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l'Assemblée-générale du
clergé de France, tenue à
Paris... en l'année mil sept
cent quatre-vingt-cinq, [...]
A PARIS,
De rimprimerie de Gu i LLAUM E D E s P RE z Imprimeur
>
ordinaire du Roi &C du Clergé de France.
M. DCC. LXXXIX.
AVEC PRIVILEGE DU ROI,
PROCÈS-VERBAL
D E
RASSEMBLÉE-GÉNÉRALE
DU CLERGÉ DE FRANCE,
TENUE A PARIS,
AU COUVENT DES GRANDS-AUGUSTINS,
En Tannée mil sept cent quatre-vingt-cinq.
LETTRE DU ROI.
DE PAR LE ROI.
TRÈS-CHERS ET BIEN-AMÉS.
Tf Es Assemblées-Générales du Clergé devant se tenir
M À de cinq ans en cinq ans suivant l'usage êG les Contrats
3
que le feu Roi a passés avec notredit Clergé _, pour donner
moyen , à ceux qui le composent j de délibérer de leurs
affaires ; <$€ ces Assemblées ayant toujours produit beau-
coup davantage au bien de notre service oG au bon gouver-
nement de cet Ordre _, nous vous faisons cette Lettre., pour
l
vous dire que nous voulons ÓC entendons que Assemblée-
Générale joit convoquée au vingt - troisième jour du mois
de Mai de tannée prochaine 1785, en notre bonne ville
de Paris âG que., suivant le devoir de vos charges vous
* 5
en doimìe^ avis > de notre part s aux Archevêques de notre
Royaume afin quils aient à convoquer promptement leurs
j
Assemblées Provinciales cG
- , que ceux qui seront députés
pour £ Assemblée-Générale étant avertis piaffent préparer
3 >
DV CLERGÉ DE FRANCE > 2$ MAI 178/; '$<
les Mémoires de ce qu'ils auront à y proposer j SG se ren-
dre en notredite ville de Paris au jour désigné; SG comme
par le compte que vous ave^ rendu du travail dont l'Afi
semblée Générale de 1780 vous a chargés au sujet des
-
emprunts SG des remboursements que les Diocèses ont faits
l
depuis année 1710, tant fur les anciennes rentes,
que
fur les nouvelles dont ils se sont rachetés il paroît qu'il
, .,
y en a encore plusieurs qui font en retardement fur lefdits
remboursements3 nous voulons que vous avertissiez les Sieurs
Archevêques, qu ils aient à déclarer dans leurs Assemblées-
Provinciales que notre intention efl que ceux qui n ont
j >
-point encore acquitté les sommes quds aurçient dû rembour-
ser fur lesdites anciennes SG nouvelles rentes aient à y sa-
*
tisfaire dans les délais prescrits par les Délibérations du.
Clergé SG a vous en envoyer les Pièces Jujlificatives in-,
j
ceffamment. Nous voulons de plus que cette Assemblée ne
fuisse durer que le temps de quatre mois suivant les an-
>
ciens Règlements ; quil n y ait que quatre Députés de cha-
que Province ; savoir, deux du premier Ordre, SG deux
du second sous quelque prétexte que ce puisse être SG que
j j
les Règlements qui ont étéfaits par les précédentes Assem-
blées du Clergé, soient régulièrement observés tant
, en ce
qui concerne les taxes à faire pour chacun des Députés
quà légard de la nomination des Agents par les Provin-j
ces qui font en tour de les nommer : ces de quoi nous vous
chargeons particulièrement de les avertir fi riy faites faute*
j
CAR tel efl notre plaisir. DONNÉ à Versailles, le quinte
Août mil sept cent quatre-vingt-quatre. Signé, LOUIS ;
ÔC plus bas, le Baron DE BRET EU IL.
?
Après la lecture de la Lettre du Roi, Monseigneur l'Ar-»
chevêque de Narbonne a dit que , suivant les Régie-»
ments du Clergé, Messeigneurs ë£ Meilleurs les Députés
font dans l'ufage de remettre, dès la première Séance, les
Procurations de leurs Provinces entre les mains de Mes-
sieurs les Agents-Généraux pour les examiner, & en faire
leur rapport j qu'à l'égard de Messieurs les Députés du
second Ordre, les mêmes Règlements exigent qu'ils jus-
tifient par les Lettres d'Ordination ou par des preuves
,
équivalentes, qu'ils font dans les Ordres sacrés. En con-
séquence Messieurs les Agents ont reçu les Procurations
de Messeigneurs &; de Messieurs les Députés, ainsi que
les Lettres d'Ordination de ces derniers.
La Séance a été indiquée à Mercredi prochain, z$\
Mai, à dix heures du matin, aux Grands-Augustins.
&gné, i$i ARTHUR-RICHARD, Archevêque &: PriV
mat de Narbonne, Président.
n.
SÉANCE.
MEsseigneurs les Archevêques &C Evêques, 8í Mes-
sieurs les Députés du second Ordre fe font rendus
aux Grands-Augustins, &C ont entendu une Messe basse
du Saint-Esprit dans la Salle capitulaire de la Maison:
Messeigneurs les Prélats y ont assisté en Roçhet 6í Ca-
mail noir, ô£ Messieurs du second Ordre en Manteau
long de Bonnet quarré.
Après la Messe, Messeigneurs èc Messieurs les Députés
se sont rendus dans la Salle destinée pour les Séances.
MeíTeigneurs les Archevêques y ont pris leurs places dans
des fauteuils selon leur rang. Messieurs les Députés se sont
placés íur des chaises à dos, chacun derrière le Prélat
nommé par la mêmeProvince. Messieurs les Agents, tant
anciens que nouveaux, ont pris place au Bureau fur des
chaises à dos.
nu CLERGÉ DE FRANCE, %$ MAI 178J. y
Monseigneur T Archevêque de Narbonne, après ' ía
Prière du Saint-Esprit, par laquelle on commence toutes
les Séances, a dit, que Messieurs les Agents alloient ren-
dre compte de l'examen qu'ils avoient fait des Procura-
tions de Messeigneurs &c de Messieurs les Députés. Sur
quoi Messieurs les Agents ont dit, qu'eu exécution des
ordres de l'Assemblée, ils avoient examiné les Procura-
tions y qu'elles leur avoient paru dans la forme la plus
régulière ô£ authentique 3 que Messieurs les Députés du
second Ordre avoient justifié des qualités requises ô£ suf-
fisantes dans les usages actuels j que pour mettre Messei-
gneurs &; Messieurs en état de juger de la validité des
Procurations, ils auroient l'honneur cVen faire la lecture,
en ne suivant d'autre rang que celui de la promotion pour
Messeigneurs les Archevêques, &C de l'anciennetédu Sacre
pour Messeigneurs les Evêques, fans que les qualités qui
y font énoncées, puiflent porter préjudice à la dignité des
Sièges, ni aux prétentions respectives des Provinces.
Messieurs les Agents ont commencé la lecture des
Procurations par celle de la Province de Narbonne.
PROCURATIONS.
La Procuration de la Province de Narbonne passée Province de
,
'devant Péridier, Notaire Royal &C Apostolique de Mont- NARBONNE.
pellier , le 3 Janvier 1785, par laquelle Monseigneur
ì'IUustrissime ôC Révérendissime Arthur-Richard Dillon,
Archevêque Ô£ Primat de Narbonne Président-né des
,
Etacs -Généraux de la Province de Languedoc, pominan-
deur de l'Ordre du Saint-Esprit, ÒC Monseigneur l'illus-
trissime ô£ Révérendissime Joseph-François de Malide,
Evêque de Montpellier ont été dépurés pour le pre-
,
mier Ordre 3 ÔC pour le second, Messire Arthur-Roger
Dillon, Prêtre, Vicaire-Général de Langres, Abbé d!U-
zerche, ÔC Titulaire de la Chapcllenie du Purgatoire,
fondée en 1'Eglise Paroissiale de Fabrezan Diocèse de
,
Narbonne, Òí Messire Guillaume-Bakhasar Cousin de
'è pROchs-FERBAL DE L'ASSEMBLÉEGÉXÉRALJS
Grain ville., Chanoine dé la Cathédrale, Vicaire-Général
de Monseigneur TEvêque de Montpellier.
"7;
La Procuration de la Province d'Arles, passée devant
Province
cTA»Z£S.
Bertrand, Notaire Royal-Apostolique à Arles, le 1 o Mars
l7%5 par laquelle Monseigneur rillustrissime ô£ Révé-
5
rendissime Jean-Marie Dulau, Primat ô£ Prince, Con-
seiller du Roi en tous ses Conseils, Archevêque d'Arles,
& Monseigneur rillustrissime &C Révérendissime Alexan-
dre de Lascaris des Comtes de Vintimille Evêque de
Toulon, Conseiller du Roi en ses Conseils,, ont été dé-
putés pour le premier Ordre j ÒC pour le second, Messire
Armand de Foucauld, Prêtre du Diocèse de Périgueux,
Licencié
DU CLERGÉ DE FRANCE ; 25 MAI 178;. 9
Licencié en Théologie de la Faculté de Paris, Chanoine
de la sainte Eglise Métropolitaine d'Arles, Vicaire-Géné-
ral du Diocèse d'Arles j &C Messire François-Marie-André-
Joachim de Grimaldi, Prêtre, Chanoine de l'Eglise Ca-
thédrale de Toulon, Licencié en la Faculté de Théologie
de Paris, de la Société Royale de Navarre, Vicaire-Gé-
néral de Rheims.
ÎO.
La Procuration de la Province de Paris, passée de-
Province de
PARIS. vant Dosne, Notaire, le i o Mai 1785, par laquelle Mon-
seigneur rillustrissime ô£ Révérendissime Louis - Sextius
de latente de la Bruyère, Evêque d'Orléans & Monsei-
,
gneur Louis-Francois-Alexandre de Jarente de Sénas d'Or-
geval, Evêque d'Olba, son Coadjuteur, concurremment
avec lui, sous le bon plaisir de l'Aílemblée-Générale du
Clergé ; & Monseigneur rillustrissime & Révérendissi-
me Camille-Louis-Apoìlinaire de Polignac , Evêque de
Meaux, ont été députés pour le premier Ordre ; &C pour
le second Messire Alphonse-Constance de Pontevès, Li-
cencié en , Théologie de la Faculté de Paris, de la Mai-
son ô£ Société Royale de Navarre, Aumônier du Roi,
Chanoine e£ Doyen de l'Eglise Cathédrale de Blois, Vi-
caire-Général du Diocèse de Blois j ô£ Messire Charles-
Constance-Céfar-Joíèph-Loup-MatthieU d'Agoult, Vicai-
re-Général de Pontoise.
1 T.
La Procuration de la Province d'Embrun, passée de-
Province
Q'E.MBRUN, vant Garniet, Notaire Royal Apostolique à Embrun ,
le 1 5 Novembre 1784, par laquelle Monseigneur ril-
.
lustrissime &: Révérendissime François d'Etienne de Saint-
Jean de Prunieres, Evêque de Grasse, e£ Monseigneur
DU CLERGÉ DE FRANCE, 2j MAI 178/: n,
rillustrissime ôc Révérendissime François de Mouchet de
Villedieu, Evêque tk. Seigneur de Digne, ont été dépu-
tés pour le premier Ordre 3 &: pour le second, Messire
Louis-Joseph de Gassendi de Tartonne, Prêtre du Dio-
cèse de Senez, Recteur titulaire de la Chapelle de Saint-
Jean - Baptiste, fondée dans l'Eglise Paroissiale de Tar-
tonne , même Diocèse ; & Messire Alphonse-Hyacinthe-
Joseph de Boisson de la Salle, Prêtre du Diocèse d'Aix,
Recteur titulaire de la Chapelle de la Bienheureuse Vierge
Marie <k. des saints Apôtres Pierre & Paul, fondée dans
la Paroisse de Moriez, même Diocèse de Senez.
VÌ
nécessaire de voir de y os yeux ce que Dieu vous a caché;
« car il vous a laissé appercevoir beaucoup de choses qui
s?
font au-dessus de Pefprit humain. »
Monseigneur PEvêque de Langres a combattu avec
de O
autant de force
C3__
que
•••
solidité les erreurs de la Philo-
,
sophie moderne en démontrant que la soumission est
,
nécessaire dans la Religion 3 qu'elle n'empêche pas Pusage
de la raison 3 que la soumission est nécessaire sur le dogme
8c sur la morale ôc qu'elle n'empêche point Pusage de
,
la raison, parce que d'une part la Religion recommande
^examen de ses motifs, ôc que de l'autre cet examen con-
duit à la connoistance de la Religion.
Le Sermon fini Monseigneur PArchevêque de Nar-
,
honne a entonné le Credo.
Après Pcncenfement super oblata, le Diacre de PE-
vangile a encensé Monseigneur le Célébrant 5 ôc étant
allé au Choeur, accompagné du Maître des Cérémonies,
il a enceníé de trois traits chacun de Messeigneurs les
Prélats de l'Assemblée, ôc de deux traits feulement Mes-
sieurs les Députés du second Ordre, Ensuite étant re-
tourné à PAutel, il a pareillement encensé de trois traits
chacun de Messeigneurs les Prélats invités, ôc de deux
traits le Prêtre assistant, les Diacres d'honneur, le Diacre
de PEvangile ôc le Sous-Diacre 3 ôc ayant remis l'encen-
soir au Maître des Cérémonies, il en a été encenfé de
même.
A YAgnus Del, Monseigneur PArchevêque de Nar-
bonne a donné le baiser de paix au Prêtre assistant, aux
Diacres d'honneur, au Diacre de PEvangile êc au Sous-
Diacre : après quoi le Prêtre assistant, accompagné du
Maître des Cérémonies, est allé au Choeur, ôc a donné
pareillement le baiser de paix au premier de Messeigneurs
les Prélats ôc ensuite au premier de Messieurs du second
j
Ordre de chaque côté, qui se le sont rendu successive-
ment. Le Prêtre assistant a aussi donné le baiser de paix
au premier de Messeigneurs les Prélats invités, lefe]uels
se le lonc pareillement rendu.
>
Après la Communion de Monseigneur PArchevêque
de"
DU CLERGÉ DE FRANGEl zy MAI IJ%$* 'ZJ,
de Narbonne, le Maître des Cérémonies a porté à chacun
de Messeigneurs les Prélats une Etole, qu'ils ont prise à
leur place, ÔC ils font allés deux à deux à la Commu-
nion : les deux premiers se font mis a genoux à la plus
haute marche de PAutel , les autres ont suivi dans le
même ordre, ôc Monseigneur PArchevêque de Narbonne
leur ayant donné à chacun le baiser de paix, les a com-
muniés fans dire : Ecce Agnus Dei, ni Corpus Domini,
le Diacre tenant le Ciboire.
Ensuite le Diacre de PEvangile, étant du côté de PE-
pître, a dit le Confiteor, ôc Monseigneur le Célébrant a
dit le Mifereatur ôc ÌTndulgentiam; ensuite le Prêtre as-
sistant les Diacres d'honneur, le Diacre de PEvangile
,
ôc le Sous-Diacre, après avoir baisé PAnneau de Mon-
seigneur PArchevêque de Narbonne, ont reçu la sainte
Communion.
Messieurs les Députés du second Ordre sont ensuite
allés deux à deux à PAutel j ils ont baisé PAnneau de
Monseigneur le Célébrant, ôc ils ont reçu la sainte Com-
munion j les Prêtres ôc Diacres seuls ayant l'Etole, qu'ils
ont prise au bas des dégrés du Sanctuaire.
La Messe finie Monseigneur PArchevêque de Nar-
bonne est retourné à, son Trône pour quitter ses ornements
pontificaux. Pendant qu'il faiíoit son action de grâces,
Messeigneurs les Prélats, qui ne font pas de l'Assemblée,
font sortis par la porte du côté droit du Sanctuaire. En-
suite Monseigneur PArchevêque de Narbonne, Messei-
gneurs ôc Messieurs les Députés font sortis par la même
porte, dans le même ordre qu'ils étoient entrés, ôc font
retournés dans la Salle des Séances où Monseigneur
PArchevêque de Narbonne a été remercié ,
par la Com-
pagnie d'avoir célébré la Messe folemnelle du Saint-Es-
prit. Monseigneur PArchevêqued'Aix a dit, que, suivant
les intentions de la Compagnie, il s'étoit rendu chez Mon-
seigneur PArchevêque de Paris, avec Messeigneurs les
Evêques de Montpellier ôc de Langres, ÔC Messieurs les
Abbés d'Agoult, de la Bintinaye ôc Dillon, pour in-
viter ce Prélat à venir prendre place parmi Mesteigneurs
Procès-verbal de 178j. D
%6 PROCES-FERBAL DE L ASSEMBLÉE-GÉNÉRALE
les Députés, suivant son ancienneté j que Monseigneur
l'Archevêque de Paris infiniment sensible à cette invi-
,
tation, les avoit priés d'en témoigner à PAííemblée toute
fa rec'oniioissance, en attendant qu'il pût venir la remer-
cier lui-même: de Phonneur qu'elle lui faisoit.
Monsieur PAbbé de Montesquiou , qui avoit été chargé
d'aller à Versailles, pour savoir de M. le Baron de Breteuií
le jour auquel il plairoit au Roi ôc à la Reine de donner
audience à PAstemblée a dit, que Leurs Majestés en
,
avoient fixé le jour à Dimanche prochain ±9 Mai, ôc
,
que le Clergé íeroit reçu avec les honneurs accoutumés.
Monsieur PAbbé de Montesquiou a ajouté que M. le
,
Baron de Breteuií lui avok fait Phonneur de lui dire,
qu'il feroit expédié des Lettres d'Etat pour ceux de Mes-
seigneurs ôc de Messieurs les Députés qui en auroient
besoin.
La Séance a été indiquée à Dimanche , 29 Mai, à
Versailles à midi, ôc à Mardi 3 1, aux Grands-Augus-
,
tins à dix heures.
,
Signé, *J* ÂRTUR-RïCHARD, Archevêque ôc Primat
de Narbonne, Président.
de
^
Signé, ARTUR-RICHARD Archevêque
Narbonne, Président. ,
ÔC Primat
D *
2,8 PROCES-FÈRBAL DE ilASSEMBLÉE-GÉNÉRALE
Pour le Temporel.
Monseigneur PArchevêque d'Aix.
Monseigneur PEvêque àç Troyes.
DU CLERGÉ DE FRANCE, 31 MAI 178// '3
Monseigneur PEvêque de Montpellier.
Monseigneur PEvêque de Fréjus.
Monseigneur PEvêque de Dijon.
Monseigneur PEvêque de Grenoble.
Monseigneur PEvêque de Saint-Flou-ry
Monseigneur PEvêque de Nevers.
Monsieur PAbbé de Messey.
Monsieur PAbbé d'Agoult.
Monsieur PAbbé Dillon.
Monsieur PAbbé de Luillier-Rouvenac*
Monsieur PAbbé de la Myre-Mory.
Monsieur PAbbé de Tartonne.
Monsieur PAbbé de Loménie.
Monsieur PAbbé de la Bintinaye.
Comptes
DU CLERGÉ DE
FRANCE, JI MAI 1785; $j
Procès-yerbal de 178/. E
^4 PROCES-FERBAL DE L ASSEMBLÉE-GÉN ÉRALE
LETTRE DU ROI.
ME s s. d'Etat,
nisire
j'envoie les Sieurs Baron de Breteuií, Mi-
Conseiller en tous mes Conseils ;
Secrétaire dEtat SG de mes commandements, Chevalier
de mes Ordres; de Galonné* Ministre d'Etat, Conseiller,
r$ S PRÚCES-FERBAL DE L ASSEMBLÉETGÉNÉRALE
3IRE,
Le Clergé de votre Royaume met au rang de ses plus
précieux avantages celui de porter aux pieds de votre
Trône ses acclamations ôc ses voeux ; ÔC s'il "ose se livrer
à la douce satisfaction d'avoir saisi ôC prévenu toutes les
occasions de donner à VOTRE MAJESTÉ des preuves
de íon ardeur à le servir, ÔC de son emprestement à lui
plaire, c'est pour se retracer à lui-même les obligations
que lui impoíe Phonorable possession dans laquelle il est,
de furpaíler, par la vivacité de son zèle, le mérite de la
plus fidèle obéiílance.
C'est de la munificence des Rois vos augustes Prédé-
cesteurs, ainsi que de la pieuse libéralité des grandes fa-
milles du Royaume, que l'Eglise tient les biens qu'elle
postede. Ils font spécialement consacrés à la décence du
Culte divin, à l'entretien de ses Ministres ôc à la fubsi£
tance des pauvres ; mais ce n'est pas dénaturer cette des-
tination primitive, que de les faire servir dans les néces-
sités de PEtat, à rendre moins pesant le fardeau des char-
ges publiques. Le Clergé de France tient à honneur d'être
un des premiers anneaux de la chaîne nationale 5 ôc nos
coeurs vous répondent que la qualité de Ministres des
Autels ne contrariera jamais les devoirs que nous pres-
crit celle de Sujets ôc de Citoyens.
íl n'y a pas un de nous, SIRE, qui ne soit animé
du plus ardent désir de concourir, par tous les sacrifices
qui seront jugés possibles, au succès des plans d'ordre,
de justice ôc d'économie que votre saffeife a formés au
,
mainrien ôc à Paccroissement de la grandeur de Pin-
,
íluence ôc de la dignité de la Nation, à la fureté des
4-o PROCES-FÊRBJL DE L ASSEMBLÉE-GÉNÉRALE
moyens les plus capables de rendre de plus en plus res-
pectable la religieuse fidélité de VOTRE MAJESTÉ à
remplit* ses engagements.
Nous pensons que c'est coopérer aux vues mêmes de
la Providence que de contribuer à étendre le bonheur
dont vous êtes, environné. La naissance du second Fils
qu'elle vient de vous accorder, est une faveur que cha-
cun de vos Sujets a regardée comme un bienfait person-
nel. Ce sio-ne de bénédiction promis à la race du Juste ,
est le gage assuré de la protection divine5 ôc si, dans les
familles particulières, la succession directe est regardée
comme un bonheur , de quels avantages n'est-elle pas
le principe dans la Maison qui donne des héritiers au
,
Trône? Elle attache de plus en plus le Prince à son Etat-,
elle resserre les liens qui unissent les Sujets à leur Maître ;
elle rapproche le Gouvernement monarchique de Con.
vrai modelé dé Pautorité paternelle. C'est de cette ré-
,
ciprocité de sentiments entre le Maître ôc les Sujets, en-
tre le Père ôc les enfants, que naît cette harmonie pré-
cieuse d'affections, germe le plus fécond de la prospé-
rité des Empires.
L'autorité feule, quand elle est dénuée du charme que
lui prête le dévouement des peuples, est presque toujours
sombre ôc austère, ôc la plus absolue ne produira jamais
Pénergie qui résulte de Paffection d'un Roi pour son peu-
ple ôc de Pamour d'un peuple pour son Roi. Quel pré-
face, heureux n'est-ce donc pas pour la France, que de
voir VOTRE MAJESTÉ choisir par préférence potic
modelés, parmi tous les Héros qui, ont illustré votre, Race,
ceux qui ont eu le plus à coeur d'associer leur bonheur à
celui de leurs Sujetsì Ce font les mêmes vertus, SIRE,
que nous admirons en vous, qui nous font prononcée
encore, avec attendrissement ôc enthousiasme, les noms
de. ces Princes révérés, que la froide ÔC impartiale poí-
térité a placés, mais en petit nombre, au rang des Rois
les amis ÔC les pères de leurs peuples : ôc dans quel mo-
ment plus propice pouvons-nous déférer à VOTRE MA-
JESTE ce titre glorieux , que dans celui où votre ame
sensible
DU CLERGÉ DE
FRANCE) $I MAI 1785'." 41
sensible est agitée d'une tendre inquiétude sur le sort de
son peuple, ÔC occupée du soin vraiment paternel, d'op-
poser à la rigueur des faisons les secours consolants de la
.bienfaisance la plus éclairée?
Assez de voix se feront entendre pour célébrer les triom-
phes que VOTRE MAJESTÉ a obtenus pendant la guerre;
la plus heureuse n'en est pas moins un fléau : mais pou-
vons-nous ne pas unir le tribut de notre admiration, à ce-
lui que vous ont décerné tous les peuples policés de la
terre ? L'ordre donné par VOTRE MAJESTÉ à la Marine
Françoise, dans la chaleur de la rivalité la plus vive, d'é-
pargner ôc de respecter le Vaisseau qui portoit des tré-
sors plus précieux que tous les métaux du nouveau Mon-
de vous a mérité d'être proclamé le Gardien ôc le Pro-
,
tecteur de Pinstruction de l'univers. Cette disposition de
votre coeur, qui vous a fait regarder cómme sacré, dans
la main même de vos ennemis, ce dépôt de connoissan-
ccs utiles ne pouvoit pas demeurer isolée ou stérile 5 ô£
c'est au développement de ce sentiment généreux, que
nous serons redevables du nouveau voyage que VOTRE
MAJESTÉ vient d'ordonner ÔC qui en constatant les
découvertes déja faites, doit,, à la gloire
,
de la Nation
Françoise,'les perfectionner ôc les étendre. Dieu vous a
donné de saisir d'un coup d'oeil sûr ôc rapide les détails,
les convenances, les rapports entre elles, des Contrées du
Globe les moins connus. Qu'il fera satisfaisant pour vos
Sujets, de voir tracées de votre main royale, les instruc-
tions qui doivent assurer le succès de cette entreprise !
La Religion applaudira à ces travaux utiles. Elle n'a
rien à redouter des vraies lumières ; ôc les cieux de tous
les Climats annonceront toujours la gloire du Dieu dont
ils font Pouvrage.
En vain une Philosophie orgueilleuse voudroit elle
-
s'arroger le droit exclusif d'enseigner aux hommes , 6£
stlr-tout aux Princes, ce qui leur importe de savoir, pour
asiurer ici-bas leur bonheur. II n'y a rien d'utile dans les
institutions de la sagesse humaine, que la Religion n'ait
devancé ôc surpassé. Les plus grands Rois, comme le
Procès-verbal de 1785. F
'AZ PROCES-FÉRBAL DE L ASSEMBLÉEGÉNÉRÂLÈ
dernier des Citoyens, trouvent dans les Livres saints des
règles ÔC des modelés de conduite. Qu'on nomme un de^
voir, une vertu, une perfection, qui n'y soient, OU con-
seillés ou prescrits j justice,"économie fermeté, pruden-
,
valeur à la activité ôc
,
secret dans lés affai-
ce , guerre ,
res , il n'existe pas une feule nuance dans Tordre;social,
sur laquelle la Religion n'ait répandu Pimpression de sa
grandeur, de ion utilité ôc de sa bienfaisance.
Continuez donc, SIRE à lui donner le premier ÔC le
,
plus utile témoignage de protection que puissent lui ac-
corder les Princes, celui de la pratiquer, \
Ministres de cette Religion sainte, dépositaires de ses
salutaires maximes, nous íerions les plus coupables des
hommes, si nous osions trahir les intérêts sacres qu'elle
nous a confiés. Notre conscience, notre honneur', Pau-
toritc imposante des exemples que nous ont transmis ces
Pontifes vénérables qui ont perpétué d'âge en âge la célé-
,
brité de l'Eglise Gallicane tout ce qui émeut puissamment
,
les hommes nous invite, ÔC nous -excite à nos devoirs.
Le Clergé de votre Royaume, SIRE, ne lès mécon-
noîtra jamais, ôc notre occupation constante fera de con-
vaincre VOTRE MAJESTÉ du prix que nous y attachons
par notre fidélité à^ les remplir.
RÉPONSE DUR O I.
; toujours, avec une nouvelle satisfaction , les
~WE recois
xS témoignages de la fidélité SG de lattachement du Clergé
de mon Royaume.
Je fias afiuré du jele SG de la sagesse avec laquelle les
Archevêques SG les Evêques continueront de contribuer au
bien de mon Etat, en secondantspar leurssoins mon amour
,
SG mon respect pour la Religion, SG mon affection pour,
ses Ministres.
Ils doivent compter fur ma confiance SGfur ma protection.
DU CLERGÉ DE FRANCE, 31 MAI 1785; 4$
M AD AM E,
Nous venons avec le plus respectueux empressement
vous offrir nos fidèles hommages, ôc saisir dans les regards
favorables de VOTRE MAJESTÉ, des présages flatteurs
de protection ôC de bienveillance.
Nous avons Pavantage de paroître devant elle le coeur
encore ému des accents de la reconnoistance dont vien-
nent de retentir tous nos Temples. C'est alors que notre
ministère nous paroît doux quand nous n'avons qu'à
,
rendre grâce à la miséricorde divine des faveurs qu'elle
répand íur nos augustes Maîtres. La naissance du second
Fils qu'elle vient de vous accorder, multiplie les appuis
autour d'un Trône que vous parez, MADAME, de
Péciat réuni des vertus ôc des grâces. A Pheureux assem-
blage des dons les plus précieux, le Ciel en a ajouté pour
vous un plus précieux encore, celui de n'en faire usage
que pour établir votre premier empire dans tous les coeurs.
Jouistez, MADAME, au gré de nos voeux ÔC de nos
plus ardents désirs, de la douce satisfaction de voir votre
bonheur personnel devenir toujours une félicité publique.
53
dîme si mieux n'aiment les Propriétaires laisser en la-
,
53
bour le tiers de toutes leurs terres, ôc payer les choses
33
naturellement déclinables des bestiaux qui pâtureroient
53
fur leurs héritages. 33 On voit d'abord que PArrêt or-
donne que la dîme soit payée à titre de substitution : Les
terres labourées depuis-quarante ans, quoique changées en
kerbacres oseront assujetties a la dîme : voilà le principe gé-
néral; il y déroge ensuite, mais c'est en obligeant ksPro-
priétaires a donner une dïme équivalente : Si mieux ri ai-]
nient les Propriétaires lasser en labour le tiers de toutes leurs,
terres, oG payer les choses naturellement déclinables des
befhaux qui pâtureroient fur leurs hèrita.aes. Ces dernieres
expressions (croient une dérision pour le Décimateur, íî
la dîme du tiers conservée jointe à la dïme sur les bes-
,
tiaux surajoutée, n'avoit repréíenté équivalemment la dî-
me de substitution íur tout le terrein. Au reste le Règlement
de 1749 nous a appris que cet Arrêt de Fréviile ne faiíoit
Loi qu'entre les Parties, ÔC nous a fait connoître par-là
cju'il -tenoit uniquement à des circonstances locales.
Dira-t-on que la Loi de substitution est trop favorable;
au Décimateur? mais elle n'est qu'un retour vers le Droic
Commun 3 mais dans la réalité elle tend bien moins à
augmenter les dîmes, qu'à conserver les anciennes3 mais
enfin on ne da réclame, que parce qu'elle est établie fur
des monuments incontestables.
Si l'on ajoute qu'elle devroit être réciproque pour le
déclinable,- ôc lui asturer Pexemption de la dîme, lors-
qu'un fruit décimable remplace un fruit qui ne Pestpas,
il est aisé de répondre que la Loi de substitution est ad-
mise pour le Décimateur, en vertu d'une ancienne Ju-
risprudence, ÔC que cette Jurisprudence n'en faisant point
l'application au décimable il n'est pas permis de la tour-
,
ner en ía faveur. II en est de la substitution en matière
de dîme, comme de Pindemnité : Pindemnité est toujours
accordée au Décimateur 3 mais on n'a jamais prétendu
qu'elle pût être réclamée par le décimable.
Enfin, si l'on érige en principe qu'en matière de dîme
ce n'est pas le fonds qu'il faut considérer, mais le fruit,
on
DU CLERGÉ DE FRANCE, I JUIN ijtf» S7
On répondra que ce principe est véritable par-tout où la
substitution n'est pas en usage, mais qu'il ne peut être ap-
pliqué à la Normandie.
La dîme de substitution étoit donc bien établie dans
cette Province j ÔC le Parlement n'a pu la proscrire, sans
renverser les titres les plus anciens ôc les plus légitimes.
II est vrai qu'il propose un moyen d'indemnité 3 mais
quel moyen ? D'abord il doit paroître remarquable qu'au-
près avoir détruit la dîme de substitution de sa propre
autorité, il ne propose Pindemnité qu'avec réserve, jus
qu'à ce que par Sa Majesté d en ait été autrement ordon-
né; en forte qu'il ne doute pas de son pouvoir, lorsqu'il
s'agit de nuire aux Décimateurs, ôc qu'il ne commence
à le révoquer en doute, que lorsqu'il est question de ré-
parer une partie des maux qu'il leur fait éprouver 3 mais,
en second heu, qui ne voit combien cette dîme d'indem-
nité, qui ne doit s'ouvrir qu'après que les deux tiers des
terres productives seront couvertes en fruits non décima-
bles, est iníussifante ? Par cette disposition le Parlement
,
s'écarte ouvertement de fa propre Juriíprudence, puisque
P Arrêt de Fréviile lui-même, qu'il semble avoir pris pour
modelé accordoit, outre la dïme du tiers, un dédom-
,
magement pour la dîme qu'il faisoit perdre íur les deux
autres tiers 3 ôc il. s'écarte de la Juriíprudence de tous les
autres Parlements, qui n'ont jamais porté si loin la ri-
gueur, ôc qui, pour prévenir une trop grande réduction
des droits des Curés, fixent ordinairement Pindemnité,
après le quart ou le tiers du terrein converti en fruits non
décimables. M. le Chancelier d'Aguesseau, qui préparoic
une Loi à ce sujet, étoit si éloigné des dilpositions sévè-
res du Parlement de Normandie, qu'il balançoit même
entre le tiers, le quart ôc le cinquième.
Nous venons de vous exposer Messeigneurs ôc Mes-
sieurs, les vices de cet Arrêt qui, nous ont paru les plus
frappants. Vous avez vu qu'il anéantit tous les principes
du droit décimal, en réduisant à quatre fruits le droit du
Clergé íur la dîme, ÔC en imposant, sur tous les autres,
aux Décimateurs la nécessité d'établir leur droit par une
Proces-verbal de- lyXj, H
Î'S PRÓC ES-VERBAL DE L ASSEMBLÉE-GÉNÉRALE
LETTRE DE L'ASSEMBLÉE
AU R O I.
OIRE, *
SIRE,
DE VOTRE MAJESTÉ,
DU,
DU CLERGÉ DE FRANCE j 6 JUIN 178/: y$
LETTRE DU ROI.
ME s s. je continue a donner mes ordres aux SieurS
Baron de Breteuií, Ministre d'Etat, Conseiller en
tous mes Conseils, Secrétaire d Etat SG de mes Comman-
dements Chevalier de mes Ordres; de Calonne, Ministre
,
d'Etat, Conseiller en mes Conseils, Contrôleur-Général de
mes Finances, Commandeur de mes Ordres ; Feydeau de
Marville Conseiller ordinaire en mon Conseil d'Etat SG
j
en mon Conseil Royal ; de Roullongne , Conseiller ordinaire
en mon Conseil d'Etat SG en mon Conseil Royal ; SG Bou-
tin , Conseiller ordinaire en mon Conseil d'Etat SG en mon
Conseil Royal, pour vous expliquer l'état de mes assures ;
SG persuadé que vous
me donnere^ en cette occasion, ainsi
qu'en toutes les autres des marques de votre i^ele pour le
,
bien de mon service je vous dirai seulement que je désire
,
que vous ajoutie^ foi a ce qu'ils vous diront de ma part,
7" S PROCES-VERBAL DE As SEMBLÉE-GENÉRALE
L
de même que vous ferie^ à ma propre Personne. Sur ce, je
prie Dieu qu'il vous ait, MESS., en fa sainte parde. Ecrit
a Versailles, le premier Juin 1785. Signé, LOUIS. Et
plus bas : Signé, le Baron DE BRETEUIL.
Au des est écrit : A MESS, les Archevêaues, Evêaues
SG autres Eccléjíafliques députés à l' A semblée-Générale du
'Clergé, convoquée, par ma permission, en ma bonne ville
de Paris.
LETTRE DU ROI
MT<D N s. I Archevêque de Narbonne je vois avec plai-
,
sir par le compte que vous me rende^, que le Cler-
,
gé, fans cesse occupé de me donner des marques de son at^~
tachement à ma Personne, profite de toutes les occasions de
m en convaincre, ainsi que du désir dont d efl animé de con-
courir aux avantapes de mon Royaume. D ordre qui règne
dans son Assemblée, SG le concert avec lequel il a délibéré
f
sur la demande que je lui ai ait faire par mes Commissai-
res , en efl le témoignage le plus frappant. Vous pouve\
íassurer de la disposition ou je suis de lui faire ressentir la
K z
§4 PROCES-VERBAL DE L ASSEMBLÉE-GÉNÉRALE
satisfaction que me cause fa conduite. Votre 7Lele connu
,.
depuis long-temps pour mon service ne me permet pas de
,
douter que vous rìayei^ eu beaucoup de part dans cette Dé-
libération. Je vous en fais autant de gré qu'il niefl agréa-
,
hie, dans cette circonstance, de vous uffurer de la conti-
nuation de mon estime SG dé mon affection particulière. Sur
:ce, je prie Dieu qu'il vous ait , MONS. IArchevêque de
Narbonne, enflasainte garde. Ecrit à Versailles le 7 Juin
,
11785. Signé, LOUIS. Et au.dos est-écrit : A MONS.
iArchevêque de Narbonne.
Monseigneur-PArchevêque de Narbonne a dit ensuite;
MESSEIGNEURS
ET MESSIEURS,
II n'y a personne parmi vous'qui ne connoiss; les ser-
vices essentiels que M. de Saint-jullien n'a ccííé de ren-
dre au Clergé. II vous a, dans tous les temps donné
,
des preuves de son zèle, Pordre qu'il a établi dans fa comp
tabilité, la connoistance profonde qu'il a de vos affaires,
la bonne réputation qu'il s'est acquise par ses vertus sim-
ples ÔC modestes, vous détermineront fans cloute à lui
passer un nouveau Contrat. II vous supplie, en ce cas, de
lui donner pour Adjoint, dans l'exercice de ses fonctions,
M. de Quiníon, son Neveu, qui annonce les mêmes ver-
tus ÔC les mêmes talents.
Avant que de délibérer M. PAbbé de Boifgelin,
,
Promoteur, a dit :
MESSEIGNEURS MESSIEURS,
ET
Le bon ordre qui règne dans votre recette générale,
dont Padministration est confiée à M. de Saint-Jullien
depuis tant d'années fa vigilance dans le recouvrement
,
des impositions, son exactitude à remplir la multiplicité
de vos engagements, les succès de ses travaux, par rap-
port à la conversion des rentes, son attention à veiller
DU CLERGÉ DE FRANCE, y JUIN 1785. 8/
furie crédit du Clergé, afin que les circonstances n'y por-
tent aucune altération, tels íont les titres qui lui ont mé-
rité constamment votre estime ôc votre approbation. Ces
considérations vous engageront fans doute, Messeigneurs
ôc Messieurs, à accueillir favorablement la demande que
M. de Saint-Jullien a Phonneur de vous faire. II désire que
vous daigniez lui donner póur Adjoint ÔC Survivancier,
pendant la durée du Contrat, M. de Quiníon son Neveu.
,
La confiance que vous a inspiré M. de Saint-Jullien, ga-
rantit le zèle ôC la capacité de celui qu'il vous propose.
Je requiers en coníéquence, Mesteigneurs ôC Messieurs,
que vous ayez à délibérer fur cette demande.
Les Provinces ont été appellées j ôC la Province de
Rheims étant en tour d'opiner la première, Monseigneur
PArchevêque de Rheims a dit :
MESSEIGNEURS
ET MESSIEURS,
Les services de M. de Saint-Jullien ont engagé l'Assenv
blée de 176J ôc de 177J à donner à son fils d'abord la
survivance ôc ensuite Padjonction qu'il vous demande
aujourd'hui, pour son neveu. L'estime générale dont il con-
tinue de jouir depuis cette époque, détermine aujourd'hui
la Province de Rheims à lui accorder la grâce qu'il sollicite.
L'avis de la Province de Rheims a été adopté par tou-
tes les Provinces j ôc il a été délibéré d'accorder à M. de
Quinfon la,survivance ÔC Padjonction de la Commission
de Receveur-Général du Clergé, pour avoir son effet lors
de la pastation du Contrat à M. de Saint-Jullien.
Les Sieurs Boîlioud de Saint-Jullien ôc de Quinfon ont
été introduits dans la Salle de PAstemblée5 ôc après avoir
pris place fur des chaises à dos devant le Bureau, Mon-
seigneur PArchevêque de Narbonne a pris la parole, ôc
a dit :
L'Assemblée, Monsieur, a délibéré de vous accorder,
comme vous Pavez désiré, la survivance ôC Padjonction
de M. votre Neveu, à la place que vous avez rempli jus-
qu'à présent à la satisfaction du Clergé. Elle a saisi cette
%ú PROCÈS-VERBAL DE L ASSEMBLÉE-GÉNÉRALE
occasion de vous donner une preuve du contentement
qu'elle a de vos longs ôc vertueux services.
M. de Saint-Jullien a dk-c
MESSEIGNEURS ET MESSIEURS,
Le premier élan de mon ame, lorsque Pobjet de ma
tendresse ôc de mes foins m'étoit enlevé, fut de me retracer
mes obligations ôC celles qu'il eût eu à remplir. Dans le
déchirement de la douleur, la reconnoissance me montra
ce double engagement à acquitter.
Quarante-six ans de services, les suffrages que Vous avez
bien voulu m'accorderdans leur cours, l'espoir certain de
trouver la consolation , en me les conciliant davantage oar
une íuite de travail, qui n'auroit de terme que ma vie,
an ont attaché impérieusement à cette idée.
Quatre ans se sont écoulés depuis : j'ose dire les avoir
marqués par un zèle infatigable.
Je fuivois les mouvements de mon coeur. Accoutumé
à vos bontés, il pressentoit le nouvel éclat avec lequel vous
les manifestez aujourd'hui. Vous ne vous bornez pas a
couronner les efforts de cinquante ans par la continuation
de votre confiance, vous y ajoutez encore la faveur d'as-
socier à mes travaux M. de Quinfon, mon neveu.
Quel tribut de gratitude ne vous devons-nous pas !
Qu'elle est profondément gravée dans notre ame ! Corn-*
bien la mienne a toujours été livrée à ce sentiment 1. Sans
cesse il a pris de nouvelles forces depuis mon début, dans
la carrière que vous avez daigné m'ouvrir.
M. de Sénozan, mon oncle, qui obtint de l'Assemblée
de 17 3 J pour récompense de ses services, que je lui suc-
cédasse y, a guidé mes premiers pas.
,
Cet exemple, plus encore Phabitude de votre bienveil-
lance, m'ont enhardi dans ma proposition pour mon ne-
veu. 11 fe montrera digne de vos bienfaits. Ses moeurs,
son intelligence ôc son activité justifieront Popinion que
j'ose vous en donner.
II ne tardera pas à être formé dans Padministration de
Du CLERGÉ DE FRANCE', 7 JUIN IJ§S* §7
vos affaires ; rnais son émulation n'affoiblira pas la mienne.
Toujours je mettrai autant d'intérêt que de plaisir à éclai*
rer ôc diriger ses opérations.
Je n'ai pas feulement l'eípérance devoir se reproduire
en lui les mêmes principes qui m'ont constamment animé
pour ie bien de votre service j j'ai aussi la certitude, Mes-
íèigneurs ôc Messieurs, qu'il partagera vivement ôc à ja-
mais la reconnoissance ôc le profond respect dont j'ai tou-
jours été pénétré pour le premier ôc le plus illustre Corps
du Royaume.
Messeigneurs ôc Messieurs les Commissaires ont été tra*
vailler à leurs Bureaux.
La Séance a été indiquée à demain Mercredi, huit Juin
1785 à dix heures du matin.
,
Signé 9j$ ARTHUR-RICHARD Archevêque Ôc Primat
,
de Narbonne, Président.
XI lï
SÉANCE.
MOnfeigneur PArchevêque de Narbonne a prié Mon-
seigneur PEvêque de Montpellier ôc Monsieur PAb-
bé Dillon d'aller chez Monsieur PÂbbé de Grain ville, pour
lui témoigner, au nom de PAstemblée , la part qu'elle
prend à son indisposition.
Messieurs les anciens Agents ont continué la lecture du
Rapport de leur Agence -, ôc d'après le compte qu'ils ont
rendu des suites de la demande encasiation d'un Arrêt du
Parlement de Toulouse, qui, contre toutes les règles cano-
niques a maintenu le Sieur de Saint-Martin en possession
,
du Prieuré de Montarnaud fur des Provisions de Cour de
Rome, à lui accordées fous la double clause soit par ré-
,
signation soit à cause de mort, l'Assemblée considérant
,
cette
DU CLERGÉ DE FRANCE, 9 JUIN 178/." 8^
cette affaire sous le rapport de Pintérêt que le Clergé-
Général pourroit y prendre, a prié Mesteigneurs ôc Mes
sieurs les Commissaires, pour la Religion ôc la Jurifdiction,
de s'en occuper, ÔC d'en faire leur rapport ie plus promp-
tement qu'il fera possible.
Messeigneurs ôc Messieurs les Commissaires ont été tra-
vailler à leurs Bureaux.
La Séance a été indiquée à demain Vendredi, dix Juin
178J, à dix heures du matin.
Signé ìfa ARTHUR-RICHARD Archevêque ôc Pri-
,
mat de Narbonne, Président.
XXI
SÉANCE.
MOnseigneur PArchevêque d'Arles a dit : Qu'en exé-
cution de la Délibération prise le 15 de ce mois, il
avoit été avec Monseigneur PEvêque de Limoges, ôc Mes-
sieurs ks Abbés de Castellas ôc de Grimaldi, chez M. de
Marville, Président du Bureau des Affaires Ecclésiastiques,
ôc chez M. PAbbé Royer, Rapporteur, ôc leur avoit témoi-
gné Pintérêt que l'Assemblée prenoit à Paffaire de M. PAbbé
de Sairit-Souppkts, affaire estentiellement liée aux Liber-
tés de l'Eglise de France, ôc aux droits des Patrons ôc Coh
lateurs du Royaume 5 que ces Magistrats les avoient reçus
de la manière la plus íatisfaiíante, leur avoient répondu
qu'ils fentoient tout le prix d'une recommandation aussi
respectable, ôc leur a#oient promis de donner la plus grande
attention aux moyens que M. PAbbé de Saint-Soupplets
avoit fait valoir, ôc qui avoient été déja favorablement
accueillis par un premier Arrêt.
Monseigneur PArchevêque de Toulouse a remercié
l'Assemblée Messeigneurs Messieurs de
,
la
au nom de ôc
députation, de la peine ,qu'ils avoient prise, ôc les a priés
de vouloir bien continuer de donner leurs soins à cette
affaire.
Messeigneurs ôc Messieurs les Commissaires ont été tra-
vailler à leurs Bureaux.
