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ESSENTIELS DE RUM

Bois toute ta passion


et sois le scandale

Ferme tes deux yeux


pour voir avec l’autre œil

Ouvre tes mains


si tu veux être porté.
Assieds toi dans le cercle
****
Sois vide de tout soucis
pense à qui créa la pensée !

Pourquoi rester en prison


La porte est grande ouverte !

Sors du labyrinthe des peurs.


Vis en silence
***
L’enfant suit, sans savoir
le goût du vin ou celui
de l’ivresse.
Tous sur cette planète, à part quelques uns,
sont enfants.
Aucun n’est adulte
sauf ceux, libérés du désir.

***
Si tu n’as pas laissé les jeux d’enfant,
comment être adulte ?
Sans la pureté de l’esprit, si tu es encore
dans l’avidité, l’envie et autres désirs,
tu es comme les enfants jouant au sexe,
Ils luttent, jouent et se touchent,
mais çà n’est pas du sexe
Pareil pour les combats des hommes.
Batailles de polochons ! de pistolets à eau !
sans objet, ni sens, totalement futiles.
***
Tes actions sont non-sens, le sexe, les guerres
que tu
fais.
***
***
Respire …
Des livres et des mots viennent les chimères,
et parfois, des chimères naît l’union.
***
Parti, dedans, dehors,
ni lune, ni terre, ni ciel.

***
Ce vin que nous buvons est notre propre
sang.
Nos corps fermentent dans ces tonneaux.
Nous donnons tout pour un verre de ce vin.
Nous donnons nos âmes pour une gorgée de
vin.
***
Des milliers de vins peuvent
prendre nos âmes.
Ne crois pas que tous les nectars
se ressemblent !
***

Toute chose, tout être


est une outre emplie de merveilles.

Sois connaisseur,
goûte avec délicatesse.

Tout vin peut t’élever


choisis comme un roi, choisis le plus pur.

***

La soif m’attira vers l’eau


et je bus le reflet de la lune.

***
Un, quand j’étais séparé de toi,
ce monde n’existait pas,
ni aucun autre.

Deux, quoi que j’aie cherché,


c’était toujours toi.

Trois, pourquoi ai-je appris à compter jusqu’à


trois ?

***

***
C’est le schéma Maître Esclave
dansant ensembles. Ce n’est pas Etre.

Ni mot ni fait ne peuvent exprimer cela.


***

Parfois, organisation,
calculations tournent à l’absurde.

***

Tard, seul , dans le bateau de ma vie,


ni terre ni lumière alentour,
épais manteau de nuages. J’essaie de rester
juste au ras de la surface, mais déjà je suis
dessous
et je vis dans l’océan.

***

Sois neige fondante,


Lave toi de toi-même.
***

Le corps est un outil pour calculer


l’astronomie de l’esprit.
Regarde dans ce laboratoire astronomique
et deviens océanique.

***

Tu embrasses une bouche merveilleuse, et


une clé tourne le verrou de ta peur.

***

L’ami entre dans mon corps


cherchant le centre, incapable
de le trouver, il sort une lame
et lacère en tous sens.
***

Sais tu ce que je fais ? sais tu que lors d’une ou


une demi respiration je m’appartiens ?
Autant que le stylo sait ce qu’il écrit,
ou que la balle sait où elle va.

***

***

Depuis que j’ai été arraché de ce nid de


roseau,
j’ai poussé ce cri.

Quiconque a été séparé de l’être aimé


comprend ce que je dis.
Quiconque a été arraché de sa source
languit de la retrouver.

En tout rassemblement je suis présent,


me mêlant aux rires et aux peines,

ami de chacun, mais bien peu


entendront les secrets cachés

au milieu des notes. Pas d’oreille pour çà.


Le corps découle de l’esprit,

l’esprit émane du corps : imbrication


non dissimulée. Mais il ne nous est pas donné
de voir l’âme. La flûte de bambou
est feu, non vent. Sois vide, telle la flûte.

