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PARLONS LUXEMBOURGEOIS

Langue et culture linguistique d'un


petit pays
au cœur de l'Europe
Parlons...
Collection dirigée par Michel Malherbe

Déjà parus

Parlons ossète, Lora Alys-Djanaïéva, 2004.


Parlons letton, Justyna et Daniel PETIT, 2004.
Parlons cebuano, Marina POTTIER-QUIROLGICO, 2004.
Parlons môn, Emmanuel GUILLON, 2003.
Parlons chichewa,Pasca1 KISHINDO, Allan LIPENGA, 2003.
Parlons lingala, Edouard ETSIO, 2003.
Parlons singhalais, Jiinadasa LIY ANARA TAB, 2003.
Parlons Pure pecha, Claudine CHAMOREAU, 2003.
Parlons Mandinka, Man Lafi DRAMÉ, 2003
Parlons Capverdien, Nicolas QUINT, 2003
Parlons navajo, Marie-Claude FEL TES-STRIGLER 2002.
Parlons sénoufo, Jacques RONGIER 2002.
Parlons russe (deuxième édition, revue, corrigée et augmentée),
Michel CHICOUENE et Serguei SAKHNO, 2002.
Parlons turc, Dominique HALBOUT et Günen GÜZEY, 2002.
Parlons schwytzertütsch, Dominique STICH, 2002.
Parlons turkmène, Philippe-Schemerka BLACHER, 2002.
Parlons avikam, Jacques RONGIERS, 2002.
Parlons norvégien, Clémence GUILLOT et Sven STOREL V,
2002.
Parlons karakalpak, Saodat DONIYOROV A, 2002.
Parlons poular, Anne LEROY et Alpha Oumar Kona BALDE,
2002.
Parlons arabe tunisien, M. QUITOUT, 2002.
Parlons polonais, K. SIATKOWSKA-CALLEBAT, 2002.
Parlons espéranto (deuxième édition, revue et corrigée), J.
JOGUIN, 2002.
Parlons bambara, 1. MAIGA, 2001.
Parlons arabe marocain, M.QUITOUT, 2001.
Parlons bamoun, E. MATATEYOU, 2001.
Parlons live, F. de SIVERS, 2001.
Parlons yipunu, MABIK-ma-KOMBIL, 2001.
Parlons ouzbek, S. DONIYOROVA, 2001.
Parlons fan, D. FADAIRO, 2001.
Parlons catalan, Jacques ALLIÈRES, 2000.
(Ç)L'Harmattan, 2004
ISBN: 2-7475-6289-1
EAN : 9782747562898
FRANÇOIS SCHANEN

PARLONS LUXEMBOURGEOIS

Langue et culture linguistique d'un


petit pays
au cœur de l'Europe

L'Harmattan L'Harmattan Hongrie L' Harmattan ltalia


5-7, rue de l'École-Polytechnique Hargita u. 3 Via Degli Artisti 15
75005 Paris 1026 Budapest 10124 Torino
FRANCE HONGRIE ITALIE
«Les petits pays sont plus prêts que d'autres à accepter le
mélange de cultures auquel tend la société moderne. Rien
de plus frappant, à cet égard, que l'attitude du Luxembourg
dans le domaine linguistique. Alors que des pays plus
puissants ont parfois du mal à se résigner au
plurilinguisme, les Luxembourgeois trouvent naturel de
parler, outre leur langue maternelle, deux ou trois langues
internationales.» (Javier Perez de Cuellar, secrétaire
général de l'ONU, 1989.)

«Ech gleewe weider drunn [...], datt d'Lëtzebuerger Sprooch an


20 oder 30 Joer mat grousser Wahrscheinlechkeet deen eenzegen
nationalen Zesummenhang waert duerstellen. Haut ass
d'Lëtzebuerger Sprooch eng vun eise Charakteristiken, grad wéi de
wirtschaftlechen a soziale Wuelstand.» (J.C. Juncker, Premier
Ministre du Grand-Duché, 28/03/2002)

"Je persiste à croire [...] que le luxembourgeois, d'ici 20 à 30


ans, sera très probablement le seul lien national.
Aujourd'hui, le luxembourgeois fait partie de nos traits
distinctifs, tout comme le bien-être économique et social."

«Ech géif mir wënschen - ech soen dat net, well et keen anere
Choix gëtt, ech soen dat, well et d'Sprooch vum Land ass - datt all
déi Leit, déi op Lëtzebuerg liewe kommen an all déi, déi heihinner
schaffe kommen, d'Lëtzebuerger Sprooch esou beherrschen, datt se
sech an der Gesellschaft an am Beruffkënne verstannegen.» (J.C.
Juncker, Premier Ministre du Grand-Duché, 28/03/2002)

"Je souhaiterais - je ne dis pas cela parce qu'il n'y aurait


pas d'autre choix, je le dis parce que c'est la langue du pays
- que tous ceux qui viennent vivre au Luxembourg et que
tous ceux qui viennent travailler au Luxembourg,
maîtrisent le luxembourgeois de façon à pouvoir se
comprendre en société et dans la vie professionnelle."
AVANT-PROPOS
Le but de la collection, dans laquelle paraît ce livre, est de
présenter une langue, pour moi donc celle de mon pays
d'origine: le Grand-Duché de Luxembourg. Cette langue n'est
juridiquement nationale que depuis la loi du 24 février 1984.
Elle a un statut tout à fait particulier parmi les langues des
pays de la Communauté Européenne, puisqu'elle coexiste au
Grand-Duché avec l'allemand et le français, langue de la
législation, et qu'elle n'est qu'une des trois langues qui sont
employées en matière administrative et judiciaire, à savoir le
français, l'allemand et le luxembourgeois.
Dans ce livre, je regrouperai d'abord des informations
permettant de comprendre le contexte de ce Lëtzebuergesch
que l'on considère habituellement comme une langue
patchwork, comme un dialecte bâtard culturellement mixte,
mais qui est somme toute (et c'est ce qu'il s'agit de montrer)
une langue non moins cohérente qu'une autre, et même
relativement homogène, si l'on s'en tient à ses articulations
proprement linguistiques. Les deux premiers chapitres
présenteront quelques balises historiques, réflexions et faits,
et un troisième comprendra de brefs survols d'ordre
administratif, économique et démographique: ils permettront
au lecteur de se faire une image rapide du pays où se pratique
le Lëtzebuergesch. Le but du livre n'est cependant pas de
présenter en détail le Lannchen, petit pays, avec son destin
européen mouvementé passé et à venir. Ne figurent dans le
"guide" (la bibliographie comporte d'autres indications pour
qui veut approfondir) que des données qui éclairent
directement ou indirectement la situation linguistique du
Luxembourg.
Celle-ci fait l'objet du quatrième chapitre. Elle est loin
d'être simple, surtout si l'on chausse les lunettes de la
sociolinguistique, jumelée à la politique des langues, pour
laquelle les habitants du Grand-Duché ont un goût très

5
prononcé. Dans ce portrait sommaire de la situation et de la
culture linguistiques du pays, la difficulté est d'éviter les
mythes et le fard, les illusions et les déformations dont la
mémoire collective s'est chargée au Grand-Duché, tant les
impressions laissées par l'histoire de certaines rides ou
cicatrices de la peau ont tendance à remplacer l'observation
des faits et la rigueur de la science. Les habitants du
Luxembourg, qu'ils soient Luxembourgeois ou non,
luxembourgophones ou non, excuseront d'avance le caractère
succinct de ces préliminaires.
La partie introductive avec ses quatre chapitres est suivie
du sujet proprement dit du livre: la langue luxembourgeoise.
Celle-ci est traitée en trois volets: une partie grammaticale,
une partie plus civilisationnelle consacrée à la culture
linguistique dans la vie quotidienne et la conversation
courante, un lexique bilingue luxembourgeois-français plus
développé que la partie français-luxembourgeois.
Pour la grammaire, j'utilise les résultats de recherches,
rassemblés d'abord dans ma thèse d'Etat de 1980 sur la
Syntaxe du luxembourgeois de Schengen, et enrichis depuis
par d'autres études publiées ou non, dont on a les références
dans la bibliographie en fin d'ouvrage. La structure générale
de cette grammaire reste volontairement traditionnelle, bien
que la typologie des classes de mots y soit englobée dans une
présentation plus synthétique axée sur les groupes
syntaxiques. La morphologie et la syntaxe n'y sont pas
traitées dans des parties séparées, mais dans des sections qui
regroupent ce qui va ensemble et envisagent tour à tour pour
l'unité concernée l'aspect lexical, le visage morphologique et
la construction syntaxique. Cette partie grammaticale du livre
est originale et nouvelle, car les structures du Lëtzebuergesch
dit commun y sont présentées dans leur fonctionnement
synchronique actuel, plutôt que dans leurs diversités
dialectales et dans leurs évolutions régionales.

6
Pour le lexique bilingue, il est lui aussi nouveau. En effet,
fabriqué à partir des listes de mots que je me suis constituées
manuellement depuis plus de trente ans et intégrés à Luxdico,
il a profité aussi du vaste corpus que Jérôme Lulling, docteur
ès lettres de l'université de Montpellier, a rassemblé pour sa
thèse sur La créativité lexicale dans le luxembourgeois et
pour l'élaboration du correcteur d'orthographe informatique
réalisé dans le cadre des projets CORTINA. Qu'il soit ici
remercié pour son amicale et précieuse collaboration.
Avec sa grammaire, son lexique bilingue et ses textes
civilisationnels du Grand-Duché de Luxembourg, ce livre,
sans être une méthode progressive d'enseignement de la
langue, comblera une lacune. Il aura atteint son but, s'il
répond dans l'une ou l'autre de ses parties à la curiosité du
lecteur, qu'il soit étranger, fTontalier, habitant du Grand-
Duché, luxembourgophone ou non, résident de longue date,
immigré récent ou fonctionnaire de la Communauté
Européenne. Il aura atteint son but, s'il parvient à montrer à
l'amateur éclairé le fonctionnement concret, "en actes" et "en
situation", de ce Lëtzebuergesch si mal connu, langue
décrétée nationale dans un petit pays en réalité multinational
et multilingue, qui fait partie des membres fondateurs de
l'ONU, de l'OTAN et de l'UE, et dont l'influence dépasse de
loin son modeste territoire et le poids réel de sa démographie
. l
et de son economle.
'

François Schanen, professeur émérite


de l'Université de Montpellier (France)

I
Je remercie avant tout M. Michel Malherbe et Mme Germaine
Goetzinger, directrice du Centre National de Littérature de Mersch,
sans lesquels ce livre n'aurait pas pris place dans la collection
"Parlons". Ma reconnaissance va aussi à Jérôme Lulling, docteur-
ès-lettres, et au Professeur Joseph Reisdoerfer pour la relecture du
manuscrit.

7
Tft'rit'Oins pasRsà la Frmlœ.
(traité aes ~es 1599)
TmttDins passés i la Pmsse
(e~ _ \iïemIe1815)
_ .. Tmitoins

r--1
L...--.J
passés il la Belgique
(tnûté tie Londres
Adn?lGnm.4-Dnché
.
1838)

8
INTRODUCTION:
UN PETIT PAYS AU CŒUR DE
L'EUROPE OCCIDENTALE

I. L'IDSTOIRE D'UNE CHAUSSURE...

Quand j'étais petit, on me disait souvent que mon pays


avait la forme d'une bottine, la pointe tournée vers le Nord,
qu'il ne pouvait donc pas perdre. Était-ce pour cela qu'il me
paraissait, à mes yeux d'enfant et d'adolescent, si stable et si
raisonnable, sans histoire en somme, si ce n'est les histoires
que lui faisaient depuis près de mille ans les autres?
L'Europe sortait à peine de la Seconde Guerre mondiale.
Moins que d'autres, même s'il fut intégré à l'Allemagne de
Hitler et martyrisé (2% de sa population y a laissé sa vie), le
Lannchen n'avait souffert vraiment de la misère. Libéré par les
Américains (1944), signataire de la Charte des Nations Unies
(1945), la semelle appuyée à l'Ouest contre la Belgique et les
Pays-Bas dans l'union économique du Benelux (1944), le talon
renforcé au Sud par une France, où Robert Schumann, le
luxembourgophone, lance en 1950 l'appel de la future Union
Européenne, le Luxembourg avec sa capitale du même nom
devient siège provisoire de la première Communauté
européenne du charbon et de l'acier (1952). Il développe
depuis 1839 une indépendance fragile et depuis la fin du
19ème siècle une sidérurgie puissante, dont la production
atteint des performances historiques en 1974, au moment
même où déjà se profile la crise qu'une "tripartite", réunissant
les pouvoirs publics, le patronat et les syndicats représentatifs,
résout dès le début des années 80 avant les autres, en recourant
à l'impôt de solidarité nationale et en laissant le Grand-Duché
se muer (depuis les années 60) en place fmancière de renom.
Le Luxembourg, aujourd'hui, est le siège d'Acelor, le premier
producteur d'acier du monde. Le Luxembourg, sur la scène

9
internationale, est un carrefour indubitable de l'Europe. Le
Luxembourg, petite bottine, devenue botte de sept lieues
européenne, est un symbole de réussite économique et
politique, un haut lieu bancaire connu de quiconque suit depuis
1945 l'actualité de l'Europe occidentale.

***

Moins connue est l'Histoire plus ancienne du Luxembourg,


dont on trouve dans le chapitre II un rapide balisage. Y
émergent quelques noms-clés: l'oppidum trévire du Titelberg
(80-10 avant notre ère), où s'installent les Romains; Trèves,
l'Augusta Treverorum, future ville impériale dont le
promontoire rocheux du Bock (bouc?), fortifié par l'armée
romaine, constitue aux 3ème et 4ème siècles un arrière-pays;
Echternach, domaine que l'abbesse Irmine donne à Willibrord,
missionnaire anglo-saxon - et frison -, qui y organise le
monastère du même nom (697/698); le comte Sigefroid qui,
vers 963, acquiert le Bockjiels (rocher du Bock) et y construit
le fortin de Lucilinburhuc, futur Lützenburg, puis Luxemburg;
la première maison des comtes de Luxembourg, relayée par
Henri l'Aveugle, qui unit le comté de Luxembourg à ceux de
Namur, Laroche et Durbuy (1136-1196); Ermesinde, la
comtesse, qui apporte en dot le marquisat d'Arlon (1214),
accorde à la ville de Luxembourg ses premières lettres de
franchises (1214) et fonde l'abbaye de Clairefontaine (1247);
puis les grands de la maison de Luxembourg, dont la tradition
historique du Grand-Duché est si fière.

«La Maison de Luxembourg fut appelée à de hautes destinées,


puisqu'elle donna à la fm du Moyen Âge quatre empereurs à
l'Allemagne, quatre rois à la Bohême et un roi à la Hongrie. Les
noms de Henri VII, Jean l'Aveugle, héros national, Wenceslas,
Charles IV, Sigismond rappellent en effet cette grande époque
de son histoire, qui prit fm dès le 15ème siècle.»

10
Voilà ce qu'écrit l'auteur de Luxembourg paysages du grand-
duché en 1970, page 7. Et de fait, ces "Luxembourg", célèbres
empereurs, rois et princes électeurs, phares de la "maison",
étendent leur pouvoir vers l'Est. Le 1er volet du sommaire
chronologique au chapitre II retrace leur destinée factuelle
qui - cela n'échappera à personne - se joue loin du pays du
Luxembourg, en Italie pour Henri VII, à la cour du Brabant
pour Wenceslas, à Prague pour Charles IV, en Hongrie pour
Sigismond. Cela ne veut pas dire qu'il faille détruire la
légende des grands "Luxembourg", et surtout pas celle de
Jean dit l'Aveugle mort à la bataille de Crécy (1346). Mais on
peut légitimement s'interroger sur la dénomination de grands
"Luxembourgeois", qu'on leur donne parfois et qu'il faut
démythifier. Henri VII, avant son expédition italienne et Jean
de Luxembourg, époux d'Élisabeth de Bohême, menèrent
certes une politique active dans leur pays d'origine, mais leurs
successeurs, eux, y furent quasiment absents, tant les intérêts
de la maison de Luxembourg étaient alors ailleurs que dans
leur modeste comté, puis duché d'origine.

***

Une seconde époque de l'histoire du Luxembourg, dont le


2ème volet chronologique du chapitre II retrace les étapes, est,
elle aussi, frappée au coin d'un mythe: celui des dominations
étrangères. À la suite du passage cité du livre de 1970, qui
évoque la première période, on peut lire ce qui suit:

« C'est alors que commença pour le Luxembourg une longue


période de dominations étrangères qui ne devait se terminer
qu'au 19ème siècle. En effet, la forteresse de Luxembourg, le
"Gibraltar du Nord", devint l'enjeu incessant de luttes sanglantes
que se livrèrent pour sa possession Bourguignons, Espagnols,
Français, Autrichiens et Prussiens. Elle fut assiégée et ravagée
plus de vingt fois au cours de quatre siècles.»

11
L'historiographie et la mémoire collective du Grand-Duché
aiment s'entendre raconter une histoire d'indépendance (cf G.
Trausch,2002, 154). Le Luxembourg (le comté, puis le duché
des maisons de Luxembourg) aurait été indépendant et
gouverné par ses souverains "naturels", puis dominé par des
souverains "étrangers" à partir de son acquisition par le duc de
Bourgogne Philippe le Bon en 1443. Ces "dominations
étrangères" seraient à compartimenter en bourguignonne
(1443-1506), espagnole (1506-1584), française (au temps de
Louis XIV: 1681-1697), hispano-française (1698-1714),
autrichienne (1714-1795) et une nouvelle fois française (1795-
1814: Directoire et Empire), le Luxembourg (cette fois réduit à
la bottine du Grand-Duché, reste du "démembrement" par les
trois "partages" de l'ancien Luxembourg, cf. cartes pages 8 et
56) ne devenant à nouveau indépendant qu'en 1839. En
somme: une histoire de deux périodes d'indépendance,
encadrant une vaste parenthèse de sujétion, mais qui oublie
tout simplement que le sort du Luxembourg est lié, au moins
sous les Habsbourg, héritiers des ducs de Bourgogne, à celui
de la confédération des principautés des Pays-Bas.
Comme toujours dans les mythes, l'anachronisme rôde. Il
caricature les situations anciennes par des mots, dont le sens
ne s'entend que dans le cadre général d'un autre contexte
historique. L'indépendance? Elle se comprend aux siècles de
la montée des peuples citoyens, des nationalités et des États-
nations, donc à partir du 19ème siècle. Mais le concept est
sujet à caution sous l'Ancien Régime, où règnent des
dynasties avec des souverains, qui pour l'essentiel sont
reconnus comme légitimes par des populations qui ont leurs
libertés et privilèges et, le plus souvent, disposent d'une
représentation dite États et/ou d'un Conseil provincial. Pour
les Luxembourgeois, en général, les dynasties de Bourgogne,
les Habsbourg d'Autriche (Marie de Bourgogne épouse
Maximilien d'Autriche en 1477), d'Espagne (Charles Quint
est dès sa naissance en 1500 duc de Luxembourg) et à

12
nouveau d'Autriche (1715-1790), sont des souverains
légitimes qui, somme toute, respectent les privilèges de leurs
sujets. Mais ils ont pour adversaires d'autres dynasties: les
Valois et les Bourbons notamment et c'est en raison de ces
rivalités entre dynasties que le Luxembourg avec sa
forteresse est le lieu d'opérations militaires, qu'accompagnent
parfois de grands malheurs comme la disette et la peste
(1636). Ainsi s'expliquent pour une grande part les
affrontements de François 1er et de Charles Quint dans la
première moitié du 16ème siècle, la Guerre de Trente Ans
(1618-1648), les campagnes de Louis XIV avec la prise
mémorable de Luxembourg par Créqui et Vauban en 1684.
En réalité, les Luxembourgeois autour de leur forteresse
remodelée ne sont un enjeu que dans des ensembles
politiques plus vastes qui les dépassent, auxquels ils
admettent, par des transferts de souveraineté dans l'ensemble
bien réglés, d'être incorporés, quitte à être l'objet à la fois
d'une gouvernance de loin (où se trouve le souverain) et de
près (où ses représentants sont parfois des gouverneurs
locaux, comme Pierre-Ernest de Mansfeld de 1545-1604 ou
Jean Beck mort en 1648). Par rapport au siècle de malheurs
que représente le 17ème siècle, le 18ème, à défaut d'être d'or,
est une ère de paix et de "lumières" sous l'égide de l'empereur
Charles VI (1715-1740), de l'impératrice Marie-Thérèse
(1740-1780) et de son fils Joseph II (1780-1790).
Le Luxembourg, lié aux Pays-Bas, a aussi son
particularisme, dû principalement à sa situation géographique.
Au cœur de l'ancien espace lotharingien, il est au 14ème et
15ème siècles un maillon clé pour les ducs de Bourgogne, qui
tentent de relier leurs principautés originaires (Bourgogne,
Franche-Comté) à celles du Nord (Brabant, Flandre) en vue de
créer un "État d'entre-deux" entre le royaume de France et
l'Empire. Par rapport aux Pays-Bas, la quasi province du Sud
qu'est le Duché de Luxembourg est dans une position
excentrique avec des voies de communication difficiles,

13
coincée entre la principauté de Liège, l'électorat de Trêves et la
Lorraine. Pour la France enfin, quand elle entreprend ses
poussées vers l'est au temps des Valois et des Bourbons contre
les Habsbourg, elle bute, elle aussi, sur la forteresse de
Luxembourg (1684). Il en ira de même en 1795, quand, après
la capitulation de la forteresse au bout de six mois de siège, le
Luxembourg est intégré avec l'ensemble des Pays-Bas
autrichiens et la principauté de Liège, à la France de la
Convention. Mais cette fois les idées nouvelles de la
Révolution française font qu'il ne s'agit plus seulement d'un
conflit traditionnel entre dynasties.
Ce qui est à l'œuvre à la fm du 18ème et au début du
19ème siècles, c'est la lutte contre le principe monarchique et
le combat pour le droit des peuples à disposer d'eux-mêmes.
La majeure partie du Luxembourg devient le département des
Forêts, mais la population est peu préparée à recevoir l'œuvre
révolutionnaire. La bourgeoisie est faible, les ruraux sont sous
l'emprise d'un clergé peu formé, mais qui n'a pas trop apprécié
les réformes religieuses du pouvoir "éclairé" de Marie-Thérèse
et de Joseph II. Cette fois, les fonctionnaires français sont pris
en grippe, perçus comme des envahisseurs d'autant plus que
beaucoup d'entre eux ne savent pas, notamment dans le
quartier germanophone, la langue du pays qu'ils occupent.
Les réticences s'organisent: un parti "luxembourgeois"
remporte les élections contre les républicains français et
locaux. En 1798, la conscription fournit le ras le bol dans les
cantons de l'Éislek. Plusieurs milliers de paysans s'insurgent.
C'est le Klëppelkrich (guerre des gourdins) des réfractaires
luxembourgeois, sévèrement matés, pendant du Boerenkrijk
(guerre des paysans) en pays flamand et dans le Brabant
wallon. Feu de paille dans l'histoire réelle du Luxembourg,
le soulèvement deviendra mythe dans la mémoire collective,
symbole de résistance à l'occupant, symbole de combat pour
la foi et, dans l'histoire du Grand-Duché d'après 1815 et de
l'État autonome d'après 1839, symbole de lutte pour la

14
patrie. Dans la réalité, trois ans à peine après ce
soulèvement, Napoléon Bonaparte conclut avec l'Eglise
catholique un concordat (1801) qui rétablit la paix
religieuse; la population accepte le nouveau régime. Deux
mois avant son couronnement (1804), le futur empereur
visite le département des Forêts. Dix ans plus tard (1814),
l'Empire napoléonien s'écroule dans l'indifférence.

***

Le congrès de Vienne (1815) redessine la carte de l'Europe


par des compromis qui s'inspirent de la légitimité
monarchique, du principe des compensations et de la volonté
de contenir la France. Pour le Luxembourg, cela conduit à un
statut assez compliqué. L'ancien duché devient grand-duché,
mais 2.280 km2 de territoires situés dans l'Eifel et à l'est de la
ligne fluviale Our, Sûre, Moselle (Schleiden, Saint-Vith,
Bitbourg) sont rattachés à la Prusse (cf. carte p. 56). Les
nouveaux Pays-Bas, réunissant la Hollande, Liège et les
anciens Pays-Bas autrichiens, sont offerts à Guillaume 1er
d'Orange-Nassau, qui en compensation de principautés
westphaliennes prises par la Prusse reçoit à titre personnel le
Grand-Duché de Luxembourg nouvellement créé. Pour des
raisons militaires cependant - il faut une place forte face à la
France -, le Grand-Duché doit entrer dans la Confédération
germanique nouvellement créée et une garnison prussienne
s'installe dans la forteresse fédérale de Luxembourg. Ce qui
complique encore les choses, c'est que le roi grand-duc
Guillaume 1er traite le Grand-Duché comme la 18ème
province de son royaume. Autoritaire, il IToisse, surtout en
matière religieuse, les libéraux et les catholiques belges qui se
révoltent en août-septembre 1830. Les Luxembourgeois, eux,
n'apprécient pas sa politique fiscale qui fTappe leurs petites
exploitations agricoles et leurs distilleries, ni le fait qu'il vende
une part importante du domaine luxembourgeois pour payer la

15
dette publique néerlandaise. Ils se joignent donc à la révolution
belge. Les traités de Londres (1831) créent le royaume de
Belgique, et coupent le Grand-Duché de 1815 en deux: la zone
occidentale francophone est rattachée à la Belgique (province
de Luxembourg) et la zone orientale germanophone reste
grand-duché appartenant en propre à Guillaume 1er. Celui-ci
mettra huit ans pour accepter ce nouveau morcellement qui
sera consacré par un autre traité de Londres (1839).
L'historiographie luxembourgeoise voit dans cet État de
convention de 1839 le point de départ de l'État-nation
indépendant d'aujourd'hui intégré à l'Union Européenne. Il est
possible que cette vision "de l'État à la nation 1839-1989,,2,
où l'on voit le Grand-Duché, État fictif au départ, se réaliser,
s'émanciper et s'affirmer, affionter les défis, louvoyer pour sa
survie, s'adapter aux nécessités de toutes sortes, se faire sa
place dans la prospérité et l'équilibre international, soit encore
marquée de quelques traits anachroniques et mythiques: peu
importe! On peut lire dans le sommaire chronologique du
chapitre II la trame des faits, mais constater aussi que c'est, de
la part d'un petit poucet, du grand art d'avoir su passer ainsi,
indépendant, à travers les vicissitudes de l'histoire.
Finie la gouvernance de loin, même si l'indépendance
consiste en fait à se servir de marges de manœuvre restreintes.
L'administration s'organise: l'organisation communale (1843,
la justice (1848), la bienfaisance publique (1846), l'école
primaire (1843), si importante pour les langues, et
l'enseignement moyen (1849). Les voies de communication
(route et fer) se développent. Pays catholique relativement
homogène, le Grand-Duché n'ouvre de grand séminaire qu'en
1845 et ne devient évêché qu'en 1870. Point besoin de

2
Titre du catalogue de l'exposition du 150èrne anniversaire de
l'Indépendance du Grand-duché: De l'État à la nation 1839-1989,
150 ans indépendants.
3
Voir ce que dit G. Trausch dans le Guide Gallimard p. 25, et dans
1992, 83 ss.

16
séparation officielle entre l'Église et l'État: les relations entre le
temporel et le spirituel se règlent par la concertation sur un
modèle plutôt concordataire. "Je veux que le Luxembourg soit
gouverné par les Luxembourgeois", déclare Guillaume II
(1840-1849), mais il ne concède que du bout des doigts la
constitution libérale élaborée par l'Assemblée constituante de
1848. Moins conciliant que son prédécesseur, Guillaume ill la
remplace par un texte plus conservateur et plus autoritaire
(1856). En 1868, après la dissolution de la Confédération
germanique, la nouvelle Constitution tient l'équilibre entre le
grand libéralisme de 1848 et la rigidité "de l'Est" de 1856.
L'avènement de la branche des Nassau-Weilbourg (1890)
donne au Luxembourg sa propre "maison" de grands-ducs,
dont on redoute d'abord qu'elle ne soit trop allemande. Marie-
Adelaïde en 1915, en des temps troublés, se veut souveraine
par la grâce de Dieu et provoque une grave crise politique, qui
aboutit en 1919 à son abdication et à une révision
démocratique de la Constitution: "la puissance souveraine
réside dans la nation". Au référendum de janvier 1919, les
Luxembourgeois et Luxembourgeoises (suffrage des femmes,
notons-le) votent à 80% pour le maintien de la dynastie, qui,
au-dessus de la mêlée politique, limitera dès lors son action à
des fonctions représentatives et jouira sous la Grande-
Duchesse Charlotte (1919-1964) et sous le Grand-Duc Jean
(1964-2000) d'une grande popularité.
Il est étonnant qu'aucune des tendances annexionnistes des
pays limitrophes (Allemagne, France, Belgique) pendant un
siècle d'indépendance - tout à fait relative, car le lien
dynastiqueavec les Pays-Bas existe toujours - n'ait eu raison
du petit Grand-Duché. L'Allemagne à la recherche de son unité
pouvait avoir ses prétentions: le Luxembourg avait fait partie
de l'Empire, était membre de la Confédération germanique
(depuis 1815) et du Zollverein (depuis 1842), parlait un
dialecte allemand (ans! Daitsch notre allemand, dit C.M. Spoo
en 1896), sa forteresse était sous garnison prussienne. Mais

17
suite à la guerre austro-prussienne (1866), la Confédération
éclate et le Grand-Duché peut provisoirement prendre ses
distancesavec ses voisinsde l'Est.
La France pouvait, elle aussi, invoquer l'histoire: Louis
XN et la Révolution. En 1867, Napoléon ID, face à
l'expansion de la Prusse, cherche des compensations
territoriales. Il propose à Guillaume ID d'acheter son Grand-
Duché moyennant cinq millions de florins or. L'affaire,
pratiquement conclue, échoue faute de l'accord de Bismarck.
Un compromis trouvé à Londres fait que la France n'aura pas
le Grand-Duché de Luxembourg, mais Bismarck doit se retirer
de la forteresse de la ville, qui est démantelée. Les deux grands
se neutralisent. Le Grand-Duché est déclaré État neutre sous la
garantie des puissances signataires. On sait ce qu'il adviendra
de cette neutralité, qui sera violée deux fois en 1914 par les
troupes du Kaiser et en 1940 par celles de Hitler. Mais si,
pendant la Première Guerre mondiale, le pouvoir civil local
cohabite avec le pouvoir militaire allemand, le pays, au cours
de la Seconde Guerre mondiale, est marqué par une
douloureuse annexion et par une germanisation forcenée de la
part des nazis. En 1948, la neutralité de 1867 sera abandonnée
grâce à un amendement de la Constitution. Le Grand-Duché
peut dès lors signer le pacte de Bruxelles, faire partie de
l'OTAN, organiser son armée et se lancer dans l'aventure
européenne.
La Belgique? Elle avait bien montré quelques velléités de
voir "revenir" à elle des territoires luxembourgeois "cédés" à
contre-cœur aux Grand-Ducaux en 1839. Mais par rapport au
Grand-Duché qui s'émancipe plus qu'il n'est autonome, voire
indépendant, elle sera surtout un allié dans le domaine
économique, où, à défaut de la France souhaitée par 73% des
électeurs du référendum de 1919, elle signera en 1921 l'Union
économique belgo-luxembourgeoise (UEBL), puis à la fin de
la Seconde Guerre l'union du Benelux.

18
Car le plus étonnant est l'inattendue réussite économique
du petit Grand-Duché, qui, faute de pouvoir vivre en autarcie,
doit rechercher par tous les moyens l'ouverture sur l'extérieur.
Le Zollverein, union douanière au début mal acceptée par la
population, lui est somme toute bénéfique de 1842 à 1918. Les
facteurs qui permettent le décollage économique du pays sont
multiples: la découverte des gisements de la minette (fer), la
construction de chemins de fer pour faire venir le charbon,
l'annexion de la Lorraine à l'Allemagne en 1871 qui ouvre la
perspective d'un grand bassin industriel régional Sarre-
Lorraine-Luxembourg4, les capitaux disponibles qui viennent
de Belgique (d'où l'importance de l'UEBL) et surtout
d'Allemagne. Le monolithisme de la très importante sidérurgie
risque pourtant de coûter cher au pays au moment de la crise
des années 1974-1975. Non sans imagination et habileté, le
Grand-Duché trouve la parade dans les programmes de
modernisation et de développement, suivis d'une politique de
diversification industrielle. Sa gestion sociale, sa solidarité
interne sont les conséquences d'une concertation
institutionnalisée réussie. fi est vrai que la montée en flèche de
la place fmancière de Luxembourg, due à la fois à des
décisions restrictives de grands pays et à des mesures
favorables prises par les autorités luxembourgeoises, apporte
de quoi amortir le choc de la crise. Sans trop de heurts, la
société industrielle passe à une société de services, dont on
peut apprécier les données au chapitre ill. Actuellement plus
des deux tiers de la population active travaillent dans les
services, un peu moins du tiers dans l'industrie. L'agriculture et
la viticulture n'occupent plus que quelques maigres pour-cent.
Le "surdéveloppement" économique eut pour conséquence
que le petit Grand-Duché, pays d'émigration au 19ème siècle
(entre 1840 et 1890, près de 70000 personnes seraient parties

4
Saar-Lor-Lux d'aujourd'hui muni d'un "+" pour signifier qu'elle
pourrait s'étendre demain aux régions de Trêves, du Palatinat
occidental et de la Wallonie.

19
vers l'Amérique et la France), est largement tributaire de la
main d'oeuvre étrangère, frontalière ou non (cf. p. 32-33). Les
vagues successives d'immigrés, pour la plupart issus de pays
latins et de pays de l'Union Européenne, ont l'avantage de
donner à la population du Grand-Duché l'aide et l'ouverture
nécessaires, mais la diversité multinationale ne va pas sans
poser des problèmes à l'État luxembourgeois et surtout, si ce
mot a un sens, à la nation luxembourgeoise. Car si la
communauté luxembourgeoise possède tous les signes qui
caractérisent une nation, voire un État-nation -le grand-duché
a sa langue, son régime politique, ses symboles dynastiques et
populaires, sa mémoire collective, sa culture, sa forte
solidarité, sa volonté d'autonomie, sa diplomatie et son
économie dans des ensembles plus vastes et, aux heures
difficiles même, son sentiment patriotique -, il reste que cette
"nation" a des motifs d'inquiétude en ces temps de mutations
quantitatives et qualitatives (démographie galopante,
prépondérance du tertiaire), tout simplement parce qu'elle
risque de se dissoudre dans l'DE et de devenir minoritaire dans
son pays. Mais sans doute est-ce là une évolution inévitable,
qui préfigure pour partie ce que sera, toutes proportions
gardées, l'Europe future des nationalités regroupées de demain.
,..................................................
«De Feierwon», chant national. Titre original:
«D'Letzeburger». Texte de Michel Lentz (1859)

Dernier refrain (orthographe 1999)

Kommt hier aus Frankriiich, België, Preisen, / Mir


kënnen iech ons Heemecht weisen;/ Frot Dir no alle Siiiten
hin:/ Mir wëlle bleiwe wat mir sinn.
Venez de France, de Belgique, de la Prusse, / Nous
pouvons vous montrer notre patrie; / Renseignez-vous de tous
côtés: / Nous voulons rester ce que nous sommes.

20
ll. CHRONOLOGIE
DE L'HISTOIRE DU LUXEMBOURG

1er volet: Des origines aux Bourguignons

Vers 100-10 avo J-C: Organisation et développement de l'oppidum


trévire du Titelberg, occupé par les Romains en 30 avoJ.-C.

58-50 avo J.c.: Conquête de la Gaule par César. Dernière décennie:


premières trames urbaines de Trèves sur la Moselle.

Fin 1er et 2ème siècles: "Paix romaine" après des crises de l'empire
et des révoltes en Gaule de l'Est; essor de la culture gallo-romaine.

275 de notre ère: Les habitats connus du territoire actuel du


Luxembourg sont détruits par des tribus franques.

Fin 3ème au Sème siècles: L'armée romaine fortifie l'arrière-pays


de Trèves, dont le Bock, promontoire du site actuel de la ville de
Luxembourg. Invasions germaniques. Dans le sens Nord-Sud naît
une frontière linguistique romano-francique, qui ne se stabilisera
qu'au 10ème siècle.

697-698: Irmine et Willibrord fondent l'abbaye d'Echternach, qui


sera aux 8ème et llème siècles un grand centre spirituel et artistique.

843: Le traité de Verdun crée trois royaumes: Francie occidentale


(France), Francie orientale (Allemagne), Francie médiane
(Lotharingie intégrée en 921-925 dans le royaume de Germanie).

Vers 963: Sigefroid acquiert le Bock et y construit un fortin.

1136: Avec Conrad IT s'éteint la 1ère maison de Luxembourg. Henri


l'Aveugle hérite du comté qui s'unit à Namur, Laroche et Durbuy.

1214: Mariage d'Ermesinde de Namur-Luxembourg et de Waléran


de Limbourg. Le marquisat d'Arlon s'unit au comté de Luxembourg.

21
1244: Ermesinde accorde à la ville de Luxembourg ses premières
lettres de franchises. En 1247, elle fonde l'abbaye de Clairefontaine.

1308: Baudouin de Luxembourg, frère d'Henri VU, est consacré par


le pape archevêque de Trèves. Huit mois plus tard, Henri VU est élu
roi des Romains et devient empereur désigné.

1310: Mariage de Jean de Luxembourg avec l'héritière du royaume


de Bohême, qui entre dans le patrimoine des Luxembourg. Jean dit
l'Aveugle (Jang de Blannen) est très actif dans le comté, fonde la
foire de Luxembourg (1340) et meurt à la bataille de Crécy (1346).

1311: Henri VII est couronné roi des Lombards à Milan. Son
expédition italienne est un fiasco. Il meurt en 1313.

1346: Charles IV, fils de Jean l'Aveugle, est élu roi des Romains et
fait de Prague le centre politique et culturel du royaume. Il élève le
comté de Luxembourg au rang de duché en 1554 et le cède à son
demi-frère Wenceslas, époux de l'héritière du Brabant et du
Limbourg. Wenceslas acquiert le comté de Chiny. Charles IV est
empereur de 1355-1378.

1387: Sigesmond, fils de Charles IV, obtient la couronne de


Hongrie. Élu roi des Romains en 1410. Empereur de 1433-1437.

1388: Les Luxembourg, pour payer leur grande politique, cèdent


leur duché à leurs créanciers. La créance passe de main en main et
échoit à Élisabeth de Goerlitz, petite-fille de Charles IV.

1437: Les Luxembourg s'éteignent dans leurs branches masculines.

2ème volet: Des Bourguignons à la Révolution

1441: Traité de Hesdin. Élisabeth de Goerlitz cède l'engagère au


duc de Bourgogne Philippe le Bon, qui, en 1443, prend d'assaut la
ville de Luxembourg.

22
1461: Les États de Luxembourg reconnaissent le souveram
engagiste Philippe le Bon comme souverain légitime.

1477: Marie, fille de Charles le Téméraire, épouse Maximilien


d'Autriche. Le Luxembourg passe aux Habsbourg, qui régneront
sur les Pays-Bas jusqu'à la Révolution française avec quelques
interruptions pour le duché de Luxembourg au profit de dynasties
françaises: 1542-1544: François 1er; 1681-1697: Louis XIV; 1700-
1714: Philippe d'Anjou, roi d'Espagne.

1500: Charles-Quint est investi dès sa naissance du titre de duc de


Luxembourg pour contrer les prétentions des rois de France. Il
réorganise l'administration du Luxembourg en 1531. En 1542-
1544, François 1er prend deux fois la forteresse de Luxembourg
sans pouvoir s'y maintenir.

1559: Le roi de France Henri Il rend à Philippe II d'Espagne les


villes fortifiées de Thionville, Montmédy, Damvillers et Yvoix que
les Français avaient prises en 1558.

1579: Union d'Utrecht: les sept provinces du nord des Pays-Bas


forment les Provinces-Unies (protestantes); les dix provinces du
sud (avec le Luxembourg) forment les Pays-Bas catholiques
(espagnols, puis autrichiens).

1594-1603: Les Pères jésuites s'installent à Luxembourg, y ouvrent


un collège et favorisent la recherche historique.

1635: La France entre dans la guerre de Trente ans. Période très


noire de guerres et de pestes (à partir de 1636).

1657: L'Espagne cède à la France entre autres le sud du duché de


Luxembourg: Thionville, Montmédy, Damvillers, Marville, Ivoix.

1666: Les autorités locales choisissent la Vierge Marie, sous le


nom de Consolatrice des affligés, comme patronne du
Luxembourg. En 1677, les États en font de même.

23
1683: L'Espagne déclare la guerre à la France, qui de 1679-1681 a
fmi par occuper la quasi-totalité du duché. Siège et prise de la
forteresse de Luxembourg par les maréchaux de France Créqui et
Vauban. Ce dernier va remodeler la forteresse. En 1687, Louis
XIV visite Luxembourg en compagnie de Jean Racine.

1697, 1700, 1711, 1713-1714: Le Luxembourg change de


souverain: de Louis XIV à l'Espagne, de Charles II à Philippe
d'Anjou, de Philippe V à Maximilien-Emmanuel, électeur de
Bavière. A partir des traités d'Utrecht et de Rastatt, on a des Pays-
Bas autrichiens (l'empereur Charles VI) séparés de l'Espagne avec
ses colonies (Philippe V).

1726-1740: Grands travaux de fortifications entrepris à


Luxembourg par des Autrichiens.

1740-1780: L'impératrice Marie-Thérèse avec ses réformes, dont le


"cadastre", dénombrement de toutes les terres du duché en 1766,
entrepris en vue d'une répartition plus juste de l'impôt.

1780-1790: Joseph II impose la tolérance religieuse (1781),


supprime les ordres contemplatifs (1782). Ses réformes
administratives, judiciaires, religieuses provoquent dans les Pays-
Bas la "révolution brabançonne". Le Luxembourg n'y participe pas.

1794-1795: Siège et capitulation de la forteresse de Luxembourg.


La Convention annexe les Pays-Bas, la principauté de Liège et le
duché de Luxembourg. Celui-ci devient le département des Forêts.

1798-1799: La conscription et la politique religieuse du Directoire


provoquent des soulèvements. Dans l'Éislek, c'est le Klëppelkrich
(guerre des gourdins), sévèrement réprimé.

1801-1804: Le Concordat ramène la paix religieuse. Les


Luxembourgeois acceptent le régime. Napoléon Bonaparte visite le
département des Forêts.

1814: Prise de Luxembourg. Fin de l'empire napoléonien.

24
3èmevolet: Le Grand-Duché de Luxembourg

1815: Le Congrès de Vienne crée le Grand-Duché de


Luxembourg, mais attribue à la Prusse les territoires situés dans
l'Eifel et au-delà de la ligne fluviale: Moselle, Sûre et Our.
Guillaume 1er d'Orange-Nassau, roi des nouveaux Pays-Bas (pays-
Bas autrichiens + Provinces-Unies + Liège) reçoit en compensation
de terres familiales cédées à la Prusse, le nouveau Grand-Duché de
Luxembourg: c'est l'union personnelle entre les Pays-Bas et le
Luxembourg. En même temps, le Grand-Duché devient membre à
part de la nouvelle Confédération germanique: la ville de
Luxembourg est forteresse fédérale sous garnison prussienne.

1830: Révolution belge contre les Néerlandais. Le Luxembourg s'y


joint avec retard.

1831: À Londres, les puissances européennes décident de séparer


la Belgique des Pays-Bas. Le Luxembourg, revendiqué par les
deux, sera partagé. Le roi grand-duc Guillaume 1er refuse le
partage jusqu'en 1839. En attendant, le Grand-Duché est administré
par la Belgique, sauf Luxembourg sous garnison prussienne.

1839: Guillaume 1er accepte le traité de partage: la moitié ouest,


en gros francophone, passe à la Belgique alors que la moitié
orientale, entièrement germanophone, reste Grand-Duché, réduit à
la "bottine" actuelle (cf. carte page 8). Mais le Grand-Duché
continue à utiliser le français comme langue administrative,
judiciaire et culturelle. Par la loi de 1843, il l'inscrit, à côté de
l'allemand, comme matière obligatoire à l'école primaire.

1840-1849: Règne du roi grand-duc Guillaume II, souverain qui a


plus de considération pour le Grand-Duché (cf. sa statue équestre
sur la place du Knuedler à Luxembourg-ville) que son père
Guillaume 1er (1815-1840), vendeur du château de Vianden, ou
son fils Guillaume ill (1849-1890), qui veut vendre le Grand-
Duché à Napoléon ill en 1867, mais en est empêché par Bismarck.

25
1842: Le Grand-Duché entre en union économique avec la Prusse:
c'est le Zollverein (union douanière) qui durera jusqu'en 1918.

1850-1879: Henri, frère de Guillaume ill qui réside à La Haye, est


prince-lieutenant pour le Luxembourg. Il est très populaire.

1856: Création de la Banque internationale de Luxembourg et de la


Caisse d'épargne de l'État. La Constitution libérale de 1848 est
remplacée par un texte renforçant le principe monarchique. La
Constitution de 1868 évite de trancher entre le principe
monarchique et la souveraineté nationale. En 1919, une révision
limite les pouvoirs du Grand-Duc et déclare la nation souveraine.

1859: Inauguration de la première ligne de chemin de fer. Chant du


Féierwon (voiture de feu) avec la devise nationale (cf. page 20)

1866: Fin de la Confédération germanique. En 1867, le traité de


Londres décide de démanteler la forteresse de Luxembourg et de
proclamer la neutralité désarmée du Luxembourg.

1870: La ville de Luxembourg devient évêché; il sera promu


archevêché en 1985 lors de la visite du pape Jean-Paul II. Guerre
franco-allemande: la neutralité du Luxembourg est respectée.
Construction des premières usines sidérurgiques à Esch-sur-
Alzette. La découverte des gisements miniers date de 1842.

1890-1912: Mort de Guillaume ill sans héritier masculin: le


Grand-Duché passe des Orange-Nassau aux Nassau-Weilbourg.
C'est la fin de l'union personnelle avec les Pays-Bas. Le grand-duc
Adolphe (73 ans) prête serment devant la Chambre des députés,
mais réside pour l'essentiel de son temps en Bavière. A sa mort en
1905, Guillaume N, son fils, lui succède, mais n'ayant pas
d'héritier mâle, il fait changer le statut de famille (1907), de sorte
que sa fille aînée Marie-Adelaïde puisse lui succéder.

1912-1919: Marie-Adelaïde: grande-duchesse à 18 ans. Violation


de la neutralité luxembourgeoise par l'Allemagne, mais la grande-
duchesse reçoit le Kaiser au palais (1914). Une crise politique
éclate en raison de la dissolution de la chambre de gauche par la

26
grande-duchesse qui fait le jeu du parti catholique de la droite
(1915-1916). Troubles à Luxembourg. Tentative d'ériger la
république. Les troupes françaises entrent à Luxembourg (1918-
1919). Dénonciation du Zollverein (Union douanière) en 1918.
Abdication de Marie-Adelaïde - qui se retire au Carmel et meurt
en 1924 - au profit de sa sœur Charlotte (janvier 1919). Double
référendum: les Luxembourgeois et Luxembourgeoises votent à
80% pour le maintien de la dynastie et à 73% pour l'union
économique avec la France (septembre 1919).

1920: Le Luxembourg entre dans la Société des Nations. Après le


refus de la France, signature de l'Union économique avec la
Belgique (union économique belgo-luxembourgeoise: UEBL).

1935-1936: Manifestations ouvrières: introduction des contrats


collectifs; reconnaissance des syndicats par le patronat.

1940-1944: L'Allemagne viole la neutralité luxembourgeoise. La


Grande-Duchesse Charlotte et le gouvernement s'exilent (mai
1940). Un Gauleiter (chef d'administration régional) est désigné
pour germaniser les Luxembourgeois au pas de charge (août 1940).
L'usage du français est interdit. Les organes de l'État sont dissous.
Interdiction des partis politiques et des syndicats (août-octobre
1940). À l'occasion d'un recensement organisé par l'occupant, les
Luxembourgeois plébiscitent leur langue maternelle et leur
nationalité (octobre 1941).

1942-1944: Le Gauleiter introduit le service militaire pour les


jeunes Luxembourgeois. La population résiste par une grande
grève réprimée par les armes. Elle protège et cache beaucoup
d'enrôlés (août-septembre 1942). Des chefs de la résistance
luxembourgeoise sont exécutés (février 1944). Libération du
Luxembourg par les Américains (10 septembre 1944), mais les
Allemands reprennent l'offensive en décembre-janvier: la bataille
des Ardennes ravage le nord et l'est du pays.

1944: septembre: union économique entre la Belgique, les Pays-


Bas et le Luxembourg (Benelux).

27
1945: Le Luxembourg signe la charte des Nations-Unies.

1948: La neutralité de 1867 est abolie par un amendement de la


Constitution. Le Luxembourg signe le pacte de Bruxelles, puis le
pacte de l'OTAN (1949).

1950-1952: Le Luxembourg répond favorablement à l'appel de


Robert Schumann du 9 mai 1950. La ville de Luxembourg, sur
proposition de Joseph Bech, est choisie en 1952 comme siège
provisoire de la Communauté européenne du charbon et de l'acier.
À côté de Bruxelles et de Strasbourg, Luxembourg sera conftrmé
comme siège de l'Union Européenne en 1992.

1962: Création du Fonds d'urbanisation et d'aménagement du


plateau du Kirchberg, futur quartier européen de Luxembourg.

1964: La Grande-Duchesse Charlotte très populaire abdique en


faveur de son ftls Jean, époux de Joséphine-Charlotte, soeur du roi
des Belges Baudoin.

1974-1983: La crise sidérurgique frappe l'Arbed (Aciéries réunies


de Burbach, Eich et Dudelange créé en 1911) au moment, où la
production d'acier est au sommet (1974). Fermeture des mines de
la minette (1981). Impôt de solidarité national pour sauver l'Arbed
qui garde une gestion conforme à l'économie libérale (1982-1983).
Abandon des hauts-fourneaux et option pour la ferraille et la ftlière
électrique en 1993. Fusion de l'Arbed avec Usinor et Aceralia dans
l'Arcelor, premier producteur mondial d'acier, dont le siège est à
Luxembourg (2002).

2000: Le Grand-Duc Jean abdique en faveur de son ftls Henri qui a


épousé en 1980 Maria-Teresa Mestre. Guillaume, ftls aîné, devient
grand-duc héritier.

28
III. FLASHS SUR LE
GRAND-DUCHÉ ACTUEL

Carte d'identité politique et administrative

Dénomination officielle: Grand-Duché de Luxembourg


Forme de gouvernement: Monarchie constitutionnelle sous le
régime de la démocratie parlementaire
Chef d'État: Son Altesse Royale le Grand-Duc Henri, sixième
souverain de la dynastie de Nassau-Weilbourg
Chef du gouvernement: Premier Ministre J.C. Juncker (2003)
Partis au gouvernement: (0l/2003: coalition PCS / PDL).
Depuis 1937, six des 7 premiers ministres sont chrétiens-
sociaux (PCS). Un seul, de 1974-1979, était libéral (PDL).
Partis représentés à la Chambre des députés (depuis 1989: 60
élus; système unicaméral)
PSC: Parti social chrétien. CSV: Chrëschtlech Sozial
Vollekspartei.
PDL: Parti Démocratique Luxembourgeois. DP:
Demokratesch Partei.
POSL: Parti Ouvrier Socialiste Luxembourgeois. LSAP:
Lëtzebuerger Sozialistesch Aarbechterpartei.
Comité d'action ADR. Aktiounskomitee fir Demokratie a
Rentegerechtegkeet (= justice des retraites)
Les verts. Déi Gréng. -- La Gauche. Déi Lénk.
Seconde instance: Conseil d'Etat avec 21 conseillers nommés
Fête nationale: 23 juin
Hymne national: Ons Heemecht / D'Uelzecht cf. page 32
Devise nationale: tirée du De Feierwon (voiture de feu), p.22
Drapeau: Trois bandes rouge, blanche, bleu ciel, disposées
horizontalement. Semblable à celui des Pays-Bas, dont le
bleu cependant est un bleu outremer.
Langue nationale: Lëtzebuergesch (luxembourgeois)
Langues administratives: français, allemand, luxembourgeois
Capitale: Luxembourg

29
Subdivisions administratives:
3 districts: Luxembourg, Diekirch, Grevenmacher
12 cantons: Luxembourg, Esch-sur-Alzette, Mersch,
Capellen; Diekirch, Redange, Wiltz, Clervaux, Vianden;
Grevenmacher, Remich, Echternach;
118 communes (depuis 1978).

Territoire

Superficie: 2 586 km2 dont agricole 49%, boisée 34%, bâtie


8,2% (en 2001, mais 7% en 1999,4,3% en 1990)
Régions naturelles: au Nord: l'Oesling (Éislek) 826 km2
au Sud: le Gutland (Guttland, bon pays) 1758 km2
Dimensions maximales: Nord-Sud: 82 km; Est-Ouest: 57 km
Altitudes: maximale: Wilwerdange, 560 m; minimale:
Wasserbillig, 130 m; Luxembourg-Ville: 300 m
Frontières: 356 km, dont avec la France: 73 km; avec
l'Allemagne: 135 km; avec la Belgique: 148 km
À l'étude: aménagement en 6 régions dans le cadre de la
Grande Région Sarre-Lor(raine)-Lux(embourg) + Trèves /
Palatinat occidental-Wallonie.

Paysages touristiques

Luxembourg-Ville (81.800 habitants). Site remarquable.


Ville haute moderne sur plateau rocheux découpé à pic; trois
villes basses anciennes: Grund (De Gronn, Ie fond), Clausen,
Pfaffenthal (Pafendall, vallée des clercs) dominé par le
viaduc Grande-Duchesse Charlotte du Kirchberg, quartier
européen. Multiples ponts vieux et neufs. Corniche.
Casemates. Cathédrale. Palais grand-ducal. Vallée-gorge de
la Pétrusse. Le fort Thüngen (Driii Eechelen, Trois glands).
L'Oesling dans le massif boisé des Ardennes avec le
plateau de Troisvierges (Elwen). Clervaux et son abbaye.
Wiltz. Le Parc naturel de la Haute-Sûre. Vianden et son

30
château. La Nordstad ("ville du Nord") constituée par le
couple urbain Ettelbruck-Diekirch. De Weiswampach à
Rosport, de part et d'autre de l'Our et de la Sûre: parc naturel
germano-luxembourgeois
Le Gutland ("Bon Pays") constitué de campagnes et de
forêts, avec le plateau du Grès de Luxembourg. Des vallées
agricoles s'étendent à ses pieds. L'imposante vallée vinicole
de la Moselle (route du vin de Schengen voire Mondorf-Ies-
Bains à Wasserbillig). La "Petite Suisse" ou le Mullerthal
(Mëllerdall, vallée du meunier) avec Echternach, son abbaye
et sa procession dansante. Les terres rouges au sud des
dépressions marneuses, terre de minette du bassin minier
(Minettsgéigend: Esch-sur-Alzette, Schifflange, Dudelange,
Differdange, Rodange). La vallée pittoresque des sept
châteaux de Mersch (cf. aussi son Centre national de
littérature), Schoenfels, Hollenfels, des deux châteaux
d'Ansembourg, de Septfontaines et de Koerich.

Économie et frontaliers

Devise: euro
Produit intérieur brut: le plus élevé de l'Union Européenne
Taux de croissance réelle (en 2001): 3,5%, mais tendance
nette à la baisse (mi-2003)
Taux d'inflation: en 2001: 2,7%; en 2000: 3,2%
Exportations: 9,08 mia. euros. Importations: 12,3 mia. (2001)
Nombre d'établissements fmanciers:
1960: 17; 1970: 37; 1980: 111; 1990: 177; 1995: 222;
2000:209; 2002: 189.
Population active (en %): 1947 1970 2001
Agriculture 26,4 9,7 1,3
Industrie 39 44,2 22,7
Services 34,4 46,1 76,0
Emploi intérieur total en 2002: 285.700, dont
emplois salariés (en 2002 par 1000): 268.8 dont

31
Agriculture, viticulture, sylviculture, énergie, eau: 2.6
Industries extractives et manufacturières: 33.8
(minerais et métaux: 10.8)
Bâtiment et génie civil: 27.1
Commerce et réparations: 35.4
Hôtels et restauration: 10.8
Transports et communications: 23.1
Services immobiliers, location, pour les entreprises: 42.8
Services fmanciers: 33.1
Autres services: 60.1
Croissance de l'emploi (2000/2001): 6,2%; chômage: 3%.
Production de vin (en 2000/2001 par 1000 hectolitres): 131.9.
Production d'acier brut (en 2000 par 1000 tonnes): 2.571
Production produits laminés (en 2000 par 1000 tonnes): 4.571
Entreprises à la Chambre de commerce (2001): 31.890
Réseau national routier (en km): 2863, dont autoroutes: 115
Frontaliers non-résidents en 2000: 87.4; en 2001: 97.3; en
2002: 102.9 (par 1000) dont
France: en2000: 46.6; en2001: 51.8; en2002: 54.4
Belgique: en2000: 24.3; en2001: 26.7; en2002: 28.3
Allemagne: en2000: 16.5; en2001: 18.8; en2002: 20.2
Frontaliers résidents: nombre stable vers 0.7 (depuis 2000)
Agents et fonctionnaires internationaux: nombre stable 7.6-8.

Population et démographie

Population totale (début 2002): 441.300 habitants


(estimation janvier 2003: 448.300), dont 81.800 à
Luxembourg, ville et campagne (canton).
Densité moyenne nationale au km2: 172 habitants; densité
du bassin minier (canton d'Esch-sur-Alzette): 555 hab./km2;
Esch-sur-Alzette ville: 1.771 hab./ km2. La capitale
Luxembourg, ville et canton, concentre sur moins de 2% du
territoire du Grand-Duché 1/5è de la population et plus de

32
4/1Oè des personnes actives. Densité de Luxembourg-Ville:
1.590 hab.! km2
Nationalités: Luxembourgeois: 277.600
Étrangers: 170.700, soit 38,1% ou si l'on se réfère à d'autres
sources (cf. biblio): 183.000, soit 39,8%. Pour comparaison:
la part des étrangers représente en France 6,5%, en Belgique
8,7% et en Allemagne 8,9%. Si on ajoute les 100.000
travailleurs frontaliers (sur les 150.000 environ de la Grande
Région Saar-Lor-Lux -TrèvesIPalatinat occidental- Wallonie),
on voit que la main-d'œuvre étrangère issue de l'immigration
et des frontaliers s'élève à 65% de la population active du
Grand-Duché.
Les groupes d'étrangers les plus importants sont (chiffres
estimés de 2003): les Portugais (61.400), les Italiens
(19.000), les Français (21.600), les Belges (15.900), les
Allemands (10.200), les Britanniques (4.700), les Néerlandais
(3.600), le reste de l'Union européenne (9.700), les autres
pays du monde (Asiatiques, Américains, Cap-
Verdiens,Yougoslaves, etc.: 24.600). La ville de Luxembourg
compte plus de 50% d'étrangers et le pays, en 2002, plus de
155 nationalités.
Solde naturel négatif des Luxembourgeois:
Les Luxembourgeois constituent une population vieillissante.
Leur solde naturel est négatif depuis 1967: le niveau de
fécondité ne renouvelle pas les générations: 1,50 en 1980;
1,78 en 2000. En 2001, pour la première fois, les naissances
d'étrangers ont été plus nombreuses que celles des
Luxembourgeois. Selon toutes les prévisions, la population
augmentera et plus la population sera importante, plus la part
des Luxembourgeois d'origine sera faible. Cette perspective
pose des problèmes économiques, territoriaux, sociaux
(prospérité, niveau de protection sociale) et linguistiques. On
craint en effet que la diminution du nombre des
luxembourgophones entraîne un affaiblissement du sentiment
d'appartenir à une même communauté nationale.

33
L'hymne national luxembourgeois : «Ons Heemecht»
Texte de Michel Lentz. Musique d'Antoine Zinnen (1864)

Ons Heemecht
Wou d'Uelzecht durech d'Wisen zéit,
Duerch d'Fielsen d'Sauer brécht,
Wou d'Rieflaanscht d'Musel dofteg bléit,
Den Himmel Wain ons mécht,
Dat ass onst Land, fir dat mir géif
Heinidden alles won,
:,: Onst Heemechtsland, dat mir sou déif
An onsen Hierzer dron :,:

o Du do uewen, deem seng Hand


Duerch d'Welt d'Natioune leet,
Behitt Du d'Lëzebuerger Land
Vumfrieme Joch a Leed!
Du hues ons ail aIs Kanner schonn
De fraie Geescht jo ginn.
:,: Loss viru blénken d'Fraiheetssonn,
Déi mir sou laang gesinn. :,:

Notre patrie.
Là où l'Alzette coule à travers prés, / Où la Sûre perce les rochers,
/OÙ la vigne le long de la Moselle / fleure bon le parfum / Et où le
ciel nous fabrique du vin, / Voilà notre pays pour lequel/Nous
prendrions / Ici-bas tous les risques, I:,: Notre terre natale que nous
portons / Tout au fond de nos cœurs :,:

(Ouatrième strophe)

o Toi là-haut, dont la main / Par le monde guide les nations, /


Préserve le pays de Luxembourg / Du joug étranger et du malheur!
/ Puisque dès notre enfance, / Tu as, à nous tous, accordé l'esprit de
liberté I:,: Continue à faire briller le soleil de la liberté / Que nous
avons aperçu depuis si longtemps :,:

34
IV. LA SITUATION LINGillSTIQUE DU
GRAND-DUCHÉ

Il faut bien distinguer la situation linguistique


- prévue par la législation et les accords du Grand-Duché
- historique momentanée, quand il est possible de la retracer
- concrète et réelle, telle qu'on peut l'observer et l'interpréter
dans le cadre multilingue du Grand-Duché d'aujourd'hui

La législation sur le régime des langues

La loi de 1984 déclare que


1. "La langue nationale des Luxembourgeois est le
luxembourgeois" .
2. "Les actes législatifs et leurs règlements d'exécution sont
rédigés en français"; mais une langue autre que le français
peut faire foi pour d'autres réglementations.
3. "En matière administrative, contentieuse ou non
contentieuse, et en matière judiciaire, il peut être fait usage
des langues française, allemande ou luxembourgeoise"; mais
4. "Lorsqu'une requête est rédigée en luxembourgeois, en
français ou en allemand, l'administration doit se servir, dans
la mesure du possible, pour sa réponse de la langue choisie
par le requérant".
Donc une langue nationale, trois langues administratives
possibles et surtout des usages officialisés sans langue
officielle privilégiée.
En dépit de sa langue nationale d'origine germanique, le
Luxembourg fait cependant partie des pays francophones.
Pour opter pour la nationalité luxembourgeoise ou
l'acquérir par naturalisation, il faut avoir une connaissance
active et passive d'une des trois langues administratives et,
depuis 1939, une connaissance de base certifiée du
luxembourgeois. Mais pour être éligible, la connaissance
parfaite du luxembourgeois suffit.
35
Les langues dans l'histoire du Luxembourg

Au Luxembourg, le plurilinguisme est de tradition.


- Du temps des Romains, le trévire-mosellan a probablement
cohabité avec le latin. Évoluant vers un latin vulgaire
mosellan, il a pu constituer pour un temps un îlot roman dans
un environnement franc germanisé.
- La frontière linguistique actuelle entre pays romanophones
et germanophones est le résultat du flux et reflux de
populations franques et gallo-romanes. Elle semble ne s'être
stabilisée du Nord au Sud qu'au 10ème siècle, la partie de
l'actuel Grand-Duché étant située en zone germanophone.
Pour décrire la situation linguistique historique et actuelle,
il faudrait faire des distinctions qui, faute de documents et
d'études appropriées, sont souvent ignorées: la langue des
souverains et gouvernants peut ne pas être la même que les
éventuelles langues d'administration ou de communication
des chancelleries, et se différencier des langues parlées par
les populations dans la zone choisie de l'ensemble politique
envisagé (Comté, Duché ou Grand-duché de Luxembourg).
- En 1643, par exemple, Thionville capitule devant le prince
de Condé. Le maire le salue en latin, "car il ne savait pas le
français". La cité se situe du côté germanique de la frontière.
- En 1684, sous l'occupation de Louis XIV, l'usage de
l'allemand est officiellement banni; le français pénètre aussi
l'administration locale de la zone germanophone. Mais la
population continue à parler d'un côté les dialectes wallons et
de l'autre ses dialectes germaniques.
- L'introduction du code Napoléon (1804) favorise encore
l'emploi du français dans le domaine de la justice. Mais à la
fin du siècle, le député C.M. Spoo déplore à la chambre que
l'on "abuse le peuple par les langues étrangères".
- À Londres en 1839,les languesjouent un rôle capital, car le
nouveau Grand-Duché est situé tout entier en zone
germanophone. Mais les notables craignent la germanisation

36
et privilégient par conséquent le français comme langue dans
l'administration, la justice et largement dans la vie politique.
- Le positionnement linguistique comme acte politique
volontariste devient patent en 1843, où le français devient
langue d'enseignement dans le primaire au même titre que
l'allemand. Quant au luxembourgeois, il est favorisé surtout
par des interventions solennelles de députés (1848 et 1896) et
par l'abondante production littéraire de Michel Lentz (1820-
1893), Dicks (Edmond de la Fontaine, 1823-1891) et Michel
Rodange (1827-1876).
- L'importance du Lëtzebuergesch comme langue maternelle
parlée, liée cette fois à un sentiment national indéniable,
devient évidente en 1941 lors du référendum organisé par
l'occupant et, bien sûr, à l'occasion de la loi de 1984.
- L'emploi du français comme langue d'administration et de
communication entre étrangers et de la population étrangère
avec les Luxembourgeois natifs augmente à partir des années
1960. Depuis, on ne peut plus ignorer parmi les langues du
Grand-Duché celles des 150.000 résidents étrangers (surtout
le portugais et l'italien) qui enrichissent le multilinguisme
(très variable et très varié) des 280.000 luxembourgophones,
auxquels il faut ajouter les 30 à 50.000 personnes parlant le
francique limitrophe en France, Belgique et Allemagne.
- Sur le plan scolaire, le Lëtzebuergesch est matière à l'école
primaire depuis 1912 (une petite heure!). Il a été reconnu un
temps par le programme européen "Lingua" (1989). Depuis
1999, le gouvernement agit fortement pour que le
Lëtzebuergesch serve de langue d'intégration pour les
étrangers et immigrés. Il s'efforce aussi d'obtenir une
reconnaissance du luxembourgeois comme langue de l'UE.

Les langues au Grand-Duché actuel

Sur le terrain, la situation linguistique est très variée,


mélangée, voire superposée suivant les domaines, les lieux,

37
les groupes sociaux et les individus. Elle est en fait très
complexe et il faut se garder des généralisations, même si les
enquêtes5 sont bien faites et dans l'ensemble sérieuses6.
- A la chambre des députés, les actes législatifs sont rédigés en
français, mais les débats réguliers se font le plus souvent en
luxembourgeois avec beaucoup de termes empruntés au texte
français ou à la terminologie allemande spécifique qui lui
correspond. Ce code-switching (accompagné d'un certain
mélange de codes: code-mixing) est mal vu et condamné dans
les pays qui ont une langue fortement normée comme en
France ou en Allemagne, mais il est caractéristique de
l'expression luxembourgeoise non seulement en situation
publique mais aussi dans la vie privée. En gros, à l'écrit, le
français domine au niveau de la vie publique nationale, mais
au plan communal, l'allemand a toujours sa place et le
luxembourgeois progresse. Entre luxembourgophones, celui-ci
est à l'oral la langue de communication et de travail
privilégiée, mais même à l'écrit, il conquiert de plus en plus de
domaines qui, ailleurs, sont réservés à la langue standard.
- A l'école, l'apprentissage de l'allemand standard est introduit
dès la première année du primaire (6 ans), mais il est souvent
vu et présenté comme version écrite du "dialecte
5
Cf. surtout les données du STATEC, Le sondage Baleine (1998)
et La situation de la langue française parmi les autres langues en
usage au Grand-Duché de Luxembourg (cf. bibliog.)
6 Au Grand-Duché, le problème des langues est un sujet délicat. En
effet, il est rare que l'on ait affaire à des observations exemptes
d'arrière-plan idéologique. Le multilinguisme (constaté et/ou très
idéalisé) avec la conception de la société multiculturelle, voire
multinationale qui le sous-tend, fait partie de l'originalité et de
l'identité (régionale? nationale?) que s'attribuent volontiers les
Luxembourgeois, le Grand-Duché étant présenté (de façon
simplifiée, sinon caricaturale) comme "lieu de coexistence des
mondes roman et germanique", comme "terre d'entre-deux",
comme symbole d'une "société plurielle", d'un "pays de rencontre
entre les cultures", d'un "microcosme au creuset de l'Europe", etc.

38
luxembourgeois". L'alphabétisation (lire et écrire) se fait donc
en allemand, étant entendu que le français est intégré au
programme du primaire dès l'année suivante7. La langue
véhiculaire du primaire et des premières années du secondaire
et de l'enseignement technique reste largement l'allemand et,
officieusement, le luxembourgeois. En revanche, le français
(langue d'enseignement de certaines matières comme l'histoire
et les mathématiques) prédomine dans le secondaire classique
et au Centre Universitaire8. Le parcours scolaire des matières
enseignées (toutes sections confondues) consacre à
l'apprentissage des langues en moyenne 50% du temps. Au
cours des deux années obligatoires d'enseignement préscolaire,
le luxembourgeois sert comme langue de socialisation et tout
au long des filières, il garde cette fonction de langue de
communication orale par excellence. En revanche, il n'est
jusqu'ici enseigné à aucun moment dans sa spécificité
linguistique ni orale, ni écrite9.
- Dans les églises, le culte catholique fait appel comme la vie
publique et privée aux trois langues: l'allemand en général
pour les lectures bibliques, le français pour certains chants et
commentaires, le luxembourgeois le plus souvent pour la
prédication, surtout en zone rurale (cf textes pages 220-221).
- Dans la vie quotidienne, sauf en milieu culturel homogène
qui est rare au Grand-Duché, on ne peut échapper au

7
Ceci pose problème surtout aux enfants d'étrangers, dont la
langue maternelle est romane comme le portugais; par expérience
compensatrice, des cours en portugais et en italien ont été
introduits en 1991 dans des écoles communales.
8 En mai 2001, le gouvernement a mis en place un plan de création
d'un établissement public appelé "Université du Luxembourg" qui
fédère l'ensemble de l'offre d'enseignement supérieur et de
recherche (cf. projet de loi du 28. Il. 2002).
9 Au Cours Universitaire, la "luxembourgistique" n'existe que
depuis 2002. Elle fait aussi l'objet d'un enseignement aux
universités de Sheffield (G.B), Trèves (AlI.) et Namur (Belgique).

39
multilinguisme qui s'étale partout, dans les commerces, médias
et publicités. Au Luxembourg, les langues sont non pas
juxtaposées, mais en contact simultané et superposé, brassées
aussi comme dans la véritable technique de communication
qu'est le code-switching. Il est clair par ailleurs qu'il faut
distinguer le multilinguisme officiel du pays et la situation
linguistique au niveau des individus où le plurilinguisme est
très variable autant pour la quantité des langues pratiquées
(cela va de la monoglossie rare à une tétraglossie fféquente, si
on tient compte de l'anglais) que pour leur qualité (les degrés
de connaissance et de pratique sont suivant les langues,
groupes et personnes, extrêmement variables). 17% des
habitants disent parler plus d'une langue avec leurs enfants,
53% plus d'une langue avec leurs amis, 70% plus d'une langue
au travaillO. Voici, pour finir, deux autres indications
significatives!! - d'autres informations sur les médias et la
littérature sont fournies dans la 2ème partie, au chapitre 18.

Langue entre entre Langue Luxem- ensemble


parlée étrangers Luxem- privilégiée bour- des
et Luxem- bourgeois des télé- geois résidents
bourgeois et étrangers spectateurs seulement
luxemb. 15% 33% lux. depuis 24% 18%
1991
fhmçais 79% 58% français 24% 34%
allemand 2% 8% allemand 50% 40%
anglais 2% 1% autres 1% 8%

10 .
S ource: a'À propos ues Iangues. Servlce
" 1ll10rmatlon
J'. et presse.
Ministère d'État, 1999. BibI.
11 Sources: (a) Situation de la langue française parmi les autres
langues en usage au G.D. de Luxembourg, 1998 (bibI); (b) Le
sondage "Baleine", 1998 (bibI); cf. aussi: à propos des langues.
Service information et presse, 1999.

40
PREMIÈRE PARTIE:
GRAMMAIRE DU LUXEMBOURGEOIS

V. LANGUE COMMUNE
ET VARIÉTÉS DE LANGUE

Décrire le fonctionnement d'une langue en phase de forte


standardisation (le luxembourgeois est loin d'être aussi normé
que le sont actuellement le français et l'allemand standards)
exige des précautions. Il faut notamment savoir comment
intégrer dans la description les nombreuses variantes de
toutes sortes qui compliquent l'usage du fonctionnement de la
langue et donc aussi sa codification.
De ce point de vue, la grammaire présentée ici est:
- une grammaire du luxembourgeoisd'aujourd'hui et non pas
une grammaire historique du dialecte dit francique mosellan
occidental (Westmoselfrankisch);
- une grammaire, dont le modèle d'analyse est axé sur des
syntagmes (groupes syntaxiques) et sur l'énonciation en
contexte, plutôt que sur des mots et sur la seule phrase
verbale abstraite;
- une grammaire multiface, qui ne se limite pas aux aspects
phoniques, ni aux seules servitudes morphologiques et
syntaxiques, mais qui intègre aussi un certain nombre de
choix et de libertés.

Une grammaire du luxembourgeois d'aujourd'hui

Au 19ème siècle et dans la première moitié du 20ème, les


grammaires du luxembourgeois sont pour l'essentiel des
phonétiques historiques consacrées à des dialectes régionaux
ou locaux, complétés de quelques faits morphologiques et
lexicaux. Ainsi dispose-t-on des philologies du parler de la
Sûre (Mathias Hardt, 1843), de Vianden (René Engelmann,

41
1911), d'Arlon (Alfred Bertrang, 1921), d'Echternach, de
Knapphoscheid, d'Esch sur Alzette (Hélène Palgen: 1931,
1933, 1948), du Nord de l'Oesling et de la Moselle (Robert
Bruch: 1952, 1956).
Ces phonétiques historiques non systématisées, par leur
caractère analytique, diffèrent largement des phonologies que
l'on cherche à écrire de nos jours (Keiser-Besch: 1976:
Schiltz: 1997). Mais elles sont accompagnées de relevés
géolinguistiques comme on les pratique en dialectologie:
cartes d'isoglosses ou d'éléments lexicaux, morphologiques
(pronoms, déclinaisons, conjugaisons), syntaxiques (comme
la position des éléments verbaux: ech hu misse goen rich
habe gehen müssen] par opposition à: ech hu goe missen12).
Dans cette grammaire, nous ne tiendrons guère compte de
la phonétique ni de la phonologie historiques. Seule est
envisagée la prononciation standardisée de l'allgemeng
Emgankssprooch, du luxembourgeois d'aujourd'hui13. D'autre
part, notre but est de faire ressortir davantage les faits de
langue qui font l'unité du luxembourgeois actuel que sa
diversité. Nous ne retiendrons donc que quelques variantes
parmi d'autres, en les classant grossièrement en lères et 2des,
étant entendu qu'il peut s'agir aussi d'autres variantes que

12
cf. les atlas linguistiques (LSA: Bruch/Schmitt, 1963); les études
de Palgen, Bruch (Gramm. 1955, 109-119) et Schanen (1991).
13 dite aussi Koinè, quand on parle du seul plan sonore et quelle
que soit la définition suprarégionale ou centrale qu'on en donne du
point de vue géo- ou socio-linguistique (R. Bruch parle en 1955
d'Ausgleichsprache; Fernand Hoffmann en 1987 de Koine et
Unterdialekte; P. Gilles en 1999 de Zentralluxemburgisch). Ces
notions commodes appellent toutes des réserves quant à leur
définition et aux réalités qu'elles recouvrent. Car il est très difficile
de dire dans le détail, si tel fait linguistique observé fait partie de la
langue commune (connue au moins à titre passif de tous les
luxembourgophones) ou de variantes plus ou moins répandues (et
de ce fait difficiles à hiérarchiser).

42
,. . . . 16
Ph onetiques:
14
d e vanantes IeXlcaIes 15, morp h 0Ioglques ,
syntaxiques17, géolinguistiques ou sociolinguistiques,
relevant de la langue générale ou des jargons techniquesl8.

La notation des unités phonétiques du luxembourgeois


commun se fera à l'aide des siWes suivants de l'alphabet
phonétique international simplifié 9.

14
Au prétérit (imparfait) de sinn (être), par exemple, on peut dire
que les formes war et wor sont communes. Mais woar est une
variante primaire de transition que l'on trouve dans l'Osling, dans la
région d'Echternach, de la Minette et le long de la Moselle. En
revanche, seraient classées comme variantes secondes, les
différentes réalisations de la diphtongue (voir triphtongue) "od'.
15Voir les variantes pour "papillon". PiÜpel est sans doute avec
Paiplek la forme lexicale courante. Paiperlek peut être considéré
comme variante seconde plus locale; cf. LWB, art. Paipel, p.333
16Ex.: dans le Groupe nominal (GN) au CI (nominatif / accusatif)
d'kaalt Waasser, le -t au neutre singulier marque la déclinaison de
l'adjectif épithète dans la langue commune: Hien ass an d'kaal-t
Waasser gefall (er ist ins kalte Wasser gefallen; il est tombé dans
l'eau froide); cf. aussi mai léift Kand: mon cher enfant. Mais on ne
peut pas ignorer une variante moins répandue au Grand-Duché, qui
ne réalise pas ce -to C'est le cas dans la région mosellane et
d'Echternach où l'on dit: Hien ass an d'kal-lJ Waasser gefall; mai
léif-lJ Kand. Cela change bien sûr nettement la déclinaison du GN.
17On peut p. ex. voir dans la construction ech hu si begéint (hunn /
haben + accusatif; je l'ai rencontré; modèle français) la forme
commune et dans ech sinn him begéint (sinn/sein + datif; ich bin
ihm begegnet: modèle allemand) une variante primaire.
18 Il s'agit des variantes géographiques, sociales (générations,
milieux) professionnelles et thématiques. Wou schaffs de? (Où
travailles-tu?) est du point de vue sociolinguistique moins marqué
que: Woujobbs de? Tatsaachen et (On-) Kaschten (Tatsachen, Un-
kosten; faits et faux-frais) ne sont pas aussi marqués que les
modèles français Faiten et Fraisen. Dans l'ordre des exlamations:
nondicass, 0 vreckt, 0 Mamm, 0 mai, 0 Mert/Merde (vulgaire),
zut (verdammt) n'ont évidemment pas les mêmes connotations.

43
Voyelles
Les [:] éventuels qui suivent une notation vocalique
indiquent que la voyelle est longue.
['] note si besoin un coup de glotte (aIL: Knacklaut):
['ave] awer, mais; ['am °buadam] am Buedem, au soL
L'accent de lexème (mot) est noté par [']: Meedchen
['me:tçan], jeune fille; ['ale'hdejan] Aller'hellegen Toussaint.
L'accent de groupe syntaxique oulet d'énoncé est noté en
contexte par [0]: Dat °Meedchen hat zu PaOrais studéiert.
[da:t °me:tçan ha:t tsU pa °œIs ~tUdeIet ]
[a] [a:] [pap] [ma:xan] Papp, maachen père, faire
[a] [a:] [glas] [gla:s] Glace, Glas glace, verre
[el ("er") ['dakte] Dokter médecin
['beIe] Béier bière
[e] [e:] ["a:ebeçt][re:n] Aarbecht, Reen travail, pluie
[E] [hEI] [hElt] hell, halt clair, tient,
[E:] [ftE:e] [k:&:eçan] Star, Kaerchen étoile, charrette
[a] ['leIvan] léiwen cher
[ga'mels] Geméis légumes
[I] [mIt] [galIt] midd, geschitt fatigué, arrivé
. . .
[i] [i:] [kIçan] [Ici:Jt] Kichen, Kiischt CUlsme,cense
[0] [pro'dUkt] Produkt produit
[0:] [fpro:x] Sprooch langue
[a] [fprax] [fal] Sproch, vall formule, plein
[0] [bl 0t] [pn 0] b16d, Pneu idiot, pneu
[œ] [breIs] [mrel] Bëlls, mëll bosse, mou
[u] [u:] [ku] [du:jt] Coup, Duuscht coup, soif
[U] [kUs] [gUt] Kuss, gutt baiser, bon

19 Ce système de notation n'est ni le système officiel du français


normé, ni celui de l'allemand standard, qu'on trouve dans les
ouvrages de référence. C'est une simplification, un compromis.

44
[y] [y:] ['byro] [zy:dan] Büro, Süden bureau, sud,
[Y] [hYls] [zYt] Hüls, zut douille, zut

Di hton ues
[al] [bal] ["aIzan] Bei, Eisen abeille, fer
[£I] [le:It] [ml] Laif frai corps, libre
[el] [al] [fnel] Schnéi neIge
[au] [haut] haut aujourd'hui
[EU] [ga'brEux] [hEut] Gebrauch, Haut usage, peau
[au] [:Ju] [baut] Bouf garçon
[la] [flade] [lasan] Fieder, iessen plume, manger
[:JI] [m:Jlan] Moien Bonjour
[ua] [nuaçt] (buadam] Nuecht, Buedem nuit, sol/terre
Semi-voyelles; semi-consonnes
[j]7[I], [j]7(Ç]: Billjee billet; bësschen un peu
[w]7[ua], (ue], (:Ja] ...: (fwaman] (fuaman] (f:Jaman]
schwammen nager; [fuele] schwéier lourd/difficile; [b:Jat]
Boîte boîte; [k:Jafe]Coiffer coiffeur
[4]7 luI]: ['pmd41] ['pr:JduI] 'produit, pro 'duit
Nasales
[a] ra'ra3ama:] A 'rrangement arrange'ment
[&] [ète'rj0:e] 'Interieur intérieur
[pwË] ['basËn] Point, bassin point, bassin
[0] [bo] [do] [doan] bon, Don, Donen bon, don(s)
Consonnes
[b] [bo:mi:] [ga'bu:e] Bomi gebuer mami, né,
[buatbldan] Buedbidden baignoire
[ç] [gle:Içan] [helç] glaichen, héich ressembler, haut
[li:çt] /iicht facile/léger
rd] [dœJ] (gadœleç] Dësch, gedëlleg table, patient

45
[d3] [d3i:ns] ['bYd3e:] Jeans, Budget jeans, budget
["ad3Ektit] Adjektiv adjectif
[t] [fœJ] [breIf] Fësch, Bréif poisson, lettre
[feIe] véier quatre
[g] ['geIjant] [gœjte] Géigend, gëschter région, hier
[3] ['3Ile:] [3::>S] Gilet, Joss gilet, Joseph
[y] [ju:yant] [kuyal] Jugend, Kugel jeunesse, boule
[la:ye] Lager camp
[h] [hE:e] [haus] Har, Haus monsieur, maison
[::>ho:] oho oh
[j] [fpIjal] [re:jal] Spigel, Regel miroir, règle
[j::>fe] Joffer mademoiselle
[jItfare:n] [heIjan] jiddwer, héijen chaque, haut
[reji:ru!)] Regierung gouvernement
[k] [kœjt] ['a:kaul] Këscht, Akaul boîte, nuque
['muzek] Musek musique
[ku] Gamais [kv] comme en allemand standard)
[kue:l][kualiteIt] Quell, Qualitéit source, qualité
[I] [bjt] ['a:l] Loscht, al enVIe, VIeux
[blo:] blo bleu
[ID] [m::>nI]['mama] Monni, Mamm oncle, maman
[n] [num] [fEndal] Numm, Fandel nom, drapeau,
['In] in en
[!)] [ts::>!)]
[aiE!)] Zong, eleng langue, seul,
[j::>!)] Jong garçon
[!)k] [j::>!)k]
[ga!)k] jonk, Gank jeune, couloir
[p] ['papa] [ts::>p] Papa, Zopp papa, soupe
[klup] Club club
[r] [rulan] rIraIvan] rullen, schreiwen rouler, écrire
[s] [vœsan] [ga:s] wëssen, Gaass savoir, ruelle

46
ill [be:1n[fa:n] belsch, Schan belge, honte
U£f] chef chef
[t] [to:pat] [blut] Topert, Blutt idiot, sang
[0] [9r1la] Thriller roman policier
[ts] [tsll] [ka:ts] Zill, Kaz tuile, chat
[nuats] nuets la nuit
[v] [v:Ju] [va'kants] wou, Vakanz où, vacances
[blaIvan] bleiwen rester
[w] [w0:akJ:Jp] Workshop atelier
[x] [bux] [ba:x] Buch, Baach livre, ruisseau
[la:xan] laachen nre
[z] [zœn] [ro:zan] Sënn, rosen péché, en colère

Une grammaire de groupes syntaxiques

Les précis de grammaire du luxembourgeois, y compris


les plus développés comme ceux de J .Weber (1896) et R.
Bruch (1955), sont axés sur les classes de mots. C'est aussi le
cas des éléments de grammaire pédagogique rédigés au cours
des dernières décennies pour l'enseignement de la langue aux
adultes. Or en luxembourgeois, les classes de mots (articles,
noms, etc) ne fonctionnent que dans des groupes syntaxiques.
Soit l'énoncé: De Mann mat deem décke Brëll hëlt déi
diiitsch Zeitung aus sengem brongen Attaché-case (L'homme
aux grosses lunettes sort le journal allemand de sa mallette).
On constate que ce qui est sujet grammatical dans le groupe
verbal, c'est l'ensemble De Mann mat deem décke Brëll, donc
le groupe nominal (GN) tout entier et non pas le seul mot
Mann. D'ailleurs quand on veut changer l'ordre des éléments
par une permutation, il faut déplacer le groupe en bloc: Aus
sengem brongen Attaché-case hëlt de Mann mat deem décke
Brëll déi diiitsch Zeitung est un énoncé correct du
luxembourgeois, alors que p. ex. *Déi diiitsch Zeitung hëlt

47
mat déckem deem Brëll de Mann aus sengem brongen
Attaché-case ne l'est pas (ce qui est indiqué par l'astérisque *
devant l'énoncé). L'unité de fonctionnement de la langue
luxembourgeoise est donc le GN et non pas en premier lieu la
classe de mot: l'article, le nom, le verbe, l'adverbe, la
préposition, etc. Bien sûr, pour décrire le fonctionnement de
la langue, on a besoin des classes de mots avec leurs
dénominations (la terminologie diverge suivant les linguistes
et les pays20).Mais elles ne fonctionnent que dans le cadre de
groupes syntaxiques qui sont d'un autre niveau d'analyse. Ici
les classes de mots seront décrites dans le cadre de leur
fonctionnement dans les divers groupes.
Une typologie de sept groupes syntaxiques suffit pour
une description correcte de la langue luxembourgeoise:
1. GV = groupe verbal = la phrase verbale avec verbe
conjugué y compris le sujet grammatical éventuel. Ex.:
Mir waarden Of)de oBus. (Nous attendons le bus.) Groupe
verbal en fonction d'énoncé déclaratif. Mir waarden op de
oBus, dee vun der °Gare kënnt. (Nous attendons le bus qui
vient de la gare.) Groupe verbal relatif membre du GN Bus.
Mir waarden op de Bus, dee vun der °Gare kënnt, well mir
nach an °d'Groussgaass musse fueren (parce que nous devons
encore nous rendre dans la Grand-rue.)Groupe verbal membre
du GCONJ well.
2. GN = groupe nominal. Ex.:
Geoschichten (des histoires), +kuerz Geschichten (histoires
courtes), dës kuerz Geoschichten (ces histoires courtes), dës
ganz kuerz Geoschichte vun de Kanner aus dem drëtte
°Schou/ior (ces histoires très courtes des enfants du CE2).
3. GINF = groupe infinitif. Ex.:
Komm mir °hëllefen.(Viens m'aider). Wéi de BoufOugefaangen
huet, am °Schlof ze braddelen...(Quand le garçon se mit à

20Au Grand-Duché, on déclare vouloir aligner la terminologie sur


celle de la grammaire du français, mais ce n'est pas toujours
possible. Je choisirai la terminologie la plus courante. Si besoin, je
ferai appel à des doublets. Ex.: prétérit/imparfait.