La Séance a été indiquée à Lundi prochain, 20 Juin,
à dix heures du matin.
Signé >$i E. C. Arch. de Toulouse, Président;
DU CLERGÉ DE FRANCE', Z O JUIN 178/; m.
XXI îî
SÉANCE.
MEsseigneurs 6c Messieurs les Commissaires, pour les
Portions congrues, ont pris le Bureau. D'après leurs
réflexions tk. celles de quelques Membres de TAssemblée,
il a été remis à un autre jour à délibérer fur les objets im-
portants proposés par la Commission.
La Séance a été indiquée à demain Mercredi, z z Juin,
à dix heures du matin.
Signé >S£<ARTHUR-RICHARD, Archevêque 6c Pri-
mat de Narbonne-, Président.
vu;
DU CLERGÉ DÉ FRANCE > zj JUIN 178/. 14/
•i *
DU LUNDI, VINGT-SÈPT JUIN I78J,
à dix heures du matin.
r '
.
' ' ' '" 1
.
cn >*éïabHlfaiK-t/fe5*ifeêìiK.SL\=4rak®>. y a fournis tous" les^sú^
jets.du Rpi:,; ^ínómiíríéiBentilies. Ecclésiastiques , mlemè
jpourles^yjns ô£ autrés/bioiiLeris duerut de leurs Bénéfices^
IL ^st constant y çm\imer nouis Tápprennent vos-Procès-ver-
baux 6c le'Rapporf-deTAgence, de 17 3 o.-.iqu^ les- Ecc-M-
íiastiques n'ont pas plus acquitté ces; droits ^depuis cette
énoque, qu'auparavant. «.R est certain ( est-il dit page
:,, 1 8 o ,du iR'apport d'Agence,de 1730) qu'il fut fà-kqbeh-
ques entreprises contre les Ecclésiastiques à ce sujet, en
„^rrôniïqúen^e^ded'Edit du.:mois d'Avril 696'. Mais fur
1
les plaintes/ qui en'furent portées aufsir-tôtà Sa Majestés
v
.a,.M.&CQÌlci"oleuf-Générai. donna des ordres particuliers j
rìT-em VertUtdesquels le.
Ciergé, n'a pas. été inquiété jufqu'eii
Tannée-172,,Q..:s; ;.
.,,„
Les Assemblées de 1700 1.7o $ 1710" 6c 171 jde^
3:1 , ,
mandèrent en général que le Roi fit jouir les Bénéficiers
<le-Texemption des.droits d'aides pour les vins, cidres '6Z
autres boissons provenant du cru de leurs Bénéfices ,'S$
accordât à cet jeffet une Déclaration qui fût enregistrée
daris toutes les. Cours des Aides * 6c la réponse du Roi;fut
toujours,la même : UOrdonnance ÓG les' Reniements leur
Jontajp.7L favorables cG le Roi veut qu'ils oient exécutés.
*
j
Si. dans cet intervalle le Ciergé eût été soumis à des
droits dont il avoit été exempt jusqu'alors, il ne se feroit
pas.contenté de plaintes vagues & générales fur le fait des
Aides, il auroit. mentionné ces nouveaux droits auxquels
on eût voulu Taslujettir, 6c auroit fait valoir les anciens
titres d'exemption.
•
L'Arrêt du Conseil du z z Mai 1711, 6c la Déclaration
du 1 y Mai de la même 'année, qui rétablirent les droits
DU CLERGÉ DE FRANCE* 6 JUILLET 178y. 17$
de Courtiers-Jàugeurs ne sont pas contraires aux exemp-
*
tions du Clergé. Ils portent que ces drok&seront perçus en la
vième forme ÓG manière qu'ils l'étoient auparavant : les Ec-
clésiastiques en ont été exemptés de la manière la plus fo-.
lemnelle à Tépoque du premier établissement, 6c, dans le
fait, ilsnelesQut jamais acquittés quelles qu'aient été les
,
dispositions des Loix postérieures. L'Arrêt de 17 z z ne porte
par-là même aucune atteinte aux anciennes exemptions
des Bénéficiera !:
...
C'est cependant cet Arrêt qui semble avoir occasionné
plusieurs fois des recherches contr'eux. Vos Procès-ver-
baux nòus en ont transmis deux exemples ; l'un en 17,2.6,
&; Tature en 1745'.
Le Procès-verbalde TAssemblée de 1716 * 6c le Rapport * Page 6xt
d'Agence de 1730 5; ** nous apprennent que quand ces. ** Page 180;
droits furent rétablis en 171 z, les Fermiers commencèrent à
troubler Texemption des Ecclésiastiques des Diocèses de
Vienne 6c d'Auxerre. Ils n'ofoient pas. même alors contester,
ouvertement Texemption j mais ils la restreignoient, en
disant qu'il ne devoit y avoir d'exempts-que ceux qui fai-
soient valoir leurs vignes parleurs mains. Cette raison fut
combattue dans le Rapport des Agents, 6c elle ne peut pas
affoiblir la cause du Chapitre d'Auxerre, puisqu'il fait va-
loir sa dîme par lui-même.
Les Fermiers prétendoient.encore que les Ecclésiastiques
avoient perdu le privilège de cette exemption, en ne sa-
tisfaisant pas à TOrdonnance de 1 6>o, qui leur enjoint
de faire la déclaration des vignes 6c dîmes qu'ils posledent,
ÒC de la quantité de vin qu'ils en.auront recueilli. Les
Agents prouvèrent que les Bénéficiers de Vienne 6c d'Au-
xerre avoient rempli les formalités prescrites par cette Or-
donnance * 6c le Chapitre d'Auxerre peut prouver aujour-
d'hui qu'il s'est toujours exactement conformé aux dispo-
sitions de, la même Ordonnance.
Ils produifoient enfin vingt-six Certificats des différents
Directeurs des Aides, ô£ trente Arrêts contradictoirement
rendus, pour prouver que les Ecclésiastiques avoient, ou
volontairement, ou forcément acquitté ces droits. Les
Ï 74 PROCÈS-VERBAL DE £ASSEMBLÉE-GÉNÉRALE
Agents démontrèrent que ces Arrêts 6c ces Certificats na-
voient pour objet que les vins de provision, 6c non les vins
ou autres boissons provenant du cru des Bénéfices, ôi fur
lesquels seuls portent les exemptions des Bénéficiers.
L/assaire fut jugée très-importante par f Assemblée de-
1716: elle ehargea deux de ses Membres d'en parler à
M. le Contrôleur-Général, qui la fit assurer qu'z/ donneroit
tonte sorte dattention a cette affaire $ 6c il est probable que"
fAssamblée obtint une décision favorable , puisque ces
plaintes n'ont pas été renouvellées jufquen 1745'.
M. de la Roche-Aymon , Archevêque de Toulouse
ïendit compte à TAssemblée de 1745, d'un Arrêt du Con-
,
seil des Finances, contradictoirementrendu;contrele Syn-
dic du Diocèse de Ne vers le 17 Mars 1744, par lequel
les Ecclésiastiques de ce Diocèse avoient été condamnés*
au paiement des droits de Courtiers-Jaugeurs ÓG Inspec-
teurs -aux boisons, pour raison des vins &: boissons prove-
nant du cru de leurs Bénéfices. Cette affaire avoit été
portée, en première instance, devant Tlntendant de la Gé-
néralité de Moulins, qui n'avoit pas cru pouvoir condam-
ner les Ecclésiastiques au paiement de ces droits , 6c avok
renvoyé les Parties au Conseil, M. de la Roche-Aymon
rendant compte de cet Arrêt, exposa, comme nous lavons
déja fait, que, malgré TEdit de 1 696 qui y obligeok les
Ecclésiastiques, ils ne les avoient jamais acquittés. II rap-
porta aussi un Arrêt du Conseil, du 9 Février 171 j,rendu,
contre le Fermier de la Généralité d'Alençon, qui déclare
les Ecclésiastiques exempts des droits de Courtiers-Jaugeurs
pour les vins 6c autres boissons provenant du cru de leurs
Bénéfices.
« L'Assemblée ayant conçu toute Timportance de cette
53
affaire, (ce font les propres expressions du Procès-verbal
HO- de 174j * ) 6c la
*Page 2.40. nécessité indispensable de se pourvoir par
s»
les voies de droit contre cet Arrêt, chargea Messieurs les
55
Agents d'y former opposition, ôc de faire tout ce qui dé-
i>
pendrok de leur ministère pour le faire révoquer. »
Les Rapports dAgence ne nous apprennent point quelles
furent lçs fuites de xette opposition : mais nous sommes
DU CLERGÉ DE FRANCE, & JUILLET 178.^ 17s
bien fondés à croire que des ordres supérieurs ont empêché
l'esset de cet Arrêt comme de celui de 1696, puisque
nous
ne retrouvons plus aucune plainte semblable dans les Pro-
cès-verbaux des Astemblées.
Si les réclamations du Chapitre d'Auxerre font fondées
fur Timmunité dont a toujours joui le Clergé soit en
,
vertu d'Arrêts formels, soit en vertu d'ordres ministériels,
quelle force n'emprunteront-elles pas encore de la te-
neur même des contrats que vous avez passés avec Sa Ma-
jesté ? Tels font les termes de ces contrats, 6c nommément
de celui-du 1 o Décembre 177 j" :* Comme ausji lesdits Ec- * Pagesr 994-
clésiasiques demeureront exempts de traites-foraines nou- 995 9p. u
ri Procès-
*
velles augmentations Douanes de Valence cinq fols pour yerbalde 1775»
chaque muid de vin ÓG* droits d'entrée* NOUVEAUX
*
SUBSIDES
ET AUTRES IMPOSITIONS DE CETTE NATURE pour les bleds,
vins, cidres bières ÓG autres fruits procédant du cru de leurs
*
Bénéfices qu'ils
* pourrontfaire transporterd'une Province à
une autre pour leur usage* ÓG a la charge de bailler décla-
ration de ce qu'ils auront dépouillé ÓG recueilli pour chacune
année, au plus prochain Bureau de ladite Traite.
Quels peuvent être ces nouveaux subsides 6c autres im-
positions de cette nature, si Ton n'y comprend pas ceux
qui forment Tobjet des réclamations du Chapitre dAu-
xerre ì Ils font nouveaux, 6c par rapport au Contrat de
1715, qui contenoit la même clause, puisqu'ils n'ont été
rétablis qu'en 17x2^, 6c par rapport même au Contrat de
1775 , puisque c'est en 1780 qu'on les a exigés pour la
première fois du Chapitre d'Auxerre»
Des immunités rachetées fans cesie par les plus grands
sacrifices, ne feront-elles que des privilèges vains 6c illu-
soires ? Et tandis que pour venir au secours- de TEtat, vous
consultez moins vos facultés que vos sentiments, faudra-
t-il que Tavidité des Fermiers vienne anéantir vos privi-
lèges 6c, au mépris des engagements contractés par le
,
Souverain, imposer arbitrairementdes biens que vous con-
sacrez aux besoins de TEglife 6c de TEtat? Les Bénéfi-
ciers du Pcoyaume, 6c le Chapitre d'Auxerre en particu-
lier, ont conçu de meilleures espérances. Ils ne doutent
ty6 PROCÈS-VERBAL DE I'ASSÉMBLÉE-GÉNÉRALÈ
pas que votre zèle 6c la justice du Souverain, ne les met-
cent bientôt à fabri des vexations qu'ils éprouvent ,6c de
celles qui en feroient naturellement 6c nécessairement la
fuite.
Nous avons Thonneur de vous proposer de nommer
des Députés, pour conférer fur cette affaire avec M. le
Contrôleur-Général, 6c avec M. de Colonia, Maître des
Requêtes dans le département duquel se trouvent les
,
droits d'aides.
Sur quoi l'Assemblée , adoptant Tavis de la Gommîf-
sson, a nommé Monseigneur TArchevêque d'Aix, Mon-
seigneur TEvêque de Troyes, 6c Messieurs les Abbés de
Rouvenac 6c de la Mire-Mory, pour conférer avec M. le
Contrôleur-Général, fur Tassaire du Chapitre d'Auxerre,
contre les Préposés 6t Régisseurs des Aides.
Ensuite la Commission a rendu compte d'une affaire
qui intéresse TAbbaye de Preuilly, 6c dont le Rapport suit»
MESSEIGNEURS ET MESSIEURS,
L'Abbé de Preuilly, en Touraine, demande la restitu-
tion d'un droit de centième denier, auquel ii a été taxé
par le Directeur des Domaines de Tours, pour un acte passé
avec Ces Religieux.
11 n'y
a que les actes renfermant un transport de pro-
priété ou d'usufruit, qui donnent ouverture au droit de
centième denier.-. 6c Tacte dont il s'agit, ne contient aucun
transport de propriété, ni d'usufr,uk.
L'Abbaye de Preuilly est un Monastère de TOrdre de
Saint-Benoît, de Tancienne Observance, fondé en ioor
pour sept Religieux 6>Cun Abbé. 11 n'y a jamais eu de par-
tage des biens des deux Menfes. L'Abbé jouissoit seul de
la totalité des biens, de fournissoit aux Religieux le pain,
le vin 6c le bois j le reste de leur subsistance étoit pris fur
des Offices claustraux. La conventualité cessa dans ce Mo-
nastère en 1561, L'Abbé, par des conventions particuliè-
res , fut chargé de donner en nature aux Religieux les
denrées nécessaires à leur subsistance. Cet arrangement
étoit
'ou CLERGÉ DE FRANCE, 6 JUILLET 178/. 177
étoit sujet à beaucoup d'inconvénients : le dernier Titu-
laire proposa aux Religieux d'évaluer en argent les denrées
qu'il leur fournifìok. On fit Tévaluation, 6c cette rede-
vance fut convertie, par un commun accord, en pension
alimentaire, payable en argent : cet accord fut fait pour
neuf ans, par acte pasté le 1 8 Septembre 1765 6c con-
,
trôlé le même jour moyennant neuf livres quinze fols.
Les Parties ont renouvelle le même bail par un acte,
en date du X7 Août 1774, pour les droits duquel il a été
perçu trente-quatre livres quatre fols.
M. T Abbé de Mary, Titulaire actuel, a suivi la même
marche, 6c a renouvelle les traités précédents par un acte
a peu près semblable, passé le z\ Août 1784, avec cette
différence cependant, qu'au lieu de stipuler pour neuf ans,
íes Parties ont stipulé pour toujours. Le contrôle de ce
nouvel acte a été porté au plus fort droit, ôí ona exigé
en outre le centième denier du capital des pensions assi-
gnées aux Religieux \ 6c la réunion de ces deux droits pro-
duit une somme de mille vingt-six livres dix-huit fols.
Cet accord ne donnoit point ouverture au droit de cen-
tième denier : il ne renfermoit point un transport de pro-
priété, ni d'usufruit j 6c les pensions qui y font stipulées,
ne font que Testimation des denrées que TAbbé doit aux
Religieux, 6c la représentation du tiers-lot qui appartient
à ces derniers fur la totalité des biens de TAbbaye.
Monseigneur TArchevêque de Narbonne, dans un Rap-
port consigné dans le Procès-verbal de TAífemblée de 177$,
a exposé les véritables principes fur cette matière. 11 dit, * *Page 144.
en parlant des traités passés entre les Abbés 6c les Religieux :
« Sous quelque point de vue qu'on les envisage, ils ne
» font que déterminatifs de la manière de jouir. La pro-
»>
priété indivisible entre le Chef 6c les Membres, reste
33 toujours la
même. C'est une maxime invariable dans
33 les Tribunaux, que les partages qui
se font entre les
« Abbés Commendataires 6c les Religieux, ne íbnt que
3> des partages
de jouissance des partages de revenus,
,
53 nonobstant lesquels la propriété demeure toujours com-
» mune 6c indivise. C'est pour cela que TAbbé ne peut
Procès-verbal de IJ$Ï* X
178 PROCES-VERBAL DE L ASSEMBLÉE-GÉNÉRALE
53
aliéner aucun fonds de fa menfe, fans le consentement
« de ses Religieux, ni les Religieux > fans le consentement
33 de leur Abbé. En un mot, que ce
soit TAbbé ou la
?3
Communauté des Religieux qui jouisse, que la jouis-
33
fonce passe de l'un à l'autre, c'est toujours TEglife, c'est
53 toujours
TAbbaye qui est propriétaire, ainsi avant com-
33 me
après le premier partage. Dire que les Religieux ac-
53 quierent
de TAbbé, ou TAbbé des Religieux c'est fup-
,
33
poser qu'une Eglise puiíle se vendre à elle - même ses
33 propres biens ,
les acquérir de nouveau. La propriété
33 n'est donc pas
transférée.
33
Ou leurs accords font des acquisitions réelles 6c per-
33 manentes , 6c
alors ils font proscrits par TEdit de 1749 5
33 ou
ils ne font que des arrangements fur la jouhìance,
33 6c alors toute demande est injuste. 33
Quelqu'évidents que soient ces principes, ils ont été
plusieurs fois contestés 6C vous avez toujours accueilli
,
favorablement les réclamations des Bénéficiers fur cet
objet.
Vos Procès-verbaux nous en ont transmis plusieurs
exemples, dont le plus récent, 6c celui qui a le plus de
ressemblance avec la plainte qu'on vous adresse aujour-
d'hui est rapporté dans le Procès-verbal de l'Assemblée
,
* Page 160. de i78x. *
M. TAbbé Mercier, Titulaire du Prieuré de Gram-
mont, réuni à TArchevêché de Tours, avoit fait cession
de la jouissance de son Prieuré à M. TArchevêque de
Tours, moyennant une pension : le centième denier fur
le capital au denier dix de cette pension avoit été perçu ;
& fur la demande de l'Assemblée, M. le Contrôleur-Gé-
néral a ordonné que le droit fût restitué.
L'intérêt général des Bénéficiers a déterminé la Com-
mission à vous proposer d'accorder vos bons offices à
M. TAbbé de Mory, ê£ de charger Messieurs vos Dé-
putés auprès de M. le Contrôleur-Général, de lui recom-
mander cette affaire, en le priant de vouloir bien pren-
dre les mesures qu'il jugera les plus convenables, pour que
DU CLERGÉ DE FRANCE* 6 JUILLET 178/. 179-
les Bénéficiers ne íbient plus exposes à de pareilles de^
mandes»
;: Le Rapport fìni, l'Assemblée a prié Monseigneur TAi-
chevêque d'Aix Monseigneur TEvêque de Troyes 8£
,
Messieurs les Abbés ,
de Rouvenac 6c de la Myre-Mory,
de voir M. le Contrôleur-Général, 6c de lui recomman-
der Taffaire de TAbbé de Preuilly, relativement au droit
de centième denier qui lui est demandé par les Préposés
du Domaine, en le priant de vouloir bien prendre les
mesures qu'il jugera les plus convenables pour que les
,
Bénéficiers ne soient plus exposés à de pareilles demandes»
La Commission du Temporel a encore rendu compte
d'une autre affaire qui intéresse les Décimateurs de Ba-
gnoles, en ces termes.
MESSEIGNEURS
ET MESSIEURS,
Monseigneur TEvêque de Vabres rendit compte à l'As-
semblée de 1781, d'une contestation qui s'est élevée em>
tre la Communauté de Brignoles 6c les Décimateurs j elle
tend à les forcer à contribuer aux réparations du clocher,
lorsqu'il se trouve placé sur la Nef.
La prétention de la Communauté de Brignoles devient
celle de toutes les Communautés de Provence : elles font
autorisées par une Ordonnance rendue le 18 Octobre
1783, par Tlntendant de la Province, en faveur de la
Communauté du Muy, Diocèse de Fréjus. Ce Magistrat,
dans une Lettre à Monseigneur TEvêque de fréjus, paroît
fonder son opinion fur une Consultation faite en 1749,
par un Avocat du Parlement d'Aix : nous avons recher-
ché Tufage Constant de la Province, nous avons consulté
les jugements rendus en arbitrage par les Jurisconsultes
les plus éclairés du Parlement d'Aix, 6c nous avons vu
que des prétentions semblables, élevées par quelques Com-
munautés, ont toujours été regardées 6c jugées comme
contraires aux dispositions de TEdit de 169j.
En 1763, la Communauté du Puget voulut exiger du
X %
i8o PROCES-VERBAL DE L ASSEMBLÉE-GÉNÉRALE
Chapitre de Toulon, Décimateur, qu'il contribuât aux
réparations du clocher de TEglife Paroissiale ; des Arbitres
décidèrent que les réparations étoient à la charge des ha-
bitants parce que le clocher étoit placé fur la Nef.
,
La Communauté de Puminon voulut forcer le Com-
mandeur de Reauville à contribuer aux réparations du
clocher, également situé fur la Nef : les mêmes raisons
dictèrent les mêmes décisions, 6c les réparations furent
laiílées à la chargé des habitants. La même contestation
s'éleva en 1765, entre le Curé-Décimateur de la Paroisse
de Villeneuve-lès-Vence, 6c cette Communauté : elle fut
discutée dans des Mémoires imprimés *. Taffaire fut mise
çn arbitrage j la décision de quatre Avocats fut également
favorable au Curé-Décimateur.
Les Arbitres confirmoient leur décision, par l'autorité
d'un Arrêt du Parlement de Provence, rendu dans une
semblable contestation, entre la Communauté de la Far
6c le Décimateur.
On cite un autre Arrêt du Parlement de Provence, qui
prouve que sa Jurisprudence étoit fondée sur les disposi-
tions de TEdit de 1695. Cet Arrêt fut rendu contre la
Communauté de Joucas*. elle avoit fait placer le Clocher
fur le Choeur d'une nouvelle Paroiíle, qu'elle faifoit cons-
truire pour le mettre à la charge du Commandeur de Jou-
cas. Le Receveur de TOrdre de Malthe, instruit du corn*
mencement d'exécution de ce projet, se pourvut au Par-
lement 6c demanda que le Clocher fût placé sur la Nef,
,
si la Communauté n'aimoit mieux déclarer que le Clocher
feroit à sa charge. L'Arrêt fut conforme aux conclusions 5
6c la Communauté, après avoir pris conseil, ne trouva pas
à propos de se pourvoir contre l'Arrêt.
Tels ont été, Mesteigneurs 6c Messieurs, les principes
constamment suivis par le Parlement de Provence èc par
,
des Jurisconsultes devenus arbitres dans de semblables con-
testations.
L'Edit de 1695 a été enregistré au Parlement de Pro-
vence fans aucune modification j la distinction des répara-
tions du Choeur, à la charge des Décimateurs, 6c des, rc-
DU CLERGÉ DE FRANCE, 6 JUILLET 17$ 5. 181
paradons de la Nef à la charge des Communautés, a été
adoptée dans tous ses Jugements.
La Communauté fonde fa demande fur T obligation où.
font les Décimateurs en Provence, de fournir une cloche
pour Tadministrationdes Sacrements. Cette obligation avoit
été remplie en Provence, 6c la distinction établie par TEdit
de 1695 n'en avoit pas été moins fidèlement observée.
,
Les Décimateurs, en fournissant une cloche, 6c en con-
tribuant aux réparations des Clochers placés fur le Choeur,
n'ont jamais contribué aux réparations des Clochers placés
fur la Nef.
Les dispositions expresses de l'Arrêt d'enregistrement de
TEdit de 1768 portant augmentation des portions con-
réservent,
grues, toutes les charges que les Décimateurs
fupportoient, suivant les maximes 6c les usages du pays.
Cet Arrêt, fans doute, a conservé aux Communautés le
droit de faire contribuer le Décimateur à Tentretien 6c aux
réparations d'une cloche qu'il doit fournir *. mais elles font
toujours fans titre 6c fans possession, pour les forcer à con-
tribuer aux réparations des Clochers placés fur Ta Nef. Si
TArrêté du Parlement confirme les droits des Communau-
tés, il protège également ceux des Décimateurs * la récla-
mation des Décimateurs de Provence devient plus inté-
ressante, dans un moment où. Taugmentation des Portions
congrues les condamne à des charges nouvelles qu'ils sem-
blent ne pouvoir pas supporter.
ïl feroit sans doute à désirer qu'on pût mettre les Dé-
cimateurs en Provence , comme en Dauphine, à Tabri de
ces demandes nouvelles, en même-temps qu'il fera pourvu
à T augmentation des Portions congrues. Nous nous bor-
nerons, en ce moment, à vous proposer de renouvelles
la Délibération prise sur cet objet par TAsiemblée de
178z, * 6c de nommer des Députés pour demander à * Page 251;
M. le Garde des Sceaux qu'il veuille bien écrire à
M. le Premier Président 6c à M..le Procureur-Général du
Parlement de Provence, pour leur faire sentir combien,
dans les circonstances présentes, la réclamation des Déci-
s $2, PROCÈS-VERBAL DE X*ASSEMBLÉE*GÉN'ÊRALÈ
Y
ÎS8 PROCÈS-VERBAL DE L ASSEMBLÉE-GÉNÉRALE
MÉMOIRE AU ROI,
CONCERNANT les mauvais Livres.
ARTICLE PREMIER.
Renouvelions, de la manière la plus ex-
presse les inhibitions 6c défenses faites à
,
toutes personnes, fans exception, de quelque
état 6c qualité qu'elles puiflent être, de com-
poser imprimer, vendre, ou distribuer au-
,
cuns Livres tendants à attaquer la Religion,
6c les principes des moeurs : 6c néanmoins
te?*- PROGES-VÈRÈAÌ DE LASSEMBLÉE-GÉNÉRALE
ayant égard aux instances 6c représentations
du Clergé de France, dans plusieurs de ses
Assemblées, avons supprimé 6c supprimons
la peine de mort prononcée à ce sujet par les
Ordonnances des Rois,nos .prédécesseurs.
Aux termes des anciennes 6c nouvelles Ordonnances,
-notamment de la Déclaration du 16 Avril 1757,1a peine
de mort a été prononcée contre tous ceux qui feroient con-
vaincus d'avoir composé, imprimés ou distribué des Ecrits
tendants a attaquer la Religion. II ne nous appartient pas
de porter un oeil indiscret sur les actes émanés de la puis-
sance souveraine j mais fidèles au devoir d'un ministère
dont la douceur est Tame, 6>C la charité la première loi,
nous frémissons'en lisant ces dispositions rigoureuses : 6c
les infractions les plus caractérisées seront ensevelies dans
le silence, plutôt que de voir couler le sang de Tincrédule
ou du libertin , qui, malgré leurs écarts , n'en font pas
moins nos frères, 6c même nos enfants dans Tordre du
salut. D'un autre côté, il n'est pas fans exemple qu'un
jeune homme , égaré par la chaleur de Tâge 6c des pallions.,
écrive inconsidérément contre les vérités religieuses. La
crainte de confondre, avec le crime, Touvrage de fesser-
vescence 6c de la légèreté, a pu quelquefois enchaîner Tac-
tivité des plus vertueux Magistrats : en substituant aux
peines anciennes des condamnations moins sévères, mais
plus fidèlement mises à exécution, on auroit la consola-
tion de sauver la Religion 6c la Patrie, sans que Thuma-
nité eût à pleurer fur d'infortunées victimes.
ARTICLE II.
Voulons en conséquence, que, par nos
Cours 6c autres Juges, il soit procédé plus
soigneusement que jamais, dans toute Téten-
due de notre Royaume, à la recherche des
Auteurs Imprimeurs 6c Distributeurs des
,
Écrits contre les moeurs 6c la Religion, mais
toujours en se conformant aux peines 6c
condamnations
DU CLERGÉ DE FRANCE* 8
JUILLET 178J. 19y
condamnations établies ci-après * 6c seront
les Arrêts 6c Jugements qui interviendront,
imprimés, affichés 6c publiés notamment
,
au principal domicile des délinquants.
Tout Imprimé qui blesse la Religion , les moeurs ou
le Gouvernement, présente un vrai corps de délit, digne
de Tanimadversion des Loix. Elles punissent, alors, non
la pensée de Thomme, ni ses opinions, mais bien la ma-
nifestation publique 6c volontaire qui en est faite dans
une forme propre à séduire les Citoyens, 6c à troubler
Tharmonie de Tordre social. Les trois principaux coupa-
bles font, TAuteur qui a composé TOuvrage, TImprimeur
qui en a multiplié les exemplaires, 6c le Libraire ou Col-
porteur qui les a distribués. Plus le débordement des mau-
vais Livres est général, moins il est permis au zèle des
Magistrats de s'endormir *, mais on ne fauroit assez me-
surer la peine sur le délit, 6c le grand art sera toujours
de s'épargner la douleur de punir, en allant au-devant
des contraventions par une vigilance infatigable 6c Theu-
reux emploi des mesures préservatives.
ARTICLE III.
Tout Etranger résidant en France, 6c con-
vaincu d'avoir composé imprimé, ou dé-
,
bité des Ouvrages ou Ecrits de la qualité que
deflus, fera tenu de vuider le Royaume, au
plus tard, dans le délai d'un mois, à comp-
ter de la signification de l'Arrêt qui aura or-
donné fa sortie de nos Etats, avec défenses
de jamais y reparoître à peine de poursui-
,
tes extraordinaires &> de punition exem-
plaire.
Un Etranger qui viole ainsi les droits de Thofpitalité
,
est indigne de les conserver, 6c ne fauroit accuser de ri-
gueur la Loi qui venge Tatteinte donnée, par sa condui-
te , a la tranquillité publique, en le forçant de porter sa
funeste activité dans d'autres climats.
Procès-verbaJ. de 178J. Z
124 PROCÈS-VERBAL DE L ASSEMBLÉE-GÉNÉRALE
ARTICLE IV.
Et si aucuns de nos sujets étoient reconnus
coupables des mêmes excès, voulons, à Té-
gard des Auteurs 6c Ecrivains, que, pour la
première fois ils soient admonêtés, dans une
,
audience publique par le Juge ordinaire
,
condamnés Nous en
des lieux 6c envers
,
une amende plus ou moins forte relative-
,
xnent à leurs facultés *. qu'en cas de récidi-
ve , nos Juges les déclarent privés irrévoca-
blement de leurs charges 6C emplois, 6c de
plus incapables de posséder aucun Office à
Tavenir ensemble d'être reçus en témoigna-
,
ge, 6c même d'avoir voix active 6c passive
dans les Corps, Compagnies 6c Communau-
tés 3 6c qu'échéant le cas d'une troisième con-
travention , ils soient enfermés 6c détenus
pour toujours dans un Château ou Maison
de Force, en vertu d'une condamnation re-
vêtue des formes ordinaires de la Justice, 6c
ce fans aucune espérance d'élargissement ,
même dans les temps d'amnistie générale 3
demeureront en outre leurs biens, meubles
6c immeubles saisis 6c confisqués au profit
de THôpital le plus voisin des lieux du délit.
On Ta déja remarqué : un premier Ouvrage contre la
Religion, peut échapper à Tardeur 6c à Tindifcrétion de
la jeunesse : chaque composition ultérieure décelé évidem-
ment dans TAuteur des torts plus réfléchis 6c moins excu-
sables. Rien donc de plus avoué par les saines maximes,
que Tordre 6>C la progression établis dans les peines à dé-
cerner. II est constant que des spéculations d'intérêts, ou
Tamour mal-entendu de la gloire, président presque tou-
jours à la publication des Ecrits irréligieux. On a cru de-
voir opposer à ce double penchant, la perspective des
amendes 6c confiscations, 6c le frein si puissant de la honte
DU CLERGÉ DE FRANCE* -8 JUILLET 17^/. ï$$
6c de Thumiliation publique. Que faire d'un Auteur opi-
niâtre, après des récidives multipliées, si on ne le met pas
dans Timpuissauce de nuire en le séparant de la société,
,
comme un homme en démence, ou une personne atta-
quée de la contagion ? Mais fa détention n'est point ordon-
née arbitrairement, ni par voie d'administration : il faut
procéder devant les Juges ordinaires, en ne négligeant,
dans Tinstruction, aucune de ces formes précieuses, dont
Tobfervation est la fauve-garde de la liberté des Citoyens»
ARTICLE V.
ARTICLE VI;
N'entendons cependant assujettir les Tri-
bunaux à suivre Tordre 6c la gradation des
peines mentionnées ès Articles précédents,
lorsqu'il écherra de statuer sur un premier
ou second Ouvrage, remarquable par un
excès de licence 3 laissons alors à la prudence
des Juges d'infliger une ou plusieurs des con-
damnations portées par le présent Edit.
Quelque bien vu que soit le plan graduel 6c progressif
introduit dans Tordre des condamnations, il est des excep-
tions aux règles les plus sages. Un Ecrivain qui auroit 1c
malheur de débuter par la prédication de Tathéiíme, ou
par d'horribles blasphèmes contre la perionne adorable de
notre Seigneur Jésus-Christ, ne mériteroit aucune indul-
gence; 6c en pareil cas il a paru convenable de laiíler aux
Tribunaux la liberté de choisir entre les nouvelles peines,
celles qui feroient les plus proportionnées à Tefpece par-
ticulière du délit.
ARTICLE VIL
Seront contraints à tenir prison pendant
deux mois, les Auteurs, Imprimeurs, Li-
braires 6c autres hors d'état d'acquitter les
amendes pécuniaires prononcées contn'eux -,
comme auíli fur le vu des exécutoires de-
cernés par nos Officiers, les Fermiers du Do-
maine pourvoiront à Tentretien 6c subsistan-
ce des Ecrivains condamnés à une détention
perpétuelle 6-C reconnus insolvables.
On a dû prévoir le cas, d'Ecrivains Imprimeurs &au-j
j
DU CLERGÉ DE FRANCE* 8 JUILLET 178J. 197
tres personnes notoirement insolvables. II a fallu rempla-
cer alors les amendes par d'autres peines. Les frais d'em-
prisonnement, circonstances & dépendances retombent né-
nessairement, dans nos usages, fur le Domaine Royal.
ARTICLE VIIL
Nul à Tavenir ne pourra Mercer le mé-
tier de Colporteur de Livres,/trins les Villes
6c dans les Campagnes, s'il ne fait lire Ô£
écrire, 6c s'il n'est muni, à cet effet, d'un<*
Commission, enregistrée gratuitement à la
Justice Royale 6c à la Chambre Syndicale
de Tarrondistement, après toutefois qu'il aura
fait apparoir de ses vie 6c moeurs, 6c catho-
licité.
ARTICLE IX.
Seront inscrits aux mêmes Greffes, égale-
ment fans frais, les noms & demeures de
chaque Colporteur tenu de plus d'informer
le Jug;e de Police de [es chanp-ements de do-
ts
micile, 6c de faire
__ enregistrero de nouveau ía
Commission lorsqu'il s'établira dans une Ju-
risdiction différente 3 le tout sous peine de
confiscation, d'amende 6c même d'empri-
sonnement contre ceux ,qui s'ingéreroient à
colporter des Livres, fans avoir siuisfait aux
précédentes formalités.
Ces deux Articles bien observés, diminueroient sino;u-
liérement le mal dans, les Villes, 6C en tariroient la source
dans les campagnes. 11 est en effet, de notoriété publique
que les Livres pernicieux ne s'y répandent que par ìcs mains
vénales d'une foule de Porte-Balles 6c autres personnes
fans aveu. Plusieurs Arrêts du Conseil ont déja soumis aux
formalités qui font ici prescrites, les distributeurs des Bil-
lets de Loteries, 6c même dans quelques grandes Villes les
rc,$ Pmchs-f ERBAL T>E L ASSEMBLÉE-GÉNÉRALE
Colporteurs de Livres *. il ne s'agiroit que d'étendre à tout
le Royaume une police si salutaire.
ARTICLE X.
ARTICLE XIII.
Défendons très-expressément à toutes per-
ASSEMBLÉE-GÉNÉRALE
i-oo PROCÈS-VERBAL DE L
sonnes, autres que les Imprimeurs 6c Librai-
res de nos Etats , de faire venir directement
des Livres imprimés en pays étrangers j dé-
fendons auili de laisier entrer dans le Royau-
me aucuns paquets 6>Cballots de Livres, s'ils
ne font adreilés à l'un des entrepôts suivants,
Paris Rouen , Strasbourg , Lille Lyon,
, ,
Marseille, 6cc. 6c si les conducteurs d'iceux
ne remettent fur la frontière une facture, ou
note déclarative du nombre 6c de la qualité
des Ouvrages contenus dans lesdits ballots,
avec soumission de justifier dans un terme
préfix de leurs acquits 6c décharges.
ARTICLE XIV.
Ne pourront les balles, ballots, caisses 6c
paquets de Livres apportés du dehors, être
délivrés à quelques personnes que ce soit,
dans aucun cas, ou fous aucun prétexte, qu'ils
n'aient été préalablement ouverts, vus 6c vi-
sités par le Juge de Police, assisté des Syn-
dics 6c Adjoints des Chambres Syndicales de
Librairie, lesquels en dresseront procès-ver-
bal 6c retiendront pardevers eux tous Li-
,
vres suspects de favoriser Tirréligion, Tanar-
chie, ou la licence des moeurs..
ARTICLE XV.
Et feront les précédentes dispositions, con-
cernant Tentrée des Livres venant de pays
étrangers, inviolablement gardées 6c obser-
vées à peine contre les infracteurs, de con-
, ,
fiscation d'amende d'interdiction d'état,
, ,
d'emprisonnement à temps & à perpétuité,
6c même de condamnations plus grandes
encore, selon Texigence des cas.
En
DU CLERGÉ DE FRANCE, 8 JUILLET 178/. 2.01
Envain Tímprimerie rrançoise se rcnfermeroit dans la
limite des Règlements fi les dangereux fruits des Presses
,
étrangères viennent corrompre 6c pervertir les moeurs
nationales. La plupart des précautions prises dans ces Ar-
ticles pour repousier loin de la France cette monstrueuse
,
espèce de contrebande, ont été calquées fur les dispositions
de différents Arrêts du Conseil intervenus à ce sujet. En
supposant que d'autres lieux aient le privilège de servir
d'entrepôts, il fera facile de les ajouter à la fuite de ceux
mentionnés dans TarticleXîIÍ. Ainsi les Ouvrages condam-
nables imprimés en pays étranger, ne franchiront point
j
les barrières du Royaume, ou seront bientôt découverts
6c arrêtés à la faveur des visites, 6c autres mesures pré-
cédemment établies. Ces entraves posées au-dedans 6c au-
dehors, gêneront, il est vrai, la liberté du commerce, 6C
contrarieront les vues de quelques particuliers j mais de
pareils sacrifices font dus au bien public. En prévenant
Tirruption des mauvais Livres 011 écarte les deux plus
,
grands ennemis du bonheur de Thomme, Tirrcligion 6c la
licence des moeurs. Le íeul intérêt du Fisc a fait adopter
un détail immense de formalités, tout autrement onéreuses
6c assujettissantes. Un des principaux objets du Règle-
ment proposé, est de mettre un frein au désordre de la
Preste, sans être dans la triste nécessité de punir souvent.
II a donc fallu multiplier les ressorts préservatifs, 6c étouf-
fer, en quelque forte, le germe des transgressions fous une
police ferme, éclairée 6c toujours active.
ARTICLE XVI.
Lorsqu'il écherra d'arrêter des Ouvrages
contraires à la Religion aux moeurs 6c à
,
l'autorité, voulons que Tédition entière des-
dits Ouvrages, si faire se peut, soit brûlée
dans la place publique par TExécuteur de la
haute Justice, en vertu d'une Ordonnance,
qui exprimera le nombre des exemplaires qui
auroient été saisis 6c confisqués.
Procès-verbal de 178J. Aa
loz PROCÉS-VERBAL DE L ASSEMBLÉE-GÉNÉRALE
L'appareil de cette exécution imprimera dans Tame des
peuples, une juste horreur pour les compositions impies,
obscènes, ou séditieuses : il étoit d'ailleurs important de
prévenir les suites fâcheuses 6c presque inévitables de la
confiscation. Plus d'une fois le subalterne, dépositaire des
exemplaires saisis , s'est permis d'en distribuer à ses parents
6c connoissances, 6c même d'en vendre à des personnes
étrangères. Presque toujours TOuvrage proscrit, après une
disgrâce momentanée, a reparu 6c circulé dans le public.
ARTICLE XVII.
Continueront les Archevêques 6c Evê-
ques de notre Royaume, de pourvoir, cha-
cun dans leur Diocèse, à la suppression des
mauvais Livres par toutes voies dues 6c
,
raisonnables dépendant de leur ministère.
,
Pourront même, le cas échéant requérir
,
l'autorité des Juges des lieux, lesquels feront
tenus en conséquence de faire, sans retarde-
ment, toutes les instructions 6c procédures
nécessaires à peine d'être personnellement
,
garants 6c responsables envers Nous des abus
6c contraventions.
L'infpection fur le cours des mauvais Livres, est du
nombre de ces objets mixtes qui tiennent à la police ci-
vile 6c à Tadministration ecclésiastique. Nous ne deman-
dons point cependant que les visites chez les agents de
la Librairie, 6c autres procédures, se fassent, suivant le
voeu des anciennes Ordonnances, par TOrdinaire des
lieux, assisté du Juge Royal. Nous supplions feulement
le Légistateur de consacrer, par un article exprès de TOr-
donnance, le droit qu'ont les Supérieurs Ecclésiastiques
d'exciter à ce sujet le zèle 6c Tactivité des Tribunaux sé-
culiers : ainsi les deux Puissances veilleront à Tenvi pour
écarter des mains du peuple toutes productions nuisibles
ou dangereuses.
DU CLERGÉ DE FRANCE* 8 JUILLET 178J. 103
ARTICLE XVIII.
Voulons au surplus que Tétat des Lettres
6C des Sciences, tant dans
notre bonne ville
de Paris, que dans les différentes Provin-
ces de notre Royaume , soit remis chaque
année fous nos yeux, aux fins d'encourager
par des gratifications , pensions, titres , pla-
ces , Lettres de Noblesse, 6c autres récom-
penses utiles ou honorifiques, les Ecrivains,
&C même les Imprimeurs distingués qui
joindront la conduite au talent. ,
Ff^
^44 PROCÈS-VERBAL DE L ASSEMBLÉE-GÉNÉRALE
rwm 7 ^cvJM^tfMsrg-vgTsiCTfszaj^jMiie^LJJU^ia^
LETTRE
2De M. le Garde des Sceaux à Monseigneur PArchevêque
DE NARBONNE.
A Versailles.., le 10 Juillet 17S5.
MONSIEUR,
Je riai pas éperdu de vue les Mémoires SG Instances des
^Assemblées de 1780 SG de 17 8 2 au sujet des réparations
,
des Bénéfices SG des successions des Bénéficiers ; SGfile Roi*
en adoptant les vues de ces deux Assemblées .., avoit cru de-
voir admettre tous les moyens quelles Lui avoient indiqués ì
je naurOis pas''attendu le retour d'une nouvelle., pour pro-
poser à Sa Majesté une Loi sur cet important objet.
Sa Majesté pense qu'il convient, comme l'a désré As- ï
semblée de 1780, de diminuer les réparations dontfont char-
gés Les Bénéficiers ; SG ce premier point aura de très-gran-
des conséquences pour L'affranchise ment des successions, puis
que L'expérience apprend qu'elles font communément appau-,
vries SG surchargées par des réparations inutiles SG que
_,
['intérêt des Bénéfices comme celui des successions invite
j j
a> abroger.
Sa Majesté, dans le même esprit, efl disposée a autori-
ser SG à rendre faciles les arrangements qui peuvent être
pris entre les Evêques SG les Chapitres entre les Abbés SG
„
les Religieux, même ceux.qui peuvent avoir Lieu pour don-
à j
ner j'ente certains biens qui„ comme Les moulins,font, pour
.un usufruitier;, d'une gestion SG d'un entretien difficiles SG
.ruineux ; SG la facilité que Sa Majesté donnera à ces arran-
gements y fera encore un grandsoulagement pour les succes-
sions ;
DU CLERGÉ DE FRANCE J 21 JUILLET 1785. z6$
fions, communément ruinées par les réparations qui en font
L'objet.
Sa Majesté est ausji disposée à empêcher les abus qui ont
pu se gltsser dans la régie des successions des Bénéficiers*
dans la vente des meubles <5G effets SG dans la garde de
j
leur produit. Son intention efl même de diminuer la dufée
du Séquestre SG de donner aux héritiers les moyens de
,
s'en- affranchir, en fournissant bonne SG suffisante caution ;
SG le Clergé peut aisément concevoir les avantages qui ré-
sulteront de ces dispositions puisque la longueur du Sé-
,
questre les frais qu'il entraîne SG la difficulté de ìe faire
,
ceffer, font le principal objet de ses réclamations.
Mais Sa Majesté croit devoir s'en tenir au moins pour
j
le moment à ces différents moyens., SG Elle efl persuadée
j
qu'ils suffiront, pour rendre aux successions des Bénéficiers
toute la liberté dont elles font susceptibles, SG concilier le
repos des familles avec la fureté des réparations.
La confiance de Sa Majesté dans les lumières de l'As-
semblée ía engagée à m'ordonner de lui faire part ainsi en
j
détail de ses dispositions. Elle recevra avecsatisfaction les ren-
seignements SG éclaircissements ultérieurs que le Clergé croira,'
ensuivant les mêmes vues., devoir me remettre. Je nïempres-
serai d'en rendre compte à Sa Majesté., SG de mettre la der-
niere main a une Loi quElle regarde comme très - intéres-
sante SG quElle sait n'être pas moins désirée par toutes les
,
familles de son Royaume que par le Clergé même.
*
Je fuis j SGc. Signé j DE MlKOMÉNIL.
Procès-verbal de 178J.
%&6 PROCES-FERBAL DE L As SEMBLÉE-GÉNÉRALE
33 c'est
ainsi qu'on doit la payer : Deama reddantur ficut
33
hacîenus reddiufunt SG fie debent reddi. 33
3
II est indispensable de vous faire connoître cette préten-
due Ordonnance de Philippe-Auguste, invoquée 6c citée
par le Parlement à la tête de son Arrêt de Règlement, 6>C
qu'il rapporte à Tannée 1119.
Cette Ordonnance n'a point de titre, n'a point de date :
elle garde un profond silence fur le nom de celui de nos
Rois qui a pu la rendre : en parlant une seule fois du Sou-
verain elle se sert de l'expression la plus vague : In hoc
,
concordati funt Rex SG Barones. Quel est ce Roi ì Elle n'en
dit absolument rien.
Qui sont ces Barons ì sont-ce des Barons Normands ? des
Barons d'une autre Province ? des Barons de tout le Royau-
me? L'Ordonnance ne nous en instruit pas 3 les matières
qui font le sujet de l'Ordonnance, n'éclaircissent pas ces
doutes: elles pouvoient intéresser toute autre Province,
autant que la Normandie , 6c tout le Royaume, autant
qu'une Province particulière. II est question de la Jurifdic-
tion de rEglisc fur les laïques 6c les criminels 3 6c cette Ju~
Procès-verbal de 17 8 5. U u
362 PROCÈS-VERBAL DE L ASSEMBLÉE-GÉNÉRALE
risdiction étoit la même dans toute la France. Ce qui prou-
verait qu'il ne s'agit pas ici de la Normandie, c'est qu'on
parle des Archevêques au pluriel : Episcopi SG Archiepis-
copi; 6c l'on fait qu'il n'y avoit qu'un Archevêque en Nor-
mandie.
