contre l’humidité ascen-
sionnelle et contre tout contact direct avec la terre.
En guise de finition extérieure, on a le choix entre une
brique de parement, un enduit extérieur (crépi), un
revêtement en ardoi­ses, des planchettes ou un bardage
(en métal, en plastique ou en pierre naturelle).
Pour la finition intérieure, on applique souvent un
enduit intérieur dans les habitations, tandis qu’une
couche de peinture suffit généralement dans les bâti-
ments industriels.
Pour la mise en œuvre des finitions, il y a bien sûr
lieu de sui­vre, outre les recommandations données ci-
après, les règles de pose propres à chaque finition.

Remarque : 
Pour la mise en œuvre des blocs, il est important d’uti­
liser le mortier-colle fourni par le fabricant des blocs. Il est donc extrêmement important que cette lame d’air
C’est la meilleure façon d’avoir la certitude qu’il soit reste ouverte et soit légèrement ventilée grâce à des
parfaitement compatible avec les blocs. En cas d’uti- joints verticaux ouverts.
lisation de mortier colle d’une autre origine, il peut Le mur intérieur en béton cellulaire permet de res­
arri­ver que les joints se marquent ultérieurement dans pecter les exigences de valeur U max des 3 régions en
l’enduit extérieur ou intérieur sous l’effet de l’humidité Belgique sans isolation supplémentaire dans la lame
et/ou du gel. d’air. Celle-ci demeure ainsi dégagée et garde donc
Il est absolument déconseillé de fermer les joints, à l’essence de sa fonction.
l’exté­rieur comme à l’intérieur, avec du mortier colle. Pour la liaison de la brique de façade avec le mur
L’enduit acquiert en effet une force de succion diffé­ intérieur, on utilise des crochets galvanisés avec
rente à hauteur du joint par rapport au reste du bloc, casse-goutte à raison de 5 crochets par m2. Pour la
et la lamelle de joint va se marquer durablement dans maçonne­rie collée, il suffit de plier à 90° une des
l’enduit. extrémités du crochet et de l’enfoncer dans le bloc de
béton cellulaire.
7.1.1  Brique de parement - mur creux
7.1.2  Enduit extérieur sur blocs de béton cellulaire
Construire avec des murs creux est une tradition en Généralités :
Belgique et dans tout le nord-ouest de l’Europe. Les enduits extérieurs sont soumis à l’influence du cli-
Dans le cas des murs creux, le mur est dédoublé  : il mat extérieur  : précipitations, vents, hautes et basses
est constitué d’un mur extérieur qui assure l’étanchéité températures (ensoleillement, gel) et fortes variations
à la pluie et d’un mur intérieur qui remplit la fonction de température (brusque refroidissement, soleil/ombre
portante du mur. Les deux murs sont séparés par une sur une façade…). L’enduit extérieur doit pouvoir
lame d’air d’au moins 40 mm de large, de façon à ce ab­sorber les tensions qui se créent ainsi, et ce en dépit
que l’eau qui traverse la brique de parement puisse d’une épaisseur relativement faible (environ 10 mm).
s’écouler sans entrave et être évacuée par les joints Voilà pourquoi, lorsqu’on choisit un enduit extérieur, il
verticaux ouverts dans le bas de la maçonnerie de la ne faut pas seulement se laisser guider par la couleur
façade. ou l’aspect de celui-ci, mais aussi et surtout par ses

97
7. Finitions du béton cellulaire

propriétés physiques et sa compatibilité avec le sup- sable. Voilà pourquoi les enduits riches en ciment ne
port. Il est dès lors très vivement conseillé de travailler sont pas faits pour être appliqués sur du béton cellu-
exclusivement avec des enduits extérieurs (crépis) laire. Ils sont trop rigides et insuffisamment perméables
recommandés par le fabricant des blocs de béton à la vapeur.
cellulaire.
Les enduits extérieurs pour béton cellulaire doivent
Propriétés de l’enduit extérieur : répondre aux critères de Künzel (voir § 4.7.8).
Tous les crépis ne se prêtent pas à une application
sur une maçonnerie en béton cellulaire. Ce n’est pas Détails d’exécution :
parce qu’un crépi adhère bien à un certain support La surface plane de la maçonnerie en béton cellulaire
qu’il est fait pour ce support. Rien n’est moins vrai. Les se prête idéalement à l’application d’enduits extérieurs
crépis qui peuvent être appliqués sur une maçonnerie prêts à l’emploi. L’épaisseur minimum requise de
en béton ou en brique ne convien­nent pas nécessaire- 10 mm doit toujours être respectée et, comme nous
ment au béton cellulaire. l’avons déjà dit, il ne faut jamais utiliser d’enduits à
base de ciment sur une maçonnerie en béton cellu-
En dehors de l’adhérence et de l’aspect esthétique, un laire.
enduit doit respecter toute une série d’autres exigen- Le grand avantage des murs en béton cellulaire est que
ces physiques : toutes les parties de la maçonnerie – linteaux, poutres
en U, poutres de chaînage, etc. – peuvent être réali-
1) Il doit être étanche à la pluie mais en même temps sées dans le même matériau. On obtient ainsi le même
respirant (perméable à la vapeur). support sur toute la surface de la façade, avec la même
force d’absorption, ce qui permet d’éviter les “ombres”
2) Ses caractéristiques mécaniques et physiques doi- dans le crépi.
vent cor­respondre à celles du support sur lequel il
est appliqué (résistance à la compression, module E, Pour la bonne mise en œuvre d’un crépi, il y a bien
coefficient de dilatation thermique, valeur m, etc.). sûr lieu de respecter les règles générales de l’art en la
Chaque support a un certain comportement phy­ matière. Nous souhaitons néanmoins insister sur quel­
sique (dilatation, etc.) et l’enduit doit pouvoir s’y ques détails d’exécution importants :
conformer. Il est donc important que les caractéristi-
ques de l’enduit et du support soient plus ou moins L’enduit extérieur ne peut, en aucun cas, être appliqué
identiques. jusqu’au niveau du sol, et il doit en outre être pro-
Lors de l’édification d’un mur recouvert d’enduit, la tégé contre la pluie rejaillisante. Voilà pourquoi il est
règle générale à respecter est que, en partant de né­cessaire de prévoir un soubassement de minimum
l’intérieur vers l’extérieur, les matériaux doivent être 300 mm de hauteur. Celui-ci peut être réalisé en brique
toujours plus élastiques, toujours plus perméables à de parement, en pierre bleue ou être traité au moyen
la vapeur et toujours moins résistants à la compres- d’un enduit spécial pour soubassements avec raccord
sion. On évite ainsi les tensions dans les différentes à l’étanchéité de la cave.
couches d’enduit et dans la surface de séparation
entre la couche d’enduit et son support.