***
En moi la soif inassouvie du poisson assoifé
qui cherche
toujours !

***
Ce qui te fait mal te bénit.
L’obscurité est ta lumière.
Tes frontières sont ta quête.

Je pourrais l’expliquer, mais cela briserait


le couvercle de verre de ton cœur,
on ne pourrait le réparer.

***

Est- ce assez de mots,


ou dois-je encore en extraire?
Qui suis-je, ami ?
***

Durant des années, j’ai mené ma propre


existence fuyant le vide.
Puis, un plongeon, un balancement des bras,
et c’est fini.

Libre de ce que j’étais, libre de présence, libre


des dangereux espoirs et peurs, libre des
désirs gros comme des montagnes…

La montagne d’ici et maintenant est un


minuscule bout de brin de paille
qui a sauté
dans le vide.
***

Père et mère sont tes attachements aux


croyances et stupidités
aux désirs et habitudes, conforts.

Ne les écoute pas !


Ils semblent protéger,
en fait ils emprisonnent.

Ils sont tes pires ennemis.


Ils te font craindre
de vivre dans le vide.

***
Quand tu es avec tous, sans moi,
tu es seul.
Quand tu es seul, et avec moi,
tu es avec tous.

Ne sois pas limité par tous !


Sois tous !
Devenant tous, tu es rien.
Vide.

***

La nourriture de l’amant est l’amour du pain,


non le pain. Nul être qui aime vraiment,
aime l’existence.
***

A un Egyptien, le Nil paraît sanglant,


A un Israélite, il paraît clair.
Une avenue pour l’un est un désastre pour
l’autre.

***

Ni Chrétien ni Juif ou Musulman


Ni Hindou Soufi ou Zen. Aucune religion

ou système culturel. Je ne suis ni de l’Est,


ni de l’Ouest, ni issu de l’Océan,

ni sorti de la Terre, ni matière ni éther, ni


composé d’éléments. Je n’existe pas,
ni ne suis une entité dans ce monde ou dans
l’autre, ni ne descend d’Adam et Eve
ni d’aucune légende.

Ma place est sans place, une trace sans trace.


Ni corps ni âme.

J’appartiens à l’être aimé, j’ai vu les deux


mondes comme un, et ce monde, je l’appelle,
et le connais,
premier, dernier, dehors, dedans, seulement
ce souffle qui anime l’humain.

***
Viens à l’orchidée du Printemps.
Lumières, vins, et amants y seront au milieu
des fleurs de grenade.
Si tu ne viens pas, çà ne fait rien.
si tu viens, çà ne fait rien.
***
Quel est celui qui arrivant assoiffé à la source
y voit le reflet de la lune ?

***
Le reste de ce poème est trop confus pour
qu’ils le lisent.

***

Qu’est la forme en présence de la réalité ?


Très faible. La réalité tient le ciel retourné au
dessus de nous tel un bol tournant. Qui
tourne
la roue céleste ? l’Intelligence universelle.

***
Laisse l’amoureux être fou et sans grâce,
distrait.
L’autre, trop sérieux se perdra de soucis.
Laisse l’amoureux
être.

***

Une nuit emplie de paroles qui blessent,


mes pires secrets les plus enfouis. Tout a
à voir avec aimer et ne pas aimer.
La nuit va passer.
Nous avons du travail

***
Laisse toi silencieusement attirer
par la force de ce que tu aimes réellement.

***
Comment purifier l’eau sale? retourne la à la
rivière.
Comment purifier la vie sale ? reviens vers
moi.

***

Pâle la lumière du soleil,


pâle le mur.

L’amour s’en va.


La lumière change.

J’ai besoin de grâce, plus


que je n’aurais cru.

***
Nous devons fuir l’héroïsme et
les descriptions de l’héroïsme.
***

Le mystère ne s’éclaircit pas en répétant la


question,
Pas plus qu’il ne s’achète aux endroits
extravagants.

Tant que ni tes yeux ni tes désirs ne sont mis


en sommeil pour cinquante ans,
tu ne peux penser sortir de la confusion.

***

Celui qui chante les louanges en fait se loue


lui-même en disant implicitement,
« mes yeux sont clairs »
De même, celui qui critique se critique lui-
même, disant implicitement, « je ne peux voir
clair, si enflammés sont mes yeux »

Point de tristesse pour celui qui se prend pour


le soleil, cet autre fils, celui qui pourrit la
fraîcheur.