Quel que soit le Monarque, auteur de cette Ordonnan-
ce , il ne pouvoit, lorsqu'il la rendit, avoir en vue l'Enquête
aux Barons 3 les articles de l'Ordonnance 6c ceux de l'En-
quête sont très-différents 3 il suffit de les lire pour s'en
convaincre.
Les Compilateurs qui nous ont conservé cette Ordon-
nance , avouent bien eux-mêmes qu'ils ne lui trouvoient
aucun rapport avec l'Enquête aux Barons. Dom Luc d'A-
chery, dans son Spicilege, tome 6, la rapporte à l'année
13293 c'est mettre la décision 114 ans après l'Enquête.
Dom Bessin, page 101, la croit de 12043 c'est faire ré-
pondre le Roi un an avant la demande. Les Editeurs des
Ordonnancesdu Louvre ont été plus circonspects : ils n'ont
osé assigner aucune date à cette Ordonnance 3 ils l'ont pla-
cée au hasard, ou d'après des conjectures dont ils ne rendent
pas compte à la fuite des Ordonnances de Philippe-Au-
guste : 6c comme la derniere Ordonnance de ce Prince est
de 1219 c'est fans doute par cette raison que le Parlement
,
de Rouen adopte cette date3 mais ce choix, comme on le
voit, est purement arbitraire y6c ne peut" être justifié par
aucune règle de critique.
D'ailleurs n'est-ce pas encore très-gratuitement que le
Parlement donne à cette décifion le nom d'Ordonnance ?
En a-t-elle les véritables caractères ? Les Editeurs des Or-
donnances du Louvre ont remarqué que l'on pouvoit en
douter 3 6c c'est bien ici le cas d'appliquer l'Avertissement
qu'ils donnent à la tête de la Table Chronologique des
neuf premiers volumes de leur Recueil 3 qu'z/ y a peut-être
dans cette Collection des morceaux qu'on auroit pu ne pas
admettre en qualité d'Ordonnance.
Mais que signifie cette décision ? Dom Bessin la rapporte
en ces termes : Tertium Capitulum de decimis ita flatutum
efl qubd décima reddantur fiait hactenus reddita sunt, SG
DU CLERGÉ DE FRANCE ., J AOUT 17SJ. 363
ficut debent reddi. En l'attribuant à Philippe-Auguste, ou
à quelqu'autre de nos Rois du douzième siécle, les Loix
multipliées à cette époque pour faire rendre au Clergé les
dîmes usurpées, le mot reddere inusité jusqu'alors pour
,
le paiement des dîmes, nous portent à croire que le Mo-
narque ne fait ici que renouveller les ordres émanés à ce
sujet de l'autorité ecclésiastique 6c de l'autorité civile.
Si l'on veut que la Loi porte uniquement sur le paie-
ment de la dîme, elle ne change rien au droit établi, elle
ne fait que le confirmer : en supposant qu'alors le droit dé-
cimal s'étendît fur tous les fruits fans exception, l'Auteur
de l'Ordonnance ou Décision auroit pu 6c du dire : Déci-
ma solvantur, ficut hacïenùs foluu fiait, SG ficut debent
solvi.
La religion des Magistrats de Normandie a donc été
visiblement surprise, lorsqu'ils se lont portés à ordonner
l'exécution de cet article, comme celle d'une Loi formel-
lement opposée à la perception des dîmes nouvelles.
II résulte de cette discussion, que les monuments du trei-
zième siécle qu'on nous a opposés, ne prouvent nullement
qu'à cette époque tous les fruits n'étoient pas de droit assu-
jettis à la dîme, 6c qu'il en existoit fur lesquels le Déci-
mateur ne pouvoit exercer le droit décimal, qu'en vertu
de la prescription 6>Cde la posteísion quarantenaire.
Cette assertion ne se trouve, ni annoncée, ni indiquée
dans la prétendue Ordonnance de Philippe-Auguste 3 6>C
l'Enquête des Barons ne présente pas cette idée même en
,
adoptant, pour cette Enquête, la leçon 6c le sens le plus
favorable aux anti-Décimateurs.
Le Droit Commun de ce siécle est bien formellement Etendue du
attesté par deux Conciles de toute la Province de Norman- ]droit décimal à
die, tenus sous le règne de Philippe-Auguste 3 l'un quinze lY-poque
l'Enquête
]
de
des
ans avant, 6c l'autre dix-huit ans après l'Enquête aux Ba- Barons.
rons : Admoneanturfidèles , dit le Concile de 1-189, ut
de grano vino sructibus arborum foetibus ammalium
j ,
cannabo lanâ, cafeis SG de omnibus qua per,
_,
foeno lino,
j j
annum renovantur décimas intègre perfolvant.
L'autre Concile est de Tannée 1 2 2 3 : Décima quoque,
Uu 2
3 64 PROCÈS-VERBAL DE L ASSEMBLÉE-GÉNÉRALE
disent les Pères de ce Concile, per diflricîwnem ecclefiafii-
camsolvantur.... SG solutionem compartorum pracedatso-
Lutio dedmarum, vel saltèm qui comparta percipiunt., ea de-
cimare cogantur. Or tout le monde fait avec quelle vigi-
lance 6c quelle étendue les Seigneurs laïques ont toujours
exercé leur droit de champart 3 6c quant aux deux Con-
ciles Provinciaux si l'on ne vouloir pas reconnoître leur
,
autorité, comme vengeurs du droit décimal, on ne peut au
moins les récuser, comme témoins fidèles 6c respectables
de l'usase de leur siécle,
Commence-ì- NOUS devons cependant convenir que des-lors, íoit par
ment des res- la désobéissance des Décimables, soit
trictions du par la négligence ou
l- l'indulgence des Décimateurs, il
droit décimal.
y eut ceitains fruits moins
importants dont la dîme ne fut pas payée avec grande
exactitude 3 nous avouons fur-tout que dans ces siécles où
tant de causes malheureuses faisoient languir l'agriculture
6c le commerce les foins étant le plus souvent consom-
més en fourrage,, les bois étant rarement exploités par des
coupes réglées 6c des ventes très-utiles, quelques particu-
liers purent facilement acquérir l'habitude 6c la posteslìon
de ne point payer la dîme de ces objets. Le nombre des
exempts s'accrut 3 6c lorsque les Décimateurs se furent vus
si souvent repoussés par la prescription, ils s'accoutumèrent
à ne jouir de leurs droits, fur ces productions, qu'en vertu
du même titre qu'ils opposèrent à leur tour. Les contes-
tations, qui s'élevoient pour ces sortes de dîmes, présen--
toient donc aíìez généralement la question du posiestoire;
6c pour cette raison, Louis XII en attribua la connois-
sance à ses Juges. Les Tribunaux laïques ne manquèrent
pas d'ériger en maxime que les bois, prés 6c étangs, étoient
des dîmes insolites de droit, &: que les Décimateurs ne
pouvoient en jouir, qu'en justifiant d'une bonne 6>C vala-
ble possession fur le fonds même pour lequel il y aVdit li-
tige. Ce principe ne s'établit cependant pas fans contesta-
tion. Godefroy, qui vivoit dans des temps Voisins du Rè-
glement de 1 666, assure qu'on payoit là dîmè de 'Ces trois
productions, SG que fur-tout póùr les boïS taillis> tout le
monde étoit d accord ,ce sont ses termes, qu'il en étoit du
*
DU CLERGÉ DE FRANCE, J 1785. 365
AOUT
dîme lorsqu'ils sont coupés. Mais le fystême contraire a pré-
valu, 6c cette Jurisprudence paroît constante au Parlement
de Normandie.*
Quoi qu'il en soit de Torigine 6C de la cause de l'usage Origine
1 de la
particulier à cette Province, les Décimateurs s'appercurent svabítitution.
bientôt qu'il pouvoit, par ses fuites, leur devenir encore plus
funeste. La dîme des trois productions permanentes étant
communément regardée comme insolite, les Décimables,
pour étendre leur exemption , convertirent en bois 6>Cen
prés les terres sujettes à dîmes, 6c voulurent proroger leur
libération par la nature des productions substituées. Les Dé-
cimateurs remontrèrent que cette prétention tendoit visi-
blement à les dépouiller du droit décimal, 6c des seuls
moyens de subsistance qu'il leur procurait. Des réclama-
tions austi justes, furent favorablement accueillies. Le prin-
cipe, que les dîmes des trois productions étoient insolites,
fut balancé par un autre principe restrictif : c'est que de
droit les trois productions redeviendraient sujettes à la dî-
me , lorsqu'elles remplaceraient des fruits auparavant dé-
cimables, Ce principe tutélaire fut consacré par les Déci-
mateurs sous le nom de substitution. De-là naquit cette
espèce d'axiome que, mutatâ superficie soli, non mutatur
jus deamandi.
Des le douzième siécle on voit cette maxime servir de Confirmation
règle aux contestations de ce genre 3 6c les Défenseurs du de la íubílim-
tion l'c-
Clergé montrent, par une foule d'Arrêts, qu'elle a été poqneavant des pla-
cités.
constamment respectée.
Dans le Dictionnaire du Droit Normand, tome pre-
mier, page 22 6c 500 011 rapporte un Arrêt rendu à l'E-
,
chiquier de Pâques de Tannée 1234.
Cet Arrêt adjuge au Curé la dîme d'une piece de terre,
précédemment cultivée en fruits décimables, 6c nouvelle-
ment convertie, en pré.
Un Arrêt du Parlement de Rouen, du 13 Février 1517,
»
condamne un nommé le Faucq envers les Religieux du
Pleísis-Grimoult, au paiement de la dîme d'un herbage,
»
auparavant labouré. Cet Arrêt fe trouve dans le Traité
des dîmes de Forget, seconde partie, question 44.
$66 PROCÈS-VERBAL DE L ASSEMBLÉE-GÉNÉRALE
Cet Auteur rapporte un autre Arrêt du 24 Juillet 1520.
Un nommé Hunot avoit fait un étang dans une piece de
terre labourable 6c décimable. Les mêmes Religieux du
Plestìs-Grimoult demandèrent la dîme dti poisson 3 Hunot
la refusa, la prétendant insolite. La Cour, par son Arrêt,
maintint les Décimateurs dans la poffejjion de dîmer Le pois
son fur ce fonds.
En 1 620 le Curé de Versainville demanda la dîme du
sainfoin sur des terres auparavant labourables 3 le Seigneur
du lieu la refusa : les Parties furent réglées à écrire 6>Cà
produire, 6c fur l'appel du Curé, la Cour lui accorda la
dîme.
Le 1 s Janvier 162.7 la Cour, en l'Audience de la Grand*
Chambre prononça de la même manière fur une contes-
,
tation semblable entre le Curé d'Urigny 6c le nommé
Coifferet.
Basnage, qui rapporte ces deux derniers Arrêts fur l'ar-
ticle 3 de la Coutume de Normandie, en cite un autre de
la même efpece, rendu le 16 Juin 1629, contre des par-
ticuliers de la Paroisse de Picauville.
Dans le Règlement donné par le Parlement de Nor-
mandie, en 1749 on vise trois Arrêts conformes au prin-
j
cipe de substitution : l'un rendu en faveur du Curé d'Argy,
le 14 Juillet 163 6 3 le second, du 28 Juillet 1643, au profit
du Curé de Saint-Côme-du-Mont en Cotantin 3 le troisiè-
me est du 22 Février 1647, &• ^ut renai1 en faveur du
Curé de Saint-Pierre-du-Mont. Dans cet Arrêt il se trouve
une circonstance remarquable 3 c'est que la Cour accorda
acte au Débiteur de la dîme de ce qiid ne contefloit pas le
Droit Commun ; savoir que La dîmefut due fur les herbages
*
qui avoient été labourés, SG qui avoient été changés de cul-
ture depuis quarante ans.
En 1664 le Parlement de Paris jugea une contestation
de cette efpece, élevée entre la Demoiselle Bunache 6c le
Curé de la Paroisse de Saint-Just, Paroisse enclavée dans
la Normandie. Le Parlement de Paris suivit les principes
dominants du Parlement de Normandie. La Demoiselle
Bunache fut condamnée à payer la dîme des bois taillis
DU CLERGÉ DE FRANCE, J AOVT 1785. 367
excrus fur des terres labourables. Basnage, qui rend compte
de cet Arrêt à l'article déja cite de son Commentaire,
observe que, sur cette matière, le Parlement de Paris don-
na un Arrêt conforme aux maximes de la Province de Nor-
mandie.
Nous voici parvenus à la seconde époque dont nous avons Etendue du
eu l'honneur de vous parler, au temps où furent rédigés droit jí décimal a
l'époquc des
les articles placités de 1666. placités.
p
S'il étoit établi dès-lors que les dîmes des trois produc-
tions permanentes formoient une classe particulière dé'.,
dîmes, une dîme insolite que les Décimateurs n'exigeoient
qu'en vertu d'une possession quarantenaire, dès-lors auíll
iì étoit bien reconnu que ces productions rentroient fous
le joug du droit décimal dès qu'elles s'emparoient d'un
terrein ci-devant labouré ,ô£ cultivé en fruits décimabîes 5
òC c'étoient là, comme Basnage le disoit, les maximes du
Parlement de Normandie.
Mais à cette époque, &C dans les íiecles antérieurs, exis-
toit-ii des fruits d'une régénération annuelle, des fruits d'une
culture variable qui fussent soumis au régime des trois pro-
ductions permanentes, de manière qu'on ne pût en exiger
la dîme qu'en prouvant, de la part du Décimateur; la posses-
sion quarantenaire ì Le dire, ce seroit avouer une erreur des
tuée de tout fondement, Ô£ contraire'à la Jurisprudence
la plus constante. Alors, fans doute, comme aujourd'hui,
Tindissérence de quelques Décimateurs, regardant certains
fruits comme peu considérables, a pu donner lieu à la non-
prestation de la dîme de ces fruits y mais cette non-presta-
tion n'opéroit la libération des Décimabîes que dans le
cas où ils la prouvoient par une possession quarantenaire.
Cette preuve étoit à la charge feule des prétendants à Tex-
ception 3 elle devoit être faite non fur un héritage particu-
lier, mais fur le plus grand nombre des héritages produc-
tifs de cette espèce de fruit.
NOUS n'entasserons pas ici des raisonnements superflus,
nous nous contenterons de vous citer Baíìiage, contem-
porain de cette époque, ô£ témoin oculaire de l'ufage alors
généralement établi fur cette ' matière. 11 nous apprend
368 PROCÈS-VERBAL DE L7ASSEMBLÉE-GÉNÉRALE
que les habitants du village de Sigy ne furent déchargés
de la dîme des pommes & des poires, dîme solite d'ailleurs,
qu en justifiant leur poffeffîon de ne point en payer la dîme >
qu'en Tannée 1666, le même principe libéra les habitants
du lieu, dit les Obeaux; que la dîme étoit due des arbres
fruitiers, des légumes & des autres grains croissant dans
les clos mêmes ôc les jardins, à l'exception des potagers ;
que dans une cause où il plaidoit lui-même, la dîme des
choux ôC des panais qui avoient été semés à la campagne,
fut adjugée au Décimateur.
II doit demeurer pour constant que, dans le ressort du
Parlement de Noiùnandie, à l'époque des Placités, 1 °. tous
les fruits de culture variable étoient généralement sujets
à la dîme; i°. qu'on ne pouvoit se libérer de cette rede-
vance , à l'égardde certains menus fruits, que par une pos-
session quarantenaire de non-prestation ; postestion qui de-
voit être prouvée par les Décimabîes, &í fur le plus grand
nombre des héritages ; 30. que les trois productions per-
manentes , prés, bois 8c étangs étoient regardées, par un
abus déja trop ancien, comme fruits dont la dîme étoic
insolite, ê£ ne pouvoit se percevoir par le Décimateur,
qu'en prouvant sa possession quarantenaire, non sur le plus
grand nombre des héritages, mais fur les fonds mêmes;
40. que, par un juste dédommagement, ces trois produc-
tions redevenoient décimabîes, dès qu'elles étoient trans-
férées fur des terres ci-devant en culture*
II nous reste à examiner ll les articles 117 &C 118 des
Placités de 1666, ont apporté quelque changement à ces
maximes; il est nécessaire de vous rappeller ces deux ar-
ticles.
Article 117. « On prescrit par quarante ans les biens
Examen en des
jplacités.
» domaniaux des Ecclésiastiques, aussi-bien que ceux des
33
Laïques, à la réserve des dîmes solites, desquelles seu-
y>
lement on peut prescrire la quotité, J?
Article 118. « Et à l'égard des bois, prés ÔC autres dî-
v mes insolites, elles peuvent se prescrire par quarante ans,
M ô£
feront réglées par la possession fur la chose pour la-
?>
quelle il y aura Procès, & non par la possession fur le
sj
plus
DU CLERGÉ DE FRANCE J $ AOVT 369 178/.
s?
plus grand nombre des autres héritages de la même
» Paroisse. 33
Voici les raisonnements que les adversaires des Déci-
mateurs proposent d'après ces deux articles.
i°. Les placités renferment toutes les dîmes en deux Objections c
classes ; les dîmes solites ÔC les dîmes insolites : on ne doitcont
:ontre les Dé-
.
rimateurs ti-
donc reconnoitre en Normandie que ces deux espèces de rées ,
rées des dispo-
sitions des P lai
dîmes. cité,
:ités.
zQ. La Jurisprudence n'admet pour imprescriptibles,
quant à la substance, que les quatre gros fruits. Par l'ar-
ticle 117, les seules dîmes solites font imprescriptibles : les
quatre gros fruits composent donc seuls la classe des dî-
mes solites, & tous les autres fruits dont ta dîme est pres-
criptible quant à la substance, composent la classe des
,
dîmes insolites.
3Q. Quel est le régime de toutes ces dîmes insolites?
On le comprendra, si l'on veut faire attention au vérita-
ble sens de l'article 118: c*est que toutes ces dîmes ne peu-
vent être exigées par le Décimateur, qu'autant qu'il fera
en état de prouver fa pofleísion quarantenaire de la percep-
tion de ces dîmes.
Suivant l'article 118, toutes les dîmes insolites peuvent
se prescrire par quarante ans. Que veut dire ici le mot
prescrire? Ce mot, comme on le fait, a deux acceptions
différentes : tantôt il signifie acquérir par prescription ; tan-
tôt il signifie se libérer par prescription : il est employé
dans ces deux acceptions à l'article 117. On ne peut pres-
crire les dîmes solites, parce qu'un laïque ne peut les ac-
quérir. On peut prescrire la quotité des dîmes solites, parce
que le Décimable peut se libérer d'une quote plus forte,
pour en payer une moins considérable. Dans l'article 118,
le mot prescriredoit nécessairement s'entendre de la pres-
cription du Décimateur pour acquérir. En effet, le mot
prescrire est joint aux dîmes insolites des bois ô£ des prés:
ces dîmes étant insolites de droit, le Décimable n'a pas
besoin de les prescrire pour s'en libérer. II les refuse comme
indues ôí fans prescription : c'est donc au seul Décimateur
qu'il appartient de les prescrire pour les acquérir : toutes
Procès-verbal de \j%$. Vv
37° PROCES-FERBJL DE L ASSEMBLÉE-GÉNÉRALE
les dîmes insolites ne peuvent donc être perçues par le Dé-
cimateur , à moins qu'il ne les ait prescrites, 6c qu'il ne
prouve , à cet égard, fa possession quarantenaire.
4°. Le même article 118 porte : « Que les dîmes in-
33
solites doivent se régler par la chose : la chose est le fruit,
33 ô£ non
le fonds; le fruit non décimable peut donc être
33
introduit fur un fonds ci-devant décimable , fans être
» pour cela soumis à la dîme : la dîme de substitution est
33
donc abolie. »
Ces observations prouvent, dit-on, ou bien que le ré-
gime auquel nous avons prétendu que les dîmes avoient
été assujetties avant l'époque des placités, n'avoitpas eu réel-
lement lieu, ou que les placités l'ont totalement changé.
Comme ces raisonnements comprennent sommairement
les dispositions des dix articles du Règlement, il est indis-
pensable de les discuter 6>C de faire voir ce qu'ils ont de
,
captieux ÒC d'équivoque.
Réponse àa la
i°. L'intention des Rédacteurs des Placités, nétoic
ìh' pojnt de classer les dîmes fous des divisions exactes : ils
première ob-
jection.
vouloient déterminer quelles étoient celles qui dévoient
plier fous la Loi de la prescription ; quelles étoient celles
qui pouvoient lui résister : ils disent que les quatre gros
fruits seulement sont imprescriptibles ; ils en concluent que
toutes les autres dîmes font prescriptibles quant à la subs-
tance , 6c leur objet est rempli. II est fort égal, du reste ,
que ces autres dîmes soient appellées solites ou insolites,
pourvu qu'elles soient déclarées 6c reconnues prescripti-
bles ; leur nom est indifférent.
II ne feroit, ni de l'équité, ni de la dignité du Clergé,
ni de la gravité d'une Cour souveraine , de faire dépendre
d'aussi grands intérêts de quelques équivoques frivoles :
les choses ne font pas asservies aux mots. Si, outre les dî-
mes des gros fruits ÔC les dîmes insolites de droit, nous
trouvons très-distinctement une autre espèce de dîme, les
dîmes des fruits de culture variable il feroit injuste de
,
vouloir les méconnoître, parce que la disette ou l'obscu-
rité du langage, ne permettroit pas de les appeller solites
ou insolites. Le Parlement a été si persuadé qu'il ne falloic
DU CLERGÉ DE FRANCE, $ AOUT 178/. 371
pas s'en tenir scrupuleusement à lá division des Placités 9
qu'il a lui-même reconnu cette troisième espèce de dîme si
il est vrai qu'il les range parmi les dîmes insolites, 6c qu'il
lui plaît de les nommer dîmes insolites de la seconde classe ;
mais cet ordre 6c ces noms font purement arbitraires» En
appellant ces dîmes des dîmes solites prescriptibles, la
Cour auroit tout autant respecté les Placités.
Nous osons ajouter qu elle fe feroit encore moins éloi-
gnée de la clarté 6c de la précision qu'exige cette matière,
si ces dîmes ne pouvoient être placées parmi les dîmes so-
lites à cause de leur prescriptibilité : il répugne encore plus,
qu'étant appellées par le Parlement lui-même dîmes d'usa-
ge , elles soient réputées dîmes insolites. La dénomination
feule s'y oppose.
Mais ce qui s'oppose sur-tout à leur donner place parmi
les dîmes insolites, c'est la différence absolue de leur régi-
me. L'article 11 8 des Placités a voulu que les dîmes in-
solites dont il fait mention, fussent réglées par/« possession
fur la chose, sans égard à la pojjejjîon fur le plus grand
nombre des autres héritages. Or, les dîmes d'usages se rè-
glent toujours, selon l'article 6 de la nouvelle Loi, parla
possession fur le plus grand nombre : elles ne peuvent donc
faire partie des dîmes insolites de l'article 118 des Placi-
tés ; elles doivent donc appartenir à la classe des dîmes
solites, ou former une classe particulière.
Cette conséquence est évidente 6c conforme au langage
ordinaire. Jusqu'à présent tous les Auteurs se sont réunis
à dire, 6c les Arrêts même Tont souvent jugé, que, dès
qu'un fruit, de quelque nature qu'il soit, devient la pro-
duction dominantèâU'une Paroisse, la dîme en est réputée
sòlite; cet usage général de la percevoir, en caractérise l'e£
pece , 6c l'appelle dans la classe des dîmes solites. Certai-
nement une dîme usitée dans une Paroisse fur le plus grand
nombre; une dîme levée fur un fruit qui est une des prin-
cipales récoltes ne peut être regardée comme insolite.
,
Ainsi le Parlement de Normandie a souvent jugé que la
dtfíië du sarrasin ou bled noir, étoit due de droit comme
gros fruit ÔC dîme solite. Basnage rapporte trois Arrêts
Vv *
372. PRGCES-FERBAL DE L ASSEMBLÉE-GÉNÉRALE
des années 1611 1619 6c 1638 , qui Vont ainsi décidé,
s
.parce que , ajoute cet Auteur, le sarrasin sert à la nour-
riture de l'homme.
On doit donc comprendre les dîmes d'usage dans la
classe des dîmes solites, non, à la vérité dans la claíîe des
,
dîmes généralement solites * mais dans la classe des dîmes
solites Localement; solites, comme faisant une des princi-
pales cultures d'une Paroisse ; solites, comme les dîmes des
vins font solites en Bourgogne 6c en Champagne, quoi-
solites de la
que ces dernieres ne soient pas généralement
manière dont le font les quatre gros fruits, lesquels for-
ment la principale culture de tout le Royaume.
Réponse àLla
la i°. Prétendre, comme on l'indique dans la seconde ob-
ec" servation, que les dîmes d'usage étant prescriptibles, elles
íecoude objec-
tion,
ne peuvent être clastées parmi les dîmes solites qui font
imprescriptibles, ce feroit équivoquer fur les mots ; 6c ce
que nous venons de dire, doit lever cette équivoque : de
ce qu'une dîme qui est d'usage sur telle Paroisse, dont le
fruit en sait la principale culture, qui est payée par le plus
grand nombre; de ce qu'une telle dîme peut , dans une
autre Paroisse, avoir été prescrite par la non-prestation
quarantenairedu plus grand nombre, il s'enfuit bien qu'elle
n'est pas folite généralement ; mais elle est folite locale-
ment ; 6c encore une fois, il est impossible qu'étant d'u-
sage sur tel lieu, elle y soit insolite : ces deux idées se heur-
tent & se repoussent mutuellement.
On pourroit même dire que cette dîme localement so-
lite, jouit, pendant tout le temps qu'elle reste dîme d'u-
.
sage d'une espèce d'imprescriptibilité locale : elle se règle
,
par le plus grand nombre : un ou deux Cultivateurs qui
ne l'auroient pas payée pendant un laps de temps consi-
dérable ne feroient point reçus à opposer la possession iso-
,
lée de ne point payer. En jugement on n'auroit aucun
,
égard à leur postession, parce qu'en fait de dîme d'usage,
le plus grand nombre assujettit le plus petit ; 6c c'est la dis-
position même du nouvel Arrêt de Règlement.
Tout invite donc à dire que les dîmes d'usage sont âes
dîmes solites. Nous y sommes autorisés par la nature de
DU CIERGÉ DE FRANCE > $ AOUT 1785. 37^
la chosè 6C par l'analogie des mots : nous avons insisté fur
cette analogie, parce que dès qu'une dîme est folite, le
Décimateur qui la réclame n'a aucune preuve de posses-
sion à faire sinon pour la quotité, si elle étoit contestée;
,
nous avons insisté fur cette analogie, parce qu'on ne s'obs-
tine à mettre les dîmes d'usage au nombre des dïmes in-
solites, que pour imposer aux Décimateurs l'obligation de
prouver la possession quarantenaire fur le plus grand nom-
bre des Cultivateurs pour percevoir la dîme d'usage ; 6c
c'est l'objet de la troisième observation que nous opposent
les défenseurs du nouvel Arrêt.
3 °. Le raisonnement dont cette observation est appuyée, Réponse
J à 1A
n'a, comme les précédents, rien de spécieux que par une |[°, rroiíieme objec-
tion.
nouvelle équivoque.
On dit : la possession dont paiie l'article 118 est une
,
poslession dont la preuve doit être faite par les Décima-
teurs , puisque c'est la posiession sur des bois 6c prés. Ce
genre de possession est étendu, par l'article même , aux
dîmes d'usage, puisqu'après les mots bois ÓC prés l'arti-
cle en ajoutant, ÓC autres dîmes insolites, englobe> toutes
les dîmes qui ne font pas celles des quatre gros fruits.
Nous répondons que ces inductions trop subtiles, font
étrangères au texte même de l'article 118. Ces mots, au-
tres dîmes, n'ont de rapport qu'aux autres espèces de dî-
mes des productions permanentes, telles que les forêts, ge-
nêts, pâturages étangs 6c pêcheries qui compofoient la
claste des dîmes ,insolites de droit. L'article 11 8 veut que
la pofleísion des dîmes de cette clasle, soit réglée sur le
fonds, 6c non fur le plus grand nombre; 6C par cela seul,
il exclut la dîme d'usage, puisque l'Arrêt de Règlement
lui-même ordonne que la dîme d'usage soit réglée par le
.
fruit ÓC par la pojsejjlon sur le plus grand nombre.
En effet, exiger du Décimateur la preuve d'une posses
sion quarantenaire sur le plus grand nombre à regard de
toutes les espèces de dîmes d'usagé, ce feroit vouloir les
anéantir, en lui imposant une obligation injuste 6c im-
possible.
Elle feroit injuste, parce qu'une dîme d'usage 6c locale,
374 PROCES-VËRBÂL DE L ASSEMBLÉE-GÉNÉRALE
est autant acquise 'de Droit Commun dans la Paroisse où
elle est usitée, quel'est celle du bled dans tout le Royaume.
Pourquoi celle-ci est-elle en général de Droit Commun ì
C'est que le bled est généralement réputé faire une des
principales récoltes, 6c que, par cette considération la dî-
,
me en est toujours regardée comme folite. Mais si dans une
Paroisse, la culture d'un fruit quclcoaque est assêft étendue
pour composer, sur cette Paroisse, une des principales ré-
coltes ; si la dîme en a été perçue à l'égard du plus grand
nombre, depuis qu'il est cultivé ; en un mot si cette dîme
est d'usage dans tel dîmaire, alors elle est, pour cet endroit,
ce que la dîme du bled est pour tout le Royaume; elle est,
pour cet endroit? dîme folite; elle doit participer au'carac-
tère ordinaire des dîmes solites, pour lesquelles le Décima-
teur n'a aucune preuve à faire. Ici le Décimateur invoque
pour lui le Droit Commun ; ce droit fait son titre, jusqu'à
ce qu'il soit détruit par une possession contraire du plus
grand nombre des Décimabîes : le Décimable est deman-
deur en exception, lui seul est tenu de prouver. Pourquoi
exigeroit-on du Décimateur une preuve, absolument inusi-
tée 6c très-dispendieuse ?
Nous ajoutons que le plus souvent, cette preuve de pos-
session quarantenaire sur le plus, grand nombre, íèroit
impossible. ,
Les fruits assujettis aux dîmes d'usage,. ne font pas se-
més tous des ans fur le même fonds; le Cultivateur varie,
il laisse quelquefois écouler dix années sains ensemencer la
même espèce de fruit sur le même terrein ; dans ces chan-
gements successifs 6c multipliés, comment:, après- uo laps
de temps auísi long,, discerner les fonds qui ont produit
la même espèce de fruit? Ou trouver des hommes qui
aient àssez vécu, dont la mémoire soit assez sure St assez
fidèle pour débrouiller ces mélanges confus;, ÒC rendre
horaniage à la vérité ? La preuve de quarante ans-, fur le
plus grand nombre, feroit; donc évidemment impossible.
Vouloir y assujettir le Décimateur pour ce genre de cul-
ture-, c'est dire, en d'autres termes, que cette dîme* ne
lui est: pas due y qu'on veut le deílàisir de eêifô qu^il possède,
DU CLERGÉ DE FRANCE , s AOUT 178/. 375
de l'empêcher, en élevant contre lui une barrière insur-
montable, d'en acquérir jamais de pareilles.
La raison fondamentale du droit des Décimateurs fur .]Erendue du
, , décimal
les fruits de culture variable, c'est que tous les fruits font droic
dePi les Pla-
depnis
sujets à la dîme; c'est qu'il n y a aucun motif d'en exemp-cl:éi ci:és.
ter telle espèce de fruit, plutôt que telle autre espèce ; c'est
que tous ces fruits font destinés à la subsistance des Cultiva-
teurs 6cdes Ministres des Autels. Le bled est généralement
sujet à la dîme, parce qu'il fournit généralement 6c principa-
lement à la'subsistance des hommes. Un autre fruit cultivé
dans telle Paroisse fournit de même à la subsistance des
,
habitants, soit par une consommation réelle, soit parce qu'il
procure, par des ventes 6c des échanges, tout ce qui est
nécessaire à la consommation : ce fruit est donc de droit
aussi décimable que le bled 6c les autres gros fruits; c'est
de lui seul que les Colons tirent indirectement ou immé-
diatement leur subsistance, comme ailleurs les habitants
la trouvent dans la consommation 6c les échanges des qua-
tre gros fruits ; comme, dans les pays vignobles, les Cul-
tivateurs se la procurent par la consommation 6c réchange
de leurs vins.
Ainsi quand le fruit dont la dîme est demandée, n'est
pas dans une des espèces déclarées insolites par l'article 118
des placités, c'est-à-dire, dans une des espèces des produc-
tions permanentes; ou bien lorsque le Décimable n'a point
de prescription légale à opposer, la dîme doit en être ré-
putée folite, 6c comme telle, fondée sur le Droit Commun.
C'est ce que le Parlement de Normandie a jugé avant
son dernier Règlement de 1784, autant de fois que la
question s'est présentée. Nous nous contenterons de citer
quelques Arrêts postérieurs à l'époque des placités.
Le trèfle avoit été nouvellement cultivé dans la Paroisie
de Tourville ; le Curé demanda la dîme de cette nouvelle
récolte; les habitants la refusèrent, prétendant que c'étoit
une dîme insolite, qui exigeoit la possession quarantenaire
de la part du Curé : le Parlement, par Arrêt du 2.3 Août
17x9, sans avoir égard à ce soutien, ordonna le paiement
de la dîme.
-
jj6 PROCÈS-VERBAL DE L
ASSEMBLÉE-GÉNÉRALE
En 17J4 le Curé de Saoule réclamoit la dîme des trèfles
ou trémaines, nouvellement cultivés dans la Paroisse; le
Bailliage de Coutances l'en avoit débouté faute par lui
,
d'articuler des faits de possession sur le plus grand nombre
des Paroissiens : la Cour, en réformant la Sentence, con-
damna les Paroissiens à en payer la dîme.
En 17 67 le Curé de Saint-Pierre d'Arthenay deman-
doit la dîme du trèfle, que Ton récoltoit depuis trente ans
dans fa Paroisse ; il offrit de prouver que, depuis cette
époque, il en jouissoit : le Parlement, par son Arrêt du
11 Février, le dispensa de cette preuve, 6c lui adjugea
la dîme.
En 1770 les habitants de Tessy refusèrent aux Déci-
mateurs la dîme des trèfles nouvellement récoltés dans la
Paroisse ; 6c,ce qui est remarquable, ils conclurent fur i'ap-
pel à ce qu'il plût à la Cour les garder, 6c maintenir dans
la coutume 6c l'usage de ne pouvoir jamais être assujettis
au paiement d'aucune nouvelle dîme, que préalablement
les Décimateurs n'eussent fait apparoir de leur droit, ou
de fa possession paisible de quarante années de perception,
aux termes, difoient-ils, des Ordonnances 6c des Règle-
ments de la Cour. Le Parlement, par son Arrêt du $ Août,
rejetta leurs conclusions, Ôcles condamna à payer la dîme.
Quel étoit le motif d'une Jurisprudence aussi unifor-
me ? C'est que la dîme des trèfles n'étoit point dans la
claíle des dîmes insolites, des dîmes de productions per-
manentes ; c'est que les trèfles étant nouvellement intro-
duits dans les Paroisses, les habitants, qui contestoient la
dîme, n'opposoient, 6c ne pouvoient opposer aux Déci-
mateurs une libération acquise par la possession légale, par
la possession quarantenaire. Voilà pourquoi cette dîme a
été regardée, avec raison, comme une dîme ordinaire, com-
me une dîme fondée sur l'assujettissementcommun de tous
les fruits, lorsqu'on ne peut les affranchir par la prescrip-
tion ou possession de droit, comme il est réglé par l'arti-
cle j o de l'Ordonnance de Blois.
Ainsi lorsque le Règlement de 1784 restreint la dîme
folite à celle des quatre gros fruits, lorsqu'il oblige les Dé-
cimateurs 3
DU CLERGÉ DE FRANCE^ J AOUT 1785. 377
cimateurs, en cas de contestation, à établir pour les autres
espèces de fruits une perception de quarante ans fur le plus
grand nombre ; cetce Loi renverse l'ancienne Jurispru-
dence, 6c veut introduire des principes jusqu'alors incon-
nus dans la Province de Normandie.
40. Une autre innovation également sensible, 6c peut- Réponse
^ R
être plus importante, est celle qui est consacrée par l'ar- quatrième ob-.
ticle 8 de l'Arrêt de 1784, relativement à la dîme de
jection.
à la
Yy x
588 PROCÈS-FERBAL DE L ASSEMBLÉE-GÉNÉRALE
Aaa z
404 PROCES-FERBAL DE L*ASSEMBLÉE-GÉNÉRALE
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-i^mmmM**mmwmmmmËÊmÊmmmÊÊimÊmmm^mmmmmm^mmimmmmÊm^mmamiswmmmmcaBm*ai^m!39t.simm\M 11 —m
MÉMOIRE AU ROI.
Ol RE,
C'est avec une confiance entière que le Clergé de votre
Royaume sollicite aujourd'hui la protection de VOTRE
MAJESTÉ. NOUS la réclamons, pour nous aider à subve-
nir aux besoins les plus importants du ministère ecclésias
tique, 6c pour assurer à tous les Pasteurs du second Or-
dre une subsistance convenable.
Notre premier objet a été de déterminer Tévaluation
qu'il convient de donner à la Portion congrue : il nous a
paru que Tavantage de toutes les Parties intéressées , 6c la
marche constante de la Lép-iflation exiçeoient une éva-
luation commune 6c uniforme. Mais, nous avons cru de-
voir proposer les précautions les plus capables de prévenir
les inconvénients qui en font inséparables.
L'évaluation nouvelle que nous proposons, fondée fur
les principes établis dans TEdit du mois de Mai 1768, a
été, dans tous les cas douteux, déterminée par la faveur
que méritent les Curés,'& par le désir qui nous anime
d'éloigner pour long-temps des variations nouvelles.
II est juste, fans doute, comme Tavoit prescrit TEdit
de 1768, que les Curés dépendants de TOrdre de Mal-
te , jouissent des mêmes avantages ; leurs besoins font les
mêmes ; leur condition ne doit pas être différente. Com-
ment íe peut-il qu'une Loi particulière ait dérogé à leur
égard à un Edit folemnel ? Nous ne connoiíions aucun
motif suffisant pour légitimer une pareille exception, lors-
que la dîme , ou Texemption de dîme, offre un revenu
suffisant pour pourvoir à la dotation des Pasteurs.
Apres avoir asiuré la.subsistance des Curés à Portion
congrue 6c de leurs Vicaires, nous avons porté nos regards
fur cette classe de Curés infortunés, qui n'ont, pour sub-
sister, qu'une dîme insuffisante, 6c dont le produit est bien
DU CLERGÉ DE FRANCE , 8 AOUT 178^. 405
souvent inférieur à la Portion congrue. Les saints Conci-
les 6c les Ordonnances du Royaume, ont excité plusieurs
fois en leur faveur le zèle des Evêques. La Jurisprudence
indique le recours fur les habitants, comme un moyen lé-
gitime de venir au secours de ces Curés. Le Concile de
Trente avoit prescrit en même-temps 6c par préférence,
,
les unions de Bénéfices : cette vue a été adoptée par TOr-
donnance de Blois, 6c plus récemment, par TEdit de 1768;
nous la préférons fans doute. Mais en la proposant à VO-
TRE MAJESTÉ, nous croyons devoir en même-temps lui
proposer les moyens nécessaires pour en faciliter Texé-
cution.
Notre sollicitude s'est étendue plus loin ; 6c nous avons
pensé que, fous les auspices de VOTRE MAJESTÉ, nous
pourrions remplir le voeu de la Religion 6c de Thuma-
nité, en assurant la subsistance des Pasteurs, qui, après avoir
vieilli dans les fonctions du saint Ministère sont con-
,
traints de les abandonner.
Nos vues se sont même étendues fur les Fabriques des
Paroisses, afin que leur dotation puiste répondre aux be-
soins du culte 6c du service des Autels ; enfin nous n'avons
pu nous dissimuler Timpossibilité où font plusieurs Déci-
mateurs intéressants d'acquitter la nouvelle évaluation de
la Portion congrue. Nous ne devons pas laisser ignorer à
VOTRE MAJESTÉ qu'il est des Diocèses, 6c même des
Provinces entières où la dîme ne se perçoit que sur un petit
nombre de fruits, où elle est réduite à la trentième qua-
,
rantième ÔC quelquefois même à la cinquantième gerbe,
,
où elle est assujettie à diverses prestations locales, où les
Bénéfices 6c les Etablissements les plus importants font déja
dans une indigence alarmante, où des Chanoines d'Eglises
Cathédrales n'ont pour subsister qu'un revenu inférieur à
la Portion congrue de cinq cents livres : il est juste, fans
doute il est nécessaire de soutenir les Etablislements 6c
,
les Bénéfices les plus Utiles. De ce nombre font principa-
lement les Evêchés, les Eglises Cathédrales 6c quelques
Collégiales distinguées, les Séminaires, les Collèges, les
Hôpitaux, les Monastères de Filles, ceux fur-tout où le
4-o S PROCES-FERBAL DE L ASSEMBLÉE-GÉNÉRALE
sexe reçoit dans son enfance une éducation chrétienne, ô£
trouve dans un âge plus avancé un asyle assuré contre les
dangers du monde 6c\es orages des passions. La religion 6c
la justice de VOTRE MAJESTÉ ne nous permettent pas de
penser qu'Elie se refuse au voeu de soutenir des Etabliste-
ments aussi précieux. Nous sommes prêts à y consacrer
les Bénéfices qui dépendent de notre nomination; daignez,
SIRE, approuver ies mesures que nous avons Thonneur
de vous proposer, 6c sans lesquelles Tamélioration du fort
des Curés deviendrait le principe 6c Tépoque de la destruc-
tion 6c de la ruine des Etablissements les plus dignes de
votre protection. Vous ne le permettrez pas, SIRE, 6c
c'est dans la juste confiance où nous sommes que nos de-
mandes seront accueillies de VOTRE MAJESTÉ, que nous
nous sommes cru' permis d'adopter une évaluation de la
Portion congrue aussi onéreuse à tous les Décimateurs.
Ces demandes ne font pas moins fondées fur Tintérêt
des peuples : la Patrie s'unit à la Religion pour solliciter, par
notre voix, la subsistance des Pasteurs, 6c la conservation
des Etablissements consacrés aux besoins de la société.
Appuyés fur des titres aussi puissants, nous ne devons
pas craindre de voir s'évanouir nos espérances, 6c que nos
sacrifices n'aient été que Texpression stérile- du zèle qui
nous anime pour la félicité publique. Nous avons Thon-
neur de mettre fous les yeux de VOTRE MAJESTÉ la
Délibération que nous avons prise en la soumettant à
,
votre haute sagesse; 6c nous attendons de VOTRE MA-
JESTÉ une décision qui comblera de consolation 6>C de
joie tout TOrdre Ecclésiastique, qui deviendra pour TE-
glise entière un gage non équivoque de votre protection
6c de votre bienveillance, 6c qui sera regardée comme
un nouveau bienfait pour les peuples dont vous êtes le
Souverain 6c le père.
Signé >J< ARTHUR-RICHARD, Archevêque 6c Pri-
mat de Narbonne , Président.
L'Abbé de Périgord ancien Agent âC Secrétaire de
í Assemblée. ,
L'Abbé Dillon, Secrétaire de l'Assemblée.
DÛ CLERGÉ DE FRANCE J 8 AOUT 178^. 407
MÉMOIRE ampliatifsur la Délibération du 3 Août 178 j-^
concernant les Portions congrues.
JL'AsSEMBLÉÈ délibéré de supplier Sa Majesté de
à vou-
loir bien agréer 6c autoriser, en la forme la plus conve^-
nable, les Articles suivants.
ARTICLE PREMIER,
Que lá Portion congrue des Curés 6c Vicai-
res perpétuels, tant ceux qui font établis à pré-
sent que ceux qui pourront i'être à Tavenir,
,
sera 6c demeurera fixée à la somme de 700 livres*
On propose, dans cet Article, de fixer la Portion con-
grue des Curés à là somme de 700 livres. L'Edit du mois
dé Mai 1768 avoit déterminé qu'il ne feroit procédé à
,
Une nouvelle évaluation, que lorsque la valeur des grains
auroit acquis un accroissement considérable j en forte que
la Portion congrue représentât toujours la valeur de vingt-
cinq fetiers de bled, mesure de Paris. Si TAssemblée n'avoit
eu égard qu'à la valeur des grains dâns les différentes Pro-
vinces du Royaume depuis dix années elle n'auroit pu
,
porter cette évaluation qu'à environ six cents livres ; mais
elle a considéré que depuis deux ans la valeur des grains
n'a ceflé de s'élever; que Tannée derniere il falloit déja plus
de six cents livres pour se procurer vingt-cinq fetiers de
grains, 6c qu'il convient d'adopter Tévaluation la plus fa-
vorable, 6C suffisante pouf remplir pendant long-temps le
voeu de la Loi.
ARTICLE II.
Que la Portion congrue des Vicaires, tant
ceux qui font établis à présent, que ceux qui
pourront Têtre à Tavenir par les Archevêques 6c
Evêques Diocésains, sera Sc demeurera sixée à
la somme de trois cents cinquante livres.
Cet Article porte la Portion congrue des Vicaires à la
PROCES-FERBAL DE ASSEMBLÉE-GÉNÉRALE
4 oB L
moitié de celle des Curés : c'étoit ainsi que Tavoit déter-
miné la Déclaration de 1686. L'Edit du mois de Mai 1768
ne les avoit pas traités si favorablement ; mais une Loi pos-
térieure sollicitée par TAssemblée de 177J , a statué qu'ils
,
auroient deux cents cinquante livres, c'est-à-dire, moitié
de la Portion congrue des Curés.
ARTICLE III.
Que les Décimateurs, autres que les Curés,
seront 6c demeureront tenus des Portions con-
grues des Vicaires dans toutes les Paroisses où
ils font dans Tusaçre actuel de les acquitter, quand
bien même les Curés desdites Paroisses ne se ré'
duiroient pas eux-mêmes à la Portion congrue ;
ÒC qu'à Tégard des Paroiílesoù lesvCurés íont en
usage de payer leurs Vicaires, 6c de celles où il
en fera établi de nouveaux, dans les formes pres-
crites par les Ordonnances, les Curés ne pour-
ront s'en décharger fur les Décimateurs, qu'en
optant pour eux-mêmes ladite Portion congrue.