3) Par ailleurs, il faut également tenir compte du fait


qu’un enduit appliqué sur un mur en béton cellu-
laire est soumis à une contrainte thermique plus
grande que quand il est appliqué sur d’autres murs.
La circulation de chaleur est faible dans un mur
en béton cellulaire vu son grand pouvoir isolant.
Par conséquent, l’enduit extérieur, malgré sa faible
épaisseur (quelque 10 mm), doit être capable d’ab-
sorber tous les “chocs thermiques” (une brusque
averse sur une façade ensoleillée, des variations
de température jour/nuit, des zones d’ombre sur la
façade, etc.). Ainsi, apparaît une nette différence
de température entre le crépi et le support. Si le
crépi extérieur est trop rigide (c.-à-d. trop riche en
ciment), il se fissurera.

Le support est souvent désigné comme la cause de


ces fissures, mais en fait ce n’est pas lui le respon­

98
Les appuis de fenêtre doivent déborder d’au moins
50 mm de la façade et doivent comporter un relevé des
deux côtés. Le raccord de l’enduit avec les châssis, les 45°
portes ou le bord de la toiture doit toujours s’effectuer
au moyen d’un joint élastique, même si des cornières
d’angle et d’arrêt sont placées.

45°

Dimensions en mm

- Le dessus des murs non couverts doit être protégé


par un couvre-mur (en pierre ou en métal) qui déborde
d’au moins 50 mm au-delà du mur, et qui est muni
d’un casse-goutte sur sa face inférieure à une distance
suffisante du mur (> 30 mm). Le dessus du couvre-
mur doit être incliné (environ 5%), les joints entre
les couvre-murs doivent être étanches, pour éviter
que l’humidité ne s’infiltre dans les murs (membrane
d’étanchéité en dessous du couvre-mur).

5%

> 50 mm

> 50 mm

Aux endroits où il y a risque de fissuration, par exem-


ple au point de raccordement avec d’autres matériaux,
avec colonnes et poutres en béton... on incorpore une
toile polyamide dans la première couche de l’enduit.
Dans les murs à fenêtres multiples, il faut incorporer - Les joints de dilatation dans les murs sont prolongés
cette toile dans l’entièreté de la façade. dans l’enduit – utiliser des cornières de dilatation.

100 mm

100 mm

99
7. Finitions du béton cellulaire

- Aux angles du bâtiment, aux fenêtres et aux portes Il est conseillé d’interrompre les très grands pans de
ainsi qu’au niveau du socle, il est nécessaire de prévoir façade par des joints accentués horizontalement ou
des profils d’angle ou de socle avec un bord en PVC. verticalement.

Enduit extérieur pour béton cellulaire :


Pour le béton cellulaire, il est conseillé d’utiliser
un en­duit extérieur hydrofuge, mais perméable à la
vapeur, qui se lie hydrauliquement. Celui-ci est plastifié
et renforcé  avec des fibres. Il est appliqué en 2 cou-
ches, de façon à obtenir une épaisseur totale de 10 mm
minimum. Grâce à sa constitution granulométrique, il
peut être utilisé pour donner un aspect aussi bien rela-
tivement lisse que plus structuré. Vu sa composition,
l’enduit est étanche à la pluie sans avoir besoin d’être
peint. Il ne peut pas être utilisé pour le traitement des
soubassements et des socles.