Point d’envie non plus envers celui qui veut


être
ce monde.

***
Tu ne peux boire tout ce qui tombe ? que cela
ne t’empêche de recevoir les gorgées d’eau de
source.
Si le noyau du mystère ne peut être atteint,
du moins laisse moi toucher l’écorce.
***
Le coq envieux, le paon prétentieux, le
corbeau possessif, le canard pressé,
Tue- les et fais les revivre
autrement, changés et
bons.

***
Une personne vraie est plus calme et mesurée.
Il ou elle ne se soucie pas des interruptions.

***

Il est un secret goût sucré dans le vide de


l’estomac.
Nous sommes des luths, ni plus ni moins.
Si la caisse de résonance est emplie de
matière, alors plus de musique.
Si le cerveau et le ventre sont purifiés par le
feu du jeûne, chaque moment offre
un chant issu
du feu.
Le brouillard s’évapore et une nouvelle
énergie te fait escalader les marches devant
toi.

***
Empli de nourriture et de boisson, une
repoussante statue de métal se tient là où ton
esprit devrait être. Quand tu jeûnes, les
attitudes justes s’assemblent et te guident
telles amies.

***
Tu demandes à l’embryon pourquoi il ou elle
reste coincé dans le noir les yeux clos.
Ecoute la réponse.
Il n’y a pas d’ « autre monde ».
Je ne connais que ce que j’ai expérimenté.
Tu dois halluciner.

***
« de la même façon que tu ne peux
t’approcher,
je ne peux sortir ! »

C’est ainsi que l’énergie animale devient


monstrueuse et ruine la fraîcheur et la beauté
de ta vie.

***
C’est pourquoi tu vois les choses de deux
façons.
Parfois tu regardes une personne et tu vois
un serpent cynique.
Et quelqu’un d’autre y verra un joyeux
amoureux
et vous avez tous les deux raison !

Chacun est moitié moitié,


comme le bœuf noir et blanc.

***

Vas-tu régulièrement voir en toi ?


Ne cherche ni à justifier, ni à répondre
rationnellement.

Laissons nous mourir,


et en mourant, répondre.

***
Sais tu
ce que tu es pour moi ? Durant le jour,
tu es mon énergie pour travailler. La nuit,
tu es mon plus profond sommeil.

***
« Voudrais tu un morceau d’argent
maintenant ?
Ô Seigneur de mon esprit, ou trois pièces
d’argent
au déjeuner demain matin ? »
Le Soufi répondit,
« J’aime la moitié de la pièce qui est déjà dans
ma main depuis hier,
plus que la promesse d’une pièce entière pour
aujourd’hui,
plus que la promesse de cent pièces pour
demain. »
Le Soufi est l’enfant du moment présent.
***
Une main déplace nos cages d’oiseaux ici et
là.
Certaines se rapprochent, d’autres s’écartent,
ne cherche pas à comprendre. Sois conscient
de
qui ou non te déplace

***

Sois ferme, et la force viendra.

***
Je suis en communication. Lis le reste de ce
poème ce soir, dans le noir.

***
Une certaine personne arriva à la porte de
l’ami et frappa.
« Qui est là ? »
« C’est moi »

L’ami répondit, « Va-t-en. Il n’y a pas de place


pour la viande crue à cette table. »

L’individu partit vagabonder un an durant.


Seul le feu de la séparation peut changer
l’hypocrisie et l’égo. La personne revint,
à point,
fit les cent pas devant la maison de l’ami,
puis
doucement, frappa.

« Qui est là ? »
«Toi »

« Entre, mon double, je t’en prie,


Il n’y a pas de place pour deux dans cette
maison.
L’extrémité fourchue du fil ne peut pénétrer le
chat de l’aiguille.
Seule la pointe unie du fil le peut,
non un gros et bestial égo à bagages. »

***

Il semble que tous les Saints hommes aient


des doctrines et pratiques différentes
en réalité, le travail est un.

