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I

Géotechnique - Exercices supplémentaires

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Table des matières

CHAPITRE 1 • RÉSISTANCE AU CISAILLEMENT


EXERCICE 1
SOLUTION 4

CHAPITRE 2 • FONDATIONS PROFONDES


EXERCICE 6
SOLUTION 9
Chapitre 1

Résistance au cisaillement

EXERCICE
Exercice 1.1. Extrait de l’agrégation de Génie civil Solution p. 4
Le Texsol est un matériau composite obtenu en mélangeant du sable avec des fibres
synthétiques continues. La masse linéique ou « titre » du textile est exprimée en
« tex » (masse en gramme par kilomètre de fibre). Le mélange est caractérisé par sa
teneur pondérale en fil exprimée en pourcentage.

Des essais triaxiaux consolidé-drainé (CD) ont été réalisés sur sable seul et sur
mélange comportant 0, 15% de fil synthétique de 33 tex. Les éprouvettes de Texsol
ont été réalisées en projetant le fil verticalement (le plan de dépôt est horizontal).
La pression interstitielle u est nulle durant les essais. Les résultats triaxiaux sont
présentés en figure 1.1.

(1) Déterminer la longueur de fil de mélange pour 1 m3 de Texsol ayant une masse
volumique de 1800 kg.m-3.

(2) Déterminer l’angle de frottement ϕ′ et la cohésion c′ du mélange et du sable seul.

(3) Comparer les caractéristiques mécaniques à la rupture (résistance et déformabi-


lité) du Texsol avec celles du sable seul.
2 Géotechnique

ı3 [kPa]
1600 60
1400 150
Texsol 40
1200
100
ı1 - ı3[kPa]

1000 20

ȴV [cm3]
800
50 0
600
400 -20
200 Sable seul
50
0 -40
0 5 10 0 5 10
İ1 [%] İ1 [%]

F IGURE 1.1 Résultats d’essais triaxiaux CD - Évolution du déviateur (gauche) et de la variation de


volume (à droite) en fonction de la déformation axiale

(4) Donner une explication au rôle des fils synthétiques.

Des essais de cisaillement à la boîte ont été réalisés en faisant varier l’angle du plan
de dépôt avec le plan de cisaillement α. Les résultats de ces essais sont présentés en
figure 1.2.

300 60
Angle de frottement ࢥ’ [°]

z z
Cohésion c’ [kPa]

250 55
Į y Į y
200 50
150 45
100 40
50 35
c’(Į) = 0,03Į2 + 1,27 Į + 16,5
0 30
0 10 20 30 40 50 60 70 80 90 0 30 60 90 120 150 180
Į [°] Į [°]

F IGURE 1.2 Évolution de la cohésion c′ (à gauche) et de l’angle de frottement ϕ′ (à droite) en


fonction de l’angle entre le plan de dépôt et le plan de cisaillement α

(5) Commenter ces courbes, évaluer les valeurs maximales.


Į Į

1 • Résistance au cisaillement 3

Į
On cherche à caractériser la résistance Į Į
en compression simple Rc d’une éprouvette
de mélange dont la géométrie est indiquée en figure 1.3.
Į Į
ʍ1
1200

1000

ȕ Plan de dépôt

ș
Į
ʍ3 = 0

F IGURE 1.3 Éprouvette cylindrique de Texsol - Plan de rupture et plan de dépôt

(6) En écrivant l’état de contrainte sur un plan d’inclinaison β quelconque par


rapport à l’horizontale, montrer que Rc s’exprime par :

 
c′ (β. cos ϕ′
Rc = min
cos(β) sin(β − ϕ′ )
4 Géotechnique

SOLUTION DE L’EXERCICE

Solution 1.1.
(1) Dans 1 m3 de mélange, il y a 0, 0015 × 1800 = 2, 7 kg. Le titre étant de 33 tex,
soit 33 g/km, la longueur de fil de mélange est égale à 81, 8 km.

(2) La figure 1.4 présente les cercles de Mohr des essais du mélange et du sable à
la rupture. Les valeurs de σ1 sont estimées à partir du déviateur σ1 − σ3 et de
la contrainte radiale σ3 . À noter que pour le sable seul, la valeur « au pic » est
utilisée.

߬ [kPa]

Texsol

100 Sable
σ [kPa]
100 C

F IGURE 1.4 Cercles de Mohr et droites intrinsèque du Texsol et du sable seul

La tangente aux cercles, droite intrinsèque du mélange, est définie par les carac-
téristiques : c′t = 83 kPa et ϕ′t = 49, 5°.