Mise en œuvre :
Dépoussiérer et dégraisser le support.  Enlever les
restes de mortier, de mortier colle et autres particules.
Dépoussiérer la surface du mur avec une brosse dure.
Appliquer un primer (couche d’accrochage) si le fabri-
cant de l’enduit le recommande. En cas de sécheresse
persistante, de forte chaleur ou de grand vent, le sup-
port doit d’abord être humidifié.
L’enduit ne peut pas être appliqué par une température
inférieure à 5°C.
Protéger tous les angles du bâtiment, des baies de por-
tes et de fenêtres contre les coups à l’aide de cornières
d’angle. Celles-ci indiquent également l’épaisseur
de l’enduit. Utiliser des cornières dont l’arête est proté-
gée par du PVC. Pour la fixation, appliquer simplement
une couche d’enduit et enfoncer les profils d’angle
dans celle-ci. Fixer les cornières de soubassement avec
des clous galvanisés.

La première couche d’enduit peut alors être appli­


- Les saignées pratiquées pour le passage des diffé-
quée. L’épaisseur de l’enduit correspond à l’épaisseur
rents tuyaux et câbles doivent être bouchées avec du
des cornières d’angle et de soubassement.
mor­tier de ragréage pour béton cellulaire et non avec
L’enduit peut être appliqué manuellement ou projeté
du mor­tier de maçonnerie ordinaire.
mécaniquement, dans ce dernier cas avec une spi-
rale pour enduits légers. Il est appliqué en 2 couches
- Une parfaite exécution des détails doit permettre
d’une épaisseur totale d’au moins 10 mm. Appliquer
d’éviter que l’eau de pluie ne s’écoule sur l’enduit en
la première couche sur au moins 7 mm d’épaisseur et
suivant un chemin privilégié et en créant ainsi une
égali­ser à la règle de plafonneur. Après durcissement,
érosion et des coulées locales.
appliquer une deuxième couche de l’épaisseur du grain
(environ 3 mm) à la plâtresse. En frottant horizontale-
- En ce qui concerne le choix de la couleur de l’enduit
ment ou verticalement avec une taloche, on obtient la
extérieur, il faut éviter les tons foncés (luminance <
structure souhaitée.
30) à cause de leur plus grande déformation thermi-
que due à leur plus grand échauffement.
Aux endroits où il y a risque de fissuration (par ex. au
point de raccord avec d’autres matériaux ou au point
- Les reprises demeurent presque toujours visibles
d’appui des linteaux en béton), incorporer une toile en
dans l’enduit, voilà pourquoi il faut toujours bien
polyamide dans la première couche de l’enduit.
planifier le travail. Un pan entier de la façade doit
être achevé en un jour ou, si ce n’est pas possible,
du moins la zone qui sépare deux joints de dilatation.

100
7.1.3  Bardage

Une autre forme de finition consiste à recouvrir le mur


en béton cellulaire d’ardoises, de planchettes, d’un
bardage métallique, d’un recouvrement PVC, etc.
L’important est que le matériau soit étanche à la pluie
et résiste au gel, et qu’il soit posé sur un lattage (de
bois ou d’acier) fixé sur le mur en béton cellulaire.
Le vide entre le bardage et le mur doit être ventilé.
La pose directe sur le béton cellulaire est vivement
déconseillée.

7.1.4  Peinture extérieure sur blocs de béton cellulaire

L’application d’une peinture extérieure sur des blocs


de béton cellulaire ne permet pas d’obtenir une pro-
tection absolue contre les précipitations et est donc à
déconseiller.
Le traitement avec un produit d’imprégnation hydro­fuge
n’est pas non plus une solution. Ces produits ré­sis­tent
mal aux rayons UV et, puisqu’ils sont incolo­res, c’est
seulement lorsque des dégâts surviennent qu’on se
rend compte qu’ils ont perdu leur efficacité.

101
7. Finitions du béton cellulaire

7.1.5  Enduit intérieur sur blocs de béton cellulaire

Généralités 
La règle générale à respecter est que l’enduit intérieur
ne peut être appliqué lorsque l’étanchéité extérieure
est en place.
Pour les enduits intérieurs, il n’y a pas lieu de tenir
compte des conditions climatiques – ils doivent cepen-
dant laisser passer l’humidité de l’air ambiant.
Pour les murs intérieurs, il existe divers enduits mono-
couche que l’on peut appliquer à condition de prévoir
un primer et de suivre les instructions du fabricant.

Enduit intérieur pour béton cellulaire 


On trouve sur le marché de fins enduits intérieurs
monocouche spéciaux pour béton cellulaire, dont les
caractéristiques ont été adaptées à un support en
béton cellulaire. Comme ils contiennent des matières
synthétiques, ils sont tellement solides que, contraire-
ment aux enduits intérieurs ordinaires, ils peuvent être
appliqués en une fine couche (5 mm) et directement
lissés.
L’application d’un primer s’impose si elle est recom-
mandée par le fabricant de l’enduit. Puisque l’enduit
intérieur est appliqué en une épaisseur de 5 mm
seulement, il est conseillé d’humidifier préalablement
le support. Les saignées des câbles électriques et des
installations sanitaires sont d’abord bouchées avec du
mor­tier de ragréage pour béton cellulaire et recouvertes
d’une toile en fibre de verre.
Aux endroits où il existe un risque de fissuration, une 7.1.6  Peinture intérieure sur blocs de béton
toile en polyamide est incorporée dans l’enduit. Les cellulaire
angles et les coins sont équipés de cornières d’angle.
L’enduit est appliqué en une épaisseur de 5 mm envi- Utiliser uniquement les matériaux spécialement recom-
ron et égalisé à la règle de plafonneur ou au grand mandés par le fabricant pour le traitement du béton
couteau. cellulaire. Toujours demander les consignes de mise en
Dès que l’enduit a pris, lisser avec la taloche re­couverte œuvre pour béton cellulaire au fabricant de peinture.
de feutre ou de caoutchouc mousse tout en humidifiant L’application ou le renouvellement d’une couche de
constamment. peinture ne peut s’effectuer que lorsque le mur est sec
Cet enduit intérieur sèche très rapidement et peut donc à l’air, c.-à-d. lorsqu’il a une teneur en humidité infé-
être rapidement retravaillé ou traité. rieure à 14% en volume.