48
divaguer dans son sommeil...). Si hu mech an de °Keller
geschéckt, fir °Wain ze huelen (Ils m'ont envoyé à la cave,
pour chercher du vin).
4. GPART = groupe participe. Ex.:
1963 zu °Tréier gebuer, huet de Jong °Sprooche studéiert a fir
e Magister °Artium geléiert.(Né à Trèves en 1963, le garçon a
étudié les langues en vue de la Maîtrise.) Wéi schon ee
+puermol gesot. hien ass ee geOmaachte Mann. (Comme cela
a été déjà dit plusieurs fois, c'est un homme qui a réussi).
5. GPREP = groupe prépositionnel. Ex.:
Mam Bus op °Bellevue fueren (Se rendre à Bellevue en bus).
D'Meedche mat deem roude °Kleed huet fir een Owend sai
°Won ausgeléint (La fille en robe rouge a prêté pour un soir sa
voiture). Just +haut huet de Papp Of)de OBusgehalen, well et
mat °Eemere schëdd.(Aujourd'hui précisément, le père a tenu à
prendre le bus, car il tombe des cordes).
6. GCONJ = groupe conjonctionel. Ex.:
Maacht +nëmmen, daft dir de OBus net verpasst (Surtout ne
manquez pas le bus). Wann Dir zevill CholesteOrol huet. dann
iesst manner °Fett (Si vous avez trop de cholestérol, mangez
moins de graisses). Ech 'Jroen dech, ob s de °matkënns (Je te
demande, si tu viens avec nous).
7. GADV = groupe adverbial. Ex.:
Mir gi <>Weideriwwert de °Boulevard (Nous continuons à
longer le boulevard). +Duerno gi mir nach ee Stéck zu +Fouss
°riichtaus an dann no °lénks (Après ça, nous faisons encore un
bout à pied tout droit et puis nous tournons à gauche). Muer gi
mir ëppes méi +séier dee klenge °Wee zréck. (Demain nous
reviendrons un peu plus vite par le petit chemin).

Une grammaire de servitudes et de libertés

A la recherche de règles normatives, la grammaire


scolaire ne retient souvent, quand elle décrit les langues, que
ce qui est obligatoire, donc les servitudes, quitte à "tricher" et
à élever des emplois fréquents au rang de lois absolues. Or

49
en syntaxe, il faut aussi tenir compte du choix que laissent les
libertés de construction et expliquer ces choix.
Ainsi, on répète depuis R. Bruch (1955, ~ 15,3) que le
complément indirect au datif se place en luxembourgeois
devant le complément direct à l'accusatif. Ceci est faux, car:
Ech hunn dat Buch mengem °Brudder geléint (J'ai prêté ce
livre à mon °frère) est non moins correct que: Ech hu
mengem Brudder dat °Buch geléint. Simplement, le message
n'est pas le même: dans un cas, c'est le GN Brudder qui est
l'élément focalisé, dans l'autre cas, c'est le GN Buch. De
même, s'il est vrai que, dans le cas des pronoms personnels,
le datif (C2) précède l'accusatif (CI): Ech hunn him et geléint
(Je le lui ai prêté), on peut trouver des contre-exemples: Hatt
huet déi puer Bicher de °Kanner ginn ~ Hatt huet se °hinne
ginn. (Elle a donné les quelques livres aux enfants; c'est à eux
qu'elle les a donnés). La séquence objet C2 au datif + objet
CI à l'accusatif est statistiquement la plus fréquente, mais ce
n'est pas une servitude grammaticale.
Pour pouvoir rendre compte des constructions et des
choix faits parmi les libertés de construction, je ferai appel
entre autres à la notion de fonction en distinguant:
1. les fonctions grammaticales. Dans le groupe verbal, il y
en a cinq: sujet grammatical, objet 1 et 2, complément
circonstanciel informatif ou/et argumentatif, apposition;
2. les fonctions informatives: thématiques (à propos desquels
on fournit une information) et rhématiques (l'information
fournie);
3. les fonctions communicatives présentées dans les divers
chapitres notamment quand il est question de l'appréciation
Gugements), de la connexion (relations logico-sémantiques)
et du contact (relations entre communicants).

50
VI. L'INTONATION

L'intonation luxembourgeoise est peu étudiée: on se


contente donc ici de quelques observations, qu'il faut
compléter par celles du chapitre VII sur l'accentuation.
Pour les chaînes sonores, le terme d'intonation désigne
avant tout la mélodie, c'est-à-dire les variations que la voix
trace en montant ou en descendant dans le cadre de positions
limites qu'on appelle tessitures. Cette mélodie est
accompagnée d'autres caractéristiques mesurables comme le
débit ou le tempo (lent <--> rapide), la durée (long <->
bref), l'intensité (fort <-> faible) et le rythme (structuré par
la cadence des mesures à deux, trois ou plus de temps).
Repérable surtout quand le Luxembourgeois parle le
français ou l'allemand, l'''accene1 luxembourgeois" s'explique
par des habitudes articulatoires et des traits intonatoires.

Les habitudes articulatoires

"Les lèvres ne déploient que peu d'activité [...], l'ouverture


labiale prend [...] une fonne moyenne et allongée, la langue se
retire et s'élargit et s'aplatit davantage, l'action des muscles est
moins énergique et elle manque de souplesse, les vibrations
des cordes vocales sont plus faibles et moins continues, la
poussée de l'air vient frapper le plus souvent le palais ou le
voile et elle ne s'avance guère jusqu'aux alvéoles [...]". (V.
Rausch: La prononciation du français dans nos écoles, 1914)

Ces habitudes articulatoires, jointes à la tendance


luxembourgeoise qui fait avancer l'accent dans le champ
initial, expliquent certains traits sonores, notamment:

21
Pour éviter la confusion entre l'accent oral (qui relève de la
prononciation) et le signe écrit signalant la modification d'une
voyelle (accent aigü, grave, circonflexe, tréma), j'appellerai ce
dernier "signe diacritique".

51
1. la fréquence des diphtongaisons: "ue" [ua], "ie" [la], "éi"
[el], "eu"/ "oi"l"au" [aI], "ou" [au], "au" [au] / [e:u], "ai" /
"ei" [al], "ai" [e:l] ...
2. les vocalisations, par exemple du [r] postvocalique comme
dans Bonjour [bô'3u:e], Béier ['bele]; du [1] devant [j]
Familijen, Italien...
3. les assimilations
- du [d] dans les groupes [nd], [md], [Id] (comparer:
lannen, Héinn, friem, mëll avec l'allemand fmden, Roode,
fremd, mild; trouver, mains, étranger, doux);
- du [n] dans différents groupes notamment [ns]: Séissel ~
Sense, faucille) ou en fmale de mot (cf. règle dite de l'Eifel
ou de la chute du "n" mobile, pages 93-94);
- des occlusives [g], [d], [b] en position intervocalique:
Reen, Won, ronnen Dësch, Bommen <-> Regen, Wagen,
runden Tisch, Bomben; pluie, voiture, table ronde, bombes
4. les adoucissements que subissent les consonnes sourdes
quand, dans un mot composé ou dans le flux de l'énoncé,
elles sont suivies d'une voyelle. Ces sonorisations des
occlusives et fricatives, surtout de [P] ~ [b], [t]~ [d], [f]~
[v], [s]~ [z], [x]~ [j]/[J], sont très frappantes entre deux
voyelles d'un mot (où l'orthographe en tient compte) et
deux unités lexicales (et dans ce cas l'orthographe néglige
la lénification). Comparer:

Knupp (bosse), Leit (gens), léif (cher), béis (méchant), héich


(haut), avec knubbelen (gronder), [mat de] Leiden, léiwen,
béisen, héijen ainsi que
ee Knupp[b]auto (une auto tamponneuse), eng léif[v] Iddi (une
idée plaisante), eng béis[z] Iddi (une pensée méchante), geet[d]
en nët mat (est-ce qu'il ne nous accompagne pas?),
Héich[j]uewen (un fourneau).

Mais attention: à la jonction grammaticale d'un radical et


d'un morphème, la séquence consonne sourde + consonne
sonore est exclue. On a donc: 't knuppt (mais: 't knubbelt),

52
hien hieft (et non pas *hiewt), du schreift (et non pas:
*schreiws), du buets (et non pas *bueds), hie liest [st],
mais liesen (avec [z)).

Langue frontalière de l'aire linguistique franco-roman, le


luxembourgeois a un phrasé moins "haché", plus "doux",
plus "lié" que celui de l'allemand standard. Mais il semble
aussi moins "nivelé" que celui du français nonnalisé. Cette
impression est due au fait qu'en luxembourgeois, le coup de
glotte ['] à l'attaque vocalique est moins fréquent qu'en
allemand standard. Par contre, les liaisons y sont plus
fréquentes, sans que pour autant il s'agisse des mêmes
liaisons qu'en français, qui, lui, n'adoucit guère les consonnes
devant voyelle. Ainsi en est-il si on compare c'est[t]-à-dire et
les[s] enfants prononcés par un Français et c'est[d]-à-dire et
les[z]enfants dits par un luxembourgophone. De même, si on
compare: Hatt[d] ass[z] eréischt[ d] ëm ()eelej[ v] Auer
()ukomm (elle n'est arrivée qu'à onze heures) avec l'énoncé
correspondant de l'allemand standard: Sie 1st erst um elf
Uhr angekommen, ou encore le GN: Das ist ein
Prachtexemplar (c'est un exemplaire magnifique), dit par un
luxembourgophone [da:z_izd _a:In °prajd_Eg_zEm(O)pla:e] et
le même GN dans la bouche d'un gennanophone: [das 1st aIn
°praxt tksEm(O)pla:e].

Des traits intonatoires

Ces traits s'ajoutent aux habitudes articulatoires du


luxembourgophone. Il s'agit avant tout d'une variation plus
importante dans la tessiture (écart entre le bas et le haut dans
la montée ou descente accentuelle) et de différences dans la
réalisation des modelés.
Par modelé intonatoire (Intonatiounsmuster), on entend
une suite mélodique constituée d'un modèle accentuel (accent

53
montant ou descendant) suivi d'un modèle postaccentuel (la
voix reste dans la tessiture haute ~ ou redescend 2, reste dans
la tessiture basse 3, ou avec plus ou moins de "degrés"
remonte dans la tessiture plus ou moins haute 4). On peut
donc schématiser quatre modelés intonatoires fondamentaux:

Modèle accentuel + modèle postaccentuel modelé intonatoire


montant haut 1
-----------
, - - - - - - ------
montant am ! Lie - wen
---------
, -----, - - - - -,
, montant bas :2
----

----
-,;
\----------
am
-- ---,
~i;e- -- \ -------
wen

descendant bas 3
----- -----
I am ! Lie - wen
descendant L _ _ _ _ _ _________ ,- - - - - - --------
------------------
, descendant (re)montant .4}

,-------- -- - - -;~ - -!
~
L / ,
Lie - 1ej-:~~
/{.

C'est dans l'écart de la tessiture que le luxembourgeois


diffère le plus de l'allemand et du français. En lux., la
tessiture est en moyenne moins étendue qu'en allemand, sans
atteindre pourtant le "nivellement" du français normalisé.
En second lieu, dans le modèle accentuel même, la
montée ou descente se produit en français franchement avant
la syllabe accentuée alors que l'allemand et le lux. invitent à
changer l'orientation (montée, descente) avant, pendant et
même après la syllabe accentuée. Ainsi, on peut comparer:

Tu as bientôt fi ~ ? Lorraine: Tu n'as pas bientôtO ~ ni ?

Bist du bald ~ig ? ou: Bist du bald ~ / e~ fig ?

54
Bass de bal VOfiiet1deg ? Bass de ballofii I e~ deg ?

Bass de bal ~ofii \ ~/r--deg?

Dans le dernier exemple luxembourgeois, le modelé final


semble remonter à un palier intermédiaire entre la tessiture
haute et basse, ce qui est rare dans les modèles intonatoires
du français normalisé, mais fréquent dans les réalisations
contextuelles de l'allemand.
On peut évidemment approfondir le fonctionnement des
modelés intonatoires en distinguant modelé final et modelé
intérieur (Schlussmodell et Innemodell). La différence entre
les deux est surtout d'ordre fonctionnel. Le modelé intérieur
structure l'information transmise et souligne des procédures
de communication (p. ex. "laisse-moi continuer, je n'ai pas
fini", "regroupe ensemble", "sépare", etc.), alors que le
modelé fmal fournit en plus des indications sur l'attitude de
communication. Dans celle-ci, le Gesamtmodus (modus
global) peut renvoyer à une déclaration, interrogation,
injonction, voire exclamation, qui sont mises à leur tour au
service de diverses intentions et de différents actes de parole
(Sproochhandlung, par ex.: salutation, demande, question
rhétorique, affirmation, dénégation, etc.). Ainsi le mode
d'expression générale de la déclaration (cf. modelé 2) peut
traduire suivant le contexte un acte d'affirmation (à l'écrit, on
aura un "."), d'étonnement ("!") ou une question biaisée ("?"):
An +du bass wierklech °heemgaang (. / ? / !)(Et +toi, tu es
vraiment ren°tré . / ? / !)
Voici, dans une interview, les divers modelés dans un
phrasé radiophonique très rapide; il s'agit d'une question
posée par le reporter sous forme d'une déclaration:

Och d' I °Angscht \ vrun enger Ver- I <jrie- \ mung vun eiser (1°)

Sprooch (I) wier an I °deem \ Sënn 10net \ be- I °rech- \ tel egt?

55
0510~
~..~"'-

AU..EMAGNE

en
FRANCE

56
VII. L'ACCENTUATION
Tous les accents réalisés dans un modelé intonatoire le
sont à peu près avec les mêmes moyens physiques: hauteur
mélodique, intensité, rythme, place dans la séquence
mélodique. Il n'y a donc pas lieu de distinguer un accent
tonique opposable à d'autres types d'accents. En revanche, il
n'en va pas de même quand on s'interroge sur leur fonction et
leur justification. De ce point de vue, on distingue
- les accents réalisés en fonction de la situation de parole:
l'accent contrastif et l'accent d'énoncé dit aussi de phrase
- les accents prévus dans le systèmede la langue et qui ne
sont pas nécessairement réalisés: l'accent neutre du groupe
syntaxique et l'accent lexical dit du mot.
Les deux premiers accents informent plutôt sur les
dimensions sémantiques (information et communication),
alors que les deux autres fournissent d'abord des indications
sur des délimitations syntaxiques.

L'accent d'énoncé (Ausso)

Noté par 11011devant la syllabe accentuée, l'accent


d'énoncé porte au moins sur l'accent du groupe syntaxique
qui le constitue. Comme nous reviendrons aux pages 59-60
sur le problème de l'accent neutre des groupes syntaxiques,
on peut se contenter ici de quelques exemples commentés.

Ex.: Wéini ass hien Il °ukomm? (quand est-il arrivé?): GV en


fonction d'énoncé interrogatif. L'accent d'énoncé est sur le 1er
membre qui détermine le lexème base verbale, ici la particule
verbale urn].
- Hien ass scho Il gëschter °Owend ukomm (Il est déjà arrivé
hier °soir): GV en fonction d'énoncé déclaratif. L'accent
d'énoncé est sur le GADV qui est le 1er membre qui détermine
le lexème base verbale ukomm. L'accent syntaxique du GADV

57
est sur son dernier membre à droite: gëschter °Owend. Cet
accent est aussi l'accent du GV de tout l'énoncé.
- Hien ass scho gëschter Owend Il mam °Auto ukomm (Il est
déjà arrivé hier soir en voi°ture): GV en fonction d'énoncé
déclaratif. L'accent d'énoncé neutre est sur le GPREP mam
°Auto qui est le 1er membre qui détermine le lexème base
verbale ukomm. L'accent syntaxique du GPREP étant sur son
membre (sauf si celui-ci est un pronom), c'est °Auto, l'accent
du GN membre du GPREP qui devient aussi l'accent du GV
qui fournit la structure syntaxique de l'énoncé.
- Dat war jo nawell nach eng Kéier Il ganz °séier gaang (Cela
s'est, ma foi, passé une nouvelle fois très °vite). Dans le GV
qui est en fonction d'énoncé déclaratif, l'accent d'énoncé neutre
est sur le lexème base du GADJ ganz °séier, étant donné qu'il
est le 1er membre déterminant la base verbale gaang.

L'accent constrastif

L'accent d'énoncé (et donc l'accent neutre du groupe


syntaxique qui constitue l'énoncé) doit être différencié de
l'accent contrastü, noté "+" devant la syllabe concernée.
Celui-ci peut tomber en principe sur n'importe quelle syllabe
de la chaîne, alors que l'accent d'énoncé ne peut porter que
sur un accent de groupe syntaxique. Du point de vue
fonctionnel, l'accent contrastif met le segment sélectionné en
contraste avec d'autres segments implicite(s) ou explicite(s).
Voici les mêmes exemples avec une accentuation modifiée:

+Wéini ass hien °ukomm?! par exemple dans une reprise


étonnée de la question après une réponse-surprise. +Quand est-
il arrivé?! Il est arrivé +quand?!
Hien ass scho II+gëschter Owend °ukomm ou: +Gëschter
Owend ass hie schon °ukomm. C'est +hier soir [et non un
+autre soir auquel on s'oppose par contraste] qu'il est venu.
Hien ass scho +gëschter Owend mam Auto °ukomm ou Hien
ass scho gëschter +Owend mam Auto °ukomm. C'est +hier
soir [et non un +autre soir auquel on s'oppose par contraste]

58
qu'il est venu en voiture, ou: C'est hier +soir [et non à un
+autre moment de lajoumée auquel on s'oppose par contraste]
qu'il est venu en voiture.
+Dat war jo nawell +nach eng Kéier +ganz séier gaang. Ce+la
[et non autre chose] s'est passé en+core une fois +très vite).

L'accent constrastif dépend des intentions de celui qui


parle, mais aussi, bien sÛT,du sens contextuel de ce qu'on
veut exprimer. Cela explique la présence d'accents contrastifs
sémantiques (souvent soulignés par le rythme) comme dans:
d'Lëtzebuergescht ass eng dy+namesch Sprooch (keng
+doudeg) (Le luxembourgeois est une langue dyna+mique,
pas une langue +morte). Et ass eng +lieweg Sprooch, déi
ganz krea°tiv ass (C'est une langue vi+vante, qui est très
créaOtive). +Kleng Kanner, +kleng Suergen, +grouss
Kanner, +grouss Suergen (Pe+tits enfants, pe+tits soucis,
+grands enfants, +grands soucis).

L'accent neutre du groupe syntaxique

[] Cet accent ne peut tomber que sur un accent de mot


Gamais sur une syllabe inaccentuable qui, en revanche, peut
recevoir un accent contrastif). Ex.:

D '0 Lëtzebuergescht (la langue luxembourgeoise) est un GN qui


a l'accent de groupe sur l'accent du lexème-base. Mais dans:
D'Lëtzebuer+gescht. an net d'Lëtzebuer+gesch, on a deux
accents contrastifs. N'étant pas des accents de mots
(OLëtzebuergesch a l'accent de mot sur la 1ère syllabe), ils ne
peuvent pas être accents neutres de groupes nominaux.

~ La position de cet accent de groupe neutre (c'est-à-dire


non contrastif) dépend de la nature du groupe syntaxique.
Les groupes syntaxiques de type verbal (GV, GINF,
GPART, GCONJ) ont l'accent sur le premier déterminant du
lexème verbal ou, à défaut de déterminant, sur la base même.

59
Les groupes syntaxiques de type non verbal (GN,
GPREP, GADV, GADJ) ont l'accent du groupe sur le dernier
membre à droite; cet accent a donc aussi une fonction
démarcative.

En structure régressive, l'accent est sur le premier déterminant


de la base dans les groupes de type verbal: weil mir gëscht Il an
en neit °Haus gaang sinn; well hien ze spéit II °heemkomm ass;
fir vi/l zefréi Il °heemzegoen; 197°8 gebuer (sinn); bis et himll
°duergaang ass (parce que hier, nous avons déménagé dans
une nouvelle maison; parce qu'il est rentré trop tard chez lui;
pour rentrer beaucoup trop tôt; (être) né en 1978; jusqu'à ce
qu'il en ait assez).
À défaut de déterminant, l'accent de groupe tombe sur le
lexème verbal lui-même: weil mir Il °gaang sinn; weil hie Il
°komm ass; fir ze °goen; bis hie //Ogaang ass (parce que nous
sommes partis; parce qu'il est venu; pour s'en aller; jusqu'à ce
qu'il s'en aille).
Dans les groupes de type non verbal, l'accent est sur le dernier
membre de droite ou, à défaut de membre, sur la base même:
- GN: mâi °Grousspapp; mâi Frënd vu (0)Wëntrengen op der
°Musel (mon grand-père; mon ami de Wintrange sur Moselle);
- GPREP: op °eemol; mat den neie °Miwwelen; an dat neit
Haus op der °Grenz (d'un coup; avec les nouveaux meubles;
dans la nouvelle maison à la frontière);
- GADV: gëschter °Owend; lénks niewenodrunn; riechts am
°Tirang ( hier soir; à gauche attenant; à droite dans le tiroir);
- GADJ: vi/l ze vil! °déck; héich wéi e °Kiischtebam;jalous op
seng °Fra (beaucoup trop gros; haut comme un marronier;
jaloux de sa femme).

L'accent lexical du mot à plusieurs syllabes

L'accent lexical est un accent potentiel fixe, en principe


prévu par le code. Mais sa réalisation dépend aussi du
contexte de l'énonciation, car un accent de mot n'est réalisé
que s'il est accent de groupe ou accent contrastif.

60
Pour décrire l'accent d'un mot plurisyllabique, il est
commode de distinguer un champ accentuel initial de trois
syllabes et un champ accentuel rmal de trois syllabes.
En principe:
I> Les mots qui relèvent de l'aire germanique ou allemande
ont l'accent lexical sur une des trois premières syllabes

2 3 I

1\
I I
I.
(champ accentuel initial)

l. 'Blech (tôle), 'flécken (réparer), 'lieweg (vivant), 'Zillebëicker


(briquetier)
2. Er'ënnerung (souvenir), ge'walteg (énorme), Ver'antwortung
responsabilité)
3. ënner'schreiwen (signer), Iwwer'dreiwungsprinzip (principe
d'exagération)), verge'wal-tegen (violer)

I>Les mots qui sont transférés d'une aire non germanique,


notamment d'une aire romano française, ont l'accent lexical
sur une des trois dernières syllabes

3 21 11
I................................................... I

(champ accentuel final)

l. Eli'keft (étiquette), Philoso 'phie (philosophie), Revolu'tioun


(révolution), Impo'tenz (impuissance)
2. Ar'throsen (arthroses), Mecha'nissem (mécanisme), Pho'netik
(phonétique)
3. Ba'silika (basilique), 'Omnibus (omnibus), 'Paprika (poivron),
'Pottschampen (pots de chambre)

ITJ En luxembourgeois, l'accent de mot suit les tendances de


l'accentuation allemande. L'accent est sur la 1ère syllabe,
sauf quand cette 1ère syllabe est constituée d'un préfixe
inséparable inaccentué ou d'une syllabe constituant d'un tel

61
suffixe. Dans ce dernier cas, l'accent est sur la 2ème voire la
3ème syllabe du champ accentuel initial. Ex.:

'goen, 'stoen; ver'goen, ver'stoen; iwwer'goen, ënner'stoen;


aller, être debout; passer (temps), compendre; ignorer, oser

Les préfixes inséparables inaccentués sont des préfixes


verbaux que l'on trouve aussi dans des dérivations nominales
et adjectivales: be-, ent-/ em[pJ-, er-, ge-, ver-, zero Ex.:

be'molen, ent'stoen, em[p)'fiinken, er'sehéissen, ge'falen,


ver'loossen, zer'riiissen (peindre, naître, recevoir, fusiller,
plaire, quitter, déchirer)
Be'rzifJ, Ent'laasehtung, Em[p)'fanksbuffet, er'biirmleeh,
ge'fiilleg, ver'fault, zer'sehlo (profession, allègement, buffet de
réception, misérable, serviable, pourri, tabassé)

Tantôt accentués et séparables, tantôt inaccentués et


inséparables sont les particules verbales: duereh-, ënner-,
ëm, iwwer-, voll-, widder-, et pour les adjectifs/adverbes: on-.

Mir hunn se net °duerehgelooss. Hatt ass duerehodriwwen.


Nous ne les avons pas laissé passer. Elle est turbulente.
Da kann d'Welt °ënnergoen. Ënnerobrieeh meeh net!
Alors le monde peut sombrer. Ne m'interromps pas!
Mir hunn °ëmgebaut. Déi Plaz ass ganz ëmobaut.
Nous avons fait des transformations dans notre maison. Cette
place est cernée de constructions.
Cf. iwwer'liewen (survivre), mais: 'iwwerlafen (passer à
l'ennemi); vol/'streeken (exécuter) mais: 'volltanken (faire le
plein); widder'huelen (répéter), mais: 'widderlafen (aller dans
le mur); oner'héiert (inoui), mais 'onerhéiert (non exaucé).

Les autres particules verbales simples (a-, an-, aus-, biii-


do-, hier-, hi(n)- of-, op-, vir, weeh-, zou ) sont accentuées
et séparables, les particules composées et les GPREP figés

62
étant accentués sur le 2ème élément (e'ran-, eraus-, e 'roI-,
e'rop; der'biii-, er'vir; vi'raus-, zu'gronn-, ze'summen-). Ex.:

'ausgoen, mais: e'rausgoen (sortir); 'virliesen (lire à haute


voix), mais: vir'aussoen (prédire) comme particule verbale
alors que l'on a am °Viraus (GPREP: par avance);
'zréckkommen (revenir), mais: ze'summekommen (se réunir).

Dans les mots dérivés et/ou déclinés, les suffixes de type


germanique, qu'ils soient lexicaux comme -bar, -chen, -ech, -
eg, -en, -er, -ercher, -esch, haft, -heet, -in (Léierin,
institutrice), -keet, -lech, -leng, -los, -nes, -sam, -schaft, -tem,
etc. ou grammaticaux comme -e, -em, -en, -er, -es, ne portent
pas l'accent de mot, alors que d'autres suffixes lexicaux au
contraire l'attirent (cf. pages 63-64).

[II Les transferts ou emprunts de langues non germaniques


gardent en principe l'accent du lexème d'origine. Mais ils
peuvent aussi être, pour ce qui est de l'accent, plus ou moins
intégrés au système allemand du champ accentue! initial. Ex.:

Transferts de langues romanes: Chi'anti, 'Fiat, lnten'dant,


Kom'pendium, 'Musée, 'Rhythm us ('Rittem), Pasta sÔ'uta,
'Psyche, Perga'ment [E], Tapi'oka, Tutti 'Frutti ...
Transferts d'autres langues: 'Badmington, Bi'kini, 'Floppy,
'Kasko, 'Minidisk

Beaucoup d'emprunts ont des sufflxes ou des finales


lexicales qui attirent l'accent de mot (avec ou sans
déplacement de la coupure syllabique; par exemple dans
Biicke'rei, boulangerie, le suffixe morphologique est -'ei, la
syllabe prononcée - 'rei). Voici une liste de finales pour la
plupart romanes, voire françaises (champ accentue! final):

- 'al [a:l] loy'al, 10 'kal, libe 'raI, Ka 'nal


loyal, local, libéral, canal

63
- 'ei [aI] Backe 'rei, Drécke 'rei, Par 'tei,
Saue 'rei, Tier 'kei
boulangerie, imprimerie, parti,
cochonn~rie, Turquie
- 'éier( en)/-i(e)r(ung)/ invi 'téieren, Re 'gierung
'éiert [eIgr]/[eleran] inviter, gouvernement
[ÜrU 1)]/[ e let ]/[ elart] miww 'Iéiert, protoko'lléiert;
meublé, verbalisé
spa'dséieren, liqui'déiert
se promener, liquidé
- 'éier [eIar]1 [eœ] Offi'zéier, mais non [ie]/[jER]:
Vege 'tarier, Prole 'tarier
végétarien, prolétaire
- 'enz Exis 'tenz, Konse 'quenz
existence, conséquence
- 'ie [i:] Biolo 'gie, Librai 'rie
- 'eur [Sr] 1 [ER] Cou 'leur, Inge 'nieur, mais:
'Facteur, 'Dokter (docteur),
Entre 'prenner / Entre 'preneur
- 'ismus/-'isseml Rea 'lismus/ Rea 'lissem,
'ist/- 'istesch Opti 'mist, opti 'mistesch,
Ar'tist, ar'tistesch
- i'téit [iteIt] Legali 'téit, légalité; Lokali 'téit, localité:
le [e:] de -ité est diphthongué en [el]
- 'ment [mmt] Evene 'ment, Loge 'ment,
Lotisse 'ment, Parla 'ment, mais
- ment [ma] l'accent se déplace vers l'avanr2:
Lo 'tissement, 'Parlement,
Gou 'vernement, Ren'seignement
- '(t)air(e) [tE:RltE:e] Loea 'taire, Pro prie 'tiir, Sekre'tiir
I-'ère I-'iir Mini 'stère, Mi 'sère, 'Misar

22
alors qu'au pluriel avec [mmte] l'accent tombe sur l'avant-
dernière syllabe: Lotisse 'menter, Renseigne'menter

64
-'teur/-ter [[ter] / [te] Distribu 'teur, Com 'puter (ordinateur)
- 'tioun/-tio 'nal Inten 'tioun, Loca 'tioun, Na 'tioun,
[tsjgUn] natio 'nal. Cf. aussi Illu 'sioun,
Re/i 'gioun / Re '/ioun
-'tiv [ti:f] aftrak'tiv, primi 'tiv, konserva 'tiv,
lukra 'tiv ... parfois non accentué et
/-tiv [tif] bref: 'positiv, 'negativ, 'Acijektiv,
'Infinitiv, 'Nominativ
-'ur [U:R] Kandida 'tur, Na 'tur, Dre 'ssur,
Garni 'tur

[TI Les mots transférés du français (ou d'une autre langue


où prévaut le champ accentuel final) peuvent garder l'accent
sur la dernière syllabe prononcée. Mais souvent le
luxembourgeois déplace l'accent vers l'avant, dans le champ
accentuel initial (tendance à l'accentuation initiale; Neigung
zur Anfangsbetonung). On parle dans ce cas d'une intégration
accentue lIe plus ou moins marquée de l'élément emprunté.
Elle est accompagnée souvent d'autres signes d'intégration
sur le plan phonétique, rythmique, voire syllabique23. On les
rencontre aussi en allemand standard.

23 Ex. d'intégration phonétique: la réalisation contextuelle du


suffixe français -age qui va de chômage Uo'ma3] à ['Ioma:D, de
langage [lo'ga:3] à ['lOga:f]; la vocalisation de "-our" [u:] dans
Bonjour [u:e]; la transformation de [4] en [ur]: huit, aujourOd'hui,
°Produit. Le changement de rythme explique sans doute aussi une
partie des glissements d'accent du champ accentue! final français
au champ accentuel initial du luxembourgeois; p. ex.: DfOJeunesse
spillt géint d,oUnion, ma den °Terrain ass °naass. D,oSpiller jléie
mam °Avion. Si sëtzen am °Café vis-à-ovis. (Le club Jeunesse joue
contre le club Union, mais le terrain est trempé. Les joueurs
prennent l'avion. Ils sont au café en face.) Des chutes de syllabes
inaccentuées ne sont pas rares: intre'ssant, Fa'mill, Eti'kett,Ta'bell,
tout comme la vocalisation de syllabes comme -ble en -bel (double,

65
L'accent reste sur la dernière syllabe prononcée: Delilca 'tess(e),
Ga 'rage, mu 'sioun, in 'tim, Le 'gend[jEnt], legen 'dar, Mo 'dell,
ordi 'nar, Re 'gie, Regi 'ment[e], Regi 'sseur, Re'klamm, Tra'fik
(trafic), Trom'péit, Zal'dot (soldat), Za'lot (salade) ...
L'accent du lexème d'origine remonte d'une syllabe: 'Omlette,
'Poschette, 'Toilette; 'Ficelle, 'Marcelle, 'Bordell; Ar'rêté,
Ré'sumé, 'Hotel... et surtout dans les mots
- avec le suffixe inaccentué -er (souvent -eur en français et -or
ou -eur/-or en allemand): 'Coiffe(u)r, 'Dokter, 'Liqueur/'Likor,
ProJesser, Entre'prenner, Com'puter; cf. aussi: ln'firmière,
Rez-de-ochaussée, 'Choufleur, Trait °d'union, 'Restaurant [a],
'Pyjama, 'Client/'Clienten [a].
- avec le suffixe inaccentué -ik/-ek (l'accent est sur l'avant-
dernière syllabe): 'Klinik, 'Musek, 'Technik, Gra'mmatek,
'Buttek (boutique), Rhe'torik ...,
- ainsi que le suffixe déjà mentionné en -ement [ma] (accent
sur la troisième syllabe avant la fin): Gou'vernement,
affran'chissement), alors que le formatif -'ment [mEnt] est, lui,
accentué (Sakra'ment sacrement, Ze'ment ciment,
Abonne'menter au pluriel).
Beaucoup d'emprunts faits à d'autres langues peuvent être
considérés en luxembourgeois, du point de vue de
l'accentuation, comme intégrés: 'Auto, 'Camembert, 'Foto,
'Gadget [e], 'Kaffi (café boisson), 'Kassett, 'Kino, 'Klima
(climat), 'Limonad, 'Orgie, 'Tëlefon, 'Typus (type), 'Vitesse,
d'OVirginie, 'Zentrum (centre).

[TI Difficiles à manier sont les mots d'une même famille qui
n'ont pas d'accentuation fixe sur le radical lexical. Ainsi
quand on raccroche à un mot souvent transféré un suffixe
allemand ou luxembourgeois non-accentué comme -e, -em, -
en, -er, -esch, etc., l'accent lexical passe sur la syllabe qui

duebe/), -bre en -ber (timbre, Timber), -dl/ -dr / -pl / -pr / -tr en-
dei Godler,jodelen), -der (salamandre, Salamander), -pei (temple,
Tempe/), -per (propre, propper), -ter (litre, Liter). Cf.: -isme -?-
i/ëssem: mécanisme, Mecha'nissem; catéchisme, Kat(e) 'chëssem.

66
précède ce suffixe. On retrouve cette régularité aussi dans des
dérivations de noms propres ou de noms de pays. Ex.:

d'Biolo'gie ~ bio'logesch; d'Che'mie (Sche'mi, 'Schimmi) ~


'chemesch (chimique); d'DemokraOtie ~ een Demo°krat,
demo'kratesch; d,oMusek ~ musi'kalesch; Ren'seignement~
Renseigne'menter; Engage'ment[mo] ~ Engage'menter
[mmte]; 'Afrika ~ afri'kanesch, Afri'kaner; A'merika ~
Ameri'kaner, ameri'kanesch, anerikani'séieren; 'Asien ~
Asi'at, asi'atesch; Bra'silien ~ brasi'lianesch, Brasi'lianer;
Eu'ropa ~ euro'paesch, Euro'paer; Ita'lien ~ Ital'iener,
ital'ienesch; 'Kanada ~ ka'nadesch, Ka'nadier; 'Luther ~
Luthe'raner; 'Portugal ~ Portu'gis, Portu'giesech. Cf. aussi
ënner'schreiwen (signer), d'Ënneroschreiwen (l'acte de signer)
~ 'Ënnerschrëjt (signature); ënner'scheeden (distinguer) ~
den °Ënnerscheed (la distinction); mëssJalen (déplaire) ~
'mëssverstan (mal compris), 'Mëssgestalt (monstre);
widder'spriechen -7 °Widdersproch (contredire, contradiction).

[!] Les mots composés (= plusieurs lexèmes écrits ensemble)


ont dans l'immense majorité des cas, en première analyse,
une structure binaire, dont la 2ème unité fournit la classe de
l'ensemble. Ainsi 'Appelbam (pommier) fonctionne comme
base de GN (nom), 'longekrank (malade des poumons)
comme base de GADJ (adjectif), 'virgëschter (avant-hier)
comme base de GADV, 'aschreiwen et ver'zeien comme
bases verbales. Quant à la 1ère unité, qu'elle soit simple ou
complexe, dérivée ou composée24, avec ou sans joncture25,

24
Traditionnellement, on appelle composé un mot dont les
constituants fonctionnent dans la langue d'aujourd'hui de façon
autonome: ee °Waiglas = Wain + Glas (verre à vin). En revanche,
est appelé dérivé un mot complexe constitué d'un radical simple ou
complexe et d'affixe(s), c'est-à-dire de préfixes, infixes et/ou
suffixes lexicaux ou grammaticaux qui, comme tels, ne
fonctionnent pas/plus de façon autonome dans la langue: ee
Ver'briechen (crime: préfixe lexical ver- + radical brech- + suffixe

67
elle peut relever de différentes classes (nom, adjectif, verbe,
adverbe...), mais ce qui la caractérise dans le mot composé,
c'est qu'en principe, elle n'est flus modifiable du point de vue
morphologique et syntaxiqué .
Ainsi défini sur le plan formel, le mot composé peut
présenter du point de vue du sens une multitude de structures
intemes27, parmi lesquels on ne retient (à côté des composés
entièrement lexicalisés et opaques28) que trois grands types:
- le composé déterminatif,qui a l'accent sur le déterminant;
on appelle ainsi le 1er terme de la structure binaire qui
précise le sens du 2ème et qui permet ainsi d'y sélectionner
un sous-ensemble. Comme ce 1er terme est l'élément
important, tout le mot composé a l'accent de ce 1er terme.

Bases verbales avec particules séparables + leurs éventuelles


dérivations: 'ausstellen, 'Ausstellung (exposer, exposition),
'feststellen, 'Feststellung (constater, constatation). Bases
adjectivales avec déterminant de nature différente: p. ex.
'aiskal (glacial), 'steeraich (riche comme Crésus), 'liewesmidd

grammatical -en) ; UniversiOtéitsprofesser (professeur d'université:


lexème + infixe -s + lexème). Difficile à classer sont des dérivés
sur base complexe tels Bréifdréier facteur, Glasschneider coupe-
vert, Mënsche.frësser anthropophage, Stoppenzéier tire-bouchon.
25 Dans Direk'tiounscomité (comité de direcOtion), l'infixe -s- est
une joncture qui relie les deux parties dans le composé; en aIl., on
parle de Fugenzeichen. Ce n'est pas forcément une ancienne
marque de cas: Direktioun n'a jamais eu de génitif singulier en -s.
26 Sauf dans de très rares exemples, le 1er terme d'un composé ne
peut être ni gradué, ni déterminé par un membre: grouss- dans le
composé 'Groussgaass (grand-rue) n'a pas la même liberté de
fonctionnement que l'adjectif épithète grouss dans le GN an der
grousser Gaass (dans la grande rue/ruelle).
27Ex.: 'Schnéiballschluecht est du type (a + b) + c, 'Autosnummer-
schëld du type a + (b + c), 'Fussball(')weltmeeschterschaft du type
(a + b) + (c + d), 'Duebelbett-Couch du type (a + b) + c...
28P. ex.: 'Déckkapp (tête de lard/de cochon), 'Geizhals (avare)...

68
(las de vivre) ont comme déterminant un nom. Bases
nominales avec un lexème simple comme déterminant:
'Autoslokatioun (location de voiture), 'Sprangprëssessioun
(procession dansante); 'Virstad (banlieue). Bases nominales
avec un déterminant complexe: 'Chrëschtdags(')cadeau
(cadeau de Noël), 'Handball(')weltmeesterschaft (championnat
du monde de Handball), 'Aaarbechtsbe(')schafungs-
(')moosnahmen (mesures de création d'emplois), Tout-
'terrains-Won (véhicule tout-terrain)...

- le composé cumulatif paraphrasable soit par heeschen /


sinn (s'appeler/être), soit par an (et). Il a d'ordinaire l'accent
sur le 2ème terme: Nord'westen, batter'séiss (aigre-doux),
daj'stomm (sourd-muet), rout-wiiiss-'blo (rouge-blanc-bleu).

Cet accent est essentiellement démarcatif, comme dans la


structure d'identification écrite en plusieurs mots du type
Madame MiOnistesch (Madame la ministre), Monni OFrancis
(oncle Francis), Prince-ConOsort, hin an chier (de çi, de là).
Mais de même que l'accent démarcatif dans le GN ee Pneu
Good- °Year peut se transformer en accent déterminatif dans le
composé: ee Good-oYear-Pneu, on trouve aussi des composés
cumulatifs avec accent sur le premier terme: ee °Radioswecker
(radio-réveil), ee °Strechpunkt (point-virgule).

- les lexicalisations de syntagmes, groupes syntaxiques ou


parties de groupes syntaxiques, qui gardent leur accent
syntaxique d'origine. Ex.:

Lexicalisations de GPREP avec pronom figé: do'run (da'ran),


do'vun (davon), do'fir (pour cela), wou'riwwer (wo'rüber). Si
l'on accentue le ponom initial, on obtient, comme dans les
éléments correspondants de l'allemand standard, un effet
contrastif: +dofir, +dovun, +dorun, +wourop, +mengetwegen
+dengetwegen, +sengetwegen (pour moi, pour toi, pour lui).
Lexicalisations de divers complexes:

69
- GPRÉP: iwwer'haapt (surtout), ze'fridden (satisfait) comme
les groupes polylexicauxfir d'éischt (d'abord), op d'mannst (au
moins);
- Particules verbales: e'raus-, e'ran-, vir'aus-, do'hin- (her-/
hinaus, her-/hinein, voraus, dahin);
- GADV figés: heians'do, niewen'drun, niewe'biii, souwie'sou
(de çi, de là / de temps en temps, à côté, ci-joint, de toutes
façons);
- GADJ figés: (e)sou'bal, (e)sou'guer, (e)sou'gliiich (dès que,
même, tout de suite);
- GN figés: Aller'hellejen, Allerséilen, een Eemol'eent,
d'Jorodausend, d'Jorohonnert, an de Jorozéngten, Kar'freidég,
Ouschter'méindeg, Piiischt'dënschteg, ee Rendez- ~ous
(Toussaint, Jour des morts, une table de multiplication, le
millénaire, le siècle, dans les années dix, Vendredi saint, lundi
de Pâques, mardi de Pentecôte, un rendez-vous).

70
VIn: PROBLÈMES
D'ORTHOGRAPHE

Depuis la ~arution des premiers textes imprimés en


luxembourgeois 9, l'orthographe n'a cessé de poser problème.
Bien des propositions ont été faites; aucune jusqu'ici n'a
donné entière satisfaction.
Celle qui est actuellement en vigueur est l'orthographe
dite de la Commission du dictionnaire LWB, rendue officielle
par un arrêté ministériel du 10/10/1975 et modifiée par
l'annexe du règlement grand-ducal du 30/07/1999.
Dans l'attente du texte définitif du Conseil permanent de
la langue luxembourgeoise3o, j'expose ici l'essentiel de ce
système d'orthographe. Mais sur un certain nombre de points,
on ne peut faire, pour l'instant, que des recommandations.

Principes d'orthographe

L'écrit est destiné à être lu; il n'a pas pour fonction


première de normaliser la prononciation de la langue.
L'orthographe, elle aussi, n'est pas là d'abord pour dire
comment il faut prononcer, mais comment il faut écrire ce qui
est prononcé. Plus précisément, l'écriture alphabétique ne
transcrit jamais exactement la prononciation de l'unité
phonétique réalisée en contexte. Elle applique seulement une
correspondance conventionnelle graphèmes/phonèmes, qu'il

29
Fait divers dans le Luxemburger Wochenblatt (1824) et A.
Meyer: E Schrek op de Lezeburger Parnassus (1829: Un pas sur le
parnasse luxembourgeois).
30
En attendant, on a sur internet le correcteur d'orthographe
CORTINA avec ses listes de mots susceptibles d'être modifiées; cf.
www.crpgl.lu/cortina/. On y trouve de même une Introduction à
l'orthographe luxembourgeoise de 150 p. que j'ai rédigée avec J.
Lulling en luxembourgeois et en français en vue de coordonner les
textes législatifs de 1975 et 1999 (cf. www.cpll.lu).

71
ne faut pas confondre avec la correspondance lettres/unités
phonétiques3l. Appliquer la correspondance graphèmes/
phonèmes, c'est respecter le principe phonographique.
Ce principe va de pair, en luxembourgeois, avec un autre
moins rigoureux qu'on peut appeler le principe visuel.
L'orthographe du LWB a été mise en place pour écrire ce que
R. Bruch appelait encore un patois ou un dialecte, (qui,
comme chacun sait, ne sont pas considérés comme langues
autonomes). Elle "tient largement compte des habitudes
d'écriture et de lecture contractées par le Luxembourgeois
moyen: la graphie des mots du patois est calquée sur celle des
parallèles français ou allemands connus" (Bruch, 1955, 10).
L'orthographe du LWB essaie donc autant que possible de
rendre consciente, voire de visualiser l'unité allemande ou
française que le lecteur (dans la société multilingue du
Grand-Duché) est censé connaître et qu'il est capable de lire.
Ces deux principes complémentaires entrent souvent en
conflit, surtout quand il s'agit d'écrire les très nombreux
transferts d'autres langues (les emprunts, mots étrangers) et
d'apprécier leurs divers degrés d'intégration. De plus, la
situation se complique du fait qu'à ces deux principes de base

31
Il faut distinguer nettement l'unité phonétique prononcée (qui a
souvent beaucoup de variantes non distinctives de sens; cf. une
liste de ces unités notées entre crochets [ ] aux pages 44-47) et le
phonème, noté entre I I et qui a, dans une paire lexicale minimale
une fonction distinctive). De même, il faut différencier le
graphème (noté entre < » qui est dans l'écriture le correspondant
du phonème, et la lettre (notée entre" "). Ainsi dans: Bou (arc),
Kou (vache), Rou (repos), Ibl Ik/ Irl sont des phonèmes, mais la
façon plus ou moins roulée ou grasseyée de réaliser le Irl de Rou
est une variante phonétique non distinctive. Si la plupart des
graphèmes sont transcrits à l'écrit par une lettre (lm! p. ex. est
rendu par "m"), il en est qui ne sont rendus à l'écrit que par un
groupe de lettres: p. ex. Ifl par "sch" (Schan, honte) ou "ch" (Chef).

72
s'en ajoutent d'autres: celui de la constance orthographique
de certains affixes (préfixes, suffixes), voire de certaines
initiales ou finales32, celui de la constance orthographique
du radical33, le principe étymologique34, la prise en compte
de la fonction distinctive qui exige une orthographe
différente pour désambigüiser visuellement des mots souvent
homophones35, enfm la prise en compte de certaines
confusions à éviter dans la perspective de la lecture36.

Une hiérarchisation plus rigoureuse de ces principes


permettrait de reformuler de façon plus satisfaisante certaines
distinctions faites dans les textes législatifs actuels. On pourrait
ainsi apporter aussi plus de clarté dans un domaine qui devient
très flou, dès lors qu'on oppose les mots "luxembourgeois" aux
mots "étrangers" (allemands, français, anglais, italiens) et que
l'on privilégie, arbitrairement, l'image graphique allemande
dans le cas où un mot, employé en luxembourgeois, est aussi
en usage dans d'autres langues, y compris dans l'allemand
standard d'aujourd'hue7.

32 Cf. les suffixes non-accentués -heet, -keet, -in, -ek et p. ex. les
préfixes non-accentués pre-, be-, ver, ge- zer-, etc.
33
Cf. le consonantisme des verbes, fourni par l'infmitif: falen ~
faIt (tomber), maisfalen ~ faalt (plier), bleiwen ~ bleift, bliwwen
(rester). L'orthographe luxembourgeoise fait beaucoup moins
intervenir ce Stammprinzip que celle de l'allemand standard.
34
Cf. le maintien des "ph" et "th" dans les mots de type hellénique
("h", signe d'aspiration).
35
Ex.: Gaass (ruelle) et Gas (gaz), Charge et Chargé (de cours),
Dier (porte) et dir (à toi), op (sur) et ob (si), Spur (trace) et spueren
(épargner), etc.
36
Ex.: il vaut mieux renoncer au "e" muet de Propriétaire quand
on passe au féminin et donc écrire Proprietiirin, car *Proprietwein
se lirait avec un [aIn]. De plus, Proprietiirin a l'avantage d'être
familier, car le suffixe -win se rencontre en allemand: Sekretarin.
37
Cf. le problème posé par les préfixes dé-Ide, ré-Ire-, pré-Ipra-I
pre- (President) ou celui des lettres "muettes" du français (p. 157).

73
Dans ce chapitre, l'orthographe est vue dans l'optique
chaîne orale -7 chaîne écrite, donc de l'oral à l'écrit. Aux
pages 44-47, on trouve la liste des unités phonétiques les plus
fréquentes du luxembourgeois, telles qu'on peut les dégager
de la chaîne sonore par segmentation horizontale et par
substitution (remplacement) verticale. Il ne s'agit pas que de
phonèmes, d'où la notation entre crochets [ ]. Seront traitées
dans l'ordre les voyelles, diphtongues et consonnes38.

Les voyelles lai, loi, lui, Iii

IT] Pour transcrire les phonèmes lai, loi, lui, Iii ("e" sera
traité plus loin), deux règles de quantité suffisent.

38
La démarche adoptée peut être détaillée davantage. Elle peut
intégrer toute une phonétique: les définitions des unités
phonétiques, la description des traits articulatoires que l'appareil
phonatoire met en œuvre au cours de leur prononciation, la
systématisation de ces traits, etc. Ici je ne retiens que l'essentiel,
sans oublier que l'orthographe ne concerne pas que ceux qui savent
déjà le luxembourgeois (l'enseignement de l'orthographe est une
activité récente au Grand-Duché). Pour qui veut acquérir la langue
nationale, il est non moins indispensable d'adopter l'optique de
l'enseignement aux non luxembourgophones, donc la perspective
du luxembourgeois langue étrangère. Celle-ci impose des
évidences. Aux étrangers, on ne peut guère enseigner que la langue
courante commune (alors que le luxembourgophone, lui, s'attend
surtout à ce qu'on tienne compte de la variété dialectale). D'autre
part, les étrangers ont besoin de formulations plus précises. Une
règle comme: "Den <n> gëtt urn Enn vurn Wuert net geschriwwen,
wann en net ausgeschwat gëtt (Eifeler Regel)" [J. Braun, 2002, p.
16: On n'écrit pas le <n> en fmale de mot, quand il n'est pas
prononcé (règle de l'Eifel)] suffit au luxembourgophone qui "sait la
langue"; elle est tout à fait inadéquate dans l'optique de
l'enseignement du luxembourgeois langue étrangère.

74
a) Si les voyelles la!, loi, lu!, Iii sont prononcées longues
dans une syllabe accentuée, on les écrit deux fois devant
deux ou plusieurs consonnes écrites, même si ces
consonnes représentent des morphèmes flexionnels et une
fois quand elles ne sont suivies que d'une consonne écrite ou
en {"maleabsolue de mot. Ex.:

[dat] Aalt (ce qui est vieux), Aarbecht (travail), aarm (pauvre),
Saachen (choses), Sprooch (langue), moolt (dessine), Kuuscht
(croûte de pain), Luucht (lampe), Biischt (brosse), Kiischt
(cerise) ... MAIS:
Arem (bras), al (vieux), bal (bientôt), Kap (casquette), Kaz
(chat), blosen (souffler), Nol (clou, ongle), tuten (claxonner),
Biz (bouilloire), Fiz (cidre), Büro (bureau), 'Kino (cinéma), si
(long) si (bref) komm (ils sont venus), du (tu), 'Guru...

b) Si la!, loi, lu!, Iii sont prononcées brèves dans une syllabe
accentuée, on ne les écrit qu'une fois devant deux
consonnes écrites, redoublées ou non. Ex.:

datt (que), ail (tout), Bali (balle), raschten (se reposer), Sproch
(formule), geholl (pris), duschen (doucher), null (nul), futti
(foutu/cassé), bitzen (coudre), midd (fatigué), spillen Gouer)

Attention!
- On se méfiera des habitudes de l'orthographe allemande
qui marque aussi la brièveté d'une voyelle par deux ou
plusieurs consonnes subséquentes (ait, vieux; Ratte, rat;
rasch, rapide)39, alors qu'une voyelle seule, écrite une fois,
suivie d'une consonne (Rat, conseil) ou en fmale absolue
(Opa, grand-père), y est longue. Cf. "a" bref en aIl. standard,
39
Mais attention aux séquences "0" + "n" en all.llux., et "0" + "nn"
en fr. funktionéieren, fonctionner; perfektionéieren, perfectionner;
et à -ell en aIl. / lux. contre -el en fr.: aktuell, actuel; universell,
universel; traditionell, traditionnel; operationell, opérationnel.
Cf. aussi -it en all./lux contre -itt en fr.: literaresch, littéraire.

75
mais "a" long en luxembourgeois: eine Katze, chat, mais eng
Kaz; ein Sack/Packet, sac/paquet, mais ee Sak / Pak. Le
luxembourgeois connaît aussi l'alternance longue/brève
différenciée par le nombre de consonnes subséquentes dans
des éléments d'une même famille de mots p. ex.: Saz, Satz
(phrases); Plaz, Platzchen (place, petite place); baken (cuire
au four), Backer (boulanger); Bak Goues), Backelcher (petites
joues); Sak, Sack, Sackelcher (sac, sacs, sachets).
- Le luxembourgeois redouble couramment la voyelle pour
en indiquer la longueur devant plusieurs consonnes, alors que
le procédé est rare en allemand standard devant une
consonne. Cf.: leer (eidel, vide), Fischerboot (Fëscherbot,
bateau de pécheur), Saat (Som, semence), Staat (Stat, état) et
du raachs (tu fumes), /iichts (tu éclaires), tuuts (tu
klaxonnes), keefs (tu achètes), kroops (tu crochètes).
- En allemand, le [i:] long est écrit régulièrement <ie>. En
luxembourgeois, sauf devant <r> (Nier, Regierung, Schmier;
rein, gouvernement, tartine) et en finale dans des mots
d'emprunt (Geographie, Epicerie), ri:] s'écrit conformément à
la règle générale <i> devant une consonne et <ii> devant
plusieurs: Griicheland (la Grèce), Gesiicht (visage), mais:
siwen (sept), nimools Gamais). <ie> note régulièrement la
diphtongue [la]: De Kierchbierg lait net um Mier (le
Kirchberg n'est pas au bord de mer).
- Le principe de la constance orthographique du radical
(Stammprinzip) est très important en allemand standard; il
l'est beaucoup moins en luxembourgeois. Ainsi la voyelle est
longue ou brève, suivant qu'elle est simple ou redoublée et
suivant le nombre de consonnes qui la suivent. Mais en
luxembourgeois, la consonne du morphème flexionnel de la
déclinaison et conjugaison est prise en compte pour le
marquage de la quantité de la voyelle; on écrit al (vieux),
arem (pauvre), kal (froid), et au neutre singulier: aalt, aarmt,
kaalt (all.: alt, arm, kalt); on a ech molen -? hie moolt (et en
all.: malen/malt, peindre), ech la/en -? hie leeft (courir), ech

76
falen ~ hie faalt (plier), mais hie fait (tomber). De même, on
a schreiwen (écrire) ~ hie schreift, bieden (prier)~ hie biet,
scharen (biner) ~ hie schaert et bien d'autres modifications
de radicaux.
- Les lettres "0", "ü" et "y" (prononcée Iii ou Iy/) sont en
luxembourgeois une marque d'emprunt: blod (idiot), Püree
(purée), Egypten (Egypte), Symbol. On ne les redouble guère
même pour signaler leur longueur devant plusieurs
consonnes: 'namlech, seri'ost, 'üblech (à savoir, sérieux,
courant). On se méfiera en général des voyelles homographes
qui ne se prononcent pas de la même façon dans les mots de
langues différentes; cf. "u" en luxemboureois (Tut, Bus
sachet, bus) et "u" en français prononcé Iy/: Jus, Bellevue.
- En luxembourgeois, selon R. Bruch, la lettre "h" n'a
jamais la fonction de marquer la longueur d'une voyelle
comme c'est le cas en allemand standard (Vieh, Véi; Kuh,
Kou; Draht, Drot; Kohle, Kuel; sehen, gesinn; bétail, vache,
fil de fer, charbon, voir). Mais la généralisation de cette règle
pose problème. P. ex. comment différencier le pronom denen
(au datif pluriel) du verbe de(h)nenl*deenen étendre I
allonger? Est-on prêt à accepter visuellement Bün? Fon?
Fürerschèiin? Küler? Onmacht? Il vaut mieux reformuler la
règle comme suit: des mots, que l'on trouve aussi en allemand
standard et qui présentent en syllabe accentuée une voyelle
longue suivie à l'écrit d'un Dehnungs-"h" ("h" d'allongement),
s'écrivent comme en allemand. Ex.: Fohn (sèche-cheveux)
Bühn (scène), Führerschain (permis de conduire), Ohnmacht
(impuissance), Schlagsahn (crème Chantilly), Wiihrung
(unité monétaire), Wahlen (élections). Toutefois une
orthographe intégrée sans "h" est possible quand la voyelle
est un [e:] long et plus rarement un [a:] ou un [s:]. Ex.:
dehnen, Dehnung, Kehlkapp-operéiert, Sehn, ahnlech, mais:
Fehler / Feeler; Ahnung / Anung; Walkampf; Fahegkeet /
Faegkeet; wahrend / warend

77
m Font exception aux deux règles de quantité, fonnulées
aux pages 73-74, trois séries d'éléments:

a) Des mots monosyllabiques fréquents: ils ont un <a>, <i>,


<0>, <u> bref qui n'est suivi à l'écrit que d'une seule
consonne. il s'agit
- du pronom him (all. ibm)
- des préfixes: an- (all. ein-), on- (all. un-), op- (all. auf-)
- de prépositions, pronoms adverbiaux et conjonctions tels
que: am (all. im), an (all. in/und), as (all. aIs / wie, vieilli),
bis (all. bis), dran (all. drin[nen]), drop (al. daraut), drun (all.
daran), [eJran (all. herein), hin (all. hin), mam (all. mit dem),
mat (all. mit), ob (all. ob; fro si), op (all. auf / offen), um (all.
urn et auf dem), un (all. an), vum (all. vom), vun (all. von),
40
zum (all. zum ) .
b) Des suffixes et syllabes fmales ont toujours à l'écrit <une
voyelle + une consonne>, que la syllabe soit longue ou brève,
accentuée ou non: -al, -as, -if, -ik, -il, -'in (de BenOsin /
BenOzin essence), -in (eng °Léierin = institutrice), -ip, -is, -it,
og, -om, -or, -os, -um, -tur, -us, -tut.

On peut parler dans ce cas du principe de la constance


orthographique des finales, où la brièveté de la voyelle n'est
pas marquée par un double consonantisme qui suit, ni la
longueur éventuelle par la voyelle redoublée.
Ex.: Kanal (canal), banal (banal), alias, Tarif, Manif, debil,
senil, Ventil (valve, soupape), Krifik (critique), 'Musik/ek
(musique), Poli'fik (politique), Vita'min (vitamine),
Manda'rine, 'Schülerin (élève) [mais pas -inn dans le radical

40
A ces éléments, il faut ajouter des monosyllabiques avec
"e" (cf. page 64). Certains y joignent aussi quelques adverbes
connecteurs comme dun (dann, alors: J.Braun, 2002, page 5),
schon(ns) (schon, déjà: R. Bruch, 1955, page 20); mais rien
ne justifie cette extension aux adverbes.

78
accentué de Minn (mine), Schinn (rail), gesinn (voir), ginn
(donner), Ma'schinn (machine)], Prinzip (principe), Basis
(base), Bandit, Satellit, Globus (globe), 'Eegentum (propriété).
Le principe de la constance orthographique des fmales,
reconnu pour -in et -ik/ek par R. Bruch (1955, p. 21, 3°), ne
vaut évidemment plus dès lors que s'ajoute un élément
flexionnel, p. ex. au pluriel des noms, où beaucoup de ces
suffDœs ou fmales redoublent la consonne intervocalique
quand la voyelle est brève: 'Frëndin, 'Frëndinnen (amie,
amies), 'Héierek, 'Héierecken (hareng, harengs), Ma'niffen
(manifestations), Ven'tiller (valves), 'Basissen (bases),
Be 'griefnesser (enterrements), Ban 'ditten (bandits), 'Globussen
(globes), mais: Prin 'zipien, Kritik -7 'Kritiken (critique,
critiques). Cependant les limites de l'application du principe
restent floues, surtout dans le cas des suffixes adjectivaux non
accentués au neutre singulier: -bar, -los, -sam, -il et -iv (qui
peut aussi être accentué: na'iv). Faut-il écrire: een attrak+tivt
Meedchen (constance orthographique) ou een attrak+tiivt
Meedchen? (suffixe accentué avec [i:])? Le respect de la
constance orthographique des suffixes simplifierait ici la
question et respecterait l'habitude de lecture que trouble la
modification: 'wonnerbar 7 'wonnerbaart!

c) Quand une voyelle brève accentuée est suivie des


consonnes écrites "x", "g" (prononcé [j] Spigel, Spiegel,
miroir, ou [V] Kugel, Kugel, boule), "j" (grujeleg, gruselig,
cruel) ou "s" (prononcé [z]: Kisel, Kiesel, gravier), celles-ci
ne se redoublent pas. Ex.: 'Luxus (luxe), 'Musel (Mosel,
Moselle), 'Wisen (pré).

"g" peut être redoublé à l'intervocalique avec la prononciation


Ig/ (Waggon, fro wagon) et "s" à l'intervocalique et en finale
absolue avec la prononciation Is/: masseg (massif), Joss
(Joseph), Wiss (pré). Souvent, ces deux "s" correspondent au
"B" ou au "s" redoublé, voir au groupe "chs" du mot allemand
correspondant: Fouss, Féiss (FuB, FüBe; pied, pieds), Mass
(Masse et Messe; masse et messe), Wuess (Wachs, cire).
Attention à cette transcription de Isl par deux "s" ("B" n'est pas

79
employé dans l'orthographe luxembourgeoise, surtout quand la
voyelle qui précède est longue et que cette longueur est
marquée à l'écrit par le redoublement de la voyelle. Gaass
(Gasse, ruelle), Taass (Tasse, tasse), Waasser (Wasser, eau),
Fiisschen (Füchslein, renardeau), Strooss (StraBe, rue), Mooss
(MaB, mesure), luussen (schielen, loucher), Schweess
(SchweiB, sueur); Preiss (PreuBe / Deutscher, Allemand)...

d) Conformément au principe visuel (rester proche du modèle


écrit de la langue d'origine), beaucoup de mots, pour la
plupart transférés de l'allemand standard, ont une voyelle
longue, infléchie ou non, qui est suivie à l'écrit de deux
consonnes écrites ou plus, sans que pour autant elle soit
doublée. C'est le cas notamment pour "a", "0" et "ü" suivi
de deux consonnes ou plus. Ex.:

'damlech (stupide), 'qualt (torture), 'zamt (dompte), 'nachsten


(prochain), 'namlech (à savoir, mais nammlech : identique),
'üblech (courant), ge'übt (exercé/entraîné), ge'prüft
(examiné), ee seriost Framënsch (une femme sérieuse),
ver'lobt (fiancé); cf. aussi, si on applique le principe de la
constance des suffixes (ici semi-longs) certains adjectifs au
neutre singulier: -bart, -lost, -samt, -ilt, -ivt: ee wonnerbart
Buch (un livre magnifique).

Les réalisations de "e", "é", "ë", "ee"

La lettre "e" redoublée ou non, avec ou sans accent aigu


ou tréma, transcrit entre autre
A) des phonèmes ou unités phonétiques
[e) [e:] ["a:ebeçt] [re:n] Aarbecht, Reen travail, pluie
[E] [E:] [hEll [hElt] [JtE:e] hell, Star clair, étoile
[a] ['leIvan] [ga'meIs] léiwen, Geméis cher, légumes

80
B) des éléments phonétiques
- facultatifs en syllabe non-accentuée et qui peuvent donc
ne pas être écrits: p. ex. [a] dans e'leng (seul), e'lo
(maintenant), int(e)re'ssant (intéressant), Timb(e)ren,
gou(e)reg (maigre)
- écrits, mais non prononcés, appelés "e" muets: Madame
- du type [a], constituants partiels d'une diphtongue ou
d'un groupe vocalique occasionnel; cet "e" est appelé
Rëtschvokal (voyelle de glissement / de transition) dans le
règlement grand-ducal de 1999. Ex.: duerch, par; lesel, âne;
iiert, votre.

A) Les unités phonétiques [e:], [e], [E:], [E], [a]

[] Le [e:] long est transcrit <ee> en syllabe accentuée, quel


que soit le nombre de consonnes qui suivent les deux "e" à
l'écrit (souvent, le <ee> marque un changement de timbre par
rapport au mot allemand ou français). Ex.:

A'llee (allée), Bees (baiser), Deeg Gours), Deech (pâte),


'deemools (autrefois), 'Fleegepersonal (personnel soignant),
Ge'bees (confiture), 'Leefer (coureur), 'Meedercher (filles),
'Seefepolfer (lessive en poudre), 'Scheedung (divorce), Wee
(chemin), 'Kleeschen (Saint Nicolas), 'Zeechnung (dessin),
zwee-eeeg (bivitellin), ainsi que les suffixes non-accentués -
heet(en), -keet(en): 'Dommheeten (bêtises), 'Dankbarkeet
(reconnaissance), Ge'leeënheeten (occasions), 'Klengegkeet
(bagatelle), 'Neiegkeet, 'Neiegkeeten (nouveautés).

Toutefois en vertu du principe visuel, tout une longue série de


mots qui existent aussi dans d'autres langues et notamment
dans l'allemand standard, le [e:] est prononcé long et, malgré
tout, transcrit par un seul "e", parfois même intégré à un
groupe syllabique comme dans le suffixe: -et [et] de
Alpha'bet, De'kret, kon'kret, ou dans d'autres groupes non-

81
accentués comme -ée le:] ou -ier[je]: 'Lycée, 'Pompjee /
'Pompier, 'Premier.

'Bouneweg (Bonnevoie), 'eben (justement), 'edel (noble),


'Fegfeier (purgatoire), Gen (gène), 'Kegel (quille), 'Meter
(mètre), 'Pegelstand (niveau des eaux), 'Regel (règle), 'Segel
(voile), 'Segen (bénédiction), 'Spesen (frais professionnels),
'Thema (thème), Ven (veine), 'weder (ni), 'wegen (à cause de),
'wesentlech (essentile), 'Zeder. En réalité, on constate qu'il
s'agit d'une intervocalique où "e" est en syllabe accentuée
devant un "g" prononcé [j]: 'Pegel, 'Regel, 'Segel, 'Segen,
be'wegen, ou devant une autre consonne unique "b","d","t",
"m","n", voire devant un groupe <consonnes +"r" + voyelle>:
'eben, 'edel, °Edi, ent'weder, 'Meter, 'Meteo, 'Media, 'Mega,
Para'meter, 'Thema; a'llegro, 'Februar, 'Lepra, 'Zebra.

II] Le le] bref et mi-fermé est transcrit <é> en syllabe


accentuée uniquement devant <ch> [ç], <chs> et <x> [ks],
<de> [k], <ng> [1')].<nk> [l')k](devant <sch>, on a <ë». Ex.:

sécher (sûrement), Béchs (boîte), Béxelchen (petite culotte),


drécken (pousser / imprimer), plécken (cueillir), Péng
(douleur), Schwéngchen (petit cochon), wénken (faire signe),
zéng (dix)... Il peut arriver notamment qu'en raison d'une
composition ou dérivation, l'accent soit déplacé; le signe
diacritique est dans ce cas néanmoins maintenu sur le radical,
car il a souvent une fonction distinctive (comparer: Decken
couverture et Décken gros; strecken repasser et strécken
tricoter). Ex.: 'Schwéngchen ~ Schwénge'rei (cochonnerie),
'blécken (regarder) ~ 'Réckbléck (regard en arrière).

Cependant on ne met pas l'accent aigu (le le] bref et mi-


fermé est donc noté <e» dans un certain nombre de
pronoms personnels et de déterminatifs tels que ech Ge),
mech (moi), dech (toi), sech (soi), meng (mien), deng (tien),
seng (sien), 'mengetwegen, 'dengetwegen, 'sengetwegen
(pour moi / toi / lui) et bien sûr dans les suffIxes non-

82
accentués: -echt, -ek, -eng, donc 'Heemecht (patrie),
d 'Vreckecht (la crève), de 'Buttek (la boutique), de 'Kiewerlek
(le scarabée), Fréiseng (Frisange), Rëmeleng (Rumelange)

Problématique reste l'orthographe dans les mots rares où l'unité


phonétique [-'ek] est accentuée. Faut-il écrire Fa'bréck ou
Fabrek, comme Fabrik? Ge'néck, Ge'schéck ou Ge'nek,
Ge'schék? La première solution semble la meilleure, car dans
ces exemples, [-'ek] fait partie du radical.
Plus problématique encore est l'emploi de l'accent aigu et
donc du <é> dans des transferts fréquents du français, p. ex. les
verbes avec dé- (démontéieren ou demontéieren?) et pré-
(préparéieren ou preparéieren?). La règle générale en vigueur
qui, conformément au principe visuel, veut que les transferts
ou emprunts faits au français gardent autant que possible
l'orthographe de leur langue d'origine et que si, par exemple,
un mot issu du français existe aussi en allemand standard, il
faut préférer l'orthographe allemande, n'est guère applicable ni
dans ce cas de l'emploi de l'accent aigu, ni dans d'autres cas
comme celui du "e" final dit muet (Annexe ou Annex?
Disquette ou Diskett? Machine ou Machin ou Maschinn?
élémentaire ou elementar?) Faut-il écrire Compétitioun, du fait
que ce mot n'est pas (encore) allemand, mais kompetitiv
(compétitif) du fait que celui-là l'est? Il est sans doute
nécessaire d'appliquer ici le principe de la constance écrite du
radical: Kompe'tenz, kompe'tent, Kompeti'tioun, kompeti'tiv,
kompeti'tivt. On pourrait aussi considérer de-/de- initial
comme préfixe à l'orthographe constante sans <é>, c'est-à-dire
sans accent aigu, dès lors que la prononciation de ce préfixe
non-accentué en luxembourgeois est floue ([e] ou [ë] ou [a]?),
ce qui est le cas le plus fréquent, et qu'il y a dans le mot
d'autres marques d'intégration comme celles qui sont
soulignées dans les exemples suivants: De~bouché,
debou'chéieren, debi'téieren, Défl.or, ma Delior, Député, ma
Depu'téierten, De'baM De'sastfL dé'cret (français), ma
De'!s.ret,De'~embfX Demo!s.ra'lie; cf. aussi <e> en syllabe non-

83
accentuée: Ele'ment, Geogra'phie, Koffe'in, Metro'nom,
Re'jlex, Sekre'tar, The'ater, Bene'fice, Delega'tioun, Me'dai!.
Par contre, il faudrait garder le <é> fInal à fonction distinctive
p. ex. dans 'Café, 'Congé, 'Cité, 'Coupé, Em'ployé (eng °Coupe
ass kee °Coupé; une coupe n'est pas un coupé). Cet <é> est
accentué en 1Tançais,mais non en luxembourgeois. Je traiterais
de même comme préfIXe à orthographe constante le préfIxe
pre- (sans accent aigu: 'preventiv, 'Preferenz, prepa'réieren,
Prepa'rat, 'President, Prefix), de même que je considérerais
comme suffixes ou fmales à l'orthographe constante les
éléments -em, -et, -ée, -ier, dans lesquels <e>, voire <é>, est
prononcé [e] ou [e:]: Pro'blem ou 'Problem, 'System ou
Sys'tem, Ath'let, kon'kret, mais 'Ballet, 'Bracelet, 'Brevet,
'Budget, 'Buffet, 'Cabaret, 'Chalet; 'Lycée, 'Rentrée; 'Pompjee;
'Premier, 'Fripier. Ces suffixes à l'orthographe constante
s'ajouteraient à ceux cités à la page 59, 2, et aux suffixes
lexicaux, voire grammaticaux, où <e> est prononcé en syllabe
non-accentuée [e], (p. ex.: 'Eislek, Oesling) ou [a] dans -el
('Musel, Moselle), -em ('Manktem, manque; '!ertem, erreur), -
en (lafen, courir), -es (eppes, quelque chose), -nes (Er'liewnes,
événement), voire [e] dans -er ('Mauer, mur).

~ Le [E] bref, ouvert et en syllabe accentuée


par "e" ou "a". C'est en général l'origine
est transcrit
de l'élément
lexical qui explique le choix entre les deux voyelles à l'écrit:
"a" est marqué comme inflexion d'un "a", voire comme
transcription d'un son proche d'une autre langue (fr. rabbais;
rab ~ Rabbi; raisonnable ~ rasonnabel, À'ddi ~ adieu,
Prabbeli ~ parapluie; anglais: Miitsch ~ match). Ex.:

Apel ~ Appelchen (pomme, petite pomme); Auslanner


(étranger); Backer (boulanger); Facher (éventail); Katti
(Catherine); ); knappen (de Knapp: bouton, boutonner); Langt
(longueur); Sackdréier (porteur de sacs, abruti); Tasch (poche,
sac); Trapplek (marche d'escalier: Trap); waschen (laver);
Zann (Zant: dent, dents); Schwamp ~Schwamm (éponge)

84
Dans d'autres mots, le "a" répond à un <070> dans l'aIl.
standard. Frasch (Frosche: grenouilles); Hall (Holle: enfer);
Laffil (Loffel: cuillère); laschen (loschen: éteindre); Schaffen
(Schoffe: adjoint communal).
Dans tous les autres cas, le [8] bref est transcrit par "e", y
compris dans de nombreux transferts: 'Bengel (bâton,
garnement), 'besser (lieux), Blech (taule), 'Bifdeck
(beefsteak), 'Decken (couverture), Dreck (saleté), Rent (rente,
retraite), Res'pekt, 'trennen (séparer), 'Westen (ouest), Veste,
'Zenner (Quintal).
Le [8] bref, ouvert, est aussi transcrit par "e" en syllabe
non-accentuée: ble'sséieren (blesser), pre'sséiert (pressé),
ve'xéieren (vexer), ver'stoen (verstehen), er'fueren (apprendre
une nouvelle), et surtout dans deux suffixes [81]qu'il ne faut
pas confondre à l'écrit: -el ('Hotel) et -ell ('Fotell: fauteuil;
'Bordell: bordel, aussi: Ta'bell: tableau). Mais il faut aussi les
distinguer de -elle accentué ou non: 'Ficelle, Baga'telle.
Le [8:] long en syllabe accentuée est transcrit par <ii>
ou <iie>. Le premier cas est la règle, y compris devant un
simple "r" sans autre consonne: blaren (beugler), gar
(volontiers), Har (Monsieur), honnert'jareg (centenaire),
Karel (type), Marel (merle), Mili'tar (miltaire), Sekre'tar
(secrétaire), Zar (aiguille d'horloge); cf. non-accentué:
'Konfrar (contraire), 'Misar (misère).
Le second cas <ae> s'applique devant <"r" + autre
consonne>: Aerd (terre), Aermchen (petit bras), aert (votre),
Baertchen (barbiche),faerdeg (fmi), Haerz (cœur), Kaerchen
(charrette), Kaertchen (petite carte), Kaerz (bougie), Paerd
(cheval), Staerchen (petite étoile, astérisque), Taertchen
(tartelette), dir waert, Zaertlechket (tendresse).

Ii]Le [a] neutralisé,non accentué et accentué, voire le [œ]


bref accentué sont transcrits en luxembourgeois par "e" qui
ne prend de tréma "ë" que s'il fait partie d'une syllabe
accentuée. En allemand standard, il correspond alors souvent

85
à <0> bref, graphème que le lux. n'a pas dans son système
d'orthographé1, mais aussi à d'autres voyelles, p. ex.: "0" [~]
(wëllen, wollen, vouloir; Dëppen, Topf, pot), "ü" [Y] (Mënz,
MÜllZe, monnaie; Schlëssel, Sch1üssel, clé), "a" Pëppel
(Pappel, peuplier), "e" [E] (Mënsch, Mensch, être humain),
"i" [I] (Prënz, Prën'zessin avec glissement d'accent: prince,
prin'cesse; Mëllech, Milch, lait).

Ex. de <ë> accentué (avec tréma): Bësch (forêt), Be'vëllœrung


(population), Dëppen (pot), dësen (celui...ci), ëffentlech
(public), ëmmer (toujours),jènnef(cinq), gëttlech (divin), hënt
(cette nuit), Mënch (moine), nëmmen (nur), Wëllef(1oups)...
Ex. de <e> non accentué (pas de tréma): Ple'séirer (plaisir),
Pre'sse{&Jssioun (procession), Apel (pomme), be'géint
(rencontré), sangen (chanter), bestëmmen (déterminer) et un
ensemble de suffixes lexicaux, voire flexionnels comme -el
(Laffel, cuillère), -em (dësem Iertem, à cette erreur), -en (goen,
marcher; Fraen: femmes), -nes (Erliefnes, évènement) ...

Peuvent être accentués, mais n'ont par exception pas de


tréma les articles définis: den (opposé à dënn: maigre), dem,
les pronoms en (opposé à Ënn: oignon), em (opposé à la
préposition et particule ëm, erëm, ronderëm), es, et, et la
particule de négation net (ne/non. ..pas).

B) Trois "e" spéciaux

[I] Le [a] phonétique facultatif en syllabe non-accentuée.


Il peut ne pas être écrit, sans qu'il soit besoin de le remplacer
par une apostrophe:p. ex.

41
Le graphème <0> ne peut transcrire en luxembourgeois
que le [0] long de mots transférés de l'allemand: blOd (idiot),
Fohn (sèche-cheveu), Ma'nover, luxuri'os (luxueux), ner'vos.
86
- [a] à l'initiale (Auftakt) dans elei (ici), e'leng (seul), e'lo
(maintenant), e'rëm-, e'rof-, e'wech (séparation), esou
(ainsi)..., réduits à lei/hei, leng, 10,rëm, roi wech, sou...
- [a] à l'intérieur d'un mot devant "r" et une autre voyelle "e",
"a", etc.: gou(e)reg (maigre), int(e)re'ssant (intéressant),
Temp(e)ratur (température), Timb(e)ren, iw(we)regens (du
reste), plus rarement devant <"1" + voyelle>: krabb(e)len
(marcher p. ex. insecte), donk(e)len (et donkelt, la nuit tombe;
mais: een donk(e)le Kostüm, un complet sombre). Par rapport
à l'aIl. standard, le lux. tend à réaliser entièrement -ele- et -
ere-: sammelen (collectionner), hummeren (marteler). On
notera aussi les séquences qui alternent du type -{ejchnet/n-,
-{ejchen, -{ejchent: rechnen, calculer, rechnet, mais: dat
ausgerechent Kapital, le capital calculé; zeechnen, dessiner,
zeechnet / gezeechent; dréchen (adj. sec), dréch(e)nen
(verbe: sécher); gedréchent Uebst (adv. verb.: fruits séchés).

W Le "e" non prononcé ("e" muet), notamment en finale de


transferts français: Madame, Clémentine, beige, 'Poubelle,
'Corbeille, Em'ployée. C'est un des points que le texte
législatif futur devra clarifier, surtout pour l'orthographe au
singulier. En principe, "e" muet est maintenu quand le mot
n'existe qu'en français: Avenue, Chance, Partie, Visite; mais
quand "e" est non prononcé en lux. alors qu'il l'est en aIl. et
quand le mot est employé en fro et en aIl., on peut ne pas
l'écrire: Annex, Antenn, Om(e)lett, Terrass, Maschinn, Affiir,
Aktioniir offrent un modèle visuel plus lux. que Annexe,
Antenne, Omelette, Terrasse, Machine, Affaire, Actionnaire
qui a un air plus français. Mais il serait plus simple de
n'écrire le "e" que quand il est prononcé. Enfin "e" entre
comme signe d'allongement dans le graphème final <ie> qui
note un [i:] long: Pho'bie, Epice'rie, Parfüme'rie, Ca'ddie.
Quand ces éléments avec "e" muet sont combinés avec un
"n" de flexion (déclinaison, pluriel), ils posent d'autres
problèmes notamment quand intervient la chute du "n" en

87
raison de la règle de l'Eifel. Il peut être utile dans ce cas de
faire appel au marquage plus explicite du "ë" avec tréma: ee
beigë Mantel; Kopië maachen; nei Chancë kréien (cf. p. 95).

[I] Le "e", constituant partiel d'une diphtongue ou d'un


groupe vocalique occasionnel à l'intersyllabique. Cet "e" est
appelé Rëtschvokal (voyelle de transition) dans le règlement
grand-ducal de 1999, mais ne mérite ce nom que dans les
vraies diphtongues [Ia] (Fieder: plume) et [ua] (Nuecht: nuit;
muelen: moudre; bueden: se baigner; Uelech: huile).
Dans les autres cas, il s'agit en réalité:
- soit d'un signe d'allongement d'un [i:] long comme dans
l'allemand standard (cf. wieder: de nouveau, wie: comment,
ou devant "r" comme dans Re 'gierung: gouvernement,
Schmier: tartine/graisse, schwierig: difficile; cf. page 75).
- soit d'un "e", prononcé [a], à l'hiatus de deux syllabes: Fra-

en, femmes; A-en, yeux; go-en, aller, Ho-er, cheveux, Jo-er,


années; a-ert [E:e], votre; Pa-erd [E:e], cheval; Jee-ër [e:a],
chasseurs; see-ën [e:a], scier; agë-engt [aE], rétréci; gë-eetert
[ae:], suppuré. Notons que dans les cas où "e" [a] rencontre
"e" ou "ee", il prend le tréma, mais non quand il s'agit d'une
autre voyelle: ge-impft, vacciné; Su-en, des sous; ha-en,
frapper; Nei-es: du nouveau; kree-éieren, créer. Mais:
Employée-ën, Jee-ër, gë-eetert...