Le sable seul est considéré sans cohésion. Aussi la tangente au cercle, et passant
par zéro, est définie par la caractéristiques : c′s = 0 kPa et ϕ′s = 45°.

(3) Du point de vue de la résistance mécanique, on observe que l’adjonction de fils


continus confère au mélange une cohésion assez importante, La présence des
fils augmente également (dans une moindre mesure) l’angle de frottement. Ces
deux effets font que pour une contrainte de confinement de 50 kPa, la résistance
maximale est multipliée par trois.

Du point de vue du comportement en déformation, les courbes d’essai dans le


repère (ε1 - q) montrent que, pour le Texsol, la rupture est obtenue pour une
déformation beaucoup plus importante (8 à 10 %) qu’avec le sable seul (4 %). Par
ailleurs, les courbes (ε1 - εv ) révèlent que la présence des fils donne au Texsol un
comportement d’abord plus contractant puis un angle de dilatance (pente) plus
élevé que le sable seul.
1 • Résistance au cisaillement 5

(4) Le caractère continu des fils et la grande longueur de fil mise en œuvre font
que les fils constituent un réseau dense qui fait participer, pour résister à une
déformation locale du milieu, des grains éloignés. L’interaction mécanique entre
les fils et le squelette granulaire s’effectue sous la forme de frottements aux
contacts grains-fils. La résistance en traction des fils (à l’origine de la cohésion
du mélange) a nécessité, pour être mobilisée, une certaine déformation du milieu
afin d’assurer la mise en tension des portions de fils entre 2 ancrages par frotte-
ment grains-fil.

L’accroissement de la résistance au désenchevêtrement des grains, du fait de la


transmission des efforts entre grains éloignés via les fils explique l’accroissement
de l’angle de frottement, et la modification du comportement en déformation
volumique, par rapport à un sable seul.

(5) Plus l’angle de dépôt est incliné, plus les fibres vont pouvoir être sollicitées en
traction. Cette constatation est valable jusqu’à un certain angle. La valeur de
l’angle de frottement augmente jusqu’à 47° autour d’un angle de dépôt de 45°.
Plus l’angle de dépôt est incliné, plus la cohésion sera forte et atteindra une
valeur maximale de 280 kPa pour un angle de dépôt de 75°.

(6) En compression simple, l’état de contrainte à la rupture en chaque point de


l’éprouvette est :
 
Rc 0
σ=
0 0 (~1,~3)
Les contraintes σ ′ (β) et τ (β) s’expriment à partir du vecteur contrainte T~ :
 
−Rc . cos β
T~ = σ.~n =
0 (~1,~3)

σ ′ (β) = T~ .~n = Rc . cos2 β et τ (β) = T~ .~t = Rc . sin β cos β

À partir de l’équation de la droite intrinsèque : τ = c′ + σ ′ tan ϕ′

En remplaçant les expressions des contraintes σ ′ (β) et τ (β) dans l’équation


précédente :

Rc . sin β cos β = c′ (β) + Rc . cos2 β. tan ϕ′

Ainsi, en isolant Rc , la résistance minimale en compression de l’éprouvette


s’exprime par :
   
c′ (β) c′ (β). cos ϕ′
Rc = min = min
sin β cos β − cos2 β. tan ϕ′ cos(β) sin(β − ϕ′ )
Chapitre 2

Fondations profondes

EXERCICE

Exercice 2.1. Solution p. 9


On envisage de fonder les piles d’un viaduc sur dix pieux forés sous boue de 1, 2 m de
diamètre, associés à une semelle de 6 m d’épaisseur. Le massif de fondation est rec-
tangulaire, d’environ 17 m de long pour 6, 6 m de large, constitué par une enceinte de
palplanches remplie de béton sur une épaisseur totale de 4 mètres et par un bouchon
également en béton sur 2 m de plus. Les pieux sont ancrés de 3 m dans les marnes et
caillasses saines.
caillasses saines.

Figure 4 : vue en plan de l’ouvrage


F IGURE 2.1 Vue en plan de l’ouvrage
2 • Fondations profondes 7

On considère que la descente de charge provenant du poids du tablier de l’ouvrage


et de ces équipements, et du poids propre du massif de fondation, correspond à une
force verticale totale équivalente à une masse de 3500 t, soit : Fv = 35 MN. Le
choc d’un bateau contre une pile est supposé correspondre à une force équivalente
à 1500 t, appliquée à 8 m au-dessus du sommet du massif de fondation, appliquée
horizontalement dans la direction Ox . Le torseur des efforts extérieurs à prendre en
compte correspond donc à une force horizontale Fh et à un moment de renversement
M par rapport au plan z = 0 (autour de la direction horizontale Oy ) donnés par :
Fh = 15 MN et MF h/0 = 120 MN.m.