102
7.2. Finition des dalles de mur en béton des circonstances exceptionnelles – agressivité de l’air
cellulaire ambiant ou de l’eau, poussée du vent particulièrement
forte, etc. – il peut s’avérer nécessaire de prévoir un
Les dalles de mur en béton cellulaire sont étanches à autre jointoyage.
la pluie à partir d’une épaisseur de 150 mm (le point
faible où l’eau peut éventuellement s’infiltrer étant les Dalles de mur horizontales
joints). Il est toutefois conseillé de prévoir une finition Les joints horizontaux entre les dalles de mur sont
sur les dalles de mur en béton cellulaire, et ce pour les fermés au moyen d’une seule bande de mousse
raisons suivantes : bituminée, d’une section de 15 x 15 mm, placée à
envi­ron 20 mm de la face ex­térieure de la dalle. Cette
1) En cas de forte pluie, le béton cellulaire absorbe bande d’étanchéité est fixée sur la dalle par des agrafes
l’eau jusqu’à une profondeur d’environ 20 mm. Une disposées dans le sens de la longueur de la bande.
fois la couche extérieure saturée, le reste de l’eau de Pour procéder au raccord entre deux bandes, placer
pluie ne pénétrera plus dans le mur, mais s’écoulera celles-ci sur une longeur de 150 mm l’une à côté de
simplement. Avec comme résultat cependant que l’autre (pas l’une sur l’autre).
le pouvoir isolant du béton cellulaire – l’une de ses Pour les façades exposées au grand vent et à de fortes
principales propriétés – en sera réduit. précipitations, une telle bande d’étanchéité ne garantit
pas une étanchéité absolue. En pareil cas, on ne peut
2) La couche extérieure humide est un endroit où se obtenir une étanchéité parfaite qu’en fermant les joints
développeront facilement moisissures et mousses horizontaux sur la face extérieure de la dalle avec un
ou qui s’encrassera plus rapidement, surtout si le joint élastique de type thiokol ou analogue, pouvant
bâtiment est entouré de verdure. être peint.

3) Le béton cellulaire est un matériau de gros œuvre Un joint à base de silicone est à éviter car il peut
qui, pour des raisons esthétiques, nécessite une fini- poser des problèmes d’adhérence de la peinture et de
tion. Comme c’est le cas de tout produit fabriqué à dé­colo­ration des bords de la dalle de béton cellulaire.
partir de matières naturelles, des différences de tein-
te peuvent apparaître à la production, même entre Les joints verticaux sont fermés du côté extérieur avec
des dalles fabriquées au cours d’un seul et même un joint élastique (type thiokol ou analogue) pouvant
processus de production. De plus, les dalles risquent être peint sur un fond de joint neutre à pores fermés.
de s’encrasser aussi bien lors du stockage que lors
du transport et sur le chantier. Il est donc conseillé, Dalles de mur verticales
pour des raisons esthétiques, de prévoir une couche Un produit de rejointoyage élastique pouvant être peint,
de finition qui contribuera du même coup à l’image de type thiokol ou analogue, est appliqué dans tous les
de marque de l’entreprise et du maître d’ouvrage. joints verticaux entre les dalles de mur.

Les dalles de mur en béton cellulaire sont généra-


lement finies du côté extérieur avec une couche de 7.2.2  Peinture extérieure sur dalles en béton
peinture, une couche de grains de quartz ou un bar- cellulaire
dage (plaques d’acier, panneaux en PVC, etc.). La face
intérieure est peinte ou laissée telle quelle dans les Généralités
bâtiments industriels. Les dalles de mur en béton cellulaire peuvent être
protégées contre les effets du climat au moyen d’une
Les dalles de mur en béton cellulaire doivent être pro- couche de peinture. A cet effet, utiliser une peinture
tégées contre l’humidité ascensionnelle et contre tout acrylique pour l’extérieur (peinture de dispersion de
contact avec la terre. Il est donc nécessaire de prévoir résine synthétique, hydrofuge). Employer uniquement
une plinthe en béton jusqu’à 300 mm au moins au- les matériaux qui sont recommandés spécialement
dessus du niveau du sol. par le fabricant pour une mise en œuvre sur du béton
cellulaire. Toujours demander les consignes de mise
en œuvre pour le béton cellulaire au fabricant de pein-
7.2.1  Rejointoiement des dalles ture.
Les murs en béton cellulaire ne peuvent être peints ou
Il est nécessaire de procéder à un jointoyage entre repeints que lorsqu’ils sont secs à l’air, c.-à-d. lorsqu’ils
les dalles de béton cellulaire là où le mur doit être présentent un degré d’humidité inférieur à 14% en
étanche à l’humidité et à la pluie. Les joints conseillés volu­me.
ici con-viennent pour des conditions normales. Dans