Transcription standardisée de neuf diphtongues

Les diphtongues ont des réalisations très variables sur


l'ensemble de l'aire linguistique. Les transcriptions des
diphtongues représentent donc une standardisation.
Considérées comme longues, les diphtongues ne sont
jamais suivies à l'écrit de deux consonnes redoublées, sauf le
cas échéant de "ss" qui transcrit le "ss", "B" ou "chs" de
l'élément allemand correspondant; en revanche elles peuvent
apparaître à l'initiale et en finale absolue: géif (deviendrait),

88
mais: ginn, gëtt; souz (était/fut assis), mais: sëtzen (être
assis), wousst (savait/sut) de même que wëssen (savoir), léisst
(laisserait de loossen, à ne pas confondre avec hie léist (il
résoud de léisen), Ouer (oreille); Véi (bétail), sou (ainsi).
[al] est écrit couramment "ei": Bei (abeille), deier
(onéreux). Elle est aussi écrite "ai" dans des éléments
transférés avec à la source un <a>, <au> ou <au>: Pai (ff.
paye); Daimchen (petit pouce; Daum: pouce), Lais (poux;
Laus: pou). Cf. en allemand et anglais <ay>, <ey>, <i>, <y>.
[El] est écrit <ai>: Ais (glace), biii (près de), friii (libre).
[el] (ou [aID est écrit <éi>: béien (plier), Déier (animal),
féieren (conduire), fréi (tôt), géi (pentu), léien (mentir). En
anglais, on a <ai> (Aids), <ay> (Tramway), <a> (Laser, Safe)
[au] est écrit <au>: Auer (montre), Bauer (paysan),
Daum (pouce), haut (aujourd'hui). En anglais <ow>, <ou>.
[EU] est écrit <au>: Bauch (ventre), dobaussen (dehors),
Fauscht (poing), Kraut (bonne ou mauvaise herbe).
[au] (ou [::>u])est écrit <ou>: blouss (seulement), Bouf
(garçon), Brout (pain),frou (content), wouer (vrai); suffixe: -
tioun: Natioun. En anglais: <0> Homepage, <ow> (Show).
[la] est écrit <ie>: bieden (prier), Bierger (citoyen), Briet
(planche), Fieder (plume), Giewel (façade), Hiem (chemise).
Il en est de même dans des mots transférés de l'aIl. standard
quand <ie> ([i:] long) est suivi de "r" (Regierung,
Schwieregkeet, Nier: rein) ou d'un groupe de consonnes
commençant par "r", même si cet "r" n'est plus prononcé en
lux.; ex.: Bierger (Bürger; citoyen), Fierschter (Forster;
garde forestier), Hierscht (Herbst; automne), iergendeen
(irgendein, quelconque), Kierch (Kirche; église), Wiert (Wirt;
serveur); Wierder (Worter; mots). Mais dans un certain
nombre d'éléments lexicaux, le [i:] long devant un simple "r"
se transcrit comme en aIl. par un simple "i": fir (pour), vir-
(particule vor-: 'virschreiwen: prescrire), dir (mais Dier =
porte), mir (mais Mier = mer), hir (possessif: ihre, mais: hier
= her), Bir (Bime: ampoule, poire), mais Bier = Beere: baie,

89
Bar : ours, Bahre : bière-cercueil), Gehir (Gehirn: cerveau),
Geschir (Geschirr: vaisselle), Stir (Stirn: front). Mais dès lors
que l'on a un groupe <r + consonne(s», on a l'orthographe
<ie>; p. ex. spiren (spüren), mais hie spiert (il sent); sech iren
(sich irren), mais hien iert sech (er irrt sich; il se trompe); hir
Famill (sa famille), mais hiert Haus (sa maison).
[ua] est écrit <ue>: bueden (se baigner), Buedem (sol),
Buergermeeschtesch (femme maire), duerch (par, mais:
durech avec simple "r"), Duerf(village), Fuesent (carnaval).
[:)1] s'écrit <oi>: en lux., on n'a guère que Moien et
moies (Morgen: morgens; Bonjour, matin, le matin). Dans
des transferts de l'anglais, on a aussi <oi> (Boiler, chauffe-
eau) et <oy> (Boykott); dans des transferts de l'allemand
<eu> (eu'phoresch, euphorique; Eu'ropa, Europe; Heuchler,
hypocrite) ou <au> (Ent'tiiuschung, déception).
Attention! Dans le sens du décodage, un certain nombre
de graphèmes présentés comme diphtongues dans le système
luxembourgeois, sont aussi en usage dans les systèmes
d'autres langues et y expriment d'autres sons diphtongués ou
non. On les trouve donc avec d'autres valeurs phonétiques
dans des mots que le lux. partage avec ces autres langues. Ex.
<ei> est [ë] dans l'exclamatif:hein?!, [El]dans 'Corbeille ...
<ai> est [£:] dans délai, Foutaise, Traité ...
<au> est [0] dans 'Aumônier, 'Chaussee, 'Niveau, 'Chauffage
<ou> est ru] dans Clou, Coup, 'Coupé, 'Coupe ...
<ie> est [i:] long surtout dans le suffixe -ie: Epicerie...
<oi> est [wa]: Foire, 'Toilett(e), 'Trottoir, 'Pissoir.

Problémes de consonnes

Dans une correspondance phonographique simplifiée, on a:

"p" "t" "k" "b" "d" "g"


"f' "v" "s" "w" "j" "h"
"m" "n" "ng" "1" "r" "qu" "h" "seh" "ch" "x" "z" "e"

90
[] Toutes les consonnes simples (représentées par une lettre)
peuvent se redoubler pour marquer que la voyelle qui précède
est brève, sauf "j", "h", "v", "x", les groupes de lettres
représentant globalement un phonème <ng>, <qu>, <sch>,
<ch>, ainsi que les fricatives sonores "s" prononcé [z] et "g"
prononcé [j] ou [y], qui ne se redoublent pas, même après une
voyelle brève (cf. page 79, c). Le digramme "ck" représente
le doublement de "k", "tz" celui de "z" (sauf dans quelques
transferts Akkont, acompte; Accord, accapéréieren, Pizzicato).

sabbelen (baver), midd (fatigué), graff(grossier), Bagger (pelle


mécanique), Dall (valée), Mamm (maman), Mann (homme),
Kapp (tête), Arrangement, gewëss (gewiss), mais aussi Mooss
(mesure: pas de "B" en luxembourgeois!), datt (que), Niwwel
(brouillard), Geck (fou), Butz (petit bout), rëselen (secouer),
Sigel (sceau), verlugen (menteur).

[I] Pour la notation orthographique des occlusives sourdes


(/pl et It/) et sonores (/bl et Id/) ainsi que des fricatives (/f/,
Isl, If/, [ç] et [x], lvi, Iz/, 13/, /j/), c'est le principe visuel qui
domine, c'est-à-dire le modèle écrit du mot de la langue
internationale dans laquelle ce mot est également employé.

On écrit d'après le modèle consonantique allemand: Rëpp


(Rippe, côte), Zopp (Suppe, soupe), mais Kriibs (Krebs,
cancer) et Stëbs (Staub, poussière); Rat (Ratte, rat), mais Rad
(Rad, roue/vélo); Mikrob (microbe), Verb ev erbe) (mais le "b"
final est rare en allemand); Blutt (Blut, sang), dout (tot, mort),
mais Lidd (Lied) et Doud (Tod, mort); Hand (main), Bréif
(Brief, lettre), Brems (Bremse, frein), Rees (Reise), brav
(gentil), Nerv (nerf), héich (hoch, haut), Buch (livre);jïr (flir,
pour), mais vir (vor, devant), Vugel (Vogel, oiseau); Daach
(Dach, toit), mais Dag (Tag, jour), en dépit de la prononciation
[x] du "g" final. Pour les suffixes, "-ig" sert de modèle à "-eg"
(bëlleg, bon marché; hongereg, affamé; roueg, calme), "-lich"
à "-lech" (frëndlech , amical., heemlech , familier ) , "-isch"à "-

91
ësch" (lëtzebuergesch; Freiesch, fiancée; Biickesch), "-icht" à
"-echt" Dans le système français, /f! est transcrit "ch": chef

Bien que les occlusives et fricatives sourdes soient


lénifiées/adoucies dans le flux sonore devant une voyelle ou
une diphtongue, on maintient à l'écrit les consonnes dures en
raison du principe visuel de la reconnaissance du mot. Ainsi
on écrit mateneen (les uns avec les autres), openeen (les uns
sur les autres), duercheneen (pêle-mêle), Routa (gardon),
Knuppauto (auto tamponneuse), Bakuewen (four), Seechomes
(fourmi), mais on prononce: maddeeneen, obbeneen,
due~eneen, Rouda, Knubbauto, Baguewen, Seejomes.
Toutefois, on applique le principe phonographique quand
il s'agit dans le même mot ou dans la même famille de mot
d'opposer la consonne durcie en fmale à la consonne douce
que l'on trouve dans le mot devant voyelle:

durcissement final lénification exemples


[p] "p" [b] "b" Knupp, knubbelen (bourn)
[t] "t" [d] "d" gutt, gudden (bon)
biets r bieden (prier)
[f] "l", [w]"w" Kallef, Kaalwer (veau)
"v" "v" brav (sage), braven
léif(cher),leiwen
(Léiw, Léiwen = lion!)
bleift r bleiwen (rester)
[s] "s", "ss" [z] "s" Rous (rose), Rousen
pas de "B"! Taass, Tasen
b/ouss (ne que)
rosen (souffler, en colère)
[J] "g", "sch" [3] "g" Courage, Bagage, Garage
[ç] "g" "ch" [j] "j" f"ch" vëlleg/vëllegen/ vëllechen
héich, héijen (cf. infra)
facultatif: "nk" ~ "ng": Gesang r Gesank (chant), mais il
s'agit aussi de deux phonèmes: Jong (garçon),jonk Geune).

92
Parfois la notion de finale s'applique à l'intersyllabe d'un
mot dérivé (Meedchen, prononcé [t], écrit [dD ou composé
(Ëmgangssprooch ou Ëmgankssprooch, langue courante). De
même, l'application orthographique varie suivant la catégorie
du mot: Stëbs, KrUbs (prononcé [P] devant "s", mais écrit
"b"), braavt (prononcé [t], mais écrit "v") alors que pour les
verbes on a: schreiwen ~ schreift, reiden ~ reits, (faire du
cheval), mais üben ~ geübt (exercer).

W "g" ou "ch"? "j" ou "ch", voire "sch"? [ks]?


En finale "-eg", "-ech" an "-echt" suivent le modèle
allemand "-ig", "-ich", "-icht": éiweg, éternel; neelech, récent;
Heemecht, patrie; vernoléissegen, négliger. En syllabe finale
accentuée, l'allemand "voyelle +g" devient "voyelle + ch":
Krich (guerre), ge'nuch (assez), e'wechgoen (s'en aller),
Zuch/Zich (train).
Ne pas confondre "-je-" avec le suffixe allemand "-chen":
Bil/jee, GUschtjen (guichetier), mais Maischen (petite souris),
ni avec la lénification de "sch": PUsch, Pijen (pêche).
Noter la variété de transcription du son [ks]: Diks (disque),
lénks (gauche), dacks (souvent), nachstens, Wichs (cirage),
Box (culotte), Succès, Excès.

@] La chute du -n final (dit "n" mobile) en application de la


règle de l'Eifel, est un trait capital du luxembourgeois.
La consonne <n> n'est pas prononcée dans certains
contextes à la fin des mots ou à l'intervocalique des composés
polylexicaux, et on ne l'écrit donc pas non plus. Le "n(n)"
chute donc dans tous les cas, sauf devant "i-u-e-o-a-y",
devant les voyelles infléchies "ü-(Hi", devant les diphtongues
et devant les consonnes "n-d-t-z-h". Facultativement, il tombe
aussi devant "s", surtout devant sain, se, si, sech, seng, sou.

keen lesel (âne), mais kee Geld (argent), den Nol (clou), den
Tuerm (tour), den Hues (lapin), mais de Gaart (jadin), de Jong
(garçon), de Reen (pluie), de Wee (chemin); Gromperenzalot

93
(salade de pommes de terres), Frittendëppen (friteuse), mais
Dammeschong (chaussures pour dames), Frittebud (Bude,
baraque), Reebou (arc-en-ciel): Hu(nn) si e lonnt? (L'ont-ils
trouvé?), Hu(nn) seng Kanner keng Vakanz? (Ses enfants,
n'ont-ils pas de vacances?)

Des exceptions notables de maintien sont


- le <nn> transcrivant un Schwénglaut (vibrante nasale mi-
longue): dënn, mince; Bunn, piste, rail; Mann, homme; Sinn,
sens. ..: Mir waren op d'Keelebunn gaangen. Wir waren zur
Kegelbahn gegangen.
- le "n(n)" résidu d'un groupe consonantique réduit en raison
de la chute d'une occlusive: Won, Wagen, voiture; ronn, rund,
rond; verschwonn, disparu; Schan, Schande, honte; Hann,
Hande, mains; Stonn, heure; Enn, fm...
- le "n" distinctif d'un mot monosyllabique: Kan, Kanne;
Pan, Pfanne; Tréin, larme; Kroun, couronne, opposé à Krou,
cruche; Boun, haricot, opposé à Bou, arc; Toun, son; Spoun,
copeau; Loun, récompense, salaire;
- le "n" fmal accentué d'éléments transférés: Roman; Clown;
Meloun, melon; Kanoun, canon; Kapitan, capitaine,
- ainsi que les mots terminés par -tioun. Ex.: Si ware mam
Krounprënz (*Krouprënzl) a mat ronn honnert Mann do. Ils
étaient venus avec le dauphin et environ cent hommes.
Dans les morphèmes "-en", le "n" peut tomber, mais cette
chute entraîne une ambiguïté dans l'interprétation du "e"
restant. Pour lever l'ambiguïté, on munit le "e" d'un tréma
dont la présence signifie clairement l'application de la règle
de l'Eifel. Ex. d'un tréma marquant le pluriel: Mir sinn duerch
déi Stater Avenuë gelaf Hien huet missen d'Toilettë botzen.
Hues de d'Kopië gemaach? (Nous avons couru dans les
avenues de Luxembourg. Il a dû nettoyer les toilettes. As-tu
fait les copies?). Exemple d'un tréma marquant un adjectif
épithète décliné: Dees de dee beigen oder dee mauvë Mantel
un? Mets-tu ton manteau beige ou ton manteau mauve?

94
IX. LE GROUPE VERBAL:
LES BASES LEXICALES

La notion de phrase est ambiguë. Elle désigne d'abord ce


que nous appelons l'énoncé. En plus de sa forme syntaxique
qui n'est pas nécessairement un groupe verbal (Roueg! La
paix!, Bopi! Grand-père!, Mdi léiwe Jong! Mon cher! sont
des énoncés sans être des GV), l'énoncé se caractérise par une
attitude de communication appelée aussi illocution. Quand
on parle de phrase déclarative, interrogative, injonctive, c'est
en réalité d'énoncés qu'il s'agit.
Mais phrase désigne aussi l'unité syntaxique qu'on appelle
"proposition grammaticale simple". Nous dénommons cette
unité syntaxique groupe verbal (cf. page 4842). Le GV est
l'unité la plus fréquente dans le fonctionnement de la syntaxe
du luxembourgeois. Il est constitué au moins d'un complexe
verbal dont le noyau est un verbe conjugué.
"Verbe" désigne un élément d'une classe de mots définis
habituellement par leur sens et leur fonction: les verbes
décrivent des actions, procès et états. Mais le terme vise aussi
une classe d'unités lexicales qui se caractérisent par leur
fonctionnement: les verbes sont variables et constituent la
base syntaxique conjugable du GV.
La définition selon le comportement formel est préférable
à la définition notionnelle, car il y a aussi p. ex. des noms qui
désignent des actions et des états. Mais cette définition
formelle est aussi insuffisante. Dire que le verbe se conjugue,
c'est distinguer au moins, dans le complexe verbal d'un GV
42
Dans beaucoup de grammaires, on appelle GV l'ensemble
comprenant le verbe et qui est en connexion avec le GN qui est
sujet grammatical. Dans: Mir waarden mateneen op de Bus (Nous
attendons ensemble le bus), mir est sujet grammatical, mateneen op
de Bus waarden est le "prédicat". Notre défmition du GV ne se
limite pas à l'ensemble prédicatif: elle inclut le sujet grammaticall.

95
(dans l'ensemble des fonnes verbales) deux sous-ensembles:
a) le complexe lexical, c'est-à-dire l'élément ou les éléments
du lexique qui apportent le sens particulier et relèvent du
dictionnaire; b) le complexe grammatical, à savoir les
marques / morphèmes / indices de catégories.43
Ce chapitre IX traite du complexe lexical des GV. Le
chapitre X sera consacré au complexe grammatical des GV,
c'est-à-dire à la conjugaison et au marquage des catégories
grammaticales du temps, du mode et de la voix.

Formation et classements des complexes verbaux lexicaux

Du point de vue de la fonne, on distingue:


- les bases lexicales qui sont des verbes simples ou
complexes
- les locutions verbales constituées de plusieurs mots qui
représentent une unité sémantique, tout en restant sous-
analysables du point de vue de la syntaxe;
- entre les deux, on a le statut hybride des verbes à particule
séparable accentuée; :&éauents en allemand et en anglais, ils
sont très rares en :&ançais4 .

verbe simple écrit en maach-en, fro-en, ginn


un mot (faire, demander, donner)
ou complexe babbel-en, faulenz-en, duz-en
(bavarder, paresser, tutoyer)
avec préfixe bezuel-en, verziel-en,
inséparable entscheed-en, zerriiiss-en
(payer, raconter, décider,
déchirer)

43
Dans le même énoncé, waarden est le complexe verbal constitué
a) de l'élément lexical simple waard- et b) de la marque -en des
catégories grammaticales lè pers. du plur. de l'ind. présent;
44
Un exemple est le verbe outrepasser qui est inséparable dans: Ils
outrepassent leurs droits et séparable dans: Ils passeront outre.

96
verbe dérivé genéier-en, garnéier-en...
avec ou sans (gêner, garnir)
préfixe / suffixe identifizéier-en (identifier)
bliederen (feuilleter)
herengegen, ernidderegen
verschampeléieren (nettoyer,
abaisser, défigurer)
verbalisation miauen, knipsen, rontgen...
(miauler, photographier,
radiographier)
verbe avec suivant 'unhalen: Mir halen de Bus
particule accentuée l'emploi: un. (Nous arrêtons le bus) Mir
écrit en un wëllen de Bus unhalen. (Nous
ou voulons arrêter le bus)
plusieurs
mots
verbe "modifié" 'aschlofen, sech er'ausstellen
(s'endormir, apparaître)
verbe "amalgamé" 'uruffen, e 'wechfueren
(téléphoner, partir)
verbe "composé" 'heemgoen, 'priiisginn
(rentrer, livrer)
locutions verbales écrites en °Angscht kréien / hunn
polylexicales plusieurs (prendre / avoir peur)
mots °gréng ginn (verdir)
eng mat der °Broutschéiss
kréien (avoir l'esprit
dérangé)

Verbes simples et verbalisations

Les verbes simples sont constitués d'un radical sans


prérlXe ni sufrlXe lexical. La marque -(e)n(n) avec laquelle
ils sont cités dans le dictionnaire est celle de l'infinitif et du
groupe infinitif: maa[chJen (faire), froen (demander), ginn
(donner), bieden (prier), denken (penser), blosen (souffler).
On les classe selon des critères

97
- de sens: verbes d'action (dinn, faire; schaffen, travailler),
d'état (sinn, être; stoen, être debout), de procès (schlofen,
dormir; virkommen, se passer), de modalité (kënnen,
pouvoir; missen, devoir), etc.
- de conjugaison: verbes réguliers et irréguliers, auxiliaires
de temps, de mode et de voix,
- de construction: transitifs, intransitifs, impersonnels,
réfléchis.( cf. page 108)
En dialectologie, on étudie volontiers les verbes simples
dans une perspective historique et contrastive (en
distinguant ceux du fonds germanique et les emprunts faits à
divers moments à d'autres langues: français, allemand
standard, anglais). Le résultat en est qu'on vide alors de son
contenu le terme même de langue luxembourgeoise, car
celle-ci est pensée comme ensemble composite sans
autonomie ni cohérence.
En luxembourgeois, il y a peu de verbes simples, en
comparaison avec les verbes complexes, dont la grande
masse est constituée, comme en allemand standard, par
l'addition de préfixes (inséparables) ou de préverbes
(séparables) ou par suffixation de radicaux transférés surtout
du français (cf. les très nombreux verbes en -éieren).
Toutefois, beaucoup de verbes simples de la langue
peuvent être rapprochés dans une optique intralinguistique
de mots de la même famille appartenant à d'autres classes.
On peut parler dans ce cas, de verbalisations, dont
l'immense majorité a une conjugaison régulière. Ainsi
reenen (pleuvoir) peut être traité comme verbalisation de
Reen (pluie); deelen (partager) de Deel (partie); bremsen
(freiner) de Brems (frein); ankeren (ancrer), baggeren
(creuser à la pelle mécanique), becheren (siroter), pompeIen
(pomper) de Anker, Bagger, Becher et PompeI;
buschstawéieren (épeler) de Buschstaf (lettre); bleechen
(blanchir, linge) de bleech (pâle). Les onomatopées bromm,
klatsch, knips, tick, miau donnent brommen (vrombir),

98
klatschen (clapoter, applaudir), knipsen (photographier),
ticken (faire tic-tac), miauen (miauler). Le souvenir de MM.
Lynch et Rontgen perdure dans les bases verbales lynchen
(lyncher) et rontgen (radiographier).

Beaucoup de verbalisations sont en réalité complexes. En


effet, si on les rapproche de radicaux lexicaux de la même
famille, mais de classe différente, ils présentent souvent des
modifications phonétiques (le "a" de blann "est un [£] dans
blennen, aveugler; le "aa" de schwaarz un [£13]"fier" dans
schwaerzen, noircir; Ie "a" de Damp un [£] dans dampen,
fumer) et/ou des affixes: roueg, calme ~ berouegen, calmer;
reng, pur/propre ~ rengegen, nettoyer; Dee!, partie ~
bedeelegen, participer.
Peu nombreux sont en luxembourgeois les verbalisations de
noms complexes (la{aJngweilen, ennuyer ~ Laangweil,
ennui; dauerparken, déifkillen, fernsteieren; be'antragen,
postuler ~ Antrag, demande, dossier; be 'vollmachtegen,
donner pouvoir à ~ Vollmacht plein pouvoir) et d'amalgames
syntaxiques, c'est-à-dire de structures syntaxiques condensées
ou réduites; p. ex. iwwer °Nuecht ~ iwwer'nuechten, passer
la nuit; 'zéngfach ~ ver'zéngfachen, multiplier par dix.
Il faut se méfier aussi des bases verbales qui sont proches par
le fonctionnement et/ou le sens, mais prêtent souvent à
confusion; p. ex. sëtzen, souz, séiz, gesiess, être assis ~
setzen, gesat, mettre assis, planter; leien, louch, léich,
geleeën, être étendu, situé ~ leeën, geluecht, coucher,
étendre, mettre; stoen, stees, stoung, stéing, gestanen, être
debout ~ stellen, gestallt, mettre debout, placer. Les
seconds sont dits causatifs, du fait qu'ils "amènent",
"conduisent" à l'état exprimé par les premiers.

Verbes dérivés avec suffixe et/ou préfixe inséparable

OJ Les bases lexicales, verbes et verbalisations, dérivées à


l'aide de suffixes sont complexes. On a ainsi -el-, -eg-, -s-, -
sch-, -z- et -éier- dans les finales de -éieren, -iséieren et -
ijiziéieren: laachen (rire), mais lachelen (sourire); krdizen
99
(croiser), mais kraizegen (crucifier); herrschen (règner;
Herr, Har); gecksen (faire le fou), duzen (tutoyer; du),
faulenzen (paresser; faul).

On peut s'étonner que nous considérions -'éier(en) comme


suffixe formatif accentué plutôt que comme marque de
transfert. De fait, il apparaît surtout comme suffixe de
verbalisations à conjugaison régulière de verbes français:
abuséieren, accéléréréieren, axéieren, banaliséieren; mais il
s'accroche aussi comme suffixe lexical à des bases
allemandes: buchstawéieren, épeler; stolzéieren, avoir une
démarche hautaine/pavaner et, dans d'autres bases, telles que
éiéren (honorer) et ver'léieren (verluer: perdre / perdu), il
n'est pas suffixe. Par ailleurs, il est faux de voir en -éieren
l'équivalent de la seule marque de l'infinitif français -er: à
agéieren, garnéieren, assainéieren répondent en français
agir, garnir, assainir. L'étude de ces correspondances
mériterait d'être affmée. Cf. identifizéieren et identifier,
akklimatiséieren et acclimater, budgetéieren et budgétiser,
amortiséieren et amortir, etc.

m Les préfixes inséparables sont non-accentués (page 62).


A) Sont relativement rares
- em[pJ- dans em[pJfielen, em[pJfanken, em[pJfannen
(empfinden); le[p] est mis entre [] du fait qu'il n'est pas
prononcé en luxembourgeois qui ne connaît pas /pf/ dans
son système (Pan, Pfanne, poêle; Tromp, Trumpf, atout).
- ge- dans une vingtaine de verbes: ge 'brauchen, employer;
ge'falen, plaire; ge'heien, jeter; ge'héieren, appartenir;
ge 'léngen, réussir; ge 'lëschten, avoir envie; ge 'nehmegen,
autoriser; ge 'sinn, voir; ge 'schéien, se produire; ge 'wannen,
gagner. . .
- hanner- dans très peu de verbes comme hanner 'bréngen,
rapporter; hanner'goen, tromper; hanner'leeën, déposer;
hanner'loossen, léguer; hanner'zéien, frauder le fisc; le
préfixe hanner- ne doit pas être confondu avec l'adverbe
directif accentué séparable 'hannescht (-bréngen, -fueren, -

100
féieren, -kommen) qui marque le retour au point de départ:
rapporter, revenir, ni avec l'adverbe 'hannerzeg (= zréck).
- widder- dans une quinzaine de verbes avec un objet au C2
comme widderfueren, arriver à; widderspriechen, contredire;
widderstoen, résister; ou un objet au CI: widderhuelen,
répéter; widderleeën, contredire; widderruffen, révoquer.
- mëss-: mëss'handelen, maltraiter; mëss'brauchen, faire un
mauvais usage de. Ce préfixe est d'un emploi rare. Il peut
être accentué au participe parfait, mais n'est jamais disjoint
de la base verbale: Hien huet mech °mëssverstan / 'ialsch
verstan. Il m'a mal compris. Hien ass °mëssgelaunt /
°schlecht gelaunt. Il est mal luné / de mauvaise humeur.

B) Plus fréquents sont les préfixes be-, ent-, er-, ver-, zer-.
Comme en allemand standard, ils peuvent assurer le cas
échéant isolément ou à la fois:
- le rôle d'un modificateur de classe: le suffixe sert à
verbaliser un élément d'une autre classe: be 'kaschtegen,
supporter les frais de (Kascht, frais de nourriture; Kaschten,
frais); be'freien, libérer (frai, libre); be'jozen, acquiescer (jo,
oui); ent'schëllegen, excuser (schëlleg, coupable);
er'niddregen, abaisser (niddereg, bas); ver'gëften,
empoisonner (Gëft, poison); zer'mëlzen, écraser (mëll
maachen, rendre mou ou Mëll/Miel, farine);
- le rôle d'un modificateur de construction de la base
radicale, si celle-ci est un verbe; comparer kucken, regarder
(intI.) vs. bekucken (trans.) vs. sech verkucken (réfl.) erreur
de vision; stoen (verbe d'état; intI.: être debout), ent'stoen
(intI.; naître, prendre forme), be'stoen (transitif: réussir une
épreuve), ver'stoen (comprendre); nennen (dénommer),
er'nennen (nommer / promouvoir à un poste)...
- le rôle d'un modificateur sémantique; le verbe simple de
base peut être modifié de deux façons:
soit: le préfixe apporte un reste de signification d'un
élément ou de plusieurs éléments historiques;

101
soit: l'apport de sens du préfixe n'est plus saisissable qu'en
termes aspectuels et désigne le stade (initial, duratif,
ponctuel, final, terminatif...) d'un processus général de la
réalité ou de l'expérience extralinguistique.
Ainsi ent- apparaît dans le sens ingressif (ent'schlofen vs.
schlofen; s'endormir, dormir), privatif (ent'sécheren, enlever
le cran d'arrêt; ent'kalleken, adoucir l'eau) ou séparatif
(ent'soen, renoncer); zer- dans le sens séparatif (division,
destruction, dispersion: zer'roppen, déchirer; zer'klengeren,
morceler, rapetisser) ou résultatif (zer'schloen, mettre en
morceaux); ver- marque une mauvaise exécution (ver'béien,
tordre; ver'léieren, perdre; séch ver'spriechen, faire un
lapsus), une séparation (ver'loossen, quitter) ou la
disparition (ver'goen, passer); er- et be- sont nettement
moins fréquents en lux. qu'en allemand standard et ils
assurent plutôt un rôle syntaxique. De plus, le lux. fait
beaucoup plus appel que l'aIl. aux formations attributives
avec sinn/ginn/maachen et aux locutions verbales (qui
compensent le manque de dérivés).

Sont à considérer comme des sortes de particules inséparables


les préfixes d'emprunt à voyelle semi-pleine tels dis- :
disqualifizéieren; dé(s)-: déchargéieren, désavouéieren; ex-
exkulpéieren; in-/im- : insistéieren, improviséieren; re-/ré-:
représentéieren... Suivant les régions, on trouve
d'importantes variantes de préfixes. Ainsi on a erzielen,
verzielen, zielen (raconter) sans changement de sens (Vil!
Neies weess hatt net ze zielen/ z'erzielen/ ze verzielen. Elle ne
raconte pas grand-chose de neuf), des doublons curieux
comme: veraffron'téieren et affrontéieren, verbarrika'déieren
et barrikadéieren, et, localisé aux alentours de Wormeldange,
be- employé à la place de ver-: begiessen au lieu de
vergiessen (oublier), besuergen à la place de versuergen
(garder), verhalen au lieu de behalen (conserver, se rappeler).

102
I
Verbes à particules séparables et/ou locutions verbales I

Les verbes à particule séparable (cf. page 63) sont des


bases verbales constituées de deux parties:
- un élément (particule / préverbe, Verbzusatz en all.) qui a
son accentuation propre et est séparable du reste du radical;
- le reste du radical, qui est le plus souvent un verbe
fonctionnant aussi seul de façon autonome dans la langue.
Les deux parties peuvent être écrites en un mot (opstoen,
aufstehen, se lever) ou en plusieurs: openee leien, être
superposé; op zwee Féiss stoen, avoir les deux pieds sur
terre. Dans le premier cas, nous parlons de verbe à
particule accentuée séparable, dans le second de locutions
verbales.
Le fonctionnement syntaxique des bases verbales à
élément(s) séparable(s) est double.

a) Les deux parties qui les constituent sont soudées


(côte à côte dans un ordre donné) quand le verbe ou la
locution verbale est à l'infmitif, au participe II ou bien base
d'un GV avec forme variable du verbe en position finale:

Hie muss opstoen. Il faut qu'il se lève;


Du brauchs net opzestoen. Tu n'as pas besoin de te lever.
Mir si spéit opgestan. Nous nous sommes levés tard.
Wann s de mei spéit opstees... Si tu te lèves plus tard...

b) Les deux parties sont séparées et leur ordre est


inversé dans les GV qui ont la forme conjuguée du verbe en
2ème position:

Hie steet fréi op. Il se lève tôt.


Hie stung fréi op. Il se leva/levait tôt.
Hie sot, hie stéing fréi op. Il dit qu'il se lèverait tôt.
Da stéi dach méi fréi op! Alors lève-toi donc plus tôt!

103
Le tableau suivant permet de comparer à l'écrit le
fonctionnement des verbes à particules séparables et celui
des locutions verbales:

Verbe à particule séparable Locution verbale

La base verbale est écrite à La base verbale est écrite à


l'infinitif en un mot l'infinitif en plusieurs mots

opstoen, se lever net a Fro kommen, ne pas en


être question
Hie géif giir fréi opstoen. Dat diierf net a Fro kommen. II
Il aimerait se lever tôt. n'en sera pas question.
Et geet drëm, fréi opzestoen. Il Et geet drëm, déi Affiir net a
s'agit de se lever tôt. Fro ze stellen. Il s'agit de ne
pas mettre en doute cette
affaire.
Si si fréi opgestan. Ils se sont Déi Affiir ass a Fro gestallt
levés tôt. ginn. Cette affaire a été mise en
doute.
Wann eefréi opsteet... Wann déi Affiir eemo/ a Fro
Quand/si on se lève tôt... gestallt gëtt ..., Quand/si un
jour cette affaire est mise en
doute ...
MAIS: MAIS:
Steet /Stoung hien esoufréi op? Dat stellt jo keen a Fro.
Se lève-t-il / Se leva-t-il si tôt? Personne ne met ça en doute.
Stéi dach op! Lève-toi donc! Stellt dat net a Fro! Ne mettez
pas cela en doute!

Comment différencier le verbe à particule séparable de


la locution verbale? L'orthographe officielle se contente de
rappeler le principe de l'alignement sur l'orthographe
réformée de l'allemand (cf. Schanen/Lulling 2003, 115-120).

a) Sont des particules verbales accentuées

104
a- dohier- 4~
duerch- ero.f- iwwer-4/5 viru(n)-
.. 46
an- donieft- em- erop- laanscht- wech-
.. 47
aus- dorëms- enner- eru(n)- mat- weider-
biii- doru(n)- entgéint- ervir- nidder- widder- 49
derbiii- dovu(n)- entlaang- ewech- no- zesummen-
dertësch(en)- dowidder- era(n)- fort- o.f- ZOU-
do- dozou- eraus- géint- Op- zréck-
dobiii- dra(n)- erbiii- hanner- u(n)- zugronn-
dofir- drop- erduerch- hannescht- vir- zurecht-
dogéint- dru(n)- erëm- hier- viraus- zuwidder-
dohi(n)- duer- eriwwer- hi(n)- virofJ-

45 duerch est tantôt inséparable, tantôt séparable. Le préfixe


inséparable et non accentué implique un repère dont "l'intérieur"
est concerné: dPo/ice huet d'ganzt Haus duerchOsicht (la police a
fait une perquisition dans toute la maison); duerchowuessene Speck
(lard maigre). Au contraire, la particule séparable et accentuée
implique un repère délimité avec franchissement d'une de ses
limites "extérieures": Mir sinn einfach °duerchgefuer (Nous
n'avons fait que traverser). E puer Wierder hu mir °duerchgestrach
(Nous avons biffé quelques mots). Ech kommen net °duerch. (Je
n'arrive pas à passer un obstacle)
46
ëm est aussi une particule mixte. Préfixe inséparable, elle a le
sens de "entourer"f"contourner" un objet au CI: ëm'iierbelen
embrasser; ëm'stellen entourer, cerner; ëm'wéckelen bander.
Particule séparable et accentuée, elle indique un enjeu ('ëmkommen
perdre la vie), une orientation vers un côté ('ëmfalen se renverser;
'ëmkéieren faire demi-tour; 'ëmriiissen abattre) ou un changement
('ëmiinneren modifier; sech 'ëmzéien changer d'habits).
47
ënner est le plus souvent accentué et séparable quand il a un sens
spatial: 'ënnerbréngen héberger; 'ënnergoen disparaître; mais il est
inséparable au sens figuré, métaphorique ou de "parmi/inter":
ënner'schreiwen signer; ënner'huelen entreprendre; ënner'briechen
interrompre; ënner'sichen ausculter; ënner'striiichen souligner.
48
iwwer est le plus souvent inséparable (iwwer'droen transmettre,
iwwer'dreiwen exagérer, iweer'leeen réfléchir), sauf dans le sens
nettement spatial du franchissement ('iwwerfueren se rendre de
l'autre côté) et du recouvrement ('iwwerzéien enfiler par dessus).
49
'widderstoussen tamponner (taper contre), mais widder'leeën
contredire; widder'spriechen contredire; cf. page 100.

105
b) Ont pris le rôle de particules verbales certains anciens
noms et adjectifs aujourd'hui figés. Dans ces verbes, ils ne
peuvent plus recevoir des expansions ni être mis au degré:

deelhue/en prendre part; heemfueren rentrer chez soi;


priiisginn donner prise; standhalen résister à;
wéidonldinn faire mal (intransitif ou à qq'un);
doutschloen assassiner; kalmaen rendre inoffensif;
feststellen constater;friiispriechen libérer (jugement);
lassginn se débarrasser de; héichspillen promouvoir
stallhalen s'arrêter; volltanken faire le plein (essence)
kabott-/futtimaenl-haen, vrecktschloen casser, détruire

c) L'orthographe traditionnelle écrit à l'infinitif en un


mot des composés verbaux séparables, au motif que ces
expressions forment une unité sémantique (une locution
verbale opposable à une unité libre du discours). On
distingue ainsi un klengschreiwen (écrire en minuscules) et
un méi kleng schreiwen (écrire plus petit), unfraispriechen
(prononcer un non-lieu) et un frai spriechen (improviser),
un fale loossen et sëtze bleiwen au sens propre (laisser
tomber, rester assis) opposés à un faleloossen et
sëtzebleiwen au sens figuré (se désintéresser de, redoubler la
classe). Telle n'est plus la conception de l'orthographe
allemande réformée qui voit dans ces expressions des
groupes de mots séparés et pour laquelle la norme est la
séparation, la soudure devant être justifiée. Du coup, le
nombre d'éléments classés parmi les 'Verbzusatze' en
allemand et parmi les particules séparables accentués en
luxembourgeois est plus réduit. Nous recommandons
d'écrire séparés (Schanen/Lulling, 2003, 118-120):
- les lexies polylexicales constituées d'un adverbe (voire
pronom adverbial) + verbe: auswenneg léieren apprendre
par cœur, ausenaner goen se séparer, ausernee lafen se
séparer, iwwerhand kréien prendre le dessus, sech queesch
stellen faire la mauvaise tête, uewenop goen monter à

106
l'étage, no vir kucken regarder devant, zegutt halen
approuver. . .
- les ensembles constitués d'un adjectif + verbe, si
l'adjectif est susceptible de recevoir des expansions ou d'être
gradué notamment quand l'adjectif est dérivé en -eg, -esch, -
lech: bekannt/faerdeg maachen (publier/terminer), fest
halen (tenir fermement et faire prisonnier), genee huelen
(prendre à la lettre), zefridde loossen (laisser en paix),
hannerzegfueren (reculer), iwwereg bleiwen (rester);
- les locutions constituées d'un nom (reste de GN) +
verbe ou d'un verbe polylexical: infinitif + verbe, participe
parfait + verbe: Angscht hunn avoir peur, Auto/Vëlo/Schi
fueren faire de la voiture, du vélo, du ski; Diat halen suivre
un régime, Schlaang stoen faire la queue; kenne léieren faire
connnaissance, leie loossen laisser en plan, spadséiere goen,
aller se promener, geschenkt kréien recevoir en cadeau,
getrennt schreiwen écrire séparé, verluer goen se perdre...
Du point de vue orthographique, ces locutions ne diffèrent
donc pas d'autres locutions fréquentes comme celles qui
sont formées d'un GN ou GPREP plus ou moins figé dans sa
forme (d'Gefor lafen courir le risque, an d'Gefor kommen /
an der Gefor sinn risquer, an Uecht huelen remarquer), d'un
verbe d'attribution et d'un GADJ ou GN en fonction
d'attribut du sujet ou de l'objet (hie gëtt rout il rougit;
d'Beem gi gréng les arbres verdissent; si fannen dat ganz
schéin ils trouvent cela très beau; hatt ass eng Infirmière
elle est infirmière), ou d'autres expressions polylexicales
idiomatiques figées, figurées, plus ou moins opacifiées du
point de vue sémantique.

Autres classifications de verbes et de bases verbales

Deux autres critères de classement des verbes sont


importants: celui de la construction syntaxique et celui de
l'auxiliariat.

107
OJ Du point de vue de la construction, on distingue
- les verbes attributifs: avec comme membre un attribut du
sujet ou de l'objet: sinn être, ginn devenir, bleiwen rester,
fannen trouver, schéngen sembler...;
- les verbes transitifs construits avec un ou plusieurs
compléments d'objet au CI (accusatif) et au C2 (datif)so;
- les verbes intransitifs: D'Kanner schlofen. Les enfants
dorment. Mir hunn him gehollef Nous l'avons aidé.
- les verbes essentiellement pronominaux: sech schummen,
avoir honte; réfléchis: sech waschen, se laver; réciproques:
sech streiden, se disputer;
- les verbes impersonnels qui ne s'emploient qu'à la 3è pers.
du sing.: 't reent, il pleut; 't ass / 't gëtt kal, il [se] fait froid;
hei sëtzt et sech bequem. Ici on est assis confortablement.
Dans les grammaires de dépendance, la variété des
constructions et des membres dans les GV est décrite à
l'aide de concepts comme ceux de régime ou de valences1.

[I] Les auxilaires portent une partie des marques des formes
verbales composées (Ech hunn e Kuch gebak. J'ai fait un
gâteau) et surcomposées (Ech hat/hatt e Kuch gebak gehat.
J'ai/j'aurais fait un gâteau). Dans le lexique, ils aident à
exprimer des variantes du procès: auxiliaires d'aspect
(schlofen vs. schlofe goen, kommen vs. komme loossen), de
phases (iessen<->giess hunn), de modalité (pouvoir,
devoir, vouloir: Mir mussen iessen. Il nous faut manger) et
de modalisation (Hatt misst do sinn. Elle devrait être là).

50
La distinction faite par la grammaire française entre verbes
transitifs directs et verbes transitifs indirects (avec préposition: Ech
freeë mech op dili Besuch. Je me réjouis de ta visite.) n'a pas lieu
d'être en lux.; le complément est alors un GPREP et non un GN.
51 On distingue dans ce cas des verbes monovalents, divalents,
trivalents, c-à-d. à un, deux ou trois membres (sujet grammatical
compris), et on évalue le degré d'obligation/de facultativité de
chacun de leurs groupes membres.

108
x. LE GROUPE VERBAL:
LES CONJUGAISONS
La conjugaison est l'ensemble des variations que subit
une base lexicale verbale du point de vue des catégories
grammaticales du temps, du mode, de la personne, du
nombre, de la phase et de la voix. Ces variations sont
analysables en marques, constituent le complexe verbal
grammatical et sont présentées de façon systématique dans
les tableaux de conjugaison. Ainsi dans: Ech maachen dat
aus Héiflechkeet (Je fais cela par politesse), la base lexicale
maach- présente les marques de catégories du temps
(présent), du mode (indicatif: au conditionnel, on aurait ech
méich), de la personne et du nombre (1ère du sing.: ech +
en), de la phase non-accomplie (forme simple ~ hunn ...
gemaacht à l'accompli) et de la forme active (le passif
serait: dat as gemaacht ginn).

I
Classement des verbes d'après le critère de conjugaison I

Si l'on adopte un critère de conjugaison, le classement


traditionnel en verbes faibles et (en sept classes de) verbes
forts qui d'après Bruch (1954, ~ 25, 80-81) et D. Nübling
(2001) survivraient encore en lux., n'est plus tenable dans la
description de la langue d'aujourd'hui. Il n'a d'ailleurs aucun
avantage didactique (cf. Russ, 1978, 30-41; Schanen, 1980,
II, 509-510; I, 225 ss.). Je distingue:
1) le groupe majoritaire des verbes réguliers, qui
gardent tout au long de leur conjugaison la même voyelle
prononcée. P. ex.: infinitif: rullen, indo prés. 3è pers. sing:
rullt, participe II (parfait): gerullt (rouler).
2) le groupe minoritaire des verbes irréguliers qui
changent de voyelle radicale au cours de leur conjugaison
à un moment ou à un autre (à l'ind. prés., au prétérit, au
conditionnel synthétique quand il existe ou au participe II).

109
3) Suivant la/les forme(s) verbale(s) où s'opère le
changement de voyelle, on peut distinguer parmi cet
ensemble de verbes irréguliers
- des séries (il faut au moins deux verbes simples pour que
le terme de série soit justifié) et
- des verbes hors-série ou isolés.
Par rapport à la voyelle de l'infinitif, on peut avoir
- un changement de voyelle aux 2ème/3ème pers. sing. de
l'ind. prés et au part. II (ex.: huelen, hëlt, gehol/ prendre;
schwammen, schwëmmt, geschwommen nager; hors-série:
kënnen, kann, konntlkënnen pouvoir);
- ou bien une voyelle changée à l'ind. prés. et une voyelle
inchangée au part. II (ex. maachen, mécht, méich,
gema(ach)t faire; blosen, bléist, geblosen souffler; hors-
série: kommen, kënnt, komm venir);
- ou bien encore une voyelle inchangée à l'ind. prés. et une
voyelle changée au part II (ex. strdichen, strdicht,
gestrach traire; hors-série: bitzen, bitzt, gebutt coudre).
4) De plus, d'autres distinctions sont à prendre en
compte comme celle des sept verbes de modalité /
modalisation: kënnen, dierfenl dderfen, missen, sol/en,
wël/en, wëssen, (net) brauchen, wdert(en) et celle des
verbes auxiliaires hunn, sinn, kréien, ginn.

I
Le marquage des catégories du GV au niveau du verbe I

Le marquage des catégories du GV au niveau du lexème


verbal du complexe verbal, peut prendre trois formes.

IT] Le changement de la voyelle du radical concerne les


verbes irréguliers en séries et/ou hors-série. Le radical se
détermine aisément, en ce sens qu'il suffit de retrancher à
l'infinitif la marque -en ou dans certains cas -n:
fann-en ~ fënns, fënnt indoprés.,jont part. II
hu-nn avoir ~ hues, huet indoprés., hat prét., him condo

110
gi-nn devenir ~ gëss, gëtt indo prés., gouf prét., géif condo
go-en aller ~ gees, geet, gitt indo prés., ging, gaang
kréi-en obtenir ~ kriss, kritt indo prés., krut, kréich/lcrit

[I] La constitution divergente de la séquence de marquage:


-la discontinuité (interruption) du marquage au participe II:
gema(ach)t fait, geflunn volé, verduerwen gâté, gezwongen
forcé;
-la composition hunn/sinn + participe II pour les formes du
parfait: Hien huet/hat/hiitt gesong. Il a/avait/aurait chanté;
- la composition ginn/sinn/kréien + participe II pour la
formation des périphrases du passif: D'Grompere musse
geschielt ginn. D'Grompere si scho geschielt. Il faut
éplucher les pommes de terre. Les pommes de terre sont
déjà épluchées.
- les périphrases verbes de modalisation + GINF pour
l'évaluation modalisatrice d'un procès chronologiquement
présent, à venir ou passé (on parle à tort de forme du futur):
Déi wiierten dach kommen. J'espère qu'ils viendront. Déi
wiierten elo scho fort sinn. Ils sont sans doute déjà partis.
Dat kann nach kommen. Cela peut encore se produire.

IT] Le changement de terminaison, combiné parfois avec


celui de la voyelle du radical, marque les catégories de la
personne et du nombre. L'accord se fait avec le sujet
grammatical du GV ou, à défaut de sujet, à la 3ème pers.
smg:

ech léiere Lëtzebuergesch j'apprends le luxembourgeois


du léiers Lëtzebuergesch; hien/hatt léiert Lëtzebuergesch;
mir/mer léiere Lëtzebuergesch; si léiere Lëtzebuergesch;
Dir léiert Lëtzebuergesch; dir léiert Lëtzebuergesch
't reent Il pleut. Muer gëtt gefeiert. Demain, ce sera la fête.
Gëscht owend gouf gedanzt. Hier soir, on a dansé / il Y
avait bal.

111
Pour marquer la personne et le nombre, on a deux séries
de marques qui diffèrent à la 1ère et 3ème pers du sing. qui
est 0 ("vide", absence de marque) dans le type 2.
Le type 1 -e[n}, -s, -t, -e[n}, -t, -e[n} est employé à
l'indicatif présent de tous les verbes à l'exception de ceux
qui ont /II et /UI à l'infinitif (hunn, sinn, ginn, dinn...) et des
verbes de modalité énumérés ci-dessous.
Le type 2 -0, -s, -fJ, -e[n}, -t, -e[n} est employé aux
autres formes (prétérit quand il existe, conditionnel) et à
l'ind. prés. de kënnen-7 kann; dierfen/daerfen -7 dierfldaerf
missen-7 muss, sollen-7 soil, wëllen-7 wëll, wëssen-7 weess,
brauchen -7 brauch et waert(en)-7 waert.
L'impératif est défectif; il n'a ni 1ère, ni 3ème pers. du
sing. Il a -0 à la 2ème pers. sing. (géi va; gëff nët domm ne
fais pas l'idiot; dro porte; komm viens), -t à la 2ème pluriel
qui sert aussi de forme de politesse (gift, drot, kommt), -e[n}
aux autres personnes: Loosse mer heemgoen! Rentrons!

Type 1 Type 2
Ind. Ind. Condi- Autres Impératif
Prés Prétérit tionnel
SING lè pers. -e[n] -fJ -fJ +fJ
2è pers. -s -s -s -s -fJ
3è pers. -t -0 -fJ -t-fJ
PLUR lè pers. -e[n] -e[n] -e[n] -te[n] -e[n] miT
2è pers. -t -I -t -t -t
3è pers. -e[n] -e[n] -e[n] -te[n]

Particularités phonétiques et orthographiques

OJ La terminaison -en se réduit à -e à gauche d'un contexte


où s'applique la règle de l'Eifel (page 93, 4): Ech/Mir iessen
den Owend spéit. Den Owend iessen ech spéit. Den Owend
iesse_ mir spéit. Je mange/nous mangeons ce soir tard.

112
[I] Dans les verbes à l'infinitif qui ont IV et lUI + "nn" à
l'écrit (les deux "nn" marquent la brièveté de la voyelle qui
précède: hunn, sinn, ginn, gesinn...), l'application de la règle
de l'Eifel réduit la terminaison -en à -0: Ech/mirlsi ginn an
d'Beft. Ech/mirlsi gi_ schlofen. Je vais/Nous allons/Ils vont
au lit. Je vais/Nous allons/Ils vont dormir.

ŒJ Les verbes qui ont à l'infmitif -rej/en, -(e)men, -(e)nen,


-(e)ren ajoutent la terminaison -s ou -t directement au
radical: samm[ejlen rassembler-7 du sammelslhie sammelt;
lackelen attirer -7 du lackelslDir lackelt; zeech[ejnen
dessiner -7 du zeechens IDir zeechent; rech[ejnen calculer
-7 du rechenslhie rechent; dréchenen sécher -7 du dréchens
I hien dréchent; cf. aussi: ot(e)men respirer -7 du otems I
hien otemt; héi[ejren entendre-7 du héiers I Dir héiert.

[i] Quand le radical verbal se termine à l'infinitif par Ivl ou


Idl, le durcissement final qui se produit devant les
terminaisons -s et -t est pris en compte à l'écrit: schreiwen
écrire -7 du schreifs I hie schreift; bueden se baigner -7 du
buets I hie buet; mais: üben exercer -7 du übs I hien übt.

[I] Quand le radical verbal se termine par une consonne


"sifflante" écrite <s>, <ss>, <z>, <tz>, <x>, la terminaison-
s est assimilée et, à l'écrit, on n'en tient pas compte: du lies
(tu lis; liesen), du léiss (tu laisses; loossen), du duz (tu
tutoies; duzen), du sëtz (tu es assis; sëtzen), du boxlmix (tu
boxes/mélanges; boxen, mixen). On trouve aussi parfois
facultativement le même phénomène avec des verbes dont le
radical se termine par -scht: du biisch[tjs I faasch[tjs I
rasch[tjs tu brosses I jeûnes I te reposes. (cf.: ech hatt I du
ha[ttjs I du hass j'aurais I tu aurais).

[I] Quand le radical verbal se termine à l'infinitif par une


"dentale" It! ou Idl écrite "t, tt, d ou dd", la terminaison -t

113
s'assimile au It! final ou au It! du durcissement final; ex.:
faerten craindre -7 hie/dir faert; liichten éclairer -7 't liicht;
houschten tousser -7 dir houscht; kaschten coûter -7 dat
kascht cela coûte; wetten parier -7 hie wett; leiden souffrir
-7 dir leit; frieden toucher -7 hie friet; bludden saigner -7
hatt blutt; schëdden verser -7 hatt schëtt Wain eraus elle
verse du vin; mais trieden poser le pied -7 hien/hatt trëtt.
On n'a donc pas comme en allemand standard de problème
d"'e" intercalaire devant les désinences -s et!ou -t: comparer
"meiden, du meidest, er meidet" en aIl. avec meiden, du
meits, hie/dir meit en lux. (éviter, tu évites, il évite, vous
évitez); "atmest, atmet" (repirer) avec otems, otemt;
"zeichnest, zeichnet" (dessiner) avec zeechens, zeechent.

[2] Il ne faut pas confondre les changements dus aux seules


règles orthographiques (les redoublements de voyelles ou/et
de consonnes marquant la longueur ou la brièveté) avec les
modifications de la voyelle et de la qualité consonantique du
radical des verbes irréguliers. Ainsi afen (faire le badaud),
baken (cuire), erkalen (prendre froid), schalen (retentir)
s'écrivent avec un ou deux "a" selon que le la:1long est suivi
d'une ou de deux consonnes: hien aaft, si baakt, mir hunn
eis erkaalt (nous avons pris froid), Dat huet geschaalt (Cela
a retenti). De même, molen fait à l'écrit du mools, hie moolt
(peindre) et schlofen, dir schlooft (dormir). Mais le 1er est,
dans notre classement, régulier et le 2ème irrégulier
(schléifs/schléift). Ceci dit, la longueur de la voyelle et sa
modification éventuelle restent des points importants de la
conjugaison (cf.: falen tomber avec /a:/ et hie fait avec /t./).

Les formes de l'indicatif présent

Les exemples fournis sont des verbes réguliers. Les


séries de verbes irréguliers, les verbes de modalité et les
auxiliaires ne représentent qu'une soixantaine de verbes

114
simples. Pour éviter les répétitions, on indique aussi la
forme du participe II (parfait: cf. chapitre XI, pages 135 ss.).

1. Les verbes réguliers.


Ils ne prennent pas de marques particulières du temps ou
du mode. Les terminaisons du type I se raccrochent au
radical de l'infinitif.

begéin-en ech/mir/si du begéins hie participe II


rencontrer begéinen dir/Dir begéint begéint begéint
deef-en ech/mir/si du deefs hien
baptiser deefen dir/dir deeft deeft gedeeft
raum-en ech/mir/si du raums hie
ranger raumen dir/dir raumt raumt geraumt

Particularités: dréchnen, dréchens, dréchent, gedréchent


sécher; probéieren, probéiers, probéiert, pro'béiert essayer (page
113,3); bieden, biets, biet, gebiet prier; liewen, liefs, lieft, gelieft
vivre (page 113,4); flemmsen, flemms, flemmst, geflemmst
paresser; houschten, houschftJs, houscht, gehouscht (page 113,6);
waarden, waarts, waart, gewaart attendre (page 113,6); verkolen,
verkools, verkoolt, verkoolt faire tourner la tète à qq'un.

2. Les verbes auxiliaires et verbes de modalité


Dans les formes verbales composées, on a
- les auxiliaires hunn (avoir) ou sinn (être) pour les formes
du parfait (accompli, perspective du bilan);
- ginn (devenir, entrée dans l'être), sinn (être) et kréien
(obtenir, entrée dans l'avoir) pour les divers passifs;
- ginn/géif/gif, goen/géing/géng/ging aller, doen/déit/ditt
faire, pour le conditionnel (Konjunktiv, subj. II) analytique:

ech/mir/si hunn, du hues, hien/hatt huet, dir/Dir hutt


ech/mir/si sinn, du bass, hien/hatt ass, dir/Dir sidd
ech/mir/si ginn, du gëss, hien/hatt gëtt, dir/Dir gëtt/gitt
condit. géif géifs géif géift
ech/mir/si kréien, du kriss, hien/hatt kritt, dir kritt

115
goen ech/mir/si ginn, du gees, hien/hatt geet, dir/Dir gitt
condit. géing/ging géings/gings géing/ging géingt/gingt
doen ech/mir/si dinn, du dees, hien/hatt deet, dir/Dir dot
condit. déit/ditt déits/ditts déit/ditt déit/ditt

J'appelle verbes de modalité 7 verbes qui ont à l'ind.


prés. actuelle 2è typede marques:-6, -s, -6, -e[nj, -t, -e[nj,
mais qui n'y changent pas tous de radical. Ils expriment une
modalité ou modalisation (un degré de probabilité) portant
sur un procès exprimé par un GINF. La modalité appliquée
voire prêtée au sujet est un "pouvoir" (non spécifique:
kënnen; référé au point de vue d'un tiers: diierfen), un
"devoir" (non spécifique: missen / (net) brauchen; référé au
point de vue d'un tiers: sol/en), un "vouloir": wël/en, un
"savoir": wëssen ou un simple "pronostic" wiiert(en/2:

- kënnen (pouvoir): ech kann, du kanns, hien/hatt kann,


mir/si kënnen, dir/Dir kënnt
- dierfenldiierfenlduerfen (un "pouvoir / il se peut que"
référé au point de vue d'un tiers): ech diierf/dierf/duerf, du
diierfs/dierfs/duerfs, hien/hatt diierf/dierf/duerf, mir/si
diierfenldierfenlduerfen, dir/Dir diierft/dierft/duerft
- mussenlmissen (un "devoir" non spécifique): ech muss, du
muss, hien/hatt muss, mir/si mussen, dir/Dir musst
- sollen (un "devoir" référé à un tiers): ech soli, du soils, hien/
hatt soli, mir/si sollen, dir/Dir sollt
- (net/kaum) brauchen (ne pas/ne guère avoir besoin de): ech
brauch, du brauchs, hien/hatt brauch, mir/si brauchen,
dir/Dir braucht
- wëllen (une "volonté" en général): ech wëll, du wëlls, hie

52On a tort de voir dans wiiert(en) un auxiliaire du futur (comme


en allemand standard: werden + infinitif). Wiiert- en lux. est un
verbe de modalisation: il exprime un pronostic, une incertitude,
eng Ongewëssheet qui ne vaut pas seulement pour un événement
futur; Déi wderten elo dach net scho fort sinn! J'espère qu'ils ne
sont pas déjà partis, porte sur un fait éventuellement accompli).

116
wëllr3, mir/si wëllen, dir/Dir wëllt
- wëssen (un "savoir"): ech weess, du weess, hien/hatt weess,
mir/si wëssen, dir/Dir wësst
-wiiert(en) (un "pronostic"): ech wiiert, du wiierts, hien/hatt
wiiert, mir/si wiierten, dir/Dir wiiert.

3. Les verbes irréguliers.


Beaucoup de ces verbes ont des variantes à l'infinitif54.
Ils changent la voyelle du radical à la 2ème et 3ème pers. du
sing. et parfois aussi à la 2ème pers. du pluriel. Les
combinaisons sont très nombreuses.
A) Séries en "a":
- "a" bref ~ "ë" bref: bannen, bënns, bënnt, gebonnen
(lier); fannen, fënns, fënnt, font (trouver); gewannen,
gewënns, gewënnt, gewonnen (gagner); klammen, klëmms,
klëmmt, geklommen (grimper); schwammen, schwëmms,
schwëmmt, geschwommen (nager); spannen, spënns, spënnt,
gesponnen (filer, ourdir); verschwannen, verschwënns,
verschwënnt, verschwonnen (disparaître);
- "a" bref ~ "é" bref sangen, séngs, séngt, gesongen
(chanter); sprangen, spréngs, spréngt, gesprongen (sauter);
- "a" long ~ "ee" long: haen, hees, heet, geha(e)n
(frapper, taper); kafen, kees, keeft, kaaft/kaf(acheter); lafen,
leefs, leeft, gelaf(courir);

53Noter ce "t" à la 3ème pers. comme terminaison en lux. commun;


mais le long de la frontière orientale, on entend également hie wëll
(avec 0). C'est le lieu de se rappeler la relative non-standardisation
du lux. dans l'aire dialectale. Le long de la Moselle, on trouve
d'ailleurs aussi à la 2ème pers. sing. l'extension de la terminaison-
s à celle -st de l'aIl. standard: du bass y devient dou bascht, du
kënns/gees fréquemment dou kënntscht/geescht.
54 Il ne faut pas oublier cet aspect dialectal et relativement non-
standardisé du lux. Chanter se dit à l'infinitif dans toute une partie
de l'aire linguistique séngen et non pas sangen. Il est clair que dans
ce cas, ce verbe ne peut pas être compté parmi ceux qui modifient
leur voyelle radicale à l'ind. prés.

117
- "a" long ~ "a" bref: falen (tomber), faIs, fait, gefal! (en)
et halen (tenir), haIs, haIt, gehal(en)
On peut considérer comme hors-série:
ra/en (rassembler, ramasser), riifs/riift (reefs/reeft), geraaft;
sparen (barrer), spaers/spaert (orthographe!), gespaart;
maachen/maen/man (faire), méchs/mécht ou mëchs/mëcht,
gemaacht/gemaach/gemat;
sau/en (boire: animaux), saifs/saift ou sëffs/sëfft, gesoff;
kraichen (ramper), kréchs/krécht, kraucht, gekroch.

B) Série en "éi" ~ "i" bref


jléien, flitts, flitt, geflunn (voler), bedréien (tromper)
léien, litts, Zitt,gelunn (mentir), [geléiwenj (wann ech gelift)
zéien, zitts, zitt, gezunn (tirer)
geschéien, --, geschitt, geschitt (se produire)
kréien, kriss, kritt, kritt/krut (obtenir)
bléien, blitts (bléis), blitt (bléit), gebléit.
Notons le participe en -t des deux derniers verbes et le
fait que les trois premiers ont aussi un indo prés. régulier
dans certaines régions du Luxembourg où l'on ne réduit pas
"éi" à "i" bref devant dentale et vélaire (cf. Léid pour Lidd
chanson, Kréich pour Krich guerre, béitzen pour bitzen
coudre). D'autres verbes en "éi" sont irréguliers (p. ex.
voyelle modifiée au participe II), mais ont un indo prés. sans
changement du radical: ex.:fléissen, gefloss (couler)...
On peut considérer comme hors-série:
leien ~ lais, liiit, geleeën (être couché/situé), tref/en ~
trë//s, trëf/t, getra//, ainsi que les verbes de modalité en "ë"
kënnen, kann (pouvoir) et wëssen, weess (savoir).

C) Séries en "ie" ou "i" à l'infinitif


- "ie" ~ "é" bref: briechen (ou breechen), bréchs, brécht,
gebrach (casser, briser); stiechen (ou steechen), stéchs,
stécht, gestach (piquer); spriechen, spréchs, sprécht,
gesprach (parler);

118
- "ie"~ "ë" bref: iessen, ëss, ësst, giess (manger);
friessen, frëss, frësst, gefriess(en) (bouffer); vergiessen,
vergëss, vergësst, vergiess (oublier); trieden, trëtts, trëtt,
trëtt, getrueden (poser le pied);
- "ie" ~ "i" bref: befielen, befills, befillt, befillt,
befuel(en) (ordonner); emfielen, emfills, emfillt, emfuel(en)
(recommander); stielen, stilts (ou stiels), stilt (ou stielt),
gestuel(en) (cambrioler, voler); cf. aussi pour l'orthographe:
verdierwen, verdierfs, verdierft, verduerwen (gâter).
Peuvent être considérés comme hors-série:
dinn (dunn, donken; cf. "0" doen); ginn, gëss, gëtt, gëtt/gitt
(devenir); gesinn, gesiiis, gesiiit, gesitt/geséit, gesinn (voir);
gebiren/gebiiren, gebiers, gebiert, gebuer(en) (naître), et le
verbe de modalité missenlmussen, muss, musst (devoir).

D) Séries en "0" et "ue" à l'infinitif


- "0" ~ "éi": blosen, bléis, bléist, bloost, geblosen
(souffler); broden, bréits, bréit, brot, gebroden (rôtir);
droen, dréis, dréit, drot, gedro(e)n (porter); roden, réits,
réit, rot, geroden (conseiller); geroden, geréits, geréit,
gerot, geroden (tomber dans, réussir); loossen, léiss, léisst,
loosst, gelooss (laisser); schloen, schléis, schléit, schlot,
geschlo(e)n (battre); schlofen, schléifs, schléift, schlooft,
geschlof (dormir); verroden, verréits, verréit, verrot,
verroden (trahir). Hors-série: kommen, kënns, kënnt,
kommt, komm (venir); stoussen, stéiss, stéisst, stousst,
gestousst (pousser);
- "0" ~ "ee": doen, dees, deet, dot, gedo(e)n (faire); stoen,
stees, steet, Dir stitt, gestanen (être debout); go(e)n,
ech/mir/si ginn, du gees, hie geet, Dir gitt, gaang (aller);
froen, frees, freet, Dir frot, gefrot (demander); joen jees,
jeet, Dir jot, gejot (chasser); soen, sees, seet, Dir sot,
gesot(en).
- "ue" ~ "H"/"ie": gruewen, griefs, grieft, Dir grueft,
gegruewen (creuser, bêcher); wuessen, wiiss, wiist, Dir

119
wuesst, gewuess (croître); fueren, fiers, fiert, Dir fuert,
gefuer(en) (aller, conduire). Hors-série: l'auxiliaire hunn
(avoir), les verbess huelen, hëls, hëlt, Dir huelt, geholl
(prendre) et ruf/en, riffs, rifJt, Dir rufft, geruff(appeler), les
verbes lueden (charger: litts, litt ou luets, luet, Dir luet,
gelueden), muelen (moudre: mills, millt, Dir muelt,
gemuelen), bestueden (marier: bestUts, bestUt, Dir bestuet,
bestuet) et bezuelen (payer: bezi[l]ls, bezi[l]lt, Dir bezuelt,
bezuelt) qui ont aujourd'hui aussi un indo prés. régulier.

I
Les formes synthétiques du prétérit et du subjonctif II I

Le luxembourgeois commun fait partie des langues qui,


pour la grande majorité des verbes, n'ont plus de forme de
prétérit. Appelée aussi imparfait/passé simple par rapport
au passé composé du type hien huet gesong / hatt ass komm
qui la remplace communément, la forme de l'indicatif
prétérit quand elle existe ajoute au radical les marques du
2ème type: -0, -s, -0, -efnJ, -t, -efnJ.
Comme le subjonctif II synthétique (appelé jadis
subjonctif du prétérit; en aIl. Konjunktiv II) est formé sur le
radical du prétérit de l'ind., on comprend qu'il n'existe lui
aussi plus guère que pour une vingtaine de verbes
relativement courants. La répartition diachronique en verbes
faibles (désinence: -(-) et forts (modification de voyelle)
n'étant plus d'un grand secours aujourd'hui, nous nous
contentons d'énumérer quelques formes55 (à l'exception de
celles de certains parlers locaux du nord de l'Oesling).

infinitif
auxiliaires:
55
La diphtongue "ou" est souvent remplacée localement par "u":
gouf ~ guf, koum ~ kum, loug/louch ~ luch, et "éi" par "i":
géif ~ gif, kéim ~ kim, géing ~ ging, kéint ~ kinnt ...

120
hunn avoir hat, ha(at)s, haft, hass, gehat
hat, haten ... haft, hatten ...
sinn être war/wor, war/wier, gewiescht
waars/woors, waers/wiers,
war/wor, war/wier,
waren/woren, waren/wieren,
waart/woort, waert/wiert,
waren/woren waren/wieren
ginn gouf, goufs, géif/gif,géifs/giifs ginn
devenir gouf, goufen, géif/gif,
gouft, goufen géifen/gifen,
géift/giift...
kréien krut, kru(ut)s, krit/kréig/kréich krift/krut
obtenir krut, kruten, kriits/kréichs...
krut, kruten kriten/kréigen
kritlkréigtlkréicht
doen faire doung, doungs déit, déi(t)s gedon
goen aller goung/gung géing/ging gaang
goungs/gungs géings/gings
modalités
kënnen konnt, konnts, kéint/kinnt konnt/
pOUV01r konnt, konnten kéints/kinnts, kënnen
... kéinten/kinnten.. .
dierfen/ duerft, duerfts, dierft, dierfts, duerft/
daerfen 0.0
duerft,duerften dierft, dierften dierfen
mussenl musst, musst, misst, misst, (ge)musst/
missen musst, mussten misst, missten mussen...
sollen sol/t, sol/ts, sol/t, sol/ts, sol/en
sol/t, sol/ten, sol/t, sol/ten,
sol/t, sol/ten sol/t, sol/ten
brauchen néant braicht, brauchen/
(nët) braichtso 00 braichen
braichen.. . (ge)braucht
wëllen wol/t, wol/ts, wéilt, wéi/(t)s, (ge)wol/t/wël/en
wol/t, wol/ten, wéilt, wéilten,
wol/t 0.. wéilt 000
wëssen wousst, wousst wéisst, wéisst gewosst
wiiert(en) néant néant néant

121
D'autres verbes ont des formes synthétiques usuelles du
prétérit et/ou du subjonctif II. Citons sans exhaustivité:

blouf/bléifpour bleiwen (part. II: bliwwen rester)


bruecht/briecht pour bréngen (part. II: bruecht, apporter)
duecht/(diecht) pour denken (part. II: geduecht, penser)
féil (subj. II) pourfalen (part. II: gefal!, tomber)
fo(u)nglfé(i)ng pour fiinken (part. II: gefaangen, attraper)
fréiss (subj.II) pour friessen (part. II: gefriess, bouffer)
frot (prét.) pourfroen (part. II: gefrot, demander)
geschéich (subj.II) pour geschéien (part. II: geschitt, arriver)
gesouchlgeséich pour gesinn (part. II: gesinn, voir)
ho(u)ng/hé(i)ng pour hiinken (gehaangen, être pendu)
't houschlhéisch pour heeschen (part II: geheescht, dit-on)
koumlkéim pour kommen (part. II: komm, venir)
léiss (subj. II) pour loossen (part. II: gelooss, laisser)
loug/léig pour leien (part. II: geleeën, être couché/situé)
méich (subj. II) pour maa(ch)en (part. II: gema(ach)t, faire)
réif(subj. II) pour ruffen (part. II: geruff, appeler)
schléif(subj. II) pour schlofen (part. II: geschlof, dormir)
sot (prét.) pour soen (part. II: gesot, dire)
souz/séiz pour sëtzen (part. II: gesiess, être assis)
stéiss (subj. II) pour stoussen (part. II: gestouss, pousser).
stouch/stéich pour stiechen (part. II: gestach, piquer)
sto(u)ng/sté(i)ng pour stoen (part. II: gestan, être debout)
vergéiss (subj. II) pour vergiessen (vergiess, oublier)

Les formes composées et surcomposés

Le luxembourgeois n'a que 2 formes verbales simples,


dont le prétérit qui est largement défectif. Il fait donc appel
à plus de formes verbales composées que l'aIl. standardS et
56
L'allemand a, outre le prétérit et le subjonctif II, le subjonctif I,
les formes en wird/werde/würde + infinitif. Le français a, outre
l'imparfait et le passé simple, le futur (il fera), le subjonctif (il
fasselfit) et conditionnel (ilferait). ..

122
le français. Par l'ind. prés., il marque que le contenu énoncé
est situé dans la conscience d'actualité des participants de la
communication; par le radical du prétérit, il marque que ce
contenu est distanc(i)é de sa conscience d'actualité soit dans
un monde d'antériorité (indicatif), soit dans un monde
conditionnel et/ou hypothétique (subjonctif II). A défaut de
forme prétéritale simple, ce sont les formes composées de
l'accompli avec hat/war + participe II qui réfèrent au monde
d'antériorité et les périphrases géiflging/déit ou verbe de
modalité au subj. II prés. + (G)INF qui renvoient au monde
hypothétique, simplement pensé, voire irréel. Ces mondes
conditionnels peuvent être présentés selon toute une gamme
de modalités, modalisations ou pronostics. En majorité,
l'auxiliaire employé est ginn (géif) (cf. würde), mais aussi
goen (ging) (cf. aller) et les verbes de modalité du pouvoir,
devoir, vouloir. Ex.: stoen (intransitif) et Tuffen (transitif):
Ind. prés: hie steet hie riffi de Pitt
Il est debout Il appelle Pierre
Prétérit: hie stung/stoung (hien huet de Pitt gerufJ)
Il était/fut debout (Il a appelé/appela Pierre)
Passé compo57:hien huet gestan hien huet de Pitt geruff
Il a été/était debout Il a appelé Pierre
Plus-q-parfait: hien hat gestan hien hat de Pitt geruff
Il avait été debout Il avait appelé Pierre

Subj. ITprés.: hie stéing hie géif/ging/kéint/


(Cond prés) hie géif/ging stoen sollt/wéilt ...de Pitt ruffen

57On appelle formes de l'accompli: le passé composé ind., le plus-


que parfait ind., le subjonctif IT passé (passé conditionnel). Mais
les formes d'accompli peuvent aussi être surcomposées: hie sot, si
hatt sech dat schonns e puer Mol iwwerluecht gehat (il dit, qu'elle
s'était déjà posée plusieurs fois la question); hatt ass scho komm
gewiescht (elle était déjà venue une fois); hatt war schon eng Kéier
bestued gewiescht (elle avait été déjà mariée une première fois).

123
Il serait debout Il appellerait/allait/pourrait
Idevrait/voulait appeler P.
Subj. II passé: hien hatt gestan hien hatt de Pitt geruff
(Cond passé) Il aurait été debout Il aurait appelé Pierre.

Le choix de l'auxilaire hunn ou sinn aux formes de


l'accompli se fait selon des critères syntaxico-sémantiques.
!Bunni fonctionne avec les:
- verbes transitifs, même si le membre objet au CI n'est pas
exprimé: Hien huet eis ee Rot ginn? Il nous a donné un
conseil. Hutt Dir scho giess? Avez-vous déjà mangé?
- verbes de modalité: Ech hunn dat net diierfe maachen. Je
n'ai pas eu le droit de le faire/ je n'ai pas pu le faire.
- verbes à sujet impersonnel et, contrairement au français,
avec les verbes pronominaux réfléchis: Et huet gereent /
geklappt / geschellt. Il a plu. Cela a marché. On a sonné.
Hues de dech net méi erënnert? Tu ne t'en es plus souvenu?
- verbes intransitifs pris dans leur durée: Mir hu geschlof /
gewaart / gelieft / studéiert / gedanzt. Nous avons dormi /
attendu / vécu / étudié / dansé.
- verbes intransitifs d'état stoen (être debout), leien (être
allongé/situé), sëtzen (être assis), stiechen (être fourré dans).
~innl fonctionne comme auxiliaire avec les verbes:
- sinn (être), bleiwen (rester), ginn (devenir) et leurs
composés: Mir sinn hatt awer lassginn. Nous avons réussi à
nous débarrasser d'elle;
- intransitifs renvoyant à un événement ('t ass een Ongléck
geschitt/passéiert. Il est arrivé un accident), un changement
d'état (situation/lieu) ou une simple mutation: De Bouf ass
gewuess. Le garçon a grandi. D'Kënni ass ageschlof Le
bébé s'est endormi. D'Bomm ass explodéiert. La bombe a
explosé. Mir si gelaflgaang. Nous avons couru/marché. Mir
si komm. Nous sommes venus.

124
Emplois du mode subjonctif II

Le subjonctif I (Konjunktiv 1) n'est plus en usage en


luxembourgeois sauf pour quelques verbes: et sief dann, à
moins que; et sief ugekënnegt, avis à; Gott sei Dank Dieu
merci, Gott stéi mir bdi! Que Dieu m'assiste. Autrefois, il
exprimait la virtualité. Aujourd'hui, celle-ci s'exprime
- par l'impératif pour le souhait et l'injonction58,
- par le subj. II pour le marquage de la distance prise par
rapport à la réalité et/ou à la vérité du contenu exprimé,
- par le subj. II pour le marquage du discours indirect
explicite.
Les emplois du subj. II, y compris ceux qui ne sont pas à
proprement parler conditionnels59, montrent qu'il n'y a plus
de concordances automatiques des modes et/ou temps dans
le lux. actuel. Dans tous ses emplois, le subj. II signale un
message ou monde posé comme non-vérifié à la conscience
du locuteur. Voici quelques exemples:

SUBJONCTIF II INDICA TIF


Ech hiitt dir gar gehollef Ech hunn dir gar gehollef
J'aurais voulu t'aider. Je t'ai volontiers aidé.

58 L'impératif dans la langue actuelle est formé sur le radical de


l'infinitif. A la 2ème pers. du sg., il n'a jamais de terminaison "-e".
Mais le radical de quelques verbes est celui de l'ancien subjonctif!:
p. ex. sief/sëff, sieft/sidd (sinn être); hie! hieft/hutt (hunn avoir),
geséi, gesitt (gesinn voir), gëff, gitt (ginn devenir), géi, gitt (goen
aller). On notera le problème d'orthographe: bued (sing.), buet
(pluriel: terminaison "t") pour le verbe bueden, se baigner; verrod,
verrot pour verroden, deviner (cf. E. Steyer: 2002, 84). Dans notre
civilisation, l'impératif est peu employé pour l'injonction directe. Il
sert davantage comme contactif dans l'échange pragmatique de la
langue. Ex.: Géi mer wech! Allons donc! Kuck emol! /Lauschter
mol! pour attirer l'attention; Dajee! Allons! (dejeeën chasser)
59
et de ce fait, le terme de "conditionnel" (formes en -erais, -
erait...) emprunté au français n'est pas non plus très adéquat.

125
Ech géif/ging gar dohifueren. Echfuere gar dohin.
faimerais me rendre là-bas. J'aime me rendre là-bas
Dat wier dat Bescht. Dat ass dat Bescht.
Ce serait la meilleure solution. C'est le mieux.
Wann hie kéim!kim... Wann hie kënnt...
S'il venait... S'il vient...
Wann hie komm wier/war... Wann hie komm ass...
S'il était venu... Chaque fois qu'il est venu...
Wéi wann et mech net gesinn haft! Hatt hat mech gesinn.
Comme si elle ne m'avait pas vu! Elle m'avait vu!
Ech kenne keen, deen do kéint Ech kenne keen, deen do kann
hëllefen. Je ne connais personne, hëllefen. Je ne connais personne
qui puisse y remédier. capable d'y remédier.
Wa si nëmmen doheem wieren! Wa si nëmmen doheem sinn!
Si seulement ils étaient chez eux! Pouvu qu'ils soient chez eux!
Elo ware mir endlech sou wait! Sou! Elo si mer do.
Nous voilà enfm au but. Bon, nous voilà arrivés.
Ech haft mol gar ee Wuert mat Ech schwatze mol mat lech
lech geschwat. doriwwer.
faurais aimé vous dire un mot. Nous en (re)parlerons.

Un exemple de discours indirect explicite (au subj. TI):


't kann een och héieren, datt gesot gëtt, si wéissten am Fong net, wat
si dem Har erziele sollten, well si hiitten naischt gestuel, keen doud
gemat an och soss naischt op dem Gewëssen, wat dem Herrgott net
géing gela/en. (W. Reuland: d'Beicht. La confession)
On peut entendre aussi les gens dire qu'au fond ils ne savaient
pas que raconter au prêtre, car ils n'avaient rien volé, ni commis de
meurtre, ni rien sur la conscience, qui pût déplaire au Seigneur.

La voix passive

Par le terme de voix, on désigne des formes et des


structures verbales qui permettent de présenter sous
différentes perspectives les relations établies entre la base
verbale, le sujet grammatical et les éventuels objets. On
distingue:

126
- la voix pronominale avec obligatoirement un pronom
réfléchi non commutable (verbe essentiellement
pronominal; ex.: sech schummen avoir honte), commutable
avec un autre objet (verbe réfléchi; ex.: sech waschen se
laver, mais aussi: sain Hiem waschen laver sa chemise) ou
réfléchi occasionnel (verbe occasionnellement réfléchi; ex.:
Dee Roman liest sech ganz gutt. Ce roman se lit très
facilement)
- la voix impersonnelle avec obligatoirement le sujet
impersonnel et/'t commutable ou non avec un autre sujet: 't
reent. Il pleut. 't schëdd. Il pleut à verse. 't huet geklappt. On
a frappé à la porte ou cela a marché!
- la voix active qui désigne l'ensemble des formes telles
qu'elles apparaissent dans les structures où le sujet
grammatical est en même temps l'agent logique à l'origine
du procès: De Jangi schéckt senger Freiesch en E-mail.
Jeannot envoie un courriel à sa fiancée.
- la voix passive qui désigne un ensemble de formes
complexes (auxiliaire ginn / sinn / kréien + participe II) dans
des structures où le sujet grammatical quand il existe ne
recouvre pas l'agent à l'origine du procès. Dans l'exemple
donné: En E-mail gëtt [vum Jangi] geschéckt. Den E-mail
ass geschéckt [ginnj. D'Freiesch kritt [vum Jangi] en E-
mail geschéckt, l'agent logiquement à l'origine du procès est,
dans tous les cas, Jangi, l'objet envoyé est le message
électronique (E-mail) et le bénéficiaire de l'envoi est la
Fréiesch. Suivant l'actant qui occupe la fonction de sujet
grammatical, on parle de voix active ou de voix passive. Le
passif peut être processuel (auxiliaire ginn) avec sujet
grammatical (passif personnel) ou sans sujet grammatical
(passif impersonnel). Il s'oppose au passif bilan/d'état
(auxiliaire sinn). Il peut être passif de l'objet 1 (auxiliaires
ginn / sinn) ou passif du bénéficiaire (auxiliaire kréien).
Rappel des formes verbales du passif avec ginn
Indicatif présent: Den E-mail gëtt [vum Jangi} geschéckt.
Le courriel est/sera envoyé [par Jeannot].

127
Indicatif prétérit: Den E-mail gouf [vum Jangi] geschéckt.
Le courriel fut envoyé [par Jeannot].
Indicatif parfait: Den E-mail ass [vum Jangi] geschéckt ginn.
(passé composé) Le courriel a été envoyé [par Jeannot].
Indicatif plus- Den E-mail war [vum J.] geschéckt ginn.
que-parfait Le courriel avait été envoyé [par J.].

Subjonctif II prés. Den E-mail géif/ging [v. J.] geschéckt ginn.


(Konjunktiv II) Le courriel serait envoyé [par J.].
(conditionnel)
Subjonctif II Den E-mail wier/war [v.J.] geschéckt ginn.
passé Le courriel aurait été envoyé [par J.].
Modalité/ Den E-mail waert/kann/konnt/kéint/huet kënne/
modalisation hatt kënne ...[v.J.] geschéckt ginn.
Le courriel va sans doute/peut/pouvait
pourrait/a pu/aurait pu.. .être envoyé [p. J.].

Ce passif avec ginn fonctionne avec les verbes transitifs.


Ceux-ci ont à l'actif un objet qui devient sujet grammatical
au passif: Eng Iddi ass am Zusammenhank mam Michel
Rodange ervirbruet ginn. Une idée fut exposée à propos de
Michel Rodange ~ X huet eng Iddi am Zusammenhank m.
M R. ervirbruet. X a exposé une idée à propos de M. R.
Le sujet grammatical de l'actif peut apparaître au passif
sous forme d'un GPREP complément d'agent. On y trouve:
- vun pour introduire le sujet logique, personne ou non, qui
est à l'origine du procès ou, plus rarement de l'état:
Eng Iddi ass vun der Ministesch ervirbruet ginn ~
D'Ministesch huet eng Iddi ervirbruet. La ministre...
- duerch qui introduit un sujet logique cause secondaire,
intermédiaire ou moyen:
Ech hunn d'Gefill, datt muenche Bauer duerch déi friem
Sprooch vun Haus an Hajj verdriwwen ass ginn (c. Spoo). J'ai
le sentiment, que plus d'un paysan a été chassé de sa propriété
par la langue étrangère.
- mat qui est mis pour d'autres faux agents:

128
D'Baiehelmëlleeh ass erauslafe gelooss ginn roo] An d'Weeke
si gemaach ginn. Daftr hat d'Mamm zwéi kleng Blëllen.
Domat ass de Week gefuermt ginn. Mat dem Eck vum Blëll
goufen d'Figuren dra gedréckt (H. Rinnen). On faisait couler
le petit-lait [...] Et l'on fabriquait les mottes. Pour cela, la mère
avait deux petites battes, avec lesquelles elle donnait forme à la
motte. Du coin de la batte, elle y imprimait les figures.

Le passif impersonnel (ginn + participe II) n'a pas de


sujet grammatical (mais il a souvent et/'t en 1ère position).
Il fonctionne avec des verbes intransitifs; en français il se
traduit le plus souvent par le sujet "on": Et ass net laang
berotschlot ginn. On n'a pas longtemps tergiversé.
Avec des verbes à trois actants, un passif est possible
pour l'objet II (le destinataire). Il se forme avec l'auxiliaire
kréien: Hien huet eng Auer vum Monni geschenkt krilt. (Il a
reçu de son oncle en cadeau une montre). Mais toutes les
constructions avec kréien ne sont évidemment pas des
structures passives. Ainsi dans: Hie krUt de Buedem net méi
propper gewdsch (Il n'arrive plus à nettoyer le sol), kréien
est agentif. En lux. il faut clairement distinguer entre ces
deux sens de kréien. Dans: Fir Chrëschtdag huet hatt eng
Popp krUt et dans: Hie kritt ail Dag sai Bett gemaach, le
sujet grammatical est le bénéficiaire. (Pour Noël, elle a eu
une poupée. Chaque jour, on lui fait son lit.) Dans: Hatt kritt
d'Dier net op. Hatt kritt seng Au/gab net geschriwwen, le
sujet est agent: Elle n'arrive pas à ouvrir la porte. Elle
n'arrive pas à écrire son devoir.
Voici enfin deux exemples de passif bilan (sinn + part.
II) que l'on peut opposer à un passif processuel:

Wéi e sieehzéng al ginn ass, war de Plang gemaach. Quand il


eut seize ans, le plan était fait.
Si waren allebéid iwwer deeselweehte Leeseht gezunn. Ils
étaient tous deux formés/passés sur/par le même moule.

129
Exemple d'un texte oral au passif. La narratrice (de la
Moselle) parle d'elle à la 3ème personne et elle emploie le
passif (formes en ginn soulignées) pour éviter le plus
possible la 1ère personne:

Dann ass Pangkéch gemaach ginn, an da si fir d'éischt drai


Telleren an de Schaffche gemaach ginn. Déi hu misse waarm
gemaach ginn. An dee Pangkéch, deen huet missen extra
gemaach ginn. Do huet misse Schnéi geklappt ginn. an
anscheinend hunn ech dee besser gemaach wéi d'Kachen; an
dann huet awer och nach missen Appelkompott derbai gemaach
ginn. Dann ass d'Schell gaang, eng Kéier ass geschellt ginn.
Dann ass dann deen éischte Pangkéch an d'Pan gemaach ginn,
faerdeg gemaach ginn, ee waarmen Teller. An dann ass nach eng
Kéier d'Schell gaangen, an dann ass d'Lill eropgejaujt duerch de
Korridor, an dann ass deen uewen - dee kalen Teler, dee stung
dann um Dësch, hein! Service! - deen ass dann ewechgeholl
ginn, an dee waarmen Teller mam Pangkéch ass dohinner gesat
ginn - zwéi Stéck all Kéier! - an dann nees erof an d'Kiche
gejazift. Dann huet dat e puer Minutte gedauert. Dann ass
d'Schell rëm gaangen, an dann ass deen anere Pangkéch an
d'Pan komm. Jo, a wéi deen da faerdeg war, nees e waarmen
Teller geholl an nees eropgejaujt, an dann de en dann... ass deen
Teller, wou de Pangkéch drop war, dann ass deen ewechgeholl
ginn an dann dee jrësche Pangkéch nees op d'Plaz, an dann hunn
se ;ippelkompott derbai giess oder Quetschen, jee, iergendeppes
esou, an dann eroJ, dann haten se dar zwéi giess, hein! Dann ass
d'Schell gaang, Jo, deen drëtte Pangkéch eran, d'Pan op d'Sait
gemaach, de Gas kleng gedréit an nees eropgejaujt, den Teller
ewechgeholl. hein! Jo... da war ... dann ass et esou lues
duergaang. Den Har hatt dann awer nach gar ee Pangkéch
gehat... an dann hu mir dann eis Pangkécher gemat. A wa mir
faerdeg waren, dann hate mir ëmmer fofzéng oder siechzéng
Tellere vun enger halwer Dosend Pangkécher. Fir d'Herrschaft!