***
« Celui qui me maintient ici même est celui là
qui te maintient au dehors.
Celui-ci qui ne te laisse pas entrer, est celui là
qui ne me laisse pas sortir. »

***

Soudain, il se penche et murmure quelque


chose
à l’oreille du second roi,
et ce deuxième,
ce second roi devient lui aussi un vagabond.

Ils partirent marcher hors de la ville, main


dans la main. Sans ceinture royale, ni trône.

C’est là le pouvoir de l’amour et cela


continue.
***

Ainsi ils marchèrent à travers la Chine, tels


des
oiseaux picorant quelque grain. Ils parlaient
peu à cause de la dangereuse gravité du
secret qu’ils partageaient.

***

Tout ce que veut le pouvoir en ce monde en


fait
est cette faiblesse.

Alors les rois parlaient à voix basse, avec


précaution. Seul Dieu sait ce qu’ils se dirent.
Ils parlaient des mots impossibles. Langage
des
oiseaux. Mais quelques uns les imitèrent,
apprirent quelques cris d’oiseaux et devinrent
prestigieux.

***

Tu es toute image, et pourtant


J’ai le mal de toi.

***

Qui voit dedans depuis dehors ?


Qui trouve des centaines de mystères,
même quand les esprits sont dérangés ?

Regarde au travers de ses yeux ce qu’il voit.


Mais alors, qui regarde avec ses yeux ?
***

Touche ma peau, que je puisse être moi.

***
La plupart des gens se protègent du feu
pourtant finissent en lui.

***

Ecoute les présences dans les poèmes,


Laisse les t’emmener où elles veulent.

Suis ces allusions secrètes


et ne quitte jamais la demeure.

***
Soumets toi à une pratique quotidienne.
Ta loyauté envers elle est un
anneau à la porte.
Continue de frapper à la porte et la joie, à
l’intérieur enfin ouvrira une fenêtre
et regardera au dehors qui est là.

***
Reviens, mon ami ! la forme de notre amour
n’est pas une forme.

Rien ne peut mieux m’aider que cette beauté.


C’était l’aube, je me souviens

lorsque mon âme entendit quelque chose


de ton âme. J’ai bu l’eau

de ta source et j’ai senti


le courant m’emporter.
***
Les conseils n’aident pas les amants !
Ils ne sont pas ce courant de montagne
sur lequel tu peux bâtir un barrage.

Un intellectuel ne sait pas


ce que l’ivrogne ressent !

N’essaie pas d’imaginer


ce que ceux éperdus d’amour
vont faire !

***

Je t’ai vu et devins vide.


Ce vide, plus beau que l’existence,
occulte l’existence, pourtant quand il est là ,
l’existence brille et se décuple !
***

***

Rendre grâce, c’est vénérer


la voie de l’abandon
au vide.

***

Nous entendons rarement la musique


intérieure,
pourtant tous nous dansons à son rythme,

***
Quand je suis avec toi, nous veillons toute la
nuit. Quand tu n’es pas là, je ne peux me
coucher.

***

Finalement les amants ne se rencontrent nulle


part.
Ils sont l’un en l’autre, ensembles.

***

Nous sommes tout à la fois le miroir et le


visage dans le miroir.
Nous prenons le goût de cette minute
d’éternité.
Nous sommes la peine et ce qui guérit de la
peine.
Nous sommes l’eau fraîche et douce et la jarre
qui la verse.
***

Je veux te tenir serré, comme un luth,


ainsi nous pouvons pleurer en nous aimant.

***

L’amour disparaît dans le ciel. Le mental,


pour apprendre ce que les hommes ont fait et
ont essayé de faire.
Les mystères n’ont pas à être dévoilés. L’œil
devient aveugle
s’il veut seulement voir pourquoi.

***
S’il est quelque gentillesse en l’ivrogne,
elle se verra dans son ivresse.
Mais si en lui sont cachées colère et
arrogance
celles- là se dévoileront,

et comme ainsi sont la plupart des gens,


le vin est interdit à tous.