Tableau 2.1 Résultats de l’essai de chargement


z Position Sol pLM EM
m - - MPa MPa
0 sommet de la semelle alluvion 3,6 5
-4 base de la semelle
sable de Beauchamp 4,5 12
-6 base du bouchon
-9 base de la couche de sable marnes et caillasses saines 1,6 20
base de la première couche marnes et caillasses
-16 1,25 10
de marnes et caillasses décomprimées
base de la deuxième couche
-23 marnes et caillasses saines 1,25 20
de marnes et caillasses

Afin de dimensionner les pieux de la culée, nous allons déterminer les efforts s’exer-
çant sur les pieux.

(1) Si G désigne le barycentre des tracés des têtes de pieux et xx′ l’axe perpendicu-
laire à l’axe du pont. Calculer la position de G par rapport à l’axe xx’ passant par
O, dans l’axe du pont et la position (le bras de levier dg ) des files de pieux par
rapport à G.

(2) Calculer les moments par rapport au barycentre pour les différents chargement.
On rappelle que le transport des moments de l’axe passant par O à l’axe passant
par le barycentre G se fait par :
~~
M ~~
=M ~ ∧ F~v
+ GO
Fv /G Fv /O
(3) Calculer les efforts verticaux sur les files de pieux avant et arrière de la culée par
la méthode analytique :
M~~
FV,total Fv /G × dgi
FV i = ± npieux
npieux X
d2gi
i=1
8 Géotechnique

Cette relation est valable dans le cas où les pieux sont de sections identiques, la
semelle de liaison est infiniment rigide et les pieux sont des poteaux élastiques
articulés sous la semelle. Conclure sur la répartition des charges et la position de
la file la plus chargée lorsque le bateau frappe la pile.

(4) Calculer la capacité portante d’un pieu de cette file. Déterminer le frottement laté-
ral unitaire limite qs et la contrainte de rupture relative au terme de pointe qu . En
déduire la charge limite de frottement latéral Qsu , la charge limite de pointe Qpu
et la charge limite totale Qu . On vérifie à l’ELU accidentel Qref 6 Qu /1, 20.

(5) Vérifier le comportement à la traction si nécessaire (Qref 6 Qtc /1, 40 avec


Qtc = 0, 7.Qsu ).

On s’intéresse à présent à la poussée latérale sur les pieux. Au niveau du dimen-


sionnement, c’est l’estimation des déplacements de la pile sous le choc d’une barge
qui apparaît comme le problème essentiel. Il importe de s’assurer que la raideur
de la fondation au niveau des tabliers distants d’à peine 15 cm, est suffisante pour
éviter que le nouveau viaduc percute l’ancien. Dans cette approche pessimiste, on
considère que la couche supérieure de marne saine est décomprimée. On suppose
que l’effort se répartit également entre les pieux (ce qui n’est pas vrai) et que la culée
ne subit qu’une translation horizontale. Le coefficient de réaction du sol par unité de
longueur du pieu est établi à partir de l’expression proposée par Ménard.

(6) Rappeler quelles sont les bases de cette formule. Quelle est la signification du
coefficient α ? Quelle valeur convient-il de lui attribuer pour un terrain marneux ?
Calculer la valeur que prend ce coefficient de réaction dans le cas présent.

(7) On considère un pieu soumis au niveau z à un déplacement latéral δ(z) et mobi-


lisant donc à ce niveau une réaction latérale Kf (z).δ(z). En écrivant l’équilibre
horizontal d’une longueur élémentaire dz de pieu, établir l’équation d’équilibre
du pieu. Indiquer la solution générale qu’admet cette équation et préciser la
notion de longueur de transfert. Calculer sa valeur avec Eb = 20 GPa.

(8) Considérant la longueur du pieu rapportée à sa longueur de transfert, caractériser


sa rigidité relative. On fait par ailleurs l’hypothèse que la couche de marnes et
caillasses saines encastre suffisamment le pieu, bloquant les déplacements. En
tolérant une légère approximation comme une variation linéaire de l’effort tran-
chant avec la déformée, proposer une forme simplifiée de l’équation d’équilibre
du pieu.