130
XI. LES GROUPES DE
L'INFINITIF ET DU PARTICIPE fi
L'infinitif est la forme nominale du verbe, alors que les
participes I (présent) et II (passé) en sont des formes
adjectivales. En luxembourgeois cependant, ces affirmations
doivent être nuancées.

Le groupe infinitif

OJ L'infinitif n'est qu'un groupe infinitif réduit à ses


éléments indispensables: un complexe lexical et la marque -
en (ou -nn quand le radical verbal se termine par /V "i" ginn
et /UI "u" hunn). En français en revanche, on a trois marques
possibles de l'infinitif: -er, -ir et -reo
Le complexe lexical comprend au moins une base
verbale (go-en, aller; lai-en, courir; ruffen, appeler), mais
peut s'étendre à des "prédicats" constitués du verbe-base et
d'un ou de plusieurs membres (opgo-en, s'ouvrir; matlai-en,
courir avec; séier lai-en, courir vite; e puer Mol haart ruff
en, appeler plusieurs fois à voix haute). Ce prédicat ne
comprend jamais de sujet grammatical au CI (nominatif).
C'est ce qui explique que le GINF n'ait pas de marques de
personne/nombre, ni de temps, ni de mode. En revanche, le
GINF peut être soumis aux oppositions d'aspect-phase (non-
accompli ~ accompli) et de voix (actif ~ passif):

Phases: Si wëllen d'nachs! Jor een Haus bauen. Ils veulent


construire une maison l'année prochaine
Si wëllen dann da! Haus J!ebaut hunn. Ils disent! prétendent
qu'ils auront alors fini de construire cette maison.
Voix: D'nachs! Jor kënne mir een Haus bauen. L'année
prochaine, nous pourrons construire une maison.
Da kann een nei! Haus J!ebaut J!inn. Alors une nouvelle
maison pourra être construite / on pourra construire. ..

131
D'niichst Jar kann dat Haus scho llebaut sinn. Il est possible
que l'année prochaine cette maison soit déjà construite.
Mir kënnen d'niichst Jar eist Haus llebaut kréien. Il se peut
qu'on nous bâtisse notre maison l'année prochaine.

[I] Contrairement au français, la construction du GINF est


en luxembourgeois régressive, c-à-d. qu'il se décode à partir
de la fin; l'infinitif est donc toujours placé à la fin du
groupe. On le remarque sans peine quand on cite un prédicat
à l'infinitif: aller à la maison avec les enfants 7 mat de
Kanner heemgoen. Toutefois, dans un certain nombre de
cas, le GINF peut être, sur la chaîne, discontinu (tronçonné
en plusieurs morceaux):

D'niichst Jar kënne mir een Haus bauen. L'année prochaine,


nous pourrons construire une maison.
't ass onméiglech, dat Buch an engem Owend ze liesen. 7
Dat Buch ass onméiglech [fir] an engem Owend ze liesen.
Il est impossible de lire ce livre en une soirée.

[I] Quand un (G)INF assure dans un autre groupe


syntaxique une fonction de membre, il est signalé en lux.
par zelz' (cf. zu en aIl. standard). Ce ze/z' est placé juste
devant l'infinitif final: Et ass Ziiit ze goen / d'Brout sichen ze
goen. (Es ist Zeit zu gehen / Brot zu holen [suchen zu
gehen]). Mais si la base verbale est constituée d'une
particule séparable, zelz' est placé entre la particule et le
reste de l'infinitif: Et ass Ziiit fir opzestoen/ Vergiess net,
deng Mamm unzeruffen. (Es ist Zeit zum Aufstehen. Vergiss
nicht, deine Mutter anzurufen).
Exceptions: zelz' n'est pas employé devant l'INF ou dans le
GINF membre qui dépend
- d'un verbe de modalité: kënnen, dierfen/diierfen, missen,
sollen, wëllen, wiiert(en), à l'exception de net brauchen (ne
pas avoir besoin de) et wëssen (savoir): A wann Dir dann
duerch d'Stad spadséiert, musst Dir onbedéngt an déi al

132
Kierch eraf!oen. (Et quand alors vous vous promenez en
ville, il vous faut absolument entrer dans la vieille église).
Mais: Hatt brauch d'Zëmmer net ze botzen. Elle n'a pas
besoin de nettoyer la chambre.60
- d'un des verbes de perception que sont gesinn (voir),
héieren (entendre) et spieren (sentir): Mir gesinn/héieren
den Zuch kommen. Nous voyons/entendons venir le train.
Ech spieren d'Féiwer kommen. J'entends venir la fièvre.
- N'ont pas de ze/z' non plus les (G)INF constitués d'un
complexe lexical verbal comprenant un auxiliaire d'aspect
comme schlofe goen (aller dormir), hëllefe kommen (venir
aider), siche fueren (aller chercher en véhicule), akafe
schécken (envoyer acheter), stoenlsëtze bleiwen (s'arrêter,
rester assis), kennel/iese léieren (apprendre à connaître/ à
lire),fale loossen (laisser tomber). De même les (G)INF qui
se rencontrent dans des structures du genre: Hien huet vil!
Geld 00 der Bank leien (Il a beaucoup d'argent à la
banque). Déi hu guft laachen (Ils ont beau rire). Haft leet
sech schlofen (Elle se couche). Dat mécht mech katzen (Cela
me fait vomir). Dat nennt ee schafJen (C'est ce qui s'appelle
travailler).
- N'a évidemment pas de zelz', l'infinitif que l'on trouve au
subjonctif II analytique avec géif/géingldéit + (G)INF: Hie
géif gar matfueren. Il aimerait nous accompagner. De Mail
géif den nachsten Dag geschéckt ginn. Le courriel serait
envoyé le lendemain. En revanche, ont obligatoirement ze/z'
les GINF membres des GPREP introduits par fir, ouni,

60
Les auxiliaires hunn, sinn, kréien, ginn peuvent avoir pour
membre un GINF avec zelz' quand ils expriment une modalisation
(mais le GINF est alors souvent membre d'un autre groupe): Hues
de dann eppes ze soen? As-tu donc quelque chose à dire? Déi
Bauplaz ass ze verkafen. Ce terrain à bâtir est à vendre. Kriss de
och eppes z'iessen? Auras-tu quelque chose à manger? 't gëtt vil!
z'organiséieren. Il y a beaucoup à organiser.

133
a(m)plaz: 't ass fir ze katzen! C'est à vomir! Nëmme fir ze
soen (simplement pour dire), ouni ze léien (sans mentir),
Amplaz ze schlofen. huet hien d'ganz Nuecht déck getéint.
Au lieu de dormir, il a passé toute la nuit à faire de grands
discours.

[i] En luxembourgeois, l'INF est moins grammaticalisé et le


GINF moins intégré dans la construction de la phrase qu'en
allemand standard.
- Ainsi le (G)INF est, comme en aIl., toujours placé à droite
de la base quand il est membre de GN, de GPREP et de
GADJ: d'Geleeënheet, de Leif d'Wouerecht rUcht an
d'GesUcht ze soen (l'occasion de dire face à face la vérité
aux gens); Amplaz an d'Vakanz ze fueren, hatt e besser
gehat, seng Prüfung virzebereeden. (Au lieu de partir en
vacances, il aurait mieux fait, de préparer son examen).
- Quand il est membre d'un GV, le (G)INF peut assurer les
fonctions de sujet grammatical Ct ass net erlaabt, [fir] hei
ze fëmmen. Il est interdit de fumer ici), d'attribut (Dat ass ze
maen. Cela est à faire), d'objet (Hien huet versprach, bei eis
ze kommen. Il a promis de venir chez nous), de valence
prépositionnelle (Ech denken ni drun, de Schlëssel
matzehuelen. Je ne pense jamais, à emmener la clé. Si
verzichten [drop] ze kommen. Ils renoncent à venir).
- Lorsque le GV est en construction discontinue avec la
forme variable du verbe en 2ème ou 1ère position, le
(G)INF luxembourgeois est en dernière position: Ech
héieren d'Mais um Spiiicher ramoueren. J'entends les souris
faire du raffut au grenier. Bleif dach nëmme stoen. Arrête-
toi donc. Hir Mamm léiert si Auto fueren. Leur mère leur
apprend à conduire une voiture. Toutefois, si le GV contient
en plus un participe II, le (G)INF est extraposé en après-
dernière position après la clôture du participe II: 't huet
keen dech uf!estallt ze schwatzen. Personne ne t'a dit de
parler. Hoffentlech huet keen dech gesinn. den Dëlpes

134
spillen. J'espère que personne ne t'a vu faire l'abruti. Cette
structure reste très largement majoritaire quand la base du
GV est un verbe de modalité et que le participe a la forme
courante de l'Ersatzinfinitif: Keen huet si wëllen alueden.
bei eis Of) d'Kiermes ze kommen. Personne n'a voulu les
inviter à venir chez nous pour la fête patronale. Hien huet
missen/missten. Of)Parais fueren. Il a dû se rendre à Paris.
- Si le GV est en construction continue ("subordonnée"), le
(G)INF reste très largement extraposé en après-dernière
position: Ass et wouer, daft deng Mamm dech léiert Auto
fueren? Ass et wouer, datt deng Mamm dech geléiert huet
Auto fueren? Est-il vrai, que ta mère t'apprend! t'a appris à
conduire une voiture? Si hunn sech gefrot, ob si net
fléifen/missten/kéinten aner Gedanken entwéckelen. Ils se
sont demandés, s'ils n'allaient/devaient/pouvaient pas
développer d'autres idées. La substitution dans l'exemple
précédent montre que cette structure résiste bien quand le
GINF dépend d'un verbe de modalité:

Wann s de hass wëlle fortgoen / Wann s de fort hass wëlle


goen... Si tu avais voulu partir... Wéi en dunn déi Rees hatt
kënnen/kéinten mat senger Fra maachen... Wéi en dunn hiitt
kënnenlkéinten déi Rees mat senger Fra maachen ... Quand
alors il aurait pu entreprendre ce voyage avec sa femme...
esou, datt hien, e Sonndeg, an der Kierch waert/ daerfi /kéint
/sollt eleng misse virsangen... si bien que, le dimanche, il se
pourrait qu'il doive seul faire le pré chantre à l'église...

Le participe I (présent)

Marqué par le suffixe -nd- dans les dialectes


germaniques anciens et dans l'allemand standard actuel, le
participe I à valeur processuelle a disparu en lux. en raison
de diverses assimilations qui l'ont rendu méconnaissable:
assimilation d'abord du [d], puis du [n] final souvent en
combinaison avec un [s] génitival. Sous forme lexicalisée,

135
on trouve kache Waasser (eau bouillante); Speie Kanner,
deie Kanner (enfants qui crachent, enfants qui prospèrent) et
rarement stoes Fouss (debout sur les pieds); laaches Monns
(bouche souriante); kriiisches (pleurant) (cf. les mêmes
assimilations que dans Owends ~ owes le soir).
Toutefois à une époque récente, le luxembourgeois a
emprunté des participes I à l'allemand standard (et au
français avec le suffixe -ant prononcé [ant]) et, à ce titre, il
en recrée. Faut-il éviter l'emploi de ces participes? Rien
n'est moins sûr! Bien sûr, jlëssegt Waasser (eau courante),
geleefegt Franséisch (français courant) remplacent sans
dommage jléissend Waasser et jléissend Franséisch, mais il
n'est pas sûr que eng Schossel, déi jlitt soit heureux pour
compenser l'emprunt "soucoupe volante". Des éléments
comme folgend Gedanken (les idées suivantes: Gedanke wéi
déi heiten), an de kommende Wochen (dans les semaines à
venir: an den niichste Wochen), wiihrend (diirbaants;
iwwerdeems; an der Ziiit, wou) ne me semblent pas du tout
choquants; déi Kulturschafenden pour les agents culturels
est un composé bien formé, de même que le sont les PART I
employés comme connecteurs textuels: ofschléissend (en
conclusion: um Enn, zum Schluss) et uschléissend (à/par la
suite: dann, duerno), ... même s'ils font partie du style
administratif. Il est vrai que les PART I empruntés sont
surtout des adjectifs verbaux (ex.: befriddegend
satisfaisant; ermiddend fatigant; ustrengend astreignant;
impressionant, émouvant); ils ne sont en luxembourgeois
que rarement bases de GPART.

Le (groupe) participe II, dit participe passé

OJ La marque du part. II est discontinue: ge + radical du


verbe + -/ou -en ou -O. Sa variété formelle pose
problème.

136
[I] Le préfixe ge- se met au part. II de tous les verbes qui à
l'infinitif sont accentués sur la première syllabe, quel que
soit leur radical modifié ou non et quelle que soit leur
terminaison au part II.: 'sichen ~ ge 'sieht cherché; 'reiwen
~ ge 'riwwen frotté; 'schlafen ~ ge 'schlal Dans le cas où il
s'agit d'un verbe à particule séparable accentuée, ce ge-
s'intercale entre la particule et le reste du participe:
'apgema(ach)t ouvert; 'agelueden invité; 'ageschatt versé.
MAIS pour des raisons historiques et phonétiques, le ge-
ne se met pas ou plus avec le part. II des verbes:

bleiwen -7 bliwwen (rester); brengen -7 brue(ch)t (apporter);


fannen -7 font (trouver); goen -7 gaang(en) (aller), ginn -7
ginn (devenir), gëllen -7 gollt (valoir), kafen -7 kaaftlkaf/kat
(acheter), kennen -7 kannt (connaître), kaschten -7 kascht
(coûter), kommen -7 komm (venir), kréien -7 kriftlkrut (avoir,
obtenir), kënnen -7 konnt (pouvoir), wëllen -7 wollt (vouloir)

Il se réduit à g- avec le verbe 'iessen ~ 'giess manger (mais


'ierwen ~ ge 'ierft hériter; impfen ~ ge 'impft vacciner. . .).
Il ne figure pas au participe II à forme infinitive
(Ersatzinjinitiv) des verbes de modalité kënnen, dierfen,
mussen, salien, net brauchen, wëlien et du verbe héieren
(entendre). Cette forme particulière de participe II se
rencontre dans la construction dite du "double infinitif" et
donne encore lieu à d'autres variantes locales:

Si hunn dat net konnt. Ech hatt dir dat net kënnelkéinte soen.
- -
Ils ne savaient pas faire cela. Je n'aurais pas pu te le dire.
Haft hat net (ge)duerftldierfen. Haft hat deen Ausfluch net
dierfenldierfte mat maachen. Elle n'avait pas l'autorisation.
Elle n'avait pas l'autorisation de participer à cette excursion.
Ech hu musstlmissen. ob ech wollt oder net. Ech hu missenl
misste goen. J'étais obligé, que je veuille ou non. J'ai dû m'en
aller. Du hass sollen. Du hass deemools sollenlsollten
ophalen ze fëmmen. Tu aurais dû. Tu aurais dû à l'époque

137
t'arrêter de fumer. An dunn hunn ech d'dommt Stéck net wollt.
Vir d'Vrecken net hatt en an de Religiounsunterricht
wëlle/wéilte goen. Et alors je n'ai voulu de cette idiote. Pour
rien au monde, il n'aurait voulu aller au cours d'instruction
religieuse. Hues de da kee Geld gebraucht? Nee, ech hunn
d'Rechnung net brauchen/braichten ze bezuelen. N'as-tu pas
eu besoin d'argent? Non, je n'ai pas eu à payer l'addition.
Hues du en net héieren? Nee, hënt hunn ech en net héieren
heemkommen.Ne l'as-tu pas entendu? Non, cette nuit je ne l'ai
pas entendu rentrer. MAIS, contrairement au verbe lassen
(laisser) de l'allemand standard: Si hunn hien net am Stach
gelooss. Si hunn hien net laIe gelooss/goe geloos. Ils ne l'ont
pas abandonné. Ils ne l'ont pas laissé tomber/laissé en paix.

N'ont pas non plus de ge-, bien sûr, les participes II qui
débutent par un préfixe inséparable inaccentué (pp.IOO-I02:
be'gréisst salué; er'sat remplacé; ge'fall plu; ver'luer perdu;
zer'brach brisé; ëm'aerbelt embrassé; duerch'driwwen
turbulent; ënner'brach interrompu; iwwer'kuckt survolé),
ni les verbes qui ont l'accent sur une autre syllabe que la
première (verbes en -'éieren, gratuléiert félicité, sti'bitzt
chipé, kra'géilt rouspeté, prophe 'zeit prophétisé).

[TI Le choix de la terminaison du participe II -t I-en ou -0


dépend du type du verbe, de la variété régionale du parler de
l'aire linguistique et de raisons stylistiques.
En principe, -t est la marque historique des verbes
"faibles" et -en celle des verbes "forts". Mais, comme pour
le prétérit et pour les radicaux de l'ind. prés., cette
classification n'est plus lisible dans la langue d'aujourd'hui.
Si l'on se réfère à notre classement présenté à la p. 109-
110, les verbes réguliers (= sans changement de radical au
cours de leur conjugaison) forment un part. II du type (ge-J
+ radical de l'inf. + l : ge'sicht (cherché), kontro'lléiert
(contrôlé), 'astudéiert (étudié, exercé), étant entendu qu'il
faut tenir compte aussi des phénomènes phonétiques et/ou
graphiques qui expliquent les participes particuliers du type
138
bezeechnen ~ bezeechent désigné, bieden ~ gebiet prié,
bi/den ~ gebilt formé, bludden ~ geblutt saigné, liewen ~
gelieft vécu, houschten ~ gehouscht toussé, waarden ~
gewaart attendu, erkalen ~ erkaalt gelé, kromen ~
gekroomt fouillé, duzen ~ geduuzt (cf. pages 113, 115).
Quant aux verbes irréguliers (qui modifient leur radical
au cours de la conjugaison), ils ont au part. II la terminaison
-en, à l'exception de quelques séries de verbes qui, en dépit
du changement de radical, ont -t, et d'un nombre variable de
bases verbales qui, suivant les régions de l'aire dialectale,
perdent cette désinence -en.
Ainsi ont -t les part. II des verbes irréguliers que sont,
dans notre classification (cf. pages 109-110), les verbes
auxiliaires hunn ~ gehat avoir, sinn ~ gewiescht être,
kréien ~ krittlkrut obtenir (mais ginn [devenir] fait ginn!),
les verbes de modalité/modalisation dont on a vu qu'ils ont
aussi d'autres formes de part. II (cf. 136-137: ex.: konnt,
kënnen, kéinten; mais: wëssen ~ gewosst savoir, net
brauchen ~ (ge)brauchtlbriiichten), ainsi que les verbes
(séries et "hors-série") suivants:

bezuelen ~ bezuelt payé, bitzen ~ gebuttlgebitzt cousu,


bréngen ~ brue(ch)t apporter, brennen ~ gebrannt brûlé,
denken ~ gedue(ch)t pensé,fiierten ~ gefaart avoir eu peur,
froen ~ gefrot demandé, gëllen ~ (ge)golltlgegëllt valu,
geschéien ~ geschitt (s'être) produit, heeschen ~ geheescht
être dit, jiiizen ~ gejaut crié, kafen ~ kaaftlkatlkaf acheté,
kennen ~ kannt connu, leeën ~ geluecht poser/étendre,
maachen ~ gema(ach)t faire, nennen ~ genannt nommé,
netzen ~ genatlgenetzt arrosé, rafen ~ geraaftlgeraff(t)
assemblé, rennen ~ gerannt couru, schiitzen ~ geschatl
geschiitzt apprécié, schëdden ~ geschott versé, schënnen ~
geschannt écorché, schmëlzen ~ geschmoltlgeschmoult,
schniiizen ~ geschnaut mouché, schwiitzen ~ geschwat
parlé, setzen ~ gesat assis/planté, spiiren ~ gespaart fermer,
spiiizen ~ gespaut, craché, spieren ~ gespuertl gespiert
senti, stellen ~ gestallt mis/posé, stierzen ~ gestuurt chuté,

139
trieden -7 getratt/getrueden posé (le pied), wennen -7
gewannt tourné, wetten -7 gewat/gewett parié.

La variété dialectale justifie une 2ème série d'exceptions


à la marque -en au part. II des verbes irréguliers. En effet,
s'il est une région de l'Oesling où à peu près tous les part. II
des verbes irréguliers gardent leur -en, il en est d'autres (par
exemple la vallée de la Moselle), où le -en est quasi
systématiquement omis: on y dit geschriff(écrit) au lieu de
geschriwwen, gelu (menti), gebrot (frit), opgehuef(ramassé)
au lieu de gelunn, gebroden, opgehuewen...Il n'est donc pas
facile de dire dans tous les cas quelle forme prévaut dans le
luxembourgeois commun. Cela explique les hésitations que
l'on rencontre dans l'accord du GN, pour le marquage des
(G)P ART II épithètes à gauche de N (a geschwate
Sproochen ou a geschwatene Sproochen? Cf. page 172). En
schématisant, trois types sont possibles: des verbes qui ont
des part. II généralement sans -en; d'autres qui ont presque
toujours -en, et un 3ème type qui peut avoir les deux
formes. Voici une proposition de répartition:

- part. II généralement sans -en: gebrach cassé, font trouvé,


gefruer gelé, gedresch battu (blé), geglach ressemblé, gaang
allé, gehollef aidé, giess mangé, komm venu, gekroch rampé,
gekrasch pleuré, gelaf couru, gelies lu, gelooss laissé, gepaff
sifflé, gerass déchiré, geroch senti, geruff appelé, gesoff bu
(bêtes), geschott versé, geschass chié, geschoss tiré, geschuer
tondu, geschlach rampé, geschlaff aiguisé/poli, geschlof
dormi, geschmass balancé/jeté, geschmolz fondu, geschwuer
juré, gesonk sombré, gesiess être assis, gesprach parlé,
gestonk pué, gestach piqué, gestouss poussé, gestrach trait,
getraff atteint, vergiess oublié, gewiisch (ne change pas de
radical et a souvent -t) lavé, geworf lancé, gewuess grandi;
- part. II généralement avec -en: gebonnen lié, bedrunn
trompé, besonnen ravisé, bliwwen resté, geblosen soufflé,
gebroden frit, gedriwwen poussé, gedrongen pressé, gedron
porté, gedon/gedunn/gedinn fait, emfuelen recommandé,

140
geflunn volé, gefrien fréquenté (fille), gefrueden touché/tâté,
gebueden baigné, gedien épanoui, gelungenlgelongen réussi,
gesinn vu, gegruewen creusé, gehaen battu/tapé/biné,
gehuewen levé, geklommen grimpé, gequollen jailli, gelidden
souffert, gelunn menti, geléën situé, gelueden chargé,
gemidden évité, gemuelen moulu, geridden chevauché,
geriwwen frotté, gerongen lutter, geronnen coulé, geroden
deviné, gesongen chanté, geschlongen dévorer, geschloen
frappé, gechnidden coupé, geschriwwen écrit, geschwommen
nagé, geschwollen enflé, gesponnen filé, gesprongen sauté,
gestigen monté, gestanen été debout, gestridden disputé,
getrueden posé (pied), verduerwen gâté, verdriwwen chassé,
verschwonnen disparu, verroden trahi, gewien pesé (intrans.),
gewisen montré, gewonken fait signe, gezien témoigné,
gezunn tiré, gezwongen contraint;
- part II hésitants: gebak(en) cuit, befuel(en) ordonner,
gedronk(en) bu, gefall(en) tombé, gefaang(en) attrapé,
gefloss(en) coulé, gefuer(en) roulé (véhicule), gefruer(en)
gelé, gefriess(en) dévoré, gebuer(en) né, genoss(en) joui de,
gewonn(en) gagné, gegraff(en) saisi, gehaang(en) suspendu,
gestuel(en) volé, gestuerf/gestuerwen décédé, verdross(en)
abattu/morose, verluer(en) perdu.

GJ L'étude détaillée des pages 107-110 (verbes irréguliers à


l'ind. prés.) et des listes ci-dessus (pages 137-140) montre
que, pour la modification de la voyelle du radical verbal
des verbes irréguliers, une vingtaine de combinaisons sont
possibles (si l'on tient compte de la longueur/brièveté des
voyelles, des variantes possibles à l'infinitif et de la
2ème/3ème pers. de l'ind. prés.). En voici quelques-unes:
/aI ~ /:J/ bannen -7 gebonnen (lier) bënnt: a-o-ë
sangen -7 gesongen (chanter) séngt: a-o-é
la:1 ~ lai falen -7 gefall (tomber) faIt: a-a-a
la:/ ~ /a:/ haen -7 gehaen (ramasser) heet: a-a-ee
IEII ~ lai baissen -7 gebass (mordre) baisst: ai-a-ai
lœl ~ I:JI hëllefen -7 gehollef(aider) hëlleft: ë-o-ë
lei ~ I:JI drénken -7 gedronk (boire) drénkt: é-o-é

141
IcI -7 la:1 fiinken -? gefaang (attraper)fiinkt: a-aa-a
laI! -7 III bleiwen -? bliwwen (rester) bleift: ei-i-ei
leI! -7/ual verléieren -? verluer (perdre) verléiert:éi-ue-éi
lui jléien -? gejlunn (voler)jléit: éi-u-éi
/~I schéissen -? geschoss (tirer) schéisst: éi-o-éi
/II -7 III gesinn (voir) gesiiit: i-i-ai
lIaI -7 /Ial vergiessen -? vergiess (oublier) vergësst: ie/ë
lai stiechen -? gestach (piquer) stécht: ie-a-é
/~I stielen -? gestoll (cambrioler) stielt: ie-o-ie
lual hiewen -? gehuewen (lever) hieft: ie-ue-ie
10:1-7 10:1blosen -? geblosen (souffler) bléist: o-o-éi
/~I -7 hl kommen -? komm (venir) kënnt: o-o-ë
/au/-7/au/ stoussen -?gestouss (pousser) stéisst: ou/éi
IUal -7 lual fueren -? gefuer (conduire) fiert: ue-ue-ie

II] Pour les emplois du (G)P ART II, il faut distinguer les
formes grammaticalisées et celles qui ne le sont pas.
Le part. II grammaticalisé est constituant des formes
verbales du parfait et plus-que-parfait de l'indicatif, ainsi
que du parfait au subjonctif II. Il fait aussi partie des
diverses formes du passif avec ginn, sinn et kréien.
Le (G)PART II des verbes transitifs, de certains verbes
intransitifs mutatifs ou réfléchis s'emploie comme membre
de GN en fonction d'épithète: eng véier Mol gejléckten
Auer une horloge réparée quatre fois; am geméife(ne) Gras
dans l'herbe fauchée; gepechte Biller des images collées;
jong verléift(e) Leif des jeunes amoureux; gutt informéiert
Jongen des garçons bien informés; Bemierkungen zu
deene giel ugestrachene Plazen des notes sur les passages
surlignés en jaune. Dans un GV, il peut être attribut: Hien
ass genéiert. Il est gêné; sujet: Verprach ass versprach.
Promis, c'est promis; commentatif: wéi virgesinn comme
prévu, grob geschiitzt grosso modo, dat net abegraff ceci
non inclus; dat gesot. falls erwënscht. maen ech meng
Aarbecht: ceci dit, si on le veut, je ferai mon travail.

142
XII. LE GROUPE NOMINAL:
BASES LEXICALES ET GENRE

Le groupe nominal (GN) est constitué obligatoirement d'un


lexème-base simple ou complexe et de marques de catégories
(y compris l'absence de marque 0, quand elle est significative
d'une opposition). Facultativement, il a aussi des membres.
Le GN a quatre catégories grammaticales spécifiques: le
genre (masculin, neutre, féminin), le nombre (singulier,
pluriel), le cas (cf. 168), la définitude (défini, indéfini). Les
trois premières sont marquées par une séquence d'indices
discontinus qui peut s'étaler sur trois champs: celui de la
défmitude joint, éventuellement, à celui de la quantité
(déterminants, quantifieurs), celui de l'épithète (membre
adjectival / participial), celui de la base lexicale (avec le noyau
nominal). Dans l'exemple ee kleng-t Kand, la base est Kand et
la séquence qui marque le neutre sg. nominatif est 0 ee -t -I!J
(opposable p. ex. au pluriel zwee kleng Kanner). Le GN est
indéfmi. A droite de la base N se placent, dans un 4ème
champ, en fonction des besoins de la communication, d'autres
membres: GPREP, GVREL ...

" Les 4 champs du groupe nominal"


déf/quantité épithète base nominale membres à droite
0 0 Kann -eT 0
0 lJ Kann -eT vu Schengen
lJ kleng -0 Kann -eT, déi do spillen
0 ee kleng -t Kand - 0, dat am Sand spillt
dat eent 0 Kand - 0 vu Pierel, dat do war
déi zwee kleng -0 Kann -eT do aus Rumanien
o vill kleng -0 Kann -eT, wou krank sinn
déi vill kleng -0 Kann -eT aus der Spillschoul
dat kleng -t Kand - 0, dat am Sand spillt...

Trad.: (des) enfants; des enfants de Schengen, des petits enfants,


qui jouent là; un petit enfant qui joue dans le sable; l'unique

143
enfant de Perl qui était là; ces deux petits enfants là de Roumanie;
beaucoup de petits enfants qui sont malades; les nombreux petits
enfants de l'école maternelle; ce petit enfant qui joue dans le sable

Formation et classements des bases nominales lexicales

Du point de vue de la forme, on a les bases lexicales qui


sont des noms (substantifs) simples et complexes. Parmi
ces derniers, on distingue à nouveau les noms dérivés
(nominalisations d'éléments d'autres classes ou noms
modifiés, décomposables en nom + affixe[ s]) et les noms
composés écrits en un mot, en plusieurs mots séparés ou
reliés par trait d'union. Voici quelques exemples:

nom simple écrit en Welt monde, Daach toit, Hond


un mot chien, Wain vin, Haus maison
ou complexe avec 'Ufank début, 'Agank entrée,
particule séparable 'Virfahrt priorité (circulation),
ou préfixe Be'trib entreprise, Er'léisung
salut, 'Ënnerschrëft signature,
nom dérivé Molerei peinture, Metzlerei
- nom modifié boucherie, Herzogtum, duché,
Mannschaft équipe
- nominalisation lessen repas, [eppesJ Schéines
(d'un élément [qqch de] beau, Donkelheet
d'une autre classe) obscurité, Gesang chant,
Schnëssertbavard/piplette
nom composé écrit en 'Fussball'weltmeeschterschaft
constitué de termes un mot championnat du monde de
autonomes football, 'Bouneschlupp soupe
aux haricots, 'Frittendëppen
friteuse, 'Summerpneu pneu
d'été, Menuskaart carte/menu,
Waschkichen, buanderie
avec trait Uno-Truppen soldats de l'Onu,
d'union J>rocès-verbalenprotocoles

144
base complexe plusieurs d'Stad Lëtzebuerg la ville de
polylexicale mots Luxembourg, zwéi Liter Wain
deux litres de vin, Ufank/Enn
Abrë/l au début/à la fm d'avril,
soucoupe volante...

Principes pour le genre des bases nominales

La base nominale donne son genre à l'ensemble du GN. Il


peut être masculin, féminin ou neutre. Quelques éléments
ont un genre hésitant suivant les jargons et régions.
Le genre n'est que rarement significatif et il faut pour cela
que la base nominale désigne un être animé. En effet, il ne
faut pas confondre le genre naturel (mâle, femelle, être
inanimé/asexué, voire traité comme tel) avec le genre
grammatical, qui est une caractéristique de langue, a parfois
une fonction distinctive [eng Bali (f) quintal métrique<-> ee
Bali (m) ballon] et permet de mieux pronominaliser les GN.

ITJ Pour désigner le mâle et la femelle parmi les êtres animés,


la langue dispose parfois de mots différents à côté d'un terme
générique: Mënsch (m) est générique (être humain,
personne), Mann (m) désigne l'homme et Fra (f) la femme;
Schwilin (m) est générique (cochon, porc), Béier (m) désigne
le verrat, Sau (f) la truie; Pilerd (m) est générique, Hengst
renvoie à l'étalon, Mier (f) à la jument. Dans les trois cas, on
a aussi un terme spécifique pour le "petit", neutre de genre, et
de ce fait souvent assimilé au "non-animé" dont le genre
significatif est aussi le neutre: Kand (n) enfant, Fierkel (n)
porcelet, Fillen (n) poulain.
Dans la grande majorité des cas cependant, le mâle, la
femelle et le "petit" ne sont pas exprimés par des lexèmes
différents. La langue fait alors appel à des moyens
morphologiques pour déterminer le genre grammatical des
bases nominales. Ces moyens relèvent surtout de la

145
composition (p. ex. avec -méinnchen, -weibchen), de la
dérivation et/ou de la nominalisation.
Pour dénommer les professions, titres et fonctions, la
langue féminise principalement par suffixation:

- aire -7 airin: Locataire -7 Locatairin, Propriétaire -7


Propriétairin (le "e" muet n'est pas maintenu à l'écrit; la lecture
en serait compliquée);
- iir -7 iirin: Sekretiir -7 Sekretiirin, Pensioniir -7 Pensioniirin;
- e: 'Adjoint -7 Ad'jointe, En'seignant -7 Enseignante;
- er -7 esch: Mi'nister -7 Mi'nistesch, lnstrukter -7lnstruktesch;
- eur -7 euse: Coiffer (Coiffeur) -7 Coiffeuse, Relieur -7 Relieuse;
- in (sg) -7 innen (pl): Aarbechter -7 Aarbechterin(nen), Affekot -7
Affekotin(nen), Architekt -7 Architektin(nen);
- teur -7 trice: Educateur -7 Educatrice, Korrekter (Correcteur)
-7 correctrice;
- -mann/:fra (sg) ~ miinner/:fraen (pl)

[TI Le genre d'un nom simple, constitué d'un radical sans


préfixe, ni suffixe, est quasi imprévisible, même si on se
réfère au terme correspondant de l'allemand standard ou du
français. Ainsi ee Bak (die Backe, la joue) est du m., de
Botter (die Butter, le beurre) est du m. (et parfois neutre
dans l'Oesling); le papier, das Papier, est de Pabeier (m.); le
gaz, das Gas, de Gas (m); la misère de Miséir (m.); la place,
der Platz, d'Plaz (f.); la fenêtre, das Fenster, d'Fënster (f.);
la marmite, der Topf, d'Dëppen (n.).
En principe, le préfixe n'a pas d'incidence sur le genre
d'un nom, sauf le Ge- collectif (il renvoie à un ensemble)
jumelé souvent à un -s final, qui sert à dériver des
fréquentatifs ou intensifs neutres sur des bases verbales ou
nominales: Gejéimers lamentations; Gefoutéiers laisser-
aller; Gesabbels charabia; Gedrecks ensemble de saletés;
Geschierbels tessons; Gedéierms intestins; Geliits éclairage;
Gedrénks boissons; Gestengs pierraille.

146
En revanche, la majorité des bases nominales constituées
de suffixes ont, en raison même de ce suffixe (joint souvent
à l'inflexion ou à d'autres modifications du radical) un genre
prévisible. Ainsi p. ex.:

- entraînent le MASCULIN les suffixes: -er, -1er (baken -7


Backer boulanger; schlofen -7 Schléifer dormeur; 'Musek -7
'Museker musicien; Südland -7 Südlanner méridional;
erwachen -7 Wecker réveil; tuddelen -7 Tuddler bégayeur); -
ert (Béchsert bûcheur; Blénkert ablette; Driibsert
glandouilleur; Knaschtert véreux; Topert idiot; Rapsert rot); -
age: Passage, Vernissage, Panachage (à côté de quelques
féminins: Blamage, Massage, Karambolage); -and (fém. -
andin) Doktorand thésard; Examinand examinateur; -(a)teur
I-(a)tor: Ama'teur, Akkumu'lator; -ismusl-issem: Realismus,
Klassizismus, Regionalissem; -ling: Rohling CD vierge; -
ement prononcé [arma:]: Em'placement...
- entraînent le FEMININ les suffixes: -6 dans des dérivés
sur radicaux de verbes simples: Bless blessure; Klunsch
balançoire; Kraz grattoire; PompeI pompe; Rapp râpe; Schell
sonnette; Suckel tétine; -echt: Gewunnecht habitude;
Vreckecht crève; Gielzecht jaunisse; Wouerecht vérité;
Aarbecht travail; Halschecht moitié; -ell(e) I -ett(e):
Baga'telle; 'Fotell fauteuil; Frika'dell boulette; Eli'kett,
Tablett, Camio'nnette; -(e)(r)ei: Abtei abbaye; Zillebackerei
briquetterie, Bretzerei vantardise; -esch: Ministesch femme
ministre; Bréifdréiesch factrice; -heetl-(eg)keet: Schéinheet
beauté; Topegkeet stupidité; Opmierksamkeet attention;
Daierlechkeet état pitoyable; -itéit: Brutalitéit brutalité;
Elektrizitéit électricité; Universitéit université; -schaft:
Wëssenschaft science; Memberschqft l'ensemble des membres
/le fait d'être membre; -t: Liingt longueur; Krankt maladie;
d'Fligent brigade motorisée; -(t)ioun: Promolioun promotion;
Flexibilisalioun flexibilité; -unglong: Zeechnung /Zeechnong
dessin;
- n'ont pas d'incidence sur le genre des bases nominales les
suffixes diminutifs -a et -i (langage enfantin: Bom -7 Bomi
-7 Boma mamie; Bop -7 Bopi -7 Bopa papi; Juppela trotteur

147
de juppelen balancer; Mella de K.ramell bonbon; Tatta / Tanti
tante), ni surtout, contrairement à l'aIl. standard, le suffixe -
chenl-elchen (ce dernier après "k", "g", "ch") dont le pluriel
est -ercher/-e/cher: Intchen (f) petit canard; Hannchen (f)
petite main, pl. Hannercher; Schaffchen (m) four; Bichelchen
(n) livret, fascicule; Kichelchen (m) petit gâteau, biscuit;
Dëppchen (n) petit pot; Daimchen (m) petit pouce (= Daum).
- Contrairement à l'aIl. standard p. ex. les finales en -phon/-
fan et en -eau/-o entraînent le masculin en luxembourgeois:
den Telefon, de Büro / Kino / Auto (bureau, cinéma, auto).

[TI La règle du genre pour les noms composés, qu'ils soient


de type déterminatif ou cumulatif (pages 68-69) est simple:
ils ont le genre et le pluriel du dernier élément nominal qui
les constitue. Les rares exceptions à cette règle sont des
amalgames nominalisés (comme Allerhellegen, la Toussaint;
Framënsch neutre: femme!) ou des troncations (Mëttwoch,
mercredi, est du masc. en raison de la chute de -dag)

Radio-Kassetterekorder m. radio-cassette
Mikrowelleschaffchen m. four à micro-ondes
Pabeiersnuesschnappech n. mouchoir à papier (Kleenex)
Aerdbierglace f. glace à la fraise
Occasiounsauto m. voiture d'occasion
Wanterzalot f. salade d'hiver; Zanndokter m. dentiste
Mass[en]dénger m. enfant de chœur (servant de messe[s]).

Dans le composé, on peut avoir une absence d'élément de


liaison (Fënster-lJ-bank f. rebord de fenêtre) ou une joncture
pas toujours justifiée du point de vue grammatical: -en- ou -
e- (Hameschmier f. tartine de jambon; Drauwelies f.
vendanges; Bauerenhaff m. ferme; Chancëglaichheet f.
égalité des chances), -er- (Kannergeld n. allocation
familiale; Héngerstall m. poulailler),-ens- (Haërzenswonsch
m. souhait du cœur) ou -es- (Joresrapport m. rapport
annuel) ou, bien sûr, -s- qui est quasi automatique (et non
justifié du point de vue grammatical) après -heet, -keet, -

148
schaft. -ung/-ong, -téit, -(t)ioun, -tum/-tem (Sécherheets-
guert m. ceinture de sécurité; Fruchtbarkeetstest m. test de
grossesse; Gemeinschaftsantenn f. antenne collective;
Fuerschungsfong m. fond de recherche; Universitéitsklinik
f. CHU; Koalitiounsaccord m. accord de coalition).

[!] Par nominalisations, on entend des bases nominales


obtenues par transposition de complexes verbaux (p. ex.
infinitifs substantivés), adjectivaux (adjectifs ou participes
substantivés), adverbiaux. Elles exigent notamment que l'on
tienne compte de la construction des unités transposées et,
de ce fait, elles peuvent être très complexes: E Freideg sinn
e puer Zaldote befreit ginn (Vendredi dernier quelques
soldats ont été libérés) ~ nominalisé en: D'Befreiung de
leschte Freideg vun e puer Zaldoten.
On distingue les transferts avec préfixes et/ou suffixes
et/ou d'autres changements notamment vocaliques (il en a
été question sous @j) et les conversions sans préfixes, ni
suffixes. Ces dernières ont un genre pévisible, car en
général elles sont neutres quand il s'agit d'infinitifs
substantivés: D'Abiméiere vun de Vestiairë gëtt bestrooft.
(Le fait d'abimer les vestiaires sera puni.) Beim Degivréiere
muss de Frigo aus sinn. (Pour le dégivrage, le réfrigérateur
doit être éteint.) En revanche, leur genre est significatif
quand il s'agit d'adjectifs nominalisés avec leur déclinaison:
een Alen est du m. (een ale Mann), eng Al du f. (eng al Fra)
et eppes/niiischt Ales (quelque choselrien de neuf) est du
neutre. Déi Al au pluriel renvoie à des personnes (les vieux)
et dat Aalt au neutre pronominalisé soit à une chose (ce qui
est ancien) soit à une femme que l'on tutoie.
En luxembourgeois en effet les noms de femmes sont du
neutre (on dit eist Chantal / iiert Justine) et c'est aussi le
pronom neutre qui est employé pour désigner des femmes
que l'on tutoie. Ee Friemen est donc un étranger homme,
eng Friem est une étrangère femme, déi Friem désigne les

149
personnes étrangères (pl.) ou une femme étrangère (sg.) que
l'on vouvoie, dat Friemt renvoie à une femme que l'on
tutoierait (dat friemt Framënsch: neutre) et il ne faut pas le
confondre avec le genre féminin d'un autre nom ici au datif:
an der Friemd (en pays étranger. En allemand: in der
Fremde). On ne confondra donc pas

- les adjectifs nominalisés: een Daitschen, eng Diiitsch, déi


Diiitsch, dat Diiitscht (Framënsch), eppes/niiischt Diiitsches
avec d'autres noms comme: ee Fransous, eng Franséisch /
Franséisesch/ Franzéisin (femme française), hie schwiitzt
franséisch (langue), d'Franséischt (langue), eppes/niiischt
Franséisches (quelque choselrien de français);
- les nominalisations: ee Bekannten, eng Bekannt, déi
Bekannt, eppes/niiischt Bekanntes (bekannt = connu) ou ee
Laangen, eng Laangt, eppes/niiischt Laanges avec d'autres
nominalisations suffixées comme eng Langt (longueur) ou
Bekanntschaft connaissance; comparer aussi: een/dat Déckt
(Framënsch une femme forte) et d'Déckt (l'embonpoint).

W Un autre principe pour le genre des bases nominales (qui


fonctionne en allemand comme en français) relève non plus
de critères morphologiques, syntaxiques ou phonétiques,
mais d'un critère notionnel. Ainsi si les noms de cigarette
sont en général féminin (eng Camel, eng Maryland), c'est en
raison du genre du terme générique intermédiaire eng
Zig(a)rett. Si les noms d'automobiles sont du masculin, c'est
en raison de de Won / den Auto (voiture: der Wagen; auto:
das Auto). Les prénoms féminins sont du neutre sans doute
parce que les femmes que l'on tutoie sont traitées à la 3ème
pers. par le pronom neutre hatt (Framënsch est du neutre).
Les noms de mois sont du masculin: de Mount (le mois).
Mais, il ne faut pas exagérer l'importance de ces notions ou
regroupements sémantiques intermédiaires pour le genre des
noms. Celui-ci dépend principalement en luxembourgeois
comme en français et en allemand de critères formels.

150
XIII. LE PLURIEL DES NOMS

En plus des marques de la séquence discontinue réparties


sur les 2 premiers champs du GN, la catégorie nominale du
nombre (opposition: singulier/pluriel) s'exprime aussi par
d'éventuelles marques sur la base nominale, voire sur le
noyau nominal (p. ex. sur le dernier nom d'un composé
nominal: sg. eng frësch Wuer ~ pl. zwou frësch Wuer-en
marchandise fraîche; sg. eng kleng Kannerkutsch ~ pl.
zwou kleng Kannerkutsch-en deux petits landaus).
Suivant le type sémantique de la base nominale, il faut
distinguer d'abord les noms qui n'existent qu'au pluriel: p.
ex. Riedelen rougeole, Leif gens, Waasserpouken varicelle,
Elteren parents, Kaschten frais, Memoiren mémoires,
Parlamentswahlen élections législatives...
Bien plus nombreux sont ensuite les noms qui ne
fonctionnent qu'au singulier neutralisé: ils renvoient à du
non comptable / non dénombrable, à des ensembles continus
ou massifs. Ainsi de Pabeier, le papier, désigne la matière
comme telle. Elle est quantifiable par grande masse au sing.
(cf. les déterminants un peu/beaucoup e bëssche Pabeier /
vil! Pabeier). Mais elle ne l'est pas par une forme de pluriel
qui renverrait à une quantité numérique supérieure à 1. Il en
est ainsi du pl. Pabeieren, papiers. Le pl. renvoie non à la
matière "papier", mais à des papiers dont la quantité est> 1:
papiers d'identité, de banques. Ont ce singulier neutralisé:

- les noms des matières: [d'] Waasser eau; [de] Bliii plomb;
[de] Stol acier; [den] Alkohol alcool; [de] Botter beurre;
- les noms des abstractions /propriétés / états psychiques: [d']
Gedold patience; [d'] Keelt / [driii Grad] Keelt froid; eppes
Schéines qq. chose de beau, Aids sida;
- des noms de collectifs: [d'] Geméis légumes; [d'] Gepiick
bagages; [d'] Véi bétail; [d'] Onkraut mauvaises herbes; d'
Polizei police; d'Bevëlkerung population; [d']Laffeuillage;

151
- des noms d'actions répétées /d'ensembles d'objets similaires:
dat Geleefs courses, dat Gedrecks saletés, dat Gedrécks
cohue, Geknupps détonations, dat Gestills ensemble de
chaises, Gewiisser eaux
- des infinitifs ou d'autres formes nominalisées exprimant un
processus: d'Pressen le fait de presser; d'Sendung l'émission
le fait d'émettre (alors que l'objet comme émission émise
fonctionne évidemment au pluriel).

Toutes ces bases nominales au sing. neutralisé peuvent


fonctionner avec l'article eenleng un/une (sans pour autant
se mettre au pluriel dénombrable), quand il s'agit de faire
ressortir une sous-classe caractérisée par une propriété:
Deen huet mir eng Gedold! Il en de la patience! Dat war
mir eng batter Freed! Quelle joie amère pour moi! Wat ass
dat fir ee Pabeier! Quel papier curieux! Du bass mir eng
Mickimaus. Tu es un drôle de petit personnage. D'Mickey
Mouse avec l'article défini serait le nom propre de Mickey!
Les noms employés comme unités de mesure se
comportent comme en all. standard, sauf que restent au
singulier les seuls noms masculins et neutres désignant des
vraies mesures (pas les noms communs employés à
l'occasion comme unité de mesure):fënnef Pond/Kilo Appel
cinq livres/kilos de pommes; zeng Grad Keelt dix degrés de
froid; zwee Puer Strëmp deux paires de bas, drai Dosend
frëscherl.frësch Eeër, mais drai GlaslGlieser Wain, driii Patt
IPiitt Wiiin trois verres de vin; driii SchnattlSchnëtt Botter
trois noisettes/tranches de beurre; driii BlatlBlieder Pabeier
trois feuilles de papier; zwei Kéip giele Sand deux tas de
sable jaune; véier Meint Prisong quatre mois de prison...

Formation du pluriel des noms

La classification traditionnelle entre faibles et forts n'étant


plus possible en luxembourgeois, on ne peut plus procéder
que par énumération et distinguer

152
- l'absence de terminaison (-6) sur un radical du sing. non
modifié (Fësch) ou au vocalisme changé (Maus ~ Mais)
- l'addition de la terminaison -eT à un radical du sing. non
modifié (Bësch ~ Bëscher) ou changé (Blat ~ Blieder)
- l'addition de la terminaison -ern) ou -n à un radical du
sing. non modifié (Auto ~ Autoen; Garage ~ Garagen) ou
changé (Kraaft ~ Kriiften)
- quelques procédés isolés particuliers: Steen ~ Steng ...
[I] L'absence de marque de terminaison -{} peut se
combiner avec un radical inchangé (le nom a donc au
nominatif pluriel la même forme qu'au sing.). C'est le cas

- pour un nombre assez important de noms masculins: Bléck


regard, Fësch poisson, Kniecht valet, K.reesch cri, Schong /
Schung chaussure, Wësch bouquet (d'épis, garni), Spuenier
Espagnol, Reesender représentant, Awunner habitant...
- pour des neutres: Dëppen marmite, Këssen coussin, Been
jambe, Paerd cheval, Schof mouton, Schwain cochon, Réi
chevreuil. ..
- pour de rares féminins: Decken couverture, Kachen
cuisinière (féminin de Kach), Kichen cuisine, Strëmp bas...

L'absence de marque de terminaison -{} est combinée


avec un changement vocalique du radical

- pour des masculins: Bam -7 Beem arbre, Schaf -7 Schief


armoire, Rass -7 Rëss déchirure, Maufel -7 Maifel bouchée
- et des féminins surtout d'une syllabe: Kou-7 Kéi vache;
Maus -7 Mais souris, Tromp -7 Trëmp atout, Knupp -7 Knipp
bosse, Stad -7 Stied vill, Broscht -7 Brëscht sein...

[[J La marque du pluriel -eT ne s'ajoute qu'à des noms


masculins et surtout neutres, pas à des noms féminins. Elle
se combine avec ou sans changement vocalique.
Avec modification vocalique:

153
- quelques masculins: Mond 7 Mënner bouche, Mann 7
Manner homme, Band 7 Ranner lien/ruban (et non pas
volume/tome: Band 7 Bann), Wuerm 7 Wiermer ver...;
- beaucoup plus de neutres: Blat 7 Blieder feuille, Briet 7
Brieder planche, Buch7 Bicher livre, Faass 7 Fasser
tonneau, Glas 7 Glieser verres, Lach 7 Lacher trou, Rad 7
Rieder roue, Wuert 7 Wierder mot...
Sans modification vocalique:
- quelques masculins: Bierg 7 Bierger montagnes, Bësch 7
Bëscher forêt, Buttek 7 Butteker boutique, Dësch 7 Dëscher
table, Owend 7 Owender soir, Rescht 7 Reschter reste ...;
- beaucoup plus de neutres: Bett 7 Better lit, Bild 7 Biller
image, Gebiet 7 Gebieder prière, Spill 7 Spiller jeu, Ee 7
Eeër œuf, Haerz 7 Haerzer cœur...

[II La marque du pluriel -en (-n si le nom se termine au sing.


par -e: Gare ~ Garen gare) est la plus fréquente. Avec
modification vocalique, on la trouve rarement au féminin
(Kraaft ~ Kraften force), mais sans modification vocalique,
elle y est la terminaison largement majoritaire (et souvent
prévisible en fonction du suffixe: -ar m., -er m., -eur/-euse, -
heet, -in[n), -ioun, -ist, -keet, -ong/-ung, -schaft, -téit, -théik):

Gans 7 Gansen oie, Bank 7 Banken banc, Bank7 Banken


banque, Bir 7 Biren poire/ampoule, Blumm 7 Blummen fleur,
Dir 7 Diren porte, Fra 7 Fraen femme, Nol 7 Nolen
aiguille mais: Nol 7 Neel clous, Tut 7 Tuten sachet, Fënster
7 Fënsteren fenêtre, Nuddelen pâtes/nouilles.

On la trouve aussi sans changement vocalique au masculin


(Frasch ~ Fraschen grenouille, Har ~ Haren monsieur,
Hues ~ Huesen lièvre, Léiw ~ Léiwen lion, AI ~ Alen
singe) et au neutre (A ~ Aen œil) surtout quand les noms se
terminent par -el et -er:

Engelen (m) anges, Spigelen (m) miroirs, Tel/eren (m)


assiettes, Déieren (n) animaux, Oueren (n) oreilles

154
[i] Les autres changements dans la formation du pluriel des
noms par rapport à la forme du sing. relèvent de lois
phonétiques et/ou orthographiques plus générales du
luxembourgeois, ou de procédés qui, au lieu d'ajouter des
terminaisons, remplacent celle du sing. par une autre au
pluriel. En luxembourgeois, ces derniers procédés sont isolés;
on a p. ex. Firma (f) ~ Firmen entreprise, Bopa (m)/Boma (f)
~ Bopen/ Bomen, Risiko (m)~ Risilœn (risque), mais aussi
des hésitations comme Thema ~ Them-en/-aen. On peut
mettre dans ces procédés les adjectifs/ participes nominalisés
avec leur déclinaison, car le passage du sing. au pluriel
modifie les terminaisons: ee Blannen ~ déi Blann aveugle,
een Erwuessenen ~ déi Erwuessen adulte. Enfin au pluriel,
le suffixe des diminutifs en -chen et -elchen (après /k/, /f)//fl
et Ix/) est remplacé par -ercher/ -elcher: Meedchen ~
Meedercher fille, Jéngelchen ~ Jéngelcher garçonnet.
Les modifications phonético-graphématiques sont
principalement des assimilations et/ou des lénifications/
adoucissements en finale de lexème (cf. p. 52).
Des [d], [t], [p] qui suivent au singulier un [n], [m] et [1]
sont au pluriel assimilés à la nasale ou latérale: "nd"/"nt" ~
"nn" (Kand ~ Kanner enfant; Mond ~ Mënner bouche;
Hand ~ Hiinn main; Frënd ~ Frënn ami; Hond ~ Hënn
chien; Grond ~ Grënn raison; Zant ~ Ziinn dent); "mp" ~
"mm (Kamp ~ Kiimm peigne; Schwamp ~ Schwiimm
éponge); "lt"/"ld" ~ "11"(Bild -Biller image).
Des durcissements (neutralisations finales au sing.) en
[p], [t], [t], [s], [x] sont adoucis en [b], [d], [v], [z], [j]/rn/[g]
devant le -er/-e(n) de la marque du pluriel, quel que soit
d'ailleurs le procédé orthographique employé pour marquer
l'opposition de sonorité (dure au sing. +-+ douce au pluriel):
een Tüb ~ Tüben tube; ee Verb ~ Verben; Rad ~ Rieder
roue; Gebiet ~ Gebieder prière; Blat ~ Blieder feuille;
Quitt ~ Quidden coings; Rutt ~ Rudden verge; Buschstaf
~ Buschstawen lettre; Bréif ~ Bréiwer lettre message;

155
Léiw ~ Léiwen lion; Rous ~ Rousen rose; Taass ~ Tasen
tasse; Thees ~ Theesen thèse; Piisch ~ Pijen pêche;
Kolléisch ~ Kolléijen collège; Philolog [x] ~ Philologen.
D'autres modifications plus ponctuelles notent d'autres
phénomènes phonétiques: Steen ~ Steng pierre; Rank ~
Réng bague; Schlag ~ Schléi: chute de "g".
Parfois, il est nécessaire d'éviter des ambiguïtés à l'écrit.
Ainsi Jor/Hor, année/cheveu, renvoient au singulier, alors
que pour le pluriel il vaut mieux écrire Joer/Hoer. Quand
dans un contexte d'application de la règle de l'Eifel (cf. 93-
94), la marque -en se réduit à -e (Fritten an Zalot, mais
Fritte mat Zalot), il peut être nécessaire d'indiquer
clairement que ce -e est une marque de pluriel. On pourra le
faire à l'aide des trémas: Ech hunn deng Kopië gemaach. J'ai
fait tes copies.
Par rapport à l'allemand standard, on notera que le
luxembourgeois n'a plus la marque du pluriel -e: elle serait
d'ailleurs peu économique dans les contextes d'application
de la règle de l'Eifel où -e est la réduction de la marque -en.
Certains noms, qui en allemand ont le pluriel -e, -en ou
-er, hésitent en luxembourgeois entre -eT ou -en: Laut~
Lauter / Lauten? son; Adjektiv ~ Adjektiver / Adjektiven?
System ~ -er/-en? Apparat~ -er/-en? Programm ~ -er/-en?
Sauf emprunts récents faits à l'anglais (Highlights), le
luxembourgeois ne fait guère usage au pluriel de la marque
-s si fréquente en allemand: Kerls ~ Karelen gars; les noms
terminés par une voyelle prennent -en: Nazis ~ Nazien
nazis; Autos ~ Autoen. Mais on garde le -s pour le collectif
familial: Reinhards (les Reinhard), Sünnens, Backesch (-ers
= esch), Schneidesch (-ers = esch).
La marque passe-partout du luxembourgeois est -en (-e
quand s'applique la règle de l'Eifel), y compris pour le
pluriel des noms transférés de langues romanes, notamment
du français standard: 'Bijouen, 'Timberen, 'Pompjeën,
'Prabbelien, 'Congéen, Point-de- 'vuen, d'Sens-inter 'diten,

156
d'Grande-sur'facen. Dans ces transferts, le maintien des
lettres muettes écrites pose parfois des problèmes de lecture;
cf. Accroc ~ Accrocen, Avis ~ Avisen, Boulevard
~Boulevarden, Don ~ Donen, Fait ~ Faiten, Premier
prix ~ Premier-prixen, Cliente ~ Clienteën. La marque -
en sert aussi pour fonner le pluriel des prénoms: zwéi
Péiteren deux Pierres; zwee AIken.

Changements vocaliques au pluriel

Inflexions ou alternances, les changements vocaliques


dans le radical, quand on passe du sing. au plu., posent de
gros problèmes à ceux qui apprennent le lux. D'où le tableau
suivant qui n'est pas exhaustif, mais pennet de faire des
rapprochements avec d'autres altérations de radicaux.
Voyelles-bases lu:1 lUI 10:1 I~I la:1 lai IUal I~UI lEU!
Sons modifiés lIai /II leI! lœl le:1lEIlei lIai I ell laI!
le:1 le:1 lei lœl

la:1 ~ le:1 Bam Beem (arbre); Dag Deeg Gour);


cf. kafen keeft (acheter); lafen leeft (courir);
Jak ~ Jeeki (langage enfantin: petit Jacques)
IE:I Baart Baert (barbe); Gaart Gaert Gardin); cf.
gespaart ~ spaert ~ sparen (fermer)
lEI Sak Sack (sac); Apel Appel (pomme); Gaascht
Gascht (invité); cf.falen ~ fait (tomber)
lIai Pat Piet (sentier); SchafSchief(armoire);
Blat Blieder(feuille);GrafGriewer (tombe)
cf. Rad Riedchen (roue); Blat Blietchen
Bliedercher (feuille + diminutif sg. et pl.)
leI! Schlag Schléi (coup, apoplexie); cf. maachen
~ méich (faire, conditionnel)
lai ~ lEI Land Lanner (pays); Rack Rack (robe); Patt
Piitt (verres de vin); Schwamp Schwamm
(éponge); cf Kapp ~ Kappi (petite tête)
lei Stach Stéch (piqure);

157
lœl Bass Bëss (morsure); Wand Wënn (vent); Rass
Rëss (déchirure); c£fannen ~ fënnt (trouver)
10:1 +-+ le:1 Krop Kreep (crochet); Nol Neel (clou); Won
Ween (voiture); cf. soen ~ seet (dire)
leI! Drot Dréit (fil de fer); Stot Stéit (ménage); cf.
blosen bléist (souffler); roden réit (deviner)
I::JI +-+ lei Bock Béck (bouc); Broch Bréch (cassure);
Sproch Spréch (sentence); Hong Hénger
(poule); cf. gesongen ~ séngt sangen
(chanter); Jong ~ Jéngi (langage enfantin:
petit jeune)
lœl Floss Flëss (fleuve); Wollef Wëllef (loup);
Stopp Stëpp (bouchon); Mond Mënner
(bouche); cf. kommen ~ kënnt (venir); Mond
~ Mënni (langage enfantin)
lUI +-+ /II Knupp Knipp (bosse); Mupp Mipp (chien);
Wupp Wipp (bout de saucisse); Zuch Zich
(train); Buch Bicher (livre); Brudder Bridder
(frère); Stull Still (chaise); Club Clibb (club);
cf. Zuch Zichi (langage enfantin: petit train)
lu:1 +-+ li:1 Fuuss FUss (renard); Ku Ki (coups); Tour
Tir (tour); Fruucht -7 FrUchten fruits; cf.
Kuuscht -7 KUschtchen (petite croûte)
18U/+-+/aI/ Maus Mais (souris); Sau Sai (truie); Laus Lais
(pou); Haus Haiser (maisons); cf. Maus
Maischen Maisi (langage enfantin);
I::JU/+-+/eI/ Flou Fléi (puce); Fousss Féiss (pied); Kou Kéi
leul (vache); Mount Méint (mois); Poul Péil (pieu);
Fixspoun Fixspéin (allumettes); Krou Kréi
(cruches); Rouer Réier (tuyau); cf. ginn gouf
~ géif (devenir); kommen koum ~ kéim
(venir); Bouf-7 Béifchen (petit garçon)
IUal+-+/Ial Fuedem Fiedem (fil); Buedem Biedem
(plancher); Wuert Wierder (mot); cf.jueren ~
fiert (conduire); gruewen ~ grieft (creuser)

158
XIV. DÉTERMINANTS ET ÉPITHÈTES:
L'ACCORD DANS
LE GROUPE NOMINAL
Dans les deux champs qui, dans le GN, précèdent la base
nominale (cf. p. 143), la tradition grammaticale distingue les
déterminants et les épithètes (surtout adjectifs et
participes). L'ordre de ces éléments constitue une séquence
horizontale "accordée/déclinée" qui porte conjointement les
marques solidaires et amalgamées des catégories
grammaticales du genre (masc., fém., neutre), nombre
(sing.~ pl.) et cas (CI = nominatif, accusatif; C2 = datif;
exceptionnellement C3 = génitif ou C4 = ancien nominatif).

Les déterminants du groupe nominal

On distingue pour l'expression du défini les articles en


d-, les démonstratifs et les possessifs; pour l'expression du
nombre et de la quantité: les quantifieurs; pour l'attitude
énonciative, les interrogatifs et exclamatifs. Il faut bien
distinguer les déterminants et les pronoms: les premiers
ouvrent le GN alors que les seconds sont des groupes
autonomes et seront traités au chapitre XIV).

[] Les articles et les démonstratifs en d-

ARTICLES DÉMONSTRA TIF


CAS masc. neu.t fi'em. pJur.
I masc. neu.t fi'em. pmr.
I
CI de(n) d' d' d' deen dat déi déi
C2 (de)m (de)m der den deem deem deer/ deene(n)
dar
C3 des des der der dees/ dees/ de er/ deer/
das/ das/ darer dar
daers daers
C4 der

159
Ex.: den éischte Schouldag, le premier jour d'école; deen
domme Wecker, cet idiot de réveil; d'aarmt Kand le pauvre
enfant; dat aalt Gezei, les/ces vieux habits; d'kal Dusch la
douche froide, déi blo Tënt l'/cette encre bleue; déi kleng
Lanner, les petits pays. Dé; Gréng/Schwaarz les Verts/ Noirs
(au CI pl., dé; est obligatoire avec cet adjectif substantivé).

Ce qu'on appelle l'article défini (prononcé avec un [a] ou


[en n'est qu'une forme désaccentuée du démonstratif
tonique, dont la réalisation comprend [el] (déi), [e:] (deen)
et [E] (dar), voire [Ee] (dtiers). Noter au C2/C3 féminin les
variantes diirldiiers ou dier/diers, au lieu de deer/dee[r]s.
CI est un ancien accusatif qui s'est étendu au nominatif
actuel: Den Albert huet den Emil geruff. Albert a appelé
Émile. Avec application de la règle de l'Eifel (chute du "n"):
De Pitt huet de Papp ugeruff. Pierre a téléphoné à papa.
C2 est la forme actuelle du datif: au sing., l'article non
accentué dem peut se réduire à -em [am] au contact gauche
d'une préposition: ënnerem / ënnert dem Dësch: sous la
table; iwwerem / iwwert dem Bierg: au-dessus de la
montagne; hannerem / hannert dem Haus: derrière la
maison; op (d)em Buedem: sur le sol. Il peut se contracter en
-m avec d'autres prépositions: an dem : am, dans; mat dem :
mam, avec; no dem : nom, (d')après; un dem : um, à; op
(d)em : om, sur; vun dem : vum, de; virun dem : virum,
devant. Ex.: Ech komme mam Bus (C2). Je viens en bus.

C3 est le génitif qui survit dans des structures attributives ou


partitives rares: Dee Jong ass des Daiwels (m.). Ce garçon a
le diable au corps. Ech sinn der Meenung (f.); je suis d'avis
de. Ech sinn +deer/diir Meenung, daft hien an d'Schoul sol/.
Mon avis est qu'il aille à l'école. Ech hunn dees/diiers
Gestreits genuch. J'en ai assez de ces disputes. En huet deer
speziel/er Brossen eng. Il a une de ces brosses spéciales
C4 désigne l'ancien nominatif masculin der: Il ne survit que
dans des expressions figées, même en fonction d'objet: Deen
heite faert der Daiwel net. Celui-ci ne craint pas le diable
(pour: faert den Daiwel net). Cf. aussi géint der/den Owend.

160
Dans le tableau ne figurent pas les déterminants
démonstratifs dësen (m.), dëst (n.), dës (f. et pl.) (ce/cette/
ces. .. ci) qui fonctionnent en opposition à deen (m.), dat
(n.), déi (f. et pl.) (ce/cette/ces ... là). Comme les articles
définis, ils marquent la définitude du GN, mais en plus, ils
situent l'entité visée par le GN dans la proximité ou
l'éloignement (local ou psychologique) des communicants.
La proximité peut pour sa part être précisée par hei / (e)lei
(ci) postposé et la distanciation par do / (e)lo (là): Huel déi
Blouse hei (f.)! Prends ce corsage-ci! Déi Schong do si mer
ze grouss. Ces chaussures-là sont trop grandes pour moi.
Si un trait de similitude, voire d'identité s'ajoute à la
définitude, le lux. emploie le déterminant deeselwechten,
datselwecht, déiselwecht, deemselwechten, diirselwechter,
deeneselwechten, etc: Haft freet, ob mer diirselwechter
Meenung sinn. Elle demande si nous sommes du même avis.

[I] Les déterminants possessifs identifient le GN par


rapport aux participants de l'acte de communication (lère,
2ème p. sg. et pl. + forme de politesse) ou au possesseur de
la 3ème pers., dont le genre impose siiin- ou hi(e)r-
CAS/ POSSESSEURS
GENRE lè. sg. 2è. sg. 3è.Pos.M/N F lè. pl. 2è. pl. 3è.
P.I
CIM miiin-@ diiin-@ siiin-@ hiren eisen61 iiren hiren
CIN miiin-@ diiin-@ siiin-0 hiert eist iiert hiert
CIFPL meng-@ deng-@ seng-@ hir-@ eis-0 iir-@ hir-@
C2MN mengem dengem sengem hirem eisem iirem hirem
F menger denger senger hirer eiser iirer hirer
PL menl!en denl!en senl!en hiren eisen iiren hiren
C3MN menges denges senges hires eises ar(e)s hires
FPL menJ!er denger senJ!er hirer Ieiser arer hirer
mon/ma ton/ta son/sa son/sa notre votre leur

61
au lieu de eis-, on a aussi ons- et localement ais-/ous- pour
"notre". Comme forme de politesse, Ar/Aert prend une majuscule.
161
Ces déterminants possessifs se déclinent sur een/eng (un) /
keen/keng (aucun/nul) sauf au CI (nominatif/accusatif) du
neutre singulier quand le possesseur est féminin (hiert) ou
un pluriel (lè pers.: eist; 2è pers.: tiert; forme de politesse:
Aert; 3è pers. pl.: hiert). Cf. aussi les adjectifs démonstratifs
dëst/dat Haus. Ce -t constitue une différence importante
avec l'aIl. standard.

Ex.: Kenns du mai Papp a meng Mamm? Nee, meng Eltere


kennen se. Connais-tu mon père et ma mère? Non, mes
parents les connaissent. Mat mengem Papp sengem Auto.
Avec la voiture de mon père. Dat ass eiser Bomi hiert Haus.
C'est la maison de notre mamie. Huelt direkt liert Gepack
mat. Emmenez tout de suite vos bagages (2ème p. du pL).
Ass dat Aere Schal? Est-ce votre ("politesse") châle? War dat
net eist Agnes? N'était-ce pas notre Agnes? Hien ass menger/
denger/ eiser Meenung. Il est de mon/ton/notre avis. Elo sinn
ech senger/hirer Naupe lass. Me voilà débarrassé de ses
caprices (à lui = senger; à elle: fille tutoyée = senger; à elle
vouvoyée = hirer; à eux = hirer). Cf. dans des expressions
figées des C3pl. mat eiser Herrgott avec notre Seigneur Dieu.

!lJ Contrairement aux déterminants de la définitude (articles


définis, démonstratifs, possessifs), certains éléments ne sont
pas par eux-mêmes indéfinis. Il s'agit surtout des
quantifieurs de la quantité chiffrée (dénombrée) ou évaluée
par tranches,voire masses. On distingue:

A. - Les quantifieurs numériques


- décliné: le nombre 1, invariable sous la forme eent
(d'Ziffer Eent), se décline quand il ouvre un GN. Article
indéfini, il est renforçable par iergend- : MIN CI: een, MIN
C2: engem, F CI: eng, F CI: enger; ex.: een Owend (soir),
eng Nuecht (nuit), mais: ee bis zwéin Deeg un à deux jours;
anerhallef Stann une heure et demi; anerhalleft Pond une
livre et demi. La forme inaccentuée de ee(n) est ern).

162
- décliné: le nombre 2, invariable sous la forme zwee
(d'Ziffer Zwee / zweeanzwanzeg) s'accorde en genre quand il
ouvre un GN: zwéin (parfois zwee) pour le M: zwéin Haren
deux messieurs, zwéi Frënn deux amis, zwéi Mantel deux
manteaux; zwou pour le F: zwou Dammen deux dames,
zwou Kazen deux chats, zwou Hann deux mains; zwee pour
le N: zwee Haiser deux maisons, zwee Zëmmeren deux
chambres, zwee Meedercher deux filles;
- invariable: les autres nombres cardinaux dréii (mais: zu
drëtt = à 3), véier, fënnef, sechs, siwen, aacht, neng/ning,
zeng/zing, eelef, zwielef, puis unité + dizaine: draizeng (13),
siechzeng (16), siwwenzeng (17), zwanzeg (20), drësseg
(30), siechzeg (60), siwwenzeg (70), siwenasiwwenzeg (77),
aachtanonzeg (98); zwou Milliounen/ Billiounen/ Milliarden
draihonnertdréiiandrëssegdausenddraihonnertzeng:3 33.310.
Eng devant un nombre cardinal exprime l'approximation:
eng drësseg Leit= ëm déi drësseg Leif 30 personnes environ;
- dérivés nominalisés: les fractions à l'aide du suffixe -tel
(de 3 à 19) et -stel (à partir de 20): een Drëttel un tiers; drai
Véierel trois quarts; zwéin Dausendstel deux millièmes;
zwee Prozent / Promille deux pour cent /pour mille.

B.- Les quantifieurs non numériques


- Le plein (la totalité) d'un ensemble est signalé par all- (CI
MIN/F et PL), allem (C2 MlNsg), aller (C2F et C3 FPL),
allen (C2PL): Si hunn all Kéier an all Ament opgepasst. Ils
ont fait attention à chaque fois et à tout instant. All meng
Frënn waren derbéii. Tous mes amis étaient présents. An
aller Rou a bei aller Gedold En toute quiétude et patience.
Hal dach op mat all deem Blodsinn. Arrête donc avec toutes
ces bêtises. All véier Joer / all zwéi Méint. Tous les 2 ans /
tous les 2 mois. Allem Uschain no; selon toute apparence.
Op alle Fall/Fall; en tout/tous cas. Rarement "chaque" est
rendu en lux. par jidd- / jiddwer: op jidde/jiddwer Fall

163
- Une totalité sans exception est soulignée par les adjectifs
ganz et samtlech: Hie war mam ganze Personal do. Il était
là avec tout son personnel (= mam gesamte Personal).
- Une totalité d'un couple d'éléments identifiés peut être
exprimée par (déi) béid-: Déi béid Frënn hate schéi gefeiert.
Les deux amis avaient joliment fait la fête.
- Le vide d'un ensemble d'éléments (dénombrables ou non)
est exprimé par l'article négatif keen (CIM1N) / keng
(CIF/PL), kengem (C2MN) / kenger (C2F), kengen
(C2PL), kenges/kenger (C3 Sg ou PL): Ech hu keng Anung.
Je n'en ai aucune idée. Ech drénke kee Béier. Je ne bois pas
de bière. Si hu keng Kanner. Ils n'ont pas d'enfants. A
kengem Fall. En aucun cas. Hien ass kee Fransous. Il n'est
pas Français. Mir hu keng zwou Stonne gewaart. Nous
avons attendu moins de deux heures. Devant un adjectif
substantivé, le vide s'exprime par naischt et s'oppose au
non-vide exprimé au moins par eppes (ou l'interrogatif:
wat?): Wëlls de naischt Aneres? eppes méi Schéines? Ne
veux-tu rien d'autre? quelque chose de plus beau?
- Une partie d'un ensemble est sélectionnée par les
quantifieurs d- meescht - (la plus grande partie du travail:
déi messcht Aarbecht; la plupart des gens: déi meescht
Leit), munnech (maint, certain-), (e) puer, (en) etlech
(quelque-), viII (beaucoup), wéineg (peu), e bëss(ch)enl
eppes (un peu), verschidden (différents) et les ON de
mesure (cf. p. 152: zwee Pond Appel deux livres de
pommes; drai Flaschen Rivaner trois bouteilles de Rivaner.)

c.- L'absence de déterminant: 6.


Le ON sans déterminant explicite a une valeur définie quand
il renvoie au signe linguistique comme tel: d'Stad f}
Lëtzebuerg la ville de Luxembourg, f} Schengen lait op der
Musel. Schengen est au bord de la Moselle (mais quand le
nom propre est référentiel, il a en lux. l'article défini d- : f)
Ietta ass e belsche Numm. Ietta est un nom belge, mais: Ech

164
fuere bei d'Ietta. Je me rends chez Ietta. g Jang, komm mol!
Jean, approche. De Jang kënnt net. Jean ne vient pas.)
Dans d'autres GN, l'absence d'article équivaut à l'article
partitif français qui renvoie à la partie d'un ensemble. Dans
ce cas, on peut lui substituer par exemple les quantifieurs
wéineg- (peu) ou vil! (beaucoup). Il s'agit alors
- de GN qui désignent des masses ou réalités non-
dénombrables au singulier (Gedold de la patience;
Waasser de l'eau, Mëllech du lait, Holz du bois; cf. p. 151);
- de GN désignant des entités comptables au pluriel et pour
lesquels le sélecteur een/eng est nécessaire au singulier. 0
peut commuter alors avec d'autres nombres cardinaux ou
avec e puer/etlech: Mir hu g (zwee / drai / e puer) Kanner.
Nous avons des (deux, trois, quelques) enfants.

[I] Les déterminants interrogatifs et exclamatifs ouvrent


des GN qui introduisent des énoncés interrogatifs et
exclamatifs partiels. On y trouve:
- Wat fir een/eng/O pour poser une question sur la
détermination (en all.: welch-? Watfir en Text lies de dann?
Quel texte lis-tu donc? Wat fir Kanner ginn an d'Schoul?
Quels enfants vont à l'école?) ou sur la qualité (en aIl.: was
für-? Wat fir Stëfter braicht Der dann? Rouder a gieler.
Quels crayons voudriez-vous donc? Des rouges et des
jaunes.). Le même déterminant fonctionne dans des GN
exclamatifs: Wat fir e komesche Karel! Quel drôle de mec!
Le déterminant peut être discontinu: Wat ass dat da fir e
komesche Karel! Mais qu'est-ce que ce drôle de mec?
- Un peu moins courant pour l'interrogation et l'exclamation
(au lieu de wat fir), on a: Wéi een/eng : Wéi ee Verb passt
bei wéi ee Bild? Quel verbe va avec quelle illustration? Wéi
eng Ursaache ginn et Arer Meenung no fir deen Échec?
Quelles raisons expliquent à votre avis cet échec? (Noter le
sg. invariable eng dans Wéi eng Ursaachen / Wéi eng
Liewensformen ).

165
- Wéivill sert à poser des questions sur la quantité: Wéivill
Kanner huet Der? Combien d'enfants avez-vous? Wéivill
Zocker brauchs de? Combien de sucre te faut-il?
- Esou/sou een/eng/O exprime un jugement qualitatif: Ech
si verwonnert, daft hien esou Saachenlsou Wierder/esou
eppes seet. Je m'étonne de l'entendre dire de telles choses/
de telles paroles/ quelque chose comme cela. Esou en
Dëlpes! Quel abruti!
- Wiem + déterminant possessif pose une question sur un
possesseur: Wiem sain Haus ass dat? Dat ass menger
Mamm hiert. A qui est cette maison? C'est celle de ma mère.

Les épithètes dans le groupe nominal

Sont épithètes, avec leur groupe éventuel, les lexèmes-


bases autonomes62 qui dans un GN fonctionnent entre lees)
déterminantes) et la base nominale N. Il peut s'agir d'adjectifs
qualificatifs ou d'éléments adjectivés (participes, adverbes,
particules) que l'on peut appeler relationnels (temps, lieu...).

[] Du point de vue de la forme, les adjectifs sont simples


(schéin beau; kuurz, court; laang, long) ou complexes: dérivés
(aarmséileg misérable; onglécklech malheureux), composés
(hellblo bleu clair; rout-wiiiss-blo rouge-blanc-bleu),
amalgamés (praiswaert précieux; lieweslanglech à perpétuité;
hallefttaatlech semi-public; fraiwëlleg volontaire). - Du point
de vue du sens, ils sont absolus (ni degré 1 avec méi plus, ni
degré 2 en -st- ne sont possibles: eng gëllen Hochzait des

62
Cette restriction élimine les premiers termes des noms composés
comme p. ex. grouss dans Groussmamm (grand-mère). On sait en
effet que la Grousmamm n'est pas forcément eng grouss Mamm:
elle peut être relativement petite. Bien sûr, l'élément adjectival
autonome peut à son tour servir de base à un groupe: grouss
(adj.autonome) -7 ganz grouss (GADJ) -7 zeng Quadratmeter
grouss (GADJ) grand; très grand; d'une surface de 10 m2.

166
noces d'or) ou relatifs (qualitatifs: D'Strooss ass enk, ma
d'Gaass ass nach vill méi enk. La rue est étroite, mais la ruelle
est encore bien plus étroite). - Du point de vue syntaxique, ils
peuvent être employés seuls ou avec membre(s) comme base
d'un GADJ: eng laang Streck, eng ganz laang Streck, eng
sechshonnert Kilometer laang Streck, une longue distance,
une très longue distance, une distance de 600 km.
Du point de vue fonctionnel, ils peuvent suivant leurs
propriétés être séparément ou à la fois: 1) épithète accordé à
gauche de N dans un GN: ee ganz schéint Lidd une très belle
chanson; dee mat de Schüler zefriddene Schoulmeeschter le
maître d'école satisfait de ses élèves, 2) attribut invariable
du sujet ou de l'objet dans un GY d'attribution: D'Wierder
bleift ganz schéin. La météo reste très belle. Hatt ftnnt déi
Jupe ze enk. Elle trouve cette jupe trop étroite., 3) adverbe
invariable membre d'un GY autre qu'un GY d'attribution: Hatt
séngt ganz schéin. Elle chante très bien., 4) membre d'un
GADJ: Gëscht war et schéi waarm. Hier, il faisait bien chaud.
Et war en zimlech déift Lach. C'était un trou assez profond., 5)
particule communicative: Da gees d'elo mol schéi brav an
d'Bettchen. Maintenant, sois gentil et va, s'il te plaît, au lit. 6)
Certains adjectifs de dimension peuvent aussi déterminer une
préposition: déif am Bësch tief im Wald.

[I] Les éléments adjectivés sont plus difficiles à classer que


les qualitatifs. Ainsi la limite est parfois ténue entre le participe
I ou II et l'adjectif; cf. gutt gelaunt bien luné, ausgezeechent
excellent, bekannt connu, erwisen prouvé/établi, reizend
ravissant, spannend captivant, verréckt fou, onverschimt
impudent. En principe, tout participe II de verbe transitif peut
devenir épithète de son objet; ex. zerstéieren -7 zerstéiert -7
een zerstéiert Haus/eng zerstéiert Mauer détruire, détruit, une
maison détruite / un mur détruit. Par contre, le part. II des
verbes intransitifs qui se conjuguent avec sinn fonctionne
comme épithète et/ou attribut de son sujet: explodéieren -7

167
d'Bomm explodéiert -7 d'Bomm ass explodéiert -7 d'Reschter
vun der explodéiert(en)er Bomm exploser, la bombe explose,
la bombe a explosé, les restes de la bombe explosée. Il en va
de même des part. TIde verbes réfléchis qui sont épithètes de
leur sujet: déi presséiert/informéiert Leif? déi Leit si
presséiert /informéiert r- presséieren sech / informéiere sech
ces gens pressés / informés.
Bien plus rares sont en lux. les adverbes adjectivés
comme riets- droite, lénks- gauche, apaart / besonnesch
particulier, auswiierteg extérieur, deemoleg d'alors, jeeweileg
respectif, hauteg d'aujourd'hui. Limitées sont les formations du
type invariable Lëtzebuerger/Elsiisser Wiiin du vin lux.!
alsacien, eng oven/zouen Dier une porte ouverte/fermée, een
oranf!en / beigen / li/aen Deckel un couvercle orange/beige/
lila. Très originaux sont les adjectifs formés à partir des
quantifieurs: all-7 alleg tous ces, vill-7 villeg beaucoup: Wat
méchs de da mat deene villege Suen? Que feras-tu donc avec
tout cet argent? Enfin, notons les adjectifs ordinaux formés à
l'aide de -t- jusqu'à 19 (éischt, zweet, drëtt, aacht, nonzengt) et
de -st- à partir de 20 (zwanzégst-, eenafo.ffzegst-), les adjectifs
situatifs relatifs (déi ënnescht/ iewescht Trap l'escalier
inférieur/supérieur) et les adjectifs dits de matière: eng wëllen
Decken une couverture de laine.

L'accord dans le groupe nominal

Dans les 4 champs du GN (cf. page 143), les marques des


3 premiers forment une séquence grammaticale discontinue,
dans laquelle on peut voir une déclinaison horizontale du
GN. Ex.: pour ee klengt Kand, on a 0 ee -t -n en opposition à
-at -t -t - 0 pour: dat eent klengt Kand et: -éi -0 -0 -er pour
déi zwee kleng Kanner. En lux., cette séquence de marques ne
fonctionne pas comme en aIl. standard; les distinctions faites
entre déclinaisons forte, faible et mixte, et entre les 4 cas
classiques y sont donc quasi superflues.

168
[] Deux cas suffisent pour décrire le GN lux.: le CI c-à-d.
l'accusatif qui sert aussi de nominatif, et le C2: cas du datif.
Mais pour les pronoms et quelques autres tournures, il faut y
ajouter le génitif C3 et l'ancien nominatif masculin C4.

m En principe, les bases nominales des GN ne se déclinent


plus en luxembourgeois. On n'a donc plus que, quand elle
existe, l'oppositionsingulier ~ pluriel (en plus de la séquence
des marques dans les champs 1 et 2). Deux faits de langue
doivent cependant être pris en compte localement.
Au C2 (datif) sing., on entend parfois une modification
vocalique résidu d'une ancienne terminaison. Ainsi on dit den
Hals (avec la! bref), mais: Ejaizt, wéi wann hien e Messer am
Haals hatt (il crie comme s'il avait un couteau dans la gorge);
den Dag le jour, mais am Do; e Pond une livre, mais ee Brout
vum Ponn un pain d'une livre; de Laifle corps, mais hien huet
der Daiwel am Leif /aI/; d'Baus lEU! la maison, mais ech hu
kee Su méi am Haus laU/ je n'ai plus un sou à la maison.
Au pluriel, le C2 (datif) est localement muni de -en: Ech
schwatze mol mat deene Leiden Je vais parler à ces gens; E
wiert sech mat Hann a mat Féissen. Il se défend des mains
et des pieds. Mat schwéierem Haerzen. Le coeur lourd.

[I] La séquence de marquage discontinue des champs 1 et 2


pennet une combinatoire à deux postes (ex.: deen éisschten
Abrëll1e 1er avril) ou, réduite, à un poste: fJ leschten Owend
l'autre soir; mat /} séissem Gebees avec de la confiture sucrée;
mat deenen drai-/} Kanner avec ces trois enfants.
A deux postes, la séquence peut présenter un marquage
parallèle (deux fois la même marque; ex.: dat schwaarzt
Dëppen la mannite noire) ou un marquage hiérarchisé
(marques différentes: 1ère + 2de; ex.: an deem [1ère]
schwaarzen [2de] Dëppen dans la mannite noire; mat
engem [1ère] décken [2de] Album avec un gros album).

169
Dans la séquence réduite à un poste, la marque peut être
la même que celle du marquage parallèle (den éischten
Abrëll; lJ leschten Owend) ou elle ne reproduit que la 1ère
marque du marquage hiérarchisé: mat lJ kalem [lè] Waasser
avec eau froide. Mais la chute du -n final peut compliquer
les choses: den éischten Abrëll, de véierte Mee le 4 mai.

- En allemand standard, le marquage hiérarchisé est majoritaire:


der kleine Junge, dem kleinen Jungen, der kleinen Puppe, des
kleinen Jungen, der kleinen Jungen, mais die kleine Puppe, den
kleinen Jungen (datif pluriel).
- En luxembourgeois, c'est le marquage parallèle63 qui est le
plus fréquent (au CI masc. et neutre; au C2 fém. et plu.).
- Ou bien l'épithète n'est pas marquée (l'épithète au CI fém. et
plu. a -6), ce qui peut être considéré comme un autre marquage
facile à retenir. En luxembourgeois, le marquage hiérarchisé
n'existe donc plus qu'au C2 masc. et neutre.