103
7. Finitions du béton cellulaire

Propriétés requises en ce qui concerne les peintures Signalons qu’en cas d’utilisation d’un mastic à base
En dehors de ses qualités générales de bonne de silicone, des problèmes d’adhérence de la peinture
ad­hérence, de résistance à la lumière, de résistance peuvent se poser et s’accompagner d’une éventuelle
aux intempéries et d’élasticité, une bonne couche de décoloration du béton cellulaire à proximité du joint.
peinture pour béton cellulaire doit surtout être étanche
à la pluie et néanmoins perméable à la vapeur. Ceci La surface doit être sèche, dépoussiérée, dégraissée
signifie que le rejet d’humidité doit être supérieur à et purifiée. Frotter la surface du mur avec une brosse
l’absorption d’humidité. dure. Pour l’application d’une première couche de
peinture sur une construction neuve, pas besoin de
D’où les exigences suivantes en matière de perméa- primer. Dans le cas de surfaces qui ont été longtemps
bilité à la vapeur et de coefficient d’absorption d’eau exposées aux conditions climatiques sans être traitées,
(Critères de Künzel, voir § 4.7.8). il faut déterminer au cas par cas si l’usage d’un primer
est requis.
A . Sd ≤ 0,2 kg/(m.h0,5)

Coefficient d’absorption d’eau :

A ≤ 0,5 kg/(m2.h0,5)

Résistance à la diffusion de vapeur d’eau :

Sd ≤ 2 m

Une couche de peinture présentant un Sd = 2 m a une


diffusion de vapeur comparable à une couche d’air de
2 mètres d’épaisseur.
Le coefficient d’absorption d’eau A = 0,5 indique qu’au
fil du temps, seule une quantité infime d’humidité est
absorbée.
Le produit A.Sd indique si un type de peinture donné
est capable de garantir l’étanchéité à la pluie.
Plus A est grand (mais valeur limite = 0,5), plus Sd
(valeur limite = 2 m) doit être petit ; ou plus A est petit,
plus Sd (valeur li­mite = 2 m) peut être grand.
Sur la base de ces exigences sévères, des couches de
peinture d’une épaisseur normale peuvent être utili­
sées. 7.2.3  Enduit extérieur sur dalles en béton
cellulaire
Couleur
Les peintures sont aujourd’hui disponibles dans toute Il n’est possible d’appliquer un enduit extérieur sur des
une gamme de couleurs. Les couleurs foncées ayant dalles de béton cellulaire qu’à condition de prendre
une luminance < 30 (luminance du noir = 0 et du certaines dispositions.
blanc = 100) doivent être évitées parce qu’elles absor-
bent trop de chaleur. - Les dalles de mur sont collées les unes aux autres
avec le mortier colle pour béton cellulaire en prove-
Mise en œuvre nance du fabricant des dalles.
Les peintures acryliques convenant au béton cellu- - Les joints horizontaux sont fermés avec du mortier
laire sont chargées de matières minérales et d’autres de ragréage pour béton cellulaire et recouverts d’une
additifs qui viennent remplir les pores à la surface du toile de joint de 100 mm de large.
béton cellulaire. Ces peintures sont appliquées en deux - Dans la première couche de l’enduit extérieur, une
couches pour une consommation totale d’au moins toile en polyamide est incorporée sur toute la sur-
1,8 kg/m2. Ne pas travailler par des températures infé- face de la façade.
rieures à +5°C ou par fort ensoleillement. - Les joints verticaux sont des joints de mouvement et
doivent être prolongés dans l’enduit extérieur.
Avant de commencer à peindre, il faut fermer les joints
horizontaux et verticaux. Pour les joints horizontaux, Les propriétés, consignes de mise en œuvre et détails
ceci peut également se faire avec un mortier synthéti- d’exécution de l’enduit extérieur sur dalles sont les
que à base d’acrylique. mêmes que celles décrites pour les blocs.

104
7.2.4  Bardage sur dalles 7.2.6  Finition intérieure des dalles en béton
cellulaire
Les dalles de mur en béton cellulaire peuvent égale-
ment être couvertes d’un bardage en acier ou en PVC, Du côté intérieur, les dalles de mur peuvent être peintes
d’ardoises, etc. Des cornières métalliques sont alors si on le souhaite. Utiliser uniquement les maté­riaux qui
placées sur les dalles de mur et le bardage est ensuite sont spécialement recommandés par le fabricant pour
fixé sur ces profils. Le vide entre le bardage et le mur application sur du béton cellulaire. Toujours demander
doit être ventilé. les consignes de mise en œuvre pour le béton cellulaire
au fabricant de peinture.
L’application ou le renouvellement d’une couche de
peinture ne peut s’effectuer que si le mur est sec à
l’air, c.-à-d. s’il a une teneur en humidité inférieure à
14% en volume.