Cet Article a été dicté par Tamour de la paix, 6c par
le désir de tarir la source des contestations qui s'élèvent
journellement entre les Curés"~c£ les Décimateurs. Ce n'est
que depuis 1686, 6C fur-tout depuis 1714, que les Loix
ont distingué la Portion congrue des Vicaires de celle des
Cures; mais il a toujours été maintenu en principe que les
Curés ne peuvent se libérer du paiement de leurs Vicaires,
qu'en optant pour eux-mêmes la Portion congrue. Ceux
qui ne font pas Toption, font censés jouir d'une dotation
suffisante pour eux ôí pour leurs Vicaires : mais parmi les
Curés qui n'opteront pas la nouvelle Portion congrue, 011
doit distinguer ceux dont les prédécesseurs avoient opté
en conséquence de la Loi de 1686 , 6c de la faculté qui,
peu de temps après %fut accordée aux Décimateurs de for-
cer les Curés de garder, en déduction de la Portion con-
grue, les fonds dont ils jouissoient, faculté qui n'a pas été
maintenue par TEdit du mois de Mai 1768. II existe aussi
des
DU CLERGÉ DE FRANCE > 8 AOUT 1785. 409
des Curés qui, fans avoir fait l'option, ont passé différen-
tes Transactions ou Concordais avec les Décimateurs, 6c
par lesquels ceux-ci se sont engagés au paiement des Vi-
caires, en tout ou en partie. Le voeu de TAssemblée a été
de n'altérer en rien les jouissances des Curés qui n'opteront
pas la nouvelle Portion congrue ; 6c elle a regardé com-
me le moyen le plus convenable, celui de prendre Tusage
actuel pour règle de Tavenir, en conservant toutefois aux
Curés, qui s'en trouveraientgrevés, la liberté de réclamer
la nouvelle Portion congrue.
ARTICLE IV.
Que la nouvelle évaluation des Portions con-
grues aura son esset, à compter du premier jour
du mois de Janvier qui suivra Tenrégistre-
ment de la Déclaration, sans néanmoins qu'elle
puisse avoir son'exécution avant le premier Jan-
vier 1787.
II est juste de déterminer une époque précise où la nou-
velle évaluation commencera d'avoir son esset. L'Assem-
blée croit également juste 6c nécessaire de faire concourir
avec cette époque , Tassurance des dédommagements qu'il
convient d'attribuer aux Décimateurs utiles. Le temps
proposé est nècestaire pour constater les besoins de ces Dé-
cimateurs, pour indiquer à Sa Majesté les ressources que
présentent les Diocèses, & pour que Sa Majesté ait pu faire
connoître légalement ses intentions.
ARTICLE V.
ARTICLE XI.
Que, fous le bon plaisir de Sa Majesté, les
Archevêques 6c Evêques pourront désigner par-
mi les Bénéfices à supprimer, quelques-uns d&
ceux qui dépendent de la collation Royale dans
les Diocèses où le patronage Ecclésiastique ne
présente pas de ressources suffisantes.
L'Assemblée du Clergé renferme ou représente tous les
Patrons Ecclésiastiques. Elle offre pour euX tous les sacri-
fices que les circonstances pourront exiger : elle souscrit
sans peine à la perte de ses droits, pour remplir des desti-
nations aussi respectables; mais dans les Diocèses où le
patronage Ecclésiastique ne présentera pas de ressources suf-
fisantes, faudra-t-il laisser dans la langueur 6c dans Tindi-
PROCES-FERBAL DE ASSEMBLÉE-GÉNÉRALE
414 L
ARTICLE XIII.
Que les consentements d'habitants qui au-
roient quelque droit de patronage ne seront
,
pareillement réputés nécessaires à l*égard des sup-
pressions de Bénéfices Conforces, Fraternités
,
ou Obiteries dépendants defdites Communau-
tés, lesquelles suppressions il auroit plu à Sa
DU CLERGÉ DE FRANCE 8 AOUT
,
178/. 41 $
Majesté d'autoriser, soit pour améliorer le sort
des Curés 6c des Vicaires, soit pour suppléer à
Tmsufsiíance des Fabriques desdites Paroisses,
îl existe dans plusieurs Diocèses, fur-tout dans ceux où
le Clergé étoit autrefois plus nombreux, divers Etablisse-
ments attachés au service des Paroisses, fous les noms de
Consorces, Fraternités, Obiteries, ou Corps de Bénéfi-
ciers; ces Etablissements, presque toujours mal dotés, ab-
sorbent des Ministres qui pourraient être utilement placés
dans d'autres postes ; ils font presque roujours en procès
avec les Curés 6c Vicaires. Les Prêtres, qui les remplissent,
y font, pour ainsi dire, voués à une oisiveté dangereuse :
ces Etablissements peuvent donc être, fans inconvénient,
sacrifiés à de plus grands intérêts; mais comme ils ont été
fondés pour Tavantage des Paroisies il convient d'en ap-
,
pliquer les fruits au service de ces mêmes Paroiíìes; c'est
à la faveur de cette précaution qu'on ne craint pas de
,
proposer d'affranchir ces suppressions de la nécessité du
consentement des Communautés d'FIabitants : ces Com-
munautés font fous la tutele de la Loi, 6c il appartient au
Légistateu'r de déterminer la mesure de leur influence.
ARTICLE XIV.
Que les Bénéfices dont Sa Majesté aura ap-
prouvé que la destination soit changée pour rem-
plir les objets ci-desius mentionnés, ne pourront
être résignés, ni permutés, ni même, en cas de
vacance, conférés ou impétrés , fans néanmoins
que les biens en provenants , ou les revenus
d'iceux puissent tourner au profit des oeuvres
auxquelles ils seront destinés, qu'en vertu des
Décrets des Evêques Diocésains revêtus de
,
Lettres-Patentes enregistrées.
Le but de cet Article est d'obtenir de Sa Majesté qu'Elie
détermine, pour chaque Diocèse les Bénéfices ou biens
,
ecclésiastiques, dont Elle permettra Tapplication aux ob-
jets ci-deflus indiqués, 6c qu'en même-temps Elle assure
4i 6 PROCES-FERBAL DE L ASSEMBLÉE-GÉNÉRALE
Texécution des dispositions qu'Elie aura adoptées. La pré-
caution que propose TAílemblée d'interdire toute dispo-
sition nouvelle des Bénéfices dont 5a Majesté aura permis
la suppression ne doit sans doute être adoptée qu'en fa-
,
veur d'une destination aussi privilégiée. L'Assemblée, qui
représente toutes les parties intcreíìées, ne craint pas de la
solliciter. C'est le seul moyen d'écarter les obstacles qu'op-
poserait Tintérêt particulier à Futilité commune : il n'est
pas fans exemple ; on Ta plusieurs fois adopté dans ces
derniers temps, 6c jamais, fans doute, il ne fut commandé
par des circonstances plus légitimes.
ARTICLE XV.
Qu'au surplus toutes les dispositions de TEdit
du mois de Mai 1768 en tout ce qui n'y feroit
,
pas dérogé par les précédents Articles , seront
maintenues dans la nouvelle Déclaration.
Les précédents Articles ont tous pour objet d'ajouter à
Texécution de TEdit de 1768, les dispositions qu'exigent
les circonstances actuelles, 6c d'adopter les moyens les plus
propres à subvenir aux inconvénients inséparables d'une
Loi générale ; mais il convient en même-temps de confir-
mer les dispositions de TEdit de 1768 , qui a établi une
Jurisprudence uniforme sur le fait des Portions congrues,
6c qui a déterminé les droits respectifs de ceux qui
les reçoivent, 6c de ceux qui font chargés de les ac-
quitter.
DU
DU CLERGÉ DE
FRANCE, 9 AOUT 178 J. 417
LXV
SÉANCE.
ÎE
_j6c
projet du Contrat qui doit être passé entre le Roi
le Clergé pour.le paiement du Don-gratuit, 6c le
projet de celui qui doit être renouvelle avec Sa Majesté
pour le paiement des rentes prétendues assignées fur le
Clergé, ont été lus par Me Maigret, Notaire, 6c ils ont
été l'un 6c l'autre approuvés, comme étant conformes aux
Contrats passés ci-devant pour le même objet.
Messeigneurs 6c Messieurs les Commissaires ont été tra-
vailler à leurs Bureaux.
La Séance a été indiquée à demain Vendredi, 19 Août,
à neuf heures du matin.
Signés ARTHUR-RICHARD,Archevêque 6c Primat
de Narbonne, Président.
DU
DU CLERGÉ DE FRANCE * 19 AOUT 1785. 449
nâf^ïsa^ârasîûattg^ '
LETTRE
DE L'ASSEMBLÉE- AU PAPE.
BEATISSIME PATER,
A Ntiquijfimum illud est sancía Romanoe Ecclefioe qua
3
<ZJL Matre SC Magifira omnes Chnfiiani orbis Ecclefu glo-
riantur fuccrescentes ufque, in Chrifii agro, vitwrumfurcu-
j
lossedulâ manu resecare. Acfi umquàm ab apostolica auctori-
tate j unde omnia in nos femper bona defluxerunt, optata ac
prorsus necessaria morum emendatioms loetijjimafpesaffulfit,
nujic affulget maxime, cíun in Sede Pétri illuni veneramur
collocatum Chrifii Vicanum, quem pietas in dolendis., pru-
dentia in p rìiv entendis ^elus in comgendis excejsibus pr&-
j j
fentis avi decus faciunt,.exemplarfutun. Luget dudùm Ec-
clefia Gallicana* illo deformata* quem hodiè SANCTITATI
V ESTR JE supplex denuntiat, abusu. Exitialem âG relipiosis-
jìmoe summorum Pontificum menti prorsùs repugnantemBe-
neficiorum cupiditdtem, ipsum in Sanciuarium invexitpraven-
uoms ujus. Mmifiros Dei vivi non pudetj manus ad augus-
tisjima muni a confieratwne dicatas avide in Templi thefauros
injiee re.,
DU CLERGÉ DE FRANCE, IO AOUT 1785. 457
injicere, extremos Beneficiatorum fingultus aucupari, inhiare
vacationibus, difiantias metiri, dies computare., quoeftuofam-
que fibi indufinam turpijjimè fingere. Nova artis apud nos
inducitur profesfîo populi fidelis fcandalum* Ordinìs Eccle-
>
fiafiici dedecus : pretiofa Ecclefioe Bénéficia,, ipfaque nonnum-r-.
quam formidanda animarum cura,in pradam fubeunt homi-
nibus ifiis quibus est pro titulo celentas pro meritis râpa-
j ,
citas. Hinc multorum mors celata j immature ante exfe-
quias nominatwnes , multiplia dolo fraudata sepiàs Patro-
norum ddigentia, innumeraque alia fcandala, in illis pmfer-
tim regiombus fiaturientia 9 qu& ad Avemonem propius
vergentes , breviorem moram} facilwremque anfam proeven-
tionibus proebent. Exceffus tam multos, adebque Sancíioribus
canonicis j pubhcoe honefiati,fidelium oedificationi3 ecclefiaflicoe-
dignitati adverfantes nofiri est ojficii ad SJNCTITATEM
j
VESTRAM déferre : emendare verb illius est providentU quoe,
_,
altâ de Cathedra Pétri univers Rei Christian* invigilans,
dissipât omne malum intuitu suo. Jamdudum multiplia
Edicîo nefarios ambitus comprejjlt Sedes Apostolica, éminent
imprimis ubique célébrât^ Leges, tum de verisimili notitiâ
obitûs, tum de impetrantibus Bénéficia viventium fancitoe.
Abusus eradicabit arctijjlmoque fr&no avidijjlmorum homi-
„
num cupiditatem coercebit SANCTITAS VESTRA* egregia de-t
cesforum suorum exempta superans fi termino conflituto
j ,:
quem anteire non valeat recursus ad Romanam Curiam, Ref
cripto generali dignetur declarare irritants nullam, nulliufque
mornenti fore quamlibet praventionem ante trigefimam diem
ab exequiis habitam. Gaudent dudùm Eminentiflìmi Cardi-
nales communi privilegio : fruuntur ÓC nonnullí Patroni Jpe-
cialibus Indultis, ut Bénéficia praventioni non subjaceant, nifi
fix menjibus a vacàtione'expleùs. Brevioris interyalli favo-
remj perutilem univers Ecclefia Gallicana futurum' j talibus
fulti exemplis tamis freti momentis, ejfiagitamus. Annuat
j
Procès-verbalde 1785. H.h.h
458 PROCES-FERRAL DE L9ASSEMBLÉE-GÉNÉRALE
SANCTITJS VESTRA vctis nòfirìs ; nec noflris tantàm, sed
quciquót sunt homuïuni religiosorumj ad majus Ecclefioe bo-
num svleiidotemque adspirantium, Ecclefiaftici Ordinis pu-
ntatem, decusque exoptantium. Annuatj pro continua Eccle~
fia Gallicane ergà sancîam Sedem reverentiâ. êC devotione .
pro fingularì Romanâ Ecclefia erga nos benevolentiâ SC di-
íeclìone.; pro fpeciaU* quofiagrat SANCTITAS VESTRA, \elo
discvDÍiiïoe. Ascenclàt mandaté sancta, 6c renovare, SC è
Sanctuario per manus auguflisjimas emundato afcendent de-*
vota supplicationes ad Deum optimum maximum, ut longis
fimos, felicisjlmosque annôs disciplina sancta Restauratori,
Eccle[loeque piisfimo Patri itnpertiatur providus, Hoec adpre-
cantur eoiuihub,
BEATïSSÏME PATER,
S ANCtIT AT I S VESTRJE,
-
» . - - .
MÉMOIRE AU ROI.
SIRE,
Le Clergé de France aimera toujours à publier haute-
ment qu'il doit une grande partie de ses biens temporels
à la munificence de vos augustes Prédécesseurs j ÔC que,
formé sous les auspices du Souverain, le.patrimoine entier de
TEglise ne se conserve qu'à Tombre de la même autorité. S'il
est doux à notre reconnoissance de célébrer cette heureuse
époque, où le zèle du Prince 6c de ses Sujets multiplioit
à Tenvi les fondations utiles, la Religion 6c Thonneur atten-
dent, de notre courage, que les intentions des Fondateurs
seront respectées, 6c qu'un si précieux héritage ne passera
jamais dans des mains étrangères. Tel est, SIRE, le prin-
cipe de la confiance respectueuse avec laquelle nous pré-
lions la liberté d'appeller à la justice de VOTRE MAJESTÉ
die Tabus qu'on voudrait faire de fa bienfaisance.
Lorsque M. d'Escars obtint, en 17 8 o, TAbbaye de Mau-
bec Diocèse de Bourges, fa qualité de Clerc tonsuré, jointe
,
à Tétat de Chevalier de Malthe, ns permettoit pas de le re-
garder comme essentiellementincapable de posséder un Bé-
néfice ecclésiastique. Nous dumes alors présumer queTacte
de nomination avoit été expédié dans la forme accoutu-
mée. Mais en contractant mariage au mois de Mai 1783,
il a renoncé aux privilèges de la cléricature; 6c cependant
il continue de percevoir les revenus de TAbbaye. Forcés
de-rechercher les titres d'une possession si étonnante, nous
DU CLERGÉ DE FRANCE, z y Août 1785» 463
avons découvert un Arrêt du Conseil du u
Janvier 1781,
qui, sur la présentation de Monseigneur Comte d'Artois,
accorde à M. d'Escars la jouissance,sa vie durant, de TÀb*
baye de Maubec. C'est à regret que nous élevons la voix :
les qualités personnelles de M. le Baron d'Escars, tui •nom
cher à TEgliíè òc à TEtat, tout intéresse singulièrement en
fa faveur Î mais les égards ont un terme, quand la Loi se
fait entendre. Daignez, SIRE, prêter Toreille à ses dis-
positions 6c VOTRE MAJESTÉ prononcera elle-même si
,
un simple Arrêt du Conseil suffisoit pour tenir TAbbaye
de Maubec, 6>C si cette prélature peut aujourd'hui reposer
sur la tête d'une personne Laïque, engagée dans la profes-
sion des armes 6c dans les liens du mariage.
Quoique le temporel des Bénéfices ecclésiastiques de-
meure toujours sous la main protectrice de VOTRE MA-
JESTÉ en autorisant Tossrande 6c la consécration qui en
,
a été faite, Tintention des Rois vos Prédécesseurs a été de
lier irrévocablement la jouissance des revenus à la conces-
sion du titre. Uné Abbaye vacante n'est remplie que par
le concours de la nomination royale 6c des Provisions du
Saint-Siège. Le Souverain, subrogé aux droits des Elec-
teurs par le Concordat, présente ail Pape un-sujet de la
qualité prescrite par les Ordonnances. Ce recours au Su-
périeur Ecclésiastique est tellement obligatoire, que lé por-
teur du Brevet Royal, qui néglige de s'y adresser dans un
temps déterminé , n'est plus recevable à faire usage de fa
Ab-
nomination. Déclarons qu avenant vacation d^s
bayes, Prieurés
....
étant à notre nomination, nous n en-*
....
tendons nommer ^finon personnes d'âge suffisance ÓQ
qualités requises les saints ,
Décrets
....
Constitutions
autres par, ,
canoniques ÓG Concordats
..... Ordonnons que ceux que '
nous y nommerotís, seront tenus dedans neufmois après la
délivrance de nos Lettres de nomination obtenir Bulles
.....
faire apparoir de diligences valables
ÓG Provisions
.-. . . . ou
f
ÓC suffisantes SC à faute de ce aire demeureront déchus
; j
de leur drok de nomination. Ainsi s^exprime ì'Ordonnance
de Blois, art. 1 ':5 5. Une décision si impérative^ a été re-
tiquvelléé eh diíreretìtes occasions > & -notamment par
'4 64 P^OCES-FERBAL DE L AÌSÈMBLÉE-GÉNÉRALE
TArticle premier de TEdit de Décembre 1606, 6c la Dé-
claration du 17 Octobre 17 z 6.
SIRE, la volonté du Législateur n'a point été suivie
relativement à TAbbaye de Maubec. Point de Provisions
du Pape, point de diligences faites en Cour de Rome. II
n'est même intervenu aucun acte de présentation au sou-
verain Pontife. Un Arrêt du Conseil est Tunique titre des
droits qu'exerce M. ie Baron d'Escars, titre qui, en assi-
milant à des grâces purement temporelles la disposition
des Abbayes, deviendrait aussi funeste par ses conséquen-
ces , qu'il est destructif des principes, 6c contraire aux en-
gagements que les augustes Prédécesseurs de VOTRE MA-
JESTÉ ont bien voulu prendre avec le Saint-Siège par le
Concordat, 6c avec TEglise de France par TOrdonnance
de BloiS} TEdit de 1606 6c une multitude de Loix posté-
rieures. II paroît que cet Arrêt a été calqué fur un Arrêt
rendu le z6 Janvier 1766, 6c qui accordoit, dans les mê-
mes termes, la jouissance de TAbbaye de Maubec à M. de
la Corne, Doyen de TEglise de Québec, 6C Vicaire-Gé-
néral du Diocèse.
SIRE, ce dernier Arrêt ixest point venu dans le temps
a la connoissance des Assemblées du Clergé. Elles en ont
d autant moins soupçonné Texistence, que M. de la Corne
réunistoit toutes les qualités nécessaires pour posséder ca-
noniquement une Abbaye. On prétend que cette forme
insolite n'a eu lieu qu'à raison des difficultés élevées alors
fur Tadministration de TAbbaye de Maubec. Cet établiOe-
ment avoit été uni sous Louis XIV à TEglise de Québec.
Mais Tesset de Tunion étoit contesté depuis que le Canada
avoit passé sous la domination Ángloise. En accordant pro-
visoirement au Doyen du Chapitre de Québec la jouis-
sance des revenus de ladite Abbaye, le Chapitre, ajoute-
t-on , soussroit moins de préjudice que si les deniers en
eussent été versés dans la Caisse d'un Econome-Séquestre.
Quoi qu'il en soit de ces faits, les suites de la grâce faite
a cet Ecclésiastique, 6c Tinduction qu'on voudrait en tirer,
annoncent de plus en plus qu'il est des règles fondamen-
tales qui ne font susceptibles d'aucune exception, 6c que
les
DU CLERGÉ DE FRANCES Z3 'AOUT 178J. 46s
les intentions les plus pures ne légitiment point une opé-
ration vicieuse dans fa source. Aujourd'hui que TArrct du
Conseil, du 16 Janvier 1766, est connu du Clergé, si
M. TAbbé de la Corne vivoit encore, nous ne balancerions
pas d'attaquer fur fa tête une possession si illégale des biens
6c revenus de TAbbaye de Maubec 3 possession bien moins
régulière encore dans la main de M. le Baron d'Escars, de-
venu par la célébration de son mariage, tout-a-fait étranger
à TOrdre Ecclésiastique. La maxime qui exclut les Laïques
de la poíleliion des Bénéfices, fondée fur la nature des biens
d'Eglise 6c sur tous les monuments de la tradition, tient à
nos Libertés, 6c fait partie de privilèges canoniques dont la
conservation a été promise si solemnellement par VOTRE
MAJESTÉ le jour de son Sacre. Plus le Clergé s'est mon-
tré constamment jaloux de bien mériter de la Patrie dans
Texercice de ses fonctions, toujours dirigées vers le bon-
heur 6c la sanctification des peuples, plus il étoit de la
justice 6c de la prévoyance de TAdministration d'asturer
.
aux Ministres des Autels une dotation distincte 6c perma-
nente. De-là cette ligne de démarcation, si sagement posée
entre Théritage du Sanctuaire 6c les fonds profanes, de-là
encore ces maximes de notre Droit Public, qui déclarant
le Domaine de TEglise consacré au Service divin hors du
commerce des hommes, interdisent la faculté de Taliéner,
en affectent exclusivement le produit à des oeuvres de re-
ligion 8c de charité, 6c n'appellent en partage des disté-
rentes portions de biens, connues sous le nom de Bénéfices,
que les Clercs 6c autres dispensateurs des choses saintes. A
ces autorités générales se joint le voeu particulier des Do-
nateurs. Vouloir déroger à des Contrats acceptés par TE-
glise, 6c déclarés exécutoires par la.Puissance temporelle,
ce serait blesser les droits imprescriptibles de la propriété.
Un Corps Ecclésiastique acquiert par la même voie, pos-
sède au même titre, 6c n'est pas moins vrai propriétaire que
les autres membres de TEtat j la destination de ses biens
les rend même plus privilégiés. Permettez-nous, SIRE,
d'arrêter un moment les regards de VOTRE MAJESTÉ
fur les représentations que TEglise de France afiemblée
Procès-verbal de 178/. Xi ì
JL66 PROCES-FERBAL DE L ASSEMBLÉE-GÉNÉRALE
faisoit à ce sujet en 1599, avec les lumières 6c Ténergie
du langage antique. Vintention de ceux qui ont fondé ÓG.
doté les Eglises ÓG Monastères, ÓG donné de leurs biens
pour I établissement.... ÓG augmentation du Service divin >
personnes ÓG lieux destinés a iceluij ÓG pour prier pour le
salut de leurs ameSj parents ÓG amis, n a point été que ce qu'ils
donnoient fut ci-après employé en autres usages, mais qu'il
demeure, tant en propriété qu'en usage., CL ïEglise ÓG Per-
sonnes Ecclésiastiques : contre laquelle destination bailler la
jouissance desdits biens à Personnes Laïques c'est faire
....
injure aux défunts * ÓG violer la volonté des
j
Testateurs la-
*
quelle quand elle n est mauvaise., par toutes Nations,
,
Pays ÓG Cités., ÓG par toutes les Loix > a été réputée ....
sainte ÓG inviolable^ La Loi divine continue TAssemblée du
j
ï
Clergé, ordonne que ceux-là doivent vivre de Autel quiser-
ï
vent a Autel, de laquelle se peut inférer que ceux qui n'y
servent ÓG ne sont appelles pour y servir, ne doivent vivre
l
ni jouir des biens destinés ÓG donnés peur le service de Autel.
>
REPONSE DU ROI,
Au Mémoire de TAssemblée, concernant les mauvaisLivres*
LXXVTI
L'Assemblée a été avertie que le Greffier de FHôtel-de-
SÉANCE. Ville demandoit Audience. L'Huissier Fa fait entrer ;
de le Greffier s'étant assis fur un tabouret au coin du Bu-
reau , il a témoigné le désir qu'avoient MM. de FHôtel-de-
Ville d'être admis encore une fois à renouvelles leurs ref
pects à FAssemblée. Monseigneur FArchevêque de Nar-
bonne lui a répondu, que FAssemblée donneroit Audience
à
DU CLERGÉ DE FRANCE , j SEPTEMBRE 178 J. $ 13
à MM. de FHôtel-de-Ville, demain Mardi, 6 Septembre,
à 11 heures du matin.
Messieurs les Agents ont dit, que M. le Contrôleur-
Général leur avoit adresté un Arrêt du Conseil, qui ren-
voie à F Assemblée-Générale du Clergé de France, le juge-
ment définitif de en dernier ressort, des contestations sur-
venues entre le Diocèse d'Oléron de le Clergé de la Na-
varre Bayonnoife, relativement à l'exécution des Délibé-
rations prises par les Assemblées-Générales du Clergé, ès
années 1670 de 1675. Lecture ayant été faite de cet Ar-
rêt il a été délibéré qu'il seroit remis à Monsieur le Pro-
,
moteur de FAílemblée, pour être par lui fait telles réquisi-
tions de pris telles conclusions qu'il avisera bon être de
,
FAssemblée ordonné ,
par ce qu'il conviendra.
Mesteigneurs de Messieurs les Commissaires pour le Dé-
partement de les Portions congrues, ont pris le Bureau.
Monseigneur FArchevêque de Bordeaux Chef de la Com-
,
mission a dit :
,
MESSEIGNEURS
ET MESSIEURS,
VOUS avez désiré joindre à la Délibération que vous avez
prise le du mois d'Août dernier, une Instruction, qui se-
3
roit envoyée dans tous les Diocèses du Clergé de France.
Nous avons Fhonneur de mettre notre travail à ce sujet
sous vos yeux, de de le soumettre à votre décision. Sur
quoi lecture faite de l'Instruction proposée par la Commis-
sion il a été unanimement délibéré de l'approuver de con-
,
firmer de Finférer dans le Procès-verbal, de de charger
,
Messieurs les Agents de la faire imprimer, de de l'envoyer,
tant aux Archevêques de Evêques, qu'aux Syndics des
Diocèses en les invitant à répondre le plus promptement
,
de le plus exactement possible, aux objets de cette Instruc-
tion afin de procurer la pleine de entière exécution des
,
yues proposées par la Délibération du 3 Août.
INSTRUCTION
DRESSÉE par le Bureau du Département ÓC des
Portions Conprues.
o
L'Assemblée, après avoir pris la Délibération du 3 Août
dernier, a fait rédiger la présente Instruction dans la
vue de faire connoître aux Evêques du Clergé de France
les moyens qu'elle estime les plus convenables pour exécu-
ter cette Délibération , & pour entretenir dans le Clergé
Funiformké de conduite dont on a, dans tous les temps,
retiré de si grands avantages.
Les vues de FAssemblée ont été d'améliorer le sort des
Curés, dt néanmoins de régler la dette du Décimateur à
leur égard, de préparer de justes dédommagements aux
Etablissements ecclésiastiques les plus précieux que Fau-
gmentation des Portions congrues expoíeroit à Findigence,
d'aílurer efficacement le service des Paroiíles, en dotant
convenablement les Fabriques, de enfin de soutenir le zelc
des Pasteurs, en ménageant des moyens de subsistance aux
Prêtres âgés ou infirmes, qui, après avoir utilement servi
I'Eglise font forcés d'abandonner leurs fonctions.
,
La Délibération indique en même-temps les voies que
FAílembléc a jugées convenables, pour remplit les objets
ci-deflus mentionnés.
On bornera la présente Instruction aux développements
qui font nécestaires pour aider à la confection des états de-
mandés aux Archevêques de Evêques par Farticle 10 de la
Délibération.
Cures ìns,.isfi- La nouvelle évaluation des Portions congrues fixe le fort
sammeut do- des Curés optionnaires
tées.
de de leurs Vicaires, dí ne laisse rien
à désirer pour eux, qu'autant qu'ils íeroient jugés suscep-
tibles d'une amélioration ultérieure, à raiíon des circons-
tances particulières de locales qui les íépareroient de la classe
commune. On parlera d'eux fous ce dernier rapport, après
qu'on aura exposé les vues de FAssemblée eh faveur des
DU CLERGÉ DE FRANCE , j SEPTEMBRE I 7 S J . j 1 j
Curés qui n'ont pour toute dotation qu'une dîme ou un
bien-fonds d'un produit inférieur à la Portion congrue.
Ces Cures sont d'autant plus intéressantes qu'elles n'ont
,
aucune ressource, fi ce n'est toutefois le recours fur les
habitants, recours pénible pour un Pasteur 3 de FAssemblée,
suivant le voeu des saints Canons de des Ordonnances, a
cru devoir préférer le moyen des unions qu'a voit prescrit
FEdit du mois de Mai 1768.
Ces Cures font, pour l'ordinaire, d'une petite étendues
d>í contiennent peu d'habitants 3 en ce cas, si la localité le
permet, elles peuvent être réunies aux Paroisses voisines,
ou partagées entr'elles. Cette première manière de pourvoir
à leur sort, est aussi simple qu'avantageuse, de pourra être
adoptée de préférence : en faisant diíparoître une Cure in-
digente le Diocèse acquerra un Ministre qui pourra sou-
,
vent être employé utilement dans un autre poste.
Lorsque FEvêque Diocésain jugera à propos de conser-
ver ces Cures, il fera peut-être astez heureux pour trouver
dans leur territoire ou dans leur voisinage, quelque Béné-
fice suffisant pour compléter leur dotation.
Au défaut de Bénéfices semblables, les Evêques Diocé^
sains pourront remplir le même objet en prononçant la
,
suppression de Bénéfices plus considérables3 ô£ soit que les
biens en dépendants soient réunis au Chapitre Cathédral,
ou à fa Fabrique , au Séminaire, ou à tout autre Etablis-
sement ecclésiastique, il pourra toujours en résulter la do-
tation des Cures dont il s'agit. Les circonstances permet-
tront aussi quelquefois de partager les biens dépendants d'un
Bénéfice supprimé entre plusieurs Cures 3 moyen préférable
a celui de l'unir tout entier à une Cure, à la charge d'une
contribution en faveur d'une autre Cure, de qui rendroit
les Curés tributaires les uns des autres.
La ressource des réunions ne doit pas être restreinte aux
Cures indigentes.
On remplira aussi les vues de FAssemblée pour Famclio-
ration des Cures,en proposant la réunion des Cures mieux
dotées, lorsque le peu d'étendue des Paroisses, le petit nom-
bre des habitants, la facilité des communications de le voi-
Ooo %
5iG PROCES-VERBAL DE L*ASSÊMBLÉE-GÉNÉRALE
pas les besoins qui font communs à tous les autres 3 que
dévaluation nouvelle des Portions congrues y remplit les
besoins de tous les Curés 3 qu'on n'y voit pas de Cures
vouées à Findigence par la détresse des dîmes 3 que la situa-
tion des Décimateurs, nécessaires ou utiles n'exige pas
,
qu'on s'occupe de leur assurer des dédommagements3 que
le Prêtre utile y est secouru dans fa vieillesse, de les Fabri-,
ques des Eglises suffisamment dotées.
Arrangements Les développements particuliers, dans lesquels on est en-
particuliers. tré, conviennent également à la généralité des Diocèses du
Royaume, de s'allient à la Loi commune, qui fixera Féva-
luation de la Portion congrue à la somme de 700 livres3
mais FAssemblée n'a point entendu préjudiciel* aux arrange-
ments particuliers, par lesquels il a été ou seroit pourvu
d'autre de suffisante manière à la dotation des Cures.
Ces arrangements doivent dépendre de circonstances
locales, de sont par conséquent susceptibles de variétés qui
ne peuvent être Fobjet de la présente Instruction : mais cìí
doit observer que le voeu de FAssemblée est, qu'en aucun cas
on ne puisse attribuer aux Curés une Portion congrue qui
seroit inférieure à la somme de 700 livres3 que d'un autre
côté on ne puisse aggraver au-delà la charge du Décima-,
teur, fi ce n'est avec leur consentement : ces arrangements,
pour être vraiment utiles, doivent être le fruit du concert
des Parties intéressées. L'Assemblée fe fera un devoir de les
accueillir de de solliciter pour eux l'autorifation de Sa
,
Majesté.
Elle présume qu'ils comprendront aussi la dotation des
Cures qui n'ont pour revenu qu'une dîme abandonnée,
ainsi quû les. autres objets d'utilité publique qu'elle s'est
proposée dans fa Délibération.
L'Assemblée se flatte que ses vues pourront être remplies
dans la plus grande partie des Diocèses du Royaume 3 mais
elle n'ignore pas qu'il en est plusieurs où Findigence des
Décimateurs est réunie à la rareté des Bénéfices, ou biens
ecclésiastiques, susceptibles d'être supprimés.
Ces Diocèses méritent les plus grands égards 3 de FAssem-
blée donnera une attention particulière à leur situation '
DU CLERGÉ DE FRANCE , s SEPTEMBRE 1785. 5x5
mais elle doit être instruite de leurs besoins réels , de des
ressources que présentent les localités.
Après avoir comparé les besoins de les ressources de
,
constaté l'excédent des besoins, elle s'occupera des moyens
d'y mppléer. Celui qui le présente le plus naturellement,
est de réclamer Faíìistance des Diocèses voisins qui auroient
des ressources abondantes 3 ceux-ci ne refuseront pas fans
doute'quelques sacrifices dont la néceílité leur fera connue :
Fharmonie qui règne entre les premiers Pasteurs, pour tout
ce qui intéreíle la Religion 6e le bien
public, est un sûr
garant de la confiance de FAssemblée dans les dispositions
de tous les Evêques du Royaume, en faveur des Diocèses
nécessiteux 3 mais au défaut de Bénéfices dont les Diocèses
voisins pourroient consentir le sacrifice, FAflembléc invo-
quera les bontés de Sa Majesté, de mettra dans ses instances
Fintérêt touchant de consommer, dans toute Fétendue du
Royaume , Fexécution d'un plan destiné à pourvoir aux
principaux besoins du ministère ecclésiastique.
.
Le Rapport fait, Fínstruction a été approuvée par FAs-
semblée qui en a ordonné Fimpression de Fenvoi dans les
,
Diocèses.
Monseigneur FArchevêque de Bordeaux a dit ensuite :
MESSEIGNEURS ET MESSIEURS,
Les mesures que vous avez adoptées, pour assurer l'exé-*
cution de votre Délibération du 3 de ce mois, n'ont «pas
embrasté tous les objets de votre sollicitude. Parmi les
Etablisiements dont le foin vous intéresse, pourrions-nous
perdre de vue les Evêchés que Faccroissementdes Portions
congrues va exposer à une détresse alarmante ? Et ne de-
vons-nous pas fur-tout insister pour ceux qui font déja dé-
pourvus d'une dotation convenable?
Mais pour seconder les voeux que le zèle nous inspire,
nous ne connoissons d'autre voie que celle de recourir à
la bonté du Roi. C'est fous fa protection que reposent spé-
cialement les Evêchés 3 c'est à Sa Majesté qu'appartient le
PPP *
52.4 PROCÈS-VERBAL DE L ASSEMBLÉE-GÉNÉRALE
droit de nommer les Evêques 3 Elle feule a dans fa dispo-
sition les moyens de remplir votre attente.
Les Assemblées précédentes, occupées du même objet,
ont reçu du Prélat, chargé de la Feuille des Bénéfices, Fas-
surance de diípositions favorables»
La circonstance de la Loi nouvelle, qui va aggraver la
situation de ces Evêchés, nous paroît un motif également
juste de preíìant de réitérer nos sollicitations, de de déter-
miner leur succès.
Nous avons en conséquence Fhonneur de vous propo-
ser, Mesteigneurs de Messieurs, de délibérer une députation
vers Monseigneur FEvêque d'Autun, pour conférer avec
ce Prélat sur les besoins des Evêchés dont la dotation est
insuffisante, ou peut le devenir par l'esset de la Loi qui
augmentera les Portions congrues, de pour réclamer son
zèle de son appui en leur faveur auprès de Sa Majesté.
Vous jugerez fans doute convenable de prier Monsei-
gneur FArchevêque de Narbonne de se mettre à la tête de
cette députation.
Le Rapport fini, FAssemblée, adoptant Favis de la Com-
mission, a prié Monseigneur FArchevêque de Bordeaux,
Monseigneur FArchevêque d'Auch, de Messieurs les Abbés
de Castellas de d'Efponchez de voir Monseigneur FEvêque
d'Autun, de conférer avec ce Prélat fur les besoins des
Evêchés dont la dotation est insuffisante, ou peut le deve-
nir par l'esset de la Loi qui augmentera les Portions con-
grues, 8c de réclamer son zèle de son appui en leur faveur
auprès de Sa Majesté. Monseigneur FArchevêque de Nar-
bonne a été prié de vouloir bien se mettre à la tête de
cette députation.
Monseigneur FArchevêque d'Aix a dit, qu'en exécution
des ordres de FAssemblée, il avoit été avec M. l'Abbé de
Loménie chez Monseigneur FArchevêque de Toulouse 3 que
ce Prélat leur avoit paru très-sensible à cette marque d'in-
térêt de les avoit chargés de faire ses remerciements à FAs-
,
semblée en attendant que fa santé lui permît de venir lui
,
témoigner sa reconnoiílance.
DU CLERGÉ DE FRANCE J 6 SEPTEMBRE 1785. $ fi
La Séance a été indiquée à demain Mardi, 6 Septembre,
à neuf heures du matin.
Signé $fe ARTHUR-RICHARD Archevêque de Pri-
,
mat de Narbonne, Président.
ARRÊT DU CONSEIL;
ï
Qui renvoie au jugement de Assemblée l'affaire d'entre U
Diocèse dOléronóG le Clergé de la Navarre-Bayonnoise.
Du ii Août 1785.
C O M M I S S 1 O N.
JLiOUIS, par la grâce de Dieu, Roi de France de de
Navarre : Au premier notre Huissier ou Sergent fur ce re-
quis, Nous te mandons de commandons par ces Présentes J
signées de notre main, que l'Arrêt dont expédition est ci-
attachée sous le contre-scel de notre Chancellerie, rendu
cejourd'hui en notre Conseil d'Etat, nous y étant, pour
les causes y contenues, tu signifies à tous qu'il appartien-
dra, à ce qu'aucun n'en ignore, de fais en outre, pour Yen-
tiere exécution d'icelui, tous exploits commandements,
,
significations, sommations, de autres aóìes requis de néces-
saires fans pour ce demander autre congé, ni permission:
CAR ,tel est notre plaisir. DONNÉ à Versailles le onzième
jour du mois d'Août, Fan de grâce mil sept cent quatre-
vingt-cinq, ôc de notre règne le douzième. Signé, LOUIS,
Et plus bas ; Par le Roi. Signé, le Baron DE BRETEUIL.
Qqqi
53z PROCES-VERBAI DE L ASSEMBLÉE-GÉNÉRALE
LXXXI
MOnseigneur FArchevêque de Narbonne a dit : Qu'en
SEANCE. exécution des ordres de FAssemblée, il s'étoit rendu
avec Messeigneurs de Messieurs de la députation, nommée
par Délibération du 5 de ce mois, chez Monseigneur FE-
vêque d'Autun 3 qu'il avoit fait connoîtte à ce Prélat le
voeu du Clergé relativement aux Evêchés, dont la dotation
est insuffisante par l'esset de Faugmentation progressive des
Portions congrues 3 que Monseigneur FEvêque d'Aucun
avoit senti la nécessité de venir à leur secours, de avoit
promis de mettre incessamment íous les yeux du Roi les
besoins de ces Evêchés de les représentations de l'Assemblée,
DU CLERGÉ DE FRANCE , i o SEPTEMBRE 1785. j 3 $
Monsieur l'Abbé de Barrai a rendu compte à FAssem-
blée d'une procédure introduite au Bailliage de Beaune par
le Prieur de Saint-Romain, pour décliner la Jurisdiction.
de la Chambre Diocésaine d'Autun, de de deux Sentences
par lesquelles les Officiers du Bailliage ont prononcé fur
les contestations relatives à la saisie des fruits du Prieuré de
Saint-Romain faite à la requête du Syndic du Diocèse
,
pour recouvrement des décimes. Cette entreprise sur la
le
compétence des Chambres Ecclésiastiques, a paru mériter
Fattention la plus sérieuse de la part du Clergé. En consé-
quence FAssemblée a chargé Messieurs les Agents de pré-
senter Requête au Conseil de Sa Majesté pour faire annuller
les procédures de Sentences ci-destus mentionnées, de or-
donner que les Parties seront tenues de procéder à la Cham-
bre Diocésirine d'Autun, sauf l'appel en la Chambre Supé-
rieure Ecclésiastique de Lyon.
Monseigneur FArchevêque de Narbonne a remercié,
au nom de FAssemblée, Monseigneur FEvêque de Digne
d'avoir présidé à la Thèse du Frère Roux, Augustin : de
sur ì'obíervation faite que cette Thèse avoit occasionné des
frais à ce Religieux auxquels il lui seroit difficile de subve-
nir s'il ne plaifoit à FAstemblée lui accorder une gratifi-
,
cation telle qu'elle jugera à propos il a été arrêté qu'il
,
seroit payé au Frère Roux, par M. Bollioud de Saint-Jul-
lien, Receveur-Général du Clergé, la somme de six cents
livres, par forme de gratification, de cent livres pour cir-
constance extraordinaire laquelle sera allouée dans le
,
compte des frais communs de la présente Assemblée.
Messeigneurs de Messieurs les Commissaires ont été
travailler à leurs Bureaux.
La Séance a été indiquée à Lundi prochain 1 z Septem-
,
bre à neuf heures du matin.
, .
Signé >J< ARTHUR-RICHARD Archevêque de Pri-
,
mat de Narbonne Président.
,
5• j 6 PROCES-VÊRBAL DE LASSÉMBLÉE-GÉNÉRALM
LETTRE
DE 'L'ASSEMBLÉE AU ROI,
SIRE,
No u s mettons avec confiance fous les yeux de VOTRE
MAJESTÉ les titres ÓC les motifs développés dans le Mémoire
3
que nous prenons la liberté de lui présenter.
Loin a jamais de notre esprit c% de nos coeurs toute pensée
qui tendron a nous soustraire à l'obéissance qui vous est due ;
nous chérissons3 SIRE3 autant que nous révérons les carac-
tères inaltérables de votre puissance royale ., l'indépendance 3
Iuniversalité la plénitude de votre autorité dans l'ordre des
_,
choses temporelles ; Elle n a fans doute rien à emprunter daw
cune autre Puifiance fur la terre pour atteindre aux objets
auxquels elle doit pourvoir ; mais la même puifiance peut être
diversement exercée sans rien perdre de son intégrité, m de
3
t
ses droits essentiels; ÓC uniformité de la soumission n est pas
plus incompatible dans un Etat monarchique avec des privi-
3
lèges particuliers, qu'avec la distinction des rangs ÓG l'inéga-
lité des conditions.
Fous regne^, SIRE, fur les Princes SC Pairs de votre
Royaume, fur les Gentilshommes, fur les Magistrats de vos
Cours Souveraines ; tous font également vos Sujets tous font
3
vos justiciables ; leurs causes cependant ne font point instruites 3
leurs personnes ne font point jugées comme celles des autres
Citoyens.
Les Clercs ont des Juges indiqués par la Loi ; les Ordon-
nances ont réglé les diverses procédures à suivre 3 selon
la di-
versité des délits dont ils font accusés, ò% l'Ordre Episcopal,
$5$ PROCES-FERBAL DE L
ASSEMBLÉE-GÉNÉRALE
DE VOTRE MAJESTÉ,
SIRE,
A Paris cc \6 Septem-
, Les très-humbles, très-obéiíîants &
bre 1785. très-fidelcs Sujets &: serviteurs,
Les Archevêques Evêques & autres
,
Députés à l'Aíîemblée Générale
du Clergé de France.
-
Signé, ^* Ar. Ri. Arch. & Primat
de Narbonne.
L'Abbé DE PÍRIGOR.D, ancien
Agent & Secrétaire.
L'Abbé DE DILION, Secrétaire.
MÉMOIRE
DU CLERGÉ DE FRANCE, 16 SEPTEMBRE I 7$ f. j 61 "
MÉMOIRE
Présenté au Roi sur Vimmunité personnelle des Evêques.
U Ne des principales prérogatives des Evêques de France
a toujours été de n'être jugés, en matière criminelle,
que par leurs Collègues dans l'Epifcopat pour les délits, soit
ecclésiastiques, soit civils, &C même pour les plus graves
accusations. Ce privilège fut, dans fa naistance, un bien-
fait du Souverain. II ne tendoit qu'à conserver i'honneur
du caractère1,fans blesser les intérêts de la société. Des Ouvra-
ges accrédités le peignent fous des couleurs bien différentes.
Quelques détails fur l'origine, i'exercice e£ les preuves de
fimniunité personnelle des Evêques feront voir que consi-
déré fans son principe, cette immunité n'est point contraire
aux droits de la Puiífance temporelle j qu'envisagée dans ses
eífets, elle ne favorise point Timpunké du crime -, 8c qu'exa-
minée dans les titres qui l'étabìiífent, l'immunité person-
nelle des Evêques appartient au Droit Public du Royaume,
cc qu'elle est digne de toute la protection d'un Roi juste ô£
bienfaisant, qui compte parmi les précieux apanages de la
royauté, la conservation des privilèges des grands Corps de
l'Etat & des différents ordres de Citoyens.
C'est avec douleur que, forcés, par la nature de cette dis-
cussion, à parler des accusations les plus capitales, on rap-
pellera quelques attentats qu'on voudroit pouvoir ensevelir
dans un éternel silence. Ces éclipses momentanées n'obscur-
ciront pas la gloire du Sanctuaire aux yeux de quiconque
placera à côté du petit nombre de Prélats qui ont eu le
malheur de s'égarer, les exemples éclatants de fidélité o£ de
patriotisme que n'a ceífé de donner une multitude d'Evê-
ques, auísi zélés Citoyens que vertueux Pontifes.
L'immunité personnelle des Evêques, considérée dans son
principe n'est point contraire aux droits de la Puifiance
_,
temporelle.
Quelqu'éminent que soit le caractère épiscopal, Un élevé
Procès-verbal ^1785, Uuu
jôi PROCES-FERBAL DE L ASSEMBLÉE-GÉNÉRALE
[i] Pour suppléer au détail des faits qu'on a cru devoir omettre dans ce Mémoire
au. Roi, il a été remis à M. Ie Garde des Sceaux une note de? principales procé-
dures criminelles faites contre des Evêques fous les trois races de nos Rois, d'après
le Rapport de Monseigneur l'Archevcque d'Arles, dans la Séance du iz Septembre
dernier.