Mar ua e arallèle
CI MASC. SG: deen/den/dësen/een/en éischt-en Abrëll
(règle de l'Eifel) dee/de/dëse/ee/e véiert-e Mee
lJ Gudd-en Owend
CI NEUT. SG: dat/dëst schwaarz-f4 Dëppen
een-lJ aal-t Dëppen
lJ kaal-t Waasser

63
Ceci explique certaines erreurs des Luxembourgeois en allemand
standard: mit seiner *lieber Frau (marquage parallèle) au lieu de
seiner lieben Frau (marquage hiérarchisé). L'habitude du marquage
parallèle explique aussi des fautes comme le -t de zimlecht dans:
Et war en zimlecht déift Lach (zimlech est membre du GADJ et en
tant que détenninant de l'adjectif déift ne doit pas avoir de -t;
c'était un trou assez profond) ou encore le -t de ganzt dans cet
extrait de journal: Ee bis op den Text vum J. Th., dee vergiess gouf,
ganzt professionnellt a lëschtegt Buch (ganz détennine les deux
épithètes de Buch, mais n'est pas lui-même épithète; un livre tout à
fait professionnel et gai, si ce n'est qu'on a oublié le texte de J.Th.).
64
Avec des variantes sans -t le long de la Moselle et de la Sûre.

170
C2 PL: [an] deenen/den/dësen/mengen éischt-en Deeg
(règle de l'Eifel) deene/de/dëse/menge lescht-e Minutten
[an] lJ deier-en Hotel/en
C2 FEM: [op] diir/der/dëser/ eng-er grouss-er Hochziiit
a menger Bom hirer grouss-er Wunnecht
[mat] 0 déiw-er Trauer
-------------------------------------------------------------------------------
CI FEM: déi/dës/d' / eng-lJ einfach-lJ Regel
0 waarm-O Mël/ech
CI PL: déi/dës/d'/ keng-O einfach-O Regelen
0 einfach-O Regelen

Trad.: le 1er avril; le 4 mai; Bonsoir; la marmite noire; une vieille


marmite; de l'eau froide; cette règle simple; du lait chaud; ces/des
règles simples; pendant ces premiers jours/ces dernières minutes;
dans des hôtels chers; pendant cette grande noce; dans le grand
appartement de mamie; avec grande tristesse/ en grand deuil..

Mar ua e hiérarchisé
C2 MASC [an] deem/(d)em/dësem... al-en Dëppen
ET NEUT: [mat] 0 f/ësseg-em Waasser
avec eau courante

Au C3 (génitif) plus rare, on a aussi le marquage parallèle:


1) au sing. fém.: Ech sinn dar/der ganzer Saach midd. Je suis
las de toute cette affaire; 2) au pluriel, surtout dans des GN
partitifs: drdi grousss Kierf voller frëscher Pitzen (également:
voll frësch Pitzen). Trois grands paniers pleins de
champignons ftais. Dar dommer Leif gëtt et vil!. Il y a
beaucoup de gens bêtes (de cette espèce).

!TI Certains adjectifs et participes II ont, comme épithètes, un


comportement particulier. On a, en plus de la chute du "n":
- les alternances sourdes (en finale) ~ sonores (à l'intérieur):
"f' ~ "w": hallef, halwer demi; léif, léiwen cher; "ch" ~ "j":
heich, heijen haut; "t" ~ "d"l "ti" ~ "dd": haart, haarden
dur/fort;gutt ~ gudden bon;

171
- les alternances pour le marquage à l'écrit de la longueur entre
voyelle simple + une seu1e consonne écrite (al, alen) et
voyelle redoublée + plusieurs consonnes écrites (aalt);
- les alternances orthographiques "ar" ~ "aert" popular, ee
populaert Framënsch; arbitrar; elitar; "or" ~ "oert" ee klore
Kapp une tête claire; ee kloert Zëmmer une chambre claire; cf.
"ir"~ "iert" p. ex. dans le possessif hir Tatta; hiert Zëmmer;
- d'autres alternances éventuelles (p.79): ba'nal ~ ee baOnaalt
Ongléck un accident banal; ee kommunika°tive Mënsch ~ dee
kommunika°tiivste Mënsch l'être humain le plus communicatif;
chic ~ chicken; gratis ~ gratissen; "abellibel" ~ "able/ible":
ee penible Karel un gars pénible, ee penibelt Kand un enfant
pénible; "er" ~ "re": deier onéreux, mais een deire Pullover;
- le problème du tréma: genee ~ ee geneeë Mënsch un homme
méticu1eux; beige ("e" muet fr.) ~ ee beig(e)t Hiem une
chemise beige, mat beigë Mantel en manteaux beiges.
Des participes II ont, quand ils sont épithètes, une forme
différente du participe des formes verbales. Ainsi ceux qui sont
en général sans -en (p. 140) reprennent cet -en quand ils sont
épithètes. CI: deen ugebassenen Apel I 0 ugebassen-O Appel;
C2 mat deem ugebassenen Apel / mat ugebassenen Appel
(pomme entamée). De même, les part. II dont le --en est
hésitant (p. 141): gebakfl. Bréidercher; mat gebakene
Bréidercher (petits pains cuits); op gefruerene Weiheren (sur
des étangs gelés). Enfm les part. II en -t (parmi les verbes qui
changent de radical, p. 139) s'élargissent d'un --en; ils ont
majoritairement -ene(n) dans la séquence hiérarchisée au C2
(datif) plur., alors que d'autres verbes réguliers n'ont que --ern):
CI dee gefaart(en)e Mann, déi gefaart(e) Manner; C2 mam
gefaart(en)e Mann, mat deene gefaart(en)e Manner ~ dee
blesséierte Mann, déi blesséiert Manner; mat dem blesséierte
Mann, mat deene blesséierte Manner (blessé).

172
XV. LES PRONOMS
En grammaire allemande (et donc dans la grammaire du
luxembourgeois calquée sur celle de l'allemand), on appelle
pronoms les détenninants du GN (cf. chapitre XllI). Ceci n'est
pas l'usage en France, où le terme désigne des éléments qui
fonctionnent de façon autonome et constituent à eux seuls des
groupes syntaxiques. Substituts, ils renvoient du point de vue
du sens à des classes entières de réalités (personnes, non
personnes, propriétés, circonstances, etc), à des rôles de l'acte
de communication (locuteur, allocuté, tiers) ou à des entités de
l'environnement contextuel (anaphore = rappel [du sens] d'un
bout de texte qui précède; cataphore = annonce [du sens] d'un
morceau de texte qui suit). On ne fournit ici que les formes
(déclinables ou non), en les classant selon les réalités
auxquelles elles renvoient (personnes, non personnes) et selon
leurs emplois interrogatif, démonstratif, possessif, etc.

Les pronoms défmis personnels

On distingue le nominatif (cas du sujet grammatical),


l'accusatif (cas de l'objet 1), le datif C2 (cas de l'objet 2 et du
locatif ~ directif),le génitifC3 d'un emploiassez rare.

personne et première forme deuxième forme


nombre situation contexte situation contexte
nominatif
1è p. sing. ech 'ch je
2è p. sing. du de tu
3è p.s.masc. hie(n) homme (h)e(n) il anaphore et
3è p.s.fém. si femme (vous) se elle cataphore
3è p.s.fém. haft femme (tu) et elle masc./fém.
3è p. impers dat (hei/do) non-personne et/'t ça/il objet neutre
lè p. plur. mir mer nous
2è p. plur. dir der vous
3è p. plur. si se ils/elles

173
accusatif
lè p. sing. mech mOl - - - - me
2è p. sing. dech toi - - -- te
3è p.s.masc. hie(n) homme ern) le anaphore et
3è p.s.fém. si femme (vous) se la cataphore
3è p.s.fém. haft femme (tu) et la masc./fém.
3è p.impers dat (hei/do) non-personne et ça/le objet neutre
lè p. plur. eis/ ons/ ais - - - - nous
2è p. plur. iech - - - - vous
3è p. plur. si se les
datif (C2)
lè p. sing. mir à moi mer me
2è p. sing. dir à toi der te
3è p.s.masc. him à lui homme em lui anaphore et
3è p.s.fém. hir à elle femme (vous) er lui et cataphore
3è p.s.fém. him à elle femme (tu) em lui masc./fém.
3è p.impers - - -- em objet neutre
lè p. plur. eis/ ons/ ais - - - - nous
2è p. plur. iech - - - - vous
3è p. plur. hinne(n) ern) leur
génitif (C3)
lè p. sing. menger ----
2è p. sing. denger - - --
3è p.s.masc. senger homme - - -- anaphore et
3è p.s.fém. hirer femme(vous) - - -- cataphore
3è p.s.fém. senger femme (tu) - - -- masc./fém.
3è p.impers ---- es/et neutre
lè p. plur. eiser/onser - - --
2è p. plur. iirer ----
3è p. plur. hirer ----

Attention!
1. La forme de politesse est la 2ème pers. du plur. avec
majuscule (comme en français et contrairement à l'allemand
standard). Elle n'a pas de forme réduite/désaccentuée.
2. L'anaphorisation peut poser problème: Ech hunn de
Franz gesinn; hien ass nees am Land J'ai vu François, il est
de nouveau au pays. Ech hunn d'Chantal gesinn; hatt ass vu

174
senger Rees erëm. J'ai vu Chantal, elle (traitée familièrement!)
est revenue de son voyage. Ech hunn d'Joffer Legill begéint; si
ass elo pensionéiert. J'ai rencontré Madame Legill; elle
(vouvoyée!) est maintenant à la retraite. Mai Computer geet
net méi; hien (masc. grammatical) huet e Virus erwëscht. Mon
ordinateur ne marche plus; il a chopé un virus. Eis Scheier ass
verbrannt; si (fém. grammatical) muss ëmgerappt ginn. Notre
grange a brûlé; elle doit être détruite. Mai franséischt Buch ass
verschwonn; hues d'et (et non pas hatt!) net iergendzwouch
gesinn? Mon livre de français a disparu; ne l'as-tu pas vu
quelque part? 't war e ganz schwéiert Ongléck; 'tlet war ganz
schreck/echo C'était un accident très grave; c'était/il était
épouvantable.
3. La distinction entre une 3ème p. féminin personnelle
pour "femme vouvoyée" (si/si/hir/hirer) et une pour "femme
tutoyée ou traitée avec familiarité" (hatt/ hatt/ him! senger) est
une particularité du lux. D'autre part, si hatt peut avoir une
forme réduite à et (D'Chantal ass do; hatt/et ass do; Chantal
est là; elle est là), ce et n'est pas substituable par dat qui
représente une 3ème p. impersonnelle: Dat war etl C'était cela!
n'équivaut pas en situation de communication à: Hatt war etl
c'était elle!
4. Ex. de C3 (génitif): Elo si mer senger lass. Nous voilà
débarrassés de lui. Ech sinn es/et midd/sat. J'en ai assez. Mir
huelen eis hirer un. Nous nous occuperons d'elle (femme) /
d'eux (Pl). Mir waren eiser siechzeng. Nous étions à seize.
5. Des lettres de liaison euphoniques s'intercalent pour
faciliter le passage d'un mot à un autre dont l'un est un
pronom. Ces lettres sont écrites à part sans être accrochées à
un mot. TIs'agit d'un "s" intercalé entre la subjonction ou le
premier membre d'une subordonnée et le pronom du/de:
Wann s de muer kënns, si tu viens demain; Wéi s de gesiiis,
comme tu vois; deem s d'et sees, auquel tu le dis; Watfir eng
Box s du och undees, quel que soit le pantalon que tu
mettes... Ou alors d'un "n" qui s'intercale entre de et se,

175
quand ils sont devant elen (forme réduite de hien à l'accusatif
ou de him au C2). Cet "n" intercalaire de transition sert aussi
à éviter des ambiguïtés en cas d'élision ou d'assimilation:
Hues du hien och erkannt? +-+ Hues de n en och erkannt? +-+
Hues d'en och erkannt? L'as-tu vraiment reconnu? Wéi se n e
gesinn hunn, hu s'em z'iesse ginn. Quand ils l'ont vu, ils lui
ont donné à manger. Wéi se gesinn hunn aurait un autre sens.

Les pronoms dét'"misréfléchis et réciproques

Les pronoms réfléchis fonctionnent surtout à l'accusatif et


au datif C2: le génitif très rare a la forme du possessif + -er:
Haft ass senger net sécher. Elle n'est pas sûre d'elle. Mir sinn
eiser net méi sécher. Nous ne sommes plus sûrs de nous.
Les formes des réfléchis sont celles du pronom personnel
pour les lè p. (sing.: meeh; mir/mer; plur.: eis/ons/iiis) et pour
les 2ème p. (sing.: dech; dir/der; plur.: ieeh; politesse: leeh).
Quant aux 3ème p., elles sont seeh: Du hues dech geschummt.
Tu as eu honte. Si hu séch gestridden. Ils se sont disputés.
Contrairement au ftançais moderne, le réfléchi s'emploie
lorsque le pronom co-réfère au sujet grammatical: Hie war
ausser séch. Il était hors de lui.
Il a aussi une valeur réciproque, le plus souvent avec un
sujet pluriel: Si hu séch vil! Gléck geschenkt. Ils se sont offert
(mutuellement) beaucoup de bonheur. Pour lever une
ambiguïté éventuelle avec le vrai pronom réfléchi, on peut
compléter le séch réciproque par een deenldeem aneren, l'un
l'autre. Dans les GPREP, il a la forme -e(r)neen: Si wunne
beierneen. Ils habitent ensemble. Déi gi materneen. Ils vont
ensemble. Déi spil!e géinteneen. Ils jouent l'un contre l'autre.

Les pronoms indét'"misimpersonnels

Waf (quoi, que) reste invariable et est adéterminé comme


la plupart des pronoms en W-. Il sert comme interrogatif et

176
exclamatif au CI: Watwar dat? Qu'est-ce que c'était? Wat s du
net sees! Que ne dis-tu pas! Cf. aussi watfir eenleent/eng/lJ?
Lequel/laquelle/lequels? (voir ci-dessous).
S'il a un sens collectif ("pluriel"), wat est accompagné de
alles au neutre. Wat war net alles do! il y en avait du beau
monde. Wat net alles passéiert! il en arrive des choses!
Wat (ce que) peut introduire des GV de définition, appelés
parfois subordonnées relatives du fait que ces GV ont la
structure continue (dite du verbe "final") et peuvent avoir des
antécédents pronominaux au neutre comme alles tout, dat ce,
eppes quelque chose, etléches diverses choses, niiischt rien, ou
un adjectif au degré 2 (superlatif): Alles, wat ech hunn, dat
wëll ech mat dir deelen. Tout ce qui est à moi, je veux le
partager avec toi. Ech muss eppes fannen, wat mir gefalt. il
faut que je trouve quelque chose qui me plaise (du virtuel:
subj. en fr.). Dat ass dat Bëllegst, wat s de kanns kréien. C'est
la chose la moins chère que tu puisses (subj. en fr.) avoir. Ce
wat indéterminé peut s'opposer au relatif défini dat: Ech hunn
eppes kaaft, dat mir gefalt. J'ai acheté une chose qui me plaît
(du réel: indicatif). Dat bëllegst Hotel, dat mir font hunn...
L'hôtel le moins cher que nous avons trouvé (indicatif). Dat,
wat ech hunn, dat wëll ech mat dir deelen. Ce que j'ai, je veux
le partager avec toi.

Comme le montrent des exemples cités, des déterminants de GN


peuvent être pronominalisés au neutre singulier (ou parfois
sous forme invariable): ils fonctionnent alors comme pronoms
indéfmis impersonnels. Ex.: alles tout, aneres autre chose,
(iergend) eppes quelque chose, munches certaines/diverses
choses, folgendes ce qui suit, villes beaucoup de choses,
(eppes/naischt) Wichtiges/Schéines quelque chose/ rien
d'important/de beau, allerhand un tas de choses, allerlei toutes
sortes de, sou eppes ça alors! Ech hatt giir eppes Aneres.
J'aimerais autre chose. Diir Saachen hat hien allerhand. Il avait
un tas de choses comme ça. Mir ginn eis mat Wéineg(em)
zefridden. Nous nous contentons de peu.

177
Les nombres cardinaux (y compris een-), keen- et les
quantifieurs peuvent être pronominalisés dans des structures
partitives: Vun deene Bicher wëll ech nëmmen eent. Je ne veux
qu'un de ces livres. Deer Taertercher wëll ech eng. Je veux une
de ces tartelettes. Leit waren der méi wéi honnert do. Il y avait
plus de cent personnes. Si koumen a//(eguerten) /zu hirer sechs.
Ils vinrent tous / à six. Diir hunn ech vi/II wéineg/ munchereng/
e puer. J'en ai beaucoup/ peul plus d'une e)/ quelques-une e)s.

Les pronoms indéfinis personnels

[] Wien (CI: qui, quiconque) fait wiem au C2 (à qui).


Variantes fréquentes: wee(n)/weem. Ce pronom renvoie à des
personnes indéterminées. il sert à introduire des GV de
définition qui peuvent être anaphorisés par un démonstratif en
d-: Wie lues geet, Idee) kënnt och un d'Enn. Qui marche
lentement, arrive aussi au bout. Ce qui diffère entre les GV en
w- et ceux en d- est que les seconds posent des référents
déterminés: Ween zevill wëllt, kritt naischt. Qui trop embrasse,
mal étreint, mais: Deen, deen zevill wëllt / Deen zevill wëllt,
Idee) kritt naischt. Celui qui en veut trop, n'obtient rien.
Comme d'autres éléments en w-, wienlwiem sert surtout
d'interrogatif pour les personnes, son genre grammatical étant
masculin (alors que wat sert d'interrogatif de genre neutre pour
toutes les entités, essentiellement pour les non-personnes): Wie
weess? Qui sait? Wien huet der et gesot? Qui te l'a dit? No
wiem frot der? Qui demandez-vous? Notons que comme
membre d'un groupe syntaxique, wien/wiem garde sa forme de
pronom indéterminé personnel, alors que wat est souvent
remplacé dans ce cas par cet autre pronom passe-partout qu'est
wou; mat wiem/ fir wat, mais woumat, woufir, wouduerch...

[TI Pour exprimer les indéfInis de la personne ("quelqu'un",


"on", "personne"), le luxembourgeois combine et/'f (en tête de
phrase avec minuscule) avec le pronom een (un, quelqu'un;
dans cette tournure een n'est jamais en tête de phrase): 'f kënnt

178
een. On/Quelqu'un vient. 't huet een nach ëmmer seng
Aarbecht. On a toujours de quoi s'occuper. 't gesiiit een ewell,
daft d'Deeg méi laang ginn. On voit déjà/bien que les jours
s'allongent. Mais: Dat kënnt engem wéi gelee. Cela vient à
propos. Le pronom masculin een (= ee Mënsch) est ici au C2.

Ce pronom een au masculin (et keen dans le sens de personne)


n'a pas le statut des pronoms numéraux een!eng/eent et keen!
keng/keent dont il a été question à la page 177 et qui ont le
genre des GN qu'ils anaphorisent. Il en va de même dans les
pronominalisations de wat fir een/eng/eent/0 et de wéi een/
eng/eent (lequel; cf. page 165). Quant à l'explétif 'tlet, il est
bouche trou de première position et non pas sujet: 't kënnt
een. On/quelqu'un vient, et: 't komme vi/l Leif. Beaucoup de
gens viendront. Cet et diffère 1) du pronom sujet impersonnel
de: Et reent. (Il pleut) et de: Et (= dat) huet kee Waert. Ça ne
vaut pas la peine.; 2) du pronom atone familier désignant une
femme: Et (= hatt) kënnt nach. Elle va venir.; 3) du pronom
substitut d'une entité au neutre sémantique ou linguistique:
D'Kand ass do; et ass do. L'enfant est là; il est là. Ech war
krank; si war et och. J'étais malade; elle l'était aussi.

Les pronoms possessifs et démonstratifs

Pour les possessifs, cf pages 161-162, sauf qu'à l'accusatif


et au nominatif CI neutre toutes les formes ont -t (et non pas
seulement les formes des 3 pers. du pluriel); donc

@IE] main-l I dain-t I sain-t I hiert I


eist I
aert I hiert I

Kanns de mir dai Buch /éinen? Ech hu miiint vergiess. Peux-tu


me prêter ton livre? J'ai oublié le mien. Wou ass Are Pa/tong?
Deen hei ass dem Jang sain (forme possessive) Où est votre
veste? Celle-ci est celle de Jean. Dat do as dem Will sain Haus.
A wiem saint ass dat heiten?V oilà la maison de Will. Et à qui
est celle-ci? Au génitif C3, on a parfois -t à la place de -s dans
des mots figés: sengesg/aichen, mais menge!,wegen pour moi.

179
Les pronoms démonstratifs ont les mêmes fonnes que les
déterminatifs du même nom (pages 159-161). Leur rôle est
phorique: ils renvoient à des réalités situées dans le cadre de
l'acte de communication ou dans le texte qui précède ou suit.

Ex.: Weess du wou d'Gare ass? Nee, fro mol deen do (homme)
/déi do (femme) /déi do (ensemble pL)? Sais-tu, où est la gare?
Non, demande à celui-là! à celle-là! à ceux-là. Mir wollte bei
Frênn goen, ma déi waren net do. Nous voulions aller chez des
amis, mais ils n'étaient pas là. An du sot de Mann dat heiten /
dëst:, Et puis l'homme dit ceci Ice qui suit; Seng Fra huet och
datselweeht behaapt, Sa femme a affmné la même chose. Een
AI mécht deer/diir/der honnert. Un singe en fait cent. Ech hunn
diiers genuch. J'en ai assez. Cf. aussi dat en relation avec wat:
Dat. wat hie seet, ass richteg; Wat hie seet, dat ass richtig;
deen/déi en relation avec deenldéi: Deen. dee fuddelt, [çleenl
daerf net méi spillen. Celui qui triche n'a plus le droit de jouer.

Les pronoms relatifs

Le relatif ouvre des GV subordonnés (cf. pages 193-194)


ou il est membre du 1er groupe de tels GV: d'Fra, déi Id'Fra
mat ddr; la femme qui/avec laquelle). TIa 2 types de fonnes:
- les pronoms en d- sont des défInis (qui, lequel); ils ont des
fonnes comme celles des démonstratifs: nominatif deen, dat,
déi; C2: deem, deer/diir, deenen (cf. page 159)
- les pronoms en w- sont aussi des interrogatifs: wou (passe-
partout pour qui et où, lieu et temps), wuer-/wouhin (vers où),
wat (ce qui/que), wou-/wuer + préposition (ex. woufirlfir wat,
wourop, wuermat...). Wéivill? combien, wéi + adj. (wéi al ?),
wéini? quand, et wéi? comment ne sont qu'interrogatifs/
exclamatifs. Mais: d'Manéier, wéi ...la façon, dont -- Quand
l'antécédent désigne un être humain, il peut être repris par le
pronom wou, mais pas par un GPREP avec wou: Dee Jong,
wou do war, est possible, mais non *De Jong, woumat... TI
faut dire: De Jong, mat deem...

180
XVI. LES PRÉPOSITIONS

Des sept groupes qui constituent la charpente syntaxique


de cette grammaire (cf. pages 48-49), trois ont des bases
invariables. Le groupe prépositionnel est un de ceux-ci. En
plus des questions de défInition, il pose des problèmes
délicats d'interprétation sémantique.

Définition et fonctions

Le GPREP est une unité formelle constituée d'une base


et d'un membre obligatoire.
La base est une préposition invariable préposée (virum
Haus devant la maison), postposée (menger Meenung no à
mon avis) ou circumposée (vu muer un à partir de demain)
à un membre obligatoire.
Le membre est
- le plus souvent un GN (urn Plafong au plafond; vun der
Strooss aus à partir de la route) et ce GN a évidemment un
cas (bei d'Born: CI; bei der Born: C2, grand-mère);
- un pronom: bei mechlbei mir; woubai: der bai... chez moi,
y/auprès de quoi)
- un GINF (+ ze) avec les prépositions fir pour, ouni sans,
a(m)plaz au lieu de,
- un lexème invariable (adverbe): zënter gëschter depuis
hier, vun uewen de là-haut.
Du point de vue syntaxique et sémantique, le GPREP
assure surtout des fonctions circonstancielles dans des
situations de communication ou comme membre d'un autre
groupe. Mais par rapport à son membre la préposition peut
avoir un rôle variable. En effet
- le choix de la préposition peut être libre du point de vue
syntaxique et n'être dû qu'aux seuls besoins d'information
et/ou de communication (la lexicologie et la phraséologie
peuvent cependant, en raison de la situation à exprimer,

181
imposer une préposition plutôt qu'une autre). Ainsi dans le
domaine spatial, la préposition renseigne souvent sur la
portion d'espace d'un repère fourni par le membre: an
renvoie à l'intérieur du repère, op au-dessus, ënner en
dessous, iwwer par-dessus ... Est complément circonstanciel
la portion d'espace visée par la préposition avec son repère,
donc "l'intérieur du jardin" dans am Gaart et an de Gaart.
Pour sa part, le cas C2 (datif) ou C I (accusatif) indique que
ce référent spatial est posé comme locatif (lieu délimité) ou
comme directif (point d'orientation). Souvent cependant
dans les GPREP syntaxiquement libres, le sens de la
préposition doit encore être interprété: il peut être concret
(lieu, temps), figuré ou symbolique. Ainsi an est spatial
dans: Hien ass an der No ut. (Il est dans le besoin) autant
que dans: Hien ass am Gaart. (Il est dans le jardin).
Moins libre est la préposition régie ou demandée par
un autre élément linguistique extérieur au GPREP. Ainsi si
je veux exprimer en luxembourgeois l'objet d'une attente, je
ne peux pas employer un GN au simple CI (accusatif)
d'objet; je dois faire appel à la préposition op + CI:
J'attends -7 Ech waarden. J'attends le train -7 Ech waarden
op den Zuch. Cf. aussi: Je me réjouis -? Ech freeë mech. Je
me réjouis à l'idée des vacances -7 Ech freeë mech QI!..
d'Vakanz. Il est jaloux -7 Hien ass neidesch. Il est jaloux de
son succès -7 Hien ass neidesch iwwert hire Succès. Elle est
contente, car elle l'aime -7 Haff ass frou, well et ass frou
mat him. On appelle les prépositions ainsi régies par un
verbe, un adjectif ou plus rarement par un nom, des
prépositions en valence ou en rection. Suivant son sens,
une même base lexicale peut cependant avoir des rections
différentes. Ainsi sech freeën peut se construire avec op +
CI, iwwer + CI, wéinst + C2.
- Un troisième type de préposition est soit grammaticalisé
dans une structure, soit lexicalisé dans des expressions. Elle
n'offre en général guère de choix. Ainsi vun + C2 p.ex.

182
signale couramment le complément d'agent d'origine (vun
garde un reste de sens; cf. page 128) ou le complément de
nom dans le GN: d'Tënt vum StUo l'encre du stylo; ee
Piittche vun eisem Muse/wain un petit verre de notre vin de
Moselle; ee gudde Frënd vu mir un bon ami à moi; 't ass en
Engel vun engem Kand c'est un ange d'enfant. Dans les
locutions phraséologiques par ailleurs, les prépositions sont
souvent figées: on dit QJ2eemo/ tout d'un coup et Jl1:. eng
Kéier pour une fois, gees de QJ2d'Gare vas-tu à la gare, mais
an d'Bierger en montagne, zu Fouss à pieds, mam Auto en
voiture. L'emploi des prépositions est une affaire délicate en
luxembourgeois comme en allemand standard et en français.
Faute de place, je ne retiens ci-après que les prépositions
les plus fréquentes dans l'expression du domaine spatial,
temporel et notionnel. Quand on passe d'une langue à une
autre, il n'est pas rare que ces prépositions varient suivant le
domaine considéré et répondent à des perspectives diverses:
on dit um Land, mais op der Gewan, auf dem Land/GeHinde,
et i! la campagne.

Prépositions dans le domaine spatial

OJ La grande différence entre le lux. et l'aIl. standard est


que le premier n'emploie pas zu/zou pour l'expression de la
relation directive. C'est bei + CI (accusatif) qui assure ce
rôle, si bien que bei (chez, auprès de, à), qui se construit
aussi avec le C2 (datif), doit être considéré en lux. comme
préposition mixte et fait partie des dix éléments qui
renvoient à une portion d'espace par rapport à un, voire
plusieurs repères et qui se construisent soit avec le CI
(accusatif) pour l'expression de la relation directive
(question wouhin?) soit avec le C2 (datif) pour l'expression
de la relation locative (question: wou?):
- an pour l'intérieur (dans);
- niewen/niewent/nieft pour l'espacejuxtaposé (à côté de);

183
- widder/ widdert pour le contact est une préposition mixte,
alors que géint régit toujours le CI: widdert mengem Gaart
contre mon jardin; widder mech contre moi;
- virun/vrun pour l'espace "devant";
-hanner/hannert pour l'espace "derrière";
- iwwer/ iwwert pour l'espace "dessus" "au-dessus";
- ënner/ënnert pour l'espace "dessous", "sous";
- ënner/ënnert pour l'espace "parmi/ intermédiaire" dans un
ensemble de repères: hie geet net ënner d'Leif il ne
fréquente pas les gens; ënnert de Blesséierten waren och
Kanner parmi les blessés, il y avait aussi des enfants;
- op (au C2: om/um) pour l'espace contacté "dessus/sur" à
l'appui de la pesanteur ou d'une surface: op d'lder Strooss
sur la chaussée, op d'lder Tafel au tableau, om/um Buedem
au sol;
- tëschen/tëschent pour l'espace intermédiaire entre deux
repères (Ie français "entre" est ambigu; il couvre à la fois
ënner parmi, et tëschen entre deux).
- un pour le contact avec un repère: Hank déi Luucht un de
Plafong / un d'Mauer. Accroche cette lampe au plafond /
au mur. D'Kanner hanken un der Mamm. Les enfants sont
agrippés à leur mère. La répartition entre un et op pour le
contact se répartit entre un terme général et un "sur"
spécifique: um Mier/ Strand/ Telefon: à la merl à la plage/
au téléphone, mais op der Plage! op der Riviera/ op der
Bank! op mengem Zëmmer/ op dem Bild: sur la plage/ sur
la Riviera! sur le banc/ dans ma chambre/ sur l'image.

I] Certains types de repères entraînent un système


particulier de prépositions pour l'expression des relations
locative (lieu délimité) et directive (point d'orientation).
Ainsi la relation locative avec des noms géographiques de
villes sans article s'exprime par zu + C2 : Hie wunnt zu
Schengen/ zu Parais. Il habite à Schengenl à Paris. Ce zu
s'oppose pour la relation directive à op + CI: Mir fueren op

184
Schengen/op Pariiis. Nous allons à Schengen/à Paris. - Avec
les noms de cours d'eau et d'administrations, voire de
bâtiments administratifs, c'est op qui est généralisé avec CI
pour le directif et C2 pour le locatif: op d'Gare / op der
Gare à la gare; op d'Musel / op der Musel; op de Rhiiin /
om/um Rhiiin (sur les bords de la Moselle! du Rhin: directif
et locatif). -Avec les noms de pays, c'est an (~aus pour la
provenance) qui est employé avec CI pour le directif (Mir
fueren an Diiitschland/ a Belgien/ an d'Schwiiiz comme an
d'Stad; nous nous rendons en Allemagne! Belgique! Suisse!
à Luxembourg-ville) et C2 pour le locatif: Mir wunnen an
Diiitschland/an der Schweiz. Am Irak/an den USA. Nous
habitons en Allemagne!Suisse. En Irak/aux USA.

[TI La relation dynamique de passage par un espace


(wouduerch? wouriwwer?) s'exprime par des combinatoires
GPREP + particule:
- "par dessus" ou "via" par iwwer(t)+ CI [wech/ dohin/
eriwwer J: D'Kanner lafen iwwert d'Bréck. Les enfants
traversent le pont en courant. D'Handdicher hiinken iwwert
d'Geliinner [eron. Les essuie-mains pendent par-dessus la
rampe. Mir fueren iwwer Metz. Nous passerons par Metz.;
- "en dessous" ënner(t) + Clou ënner(t) + C2 duerch;
- "à travers" fqueeschJ duerch + CI [duerch/erduerchJ;
- "de ci de là dans un espace entre un ensemble de repères"
uechter(t) + CI: Hie rennt uechter d'Géigend, wéi verréckt.
Il parcourt la région comme un fou.; Deeg a Fester uechter
d'Jor jours et fêtes en cours d'année;
- "dans l'espace intermédiaire entre deux repères" tëschen(t)
+ C2 duerch,
- "autour d'un repère" [ronderJëm + CI: Si lafen ëm de
Park. Ils courent autour du parc. Ëm d'Haus sti Beem. Il y a
des arbres autour de la maison. Parfois ëm a la forme ëmt.
- simple passage "devant" ou longement: laanscht + CI Mir
kommen all Muergen laanscht de Kolléisch. Nous passons

185
tous les matins devant le collège. Laanscht d'Strooss hunn
se goudronnéiert. Le long de la rue, ils ont goudronné. S'il
faut préciser la partie d'espace du repère où l'on passe, on
emploie un GPREP et la particule verbale laanscht: Komm
mol -bei eis laanscht. Passe nous voir. Zu
- Kontz kommen ech
ni laanscht. Je ne passe jamais à Contz. Si sinn hannerem
Theater laanschtkomm. Ils ont passé derrière le théâtre.

W La relation de provenance (question wouhier?) s'exprime


par une préposition qui renvoie à l'extérieur des repères: aus
+ C2. Elle s'oppose à an: De Jong kënnt an de Sall reran].
Le garçon entre dans la salle. De Fësch spréngt aus dem
Waasser [eraus]. Le poisson saute hors de l'eau.
S'il s'agit de l'extérieur des limites, on peut avoir
baussent + C2 (baussent dem Kader hors du cadre) opposé
à bannent + C2 ou bannen/matzen/matten an + C2 ou CI
directif (à l'intérieur/en plein milieu de).
Vun + C2 est passe-partout pour exprimer la séparation:
Ech komme vu Léck/Nanzég (ville), mais aus der Belschlaus
Italien (pays) pour la provenance. Je suis de Liège/ Nancy/
Belgique/ Italie. Huel d'Vase vum Dësch. Enlève le vase de
la table. En corrélation, vun peut marquer un point de
départ: Vu Metz y:fueren ech mam Zuch. A partir de Metz,
je prends le train. Vu Pirel bis Berlin. De Perl à Berlin. Vun
haut @ muer. Du jour au lendemain.

~ Un système à deux participants permet de distinguer


- géintiwwer/ vis-à-vis vun + C2 en face de: géintiwwer der
Kierchl vis-à-vis vun der Kierch en face de l'Eglise, mais
pronom préposé: mir géintiwwerl mir vis-à-vis face à moi;
- op + CI ... duer: E kënnt @ mech duergelaf Il court à sa
rencontre. = C2... entgéint: Hie leeft hir entgéint.
- zu/op béide SOite vun+ C2: des deux côtés de.
- tëschent + C2/CI: tëschent deenen zwéi Camionen locatif
+-+ déi zwéi Camionen directif (entre ces 2 camions).

186
Prépositions dans le domaine temporel

Le temps chronologique est évoqué en luxembourgeois


par des unités grammaticales (cf. les marques du temps dans
le GV) et lexicales: adjectifs (fréi tôt, spéit tard, deemoleg
d'alors), adverbes (haut aujourd'hui, gëschter hier, deemools
à cette époque-la), GCONJ (cf. chapitre VI), GN (de ganzen
Dag toute la journée, Enn Abrëll fin avril) et GPREP. Dans
ce chapitre, on n'évoquera que les GPREP et les GN figés à
l'accusatif CI et au génitif, dans la mesure où ils datent au
sens large un évènement ou une action en situant soit un
moment précis ou approximatif, soit une durée.

[[] En réponse à Wéini? (quand), les prépositions qui


renvoient à un temps précis ont comme membre un groupe
nominal. Le choix de la préposition dépend du sens de ce
membre.
A) ëm + CI (à) sert pour l'indication précise de
l'heure, alors que le même ëm + CI (vers) indique
l'approximation avec les autres indications de temps: ëm
eng/driii Auer (1.00/ 3.00 Auer); ëm zwielef (12.00); ëm
Véierelop eng (1.15); ëm Véierel vir zwou (1.45); ëmfënnef
vir sechs (5.55); ëm fënnef vir halwer siwen (6.25); ëm
fënnef op halwer siwen (6.35); um zeng vir neng (8.50)
...Mais: ëm déi Zdit vers ce temps-là; ëm de 16. Mee autour
du 16 mai; ëm den Owend aux alentours du soir; ëm
Ouschteren aux alentours/autour de Pâques.
Pour l'indication approximative de l'heure: on emploie
géint + CI: géint zwou Auer vers 2 heures; cf. aussi géint
den/der Owend/d'Enn vum Mount vers le soir/la fin du mois.

B) Sauf pour la nuit (on dit an der Nue[ch]t, nuets), le


datage des jours et parties du jour se fait à l'aide du simple
GN au CI (accusatif sans préposition). Si kommen !
Sonndeg (Sonnden)/ Méindeg (Méinden)/ en Dënschdeg

187
(Dënschden)/ fLMëttwoch/ en Donneschdeg (Donneschden)/
~ Freideg (Freiden)/ ~ Samschdeg (Samschden). Ils
viennent/viendront le dimanche/lundi/mardi/mercredi/jeudi/
vendredi/samedi. - de vireg(t)e Sonndeg ~ den nachste
Sonndeg le dimanche précédent ~ le dimanche suivant.
Haut de Moien/ Mueren/ Muergen. Ce matin. De Virmëtteg,
Mëtteg a Nomëtteg sinn ech a mengem Büro; den Owend
sinn ech doheem. Le matin (= matinée), à midi et l'après-
midi, je serais dans mon bureau; le soir, à la maison. E..
Freideg den Owend (Zl n Owend) gi mer an den Theater.
Vendredi soir, nous irons au théâtre. Cet emploi du CI
explique sans doute aussi que la date soit indiquée par le
seul GN au CI (accusatif): Beefort, den 11. Mee. Beaufort,
le 11 mai. - Face à ce datage par un GN au CI, on a encore
des indications de temps plus indéterminées par des GN
figés au C3 (ancien génitif): enges Daags un jour (mais all
Dag/ jidden Dag CI) chaque jour); [all]nuets [toutes les]
nuits/la nuit; [all] mueres/ moies [tous] le[s] matin[s];
mëttes le midi; owe[nd]s le soir; sonndes/ méindes/
dënschdes/ mëttwochs/ donneschdes/ freides/ samschdes le
dimanche/ lundi...; sonndes mueres fréi tôt le dimanche
matin; freides nomëttes le vendredi après-midi; all
dënschdes owes spéit tous les mardis soirs tard.

C) an + C2 (dans, en, au...) se met avec presque tous


les autres repères temporels (ou an + CI dans la relation de
report: Meng Rees ass an de Wanter verluecht ginn. Mon
voyage a été reporté/remis en hiver.) On y trouve entre
autres: les mois (am Januar/ Februar/ Maerz/ Juni/ Juli/
August/ September/ Oktober/ November/ Dezember), les
années (am Jor 2003, mais: dëtt Jor CI = cette année; 2003
sans préposition pour le millésime), saisons (am Fréijor/
Summer! Hierscht/ Wanter), autres tranches de temps: am
selwechten Abléck / Moment au même instant/ moment; am
zweeten Trimester/ Semester; am 21. Jorhonnert (2lème

188
siècle); am drëtte Jordausend (3ème millénaire); an der
Saison en saison; an der Réimerziiit/an der Vakanz au temps
des Romains/ des vacances.

D) Comme compléments de temps, certains repères sont


lexicalisés: um Enn vum Mount/ Enn Januar à la fin du
moisi fin janvier; am Ufank / ufanks au début de; ze Mëtteg/
z'Owend iessen déjeÛller/dîner;fir + nom de fête: Hie kënnt
net fir OuschterenlChrëschtdag. Il ne viendra pas pour/à
Pâques/Noël; fir déi éischte Kéier/ fir d'éischt/ fir d'Iescht
pour la première fois/ d'abord/ en dernier lieu; zur/zer Ziiit
kommen arriver à l'heure; bei Geleeënheet à l'occasion.

m A côté du datage d'un temps précis (ëm, an, GN au CI)


ou plus approximatif (cf. ëm autour de, géint vers), il Ya les
compléments de durée. Les prépositions de durée peuvent
avoir des membres adverbiaux (cf. zënter gëscht/bis muer).
A) En réponse à wéi laang?, on peut référer à une
portion de temps délimitée globalement
- par un GN au CI (accusatif dit de mesure) avec possibilité
de duerch ou laang postposé: Mir hunn d'ganz Nuecht
fduerchl gedanzt. Nous avons dansé toute la nuit. Ee ganzen
Dag an nach drm Stonne laang hu si misse Waasser
pompeien. Tout un jour et encore trois heures durant, ils ont
dû pomper l'eau. Lexicalisé, on trouve aussi dans ce rôle de
référence globale le C3 (génitif) avec iwwer postposé
(daa$!siwwer en cours de journée) et iwwer + CI: Iwwer
d'Wochenenn ware mir op d'Mier. Pendant le week-end,
nous étions à la mer.
- par un GPREP avec an + C2 ou bannen(t) + C2: Mir sinn
an zwou Stonnen op d'Mier gefuer. Nous sommes allés à la
mer en deux heures. De Formulaire ass bannent aacht Dee$!
auszefëllen. Le formulaire est à remplir dans les huit jours.
- par un GPREP fir + CI: Fuert Dir fir véierzéng Deegfort?
Partez-vous pour quinze jours? Si ass fir e vuer Minutten

189
hannerem Riddo verschwonn? Elle a disparu pour quelques
minutes derrière le rideau.

B) La durée comme portion de temps limitée se mesure


par rapport à un autre repère.
- virun / no + C2 renvoient à un temps antérieur et
postérieur à un repère temporel fourni par le membre du
GPREP: [kuerz/laang/zwou Wochen/drai Deeg] virun/no de
Walen juste/ longtemps/ deux semaines/trois jours avant/
après les élections. MAIS quand le repère implicite est le
moment de l'énonciation, on a l'opposition virun + C2
traduit par "il y a" et in + C2 que l'on traduit dans ce cas par
"dans" (et non pas "en"): Hatt ass virun zwéin Deeg
fortgefuer. Elle est partie il y a deux jours. An e puer Deeg
ass et erëm. Dans quelques jours, elle sera de retour.
- la limite antérieure (en rétrospective) est exprimée par
zënter/zanter + C2 (depuis) et la limite postérieure (en
prospective) par bis qui peut être précisé par un autre point
de repère: Dat ass zënter Paischte schonn esou, an et waert
och nach bis spéit an den Hierscht sou bleiwen. Il en est
ainsi depuis la Pentecôte et cela restera ainsi jusque tard
dans l'automne. Le temps point de départ est marqué par
vun + C2 [un] et le temps point d'arrivée est signalé par bis
+ CI quand on veut indiquer un délai-fourchette: vun 9 bis
18 Auer de 9 à 18 heures; vum nachste Samschten un bis un
d'Enn vum Jor à partir de samedi prochain jusqu'à la fin de
l'année; vun haut [bis] op muer du jour au lendemain; bis
geschwënn à bientôt. La limite dépassée est exprimée par
iwwer + CI [ewechJ: Dat féiert eis bis wait iwwer de
Wanter ewech. Cela nous conduira bien au-delà de l'hiver.

Prépositions dans le domaine notionnel

A) Si on excepte les GPREP en rection et/ou en valence,


dont on ne peut pas donner la liste ici, on peut distinguer

190
avec la tradition les compléments de manière, de cause, de
but et de conséquence.
- La manière d'être ou de faire répond au sens large à la
question wéi? comment? Expriment la co-présence ou
simultanéité de deux actions ou états les prépositions bei +
C2 et ënner + C2: bei Wand a Schnéi par vent et neige;
beim (ou iwwerm) lessen au cours du repas; ënner deenen
Ëmstann/Bedéngungen dans ces circonstances/conditions.
De la co-présence à l'opposition, il n'y a qu'un pas: Bei
allem Respekt fir deng Leeschtung en dépit de tout le respect
dû à ta performance. Trotz dem schlechte Wieder en dépit du
mauvais temps. L'intermédiaire: duerch + CI (duerch
d'Zeitung/iwwer meng Sekretarin par le journal/par ma
secrétaire), l'accompagnement: mat + C2 et son contraire
ouni + CI (mat / ouni Gewalt avec / sans violence), le
moyen zu Fouss (à pieds), mam Zuch (avec le train), op
meng Manéier (à ma manière), l'instrument (mam Hummer
avec le marteau) et d'autres sortes de co-présence font appel
à des prépositions spécifiques
- La cause (question: Fir wat? Woufir? Aus wat fir engem
Grondl Gronn? Pour quoi? Pourquoi? Pour quelle raison?)
est fournie par la préposition wéinst + C2 ou aus + C2/vun
+ C2: wéinst der Gesondheet/ aus Gesondheetsgrënn pour
raison de santé; Wéinst engem Stierffall ass de Buttek zou.
Le magasin est fermé pour cause de décès.; Si huet aus Léift
a Matleed gehandelt. Elle a agi par amour et compassion.;
nëmmen aus Plëséier/Spaass/Freed simplement par plaisir;
aus iergendengem Gronn/ enger Ursaach pour une raison
ou une autre; Déi si vun Honger an Duuscht gestuerwen.
Ceux -là sont morts de faim et de soif.
- But et conséquence ne sont que des causes inversées: en
français "pour" sert à l'expression des deux et si l'allemand
distingue par Worum? l'objet en jeu et par Wozu? Wofür? la
finalité, le luxembourgeois emploie surtout la préposition
passe-partoutfir + CI et rarement, en valence ou dans des

191
expressions lexicalisées, zu + C2 (statique: zu all Prais à
n'importe quel prix; cf. eent zu eent un partout), ëm + C2
(Et geet ëm d'Zukunft. Il y va de l'avenir) et ais (ais Frai ais
Prinzip huelen prendre pour femme/ pour principe).

B) L'appartenance à un ensemble, à une quantité, les


diverses façons d'indiquer les variations de quantité
constituent des petits systèmes d'emplois figurés ou
symboliques de prépositions qui fonctionnent aussi dans les
domaines spatiaux et temporels. Voici quelques emplois:
- co-présence: bei der Aarbecht au travail; mir bleiwen
derbiii/ dobiii nous en restons là; avec "inclusion dans": mir
sinn a Gelor nous sommes en danger; avec "passage à": een
Text op Franséisch iwwersetzen; avec provenance ou
extraction: Eng Ketten aus GoldlSëlwer d'or/d'argent; aus
dem Lëtzebuergeschen an d'Franséischt iwwersetzen
traduire du luxembourgeois en français;
- sélection: ënner + C2 / vun + C2 / aIs sans cas: Hatt ass
dat Bescht ënner/vun de Beschten Elle est la meilleure
d'entre les meilleures; Ais Schoulmeeschter ass hie ganz
dichteg. Comme instituteur, il est tout à fait performant.
- exclusion/inclusion: bis op + CVausser + C2: D'Kanner
wëssen d'Gedicht bis op déi lescht Strol auswenneg (les
enfants savent le poème par cœur sauf/à part la dernière
strophe = exclue!); mir waren naass bis op d'Haut nous
étions mouillés jusqu'aux os = inclus!); Si waren all do,
ausser dem Tunn. Ils étaient tous là sauf Antoine. Ausser
dem Joss war och nach d'Lydie do. Outre Joseph, il y a avait
encore Lydie.
- substitution: ersetzen duerch + CI remplacer par; tausche
géint + C I I ëmtausche mat + C2 échanger; merci soe fir +
CI remercier pour.
- montant: siwe Séancen à/zu/jee zwou Stonnen sept séances
de 2 heures; approximation: Mir sinn ëm/un déi Dausend.
Nous sommes près de 1000; cf. eng 1000 Leit (page 163).

192
XVll. LES CONJONCTIONS
DE SUBORDINATION
Les groupes conjonctionnels sont souvent appelés
subordonnées conjonctives. Nous les délimitons ici par
rapport aux autres subordonnées, envisagerons leur double
fonction circonstancielle et textuelle, et énumérerons les
conjonctions de subordination les plus fréquentes.

Les subordonnées et les groupes conjonctionnels

La tradition range les groupes conjonctionnels dans le


chapitre des propositions subordonnées qui contient:
A) Les relatives, à savoir: les GV relatifs membres de
GN (ils ont un pronom relatif en tête ou dans leur 1er groupe
et un verbe final65: déi Fra, wou komm ass / Déi Fra, mat
diir si komm sinn La femme, qui est venue / la femme, avec
laquelle ils sont venus; Déi Francophonen, déi wëlle
Lëtzebuergesch léieren les francophones qui veulent

65
Nous gardons le tenne de verbe final ou verbe en dernière
position pour la position de la fonne variable du verbe dans un GV
en structure continue, même quand il y a en après-dernière position
un GINF (cf. page 134-135 et: déi wëlle Lëtzebuergesch léieren)
ou d'autres groupes extraposés comme par exemple un GPREP:
datt mir vi/! Jerger gehat hu mat dësem b/oden Auto (que nous
avons eu beaucoup d'ennuis avec cette voiture idiote); un GADV:
well dat ganz schéi war deemools zu Lugano (parce que c'était très
bien cette fois là à Lugano); un GV relatif: datt hie mat sengem
Frënd korrespondéiert huet, deen a Souenien wunnt (qu'il avait
échangé des lettres avec son ami qui habite l'Espagne). La fonne
variable du verbe en position finale s'oppose donc, comme marque
syntaxique, au verbe en 2ème/1 ère position: Well hie komm ass fir
eng Pressekonferenz, Hien ass komm fir eng Pressekonferenz, Ass
hie komm fir eng Pressekonferenz? Parce qu'il est venu pour une
conférence de presse.
193
apprendre le lux. Ces GV relatifs sont à distinguer des GV
de définition qui s'ouvrent sur un pronom en w- ou en d-
(cf. page 178: Wien naischt mécht; Dee vil! schafft:
Quiconque ne fait rien; Celui qui travaille beaucoup) et des
GV relatifs continuatifs qui sont un moyen d'enchaînement
textuel (Fir eisen Ausfluch hate mir schéi Wieder, wat
natierlech vil! Freed gemat huet. Pour notre excursion, nous
avions beau temps, ce qui évidemment a apporté beaucoup
de joie = an dat huet... vil! Freed gemat).
B) Les infinitives et participiales: la tradition scolaire
appelle ainsi les GINF et GPART qui ont un sujet logique
propre: Haut héiere mir d'Klacke lauden. Aujourd'hui, nous
entendons sonner les cloches. Vum Prais mol olgesinn,
gelaIt mir d'Faarl vun dëser Jupe och net. Abstraction faite
du prix, la couleur de cette jupe ne me plaît pas non plus.
C) Les interrogatives (voire exclamatives) indirectes:
elles débutent soit par ob (interrogation globale: Weess de,
ob hie kënnt? Sais-tu, s'il vient? Ob e kënnt? S'il vient?) soit
par un élément interrogatif en fonction de groupe (pronom
interrogatif partiel: Ech froen, woufir en naischt giess huet.
Je demande, pourquoi il n'a rien mangé.) ou de membre de
groupe (Ech froen dech, fir wien hatt mech eigentlech halt.
Je te demande, pour qui en définitive elle me prend).
Contrairement aux relatives, dont le pronom initial a une
valeur de renvoi le plus souvent vers le texte avant,
l'élément interrogatif ou exclamatif n'a jamais cette
fonction.
D) Les complétives introduites par datt! dass (indice
d'énonciation neutre) et par ob (indice d'interrogation ou de
virtualité), quand elles assurent dans un GV une fonction de
sujet ou d'objet grammatical. En réalité, il s'agit d'un
GCONJ: Si hunn erklaert, datt si deene Leif hir Pensioun
net kéinte kierzen. Ils ont déclaré, qu'ils ne pouvaient pas
réduire la retraite de ces personnes. Si woussten net, ob dat
géing goen. Ils ne savaient pas, si cela allait marcher.

194
E) Des propositions dépendantes avec forme variable
du verbe en 2ème ou 1ère position sont considérées comme
des subordonnées en dépit de leur forme à verbe non final:
Si hunn erklaert, si kéinten deene Leif hir Pensioun net
kierzen (complétive sans datt/dass). Géif hie sprangen oder
net? (interrogative indirecte sans ob: Sauterait-il ou non?).
Hatt ech en Auto gehat, da wier ech direkt op Metz gefuer
(structure alternative pour l'hypothèse conditionnelle avec
wann si: Wann ech een Auto gehat hatt. wier ech direkt op
Metz gefuer. Si j'avais eu une voiture, je serais allé
directement à Metz). Seng Behaaptung, hatt kéint gelunn
hunn son affirmation, qu'elle pourrait avoir menti (discours
indirect sans dass/datt). "Dat geet net", huet hatt du gesot.
"Ça ne va pas", dit-elle alors. (discours direct, objet du
verbe soen).
F) Les propositions subordonnées circonstancielles:
Ech kommen net, wann d'Wieder ze schlecht ass. Je ne
viendrai pas, s'il fait trop mauvais (GCONJ membre du GV
dont la base est kommen, circonstance de condition).
Dans notre grammaire de groupes formels est GCONJ la
subordonnée dans laquelle l'élément introducteur est base du
groupe, c'est-à-dire n'assure pas de fonction de membre dans
le GV qui la suit. Dans la relative: ee Buch, dat ech flelies
hunn (un livre que j'ai lu), dat introduit le GV relatif et il y
est objet. En revanche, dans Wéi mir op d'Plaz koumen, du
goung de Kaméidi lass (Quand nous arrivâmes sur la place,
la bagarre commença), wéi n'assure pas de fonction dans le
GV membre obligatoire du GCONJ, car c'est tout le GCONJ
qui est complément de temps dans le GV lassgoen. Ce GV
a le verbe variable en position dite finale.

Fonction circonstancielle ou textuelle?

Habituellement, on lit dans les travaux sur la syntaxe du


luxembourgeois qu'une partie des subjonctions de l'allemand

195
littéraire sont inusitées dans le patois. "En général, la
subordination est ressentie comme alourdissant ou comme
compliquant inutilement l'allure, foncièrement simple, du
langage parlé", dit Bruch (1955, ~ 32). Mais cette
affirmation doit être nuancée.
Certes, la langue orale fait appel à moins de GV
enchâssés. Mais ce n'est pas le cas du seul luxembourgeois.
L'allemand oral et le :&ançais parlé emploient, eux aussi, des
constructions syntaxiques moins complexes que les langues
littéraires écrites. Ainsi l'allemand: Sa/ange wir in den
A/pen waren, regnete es, ou le :&ançais: Tant que nous
étions dans les A/pes, il a plu, ne se traduisent pas
nécessairement en luxembourgeois (comme le suggère
Bruch 1955, 98) par la structure coordinative: Mir waren an
den A/pen, an et huet déi ganzen Ziiit gereent. Rien
n'empêche de dire: Sou /aanf! wéi mir an den A/pe waren,
huet et gereent. Bruch met sur le compte d'une impossibilité
de la langue, voire d'un code restreint, ce qui n'est qu'affaire
de registre et de style. Le luxembourgeois comme l'allemand
et le :&ançais peut enchaîner des GV coordonnés, mais il
peut aussi les enchâsser par subordination. À l'oral, les
GCONJ ont nettement moins la fonction d'enchaînement
textuel, assurée surtout par la juxtaposition et coordination.
Aucune limitation n'existe pour les GCONJ circonstanciels.
Le nombre de conjonctions de subordination est plus
réduit en luxembourgeois qu'en allemand standard. Ainsi le
ais temporel de l'allemand est rendu par la subjonction
passe-partout wéi, de même que wéi rend aIs dans la
comparaison avec degré: Sie ist grosser aIs ich ~ Hatt ass
méi grouss wéi ech. (Elle est plus grande que moi.) Mais
l'aIl. standard s'est intégré beaucoup de formes régionales. Il
dispose donc souvent de plusieurs mots (y compris wie) là
où le lux. n'a que wéi: c'est tout. Cela se retrouve aussi dans
d'autres domaines du lexique: "prendre" se dit en
luxembourgeois hue/en (ancien hal/en), mais pas nehmen.

196
Quelques conjonctions de subordination

[] Les conjonctions de subordination fondamentales sont


au nombre de quatre: datt/dass, oh, wann, wéi.
A) - datt/dass (que) indique simplement que le GY est à
considérer comme un énoncé déclaratif (Datt dat grad elo
huet misse passéieren! Et que cela arrive juste maintenant!)
ou, bien plus fréquemment, membre d'un groupe d'accueil.
Membre dans un GY, le GCONJ dass/datt peut être sujet:
r
Datt hien net vill gelies huet, dat 7 steet fest. Il est clair qu'il
n'a pas lu beaucoup.; attribut: Meng lddi war [~), datt een
dat soUt lafe loossen. Mon idée serait de laisser courir cela;
objet: Ech hatt gar, dass/datt s de kéims. l'aimerais que tu
viennes. Meng Fra freet sech {drov 7, dass/datt s de kanns
kommen. Ma femme se réjouit à l'idée que tu puisses venir.
Comme le montrent certains exemples, le GCONJ avec
datt/dass peut être rementionné ou annoncé par un pronom
démonstratif: dat steet fest/ war et/ freet sech drov.
Il peut aussi être membre de GN (D'Tatsaach, datt mir
eis verstinn Le fait que nous nous entendons) et de GADJ:
Cool, datt s de wéinst menger den Training luppe léiss.
Cool, de manquer (louper) ainsi ton entraînement à cause de
moi. Ech si frou, datt ech lech kenne geléiert hunn. Je suis
content d'avoir fait votre connaissance.
Datt/datt signale que les pronoms et interrogatifs sont
subjoncteurs (cf. Bruch, 1955, ~31,la). Mais l'influence de
l'allemand standard rend cet emploi de plus en plus caduc en
lux.: Hien huet mir net direkt gesot, wien datt et war ~
Hien huet mir net direkt gesot, wien et war. Il ne m'a pas dit
tout de suite qui c'était. Géi dohin, wou datt s de wëUs ~
Géi wouhinner datt s de wëUs ~ Géi wuer s de wëUs. Ya où
tu veux. Hien huet mir net gesot, wéini [datt] e kéim. Il ne
m'a pas dit, quand il viendrait. (cf. aussi: Mir waarden, bis
[datt] e waakreg gëtt. Nous attendons jusqu'à ce qu'il se

197
réveille. Si hu matgemat, trotzdem/ obwuel/ obschonn [datt]
si /crank waren. Ils ont participé en dépit de leur maladie.)
Dans le discours indirect, le GCONJ datt/dass a une
alternative de construction sans datt/dass par un GV avec la
forme variable du verbe en 2ème position: Si hunn erzielt,
datt si eng schlecht Nuecht verbruecht hatten ~ Si hunn
erzielt, si hatten eng schlecht Nuecht verbruecht. Ils ont
raconté qu'ils avaient passé une mauvaise nuit.

B) - ob (si, que) marque la virtualité (hypothèse alternative,


hésitation, interrogation indirecte globale): Ech weess net,
ob hie mat wëll. Je ne sais pas, s'il veut nous accompagner.
Ob hie wëll oder net, hie mécht seng Aufgab. Qu'il le veuille
ou non, il fera son devoir. Ech wéisst gar, ob hatt daerf
matkommen. J'aimerais savoir, si elle peut venir avec nous.
"Ob hatt kënnt?"-"Jo". "Si elle vient?"-"Oui".

C) - wann est un opérateur d'hypothèse en corrélation


possible avec dann. En contexte, il peut être hypothétique
("si"), conditionnel ("si"), temporel pour un moment unique
("quand, lorsque") ou répété ("quand, chaque fois que").
Wann dat géing! Si c'était possible! (souhait) Wann en dach
komm wier! Si seulement il était venu! (regret) Ech si frou,
wann dee Kaméidi ophalt. Je serai content, quand ce bruit
cessera./si ce bruit cesse. Wann d'Buch publizéiert ass, [da]
kann hien et souwéisou kopéieren. Quand le livre sera
publié, il pourra de toute façon en faire des copies. Wa se
dat eng Kéier am Quartier gewuer ginn, [dann] hunn ech
keng roueg Minutt méi. Si cela vient un jour à se savoir dans
le quartier, [alors] je n'aurai plus une minute à moi. En ass
ganz glécklech [all Kéier], wann e Mënsch mat him
schwatzt. Il est tout heureux chaque fois qu'on lui parle.

D) - wéi est la subjonction passe-partout de la manière. Il a


des sens contextuels multiples. Temporel, il réfère à un

198
moment unique du passé ou du révolu et il peut avoir
comme corrélatif l'adverbe dunn (alors): Wéi en heemkoum,
[du} war et ewe/! ze spéit. Quand/Lorsque/Comme il rentra
chez lui/ Au moment de rentrer chez lui/ En rentrant chez
lui, il était déjà trop tard. - Exprimant la manière, il peut
être objet ou complément circonstanciel dans un GV (trad.:
"comment, que"): Ech weess net, wéi si heemkomm sinn. Je
ne sais pas, comment ils sont rentrés. Mir hunn en héieren,
wéi en d'Trap eropgetorkelt ass. Nous l'avons entendu
monter l'escalier en titubant. - Comparatif, il introduit le
point de référence de la comparaison (trad.: "comme, que"):
D'Wieder ass wéi am Wanter: esou ka!, a vil! méi ka! wéi
[et} d'!escht Jor [war). Le temps est comme en hiver: si
froid, et bien plus froid que l'année dernière. Hue! d'Liewen
dach [esou}, wéi et ass. Prends donc la vie comme elle est.

I}] Les autres conjonctions de subordination sont soit des


combinaisons d'une des quatre subjonctions de base avec
d'autres éléments lexicaux, soit plus rarement des lexèmes
spécifiques comme ir, zemo!. Voici des exemples (daft peut
être remplacé par dass):

all Kéier wann (temps itératif: chaque fois que): Ali Kéier
wann ech e gesinn, mécht en en Ëmwee. Chaque fois que je
le vois, il fait un détour
amplaz datt (au lieu que/de): Amplaz datt ëmmer méi Leit
waarde mussen, kéint}o och emol ee Guichet méi opgemat
ginn. Au lieu d'obliger toujours plus de monde à attendre,
on ferait bien d'ouvrir un guichet de plus.
an dar Zait, wéi/wou (temps datage: au moment où, pendant!
tandis que, lorsque): An dar Zait /Bannt daer Zait. wéi mir
a Vakanz waren, ass doheem agebrach ginn. Pendant que
nous étions en vacances, on nous a cambriolés à la maison.
andeems/iwwerdeem (temps durée: pendant que, tandis que,
alors que): D'Mamm huet de Chrëschtbam kaf iwwerdeem
d'Kanner an der Sehoul waren. La mère a acheté l'arbre de
Noël, pendant que les enfants étaient à l'école.

199
bis (datt) (temps: limite: jusqu'à ce que): Ech waarde bis
(datt) d'Wieder eriwwer ass. J'attends la fin de l'orage.
ëmmer wann (temps: toujours quand, chaque fois que): Ech
muss ëmmer duerch dee Gank goen, wann et zitt. Je dois
toujours passer par ce couloir, quand il y a du courant d'air.
eréischt wéi/wann (temps datage ou condition limitée:
seulement quand/si): Et gëtt eréischt giess, wann de Papp
do ass. On ne mangera qu'au moment où Père sera là! On
ne mangera que si Père est là. Eréischt wéi d'Police komm
ass... Ce n'est qu'au moment de l'arrivée de la police...
esou + adjectif + datt (conséquence: si...que): Ech sinn esou
frou. datt et dës Kéier gutt gaang ass. Je suis si content,
que cela ait bien marché cette fois-ci.
(esou), datt (conséquence: à tel/au point que): Et ass esou.
datt een niiischt iinnere kann. La situation est telle qu'on ne
peut rien changer. Hatt jiiizt, datt d'Ouere mir Wéi dinn.
Elle crie au point que mes oreilles me font mal.
esouguer/och wann: même quand/si; esou bal wéi: dès que;
souvill (wéi)/ souwiiit: pour autant que; obschonn(s): bien
que/quoi que; esou laang wéi/ esou dacks wéi: tant que;
méi+adjectif + wéi: plus... que; nët esou + adjectif + datt:
pas si ... que; zëmol: d'autant plus que; ze(vill) + adjectif +
datt: trop... pour que; fir datt: pour que; zënter datt:
depuis que; ouni datt: sans que; trotzdem (datt): malgré
(que); vu que (constat); wéi wann (comparaison irréelle):
comme si; ofgesinn dovun, datt: abstraction faite que;
ir/éi/éier: avant que; ewell/well: parce que/puisque;
wann/wéi ... bis: quand/lorsque + accompli: une fois quel
après que: Wann deng Aarbecht bis publizéiert ass... Une
fois ton travail publié / Après publication de ton travaiL..
(e)sou + adjectif + wéi/datt ... och (concession): Esou al wéi
en och ass, eng Saach wéi déi huet en nach ni erlieft. Il a
beau être vieux, il n'a jamais vu chose pareille.

A cette liste s'ajoutent: et sie/ dannl 't misst grad sinn (à


moins que), dees/ausser (sinon/sauf que). Mais le GV qui
suit ces expressions a la forme variable du verbe en 2ème
position. Il ne s'agit donc pas de bases de GCONJ.

200
xvm. LES ADVERBES ET
LES PARTICULES INVARIABLES
Il existe en luxembourgeois beaucoup de mots
invariables, c'est-à-dire ni déclinables, ni conjugables. Dans
les chapitres précédents, on en a rencontré qui sont bases de
groupes (les prépositions au chapitre XV et les conjonctions
de subordination au chapitre XVI) ou parties de bases
verbales (les particules verbales au chapitre VIII). D'autres
sont invariables sauf dans la fonction d'épithète à gauche de
N dans un GN (le GADJ). Enfin les éléments qui sont
évoqués dans ce chapitre restent toujours invariables et se
différencient d'abord par leur place dans le GV en fonction
d'énoncé déclaratif: les conjonctions de coordination
fonctionnent en avant-première position: An dunn ass hien
einfach heemgaang (et puis il est tout simplement rentré
chez lui); les adverbes peuvent fonctionner en première
position: An dunn ass hien einfach heemgaang (et puis il est
tout simplement rentré chez lui); les particules dites du
discours ne peuvent pas occuper cette 1ère position sous
peine de changer de fonction: an dunn ass hien einfach
heemgaang (*Einfach ass en dunn heemgaang ne
fonctionne pas; et puis il est tout bonnement rentré chez lui).

Les conjonctions de coordination

Ce sont des unités de langue qui peuvent occuper


l'avant-première position dans la structure de l'énoncé verbal
avec le verbe conjugué en 2ème position, donc de a(n) (et),
oder (ou), entweder ... oder (ou bien ou bien), weder ...
nach (ni...ni), ewell (car), ma/miilmee (mais), awerliewerl
ower (mais). Leur fonction est très large: elles guident ou
orientent l'auditeur ou le lecteur à travers les textes: an
signale qu'il y aura une suite (lice n'est pas fini "), oder que
l'on a un choix (multiple ou alternatif, positif entweder

201
.. .oder ou négatif weder ... nach), ewell/weIl annonce une
justification, ma/ma et ower... une argumentation par
opposition ou constraste. La différence entre ma/miilmee
d'une part et awer/iewer/ower d'autre part n'est pas
sémantique, mais syntaxique: ma... ne fonctionne qu'en
avant-première position (Ma de Mann war net doheem.
Mais l'homme n'était pas chez lui.) alors qu'awer... peut
aussi occuper une autre position à l'intérieur de l'énoncé
verbal et être en fonction de particule de mise en relief ou de
particule d'interactivité (Mir wollten eisen ale
Schoulmeeschter besichen. Awer de Mann war net doheem./
De Mann -ower war net doheem./ De Mann war -iewer net
doheem. Nous avions l'intention de rendre visite à notre
vieux maître d'école. Mais l'homme n'était pas chez
lui./L'homme cependant n'était pas chez lui.)
Les coordinateurs n'ont pas de dénominateur commun
sémantique: ils coordonnent simplement des groupes ou
éléments de même niveau. Mais alors que ewell ne peut
relier que des GV (c'est aussi une base de GCONJ de cause,
cf. page 200), an et oder peuvent aussi relier d'autres
groupes (de Pitt an de Pol Pierre et Paul). Il est bien évident
que dans ce cas, les coordinateurs ne sont pas placés
forcément en avant-première position. Namlech (nawell en
effet), justificateur de cause, ne fonctionne qu'au milieu de
l'énoncé verbal alors qu'(e)well fonctionne aussi en tête:
Hatt kënnt net, (e)well 't ass krank. Elle ne viendra pas, car
elle est malade (coordinateur) ~ Hatt kënnt net, (e)well et
krank ass. ...parce qu'elle est malade (subjoncteur). Mais:
Hatt kënnt net; et ass namlech krank Gustificateur).

Les adverbes

Invariables, ils peuvent être membres de GV ou d'autres


groupes (y compris parfois d'un GADV: svéitestens haut
den Owend, au plus tard ce soir) à incidence informative (cf.

202
lieu, temps, manière), énonciative (adverbes d'appréciation
portant sur tout l'énoncé) ou connectrice (adverbes
connecteurs de l'organisation textuelle).
Du point de vue de la forme, ils sont très divers: simples
(haut, gëscht, kaum, nach...aujourd'hui, hier, à peine,
encore), composés (wouhin, heihin, dohier, 'trotzdem,
deemno, also... vers où, vers ici, de là, malgré cela, en
conséquence, donc), dérivés (souvent suffixe -s sur mot
simple ou sur amalgame syntaxique: owes, lénks, riets,
nuets, vil/mools, engerséiits, jiddefalls, virwéierts,
hannerécks ...le soir, à gauche, à droite, la nuit, beaucoup,
d'un côté, en tout cas, en avant, en arrière).

A) Pour les adverbes spatiaux (lieu), il faut bien distinguer


les deux relations locative (lieu où l'on est) et directive
(lieu où l'on se rend), parfois aussi la relation de provenance
(wouhier? Vu wou? d'où) et de passage (wouduerch?
Wouriwwer?par où?). Le français ne distingue pas souvent
formellement wou? (locatif: où) et wouhin? (directif: vers
où): il faut donc insister particulièrement sur ce point. (Pour
les prépositions, cf. pages 182 ss.)

français relation luxembourgeois


où locatif wou
où directif wouhin(ner)
ICI locatif hei / elei
ICI directif heihin(ner) / eleihin
là locatif do
là directif dohin(ner)
là-bas locatif dohannen
là-bas directif dohannen hin(ner)
dedans locatif (do) bannen
dedans directif (e)ran- (particule verbale)
dehors locatif (do)baussen
dehors directif eraus-, raus- (particule)
devant locatif (do)vir
devant directif (do)vir hin

203
au-dessus locatif/directif driwwer / - hin (passage)
dessus locatif/directif drop
en-haut locatif uewen, uewenop
en-haut directif no uewen, uewenop
en dessous locatif ënnen, ënnenan, ënnenof
à côté de locatif/directif dernieft/donieft, niewendrun
à droite locatif/directif riets / no riets
à gauche locatif/directif lénks / no lénks
partout locatif iwwerall
partout directif iwwerallhin
n'importe où locatif/directif iergendwou/- hin
iergendzwousch/- hin
nulle part locatif/directif néierens
néierewou/- hin
néierenzwousch/- hin
par monts et par directif biergop, biergof
vaux, en montant directif trapaus, trapof
l'escalier
vers le Nord/Sud directif nërdlech / südlech, etc.

B) Les adverbes de temps (avec un certain nombre de


locutions temporelles) peuvent être classés selon plusieurs
critères. On ne fournit ici que quelques exemples, les autres
ayant leur place dans le lexique. Les critères sont:
- le degré de détermination ou de précision: Wéini
(quand), jee(mools) Garnais au sens de toujours), ni(mools)
(ne...jamais) sont imprécis; le GN au CI (accusatif): all
Fréideg (tous les vendredi), den Owend (ce soir), e Sonndeg
(dimanche prochain), méindes (le lundi), nuets (la nuit) ...
sont déterminés;
- l'unicité opposée à la répétition: de ce point de vue eemol
(une fois), enges Daags (un jour) s'opposent par exemple à
all Kéier (chaque fois), heiansdo (de temps en temps), e
puer Mol (parfois), meeschtens (le plus souvent), oft/dacks
(souvent), mëttes (à midi), owes (le soir), mëttwochs (le
mercredi), wiertes (en semaine/unjour ouvrable). Le suffixe
-s ne renvoie pas toujours à un temps répété: An elo

204
d'Wierder fir en Donneschdeg. Moies: Niwwel. Nomëttes:
eng ganz schéi Sonn. Et maintenant, le temps pour jeudi. Le
matin: brouillard. L'après-midi: très beau soleil;
- le moment de référence par rapport auquel s'opère le
datage. Ce peut être 1) le moment de l'énonciation (le
moment où l'on parle): elo (maintenant), amide Moment (en
ce moment) s'oppose ainsi à fréier Gadis, naguère), haut
(aujourd'hui) à gëscht(er) et à muer (demain). 2) un autre
moment passé ou futur: deemools (à l'époque) s'oppose à elo
(maintenant), à virdrun (auparavant) et duernoldono (après).
- la successivité ou le découpage d'un événement ou un
texte en étapes (pour énumérer, regrouper, ordonner
chronologiquement, ajouter une information ou un
argument, expliquer, justifier, etc.): fir d'éischt, dunn (tout
d'abord, puis); ufanks, duernoldono, schliisslechlzum
Schluss (au début, puis, finalement); fir d'éischt,
duerop(s)hin, fir d'lescht, an dann nach (en premier lieu,
après cela, en dernier lieu, et puis encore); endlech (enfin)
ajoute à l'état final l'idée d'une attente.
- la progressivité de la durée: ëmmer, toujours; ëmmer
nach, qui continue de durer; ëmmer méi, toujours plus;
ëmmer nach net toujours pas..
- la simultanéité: iwwerdeem(s), an diir Ziiit entretemps.
C) Sont connecteurs les adverbes et locutions adverbiales
notionnels qui servent à organiser un texte et/ou à
structurer une argumentation. Ils expriment des liens
logiques entre énoncés et contribuent à la cohérence
textuelle. Souvent, ils rementionnent une information déjà
donnée et occupent alors habituellement dans l'énoncé
déclaratif la 1ère position devant la forme variable du verbe.
On y joint les interrogatifs, firwat? pourquoi? qui va
évidemment avec la réponse duerfirldofir pour ça.

Cette fonction de connecteur de la cohésion textuelle et de


l'argumentation est assurée par les éléments qui

205
- facilitent la structuration et réception du texte: éischtens,
zweetens, drëttens 1°,2°,3°; engersiiits, anersiiits d'une part,
d'autre part...
- hiérarchisent les parties du texte: fir déischt d'abord,
dunnlduerno puis/ensuite, endlech enfin! schliisslech
finalement/ leschten Enns en fin de compte/ net zulescht last
not least...
- introduisent un accroissement (och aussi, ausserdeml
zudeem en plus, en outre; dozul doniewent, gliiichfalls de
plus, également; iwwregens du reste), une restriction
(nëmmenl blouss, seulement, simplement; Jiddefalls en tout
cas), une disjonction (soss sinon), une opposition (dogéintl
par conter Ivillméil trotz allem en revanche, par contre), une
conséquence (also donc)...

D) Les adverbes d'appréciation permettent à celui qui


parle ou qui écrit d'émettre un jugement sur la totalité ou sur
une partie de l'information communiquée. Hien ass leider
net komm. Malheureusement, il n'est pas venu (incidence
globale). Hien ass e richteg léiwe Miinnchen. C'est un
bonhomme vraiment gentil (incidence partielle).
Quand leur incidence est globale, ces adverbes sont
placés au milieu de l'énoncé verbal, mais aux fins d'une
mise en relief, ils peuvent aussi occuper la 1ère position
avant la forme variable du verbe: Hien ass vliiicht net do. ~
Vliiicht ass hien net do. Il n'est peut-être pas là.
Du point de vue sémantique, le jugement peut porter sur
le degré de vérité, de certitude, voire d'assurance avec
lequel est exprimé ce qui est dit:
- "certainement": (ganz) bestëmmt, gewëss, ouni Zweiwel
(sans aucun doute), sécher, doudsécher (absolument sûr),
zweifel/os, zweifelhaft
- "probablement": héchstwa(h)rscheinlech, warscheinlech,
wuel (sans doute)
- "peut-être": vliiichtlvliiit, onméiglech, kaum (à peine),
iergend(s)wéi (d'une façon ou d'une autre)

206
- autre jugement: wierklech (réellement), richteg (vraiment),
eigentlech (à vrai dire), am Fong (au fond), op d'mannst (au
moins), mindestens (pour le moins), tatsiichlech
(effectivement), wéin(eg)stens (au moins), offensichtlech
(manifestement), anscheinend (apparemment), aUem
Uschiiin no (selon toute apparence), bekanntlech (comme
chacun sait), zwar + mii/ma/awer/ower (certes + mais).
Mais il peut aussi s'agir d'un jugement portant sur le
degré de normalité, qui inclut souvent un jugement moral
(bien ~ mal), une plus ou moins grande conformité à des
critères, une plus ou moins grande évidence (conformité à
la nature et/ou à la raison): natierlech naturellement;
hoffentlech en espérant; glécklecherweis / zum Gléck
heureusement; onglécklecherweis / leider malheureusement/
hélas; selbstverstiindlech évidemment; begriiiflecherweis on
comprend que; erstaunlecherweis de façon étonnante;
komescherweis curieusement; paradoxerweis de façon
paradoxale; logescherweis logiquement; normalerweis,
normalement; gelungenerweis étrangement; gerechterweis à
bon droit; zoufiiUegerweis par hasard; verstiindlecherweis
on comprend que etc. ... Ces amalgames en adi. + nom -
weis au génitif singulier figé ne doivent pas être confondus
avec les composés de manière nom + suffixe -weis: deelweis
(partiellement), doseweis (par portions), drëpseweis (goutte
à goutte), griippweis (par poignées), étapëweis (par étapes),
koupweis/kéipweis (par tas). Il est vrai que les adverbes qui
décrivent la manière dont se passe un procès peuvent être
des dérivés très imagés; cf. blannemiinnches (aveuglément).

Les particules dites du discours

Invariables, elles ne sont pas autonomes comme les


adverbes, car elles ne peuvent pas occuper seules la 1ère
position devant la forme conjuguée du verbe en 2ème. On
peut distinguer, outre les particules d'organisation du texte

207
que sont les conjonctions de coordination (cf. pages 201 -
202):

A)-les particules de mise en relief


Il s'agit d'éléments comme awer/ower (mais), circa
(environ), eleng (seul), och (aussi), just (précisément), bal
(presque), schonn (déjà), besonnesch (particulièrement),
blouss (simplement), eréischt (seulement), genee
(exactement), grad (précisément), nach (encore), nëmmen
(seulement), esouguer (même), ongeféier (à peu près), ronn
(arrondi), etc, quand ils sont incidents à des unités de nature
diverse, lesquelles reçoivent un accent contrastif: Déi
kommen nëmme +sonndes. Ils ne viennent que le dimanche.
La fonction de ces modulateurs est de mettre en relief l'unité
concernée et cela implicitement sur fond d'attente: suivant le
sens de la particule, l'opération consiste à délimiter
l'ensemble présupposé, à le réduire, à l'augmenter, etc. Den
Zuch halt just/ nëmmen/ schonn/ nach/ eréischt/ esouguer...
zu +Pierel. Le train s'arrête uniquement/ simplement! déjà!
encore/ ne ... pas avant/ même à PerI.

B) les particules d'interactivité


Généralement non accentuées au milieu de l'énoncé verbal,
ces éléments portent sur la relation établie entre le locuteur
et son message (l'intention de l'énoncé) ou entre le locuteur
et son partenaire de communication (la perlocution ou l'effet
de l'énoncé). Ils accompagnent et soulignent les effets
interactifs de l'énoncé. Voici quelques exemples:

Deen ass awer blod! Mais qu'il est bête!


Dir sidd also eng Journalistin. Vous êtes donc journaliste.
Dat hat ech glat vergiess. Je l'avais tout bonnement oublié.
Hues de dann och Merci gesot? Tu as dit merci au moins?
Firwat bass de dann sou béis? Pourquoi donc es-tu si fâché?
Looss mech dach roueg! Laisse-moi donc tranquille.
Dat ass alt/eben esou. Qu'y faire: c'est ainsi!

208
't ass einfach fir ze katzen! C'est tout simplement à vomir.
Dat huet nach grad gelee/t. Il ne manquait plus que ça.
Kënns de elo oder net? Alors tu viens, oui ou non?
Komm -mol heihin! Viens donc ici! Komm -dach! Viens donc!
So nëmmen net, du hass schonn nees eng Kéier d'Panz voll
gehat! Ne dis surtout pas que tu t'es cuité encore une fois.
Du bass jQ ganz blo am Gesiicht. Mais tu as le visage tout
bleu. Dat stëmmt schonn. Ma... C'est juste. Mais...
Hues de dir iwwerhaapt d'Hann gewasch? A propos, as-tu
pensé à te laver les mains?
Deen huet mir vlaicht Nerven! Quels nerfs d'acier il a!

C) d'autres particules assurent d'autres fonctions.


- Les interjections expriment le plus souvent des émotions
ou des réactions par rapport à des données de la situation:
joie, horreur, douleur, étonnement... Ce sont donc des
commentatifs: A sou! Tipp Topp! Hurra! Aua! Autsch! (aïe:
douleur!) Biih! (Bah), Dalli (Allons) Peng, Krëtjëft,
Donnerwieder (Tonnerre), Nondikass (nom de Dieu)...
- Les particules de l'affirmation ûo, dach) et de la négation
(neen) fonctionnent comme des énoncés indépendants. Mais
le négateur net avec ses combinaisons (nach net, nëmmen
net, ëmmer nach net, och net, guer net...) peut avoir une
incidence globale et marquer dès lors le refus de l'ensemble
du contenu de l'énoncé: Ass hien do? Neen, hien ass net do.
Est-il là? Non, il n'est pas là. Ou bien net est particule de
mise en relief et refuse seulement une partie de l'énoncé qui
est soumise à un accent contrastif: Neen, +gëscht war hien
net komm. Hie war haut de +moien do. Non, il n'est pas
venu hier. Il était là ce matin. Comme contactif (= élément
permettant de prendre contact, de le maintenir ou relancer),
net est en concurrence avec gell(t): Dat méchs de net méi,
net?/gell/gelt/gelldiert/gelldu? Tu ne feras plus ça,d'accord?
- Enfin les particules de gradation permettent d'exprimer
un degré d'intensité voire de quantité. Habituellement, on
n'en parle que dans le chapitre du "comparatif' (degré I) et

209
du "superlatif' (degré II) de l'adjectif et de quelques
adverbes. Mais la gradation a une portée bien plus large.
Pour l'adjectif gradable, on a un système de gradation
par suffixe -er pour le degré I et -st- pour le degré II, et un
autre système majoritaire plus analytique qui met en oeuvre
des particules gradatives comme méi (qui peut porter aussi
sur d'autres lexèmes).
Le système de la gradation par suffixes est en gros celui
de l'allemand standard, l'analytique celui du français. En
luxembourgeois, la gradation par suffixes se limite à des
éléments lexicalisés (cf. en français les éléments en -eur[e J:
meilleur, ultérieur): bal, éier (wéi datt) bientôt, plutôt;
gar/léif, léiwer, de/am léifsten volontiers/ aimer mieux, le
mieux; gutt, besser, de/am beschten bon, meilleur, le mieux;
vill, méi, de/am meeschten beaucoup, plus, le plus souvent;
wéineg, manner, de/am mannsten peu, moins, le moins;
schlëmm, schlëmmer, de/am schlëmmsten grave, pire, le
pire; fréi, fréier tôt/jadis/autrefois; spéit, spéider, spéitstens
tard, beschtens, gefallegst. Beaucoup de ces mots sont à leur
tour des gradatifs comme le sont ganz/vëlleg/vollkommen
tout entier, e bëss(ch)en un peu, genuch/zimlech assez, allze/
(vill)ze + adj (trop). Les degrés de comparaison résultent du
sens combiné des systèmes de gradation et des gradatifs:
- degré indéterminé: Wéi al sidd Dir? Quel âge avez-vous?
Esou al wéi hien och ass... Pour vieux qu'il soit...
- degré d'équivalence / d'égalité: Haft ass (genee/grad) sou
grouss wéi echo Elle est (exactement) aussi grande que moi.
- degré d'infériorité: Haft ass (net/bal) sou grouss wéi echo
Elle n'est pas/ est presque aussi grande que moi.
- degré de supériorité: Dat ass méi e (méi est avant l'article)
grousse Mann wéi echo C'est un homme plus grand que moi.
- degré moyen sans point de comparaison: en eeleren Har
un Monsieur assez âgé; eng l!1ngerZait un temps assez long.
- degré suffisant et excessif: Haft ass grouss genuch/ (vill)
ze grouss (fir...) Elle est assez / trop grande (pour...).