Parfois, la nature de l’air ambiant ou les conditions


de l’environnement (vapeurs agressives) imposent un
traitement spécial de surface. En pareil cas, il faut
absolument veiller à ce que tous les joints horizontaux
et verticaux ainsi que tous les joints de jonction soient
parfaitement fermés.

7.2.5  Brique de parement avec dalles en béton


cellulaire

Il est aussi possible de réaliser un mur creux avec un


mur intérieur en dalles de mur. Pour ce faire, il faut au
moins prévoir, pour chaque m2, 5 crochets avec casse-
goutte fixés aux dalles de mur.

105
7. Finitions du béton cellulaire

7.3 Finition des dalles de toiture en 7.3.2  Finitions intérieures


béton cellulaire
Outre les finitions traditionnelles (peinture, plafonnage)
un faux plafond peut être accroché facilement sous les
7.3.1  Protection extérieure dalles de toiture ou de plancher en béton cellulaire.
Il faut veiller à ce que, dans le vide compris entre le
La couverture de toiture peut être réalisée, en fonction plafond et le dessous des dalles, il règne les mêmes
de la pente des dalles de toiture, avec du roofing, des conditions climatiques que dans le local situé plus bas.
couvertures synthétiques, des tôles métalliques, des Pour cela, il suffit de ventiler suffisamment cet espace
tuiles, des ardoises, etc. intermédiaire. Ceci est réalisé en laissant suffisamment
Dans le cas des toitures plates, ce sont généralement d’ouvertures entre le raccord du faux plafond et le mur.
les dalles de toiture elles-mêmes qui sont disposées en A défaut, il peut se créer des conditions physique-
légère pente (> 5%). A défaut, on applique un béton ment incontrôlables qui peuvent conduire à de grands
de pente. dégâts.
Le roofing ou les couvertures synthétiques sont soit col- Pour la suspension des faux plafonds, on prévoit des
lés, soit fixés mécaniquement aux dalles. Il faut surtout crochets ou des bandes métalliques dans les joints.
veiller à assurer un raccord parfait avec le bord de la Une autre possibilité est de les fixer à l’aide de chevilles
toiture, les évacuations, les gargouilles, etc. Il est aussi appropriées dans la face inférieure des dalles. Toutes
toujours possible de poser une couche supplémentaire les tiges et tous les profils de suspension doivent être
de gravier. en acier inoxydable ou galvanisé.

106
107
8.  Moyens de fixation

Plusieurs systèmes de fixation ont été mis spécialement 8.1 Clous en aluminium ou en acier
au point pour le béton cellulaire. galvanisé pour béton cellulaire
Quel que soit le moyen choisi, il est toujours indiqué
d’uti­liser des accessoires dans un matériau inoxydable: Les clous destinés à la fixation d’objets dans le béton
aluminium, acier galvanisé, nylon, plastique. cellulaire auront de préférence une forme conique ou
Remarque importante : pour forer des trous dans le trapézoïdale. On assure ainsi une bonne adhérence
béton cellulaire, on ne peut pas utiliser une foreuse entre le bloc et le clou ce qui est la garantie d’une
à percussion, car le diamètre du trou ne serait pas bonne résistance d’assemblage. Le tableau ci-dessous
suffisament précis et les chevilles ne serreraient pas détermine l’effort auquel un tel assemblage peut être
assez. soumis. (Clous type GUNNEBO).
Pour l’accrochage d’objets de faible poids (cadre...)
l’emploi de clous galvanisés ordinaires suffit.

Clous Densité du béton cellulaire


Gunnebo 400 kg/m3 500 kg/m3
longueur profondeur P1 P2 P1 P2
mm mm [N] [N] [N] [N]
75 75 - 150 100 240
100 100 20 225 115 320
125 125 75 385 155 500
150 150 115 605 200 660
175 175 165 640 300 790

sécurité 3 2,5 3 2,5

P1 : effort admissible (traction)


P2 : effort admissible (cisaillement)

Si l’effort demandé est supérieur, d’autres solutions


existent :
• les clous à déviation
• les chevilles
• les chevilles à injection

109
8. Moyens de fixation

8.2 Clous à déviation 8.2.2  La résistance

Lorsque l’on doit fixer un élément (lattes en bois, appa- Ces clous, spécialement conçus pour béton cellulaire,
reils de tous genres, portes, fenêtres, etc...) dans le peuvent reprendre des efforts importants (pour des
béton cellulaire, on emploie généralement des chevilles clous à déviation de type HEMA).
ou des douilles après avoir perforé le support. Le même
travail peut être exécuté de façon plus rapide et plus • Essais de traction (résultat pour le béton cellulaire de
facile par l’emploi des chevilles à déviation. Celles-ci type C3/450)
existent en deux modèles : à tête filetée et à tête plate, Clous HEMA Densité
et en différents diamètres.
400 kg/m3 500 kg/m3
Type Ø longueur profondeur P P
mm mm mm [N] [N]
90-8K 8 90 85 300 440
SANS FILETAGE, pour une fixation définitive (type K)
90-8G 8 90 85 300 440
115-8K 8 115 105 300 440
115-8G 8 115 105 300 440
130-8K 8 130 125 300 440
130-8G 8 130 125 300 440
Coefficient de sécurité : 3

• P : effort admissible de traction


• type K : tête plate
• type G : tête filetée

AVEC FILETAGE, pour une fixation amovible (type G)

8.2.1  Le montage

1. Enfoncer la douille SANS PRéFORAGE


• Poser l’écrou éventuel sur le filet de façon à ne pas
abîmer le filet lorsque l’on frappe au marteau.
• La profondeur dépend de l’épaisseur de l’appareil
que l’on veut fixer.