-
Race
,
DV CLERGÉ DE FRANCE , i6 SEPTEMBRE 1785. 569
Race, de maintenir Texercice d'une prérogative devenue
comme inséparable du rang distingué que les Evêques te-
noient dans la nation. C'est devant un Concile que Hup-ues-
Gapet poursuit, en 991, la condamnation d'Arnoud, Ar-
chevêque de Rheims, accusé de crime d'Etat5 $£ íi la re-
vision de ce procès est ordonnée elle s'exécute dans un
,
nouveau Concile, tenu quatre années après le premier.
Philippe le Bel, informé des crimes de Bernard Saiûeti,
Evêque de Pamiers, somme ÔC interpelle le Métropolitain
de ce Prélat d'avoir à lui faire son procès. Le même Prince
observe que, suivant les pas de ses ancêtres toujours soi-
gneux de conserver les privilèges de I'Eglise, il n'avoit pas
voulu user, avant la prononciation du Juge Ecclésiasti-
que , du droit qu'avoit la puissance royale de sévir contre
un Prélat fi coupable. Pierre de Latilly, Evêque de Chaa-
lons-sur-Marne accusé d'avoir participé au meurtre de son
prédécesseur, est, jugé en 131 6 dans un Concile convoqué
à cet effet à Senlis par TArchevêque de Rheims, son Mé-
tropolitain. Des Lettres de Louis le Hutin font connoïtre
qu'il autorisa, & même pressa cette convocation. L'ufage
de recourir, en première instance, aux Commissaires du
Pape pour le Jugement des Evêques, s'introduit & s'accré-
dite dans les siécles suivants. Au milieu de ces atteintes
portées à la pureté de la discipline, les Magistrats, chargés
du ministère public, célèbrent plus d'une fois les saints Ca-
nons conciliaires, qui attribuent au Métropolitain, assisté de
ses Comprovinciaux, Tinstruction de pareilles causes 5 mais
les conflits de Jurifdiótion qui s'élèvent à ce sujet entre le
Clergé de France &c le Chefde TEglife, prouvent au moins
que ces fortes de procédures criminelles n'étoient point por-
tées devant les Cours séculières. Un témoignage bien pré-
cieux en faveur du Tribunal Ecclésiastique, est celui du
Parlement de Paris, que François I avoit commis pour faire
le procès aux complices du Connétable de Bourbon. Les
Evêques d'Autun & du Puy s'étant trouvés du nombre,
le Parlement déclare au Roi, en termes exprès, n'être point
compétent, ÔC qu'ilfaut les renvoyer à I'Eglise. Les derniers
Evêques de France, jugés en matière criminelle, foiu quel-
Procès-verbal de 178J. •
Vvv
$jo PROCES-TERRAL DE L ASSEMBLÉE-GÉNÉRALE
MESSEIGNEURS ET MESSIEURS,
RÉPONSE DU ROI,
Au Mémoire fur Timrnunité personnelle des Evêques.
Si O-l J OOO 1.
DU CLERGÉ DE FRANCE , 19 SEPTEMBRE 178;. 595-
Ci-contre zozjoool.
d'Août 1780, ôC revêtu, suivant
la promeíle de Sa Majesté, de
toutes les formalités nécestaires
pour son entière exécution, ci.. 1000000
Ces deux sommes réunies for-
ment ensemble celle de trois mil-
lions vingt-cinq mille livres,
composant la totalité de la re-
cette de ce compte, ci . . . 302j000
D É P EN S E.
...
venoit, pour opérer l'entiere dé-
charge du Clergé, ci
Les trois chapitres de dépense
que nous venons de vous pré-
1471100
Z9S4Ì1Î 1- IJ C
DU CLERGÉ DE FRANCE , 19 SEPTEMBRE 1785. 599
Cì-contre 2-9543 3 3 1. 15 s.
. . . . .. .
par la diminution des charges an-
nuelles : elle prescrit en outre
qu'à l'instant où ce bénéfice se
trouvera excéder ces dépenses,
le surplus fera aussi-tôt employé
à augmenter le fonds des rem-
boursements effectifs à faire fur
l'un ou l'autre de ces Emprunts,
attendu que rAstemblée voulant
donner a celui du denier vingt-
cinq tous les avantages qui pou-
voient ' l'accélérer décida par
même ,
Délibération, ,
cette que íî
quelques-uns des nouveaux Prê-
teurs redemandoient leurs fonds,
ils pourroient être employés, mê-
me avant la fin de l'opération,
dans les états de remboursements
effectifs qui se feroient tous les
six mois, pour une somme pro-
portionnée à ce qui se trouveroit
alors de rentes au denier vingt,
converties en rentes au denier
vingt-cinq.
Vous voyez, Messeigneurs,
que cette Délibération n'a rien
omis de ce qui pouvoit faire réus
sir cet Emprunt : aussi avons-nous
vu que dès l'époque fixée pour
son ouverture il s'est présente
,
des fonds dont votre Receveur-
Général a fait l'emploi de la ma-
nière qui lui avoit été prescrite
par l'Assemblée , il s'est trouvé
par conséquent avoir à payer au
premier Avril 1781, tant les ar-_
IMI
i9J43 3^.i- *4S-
éoo PROCES-FÉRBAL DE L'ASSEMBLÉE-GÉNÉRALE
De l'autre part . . . . 2-9543 3 3 1. 15 s
rérages des nouvelles rentes au
denier vingt-cinq, que les hono-
raires dus pour les Contrats ô£
ies autres frais occasionnés par
cet Emprunt. Ce font ces diffé-
rentes dépenses [ desquelles il
étoit néceílaire de vous faire con-
noitre les causes ] que nous avons
trouvées employées dans les der-
niers chapitres de ce compte,
dont le quatrième contient la
somme de quarante-deux mille
cinq cents dix-huit livres quinze
íols, payée à l'époque du premier
Avril 1782, aux nouveaux Ren-
tiers au denier vingt-cinq pour
les différentes portions d'arréra-
ges , échus ledit jour premier
Avril, des rentes qui ont été cont-
tituées à leur profit fur l'Em-
prunt ouvert en 1781. Ces por-
tions font de six mois pour les
parties dont la jouiílance a com-
mencé le premier Octobre 17 8 1,
& de trois mois pour celles qui
n'ont commencé qu'au premier
Janvier 1782, ô£ montent en-
semble à ladite somme de qua-
rante-deux mille cinq cents dix-
huit livres quinze fols, dont nous
avons alloué la dcpeníe íur le vu
de leurs quittances &C des am-
pliations des Contrats qui ont été
pâlies à leur profit, ci 4251S 15
Nous vous observons, Mef-
seigneurs, que pour nous faire
2996852 1. 10 f.
connoître
DV CLERGÉ DE FRANCE , 19 SEPTEMBRE 1785. 601
Ci-contre 299685x1. 10 s.
connoître ces Rentiers qui n'ont
point encore été employés dans
aucun compte , ainsi que l'épo-
que du commencement de leur
jouissance, votre Receveur-Gé-
néral nous a représenté celui de
ce même Emprunt de 178 1, qui
contient l'état des sommes prin-
cipales, fournies par chacun des
Prêteurs, ôc l'emploi qui en a été
fait en remboursements de ren-
tes au denier vingt. II sembleroic
naturel que nous vous eussions
de même présenté ce compte à
chaque époque avant que de
,
mettre fous vos yeux le paiement
des arrérages des rentes auxquel-
les il a donné lieu ', mais comme
il contient tout ce qui s'est fait
fur cette opération, jusques Ôí
compris le premier Juillet 1785,
nous préférons, pour ne point
interrompre Tordre de ce Rap-
port , de différer jusqu'à sa fin à
vous en présenter le résultat, avec
d'autant plus de raison, qu'ayant
pris la précaution, d'après l'ob-
feryation du Comptable, de n'al-
louer la dépense des nouvelles
rentes, que fur le vu des amplia-
tions des Contrats, nous avons
mis à cet examen la forme con-
venable &C qu'il est plus clair
,
de n'employer ici que les recettes
cC dépenses annuelles, pour vous
donner plus de facilité à saisir^
- ...
2996852 1. 1 o í.
Procès-verbal de 1785- Aaaa
vgo2 PROCHS-FERBAL DE L'ASSEMBLÉE-GÉNÉRALR
De l'autre part . „ . • 2996852 L 10 s.
Teníemble des comptes que nous
vous rapportons : c'est pourquoi
nous en userons de même pour les
années suivantes, &£ nous allons
reprendre la fuite du compte
..
des rentes 1780 pour Tannée
178 1 dont le cinquième cha-
,
pitre de dépersse contient la som-
me payée aux Notaires de Paris,
pour les honoraires des Contrats
qu'ils ont pafiés fur le nouvel Em*
prunt au denier vingt-cinq, aux
époques des premier Octobre
1781 &,' premier Janvier 1782.
Ces honoraires, fixés à cinq livres
par mille livres des capitaux de
ces Contrats, [ par la Délibéra-
tion du 6 Octobre 1780 qui a
ordonné cet Emprunt ] font de
la íomrae de douze mille huit
cents soixante-sept livres douze
lois six deniers, attendu que les
fonds remis par les nouveaux
Prêteurs à ces deux époques
, ,
font de deux millions cinq cents
íoixante-treize mille cinq cents
vingt-cinq livres, 12867 12 6
. . . .
Le sixième qui est de la som-
,
me de trois mille cent soixante-
íeize livres douze fols, renferme
les paiements faits aux mêmes
Notaires de Paris pour les ho-
,
noraires des quittances de rem-
boursement des rentes au denier
vingt faits avec les fonds du
,
nouvelEmprunt au denier vingt-
. _^
3009720 1. 2 s. 6 d.
DU CLERGÉ DÉ FRANCEJ I 9 SEPTEMBRE 1785. 60 j
Ci-contre
• j
30097201. 2 s. 6 d.
cinq, aux memes époques des
premier Octobre 1781 &C pre-
mier Janvier 178 2. Ces rembour-
sements montent en total à un
million cinq cents quatre-vingt-
huit mille trois cents livres, 6c
les honoraires de ces quittances,
fixés par cette même Délibéra-
tion à deux livres par mille li-
,
vres des capitaux remboursés,
font par conséquent de ladite
somme de trois mille cent soi-
xante-seize livres douze fols qui
compose ce chapitre, ci 3*7^ *&
. .
Le septième contient celle de
quatre mille six cents vingt-trois
livres seize fols, payée aux Re-
ceveurs Provinciaux ÔC Diocé-
sains des Décimes, pour la gra-
tification de deux livres par
mille livres que cette même Dé-
libération leur a accordée, pour
les dédommager des frais que
pourroient leur occasionner les
tonds qu'ils procureroient fur le
nouvel Emprunt.Ceux qu'ils ont
remis aux époques ci-dessus, íont
en total de la somme de deux
millions trois cents onze mille
neuf cents livres : c'est pourquoi
nous avons admis la dépense de
ce chapitre pour celle de quatre
mille six cents vingt-trois livres
seize sols dont remploi nous a
,
été justifié ainfi que pour les
,
deux chapitres précédents par
,
3012896 1. 14 f 6 d.,
Aaaa 2
éo'4 PROCÈS-VERBAL DE L ASSEMBLÉE-GÉNÉRALE
De l'autre pan . . . . 3012896 1. 14 s. 6 d.
îes quittances des Notaires et des
Receveurs des Décimes que
,
nous avons visées, après en avoir
fait la vérification Sí les avoir ju-
gées en bonne forme, ci 462 3 16
. .
Enfin le huitième & dernier
chapitre de dépense de ce comp-
te a pour objet les taxations ac-
cordées au Comptable par cette
même Délibération, qui les a fi-
xées à quatre mille liv. pour cha-
que million qui seroit converti
en rentes au denier vingt-cinq,
8c ce pouí" le remplacement de
ses avances & déboursés salaires
>
de ses Commis & récompense du
travail extraordinaire que lui oc-
casionnerait cette opération. Les
fonds provenus du nouvel Em-
prunt aux époques des premier
Octobre 1781 &c premier Jan-
vier 1782, font en total de deux
millions cinq cents íoixante-trei-
ze mille cinq cents vingt-cinq li-
vres, par conséquent les taxations
du Receveur-Général font, pour
cet objet, de la somme de dix
mille deux cents quatre-vingt-
quatorze livres deux fols, qu'il
a retenue par ses mains des de-
niers de ía recette, 6c dont nous
lui avons alloué la dépense sur le
vu de la Délibération duditj'our
6 Octobre 1780, ci 10294 2
., .
Ces huit chapitres de .dépense
font en total de la somme de trois
30278 14 1. 12 f. 6 d.
DU CLERGÉ DE FRANCE, 19 SEPTEMBRE 1785. 605
millions vingt-sept mille huit
cents quatorze livres douze fols
íix deniers, ci 3027814 12 6
Et la recette de ce compte, en
deux chapitres n'est que de
,
trois millions vingt - cinq mille
livres, ci 3025000
Le Comptable se trouve par "~ "" ~"~
conséquent en avance de la som-
me de deux mille huit cents qua-
torze livres douze fols íix de-
niers qu'il portera en dépense sur
,
ie premier chapitre du compte
suivant, conformément à Tarrê-
té que nous avons mis fur ce-
lui-ci, ci 28 14 1. 12 f. .6 d.
trois
j
livres huit fols, ci
...
le tout à trois mille neuf cents
......
qui a retenu cette somme par ses
mains, ci
Procès-verbal ^1785.
3930 1. 8
3999770 1. j f. 6 d.
Cccc
6 I 8 PROCES-VERBAL DE L ASSEMBLÉE-GÉNÉRALE
Parle calcul que nous avons
fait de ces dix chapitres de dé-
pense nous avons trouvé qu'ils
,
montoient en total à trois mil-
lions neuf cents quatre - vingt-
dix-neuf mille sept cents soixan-
te - dix livres trois fols six de-
niers, ci 399977o 3 6
La recette de ce compte n'est
que de trois millions neuf cents
soixante-quinzemille livres, ci.. 3975000
Par conséquent Tavance est
de vingt-quatre mille sept cents
soixante-dix livres trois íols six
deniers, ci -24770 1. 3
s. 6 d.
RECETTE.
Elle dissere, Messeigneurs, de celle du compte précé-
dent, & par cette raiíon nous sommes forcés de vous la
présenter encore en détail. Elle contient quatre chapitres.
Le premier, de la somme de deux millions vingt-cinq
mille livres, renferme le produit du recouvrement fait aux
deux termes de Saint-Jean ôc de Noël 1783 de Timposi-
,
tion ordonnée en 1780 pour le service de TEmprunt de la
friême àniiée. Cette recette étant déja employée sur les cieux
DU CLERGÉ DE FRANCE ^19 SEPTEMBRE 1785. 619
comptes précédents , c'est fur leur rapport que nous Tavons
admise sur celui-ci pour ladite
somme de 2025000 1.
Le deuxième est composé de
celle de onze cents mille livres,
dont le Comptable a fait la rete-
nue aux mêmes termes de Saint-
Jean ô£ Noël 1783, fur le pro-
duit de Timposition des rentes au
denier vingt-cinq, pour augmen-
ter d'autant les fonds destinés
au service des rentes au denier
vingt, ô£ ce en exécution des dis-
positions de la Délibération du
28 Octobre 1782, que nous ve-
nons de mettre fous vos yeux.
C'est pourquoi nous avons admis
cette recette, à la charge de la-
quelle cette même somme de
onze cents mille livres a été por-
tée en dépense, pour ordre seu-
lement fur le compte des rentes
....
,
au denier vingt-cinq de la mê-
me année 178 3 , ci 1100000
Le troisième chapitre renfer-
me le million reçu les 15 Juillet
1783 Sc 15 Janvier 1784, de
TAdjudicataire-Général des Fer-
mes-Unies de Sa Majesté pour
,
les cinquième & sixième paie-
ments des quatorze millions de
secours accordés en 1780. Cet
objet ayant déja été employé fur
les deux comptes précédents,
c'est fur leur rapport que nous
avons admis ici cette somme
d'un million de livres, ci 1000000
. .
4125 000 1.
C c cc 2
62 0 PROCES-VER-BAL DE LASSEMBLÉE-GÉNÉRALE
De I*autre part . . ..
Le quatrième òc dernier cha-
4125000 1.
pitre, qui n'a pas encore eu lieu,
contient la somme de cent cin-
quante mille livres, reçue par le
Comptable ledit jour 15 Janvier
1784, dudit Adjudicataire des
Fermes pour les six derniers
,
mois 1783, des trois cents mille
livres de íupplément de secours
annuel que Sa Majesté s'est en-
gagée de fournir au Clergé, jus»
ques ô£ compris 1 802 , & dont
le paiement xievoit commencer
à la fin de la guerre. La paix ayant
été signée au mois de Septem-
bre 1783 le Clergé est entré en
,
jouissance de ce secours dès le
15 Janvier de Tannée qui en a
suivi la publication. Cette som-
me ayant été destinée, par la Dé-
libération du 28 Octobre 1782
à Taagmentation des fonds qui
,
doivent servir au remboursement
des rentes au denier vins;t,nous
en avons admis ici la recette íur
le vu de cette Délibération, ÒC
de TEdit du mois de Novembre
1782 , qui a{ìure au Clergé le
paiement de cette somme pen-
dant Tefpace de temps que Sa
Majesté s'est obligée de lui four-
nir ces trois cents mille livres, ci. 15 0000
La totalité de la recette de ce
compte est de quatre millions
livres, ci .......
deux cents soixante-quinzemille
4275000 1.
DU CLERGÉ DE FRANCE> 19 SEPTEMBRE 1785. 621
DÉPENSE.
Elle est composée, Messeigneurs, de dix chapitres com-
me celle du compte précédent, la plupart de ces dépenses
étant de même nature que celles de Tannée 1782, dont
nous vous avons fait connoître les causes 3 nous ne vous ies
présenterons que sommairement, afin d'abréger d'autant ce
Rapport que ies circonstances nous ont empêché de fim-
pìifier autant que nous Taurions désiré.
Le premier chapitre contient la somme de vingt-quatre
mille íept cents íoixante-dix livres trois fols six deniers,
composée de Tavance du compte de Tannée 1782, sur le
vu de Tétat. final duquel nous avons alloué au Comptable
la dépense de cette même somme de vingt-quatre mille
sept cents soixante-dix livres
trois fols six deniers, ci
. . . 24770 1. 3 s 6 d.
Les deuxième èc troisième
font composés des paiements faits
les premier Octobre 1783 &C
premier Avril 1784 aux Ren-
,
tiers des Emprunts de 1780 &
1782 pour Tannée 1783 des
,
rentes qui ont été constituées à
leur profit fur ces deux Em-
prunts. Le premier de ces chapi-
tres est de la somme d'un million
cent quarante-un mille neuf
cents vingt-cinq livres, 8c le se-
cond de celle de sept cents cin-
quante mille soixante-dix-sept
livres dix fols, ci en total un mil-
lion huit cents quatre-vingt-
ci
........
douze mille deux livres dix fols,
Le quatrième de la somme
,
4e. vingt-cinq mille livres, con-,
1892002 10
___
191 6772 1. 13 f. 6 d.
61% PROCÈS-VÉRBAL DE
De l'autre part .... £ ASSEMBLÉE-GÉNÉRALÈ
RECETTE.
Elle est distribuée en quatre chapitres.
Les trois premiers, qui font absolument les mêmes que
ceux du compte précédent, montent ensemble à la somme
de quatre millions cent vingt-
cinq mille livres, ci 4125000 1.
. . .
Et le quatrième ôc dernier,
qui est de la somme de trois cents
mille livres, renferme le supplé-
ment de secours, qui, conformé-
ment à la promesse de Sa Ma- >
41 25000 1.
......
DU CLERGÉ DE FRANCE J 19 SEPTEMBRE
Ci-contre
jesté, a commencé d'avoir lieu
en faveur du Clergé à Tépoque
4125000 1.
1785. 627
de la paix, ci 300000 1.
IIH. —
Au moyen de quoi nous avons I I I
DÉPENSE.
Elle renferme, Messeigneurs, dix chapitres, comme à
Tannée 1783.
Le premier de la somme de neuf cents cinquante - six
livres quatorze fols íix deniers, a pour objet Tavance du
compte de cette même année
1783, ci 956 1. 14 f. 6 d.
Les deuxième òc troisième
font composés des arrérages de
Tannée échue le premier Avril
,
J7$5> des rentes constituées fur
les Emprunts de 1780&1782:
ces arrérages montent ensemble
à la somme d'un million six cents
cinquante-cinqmille quatre cents
trente-sept livres, ci 1 &554î7
. . .
Le quatrième chapitre est oc-
casionné par la retenue qu'ont
faite les Receveurs Diocésains de
la somme de vingt cinq mille
-
livres à laquelle montent les
,
taxationsqui leur font attribuées,
pour le recouvrement par eux
fait de Timposition dont le pro-
,
duit est employé dans le premier
165 6393 1. 14 f. 6 d.
Dddd 2
628 PROCÈS-VERBAL DE L ASSEMBLÉE-GÉNÉRALE
De l'autre part 1656393 1. 14 s. 6 d^
. . . .
chapitre de recette, ci . 25000
.
Le cinquième contient les
remboursements définitifs faits
à plusieurs Rentiers des Em-
prunts de 1780 òc 1782, ÔCde
celui de 1781, qui représente
les deux autres. Ces rembour-
sements montent-, savoir, ceux
faits le premier Oc-
tobre 1784, à 1254400 1.
.
Et ceux faits
le premier Avril
1785, a ....
Ce qui compose
1095080
un total de . . . 23494801.
ci 1349480
Le sixième chapitre, divisé en
deux parties, renferme les arré-
rages payés aux pou veaux Ren-
tiers de TEmprunt de 178 1, tant
pour Tannée entière à ceux dont
la jouislance est antérieure à Té-
poque du premier Avril 1784,
que pour différentes portions
aux autres, dont la jouissance
n'a commencé qu'à cette épo-
que & aux suivantes , jusques
&í compris celle du premier Jan-
vier 1785 : ce sixième chapitre
est en totalité de la somme de
trois cents quarante-neuf mille
íix cents quarante íix livres
-
quinze fols, ci 349646 15
Le septième contient les paie-
ments faits aux Notaires de Pa-
438 052 1. 9 s. 6 d.
DU CLERGÉ DE FRANCE > 19 SEPTEMBRE 1785. 629
Ci-contre
. . . . . .
4380520 1. 9 s. 6 d.
ris, pour les honoraires des Con-
trats par eux passés fur le nou-
vel Emprunt au denier vingt-
cinq pendant Tannée de ce comp-
te , dont les capitaux composent
un total de trois millions six
cents quarante - six mille deux
cents soixante-quinze livres j ce
qui fait monter ces honoraires
à la somme de dix - huit mille
ci....
deux cents trente-une livres sept
sols íix deniers,
Le huitième renferme les som-
18231 7 6 d.
RECETTE.
Elle n'est Messeigneurs, que d'un seul & unique cha-
j
pitre qui contient toutes les sommes principales reçues des
,
nouveaux Prêteurs au dernier vingt-cinq, depuis Touver-
ture de cet Emprunt, jusques&c compris ledit jour premier
Avril 1785. Ces différentes sommes réunies montent en-
semble à celle de dix millions trois cents trente-deux mille
quarante livres j nous en avons admis la recette fur le vu
des ampliations des Contrats pastés dans la forme ordinaire
par Messieurs vos Commissai-
res aux différents particuliers qui
ont fourni cette somme , ci . . 1.0332040 1.
DÉPENSE.
Elle n'est, de même, composée que d'un seul ô£ unique
chapitre, qui comprend toutes les sommes principales
payées à différentes époques, depuis ô£ compris le premier,
Octobre 178 1 jusques ti compris le premier Juillet 1785,
à tous ceux des, Rentiers des Emprunts de 1780 Ô£ 1782,
qui ont été remboursés avec les fonds provenus du nouvel
Emprunt au denier vingt-cinq, òc portés en recette fur
ce compte 5 ces paiements nous ont été justifiés par le rap-
port des grosses des Contrats, des quittances de rembour-
sement &c de toutes les autres pièces justificatives des droits
des particuliers remboursés, fur le vu desquelles nous avons
admis en dépense la somme de dix millions trois cents
trente-deux mille quarante livres, à laquelle monte la to-
talité de ce chapitre, &Câpres avoir vérifié Tépoque de chacun
de ces remboursements avec celle où nous a été annoncée
dans les comptes d'arrérages de Tannée 178 3 ô£ des deux an-
nées précédentes, la cessation des
rentes qu'ils ont éteintes, c-i . . 10332040 1.
La recette & la dépense de ce compte étant de pareille
somme, nous Tavons arrêté, partant quitte.
C'est par cet arrêté, Messeigneurs òc Messieurs, qu'a fini
le
BV CLERGÉ DE FRANCE, 19 SEPTEMBRE 1785. '63 3
le travail de la Commission', ££ fi vous iuçez que nous vous
en ayons fait le rapport d'une manière convenable, nous
devons cer avantage aux foins de Mesteigneurs & de Mes-
sieurs les Commissaires quj ont concouru avec nous à cet
examen. Nous ne devons pas vous laister ignorer toutes
les peines quils se sont données pour nous íeconder dans
des vérifications très-importantes, ii est vrai, mais aussi lon-
gues que fatigantes par les détails qu'elles entraînent. Nous
n'avons cependant été arrêtés fur aucun objet, rien n'étant
mieux entendu que les comptes qui nous ont été présentés.,
ïls font drestés de manière qu'il est aisé de juger que vos
Délibérations ont été entièrement exécutées ; les Pièces jus-
tificatives, tant des recettes que des dépenses íont dallées
,
dans le plus grand ordre» Et enfin nous ne pouvons nous
dispenser de rendre le témoignage le plus avantageux
en fa-
veur de Tadministration de M. de Saint-Julíien. Son zèle,
pour vos intérêts, soutenu d'une activité toujours égale,
lui a fait trouver les moyens de convertir en moins de trois
ans, pour plus de dix millions de rentes au denier vingt,
en rentes au denier vingt-cinq, malgré Tobíiacle que de-
voit apporter à cette opération TEmprunt intermédiaire
de 1782 : cette conversion vous avoit été annoncée dès le
commencement de TAssemblée, loríque Meífeip-neurs de
la Commission des Moyens mirent sons vos
yeux la situa-
tion du Clergé j mais nous ne pouvions pas nous attendre
que le compte nous en feroit présenté dans la forme ordi-
naire. Cela paroiíloit d'autant plus difficile que la derniere
époque de remboursement n'a eu lieu qu'au, premier Juillet
1785. Cependant tout nous a été justifié: il n'est certai-
nement aucune comptabilisé qui soit austi prompte bc aussi
exacte.
Le Rapport fini Monseigneur TArchevêque de Nar-
bonne a remercié, au ,
nom de T Assemblée, Mesteigneurs &c
-Messieurs les Commissaires de leur travail.
Messeigneurs 6c Meilleurs les Commissaires, pour le
compte des rentes au denier vingt-cinq, ont pris le Bureau.
Monseigneur TArchevêque d'Audi,- Chef de la Commis-
sion a dit :
,
Procès-verbal de 178 5. Eeee
6 3 4 PROCES-VÈRBAL DE fASSEMBLÉE-GÉNÉRALE
MESSEIGNEURS ET MESSIEURS,
.
Avant d'entrer dans le détail des comptes que vous avea
bien voulu soumettre à notre examen, & qui íont ceux
des rentes au denier vingt-cinq, des Emprunts de 1755,
1765, 1766 &C 1775 réunis, nous regardons comme un
devoir indispensable de vous dire, que c'est aux foins de
Messeigneurs cc de Messieurs les Commissaires que vous
avez eu la bonté de nous donner pour Adjoints, que nous
devons Tavantage d'être en état de vous en faire aujour-
d'hui le rapport. Cet examen étoit essectivement d'une si
grande étendue , que, malgré toute Tenvie que nous avions
de répondre à votre confiance, il nous auroit été absolu-
ment imposable d'y parvenir, fi nous n'eussions trouvé
dans leur zèle òc dans leurs lumières, tous les secours qui
nous étoient nécestaires pour nous mettre à.portée de vous
en préíenter le résultat, nous tâcherons de le faire de la
manière la plus íuccinte, ne nous permettant que les détails
absolument nécessaires à Tintelligence de ces comptes.
Notre premier objet a été d'examiner les parties qui
étoient restées en débet fur ceux rendus aux Aílemblées de
1775 &C 1780, & dont la dépense avoit été allouée à la
•
charge çTen rapporter les acquits j nous avons vérifié les quit-
tances qui nous ont été représentées pour ceux de ces articles
qui ont été payés depuis cette derniere Astembléede 1780.
Et après nous être asturés qu'elles étoient dans la forme con-
venable pour opérer la décharge du Clergé, nous avons
appuré ces comptes, & passé, ensuite à la vérification de
ceux des années 1779 ÒC suivantes, jusques &L compris 17 84.
Compte de tannée 1779 des Rentes au denier vingt-cinq,
des Emprunts de 1755, 1765, 1766 ÔG 177$ réunis.
ci .....
ÒC c'est fur le vu de Tarrêté de ce compte
avons alloué cette dépense ,
....
Ô£ visé toutes les quittances ô£
pièces justificatives du droit des
Rentiers à qui ils ont été payés.,
ci 39978J2. 3 .8
Le sixième est: composé des
sommes retenues par les Rece-
veurs Diocésains îles Décimes,
pour les taxations à eux accor-
dées pour les frais du recouvre-
ment qu'ils ont fait des deux im-
positions composant les premier
& deuxième chapitre de recette
de ce compte : ces taxations font
en total de la somme de quatre-
vingt - trois mille quatre cents
soixante-quinze livres, comme
dépense, ci
...
au compte précédent, fur le vu
duquel nous en avons admis la
neuf deniers, ci
....
mille deux cents dix-huit livres
DÉPENSE.
La dépense est distribuée en sept chapitres.
Le premier est composé de la somme de íix mille sept
cents quarante-trois livres neuf deniers, à laquelle s'est trou-
vé monter Tavance du compte précédent 3 nous Tayons admi-
se ici en dépense, conformément
à Tarrêtcdecemême compte,ci. ^743 !• 9 d.
Les deuxième,troisième, qua-
trième Sc cinquième chapitres
renferment le paiement des arré-
rages de Tannée entière 1780,
fait aux Rentiers des Emprunts
de 17555 i765> 1766 & *77ï,
6743 1. 9 d.
......
DU CLERGÉ DE
Ci-contre
FRANCE, 19 SEPTEMBRE 17^85. 645
partie de ce cha-
pitre est de la
íomme d'un mil-
lion deux cents
cinquante mille
livres dont le
,
Comptable a fait
la reprise au
,
terme d'Avril
1781 fur le
fonds ,des rem-
boursements des
rentes au denier
vingt-cinq pour
Temployer au
même terme
,
au paiement des
premiers arréra- -. .._
d.
£1x9744 9 3967696 1. 6 f. 8
DU CLERGÉ DE FRANCE* IJSÊPTÈMBRË 1785. 647
Ci^ontre $9676961 6 s 8 d.
1. r.
Ci-contre £ j I744 9
. . .
ges de TEmprunt
de 1780. Cette
retenue a été
ordonnée tant
,
par la Délibé-
ration du z 6
Juin 1780, que
par renoncé du
compte des frais
communs de la
même Assem-
blée j les causes
en font détaillées
dans le Rapport
des rentes au de-
nier vingt &C
,
nous en avons
admis la dépense
faite ici pour or-
dre sur le vu de
la recette portée
sur le compte de
ces premiers ar-
rérages,ainsi que
fur celui de la
Délibération ÔC
du compte, de
ces mêmes frais
communs, ci . . 115000.0
La troisième
6£ derniere par-
tie de ce chapi-
tre contient la
somme de quin-
ze mille livres,,
146x7449 _ . 3967696 1. 6 f. 8 d.
648 PROCÈS-VERBAL DÉ L'A SSEMBLÉE-GÉNÉRALZ
De l'autre part 676 9 6 1. 6 1. 8 d.
. • . < %Q
De l'autre pan i 461744 9.
do n r 1c Compta- .
tì-^ï =1eívínce au
p .:-.-,.:n-de-sap-
p= .:;;::'-'ncs de
iví í'v:. i-;;; Agents
6 -;- Òrfi-
cierç du Ciergé.
Cette reprise a
été ordonnée par
TÀÍiembiéc de
17 8o,íuivantsa
De libération du
7 Octobre,dont
les cli (positions
sent rapportées
dans Íe r.inport
des comptes des
Décimes, Pen-
sions & Appoin-
tements où cette
m orne somme a
été portée en re-
cette à la suite du
cinquième cha-
pitre sur le vu
,
duquel,ainsi que
sur celui de ladi-
te Délibération,
.1461744 9 , ,
$967696 1. 6 s. 8
_d.
nous
DU CLERGÉ DE FRANCE* 19 SEPTEMBRE 1785. 649
Ci-contre 3967696 1. 6 s. 8 d-
1. s. -
Ci-contre
. . . 33797449
nous en avons
alloué la dépense
que le Compta-
ble en a faite de
,
même pour or-
dre fur le comp-
te dont nous
avons Thonneur
de vous entrete-
nir, ci ...
Ces trois som-
. 15000
zelivres,ci
Procès-verbal de 1785.
....
millions trois cents quarante-un
mille quatre cents foixante-quin-
7341475 L
M
2.0965 1."I 15 ——W^——»^
Gggg
I
f. 8 d.
«I
650 PROC ES-VERBAL DE L ASSEMBLÉE-GÉNÉRALE
Au moyen de quoi la dépense
se trouve excéder la recette de
la somme de vingt mille neuf
cents soixante-cinq livres quinze
fois huit deniers, dont le Comp-
table est en avance, Ô£ qui, sui-
vant Tarrêté que nous avons mis
fur ce compte sera portée en
,
dépense fur le premier chapitre
du suivant, ci 20965 1. 15 s. 8 d,.
'-.Il
"i ',
-'-'-- j.
M .T 1
vres, ci .......
neuf cents soixante-quinze li-
6273975
. .
Ces sept chapitres de dépense
-
6165684 1.
15000
1 3 s. 5 d.
vres, ci ....,.."
neuf cents io;xante -quinze li-
66Z697J 1.
RECETTE.
Les quatre chapitres de recette employés fur ce borde-
reau , montent ensemble à la somme de six millions six
cents vingt-six mille neuf cents soixante-quinze livres, bc
nous Tavons fixée à cette somme fur le vu du compte pré-
cèdent, étant absolument com-
pose des mêmes objets, ci
. .
6616975 L
DÉPENSE.
La dépense est distribuée en sept chapitres, comme celle
de Tannée 178 3.
Le premier contient la somme de trente-deux mille qua-
tre cents quarante-neuf livres quatre sols un denier, à la-
quelle nous avons fixé Tavance
du compte précédent, ci 3l449 !• 4 £ * ^'
.
Les deuxième, troisième, qua-..
trième bc cinquième chapitres,
contiennent le détail par numé-
ro , noms bc sommes seulement
des paiements faits aux Rentiers,
31449 1. 4 s. 1 á\
DU CLERGÉ DE FRANCE * 19 SEPTEMBRE 1785. 671
Ci-contre
des quatre
. .
Emprunts.
au
... .
denier
.31449 1. 4 s. 1 d.
vingt-cinq réunis pour Tannée
1784. Ces arrérages ne sont plus
que de la somme de trois mil-
lions cinq cents íoixante-dix-sept
mille deux cents soixante-une li-
vres dix-sept sols sept deniers ;
bc en ses comparant avec la pro-
gression de 1781, nous avons
trouvé qu'ils étoient réduits à
une somme moindre que celle
prévue par cette progression.
Nous nous sommes donc con-
vaincus que non-feulement les
fonds destinés à Textinction de
ces rentes ont été effectivement
employés à leur libération aux
termes convenables , mais en-
core que votre Receveur-Géné-
ral a saisi toutes lés occasions de
diminuer vos charges, tant par
ses avances, que par Temploi
qu'il a fait en remboursements
pendant les neuf premiers ter-
mes de cet exercice, du fonds
des impositions destinées au paie-
ment des taxes &c des irais com-
muns de la présente Aílemblée,
de manière que ce fonds a pro-
duit au Clergé une diminution
annuelle í ur ses charges, j ufqu'au
moment où il a été nécessaire
d'en faire la reprise pour le ren-
dre à fa première destination
,
C1 3577161 17 7 d.
Le sixième chapitre est de la
3 609711 1. 1 s. 8 d.,
De l'autre part . ...
671 PROCÈS-VERBAL DE L ASSEMBLÉE-GÉNÉRALE
n
17 f. 6 d.
1 11
xcn
SÉANCE.
MEsseigneurs bc Messieurs ses Commissaires pour les
,
Dîmes, ont pris se Bureau. Monseigneur T Arche-
vêque de Rheims, Chef de la Commission, a fini la lecture
du Rapport fur la dîme des fruits de nouvelle culture dans
se ressort du Parlement de Paris. La Délibération fur ce
Rapport, a été remise à demain Jeudi, 11 Septembre, à
neuf heures du matin.
Signés ARTHUR-RiCHARD,Archevêque bc Primat
de Narbonne, Président.
avec vérité qu'en France la dîme n'a pas été établie seule-
ment par un principe de TEglise bc par Tordre absolu du
Prince, mais que cet Etablissement est Touvrage de toute
la puissance législative, bc des représentants de la Nation
entière. Les Capituíaires, que nous venons de citer, n'ad-
mettent point de réserve dans la prestation décimale ; il
n'est donc point permis d'en proposer. L'axiome de droit
Llll z
592. PROCÈS-VERBAL DE L ASSEMBLÉE-GÉNÉRALE
LETTRE DU ROI
A U ASSEMBLÉE.
71 M"F, s s.
j pour
de bonnes ÓC importantes raisons ai
JLrJLjugé mile aux vues que je me propose, de suspen- „
f
dre vos Séances, a compter du 30 du présent mois de Sep-
tembre jusqu'au 3 Juillet de tannée 1786, auqueljour
_y vous
les reprendre^pour suivre les affaires qui vous restent à traiter}
sans qud soit besoin de nouvelle convocation, de ma part âC
:
la présente ríétant à autre sn je prie Dieu qu'il vous
j
ait) MESS, j en fa sainte garde. Ecrit à Saint-Cloud.s le
21 Septembre 1785. Signé, L O UIS. Et plus bas, le Baron
DE B B ET EU IL. Et au dos est écrit : A Mess, les Arche-
Q q4q *•
7 3 2- PROCÌS-FERBAL DE L ASSEMBLÉE-GÉNÉRALE
veques, Evèoues âC autres Eccléjiasuques députés a l'Ajjem-
blée-Générale du Clergé de France convoquée par ma
„
permission en ma bonne ville de Pans.
33
seront payés, même par les Ecclésiastiques, &c les Com-
» munautés séculières o£ régulières. » Les alarmes qu'exci-
tèrent des dispositions si contraires à vos immunités, furent
bientôt dissipées par les Lettres-Patentes du 3 Décembre
suivant, enregistrées le 9 Janvier 1759 qui portent que
,
33 les EcclésiaíHques,
Communautés séculières &c régulie-
» res, &c généralement tous ceux qui font partie du Clergé
» de France, feront &£ demeureront exceptés de l'exécution
» de l'Edit ; en conséquence que pour raison des denrées
Rrrr 2.
74° PROCES-VERBAL DE LASSEMBLÉE-GÉNÉRALE
33
qu'ils feroient venir du cru de leurs Bénéfices ôc" pour
j3 leur
consommation particulière, ils ne pourroient être
33
assujettis aux droits établis par l'Edit de 1758, quoiqu'ils
3j y aient
été nommément compris. 33 Ces Lettres-Patentes
renferment deux dispositions bien prononcées : l'une prin-
cipale qui maintient le privilège ecclésiastique, en décla-
,
rant que vous demeurez exceptés de l'exécution de l'Edit;
l'autre conséquente, qui affranchit de ia contribution à
l'octroi les denrées du cru des Bénéfices, e£ destinées à la
consommation des Bénéficiers.
Cependant ia forme d'imposition en argent, ayant été
substituée dans divertes Généralités à la voie d'octroi pour
ia perception des Dons-gratuits impoíés ínr les Villes, les
Ecclésiastiques ont été compris dans fimposition, assujettis
à i'acquittement de l'impôt, & confondus avec les autres
Citoyens dans des rôles de répartitions, rendus exécutoires
contre eux, semblables à ceux de la Capitation, quoique
cette contribution leur soit entièrement étrano-çre en vertu
des Loix générales, conservatrices de vos privilèges, àes sti-
pulations contenues dans tous les Contrats passés avec le
Roi Sc" des dispositions spéciales des Lettres-Patentes
,
de 1758.
C'est cette imposition, cette perception en argent, cette
forme de Capitation à laquelle on soumet les Ecclésiasti-
ques , qui forment l'objet précis des plaintes du Clergé ; &L il
paroït que cet abus a pris fa source dans une fausse inter-
prétation donnée par les Administrateurs des Villes aux
Lettres-Patentes de 17 j 8 &C parce qu'ils ont pensé qu'elles
,
renfermoient une exception en faveur du Clergé, oc non
point une reconnoiílance de son privilège, le simple affran-
chissement des denrées du cru des Bénéfices, ô£ non point
un affranchissement total de l'impôt établi par l'Edit de
1758: &L nous avons d'autant plus lieu de nous arrêter à
cette idée , que nous voyons, par les différentes réclama-
tions des Assemblées Provinciales, qu'on a voulu assujettir
les Ecclésiastiques à toutes les impositions en argent aux-
quelles les autres habitants font soumis, &c même aux im-
positions municipales ÔC commuaes.
DU CLERGÉ DE FRANCE., 13 SEPTEMBRE 1785. 741
II en est même résulté, que les Ecclésiastiques ont été
l'objet d'une infinité d'injustices particulières dans la quo-
tité de la répartition ; Ô£ quoique le taux, l'excès même
de la contribution ne soit pas le sujet actuel de vos récla-
mations , parce que votre privilège est anéanti par une con-
tribution quelconque, ôc que ces vexations peuvent être
réparées, fans qu'il soit rétabli dans son intégrité il n'en
,
est pas moins vrai que c'est un nouveau motif bien puis-
sant pour intéresser votre sollicitude, &; réclamer votre
exemption totale des Dons-gratuits perçus en argent.
íl est même d'autant plus indispensable de faire revivre
votre antique franchi!e de toute imposition en deniers, que
celle relative aux Dons-gratuits des Villes, paroît autorisée,
dans quelques Provinces, par des Règlements enregistrés
dans les Cours ôc" par des Jugements.
II feroit facile d'appeller à votre íecours cette multitude
de Loix, qui aílurent la franchise des biens ôc" des person-
nes Ecclésiastiques aux charges royales ôc aux charges pu-
bliques. Les clauies répétées dans tous les Contrats folem-
nels que vous panez avec le Roi, par lesquelles Sa Majesté
s'engage de soustraire le Clergé à toute taxe ôc" imposition
étrangère, ces clauses vous donnent fans doute le droit d'in-
voquer la foi 6c l'autorité du Souverain, ôc" elles auroient
dû vous mettre à l'abri de la contribution en deniers dont
vous avez à vous plaindre.
A ces motifs généraux se joignent, dans le cas particu-
lier l'autorité du Contrat de 1758, dans lequel il est expres-
,
sément convenu que le Clergé sera exempt de contribuer
au Don-gratuit des Villes, ôc" les dispositions des Lettres-
Patentes de la même année, qui annoncent ôc" maintiennent
votre exemption de la manière la plus littérale ÔC la plus
précise.
II est essentiel d'insister sur ce point, ôc" de demander
une décision fondée sur les mêmes principes que ceux qui
ont dicté les Lettres-Patentes de 1758 , & qui renouvelle,
en tant que de besoin, en faveur du Clergé, l'exemption de
toute taxe ôc" imposition en argent, en acquittement de
l'impôt établi par l'Edit de 17^8.
74^ PROCES-VERBAL DE L ASSEMBLÉE-GÉNÉRALE
II est certain en* effet que, soit que les Dons-gratuits
soient perçus fur les denrées, soit qu'ils soient levés par le
moyen d'une taxe en argent, le principe de votre exemp-
tion est toujours le même ; ils font une imposition royale,
représentée par l'imposition en deniers établie par les Com-
munautés, ÔC par coníéquent les dispositions des Lettres-
Patentes font applicables à celle-ci, comme à la perception
fur les objets de consommation : or les Lettres-Patentes pro-
noncent, par une première clause, votre exemption de la
manière la plus générale ÔC la plus formelle; tous ceux qui
font partie du Clergé de France font òc demeurent excep-
tés de Texécution de l'Edit.
La disposition conséquente n'est pas moins favorable à
votre privilège. Les Dons-gratuits des Villes ne furent d'a-
bord perçus que par voie d'octroi ôc" fur les denrées; voilà
pourquoi l'exemption des denrées est prononcée. Et si les
Lettres-Patentes semblent mettre des bornes à certe exemp-
tion des denrées, c'est une nécessité imposée par les formes
ÒC pour prévenir les fraudes. II auroit été difficile en effet,
ÒC même impossible que des objets de consommation fusíent
parvenus aux Bénéficiers, sans avoir-été frappés d'un impôt
auquel ils étoient directement soumis, ou qu'on n'eût pas
abusé de l'exemption du Clergé, pour en soustraire des
denrées qui auroient dû y concourir.
Mais la prononciation générale ô£ principale n'en subsiste
pas moins dans toute fa force ÔC toute son intégrité, d'au-
tant plus qu'il n'y a aucune fraude à prévenir, aucun in-
convénient à craindre de l'exemption pleine ÔC entière d'une
répartition en argent; votre privilège doit donc revivre dans
toute son étendue.
Ensin le Clergé n'a été soumis à contribuer aux Dons-
gratuits des Villes, que parce qu'il avoit été littéralement
compris dans l'Edit de 1758 : les dispositions qui avoient
trait aux Ecclésiastiques, ont été anéanties par les Lettres-
Patentes de la même année; le changement de perception
de l'impôt ne sauroit les faire revivre. Ce n'est qu'une for-
me substituée à une autre forme. Le fonds est toujours le
iriême, ôc par conséquent les mêmes motifs qui assurent
DU CLERGÉ DE FRANCE, 23 SEPTEMBRE 1785. 743
votre exemption des Dons-gratuits des Villes perçus fur les
denrées doivent opérer votre exemption de ces mêmes
,
Dons-gratuits perçus en argent.
j. JL'Aílemblée, après la lecture dudit Rapport, reconnoif-
fant l'importance de cette affaire, a arrêté qu'il feroit de-
mandé lur cet objet une conférence avec les Ministres de
Sa Majesté, auísi-tôt qu'elle auroit repris ses Séances l'année
prochaine.
Messeigneurs &C Messieurs les Commissaires ont été tra-
vailler à leurs Bureaux.
La Séance a été indiquée à demain Samedi, z4 Sep-
tembre, à neuf heures du matin.
