Académique Documents
Professionnel Documents
Culture Documents
Ce chapitre présente une méethode très puissante et très utile pour analyser des circuits. La
méthode est basée sur la transformée de Laplace, qu’on verra dans ce chapitre.
Pourquoi a-t’on besoin d’une autre méthode pour analyser des circuits ?
La transformée de Laplace est très utile pour résoudre des équations différentielles. En effet, on
s’apercevra qu’une équation différentielle linéaire devient un polynm̂e. De plus, les conditions ini-
tiales des problèmes différentiels sont très facilement prises en compte lors de la résolution par la
transformée de Laplace.
I Définition
La transformée de Laplace d’une fonction est donnée par l’expression suivante :
Z +∞
L(f (t)) = F (p) = f (t)e−pt dt
0
Cette notation montre que le résultat de la transformée de Laplace n’est pas fonction du temps
t, mais plutôt en fonction de p. L’opérateur p sera l’inverse du temps, donc une fréquence, il est
appelé variable de Laplace.
La transforméee de Laplace permet donc de transformer le problème du domaine du temps au
domaine de la fréequence. Lorsqu’on obtient la réponse voulue dans le domaine de la fréquence, on
transforme le problème à nouveau dans le domaine du temps, à l’aide de la transformée inverse de
Laplace. Le diagramme de la figure 1 illustre ce concept.
La transformée de Laplace est essentiellement utilisée dans un cadre physique, c’est pourquoi on
considère uniquement des signaux dits causaux, c’est à dire nuls pour t < 0.
1
II Propriétés de la transformée de Laplace
II.1 Linéarité
La transformée de Laplace est un opérateur linéaire :
L(e−at f (t)) = F (p + a)
Le terme de modulation étant constant par rapport à la variable d’intégration, on peut le déplacer
dans l’intégrale et faire apparaı̂tre la transformée de Laplace en (p + a) au lieu de p.
L(f (n) (t)) = pn F (p) − pn−1 f (0) − pn−2 f 0 (0) − . . . − f (n−1) (0).
2
II.7 Dérivation de la transformée de Laplace
En dérivant la transformée de Laplace dans l’intégrale, on a :
dL(f (t))
= −tL(f (t))
dp
Plus généralement, en dérivant n fois, on a :
dn L(f (t))
= (−t)n L(f (t))
dpn
Théorème 1
La valeur en t = 0 de f (t) est donnée par :
Théorème 2
La limite pour t → ∞ de la fonction f (t) est donnée par :
3
III Applications
Dans un premier temps, on calculera les transformées de Laplace de fonctions très utiles en
pratique (en particulier pour l’étude des systèmes dynamiques, et leur réponse aux signaux d’entrée
types). Puis on présentera un exemple de résolution d’équation différentielle par la transformée de
Laplace.
si f(t) est continue au point t = a. En d’autres mots, l’impulsion élimine la fonction pour toutes les
autres valeurs que celle où l’impulsion est présente.
4
On peut se servir de la propriété précédente pour trouver la transformée de Laplace de la fonction
impulsion : Z +∞ Z +∞
−pt
L(δ(t)) = δ(t)e dt = δ(t)dt = 1
0 0
5
III.4 Transformée de Laplace de la fonction cosinus
Comme pour la fonction sinus, la fonction cosinus peut s’écrire sous la forme d’une somme
d’exponentielles complexes :
eiwt + e−iwt
cos(wt) =
2
Donc la transformée de Laplace du cosinus se calcule comme suit :
+∞
1 +∞ iwt e−iwt−pt
Z iwt−pt
−iwt e
L(cos(wt)) = (e + e )dt = −
2 0 iw − p iw + p 0
Il vient donc :
p
L(cos(wt)) =
+ p2w2
On peut également obtenir ce résultat en remarquant que la dérivation de la fonction sinus donne :
d sin(wt)
= w cos(wt)
dt
En utilisant la linéarité et la propriété de la transformée de Laplace d’une fonction dérivée, il vient :
1 p w p
L(cos(wt)) = (pL(sin(wt)) − sin(0)) = 2 2
= 2
w wp +w p + w2
On retrouve donc bien le résultat établi plus haut.
6
On obtient :
2 2 1
(p2 + 4p + 3)X(p) − 1 = ⇔ X(p) = + .
p+2 (p + 2)(p + 1)(p + 3) (p + 1)(p + 3)
1 1/2 1/2
= −
(p + 1)(p + 3) p+1 p+3
Autrement dit, il vient :
−2 3/2 1/2
X(p) = + +
p+2 p+1 p+3
Reste à déterminer la transformée inverse de cette expression, par linéarité on a :
1 3 1 1 1
x(t) = −2L−1 + L−1 + L−1
p+2 2 p+1 2 p+3
Exercice
Résoudre l’équation suivante :
(
y 00 (t) + 2y 0 (t) + 5y(t) = sin(t)
y(0) = 1, y 0 (0) = 2.
7
f (t) F (p)
1
u(t)
p
1
t
p2
n!
tn n+1
p
1
e−at
p+a
1
te−at
(p + a)2
w
sin(wt)
p + w2
2
p
cos(wt)
p2 + w 2
e−ap
u(t − a)
p
δ(t) 1
δ(t − a) e−ap
2wp
t sin(wt)
(p + w2 )2
2
p2 − w 2
t cos(wt)
(p2 + w2 )2
w
e−at sin(wt)
(p + a)2 + w2
p+a
e−at cos(wt)
(p + a)2 + w2