2. Enfoncer le clou dans la douille


• Au moment ou le clou atteint les ergots de la douille,
ceux-ci sont écartés et de ce fait l’on obtient déjà
une résistance importante à la traction.
• Cet effet est encore largement augmenté en enen-
fonçant plus profondément le clou, qui en fond
de douille est dévié dans le béton cellulaire sous
forme d’un hameçon.

110
8.3 Les chevilles pour béton cellulaire Producteur Type de cheville adaptée
au béton cellulaire
Les producteurs de chevilles disposent de différents
types dans leur gamme. Ces chevilles sont soit util­ FISCHER GB  SHR
i­sables pour différents matériaux (dont le béton cel- HILTI HGN
lulaire), soit développées spécialement pour le béton HRD-U
cellulaire. Certaines chevilles peuvent reprendre des SPIT JETFIX
efforts de traction admissibles de 1200 N (120 kg.) DRIVA
Ce système de fixation nécessite le forage d’un trou (ne ARPON
pas utiliser de foreuse à percussion). DRILL
Citons quelques exemples de chevilles adaptées au UPAT UGD
béton cellulaire (voir adresse des producteurs en 8.5).

Ces chevilles sont disponibles en différents diamètres.


Pour obtenir les efforts admissibles, veuillez consulter
la documentation des fabricants.

111
8. Moyens de fixation

8.4 Scellements par injection 8.5 Producteurs

Lorsque les efforts de traction ou de cisaillement Parmi les producteurs de moyens de fixation citons (en
demandés sont très importants, il faut avoir recours à ordre alphabétique) :
des chevilles à injection ou à scellement chimique.
Plusieurs firmes proposent des types de chevilles • Beluma s.a., Assesteenweg 15,
spécialement conçues pour le béton cellulaire et très Zone industr. Mollem, B-1702 Asse,
performantes (HILTI, SPIT, FISCHER). Les valeurs tél. 02/454 01 20, fax 02/640 01 30
de traction sont données dans la docu­mentation des
fabricants. • Fischer-Cobemabel s.a., rue Toussaint 55
B-1050 Bruxelles,
tél. 02/649 21 06, fax 02/640 79 62

• Hilti s.a., Bettegem 12, B-1730 Asse,


tél. 02/467 79 11, fax 02/465 58 02

• Interfixings s.a., Chaussée de Mons 454,


B-1600 St. Pieters Leeuw,
tél. 02/378 37 00, fax 02/378 37 21

• Spit, rue Bollinckx 205, B-1070 Bruxelles,


tél. 02/524 10 60, fax 02/520 25 58

Suivre scrupuleusement les recommandations des


producteurs.

Les valeurs mentionnées ne peuvent en rien nous


engager. Elles sont sujettes à modification de la part
des fabricants.

112
113
114
9.  Résumé des caractéristiques et performances
du béton cellulaire

PRINCIPALES CARACTÉRISTIQUES PERFORMANCES-AVANTAGES

Texture

• minuscules cellules fermées (Ø max 2 mm) La multitude des minuscules cellules :


représentant 80% du volume • sont garantes de l’isolation thermique exceptionnelle
uniformément répartie dans la masse
• freinent la pénétration d’eau
• assurent une bonne diffusion de la vapeur d’eau
• participent individuellement à la résistance à la
compression

Masse volumique sèche apparente

• pour les blocs : 400-450-550-650 kg/m3 • en moyenne : 5 x plus légère que le béton,
: 3 x plus légère que la plupart
des matériaux de gros œuvre.
• pour les éléments armés : 400-500-600 kg/m3 • source de nombreuses facilités de manipulation et de
mise en œuvre. (éléments de grandes dimensions)

Résistance à la compression

suivant PTV 21-002 et NBN B 21-004

• Blocs :
Masse volumique Classe f (N/mm2) Classe ρ (kg/m3) Les maçonneries de blocs collés type C3 et C4 permet-
400 2 350 ≤ ρ < 400 tent la construction de murs porteurs jusque 5 niveaux
500 3 400 ≤ ρ < 450 ou plus.
600 4 500 ≤ ρ < 550
600 5 600 ≤ ρ < 650


• Éléments armés :
Désignation Classe f (N/mm2) Classe ρ (kg/m3)
CC3/500 3 400 ≤ ρ < 500
CC4/600 4 500 ≤ ρ < 600

Comportement dans le temps

• humidité d’équilibre des murs protégés : • permet une occupation rapide des locaux
- après 2 mois : 5% vol. • peu d’énergie de chauffage pour le séchage des murs
- après 12 mois : 2,5% vol.

