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L’auditeur fiscal pour la réalisation de sa mission se base sur une méthodologie qui repose sur

l’approche suivante :

• Phase 1 : Prise de connaissance de l’entreprise et analyse générale des risques potentiels.

• Phase 2 : Revue de la balance générale des comptes et des obligations fiscales remplies en
cours d’année (déclarations, versements).

• Phase 3 : Examen du passage du résultat net comptable au résultat net fiscal et du calcul
de l’IS, de sa liquidation et des acomptes futurs.

• Phase 4 : Synthèse générale et rapport.

1ère Partie : PRISE DE CONNAISSANCE GENERAL DE L’ENTREPRISE

Cette phase constitue un préalable nécessaire pour l'orientation efficace des travaux sur les
zones de risque les plus saillantes. Elle présente, dans sa consistance, les mêmes
caractéristiques que dans la démarche de l'audit financier et comptable.

Elle se base ainsi sur l'approche ci-après :

▪ L'identification des aspects significatifs - au regard de la fiscalité - qui caractérisent les


activités de l'entreprise, son environnement législatif et réglementaire, sa structure
d'exploitation, ses liens économiques avec d'autres entités nationales ( groupe ou hors groupe)
et internationales.

▪ La connaissance des opérations exceptionnelles effectuées durant les exercices non


prescrits et qui demandent un traitement spécifique sur le plan fiscal (opérations sur le haut de
bilan, conventions juridiques de longue durée, fusion, scission, cession partielle d'actif) ou qui
caractérisent l'exploitation durant cette période (extension d'activité au plan géographique,
intégration de nouvelles activités, création de brevets, marques, recherche appliquée...).

▪ L'appréciation globale de l'organisation et du contrôle interne afin de se faire une idée sur
les zones de risque les plus significatives qui peuvent remettre en cause :
- l'exhaustivité des opérations enregistrées par rapport à celles traitées ;
- la réalité et l'appartenance à la société de ces opérations, ainsi que leur bonne
justification, évaluation et inscription dans la bonne période.

L’auditeur fiscal dispose d'une panoplie de techniques qui permettent d'appréhender la


connaissance recherchée. Nous en citons ci-après les plus essentielles, étant entendu qu'il doit
dans tous les cas revenir aux dossiers d'audit existants afin d'en prendre connaissance et les
compléter à travers les approches suivantes :

a) Entretiens avec les dirigeants et responsables comptables et financiers : Le but de ces


entretiens est d'appréhender toutes les décisions prises par le management susceptibles
d'engendrer un traitement spécifique en matière fiscale.
b) L'analyse de la documentation interne et externe : Elle a pour objectif de compléter le
recensement et de justifier les opérations significatives qui génèrent un traitement fiscal
spécifique ; l’auditeur s'informant en particulier sur les choix fiscaux pris par la société et leur
évolution, ainsi que sur leurs références légales ou conventionnelles qui le permettent.
c) L'examen analytique : Il vise, pour l'essentiel, l'examen des tendances, dans le temps,
pour faire ressortir ainsi bien les anomalies que les changements de décisions et choix, aussi
bien au niveau de la gestion du patrimoine que de l'exploitation de l'entreprise.

La synthèse de ces premiers travaux conduit à établir une liste des risques potentiels les plus
importants et, en corollaire, à cibler les travaux de contrôle nécessaires d'effectuer sur la
comptabilité, le suivi des obligations légales et la détermination du résultat fiscal pour évaluer
concrètement ces risques.

1. Identification des domaines significatifs :

L'objectif visé par cette étape est donc de recenser tous les aspects qui méritent une
attention particulière de la part de l’auditeur fiscal en considération du risque fiscal significatif
qui peut caractériser ces aspects et qui ont trait pour l'essentiel aux domaines suivants :

- Situation juridique de l'entreprise et son appartenance éventuelle à un groupe.


- Natures d'activité, lieux et modes d'exercice.
- Réglementation fiscale et sectorielle applicable.
- Principaux contrats structurant les activités de l'entreprise (investissement, financement,
approvisionnement, commercialisation, logistique...).
- Mode d'organisation générale.

2. Connaissance des opérations exceptionnelles :

L'auditeur s'appuie également sur la connaissance des opérations exceptionnelles


intervenues durant les exercices non prescrits pour anticiper des risques qui peuvent leur être
attachés. Parmi les principales opérations qui peuvent se produire dans la vie d'une société, il
y a lieu de rechercher, en particulier :

- les origines qui expliquent les évolutions significatives observées dans la revue analytique
du bilan et du CPC, à établir sur toute la durée des années non prescrites ;

- les engagements pris par la société lors du dernier exercice et dont l'impact sur les comptes
ne se verra que sur les exercices ultérieurs.

3. L'appréciation globale du contrôle interne :

Cette étape a pour objectif essentiel d'apprécier l'existence et la qualité d'un système de
contrôle permanent et fiable qui, dans son ensemble, est susceptible de :

- garantir l'exhaustivité, la réalité et la bonne justification des opérations ainsi que leur
évaluation correcte et leur rattachement à l'exercice concerné;

- se conformer aux règles et obligations fiscales majeures.