(9) Calculer le déplacement horizontal de la semelle et estimer les moments de


flexion subis par les pieux à leur encastrement.
2 • Fondations profondes 9

SOLUTION DE L’EXERCICE

Solution 2.1.
(1) Si G désigne le barycentre des tracés des têtes de pieux et xx′ l’axe perpendicu-
laire à celui du pont. La position de G par rapport à l’axe xx′ passant par O, dans
l’axe du pont et la position
P (le bras de levier dg ) des files de pieux par rapport à
G sont : n.xG/O = xi/O
xG/O = 1/10.(2 × 2, 25 + 4, 50 × 1 + 6, 75 × 2 + 9 × 1 + 11, 25 × 2) = 5, 4 m

caillasses saines.

Figure 4 : vue en plan de l’ouvrage


F IGURE 2.2 Vue en plan de l’ouvrage

En remarquant que les xi sont multiples de 2, 25 m, le tableau ?? résume les


différentes positions.

Tableau 2.2 Positions des pieux


Pieux avants Pieux arrières
File - 1 2 3 4 5 6
profondeur xi/O m 0 2,25 4,5 E 6,75 p 9 11,25
(m) (MPa)
d0g=xi/G sommet
= xi/O -dexlaG/O
semellem -5,4 -3,15 -0,9 1,35 3,6 3,6 5,85
-4
-6
-9 base de la couche de sable marnes et caillasses saines 1,60
(2) Le calcul des moments par rapport
base de la première couche aucaillasses
marnes et barycentre pour les quatre chargements
de marnes et caillasses décomprimées
est donné dans le tableau 2.3. La descente de charge est logiquement centrée
base de la deuxième couche
sur l’axe de la pile localisé entre 2 pieux et distant de 1, 35 m du centre de gravité.
-33
de marnes et caillasses
limite d’investigation
10 Géotechnique

Tableau 2.3 Valeurs des efforts et moments

FV M M
FH F
O
F
G
MN MN MN.m MN.m
Descente de charge 35 - 35 x (5,40+1,35) = 236,5 35 x 1,35 = 47,25
Choc d'un bateau - 15 120 120
Somme 35 15 356,5 167,25

(3) Les efforts verticaux sur les files de pieux avant et arrière de la culée sont calculés
par la méthode analytique. La relation donnée est valable dans le cas où les pieux
sont de sections identiques, la semelle de liaison est infiniment rigide et les pieux
sont des poteaux élastiques articulés sous la semelle.
npieux
X
d2gi = 2×(−5, 4)2 +2×(−3, 15)2 +(−0, 9)2 +2×1, 352 +3, 62 +2×5, 852
i=1
npieux
X
d2gi = 164 m2
i=1

Le tableau 2.4 résume les valeurs d’efforts.

Tableau 2.4 Efforts verticaux par file


Pieux avants Pieux arrières
File - 1 2 3 4 5 6

FV i MN 0 2,25 4,5 6,75 9 11,25

(4) Les pieux seront donc fichés dans les marnes et caillasses saines sur 3 m. Cal-
culons le terme de pointe à partir des règles pressiométriques. L’effort de pointe
dans la marne saine est :
Qpu = A.kp .pLM = (π × D 4 /4) × 1, 45 × 1, 25 = 2, 05 MN

Le frottement latéral est calculé en prenant en compte :


• la couche de sable (courbe Q2, pLM = 4, 5 MPa soit fsol = 0, 1 MPa,
αpieu−sol = 1, 4, qs = 0, 14 MPa)
• la couche de marne saine (courbe Q4, pLM = 1, 6 MPa soit fsol = 0, 092 MPa,
αpieu−sol = 1, 5, qs = 0, 138 MPa)
• la couche de marne décomprimée (courbe Q4, pLM = 1, 25 MPa soit
fsol = 0, 088 MPa, αpieu−sol = 1, 5, qs = 0, 132 MPa)
• la couche de marne saine (courbe Q4, pLM = 1, 25 MPa soit fsol = 0, 088 MPa,
αpieu−sol = 1, 5, qs = 0, 138 MPa)
2 • Fondations profondes 11

P
Qsu = P. (qsi .hi ) = 10, 20 MN

9,47
Nous avons pour chacun des deux pieux de la file aval : Qref = 2 = 4, 73 MN.

Qpu + Qsu
La vérification de l’état limite amène : Qref <
1, 4
4, 73 < (2, 05 + 10, 20)/1, 4 = 8, 75, le système de fondation est acceptable.

(5) Qtc = 0, 7.Qsu = 0, 7 × 10, 20 = 7, 14 MN

Qtc
On doit vérifier : Qref <
1, 40
2 < 7, 14, le système de fondation est acceptable.