Valeur très faible assurant :


• une diffusion rapide de la vapeur d’eau
• diffusion de vapeur : valeur µ = 5 à 10. • des parois respirantes
• une construction saine

115
116
COMPORTEMENT VIS-À-VIS DE L’ENVIRONNEMENT
Fabrication
• très peu de matières premières : seulement 500 kg • sauvegarde des ressources naturelles
par m3 de matériau de construction • économie des ressources énergétiques
• faibles besoins en énergie : 200 kW/m3 • pas de déchets à évacuer
• recyclage de l’entièreté des chutes
• ne dégage aucun gaz toxique et ne pollue pas l’eau

Mise en œuvre
• transport réduit : légèreté des produits • nouvelle économie d’énergie
• chutes réduites : le bloc se scie aussi • peu de déchets à évacuer
facilement que le bois • constructions de toutes formes (arrondis...) possibles

Utilisation
• isolation et inertie thermique • confort avec peu d’énergie
• émissions radioactives parmi les plus faibles de • respect de la qualité de la vie
tous les matériaux de construction

Produits

Blocs
• longueurs (en mm) : 600 • grands formats : 6,6 blocs par m2
• hauteur (en mm) : 250
• épaisseurs (en mm) : 50 - 70 - 100 - 150 - 175 - 200
240 - 300 - 365

• tolérance dimensionnelle : max. 2 mm • précision de mise en œuvre

• pourvus de tenons et de mortaises ou lisses • pour les blocs pourvus de tenons et de mortaises seuls
les joints horizontaux sont collés, d’où facilité
et rapidité complémentaires de mise en œuvre

• pose au mortier colle • joints minces (2 à 3 mm) représentant ±1% du
volume de la maçonnerie

• blocs spéciaux • pour réalisation de poutres de chaînage par exemple
voir documentation des producteurs

Linteaux
• longueurs (en mm) : 1250 - 1500 - 2000 - 2500 - 3000 • réalisation de maçonneries uniformes :
- en matériau
• hauteurs (en mm) : 250 - thermiquement
• épaisseurs (en mm) : 100 - 150 - 175 - 200 - 240 - 300 - 365

• surcharge • variable en fonction de la portée. Se référer à la
documentation des producteurs


Dalles armées
• longueur standard (en mm) : 6000 • grands formats relativement légers
non standard (en mm) : jusque 7500 • pose aisée à l’aide d’engins de levage de faible
• largeurs (en mm) : 600 et 750 puissance
• épaisseurs (en mm) : 100 - 150 - 200 - 240 - 300
• existent sous forme de: - dalles de mur pour pose • Les produits sont fabriqués sur mesure au départ de
horizontale - pour pose verticale - dalles de mur bordereaux établis sur base de plans
coupe-feu - dalles de toiture - dalles de plancher - dalles de
cloison

117
118
Caractéristiques thermiques

Valeur U(W/m2K) • toutes les solutions sont thermiquement


Masse
plus performantes que celles imposées
Valeur λUi Épaisseur (mm)
Description du mur volumique du béton par les Régions bruxelloise, flamande et
du béton
cellulaire cellulaire 240 300 wallonne
Mur massif en blocs 400 0,120 0,45 0,37
de béton cellulaire • niveau d’isolation thermique K55 aisé à
collés + crépi extéri­eur 500 0,140 0,52 0,43 respecter sans faire appel aux isolants
de 12 mm + en­duit
intérieur de 10 mm. 600 0,180 0,65 0,54 rapportés

200 240 ce qui :
400 0,120 0,49 0,42 • allège les prestations sur chantier
Mur double en blocs
de bé­ton cellulaire • facilite le contrôle d’exécution
500 0,140 0,56 0,48
collés + parement en • élimine les risques de ponts ther-
briques de 90 mm. 600 0,180 0,68 0,59 miques des isolants non jointifs
• rassure le maître de l’ouvrage quant
150 200 240 300
au respect des résultats attendus
400 0,120 - 0,54 0,46 0,37
Mur en dalles de
bé­ton cellulaire 500 0,140 - 0,63 0,53 0,43
armées + peinture/
étanchéité 600 0,180 1,00 0,78 0,67 0,54

Inertie thermique

Voir description § 4.10.7


Cette propriété thermophysique a pour effet de
retarder l’influence de la température extérieure sur
celle de l’intérieur d’un bâtiment (déphasage) et de
l’atténuer (amortissement). Le béton cellulaire étant
en ce domaine un des matériaux de construction
les plus performants, il est garant du confort ther-
mique d’été et d’hiver des bâtiments.

Résistance au feu

Type Épaisseur (en mm) Résistance au feu Les performances permettent de répondre aux

exi­gences les plus draconiennes.
- murs en blocs 70 EI 180 min
Composé uniquement de matières minérales, le
collés 100 EI 180 min béton cellulaire est totalement ignifuge, n’émet
150 REI 240 min aucune fumée et ne contribue pas à la propaga-

200 REI 360 min tion du feu.
L’excellente isolation thermique du matériau
240 REI 360 min
retarde largement l’élévation de la température de
la face du mur opposée à celle exposée au feu.
- dalles de bardage 150 EI 360 min Le compartimentage des bâtiments industriels,

200 EI 360 min réalisé en murs coupe-feu de béton cellulaire est
parti­culièrement efficace, sécurisant et peut être
Résultats obtenus par des laboratoires officiels et source de réduction des primes d’assurances.
ré­al­isés selon la norme NBN 713-020
(Résistance au feu des éléments de construction)

119
Bibliographie

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