210
DEUXIÈME PARTIE:
CULTURE ET VIE QUOTIDIENNE

XIX. MULTIFACES
D'UNE SOCIÉTÉ MULTICULTURELLE

Mes anciens compatriotes et les habitants actuels du


Grand-Duché me pardonneront si j'ose simplifier la situation
culturelle de leur pays. Il n'est pas aisé en effet de présenter en
peu de pages à des gens de l'extérieur une culture telle qu'elle
est ou du moins telle qu'elle apparaît, diverse et multicolore,
dans le prisme du regard et de la réflexion des gens qui la
vivent de l'intérieur. Les raisons de ces difficultés? Elles sont
multiples et la première est que le terme même de culture est
ambigu.
La culture, c'est, bien sûr, les arts et les lettres, les sciences,
les institutions d'éducation, les croyances, les médiations
formatrices et les médias tout court, bref tout ce qui relève du
savoir et du savoir-faire de l'intellect, du cœur et de l'esprit. De
ce point de vue incontestablement, le Grand-Duché est libéral,
occidental, européen, pays richement doté non seulement dans
ses infrastructures (wirtschaftlechen a soziale Wuelstand, bien-
être économique et social), mais aussi, si l'on peut dire, dans
ses superstructures, dans ses composantes civilisationnelles,
psychiques, morales, intellectuelles et artistiques. C'est ce qui
rend d'ailleurs ce pays à la fois attirant et étonnant. Ce chapitre
XIX traitera aussi de ces aspects de la vie culturelle
proprement dite au Grand-Duché.
Mais il est une acception plus large et plus actuelle du mot
de culture. On y réfère quand on dit par exemple que telle
habitude ou tel comportement ne fait pas partie de la culture de
quelqu'un ou d'une région. Par exemple, pour saluer, le
Luxembourgeois fait moins la bise que le Français méridional;
au Grand-Duché comme dans les pays germanophones, on

211
donne plus volontiers du titre et du diplôme que chez nous en
France; au Luxembourg, le nom de la personne fait partie de la
communication courante; traiter quelqu'un simplement de
Monsieur ou de Madame, voire de Har ou Madame + titre,
c'est rester distant. À plus forte raison, quand, au Luxembourg,
le communautarisme guette la culture judéo-chrétienne bien
pensante dès lors que viennent s'introduire des pratiques (par
exemple musulmanes) ou des façons de vivre (étrangères) par
trop différentes, le mot de culture cesse d'être simplement
intellectuel: il s'étend au social et au comportemental, au
pragmatique et au philosophique, au corporel et au spirituel.
Bref la culture fInit par inclure les manières de vivre
individuelles et collectives autant que les vivre-ensemble qui
provoquent tensions et discussions au sein de la population et
nécessitent souvent des (ré)ajustements sociétaux.
C'est à ces racines profondes de l'être et du paraître des
communautés et des personnes que touche la réalité de la
culture quotidienne, quand elle s'exprime dans les signes,
expressions et usages des langues. Pour le luxembourgeois,
nous lui consacrerons le chapitre XX intitulé Expressions pour
tous les jours et le chapitre XXI plus spécifIque: Expressions
dans des situations particulières.

Identité et éclectisme

Les chapitres sur l'histoire du Luxembourg ont déjà montré


en fIligrane que son historiographie officielle s'appuie sur de
grands mythes66: celui de l'ancien grand Luxembourg qui,
66
Si j'emploie ce mot, ce n'est pas au sens de mirage. Le vrai
mythe n'est pas faux. Il surévalue, "emblématise" seulement une
part de vérité. Les mythes jouent des rôles non négligeables dans la
pensée, croyance et motivation des personnes et groupes sociaux.
Ils servent d'explication aux faits interprétés des mémoires
collectives et influencent la vie concrète des gens et collectivités.

212
"démembré" par les trois partages de 1659, 1815 et 1839, finit
par n'être plus que la petite bottine, celui de l'indépendance
mise sous le boisseau par la longue "domination des
puissances étrangères" (cf. page 12), celui - sans doute le
moins discutable - du sentiment national grandissant qui,
depuis l'indépendance (tout à fait relative) de 1839, rend le
peuple plus solidaire, encore que l'on confonde souvent les
notions d'État, de Nation et de communauté d'habitants. Bien
sûr, la nostalgie des grandes surfaces perdues (à la fm de la
1ère moitié du xrnème siècle les comtés de la maison de
Luxembourg s'étendent sur près de 10.000 km2) peut trouver
aujourd'hui, sans doute inconsciemment, une compensation
dans le rôle moteur que Luxembourg (la ville, le pays, sa
politique, sa diplomatie autant que son économie) joue dans la
vie et les rouages de l'Union Européenne. Petit par la taille,
oui, entend-on dire de-ci de-là, mais grand par son savoir-faire,
ses capacités de dialogue, son travail, sa volonté, sa vaillance,
sa réussite. Les vertus et motifs d'autosatisfaction ne manquent
pas. On se veut sans provincialisme, ni complexe, un espace de
libre circulation des biens et des personnes, comme il est dit
dans les accords de Schengen signés précisément dans le bourg
luxembourgeois du "coin des trois pays" sur la Moselle. Bref il
n'y a pas plus cosmopolite que le "Luxo", comme le nomment
les frontaliers, car pour peu qu'il ait fait des études supérieures,
il a vécu à l'étranger et il sait s'adresser aux étrangers, dont il a
conscience d'avoir besoin pour son économie et sa culture. Le
multilinguisme, que le Luxembourg privilégie depuis si
longtemps (cf. chapitre IV), sert aussi, bien sûr, à cela. Le
Luxembourgeois sait faire usage de ses langues et de son
charme autour de soi, vers l'extérieur, tout en veillant chez lui
à sauvegarder son indépendance, ses droits et son identité. Et
parmi les traits de cette identité, il y a, bien sûr, sa langue
spécifique qu'il a le droit et le devoir de "cultiver".
Au Luxembourg, l'identité fait régulièrement l'objet de
grands débats passionnés. Et il est vrai qu'il y a de quoi

213
s'interroger en un temps où les Luxembourgeois de souche et
les luxembourgophones sont de moins en moins nombreux (cf.
page 34). L'observateur de l'extérieur ne manque pas d'ailleurs
de remarquer les incohérences entre les discours tenus et les
comportements adoptés. Ces interrogations et ces décalages ne
sont-ils pas le signe d'une crise d'identité relativement grave,
au moment où, à peine constitué et en cours de constitution, un
peuple en formation risque de devoir se fondre chez lui et à
l'extérieur dans la multiculturalité d'une Europe et d'un monde
très élargis? Sans doute. Mais n'est-ce pas là aussi le signe
d'une prise de conscience: celle de la fragilité de l'identité
paradoxale que l'Etat et la population luxembourgeoise se sont
donnée. À écouter l'intelligentsia, en effet, cette identité serait
multiplicité et éclectisme (cf. aussi p. 38 note 6). En somme,
l'originalité de cette identité serait de ne pas en avoir. C'est ce
que disent les Luxembourgeois eux-mêmes quand ils se
présentent au touriste étranger (les parenthèses sont de moi):

"Petit pays situé au cœur de l'Europe, le Luxembourg a eu


beaucoup de mal (volontarisme!) à s'afftrmer face à ses trois
grands voisins (vaillance!) dont chacun a incorporé, au fil des
siècles, une partie de son ancien territoire (anachronisme de
l'indépendance!). Il est à maints égards un pays d'entre-deux
(dualité et déchirement): les Français lui trouvent un air
germanique tandis que les Allemands se croient déjà en terre
romane. C'est dans cette participation simultanée aux cultures
allemandes et française (éclectisme!) que les Luxembourgeois
,,67
voient un trait distinctif de leur originalité et de leur identité.

Concernant les fêtes calendaires, les auteurs du même Guidi8


avouent:

"Vouloir présenter les traditions d'un groupe d'hommes dont


d'aucuns doutent même qu'ils forment une ethnie à part (?!) peut

67
Cf. Guide Gallimard p. 10
68
ibidem p. 34

214
paraître risqué. Est-il possible de parler de traditions entièrement
et exclusivement luxembourgeoises, par opposition aux
coutumes d'aires culturelles différentes et beaucoup plus vastes,
sur un territoire qui, dans son étendue actuelle, n'a pas encore
160 ans d'âge? Le particularisme se manifeste dans une
modification typique, une évolution à part dans les fonnes
extérieures, le changement de la fonction et de la signification de
certains phénomènes."

Éclectisme donc à coup sÛTet qui se manifeste déjà dans


des légendes fondatrices comme celle de Mélusine. Mais aussi
une culture mixte (Mischkultur) qui est compilation, affaire de
nuances plus que d'exclusivité. Un particularisme qui n'est pas
fondamental, qui n'est fait que de différences, voire de détails.
En tout cas, ce particularisme se fonde d'emblée sur la
contrastivité, car il a tendance à comparer avant même parfois
d'avoir observé ce qui est, avant d'avoir saisi les choses en
profondeur. Dès lors que cette identité est reconnue multiple et
éclectique, "vouloir rester ce que nous sommes" devient une
devise vague, et relève somme toute de la gageure.
De telles opinions, étendues à la langue luxembourgeoise,
expliquent que la langue spécifique qui contribue à la cohésion
du pays (c'est ce que veut dire à mon avis le terme de langue
nationale) n'a pas encore été décrite suffisamment de l'intérieur
ni dans sa grammaire interne, ni dans son lexique, ni dans ses
composantes culturelles. On continue à poser d'emblée la
question traditionnelle externe de ce qui, dans cette langue, est
germanique, roman, français, anglais, etc. On continue, comme
au 19ème siècle et encore du temps de R. Bruch au 20ème, à la
considérer comme un simple dialecte allemand, comme une
compilation, comme un patois instable teinté de traits romans
et français. Sur le "passeport pour le luxembourgeois", diffusé
par le gouvernement du Grand-Duché, on peut lire sous
"signes particuliers" ce qui suit: "langue emprunteuse à
l'allemand: Familljebuch, etc.; à l'anglais: week-end, back-

215
office, etc.; au ftançais: plus ou moins, à peu près etc." 69On le
voit, le point de vue contrastif, composite, éclectique reste
largement dominant, alors que l'état de la langue et sa situation
dans la société ont nettement évolué depuis 30 ans et que le
Lëtzebuergesch est dans le pays langue commune et langue
d'intégration (même si la considération qui lui est due laisse à
désirer dans la conscience collective). Traitée du point de vue
linguistique, dans l'histoire et l'actualité, comme une bâtarde
faite de pièces et de morceaux, comme une langue non
rentable sur le marché du travail et de l'économie, le
luxembourgeois peine à se faire accepter comme enfant
légitime et spécifique d'un Etat, qui par ailleurs sait fort bien
que son multilinguisme international est facteur de richesse et
de survie. À côté des langues administratives (ftançais et
allemand standards), à côté de la langue vernaculaire de
recours qu'est le ftançais oral relativement restreint que parlent
les autochtones et, entre eux, les étrangers de langue romane 70,
à côté de l'anglais 1ère langue étrangère et langue des affaires,
à côté (à un degré moindre) d'autres langues d'immigrés
(portugais, italien), le luxembourgeois doit être "cultivé". Cela
veut dire, à mes yeux, qu'il doit être pratiqué, développé,
étudié, normé, bref se charger de culture. Ceci exige que, dans
son pays au moins, il soit l'objet de soins tout particuliers!

69
à propos... des langues: Service Information et Presse, 1999, 8.
Quelle est la langue d'Europe occidentale qui n'a pas au moins une
part de ces signes "particuliers" emprunteurs?
70
Les statistiques prouvent que, si l'on interroge les gens eux-
mêmes, le français est déclaré "connu" et "pratiqué" par 96% des
résidents, alors que l'allemand ne l'est que par 81% et le
luxembourgeois par 80%. Mais il faut s'entendre sur ce que
recouvre ce degré de "connaisssance" et de "pratique". (cf. Projet
Baleine, 1997). En effet, il importe de ne pas confondre ce français
vernaculaire (langue recours de communication interne à défaut du
luxembourgeois) avec le français standard (de France ou de
Belgique), ni bien sûr avec le français académique des professeurs.

216
Littérature en langue luxembourgeoise

Le Luxembourg peut être évoqué comme thème dans les


littératures étrangères (Racine, Goethe, Hugo en ont parlé) ou
bien l'on peut envisager la part qu'il a prise dans la littérature
en général. C'est le second point de vue que j'adopte en
rappelant que le Grand-Duché a en réalité trois littératures; une
de langue allemande, une de langue française et une de langue
luxembourgeoise. On cherchera ailleurs les renseignements
concernant la littérature en allemand et en français, ainsi que
les données portant sur l'architecture militaire, civile et
religieuse, urbaine et rurale au Grand-Duché, sur ses multiples
galeries d'art et musées à travers le pays, sur sa sculpture, sa
peinture et sur d'autres arts, y compris culinaire (cf 234-236).
Pour la littérature en langue luxembourgeoise, elle a depuis
le début des années 1980 le vent en poupe. Le Grand-Duché
compte 14 maisons d'édition dont la plupart datent justement
de cette époque-là et qui s'illustrent, entre autres, par la
promotion de livres en luxembourgeois: des poèmes bien sûr et
des livres d'art, des livres pour enfants et des anthologies, des
nouvelles, pièces de théâtre et, phénomène nouveau, des
romans originaux et/ou traduits. Le renouvellement des genres
et l'ouverture considérable sur les thèmes plus ou moins
universaux est frappant. En dehors du roman en plein essor,
c'est surtout le théâtre promu dans la collection Amphitheater
aux éditions Phi qui renouvelle, par sa verve et sa langue, par
son humour et sa modernité, le genre traditionnel de l'opérette,
du cabaret et de la "revue" luxembourgeoise71. Plutôt que des

71
On accordera une attention particulière à l'ironie et à l'humour.
Cf. les expressions qui fonctionnnent sur fond de critique sociale;
ex.: Onrecht Gutt deet net gutt, sot de Kantonnier, du hat heen
d'Pei ver/uer. (Bien mal acquis ne profite pas, dit le cantonnier, car
il venait de perdre sa paye.); les jeux de mots qui font appel au
switching-code; ex.: Panne sèche? demande le passant à l'homme
couché sous sa voiture. - Nee, d'Panz voll, répond celui-ci!; le

217
listes d'auteurs et de titres (on les trouve sans problème dans
les catalogues des éditions Binsfeld, Op der Lay, Schortgen,
Phi, Ultimomondo, etc.), je reprends ici, pour son ambiance
autant que sa pertinence, une grande partie de la lettre publique
que Roger MANDERSCHEID (*1933) président d'honneur du
LSV (Lëtzebuerger Schrëftstellerverband, union des écrivains
luxembourgeois) a écrite en switching-code et en minuscules à
Francis VAN MAELE (*1947), fondateur des éditions Phi,
parti en 2002 pour l'Irlande72:

''francis,
j'écris ici une lettre; pour toi. oui. oui. oui. une lettre. e bréif.
eppes méi perséinleches fallt mer net an. an dësem fall keen i-
méil. neen. e bréif. une lettre. pour te dire plusieurs choses.
du bass viru joeren zu iechtemach gelannt, wéi den ikarus an
der so. war s de ze no un d'lëtzebuerger sonn geroden? ech weess
et net. op jidde fall hues de ronderëm dech gekuckt a bass hei
hiinke bliwwen. L 'homme providentiel pour la vie littéraire
grand-ducale. dach, dat ass net iwwerdriwwen. tu nous as fait
comprendre que la vraie vie d'un livre ne commence qu'avec sa
publication et surtout avec sa distribution. was ware in der tat ein
buch, das niemand liest? existiert das meisterwerk eines
unbekannten maiers, das irgendwo verschüttet liegt und niemals

simple jeu de langue: ex. sech goe loossen huet kee sënn; t'kann
een och soen: sech goe loossen ass eng sënn. hues de schon mol
doriwwer nogeduecht? sënn a sënn. de sënn as mannlech. an
d'sënn ass weiblech. kloer! (in: Nico Helminger: Kitsch, coll.
Amphitheater 60, éditions Phi, Echternach, 2001, p. 51: Se laisser
aller n'a pas de sens. On peut dire aussi: se laisser aller est un
péché. L'as-tu déjà remarqué? Sënn et sënn. L'un, le sens est
masculin et l'autre le péché est féminin. Évidemment!)
72
ln: J. Delvaux, J.-P. Janus, P. Marson: Un défi. 20 ans d'éditions
Phi, exposition et catalogue, Centre National de Littérature,
Mersch, 2001/2002, 70-73. Je cite ici ce texte avec l'aimable
autorisation de Mme G. Goetzinger. En raison de son originalité et
de son style, cette lettre n'a pas été retouchée; les passages en
allemand et en luxembourgeois ne sont pas traduits.

218
angeschaut wird? du hast unseren buchprojekten leben
eingehaucht. 't ass wouer. du bass mat eise bicher bei d'libraire
gaangen an hues se dervun iwwerzeegt, datt se déi roueg kënnte
verkafen. mat dir ass d'lëtzebuerger litteratur regelrecht aus deem
déiwe schlof erwacht, an deem se zum groussen deel gefaange
luch, wéi d'dornroschen a sengem tuerm. der mann mit dem
bauchladen. überall war er zu finden, wo auch nur das
bescheidenste regionale buchmarktlein seine tische aufreihte. tu
as commencé avec rien que quelques livres. le chemin a été
difficile. plus d'une fois tu as aperçu le gouffre. mais ton génie
créatif s'est inventé des ailes, plus d'une fois. ikarus. dach. hopp
an héich an d'lut. artiste que tu es. le succès des éditions phi s'est
fait grâce à ta grande sensibilité tu as été le confident et l'ami des
poètes et écrivains (et aussi des artistes-peintres) et tu le resteras.
ech brauch nëmmen un déi siechzeger joeren zréck ze denken a
vir a meng bicher kucken ze goen: selbstverlag, lochnessverlag
luxemburger autoren, binsfeldverlag, op der Lay a vun den
uechtzeger joeren un de phi-verlag. endlech waren eis
manuskripter a gudden hann. wat 10 nët soe wëllt, datt se beim
binsfeldverlag a beim gollo net gutt opgehuewe gewiescht wieren.
ma beim francis war en totalen engagement do, deen d'auteure
gespuert hunn, an deen aus der séil kumm. hei gung et net esou
séier ëm d'geschaft, wat jo och wichtég ass an deem fall, wou
eppes verkaf muss ginn, ma eenzeg an eleng em d'buch. endlech
sinn eis bicher och bei de buchhandler aIs glaichwaerteg
unerkannt ginn. grâce à toi, mon ami. an endlech an de
bicherbuttécker aus deene leschten, stëbsegen ecken erausgeholl
ginn. zanter dass du dech em eis bicher bekëmmert hues, si se net
nëmme schéin a professionell konzipéiert ginn, ma och verkaf.
mir haten op eemol méi lieser, wéi jee virdrun. an souguer eis
bicher op lëtzebuergesch si kaf ginn, eppes, dat net ze erwaarde
war. du has (an du hues) e séchert gespir fir déi lëtzebuergesch
litteraresch landschaft, ouni dech geséich déi haut aus wéi eng
brooch am wanter. Jo. Jo. Jo. den artist aus der ReIsch. ass
heihinner komm an huet de schrëftsteller d'suerg em d'
weiderliewen vun hire bicher (no der nidderschrëft) ofgeholl. en
einfachen ma en décke merci dofir op dëser plaz.
dréi der nach eng zigrett, francis, a lauschter mer no. nach eng
grimmel. deen éischte bréif hunn ech ewechgehait, e war mer

219
zevill sentimental geroden. (io, nach méi wéi deen heU) obschon.
firwat eigentlech net? qu'est-ce que tu dis? écoute, cher ami, du
hast aus dem wohl berühmtesten einmannbetrieb fûr
bücherproduktion in ganz westeuropa einen verlag gemacht, der
sich mit seinen dreihundert publikationen sehen lassen kann; tu
es devenu la victime de ton grand succès. ech wënschen nëmmen
dat hei: datt leit dai verlag iwwerhuelen, déi net nëmmen de goss
am a hunn, ma en hiierz fir d'litteratur. an zwar fir déi vun hei.
déi hei geschriwwe get. a watfir enger sprooch ass net esou
wichteg, ma datt et litteratur vun hei ass, schon. ouni dat geet et
net; heirëmmer scho guer net; an engem land an deem d'kultur
nach ëmmer net selbstverstiindlech ass, an deem d'kultur
souzesoen aIs exceptioun ugekuckt gëtt, amplaz aIs grondelement
vum gesellschaftlechen zesummeliewen, wou et nach ëmmer leit
gëtt, déi d'kiischte fir e groussen, neie musée vun der
internationaler konscht oprechne géint d'kiischte fir
d'flegeversécherung, wat einfach debil ass, wou se am léifsten déi
al festungsmaueren erëm giffen opbauen, déi dach soss naischt
sinn wéi d'symbol vum agespaartsinn a vu brutalitéit a murksen, a
virun ailem vun engem provinziellen an nationalistesche geescht,
wou d'biller vu lëtzebuerger artisten ëmmer nach an alleréischter
hisiicht musse bei d'tapisserei vum living passen, wou iwwert eis
sprooch ëmmer nach gellistert gëtt: wat fir e fiirchterlechen
dialekt, an dat soli eng sprooch sinn, wou d'lei! also net am renge
si mat sech selwer, also an engem onkulturelle land, ass et
wichteg, datt bicher geschriwwe ginn, vu lëtzebuerger auteuren.
gechriwwen an duerno verdeelt an och gelies.
ma en zweete francis ass wait a breet net ze fannen. roo]

Religion et culte

On l'a vu à la page 39, même si au Grand-Duché se


trouvent quelques temples protestants et des synagogues
(Luxembourg et Esch-Alzette), une église orthodoxe
(Luxembourg ville) et au moins un centre islamique (Marner),
les églises catholiques sont largement majoritaires. Ainsi en
dépit de la pratique religieuse en général qui semble diminuer,
en 2002, les catholiques ont déclaré 2925 baptêmes, les
220
protestants réformés 21 et les juifs 5 naissances. - Au culte
catholique, les trois langues officielles ont leur place. Outre les
citations ci-dessous, on peut se reporter à Félix Molitor /
Raymond Schaak: D'Psalmen op Lëtzebuergesch, 1995/96.

Signe de croix: Am Numm vum Papp, vum Jong/Sohn a vum


Hellege Geescht. Au nom du Père et du Fils et du Saint-Esprit.

Notre Père. Gebiet vun eiser Hdr (= expression archaique)


Eise Papp am Himmel, Notre Père qui es aux cieux
dain Numm sief gehellégt. que ton nom soit sanctifié.
Dai Raich soli kommen, Que ton règne vienne,
dai Wëll soli geschéien que ta volonté soit faite
wéi am Himmel sou op der Aerd sur la terre comme au ciel.
Gëf dis haut eist deeglecht Brout, Donne-nous aujourd'hui notre
verzei ais eis Schold, pain quotidien, pardonne-nous
wéi mir och dene verzeien, nos offenses comme nous
déi an eiser Scho/d sin. pardonnons à ceux qui nous
Féier ais nët an d'Versuchung, ont offensé. Ne nous soumets
ma maach ais frai vum Béisen. pas à la tentation, mais délivre-
Amen. nous du mal. Arnen.

Autre version:
Eise Papp am Himmel
helleg sief dain Numm. saint soit ton nom.
Dai Raich soli kommen.
Dai Wëll soli geschéien op der Aerd sur la terre
ewéi am Himmel. comme au ciel.
Gëff ais haut eist deeglecht Brout,
verzei dis eis Schold,
wéi mdr och deene verzeien,
déi an eiser Schold sin.
Féier dis nët an d'Versuchung,
md maach disfriii vum Béisen...
well dir gehéiert d'Raich an d'Kraaft car à toi appartiennent le
an d'Herrlechkeet an Eiwegkeet. règne, la puissance et la
Amen gloire pour l'éternité. Arnen

221
Le luxembourgeois dans les médias

Le Grand-Duché joue un rôle particulier sur la scène


médiatique en Europe, du fait qu'il héberge deux géants de la
communication audiovisuelle: RTL Group, diffuseur européen
de télévision et de radio, ainsi que la Société européenne des
satellites (SES) opératrice des satellites Astra, qui a fusionné
en 2001 avec GE Americom, en donnant naisssance à SES
Global. De plus, la situation du pays et son plurilinguisme lui
donnent une position-clé pour l'émission et la réception des
radios et surtout de multiples chaînes de télévisions.

A. - Télévision
Sur le petit écran, le luxembourgeois a conquis sa place
depuis 1991 avec le lancement d'un journal télévisé quotidien.
C'est la "télé nationale" RTL Hei elei Tele Lëtzebuerg. Les
infos locales en luxembourgeois sont accompagnées d'une
version française simultanée que l'on peut capter si l'on a des
enceintes stéréo.

B. - Radios
À la radio sur FM (modulation de fréquence), les
émissions en luxembourgeois ont une place de choix. RTL
Radio Lëtzebuerg, 92.5 est la radio généraliste quasi officielle
du Luxembourg, presqu'entièrement en luxembourgeois avec
ses infos en temps réel (également captables par internet) et ses
émissions tout public. - DNR Den neie Radio, 102.9 & 104.2
n'émet lui aussi que des programmes en luxembourgeois. -
Radio Honnert, 7 de soziokulturelle Radio, 100.7 a des
émissions en luxembourgeois (annoncés dans des programmes
rédigés en luxembourgeois); le dimanche, programme en
anglais; le mercredi, émission en français.- Radio Ara 103.3
& 105.2 émet des programmes de la musique mondiale et des
émissions culturelles en luxembourgeois, anglais, allemand,
espagnol, français et serbo-croate. D'autres radios sont plus

222
spécifiques: Eldoradio 100.5 (musique), Radio latina 101.2
(musiques latinos, émissions en espagnol, portugais, italien,
anglais, français), Sunshine radio 102.2 (radio exclusivement
en langue anglaise; toutes musiques). Signalons encore Radio
Waky 107, la station généraliste d'Europe 2 au Grand-Duché.

C. - Presse écrite
On peut distinguer la presse quotidienne, hebdomadaire,
mensuelle, trimestrielle, la presse des petites annonces et la
presse gratuite.
Le Luxembourg a six journaux quotidiens rédigés en
allemand, français et parfois en luxembourgeois. Deux
quotidiens présentent l'actualité uniquement en français: Le
Républicain lorrain (avec l'actualité locale de la région
lorraine) et La Voix du Luxembourg qui est la "version
française" du journal le plus ancien du pays: le Luxemburger
Wort. Ce dernier, conservateur, présente cependant aussi des
contributions en luxembourgeois, notamment dans le courrier
des lecteurs. Supplément culturel: Die Warte. Le Tageblatt est
le journal proche du parti socialiste. Il est rédigé surtout en
allemand. Le Lëtzebuerger Journal, proche du parti
démocrate, est majoritairement de langue allemande avec
quelques articles en français. Deux autres journaux sont: Le
Quotidien et Zeitung vum Lëtzebuerger Vollek (Journal du
peuple luxembourgeois).
La presse hebdomadaire est, elle aussi, très diversifiée.
Revue et Telerevue présente deux magazines en un. En
allemand, il traite tous les sujets. Supplément mensuel Graffiti
sur les films. Alors que Le Jeudi est entièrement en français
avec une partie culturelle largement développée, Correio et
Contacto sont en langue portugaise et s'adressent en premier
lieu à la nombreuse communauté portugaise du pays. Télécran
Magazine est l'hebdomadaire télé en langue allemande avec
les programmes du câble et des cinémas, pages culturelles et
faits de société. D'Lëtzebuerger Land paraît le vendredi; c'est

223
l'hebdomadaire politique, économique et culturel indépendant.
Les articles sont pour la plupart en allemand et en français,
mais le luxembourgeois y a aussi sa place (avec une excellente
documentation sur internet www.luxemburgensia.lu). - Le
journal satirique en allemand (avec une chronique en français)
est Den Neie Feierkrop (Ie nouveau tisonnier). WOXX,
successeur de De grénge Spoun (Ie copeau vert) est
l'hebdomadaire à tendance écologique et sociale; il est rédigé
en allemand.
La presse périodique mensuelle ou trimestrielle se
compose en majorité de titres socio-professionnels, associatifs
et/ou plus ciblés. Forum, en allemand, français et
luxembourgeois, milite "fIT kritesch Informatioun iwwer
Politik, Kultur a Relioun" (pour une information critique sur la
politique, la culture et la religion). On a le choix pour la presse
automobile: Autotouring (revue de l'automobile club en
allemand), Auto Revue et Auto Moto (également en
allemand), Auto loisirs (en français). Carriere, un magazine
pour femmes, est en allemand et en français. Horesca est
l'organe de la Fédération Nationale des Hôteliers Restaurants
et Cafetiers. Ensemble est aux mains de l'Association de
Soutien aux Tavailleurs Immigrés (ASTI). Agefi apporte
l'actualité économique et financière du Luxembourg.
Pour la presse des petites annonces, on retiendra Bingo et
Luxbazar. Dans la presse gratuite, distribuée dans les boîtes à
lettres et, pour une grande part, en luxembourgeois, la
Zeidung, le "journal proche des populations, avec ses petites
annonces et ses comptes rendus des manifestations locales" et
Luxpost Weekend, rempli d'annonces et de pubs insolites en
allemand, luxembourgeois et français.
Toute une série de sites internets ont égalemant recours
au luxembourgeois, par exemple www.rtl.lu où l'on trouve
un résumé de l'actualité du jour et www.chd.lu où l'on peut
lire les discours prononcés à la Chambre des députés, une
mine de textes en luxembourgeois (cf. Krier, 1999).

224
xx. EXPRESSIONS
POUR TOUS LES JOURS

IT] Phrases-clefs. - Schlësselsiitz (cf. aussi lexique I, 249 ss.)

Bonjour! Bonsoir! Bonne nuit!


Bonjour/Moien! Guddenl'n Owend! (Gutt) NuechtlNuet!
Pardon! Excusez-moi! D'accord! Oui! Non! Merci! Au revoir!
Pardon! Entschëllegt! D'accord! Jo! Neen! Merci!
Awar/Addi!
Comment ça va? Bien. Mal. Pas trop. On fait aller.
Wéi geet et? Gutt. Schlecht. Net besonnesch. Mer doen et
go(e)n.
S'il vous/te plaît. Volontiers. Je vous en prie. Attention.
Wann ech g(e)lift (w.e.g.). Gar. Gar geschitt. Opgepasst.
Il n'y a pas de quoi.
Gar geschitt Ge vous en prie). 't ass naischt (ce n'est rien).
Soyez le bienvenu. (Attendez) Un instant, s.V.p.
(Dir sidd) Wëllkomm. (Waart) Ee Moment, w.e.g.
Enchanté de faire votre connaissance. Quoi de neuf?
Etfreet mech, lech kennen ze léieren. Wat gëtt et Neits?
Que puis-je vous servir? Pourquoi pas? Mais certainement!
Wat kann ech lech offréieren? Firwat net! Ma gewëss!
Mettez-vous à l'aise. Faites comme chez vous! Ne vous
dérangez pas à cause de moi. Je ne voudrais pas vous gêner!
Maacht lech et gemittlech. Maacht wéi doheem!
Dérangéiert lech net wéinst menger! I Stéiert lech net
mengetwegen! Ech wëll (lech) net stéieren.
À bientôt. À plus tard. À demain. À un de ces jours.
Bis geschwënn. Bis spéider. Bis muer. Bis dar Deeg (een).
Prenez place/ asseyez-vous. Voulez-vous boire quelque chose?
A vos souhaits ou: (à votre) Santé.
Huelt lech Plazl Sëtzt lech. Wëllt Dir eppes (ze) drénken?
(Op ar) Gesondheet IProst! (quand on boit ensemble).

225
Rendez-vous à trois heures devant la gare. Entendu, d'accord.
Rendez-vous ëm drai Auer virun der Gare. 't ass an der
Rei!
Ne m'en veuillez pas! Ne vous en faites pas! Ça ne fait rien!!
Ce n'est pas grave
Sidd mir net béis! Maacht lech naischt draus! 't mécht
naischt!l t'ass net schlëmm!
Puis-je vous demander un petit service? Comment? / S'il vous
plaît? Je n'ai pas compris. Est-ce que vous pouvez répéter?
Parlez plus lentement, s. v. p.
Kënnt dir mir e Gefale maachen? (Waf) gelift? Ech hunn
net verstan(en). Kënnt Dir dat widderhuelen? Schwatzt méi
lues, w.e.g.
J'aimerais manger. Nous aimerions aller en ville. Je voudrais
faire la connaissance de ton amie. Nous voudrions partir de
chez lui vers 7 heures. J'ai promis que j'allais les appeler au
téléphone.
Ech géif gar eppes iessen./ Ech hatt gar eppes (fir) z'
iessen. Mir géife gar an d'Stad fueren. Ech géif gar deng
Frëndin kenne léiéren. Mir géife gar géint siwen Auer bei
him fortfùeren. Ech hu versprach, ech géif (hinnen)
telefonéieren / (bei hinnen) uruffen.
Puis-je parler à Monsieur X / à Madame Y? Bien sûr. Vous
n'avez pas de chance; il/elle est absentee). Je regrette, il/elle n'a
malheureusement pas le temps. Je suis désolé, mais il/elle est
en ce moment très occupé(e).
Kann ech mam Har X / mat der Madame Y schwatzen?
Selbstverstandlech. Dir hutt Pech; en/si ass net do. Ech
bedaueren, en/si huet leider keng Zait. Et deet mer Leed,
ma hien/si ass de Moment staark beschiiftegt.

[lJ Maacht lech niiischt draus. - Ne vous en faites pas.

Den Heng huet e Plakapp/ eng Glatz. Henri est chauve.


Dem Pitt ginn d'Hoer aus. Pierre perd ses cheveux.

226
De Boufhuet vil! Eessen. Le garçon a beaucoup de boutons.
D'Meedchen huet eng Stuppnues. La fille a le nez retroussé.
De Monni huet en dueble Kënn. L'oncle a un double menton.
D'Kand schneit Grimassen. L'enfant fait des grimaces.
D'Tatta huet en Hexeschoss. La tante a un lumbago.
D'Mamm lait krank am Bett. La mère est malade au lit.
De Papp huet sech de Fouss/ de Knéchel verstaucht. Le père
s'est foulé le pied! la cheville.
D'Boma an de Bopa sinn och net an der Rei. Mamie et Papi ne
vont pas bien non plus.
... a mir geet et och net esou gutt an dëser komescher Famill.
... et moi, je ne vais pas non plus très bien dans cette drôle de
famille.

[l] Zuelen - Chiffres (cf. aussi pages 162-163)


kardinal/cardinal ordinal/ordinal (point après le chiffre)
1 eent (een, eng) 1. den éischten, déi éischt(flpl), dat éischt
2 zwéi/zwee Jongen (m) 2. den zweete Jong
zwou Fraen (f) déi zweet Fra
zwee Kanner (n) dat zweet Kand
3 drai 3. den drëtten, déi drëtt (flpl), dat drëtt
4 véier 4. de véierten
5 ftnnef 5. deftnneften
6 sechs 6. de sechsten
7 siwen 7. de siwenten
8 aacht 8. den aachten
9 néng 9. den néngten
10 zéng 10. den zéngten
Il eelef 11. den eeleften
12 zwielef 12. den zwieleften
13 draizéng 13. den draizéngten
14 véierzéng 14. de véierzéngten
15 fof(f)zéng 15. defof(f)zéngten
16 siechzéng 16. de siechzéngten
17 siwwenzéng 17. de siwwenzéngten

227
18 uechtzéng 18. den uechtzéngten
19 nonnzéng 19. den nonnzéngten
20 zwanzeg 20. den zwanzegsten
21 eenanzwanzeg 21. den eenanzwanzegsten
22 zweeanzwanzeg 22. den zweeanzwanzegsten
(zwee reste invariable) a.s.w. (an sou weider), etc.
30 drësseg 30. den drëssegsten
40 véierzeg 40. de véierzegsten
50 foffieg 50. defoffiegsten
60 siechzeg 60. de siechzegsten
70 siwwenzeg 70. de siwwenzegsten
80 uechtzeg 80. den achzegsten
90 nonnzeg 90. de nonnzegsten
100 honnert 100. den honnersten
1000 dausend 1000. den dausendsten ...

I]] Ziiiten - Temps


Wéispéit ass et? - Quelleheure est-il? (cf. aussi page 187)
13.00 h eng Auer (nomëttes)
13.05 fënnef(Minutten) op eng
13.10 zéng op eng
13.15 e Véirel op eng
13.20 zwanzeg op eng
13.25 fënnef vir halwer zwou
13.30 halwer zwou
13.35 jennef op halwer zwou
13.40 zwanzeg vir zwou
13.45 e Véirel vir zwou
13.50 zéng vir zwou
13.55 fënnefvir zwou
12.00 h et ass Mëtteg. Il est midi.
24.00 h et ass Hallefnuecht. Il est minuit.
21.20 h et ass zwanzeg op néng owes (du soir)
03.00 h et ass driii Auer mueres (du matin)
07.00 h et ass geneeljustlpunkt siwen (exactement)
et ass nach keng eelef Auer il n'est pas encore Il.00 h.;
228
et ass bail ongeféierl géint eelef Auer il est presque/à peu près/
près de Il.00 h; et ass no eelefil est Il.00 h passées

[i] D 'Jor an d~éint - L'année et les mois (cf. page 188)


2004: zweedausendvéier, am Jor zweedausendvéier
Ech sinn de 16. Mee 1938 gebuer. Ech sinn 1938 (pas de
préposition) gebuer Je suis né le 16. mai 1938/ en 1938.
Haut ass den nonnzéngten Dezember 2003. Aujourd'hui, on a /
c'est le 19 décembre 2003

D'Joreszaite heeschen d'Fréijor, de Summer, den Hierscht


an de Wanter. Les noms des saisons sont printemps, été,
automne, hiver

Les mois de l'année s'appellent: Januar, Februar, Maerz,


A 'brëll, Mee, Juni, Juli, Au'gust, Sep'tember, Ok'tober,
No'vember, De'zember.

La semaine (d'Woch, page 187-188) a sept jours (Dag, Deeg):


Méindeg, Dënschdeg, Mëttwoch, Donneschdeg, Freideg,
Samschdeg, Sonndeg
L'article dele (au CI accusatif) défInit le jour comme passé ou
prochain: dele Méindeg lundi dernier (de viregel viregtel
leschte Méindeg) ou lundi prochain (den nachste Méindeg).

Noter d'autres expressions pour les jours et parties du jour:


méindes fréi le lundi matin tôt, méindes muereslmoies le lundi
matin, méindes virmëttes le lundi en cours de matinée, méindes
nomëttes le lundi après-midi, méindes owes le lundi soir,
haut de Mëtteg ce midi, haut den Owend ce soir,
muer/mar de Mueren demain matin, iwwermuer de Mëtteg
après-demain à midi,
gëscht(er) nomëttes hier après-midi, virgëschter Owend avant-
hier au soir,
nuets la nuit, an der Nuecht pendant la nuit.

229
On notera encore:
dës Woch cette semaine, dëse Mount ce mois-ci,
uganks der Woch en début de semaine, ufanks Januar début
JanVIer,
zënter laangem depuis longtemps, viru/vru kuerzem il y a peu
(de temps), d'lescht récemment
véier Joer laang pendant quatre ans, joerelaang pendant des
années,
ail Ament à chaque instant, ëmmer toujours,
vun elo un à partir de maintenant, vu mueres bis owes du matin
au soir, vun Dag zu Dag de jour en jour, vun haut op muer du
jour au lendemain,
heiansdo de temps en temps, lues a lues peu à peu,
dunn alors (nouvelle étape dans un récit), dann alors (à cet
instant-là) / et puis/ ensuite (succession dans le temps).

[ill Kontakt/Korrespondenz - contact écrit/correspondance


Bonjour, Har X/Madame Y
Bonjour, Monsieur! Bonjour Madame!
Au Grand-Duché comme en Allemagne, on salue en
mentionnant le nom de la personne. C'est moins l'usage en
France.
Léif Joffer Legill, Léif Madame Klein, Leiwen Har Jean
Chère Mademoiselle, chère Madame, cher Monsieur
Léiwen Heng, Léiwe Franz, Léift Annie, Leif Leif
Cher Henri, Cher François, chère Annie, chers tous
Har Direkter, Har Professer Dr. X, Madame Minister/
Ministesch, Madame Presidentin, Dir Dammen an Dir
Haren.
Monsieur le directeur. Monsieur le professeur. Madame le/la
ministre. Madame la Présidente. Mesdames et Messieurs /
Madame et Monsieur.
Au Grand-Duché comme en Allemagne, dans les salutations
publiques, on mentionne les titres beaucoup plus qu'en
France.

230
De Premier J. C. Juncker, De Bundeskanzler Schroder, De
President Chirac.
Au Grand-Duché, le titre précède habituellement le nom; en
français, il est souvent en apposition: J.C. Juncker, Premier
Ministre du Grand-Duché de Luxembourg...

Fir den Ufank. - Pour commencer la lettre...


AIs Antwert op Aert Schreiwes/ op Are Bréif/ op Ar Ufro/
op Ar Demande vum ... Merci fir Are Bréif vum .../ fir ar
Demande vum ..;
En réponse à votre écrit! à votre lettre/ à votre demande du...
Merci pour votre lettre / demande du ...
Heimat erlaben ech mer, [fir) lech matzedeelen, datt ...
Heimat erlabe mer eis, [fir) lech matzedeelen, datt ...
Par la présente, je me permets / nous nous permettons de vous
commumquer que...
Mir sifrou, lech matdeelen ze kënnen...
Nous sommes heureux de pouvoir vous communiquer...
Mir hunn À'r Demande / Ar Bestellung / À'ren E-Mail krilt, a
mir confirméieren heimat, datt...
Nous avons reçu votre demande / votre commande / votre
courriel, et nous confirmons par la présente, que...
Wéi bei eisem Treffen vum 2. Januar versprach, schécken
ech lech heibai...
Comme promis lors de notre entrevue du 02/01, je vous
envoie ci-joint...
Mir hunn d'Éier/ de Plëséier, [fir) lech matzedeelen, datt ...
Nous avons l'honneur / le plaisir de vous communiquer que...

Fir opzehalen. - Pour terminer la lettre...


Mir (ver)bleiwe mat gréisstem Respekt, Aren ... Mat eisem /
mengem gréisste Respekt ...
Nous restons avec le plus grand respect, votre ... Avec notre /
mon plus grand respect... Très respectueusement, votre...
Mat engem schéine Bonjour ... Mat eise beschte Gréiss ...
Bien le bonjour ...Meilleures salutations ...
Villmools Merci (nach eng Kéier) a schéi Gréiss...

231
Un grand merci (encore une fois) et meilleures salutations...
E grousse Merci an ail Guddes bis eng aner Kéier...
Un grand merci et tous mes voeux en attendant...
Villmools Merci am Viraus a bis geschwënn
Un grand merci d'avance et à bientôt
Nach e schéinen Dag/ nach e léiwe Weekend
(Je vous souhaite encore) une belle journée/ un chouette
weekend.

Op der Post: Pecht 0,50 Euro op de Bréif oder /oosst e


recommandéieren. Dir kënnt en am Guichet ofginn, oder einfach
awiierfen.
Collez un timbre de 0,50 Euro sur l'enveloppe ou faites-la
recommander. Vous pouvez la remettre au guichet ou tout
simplement la mettre à la boîte.

[] Kontakt - Contact oral


- Bonjour, Dir Dammen an Dir Haren! Sinn ech hei am
Sportsverain? Kann ech mech éierenzwousch aschreiwe
loossen?
- Ma bestëmmt. Gar... Wéi al sidd Der dann?
- Fënnefandrësseg Joer. An zwéi Méint kréien ech meng
sechsandrësseg. Ech si Senior.
- Esou al ass dat awer och nach net. Kuckt emol, ech sinn
zwee Joer méi al wéi Dir an ech spillen ail Dag mat
Junioren. Dat haIt ee fit, frësch a monter.
- Soil ech dee Formulaire hei ausfëllen?
- Jo, wann ech gelift. Eng Foto vun lech brauch ech dann
och nach.
- Déi brengen ech lech déi nachste Kéier mat.
- ... Kënnt der mir nach just den Datum soen? De siwente
Mee zweedausendfënnej? Merci... De Rescht fëllen ech
doheem aus. Bis muer. Ech brengen lech dann de ganzen
Dossier komplett erëm.

232
Bonjour, messieurs dames. C'est ici l'association
sportive? Je peux me faire inscrire quelque part?
Mais bien sûr. Volontiers...Vous avez quel âge?
Trente-cinq ans. Dans deux mois, j'aurai mes trente-six.
Je suis senior.
Mais ce n'est pas si vieux que ça! Voyez, moi, j'ai deux
ans de plus que vous et je joue tous les jours avec des
juniors. Cela tient en forme, frais et dispos.
Est-ce qu'il faut remplir ce formulaire?
Oui, s'il vous plaît. J'aurai ensuite encore besoin d'une
photo de vous.
Je vous l'apporterai la prochaine fois
... Pouvez-vous simplement me dire encore la date? Le 7
mai 2005? Merci! Le reste, je le remplirai chez moi. À
demain. Je vous rapporterai alors l'ensemble du dossier
complet.

ŒJ Anstand - Convenances
- Bonjour. Erlaabt mer, datt èch mech virstellen. Ech heesche
Frank Occitan. Ech kommen aus Frankrdich, vun Arles.
- Entschëllegt, ech hunn lech net richteg verstanen! Kéint Dir
dat widderhuelen... nach eng Kéier soen?
- Jo, ech sinn Ausldnner. Ech kommen aus Südfrankrdich...
- A sou! Et freet mech, lech kennen ze léieren... Wat maacht
Dir dann hei zu Lëtzebuerg? Sidd der scho laang do?
- Ech sinn eréischt virun drdi Deeg ukomm. E Besuch an der
Famill vun... een Employé vun der Europdescher Unioun... an
och e bëssen Tourissem. Ech kennen d'Land nach net, md... et
geldlt mir nawell ganz gutt hei.
- Da misst Dir awer och eppes méi aus der Stad erauslueren,
op d'Musel, op lechternach, op Veianen, an op Clierl an an de
Mëllerdall...
- Jo, dat maen ech an den ndchsten Deeg. Mdi Frënd vun der
EU fiert mat mir. Hie weist mir dann alles.
- Abee, da sidd der jo gutt versuergt. Ech wënschen lech e
schéinen Openthalt an ee ganz agréablen Tour duerch eist
Land.
233
- Bonjour. Permettez que je me présente. Je m'appelle Frank
Occitan. Je viens de France, d'Arles.
- Pardon. Je ne vous ai pas bien compris. Pouvez-vous répéter...
dire une deuxième fois?
- Oui, je suis étranger. Je viens du Midi de la France...
- Ah bon! Enchanté(e) de faire votre connaissance... Que faites-
vous donc ici à Luxembourg? êtes-vous là depuis longtemps?
- Je ne suis arrivé qu'il y a trois jours. Une visite dans la
famille... un employé de l'Union Européenne. .. et aussi un peu
de tourisme. Je ne connais pas encore le pays, mais... je me
plais déjà très bien ici.
- Alors vous devriez aussi sortir un peu plus de la ville de
Luxembourg, vous rendre au bord de la Moselle, à Echternach, à
Vianden et à Clervaux et dans le Müllertal. ..
- Oui, c'est ce que je ferai dans les prochains jours. Mon ami de
l'DE m'accompagnera en voiture. Il me montrera tout cela.
- Eh bien! Je vois qu'on prend bien soin de vous. Je vous
souhaite un bon séjour et une virée très agréable à travers notre
pays.

[[] Bouneschlupp. - Potage de haricots verts.


- Grune Bohnensuppe.
La «Bouneschlupp»de Léa Linster
par Didier Méreuze, Journal La Croix du 3/4 janvier 2004, 18.
"Vu de France, le Luxembourg, c'est tout petit. Vu d'une
table française, ça n'existe même pas. Comment ce duché
minuscule pourrait-il s'honorer d'une gastronomie capable de
concurrencer la nôtre, alors que certains Luxembourgeois eux-
mêmes la définissent comme «une cuisine française avec
des portions allemandes> >! Que les cocardiers nationalistes
chauvins s'étranglent de honte devant leur assiette: la cuisine
luxembourgeoise existe. Elle possède même sa grande
cuisinière à la tête de deux restaurants: Léa Linster, étoilée au
Michelin et lauréate du Bocuse d'or."
Voici en français sa recette d'un plat typiquement
luxembourgeois, puis en luxembourgeois une recette plus
courante du même plat. .. sans poitrine fumée ni saucisses.

234
Pour 8 pers: 1 kg de haricots verts, 200 g de céleri-rave, 3
pommes de terre, 2 oignons, 1 petit poireau, 2 c. à soupe de
farine, SO g de beurre, I,S dl de crème fraîche, du sel marin, du
poivre du moulin.
Mettre dans une marmite contenant 2 I d'eau les haricots coupés en
morceaux de 1 à 2 cm, le céléri-rave taillé en carrés de 1 cm, les
oignons détaillés en petit dés et les poireaux émincés en tronçon de 1
cm. Saler légèrement. Cuire à feu moyen. Au bout de 15 à 20
minutes, ~outer les pommes de terre, elles aussi taillées en carrés de
1 cm. Laisser sur le feu jusqu'à la cuisson complète des pommes de
terre.
Dans une casserole, faire fondre le beurre. Ajouter la farine. A l'aide
d'un fouet, tourner énergiquement à feu vif, de façon à obtenir un
roux blanc. Sans cesser de remuer, mouiller en ajoutant petit à petit
un peu de fond de cuisson du potage jusqu'à ce que la sauce
devienne crémeuse. Laisser cuire encore quelques minutes à feu
doux.
Passer cette sauce au chinois sur le potage. Mélanger avec les
légumes. Porter à ébullition. Retirer du feu. Saler et poivrer. Ajouter
la crème fraîche.
Ce plat est servi avec une garniture de 400 g de poitrine fumée en un
seul morceau et de 4 saucisses luxembourgeoises à cuire. La cuisson
de la poitrine se fait dans une casserole remplie d'eau que l'on pose
sur le feu. Lorsque l'eau se met à bouillir, on laisse la poitrine cuire
une bonne heure. Ensuite, on la retire et on la détaille en lardons.
Pour ce qui est des saucisses, il faut d'abord mettre de l'eau dans une
casserole. Une fois l'ébullition atteinte, on enlève la casserole du feu
et on poche dans cette eau brûlante les saucisses pendant 20 minutes
environ avant de les retirer pour les découper en tranches fines.
Les lardons et les tranches de saucisses sont servis séparément de la
soupe, afm que chacun puisse se servir à son goût.
D'après Best of Lea Linster de Lea Linster, édité par l'auteur, 2003.

Y2 kg gréng Bounen. 1Y2 - 2 Liter Waasser. Salz. Y2 kg


Gromperen.
Fir d'Sauce: 40 g Fett. 40 g Miel. Bounebritt. Peffer. Ram.

235
't ass net einfach, ee ganz priiziist Rezept fir d'Bouneschlupp
unzeginn. Vill Lëtzebuerger Hausfraen hunn hiert eege Geheimnis
fir déi Zopp ze kachen.
Grondrezept fir d'Bouneschlupp ass a bleift och wuel dat heil:
d'Bounen triéieren, d'Schliiissen eroftéien, d'Boune wiischen, kleng
schneiden an 30-40 Minutte laang a Salzwaasser kachen, 15
Minutten ier se gekacht sinn, déi a Wierfel geschnidde Gromperen
derbiiimaachen. Mam Fett, Miel a mat der Britt vun de Bounen eng
w ii i ssM i e I zoo s s virbereeden, an déi ee Mëllech a Ram
mëscht, oder eng b r 0 n g Zoos, an déi niewent de Gewierzer och
Bounekriiitche (= sarriette) komme soli. D'Zooss kuerz virum
Servéieren an d'Zopp schëdden.
Eng Variante vum Rezept besteet doran, datt d'Zooss duerch
Mëllech, frëschen oder saure Ram ersat gëtt. A ville Stéit ginn déi
préparéiert Bounen fir d'éischt mat klenggeschniddenen Zwiwwelen
e bëssen ugebrot an da kënnt eréischt d'waarmt Waasser an d'Salz
derbiii. Soli d'Zopp eppes méi steif ginn, da kann een och eng oder
zwou Gromperen dra reiwen.

[ill "bloossen a Faarwen. - Mesures et couleurs


ee Gramm (un gramme) - en halleft Pond (250 grammes) - ee
Pond (une livre, 500 grammes) - ee Kilo (un kilo) - een
Zenner (50 kilos) - eng Tonn (1000 kilos)
ee véirels Liter (un quart de litre) - en halwe Liter (un demi-
litre) - ee Liter (un litre) - ee Fouder (1000 litres) - eng hallef
Dosen (une demi-douzaine) - eng Dosen (une douzaine) - eng
anerhallefDosen (une douzaine et demie)
ee Meter (un mètre) - ee Millimeter / Dezimeter / Hektometer /
Kilometer. . .
ee Quadratmeter / Quadratkilometer (m2 /km 2)
ee Kubikmeter (m3: mètre cube)

rout (rouge) - wiiiss (blanc) - blo (bleu) - giel Gaune) - wéng


(vert) - brong (marron) - schwaarz (noir) - WO (gris) - mov
(lila) - sëlwer (argent) - gëllen (or) - bloelzeg (bleuâtre) -
wozeg (grisâtre) - wéngelzeg (verdâtre) - bont (multicolore)

236
XXI. EXPRESSIONS DANS DES
SITUATIONS PARTICULIÈRES

ITJ Politesse et rencontres. - Héijlechkeet a Bekanntschaft.


Puis-je vous accompagner?
Daerf ech mat (Iech) goen?
Pourriez-vous m'aider à trouver l'aéroport/l'hôtel?
Kéint Du mir hëllefefir op de Flughafen (de Findel)/fir an
d'Hotel?
Vous êtes très aimable.
Dir sidd ganz léif / amabel/gentil / hëllefsbereet.
C'est très aimable à vous.
Dat ass ganz schéin / fain / léif (vun lech).
J'aime beaucoup votre ville.
Ar Stad gefalt mir ganz gutt.
Mais comment t'appelles-tu?
Ma wéi heeschs du dann?
Quel est votre métier?
Wat sidd der vu Beru.ff(aus)?
Moi? Je suis à la retraite, mais j'étais Professeur à Mersch.
Ech? Ech si pensionnéiert, ma ech war Professer zu Miersch.
Allons boire quelque chose/ un verre/ un demi?
Kommt, mir ginn eppes/een drénken/ een huelen.
Arrêtez/cessez de m'opportuner.
Da loosst mech dach roueg!
Je ne vous comprends pas bien.
Ech verstinn lech schlecht.
Comptez sur moi.
Zielt op mech./ Dir kënnt lech op mech verloossen.
Je ne voudrais pas vous déranger.
Ech wëll (iech) net stéieren.
Je suis vraiment désolé de mon retard.
't deet mir wierklech Leed, datt ech mech verspéit hunn.
As-tu du feu, s'il te plaît?
Hues du (kee) Feier, w.e.g.?
A quelle heure est-ce que je peux venir?

237
Wéini kann ech da kommen?
Heureux de faire votre connaissance.
'tfreet mech, lech kennen ze léieren /mat lech Bekanntschaft ze
maachen.
Merci pour cette invitation.
Merci fir d'lnvitatioun!
Êtes-vous libre ce soir? Où pourrons-nous nous retouver? -

Sidd Der haut den Owendfrai? Wou kënne mer eis erëmgesinn /
begéinen / treffen?
J'espère que nous nous reverrons.
Ech hoffen, datt mir eis (eng Kéier) erëmgesinn. / Ech hoffen,
datt mir eis nach eng Kéier gesinn.

[l] Maladie et médicaments. - Krankheet an Heelmëttel


Je me suis réveillé en sursaut; je n'ai plus fermé l'œil de la nuit.
Ech sinn aus dem Schlof gefuer an ech hunn du keen A méi
zougedon.
Il faut que je me prenne la température. Je crois que j'ai la
gnppe.
Ech muss mir mol d'Féiwer moossen. Ech mengen, ech hunn eng
Gripp.
Puis-je avoir un rendez-vous le plus tôt possible?
Kann ech esou bal wéi méiglech e Rendez-vous kréien?
Elle ne se sent pas très bien; elle a des frissons; fais venir le
médecin.
Et ass him net ganz gutt. D'Schuddere ginn him aus. Looss den
Dokter kommen.
Qu'est-ce qui ne va pas? Je vais vous ausculter. Voulez-vous
dégager le haut?
Wat geet net? Ech wëll lech ënnersichen? Maacht lech uewe
fr al, w. e. g..?
'"

L'infirmière prend la tension et le pouls. On m'envoie chez un


spécialiste.
D'lrifirmière moost him / hir de Bluttdrock a fillt him / hir de
Bols. Ech muss bei e Spezialist goen.
Ce médicament est très efficace. Les autres, il faudra aller les
acheter à la pharmacie.

238
Dëst Medikament wierkt ganz gutt. Déi aner musst Der an enger
Apdikt ka/en.
Je dois retourner voir le médecin la semaine prochaine. TIm'a
prescrit du repos avec un arrêt de travail.
Ech muss d'niichst Woch erëm bei den Dokter (goen). Hien huet
mir Rou verschriwwen a mech och krankgemellt.
Quand auras-tu le résultat de ton analyse d'urines? As-tu déjà
passé tes radios?
Wéini kriss de d'Resultat vun der Waasseranalys?Hues de
d'Roentge scho gemaach?

[I] Taxis. Stations services. - Taxien. Tankstellen.


Où est la station de taxis la plus proche?
Wou sinn déi niichst Taxien?
Arrêtez-moi ici, s'il vous plaît, là, après le sens giratoire.
Pouvez-vous m'attendre?
Haalt hei stall, w.e.g, do, nom Kreesverkéier. Kënnt Der
waarden?
Combien prenez-vous pour le Kirchberg?
Wéivill kascht etfir op de Kierchbierg?
Combien vous dois-je?
Wéivill sinn ech lech schëlleg?
Êtes-vous libre? Je suis pressé!
Sidd derfriii? Ech si presséiert!
Faites le plein de sans-plomb, s.v.p.
Voll(tanken), w.e.g. mat bliiifriiiem Benzin/Bensin!
Je voudrais changer les deux pneus avant. Combien cela va-t-il
coûter?
Ech géif giir d'viischt Pneue changéieren. Wéivill kann dat
kaschten?
Voulez-vous nettoyer le pare-brise, changer les essuie-glaces
et contrôler le feu stop?
Kënnt Der w.e.g. d'viischt Glace botzen, d'Wischere
changéieren an och d'Bremsluucht kontrolléieren?
Avez-vous vérifié l'eau, l'huile et la pression des pneus?

239
Hutt Der nom Waasser, nom Uelech an och nom Drock vun de
Pneue gekuckt?

[I] Deen ee fiingt op der Aarbecht un, deen aneren ass


fiierdeg. - Au travail, l'un commence, l'autre a fini.
(no engem Text aus Lëtzebuergeschfir all Dag 8.64)
- Um hallwer sechs (5.30 Auer) rabbelt mai Wecker. Haut
stinn ech mol direkt op, ginn a mai Buedzëmmer, fir mai
Jogging iwwerzezéien. Ech hunn namlech wëlles, eng kleng
Zait an de Park ze goen, fir ze lafen. Eng hallef Stonn drop,
sinn ech nees doheem, dusche mech an ech di mech un. Ech
mae mech preft fir de Büro, kiimmen a schminke mech, an
um Véirel vir siwen (6.45 Auer) drénken ech, wéi all
Muergen, mai Kaffi ënnen am Bistro. Da muss ech mam Bus
bis an den Zentrum, an ëm hallwer aacht (7.30 Auer) geet et
um Büro lass.

- A 5 heures et demie, mon réveil sonne. Aujourd'hui je me


lève tout de suite, vais dans ma salle de bain pour mettre mon
survêtement. J'ai en effet l'intention, d'aller courir un petit
moment dans le parc. Une demi-heure après, je suis de
nouveau chez moi, je me douche et je m'habille. Je me
prépare pour me rendre au bureau, je me coiffe et me
maquille, et à 7 heures moins le quart, je bois, comme tous
les matins, mon café en bas au Bistro. Puis je prends le bus
pour me rendre au Centre, et à 7 heures et demie, ça démarre
au bureau.

- No enger laanger Nuecht maachen ech um hallwer sechs


(5.30 Auer) meng lescht Ronn mam Honn a mat der
Tascheluucht. Virun de Monitoren an am Gebai ass alles
normal. Drai Véirel Stonn méi spéit, sparen ech de Parking
erëm op. Een neien Dag fir d'Employéen a d'Konndschaft
kann ufanken. Ech si midd an, um Véirel vir siwen (6.45),
paken ech meng Puer Saachen an. Ech waarden op de
Kolleg, dee mech ojléise soli, an ech gaapsen sou, daft ech

240
nach een Expresso bei der KajJismaschinn drénke muss. Urn
hallwer aacht (7.30 Auer) ass et dann esou wait. De belsche
Kolleg ass do, den Hond ass versuergt. Ech ginn an
d'Garage main Auto huelen an ech fueren dann déi véierzeg
Kilometerstreck bis heem op d'Lothrenger Muse/.

- Après une longue nuit, je fais à 5 heures et demie ma


dernière ronde avec mon chien et ma torche. Devant les
écrans et dans le bâtiment, tout est normal. Trois quarts
d'heure plus tard, je rouvre à clef le parking. Une nouvelle
journée peut commencer pour les employés et la clientèle. Je
suis fatigué et, à 7 heures moins le quart, j'emballe mes
petites affaires. J'attends le collègue qui doit me relever, et je
baîlle au point qu'il me faut encore prendre un expresso au
distributeur. A 7 heures et demie, ça y est. Le collègue belge
est arrivé, le chien est entre de bonnes mains. Je vais au
garage prendre ma voiture et puis je fais les 40 kilomètres
jusque chez moi en Lorraine au bord de la Moselle.

[[] A wat maachen anerer an dar Zait? - Et que font


d'autres personnes pendant ce temps-là?
D'Myriam lait am Bett. Hatt schléift nach; et waert
eréischt urn néng (9 Auer) opston.
De Jérôme sëtzt scho sait zwou décker Stonnen viru
sengem Computer; hie mailt senge Frënn Infoen
iwwert eng Versammlung vu gëschter.
De Patter ass och scho laang op; hie konnt net méi
schlofen a wolltfréi d'Noriichten héieren.
Am Kéistall urn Land sinn d'Bauere grad amgaang ze
straichen. Dat geet haut vil! méi séier wéi soss.
Dem Flo, dem Marc a dem Ben seng Mamm ass
presséiert; si huet keng Zait lafen ze goen, well si muss
d'Kanner prett maache fir an d'Schou/.
Dem Bankdirekter vu vis-à-vis sai Chauffer waart
ënnen op sai Patron: si mussen haut de moien op
Bréissel fueren.

241
An der Klinik/ am Spidol waarde krank Lei! op
d'Schwëster mat de Medikamenter.
Iergendzwousch rabbele Poubellen an de Stroossen.
Wat wier, wann et déi net géif?
De Leo schafft aIs Vendeur beim Cactus a muss seng
Keess virbereeden.

- Myriam est au lit. Elle dort encore; elle ne se lèvera sans doute qu'à
9 heures.
- Jérôme est déjà depuis deux bonnes heures devant son ordinateur;
il envoie par courriel à ses amis des informations sur une réunion de
la veille.
- Pépé est levé lui aussi depuis longtemps. Il n'arrivait plus à dormir
et il voulait écouter tôt les actualités.
- À l'étable à la campagne, les paysans sont juste en train de traire.
Ça va aujourd'hui beaucoup plus vite que jadis.
- La mère de Flo, Marc et Ben est pressée; elle n'a pas le temps de
faire du jogging, car elle doit préparer les enfants pour l'école.
- Le chauffeur du directeur de banque d'en face attend son patron en
bas: ils doivent se rendre ce matin à Bruxelles.
- À la clinique/ à l'hôpital, des malades attendent l'inftrmière avec les
médicaments.
- Quelque part, des poubelles retentissent dans les rues. Qu'est ce
qu'on ferait, si elles n'existaient pas?
- Léo travaille comme vendeur au Cactus Center et doit préparer sa
Caisse.

W Eng VISite vu Veianen.


Vianden raconté par Monique Hermes in: Schreif deng
Sprooch, 2002,102-103.

Soli een dann e/o "Veinen" soen, wéi et op der Our heescht,
oder Veianen wéi se soss am Land soen, oder vliiicht Vianden,
wéi aIt op der Musel gesot gëtt?
Ob Veinen oder Veianen oder Vianden, eis Stiedchen ass déi
eenzeg, wou ee roueg zou engem "Geek" soe kann, ouni dass e
rose gëtt, weil "d'Veiner Geeke" si stolz op deen Numm.

242
Veianen ass dat eenzeg Stiedchen73 am Lëtzebuerger Land, dat
eng Seelbunn huet an et sinn net nëmmen Touristen, déi
dermat fueren. Ech wetten, vil! vun lech hu se och schons
probéiert.
Veianen ass och dat eenzeg Stiedchen am Land, wou een Deel
op dar anerer Sait vun dem Grenzfloss lait. Vu Lieler bis op
Schengen maachen d'Our, d'Sauer an d'Musel d'Grenz mat
Daitschland, ma zu Veianen ass dat net de Fall. Et ass jo och
1815 zéi verhandelt ginn, bis d'Virstad bei Veianen konnt
bleiwen. D'Fëscher wësse sécher, dass se dofir nach haut zu
Veianen drai Zorte Gewasser hunn: Grenzgewasser,
Bannegewasser an de Stauséi.
De Stauséi vu Veianen gehéiert zu deem gréisste
Pompspaicherwierk an Europa, de SEO oder Société
Electrique de l'Our. Aus der Geographie wësst Der, dass se
hei nuets mat bëllegem Nuetsstroum d'Waasser op den
Niklosbierg pompeIen, fir et am Dag erëm eroflafèn ze loossen
an deire Spëtzestroum ze maachen.
Ma elo hunn ech lech schons e ganze Koup erzielt an nach
naischt vum Schlass gesot, deem gréisste Schlass a
Westeuropa. Et ass schons méi wéi dausend Joer al, well 882,
wéi d'Normannen eis Géigenden iwwerrannt hunn, haten
d'Patre vun der Abtei Prüm sech dra verstoppt. D'Grofe vu
Veianen hunn d'Buerg nach weider ausgebaut, eng schéi
Kapell mat zwéi Stack opgeriicht, de klenge Pallas an den
herrleche grousse Pallas, mat dem drësseg Meter laange
Rittersall gebaut.
Hei huet de Grof Hary 1 vu Veianen mat senger Frau
Margareta, der Duechter vum Keeser vu Konstantinopel, a
mat sengem Meedchen Yolanda gelieft, dat an d'Klouschter

73
L'adjectif épithète au neutre singulier est sans "t" conformément
à la variante locale (cf. page 43, note 16). De plus, le suffIxe -chen
entraîne localement le genre neutre comme en allemand standard,
ce qui n'est pas le cas en luxembourgeois commun où l'on aurait:
déi eenzeg Stiedchen (cf. page 148).

243
gaangen ass an de 17. Dezember am Hellegekalenner steet.
Hei hunn d'Grofe vun Nassau hiren éischte Besëtz an de
Nidderlande kritt, ier se Kinnek vun Holland a Groussherzog
vu Lëtzebuerg gi sinn. Et wor de Grof Wëllem l vun Oranien-
Nassau [..], deen zu Veianen deen éischte Lëtzebuerger
Héichuewen am Jor 1864 opgeriicht huet. Ma et war och den
hollannesche Kinnek Wëllem vun Oranien-Nassau, deen 1820
d'Veianer Schlass verkaaft huet, sou daft et hallef ofgerass
gouf Glécklerweis ass et haut erëm balopgebaut. [..]

Alors faut-il dire maintenant "Veinen", comme on l'entend au


bord de l'Our, ou Veianen, comme on dit ailleurs dans le pays,
ou peut-être Vianden, comme on dit parfois au bord de la
Moselle?
Que ce soit Veinen ou Veianen ou Vianden, notre petite ville est
la seule, où l'on puisse tranquillement traiter quelqu'un de "fou",
sans qu'il se mette en colère, car "les fous de Veinen" sont fiers
de leur nom.
Veianen est la seule petite ville du pays de Luxembourg, qui ait
un funiculaire, et les touristes ne sont pas les seuls à le prendre.
Je parie que beaucoup d'entre vous l'ont aussi déjà essayé.
Veianen est également la seule petite ville du pays, dont une
partie est située de l'autre côté de la rivière :&ontière.De Lieler
juqu'à Schengen, l'Our, la Sûre et la Moselle forment la frontière
avec l'Allemagne; mais ce n'est pas le cas à Veianen. En 1815, il
y a eu d'ailleurs d'âpres pourparlers, jusqu'à ce que le faubourg
reste rattaché à Veianen. Les pêcheurs savent sûrement, que c'est
la raison pour laquelle ils ont aujourd'hui encore trois sortes
d'eaux: les eaux frontalières, les eaux intérieures et le lac du
barrage.
Le lac du barrage fait partie de la plus grande centrale de
pompage et de stockage d'Europe, de la Société électrique de
l'Our ou SEO. Par la géographie, vous savez que, avec le courant
bon marché des heures creuses, on pompe, la nuit, l'eau jusqu'au
mont Nicolas, pour la faire redescendre le jour et fabriquer ainsi
le courant cher des heures de pointe.
Mais je vous ai déjà raconté une multitude de choses et je ne
vous ai encore rien dit du château, le plus grand château

244
d'Europe occidentale. Il a déjà plus de mille ans, car en 882,
quand les Normands ont déferlé sur nos régions, les Pères de
l'Abbaye de Prom s'y sont cachés. Les comtes de Veianen ont
encore agrandi la forteresse, élevé une belle chapelle à deux
étages, construit le petit Palais et le magnifique grand Palais
avec la salle des chevaliers longue de trente mètres.
Ici a vécu le comte Henry 1. de Veianen avec son épouse
Marguerite, la fille de l'empereur de Constantinople, et avec sa
fille Yolande, qui est entrée au couvent et est célébrée au
calendrier des saints le 17 décembre.
Ici les comtes de Nassau ont obtenu leur première propriété aux
Pays-Bas, avant de devenir rois de Hollande et Grands-Ducs de
Luxembourg. C'est le comte Guillaume 1. d'Orange-Nassau [...]
qui a construit à Veianen en l'an 1864 le premier haut-fourneau
luxembourgeois. Mais c'est aussi le roi hollandais Guillaume
d'Orange-Nassau qui, en 1820, a vendu le château de Veianen, si
bien qu'il a été à moitié démoli. Heureusement, il est aujourd'hui
presque entièrement reconstruit. [...]

[]] Littérature enfantine et code-switching (hiérarchisé, car


le luxembourgeois est loin d'avoir le beau rôle!). Extrait de
Muschkilusch de Guy REWENIG (*1947).
Les histoires de Katt [Catherine] et Muschkilusch [mouche qui
louche] ont paru en 1990. Elles marquent le point de départ
d'une nouvelle littérature enfantine au Luxembourg. Depuis,
les éd. Op der Lay en ont vendu 8000 exemplaires. La 9ème
éd. est parue chez Phi illustrée par Klaudia Kampa, 160 p. Cf:
www.phi.1u/online.musch.html. Orthographe de l'auteur.

Diierf ech mech virstellen? Ech sin d'Kaft.


Dat as schon hallef gelunn.
Well fir richteg heeschen ech CATHERINE. Sou steet op
ménger Innanni - op ménger Dennini - wéi nennt een dann
déi Kaart mat der Fofto an dem Numm? Do steet: Catherine
Musch.
Deene meeschte Leit as et zevill, mech mat méngem richtegen
Numm ze ruffèn. "Catherine va au lit!" steet am franséische

245
Buch. Dat fannen ech schéin. Ine-ine-ine..., li-li-lioo.Lauter
schéin Téin. A wat kréien ech all Owend ze héieren? "Katt, an
d'Batt!" Batsch! Att-Att-Att! Ba-ba-ba! Dat deet scho bal wéi
an den Oueren.
Da son ech express: "Bonsoir, bonsoir, Catherine va au lit et
met sa chemise de nuit bleue." Dee Saz aus dem franséische
Buch hun ech extra gar. Wawitt! Wawitt! Wéi e Lidd vun
engem Villchen! NuiblO! NuiblO! Wittoli! Wittoli!
"Ech man dir Been!" riffi da mai Papp. Hie versteet net vill
Franséisch.
Jidderee seet main Numm, wéi et him grad passt.
Wat kréien ech un de Kapp gehait! Knaschtkiitt. Moschterkiitt.
Druddelkiitt. Schnuddelkiitt. Fuddelkiitt. [...] Mam Katt kann
een alles maachen [oo) Motskiitt,Toozkiitt[..J, Trentelkiitt[..}.
Dann denlœn ech fir mech: 'A wann ech dann elo géif zum Har
Lara (= Herr Lehrer) son: "Dach, Meclœrbatti, du mat déngem
éiwegen Zigarettenhou-hou-hou-houscht!"
Main Har Lara heescht namlech Har Baptiste Stomp. Ech soli
mir awer nët erlaben, zum Har Baptiste einfach "Batti" ze son.
[oo) Awer zur JojJèrCatherinedaerfjidderee "Katt"son. Och
den Har Baptiste. D'lescht hunn ech express haart aus dem
franséische Buch virgelies: "Katt ouvre la porte du salon".
"Kommo? Kommo?" huet den Har Lara geruff. "Za za Katrinn
ee paa Katt, nunditschu!"
''Je sais': sot ech. "Moi aussi, c'est Catherine et pas Katt."
Hien huet grouss gekuckt. Ech mengen, hien huet mech nët
verstan. Nunditschu! [...)

Aide lexical: fir richteg: pour de vrai; lauter schéin Téin: rien
que de belles sonorités; ech hunn extra gar: j'aime
particulièrement; Ech maen dir Been: Je vais t'aider!; un de
Kapp geheien: lancer à la figure de qq'un; Knaschtkiitt: souillon;
Moschterkiitt: brouillon; Druddelkiitt: chiffon; Schnuddelkiitt:
morveuse;l'uddelkiitt~tticheuse;Motskiitt:boudeuse; Toozkiitt:
bavarde; Trentelkiitt: lambineuse; Meckerbatti: râleur; Houscht:
toux; Stomp: mégot; d'lescht: récemment.

246
IZJ Proverbes et sentences - Spréchwierder a Sprëchelcher

Et muss ee mat deene Meedercher danzen, déi do sinn!


Il faut faire avec. "Il faut danser avec les filles qui sont là."
E steet mat de viischte Féiss am Trach!
Il mange comme un cochon. "Il a les pattes de devant dans
l'auge."
Elo ass d'Bëtschelfètt!
La mesure est pleine. "Maintenant, la bique est grasse."
Et ass him ni gebroden!
Il n'est jamais content. "Ce n'est jamais assez cuit pour lui."
Hie geet mat den Hénger schlofèn.
Il va se coucher avec les poules.
E kuckt dra wéi e gestachne Bock
Il a un regard furieux. "Il a l'air d'un bouc qu'on vient de
piquer."
Du brauchs mir kai Brai ëm de Mond ze schmieren.
Tu n'as pas besoin de me passer la pommade. "... de me passer
la boullie autour de la bouche."
Ech hu Fraschen am Bauch!
Mon ventre gargouille. "J'ai des grenouilles dans le ventre."
Bas du dem Hennes / Dabo aus der Haft getrollt?
Tu es tombé du nid? "... tombé de la hotte de l'idiot?")
Du hues e Bauch wéi en Dechen.
Tu as un ventre de chanoine. ".. .comme un doyen."
Hatten an Haten, dat woren zwee armer Staten.
Souhaits et regrets ne rapportent rien. "Aurait et Avait étaient
deux États pauvres."
Dat do geet him, wéi der Kou de Suede/!
Cela ne lui va pas du tout; "... comme une selle à la vache."
Dee schwatzt Lëtzebuergesch, wéi eng Kou spuenesch!
Il parle le luxembourgeois, comme une vache l'espagnol.
Du bass wéi ee vun Dijon, sou gemoschtert bass de!
Tu es comme le gars de Dijon, tellement tu es mal fagoté!
(de Moschter = la moutarde; gemoschtert sinn = être mal
habillé)

247
Wann d'Mais sat sinn, gëtt d'Miel batter.
Ventre plein n'a plus faim. "Quand les souris sont rassasiées, la
farine devient amère."
Maach wéi d'Leit, dann (er)geet et der wéi de Leif.
"Fais comme les gens et tu seras traité comme tout le monde".
Den dommste Bauer kritt déi déckste Gromperen.
Pourquoi sortir du rang? "Le paysan le plus bête récolte les
pommes de terre les plus grosses."
Wien op d'Kiermes geet, verléiert seng Plaz.
Qui va à la fête, perd sa place.
Spuer der den Otemfir d'Zopp ze blosen.
Tais-toi! "Garde ton souffie pour refroidir ta soupe."
Eng blann Sau kann och emol eng Eechel fannen.
La chance peut sourire à tout lemonde. "Une truie aveugle peut
aussi des fois trouver un gland."
Wien naischt mécht, dien naischt brécht.
On ne fait pas d'omelette sans casser des œufs. "Qui ne fait
rien, ne casse rien."
Mësch dech an naischt, da kënns d'an naischt.
''Ne t'occupe pas des affaires des autres et tu n'auras pas
d'ennuis."
Schwai si Schwain, a wa se mam Zylinder am Bett leien.
"Un cochon est un cochon, même s'il est au lit en haut de
forme" .
Dee mat den Honn schloft geet, steet mat Fléi op.
"Qui dort avec les chiens, se lève avec des puces."
Eiser Hargott huet allerlei Kaschtganger.
Il faut de tout pour faire un monde. "Notre Seigneur a des
hôtes de toutes sortes."

Juppel juppel Paerdchen / zu der rouder Millchen.


Millchen huet ee waisse Fleck / gehait eist Kënni an den
Dreck.

248
TROISIÈME PARTIE:
LEXIQUE

XXII.
FRANçAIS - LUXEMBOURGEOIS
Cette partie du lexique ne comprend que des unités
constituées au moins de deux mots en français.