(6) La formulation du coefficient de réaction proposée par Ménard est dérivée de la


théorie de l’élasticité, des éléments de correction empiriques ayant par ailleurs été
introduits. Ces corrections permettent, d’une part, de différencier deux parties au
sein du massif de sol, une partie étant principalement sollicitée en compression
volumique tandis que la deuxième est principalement sollicitée en cisaillement,
et, d’autre part, de tenir compte du fait que le comportement du sol est non li-
néaire. Le coefficient α introduit un caractère non linéaire du comportement du
sol. Pour un coefficient α différent de l’unité, le coefficient de réaction du sol sur
la structure ne varie plus inversement avec la dimension de la structure, résultat
qui serait obtenu pour un comportement élastique linéaire du sol, mais diminue
moins vite quand la dimension de la structure augmente.
Dans le cas des marnes décomprimées où EM = 10 MPa et pLM = 1, 25 MPa,
α = 1/2.
Dans le cas présent B = 1, 20 m, on trouve pour une sollicitation de courte durée
Kf = 7, 38 MPa.

(7) La variation d’effort tranchant entre le niveau z et le niveau z + dz est égale à la


somme des réactions mobilisées latéralement par le sol :
T (z + dz) − T (z) = −Kf (z).δ(z).dz, la réaction r du sol étant compté négati-
vement car venant s’opposer au déplacement du pieu.

d3 δ d4 δ
Comme T = EI , il vient : EI + = Kf (z).y(z)
dz 3 dz 4
Où E et I désignent respectivement le module d’élasticité et le moment quadra-
tique du pieu.Cette équation admet alors
 comme  solution générale : 
− lz z z z z z
δ(z) = e 0 . A. cos + B. sin + e l0 . C. cos + D. sin
l0 l0 l0 l0
s
4.E.I
Avec la longueur de transfert l0 = 4 = 5, 76 m
Kf
12 Géotechnique

(8) Pour les pieux de la rangée arrière, la longueur du pieu est de 20 m, soit su-
périeure à trois fois la longueur de transfert. Le comportement du pieu dans
les marnes peut donc être considéré comme celui d’un pieu souple ou long. Le
comportement à la base de la couche de marne serait indépendant des conditions
imposées en tête.

Si l’encastrement du pieu dans les marnes saines est complet, on a δ(z) = δ′ (z) = 0
à l’encastrement.
−z
Si z est compté positivement depuis la tête du pieu, le terme e l0 devient proche
−z
de zéro à la base de la couche de marnes ( e l0 = 0, 02 pour z = 20 m).
−z
Si l’on néglige le terme gouverné par e l0 , la déformée du pieu s’écrit, au voisi-
nage du bas de la couche de marne :
z z z
δ(z) = e l0 . C. cos + D. sin
l0 l0
La condition δ(z) = δ′ (z) = 0 à l’encastrement avec la couche de marnes conduit
à C = D = 0. L’équation d’équilibre du pieu, dans la couche de marnes décom-
primées, s’écrit
 donc : 
− z z z
δ(z) = e l0 . A. cos + B. sin
l0 l0
(9) La condition aux limites en tête du pieu est δ′ (z) = 0 : encastrement dans la pile.
 
1 −z z z
On a donc : δ′ (z) = e l0 . (−A + B). cos − (A + B). sin
l0 l0 l0
Cela conduit à A − B = 0

d3 δ
L’effort tranchant s’exprime T = EI. 3 d’où après avoir dérivé trois fois δ(z),
dz
on trouve :  
2 −z z z
δ′′′ (z) = 3 e l0 . (A + B). cos + (−A + B). sin
l0 l0 l0
2
d’où T (z = 0) = EI. l3 .(A + B)
s 0
4.E.Ip
Or A = B et l0 = 4 donc
Kf
T0
A=
Kf .l0
T0
Ce qui permet de calcul δ(z = 0) = = 0, 035 m
Kf .l0
FH 15
Avec T0 = = = 1, 5 MN
npieux 10
2 • Fondations profondes 13

Le moment fléchissant en tête de pieu s’exprime pour sa part à l’aide de la dérivée


seconde d’où on a tiré
A T0 .l0
M0 = M (z = 0) = −EI.2. 2 = = 4, 3 MN.m
l0 2
La contrainte maximale due à ce moment de flexion est, dans la fibre la plus
M.v
sollicitée (v = 0, 6 m) : σ = = 70, 7 MPa. Ce qui est trop élevé par rapport
I
à la contrainte admissible du béton.

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