***

Au jour de la Résurrection, ton corps


témoigne
contre toi.
Tes mains disent, « J’ai volé de l’argent. »
Tes lèvres, « J’ai dit des insanités. »
Tes pieds, « Je suis allé où je n’aurais pas dû. »
Ton sexe, « Moi aussi. »
***

Cet endroit est un rêve.


Seul le dormeur le voit réel.

Ainsi lorsque la mort survient telle l’aurore,


tu t’éveilles en riant
à ce que tu pensais être ta souffrance.

***
Nous avons commencé minéraux,
avons évolué végétaux, puis animaux,
et sommes ensuite devenus humains,
et toujours nous avons oublié nos états
antérieurs,
sauf au début du printemps, lorsque
indistinctement
nous nous sentons à nouveau jeune pousse.
***
Notre âme incarnée veut être rassurée.
Le père rigoureux veut la spirituelle clarté.

Il gronde, mais finalement


te mène à l’ouverture.

Prie pour un instructeur ferme


qui t’écoute, agit et reste avec toi.

***
Dans ta lumière, j’apprends comment aimer.
Dans ta beauté, comment écrire des poèmes.
Tu danses en ma poitrine,
où personne ne te voit,

mais parfois je te vois,


et cette vision devient cet art.
***

Quand l’océan déferle,


laisse-moi faire plus que l’écouter.
Laisse la vague inonder ma poitrine !

***

Je suis empli de toi.


Peau, sang, os, cerveau, âme.
Nulle espace pour doute ou confiance.
Rien dans cette existence, que cette existence.

***
Donne aux plus beaux les miroirs,
et laisse les tomber amoureux d’eux-mêmes.

Ainsi ils polissent leur âme


et enflamment les mémoires des autres

***

Rien n’est pire que se contenter de


ce que l’on est.
Plus que tout, l’auto complaisance
est obstacle à l’adresse.

***

Tu as vu le troupeau de chèvres
descendre vers la rivière.
La chèvre boiteuse et rêveuse
traîne à l’arrière
Les autres s’en soucient,
mais à présent elles en rient,

parce que, regarde, au retour,


c’est cette chèvre –là qui mène !

Il existe différents types de savoirs.


Celui de la chèvre boiteuse en est un,
qui ramène aux racines de la présence.

Prends la leçon de la chèvre boiteuse,


et mène le troupeau à la maison.
***

Ton intelligence est toujours avec toi,


supervisant ton corps, même si
tu n’en as pas conscience.

Si tu agis à l’encontre de ta santé,


à la fin ton intelligence va gronder.

***

Le mouvement de ton doigt


n’est pas séparé de ton doigt.

***
Donne ta faiblesse
à celui qui aide.

***

Cà n’est pas moi qui suis glorifié lors des


rituels.
ce sont les prêtres ! Je n’entends pas les mots
qu’ils prononcent. Je regarde en dedans,
l’humilité.

***

Si l’être aimé est partout,


l’amant est un voile,
mais lorsque Vivre, en soi, devient
l’Ami, l’amant disparaît.

***
Une histoire est comme l’eau
que tu chauffes pour ton bain.

Elle prend les messages entre le feu


et ta peau. Elle les unit,
et te nettoie !

***

Il est deux sortes de gens sur le chemin


Ceux qui viennent
contre leur gré, les gens aveuglément
religieux,
et
ceux
qui obéissent à l’amour. Les premiers ont des
arrières pensées.
Ils veulent la sage femme près d’eux car elle
leur donne
le lait.

Les autres aiment la beauté de la nurse.

Les premiers mémorisent les textes éprouvés


conformes,
et les répètent. Les autres se dissolvent
dans tout ce qui les mène à Dieu.

Les deux sont tirés de la source.


mus par la guidance supérieure
et aimés du bien aimé

***
Amis parfois sont ennemis,
et ennemis parfois sont amis.

***

Il y a deux sortes d’intelligences : l’une,


acquise,
dans l’enfance, à l’école, les faits mémorisés,
et
les concepts
tirés des livres, ce que dit le professeur,
collecte des informations des sciences
traditionnelles
comme des sciences modernes.