Ainsi, il s'agit pour l'essentiel d'identifier globalement les sécurités mises en place par
l'entreprise pour répondre à ces objectifs de base.
L'appréciation du contrôle interne requiert donc de l’auditeur fiscal non pas la mise en oeuvre
de techniques similaires à celles de l’auditeur comptable, mais uniquement une appréciation
intelligente et globale, à partir des dossiers précédents d'audit interne ou externe mis à sa
disposition et des interviews qualifiés qu'il doit avoir avec les responsables concernés au sein
de l'entreprise, pour connaître :
En matière d'organisation :
• s'il existe une structure spécifique chargée de la gestion fiscale de l'entreprise et quel
est son rang dans la hiérarchie ;
• si le personnel qui l'anime présente les qualités de formation et d'expérience requises et
quel est l'état des dossiers tenus ;
• si l'entreprise s'appuie sur des compétences internes (audit interne) ou externes ; avec
quelle intensité, fréquence et quels résultats constatés.
Au niveau des procédures :
• si les procédures mises en place permettent de distinguer les différentes transactions de
l'entreprise au regard de chaque impôt et taxe, et de chaque mode d'imposition à l'intérieur de
cet impôt et taxe ;
• si des procédures systématiques de contrôle interne permettent périodiquement (au
moins une fois par semestre) de s'assurer que :
- les déclarations obligatoires ont été remplies ;
- le recoupement de ces déclarations avec les sources d'information comptable et extra-
comptable a été effectué (ou à la rigueur, peut être aisément effectué)
- les comptes liés à la fiscalité sont-ils tous expliqués et justifiés.
A l'issue de cette première phase de connaissance et d'analyse préliminaire, l'auditeur établit
un plan d'intervention qui reposera en premier lieu sur la récapitulation des points de risques
identifiés dans un état du modèle ci-après :

IDENTIFICATION DES ZONES DE RISQUES POTENTIELS ETABLIE


A LA SUITE DES TRAVAUX DE PRISE DE CONNAISSANCE

L'étendue de la nature du travail ci-dessus indiquée doit être précisée à travers un programme
de travail détaillé qui vise spécifiquement les points à contrôler. Ce programme de travail que
l'auditeur envisagera d'effectuer pourra être détaillé sur la base des programmes de travail
standard exposés dans la deuxième partie et qui constituent le rappel :

• des règles générales et des règles particulières de la législation fiscale dont il s'agit de
vérifier l'application par compte du Bilan et du CPC de l'entreprise ;

• des règles du passage du résultat net comptable au résultat net fiscal dont il faut
vérifier le respect par l'entreprise.

2ème Partie : REGLES FISCALES PAR MODULE

Au terme de la prise de connaissance des activités de la société ainsi que de ses


opérations spécifiques l’auditeur fiscal aura appréhendé les zones de risques et les domaines
qui pourraient faire l’objet de redressements fiscaux.
En se basant sur la synthèse des résultats des travaux de cette phase, l’auditeur fiscal est en
mesure de déterminer les programmes de travail comportant les vérifications ciblées par
module ou par cycle d’opérations homogènes et dans l’objectif est de détecter les risques
fiscaux réels qui seront produits ainsi que leur évaluation. Ces risques devront faire l’objet
d’une synthèse et de l’évaluation de leur impact aussi bien sur le résultat fiscal de l’exercice
que de la situation fiscale globale de la société.
Aussi l’autonomie du droit fiscal vis-à-vis des autres disciplines, et en particulier par rapport
au droit comptable, est depuis 30/12/1992 définitivement consacré par la loi 09-88 relative
aux obligations comptables des commerçants.
L’une des conséquences les plus notables de cette situation est la différence juridiquement très
nette entre le résultat fiscal et le résultat comptable. Cette différence tient principalement au
fait que la déduction d’un certain nombre de charges n’est pas admise sur le plan fiscal alors
qu’elles doivent être constatées en comptabilité. Mais aussi, et inversement, au fait que des
charges ou des produits inclus dans le résultat comptable, ne sont pas soumis à l’IS, ou ne
doivent être intégrées qu’en partie.

Tout au long de ce chapitre, et pour un souci de méthodologie, nous aborderons les


différents postes du plan comptable en commençant par les comptes de l'actif ensuite ceux du
passif et enfin ceux du compte de produits et charges. Et nous traiterons aussi des obligations
d’ordres comptables et fiscales. De cette manière, nous pourrons toujours garder à l'esprit le
bilan et le compte de produits et charges qui font l'objet de notre audit fiscal.
Les programmes de travail à établir pourront être construit en se basant sur le rappel des
règles fiscales par modules de la manière suivante : d'abord par un renvoi à la base légale, aux
articles de loi ou décrets dont il s’agit de contrôler l’application et par les commentaires y
afférents ensuite par un rappel des vérifications et points de contrôle auxquelles devrait
procéder l’auditeur fiscal.

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