Signé >j< AKTHUK-RlCHARD Archevêque ôc Pri-
,
mat de Narbònne , Président.
M
pels comme d'abus, fous les mêmes peines, ôc même d'in-
53
terdiction, au défaut par eux de déduire dans les Exploits
3> qu'ils signifieront, les causes d'opposition ôc d'appel com-
3> me d'abus: ordonne que pour les ouvriers ôc habitants,
» tant des Villes que de la campagne, qui ne seront pas en
« état de se pourvoir en Justice , pour avoir la main-
» levée des oppositions à leurs mariages, ou pour faire sta-
í> tuer fur les appels comme d'abus qui íeroient interjettes
3> des publications de leurs Bans, il fera, quant auxdites op-
33
positions, fait les pouríuÌLes nécessaires à la requête des
33
Substituts du Procureur-Général du Roi dans les Baillia-
33 ges,
Sénéchaussées ÔC Sièges Royaux, autres que les Pré-
5> votés &C
Châtellenies, pour faire prononcer la main-levée
« deldites oppositions, ôc pour poursuivre les opposants,
33
conformément au présent Arrêt ; ÔC quant aux appels
33 comme
d'abus, il y fera statué à la requête du Procureur-
y>
Général du Roi. >J
Ces sages précautions n'arrêtèrent pas le cours du mal.
L'Asiemblée-Généralede 1780 fut obligée de s'en occuper
encore de nouveau. L'affaire renvoyée au Bureau de ia Ju-
ïïfdiction, y fut examinée, &C discutée avec toute l'atten-
tion ÔC l'intérêt qu'exige une matière aussi importante.
Monseigneur l'Archevêque d'Arles développa-, avec cette
force ôc cette précision qui le caractérisent, ôc les dangers
toujours subsistants de ces oppositions, ôc les moyens que
l'on pourroit prendre pour en arrêter le cours : il feroit
impossible de rien ajouter à la solidité des motifs qu'il sit
valoir dans son Rapport, consigné dans le Procès-verbal
!4- de 1780. *
£Page 584,
Son avis, qui fut unanimement adopté, tendoit a ce que
le Roi fut supplié d'envoyer à tous les Parlements une Dé-
claration conforme à l'Arrêt du Parlement de Paris, du
i-8 Avril 1778, en y ajoutant que ces sortes d'Affaires fe-
roient jugées à l'Audience ôc sommairement autant que
faire se pourroit, ôc que les opposants feroient tenus de faire
vuider leurs oppositions dans un terme fatal ôc de rigueur,
après l'expiration duquel, s'il n'étoit intervenu aucun Ju-
gement interlocutoire ou définitif, il feroit passé outre
DU CLERGÉ DE FRANCE J 24 SEPTEMBRE I 78 j. 749
par les Curés fur la demande ôc réquisition des Parties.
Le Clergé forma de cet objet l'article IV du Cahier qu'il
eut l'honneur de présenter au Roi, ÔC Sa Majesté répondit
« que la demande contenue dans cet article, méritoit une
33
grande attention, ôc qu'il la feroit examiner.,,
Si les démarches faites jusqu'ici n'ont pas eu tout le succès
que l'on pouvoit désirer, on ne peut pas dire non plus qu'el-
les aient été infructueuses. Elles ont excité le zèle des Ma-
gistrats ; elles ont mérité l'attention du Légistateur, qui a senti
í'importance d'un pareil objet, ÔC qui a daigné promettre
de s'en occuper.
Puisque l'abus n'est point encore déraciné, le Clergé doit
redoubler ses efforts pour le proscrire. On continue de voir
dans différents Diocèses, ôc fur-tout dans celui de Limoges,
nombre de particuliers qui, malgré la prohibition des Ar-
rêts ÔC quoiqu'ils ne soient point du nombre de ceux à qui
les oppositions font permises, en signifient fans aucune cause,
ôc se font même de cette contravention un moyen d'exac-
tion sur le peuple.
hes inconvénients de ces oppositions font si sensibles ils
,
ont été si fortement détaillés dans les précédentes Asiem-
blées, qu'il n'est pas besoin d'y insister, quelque frivole que
puiste être une opposition ; ôc quoique l'opposant n'ait, ni
droit, ni qualité pour la former, elle suffit néanmoins pour
lier les mains des Curés ôc pour les empêcher de passer
,
outre à la célébration du mariage, fans y être autorisé, ou
par un Jugement, ou par une main-levée donnée en règle.
Si l'Arrêt de 1778 a pourvu, à l'égard des pauvres,aux
dépenses que peuvent occasionner les demandes en main-
levée ou la poursuite des appels comme d'abus, il n'a pas
,
remédié aux inquiétudes, aux retards ôc aux dépenses qu'en-
traîne indifpenfablement la nécessité de repouster une atta-
que injuste. Delà il arrive , comme auparavant, que des
mariages astortis manquent tout-à-fait; que les préparatifs
que ces malheureux ont faits font en pure perte ; que la mai-
son qu'ils avoient louée, ou les petits meubles qu'ils avoient
achetés tombent à leur charge : delà enfin on voit souvent
que, pour se rédimer d'une vexation injuste, ils se trouvent
75° PROCÈS-VERBAL DE L ASSEMBLÉE-GÉNÉRALE
forcés de payer à ces opposants de mauvaise foi, des som-
mes plus ou moins fortes, au moyen deíquelles ils obtien-
nent ia main-levée des oppositions.
L'expérience n'a que trop appris que l'amende pronon-
cée par l'Arrêt de 1778, mais qui ne peut être encourue
êC exigée qu'après ie Jugement n'effraie pas des gens qui
souvent n'ont rien à perdre, ôc qui, par des désistements
donnés à propos, non-feulement éludent ia peine pronon-
cée contre eux, mais savent mettre à prix les main-levées
qu'ils accordent.
Le moyen qui paroîtroit le plus propre à couper la racine
d'un mal dont l'Eglise ôc l'Etat gémistent depuis si long-
temps, feroit de faire de nouvelles instances auprès de Sa
Majesté, pour la supplier de donner une Loi générale, qui
feroit adresiée à tous les Parlements du Royaume, ôc qui,
en consacrant, comme le demandoit i'Assemblée-Générale
de 1780, les dispositions des Arrêts du Parlement de Paris,
des mois d'Avril 1777 cC 1778, y ajouteroit, que les op-
positions à des mariages, formées par toutes autres períon-
nes que celles exceptées par la Loi, ôc qui ont qualité ÔC
intérêt légitime, tels que les pères ôc mères, tuteurs ôc
curateurs, oncles ôc tantes, frères ôc soeurs, seront nulles
ôc comme non avenues, ÔC qu'il fera passé outre à la célé-
bration deídits mariages, comme si elles n'exisioient pas ;
les choies néanmoins restant entières ÔC telles qu'elles ont
été juíqu'à présent par rapport aux empêchements dia-
mants.
C'est ainsi, Messeigneurs ôc Mestieurs, qu'en réunifiant
toutes les précautions que la sagesse des précédentes Aile in-
blées avoit indiquées, le Clergé aura la consolation d'avoir
déraciné un abus qui nuit également aux moeurs, à la paix
des familles ÔC au bien général de TEo-life Ô£ de l'Etat.
Le Rapport fini, l'Aílembiée, conformément à l'avis de
la Commission, a délibéré de faire de nouvelles instances
auprès du Roi, à i'effet d'obtenir une Loi générale adreilée
à tous les Parlements du Royaume, ôcqui, en consacrant,
comme le demandoit l'Assemblée-Générale de 1780, les
dispositions des Arrêts du Parlement de Paris, de 1777 ÔC
DU CLERGÉ DE FRANCE J 14 SEPTEMBRE 178s. 751
1778 y ajouterait que les oppositions à des mariao-es, for-'
,
niées par toutes autres personnes que celles exceptées par
la Loi, ÔC qui ont qualité ôc intérêt légitime, tels que les
pères ôc mères, tuteurs ÔC curateurs, oncles, tantes, frères
ôc soeurs, feront nulles ôc comme non avenues, ôc qu'il
fera paílé outre à ia célébration desdits mariages comme
si elles n'existoient pas ; les choses néanmoins restant entières
ôc telles qu'elles ont été jusqu'à présent par rapport aux
empêchements dirimants.
'il a été dit ensuite:
MESSEIGNEURS ET MESSIEURS,
La Province d'Albi demande la continuation des bons
offices du Clergé pour la Canonisation de M. Alain de Sol-
miniac, Evêque de Cahors.
Cette pieuse entreprise a déja intéressé le zèle des précé-
dentes Astemblées. Les hautes vertus de M. l'Evêque de
Cahors, ôc la continuité des miracles opérés fur son tom-
beau ayant entretenu ÔC augmenté de jour en jour la ré-
,
putation de sii sainteté, on ne peut qu'applaudir aux vues
de piété ôc de religion qui font désirer ôc solliciter de plus
en plus qu'elle soit enfin reconnue ôc consacrée par le íuf-
srage de l'Eglise."« II est digne ( disoit Mgr. l'Archevêque
,
d'Arles dans l'Assemblée de 1781,*) du zèle des Pasteurs * Pa$c 49 du
de ranimer la foi languissante des peuples, par le fpec- Pdetoces - /ij]em-
víii al
„ tacle des honneurs publics rendus fur Autels à la
cette
blée.
„ nos ver-
tu. Combien ce spectacle ne feroit-il pas encore plus
,,
„utile milieu cfë la décadence actuelle des
au moeurs, en vous
présentant des exemples récents, capables, tout à la fois,-
de ranimer le zèle du Sacerdoce, ôc d'étouffer les plaintes
que Timpiété ne cesse de former contre la Religion ôc ses
Ministres ?
II suffira donc Messeigneurs ôc Messieurs, de vous rap-
,
peiler ici en peu de mots les démarches que l'Eglife de
France a faites depuis long-temps pour obtenir la Cano-
nisation du Pontife vénérable dont elle s'honore. Déja,
dans le dernier siécle, elle avoit témoigné son désir par des
75 z PROCÈS-VERBAL DE L ASSEMBLÉE-GÉNÉRALE
instances vives ôc réitérées auprès du Pape. Mais les diffi-
cultés ôc les frais immenses qu'entraînent les procédures sa-
gement établies pour constater la sainteté des serviteurs de
Dieu suspendirent, dans des temps difficiles , l'activité de
,
íòn zèle.
En 1765, plusieurs Provinces ayant porté de nouvelles
demandes à l'Assemblée-Généraiedu Clergé, Monseigneur
l'Archevêque de Toulouse ranima l'intérêt en faveur d'une,
oeuvre si. glorieuse pour l'Eglife de France. Ce Prélat dé-
veloppa premiéremeut, la marche qu'il falloit suivre, les
,
deux informations préliminaires qui dévoient être faites en
France oardevant l'Ordinaire ; l'une fur la renonlmée de
sainteté; l'autre sur l'exécution du Décret d'Urbain VIII,
qui défend de rendre aucun culte public aux personnages
morts en odeur de sainteté, lorsqu'ils ne sont encore, ni
béatifiés, ni canonisés. ïl fit remarquer, en second lieu que
,
les dépenses nécessaires pour l'exécution de ce projet, ne
se feroient que successivement, ÔC que la somme entière,
quoique considérable en elle-même, deviendroit presque
insensible, par le nombre d'années fur lesquelles elle feroit
répartie. Ce Rapport lumineux entraîna les suffrages, ôcil
fut délibéré qu'on fuivroit la route qui Venoit d'être tra-
cée, ôc.que les frais de toutes les procédures en Cour de
Rome, feroient supportés par le Clergé.
Ces mêmes Délibérations ont été confirmées dans les
Assemblées subséquentes de 1770 ôc 177J. A cette der-
niere époque, les informations qui dévoient être prises cn
France pardevant l'Ordinaire ayant été achevées, elles fu-
rent envoyées à Rome, ôc le Clergé adressa de nouvelles
supplications au Saint-Père, par une Lettre conforme à
celles qu'on avoit écrites dans les précédentes Astemblées.
Monseigneur le Cardinal de la Roche-Aimon écrivit en
même-temps à Monseigneur le Cardinal de Bernis, ÔC le
pria, suivant le voeu ôc la Délibération de l'Assemblée,
de choisir un Avocat ôc un Solliciteur pour continuer ÔC
poursuivre la cause à la Sacrée Congrégation des Rits.
En 1780 l'Aíìemblée témoigna le même désir, ôc renou-
vella ses instances par une Lettre adressée à Sa Sainteté.
L'Avocat
DU CLERGÉ DE FRANCE J 14 SEPTEMBRE 17 8 j. 7J3
L'Avocat ôc le Solliciteur choisis par Monseigneur le Car-
dinal de Bernis, ont pris depuis un foin particulier de cette
affaire; ôc il patoît, Messeigneurs ôc Messieurs, qu'elle a
été conduite avec toute la diligence possible, à travers les
longueurs ôc les difficultés qu'entraînent les informations
de cette nature. Nous avons même la íatisfaction de vous
apprendre que par les foins ôc: l'activité de Monseigneur le
Cardinal de Bernis, de Monseigneur le Cardinal de la Ro-
chefoucauld ôc de Mestieurs les Agents-Généraux on a
ensin obtenu, ces dernieres années, le Décret, An sgnan-ft ,
LETTRE
DE UASSEMBLÈE AU PAPE.
BEATISSIME PATER,
jf~\ Uod precati spe multumque sumus à SANCTITATE
\gf VESTRA ut Venerabilem Virum Alanum a Solminiace*
,
Episcopum ohm Cadurcenjenij Sanclorum numéro adscribe-
ret, quod etiàm placiturum BEATITUDINI VESTRA spea-
mina ejus voluntatis apeitiffima declararunt, hoc idem om-
nibus vous cumque certiffimâ spe sagitamus. ha mmirum
j
efly BEATISSIME PATER,pr£flantiJJimus ille Vir^quem
multâ jam laude apud Apoftolicam Sedem ornavimus} ta-
metfe dudiim ex ocuhs sublatus efl,, spirat adhuc mentibus
populorum3 neque emm conduntur Ecclesoe solummodb Gal-
f
licans astis sed etiam commissoe vivunt omnium animis, exi-
,
mia hujus Epifcopi virais, immenfa caritas., incredibihs labo-
DU CLERGÉ DE FRAN'CE ,14 SEPTEMBRE I 7 8 j. 7 j j
nz/72 slr^.vepericulorum patientia mirabilesque in eum divinoe
>
potentu fignificationes,
Utinàm ergo, quem ad referendos Sancîorum mores sum-
mo Deus beneficio nobis Ponáficem dédit, ipse dulcisjimum
Chriflianis pecionbus confecrau in terra, sancïitatis pr&beat
spècìaculum ! Hinc autem in Gallos qui Civem colerentsuum
j
hinc in omnem Ecclefiam Chrifli quantum, SANCTISSIME
j
PATER j utilitatis atque glorioe permanaret! Quantum hâc
perditijjimâ temporum conditione debditau aut corrupu men-
tes j recordata pretiosam in conspectu Domini esse mortem
Sanctorumejus, erigi ad mehorafirmarique possent ! Quàm
sese imprimis efferet Uatiâ Episcopalis Ordo., fi novum hoc
sibi decus accejsent ! Quàm bene ob oculos Excellentiffimi
3
hujus Prasulis pofitum exemplar3 excitare Paftorum vires at-
que inflammare videretur.
Hoc erat qubd humillimè rogarent BEATITUDINEM VES-
TRAM ab eâque Jperarent una cum Apqftolicâ Benediclione >
BEATISSIME PATER,
SANCTJTATIS VE ST R JE ^
LutcÙA Parìjtorum die Obsequentiflìrni ac devotisfimi Eilu Archiepiscopil
3 Epifcopi
24 menjìs Scptcmbris aliique Ecclesiastici Viri ia Commis
,
generalibus Cleri Gallicani congregati.
anno 1785.
Signatum "J" ARTHURUS RICHARDUS, Arch. & Primas Narbonen-
íïs Prxses.
j
De Mandato Illustrissimorum Archiepiscoporum, Episco-
- porum totiûsque Coetûs Ecclesiastici Cleri Galliac no-
mme congregati.
CAROLUS MAURITIUS DK TALLEYRAND PÉRIGORD»
à Sccrecis.
ARTHURUS ROGERIUS DILLON, à Secretis. (*)
(*) L'adrefle de cette Lettre conçue en ces termes : Sancliffimo Patri Pio sexto Pon-
iifici Maximo. Romam.
Ttte i
7s 6 PROCÈS-VERBAL DE L ASSEMBLÉE-GÉNÉRALE
...... ,
fur celui du compte de Tannée
1779, ci
Le deuxième a pour objet la
.
416910 1.
....
768 PROCÈS-VERBAL DE L ASSEMBLÉE-GÉNÉRALE
De l'autre part
contribution des Rhodiens ou
de TOrdre de Malthe, qui, par
416910 1.
4j668j 1.
Le
Ci-centre
...
DU CLERGÉ DE FRANCE, 17 SEPTEMBRE 178/.
. . .
Le quatrième contient la som-
me de"soixante-dix mille livres,
4^6685 1.
76^
......
vingt-six livres treize fols neuf
deniers, ci
Le septième contient les som-
mes payées pour les arrérages
6991.6 1. 13 £ 9 à.
pitre, ci . . . ...
quel nous avons alloué ce cha-
. 150 h
568777 1. 7 s. 10 d.
DU CLERGÉ DE
Ci-contre
. .....
FRANCE, 17 SEPTEMBRE 1785. 775
.....
dite somme de quinze mille deux
cents livres, ci
Enfin le douzième ôê dernier
chapitre contient la somme de
15100 1^
par la Délibération du n
vembre 1775 que par le con-
No-
,
trat du 13 Décembre suivant.
NOUS avons donc alloué cette
dépense fur le vu, tant de cette
Délibération ôê de ce Contrat,
que sur celui du compte précé-
dent, ci 131000 1.
En réunissant toutes les som-""" ~ " ~
mes comprises dans ces douze
chapitres, on trouve que la to-
talité de la dépense .de ce compte
est de la somme de huit cents
quinze mille neufcents soixante-
, . . .....
dix-sept livres sept sols dix de-
niers ci
La recette n'étant que de celle
de huit cents-quatorze mille trois
S15977 1. 7 s. lo d.
RECETTE.
Elle est toujours de la somme de huit cents quatorze
livres, ci
. . ..
mille trois cents soixante-quinze
814375 1.
Et la dépense, en douze cha- ---------—————
pitres, est en total de celle de
huit cents seize mille deux cents
quarante-quatre1. quatre den. ci 8 16144 1. 4 d.
II résulte de la comparaison
de ces deux sommes, que la dé-
pense est plus forte que la recette
de dix-huit cents foixante-neuf
livres quatre deniers, qui se trou-
ve composer Tavance du Comp-
table ôê de laquelle il fera dé-
RECETTE.
Elle est, ainsi que celle des années précédentes, distri-
buée en sept chapitres 3 mais au lieu de huit cents quatorze
mille trois cents soixante-quinze livres, à quoi elle mon-
toit en total pour ces mêmes années, nous Tavons trouvée
de huit cents vingt-neuf mille trois cents soixante-quinze
livres. Cette augmentation provient, Messeigneurs, de ce
que TAssemblée de 1781, par fa Délibération du 19 No-
vembre a jugé convenable de porter Timposition des pen-
sions à cent mille livres, au lieu de soixante-dix mille livres,
dont elle étoit ci-devant, de destiner cette augmentation
à faire à Tavenir le fonds des pensions ou gratifications que
les Assemblées suivantes croiroient devoir accorder aux
Ecrivains ecclésiastiques, séculiers ou réguliers, ou même
laïques, qui auroient le plus mérité de la cause des moeurs
ôê de la Religion. Cette Délibération ordonna austi, que
ce supplément d'imposition ne commenceroit qu'à compter
du terme d'Octobre 17845 elle arrêta en conséquence un
nouveau département pour cet objet, le 7 Décembre 1781,
sur le vu duquel, ainsi que sur celui de la Délibération
susdatée, nous avons alloué la totalité de la recette du
compte de Tannée 1784, pour ladite somme de huit cents
vingt-neuf mille trois cents soi-
xante-quinze livres, ci
. . \ 819375 1.
Et la dépense, qui est divisée
en douzechapitres, monte à celle
de huit cents trente mille huit
cents quatre-vingt-quatorze li-
vres douze fols onze deniers, ci. 830894 l. 1 z f. 1 1 d.
Par conséquent Tavance du"
nComptable Ai r
Ì 1 est de 1la iomme de
1 15 19
;
I. 11
7-
1. 1 1
j~~
d.
quinze cents dix-neuf livres
douze fols onze deniers ; ôê, sui-
Xxxx 1
7So PROCÈS-VERBAL DE L ASSEMBLÉE-GÉNÉRALE
RECETTE.
Elle n'est.composée que d'un seul Ôê unique chapitre,
comme celle du compte précédent ', elle a de même pour
objet le recouvrement fait pendant Tannée 1781, de Tim-
position de cent trente-cinq mille sept cents soixante livres,
destinée au paiement des anciennes rentes, ôê dont nous
venons de vous rappelles Torigine. C'est pourquoi nous
nous contenterons de vous instruire que nous avons admis
cette recette fur le vu de ce département ôê du compte de
Tannée 1780. Nous suivrons cette méthode pour les trois an-
nées suivantes, cet objet n'étant
susceptible d'aucune variation, ci 1357.60 1.
— „ —J
DÉPENSE.
 Tégard de la dépense, elle est composée de treize cha-
pitres, comme celle de Tannée 1780.
Le premier, qui contient la somme de trois mille neuf
DU CLERGÉ DE FRANCES 17 SEPTEMBRE 1785. 787
cents soixante-treize livres cinq fols trois deniers, a pour
objet Tavance du compte précédent, ôê nous en avons al-
loué la dépense sur le vu de Tétai
final de ce même compte ci 3 973
'• 5 s- 3 d.
, . .
Le deuxième chapitre ôê les
suivants, julques ôê compris le
douzième, contiennent les paie-
ments faits pour les arrérages de
Tannée 1781 de toutes les dif-
férentes espèces de dettes dont
nous vous avons fait le détail à
Tannée 17803 nous peníons par
conséquent qu'il suffit de vous
instruire que ces arrérages ne
montent ensemble qu'à la som-
me de auatre-vingt-onze mille
neuf cents trente-trois livres
quatorze fols dix deniers , au
lieu qu'à Tannée précédente ils
étoient de quatre-vingt-treize
mille neuf cents dix-neuf livres
quatorze lois dix deniers. Cette
diminution fur les charges an-
,
nuelles est produite Meilei-
, ,
gneurs, par les remboursements
faits fur quelques-unes de ces-
rentes , pendant Tannée 1780,
ôê au terme des Lìx premiers mois
178 15 ôê c'est après en avoir fait
la vérification, que nous avons
alloué toutes les dépenses de ces
dissérents chapitres, fur le vu
des quittances des Rentiers, pour
ladite somme de quatre-vingt-
onze mille neufcents trente-trois
livres quatorze fols dix deniers,
ci 9193 3
i. 14 f. 10 d.
,m s . , . .
95907 i. 1
d.
Yyyy z
4
RECETTE.
La recette de ce compte est d'un seul chapitre com-
,
me celle du compte précédent, sur le vu duquel nous
lavons admise, pour la somme totale de cent trente-cinq
mille sept cents soixante livres,
ci
. . . . . .
135760 1.
DÉPENSE.
Elle est, comme au compte précédent, de treize chapitre*.
Le premier renferme Tavance du compte de Tannée
1781, fixée par son arrêté à la somme de douze miUe
trois cents quarante-sept livres un denier en conséquence
,
duquel nous en avons admis ici
la dépense,ci 11347!. 1 d.
. . . .
Les onze chapitres suivants,
qui ont pour objet le paiement
des arrérages des anciennes ren-
tes , ôê des intérêts aux Diocèses
pour Tannée 1781, montent en-,
n 347 1. 1 d.
79° PROCÈS-VERBAL DE L ASSEMBLÉE-GÉNÉRALE
De l'autre part » . . . 11347 1. 1 d.
semble à celle de quatre-vingt-
neuf mille huit cents quatre-
vingt-treize livres ouatorze íols
dix deniers, ils étoient pour Tan-
née 1781 de quatre-vingt-onze
mille neuf ccnzs trente-trois li-
vres quaíx-rze íols G;X deniers,
par coníéquent les rembourse-
ments ont occasionné une dimi-
nution de deux mille quarante
livres-, nous avons alloué la dé-
pense de ces onze chapitres, d'a-
près la vérification ôê le visa des
quittances, ôê pièces qui nous
ont été rapportées pour leur sou-
tien dans la forme convenable,
ci . , 8985*3 1..14 f. 10 d.'
Et. le .treizième ôc dernier
. ,
RECETTE.
Elle est, comme au compte précédent, de la somme
de cent trente - cinc] mille sept
chapitre, ci . . ..'.".
cents soixante livres en un seul
135-7601.
DÉPENSE.
Elle est aussi composée des mêmes objets que ceux du
compte précédent, ôê distribuée en treize chapitres.
Le premier contient la somme de huit mille huit cents
soixante-treize livres quatorze fols onze deniers, à laquelle
monte Tavance du compte de Tannée 1781 j ôê c'est, con-
formément à ce que nous avons prescrit, par Tétat final de
ce compte ,que nous avons admis ici en dépense.cette même
somme de huit mille huit cents
íoixante- treize livres quatorze
fols onze deniers, ci
. . .
Les onze chapitres suivants,
.
8873 1. 14s. n ç\,:
Compte
DU CLERGÉ DE FRANCE** 2.7 SEPTEMBRE 1785. 793
Compte des anciennes rentes, année 1784.
RECETTE.
Elle est toujours de la somme de cent trente-cinq mille
sept cents soixante livres en un
seul chapitre, ci 135760 1,
. . , .
DÉPENSE.
A Tégard de la dépense, elle est distribuée , de même
que celle des comptes précédents, en treize chapitres.
Le premier, qui contient Tavance dans laquelle le Comp-
table s'est trouvé fur le compte de Tannée 1783 , est de la
somme de cinqcents deux livres dix-neuf fols trois deniers,
à laquelle cette avance a été fixée
par Tarrêté de ce même compte,
ci 501 1. 19 f. 3 d.
Les onze chapitres suivants,
qui contiennent le paiement des
arrérages de Tannée 1784, des
anciennes rentes ôê des intérêts
aux Diocèses , montent ensem-
ble à la somme de quatre-vingt-
sept mille quatre cents livres
trois fols j ils étoient à Tannée
1783 de celle de quatre-vingt-
huit mille sept cents quarante-
cinq livres dix-sept fols huit
deniers, ils se trouvent par con-
séquent diminués de treize cents
quarante-cinq livres quatorze
íols huit deniers par les rembour-
sements annuels, ci 87400 1. 3 f.
Le treizième ôê dernier chapi-
tre est composé des rembourse- -
87903 1. z 1. 3 d.
—
Procès-verbal de 1785. Zzzz
794 PROCÈS-VERBAL DE L ASSEMBLÉE-GÉNÉRALE
I
De l'autre part .
87903 1. 2, s.
. . . 3 d.
ments faits pendant ladite année
1784, qui font en totalité de la
somme de cinquante-un mille
quatre cents quatre-vingt-dix-
íept livres treize fols deux de-
niers, ci
La totalité de cette dépense
5 1497 1. 13 f. i d.''
'
est par conséquent de cent trente-
neuf mille quatre cents livres
quinze fols cinq deniers, ci . . 139400 L 15 f. 5 â*
La recette n'étant que de cent
trente-cinq mille sept cents soi-
xante livres, ci . . .
135760 1.
ïl résulte de la comparaison
de la recette avec la dépense, que
le Comptable se trouve en avan-
ce de la somme de trois mille six
cents quarante livres quinze fols
cinq deniers, ci
. .. 3 640 1. 15 f. 5 d.
RECETTE.
La recette de ce compte composée d'un seul chapitre,
,
contient la somme de quatorze mille huit cents quatorze
livres six fols huit deniers, que votre Receveur-Général a
reçue au Trésor-Royal, ôê qu'il a employée au paiement des
arrérages de ces rentes pendant les années 1780 1781
1781, 1783 ôê 17843 Nous avons admis cette ,recette,,
tant fur le vu des ampliations de ces ordonnnances, que
fur celui du compte précédent,
ci 14814 1. 6 f. 8 d.
DÉPENSE.
Quant à la dépense, elle est distribuée en six chapitres.
Les cinq premiers contiennent les sommes payées à ceux
des Rentiers de la constitution de 1707, qui n'ont point
encore été remboursés, pour les arrérages des années 1780,
1781, 1781, 1783 ôê 1784, qui montent ensemble à la
somme de quatorze mille six cents trente livres dix-neuf
fols sept deniers, que nous avons allouée en dépense fur le
vu des quittances des particuliers à qui elle a été payée,
auxquelles étoient jointes les pièces nécestaires, pour éta-
blir le droit des nouveaux Pro-
priétaires ci 14630 1. 19 s. 7 d.
,
Et le sixième ôê dernier cha-
pitre est composé de la somme
Zzzz 1
79 6 PROCÈS-VERBAL DE L ASSEMBLÉE-GÉNÉRALE
De l'autre part . . . . 14630 1. 19 s. 7 d.
de cent quatre-vingt-trois livres
sept fols un denier, à laquelle
montent les taxations de trois de-
niers pour livre accordées par le
Roi au Comptable, ôê qu'il est
dans Tissage de retenir par ses
mains des deniers de fa recette ;
c'est pourquoi nous en avons
admis la dépense sur le vu des
comptes précédents, ci . . . 1 8 3 1. 7 f. 1 d.
La totalité de ces six chapi-
tres de dépense, est de la som-
me de quatorze mille huit cents
quatorze livres six fols huit de-
niers, ci 14814I. 6 f. 8 d.
XC1X
SÉANCE.
MEffieurs les Agents ont dit, que MM. les Avocats
nommés par délibération du 16 de ce mois, Avocats
surnuméraires au Conseil du Clergé, demandoient la per-
mission d'entrer pour faire leurs remerciements à TAstem-
blée, ce qui a été approuvé, ôê lefdits Avocats s'étant m^s
à Textréfnité du Bureau, ôê demeurant débout, ont fait
leurs remerciements ôê se sont retirés.
Le département de la nouvelle imposition ôê Tétat des
frais communs, ont été arrêtés ôê signés.
Monseigneur l'Archevêque de Narbònne a dit qu'il
,
avoit reçu deux Lettres de M. de Calonne, Contrôleur-
Générai des Finances, en réponse aux représentations de
TAstemblée, tant fur Timposition des quarts de réserve aux
dépenses pour réconstructions d'Eglises ôê Presbytères, que
fur TArrêt qui permet le pâturage dans les bois des Com-
munautés séculières ôê régulières. Lecture faite de ces deux
Lettres par Monsieur TAbbé de Périgord, Secrétaire, TAs-
semblée, satisfaite de ces Lettres, a délibéré quelles íeront
inférées dans le Procès-verbal.
LETTRE
De M. DE CALONNE* Contrôleur-Général des Finances à
*
Monseigneur l'Archevêque de Narbònne.
A Paris, le 29 Septembre 178^.
AUTRE LETTRE
De M. le Contrôleur-Général à Monseigneur l'Archevêque
de Narbònne.
SECONDE PARTIE.
Il i 1 r.
cvi
MOnseigneur PEvêque de Nevers a remercié PAssem-
SÉANCE. blée des marques d'intérêt qu'elle a bien voulu lui
donner pendant le cours de fa maladie.
Monseigneur PEvêque de Fréjus a dit, qu'en exécution
des ordres de PAssemblée, il s'étoit rendu avec Monsieur
PAbbé de Messey chez Monseigneur PEvêque de Digne,
& lui avoit témoigné la part qu'elle prend à son indispo-
sition j que ce Prélat les avoit priés de faire ses remercie-
ments à PAssemblée.
Monseigneur PArchevêque de Bordeaux a dit, que,
conformément à la Délibération du 8 de ce mois, il s'étoit
rendu à Versailles avec Messeigneurs &C Messieurs de la
députation j que dans la conférence qu'ils avoient eue avec
M. le Garde des Sceaux, ils lui avoient fait connoître la
juste inquiétude que cause au Ciergé le silence du Gou-
vernement sur la Délibération du 3 Août 1783- j qu'ils
avoient fur-tout insisté, òí fait les plus vives instances pour
DU CLERGÉ, DE FRANCE, I© JUILLET 1786. 8/9
que du moins le fort des Diocèses, dont Pétat fera mis fous
ses yeux, pût être légalement déterminé d'après la Délibé-
ration du 3 Août, pendant le cours de la présente Assem-
blée j que ce Chef de la Magistrature étoit entré, à cet égard,
dans des détails satisfaisants, ô£ qu'après leur avoir annoncé
les dispositions les plus favorables aux vues de PAssemblée,
il les avoit invités à se rendre Dimanche prochain à Ver-
sailles, pour conférer encore plus amplement fur cet objet
important. L'Aslemblée a remercié Messeigneurs bc Mes-
sieurs de la députation, òc les a priés de continuer leurs
foins &í leurs íollicitations auprès de M. le Garde des
Sceaux.
Messeigneurs & Messieurs les Commistaires, pour les Por-
tions congues, ayant pris le Bureau, Monseigneur PArche-
vêque de Bordeaux a rendu compte des états des Diocèses
de Troyes c£ de Langres. Le travail de la Commission a été
approuvé par PAstemblée.
Messeigneurs 6c Messieurs les Commissaires ont été tra-
vailler à leurs Bureaux.
La Séance a été indiquée à demain Mardi, 11 Juillet,
à neuf heures du matin.
Signé $fc ARTHUR-RiCHARD, Archevêque &: Primat
de Narbonne, Président.
MEssieurs les Agents ont mis fur le Bureau le Licet qu'ils cxi
avoient été chargés de demander à Monseigneur SÉANCE.
PArchevêque de Paris, pour le Service íolemnel de feu
Monsieur PAbbé de Castellas.
A dix heures Messieurs les Agents ont averti que tout
étoit prêt pour la Cérémonie. Mesteigneurs les Prélats en
Rochet uni 6c Camail noir , 6c Messieurs du second Ordre
en Manteau long 6c Bonnet quarré , se sont mis en marche
deux à deux, précédés de Messieurs les Agents, tant an-
ciens que nouveaux, lesquels étoient eux-mêmes précédés
de l'Huiílier, du Courier, des deux Cent-Suistes, ceux-ci
vêtus de leur uniforme, avec gants noirs, crêpe au bras
gauche 6c à Pépée. La marche étoit ouverte par deux Sé-
monneurs en long manteau de deuil, deux Jurés-Crieurs en
robes, 6c le Maître des Cérémonies avec les Aumôniers,
Acolytes, 6c autres Clercs qui dévoient assister le Célébrant
à l'Autel. Messeigneurs 6c Messieurs font entrés dans PEglife
par la grande porte de la Nef, où ils ont été reçus par la
Communauté des Augustins, qui étoient rangés en haie jus-
qu'à la porte du Choeur sous le Jubé, ayant tous un cierge
de cire blanche, du poids de quatre onces. Le Prieur 6c le
Sous-Prieur, revêtus de Chapes noires, ont présenté de
87° PROCES-VERBÂL DE L ASSEMBLÉE-GÉNÉRALE
l'eau-bénite à chacun de Messeigneurs les Prélats 6c de Mes-
sieurs du second Ordre, 6c.les.onc encensés.
La porte d'entrée fur le quai, la porte principale de i'E-,
glife, la Nef, le Choeur, le Sanctuaire, PAutel 6c la Re-
présentation étoient tendus 6c décorés de la même manière
qu'aux deux précédents Services, à l'exception des armes
de Monsieur PAbbé de Castellas, qui avoient été íubstituées
à celles des Prélats défunts.
Messeigneurs les Archevêques 6c Evêques font allés se
placer dans les hautes stalles du Choeur, les plus proches de
PAutel, qui leur avoient été préparées avec des carreaux,
6C ceux des Prélats qui n'étant point de i'Aslemblée, avoient
été invités de se trouver au Service, ont pris leurs places
dans les mêmes stalles, suivant Pordre ce leur sacre. Mes-
sieurs du second Ordre se sont placés dans les stalles sui-
vantes , fur la même ligne de Messeigneurs les Prélats.
Monseigneur PArchevêque de Vienne, qui avoit été prié
de dire la Meste, est allé prendre íes ornements pontificaux
au Trône qui lui avoit été préparé dans le Sanctuaire, du
côté de PEpître, 6c Messieurs les Prêtre assistant, Diacre
6c Sous-Diacre íe font rendus à la Sacristie pour se revê-
tir de leurs ornements. Les Religieux Augustins, qui étoient
dans le Jubé, ont commencé à chanter Ylntroït, Monsei-
gneur PArchevêque de Vienne est deícendu de son Trône
pour aller à l'Autel, accompagné de Monsieur PAbbé de
Clugny, Prêtre assistant, de Monsieur PAbbé de Pradel,
Diacre de PEvangile, 6c de Monsieur PAbbé le Gay, Sous-
Diacrc. Ils ont tous salué d'abord l'Autel, ensuite la Repré-
sentation puis Messeigneurs les Prélats du côté de PEpître
,
6c du côté de PEvangile. Moníeismeur PArchevêoue de
Vienne a commencé la Messe, qui a été célébrée suivant le
Rit Romain.
A PElévation quatre Acolytes ont porté des flambeaux
ornés d'écussons.,
Après la Meíle Monseigneur le Célébrant s'étant revêtu
d'une Chape, est allé à la Représentation, précédé des deux
Cent-Suistes de la Croix, portée par un Ecclésiastique en
,
Chape, des deux Acolytes 6c du Thuriféraire, 6í accom-
DU CLERGÉ DE FRANCE, 15 JUILLET 1786. 871
pagné du Prêtre assistant, du Diacre, du Sous-Diacre 6c
du Maître des Cérémonies. Le Choeur ayant chanté le
De profundis, Monseigneur PArchevêque de Vienne a fait
Pabíoute, marqué dans le Rituel Romain j après quoi il est
retourné à son Trône pour quitter ses ornements pontifi-
caux. Mesteigneurs les Prélats 6í Messieurs les Députés,
après avoir salué l'Autel, sont sortis par la porte du Choeur,
près la Sacristie, 6c se sont rendus dans la Salle des Séances
dans le même ordre qu'ils en étoient sortis.
Monseigneur PArchevêque de Narbonne a remercié, au
nom de PAstemblée, Monseigneur PArchevêque de Vienne
d'avoir bien voulu officier.
Mesteigneurs 6c Messieurs les Commissaires ont été tra-
vailler à leurs Bureaux.
La Séance a été indiquée à Lundi prochain, 17 Juillet,
à neuf heures du matin.
Signé >$< ARTHUR-RiCHARD,Archevêque 6C Primat
de Narbonne, Président.
de
^
Signé
Narbonne,
ARTHUR-RICHARD Archevêque 6c Primat
Président.
,
DU CLERGÉ DE FRANCE, 21 JUILLET 1786. 879
yam=;ji-i»^r7--T--frs^^ri-ri«T«a*,ni,—,''''**'^™iii' ^«-""""'^*«—"^--"—^^"""-••r ' n mu m, lkil ,Tii|. rT.rrT^.rrT-r;ir
MÉMOIRE AU ROI,
Sur Vinfraction aux Loix concernant la sanctification des
Dimanches oC des jours de Fêtes.
SIRE,
Pleins de confiance dans les vues qui animent VOTRE
MAJESTÉ, nous prenons la liberté de mettre fous ses yeux
les tristes progrès d'un désordre qui blesse essentiellement
la gloire de P Etre suprême 6c les intérêts de Pordre social.
En appellant Phomme à l'exercice d'une vie laborieuíe 6í
occupée, il étoit digne du souverain dispensateur des Em-
pires, de íe réserver, spécialementfur la révolution de cha-
que íemaine , un jour où la cessation des travaux assure-
roit à toutes les classes de citoyens un repos utile 6c con-
solant dans le sein des observances religieuses. A cette Loi
primitive 6c invariable, PEglifea joint l'obligation de sanc-
tifier également quelques institutions particulières, desti-
nées à honorer les grandes époques du Christianisme, 6c à
nourrir sans cesse une généreuse émulation, par le spectacle
des honneurs rendus fur nos Autels à la vertu. SIRE, une
politique faine 6c éclairée applaudira de pareilles fole limi-
tés toujours mesurées furies besoins des Villes 6>Cdes Cam-
,
pagnes 3 6c cependant la sainteté des Fêtes 6c même des
Dimanches, est violée ouvertement dans Paris, par l'ex-
position 6c la vente des marchandises, le chargement & le
transport des voitures, 6c par un concours d'ouvrages 6c
de travaux de toute eípece. Chaque année ajoute au nom-
bre des contraventions, quoique la réduction des Fêtes ne
laiste plus de prétexte aux infracteurs. Au milieu de tant
d'atteintes, la foi s'afioiblit, Pindiftérence s'étend5 on voit
diíparoître insensiblement cette borne sacrée qui, fixant
,
tous les regards fur les jours affectes au Culte divin, étoit
une dès bases fondamentales de Pédification publique.
88o PROCÉS-VERBAL DE L ASSEMBLÉE-GÉNÉRALE
Sans doute, SIRE, il est d'impérieuses circonstances
qui ne souffrent aucun retardement. Ministres d'une Re-
ligion qui, toujours occupée du bonheur de Phomme, dit
anathème au superstitieux comme à Pincrédule, 6c sait si
bien accorder Pintérêt temporel des peuples, avec les gran-
des vues de Péternité, nous sommes loin de méconnoître
les cas d'une exception légitime. Mais alors il faut Pinter-
vention du Pasteur 6c du Magistrat, pour rompre avec
discernement le lien d'un précepte qui intérefle tout à la
fois la conscience 6c Padministration sans remonter aux
,
monuments anciens, si favorables à cette précieuse disci-
pline. Ainsi pensoit Louis XíV, quand, par son Ordon-
nance du 18 Mai 1701 , il défendoit à toutes personnes de
travailler dans cette Capitale les Dimanches 6>C les jours
de Fêtes, fans la permission de PArchevêque ou de ses re-
présentants. Tel étoit le voeu de Louis XV, lorsque M. le
Chancelier d'Aguesseau écrivoit, au nom de ce Prince, à
l'Intendant de Valenciennes, le 6 Février 1750, que rien
n étoit plus conforme aux régies , que l'efpece de convention
pajfée entre les Magistrats SC Curés de Valenciennes ; con-
vention portant, qu'en cas de motif valable de dispense,
après qu'elle auroit été obtenue du Curé, on en informe-
roit POssìcier préposé à la police. VOTRE MAJESTÉ
,
fidèle à suivre les traces de ses augustes Prédécesseurs, s'est
expliquée, fur cet important objet, avec une précision bien
propre à repousser Parbitraire 6c à contenir Pindépendance:
Voulons, disent les Lettres-Patentes enregistrées au Parle-
ment le zo Février 1778 , voulons âC nous plaît .... que
tous ceux de nos sujets qui résident dans le Diocèse de Pans,
soient tenus de s'appliquer, avec d'autant plus de i^ele SG
d'exactitude, à sanctifier les Dimanches ÔG les Fêtes dont
Iobservation leur a été prescrite que le nombre en sera dimi-
,
nué ; enjoignons aux Officiers de Justice ÓC Police
....
tenir la main, a ce que les Ordonnances ÓC Règlements con-
de
t -
','.,., '..-.'
DU JEUDI, VINGT-SEPT JUILLET 1786,
à neuf heures du mutin.
M E M O I R E
SUR LE CONCOURS POUR LES CURES.
L'Utilité du Concours pour la nomination aux Bénéfices
à charge d'ames, semble prouvée 6c reconnue le saint
:
Concile de Trente eût voulu en faire la discipline générale
de PEglise j 6C PAssemblée du Clergé de 177J3 en prenant
la résolution d'appuyer auprès du Roi les demandes parti-
DU CLERGÉ DE FRANCE-, I Aout 1786. S91
culières des Evêques qui désireroient établir .le.Concours
dans leurs Dioccíes, a íuíiisamment manifesté, à cet éo-ard
*
ion opinion 6c ion voeu.
Mais un établissement qui présente dans la spéculation,
6c qui justifie par Pexpérience de grands avantages, ne peut-
il pas laisser prévoir des inconvénients ?
Le Concours suppose un examen 6c un Jugement. L'E-
vêque ne peut pas être seul Examinateur 6c Juge : pourroic-
il d'ailleurs demander que les Cures dépendantes des Pa-
trons ou Colìateurs particuliers de son Diocèse, fussent sou-
mises à cette épreuve, s'il ne donnoit lui-même Pexemple
pour celles dont il a la libre disposition? Delà résultent des
intérêts oppoíés, qu'il paroît difficile de concilier 3 car si
d'un côté la prépondérance des Juges du Concours peut
bleíier Pautorité des Evêques, de l'autre la trop grande in-
fluence des Evêques peut ébranler la confiance qu'on auroic:
aux décisions des Juges. Dans le premier cas, les Evêques
ne verront, dans le Concours, que des entraves mises à la
liberté de leurs collations, dans le second, les Patrons ne
voudront y voir qu'un moyen indirect d'anéantir leurs
droits, dont Pexercice resteroit totalement subordonné à la
íeuîe volonté des Ordinaires.
D'ailleurs la science n'est pas Punique disposition qu'exi-
gent les fonctions du ministère 6c le gouvernement des
âmes. La piété, le zèle, les qualités personnelles ne font pas
moins nécessaires. On peut même, à certains égards, sup-
pléer au peu d'étendue des connoiíìances 3 rien, dans un
Ecclésiastique, 6c fur-tout dans un Pasteur, ne peut rempla-
cer les moeurs 6c la vertu.
La Loi qui établiroit le Concours, devroit donc rem-
plir ces différentes vues. Elle devroit être telle, que 1'"Evêque
ne pût jamais trouver d'obstacle, loríqu'il voudroit nommer
le Sujet le plus digne, que le Patron n'en rencontrât, que
lorsqu'il voudroit nommer un Sujet incapable 3 que l'un 6c
l'autre n'éprouvât d'autre gêne que Pobligation de faire tou-
jours le meilleur choix. Alors PEvêque s'aslocieroit fans
inquiétude des coopérateurs qui ne l'empêcheroient pas de
faire le bien qu'il désire, 6c le Patron ne pourroit voir
,
L 1111 1
892, PROCÈS-VERBAL DE L ASSEMBLÉE-GÉNÉR.ALE
[1] Nijì juerìnt prihs à locorum Ordinaríis examinati ô idoneï reperd. ( SefT. 7, cap.