~
à + infinitif ze/z' + infinitif
à bientôt bis geschwënn
à cause de la guerre wéinst dem Krich
à ce soir bis haut den Owend
à côté de moi directif niewent mech
à côté de moi locatif niewent mir
à demain bis muer
à droite riets
à Esch directif op Esch
à Esch locatif zu Esch
à gauche lénks
à la belle étoile ënner fraiem Himmel
à la gare directif op d'Gare
à la gare locatif op der Gare
à la maison directif heem + infinitif
à la maison locatif doheem
à l'épicerie directif an d'Épicerie
à l'épicerie locatif an der Épicerie
à l'heure: être - pënktlech sinn
à partir de Cologne/ cent vu KOln un / vun honnert un
à peine kaum
à peu près bal
à proximité de net wait vun, no bei
à quatre / six heures ëm véier / sechs Auer
à travers le parc duerch de Park
abri-bus d'Bushaischen (n)
accélerer à fond voU op de Gas drécken

249
accident d'avion Fluchaccident (m)
achats (faire des - ) akafen
acheter un lot de deux zwee Stéck beienee kafen
adultes (pour -) nëmme fir Erwuessener
affaire redoutable eng schro Mfar
afin que fir datt, datt, dass
agence de l'emploi Aarbechtsbüro (m)
agence de presse Presseagentur (f)
agence de publicité Annoncebüro (m)
agence de voyage Reesbüro (m)
agence pour l'emploi Aarbechtsamt (n)
agent de police Polizist /Polizistin
ah bon! a sou!
aiguille à coudre Bitznol (f)
aiguille à tricoter Stréckeisen (n)
aimerais G' - + GINF) ech géif gar + GINF
aimerais G' - + GN) ech hatt gar + GN
aire de jeux Spillplaz (f)
aller à la pêche fèsche goen
aller au mariage op d'Hochzait goen
aller au pas / au trot am Schrëtt / am Trapp goen
allons, va! géi mer wech! géi dach!
amateur d'art Konschtfrënd (m)
aménagement du territoire Raum- / Landesplanung
angle droit de rechte Wénkel
année bissextile Schaltjor (n)
après le dîner nom Mëttes- / Owesiessen
après-demain iwwermuer
après-midi Nomëtteg (m) / nomëttes
arbre fruitier Uebstbam (m)
arc-en-ciel Reebou (m)
armoire à pharmacie Apdiktsschaf (m)
arrêter de fumer mat Fëmmen ophalen
arrhes: verser des - Handgeld / Acompte bezuelen
asseyez-vous sëtzt lech
assistante médicale Spriechstonnenhëllef (f)
association (consommateurs) Konsumentevereenegung (f)
association sportive Sportsverain (m)
assurance-automobile Autosversécherung (f)

250
attaque cérébrale Hireschlag (m)
attitude figée eng steif Haltung
au coin directif an den Eck
au coin locatif am Eck
au contraire am Kontrar / am Géigendeel
au fur et à mesure no a no, jee wéi + GV con}.
au lever / coucher du soleil wann d'Sonn op- /ënnergeet
au milieu de matzen / matten + préposition
au milieu de la maison matten / matzen am Haus
au zénith um héchste Punkt
au-dessous drënner
au-dessus driwwer, drop
autant que souvill wéi / souwait wéi
auto-école Fahrschoul (f)
autour de la place ëm d'Plaz (erëm)
autour de la table ëm den Dësch
autre chose? soss nach eppes?
avant que éier/ éi/ ir + GV con}.
avec toi mat dir
averse de neige Schnéischauer (f)
avoir le sens des affaires geschaftsdichteg sinn
avoir une fuite d'huile Uelech verléieren

~
baby-foot Dëschfoussball (m)
bagarre de rue Stroosseklapperei (f)
balai-brosse Waschbiischt (f)
balance commerciale Handelsbilanz (f)
balance des payements Zuelungsbilanz (f)
balle de set de Sazball (m)
bande dessinée Billergeschicht (f) / Comics
baraque foraine Kiermesbud (f)
bâteau de pêche Fëscherboot (n)
bâtiment public d'ëffentlecht Gebai
battre le record de o.. de Rekord schloen
beau-fils Eedem, Stéi(t)jong
beau-frère Schwoer, Stéi(t)bruder
beau-père Schwéierpapp, Stéi(t)papp
beaux-parents Schwéierleit, Stéi(t)elteren

251
belle-fille Schnauer, Stéi(t)duechter
belle-mère Schwéiermamm, Stéi(t)mamm
belles-lettres (schéi) Literatur
belle-sœur Schwéiesch, Stéi(t)schwester
béquilles: marche avec des - op Kretsche goen
bibliothèque municipale Gemengebibliothéik (f)
bien qu'il fasse jour och wann et daischter ass indic.
bière pression ee gezaapt(en)en Humpen
billard électrique Flipper (m)
billet à tarif réduit Billjee zum verbëllegten Tarif
bloc de maisons Haiserblock
boire/prendre un demi (bière) een (Rumpe Béier) huelen
boire/prendre un verre ee Glas/Patt (Wain) drénken,
boîte de nuit Cabaret(m)/ Bar(f)/ Nightclub(m)
bon anniversaire aU Gutts fir de Gebuertsdag
bon appétit gudden Appetit
bon marché bëlleg
bondé: être - strupp(e)voll sinn
bonne mine (avoir) gutt ausgesinn
bonne nuit (gutt) Nuecht / Nuet
bonne santé (en) gesond (sinnlginn)
bottes en cuir Liederstiwwelen
bouche d'aération Entlëftungslach (n)
bouche d'incendie Hydrant (m)
boucherie-charcuterie Metzlerei (f)
boucler sa ceinture (auto) sech uschnallen
boucler sa ceinture (habit) de Rimm zoumaachen
boucler une affaire eng Affar erleedegen
bouteille de gaz Gasflasch (f)
bouteille d'oxygène Sauerstoffflasch (f)
bouton d'or Botterblumm (f)
bouton-pression Drockknapp (m)
brancher une prise e Stecker astiechen
bretelle de soutien-gorge d'Bretelle vum Soutien
brosse à chaussures Schongbiischt (f)
brosse à cheveux Hoerbiischt (f)
brosse à dents Zannbiischt (f)
brosse à habits Kleederbiischt (f)
bulletin de commande Bestellschain (m)

252
bureau de l'État civil Zivilstandsbüro (m)
bureau des objets trouvés Fondbüro (m)
but contre son camp Selbstgoal (m)

~ça m'est égal


dat ass mir egal / Wurscht vu/go
ça suffit 't geet duer / 't ass genuch
ça va de soi dat ass selbstverstandlech
ça va? wéi geet et ? / geet et?
café au lait Kaffi mat Mëllech
caisse: vieille - (auto) ee rabbelegen Auto
calcul rénal Nieresteen (m)
camion de pompiers Pompjeeswon (m)
camion poubelle Drecksauto (m)
cancer du poumon Longekriibs (m)
canot de sauvetage Rettungsbot (n)
carte d'abonnement Buskaart / Zuchkaart (f)
carte d'identité Identitéitskaart (f)
caserne de pompiers Pompjeeskasar (f)
ce sera tout? ass dat alles?
ceinture de sécurité Sécherheetsgurt (m)
celui-ci, celle-ci, ceux-ci dësen hei, déi/dat hei, déi hei
centre commercial Geschaftszentrum (m)
certificat médical Krankeschain (m)
c'est à elle / c'est à eux dat ass hirlhiert
c'est à lui / à elle dat ass him sain/saint familier
c'est à moi dat ass main / maint
c'est délicieux / exquis dat schmaacht wonnerbar goût
c'est juste dat stëmmt / et ass richteg
c'est pire 't ass méi schlecht! schlëmmer
c'est tout! dat ass alles!
chaise pliante KIappstull (m)
chambre d'hôtel Hotelszëmmer (n)
champ cultivé Stéck (n)
champion du monde Weltmeeschter (m)
championnat du monde WeItchampionat (n)
changer de train ëmklammen
changer de train ëmsteigen
chasse d'eau Zéi (f)

253
château d'eau Waassertuerm (m)
chaud G'ai-) et ass mir waarm
chauffage au mazout/gasoil Mazuttheizung (f)
chaussures de sport Trainingsschong (Pl)
chauve-souris Fliedermaus (f)
chef-d'oeuvre Meeschterwierk(n)
chemise en soie / lin ee seident / léngent IDem
chemise rayée ee gestraiftent IDem
cheval de course Rennpaerd (n)
cheveux (il perd ses - ) d'Boer ginn him aus
cheveux gras fetteg Boer
chez le médecin directif bei den Dokter
chez le médecin locatif beim Dokter
chien de berger Wollefshond (m)
circuit automobile Rennpiste (n)
cirer le parquet de Parquet wichsen
cité ouvrière Aarbechtervéi(e)rel (m)
clair de lune Moundschain (m)
clef de contact Kontaktschlëssel (m)
clés de voiture Autosschlësselen (Pl)
cligner des yeux mat den Ae blënzelen
codes: se mettre en codes otblenden / otblennen
coffre à bagages (auto) d'Malle (f)
coiffeur pour darnes Dammecoiffer (m)
col en V een ausgeschniddene KolI
collectionneur d'art Konschtsammler (m)
colonne vertébrale Réckstrank (m)
commander par catalogue op Katalog bestellen
comme SI wéi wann
commerce extérieur Aussenhandel (m)
commissariat de police Polizeikommissariat (n)
commune rurale Landgemeng (f)
communion (aller à une - ) op eng Kommioun goen
compagnie aérienne Fluchgesellschaft (f)
composter / poinçonner de Billjee pëtzen
comprendsGe- / je ne - pas) ech verstinn (net)
compter sur qq'un sech op ee verloossen
compteur kilométrique Kilometerzieler (m)
condition physique d'Form

254
condition: être en - physique a Form sinn
confection dames Dammekonfektioun (f)
conseil municipal Gemengerot (m)
conseiller municipal Gemengekonzelljee (m)
conserve: mettre en - amaachen
consigne automatique Schliessfach (n)
consultation: heures de - Spriechstonnen
contôle d'identité Identitéitskontroll (f)
contôle radar Radarskontroll (f)
contravention: avoir une - ee gepecht kréien
contre ma volonté géint mai Wëllen
contre rembousement géint Bezuelen
contrôle antidopage Dopingkontroll (f)
contrôle technique d'technesch Kontroll (f)
corbeille à linge Waschkuerf (m)
corde à linge Waschléngt (f)
corde à sauter Sprangseel (n)
correspondance pour Remich Uschloss fir op Réimech
coton hydrophile / ouate Watt (f)
couche d'ozone Ozonschicht (f)
coup de pied (donner un -) ee mam Fouss rennen
coup de soleil Sonnestach (m)
coup franc Fraistouss (m)
course de fond Laangstreckelaf (m)
cravate en cuir eng Liederkrawatt (f)
crayon de couleur Faarfstëft (m)
créer des débouchés Ofsatz schafen
crevé: j'ai - ech hunn e Platten / platt sinn
crise de nerfs Nervekris (f)
croissance économique Wiertschaftswuesstem (m)
croissant de lune Moundséchel (f)
cure de désintoxication Entzéiungskur (f)

~ ok, d'accord, averstanen


d'accord
dans quatre heures a véier Stonnen
de la maison (- sortir) ausgoen
de loin vu wait / vu waitem
de lui (une lettre -) ee Bréifvun him

255
de mes amis (un -) ee vu menge Frënn
de près vun no
de temps en temps heiansdo
décathlon Zéngkampf (m)
dégât matériel Materialschued (m)
demander son chemin nom Wee froen
demi-frère HaUetbmdder (m)
demi-litre een hallwe Liter
dent de sagesse / de lait Waisheetszant / Mëllechzant (m)
dentifrice (pâte) Zannseef (f)
dépasser quelqu'un een iwwerhuelen
dépêchez-vous, allons tommelt iech, dalli dallifamilier
depuis peu vim kuerzem
derrière la maison directif hanner(t) d'Haus
derrière la maison locatif hanner(t) (d)ëm Haus
désolé (je suis - ) 't deet mir Leed
dessus de lit Bettspreet (f)
devant l'hôtel (stationner-) virum Hotel parken
devant l'hôtel (venir-) virun d'Hotel kommen
difficile (pour la nourriture) ee glotten Hond
difficile: qq'un de - ee kriddelegen Hond
dire merci, remercier Merci soen
discipline sportive Sportaart (f)
distributeur de billets Billjeesautomat (m)
donner à manger / nourrir fidderen animaux
donner une réception eng Party ginn
dos (j'ai mal au - ) ech hunn de Réck wéi
dos (tourner le - à qq'un) engem de Réck dréien
double mixte (tennis) de gemëschten Duebel
doué pour la peinture Talent hunn, fir ze molen
drap-housse Betthousse (f)
d'un coup / instantanément am Nu
d'urgence stënterlech

~
échec et mat: faire - schachmatt maachen
échelle des pompiers Pompjeesleeder (f)
économie de marché Maartwiertschaft (f)
écrasé: être - par une auto iwwerrannt ginn

256
édredon (piqué) Steppdecken (j)
effet: avoir de l' - wierken
en arrière hannen,hannerécks,zréck
en avant vir, no vir, viraus
en bas ënnen, no ënnen, nid der
en dehors dobaussen, aus, ausser
en effet namlech
en face de la cour vis-à-vis vum Haff
en haut uewen, no uewen, uewenop
en pied / grandeur nature an Naturgréisst
en plein milieu flang an d'Mëtt / an der Mëtt
en quatre heures durée véier Stonne laang
en rafale mat Stéiss (Pl)
enceinte (être) an aneren Ëmstann sinn
encre de Chine Tusch (j)
enfant éveillé en aërdegt / waakregt Kand
enflé: être- geschwoll( en) sinn
engrais: mettre de l'- mëschten
entreprise de transport Speditiounsfirma
entretien d'embauche Astellungsgespréich (m)
entrez, s.V.p. herein, kommt eran, w.e.g.
envie: j'ai - de vomir ech muss mech iwwerginn
épingle de nourrice Sécherheetsspéngel (j)
équipe de football Foussballéquipe (j)
essence sans plomb de blaifraie Bensin
essuie-glaces Wischer (m)
est-ce qu'elle est là? ass si / hattfamilier do?
établissement thermal Thermalbad (n)
étoile filante Stareschnupp (j)
étoile polaire Polarstar (m)
être assis sëtzen
être couché leien
être debout position stoen
être né gebuer sinn
être parent éloigné waitleefeg Famill sinn
éventail des prix Praisspan (j) / Praisskala (f)
excès: pour - de vitesse wéinst ze heijer Vitesse
exode rural Landflucht (f)
exposition d'art Konschtausstellung (f)

257
[B
faim (j'ai -) ech sinn hongreg
faire de la gymnastique turnen
faire de la planche à voile surfen
faire de la voile segelen
faire demi-tour ëmdréien / ëmkéieren
faire des grimaces Grimassë schneiden
faire des tours de magie zauberen
faire du patin à glace Schlittschong lafen
faire la queue (an der) Schlaang stoen
faire le portrait de qq'un engem sai Portrait molen
faire marche arrière hannerzeg fueren
faire un appel de phares mat de Scheinwaerfer blénken
fatigué (je suis - ) ech si midd
fauteuil( s) roulant( s) Rollstull (- still)(m)
faux-jeton e luussege Bouf / Borscht
femme de ménage Botzfra (f)
fer à cheval Houfeisen (n)
fer à repasser Streckeisen (n)
fermé (Ie cinéma est -) de Kino ass zou
fête de famille Familljefest (n)
fête des mères / pères Mammendag, Pappendag
Fête nationale Nationalfeierdag (den)
Fête-Dieu Zerlaichendag
fêter un événement cen Ereegnes feieren
feu rouge / vert rout / gréng Luucht
feux de signalisation Verkéiersluuchten (Pl)
file / voie de droite déi riits Bunn
film / pellicule noir et blanc Schwaarz-waiss-Film (m)
fin du travail Feierowend (m)
flaque d'eau de Pull (m) / Pill (Pl)
frein à main Handbrems (f)
frères et sœurs Geschwëster pl.
froid (j'ai - ) et ass mir kal
froid humide 't ass fiicht-kal
froissé: habit zerkniwweIt / zerknautert
fuite d'eau à la salle de bains Fuite am Buedzëmmer
fuseau horaire Zaitzon (f)

258
~gant de toilette (Waseh)Lappehen (m)
garçon de café Garçon (m)
garde des enfants d'Suergereeht fir d'Kanner
garde-boue Sehutzbleeh (m)
gardien de but Goalkeeper (m)
gare routière Autobusgare (j)
gâteau d'anniversaire Gebuertsdagskueh (m)
gaz d'échappement Auspuffgasen (Pl)
gaz lacrymogène Tréinegas (m)
gelée blanche de Raif (m)
gilet de sauvetage Sehwammwest (j)
glissement de terrain Aerdrutseh (m)
grand-mère Groussmamm, Bom(a/i)
grand-père Grousspapp, Bop(a/i)
grands-parents Grousselteren

[HJ
habits d'été Summergezei (n)
hausse / baisse des prix Praiserhéijung / Baisse (j)
herbes: mauvaises - Onkraut (n)
heures d'ouverture Ëffnungszaiten
homme maigre gou(e)rege Karel
hors de l'église aus / baussent der Kiereh
hors d'usage ausser Betrieb
hôtesse de l'air Airhostess (j)

00

idée: une drôle d' - eng bosseg / gelungen Idee


il est marié / divorcé hien ass bestuet / geseheet
il n'y a pas de problème et ass kee Problem / keng Fro
il y a des gens qui et gëtt Leit, wou / déi
il y a trois semaines virun drai W oehen
il y en a beaucoup et gëtt dar/daers viii
importance (c'est sans -) et ass net wiehteg
important (c'est - ) dat ass wiehteg
impossible (c'est-) dat ass onméigleeh
incendie de forêt Bësehbrand (m)
indicateur (trains) Fahrplang (m)

259
inspecteur de police Polizeiinspekter (m)
interdit aux enfants fir d'Kanner verbueden
interrompre l'émission d'Sendung ënnerbriechen
j'ai invité à danser ech hunn... gefrot fir ze danzen

00
jeu de hasard Glécksspill (n)
jeu de société Gesellschaftsspill (n)
jouer à cache-cache Stoppches spillen
Joues creuses agefale Baken
joueur de golf Golfspiller (m)
jour férié / de fête Feierdag (m)
Joyeux Noël Schéine Chrëschtdag
jurer par les grands dieux héich an helleg schwieren
jusqu'à ce que bis (dart / dass)
jusqu'à Paris bis (op) Parais
juste (le vin est un peu-) de Wain ass e bëssche knapp
juste (une - cause) eng gerecht Saach
justement (il arrive -) hie kënnt grad/just

~
kilomètre carré Quadratkilometer (m)

~ do, do hannen, dohannen hin dir.


là-bas
laisser traîner trëlle loossen
lampe à halogène Halogeensluucht (j)
lampe de chevet d'Nuetsdëschluucht (j)
lance à incendie Waasserlanz (j)
lancer du marteau Hummerwaerfen (n)
lancer du poids Kugelstoussen (n)
le 8 mai ... den aachten / 8. Mee
le long de la Moselle laanscht d'Musel
lentilles de contact Kontaktlënsen
les noces d'or d'gëllen Hochzait
lessive: - en poudre Waschpolver (m)
lettre de licenciement Kënnegungsschreiwen (m)
lever du soleil Sonnenopgank (m)
l'hôtel est complet den Hotel ass voll

260
l'humidité de l'air Loftfiichtegkeet (m)
limitation de vitesse Geschwëndegkeetsbegrenzung
lit d'enfant Kannerbett (n)
lit simple/double Bett: eeschléifregt/duebelt
loger chez l'habitant bei Privatleit schlofen
lumière: allume / éteins la- maach d'Luucht un / aus
Lundi de Pâques Ouschterméindeg (m)
Lundi dePentecôte Paischtméindeg (m)
lune de miel d'Flitterwochen pluriel
lunettes de soleil Sonnebrëll singulier

~
machine à coudre Bitzmaschinn (f)
magasin de confection d'Konfektiounsgeschaft (n)
magasin de jouets Spillsaachegeschaft (n)
maison de la presse Zeitungsbuttek
maison de retraite AItersheem (n)
maison de soins Fleegeheem (n)
maison des jeunes Jugendhaus (n)
mal de mer Séikrankheet (f)
mal luné: un professseur - ee granzege Proff
maladie contagieuse ustiechend Krankheet
maladies vénériennes Geschlechtskrankheeten (Pl)
malgré tout trotz allem/ trotzdem
manteau d'hiver Wantermantel (m)
maquiller (se) schminken (sech)
mariage civil d'Hochzait op der Gemeng
mariage religieux d'Hochzait an der Kierch
massif de fleur BIummemassiv (m)
match de football Foussballsmatsch (m)
match de tennis Tennismatsch (m)
matelas pneumatique Loftmatrass (f)
médaille d'or / d'argent d'gëlle / d'sëlwer Medail (f)
médecin de famille Hausdokter (m)
meilleur (devenir -) besser ginn
même s'il y dort och wann en do schléift
mémoire: bonne - (ordinateur) grouss Spaicherkapazitéit (f)
ménage: faire le - de Stot maachen
merci beaucoup villmools Merci

261
mesures: prendre des - Moossna(h)men ergrliifen
mètre cube Kubikmeter (m)
mettre debout! poser stellen
mettre l'antivol (voiture) den Alarm aschalten
migrant journalier Dagespendler (m)
miser sur un cheval op e Paerd setzen
mots croisés Kraizwuertratsel (n)
mouchoir kleenex Pabeiersnuesschnappech (n)
moyen de communication Kommunikatiounsmëttel (n)
moyen de transport Transportmëttel (m)
moyenne: à une - de 60 km mat enger Moyenne vu 60 km
mur d'enceinte Stadmauer/Festungsmauer (f)
musée d'histoire locale de lokalhistoresche Musée

!8J
ne ... guère kaum
ne ... JamaiS ni(mools)
ne ... pas net
ne ... que nëmmen
n'est-ce pas? net (wouer)?
nettoyer: donner à - an d 'Botz ginn
nid de guêpes Harespelsnascht (n)
nœud-papillon (le) Méck (d') (f)
non polluant ëmweltfrëndlech
nouvel-an Neijooschdag (m)
numéro de téléphone Telefonsnummer (f)
numéro minéralogique Autosnummer (f)

g
œil (à l' - nu) mat bloussem A
œil (à l' -) gratis, fir naischt
office du tourisme Syndicat d'initiative (m)
offre spéciale Spezialoffer (f)
omnibus Bummelzuch (m)
ongles (lime I ciseaux à - ) Neelfeil I Neelschéier (f)
ordinateur: PCI portable de P.e. I de Laptop
ordonnance: rédiger une - ee Rezept schreiwen
orteil (le gros I petit - ) déi déck I kleng Zéif (f)
ou bien (encore) oder (nach)

262
ouïe-dire (par - ) vum Héieresoen
outils de jardinage Gaardegeschir (n)
ouvert (le magasin est -) d'Geschaft ass op
ouvrier à la chame Fléissbandaarbechter (m)
ouvrir/fermer le robinet opdréien/zoudréien

~
palais de justice d'Geriichtsgebai
panier à linge Waschkuerf (m)
panne d'essence Bensinspann(e) (f)
panneau de signalisation Verkéiersschëld (n)
papier hygiénique Toilettëpabeier (m)
papier peint Tapéit (f)
papiers de la voiture Autospabeieren (PD
par exemple zum Beispill / z.B.
par ici directif/passage heihin(ner), hei duerch / laanscht
par la fenêtre (regarder -) aus der Fënster (kucken)
paraître plus jeune (que) méi jonk ausgesinn (wéi)
parce que weil + GV verbe final ou 2ème(=car)
pare-brise d'viischt Glace (f)
parents adoptifs Adoptivelteren pluriel
participation aux bénéfices Gewënnbedeelegung (f)
pas assez net genuch, ze wéineg
pas du tout guer/glat net, iwwerhaapt net
pas encore nach net, keng + nombre
pas si vite net esou séier
pas tout à fait net ganz
passage pour piétons Foussgangerpassage (m)
passage souterrain den ënnerierdesche Passage
passer en cinquième vitesse an de fennefte Gank schalten
passer une commande eng Bestellung opginn
patinage artistique Aiskonschtlaf (m)
patrouille de police Polizeipatrull (f)
payement d'avance am Viraus bezuelen
payer: - à tempérament op Rate bezuelen
peau de chamois Fënsterlieder (n)
peau ridée eng rompleg Haut
pédale de frein Bremspedall (f)
pédale d'embrayage Kupplung (f)

263
peindre sur soie Seidemolerei maachen
peintre paysagiste Landschaftsmoler (m)
pendant ce temps an dar Zait, wahrend
pendant ce temps andeems, iwwerdeem
pension alimentaire (verser) Alimenter (bezuelen)
pension complète V ollpensioun (f)
perdre (se - en route) sech verlafen / verfueren
permis de conduire Führerschain (m)
petit blanc Greechen (m)
petit déjeuner Muereskaffi (m)
petit nom Virnumm, Spottnumm surnom
petit-fils, petite-fille Enkel, Enkelin
petits-enfants Enkelkanner, Kannskanner
peut-être vlaicht, vlait
photo d'identité Passfoto (f)
pieds (sur la pointe des-) op den Zéiwespëtzen
pile ou face? Kapp oder Mënz?
pilule (prendre la - ) d'Pëll huelen
piscine fermée d'gedeckte Schwamm (f)
piscine ouverte d'oppe Schwamm (f)
piste cyclable Vëlospiste (f)
place de parking Parkplaz (f)
place debout / assise Stéiplaz / Sëtzplaz (f)
place du marché Maartplaz (f)
plan de la ville Stadplang (m)
plante d'appartement Zëmmerplanz (f)
plombier: le-vient den Installateur kënnt
pluies acides de saure Reen singulier
plusieurs fois e puer Mol
poche du pantalon Boxentasch (f)
poing (serrer le - ) eng Fauscht maachen
point-mort N ullpunkt (m)
pollution de l'air Loftverschmotzung (f)
pompier de métier Beruffspompjee (m)
port de pêche Fëscherhafen (m)
porte-bagages Gepackdréier (m)
portion: une grande - eng giedleg Portioun
poste de police Policebüro (m)
pot catalytique Katalysator (m)

264
pot de fleurs Blummendëppen (n)
pour cause de travaux wéinst engem Schantje
pour mon chien fir main Bond
pourquoi pas! firwat net!
pouvez-vous... ? kënnt Dir, w.e.g., ...
prendre congé awar/addi soen
prendre de l'essence tanken
prendre en flagrant délit op frëscher Dot erwëschen
prendre l'autoroute iwwert d'Autobunn fueren
prendre froid sech erkalen
près de la sortie no beim Ausgankl bei der Sortie
préservatifs (avoir des - ) Kapëttercher (bei sech hunn)
prestation de service Déngschtleeschtung (f)
prévenir la police d'Police informéieren
priorité: n'avoir pas la - keng Virfahrt hunn
prise de courant Steckdous (f)
prise de sang Bluttprouf (f)
prix de la course de Prais vum / fir den Trajet
prix: les - diminuent 't gëtt alles méi bëlleg
prix: les - s'envolent d'Praisser ginn an d'Luucht
procès-verbal Protekoll (m)
produit national brut (PNB) Bruttosozialprodukt (n)
produits d'entretien Botzmëttelen (pl.)
propager à d'autres maisons op aner Baiser iwwergraifen
..
pms-Je....? daerf ech ... / kann ech ... ?
pyjama: veste / pantalon Pyjamaspaltong / Pyjamasbox

~
quartier résidentiel Wunnquartier (m)
que désirez-vous? wat daerf et sinn?
quel âge (avez-vous)? wéi al (sidd Dir)?
quel poids? wéi schwéier
quelle distance? wéi wait?
quelle est votre taille? wéi grouss sidd Dir?
quelle hauteur? wéi héich?
quelle heure est-il? wéi spéit ass et? wéivill Auer?
quelle largeur? wéi breet?
quelle longueur? durée? wéi laang?
quelle profondeur? wéi déif!

265
queue de cheval Paerdsschwanz (m)
quilles: jeu de - Keelespill (n)
quilles: piste de - Keelebunn (j)
qUOI encore a wat nach
quoi qu'il fasse wat hien och mécht
quoiqu'il fasse nuit obschonn et daischter ass

[g]
raide: montée - ee géie Bierg (erop)
ranger soi-même selwer raumen
rapport économique Wiertschaftsbericht (j)
rasoir éléctrique Raséierapparat (m)
rater le bus de Bus verpassen
rayon alimentation Rayon mat de Liewesmëttelen
rayon ménage Rayon mat den Hausartiklen
rebord de la fenêtre Fënsterbriet (n)
réception Receptioun (j)
réchaud à gaz Gaskocher (m)
récup-verre Glascontainer (m)
regarder à droite et à gauche riets a lénks kucken
regarder la télévision d'Tëlevisioun kucken
règle: être en - an der Rei sinn
régler l'addition d'Rechnung bezuelen
relancer l'économie d'Wiertschaft ukuerbelen
relations commerciales Handelsbezéiungen (Pl)
remise des médailles Medailiwwerreechung (j)
rentrer la voiture den Auto an d'Garage stellen
réserver 2 places (voyage) zwou Plaze buchen
rétrécir au lavage beim Waschen agoen
rétroviseur intérieur Réckspigel (m)
rétroviseur extérieur Baussespigel (m)
réveil (manquer son - ) sech verschlofen
réveil téléphonique Telefonswecker (m)
revenu par tête d'habitant Akommes pro Awunner
rhume des foins Heeschnapp (m)
risque de gel Fraschtgefor (j)
robinet: le - fuit de Krunn drëpst
robe de mariée Hochzaitskleed (n)
rocking-chair Schaukelstull (m)

266
roue arrière d'hënnescht Rad
roue de la fortune Glécksrad (n)
roue avant d'viischt Rad
rouge à lèvres Lëppestëft (m)
route d'Arlon d'Areler Stroos (f)
rue commerçante Geschaftsstrooss (f)
rue de secours Reserverad / Ersatzrad (n)
rue passante eng Strooss mat vill Verkéier
rue principale Haaptstrooss (f)
rue: en pleine - matzen op der Strooss

~
sac à dos Rucksak (m)
sac à poussière Stëbssak (m)
sac de couchage Schlofsak (m)
salaire minimum Mindestloun (m)
salle à manger Salle-à-manger (f)
salle d'opération Operatiounssall (m)
salon de coiffure Coiffersalon (m)
sans aucun doute doudsécher
sans aucun doute ganz bestëmmt, ou ni Zweifel,
sans cesse ou ni opzehalen, an engem Stéck
sans doute gewëss, bestëmmt, warscheinlech
sans interruption / tout droit riicht duerch
s'asseoir (près de moi) sech bei mech setzen
saule pleureur Trauerweid (f)
saut à la perche Stafbéichsprong (m)
se disputer violemment décke Strait hunn
se mettre à déraper un d'Schleidere kommen
se mettre à l'aise sech et gemittlech maachen
sèche-cheveux Fohn (m)
sens giratoire Kreesverkéier (m)
serrer la main d'Hand ginn
. .
servIce compns de Service abegraff
service des étrangers Auslannerdéngscht (m)
service d'ordre Uerdnungsdéngscht (m)
serviette de toilette Handduch (n)
serviette hygiénique Binden pluriel
sévère (avoir l'air-) streng ausgesinn

267
sieste (faire la - ) eng Mëttesrascht maachen
s'il vous/te plaît wann ech gelift/ w.e.g.
sirène de pompiers Pompjeeszireen (f)
situation économique Wiertschaftslag (f)
ski de fond: piste de - Skilaanglafpiste (f)
société du bien-être Wuelstandsgesellschaft (f)
soif (j'ai -) ech sinn duuschtereg
soirée dansante Danzowend (m)
soldes d'été / d'hiver Summer- / Wantersolden
sommeil (avoir) schléifrég sinn/ginn
sommeil (j'ai-) ech si midd
sous peu geschwënn, a kuerzer Ziiit
sous-vêtements Ënnerwiisch (f)
SPA Déierschutzveriiin (m)
sport de haut niveau Leeschtungssport (m)
sport d'hiver Wantersport (m)
sprint final Endspurt (m)
station balnéaire Mierbad (n)
station de sports d'hiver Wantersportstatioun (f)
station d'épuration Kliiranlag (f)
statue de la sainte Vierge d'Statu vun der Muttergottes
store vénitien Jalousie (f)
subir une perte ee Verloscht maachen
sur la table directif op den Dësch
sur la table locatif op dëm/om/um Dësch
surchauffe économique Konjunkturiwwerhëtzung (f)

IT]
table des habitués Stammdësch (m)
tache(s) de rousseur Speechel (f)
taie d'oreiller Kappzich (f)
taille: de - moyenne mëttelgrouss
talon aiguille de spatzen Talong
tant mieux desto besser
tant pis /dommage Ct ass) Schued, Ct ass) domm
tapis de bain Buedzëmmersteppech (m)
temps (je n'ai pas le-) ech hu keng Ziiit
temps épouvantable Sauwieder vulg.
temps lourd dompegt Wieder

268
temps: beau / mauvais schéint / ellent Wieder
tension artérielle Bluttdrock (m)
tenue de plongée Daucherkostüm (m)
terrain de football Foussballsterrain (m)
tête (de la - aux pieds) vu Kapp bis Fouss
tiède: eau- wootlecht Waasser
tir à l'arc Bouschéissen (n)
toile d'araignée Spaweck (m)
tôt (au plus - ) esou bal/fréi (e)wéi méiglech,
tôt (le plus - sera le mieux) wat éischter, wat besser
tôt le matin an aller Herrgottsfréi
tôt ou tard fréi oder spéit
tourner à droite riets otbéien
tout ce dont on a besoin alles, wat ee braucht
tout de suite direkt, gHiich
tout droit riicht aus
trace de freinage Bremsspur (f)
traité de commerce Handelsofkommes (n)
trajet long eng laang Streck (f)
très bien, merci gutt/ schéinl an der Rei, Merci
tringle à vêtements Kleederstaang (f)
tringle de rideau Ridosstaang (f)
trois quarts (les - du temps) meeschtens, bal ëmmer
trois quarts drai Véirel
tuyau d'arrosage Gaardeschlauch (m)

~
un instant ee Moment
un peu / une miette de pain eng Grimmel Brout
un peu e bëss(ch)en, eppes, e wéineg
un sot imbu de lui-même een agebilten Eefalt
un tout petit peu de poivre ganz e bëss(ch)e Peffer
un type mal-luné ee queeschen Hond
une fois par semaine eemol d'Woch
une méchante plaie eng elle Wonn
urgent (c'est -) 't ass dringend, et presséiert

[Y]
va-et-vient Hin an Hier (m)

269
vague de chaleur Hëtzewell (f)
valise: faire / défaire la- d'Walis paken / auspaken
va-nu-pieds Hongerlidder (m)
va-t-en! verschwann, géi
va-tout (jouer son - ) alles op d'Spill setzen/ riskéieren
vélo de course Coursevëlo (m)
Vendredi Saint Karfreideg (m)
venir (il est venu en courant) hien ass gelaf komm
vérifier les papiers d'Pabeiere kontrolléieren
vernis à ongles Neellack (m)
vers le soir géint den/der Owend
vertige: avoir le - dronken (sinn)
veste en daim eng daimse Jackett
veux (je ne - pas de +GN) ech wëll keenlkeng + GN
veux (je ne - pas, que) ech wëll net, datt ou GINF
ville jumelée Partnerstad (f)
vis-à-vis de / en face de vis-à-vis vun
voie lactée Mëllechstrooss (f)
voiture de tourisme Persounewon
voiture d'occasion Occasioun (f)
voiture miniature Modellauto (m)
voix (parler à - basse / forte) lues / haart schwatzen
vol à voile Segelfléien (n)
voyage d'affaires Geschaftsrees (f)
voyage organisé Grupperees (f)
VTT Mountainbike (m)
vue (perdre de - ) aus den Ae verléieren

~
wagon-lit Schlofwon (m)
y a-t-il du monde? si viii Leit do?

270
XXIII. LEXIQUE
LUXEMBOURGEOIS -7 FRANÇAIS

Pour les mots non contenus dans ce lexique, on peut consulter


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Les abréviations employées sont:
adj: adjectif qui fonctionne dans un GN à gauche de n comme
épithète
adv: adverbe ou élément invariable
art: article
cjn: conjonction de subordination et/ou de coordination
dét: déterminant / déterminatif du GN
exp: expression terme employé dès qu'on a plus d'un mot.
ni: nom féminin
nm : nom masculin
nn : nom neutre
npl: nom pluriel
pro: pronom au sens français du terme
prp: préposition
v : verbe
A
alan(cjn) et
A(nn) oeil
aacht( a4i) huit
Aachtchen(nj) pâtisserie en forme de huit
Aachtel(nm) huitième partie
Aarbecht(1if) travail
Aarbechter(nm) ouvner
Aarbechtsloun(nm) salaire
Aarbechtszait(nj) temps de travail
aarm(adj) pauvre
Aarm(nm) bras
Aarmband(nm) bracelet
aarmséileg( atij) misérable, pitoyable
Aarmutt(1if) pauvreté
Aascht(nm) branche
Aaxt(nj) hache
abannen(v) relier (livre), bander

271
abee(exp) eh bien
abegraifen(v) inclure
abiméieren(v) abîmer
Abléck(nm) instant
abonéieren(v) abonner
abordéieren(v) aborder
Abrëll(nm) avril
abriechen(v) cambrioler
abscheileg( atij) horrible
Absenz(1if) absence
absiichtlech( atij) intentionnel
absolutt( adv) absolument
accabléiert( atij) accablé
Accent(nm) accent
acceptéieren(v) accepter
accessibel(atij) accessible
Accident(nn) accident
accouchéieren(v) accoucher
accuséieren(v) accuser
achzeg/ uechtzeg(atij) quatre-vingt
Acquisitioun(nj) acquisition
Acteur(nm) acteur
addi(exp) adieu
Additioun(nj) addition
Administratioun(nj) administration
adoptéieren(v) adopter
Ad ress(nj) adresse
adresséieren(v) adresser
Aendokter(nm) ophtamologue
Aerdbier(nj) fraise
Aerdbuedem(nm) sol
aerdeg(atij) dynamique
aert(dét) votre
Af(nm) smge
afalen(v) venir à l'esprit
afen(v) faire le badaud / le singe
Afennoss(nm) cacahuète
Affar(nj) affaire, activité
Affekot(nm) avocat

272
affektéiert( a4j) affecté
Affinitéit(nj) affinité
affischéieren(v) afficher
Affront(nm) humiliation
afréieren(v) congeler
Agank(nm) entrée
agebiIt(atij) prétentieux
Agemaachtes(nn) conserve alimentaire
agestoen(v) avouer
agoen(v) entrer, se rétrécir (vêtement)
agréabel(atij) agréable
AIDS(nm) sida
ais, eis, ons(dét) notre
Ais (nn) glace
aiskal( atij) glacial
ajournéieren(v) ajourner
Akaf(nm) achat
Akaul(nj) nuque
aklammen(v) monter (dans un véhicule)
Akommes(nn) revenu, ressource
Akt(nm) acte
Aktioun(nj) action
aktuell(atij) actuel
al (atij) VIeux
alaert(atij) alerte
alarméieren(v) alarmer
Album (nm) album
AIg(rif) algue
aliichten(v) être évident
Alkohol(nm) alcool
all(dét) chaque, tous
allebéid(dét) tous deux
alleg(atij) tous ces nombreux
alleguer(jJro) tous
alleréischt, fir d'(adv) avant tout
allergesch(atij) allergique
Allerhellgen(nn) Toussaint
allerlee( dét) divers, toutes sortes
alles (jJro) tout

273
allgemeng( aq;) général
Allocatioun(nj) allocation
aloggen(v) connecter (internet)
als(adv) comme, en tant que
also(adv) donc
ait, komm alt(exp) donc, viens donc!
Alter(nm) âge
Altersheem(nn) maison de retraite
alueden(v) inviter
am, an deem(prp) dansle,en
amaachen(v) mettre en conserve
Amateur(nm) amateur
Ambitioun(nj) ambition
Ambulanz(nj) ambulance
Ament(nm) moment
Amerika(nn) Amérique
ameséieren(v) amuser
amgaang(adv) en train
Amnestie(nj) amnistie
amplaz(prp) au lieu de
Ampull(nj) ampoule
amstand sinn(exp) être capable de
amusant(aq;) amusant
an (prp) en,dans
analog(aq;) analogue
Analys(nj) analyse
anascheren(v) incinérer
Andacht(nj) piété
an engems(exp) en même temps
aner(dét) d'autres
anersaits(adv) d'autre part
anescht(adv) autrement
Angscht(nj) peur
angschtlech( aq;) craintif, peureux
anhanken(v) raccrocher (téléphone)
animéieren(v) ammer
anneren(v) changer
anniichter( aq;) àjeûn
Annonce(nj) annonce

274
annoncéieren(v) annoncer
anonym(alij) anonyme
anormal(alij) anonnal
anstanneg( atij) décent
anstattIPrp) au lieu de
Antenn(nj) antenne
antipathesch( alij) antipathique
antweren(v) répondre
Antwert(nj) réponse
anungslos( alij) ignorant, ne se doutant de rien
anzwousch(adv) quelque part
apaart(atij) particulier
apaken(v) emballer
Apdikt(nj) phannacie
Apel(nm) pomme
Apparat(nm) appareil
Appartement(nn) appartement
Appelbam(nm) pommIer
Appelkom pott(nm) compote de pommes
Appetit(nm) appétit
Applaus(nm) applaudissements
Approbatioun(nj) approbation
approvisionéieren(v) approvIsIOnner
Aprikos(1if) abricot
Aquarium(nm) aquarmm
araumen(v) ranger, arranger, installer
Arbitter(nm) arbitre
argumentéieren(v) argumenter
ariichten(v) équiper
Arméi(1if) année
aromatiséieren(v) aromatiser
Arrivée(nj) arrivée
arrogant( alij) arrogant
Artichaut(nj) artichaut
Artikel(nm) article
artistesch( alij) artistique
asammelen(v) collecter
aschalten(v) brancher, allumer
Aschen(npV cendres

275
aschloen(v) enfoncer, casser, tomber (éclair)
aschlofen(v) s'endormir
aschreiwen(v) inscrire, recommander
Asilant(nm) demandeur d'asile
asparen(v) enfermer
Ass(nm) as
Assistent(nm) assistant
Associé (nm) associé
Assurance(nj) assurance
astellen(v) engager (personnel)
Atelier(nm) atelier
Attentat(nn) attentat
Attraktioun(nj) attraction
Audienz(nj) audience
Auer(nj) horloge, heure
Aufgab(nj) devoir, mission
aus(prp) en/de, hors de
Ausbildung(nf) formation, culture
ausblosen(v) souffler, éteindre
Ausdauer(nj) persévérance
ausdeelen(v) distribuer
ausdoen(v) déshabiller, enlever (habit)
ausdrécken(v) expnmer
Ausdrock(nm) expreSSIOn
auserhéngeren(v) affamer
ausernee goen(exp) se séparer
auserneen(adv) séparé, rompu, cassé
Ausfaart(nj) porte de sortie
Ausfluch(nm) excurSIon
Ausgank(nm) sortie
ausgerechent(adv) juste, précisément
ausgezeechent(a~) excellent
aushalen(v) tenir bon, supporter
ausknipsen(v) éteindre (à l'aide d'un bouton)
auslaachen(v) se moquer de, rire de
Ausland(nn) pays étranger
Auslanner(nm) étranger
auslannesch(~) étranger
auslueden(v) décharger

276
ausnahmsweis( adv) exceptionnellement
auspaken(v) déballer
Auspuff(nm) tuyau d'échappement
ausraiberen(v) détrousser, dévaliser
ausrëselen(v) secouer(tapis)
Ausried(rif) excuse, subterfUge
ausrouen(v) se reposer
Ausrutscher(nm) faux pas
ausschëdden(v) vider (récipient), déverser
ausschléissen(v) exclure
Ausschnëtt(nm) extrait, fragment
ausser(prp) sauf, à part, à l'exception de
aussergewéinlech( atij) extraordinaire
Ausso(nj) déposition, déclaration
Ausstellung(nj) exposition
ausstoen(v) supporter
Austosch(nm) échange
Ausverkaf(nm) liquidation, soldes
Auswais(nm) carte d'identité
Auswee(nm) issue, solution
auswenneg(adv ) par coeur
auswëschen(v) effacer
auswielen(v) choisir
Autobunn(nj) autoroute
Automat(nm) distributeur
autonom(atij) autonome, indépendant
averstanen(atij) d'accord, consentant
awar, addi(adv) au revoir, adieu
aweechen(v) tremper
aweien(v) maugurer
awëllegen(v) consentir
awer/ower(cjn) malS
Awunner(nm) habitant

B
Baach(nj) ruIsseau
baarfouss(adv) pieds nus
baarmhaerzeg(atij) charitable
Baart(nm) barbe

277
Baartapparat(nm) rasOIr
Baasch(1if) bâche
babbelen(v) bavarder
Backer(nm) boulanger
Backerei(nj) boulangerie
Bad (nn) bain
baffen(v) bouffer
Bagage(nm) bagage
BagatelIe(nj) bagatelle
bai(prp) près de, chez, à
baibréngen(v) inculquer
bailafen(v) gaffer, faire un impair
Bailag(nj) supplément
Baileed(nn) condoléances
Baisse(nj) baisse
baissen(v) mordre
baisteieren(v) contribuer
Bak(nm) Joue
baken(v) cuire au four (pain)
Bakzant(nm) molaire
bal(adv) presque, bientôt
balancéieren(v) hésiter
BalI (nm) la balle
BalIek(nm) poutre
balucken(v) loucher
Barn (nm) arbre
Barnueleg(nm) huile de table végétale
banal (atij) banal
Banann(nj) banane
Band (nn) ruban
Bandage(nm) bandage
Bank(1if) banc
Bank(1if) banque
Bankrott(nm) banqueroute
bannen(adv) à l'intérieur
bannen(v) lier
Bannenhaff(nm) cour intérieure
Banquier(nm) banquier
Barrière(nj) barrière

278
Bascht(nj) fissure
baschten(v) éclater (de rage)
Bass (nm) basse (musique)
bastelen(v) bricoler
Bataklang(nm) bazar
batter(atij) amer
Batterie(nj) batterie
Batz(nm) trognon (pomme), morceau
Bau(nm) bâtiment
Bauch(nm) ventre
bauen(v) construire
Bauentreprise(nj) entreprise de construction
Bauer(nm) paysan, cultivateur
Bauerenhaff(nm) ferme
baufallig( atij) délabré
Baugenehmegung(nj) permis de construire
Bauspuerplang(nm) plan épargne-logement
baussen(adv) dehors
Beamten(nm) employé, fonctionnaire
Becher(nm) gobelet
becheren(v) picoler
Béchs(nj) boîte de conserves
Béchsenëffner(nm) ouvre-boîte
bedanken(v) remercier
bedaueren(v) regretter
bedauerlech(atij) regrettable
bedeitend(atij) significatif
Bedenken(nn) réserve
Bedierfnes(nm) besoin
bed recksen (v) salir
Been(nn) jambe
Bees, eng B. ginn(exp) embrasser
befriddegend( atij) satisfaisant
begaabt(atij) doué
begeeschtert(atij) enthousiaste
Begeeschterung(nj) enthousiasme
begéinen(v) rencontrer
begieren(v) convoiter
begleeden(v) accompagner

279
begraifen(v) comprendre
begréissen(v) saluer, accueillir
Begriefnes(nn) enterrement
begruewen(v) enterrer
behaapten(v) prétendre
behandelen(v) traiter
Behuelen(nn) comportement
Bei(nj) abeille
bei(prp) près de, chez, à
béien(v) plier
Béier(nm) bière
Beiestack(nm) ruche
beige (alij) beige
béis ginn(exp) se fâcher, devenir méchant
Beispill(nn) exemple
bejoen(v) dire oui, acquiescer
bekannt(alij) notoire
Bekanntschaft(nj) connaIssance
bekappen(v) piger (comprendre)
bekloen(v) plaindre
bekucken(v) regarder
belastegen(v) ennuyer
beleidegen(v) offenser, vexer insulter
belibeg(alij) quelconque
beliichten(v) éclairer
bëlleg( alij) bon marché
belounen(v) récompenser
belsch(adj) belge
Bemierkung(nj) remarque
Bénéfice(nm) bénéfice
Bengel(nm) bâton, gamin
benotzen(v) utiliser, employer
Bensinsstatioun(nj) station-service (carburants)
BenzinIBensin(nm) carburant, essence
berechenen(v) calculer, prendre en compte
bereet(alij) prêt
beréieren(v) toucher
berouegen(v) apaIser
Berouegungsmëttel(nn) sédatif

280
Berri (nm) béret
Beruff(nm) métier
berühmt(adj) célèbre, réputé
besat( atij) occupé
Bësch(nm) forêt, bois
beschaftegt (exp) occupé (travail)
Bescheed wësseu(exp) être au courant
bescheiden( atij) modeste
Bescheinigung(v) attestation, certificat
beschiedegen(v) endommager
beschléissen(v) décider
Bëschof(nm) évêque
beschreiwen(v) décrire
beschtefalls( adv) dans le meilleur des cas
beschten am(adv) le mieux
besetzen(v) occuper (siège, pays)
besëtzen(v) posséder, avoir
Besëtzer(nm) propriétaire
besichen(v) visiter, rendre visite à
besiess( atij) obsédé, maniaque
besoff(adj) soûl
besonnesch( adv) surtout, spécialement
bëss(ch)en(adv) (un) peu
besser(atij) mIeux
Besserung(nj) amélioration, rétablissement
bestellen(v) commander
bestëmmt(adv) certainement
Bestietnes(nn) mariage
bestoen(v) réussir (examen)
bestrofen(v) punir, sanctionner
bestuet(atij) marié
Besuch(nm) visite
besuddelen(v) salir
Bëtong(nm) béton
betounen(v) accentuer, insister sur
Betounung(nj) accent, accentuation
Betrib(nm) entreprise
Bett(nn) lit
Bettseecheschzalot(tif) pissenlit

281
Bettspree(nj) couvre-lit
bewaachen(v) surveiller
Bewâis(nm) preuve
beweegen(v) bouger, mouvoir
beweisen(v) prouver
bewonneren(v) admirer
bewonnereswâert( atij) admirable
bewunnt(adj) habité
bezuelen(v) payer
bezweiwelen(v) mettre en doute
Bibliothéik(nj) bibliothèque
Bic(nm) stylo à bille
Bichelchen(nm) livret
Bicherbuttek(nm) librairie
Bidden(nj) baignoire
Biddi(nm) bidet, petit cheval
Biddo(nm) bidon, géricane
bieden(v) pner
Bier(nm) ours
Bierg(nm) montagne
Bierger(nm) citoyen
Biesem(nm) balai
Bifdeck(nm) steak
Biischt(nj) brosse
biischten(v) brosser
Bild(nn) Image
billen(v) aboyer
Billerbuch(nn) livre d'images
Billjee(nm) billet
Bir(nj) ampoule, poire
Birebam(nm) pomer
bis (jJrp) jusqu'à
Bistro (nm) bistrot
bitzen(v) coudre
Bitzmaschinn(1if) machine à coudre
BIâistëft(nm) crayon
blann(atij) aveugle
bHiren(v) hurler, pleurer
Blat(nn) feuille

282
blatzeg(lllij) pâle
BIech(nm) tôle
Bléck(nm) regard
bleech(atij) pâle
Bléi(nj) fleur, floraison
bléien(v) fleurir
bleiwen(v) rester
blénken(v) briller, clignoter
Blenn(nj) phare code
blesséieren(v) blesser
BIëtz(nm) éclair, foudre
blëtzen(v) faire des éclairs, étinceler
Blinddarmentzündung(nj) appendicite
blo(atij) bleu
blOd(adj) stupide
Bloder(nj) ampoule (main, pied)
bloeIzeg(atij) bleuâtre
blond (atij) blond
blosen(v) souffler
bludden(v) saIgner
BIumm(nj) fleur
Blummendëppen(nn) pot de fleurs
Blus(nj) chemisier, blouse
Blutt(nn) sang
Bluttanalys(nj) analyse du sang
Bluttprouf(nj) prise de sang
Bobine(nj) bobine
bockeleg( atij) bossu
Bols (nm) pouls
Boma(nj) grand-mère
Bomm(nj) bombe
bommelen(v) flâner
bompelen(v) pomper
Bongert(nm) verger
Boni(nm) bénéfice
Bonjour(nm) bonjour
Bonsoir(nm) bonsoir
Bopa(nm) grand-père
bor(atij) comptant

283
Bord(nm) bord
Borscht(nm) garçon, type
bosseg( acij) bizarre, drôle
Botter(nm) beurre
botzen(v) nettoyer
Botzerei(nj) pressmg
Botzfra(nj) femme de ménage
Botzmëttel(nn) détergent, nettoyant
Bou (nm) arc
Bouf(nm) garçon
Boun(nj) haricot
Box(nj) culotte
boxen(v) boxer
Braceli(nm) bracelet
Brai(nm) purée, bouillie, pâte
Brand(nm) incendie, feu
Branntewain(nm) eau-de-vie
Bratzel(nj) craquelin, bretzel
Brauch(nm) coutume
brauchen(v) avoir besoin de
Braut(nj) mariée (la)
Brautrank(nm) alliance
brav(acij) honnête, gentil, sage
Bréck(nj) pont
breet( acij) large
Bréidercher(npO petits pains
Bréif(nj) lettre
Bréifdréier(nm) facteur
Bréitkëscht(nj) boîte aux lettres
Brëll(nm) lunettes
brëllen(v) pleurer, hurler
Brems(1if) frein
bréngen(v) apporter
brennen(v) consumer (se)
bretzen sech(v) se vanter
briechen(v) casser
Briet(nn) planche
Britt(nj) bouillon
brodéieren(v) broder

284
broden(v) rôtir, frire
brong(atij) brun
Brosch(nj) broche
Broscht(1if) poitrine, sein
Broschür(nj) brochure
Brot(nm) rôti
Brout(nn) pam
Brudder(nm) frère
brutal (atij) brutal
brutschen(v) gargouiller, mijoter
Buch(nn) livre
Bucki(nm) bouquet de fleurs
Bud(1if) baraque
Buedbidden(1if) baignoire
Buedem(nm) sol
bueden(v) baigner, prendre un bain
Buedzëmmer(nm) salle de bain
bueren(v) percer
Buerg(1if) château-fort
Buergermeeschtesch(nj) femme-maire
Bullett(nj) boulette de viande
Bulli(nm) boue, gadoue, limon
Bunn(nj) voie, piste
Bur(nm) fontaine
Büro(nm) bureau
Bus (nm) bus
Buschtaf(nm) lettre (alphabet)
buschtawéieren(v) épeler
Buttek(nm) magasm
butzeg(atij) minuscule

C
Cabinet(nm) toilettes
Cabinetspabeier(nm) papier hygiénique
Cadeau (nm) cadeau
Café (nm) café, bistrot
Caissière(1if) caissière
calculéieren(v) calculer
Camion(nm) camIon

285
campéieren(v) camper
Canapé(nm) canapé
Capot(nm) capot
Carrière(1if) carrière
Casserole(nj) casserole
CD (nm) disque compact
Champignon(nm) champignon (de Paris)
Champion(nm) champion
ChancëgHiichheet(nj) égalité des chances
changéieren(v) changer
charmant(atij) charmant
Chaudière(nj) chaudière
Chauffer(nm) chauffeur
chemesch( atij) chimique
Cheminee(nj) cheminée
chic( atij) chic
Chichi man(exp) faire du chichi
Chinees(nm) chinois
Chips(nj) pommes chips
Choix(nm) choix
Chômeur(nm) chômeur
Chouer(nm) choeur
Choufleur(nm) chou-fleur
Chrëschtbeemchen(nm) arbre de Noël
Chrëschtdag(nm) Noël
Citatioun(nj) citation
Client(nm) consommateur
Clinique(nj) clinique
Clôture(1if) clôture
Coiffer(nm) coiffeur
Col(nm) col
Collaboratioun(nj) collaboration
Collant(nm) collant
Commissioune man(exp) faire les courses
Commoditéit(1if) commodité
composéieren(v) composer
Comptabel(nm) comptable
Comptoir(nm) comptoir
Computer(nm) ordinateur

286
Concert(nm) concert
Concours(nm) concours
Congé(nm) congé
Consommatioun(1if.) consommation
Constipatioun(nj) constipation
Consultatioun(nj) consultation
Context(nm) contexte
Contradictioun(nj) contradiction
Contraire(nm) contraire
Contributioun(nj) contribution
Copie(1if.) copIe
Cornichon(nj) cornichon
Cortège(nm) cortège
Costume(nm) costume
Couch(nj) divan, canapé
couragéiert( a4j) courageux
Courrier(nm) courner
Cours(nm) cours
Course(nj) course
Cousin (nm) cousm
Cousine(nj) cousine
Coussin(nm) COUSSlll
Cravate(nj) cravate
Crème(nj) crème
Crevetten(npV crevettes
Croissant(nm) croissant

D
Daach(nm) toit
daachen(v) valoir
Daachlosen(nm) le SdF, sans domicile fixe
daagsiwwer(adv) durant la journée
Daarm(nm) intestin
Dabo(nm) imbécile
d'accord(exp) ok
dach(adv) pourtant, mais
dacks(adv) souvent
daerfen(v) pouvoir, être autorisé
daf(a4j) sourd

287
Dag(nm) jour
dagdeeglech( adv) tous les jours
daierlech(a4j) misérable
daischter( a4]') sombre
Daitlechkeet(1if) précision
daitsch(a4j) allemand
Daiwel(nm) diable
dajee alt(exp) allons, voyons, bon
Dall(nm) vallée
Dammekonfektioun(nf) confection pour dames
Damp(nm) fumée
dampen(v) fumer
dann(adv) alors, puis
Dannebam(nm) sapin, conifère
danzen(v) danser
Danzesch(nf) danseuse
Dar(nm) épine
darbaants(adv) pendant ce temps
Dareldéier(nm) hérisson
Datebank(1if) banque de données
datéieren(v) dater
datsch sinn(exp) être épuisé
Dattel(nf) datte
Datum(nm) date
Datz(1if) zéro
daueren(v) durer
Dauf(1if) pigeon
Daum(nm) pouce
dausend(a4j) mille
Debatt(nf) débat
décidéieren(v) décider
déck( a4j) gros
déck do sinn(exp) s'imposer, se vanter
Deckel(nm) couvercle
decken(v) couvnr
déckflësseg( a4j) visqueux
Déckkapp(nm) forte tête
Déckt(nf) épaisseur
déclaréieren(v) déclarer

288
deefen(v) baptiser
deeglaang( atij) durant des jours
Deegwueren(npl) pâtes alimentaires
Deel(nm) partie, part
deelen(v) partager
deelweis( adv) partiellement
deemools( adv) à cette époque
deforméieren(v) déformer
deier(atij) cher
Déier(nm) animal
Déierendokter(nm) vétérinaire
déif(atij) profond
Déif(nm) voleur
déiffréieren(v) congeler
Deklaratioun(nfl déclaration
delegéieren(v) déléguer
Delikt(nm) délit
Demande(nfl demande
Démissioun(1if) démission
Déngen(nn) machin
Déngscht(nm) servIce
denken(v) penser
Denkmal(nn) monument
. .
dënn(adj) maIgre, mmce
Dënschdeg(nm) mardi
depannéieren(v) dépanner
Départ(nm) départ
Dëppen(nn) marmite
Deputéierten(nm) député/ée
derbài sinn(exp) participer à, être de la partie
dergéint(adv) contre
dernieft(adv) à côté
dertëschent(adv) entre (temps), entre (deux)
désagréabel( atij) désagréable
Dësch(nm) table
Dëschelduch(nn) nappe
Dëschtel(nfl chardon
Dëschwain(nm) vin de table
dëslescht( adv) dernièrement

289
Dessert(nm) dessert
Detail (nm) détail
Deviatioun(nj) déviation
dévouéiert( atij) dévoué
Dezember(nm) décembre
dezent( adj) convenable
Dialog(nm) dialogue
dicht(atij) dense, épais, étanche
dichteg(atij) performant
Dichter(nm) poète
Dichtung(nj) joint d'étanchéité
Dictionnaire(nm) dictionnaire
diebelen(v) plier
Dier(nj) porte
dierfen(v) pouvoir, être autorisé
dierzen(v) vouvoyer
diktéieren(v) dicter
Diplom(nm) diplôme
direkt( adv) tout de suite
Direktioun(nj) direction
dirigéieren(v) diriger
Dirigent(nm) chef d'orchestre
Disk(nm) disque
Dissiplin(1if) discipline
Distanz(1if) distance
Diwwi(nm) édredon
dobailéieren(v) apprendre en plus
dobannen(adv) à l'intérieur
dobaussen(adv) dehors
doen(v) faire
dofir(adv) pour cela, c'est pourquoi
dofteg(atij) parfumé, de bonne odeur
dohannen( adv) là bas
doheem(adv) chez soi
Doktesch(1if) femme médecin
Dolmetscher(nm) interprète
domm(alij) bête, sot, stupide, ignorant
Dommheet(1if) bêtise
Don(nm) don

290
donkel(a4j) foncé
Donner(nm) tonnerre
Donneschdeg(nm) jeudi
dono(adv) après
Donst(nm) brume, buée, vapeur
Doppelganger(nm) SOSIe
dorops(adv) sur cela, après cela
Dosen(1if) douzaine
Doud(nm) mort (la)
doudeg(a£ij) mort
Doudesannonce(nj) avis mortuaire
doudmidd( a£ij) exténué
doudsécher( a£ij) absolument sûr
douéiert( a4j) doué
Dous(nj) boîte
do ut maachen(exp) tuer
downloaden(v) télécharger
drai(a£ij) trois
Draieck(nm) triangle
Drairad(nm) tricycle
Draivéierel(nm) trois-quarts
Dram(nm) rêve
dran(adv) dedans
drangen(v) pousser, presser, harceler
draschëdden(v) verser dedans
Drauf(nj) raIsm
Drauwejus(nm) jus de raisin
dréchen(adj) sec
dréchenen(v) sécher
Dréchner(nm) sèche-linge
Dreck(nm) saleté
drécken(v) pousser
Drécker(nm) imprimante
. . .
Dréckerei(1if) Impnmene
Drecksak(nm) salaud
Dreckskëscht(nj) poubelle
Dreckstipp(nm) décharge
dreemen(v) rêver
dréif(a4j) trouble, terne, gris

291
dréngend(a4j) urgent
d rénken (v) boire
Drénkgeld(nn) pourboire
Drénkwaasser(nn) eau potable
drënner(adv) sous, en-dessous, parmi
Drëpp(1if) goutte (alcool)
Drëps(nj) goutte d'eau, goutelette
drëpsen(v) goutter
drësseg( adj) trente
Drëttel(nm) tiers
driibseg( atij) mélancolique
Drock(nm) pression, impression
Drockknapp(nm) bouton-pression
droen(v) porter
Drogenhandel(nm) trafic de drogue
Droit(nm) droit
droleg(atij) bizarre
dronkeg(atij) pris de vertige
Dronkenheet(1if) vertige
drop an drun sinn(exp) être sur le point de
dropmaachen(v) gaspiller
Drot(nm) fil de fer
druginn sech(v) s'efforcer
Duch(nm) serviette (étoffe)
ducken(v) se tapir
duebel(atij) double
Duebelzëmmer(nn) chambre double
duer, et geet duer(exp) c'est assez, ça suffit
duerchduecht(adj) réfléchi de part en part
Duercherneen(nm) désordre, pêle-mêle
duerchfalen(v) rater, échouer (examen)
Duerchfall(nm) diarrhée
duerchschneiden(v) couper (en morceaux)
duerchsiichteg( adj) transparent
duerchstraichen(v) raturer (sép.)
duerchwullen(v) fouiller de fond en comble (ins.)
Duerchzuch(nm) courant d'air
Duerf(nn) village
d uerfir( atij) pour cela, c'est pourquoi

292
duerno(adv) ensuite, après cela
dunn(adv) alors
duschen(v) doucher
Duuscht(nm) soif
duuss(atij) doux
duzen(v) tutoyer

E
eben,grad,just(adv) justement
echt(atij) véritable, authentique
Eck(nm) coin
Edelsteen(nm) pierre précieuse
Ee(nn) oeuf
Eech(1if) chêne
Eed(nm) serment
Eedem(nm) gendre
eefalleg( adj) imbécile
eegen(atij) propre, personnel
Eegenaart(1if) particularité
Eegentum(nm) propriété
eekeleg(atij) dégoûtant
eelef(atij) onze
eeler(atij) assez âgé
Eelsten (nm) aîné
Eemer(nm) seau
eemol(adv) une fois
eenegen, sech(v) s'accorder
Eenheet(nj) unité
eenzeg(adj) unique
Eenzelheet(1if) détail
Eenzelzëmmer(nn) chambre individuelle
eescht(atij) sérieux
eeschtlech(adv) sérieusement
eeteren(v) suppurer
ëffentlech( atij) public
effikass(atij) efficace
egal(atij) égal
éi, éier, ier(cjn) avant que, avant de
eidel(atij) vide, inhabité

293
Éier(nj) honneur
Éierewain(nm) vin d'honneur
éiergaizeg( atij) ambitieux
éierlech( atij) honnête
eigentlech( adv) au fond, à vrai dire
Éimaischen(nj) fête (lundi de Pâques)
einfach(atij) simple, humble
éischt(atij) premIer
éischter( adv) plus tôt, plutôt
Eisebunn(nj) chemin de fer
eisenen, eisent(atij) en fer, de fer
Éislek(nm) Oesling
Éisser(nm) mangeur
éiweg(atij) éternel
EkeI(nm) horreur
elegant( atij) élégant
elei, heir adv) ICI
Elektriker(nm) électricien
eleng(atij) seul
eIIen(adj) laid
elo(adv) maintenant
ëm(prp) autour de, aux alentours, vers
emaermelen(v) embrasser (ins.)
ÉmaiI(nm) émail
ëmanneren(v) changer (sép.)
ëmbréngen sech(v) suicider( se)(sép.)
ëmdréien(v) faire demi-tour(sép.)
ëmfalen(v) tomber à la renverse(sép.)
Ëmfang(nm) pourtour, périmètre
Emfank(nm) accueil
emfindlech( atij) sensible
Emgéigend(nj) entourage, environnement
Ëmgeréits(nn) garnitures, accessoires
Emissioun(1if) émission
ëmkommen(v) périr, perdre la vie(sép.)
ëmmer(adv) toujours
ëmmerhin(adv) tout de même, toutefois
Empféndlechkeet(nj) susceptibilité
Employé(nm) employé

294
Ëmsaz(nm) chiffre d'affaires
ëmsou besser(exp) d'autant mieux
Ëmstand(nm) circonstance
ëmstoussen(v) renverser( sép. )
Ëmwee(nm) détour
Ëmwelt(nj) environnement
enaner(jJro) l'un l'autre
endegen(v) finir, tenniner
endlech(adv) enfin
Endspurt(nm) sprint fmal
Energie(nj) énergie
engagéieren(v) engager
Engel(nm) ange
enges/eens sinn(adv) d'accord (être)
englesch( atij) anglais
enk( atij) étroit
Enkelkanner(npij petits-enfants
Ënn(nj) Olgnon
Enn(nn) fin
ënnen(adv) en bas
ënnenan( adv) en bas, au rez-de-chaussée
Ënnerbeschaftegung(nj) sous-emploi
Ënnerdaach(nm) abri
Ënnergehëlz(nn) broussailles, sous-bois
ënnergoen(v) se coucher (soleil, sép.)
ënnerhalen(v) entretenir (insép.)
ënnerhuelen(v) entreprendre (insép.)
ËnnerHiif(nm) abdomen
Ënnerproduktioun(1if) sousproduction
Ënnerscheed(nm) différence
ënnerscheedlech( atij) différents, divers, variables
Ënnerschrëft(nj) signature
ënnerschreiwen(v) signer (insép.)
ënnersichen(v) ausculter, étudier (insép.)
Ënnerstëtzung(nj) aide, soutien
ënnert(jJrp) sous
Ënnerwasch(nj) sous-vêtements
ënnerwee( adv) en route
ënnescht( atij) inférieur

295
Ensembel(nm) compagnie, ensemble
entdecken(v) découvrir
enthalen sech(v) s'abstenir
Entrée(1if) entrée
Entreprener(nm) entrepreneur
entsat(adj) consterné
entscheeden(v) décider
entschëllegen sech(v) s'excuser
Entschëllegung(nj) excuse
entschlofen(v) s'endormir
enttauschen(v) décevoir
entwéckelen(v) développer
Entworf(nm) ébauche
entzifferen(v) déchiffter
Enveloppe(nj) enveloppe
enzwousch( adv) quelque part
Epicerie(nj) épicerie
eppes(jJro) quelque chose
Équipe(nj) équipe
erafalen(v) tomber dans un piège
eragoen(v) entrer (vu de l'extérieur)
erakommen(v) entrer (vu de l'intérieur)
eran(adv) vers l'intérieur/le dedans
eraus(adv) vers l'extérieur/le dehors
erausfannen(v) découvrir
erausgeheien(v) jeter dehors, congédier
erausgoen(v) sortir
erausklammen(v) sortir( d'un véhicule)
erausrappen(v) arracher
eraussichen(v) rechercher
erauswaerfen(v) mettre à la porte
erbailafen(v) accounr
erbriechen sech(v) vomIr
erdiischteren(v) mourir de soif
erdrénken(v) se noyer
erdroen(v) endurer
eréischt( adv) seulement (temps)
erëm(adv) de nouveau
erëmfannen(v) retrouver

296
erëmgesinn(v) reVOIr
erëmginn(v) rendre
erëmkommen(v) revemr
erëmkréien(v) rattraper, reprendre
erëm sinn(exp) être de retour
erënneren sech(v) se souvenir de
Erënnerung(nj) souvemr
Erfahrung(nj) expérience
erfannen(v) découvrir
erféieren(v) effrayer qqn
Erfolleg(nm) succès
erhalen(v) conserver
Erhéiung(1if) augmentation
erhéngeren(v) mourir de faim
Erhuelung(nj) convalescence
eriwwergoen(v) traverser, passer (évènement)
erkalen sech(v) prendre froid
Erkiiltung(nj) refroidissement
erkënnegen sech(v) s'infonner
erkUiren(v) expliquer
Erlaabnes(nj) pennlss10n
erleedegen(v) achever, régler, finir
erliewen(v) vivre/faire l'expérience de
erliichteren(v) alléger, soulager
ermaachen sech(v) se refaire/ se remplumer
ermiddend( a£ij) fatigant
erneieren(v) renouveler
ernimmen(v) mentionner, citer, nommer
erof(adv) du haut vers le bas
eroffalen(v) tomber (de haut en bas)
erofgoen(v) descendre
erop(adv) du bas vers le haut
eropbréngen(v) monter qq. chose
eropd roen (v) porter en haut, monter
eropklammen(v) monter en grimpant
erreechen(v) atteindre
Ersatzstéck(nn) pièce de rechange
ersaufen(v) se noyer
erschéissen(v) fusiller

297
erschrecken(v) effrayer
ersetzen(v) remplacer
erstécken(v) étouffer, suffoquer
ervirhiewen(v) distinguer, accentuer
erwaarden(v) attendre
erwachen(v) se réveiller, réveiller
erwëschen(v) attraper
Erwuessenen(nm) adulte
Erzéiung(nj) éducation
erzielen(v) raconter, réciter
Erzielung(nj) récit
esou(adv) aInSI
esouguer(adv) même
Esseg(nm) VInatgre
etlech, en etIech(dét) quelques, plusieurs
europaesch(adj) européen
ewechbréngen(v) emporter, emmener
ewechgeheien(v) jeter, mettre au rebut
ewechgoen(v) s'en aller
ewéi, wéi(cjn) comme
ewell(adv) déjà, mais, car
Examen (nm) examen
Exercice(nm) exerCIce
existéieren(v) exister
Expeditioun(nj) expédition
Expertise(nj) expertise
explodéieren(v) exploser
exportéieren(v) exporter
exposéieren(v) exposer
express (acij) exprès
extra( acij) à part, spécial
extra(adv) spécialement, expressément
extrem(adj) extrême
exzellent( acij) excellent

F
Faarf(1if) couleur
Faarweblaistëft(nm) crayon de couleur
faaschten(v) jeûner

298
Faass(nn) tonneau
Fabréck(nfl fabrique
fabrizéieren(v) fabriquer
Fach(nn) matière, spécialité, discipline
fad(adj) fade, insipide
faeg(adj) capable
faerdeg(adj) fmi
faerdeg bréngen(v) accomplir, réussir à
faerdeg sinn(v) avoir terminé
faerten(v) avoir peur, craindre
Fal(1if) piège
falen(v) tomber
Fall(nm) chute, cas
falsch(adj) faux
falschen(v) contrefaire, fausser
Falschierm(nm) parachute
faméis(adj) renommé
Famill(1if) famille
Familljennumm(nm) nom de famille
Fandel(nm) drapeau
Fanger(nm) doigt
fanken(v) attraper
fannen(v) trouver
fantastesch( adj) fantastique
Fassad(1if) façade
Fatz(nfl chiffon, femme légère
fatzeg(adj) en loques, carabiné (fam.)
Faubourg(nm) faubourg, périphérie urbaine
faul(adj) paresseux
faulen(v) pOUfnr
faulenzen(v) paresser
Fauscht(nfl pomg
Fausse-couche(1if) fausse-couche
Februar(nm) février
feelen(v) manquer, rater
Feeler(nm) défaut
Feier(nn) fête, feu
féieren(v) diriger, conduire
feieren(v) fêter

299
feig(adj) lâche
Feigling(nm) lâche
Feil(nm) flèche
feilen(v) limer
Feind(nm) ennemI
Féiwer(nn) température, fièvre
Feld(nn) case (jeu), champ
Feldwee(nm) chemin rural
Félicitatioun(nj) félicitation
fémmen(v) fumer
fénkelen(v) briller
fénnef(adj) cmq
Fënster(nj) fenêtre
Fernseh(nm) télévision
Fësch(nm) pOIsson
féschen(v) pêcher
Fëscher(nm) pêcheur
Fëschmaart(nm) marché aux poissons
fest( adj) ferme
Fest(nj) fête
festmaachen(v) fixer
feststellen(v) constater
Festung(nj) remparts
Fett(nj) graIsse
fetteg(adj) gras
Ficelle(1if) ficelle
fidderen(v) nourrir (animaux)
Fieder(nj) plume
Fiels (nm) rocher
fierchterlech( adj) terrible, horrible
Fierkel(nn) porcelet
fierwen(v) colorer, teindre, colorier
fiffeg(adj) subtile, éveillé
Fiffi(nm) favori
Fig(lif) figue
fiicht(adj) humide
Filet(nm) filet
Filial(1if) succursale
fillen(v) percevoir (toucher), tâter, sentir

300
Film (nm) film
Filter(nm) filtre, café-filtre
Filzstëft(nm) stylo feutre
fir(prp) pour
Firmung(nj) confirmation
Fischi(nm) foulard, fichu
Fiselreen(nm) bruine, crachin
Fisematente man(exp) faire du chichi
Fixspoun(nm) allumette
flaach(atij) plat
FHich(nj) surface
flackeren(v) cligner, vaciller (flamme)
fliisseg( a4j) appliqué, laborieux, zélé
Flam(1if,) flamme
flamen(v) flamber
flimesch(adj) flamand
Flantermaus(nj) chauve-souris
Flisch(nj) bouteille
Flischchen(1if,) biberon
Flischelchen(nj) fiole
Flitsch(nj) nœud (cheveux)
Fleck(nm) tache
fleckeg( a4j) taché
fleegen(v) soigner
Fleesch(nn) viande
fléien(v) voler
fléiwen engem f.(exp) prier qq'un, insister
Flemm(1if,) cafard, flemme
flemmseg( a4j) flemmard
flénk(a4j) agile
Flënt(nj) fusil
flësseg(a4j) liquide
Flicht(nj) devoir
Fligel(nm) aile
Fliger(nm) aVIOn
Flillek(nm) aile (oiseau/avion)
flitzen(v) filer
Floss(nm) rivière
floten(v) aller au diable

301
flott( a4j) beau, bien, gentil
Flou(nj) puce
Floumaart(nm) marché aux puces
flu(a4j) vague
fluchen(v) jurer,pester
Flüchtling(nm) réfugié
Flughafen(nm) aéroport
flüsteren(v) murmurer
Flütt(nj) flûte
fofzeg(a4j) cinquante
fofzéng(adj) qUInze
Fohn(nm) sèche-cheveux
Folleg(nj) conséquence,suùe
Folter(nj) torture
Fong, am F.(exp) au fond
fonkelnei( a4j) flambant neuf
Footing(nm) course
formen(v) donner forme
FormuHir(nm) formulaire
Forschett(nj) fourchette
fort(adv) au loin, parti
fortgoen(v) partir
fortlafen(v) s'enfuir
Fortschrëtt(nm) progrès
Fotell(nj) fauteuil
Foto(nj) photographie
Fotograf(nm) photographe
Fouer(nj) foire, fête, kermesse
Fouss(nm) pied
Foussgangerzon(nj) zone piétonne
Fra(nj) femme
Fraendokter(nm) gynécologue
Fraenzaitschrëft(nj) magazine féminin
frai(a4j) libre
Fraiberuffler(nm) indépendant
fraieraus(adv) directement, franchement
Fraiheet(nj) liberté
Frailaf(nm) roue libre
fraiwëlleg( a4j) volontaire

302
Fraleit(nplj femmes en général
franséisch(adj) français
Fransous(nm) Français
Frasch(nm) grenouille
Frascht(nm) gel
frech(acij) impertinent
Frechheet(1if) insolence
Freed(1if) JOIe
freeën sech(v) se réjouir
fréi( acij) tôt
Freideg(nm) vendredi
freien(v) fréquenter (garçon/fille)
fréier( adv) jadis, autrefois
Freier(nm) fiancé
fréieren(v) geler
Freiesch(1if) fiancée, copine
Fréijoer(nn) printemps
Frell(1if) truite
Frënd(nm) amI
frëndlech( adj) aimable, gentil
Frëndschaft(1if) amitié
frësch(acij) frais
Fridden(nm) paIX
friddlech(acij) pacifique
friem(acij) étranger
friessen(v) manger, bouffer (vulg)
Frigidaire(nm) réfrigérateur
Fritt(1if) frite
Frittendëppen(nm) friteuse
Fro(nf) question
froen(v) interroger
fromm(acij) pIeux
frou(acij) content, heureux
frou si mat(v) aimer qq'un
Fruucht(nf) fruit, blé, froment
fuddelen(v) tricher
Fudder(nn) nourriture (animaux)
fuebelen(v) affabuler
Fuedem(nm) fil (à coudre)

303
fuerderen(v) eXIger
fueren(v) circuler, conduire, rouler
fuerschen(v) faire des recherches
Fuerz(nm) pet
Fuesent(nfl carnaval
Führerschain(nm) pennis de conduire
Füllfieder(nfl stylo à encre (à recharge)
funktionéieren(v) fonctionner
fuschen(v) tricher, bâcler
futti(atij) foutu, cassé, fatigué, mort

G
gaapsen(v) bâiller
Gaardeboun(1if) fève de marais, haricot
Gaart(nm) jardin
Gaascht(nm) hôte
Gaass(1if) ruelle
Gaertner(nm) jardinier
gaizeg(atij) avare, pmgre
Gaizhals(nm) avare
Gal(1if) bile
Gank(nm) couloir, vitesse (auto)
Gans(nfl Ole
ganz(atij)/(adv) entier / très
Garagist(nm) garagiste
garantéieren(v) garantir
Garçon(nm) garçon de café
Gare(nfl gare
gar hunn(v) aimer
Gas(nm) gaz, accélération (moteur)
Gassel(nfl ruelle
Gauner(nm) escroc
Gebai(nn) édifice
Gebeess(nn) confiture
Gebëss(nn) dentier, denture
Gebiet(nn) prière
Gebills(nn) aboiements
gebilt( alij) cultivé
Gebimmels(nn) tintement, sonnerie( cloches)

304
GebHiers(nn) cris, hurlements
Gebraddels(nn) rabâchage, baratin
Gebrauch(nm) coutume
gebrauchen(v) employer
gebroden(a4i) frit
Gebuert(nf) naIssance
Gebuertsdag(nf) anmversaIre
Geck(nm) fou, clown, plaisantin
gecksen(v) blaguer, raconter des bêtises
Gedeessems(nn) agissements
gedëlleg( a4i) patient
Gedicht(nn) poème
Gediechtnes(nn) mémoire
Gedold(tif) patience
Gedreems(nn) rêveries
Gedrénks(nn) boissons
Geescht(nm) esprit
geeschtlech( a4i) spirituel, clérical
Geeschtlechen(nm) prêtre, clerc en général
Geess(tif) chèvre
Gefalen(nm) servIce
gefalen(v) plaire
Gefàllegkeet(nf) service, complaisance
geféierlech( a4i) dangereux, risqué
Gefill(nn) sentiment
Gefligel(nn) volaille
Gefor(nf) danger
gëfteg(a4i) toxique
Gehacktes(nn) hachis, viande hachée
Gehalt(nn) traitement
gehasseg( a4i) malveillant
geheien(v) jeter
Gehéier(nn) ouïe
gehéieren(v) appartenir à
Geheimnes(nn) secret
Gehir(nn) cerveau, cervelle
géi(adj) abrupt, raide, pentu
Gei(tif) violon
Géigend(nf) région

305
Géigner(nm) adversaire
géint(/Jrp) contre
géissen(v) arroser
Gejaiz(nn) cns
Gej irimiris (nn) jérémiades
Gelanner(nm) balustrade, rampe
Geld(nn) argent (monnaie)
Geleeënheet(1if) occasion, circonstance
gëllen(adj) en or
gëllen(v) valoir
gelungen( acij) bizarre, déconcertant
gemalleg( acij) lent, à l'aise
Geméis(nn) légumes
gemeng(acij) indigne, vil, méchant
Gemeng(nj) commune, maIrIe
gemittlech( acij) agréable
Genéck(nn) nuque
genee(acij) exact, précis, juste
genéieren(v) gêner
genéissen(v) apprécier
Genoss(nm) jouissance, régal, délice
gënschteg( acij) avantageux, favorable
genuch(adv) assez
Gepackdréier(nm) porte-bagages, porteur
Gerechtegkeet(nj) justice, équité
gerëselt(acij) secoué, agité
Geriicht(nn) tribunal, palais de justice
Geroch(nm) odeur
geroden(v) réussir, atteindre, toucher
Gerücht(nn) rumeur
Gesangverain(nm) chorale
Geschaft(nj) magasin, affaire
Geschaftsleit(npl) commerçants
gescheet( acij) divorcé
geschéien(v) amver
gescheit(acij) intelligent, malin
Geschenk(nn) cadeau
Geschicht(1if) histoire
Geschir(nn) outillage

306
Geschlecht(nn) sexe
Geschmaach(nm) goût
gëschter(adv) hier
Geschwatz(nn) bavardage
geschwënn(adv) bientôt
Geschwëster(nplj frères et soeurs
Gesellegkeet(nj) convivialité
Gesellschaft(1if) société
Gesetz(nn) loi
Gesiicht(nn) visage
gesinn(v) VOir
Gesondheet(nj) santé
gespaant sinn(exp) être curieux / tendu
gespaart( atij) barré, fermé, barricadé
Gespréich(nn) conversation, rumeur
gespréicheg(adj) bavard, loquace
Gestandnes(nn) aveu
Gestank(nm) puanteur
Gestell(nn) étagère
gestraift( atij) rayé, à rayures
gëttlech (atij) divin
Gewalt(nj) violence, puissance
Gewan(nj) champs, campagne
gewannen(v) vamcre
gewéinlech(atij) habituel
gewëss(atij) certain
Gewëssen(nn) conSCience
Gewier(nn) fusil
Gewierzer(npl) condiments, épices
Gewiicht(nn) poids
gewinnt(atij) habitué
gewuer ginn(exp) apprendre (nouvelle)
Gewulls(nn) foule, désordre, fouillis
Gewunnecht(nj) habitude
Gezei(nn) habillement, linge, vêtement
giedlech (atij) juste, bon, convenable
giel(atij) Jaune
gieIzeg( atij) jaunâtre
GiIIi(nm) gilet

307
ginn(v) devenir, donner
Gips(nm) plâtre
Giss(nn) petit cochon
Glace(nj) glace
gHiich(adv) tout de suite
gHiichen(v) ressembler
gHiichfalls( adv) de même, également
Glas (nn) verre
glat( alij) glissant
glat naischt(exp) absolument rien
Glatz(nj) calvitie
Gléck(nn) bonheur, chance
glécklech( a4j) heureux
gleewen(v) crOire, penser
Gleichgewiicht(nn) équilibre
Gleis(nn) VOle
glënneren(v) luire, étinceler
glëtscheg( a4j) glissant
Glidd(nm) membre
gliddeg(a4j) brûlant, bouillant
glott sinn(exp) être difficile
goen(v) aller, marcher
Gold(nn) or
Goldfësch(nm) pOisson rouge
gondelen(v) flâner
Gonscht(nj) faveur, bienveillance
Gott(nm) dieu
Gottseidank(exp) Dieu merci!
. .
gouereg(adj) maIgre, mmce
grad( adv) justement
Graf(nn) tombe
graff(a4j) grossIer
graifen(v) SaISIr
graisslech( adj) laid
granzeg(a4j) grincheux, morose, mal luné
Grapp(nm) main, poignée
Gras (nn) herbe
gratis (a4j) gratuit
gratuléieren(v) féliciter

308
grausam(aq;) cruel
Grëff(nm) poignée, tour de main
Gréisst(1if) taille, grandeur
grell(aq;) éblouissant, voyant, criard
grëndlech(aq;) à fond, fondamental
gréng(aq;) vert
grënnen(v) fonder
Grenzganger(nm) frontalier
griichesch( aq;) grec
grillen(v) faire des grillades
Grimass(1if) grnnace
Grimmel/eng Grimmel(nj) miette/un peu
grinsen(v) grimacer, faire des grimaces
Gripp(nj) grIppe
. . .
gro(aq;) grIS, mOIsI
grom melen (v) grogner, grommeler
Gromper(1if) pomme de terre
Grond(nm) cause, raIson
Grott(1if) caverne
grouss(aq;) grand
Grousselteren(npl) grands-parents
Groussgaass(nj) grand-rue
groussjareg( adj) majeur
Gruef(nm) fossé
gruewen(v) creuser
grujeleg( adj) cruel, horrible
Grupp(nj) groupe
Gubbeli(nm) gobelet
guer naischt(exp) rien du tout
Guichet(nm) guichet
Gummi(nm) caoutchouc, gomme
gutt(aq;) bon
guttheeschen(v) juger bienvenu
Guttheet(nj) bonté, qualité

H
haapt-(exp) principal (préfixe)
Haaptsaach(nj) chose principale
haaptsachlech( aq;) surtout, principalement

309
Haaptstad(1if) capitale
haart(a£ij) bruyant, fort (intensité)
haassen(v) détester, haïr
haen(v) frapper
Haerz(nn) coeur
Haerzi(nm) petit coeur, trésor (fam.)
haerzlech( a£ij) cordial
Hafen(nm) port
Haff(nm) cour
halen(v) tenir, garder
Hall(1if) enfer
Hall(nj) halle
hallef(a£ij) demi, mi, à moitié
Hallefstonn(nj) demi-heure
Hals (nm) cou
Halschent(nj) moitié
Halswéi(nm) mal de gorge
Ham(nj) jambon, cuisse (grenouille)
Hameschmier(nj) tartine au jambon
Hammel(nm) mouton
Hammelsmarsch(nm) défilé/marche de moutons
Hand(nj) mam
Handbuch(nm) manuel
Handduch(nn) serviette de toilette
handelen(v) marchander
Handgelenk(nn) poignet
Handler(nm) marchand
Handsch(nj) gant
Handwierk(nm) artisanat
Handy(nm) téléphone portable
Hank(nm) pente, penchant
hanke bleiwen(exp) s'attarder (p.ex. au bistrot)
hannelaanscht( adv) par derrière
hannen(adv) derrière
hannendrun(adv) à l'arrière, derrière, après
hannerécks/hannerzeg(adv) en arrière
Hannergrond(nm) arrière-plan
hannerloossen(v) laisser derrière soi
hannerno( adv) tout à l'heure, après

310
Hannes(nm) idiot, simplet
hannescht ginn(exp) rendre
hannevir(adv) sens devant derrière
Har(nm) monsieur, abbé, curé
Har(nn) come
Harespel(nj) guêpe
harmlos(atij) inoffensif
haseleg(atij) précipité
Hatt(nj) hotte
Haus(nn) maIson
Hausdéier(nplj animal domestique
Hausdier(nj) porte d'entrée
Hausfra(l'if) ménagère
hausmaacher( atij) fait maison
Haustelefon(nm) interphone
haut( adv) aujourd'hui
hautdesdaags(adv) aujourd'hui
héchstens( adv) tout au plus
Heck(l'if) haie
heefeg(atij) fréquent
heelen(v) guérir
heem(adv) à la maison, chez soi
Heemecht(nj) pays natal, patrie
heemelen(v) caresser
heemkommen(v) revenir chez soi
heemlech( atij) caché, discret, secret
hees( atij) aphone, sans voix, enroué
Heeschemann(nm) mendiant
heeschen(v) appeler, s'appeler
Heesprénger(nm) sauterelle
Hëft(nj) hanche
hei(adv) ICI
heiansdo( adv) parfois
héich(atij) haut
Héichrechnung(nj) estimation
Héicht(nj) altitude
héieren(v) entendre, écouter
héiflech, manéierlech(atij) poli, bien élevé
Héiflechkeet(nj) politesse

311
Héiss(nj) jambonneau
Heizung(nj) chauffage
hell(alij) clair, luisant, éclairé
Hëllef(nj) aide
hëllefen(v) aider
helleg(aq;) saint
hellewech(aq;) à toute vitesse
hëlzen(aq;) en bois
Héngerhaut(nj) chair de poule
Héngerjuck(nm) poulailler, perchoir
Hénkel(nn) poussin, jeune poulet/poule
Hënner(nm) postérieur, fesses, derrière
hënneren(v) gêner, déranger
hënnëscht( a£ij) postérieur, de derrière
hënt(adv) cette nuit (précédente/suivante)
herno(adv) plus tard, après, tout à l'heure
Herrgott/Hargott(nm) Seigneur, Dieu
Hetz(nj) hâte
hëtzen(v) chauffer
Hëtzt(nj) chaleur
Hexerei(nj) sorcellerie, sortilège
Hexeschoss(nm) lumbago
Hick(nm) le hic/hoquet
hidden(v) garder, veiller, faire attention
Hief(nj) levure
Hiefamm(nj) sage-femme
Hiel(1if) caverne, ravin, terrier
Hiem(nn) chemise
Hiemchen(nn) chemisette
hierginn(v) céder, laisser à qqun
hierkommen(v) venir de, provenir de
Hierscht(nm) automne
Hieselnoss(nj) noisette
Hiewel(nm) levier
hiewen(v) lever, soulever, hausser
himmelblo(a£ij) bleu ciel
himmlesch(aq;) céleste, divin
hippen(v) boîter
Hirsch(nm) cerf

312
Hirschuel(1if) crâne
hiweisen op(v) renvoyer à, indiquer, montrer
Hiwwel(nm) colline
Hochzait(nj) noce
Hoer(npl) cheveux
hoffen(v) espérer
hoffentlech( adv) en espérant
Hoffnungslosegkeet(nj) désespérance
hollannesch(at:ij) néerlandais, hollandais
Holz(nn) bois
Hond(nm) chien
hondsfriem(adj) tout à fait étranger
hondsgewéinlech( at:ij) tout à fait ordinaire
Hong(nn) poule
Honger(nm) faim
honnert( at:ij) cent
Horer(nm) combiné/écouteur téléphonique
Hotel(nm) hôtel
Houer(nj) putain (fam.)
Houfert(nm) fierté
houfreg(adj) orgueilleux
Houscht(nm) toux
houschten(v) tousser
huel(at:ij) creux
huelen(v) prendre
huerteg(at:ij) rapide
Hues(nj) bas, chaussette
Hues (nm) lièvre
Huesenziwwi(nm) civet de lièvre
Huewer(nj) avome
Hummer(nm) marteau
Humpen(nm) demi de bière, chope
Hunn(nm) coq
hunn(v) aVOIr
Hunneg(nm) miel
Hutt(nm) chapeau
huwwelen(v) raboter
hypothekéieren(v) hypothéquer

313
I
Iddi(nfl idée
Identitéitskaart(nfl carte d'identité
ier, éi, éier(cjn) avant que, avant de
lerbes(nfl petit pois
lerfschaft(nfl héritage
iergend(dét) quelconque
iergendzwousch( adv) quelque part
iergeren(v) énerver
lertum(nm) erreur
ierwen(v) hériter
lesel(nm) âne
iessen(v) manger
iewer, ower, awer(cjn) malS
iewescht(a4i) supérieur, du dessus
iIIustréiert( a4i) illustré
immens(a4i) formidable, merveilleux
impfen(v) vaccmer
imposant(a4i) imposant
Indépendant(nm) entrepeneurindépendant
Inder(nm) Indien
Indianer(nm) Indien
Industriegebitt(rif) région industrielle
Infirmière(nfl inftrmière
informéieren(v) informer
Ingenieur(nm) ingénieur
Insekt(nn) insecte
Insel(rif) île
Inspektioun(rif) inspection
Installateur(nm) plombier installateur
Int(nfl canard, cane
Intensivstatioun(rif) service de réanimation
Intimitéit(nfl intimité
Int( e)ressant( a4i) intéressant
Intressi(nm) intérêt, intéressement
investéieren(v) investir
Invitatioun(rif) invitation
invitéieren (v) inviter
iren(v) tromper

314
iwregens(adv) du reste
Iwwel(nm) mal
iwwerall(adv) partout
Iwwerbléck(nm) aperçu
iwwerdee~s(adv) entrete~ps
iwwerdreiwen(v) exagérer (insép.)
iwwerdroen(v) transmettre, céder (insép.)
iwwereneen(pro) l'un sur/par-dessus l'autre
iwwerfalen(v) agresser (insép.)
iwwenéllt( acij) surpeuplé, trop rempli
iwwerfueren(v) écraser (insép.)
iwwerginn sech(v) vomir (insép.)
iwwerhaapt( adv) vraiment, par-dessus tout
iwwerhuelen(v) dépasser qqn (insép.)
iwwerleeën(v) réfléchir (insép.)
iwwerliewen(v) survivre (insép.)
iwwer~uer/iwwer~ar(adv) après-demain
iwwerraschen(v) surprendre (insép.)
iwwerrieden(v) persuader (insép.)
Iwwerschrëft(nj) titre
Iwwerschwe~~ung(nj) inondation
iwwersetzen(v) traduire (insép.)
iwwersprangen(v) sauter un obstacle (insép.)
Iwwerstonn(nj) heure supplémentaire
Iwwerustrengung(nj) surménage
iwwerwaachen(v) surveiller (insép.)
iwwerweisen(v) virer (argent) (insép.)
iwwerzeegen(v) convaincre (insép.)