Avec cette intelligence, tu t’élèves dans le


monde,
tu te place devant ou derrière les autres,
en fonction de ta compétence à garder
l’information.
Tu navigues avec cette intelligence, ici et là,
dans divers domaines de connaissances,
toujours acquérant
plus de points sur des tablettes rassurantes.
Il y a une autre sorte de tablette, une qui est
déjà complète, formée et préservée
à l’intérieur de toi
Une source débordant de tout.
Une fraîcheur
au centre de ta poitrine.
Cette autre intelligence
ne jaunit ni ne stagne. Elle est fluide,
et ne vient pas des conduits de
plomberie- apprentissage exterieurs.

Cette seconde connaissance


est une fontaine
issue de toi, sortant de toi.
***

***

A grande vitesse ils se joignirent.


Lorsque les corps s’accouplent
les esprits aussi s’unissent.

***

Les théologiens marmonnent et sermonnent


nécessité et libre arbitre
pendant qu’amant et aimé
s’entremêlent l’un l’autre

***
L’un ayant ouï de l’amour extase
sans en connaître le goût, interrompt le
banquet.

***

Comme tu fais l’amour,


Ainsi sera Dieu avec toi.

***

Dis lui, un arc qui s’abandonne est plus


précieux
que cent empires, il est en soi un royaume.

***
Tu pourrais avancer sur un chemin sans aile,
être
nourri sans manger, être roi sans trône.

Sans plus être asservi à la chance, tu serais


la chance elle-même.

si tu voulais te réveiller, laisser les marchands


à
leurs commerces, et comprendre que ta
propre essence est ta richesse.

***

Joue tout pour l’amour


si tu es un réel être humain.

Si non, alors
quitte ce rassemblement.
***

***

Mohammed a dit
« L’amour pour son pays
fait partie de la foi. »
Mais ne le prends pas au pied de la lettre !
Ton vrai « pays » est celui où tu vas,
non celui où tu es.
Comprends bien cette parole.

***
Ne regrette pas ce qui s’est passé. C’est passé,
laisse passer, n’essaie même pas de
le rappeler !
***

Evidemment à la fin, le filet est refermé sur


lui,
et lui allongé dans le terrible « lit poêle à
frire » pense
« si je sors de là, jamais plus je ne vivrai dans
les
limites d’un lac. La prochaine fois, l’océan !
Je ferais de l’infini ma maison. »

En moi, une centaine d’êtres placent leurs


doigts sur les lèvres et disent :
« çà suffit maintenant. SHHhhhhhh »
Le silence est un océan.
Les rivières sont des discours.

***
Durant toute notre vie,
nous avons regardé le visage des autres,
et encore aujourd’hui.

Comment gardons nous notre secret


d’amour?
Nous parlons de sourcil à sourcil
et écoutons avec nos yeux.

***

Je chercherai l’Ami avec toute ma passion et


toute mon énergie, jusqu’à ce que je
comprenne
que je n’ai plus à chercher.

***
Mais savoir dépend du temps passé
à regarder !

***

***

Tu as peur de perdre quelque position élevée.


Tu crois y gagner quelque chose,
mais cela vient d’ailleurs.
L’existence apporte cette amusante farce,
te fait
espérer en une source, et te satisfait
en une autre,
elle te laisse sidéré, dérouté,
n’ayant plus qu’à donner ta confiance à
l’invisible expansion.
***

Ceux qui héritent de richesses


ne connaissent pas le travail pour l’obtenir.

***

Les rossignols sont mis en cages


car leurs chants sont plaisants.
A – t- on jamais vu un corbeau en cage ?

***

Quand la lumière revient à la source,


elle ne prend rien de ce qu’elle a
illuminé.
***
Le vin que Dieu aime,
c’est l’honnêteté humaine.

***

« Dalquak, dis ce que c’est ! »

« J’étais loin de la cour lorsque j’ai entendu


que tu avais besoin d’un coursier, quelqu’un
qui puisse aller à Sarmacand et revenir en
cinq jours. »

« Oui ! »
« Je me suis précipité pour venir te dire
que je ne pourrai être ce coursier. »
« Quoi ? »
« Je n’ai pas l’endurance, ni l’agilité.
n’attends pas de moi que je sois celui-là »
***

Avec les gens décevants, couvre la jarre et


protège là.
Mais reste calme avec ceux ui sont dans
la dualité.
Parle doucement et raisonnablement.
La patience polit et purifie.