1j de Reform. )
,
DU CLERGÉ DE FRANCE, i AOUT 17S6. 891
vue : il ne sussisoit pas d'éloigner les Sujets indignes 3 il falloit
ouvrir l'accès aux Sujets les plus méritants, mettre les Evê-
ques à portée de les connoître , les Patrons dans l'obligation
de les préférer, 6c pour cela les faire examiner concurrem-
ment. [1]
Le Concile détermine les Cures qui seront soumises au
Concours, 6c les Sujets qui y seront admis, le choix 6c le
nombre des Examinateurs, l'objet 6>Cla forme de l'examen,
la manière dont le Jugement siéra prononcé, 6c l'effet qu'il
aura relativement aux Patrons 6C aux Collateurs.
Toutes les Cures qui ne font pas à patronage laïque,
celles mêmes dont les Evêques ont la collation libre, doi-
vent être données par la voie du Concours, [z]
Dix jours après la vacance de la Cure, ou dans tel autre
terme qu'il aura fixé, PEvêque donnera aux Examinateurs
la liste des Ecclésiastiques qu'il juge propres à gouverner la
Paroisse vacante 3 le Patron en fera autant 3 tous ceux mê-
mes qui connoîtront des Sujets capables, auront le droit d'en
préíenter les noms, afin que l'on puisse ensuite prendre les
renseignements nécessaires fur leur âge, leurs moeurs 6í leurs
capacités. [3] Et si PEvêque ou le Synode Provincial le ju«
geoit convenable on pourroit, par une proclamation pu-
blique appeller à, l'examen tous ceux qui se croiroient en
,
état d'en soutenir Pépreuve. [4]
Les Examinateurs, au nombre de six au moins, seront
présentés chaque année par PEvêque ou son Grand-Vicaire,
au Synode Diocésain , qui les approuvera, [y] Lorsqu'il
sera question de pourvoir à une Cure, PEvêque en choisira
trois parmi eux, ou plus, s'il le juge à propos, 6c c'est de-
, _____ . - _— _ . '——»
[1] Expédie maxime animarum saluû à dignis atque idoncis Parochis gubernari ; id
ut diligcntihs ac reciiìis perficiatur3 Jìatuit fancla Synodus > &c. ( SeflT. 24, Decr. de
Reform. cap. 18. )
[2] Statuit fancla Synodus ut cum Parochialis Ecclefia vacaùo ( contigerit) ctiamjì
cura Ecclejìa. vel Episcopo incumbere dicatur 3 ctiam in Ecclefiis patrimenia/ibus Jeu recep-
tivis nuncupatis in quibus consuevit Episcepus uni vel pluûbus curam animarum dare _, quos
,
omnes ad infrascriptum examen tencri mandat, &c. La disposition suivante n'est pas moins
formelle : Ex his ( qui idonei judicati fuerint ) Epifcopus eum eligat quein c&teris magis
idoneum judicaverit, atque illi & nan alteri collatio Eciicjìa, ab eo fiat ad quem fpccla-
bit eam conferre.
[3] Ut pojsit pofteà de cujujlibct atatc moribus &.fafficientiâ suri dilïgcns ïnqwfiûo.
3
[4] Per Edictum etiam publicum vocentur qui volent cxaminaii.
[ 5 ] Qui Synodç saûsfaúant & ab eâ probentur.
894 PROCÈS-VERBAL DE L ASSEMBLÉE-GÉNÉRALE
vant ces Examinateurs choisis 6c PEvêque, que comparoî-
trontles Sujets qui auront été inscrits. [1] Les Examinateurs .
feront pris parmi les Docteurs, ou Licenciés en Théologie >
ou en Droit Canonique, ou parmi les simples Ecclésiasti-
oues, séculiers ou réguliers , même des Ordres Mendiants,
oui paroîtront le plus en état de remplir cette importante
fonótion. [x]
Tous les Examinateurs feront, fur les saints Evangiles, le
serment de s'acquitter de leur devoir avec fidélité, 6c en
mettant à Pécart toute considération humaine. Dans le cas
de division des suffrages, soit que chaque Examinateur ait
le sien, soit qu'ils se trouvent égaux, PEvêque, en se réunis-
sant à un avis, déterminera le Jugement. [3] Ce Jugement
ne tombera pas seulement sur la doctrine Òi la science3 011
fera entrer en considération Page, la conduite, le caractère,
toutes les qualités qui iont nécesiaires au gouvernement
des âmes, 6c qui peuvent être pìus particulièrement à déli-
rer pour Padministration de la Paroisse, à iaqueile il s'agit
de donner un Pasteur. [4]
Enfin c'est parmi ces Sujets, reconnus tous en état de
bien gouverner la Paroisse, que PEvêque, s'il estCollateur
libre, choisira celui qu'il croira le plus capable, pour lui
conférer la Cure, [y] 6c que le Patron Ecclésiastique fera
tenu de prendre celui qu'il jugera le plus digne pour le pré-
senter à PEvêque. [6] Le Concile prévoir ensuite un cas
particulier, celui d'une Cure à patronage, qui auroit un
Colîateur autre que POrdinaire 3 PEvêque seul alors choi-
sira le Sujet, en prenant toujours le plus digne 3 ë_ le Pa-
tron le présentera au Colîateur, comme s'il avoit voulu dé-
fi] Trcs ex illis cligat Epifcopus qui cum eo examen perjìciant : indeque succédané
aliâ vacationc aut eofdem aut alios tres quos malucnt ex illis sex cligat.
[2] Qui ad, id videbuntur magis idonei._, ( On peut voir dans Van-Espen l'interpié-
tation rigoureuse que Fagnan donne à la disjonctive employée par le Concile. Paît. 2
sect. 3 tit. 5 num. 9 & seqq. ) ,
, ,
[3] Votis fi
j pares aut fingularcs fucrint, accedere
pojjît Epifcopus vel Vicarius_,
quibus magis videbitur.
[4] Peraclo deindè examine renuntiemur quotcumque ab his idonei judicati fuerint
,
atate, moribus _, doclrinâ j prudentiâ _, & aliis rébus ad vacantem Ecclefiam gubernandam
opportunis.
[5] Quem ccíteris magis idoneumjudicavcrit.
[6] Quem Patrqnus digniorcm int-zrprobatos ab Exatninatonbusjudicabit.
DU CLERGÉ DE FRANCE, i AOUT 1786. 895
dommages PEvêque du pouvoir d'institution dont il étoit
privé, par celui de désigner au Patron la personne qu'il
devoit nommer 6c par-là au Colîateur celle qu'il devoir
,
instituer.
Le Concours ne devoit pas avoir lieu pour les Cures à
patronage laïque 3 mais le Patron devoit présenter un Sujet
aux Examinateurs 3 6c ce n'étoit qu'après avoir été jugé ca-
pable, qu'il pouvoit être admis. [1
On a cru devoir exposer, avec quelques détails, les dis-
positions du Concile de Trente, relativementau Concours,
parce qu'elles ont été la base des Loix 6c des usages qui
font aujourd'hui suivis dans plusieurs Provinces du Royau-
me, ô_ dont il reste à rendre compte. II ieroit inutile d'ail-
leurs de prévenir les réflexions fur les grandes vues d'uti-
lité qui les ont dictées, fur les sentiments de modération
6C de justice, Peíprit de zèle 6c de fagesle qui y respirent.
A peine le Concile de Trente eut-il été publié que là
plupart des Conciles Provinciaux, tenus en France, à cette
époque, s'empreílerent d'en adopter les principaux Règle-
ments , 6c de ce nombre fut celui du Concours. Le Con-
cile de Rheims en 1 J64, ceux de Bordeaux en IJ 83 de
>
Bourges en 1J84 ô_ de Toulouse en 1J90, Padopterent
en entier, ou avec de légères modifications. Les Archevê-
ques ÓC Evêques, ÓG autres Ecclésafliques assemblés pour le
rétablissement du Service divin ÓC de la discipline eccléjiafli-
que, en firent un article du Cahier, fur lequel le Roi Charles
IX donna ses Lettres-Patentes du 21 Janvier 1574. L'Ar-
ticle XIV de POrdonnance du mois de Janvier 1 62.9 Pau-
torife en des termes qui ferableroient supposer qu'il , étoit
déja généralement établi. Cette Ordonnance ayant été ren-
due sur les remontrances des Etats-Généraux de 1614, il
est bon d'en connoître les dispositions : Nous exhortons, dit
P Article XIV, ÓC néanmoins enjoignons aux Archevêques ÓC
Evêques de pourvoir aux Cures de personnes capables, qui
seront jugées telles âpres suffisant examen ÓC en cas que
;
plusieursse présentent à la dispute, préféreront le plus capa-
- 1 1
, . , - 11 i.
[ 1 ] Debeat qui à Patrono prttfentatus erit, ab eifdem. deputatis ut fuprà examuian, &
| 11 1 1 1
[1] A la charge néanmoins que ceux qui feront nommés & présentés par les Patrons
& Nominatcurs, s'ils font trouvés capables & dignes seront préférés à ceux qui n 'au-
_,
ront point été présentés par les Patrons. Cette Déclaration est rapportée dans les Notes
fur d'Héricourt, zc part. chap. 2, n 9. 50.
[2] L'Ariet est cité dans le J.oumal da Palais, tome 1 , page 293.
[3] Mémoires du Clergé, tome 12, page 1425.
Procès-verb. <& 1785-1786. ' Mmmmm
S c>8 PROCÈS-VERBAL DE L ASSEMBLÉE-GÉNÉRALE
[1] Conc. Camcr. an. 1565, de Examine Pajlorum, & an. 1586 ,.ris. 19 , de Pajìo-
rilnis
j cap. 5.
QOI PROCES-VERBAL DE L ASSEMBLÉE-GÉNÉRALE
avoir égard, ÓG de donner au public cette nouvelle marque
de la protection que nous accordons aux différentes Eglises
de notre Royaume, qui ont recours à notre autorité pour la
confervation.de leurs anciens usages ÓG d'une discipline dont
,
V expérience leur fait connoître tGute V utilité.
a
Les Articles qui suivent, au nombre de seize, présen-
tent , quant au fonds, les mêmes dispositions que la Dé-
claration donnée pour la Bretagne, 6c n'en diffèrent qu'en
quelques points, relatifs, pour la plupart, à la diversité
des lieux 6c des usages.
Toutes les Cures du Diocèse d'Arras, dépendantes de
Collateurs ou Patrons Ecclésiastiques, 6c par conséquent
celles même dont PEvêque a la coilation libre, font aílu-
jutties au Concours3 il n'y a d'excepté que les Cures, qui,
par des privilèges particuliers, auroient été données jus-
qu'alors de plein droit par les Collateurs, 6c celles qui vien-
droient à vaquer dans les mois affectés aux Gradués. Ces
dernieres ne peuvent être mises au Concours que six mois
après la vacance, 6c dans le cas où elles n'auroient pas été
requises.
II y aura un Concours particulier pour chaque Cure,
6c tous fe tiendront vers la même époque, entre Pâques 6c
la Fête de Saint-Jean-Baptiste. Cette derniere disposition
est relative à Pusage du droit de déport dont les Archidia-
cres jouissent dans le Diocèse d'Arras.
Le nombre des Examinateurs est fixé à six, dont trois
suffisent pour rendre l'examen valable, suivant ce que porte
le Concile de Trente. Deux des six, 6c un des trois au moins,
devront être Gradués. On doit observer, à Pégard des pre-
miers, que cette fixation, au nombre de six, en obligeant
de ne pas en nommer moins, n'est point regardée comme
interdisant à PEvêque le droit d'en nommer davantage, s'il
le juge néceslaire : 6c à Pégard des seconds, que si le nom-
bre peut en être réduit à trois, ce n'est que parce que des
circonstances particulières peuvent empêcher les autres d'y
astister, 6c non parce que PEvêque auroit le droit de les
exclure.
Dans chaque Concours 6c pour chaque Cure, il y aura
DU CLERGÉ DE FRANCE, i AOUT 1786. 90$
trois Sujets au moins nommés, 6c présentes au Colîateur ou
Patron. L'Article XIII marque Pordre dans lequel ils doi-
vent être placés fur la feuille du Concours. Ledit Evêque ou
son Grand-Vicaire nommera les troissujets qui auront étéjugés
les plus propres à remplir la Cure vacante, oQ ce dans un ordre
qui indique le degré supérieur ou inférieur de leur capacité.
L'Article XV ajoute, c^xesur la prêÇentation quisera jatte au
Colîateur, il choisira celui des trois Sujets nommés qu'il ju-
gera le plus digne d'obtenir ses Provisions. Quoique cet Ar-
ticle ne parle que de Collateurs 6c de Provisions, il est évi-
dent qu'il doit s'entendre également des Patrons &C des
actes de présentation qu'ils doivent faire fur la nomination
du Concours.
C'est ici la plus importante disposition de la Déclaration
de 1744. Le Concile de Trente avoit statué que les Exa-
minateurs nommeroient tous ceux des concurrents qui fe-
roient trouvés dignes de remplir la Cure vacante 3 il en ré-
sultoit qu'ils auroient pu dans certains cas, ne présenter
,
qu'un seul Sujet aux Patrons. Le Législateur a craint l'abus
que l'on pouvoit faire de cette faculté 3 il a voulu que dans
tous les cas, il y eût au moins trois Sujets entre lesquels le
Patron pût choisir : mais en même-temps, pour éclairer son
choix, il a voulu que Pordre dans lequel ils lui feroient pré-
sentés marquât le degré relatif de leur capacité 3 6c cette
,
précaution lui aura paru fans doute d'autant plus sage, qu'en
lui présentant seulement les Sujets les plus dignes, on pou-
voit quelquefois mettre fous ses yeux ceux qu'il auroit été
par lui-même moins à portée de connoître.
Enfin une derniere disposition particulière à la Déclara-
tion de 1744, c'est qu'en prescrivant par PArticle XII la
matière 6c la forme de l'examen, elle n'impose point la né-
cessité de le faire par écrit : elle sembleroit plutôt avoir eu
en vue, ainsi que le Décret du Concile de Trente, un exa-
men fait de vive voix 3 cependant comme l'essentiel est que
les Aspirants soient rigoureusement éprouvés, que si un
examen de vive voix oeut être suffisant, celui qui se feroit
par écrit, pourroit être encore plus sûr, on a supposé que
cette forme n'étoit pas interdite par la Loi, quoiqu'elle n'y
904 PROCÈS-VERBAL DE L ASSEMBLÉE-GÉNÉRALE
soit pas prescrite comme dans celle pour la Bretagne.
Le Concours avoit été établi dans le Diocèse de Saint-
Omer à la même époque 6c par la même autorité que dans
,
le Diocèse d'Arras 3il s'y observe encore à préíent3 mais la
Déclaration qu'on vient d'analyser, n'y ayant pas été éten-
due on n'y fuit, à cet égard, que les Décrets du Concile
,
de Trente 6c des Conciles de Cambrai, avec les modifica-
tions que les usages du pays avoient rendu néceílaires, ou
que le temps a pu introduire.
Une partie du Diocèse de Boulogne est située dans la
Province d'Artois 3 mais le Concours n'y avoit jamais été
admis parce qu'à Pépoque de son établissement dans la Pro-
>
vince, en vertu des ordres du Roi d'Espagne, les Evêques
de Boulogne étoient eux-mêmes fous la domination firan-
çoife. Frappé des avantages qu'en retiroient deux Diocèses
voisins M. PEvêque de Boulogne actuel crut devoir s'a-
,
cì rester au Roi ôc il obtint, le z 6 Mars 1774 une Décla-
, ,
ration registrée au Parlement le 1-3 Avril íuivant, portant,
,
que les Cures du Diocèse de Boulogne situées en Artois p
íeront conférées par la voie -du Concours.
Les motifs exposés par M. PEvêque de Boulogne, font
repris dans le préambule. Ces considérations, dit Sa Ma-
jesté nous ont paru d'autant plus dignes de notre attention,
,
qu'elles tendent à ne confier le foin des âmes-, qu'aux Minis-
tres de la Religion -, qui joignent aux connóifjances de leur
état, toutes les qualités pastorales dans le degré le plus émi-
nent. II est important de remarquer comment le véritable
objet du Concours est ici indiqué, 6c son utilité reconnue
par le Légistateur. Celle-ci a paru assez évidente pour le dé-
terminer , non plus seulement à maintenir le Concours dans
des lieux où il-étoit établi, mais à Pétablir dans un Dio-
cèse où l'usag;e en étoit inconnu.
Les Règlements donnés pour le Diocèse de Boulogne,
sont les mêmes que ceux de la Déclaration de 1744, à la-
quelle on renvoie 3 on y a feulement ajouté quelques dis-
positions qui ont paru avantageuses en elles-mêmes, ou pro-
pres à expliquer certains Articles de la Déclaration. Ces
légères additions font Pobjet des Articles II, III 6c IV, 6c
la
DU CLERGÉ DE FRANCE J I AOUT 1786. $0$
la plupart ont été prises clans la Déclaration donnée pour
la Bretagne.
Tels font les divers usages suivis en France par rapport
au Concours pour les Bénéfices à charge d'ames. On y voit
que fous des formes différentes, l'esprit 6c Pobjet de cet
établissement sont par-tout les mêmes.
Le Concours en général est un examen comparé, fait
par des personnes choisies, éclairées 6c intègres, du mérite
6c de la capacité des sujets destinés à remplir les Cures va-
cantes dans chaque Diocèse. Cet examen ne se borne donc
pas au seul mérite des connoisiances acquises, au talent seul
de la parole. S'il a ces qualités pour objet premier 6c im-
médiat, parce qu'elles font les plus faciles à constater par
des preuves extérieures, sensibles à tous les yeux 6c à tous
les moments, il n'exclut point les auttes : il les renferme,
au contraire , essentiellement 3 6c ce font ces qualités réu-
nies dont la vérification également nécesiaire , également
,
prescrite en détermine le résultat.
Telle ,est la notion que nous donnent du Concours le
Décret du Concile de Trente les Ordonnances 6c Décla-
,
rations de nos Rois : ç est ainsi que Pont envisagé les Con-
ciles nationaux, qui ont désiré de Pintroduire dans le Royau-
me 3 6C c'est fur ce principe que fe font formés les usages
de tous les pays qui Pont admis. La Congrégation établie
à Rome pour Pinterprétation des Décrets du Concile de
Trente, s'est expliquée là-desius de la manière la plus for-
melle. Consultée par un Evêque d'Eípagne, peu de temps
après la publication du Concile dans, ce Royaume elle
,
répondit que les Examinateurs ne dévoient pas feulement
rendre compte de la science des concurrents, mais encore
de leurs moeurs, de leur âge, 61 de toutes les autres qua-
lités nécessaires. Refpondit : tenen Examinatores facere re-
lationem eáam circa mores, óitatem ÓG reliqua. [ 1 ] Si la Con-
grégation ne prononça pas alors la nullité des Provisions,
elle s'expliqua plus formellement dans fa Décision du z
Août 1607, rapportée par Fagnan : Sacra Congregatio cen-
[ 1 ] Gardas j de Benefìciis part. 5, cap. 73 num. 11, Malfobrius in praxi concurfus,
requis
,
4, dub. I.
Nnnnn
Proces-verb. de 1785-1786.
5>-o6 PROCÈS-VERBAL DE L ASSEMBLÉE-GÉNÉRALE
suit, fi Examinatores non retulennt idoneGS, quoad crnnes
qualuaies 3prú!itConcdium requints nullum ejjeconcurfum. [i ]
Ces Décisions ayant été rendues fur la question de íavoirsi
Pexameiì des qualités, autres que la science, dévoie être fait
par les Examinateurs joints avec PEvêque , ou par PEvê-
que seul, elles n'en prouvent que mieux combien, suivant
Pesprit du Concile de Trente, l'examen de ces qualités fai-
soit une partie eflentielle de celui du Concours.
Benoît XIV rappelle ces divers Jugements dans une Bulle
du 14Décembre 1742., 6c en les confirmant, il condamne
-Pusage qui commençoit à s'introduire dans quelques Eglises,
suivant lequel les Examinateurs íe contentoient de donner
leur suffrage sur ce qui regarde la science, 6c ne prenoient
point en considération les autres dispositions, non moins
essentielles dans un Curé. Le même Pape avoit déja eu oc-
casion d'exposer les vrais principes fur cette matière, lors
qu'il n'étoit encore que Secrétaire de la Congrégation. II
avoit trouvé la ncceílité de faire porter sur tous ces objets
le Jugement qui íe prononce au Concours 3 &C afin d'écar-
ter les appels qu'oioient former des Ecclésiastiques présomp-
tueux &C fiers de leur science, il avoit demandé qu'il fût tenu
note dans les registres du mérite 6>C des qualités de chaque
Concourant. // efi certain, dit-il à ce sujet dans son Traité
du Synode Diocésain, que celui qui a le plus de science ÓG
de doctrine, ne doit pas toujours être regardé comme le plus
propre à conduire une Paroisse ; qu'il peut arriver que quel-
quunse croie èn droit d'appeller du Jugement de son Evêque,
par ja seule confiance dans les connoijjances qu'il a acquises,
ï
tandis que Evêque ne lui en a préféré un autre, que parce
qu'il ía jugé * non plus savant, mais plus recommandable
par des 'qualités éminentes, jointes d! ailleurs à un degréfus
jlsant de talents ÓG d'étude. C'tû dans la même occasion 6C
pôur lè;mêmè'objet, qu'il avoit pròpòfé de faire subir dé-
formais''les examens par écrit 3 ôi ces changements adoptés
,
crabord:ípaf tme résolution de la Congrégation furent en-
,
fôite cbfifirmés par une Bulle dèrGrémèntXI. [z]
' ~[v\ Ea'gnanùs ïh cap. eam tés num.' i<j. " ' "'"' ' "
[z] De Synodo D\cecefanâ lib. 4, cap. 8, num. 5 & lib. 13, cap. y:> num, 2,0,
3 ,
DU CLERGÉ DE FRANCE, I AOUT iy%6. joy
Ces détails ont paru d'autant plus importants, qu'ils peu-
vent servir à faire mieux connoître Pesprit 6c le véritable
sens de la Bulle de Benoît XIV, du premier Octobre i -740,
de la Déclaration donnée en 174Z , pour en régler f exécu-
tion, des'Déclarations mêmes données ensuite pour P Ar-
tois, dont la première a été le modelé.
Ces Loix d'ailleurs s'expliquent suffisamment elles-mê-
mes. II résulte, de leurs différentes dispositions, que le prix.
du Concours doit être donné, non aux talents íeuls, à la
feule capacité, mais à la capacité 6c au mérite ; que l'on ne
tient note, avant l'examen de la conduite, de l'âge 6c des
services, que parce que dans le Jugement on doit en tenir
compte 3 qu'enfin c'est íur le plus digne, 6c nommément fur
le plus digne de remplir la Cure vacante, que le choix doit
tomber.
La nature du Concours bien déterminée, les effets qu'il
produiroit deviennent sensibles. II entretiendroit dans le
Clergé le goût du travail, 6C l'on ne verroit plus de jeunes
Ecclésiastiques, au sortir du Séminaire où ils n'ont pu ac-
quérir que les éléments de la science de leur état, se borner
pour la vie à ces connoistances imparfaites, 6c souvent se
livrer à une oisiveté honteuse qui les a bientôt effacées.
Le Concours, dont la perspective auroit animé les pre-
mières études, les foutiendroit encore, après les avoir cou-
ronnées. L'habitude du travail en auroit fait prendre le
goût ; un Curé ne voudroit pas paroître en savoir moins
que le Vicaire, qui travaille avec lui3 le seul espoir d'être
placé un jour parmi les Examinateurs, la force de Pexem-
ple, Pesprit général qui se répandroit insensiblement dans
le Corps entier des Ecclésiastiques d'un Diocèse, tout con-
tribueroit à les ramener fans cesse, à les attacher de plus
en plus aux études saintes.
L'assiduité au travail préviendroit la dissipation 6c les
dangers qu'elle entraîne. Asturés d'ailleurs d'être examinés
fur la conduite 6c les vertus aussi sévèrement, au moins que
fur les talents 6c les connoiss nces, ceux qui craindroient
d'être arrêtés dans la carrière à laquelle ils se sont destinés,
veilleroient avec plus de foin fur eux-mêmes, ils cherche-
Nnnnn z
908 PRGCE s-VERBAL DE L ASSEMBLÉE-GÉNÉRALE
roient d'autant plus à se rendre irréprochables, qu'ils au-
roient plus d'intérêt à Pêtre.
Par le moyen du Concours, un Evêque conooítra mieux
les Ecclésiastiques de son Diocèse 3 des épreuves multi-
pliées, qui les ramèneront fréquemment fous ses yeux, ne
lui permettront pas d'en oublier aucuns, 6c elles le met-
tront à même de les juger tous de la manière la plus sure,
en suivant leurs progrès 6c comparant leur mérite.
Par ce moyen enfin on aura Passurance que les Cures
ne seront jamais données qu'à des Sujets capables, 6c que
communément elles le seront aux plus dignes. Or le choix
du plus digne, pour les Bénéfices à charge d'ames, fut tou-
jours le voeu de PEglise 3 c'est pour les Collateurs & les
Patrons un devoir exprimé dans plusieurs Canons du Droit
6c ailleurs, de la manière la plus impérative. [1]
Qu'on ne dise donc pas que l'objet du Concile de Trente,
dans Pétablifiement du Concours, n'a été, comme celui du
Concile de Bâle dans Pinstitution des Grades, que de re-
médier aux inconvénients de Pio-norance où vivoient alors
la plupart des Ecclésiastiques, [z] Et quand le Concile n'au-
roit eu que cet objet en vue, quand le Concours n'auroit
produit d'autre effet, son établisiement n'auroit-il pas rendu
un assez grand service ? S'il fut nécestaire alors de ranimer
les études, ne Pest-il pas aujourd'hui d'en entretenir Phabi-
tude 6c le goût ? Les lumières font-elles répandues généra-
lement parmi les Ecclésiastiques ? Tous font-ils également
instruits ì 6c ne fera-t-il pas utile dans tous les temps, d'a-
,
voir un moyen qui les force, pour ainsi dire, à acquérir les
connoistances qu'exigent les importantes fonctions auxquel-
les ils font destinés ?
Qu'on ne dise pas non plus que par-là les Ecclésiastiques
font obligés de se présenter de leur propre mouvement, 6c
de se rendre, pour ainsi dire, à eux-mêmes le présomptueux
[1] Can. Si forte dïfl. 63 cap. Quoniam de jure Patron. & cap. Conftitutis, de
appellat.
3 j
[1] Traité des Commandes, tome 3 page 64 & íuiv. où l'Auteur a rassemblé tou-
,
tes les raisons qu'on oppose ordinairement au Concours. Voyez aussi la Collection de6
Décisions nouvelles au mot Artois tome z, page 3 Go 6c suiv.
j
DU CLERGÉ DE FRANCE, I AOLT 17S6. 909
témoignage de leur capacité 3 d'où il doit arriver que les
bons, qui font toujours modestes, se tiendront éloignés, 6c
que la place restera aux plus audacieux, qui font souvent
les plus médiocres 6c rarement les meilleurs. « II est indu-
33
bitable, dit un célèbre Canoniste, que le Concile de
?3
Trente, en ordonnant une convocation générale, n'a pas
33
entendu porter la moindre atteinte aux règles d'une légi-
33 time vocation, telles que P
Apôtre les a données, 6c que
33
les Pères nous les ont transmises 5 moins encore approu-
33 ver ces
courses ambitieuses, ces sollicitations coupables,
33
si sévèrement défendues lorsqu'il s'agit fur-tout de Bé-
33
néfices à charge d'ames. 33 En effet les personnes qui íe
présentent au Concours, n'y viennent pas d'elles-mêmes,
elles y font appellées par leur Evêque, 6c la convocation est
faite pour chacun, dès qu'elle est faite pour tous. Tous les
Ecclésiastiques d'un Diocèse ne sont-ils pas d'ailleurs obli-
gés de travailler à mériter les places qui peuvent leur être
confiées ? L'Evêque ne Pest-il pas de chercher à découvrir
s'ils s'en font rendus dignes ? Le Concours n'est qu'un moyen
qu'il emploie pour y parvenir. Chaque Ecclésiastique, en
s'y présentant, met son Evêque à portée d'éviter un mau-
vais choix, autant que d'en faire un bon dans fa personne.
TOUS doivent donc le regarder comme la route
que la Pro-
vidence leur trace, 6c n'y apporter que le désir d'en con-
noître &£ d'en remplir les vues.
Tel fut évidemment Pesprit du Concile de Trente, qui
prescrivit d'abord de recevoir à l'examen ceux qui auroient
été appelles par PEvêque, présentés par le Patron ou in-
,
diqués par les personnes à qui leur mérite feroit connu, 6c
qui n'eût ensuite recours, suivant Pobservation du même
Canoniste, à la voie d'une convocation publique, que com-
me à un moyen subsidiaire, que des circonstances particu-
lières telles que Pimpossibilité pour un Evêque de bien
,
connoître tous les sujets d'un vaste Diocèse, des considéra-
tions générales, telles que la crainte de favoriser Paccep-
tion des personnes 6c les exclusions arbitraires, 6C d'autres
motifs puissants, peuvent rendre utile ou même nécessaire.
Aussi Pexpérience démontre-t-elle que les bons Ecclésiasti-
9io PROCÈS-VERBAL DE L ASSEMBLÉE-GÉNÉRALE
[ 1 ] Secî. 15 9 5 de Reform.
, cap,
vernement
DU CLERGÉ DE FRANCE, I AOUT 1786. 912.
vernement des Paroisses soit confié aux mains les plus ha-
biles, íl n'y a à craindre, de fa part, que des erreurs 6c des
surprises3 le Concours prévient les unes, 6c ne laisse aucun
accès aux autres.
En vain prétendroit-on encore fe faire un dernier moyen
contre la Loi du Concours, des obstacles mêmes qui ont
empêché son établistement dans le Royaume, des opposi-
tions des Cours 6l du préjugé qui en résulte. Que prou-
,
vent en effet ces oppositions, ces obstacles, s'ils n'ont eu
pour principe que les préventions dont on vient de démon-
trer i injustice? Et si ces préventions ont suffi, pour qu'une
discipline utile, proposée par un Concile générai, adoptée
par plusieurs Conciles Provinciaux, désirée par le Clergé, de-
mandée par la Nation elle-même, approuvée enfin par deux
de nos Rois, naît pu s'établir en France, ou y soit tombée
en désuétude presque au même instant 3 ne reste-t-il pas à
espérer du moins que ces fâcheux effets ne survivront point
à leur cauíe ?
Le seul -défaut d'une Loi exécutée, d'un droit public
dans le Royaume fur cette matière, a pu ensuite motiver
les Arrêts du Parlement de Paris, de 1 660 6c 1743. M. PA-
vocat-Général Talon ne vouloit point examinerez le Con-
cours ejl utile ou désavantageux à t Eglise ; mais seulement
s'il étoit jufie d établir pour la ville d'Arras une singularité
contraire aux moeurs de toutes les Eglises de France. II con-
venoit d'ailleurs que le Concours peut apporter de grands biens
dans l'Eglije. M. P Avocat-Général d'Ormesson obfervoit
de même, que par la réunion de PArtois à la Couronne,
tous les vestiges de la domination étrangère étoient-effacés ;
6c il en concluoit que la discipline du Concile de Trente, ÓG
toute autre différente de celle qu'on fuit en France, étoit abo-
lie. II fortifioit cette considération par la comparaison de
ce que les autres Provinces où le Concours a lieu, avoient
fait pour obtenir la confirmation de cet usage, 6c le silence
où l'on étoit resté, à cet égard, en Artois.
Quoi qu'il en soit, les deux Arrêts ne forment point un
préjugé contre le Concours en lui-même. M. PEvêque
d'Arras obfervoit, à Pégard du premier, que ce Jugement
Procès-verb. ^178^-178(3. Ooooo
914 PROCÈS-VERBAL DE L ASSEMBLÉE-GÉNÉRALE
PREMIER PLAN
Des dispositions générales d'un Règlement qui établitvit dans
un Diocèse le Concours pour les Cures.
ARTICLE PREMIER.
J- OUTES les Cures du Diocèse de dont la-
collation ou présentation appartiennent à des Colla-
teurs ou Patrons Ecclésiastiques, seront à Pavenir con.
férées par la voie du Concours, 6c d'après un examen
fait dans la forme qui fera ci-dessous prescrite.
A R T I C L E 11.
Wes Cures vacantes seront mises au Concours im-
médiatement après la vacance à moins que PEvêque
Diocésain ne juge à propos de, différer la tenue du
Concours. Pourra en conséquence ledit Evêque, met-
tre plusieurs Cures au même Concours, ou tenir plu-
sieurs Concours à la même époque 6c de fuite, lui-
vant le nombre des Cures qui vaqueront, fans néan-
moins que lefdites Cures puissent être laistées vacantes
plus de six mois. Voulons que lefdites Cures ne puis-
sent pour raison de ladite vacance, être impétrées en
Cour, de Rome par prévention.
La Déclaration de 174Z, Article V, limite à quatre mois
le temps auquel on pourra remettre la tenue du Concours.
Ce terme, trop long dans plusieurs circonstances, ne le
feroit pas toujours assez : on peut Pétendre à six mois, en
annonçant, conformément au Concile de Trente 6c à la Dé-
claration de 1774, Article III, que les Cures doivent être
en général, 6c autant qu'il est possible, mises au Concours
immédiatement après la vacance.
ARTICLE III.
Les Cures qui vaqueront pendant les mois affectés
•$i 8 PROCÈS-VERBAL DE L ASSEMBLÉE-GÉNÉRALE
A R T I C L E V.
ARTICLE VIII.
Les Examinateurs nommés par PEvêque, seront
tenus, à Pouverture du premier Concours, auquel
ils assisteront 6c en présence des Concourants, de prê-
ter entre les mains de PEvêque, ou de son Grand-
Vicaire ou du premier des Grands-Vicaires nommés
,
par le Chapitre, le Siège vacant, serment d'exercer
fidèlement leurs fonctions 3 6c dans le cas où il auroit
été nécessairede nommer extraordinairementdes Exa-
minateurs pour suppléer à Pabfence des Examinateurs
ordinaires, ceux qui auront été nommés prêteront,
à Pouverture du Concours auquel ils doivent assister,
le même serment.
Le serment des Examinateurs est prescrit par le Concile
&les Ordonnances, Articles IV 6c VIL Cette formalité est
importante 3 6c pour empêcher qu'elle ne soit négligée, il
convient de lui donner Pappareil dont elle est susceptible.
C'est dans la même vue, qu'on propose à PArticle XV ci-
dessous, d'en faire mention dans le registre du Concours.
ARTICL /E I X.
Ppppp 2.
924 PROCES-VÈRBAL DE L ASSEMBLÉE-GÉNÉRALE
ARTICLE XIII.
Le jour de Pouverture du Concours, PEvêque, ou
son Grand-Vicaire 6c les Examinateurs, conféreront
ensemble 6c hors la présence des Concourants, fur
,
Page ,1a conduite, les services de chacun d'eux, 6c fur
toutes les qualités qui peuvent le rendre propre au gou-
vernement de la Cure, ou des Cures vacantes. Us pro-
céderont ensuite à l'examen des preuves de capacité
6c de talents que les Concourants auront données,
soit dans le préíent Concours, soit dans les Concours
précédents 6c fur le tout ils formeront leurs avis
,
d'après lesquels, à la fin du Concours, PEvêque, ou,
ion Grand-Vicaire nommera les Sujets qui auront
,
été jugés les plus dignes de remplir la Cure, ou cha-
cune des Cures vacantes, & il ne pourra en être nom-
mé moins de trois pour chaque Cure 3 ledit jugement
se fera à la pluralité des suffrages 3 6c en cas d'égali-
té la voix du Président fera prépondérante.
,
On a cherché dans la rédaction de cet Article, à mar-
quer combien l'on méconnoîtroit la nature 6c l'objet du
Concours, si l'on penfoit qu'il donne tout aux talents 6c
aux connoissances.
Cet Article, au surplus, renferme des dispositions capi-
tales dont il convient de développer les principes.
i°., U détermine combien il fera présenté de Sujets au
Colîateur ou Patron. Suivant le Concile de Trente on doit
,
nommer au Concours tous les Sujets reconnus capables de
bien gouverner la Paroiste. A cette disposition générale, la
Déclaration de 1744 a ajouté une clause particulière 5
elle a voulu qu'on en présentât toujours trois 3 6c telle est
la forme à laquelle on croie devoir s'arrêter, en faisant
sentir que si cette détermination empêche d'en nommer
jamais moins de trois, elle n'ôte point Pobligation d'en nom-
mer davantage, toutes les fois qu'il s'en trouvera un plus
grand nombre d'également capables. Considérée fous ce
point de vue, elle est toute à l'avantage des Patrons.
DU CLERGÉ DE FRANCE, I Aour 1786. 925
On ne rappelle point les usages de la Bretagne 6c des
autres Pays de Concordat à cet égard 3 ils ne peuvent avoir
ici aucune application.
20. II en est de même de la manière dont le jugement
du Concours doit être formé. Si l'on penfoit qu'aux ter-
mes de la Déclaration de 1742 , PEvêque a seul le droit
de juger, en sorte que les Examinateurs soient censés ne
donner qu'un avis, il faudroit observer que le Pape en
,
Bretagne, a pu disposer de son droit comme il a voulu,
6c confier aux Evêques stuls Pexercice d'un pouvoir qui
n'appartenoit qu'à lui seul.
30. L'Article XIII de la Déclaration de 1744 veut,
que les trois Sujets qui auront été jugés les plus propres à
remplir la Cure vacante, soient nommés dans un ordre qui
indique le degré supérieur ou inférieur de leur capacité. Quoi
qu'il en soit des motifs qui ont dicté cette disposition ri-
goureuse 6c. sans vouloir en discuter les avantages ouies
,
inconvénients, on remarquera feulement qu'il semble qu'une
telle précision, souvent difficile à atteindre, ne sera jamais
nécestaire.
ARTICLE XIV.
Les Curés du Diocèse pourront être compris dans
les nominations mentionnées en PArticle précédent,
fans qu'il soit besoin pour eux de s'être présentés au
Concours. 11 fera pourvu de la même manierc aux
Cures que leur nomination feroit vaquer, 6c lefdi-
tes Cures ne pourront être par eux résignées en fa-
veur , ou pour cause de permutation.
Le Concile de Trente n'avoit rien statué par rapport aux
Curés, 6c les deux Déclarations ont cru, fans doute , faire
beaucoup pour eux en les autorisant à se présenter au Con-
,
cours , lorsqu'ils en auroient obtenu la permission de PEvê-
que. II est bon en effet de ne pas leur ôter la possibilité d'un
changement qui peut être mérité., ou devenir nécessaire 3 il
est essentiel fur-tout que des Ministres déja exercés dans
,
des places moins difficiles, puissent être appelles à des postes
plus importants : mais faut-il pour cela les obliger à tenter
926" PROCÈS-VËRBAL DE L ASSEMBLÉE-GÉNÉRALE
les hasards d'une épreuve qui semble peu convenir à leur
âge &C à leur caractère, 6c qui feroit si avantageusement
remplacée par le témoignage que de longs ícrvices ren-
droient de leur mérite?
II faut donc que les Curés puisient être nommés au
Concours fans qu'ils soient tenus d'en subir personnelle-
,
ment Pexamen : mais c'est
alors fur-tout qu'il ne feroit pas
juste que celui qui, par la saveur du Concours, vient d'ob-
tenir une Cure nouvelle, pût y soustraire la sienne 6c en
disposer à ion gré.
ARTICLE XV.
II y aura un Registre ou Livre des Concours, qui
fera tenu au Secrétariat de PEvêché, fur lequel on
écrira la date de Pannée 6c du jour de Pouverture de
chaque Concours, les noms & qualités des Exami-
nateurs, íoit ordinaires, íoit extraordinaires, &C les
noms de tous les Concourants3 il y fera fait mention
du serment prêté par lcídits Examinateurs, ainsi que de
la nomination des Concourants jugés les plus dignes
,
de remplir la Cure ou chacune des Cures vacantes.
A la fin du Concours ledit Registre fera signé par
PEvêque ou son Grand-Vicaire, 6c contre-signé par
le Secrétaire de PEvêché.
Cet Article est absolument conforme aux Articles XV
6c XVIII des deux Déclarations. On a cru seulement de-
voir y ajouter, qu'il feroit fait mention dans le Registre
du ferment prêté par les Examinateurs.
ARTICLE XVI.
II fera délivré gratuitement 6c fans frais, à ceux
qui auront été ainsi nommés, une attestation, signée
de PEvêque ou de son Grand-Vicaire, 6c contre-
signée par le Secrétaire de PEvêché, portant que ceux
à qui ladite attestation sera délivrée, ont été nom-
més comme les plus dignes de remplir la Cure y men-
DU CLERGÉ DE FRANCE, I AOUT 1786. 927
tionnée. Et fur la représentation qui en sera faite au
Colîateur ou Patron, il choisira celui des Sujets nom-
més qu'il jugera le plus digne d'obtenir ses Lettres de
collation ou de présentation : il sera fait mention
de son choix sur le Registre des Concours, au bas de
la nomination desdits Sujets, le tout signé 6c contre-
signé comme destus.
Ce font les dispositions des Articles XVI de la Déclara-
tion de 1742 XIV 6c XV de celle de 1744.
,
ARTICLE XVII.
Voulons que le contenu en notre Présente, 6íc.
SECOND PLAN
Des dispositions générales d'un Règlement qui ètabliroit dans
un Diocèse le Concours pour les Cures,
ARTICLE PREMIER.
J.L sera tenu chaque année dans le Diocèse de
au mois de . * ... 6c au jour qui fera indiqué par PE-
vêque un Concours, ou examen générai de tous les
,
Vicaires 6c autres Ecclésiastiques du Diocèse, ayant
les capacités ci-dessous exprimées, parmi lesquels se-
ront nommés ceux qui seront jugés les plus dignes
de remplir les fonctions de Curé.
L'effet d'un Concours, tel que celui dont il est ici ques
tion devant durer jusqu'à la tenue du Concours prochain,
,
il faut que Pintervalle de l'un à l'autre soit toujours à peu
près le même le temps de leur tenue doit donc être dé-
,
terminé, de manière que la différence des époques soit ren-
fermée dans des termes très-courts.
ARTICLE II.
Le choix des Examinateurs, qui doivent assister au
92S PROCÈS-VERBAL DE L ASSEMBLÉE-GÉNÉRALE
Concours, fera fait par PEvêque, dans la forme qui
fera prescrite pour chaque Diocèse 3 ils feront nom-
més pour trois ans au moins.
ARTICLE III.
Les Examinateurs exerceront leurs fonctions gra-
tuitement 3 ils seront nommés au nombre au moins
de six 3 un de ces Examinateurs au moins fera pris
parmi les Dignitaires, ou Chanoines de la Cathédrale,
autres que les Grands-Vicaires ou Commensaux de
PEvêque, 6c deux parmi les Curés du Diocèse. II y
en aura deux qui seront Gradués, 6c tous seront éle-
vés à POrdre de Prêtrise. S'il ne s'en trouvoit pas six
en état d'assister au Concours, outre PEvêque, lors-
qu'il sera présent, ou celui de ses Grands-Vicaires
qu'il aura nommé pour présider en son absence, PE-
vêque ou son Grand-Vicaire y suppléera, par la no-
mination de Sujets capables pour cette fois seule-
,
ment, 6c sans tirer à conséquence.
Deux raisons déterminent à exiger, pour ce premier
Concours ou examen, un plus grand nombre d'Examina-
teurs. iQ. Lè Concours devant être plus nombreux, íoit
parce qu'il rassemblera un plus grand nombre des Ecclé-
siastiques d'un Diocèse, soit parce que le Diocèse est sup-
posé plus étendu, il ne faudra pas moins de six personnes
pour suffire au travail que demandera l'examen successif 6C
comparé des Sujets, 20. II est nécessaire que six Examina-
teurs au moins aient assisté au premier examen, afin que pour
le second, dont il fera parlé à PArticle XII, il soit toujours
possible d'en réunir au moins quatre : condition essentielle,
fans laquelle la partie de leur ministère la plus importante,
puisqu'elle est la plus décisive, deviendroit une formalité
fans objet.
ARTICLE -IV.
Pendant la vacance du Siège Episcopal, le premier
des Grands-Vicaires, choisi par le Chapitre jouira
,
de
DU CLERGÉ DE FRANCE, I AOUT 1786. 929
de la même prérogative de présider au Concours, fans
que, pendant ladite vacance, il puisse être fait aucun
changement en ce qui concerne lefdits Examinateurs,
si ce n'est en cas que, par la mort ou Pabfence d'une
partie d'iceux, il ne s'en trouve pas six pour assister
au Concours, outre le Grand-Vicaire, qui doit y pré-
sider auquel cas ledit Grand-Vicaire aura le pouvoir
,
de suppléer au défaut de ceux qui ne seront pas en
état d'y assister, jusqu'au nombre de six, pour cette
fois feulement, 6c íans tirer à conséquence.
ARTICLE V.
ARTICLE VI.
Le Concours se fera dans la Ville Episcopale, ou
même dans telle autre Ville du Diocèse qui paroîtra
plus propre à cet effet, laquelle fera désignée par les
Lettres-Patentes, ou laissée au choix de PEvêque.
ARTICLE VIL
Tout Vicaire du Diocèse qui y aura exercé les
fonctions curiales depuis deux ans, ou tout Prêtre
approuvé dans le Diocèse depuis quatre ans, fera censé
convoqué par la feule Ordonnance de PEvêque 3 n'en-
Proces-verb. de 178J-1786. Q qqqq
.930 PROCÈS-VERBAL DE L ASSEMBLÉE-GÉNÉRALE
tendons néanmoins que les Evêques ne puissent ac-
corder aux Gradués en Théologie dont la capacité
,
6C les talents seront à eux connus, les dispenses qu'ils
jugeront convenables, par rapport au temps ci-dessus
marqué.
ARTICLE VI IL
Les noms de tous ceux qui, en conséquence de la-
dite convocation, se présenteront au Concours, se-
ront inscrits fur une liste drestéeà cet ester 3 6c il fera
fait mention íur ladite liste des attestations que les-
dits Vicaires ou Prêtres approuvés auront reçues des
Curés, Doyens, Archiprêtres , ou autres Ecclésias-
tiques , fous les yeux desquels ils auront travaillé
ainsi que de leur âge du temps auquel ils ont été or-,
,
donnés Prêtres, & de celui de leur service, pour être
ladite liste préíentée aux Examinateurs, 6c y avoir
par eux tel égard que de raiíon.
ARTICLE IX.
Ceux qui auront été ainsi inscrits, seront exami-
nés fur les Livres de PEcriture-Sainte 6c les Traités
de Théologie dogmatique 6c morale, qui auront été
indiqués pour le premier Concours par POrdonnance
de PEvêque, &: pour les Concours suivants, à la fin
du Concours précédent, ainsi que fur les fonctions
du Ministère 6c le talent de la Prédication. L'examen
fe fera de vive voix ou par écrit, ô£ les points ou
questions à proposer, seront concertés entre le Prési-
dent du Concours 6c les Examinateurs.