J
Jackett(1if) veste
jierlech(acij) annuel
jiizeg Faarf(nj) couleur criarde
j iizen (v) cner
jalous(acij) jaloux
Jalousie(1if) store vénitien
Januar(nm) JanVIer
jauwen(v) rouler/aller (à toute vitesse)
Jeeër(nm) chasseur

315
jéimeren(v) gémir
Jelli(nm) gelée, fromage de tête
Jéngst Geriicht(nn) jugement dernier
jiddefalls(adv) en tout cas
Jilli(nm) gilet
jo(adv) OUI
Joerhonnert(nn) siècle
Joffer(nj) demoiselle, maîtresse d'école
Jong/Bouf(nm) garçon
Jonggesell(nm) célibataire
jonk(a4j) jeune
joraus joran(exp) bon an mal an
jorelaang( a4j) durant des années
Journal(m) journal (news)
Judd(nm) collet de porc fumé, juif
Juegd(nj) chasse
Jugend(nj) jeunesse
Juli(nm) juillet
jummen(v) vrombrir, lancer
Juni(nm) jum
Jupe(nj) jupe
Juppla(nj) trotteur (enfant)
Jury(nm) JUry, cour
Jus(nm) JUs
just/grad(adv) justement

K
Kaart(nj) carte
Kabel(nm) câble
Kabes(nm) chou, non-sens
Kach/Kachin(nm) cuisinier/cuisinière
Kachdëppen(nn) marmite
kachen(v) CUIsmer
Kachmaschinn(nj) cuisinière (fourneau)
Kackuett(nj) cacahuète
Kader(nm) cadre
Kaerz(nj) cierge, bougie
Kaf(nm) achat
kafen(v) acheter

316
Kam drénken(exp) prendre le petit déjeuner
Kamsmillen(nj) moulin à café
kiiichen(v) haleter, perdre son souffle
kal(adj) froid
Kalenner(nm) calendrier
Kallef(nn) veau
Kallek(nm) calcaire, chaux
Kaméidi(nm) bruit
kiimmen(v) coiffer
kammoud(atij) confortable, commode
Kamp(nm) peIgne
Kampf(nm) combat
Kan(nj) bidon, pot, pichet, géricane
Kand(nn) enfant
Kandskanner(npV petits-enfants
kannereg(atij) puéril, enfantin
Kannerkutsch(nj) landau
Kap(nj) casquette
Kapell(rif) chapelle
Kapëttchen(nj) préservatif, capote
Kapitel(nn) chapitre
kapott(atij) cassé, mort, foutu, usé, épuisé
Kapp(nm) tête, côté face
Kappkëssen(nn) oreiller
Kappwéi(nm) mal de tête
Kar(nm) noyau
Karel(nm) gars, mec (fam.)
karikéieren(v) caricaturer
Karo(nm) carreau
Kartongskëscht(nj) boîte en carton
Kascht(nm) nourriture, manger
kaschten(v) coûter
Kasseroll(nj) casserole
kathoulesch( atij) catholique
kaum(adv) à peine
Kauz e komesche K.(nm) un drôle de type
Kaweechelchen(nn) écureuil
Kaz(nj) chat
këddelen(v) chatouiller

317
Keelespill(nn) jeu de quilles
KeeIt(nj) froid
kees/ni(adv) ne ...jamais
Keeser(nm) empereur
Keess(nj) caIsse
Kéier eng K.(nj) une fois
keimen(v) soupirer, haleter, germer
Kéis(nm) fromage
Kéisecker(nm) hérisson
Keller(nm) cave
këmmeren sech ëm eppes(v) s'occuper de qqch
kënfteg(adj) futur
kéng(atij) audacieux
Kënn(nm) menton
kënnegen(v) donner son congé
kenne léieren(exp) faire connaissance
kënnen(v) être capable de, pouvoir
Kënschtler(nm) artiste
Këscht(nj) boîte, caisse, casier
këssen(v) embrasser
Ketten(nj) chaîne
Kichelchen(nm) gâteau sec
Kichen(nj) cUlsme
Kiddel(mn) blouse, blouson
Kierch(nj) église
kieren(v) balayer
Kierfecht(nm) cimetière
Kiermesbud(nj) baraque foraine
Kierper(nm) corps
kierzen(v) raccourCIr
Kiischt(nj) cense
kill(atij) frais
Kinnek(nm) rOI
Kino(nm) cinéma
kippen(v) basculer
Klack(nj) cloche
Klamer(nj) trombone, pince, parenthèse
klammen(v) gnmper
klappen(v) applaudir, battre

318
KHipperei(nj) bagarre
Klappstull(nm) chaise pliante, dépliant
Klass(nj) classe
Klatz(1if) boule
klauen(v) voler, dérober, chiper
Kleed(nn) robe, vêtement
kleeden(v) habiller
Kleeschen(nm) saint Nicolas
Kléi(nm) trèfle
kleng(a4j) petit
Klengegkeet(nj) détail, bagatelle
Klenglechkeet(nj) mesqumene
Klensch(nj) clenche, poignée de porte
KlëppeIsteen(nm) grêlon
Klibber(1if) crécelle
klicken(v) cliquer
kliewen(v) coller
klimatiséieren(v) climatiser
Klinik(1if) clinique
kloen(v) plaindre
kloer(a4j) clair
Klouschter(nn) couvent, monastère
Klunsch(1if) balançoire
knabberen(v) grignoter, ronger
Knachen(nm) os
knaen(v) mâcher
Knaipchen(nm) couteau de cuisine à éplucher
knapp(a4j) étroit, serré, juste, rare
Knapp(nm) bouton, bourgeon
Knascht(nm) saleté
knaschteg(a4j) sale
Knatsch(nm) chewing-gum
knéckeg(a4j) avare
Knéi(nm) genou
KnëppeI(nm) matraque, gourdin, bâton
Kniedelen(nplj quenelles (de pâte)
Kniff(nm) truc, tour de main
Knippchen(nj) praline, butte, petite colline
knipsen(v) photographier, clicher

319
knouteren(v) gro~er, unarrnOIll1er
knubbeleg(adj) inégal, cahoteux
Knuet(nm) noeud
Knuewelek(nm) ail
Knupp(nj) bosse, butte
Koffer(nm) cUIvre
kokett( a£ij) coquet
Kolleg(nm) collègue, auni
Komerod(nm) caunarade
komesch(a£ij) bizarre, drôle, louche
Komma(nm) virgule
Kommioun Éischt(1if) counununion(première)
Komp(nm) soupière, grand saladier
Kompass(nm) boussole, compas
komplett(a£ij) counplet
Komponist(nm) counpositeur
Konditioun(nj) condition
Konnschaft(nj) clientèle
Konscht(nj) art
Konschte maachen(exp) faire des bêtises / simagrées
Konsonant(nm) consonne
Kont(nm) counpte
Kontakt(nm) contact
Kontrar(nm) contraire
kopéieren(v) copIer
Koppel(nj) couple
Koschter(nm) sacristain
Kostüm(nm) costuune
Kotlett(nj) côtelette
Kou(nj) vache
Koup(nm) tas
kraachen(v) craquer, frapper (foudre)
krafteg(a£ij) fort, puissant
Kraid(nj) craIe
kraischen(v) pleurer
Kraiz(nn) crOIX
Kraizung(1if) carrefour
Kraizwuertratsel(nn) unots croisés
Kramp(nm) craunpe, crochet

320
Kran(nm) grue
krank( a4j) malade
Krankeschwëster(nf) infinnière
Krankheet(nf) maladie
Kranz(nm) couronne
krauchen(v) ramper
krauseleg( a4j) bouclé
Kraut(nn) herbe fine
krazen(v) griffer, gratter
Krees(nm) cercle
Kreesch(nm) cn
kregéilen(v) rouspeter, râler
kréien(v) recevoir, obtenir, réussir
krepéieren(v) crever
Krëppchen(nf) crêche de Noël
Kretsch(1if) béquille
Krich(nm) guerre
Krick(nm) cnc
kriddeleg( a4j) difficile, sensible, susceptible
Kriibs(nm) cancer, écrevisse
Krom(nm) fatras, pacotille
kromm(a4j) tordu, tortueux
Krou(nm) pot, cruche, pichet
Krunn(nm) robinet
Kuch(nm) gâteau
kucken(v) regarder
Kueb(nm) corbeau
Kuel(nf) charbon
Kuerf(nm) panIer
kuerz(adj) court, bref
Kulang(nm) gouttière
Kupplung(nf) embrayage
Kur(nf) cure
Kuss(nm) baiser
Kuuscht(nf) croûte de pain

L
laachen(v) nre
laang(a4j) long

321
laanscht(prp) le long de
laanschtkommen(v) rendre visite en passant
laanschtloossen(v) laisser passer
Laascht(nm) fardeau
Lach(nm) trou
Hichelen(v) sounre
licherlech( atij) ridicule
lafen(v) counr
Liffel(nm) cuillère
Lag(1if) emplacement, situation
Lager(nn) camp, stock, entrepôt, couche
Liich(nj) cadavre
Liif(nm) corps, ventre
Liilech(nn) drap de lit
Lamm(nn) agneau
Land (nm) pays
landen(v) atterrir
Landkaart(nj) carte géographique
Landschaft(nj) paysage
Lingt(1if) longueur
langweilen(v) ennuyer
Lannebam(nm) tilleul
Lanz(1if) lance
Lippchen(nm) gant de toilette, lobe (oreille)
lischenlausmaachen(v) éteindre (feu)
Laserdrécker(nm) imprimante laser
lassgoen(v) se détacher, démarrer
lassmaachen(v) détacher
Histeg(atij) importun
Lastik(nm) élastique
lauden(v) sonner (cloches)
laueren(v) être à l'affût
launesch(atij) lunatique
Laus(nj) pou
lauschteren(v) écouter
Lautsprecher(nm) haut-parleur
Lawin(nj) avalanche
lecken(v) sucer, lécher
leechnen(v) démentir

322
Leed, 't deet mer Leed(exp) regretter (je regrette)
Leeder(nj) échelle
leeën sech(v) se calmer, se coucher
Leem(nm) argile
leeschten sech eppes(exp) s'offiir qqch, se permettre
Leeschtung(nj) performance, réalisation, résultat
lëften(v) aérer
leiden(v) souffrir
Leidenschaft(nj) paSSIon
leider( adv) malheureusement
léien(v) mentir
Léier(1if) apprentissage
léieren(v) apprendre
Léierin(nj) institutrice
léif(adj) aimable, cher
Léift(nj) amour
léinen(v) emprunter, prêter
Léisung(nj) solution
Leit(npl) gens
Leitung(nj) ligne, conduite
Léiw(nm) lion
léiwer hunn(v) préférer
Lëmmel(nm) mufle, rustre, malotru
lénks( adv) à gauche
lënneren(v) soulager
Lënsen(npl) lentilles
Lëps(nj) lèvre
Lëscht(1if) liste
lëschteg( acij) comIque
lescht(adv) dernier
Librairie(nj) librairie
Lidd(nn) chanson
liddereg( acij) paresseux
Lieder(nn) CUIr
Lies(nj) vendanges
lieweg(acij) vivant
Liewen(nn) VIe
Liewer(nj) foie
liewesgeféierlech (acij) périlleux, au péril de la vie

323
liewesmidd(adj) las de vivre
Lift(nm) ascenseur
Ligener(nm) menteur
liicht(adj) léger, facile
Liicht(nn) lumière
liichtsënneg( adj) étourdi, léger
Lineal(nm) règle
Liter(nm) litre
liveradj) en direct
Living(nm) salle de séjour
liwweren(v) livrer, fournir
Locatioun(1if) location
Loft(1if) aIT
logescherweis( adv) logiquement
Lokalpress(1if) presse locale
Lomp(nj) chiffon
Long(1if) poumon
loossen(v) laisser
Loscht hunn(exp) aVOITenVIe
Louche/Lusch(nj) louche
Louder(nj) personne pitoyable, putain
Loun(nm) loyer
lousen(v) tirer au sort/à la loterie
Lued(nj) Doude-/Fënster- cercueil, volet
Luef(nm) éloge
lues (adj) lent, bas
Lupp(nj) loupe
Lutsch(nj) sucette, tétine
Luuchten(nplj feux de signalisation
luusseg(adj) rusé, finaud
luussen(v) épier
Lycée(nm) lycée

M
ma/ma(cjn) mals
maachen(v) faire
Maansleit(nplj hommes en général
Maart(nm) marché
machteg(adj) puissant

324
Madamm(nj) madame
Maerchen(1if) conte
maerderesch( a4j) meurtrier
Maerz(nm) mars
mailen(v) envoyer un couriel
ma jo(exp) mais oui
Malle(1if) coffre à bagages
Mamm(nj) mère
Mandelen(nj) amygdales
manéierlech(a4j) bien éduqué, poli, maniéré
Mann (nm) homme
manner(adv) moms
mannlech( adj) masculin
Mantel(nm) manteau
Marel(nj) merle
Maschinn(nj) machine
Mass(nj) messe, masse
Massage(nm) massage
Mastik(nm) mastic
Masutt(nm) fuel
mat(prp) avec
matbréngen(v) apporter
matdeelen(v) faire savoir
mateneen(pro) ensemble, l'un avec l'autre
mathuelen(v) emporter, emmener
Matleed(nn) compaSSlOn
Matrass(nj) matelas
matspillen(v) participer au jeu
Matt(1if) mite
Mauer(nj) mur
Maufel(nm) bouchée
maulen(v) râler, grommeler
Maus(1if) souns
Mauséiercheszalot(nj) mâche, salade de blé
Méck(nj) mouche
Medail(nj) médaille
Mee(nm) mal
Meedchen(nn) fille
Meenung(nj) opmlOn

325
meeschtens( adv) la plupart du temps
Meeschterwierk(nn) chef-d'oeuvre
Meeschtesch(nj) maîtresse (de maison)
Méi(1if) peine, effort
meiden(v) éviter
méiglech( acij) possible
Méimaschinn(nj) tondeuse
mëll( acij) cuit
mellen(v) annoncer, informer
Mëller(nm) meumer
mëndlech( acij) oral
mengen(v) penser, croire
Mënscherechter(npV les droits de l'homme
Mënschheet(1if) humanité, humanisme
Mënz(nj) monnaie, côté pile
Merci soen(v) remerCIer
mëschen(v) mélanger
Mëscht(nj) fumier
mëssbrauchen(v) abuser (insép.)
Messer(nn) couteau
mësstrauesch( adj) méfiant
meterweis(adv) par mètres
Mëtt(nj) milieu
mëttelméisseg( acij) moyen
Mëttesrascht(1if) sieste
Metzlerei(nj) boucherie-charcuterie
midd(acij) fatigué
Miel (nn) farine
Mier(nn) mer
Migran(1if) mIgrame
Millen(nj) moulin
Minister(nm) ministre
Minn(nj) mme
Minutt(nj) minute
Misar(nm) misère
Miwwel(nm) meuble
miwwléiert( acij) meublé
mockeleg( acij) dodu
Modell(nm) modèle

326
moderniséieren(v) moderniser
molen(v) peindre
Mond(nm) se taire
Monni(nm) oncle
Monster(nm) monstre
monter(atij) alerte
Mooss(nj) mesure, échelle
Mooss(nm) mousse (plante)
moossen(v) mesurer
Mord (nm) meurtre
Moschtert(nm) moutarde
motivéieren(v) motiver
Motorrad(nn) moto
motzen(v) bouder
Moud(nj) mode
Mouk(nj) crapaud
Mound(nm) lune
Mount(nm) mOIS
Moustique(1if) moustique
mucksen(v) remuer
Muecht(nj) pouvOIr
Mued(nm) asticot
muedebëtzeg(adj) véreux
muer/mar(adv) demain
Muereskaffi(nm) petit déjeuner
Muert(nj) carotte
Mullen(npl) moules
munnechmol(adv) parfois
Mupp(nm) toutou
Museker(nm) mUSICIen
Muskel(nm) muscle
mussen(v) devoir, être obligé de
Mutz(nj) casquette, capuchon
mysteriéis/geheimnisvoll( atij) mystérieux

N
Naachen(nm) barque
naass(atij) mouillé
nach(adv) encore

327
nachstens( adv) prochainement
Naid(nm) jalousie
Naischnotz(nm) vaunen
naischt(jJro) nen
naiv(adj) naïf
Narb(1?f) cicatrice
naschelen(v) grignoter
Nascht(nn) nid
natierlech( aclj) naturel, évident
Natur(nj) nature
Naupen(npl) caprices, tendances
neelen(v) clouer
neen( adv) non
nees(adv) de nouveau, encore une fois
nei( aclj) nouveau
néideg(aclj) nécessaire
neidesch( aclj) enVIeux
Neiegkeet(nj) nouveauté
néierens( adv) nulle part
néierenzwousch(adv) nulle part
Néiesch(nj) couturière
Neijooschdag(nm) Nouvel An
Neits, wat gëtt et Neits?(exp) quoi de neuf?
néizen(v) éternuer
nëmmen(adv) seulement, que, ne...que
néng(aclj) neuf
nervos maachen(exp) exaspérer
net( adv) ne, ne pas
netzen(v) arroser
nëtzlech( adj) utile
Neveu (nm) neveu
niddereg( aclj) bas
niddertrachteg( aclj) infâme, fourbe
nieft(jJrp) à côté de
Nier(nj) rem
Niess(nj) nièce
niewebai(adv) en passant
niewent(jJrp) à côté de
Niwwel(nm) brouillard

328
niwweleg( a4j) brumeux
nor a4j) près, proche
nobai(adv) presque
Nodeel(nm) désavantage
nodenken(v) réfléchir
noginn(v) céder, lâcher
nohuelen(v) rattraper
Nol(nj) aiguille
Nol (nm) clou
nolauschteren(v) écouter
noloossen(v) céder
noma( ache )n(v) reproduire
Nonn(nj) religieuse
Noper(nm) VOIsm
Noperschaft(nj) VOISmage
norennen(v) poursuivre (en courant)
Noriichten(nplj infonnations, news, journal
normalerweis( adv) nonnalement
Noss(nj) nOIX
Notar(nm) notaire
Notizbuch(nn) carnet
Noutausgank(nm) issue de secours
Noutdéngscht(nm) service d'urgence
noweisen(v) prouver, démontrer
Nuddelen(nplj nouilles, pâtes
Nuechtiessen(nn) repas du soir
Nues(nj) nez
Nuesschnappech(nn) mouchoir
Nuetsschicht(nj) tournée de nuit
null(délj zéro
Numm(nm) nom
Nummer(nj) numéro

o
ob(cjn) SI
Occasioun(nj) occaSIOn
och(adv) aUSSI
Ochs(nm) boeuf
oder(cjn) ou

329
of(adv) vers le bas
otbotzen(v) essuyer
otbrennen(v) brûler jusqu'au bout
ofdichten(v) rendre étanche
ofdréchnen(v) essuyer
Ofdreiwung(nj) avortement
Off ail (nm) déchet
offen(acij) franc, sincère
ofgelaf(acij) périmé, délai expiré
ofginn(v) déposer, céder
Othangegkeet(1if) dépendance
othanken(v) dépendre de
othuelen(v) maIgnr
Otkierzung(nj) abréviation
ofléisen(v) relever (garde)
oflueden(v) décharger
ofrappen(v) détruire, démonter
ofraumen(v) débarrasser (table)
ofschafen(v) suppnmer
ofschlécken(v) avaler
ofschreiwen(v) copIer
ofschwëllen(v) désenfler
Ofso(nj) refus
ofsparen(v) fenner
Ofstand(nm) écart
ofstreiden(v) contester
Ofwiesselung(nj) changement
Oktav(1if) fête votive de Notre-Dame
Oktober(nm) octobre
Oliv(nj) olive
om(prp) surIe
onanstanneg( acij) indécent, inconvenant
onbedéngt(adv) absolument
onbestanneg(acij) variable, inconstant
onbetount(acij) non accentué
ondankbar( acij) ingrat
ondenkbar( acij) impensable
onéierlech( acij) malhonnête
onerhéiert( acij) inouï

330
onerwaart( a4j) inattendu
onfrëndlech( a4j) peu aimable
ongar(adv) à contre-coeur
ongedëlleg( a4j) impatient
ongeféier( adv) approximativement, à peu près
ongenéiert( a4j) sans gêne
ongerecht( a4j) injuste
()ngeschéckJechkeet(nj) maladresse
ongesond( a4j) malsain
ongezillt(a4j) mal élevé
()ngeziwwer(nn) vermme
ongezwongen(adj) familier
()ngléck(nn) accident
ongléckJecherweis( adv) maUheureusement
onheemlech( a4j) lugubre
()nkammoudheet(1if) incommodité
()nkraut(nn) mauvaise herbe
()nmass(nj) quantité énorme
onméiglech(adj) impossible
onnëtz(a4j) inutile
onothangeg( a4j) indépendant
()nrecht(nm) tort
onroueg(a4j) agité
onschiedlech( a4j) inoffensif
()nschold(nj) innocence
onsécher( a4j) incertain
ontrei(a4j) infidèle
onvergiesslech( a4j) inoubliable
onverschimt( a4j) insolent
onvirsiichteg( a4j) imprudent
onzefridden( adj) mécontent
ootmen(v) respirer
op(adv) ouvert
op eemol(adv) soudainement, tout à coup
opfaassen(v) conceVOir
opfalen(v) se faire remarquer
opfanken(v) saisir au vol
opferen(v) sacrifier
opgepasst( participe) attention!

331
opgereegt( alij) énervé
opgoen(v) ouvrir, monter
ophanken(v) accrocher
ophiewen(v) ramasser quelque chose
opkIammen(v) gnmper
opkréien(v) réussir à ouvrir
Oplo(nj) tirage, édition
opmaachen(v) ouvrir (magasin)
opmierksam( alij) attentif
oppassen(v) faire attention
Oppassert(nm) surveillant
oprafen(v) ramasser
opreegen(v) énerver
oprichteg( alij) sincère
opschneiden(v) ouvrir, entamer
opschreiwen(v) noter
Opsiichtsrot(nm) conseil de surveillance
opsoen(v) réciter
opsparen(v) ouvrir (clef)
opstoen(v) se lever
Optimissem(nm) optimisme
Optrag(nm) ordre, mission
opweises hunn(exp) avoir à son actif
opwuessen(v) grandir
opzielen(v) énumérer
Orangejus(nm) jus d'orange
organiséieren(v) orgamser
Otem(nm) souffle
Ouer(nn) oreille
Ouerréng(nplj boucles d'oreille
ouni(jJrp) sans
Ouschteren(nplj Pâques
Ouschterhues(nm) lièvre de Pâques
Owend(nm) SOir
owes(adv) le soir
Owesiessen(nn) dîner, souper

p
PaangecbIPankech(nm) crêpe

332
Paart(nj) portail
Pabeier(nm) papIer
packen(v) réussir à faire/à porter
Pad(nm) sentier
Paerd(nn) cheval
Paerdsstall(nm) écurie
paff sinn(v) être stupéfait
Pai(nj) salaire
Paif(nj) pIpe
paifen(v) siffler
Paiperlek(nm) papillon
Pak(nm) colis
paken(v) empaqueter
Paltong(nm) veste
Pan(nj) poêle à frire
Panne(nj) panne
Panz(nj) panse, ventre
papeg(aq;) gluant
Papp(nm) père
Par(nj) parOIsse
Parcours(nm) parcours
Parechoc(nm) pare-choc
Parel(nj) perle
Parmmerie(nj) parfumerie
Park(nm) jardin public
parken(v) stationner
Parkplaz(nj) place de stationnement
Parlament(nn) parlement
Pa rtei(nj) parti
Partitur(nj) partition
Paschtouer(nm) curé, prêtre
Pass(nm) passeport
Passagéier(nm) passager
Passepartout(nm) passe-partout
Passette(nj) passOIre
Passkontroll(nj) contrôle des passeports
Pati(nm) pâté
Patient(nm) patient
Pâtissier(nm) pâtissier

333
Patt(1if) patte
Pattchen(nm) verre de vin
Patter(nm) vieillard
Paus(nj) pause
Pawee(nm) pavé
Pech(nm) malchance, colle
pechen(v) coller
pechschwaarz(a~) noir ébène
Péckvillchen(nm) oiseau en terre cuite (sifflet)
Pedall(nj) pédale
Peffer(nm) pOlvre
Peffermënztéi(nm) thé à la menthe
Péiterséileg(nm) persil
pëll(nj) comprimé, pillule
Pelz(nm) fourrure
Pendel(nm) balancier
Péng(1if) souffrance
péngegen(v) torturer
Péngschten(nplj Pentecôte
penibel(a~) pénible
pénktlech( adj) ponctuel
Permis(nm) permis de conduire
Perséinlechkeet(nj) personnalité
Persoun(nj) personne
pësperen(v) chuchoter
Pëtz(nm) puits
pëtzen(v) composter, pincer
pickeg(a~) piquant
picken(v) piquer, picoter
piipsen(v) gazouiller, couiner
Piisch(nj) pêche
Pilz(nm) champignon
pinschen(v) pleurer
Pinsel(nm) pmceau
Piscine(nj) plscme
pissen(v) urmer
Pist(nj) piste
pitschweis( adv) par touffes
Plack(nj) disque (musique)

334
Plaffong(nm) plafond
Plage(nj) plage
plakkippeg( aq;) chauve
plakeg(aq;) nu
Plang(nm) plan
plangen(v) projeter
planzen(v) planter
Plastikstut(nj) sachet en plastique
platt( aq;) plat, à plat
Platt(nm) patois local
PUittchen(nj) carreau
Platten(nm) crevaison
platzen(v) éclater, exploser
Plaz(nj) emploi, place
plécken(v) cueillir
plënneren(v) déménager
Plëséier(nm) plaisir
Ploerei(nj) tracasserie, lamentation
PlommlPlaum(nj) plume
Plooschter(nn) sparadrap
plouen(v) labourer
Pneu (nm) pneu
Pol (nm) pôle
Policestatioun(tif) commissariat
Polizei(tif) police
polykopéieren(v) polycopier
pompelen(v) pomper
Pompjee(nm) pompier
Pond (nn) livre
Popp(tif) poupée
Porrett(nj) pOIreau
Portier(nm) concierge
Portmonni(nm) porte-monnaie
Posch(nj) sac à main
Postkaart(tif) carte postale
poteren(v) bavarder
potzpuddelplakeg( aq;) nu comme un ver
Pouken(npl) variole
Pouletshammchen(nj) cuisse de poulet

335
poulriicht( atij) tout droit
PrabbeliIPrabbeli(nm) parapluie
Prais(nm) pnx
praktesch(atij) pratique
Praum(nj) prune
Premièresexamen(nj) baccalauréat
presidéieren(v) présider
presséieren(v) presser
Pressioun(nj) pressIOn
Presslofthummer(nm) marteau-piqueur
prett sinn(v) être prêt
Priedegt(nj) sermon
Prisong(nm) pnson
Privatbetrib(nm) entreprise privée
probéieren(v) essayer
Produkt(nn) produit
produzéieren(v) produire
Professer(nm) professeur homme
Professesch(1if) professeur femme
Profit(nm) bénéfice
Projet(nm) plan, projet
proklaméieren(v) proclamer
proposéieren(v) proposer
propper( adj) propre
Prospekt(nm) prospectus
prost! (exp) à votre santé!
prosten(v) trinquer
Protekoll(nm) procès-verbal (amende)
Protest(nm) protestation, manifestation
prouwen(v) contrôler, s'exercer
Prozent(nm) pour cent (%)
publizéieren(v) publier
Publizitéitsspot(nm) spot publicitaire
Puddel(nm) caniche
pudderen(v) poudrer
Puer(nn) paire, couple
Pull (nm) mare
Pünas(nj) punaIse
Punkt(nm) point

336
Puppelchen(nm) poupon
Purée(nm) purée
Putsch (nm) touffe (cheveux/herbes/fleurs)
Pyjama(nm) pyjama

Q
Quadratkilometer(nm) kilomètre carré
Qualitéit(nj) qualité
Quantitéit(nj) quantité
Quatsch(nm) sottise
queesch sinn(v) être de mauvaise humeur
Quell(nj) source
Quetsch(nj) prune
quëtschen(v) contusionner
q uiitschen(v) coumer
Quittung(1?f) quittance

R
raachen(v) fumer
Rabatt(nm) rabais, réduction
rabbelen(v) sonner (réveil)
Riibbi(nm) rebut
Rack(nm) robe
Rad (nn) roue
Radarskontroll(nj) contrôle de radar
raffinéiert( atij) finaud
Raiber(nm) brigand
riiich( atij) riche
riiif(atij) mûr
Riiis(nm) nz
Rakéit(nj) fusée
Ram(1?f) crème de lait
Rand (nm) marge, bord
Rang(nm) grade
Rank(nm) bague
rappen(v) râper
riipsen(v) roter
rar/seelen (atij) rare
Rascht(nj) repos

337
Rascht(nm) rouille
raschten(v) rouiller, se reposer
Rass(nm) fissure
Rat(nj) rat
Ritsel(nn) énigme
rau(acij) rauque
Raum(nm) espace
Raup(1if) chenille
rausgeheien(v) mettre à la porte
Raut(nj) carreau
Reakter(nm) réacteur
rechnen(v) calculer
Rechnung(1if) facture
Recht(nn) droit
Recht hunn(exp) avoir raison
rechts(adv) à droite
Réck(nm) dos
Redakter(nm) rédacteur
Reebou(nm) arc-en-ciel
reechen(v) tendre (main, bras)
Reedel(nm) verrou
Reef(nm) cerceau
Reemantel(nm) imperméable
reenzeg(acij) pluvieux
Rees(nj) voyage
Reesender(nm) représentant
reforméieren(v) réformer
Regel(nj) règle
Regelméissegkeet(1if) régularité
Regierung(nj) gouvernement
Regime(nm) régime
regléieren(v) régler
réi(acij) cru
Rei(nj) rang
Réi(nn) chevreuil
reiden(v) faire du cheval
réieren(v) remuer
reiwen(v) trotter
reklaméieren(v) réclamer

338
Reklamm(1if) publicité, échantillon
Reli(gi)oun(nj) religion
Rëndfleesch(nn) boeuf
reng(adj) pur
rennen(v) courir, faire une course
Renseignementer(npl) renseignements
Rent(1if) penSIOn
rentabel( adj) rentable
Reparatur(1if) réparation
Rëpp(1if) côte
Rescht(nm) reste
rëschten(v) orner, décorer
rëselen(v) agiter, secouer
reservéieren(v) réserver
Respekt(nm) considération, respect
respektiv(adv) respectivement, ou bien
Responsabilitéit(nj) responsabilité
Resultat(nn) résultat
retten(v) sauver
Rez-de-chaussée(nm) rez-de-chaussée
Rezept(nn) ordonnance
Ribb(nj) betterave
richen(v) sentir
richteg(adj) exact
Rido(nm) rideau
Ried(nj) discours
Riedelen(npl) rougeole
rieden(v) tenir un discours
Rief(1if) pied de vigne, cépage
riets(adv) à droite
riichtaus(adv) tout droit
Riichter(nm) Juge
Rimm(nm) courrOie
risegrouss( adj) gigantesque
riskéieren(v) oser, nsquer
roden(v) deviner
Roff(nm) croûte (cicatrice)
rofmaachen(v) calomnier
Rolleverdeelung(1if) distribution (rôles)

339
RolIschong(npV patins à roulettes
Romanschrëftsteller(nm) romanCIer
ronderëm( adv) tout autour
Rondrees(nj) circuit touristique
ronn(adv) environ (arrondi)
ropzéien(v) monter (p.ex. pantalon)
rosa(adj) rose
rosen(adj) en colère/rage, furieux
Roserei(nj) fureur, rage
Rot(nm) conseil, comité
Rou(nj) repos
roueg( adj) tranquille
rouen(v) reposer
Rouer(nn) tuyau
Rous(nj) rose
Rouscht(nm) grill
Rousekranz(nm) chapelet
rout(adj) rouge
rubbelen(v) tonner, faire du bruit
Rucksak(nm) sac à dos
Rücksicht(nj) égard
Rudder(nn) rame
ruffen(v) appeler
Ruin(nj) rume
rullen(v) rouler
Rumm(1if) encadrement
rutschen(v) glisser

S
Saach(nj) chose
Saaft(nm) jus, sève
sabbelen(v) bavarder, baver (bébés)
safteg(adj) juteux
Saier(nj) acide
Sail(nj) colonne
Sait(1if) page
Sak(nm) sac
Sakgaass(nj) Impasse
Sali (nm) salle

340
Salon (nm) salon
Salz(nn) sel
salzen(v) saler
Sam (nm) ourlet
sametteg( a£ij) velouté
sammelen(v) collecter
Sammlung(1?f) collection
Samschdeg(nm) samedi
Sand (nm) sable
Sandkëscht(1?f) bac à sable
sanéieren(v) restructurer, assainir
sangen(v) chanter
sat( a£ij) rassasié
Sau(1?f) truie
sauer(a£ij) aIgre
Sauerei(nj) cochonnerie, saloperie
saufen(v) boire (excessivement)
Saz(nm) phrase
schaarf(a£ij) tranchant, épicé
Schach(nn) échecs
Schaf(nm) armOIre
Schaffchen(nm) four (de la cuisinière)
Schaffdag(nm) jour ouvrable
schaffen(v) puiser, prendre à la louche
schaffen(v) travailler
schaimen(v) écumer, mousser
Schain(nm) apparence
Schal(nm) châle
Schall(nm) son
Schallott(nj) échalote
Schalter(nm) guichet
Schampes(nm) champagne
Schan(nj) honte
Schank(nj) os
Schapp(nm) hangar
schappeg( adj) misérable
schatzen(v) apprécier
Schauer(1?f) averse, giboulée
Schaukel(nj) balançoire

341
Schaum(nm) mousse
SchauspiIIer(nm) acteur
Scheck(nm) chèque
schécken(v) envoyer
schêdden(v) verser
Scheedung(1if) divorce
Schêff(nn) bateau
schei(a£ij) timide
scheien sech net(v) ne pas reculer devant
Schéier(1if) CIseaux
Scheier(1if) grange
schéin(a£ij) beau
Schéins, viII Schéines(exp) beaucoup de belles choses
schéissen(v) tirer
Schêld(nn) enseigne, panneau
Schell(nj) sonnerie, sonnette
schêlleg( a£ij) coupable
schêlleg sinn(v) devoir (dette)
Schêller(nj) épaule
schéngen(v) sembler
schenken(v) offrir
Schêpp(nj) pelle
Schi(nm) ski
Schicht(nj) couche
schiedlech(a£ij) nuisible
Schierbelen(nplj débris (verre)
Schierm(nm) écran
Schiertech(nn) tablier
Schiet(nm) ombre
schif(a£ij) oblique, de travers
Schigriszalot(1if) chicorée (salade)
Schimt(nj) honte
Schinn(nj) rail
Schipp(nj) tablier / blouse de travail
Schlaang(nj) serpent
Schlagsahn(nj) crème fouettée/Chantilly
schUiifen(v) aIgmser
Schlamm(nm) boue
schlamm goen(v) boiter

342
schlank( adj) svelte
Schlapp(1if) pantoufle
Schlass(nn) château, serrure
SchHisser(nm) serruner
schlau(adj) rusé
Schlauch(nm) tuyau
schlecht( adj) mal
schlécken(v) avaler
schleefen(v) traîner
Schleider(1if) essoreuse
Schleier(nm) voile
Schléifer(nm) donneur
schléifreg( acij) somnolent
schlëmm(a4i) grave
Schlëssel(nm) clef
Schlëssellach(nn) trou de serrure
schliisslech( adv) finalement
Schlips(nm) cravatte
Schlitt(nm) traîneau
Schlittschong(npV patins à glace
schloen(v) battre
Schlof(nm) sommeil
schlofen(v) donnir
Schlofkummer(nj) chambre à coucher
Schlofsak(nm) sac de couchage
Schluecht(nj) bataille
Schluechthaus(nn) abattoir
schluppen(v) laper
Schluss(nm) fin
schmaachen(v) goûter, plaire (plat)
Schmalz(nm) saindoux
schmëlzen(v) fondre
Schmier(nj) tartine
schmuddeleg( acij) crasseux
schmuel(acij) étroit
Schmuelef(1if) hirondelle
schnaarchen(v) ronfler
schnaizen(v) se moucher
Schnapp(nm) rhume

343
Schnaps (nm) eau-de-vie
schnauwen(v) priser, souffler (chevaux)
Schnauz(nm) moustache
Schnéibiesem(nm) batteur (cuisine)
schneiden(v) tailler, couper
schneien(v) nelger
Schnéimannchen(nm) bonhomme de neige
schnell(a4j) rapide
Schnellzuch(nm) train rapide
Schnëss(nj) gueule
schnëssen(v) bavarder
Schuëtzel(nm) escalope, émincé
Schniewel(nm) bec
Schnouer(nj) cordon
Schnuddel(nj) morve
Schnurres(nm) moustache
Schock(nm) choc
Schockela(nm) chocolat
Schof(nn) mouton
schokant( a4j) choquant
Schold(1if) dette
Schong(nm) chaussure, soulier
SchongIaffel(nm) chausse-pied
schonn(adv) déjà
Schoul(nj) école
Schoulmeeschter(nm) instituteur
Schoulsak(nm) cartable
schounen(v) ménager
Schouschter(nm) cordonnier
Schrainer(nm) menUisier
Schratt(nm) pas
Schrauf(nj) VlS
schrauwen(v) Vlsser
schrecklech( adj) effrayant
Schrëft(nj) écriture
schrëftlech( a4j) par écrit
Schrëftsteller(nm) écrivain
Schreifdësch(nm) table de bureau
Schréips(nj) égratignure, éraflure

344
schreiwen(v) écrire
schro(a4j) cruel, grave
Schrott(nm) ferraille
Schrubber(nm) balai-brosse
Schubkar(nj) brouette
Schudder(nm) frisson
Schueberfouer(nj) foire de Luxembourg
Schued(nm) dommage
Schuel(1if) écorce
schummen(v) avoir honte
Schutzblech(nm) garde-boue
Schutzengel(nm) ange gardien
schwaach( a4j) faible
schwaarz( a4j) nOIr
Schwacht(nj) faiblesse
schwaermen(v) rêver
Schwain(nm) cochon
schwaiwëll( a4j) fou furieux
Schwaiz(nj) Suisse
Schwammbox(nj) maillot de bain
schwammen(v) nager
Schwamp(nm) éponge
Schwan(nm) cygne
Schwanz(nm) queue
schwatzen(v) parler
Schweess(nm) sueur
schweessnaass(a4j) trempé de sueur
schwéier( a4j) difficile
Schwéierleit(npl) beaux-parents
schwëllen(v) enfler
Schwéngefleesch(nn) viande de porc
Schwéngerei(nj) saloperie, cochonnerie
schwenken(v) agiter
Schwëster(nj) religieuse, soeur
Schwier(nm) abcès, ulcère
schwiereg( a4j) difficile
schwieren(v) prêter serment, jurer
schwindelen(v) tricher
Schwoer(nm) beau-frère

345
Schwonk(nm) élan
sécher(adj) sûr, certain
Sécherheet(rif) sécurité, assurance
Sécherheetsrimm(nm) ceinture de sécurité
sechs(m;lj) SIX
Séckchen(rif) socquette
See(nf) SCIe
Seechen(nf) conte
Seef(nf) savon
Seejomes(nf) founni
Seelenheet(nf) rareté
seenen(v) bénir
Sëffer(nm) buveur
Séi(nm) lac
Seid(nf) SOle
séien(v) semer
séier(adj) rapide, vite
Séil(nf) âme
séiss(adj) sucré, doux
Sekonn(nf) seconde
Sekretiirin(nf) secrétaire (femme)
sëllech(adj) beaucoup, tant de
Sëlwer(nn) argent (métal)
Sendung(rif) émission
Sënn(nf) péché
Sënn(nm) sens
September(nm) septembre
serios(adj) sérieux
servéieren(v) servIr
Sëtz(nm) siège
sëtzen(v) être assis
setzen(v) planter
setzen sech(v) s'asseoir
Sëtzung(nf) séance
sichen(v) chercher
siechzeg( adj) soixante
Siff(nm) passoire, tamis
sinn(v) être
siwen(adj) sept

346
siwwenzéng(adj) dix-sept
Skizz(nj) esquisse, ébauche
So(nj) conte, légende
soen(v) dire
Solden(npO soldes
sollen(v) devoir (par rapport à un tiers)
Som (nm) semence
Sonn(nj) soleil
Sonndeg(nm) dimanche
sonneg(atij) ensoleillé
Sonnerugebuet(nn) promotion spéciale
soss(cjn) smon
sou(adv) amSI
soubal(cjn) dès que
souguer(adv) même
Soutien(nm) soutien-gorge
souvill(adv) autant
souwéisou( adv) de toute façon
Spaass(nm) plaisanterie
spaassen(v) blaguer
spadséiere goen(v) aller se promener
Spadséiergank(nm) promenade
Spaicber(nm) gremer
spaicberen(v) sauvegarder (ordinateur)
spaizen(v) cracher
Spann(nj) araignée
spannend(atij) captivant
Spannung(nj) suspens, tension
sparen(v) barrer
Spargel(nj) asperge
spatz(atij) pointu
Spatz(nm) momeau
Spaut(nm) salive
Spaweck(nm) toile d'araignée
Speck(nm) lard
Speis(nm) mortier
spéit(atij) tard
Spektiv(nj) jumelles
spenden(v) faire un don

347
Spéngel(nj) épingle
Spëtzbouf(nm) vaunen
spëtzen(v) tailler, pointer
Spëtznumm(nm) sobriquet
Spëtzt(1if) dentelle
spezialiséieren(v) spécialiser
Spidol(nn) hôpital
spieren(v) ressentir
Spigel(nm) mlr01r
Spigelee(nn) oeuf sur le plat
spillen(v) Jouer
Spillsaachen(npV jouets
Spioun(nm) espIOn
SpHiiter(nj) écharde
Spléck(nj) fente
Splitter(nm) éclat (obus)
sportlech(m:ij) sportif
Sportsverain(nm) association sportive
sprangen(v) sauter
Sprechzëmmer(nn) cabinet de consultation
Sprenz(1if) arête
Sprëtz(1if) piqûre
Sproch(nm) dicton, sentence
Spronk(nm) saut
Sprooch(nj) langue
spruddeleg( a4j) pétillant
Spruddelwaasser(nn) eau gazeuse
Spuenier(nm) Espagnol
Spuerbéchs(nj) tirelire
spueren(v) économiser
Spuerkeess(nj) caisse d'épargne
Spuet(nm) bêche
Spullmaschinn(nj) lave-vaisselle
Spur(1if) trace
Staang(1if) barre
staark(a4j) fort
Staatsrot(nm) Conseil d'Etat
stabil(a4j) robuste
Stachel(nm) dard

348
Stack(nm) étage
Stad(1if) ville
Staip(nj) appui, étai
Stall(nm) étable
stallhalen(v) arrêter
Stamm(nm) tronc d'arbre, tribu, racine
Star(nm) étoile
Stat(nm) Etat
Statu(nj) statue
Stau(nm) embouteillage, barrage
Staubsauger(nm) aspirateur
staunen(v) s'étonner
Stauséi(nm) lac de retenue
Stëbs(nm) poussière
stëbsen(v) épousseter
Stéck(nn) morceau
Steckdous(nj) prise de courant
Stecker(nm) prise électrique
Steemetzer(nm) maçon
Steen (nm) pIerre
Steier(nj) impôt
Stéier(nm) taureau
stéieren(v) déranger
steif(a4j) raide
stëll(a4j) tranquille
stellen(v) mettre, placer
Stëmm(nj) VOIX
stëmmen(v) voter
Stëmmung(1if) ambiance
Stempel(nm) cachet, tampon
sténken(v) sentir mauvais
Stëppchen(nm) suppositoire
stëppelen(v) taquiner
stielen(v) voler
stierwen(v) mourir
Still(nm) manche
Stir(nj) front
Stiwwel(nm) botte
stoe bleiwen(v) s'arrêter

349
stoen(v) être (debout)
Stoff(nm) tissu
stolperen(v) trébucher
stolz( adj) fier
stomm(adj) muet
Stomp(nm) mégot, tronc (souche)
Stonn(nj) heure
stonnelaang( adj) pendant des heures
Stopp(nj) cachette
stoppen(v) stoper
Stoppenzéier(nm) tire-bouchon
Stopschëld(nn) panneau stop
Stot(nm) ménage
stoussen(v) heurter, pousser
Strait(nm) dispute
Stral(nm) rayon
stramm(adj) robuste, tendu
Strass(nj) gorge
Strauss (nm) bouquet
Stréch(nm) trait
Stréckeisen(nn) aiguille à tricoter
Streckeisen(nn) fer à repasser
strecken(v) repasser (linge)
strécken(v) tricoter
Streech(npij coups
streeën(v) répandre
Stréi(nn) paill e
streid en (v) se disputer
Strëmp(nj) bas (chaussettes)
streng(adj) sévère
Strof(nj) punition
Strooss(1if) rue
Stroossekierer(nm) balayeur de rue
Stroum(nm) courant électrique, fleuve
studéieren(v) étudier
Student(nm) étudiant
Stuerm(nm) tempête
Stuff(nj) salon
Stull(nm) chaise

350
stur( adj) têtu
Suckel(1if) sucette
Süden(nm) Sud
Suel(1if) semelle
Suen(npl) des sous, de l'argent
Suerg(nj) SOUCI
summen(v) bourdonner
Summer(nm) été
surfen(v) surfer
sympathesch(a4j) sympathique

T
Taart(nj) tarte
taaschten(v) tâter
Tafel(nj) tableau
Taille(nj) taille
Takt(nm) mesure
Tallek/Talong(nm) talon
Tamtam(nm) tapage
Tank(nm) réservoir
tanken(v) faire le plein (carburant)
Tapéit(1if) papier peint
Tapis plein(nm) moquette
Tarnung(nj) camouflage
Tasch(nj) poche
Tascheluucht(nj) lampe de poche
Tascherechner(nm) calculatrice de poche
tasselen(v) entasser
tatsachlech( adv) en effet, de fait
Tatta(nj) tante
Tatz(nj) patte
tauschen(v) échanger
Techniker(nm) technicien
Téi(nm) thé, tisane, infusion
Téinert(nm) vantard
Téitsch(nj) bosse
Tëlee(nj) téléviseur
Telefon(nm) téléphone
Telefonsbuch(nn) annuaire téléphonique

351
Televisioun(nj) télévision, téléviseur
Teller(nm) assiette
Tëmpchen(nm) sieste
tendenzios( atij) tendencieux
Tënt(1if) encre
Teppech(nm) tapis
Terrain (nm) terrain
Terrass(1if) terrasse
tëschentwrp) entre
Theater(nm) théâtre
Thermalbad(nn) établissement thermal
Thüringer(nm) saUCIsse
Ticketsautomat(nm) parc-mètre
tierkelen(v) tituber
Timber(nm) timbre
Tipp(nm) décharge publique
tippen(v) dactylographier
tiptop(adj) parfait
Tirang(nm) tiroir
Tirebouchon(nm) tire-bouchon
Tirette(nj) fermeture-éclair
Titel(nm) titre
toben(v) se démener
tockeg(atij) buté
Toiletten(nplj toilettes
toleréieren(v) tolérer
Tomat(nj) tomate
tommelen sech(v) se dépêcher, se hâter
topeg(atij) niais, bête
Topert(nm) sot
Torschong(nm) serpillière
Toun(nm) son
Tour(nm) circuit, randonnée
tozen(v) bavarder
traditionell( atij) traditionnel
Traip(nj) boudin
Traipen(nplj tripes
Trakter(nm) tracteur
Tram (nm) tramway

352
Transister(nm) transistor
transportéieren(v) transporter
trantelen(v) lambiner
Trap(1if) escalier
Trapplek(nm) marche
trauen(v) faire confiance
Trauer(nj) deuil
traureg(acij) triste
trei(acij) fidèle
Tréin(nj) larme
tréischten(v) consoler
trëllen(v) trébucher
Trëllert(nm) poltron
trennen(v) séparer
trëppelen(v) faire des pas, se promener
Trëttbriet(nm) marchepied
trëtzen(v) tresser
Trick(nm) trucage, truc
Triichter(nm) entonnoir
triwwelen(v) tripoter
Tromm(nj) tambour
Trommelfell(nn) tympan
Tromp(nj) atout
Trompéit(nj) trompette
trotz(prp) en dépit de
trotzdem(adv) malgré tout, tout de même
trotzen(v) braver
Troun(nm) trône
Trouscht(nm) consolation
Truh(nj) bahut
Tubak(nm) tabac
tuddelen(v) bégayer, dire des bêtises
Tuddeler(nm) vantard, radoteur
Tuerm(nm) tour
Tulp(1if) tulipe
Tuppi(nm) chignon
Turnen(nn) gymnastique
Turnschlappen(npO tennis, baskets
Tuschbic(nm) crayon-feutre

353
Tut(1if} sachet
tuten(v) klaxonner
Typ(nm) type

U
ubannen(v) ligoter, lier à
u bezuelen (v) payer un acompte
ubieden(v) adorer
Übung(nj) exercice
Uebst(nn) fruits
Uecht, an Uecht huelen(exp) remarquer
uechter(j.wp) à travers
uechtzeg( acij) quatre-vingts
Uelech(nm) huile
uerdentlech( acij) convenable
uerg(acij) grave
Uerteel(nn) jugement
Uertschaft(nj) localité
ueter(prp) à travers
uewen(adv) en haut
Uewen(nm) poêle
Uranger(nm) débutant
Ufank(nm) début
Ufer(nn) five
Ufro(nj) demande
Ugekloten(nm) accusé
ugesinn(acij) considéré
uginn(v) indiquer
ugoen(v) commencer
ugraifen(v) attaquer
ukënnegen(v) annoncer
Uklo(1if} accusation
ukommen(v) arrIver
ulackelen(v) attirer, séduire
um/om(prp) sur le, au
Umeldung(nj) déclaration d'arrivée
umellen(v) annoncer, inscrire
undoen, sech undoen(v) s'habiller
unerkennen(v) reconnaître

354
unhalen(v) arrêter
U nhaItspunkt(nm) point de repère
Unhanger(nm) remorque
unhanglech( at:ij) affectueux
unhuelen(v) admettre
unhunn(v) porter un vêtement
upaken(v) mettre la main à la pâte
upassen(v) adapter à
urieden(v) adresser la parole à qqn
Ursaach(1if) cause, raIson
ursprénglech(at:ij) originel
Uruff(nm) appel téléphonique
Uschain(nm) apparence
uschmieren(v) dénoncer, rapporter
usoen(v) annoncer
Usprooch(1if) allocution
ustiechen(v) contaminer, allumer (feu)
Ustrach(nm) peinture
ustraichen(v) peindre
ustrécken(v) attacher
Ustrengung(nj) effort
uvertrauen, engem eppes (v) confier qch à qn.
Uweisung(1if) indication, instruction
Uz maachen(exp) se moquer, faire des blagues

v
vag(at:ij) vague
Vakanz(nj) vacances
Vas(1if) vase
Veen(nj) veIlle
Véi(nn) bétail
véier(at:ij) quatre
Véierelstonn(1if) quart d'heure
vëlleg(adv) pleinement
Vëlo(nm) bicyclette
Vëlosschlass(nm) antivol
Verain(nm) association
veranneren(v) changer, varier
Verantwortung(nj) responsabilité

355
Verband(nm) pansement
verbass sinn(v) être mordu par
verbattert(alij) aIgn
verbesseren(v) cornger
Verbindung(nj) communication
verbléien(v) se fâner
verblennt( alij) aveuglé, ébloui
verbIOden(v) s'abrutir
verbrauchen(v) consommer
verbreeden(v) diffuser
verbréngen(v) passer le temps
verbrennen sech(v) se brûler
Verbriecher(nm) criminel
verbueden(v) interdire
Verdacht(nm) soupçon
verdachteg( alij) suspect
verdauen(v) digérer
verdeelen(v) distribuer, répartir
verdéngen(v) gagner, mériter
Verdéngscht(nm) mérite, rétribution
verdommen(v) prendre pour un idiot
verdrësslech( alij) fâché
verdroen(v) supporter
Verdross(nm) chagrin
verduebelen(v) doubler
verdutzt(alij) ahuri, abasourdi
vereenegt( alij) unifié
veréieren(v) honorer
vereinfachen(v) simplifier
Verfall(nm) décadence, déclin
verfeelen(v) manquer
verféieren(v) séduire, corrompre
verflucht( alij) maudit
verfollegen(v) pourSUIvre
verfroossen( alij) gounnand, goinfre
Vergaangenheet(nj) passé
verganglech(alij) éphémère
vergëllt( alij) plaqué or
vergiessen(v) oublier

356
vergliichen(v) comparer
vergréisseren(v) agrandir
verhalen(v) retenir
verheemlechen(v) cacher, garder secret
Verhéier(nn) interrogatoire
verkafen(v) vendre
Verkéier(nm) circulation
Verkéiersluuchten(nplj feux tricolores
verkéiert( adj) faux, à l'envers
Verkleedung(nj) déguisement
verkrëppelt( atij) estropié
verlaangeren(v) avoir le mal du pays
verlingeren(v) prolonger
verléift( atij) amoureux
verletzen sech(v) se blesser
verloben(v) fiancer
verloossen(v) abandonner
Verloscht(nm) perte
verlugen( atij) menteur
vermeiden(v) éviter
Vermessenheet(nj) prétention
vermuuscht( atij) mOISI
vernennen(v) gronder, réprimander
vernoléissegen(v) négliger
veronglécken(v) accidenter
Verpackung(nj) emballage
verpassen(v) louper
verréckt( atij) dingue
verreent(atij) pluvieux
verroden(v) trahir, révéler (secret)
Versammlung(nj) réunion
verschafen(v) procurer
verschécken(v) expédier
verschidden( atij) différent
Verschiddenheet(nj) diversité
verschlofen( atij) endonni
verschmotzt( adj) pollué
verschreiwen(v) prescrire (ordonnance)
verschwannen(v) disparaître

357
Verschwendung(nj) gaspillage
Versécherung(nj) assurance
Versécherungsspéngel(nj) épingle de sûreté
versichen(v) essayer
Versinn(nn) mégarde, méprise
Versoen(nn) défaillance
Verspéidung(1if) retard
Verspriechen(nn) promesse
verstandlech( alij) compréhensible
verstanneg( alij) raisonnable
Verstauchung(nj) entorse
verstoen(v) comprendre
verstoppen(v) cacher
Verstouss(nm) infraction
Versuchung(1if) tentation
vertrauen(v) avoir confiance
veruerteelen(v) condamner
verwalten(v) gérer
verwandelen(v) transformer, métamorphoser
verwiesselen(v) confondre
verwinnen(v) gâter, dorloter
verwonnt( alij) blessé
verzeien(v) pardonner
verzichten(v) renoncer
verzieren(v) consommer
VestUir(nm) vestiaire
Videorekorder(nm) magnétoscope
Viischtdier(nj) porte d'entrée
vill(dét) beaucoup
villmools Merci(nm) merci beaucoup
villsaiteg( alij) varié, diversifié
Vinaigrette(nj) sauce pour salade
violett(alij) violet
viraus, am Viraus(exp) à l'avance
virausgesinn(v) prévoir
viraussoen(v) prédire
Virbereedung(1if) préparation
Virdeel(nm) avantage
vi rd run (adv) auparavant, avant

358
Virfahrt(nj) priorité
Virganger(nm) prédécesseur
virgëschter(adv) avant-hier
virgesinn(v) prévoir
virkommen(v) se passer
Virléift(nj) préférence
Virmëtteg(nm) matinée
Virnumm(nm) prénom
Virschlag(nm) proposition
virschreiwen(v) prescnre
Virspan(nm) générique
Virsprong(nm) avance
virstellen(v) présenter, s'imaginer
virufueren(v) poursuivre, continuer
virun(adv) allez!, avancez!, continuez!
virun allem(exp) surtout, avant tout
Virwal(nj) indicatif (téléphone)
Virwasch(nj) prélavage
virwerfen(v) reprocher
virwëtzeg( atij) cuneux
vis-à-vis (prp) en face
Visitëkaart(nj) carte de visite
Viz(nm) cidre
vliiicht( adv) peut-être
V okal(nm) voyelle
voll(acij) plein, ivre
Vollbeschaftegung(nj) plein-emploi
Vollkommenheet(nj) perfection
Vollstandegkeet(nj) intégrité
vrecken(v) crever
vrun(prp) devant
Vull(nm) OIseau

W
waachen(v) veiller
waarden(v) attendre
waarm (acij) chaud
Waasser(nn) eau
Waasserdicht(1if) étanchéité

359
Waasserleitung(rif) conduite d'eau
Waasserpouken(npO varicelle
Waassertuerm(nm) château d'eau
wabbelen(v) vaciller, tanguer
wackelen(v) bouger, branler, trembler
Waermt(nj) chaleur
Waert(nm) valeur
waertes(Qlij) en semaine
waertvoll( a4j) précieux
Waff(rif) arme
Waggon(nm) wagon
wahrscheinlech( adv) probablement
Waibau(nm) viticulture
Waikeller(nm) cave à vins
Wain(nm) Vlll
Waisheetszant(nm) dent de sagesse
waiss(Qlij) blanc
wait ewech(exp) loin, éloigné
waitsiichteg( a4j) presbyte
Waiwaasser(nn) eau bénite
Wak(nm) galet
wakereg sinn/ginn(exp) être éveillé / se réveiller
Walrësch(nm) baleine
WallislKoffer(nj) valise
Walz(rif) valse, rouleau compresseur
Walziedel(nm) bulletin de vote
Wand(nj) cloison
Wand(nm) vent
Wandmillen(nj) éolienne
Wandschaf(nm) placard
wann ech gelift/ w.e.g.(exp) s'il vous/te plaît
Wanter(nm) hiver
Wantersport(nm) sport d'hiver
warnen(v) avertir
Warnung(nj) avertissement
Wasch(nj) linge
waschen(v) laver
Wascherei(nj) blanchisserie
Waschmaschinn(nj) lave-linge

360
wechd roen (v) emporter
wechfalen(v) ne pas avoir lieu
wechgeheien/wechwaerfen(v) jeter, mettre au rebut
wechgoen(v) s'en aller
Wecker(nm) réveil
weder... nach(cjn) m ...m
Wee(nm) chemin
Weess(nm) blé
W éi(nf) berceau
Wéi(nm) douleur
weiblech( a4i) féminin
Weid(n) saule
weiderfueren(v) continuer
weidermaachen(v) poursUivre
wéien(v) bercer
weien(v) peser
Weier(nm) étang
wéineg(a4i) peu
wéini?(adv) quand?
wéinstÛJrp) à cause de
wéinstens( adv) au moms
weisen(v) montrer, indiquer
wéivill(adv) combien
Wëld(nn) gibier
wëll(a4i) sauvage
weil (cjn) car + v. 2ème;parce que + v.final
Well(nf) vague
Wëllen(nm) volonté
wëlles hunn(exp) avoir l'intention de
Welt(nf) monde
Weltall(nm) espace
weltlech( a4i) laïque
Wëmper(nf) cil
W éngert(nm) vignoble
Wénkel(nm) angle
wénken(v) faire signe de la main
wënschen(v) souhaiter
wesentlech(a4i) essentiel
wëssen(v) saVOIr

361
wëssenschaftlech( a4i) scientifique
Westen(nm) ouest
Wett(nj) pan
wibbeleg( a4i) agité
wichsen(v) CIrer
wichteg(a4i) important
widder(/.Jrp) contre
widderhuelen(v) répéter, réviser
widderleeën(v) contredire
widderstoen(v) résister
Wieder(nn) temps (météo)
wiedereg( a4i) orageux
Wiel(nj) élection
wielen(v) choisir
wierdeg( a4i) digne
wieren, sech wiere géint(v) se défendre contre
Wierk(nn) ouvrage
wierklech(a4i) réel
Wierkung(1if) effet
wiermen(v) chauffer
Wiert(nm) cafetier
Wiertschaft(1if) café, économie
Wiertshaus(nn) bistrot
wierzen(v) assaIsonner
wiesselen(v) changer
wimmelen(v) grouiller de
Winker(nm) clignotant
winnen(v) habituer
winzeg(a4i) minuscule
Wippchen(nm) saUCIsse
Wirschtchen(nm) saucIsse
Wischer(nm) essuie-glaces
Wiss(1if) prame
Witfra(nj) veuve
Witmann(nm) veuf
Witz(nm) blague
witzeg(a4i) spirituel, astucieux
Wo(1if) balance
W och(nj) semame

362
woen(v) oser, mettre enjeu
Woll(nf) laine
Wollef(nm) loup
W ollek(nf) nuage
Won (nm) voiture
Wonn(nj) plaie
Wonner, kee Wonner!(exp) pas étonnant!
wonnerbar( acij) magnifique
Wonsch(nm) souhait
wootlech( acij) tiède
wou (pro) où
wouer(adj) vraI
W ouerecht(nf) vérité
Wuecht(nf) garde
wuel, sech w. flllen(v) se plaire, se sentir bien/à l'aise
Wuer(nf) marchandise
Wuert(nn) mot
Wuerzel(nj) racme
Wues(nm) gazon
wuessen(v) grandir
wunnen(v) habiter
Wunneng/VVunnecht(nf) habitation
Wupp(nm) le bout de quelque chose
Wurscht(nm) saUCIsson
Wüst(nj) désert

y
y oghurt(nm) yaourt

Z
Zaang(nf) pmce
zaart(acij) délicat
zaertlech( acij) tendre
Zaertlechkeet(nj) tendresse
Zait(nf) temps
Zaitschrëft(nj) magazme
zaitweileg( acij) temporaire
Zaldot(nm) soldat
Zalot(nj) salade

363
zam(adj) domestiqué, docile
Zanndokter(nm) dentiste
Zannseef(nm) dentifrice
Zannwéi(nn) mal aux dents
Zant(nm) dent
zappen(v) tremper qqn ou qch
zappen(v) zapper (télévision)
Zar(nm) aiguille (horloge)
Zauberei(nj) magie, tour de magie
Zebrastraif(nj) passage pour piétons
zécken(v) hésiter
Zeechen(nn) signe
zeechnen(v) dessiner
Zeen(nj) scène
zefridden(acij) satisfait
zéi(acij) conace
zeideg(acij) mûr
Zeien(nm) témoin
zéien(v) tirer
Zéif(nj) orteil
Zeil(nj) ligne écrite/imprimée
Zeitung(nj) journal
Zelleri(nm) céleri
Zelt(nm) chapiteau, tente
Zement(nm) ciment
Zëmmer(nn) chambre
zemools(cnj) d'autant plus que
Zéngkampf(nm) décathlon
Zenner(nm) quintal
Zënsen(npl) intérêts
zënter(prp) depuis
Zentralheizung(nj) chauffage central
Zentrum(nm) centre
zerbriechen(v) briser
zerdrécken/zerq uetschen(v) écraser (par pression)
zeréckbezuelen(v) rembourser
zeréckmailen(v) répondre par mèllcourriel
zerraissen(v) déchirer
zersprangen(v) exploser

364
zerstéieren(v) détruire
Zertifika(nm) certificat
Zerwéit(1if) serviette de table
zesummeliewen(v) vivre/être ensemble
zcsummen(adv) ensemble
zesummendreiwen(v) rassembler
Zesummenhang(nm) rapport, contexte
zesummenzielen(v) totaliser
zesummesetzen(v) assembler
zesummewunnen(v) cohabiter
ze vill(exp) trop
zidderen(v) trembler
Ziedel(nm) bulletin, bout de papier
zielen(v) compter
Ziffer(1if) chiffre
Zigar(1if) cIgare
Zil(nn) arrivée, but
Zill(nj) tuile
Zillebackerei(nj) tuilerie, briquetterie
zillen(v) élever, éduquer
zimlech(adv) passablement
zischen(v) siffler, chuinter
Zitat(nn) citation
zitéieren(v) citer
Zitroun(1if) citron
Ziwwi(nm) civet de lièvre
Zocker(nm) sucre
Zockerboun(nj) bonbon
Zodi(nm) vacarme, chahut, désordre
zolidd(lUij) solide
Zomm(nj) somme
Zong(nj) langue
Zooss(1if) sauce
Zoossiss(1if) saucIsson
Zopp(nj) soupe
Zoppenteller(nm) assiette creuse
Zort(nj) sorte
zou(adj) couvert, fermé
zoudecken(v) couvnr

365
zoufalleg(a4j) par hasard
zouganglech( atij) accessible
Zougank(nm) accès
zouginn(v) avouer
zouhuelen(v) grossIr
zoukënfteg( atij) futur
zouknappen(v) boutonner
Zoulaf(nm) affluence
Zoulag(1if) allocation
zournaachen(v) fermer
zousatzlech(atij) supplémentaire
Zouso(nj) assentiment, accord
zousparen(v) fermer à clef
Zoustand(nm) état
zouverléisseg(atij) sûr, fiable
zréckbezuelen(v) rembourser
zréckginn(v) rendre qch. à qn.
zrécktrieden(v) démissionner
zréckzéien sech(v) se retirer
Zuch(nm) train
Zuel(nj) nombre
Zukunft(nj) avemr
zurn beschte ginn, een(exp) payer une tournée
Zwang(nm) contrainte
zwanzeg(atij) vingt
zwar(adv) pourtant, certes
Zweck(nm) but
zwee/zwou/zwéin( atij) deux
zweedaiteg( atij) ambigu
zweeërlee( dét) deux sortes de
zweetrangeg(atij) secondaire
Zweifel(nm) doute
zweiwelen(v) douter
zwéngen(v) obliger
Zwerg(nm) nam
zwielef(atij) douze
Zwir(nm) fil à coudre
Zwiwwel(1if) bulbe

366
BffiLIOGRAPIDE SOMMAIRE

Cette bibliographie se veut utile et non pas exhaustive. Le


lecteur qui veut approfondir tel ou tel domaine peut, pour des
ouvrages complémentaires, s'adresser à la Bibliothèque
Nationale de Luxembourg, 37, boulevard F.-D. Roosevelt,
consulter le site www.bibnet.1u ou, pour les ouvrages avant
1990, la bibliographie de Gerald NEWTON, Luxemburg/
Rheinland, dans le fasc. 25 (1993) du Bulletin Linguistique
et ethnologique de l'Institut Grand-Ducal de Luxembourg.

IT] Parmi les guides touristiques, citons-en deux:

Guide Gallimard, Grand-Duché de Luxembourg, Paris, (11998),


1999 (excellentes synthèses)
Guide Petit Futé, Luxembourg. Escapades dans le Grand-Duché,
Paris, 2001 (très concret; important carnet d'adresses)

W Pour l'histoire, retenons l'ouvrage de


Gilbert TRAUSCH (éd.), Histoire du Luxembourg. Le destin
européen d'un <<petit» pays, Toulouse, Privat, 2002.
(Ouvrage de l'histoire quasi "officielle" du Luxembourg; ne se
limite pas au seul Grand-Duché)

[TI Pour des données générales et particulières concernant


le Grand-Duché, on peut consulter

Service Information et Presse du gouvernement, 3 place du Saint-


Esprit, L-1475 Luxembourg www.gouvernement.lu; www.sip.lu
Service Central de la Statistique et des études économiques
(STATEC), B.P. 304, L-2013 Luxembourg, www.statec.lu

[i] Pour diverses perspectives sur la situation linguistique au


Grand-Duché:

367
Ulrich AMMON, Die Deutsche Sprache in Deutschland,
Osterreich und der Schweiz: Das Problem der Nationalen
Varietiiten, Berlin / New York, Walter de Gruyter, 1995.
(Problèmes des variétés nationales de l'allemand vus
d'Allemagne)
Delfina BElRÀO, Les Portugais du Luxembourg: des Familles
racontent leur vie, Paris, l'Harmattan, 1999. (Pour comprendre
les problèmes d'immigration et d'intégration du groupe
d'étrangers le plus important du Grand-Duché)
Geneviève BENDER-BERLAND, "Die Besonderheiten des
Franzosischen in Luxemburg," Romanistik in Geschichte und
Gegenwart 1 (6), 2000, 33-50 (Particularités du français du
Luxembourg vu d'Allemagne)
Guy BERG, 'Mir wëlle bleiwe, wat mir sin': Soziolinguistische und
sprachtypologische Betrachtungen zur luxemburgischen
Mehrsprachigkeit. Tübingen, Max Niemeyer Verlag, 1993.
(Synthèse des problématiques des études luxembourgeoises)
Gerald NEWTON (éd.), Luxembourg and Lëtzebuergesch,
Language and Communication at the Crossroads of Europe.
Oxford, Clarendon Press, 1996.
Gerald NEWTON (éd.), Essays on Politics, Language and Society
in Luxembourg. Levinston, New York, Edwin Mellen Press,
2000.

W Quelques panoramas historiques et actuels du problème


des langues et du luxembourgeoisau Luxembourg:
Robert BRUCH: Grundlegung einer Geschichte des
Luxemburgischen, Luxembourg, publications scientifiques et
littéraires du Ministère de l'Éducation Nationale, 1953, vol. I;
Das Luxemburgische im westfriinkischen Kreis, Luxembourg,
Publications scientifiques et littéraires du Ministère de l'
l'Éducation Nationale, 1954, vol. II. (Exposé très riche en détails
ethnoculturels et linguistiques de la thèse de la grande aventure
des Francs qui se seraient mis en route en deux grandes
migrations: l'une, celle des Francs ripuaires, les auraient
conduits du Nord au Sud par les vallées du Rhin et de la Moselle
jusque vers l'actuelle Alsace; l'autre celle des Francs saliens les

368
aurait conduits d'Est en Ouest par le nord de l'Europe puis vers
le Sud-Est par le bassin de l'île de France vers l'actuelle
Lorraine/Sarre. Le Luxembourg et plus au Sud les aires de
l'alémanique constitueraient donc au 5ème siècle le point de
convergence de ces deux migrations qui concerneraient
également la frontière linguistique entre Francs alamans /
"allemands" et Francs maritimes / saliens / "français".)
Fernand HOFFMANN, "Pragmatik und Soziologie des
Lëtzebuergeschen: Ein Versuch kommunikativer Sprach-
wissenschaft" dans Jean-Pierre GOUDAILLIER (éd.), Aspekte
des Lëtzebuergeschen, Beitrage zur Phonetik und Linguistik 55,
Hamburg, Buske Verlag, 1987,91-194. (Expose une théorie du
Lëtzebuergesch qui en tant que langue commune coifferait
divers sous-dialectes régionaux). Du même auteur, on peut lire
aussi pour comparer la situation d'il y a une trentaine d'années
avec celle de l'actualité: Sprachen in Luxemburg.
Sprachwissenschaftliche und literaturhistorische Beschreibung
einer Triglossie-Situation, Beitrage de l'Institut Grand-Ducal,
XII, Luxembourg, 1979.
Nico WEBER, "The universe under the microscope: The complex
linguistic situation of Luxembourg." Dans C. de BOT et al.
(eds.), Institutional Status and Use of Languages in Europe,
Bonn, Asgard, 2001, 179-184 (Une présentation globale du
Luxembourg comme creuset multilingue);
Fernand FEHLEN et al., Le sondage BALEINE: une étude
sociologique sur les trajectoires migratoires, les langues et la
vie associative au Luxembourg, Hors série 1, Luxembourg,
Recherche Étude Documentation, 1998. (Comprend une
contribution sur la: "Typologie des parlers au Luxembourg" et
sur "Langues et enjeux sociaux au Luxembourg". Du même
auteur: "Die Sprachen in Luxemburg und die Sprachen der
Luxemburger" dans: Gerald NEWTON (ed.), Essays on
Politics, Language and Society in Luxembourg (2000, 77-90),
ainsi que: "Luxembourg, a multilingual society at the Romance /
Germanic language border", dans Journal of Multilingual and
Multicultural Development, vol. 23, 1&2, 2002, 80-98).
(Résultats et interprétations d'une enquête sociolinguistique)
Philippe MAGÈRE, Bernard ESMEIN, Max POTY, La situation
de la langue française parmi les autres langues en usage au

369
Grand-Duché de Luxembourg, Luxembourg, Centre culturel
français, 1998. (Excellente étude très diversifiée, cf. notamment
Bernard ESMEIN, "L'évolution de la situation linguistique et
culturelle au Luxembourg depuis 1975" aux pages 57-100.)
François SCHANEN et Jérôme LULLING, "Lëtzebuergesch: la
langue nationale du Grand-Duché de Luxembourg", article
synthétique à paraître en 2004 dans un numéro spécial de la
revue LENGAS: L'évolution des langues de diffusion réduite en
Europe occidentale. Montpellier, Université Paul Valéry.
http://alor.univ-montp3 .fr/umr547 5/1engas/
Daniel LAUMESFELD: La Lorraine francique, Paris,
L'Harmattan, 1996 fournit des données sur la Lorraine
"germanophone" (cf. aussi l'association Wéi laang nach? 5 rue
du manège, F-57100 Thionville: http://plattweb.free.fr/). En
Belgique, on peut avoir des renseignements sur le "dialecte
parlé" autour d'Arlon dans la province de Luxembourg en
consultant, pour l'histoire, Alfred BERTRANG: Grammatik der
Areler Mundart. Coll. Mémoires, 2ème série, tome XV de
l'Académie Royale de Belgique, Bruxelles, Lamertin-Hayez,
1921 et, pour la situation actuelle, l'association Arelerland a
Sprooch (Pays d'Arlon et langue): www.alas.be

[Il Descriptions du Lëtzebuergesch du Grand-Duché.


A) Les études philologiques et les phonétiques
historiques dominent largement. Il faut les compléter par les
relevés géolinguistiques du 20ème siècle (cf. pages 41-42).
L'ouvrage le plus récent très documenté est la thèse de

Peter GILLES, Dialektausgleich im Lëtzebuergeschen : zur


phonetisch-phonologischen Fokussierung einer National-
sprache. Tübingen, Niemeyer, 1999. (Sur le luxembourgeois
central comme koiné)

B) L'orthographe actuelle (cf. chapitre vm, p. 71) est


celle dite du Luxemburger Worterbuch, rendue officielle par
l'arrêté d'octobre 1975 (rédigé par Alain Atten) et réformée
par le règlement grand-ducal de 1999. La réforme étant
encore en cours, on peut renvoyer à notre Introduction à

370
l'orthographe luxembourgeoise, texte provisoire rédigé par J.
Lulling et moi-même à la demande du Ministère de la Culture
en vue de coordonner les textes législatifs de 1975/1999. Ce
texte de 150 pages est disponible sur le site www.cpll.lu du
Conseil Permanent de la langue luxembourgeoise. Plus
simple, mais en évolution permanente, on a aussi

Josy BRAUN, Eis Sprooch richteg schreiwen, Bartreng,


rapidpress, 92003, 85 pages (Destiné à enseigner l'orthographe
luxembourgeoise dans les cours de la Fonnation continue;
disponible chez l'auteur)
Edmond STEYER et alii, Schreif deng Sprooch. D'Lëtzebuerger
Schreifweis. Manuel scolaire pour la 5ème et 6ème années,
Luxembourg, Syndicat National des Enseignants, 2002, 137
pages (Un excellent manuel très pédagogique avec exercices et
textes; il s'appuie sur le dépliant Eis Schreifweis fir jiddereen
remis par l'association Actioun Lëtzebuergesch, BP. 98, L-20l0
Lëtzebuerg, site www.eis-sprooch.lu. Ce site fournit encore
d'autres infonnations sur le luxembourgeois; de même que les
sites du journal Lëtzebuerger Land: www.luxemburgensia.lu;
de l'Institut grand-ducal, section de linguistique www.igd-
leo.lu; de l'association Areler Land a Sprooch www.alas.be.
Pour le correcteur d'orthographe électronique du programme
Cortina, cf. www.crpgl.lu/cortina/.

C) Pour la grammaire du luxembourgeois (morphologie


et syntaxe), on peut consulter

Robert BRUCH, Précis de grammaire luxembourgeoise, Bulletin


Linguistique et Ethnologi~ue de l'Institut Grand-Ducal,
Luxembourg, Linden] 1955, 1968, 175 pages (épuisé)
François SCHANEN, Recherches sur la syntaxe du
luxembourgeois de Schengen: l'énoncé verbal. Thèse d'Etat.
Sorbonne (Paris IV, 30-05-1980),4 vol., 1160 p. Microfiches.
Lille III, 1981, disponible au Centre National de Littérature à
Mersch et à la Bibliothèque Nationale de Luxembourg. Une
autre présentation de la syntaxe du luxembourgeois a paru dans
l'ouvrage de Jean-Pierre GOUDAILLIER, éd., Aspekte des

371
Lëtzebuergeschen, Beitriige zur Phonetik und Linguistik 55,
Hamburg, Buske Verlag, 1987,3-87.
François SCHANEN, "D'Lëtzebuerger Platt" dans: J.M. ZEMB,
Vergleichende Grammatik. Franzosisch-Deutsch. Comparaison
de deux systèmes, Vol. 2. Mannheim, Duden, 1984,355-383. Un
complément important sur "La place des éléments verbaux" a
paru en 1991 dans Germanistik Fasc ID Festschrift für Albert
Schneider, Centre Universitaire de Luxembourg, 273-297.

D) Pour le Lexique, les travaux de recherches, surtout


constrastifs, sont plus nombreux, p. ex.

Fernande KRIER, "Idiomverwendung in der Luxemburgischen


Abgeordnetenkammer", dans: Zeitschrift.für Dialektologie und
Linguistik, Stuttgart, Jg. 66(1999), 280-295 (sur le code
switching à la Chambre)
Jérôme LULLING, La créativité lexicale en luxembourgeois.
Thèse de doctorat. Université Paul Valéry - Montpellier ID.
Sous la direction de Schanen François. 499 p. avec listes de
mots (disponible au Centre National de Littérature à Mersch
www.literaturarchiv.lu ).

Quant aux dictionnaires, outre le Luxemburger Worterbuch


en 22 fascicules ou 5 volumes (Institut Grand-Ducal, Linden,
1950-1977, réédité sous Lëtzebuerger Dixioniir en 2 volumes.
Luxembourg, 1995), on peut consulter les ouvrages
multilingues de

Henri RINNEN, Dictionnaire français-luxembourgeois, Impr.


Saint Paul, Luxembourg, 1988.
Jacqui ZIMMER, 6000 Wierder op Lëtzebuergesch, Luxembourg.
Éd. St. Paul, 1993.
Jul CHRISTOPHORY, English-Lëtzebuergesch dictionary, Esch-
Alzette, Schortgen, 1996
Theo VAN DIJK, Dictionnaire Lëtzebuergesch-Holliinnesch,
Luxembourg, CLAE , services asbl, 1998

372
M.Th.KROEMMER 1 J.HANSEN 1 L.ROTH, Mosaik-Steng. Eis
Sprooch, Extra-Serie, Actioun Lëtzebuergesch, Imp. S1. Paul,
2000
Cornelia PANTEA-KEINTZEL, Wierderbuch Lëtzebuergesch-
Ungaresch, 2001; Lëtzebuergesch-Rumiinesch, Bucarest,
Expert,2002
M.L. CALDOGNETTO 1 J. BOGGIANI, Lëtzebuergesch-
ltalieneschen Dictionnaire, Luxembourg, CLAE ASTI, 2003
Liette DERRMANN-LOUTSCH, Deutsch-Iuxemburgisches
Worterbuch. Luxembourg, Éd. Saint-Paul, 2003 (35000 entrées)
Geneviève BENDER-BERLAND, Johannes. KRAMER, Joseph
REISDOERFER, Dictionnaire étymologique des éléments
français du Luxembourgeois, Fascicule 1, Tübingen, Narr,2003
Jérôme LULLINGI François SCHANEN: dictionnaire évolutif
online luxembourgeois 1 français 1 luxembourgeois, pour le
moment 20.000 entrées: http://www.luxdico.com

E) Documents pédagogiques. Relativement nombreux,


ils sont de valeur inégale. Ont un intérêt historique les
ouvrages de Jul Christophory (1973, 1974) et Kommt mir
léiere lëtzebuergesch. Actioun lëtzebuergesch, Eis Sprooch,
Ed. 1983. Sur le marché actuel:

Ines QUARING et alii.: Lëtzebuergesch fir all Dag. Lektiounen 1-


8 (éd. 2000) et Lektiounen 9-16 avec CD (éd. 2001), Ministère
de l'Éducation nationale et Centre de langues, Luxembourg,
2000/2001 (excellent, mais sans grammaire explicite)
Josy BRAUN, Jhemp HOSCHEIT, Henri LOSCH, Da lass: Land,
Leit a Sprooch: Lektiounen 1-20 mir léiere Lëtzebuergesch
(Multimédia). Ministère de l'éducation nationale et de la
formation professionnelle. Chambre des métiers. Binsfeld, 2
manuels (destiné à la formation professionnelle)
Gilbert SONDAG, Josiane KARTHEISER, Henry WICKENS,
Parler Luxembourgeois - Esou schwiitze mir - Living
Luxembourgish, Esch-sur-Alzette, Le Phare, 42002. (Lexique et
phrases par centres d'intérêt).
Ministère de l'Education Nationale: Lëtzebuergesch - Mir
schwiitze mateneen. Luxembourg.

373
PETIT INDEX GRAMMATICAL

Pour se retrouver dans la Grammaire du luxembourgeois de


la première partie, voici un index succinct dont les numéros
de page renvoient aux passages les plus significatifs.

Accent d'énoncé 57-58, contrastif 58, groupe 59-60, lexical60 s.


Accord dans le groupe nominal (séquence de marques) 159, 165 s.
Adjectif(base) 166-167,210
Adoucissements / lénifications 52, 92, 171
Adverbes (susceptibles d'occuper la 1èreposition) 202-207
Anaphorique, cataphorique 173, 174, 178, 180
Articles, cf. déterminants
Aspect/phase (accompli / bilan) 103, 109, 112,115, 116, 123, 131
Assimilations phonétiques 52, 113, 136
Attribut 102, 107, 108, 160 s.
Auxiliaires (verbes): 98, 107 s., 110-115; 124, 133, 139, 142, 160
Cas (dans groupe nominal et pronominal) 159 s., 168, 173-174
Catégories du groupe verbal96, 109s, 11Os, 112s, du GN 143, 159
Complément d'agent 128-129, 183
Conjonctions coordination 201 s., subordination 197-200
Conjugaison 96, 109 s. (description détaillée)
Consonnes 90 ss.
Déclinaison nom 168, épithète 142, groupe nominal 143, 167 s.
Degré (et comparaison) 166,210
Déterminants 143, 159 s (articles, démonstratifs, possessifs etc)
Diphtongues 52
Directif/locatif173, 182 s.
Discours indirect 125-126
Double infinitif131, 135-137
Énoncé 57-58, 95
Épithète 166 s.
Et/t comme pronom 178
Fonctions 50
Genre des noms 145-150
Groupe nominal142 s. et passim
Groupes syntaxiques 41, 47-49
H d'allongement (orthographe), 77

374
Indicatifprésent 114 s., prétérit 120
Infinitif 131 s; 134 s., 194
Intégration des transferts 65-66, 72
Intonation 51 s., 53-55
Joncture (dans mot complexe) 68, 148-149
Locutions verbales 96 s., 103 s., 105-107
ModalitélModalisation (verbes) 108, 110, 116, 121, 132, 135,139
Mots complexes 67-69, 96 s., 144, 145, 148
Nombres cardinaux 163, 177
Noms/nominalistaions 143 s., 145 s. 149, 152
Orthographe 71 s.
Participe I (présent) 135-136
Participe II (passé) 107-110, 136-142, 157, 172
Particules du discours 207-210
Particules verbales "mixtes" 62, 105
Particules verbales inséparables 62,96, 98,99
Particules verbales séparables 62-63, 96, 98, 103 s.
Passif(voix) 126, 127, 130, 131, 111, 115, 120
Phonographie (principe) 70-71, transcriptions phonétiques 44-47
Pluriel (catégorie du nombre) 151-158
Position du verbe (forme variable) 103, 134, 136, 193, 194, 198
Prépositions (descriptions détaillées espace, temps, notion) 181 s.
Pronoms 173 s. (avec toutes subdivisions)
Quantifieurs 143, 162
Règle de l'Eifel (chute du "n") 87-88, 93-94; 112, 156, 160
Relatives 193, 194 (cf. aussi pronoms relatifs 180)
Subjonctif(conditionnel et -) 115, 120, 125, 133
Subordonnées traditionnelles 193 s.
Suffixes 63, 63-65, 147-148, 165
Tréma "ë" 85-86, 88, 94, 156, 172
Valence (régime de construction) 108, 182, 190, 192
Variantes (problème des -) 41, 42 (koinè), 43, 102
Verbalisation 97-99
Verbes (bases verbales) 95,96 s., 108, 109 s.
Vocalisation (phonétique) 52, 65-66
Ze + infinitif132-133

375
TABLE DES MATIÈRES

Avant-propos 5
Cartes géographiques pages 8 et 56
Introduction: un petit pays au cœur de l'Europe
occidentale
I L'histoire d'une chaussure 7
fi Chronologie de l'histoire du Luxembourg 21
III Flashs sur le Grand-Duché actuel 29
Hymne national 34
IV La situation linguistique du Grand-Duché 35
Première partie: grammaire du luxembourgeois
V Langue commune et variétés de langue 41
VI L'intonation 51
vn L'accentuation 57
VIII Problèmes d'orthographe 71
IX Le groupe verbal: les bases lexicales 95
X Le groupe verbal: les conjugaisons 109
XI Les groupes de l'infinitif et du participe fi 131
xn Le groupe nominal: bases lexicales et genre 143
xm Le pluriel des noms 151
XIV Déterminants et épithètes: l'accord dans le GN 159
XV Les pronoms 173
XVI Les prépositions 181
xvn Les conjonctions de subordination 193
XVllI Les adverbes et les particules invariables 201
Deuxième partie: culture et vie quotidienne
XIX Multifaces d'une société multiculturelle 211
XX Expressions pour tous les jours 225
XXI Expressions dans des situations particulières 237
Troisième partie: petit dictionnaire
xxn Expressions: Français ~ luxembourgeois 249
xxm Lexique: Luxembourgeois ~ français 271
Bibliographie sommaire commentée 367
Petit index grammatical pour la 1ère partie 374
Table des matières 376

376
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