***

Le serpent est ton animal- âme. Chauffé par


ton
Energie- Vouloir et son air brûlant, dressé par
l’appât du pouvoir et des richesses,
il ne fera que de monstrueux dégâts.
Laisse le dans les montagnes enneigées.
N’espère pas l’opposer au calme
ou à la douceur des souhaits.
***

Je suis une vache, ou les chardons aimés des


chameaux. Ceux qui m’insultent ne font que
polir mon miroir.

***

Apprends d’Ali comment


combattre sans ton ego.

Le Lion de Dieu ne fit rien


qui ne vint
de son centre profond.

Une fois, lors d’une bataille nocturne, il avait


rapidement sorti son épée et prit
l’avantage,
L’homme vaincu au sol cracha au visage
d’Ali.
Ali abaissa son épée, se relaxa et aida
l’homme à ses pieds.

« Pourquoi m’as-tu épargné ?


Comment l’éclair est il sorti du nuage ? Parle
mon Prince, afin que mon âme
s’éveille en moi
telle une graine. »
Ali était calme et enfin répondit,
« Je suis le Lion de Dieu, non le Lion de la
passion.
Le Soleil est mon Seigneur. Je n’ai aucun désir
sauf pour mon Seigneur.
Lorsque je sens le souffle d’une réaction
individuelle
je le laisse passer.
Il en est de nombreux, souffles de colère,
souffles d’envie, souffles d’avidité. Ils
brassent du déchet autour de nous, mais la
solide montagne de notre vraie nature reste
où elle a toujours été.

Il n’y a rien d’autre que les


divines qualité.
Viens voir l’ouverture en moi.

Ton impudence fut meilleure que mille


révérences car en ce moment
tu es moi et je suis toi.

Je te donne ce cœur, ouvert comme cadeau de


Dieu :
Le poison de ton crachat et devenu
le miel de notre amitié. »
***
Amour terrestre, Amour spirituel, tout amour
est
de là bas et quoi que j’essaie de dire pour
expliquer
l’amour est embarassant !
Parfois des commentaires éclairent,
mais avec l’amour, le silence est CLAIR.
Un stylo écrivait écrivait écrivait, mais
lorsqu’il essaya d’écrire l’amour, il se cassa.
Si tu veux explorer l’amour, prends ton
mental, dépose le dans la boue.
Il est inutile.

***

Tout amour basé sur la beauté physique


n’est pas amour.
***

S’il l’on n’est point reconnaissant à cela, alors


on reçoit en retour ce que l’on ressent.
La forme est le miroir de ma colère, de mon
avidité, de ma peur.
Fais la paix avec l’univers, trouve la joie en
lui.

***

Ton intellect est fragmenté en mille paillettes


d’or éparpillées sur de multiples matières.
Tu dois les rassembler afin que la marque
Divine
puisse être imprimée en toi.

***
« De l’eau ! de l’eau ! là-bas ! là-bas ! »
C’est ce « là-bas » qui maintient endormi.
Dans le futur, dans la distance, tout n’est
qu’illusion.
Goûte l’ ici et maintenant de Dieu.

Cette soif présente est ta réelle intelligence.


Pas cette éclaircie de miséricorde qui va et
vient.
Les discours meurent et finissent dans la
tombe.

Cette joie contemplative, non.


La connaissance scolaire est vertige d’une
popularité fatiguée.

Ecoute, c’est mieux.


***
Ce qui s’en va, revient.
Nous ne nous sommes jamais quittés.

***

En compagnie tu escalades plus vite.

Tu peux être heureux seul sur la route,


mais avec d’autres tu vas plus loin, plus vite.

***

Restez ensembles, amis,


Ne vous dispersez pas,
ne vous endormez pas.
Votre amitié est faite
de cet éveil.
***

La plupart de nos pensées vont vers le passé


ou le futur.
Avant de creuser la mine, ils pensent aux
pièces d’or. Avant les vendanges, ils pensent à
l’ivresse.

En Juillet, ils pensent à Décembre.

***

***
Le Prophète Mohammed a dit,
« Il n’est de meilleur compagnon sur ce
chemin que ce que tu fais. Tes actions sont tes
meilleures amies.
Ou si tu es cruel et égoïste, elles seront un
serpent empoisonné qui t’emmène au
tombeau. »

Mais dis moi, peux-tu faire


un bon travail sans professeur ?
Peux-tu seulement savoir ce qu’il est sans la
présence d’un Maître ?
Regarde comme la moindre activité de la vie
demande quelque instruction.
En premier vient la connaissance.
Ensuite faire le travail. Et bien plus tard,
peut être après ta mort, quelque chose
grandit, de ce que tu as semé.
Cherche aide et guidance
dans tout art que tu apprends. Cherche
un professeur
généreux, un qui s’est imbibé de la tradition
qu’il vit.

***
Ne nourris pas les deux aspects de toi- même
de façon égale.
L’esprit et le corps portent différentes charges
et demandent différentes attentions.
Trop souvent nous jetons des bâts chargés sur
Jésus, et laissons
l’âne courir en liberté dans le pré.

Ne donne pas à faire au corps,


ce que l’esprit réussit mieux, et ne charge pas
l’esprit d’une charge
que le corps pourrait porter.
***

Regarde comme la caravane de la civilisation


s’est faite piéger.
Partout des fous sont aux commandes.
Ne reste pas solitaire comme Jésus.
Sois dans les assemblées,
prends-les en charge.
***

Une des qualités de Dieu est la délibération.


Jette un bout de quelque chose à un chien.
Il va le renifler pour décider s’il le veut.

Sois aussi prudent.


Renifle avec ton nez de sagesse.
Sois clair, et ensuite, décide.
***
Nous sommes l’océan de la nuit
emplis d’étincelles de lumières. Nous sommes
l’espace entre le poisson et la lune,
pendant que nous sommes assis là,
ensembles.

***

Qu’est ce qui a le plus de valeur ?


Une foule de milliers, ou ta réelle solitude ?
La liberté, ou le pouvoir sur une nation
entière ?

Un petit moment de solitude dans ta chambre


se révèlera plus précieux que tout ce qui
pourrait t’être donné.
***

Ce que nous avons maintenant n’est


pas imagination.

Ce n’est ni
peine ni joie.

Ni jugement,
ni élévation,
ni tristesse.

Cela va,
et vient.

Mais la présence,
elle, reste.
***

***

Cela,
ce que nous sommes maintenant,
a créé notre corps cellule après cellule
comme des abeilles construisant une ruche.

Le corps humain et l’univers sont venus de


cela,
non l’inverse.
***

Je marche dans un pâturage immense,


Mon lait nourrit des milliers d’êtres.

Chacun fait cela à sa façon


sachant que les décisions conscientes
et la mémoire personnelle
sont bien trop étroites pour vivre,
Chaque être humain vole la nuit
dans un nulle part d’amour, ou s’absorbe
dans
le travail durant le jour.

***
Un mouvement secret en nous
fait tourner l’univers.
La tête inconsciente des pieds,
les pieds inconscients de la tête.
Aucun ne se soucie.
Cà continue de tourner.

***

Marche vers le puits.


Tourne comme la terre et la lune tournent,
entourant ce qu’elles aiment.
Tout ce qui tourne vient du centre.

***
Il n’est pas de plus haut amour que l’amour
sans objet, pas de travail plus satisfaisant que
le travail sans propos.

Si tu pouvais abandonner ruse et intelligence,


çà serait la ruse la plus intelligente !

***

La vraie valeur vient avec la folie.


Le fou en bas, le scientifique en haut.

Qui que ce soit qui trouve l’amour


au-delà de la peine et la douleur

se dissout dans le vide


avec mille nouveaux costumes
***
Danse quand tu es ouvert.

Danse quand tu as déchiré les liens.

Danse au milieu du combat.

Danse dans ton sang.

Danse quand tu es parfaitement libre.

*** fin ..... sans fin ...................

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