ARTICLE X.
Le jour de Pouverture du Concours PEvêque,
,
ou son Grand-Vicaire 6c les Examinateurs, confé-
reront ensemble, 6c hors la présence des Concou-
rants , fur Page de chacun d'eux, fa conduite , ses
DU CLERGÉ DE FRANCE, I AOUT 1786. 951
services, 6c fur toutes les qualités qui peuvent le ren-
dre propre au gouvernement d'une Paroisse, ils pro-
céderont ensuite à l'examen des preuves de talents 6>C
de capacité que leidits Concourants auront données,
soit dans le préíent Concours, íoit dans les Concours
précédents 3 Si far le coutils formeront leurs avis,
d'après leí quels, à la h n du Concours, PEvêque ou
son Grand-Vicaire nommera les Sujets qui auront
été jugés les plus dignes 3 ledit jugement íe fera à la
pluralité des lustrages 6c en cas d'égalité la voix
, ,
du Président fera prépondérante.
ARTICLE XI.
Les Cures du Diocèse de....... dont la collation
ou présentation appartient à des Collateurs ou Pa-
trons Ecclésiastiques, ne pourront être conférées, en
cas cle vacance , qu'à des Sujets qui auront été nom-
més au Concours immédiatementprécédent, ou à des
Curés du Diocèse 3 le tout dans la forme ci-deílous
prelcrite. Voulons , en coníéquence , que lefdites
Cures ne puistent pour raison de ladite vacance
, ,
être impétrées en Cour de Rome par prévention :
ne pourront pareillement lefdites Cures être résignées
en faveur, ou pour cause de permutation, qu'auxdits
Curés du Diocèse, ou Sujets nommés audit Concours.
ARTICLE XII.
Lorsqu'une Cure viendra à vaquer, 6c immédia-
tement après la vacance, ou au plus tard dans le mois
qui la suivra, PEvêque, ouïe Grand-Vicaire qui pré-
sidera en son absence, astemblera, au jour qui ícra
par lui indiqué , les Examinateurs au nombre au
moins de quatre, pour conférer fur les besoins de la
Cure, 6c les qualités qu'elle demande dans celui qui
en fera pourvu 3 6c après avoir examiné de nouveau
les notes recueillies au Concours, 6c gardées avec
Qqqqq 2
9$i PROCÈS-VERBAL DE L ASSEMBLÉE-GÉNÉRALE
soin ils nommeront, dans la forme ci~desíus pres-
,
crite les Sujets qui, parmi ceux admis audit Con-
,
cours , leur paroitront les plus dignes de remplir la
Cure vacante : il ne pourra être nommé moins de
trois défaits Sujets.
ARTICLE XIII.
Les Curés du Dioceíe pourront être compris dans
les nominations mentionnées en PArticle précédent,
fans qu'il soit besoin pour eux de s'être présentés au
premier Concours ou Examen : il íera pourvu de la
même manière aux Cures que leur nomination pour-
roit faire vaquer 3 6c lefdites Cures ne pourront être
par eux résignées en faveur, ou pour cause de per-
mutation.
ARTICLE XIV.
II sera délivré gratuitement 6c sans frais à ceux
qui auront été ainsi nommés, une attestation lignée
de PEvêque ou de son'Grand-Vicaire ô6 contre-
,
signée par le Secrétaire de PEvêché, portant que
ceux à qui ladite attestation sera délivrée , ont été
nommés comme les plus dignes de remplir la Cure y
.
mentionnée 3 & fur la repréíentation qui en fera faite
au Colîateur ou Patron, il choisira celui cl'entr'eux
qu'il jugera le plus digne d'obtenir íes Lettres de
collation ou de présentation.
ARTICLE XV.
N'entendons comprendre, dans les dispositions des
Articles X & XT ci-dessus, les Cures qui vaqueront
pendant les mois affectés aux Gradués dans les lieux
ci- i expectative des. grades est établie 3 .6c loriqu'ii
y aura des Gradués duement insinués, auquel cas lef-
dites Cures nc pourront y être íbumiles que six mois
DU CLERGÉ DE FRANCE, i 'AOUT iy%6. a\z
après la vacance, 6í dans le cas seulement où aucun
desdits Gradues insinués n'auroit requis lefdites Cures,
ARTICLE XVI.
II y aura un Registre ou Livre des Concours, qui
fera tenu au Secrétariat cle PEvêché, fur leouel
on
écrira la date de Pannée 6c du jour de Pouverture du.
Concours, les noms 6c qualités des Examinateurs qui
y auront assisté 6c les noms de tous les Concourants 3
il y fera fait mention du serment prêté par lesdits Exa-
minateurs, ainsi que de la nomination des Concou-
rants jugés les plus dignes. Ledit Registre fera signé
par PEvêque ou son Grand-Vicaire, 6c centre-sip-nc
par le Secrétaire de PEvêché, 6c l'on y inscrira suc-
cessivement les nominations des Sujets jugés les plus
dignes de remplir chacune des Cures vacantes, les
collations ou présentations faites en conséquence des-
dites nominations, ainsi que les résignations qui pour-
roient être faites dans le courant de Pannée, confor-
mément à P Article XI ci-dessus.
ARTICLE XVII.
Voulons que le contenu &c.
,
[1] L'Eífai historique a mérité l'artention, parce qu'il semble écritavee beaucoup
de franchise & d'impartialité ^ paire qu'il suppose une connoiflance familière & raison-
née des monuments cìe l'HiíhMre de France, & parce qu'il élevé des questions in té-,
ressanres de Droit Public qui ne se renferment pas dans les bornes de la cause du Clergé.
[1] Lssai hist. pas. z.,
DU CLERGÉ DE FRANCE, II AOUT 1786. 947
33 res plus foibles aux devoirs de la féodalité envers les grands
» 6>C anciens Feudataires de la Couronne [1].
33
Que dans le même temps que les grands Vassaux ré*-
35
duisirent à la simple prestation de la Foi 6c Hommage
a?
Pancien serment de fidélité, les Evêques continuèrent de
5;
prêter au Souverain le serment de fidélité sans Foi 6c
» Hommage [z].
33
Que Philippe-Auguste,auquel f Auteur attribue, pour
3>
la plus grande partie, les principes ou les progrès des in-
33
féodations, n'avoit point exigé des Evêques un autre fer-
33 ment, que
celui qu'ils avoient toujours prêté au Souve-
33 rain, & qui
n'étoit point celui d'un Vassal [3].
33
Et que depuis le règne de Philippe-Auguste, jusqu'à
33 nos jours,
les Rois de France se sont contentés de Pancien
» serment des Evêques, même pour les Seigneuries fuccef-
33
fivement unies aux anciennes dotations des Eglises [4.] ».
Ainsi PEglise de France n'a jamais été soumise aux devoirs
féodaux à la Foi 6c Hommage aux aveux 6c dénombre-
, ,
ments. Elle ne Pa point été
>
elle ne doit point Pêne. II
ne s'agit pas de faire une Loi nouvelle, de créer un nouvel
ordre de choses. On demande que le Clergé remplifle les
obligations qui lui furent imposées, 6c non celles qui ne lui
furent jamais prescrites.
Nous observerons, en général, que les Auteurs des Mé-
moires opposés au Clergé, ont fondé leurs opinions fur des
raisonnements, 6c non fur des faits. Ils ont établi des prin-
cipes ils ne rapportent pas des Loix. Ils semblent condamner
j
le Gouvernement qui n'a pas suivi les principes. Ils justi-
fient le Clergé qui n'a pas manqué aux Loix.
L'Auteur distingue « les biens de PEglise, de quelque
33 nature
qu'ils soient, en deux espèces.
33
Les uns font des Domaines, des rentes foncières, des
33
propriétés du même genre que celles qui furent données
33
à PEglise par les Empereurs, les Rois 6c les Grands, dans
[1] Hist. du Dauph. pag. 841. On pourroit citer dans toutes les Provinces un grand
nombre d'Actes semblables.
[1] Principes ab initio vice Comitatûs titulo eum traclum tenucrunt in pleno &' supremo
dominio ita ut neminem superìorcm ne Regcm quidem agnoscerent.. & illo jure usi
3 _, . .
sunt quasi à Deo solo & beau Martialis corpore quod in Sacello Turennx arcis colitur.
Hift._,ïhuan. lib. 25, pag. 119.
[3] Etabl. de saint Louis, liv. 1 cri. 4, 6 ; !iv, 1 ch. 3.
, ,
$$% PROCÈS-VERBAL DE LASSEMBLÉE-GÉNÉRALE
de les détruire. ErP-ajç^ui&ionir&.le-^dommagçmentdés
droits en confirment ia iégitimké. ;
M. de Salvaing, Premierr Président de la Chambre des
Comptes de Dauphine^mentionne plusieurs terres avec
Justice, tenues en franc-A lieu f Ï ^.
On nomme encore en Roustiìlon ..,.,,
un grand nombre de
--
terres décprées de la Justice, pour lesquelles pn n'a point
de recoiinoissance à,donner,, ni d'hommage à rendre \si\,
6>C des Sentences çontiudiéfoires.de la Cour du Domaine
de, RouíLîllon:,,ont idéçla-ré,des Seigneuries avec Haute-
Justice astranchies de la Foi: 6>C Hommage ,[3].
,
.; Les Jugements des Tribunaux ont été conformes aux
Loix. Quand les Loix n'ont pas prononcé la servitude, les
Jugements ont prononcé la franchise.
Plusieurs,.Coutumes définissent le franc-Alleu, « celui
....où
33 il y a Seigneurie, Haute-Justice, &.dont leudétenteur
33 n'est tenu de faire hommage à personne [4].»...:
La maxime reçue en France, que Fief 6c Justice n'ont
.;
rien de comrnun,,est; fondée fur ces exemples autrefois, íl
fréquents des Justices non féodales, comme fur les exem-
ples, chaque jour plus multipliés \ des Fiefs fans Justice.
Des Auteurs 6c des Jurisconsultes, ont donné même un
..
^ ÍII f
. t
;. .
> ' ~
,
[i] La Terre de Beaufort exceptée dans un aveu, comme franche & de franc-
Alleu de toute ancienneté."Celle de Breílieu soumise à la mouvance du Roi, par son
,
érection en Marquisat. Celle de Todure devenue un Fief, par la libre volonté du
pòfleíseur, & pour une récompense convenue. Salvaing de l'usage des Fiefs, Part, z,
3
pag. 8 & 9.
[i] Registres de la Cour du Domaine de RoníIIllon.
[3] Item tcnerc & posjldcrc in puro & franco allodio jurisdicliones qus. pertinent
....
ad merum 6* mixtum Imperium & altam jurisdiclionem prout hac omnia & alia in diclo
ìnslrumento sufiùs continentur pr&dìila omnia & fingula pcr dïclum nobihm Joannem
....
Deulbert & de Grimane viduam uti hcrcdem dicÌA nobilis Victoria de Oris d'Onesa
liberJ. sranca & allodialia suisje & esse G' absque servitio & servitute in puro libéra3
& franco, allodio donata & concessa 3 3
prout in diclis regiis concejsionibus3 unà datâ Barci-
none vigejìmâ Januaru 1387, & altéra Valencin. 1309, prascrtim quia pro nunc mediqn-
ûhus antiquis lecognitionibus de contrario non confiât & proinde diclis regiis concefsw-
3
nìbus alio in contrarium non apparente de jure cfi slandum. Ris igitur & aliis mcrhis
3 3
proce.Jjùs & aclontm attentis dictum nobilem Francijcum de Blcsja absolvit. Ibid. Sen-
3
tences du 13 Mai ìçyj.
Nous Conseillers & Commissaires, avons relaxé & relaxons ledit François de Roz,
Comte de Saint-Félix, des fins & conclusions contre lui prises par ledit Fermier ( du
Domaine).... lui réservant droit pour répéter la portion des lods, payée pour raison
dudu lieu de Reynes ; condamnons ledit Fermier de la moitié des dépens. Ibid. ann. 1 690.
[4] Cour. deTroyes, Art. 53. Coût, de Nivernois Art. 10. Cour, de Vnri, Art.
,
19 & autres.
Ions
DU CLERGÉ DÉ FRANCE, n AOUT
9J2 1786.
long catalogue des Fiefs 6c Terres possédées avec mouvance
6c Justice, fans relever d'aucune mouvance [1].
II en est qui disent que « la Jurisdiction peut» être con-
» férée en Fief, en Office, en Alleu [2] »>.
II en est qui distinguent l'Alleu, le Fief 6c la Jurisdic-
tion 6c qui font sentir les distérences de la directe des biens
,
6c de la Justice.
II en est qui reconnoissent des Justices qui ne font, ni
Seigneuriales, ni Royales, telles que les Justices Munici-
pales. Elles ne font point Seigneuriales, parce qu'il n'y a
point de Fief. Elles ne íont point Royales, parce qu'elles
ne font point tenues du Roi, 6c qu'elles ne lui font point
reportées par des Seigneurs intermédiaires [3].
Dumoulin définit le franc-Alleu noble, « celui auquel
33 la
Jurisdiction est attachée, ou dont dépendent des Fiefs
33 6c des
Cens [4] 33.
.
Dumoulin dit encore, « que le Souverain n'a point la
« Seigneurie des propriétés particulières, 6c qu'il n'est ap-
33
pelle Seigneur universel, que par rapport à la jurisdiction
" & à la protection [j] ».
II semble que Dumoulin 6c Loiseau font tombés en con-
tradiction avec eux-mêmes. L'un reconnoît la Justice an-
nexée au Franc-Alleu 3 l'autre reconnoît l'allodialité des Jus-
tices municipales, 6>C l'un 6c l'autre pensent que la Justice,
par sa nature, est féodale 6c non allodiale, 6c qu'elle doit
être reconnue du Roi comme un Fief.
Loiseau n'a point: d'autorité, parce qu'il ne s'appuie que
fur l'autorité même de Dumoulin, 6>CDumoulin n'allègue
d'autre raison « que l'indispensable nécessité de conserver
53
la supériorité directe, 6c le droit de l'appei 6c dures-
33 fort
[i] ».
..
Cette supériorité directe n'est point sans doute la supé-
riorité féodale. Quand Dumoulin établit la question sur la
féodalité même, il ne la suppose pas décidée , 6c le droit
de l'appei &C du reílort peut le conserver fans l'intervention
de la féodalité.
Dumoulin 6c Loiseau ne rapportent, ni les Ordonnan-
ces, ni les jugements conformes à leur opinion , 6c n'expli-
quent point la contradiction de leurs principes avec le tait
des justice? tenues en franc-Alleu.
L'Eglife, toujours subsistante, a conservé ses Justices
dans cette même franchise 6c cette même allodialité, dont
on voit que les principes ont gouverné, même depuis l'éta-
biiíìemcnt des Fiefs, un grand nombre de franc-Alleux no-
bles auxquels la Justice étoit annexée.
Les Justices données à l'Eglise sont aussi anciennes que
la Monarchie.
Des Ordonnances de 466 donnent le pouvoir aux Evê-
ques , 6c leur imposent l'obligarion « déjuger les causes 6c
les Juges mêmes, de réformer les décisions iniques qui
33
33
tendroient à l'oppression du peuple, 6c de renvoyer par-
33
devant le Roi les Comtes qui ne voudroient pas se sou-
33 mettre
à leurs Jugements [i] 33.
[ 1]Si Judcx aliquein contra legein injuste damnaverit, in noflni ahsaitiâ ab Episco-
pis cajìigctur ; ut quod perperc judicavit_, versatim rnclihs dijiusjionc habita emendarc pro-
caret. Ciotharii Régis Constu. gênerai, an. 560. Capitul. tom. 1, pag. S.
[ 1] Ncmo pr&d;xlas res coruin inquictare audeat, nec in corum vicos vel villas &
cartes , ad causas audiendas3 nec ad manstones saciendas, nec jreda exacl.anda 3 nec ulL:s
j'uncliones requirendas, ingredi pr&sumat. R.ec. des Hiíl. de France, par Dom .Bouquet,
tom. IV, pai;. 615.
[ 3 ] Id. diplomata ad calcem tom. 4,5,6,7,8,9,10.
3
I4J Episcopi verb vel potentes qui in aliis pofsidcnt regionibus Judiccs vel rniffos dis-
cufjofcs de aliis l'rovincïis non instituant nist de loco qui justitiam percipiant ù' aliis
reddant. Edict:. Clôt, z, an. 615. Concil. t. 14 pag. 413.
[5] Qui verb convicli sucrint de crimine capitali, juxta Canaries dijlringantur3 & enram
Pontificibus examinentur quod fi causa inler personam publicain & homincs Ecclefia stc-
3
terit, paiiter ab utráauc parte Pr&pofiti Ecclejiarum 6' Judcx publiais 3 in audientiá pu-
blicâ postti ea debcant jiidicare
.... nec abj'que proeseruiâ Episcopi aut Préposai bccle-
stâ e[Jc judicandos vel ad. publicum revocandos. lbid. pag. 412.
[6] QuaproptcrJìcitt & ill& res ac facilitâtes de quibus vivunt Clcrici. ita & il/asub
consecrationc inimunitatissunt de quibus debent militare vafJaUi, 6' pari 3tuitìonc a régi A
3
potstate in Ecclejiarum astbus debent morari. Cap. Karoli Cnlvi, an. 8 5 8 , pag. 10H.
[7] Ut Episcopi;, Abbates3 atque AbbatìJJx. 3 Advocatos atque vice Dominos Cente-
ìiarioj'que legem scientes & justitiam dilipentes pacisteosque & mansuctos habcant
3
quia nullatenus neque Pncposttos neque Advocatos damnofos & cupides in Monaflcria
habere volumus à quibus magis, non blasphcmia vel détrimenta oriantur.... Capitul.
7 . .
Karoli magni an. Soz pag. 366".
, , T 1111 %
$)6 PROCÈS-VERBAL DE LASSEMBLÉE-GÉNÉRALE
33
qu'ils n'aient pris cette condition en fraude pour se fous-
33 traire aux
charges publiques [i] ». R&"ì
II veut que les Eglises exercent la Justice criminelle 6c
civile « íur tous ceux qui habitent dans leur territoire [2] 33.
Un Capitulasse de Charles le Chauve distingue les jurif-
dictions du Roi, celles des Seigneurs 6c celles des Eglises [3 ].
La Justice, parmi les Francs 6c dans les premiers temps
de la Monarchie, n'étoit que la protection donnée contre
la vengeance. Chaque osseuse avoit son prix. La compo-
sition en étoit réglée. La Justice autorifoit la composition,
6c réprimoit la vengeance. Cette protection avoit ía ré-
compense. Le droit des Juges s'appelloit Fredum. Ce ter-
me désigne la jurisdiction, 6c les anciennes Chartres attri-
buent aux Egliíes la perception du Fredum.
M. de Montesquieu pense que » les Justices furent d'a-
33
bord établies dans les domaines des Eglises. Les Eglises,
33
dit-il, eurent le droit de faire payer les compositions dans
33
leur territoire, 6c d'en exiger les Freda; 6c comme ces
33
droits ernportoient nécessairement celui d'empêcher les
3j
Oiiiciers Royaux d'entrer dans le territoire pour exiger
33 ces
Freda 6c pour exercer .tous actes de Justice, le droit
j
33
qu'eurent les Ecclésiastiques de rendre la justice dans leur
33 territoire,
fut appelle Immunité dans le style des For-
33
mules, des Châtres 6c des Capitulasses [4] 33.
Telles étoient, dans le septième siécle les dispositions
,
communes des Ordonnances 6C des Donations en faveur
[1] Ut servi aldioncs libcllarii antiqui vel alii novitersacli, qui non persraadem
j 3 3 ,
neque per malum ingenium de publico servitio se subtrahentes , sed per solam ncccjjitatcm
& paupertatem tetram ccclestastìcam colunt, vel colendam suscipiunt, «0/2 à Comite vel
3 3
aliquo Ministro illius ad ullam angariam feu servitium publicum vel privatum cogan-
3 3 3
tur vel compellantuT : sed quidquid ab cis juste agendum est , à Domino vel Patronosuo
ordinandum est. Si verb de aliquo crimine accusantur Epifcopus primo compcllctur &
3 3
ipse per Advocatum Juuin, secundutn quod lex est, juxta conditionem stngularium perso-
narum 3 justitiam saciat. Si verb culpabiles fucrunt 3 fiait in Capitulari dornus Lmpcrato-
ris Jcriptum est 3 ita fiat. C<ttcri verb homincs liberi 3 qui vel commendationcm_, vel be-
neficium ccclefiafiicum habent, stcut rcliqui homincs justitiam faciant. Legis Longobardo-
mm , lib. 2, tit. 44, cap. 2, edit. Lindenbroq.
[2] Inprimis omnium jubendurn est ut habcantEcclefin, carum jufiitias 3 tam in vitâ il-
lorum qui habitant in ipsts Ecclcfiis quèmquc inpecuniis & Jubstantiis corum. Capitul. 4,
anni 806, art. 1. Baluz. tom. 1 p.3 449.
,
[3] Episcopi quique in suis Parochiis, & miffl in illorurn mijsaticis, Comitesqucin'corum
Comitatibus pariter placita tencant. Capit. Car. Calv. insin. car. capit. tom. 2 p. 87.
,
[4] Efpt. des Loix, tom. 2, p. 33S.
DU CLERGÉ DE FRANCE., 1786. 95JÎI AOUT
des Eglises, que les Justices des Eglises font l'objet de plu-
sieurs des Formules de Marculfe [1].
II n'y avoit avant rétablissement des Fiefs, que deux
fortes de propriétés, les Bénéfices 6c les Alleux.
La propriété des Justices possédées par l'Eglife à perpé-
tuité, ne se confondoit pas plus que celle de ses autres biens
6c domaines, avec la jouiílance précaire des anciens Bé-
néfices.
Les Justices possédées par l'Eglife, n'étoient point tenues
en Bénéhces 3 elles étoient donc tenues en Alleux.
« Si les actes de donation des Rois 6c des Seigneurs,
33 die Muratori, transmettent les biens comme propres, 6c
33 sils transmettent la Jurisdiction avec les biens, la con-
33
cession est d'un Alleu 6c non d'un Bénéfice ou d'un Fief,
s?
C'est.une observation importante, dit-il encore, que nom
33
seulement les terres 6c les fonds, mais les cours même 6c
33
les forteresies étoient postédés.à titre d'Alleux [i] 33.
Depuis fintroduction des Fiefs, les Justices cédées à l'E-
gliíe font déclarées franches, ou font affranchies de la féo-
dalité, comme les Fiefs 6>C autres biens cédés à l'Eglife.
On ne pou voit pas retenir les droits féodaux íur les
Justices des Eglises dans le même temps qu'on détruifoit
,
les droits même des Fiefs, pour maintenir les immunités
des Eglises.
On retrouve dans le douzième siécle des donations « de
33
Comtés en Aumône avec toutes leurs Coutumes 6c ap-
33 partenances [3] 33.
[1] la'uur noverit solcrtia vestra quod.... ut in villabus Ecclcfix, domni il'ius quas
3 3
moderno tempare aut nostro aut cujustibet munerc haberc videtur, vel quas deinceps injure
3
ipfiussancli loci voluerit divina pietas ampliarc 3 nul/us Judcx publiais 3 ad causas audien-
das, aut freda undique exigendum ullo unquarn temporc non prssumat ingredi : sed hoc ipje
3
Pontisex vel succ essores cjus propter nomen Domini, sub integroe. emunitatis nomineva-
3 3
leant dominari. Form. de Marculf. lib. i art. 3 4, 1 5-16.
,
[i] Proindè in Reguni aliorumque donationibus , animadvertendum est
num propnetatis
aut ad proprium mentio fiat3 atque an concédais omnem in res datas fibi competentemdi-
tionem, in altenun transtulerìt. Qiiod quotiescurnque occurrit, ea bona in allodium3 non verb
in beneficium aut feudum concessasuissepatebit. Illui insuper pr&cipuâ observationc dignum
est non pr.tdia tantùrn, sed curtes etiam & castella atque oppida jure olim allodii postcjsa
3
suisse
, ut ciiartoe, ipsz indicant. Muratori , Antiquit. Ital. tom. T , p. 566.
[3] O/rines conjuetudincs & Comitatum & quidquid ad me pertinebat de terra quam On-
digir & Berewoldus Deo & sanclo Bertino ad eleemosinam pauperum 3 tradiderunt dono
Lamberto Abbati de Coenobio cjusdem Christi Confessons Bertini & Fratribus ibidem Deo
9j8 PROCÈS-VERBAL DE LASSEMBLÉE-GÉNÉRALE
Un Acte de fondation du même temps, mentionne en
détail tous les droits 6c biens d'un Chapitre , íC avec toute
Justice, fans autre charge que celle des fonctions cano-
3,
maies [i] ».
„ Une Chartrc remarquable,
en 11 3 i, rend compte de tous
les droits, " Puiílances judicielles, Ban, justice, droits d'ar-
33
restation, de prison, de peine 6c de mort, droits de Fiel"
33 6c
de Vicomte possédés par un, Monastère & tenus de
«
Dieu seul [2] '3.
Un Monastère aliène , en 12.80 5 une terre " avec ses Re-
33
liefs, Droits, Justices, Redevances & Hommages, 6c
33
déclare les poííéder en Alleu de son propre droit, en toute
55
liberté, lans être tenu, envers nul homme, d'aucune íer-
vitude [3] ».
Une Sentence, contradictoire, en 12.65 , déclare que tous
lesbiens 6c droits d'un Monastère, dont la mouvance étoit
réclamée au nom du Roi d'Arrag-on, cc ne font point du
•Fief du Roi, ÒC ne doivent point être renus de lui en Fief,
cc le recensement des mêmes biens, fait en 15 19 par le
Procureur du Roi, comprend la Justice civile 6c criminelle,
comme partie de l'ancienne concession' antérieure à la Se n-
te n ce [4].
l__ _»* ----i -• - — -*—
— ->- - — ... —- _ .. llf
nostrorum subjeelionc efficiatur- pmmissa autan omnia fiait sunt pr&libata concéda 3 sta-
tuo, conjìrrno , abdicans à mc 6' à meis succcjsoribus potestatem reclamandi. Le Myre,
an. 11 97 , tom. i, chap. Z4 pag. 1141.
,
'
[ 1 ] Arnoldus Cornes notum sacimus quod vir nobilis Gobcrtus nomine Curtcni... ...
cum omni integritate justìti<R in scabinis , mansuariis 3 in molendino 3 in agris _, & quid-
quid ad eam pertinere dignoscitur quod suum crat seodum 3 nostrum vcfb allodium 3 ad
3
utilitatcm sancliv, Ecclcstoe. Catharinte, in prifsentiá hominum nostrorum de astensu omnium
hitredum suotum in manus noflras libère refignavit 3 Sororum ufibus in pnnominatâ Eccle-
fiíi Converfiantium prosutura perpetub nos verb ipj'um locum confiruclioni Monasterii aptum
pnospicientes facilcm ac pium adhibiámus 3
consensum & locum cum omnibus suprà norni-
..
natis rébus Ecclcfia. B. CathaririA légitime & absoluù contulimus pro nostrâ Fratrumque
tuitione statuentes. An. 1219. Id. tom. z, chap. 61 , pag. 847.
[2] Précis des Confér. pag. 108.
[3] lbid. pag. 105.
[ 4] Quod & fi Ecclcfia poffestïones, vel tenutas acquirat ab aliâ cujuscumque condi-
tionis existât 3 cui eas licebat retinere 3 fi ab Ecclefiâ acquirente justitiam 3 domìnium , de-
veria 6' alia jura ita commode 3 liberè , fiait habebamus 3 ab aliâ pqjjumus percipere & ha-
bere3 in hoc casu Jìnancia non vendicat fibi locum. Recueil des Ordonn. t. 1, p- 505.
d'une
DU CLERGÉ DE FRANCE, 1786. 961
II AOUT
d'une autre Eglise, 6c quand leur acquisition opéroit la ces-
sation des droits, devoirs 6c lervices.
L'Ordonnance de Philippe le Long, en 13 2.0, fut donnée
en exécution des Ordonnances précédentes fur la manière
de percevoir l'amortisiement.
L'Article 8 avoit exempté " les acquisitions des Eglises
faites au-delà de soixante ans,,.
,,
L'Article 9 soumet à la taxe " les acquisitions faites,
5,
même au-delà de soixante années des Châteaux, des
Maiíons fortes, des Seigneuries 6c ,des Terres d'une, va-
„ leur considérable [1]
,,
On voit par-là même,,. que les nouvelles acquisitions des
terres avec Justice étoient soumises à ramortiflement.
Quand Charles V étendit les droits d'amortissement fur
tous les Acquêts de l'Eglife, íur les Rentes, fur les Alleux,
fur les biens de toute nature soit dans fa mouvance, íoit
,
hors de fa mouvance, il n'étoit pas sûrement dans fa pensée
d'en excepter les plus importantes acquisitions de l'Eglife,
celles auxquelles la Justice étoit annexée. Et l'Article 2. du
Règlement du 1 j Novembre 1370, défend aux Eglises
" d'acquérir, fans la permission du Roi, des Alleux d'une
considérable, avec District 6c Jurisdiction [2],,.
„ valeur
Les Justices acquises par l'Eglife dévoient supporter les
,
droits de l'amortissement, parce qu'elles en partageoient
les privilèges.
Charles V défendit à ses Commissaires cc d'inquiéter, par
de nouvelles recherches, les temporalités judiciaires dont
„ les Possesseurs Ecclésiastiques, leurs prédécesseurs n'a-
ni
„ voient point accoutumé de donner la reconnoissance ô£
„ de rendre l'hommage [3]
„ ,,..
[ 1 ] Si autem in acquisttis pradiclis vel aliquo eorumdem suerint castra domus sortes 3
3
nobilitates aut aliavaloris notabilis de his apud nos aut dilectas & fidèles gentes com-
3 , 3
putorum nostrorum Parifius 3 quas de corum valore partiailaritcr per justiciarios locorum
certistcari volumus," faciendam financiam rescryamus. Recueil des Régi, concernant les
Amort. tom. i pag. 748.
,
[2] Et de acquisttis per dictas gentes 'Ecclefiasticas ) a dicío tempore 3 in liberis al-
lodiis exigatis pro eisdem financiam videliect valorem Jrucluurn oclo annorum 3 prout
supra y nifi allodium fuerit magri£ rei 3 cum difiriclâ
3
& jurisdiçlione cujus allodii aliena-
3 3 3
tionem in dictas gentes nolumus fiçri 3 nifi procesterit de nostrâ voluntate. Recueil des
Ordonn. ,
tom. 5 pag. 363.
[3] Précis des , Cons. pag. 137.
Procès-verb. de 1785-1786. Uuuuu
y 6 2. PROC ES-VERBAL DE L AsSEMBLÉE-GÉNÉRALE
Les Lettres-Patentes de 15.1.1, registrées en la Chambre
des Comptes de Paris,, comprennent " les Seigneuries par-
mi les posseshons de l'Eglife amorties, &C à Dieu dédiées
,,
toujours 6c perpétuellement,,.
„ àCesses de 1547 mentionnent fans distinction " les biens,
terres 6c possessions d'Egliíe amorties. „
,, Celles données
pour le Diocèse de Sens en .1551, amor-
tissent <c tous les biens que les Ecclésiastiques possèdent, a
cause de leurs Bénéfices., fans aucune chose excepter, re-
,,
tenir, ni réierver, de quclqu'état, qualité, titre, préé-
,,
autorité 6c prérogative que soient les terres
„ minence ,
qu'ils possèdent [Ï]
,, ,,.
Les Lettres de 1 547 ô£ de l5S2- furent enregistrées au
Parlement, de Paris.
Les deux Déclarations de Charles IX enregistrées au
,
Parlement de Paris en 1571 & 1J74, exemptent les Béné-
ficiers " de bailler déclaration des terres, héritages, justices,
6c revenus amortis [1],,.
,, rentes
L'Edit de Henri III de 1575, renouvelle " les exemp-
tions,.décharges 6cimmunités des amortissements accoi>
,,
dées:a,ux Ecclésiastiques,sans^qu'ils soient tenus de bailler
„
6>C dénombrements, nisséclaration de leurs
s, aucuns aveux
Justices, Terres, Seigneuries, 6cc. Cet Edit fut revêtu
,, „
de Lettres-Patentes enregistrées au Parlement de Paris [3].
La Chambre des Comptes, dans son enregistrement des
Lettres-Patentes de 1606 " portant i'exemption de la Foi
6c Hommage pour tous les biens d'Eglise amortis, n'exige
,, la Foi 6c Hommage que pour les terres 6c héritages non
,, Les Lettres-Patentes de 1606 avoient re-
amortis [4]
„nouvelle confirmé
,,.
les termes de celles de 1596, vérifiées
6c
au Parlement de Paris [5].
Les Justices 6c Seigneuries des Bénéficiers sont décla-
rées " immunes 6c exemptes de Foi 6c Hommage, Aveux
6c Dénombrements par la Déclaration de 1614, enrégif-
MESSEIGNEURS ET MESSIEURS,
PREMIERE PARTIE.
Les biens des Eglises SC des Pauvres ne doivent pas être
aliénés fans le consentement des Evêques Diocéjains.
SECONDE PARTIE.
12omission da consentement des Evêques Diocésains rend très-
fréquentes cG nuisibles les Aliénations des biens des Eglises
ÓG des Pauvres.
Ce n'est pas par la multitude des faits, c'est par leur choix,
par l'exposé des surprises faites à Fautorité, lorsqu'elle n'a
pas été éclairée par le concours des Evêques, par le tableau
des inconvénients qui menacent FEglise de France que cette
assertion sera, justifiée. A quoi serviroit une liste très-nom-
breuse d'Aliénations ? Ne fait-on pas qu'il s'en fait journelle-
ment? ïl en est plusieurs qui cxciteroient vos regrets, mê-
me parmi celles qui semblent revêtues de toutes les formes
aujourd'hui en uíage : combien de terres dépendantes des
Bénéfices les plus distîmiués perdues fans retour òC
, ,
peut-être fans de presíants mours ? II en est une aliénée
depuis bien peu de temps, dent íc produit a doublé ôc"
triplé depuis la vente, parce qu'on a retrouvé un titre
décisif, qu'on avoit regardé long-temps comme perdu :
nourquoi a-t-il fallu que cette découverte ne tournât
pas au profit de FEglise? Combien d'emprunts considé-
rables, formés pour le seul agrément des Bénéficiers, grè-
vent aujourd'hui leurs Bénéfices? Et qui de nous oferoit
affirmer que plusieurs Communautés Religieuses très-opu-
lentes, ne doivent pas la valeur entière de leurs biens-fonds?
A plus forte raison devons-nous prévenir, par les foins les
plus empressés, les Aliénations qui se dérobent à la connois-
íance des Evêques, ou se font au mépris de leur autorité.
Le fait, le plus éclatant en ce genre, est fans contredit Fe.xif
tence d'une Loi publique qui contrarieroit les anciens prin-
cipices. Tel est FEdit du mois de Janvier 17*80, enregistré
la mërne année au Parlement de Paris. II permet aux Hô-
pitaux d'aliéner les immeubles dont ils jouissent, à mesure
des occaíions convenables, pour en verser le produit, après
les dettes payées &C les bâtiments mis en état, dans la Caiííe
eénérale des Domaines.
DU CLERGÉ DE FRANCE, n AOVT 17S6, 979
Nous ne refuserons pas aux vues bienfaisantes qui dictè-
rent cette Loi, le juste hommage qu'elles méritent. Le Sou-
verain s'y propose d'augmenter les moyens des Maisons de
Charité pour multiplier leurs secours : il prévoir, avec vé-
rité, que les deniers provenants dés ventes, tranformés en
contrats, donneront des produits plus forts : &c comme
les administrations des Hôpitaux pouvoient craindre que
ces produits ne s'afroibliílent un jour par les variations in-
séparables de leur nature, ou par l'augmentation du prix
des denrées, le Roi s'engage à renouveller tous les vinp-t-
cinq ans ces contrats, avec des accroissements proportion-
nés à ceux survenus dans la valeur des immeubles 3 en forte
que par ce nouvel ordre, d'une part, \es constitutions de
rente étoient, en quelque forte, immobilisées3 de l'autre , les
Massons de Charité étoient débarrassées de toutes les en-
traves qui gênent leur administration 3 régie des biens,
charges foncières, réparations ruineuses, variations dans les
principes ; &1 il ne leur restoit que la direction immédiate
des lecours destinés aux malheureux avec plus de res-
sources pour atteindre leurs beíoins. ,
Mais, faut-il le dire, la magnificence même de cette
perspective en a dû faire craindre le danger, èc c'est le ju-
gement qu'en ont porté les Aíìemblées de 1780 &C 17823
c'est aussi celui que vous en avez porté vous-même. En
multipliant, pour les Maiíons de Charité, les secours pré-
sents íeroit-il sage de lier leur existence à Févénement de
,
toutes les révolutions à venir ? Quelle main puiílantc les
foutiendroit dans des crises publiques &£ posiibles ? Com-
ment imaginer que ces Etabliílements proípéreroient par des
moyens qui paroîtroient ruineux à tout homme faee dans
Fadministration de ía fortune? Nous oserions le dire, les
saines maximes auroienc suffisamment autoriíé les Hôpi-
taux à redouter les sacrifices même que Fhumanité touchan-
te du Roi vouloir leur faire. Ou la masse de íes eno-age-
ments eût un jour accablé FEtat dans des moments de dé-
tresse ou les accroissements annoncés n'auroient pas eu lieu
,
par Fimpossibilité de les réaliser.
Cependant FEdit de 1780 n'ordonne nulle part, que les
Xxxxx %
9§.o PROCÈS-FERSAL DE L ASSEMBLÉE-GÉNÉRALE
Evêques seront consultés dans des Aliénations fi attrayantes
au premier aspect, o£ qui peuvent avoir, dans leurs résul-
tats , des suites si graves. Vainement on diroit que les Evê-
ques placés à la tête des administrationsde Charité, peuvent
les connoître &C les empêcher : ils s'expoíeroient dans Fétat
présent au reproche d'arrêter Fesset d'une Loi publique. Les
Evêques n'ont d'ailleurs dans ces administrations, qu'une
voix, qui peut être perdue , tandis que les Loix canoniques
& civiles leur attribuent une influence immédiate ô£ per-
íorinelie dans la vente des biens des pauvres.- Cette Loi feule,
en présentant un appas dangereux pour les Aliénations,
tend à les multiplier fans nombre 3 &C puisque des récla-
mations, à cet égard, ont été jusqu'à présent sans succès,
vous croirez fans doute devoir, en ce moment, y insister
encore.
Nous pourrions nous dispenser peut-être de vous rappel-
les ici'les malheurs de FAbbaye de Chaalis, puisque des
mains habiles Font arrachée à ía ruine 3 puisque FOrdre de
Oteaux, si long-temps insensible à des malheurs qu'il eût
dû prévenir, ramené enfin par le sentiment&£ Factivité d'un
de ses Membres les plus distingués, s'honore aujourd'hui
de son zèle pour les réparer. Mais cet exemple prouve, d'une
manière trop concluante, combien Fautorité des Evêques
empêcheroit efficacement la ruine des Communautés les
plus brillantes, leurs Emprunts, leurs Aliénations, pour ne
pas trouver ici fa place. Cette Maison , obérée par une suite
de malheurs ££ fur-tout de fautes, avoit successivement for-
mé des emprunts, d'abord fans être autorisée "ÔC ensuite
avec le consentement des Supérieurs, de cinquante ôc de
trois cents mille livres. Les Visiteurs se prêtoient à cette
marche ruineuse, par foibleste ou par complaisance, ô£ dans
le moment même où leurs Procès-verbaux montroient clai-
rement que ces remèdes funestes aggravoient le mal loin
de le guérir. Le Parlement ne négligeoit aucune mesure,
autre que celle des communications à FEvêque Diocésain.
II deraandoit des états des dettes, des états des biens, le
dépôt à son Greffe des quittances de remboursements. En-
fin Fhumeur de quelques Créanciers produisit un éclat, ô£
DU CLERGÉ DE FRANCE, 11 AOUT 178e. ^8 r
l'on ne vit pas íans scandale, à Finstant de la crise, une
Maison Religieuse puissamment riche, surchargée de plus
d'un million de dettes. Ce qu'il y eut de bizarre, c'est ouc
les Religieux prestes pour certains paiements, ne craic-mrenc
pas d'exposer, en contestant la légitimité de la dette, que
FEvêque Diocésain ne Favoit pas consentie. Les Arrêts des
Cours n'en ordonnoient pas moins la venté des biens 3 êc
l'on alloit y procéder, lorsque Monseigneur FEvêque d'Au-
tun, n'écoutant que son attachement connu pour le Cler-
gé fit accorder par le Roi, pour la régie des biens de cette
,
Maison infortunée, un Economat particulier, qui a prévenu
les maux inséparables d'une saisie réelle, &C fait espérer de
plus grands biens encore.
Le Prieur de Yiile-Moutier, près Montargis, fournit un
exemple d'un autre genre encore plus extraordinaire. II
vient d'aliéner son Bénéfice tout entier moyennant une
,
rente en grains, qui est évaluée aujourd'hui à la somme de
fix mille livres. L'Acquéreur s'est chargé des réparations
de la Maison Prieuraîe, qui est devenue la sienne, &£ de
celles dont le Bénéfice étoit tenu envers la Paroifie 3 mais
les autres réparations, les Portions congrues, les Décimes
font pour le compte du Prieur. On a peine à concevoir
fans doute que des idées fi étranges soient devenues Fobjet
d'un contrat sérieux. Vous imaginez fans peine que Mon-
seigneur l'Archevêque de Sens ne les a, ni connues ni ap-
,
prouvées 3 il n'en est pas moins vrai que des Lettres-Paten-
tes ont paru les autoriser. Le Parlement ne les a pas encore
enregistrées 3 mais si FAcquéreur peut obtenir un Arrêt,
nous verrons peut-être un jour les Décimes, les Portions
congrues, ôc fur-tout les réparations, absorber le montant
de la rente, le défaut de service en préparer la prescription,
de le Bénéfice sera perdu fans retour pour FEglise.,
II faut rapporter à la même espèce la vente que viennent
de faire dans ces derniers temps les Pteligicux deCormeri,
de la Seigneurie de Pins, dans la terre de Veret, à M. le Duc
d'iViguillon fous une rente non noble & quérable, de huit
,
cents boisteaux de froment. II paroît par le rapport des Ex-
perts, que la valeur de ces huit cents boisseaux est un objet
^8z PROCÈS-VERBAL DE LASSEAIBLÉE-GÉNÉRALE
de neuf cents vingt livres, tandis que le produit de la Sei-
gneurie n'est que de sept cents livres. 4Seroit-il donc possible
que F Abbaye de Corméri fût dans un tel état de détresse,
ou'elle.fût forcée, pour acquérir une amélioration de deux
cents vingt livres dans ses revenus, d'échanger une Seigneu-
rie contre une rente roturière, dont le titre peut s'égarer
un jour òc le service s'éteindre ? Nous avons peine à nous
le persuader.
L'Arrêt préparatoire de Fenrégistrement ordonna que le
bail à rente feroit communiqué à FAbbé Commendataire
de FAbbaye, ô£ même aux Seigneurs féodaux, ou Justi-
ciers qu'il pouvoit intéresser 3 mais l'avis de FEvêque Dio-
césain ne fut pas demandé : ce ne fut pas une fimpîe omis-
sion, puisque cet avis ne se demande plus depuis longues
années. D'ailleurs Fintervention des Evêques, leur tierce-
opposition ont souvent été rejettées$ nous en avons deux
exemples récents ô£ pour des occasions où les privilèges
,
des exempts n'étoient pas applicables. Les Filles - Dieu de
Paris revenoient, en 1778, contre l'arrentement d'un ter-
rein fait en 1771 , fans le consentement de Monseigneur
F Archevêque, qui a sur cette Maison des titres particuliers,
8£ dont on avoit toujours demandé Fagrément dans des cir-
constances semblables. Le Prélat intervint lui-même avec
Madame FAbbesie de Fontevrault; mais les Filles-Dieu n'en
furent pas moins déboutées de leurs demandes. L'année
d'après, les Annonciades de Popincourt tentèrent le même
événement, ôc éprouvèrent le même fort dans une affaire
jugée au rapport de M. FAbbé de Lattaignant. Or vous
íavez, Messeigneurs ô£ Messieurs, combien l'asiistance des
Evêques est particulièrement utile & désirable dans la con-
duite du temporel des Religieuses de leurs Diocèses.
Les baux à cens ont pris, depuis quelques années, une
faveur plus marquée que les baux à rente. Ils ont plus d'at-
trait pour le Bénéficier contractant, qui s'assure, au préju-
dice du Bénéfice, un droit d'entrée considérable. Ces con-
trats présentent d'ailleurs des profits éventuels de lods &C
ventes, qui íemblent sauver les intérêts de FEglise pour Fa-
venir j en même-temps qu'ils dérobent mieux Faction de la
DU CLERGÉ DE FRANCE* H SÌOUT 17 86. 983
cupidité présenté, ôí de plus ils ne laifíent appercevoir, par
Festet des divisions, que de petits objets à la fois, pour les-
quels les Loix de FEglile ont toujours montré quelqu'hv-
duip-ence. Les Augustins de Limoges semblent avoir adopté
cette marche depuis quelques années. Le 1.6 Octobre 1779,
ils donnèrent à cens, moyennant un droit d'entrée de treize
cents quatre-vingt-dix livres, une partie de leur jardin3
nouveau bail, le 4 Octobre suivant, avec des deniers d'en-
trée de quatre cents trente-deux livres3 troisième bail, en
iy8i , d'une partie du même terrein, o£ fous les mêmes
clauíes ÒC conditions. Bientôt il ne restera que la maison,
qui tombe de vétusté, 6c dont on commence à vendre les
meubles. On ne voit pas que ces baux aient été revêtus de
Lettres-Patentes. Les Frères de la Charité de Cadillac 6v les
Petits-Carmes de Bordeaux íe font livrés à des spéculations
plus importantes. En 1781 ils ont donné à cens des terreins,
situés au Fauxbourg de Saint-Surin de cette derniere Ville,
pour lesquels ils ont reçu des sommes considérables, desti-
nées à des réparations qui íe font faites fans doute. Un
,
excédant de trente-six mille livres a dû être placé en effets
permis aux gens de main-morte. La vente a été autorisée
par le Prince, homologuée au Parlement, faite à Finsu de
Monseigneur FArchevêque.
Les aliénations de maisons font devenues si communes
de nos jours, ôi trouvent tant de partisans que bientôt on
,
croiroit, en s'y prêtant, rendre service à FEglise, si tous nos
principes n'y reíìstoient ouvertement, tk. íur-tout dans un
temps où il n'est plus permis de les remplacer par d'autres
biens-fonds. Ce genre de propriété suffisant au bonheur d'un
prand nombre de familles, inspire aux Bénéficiers le plus
grand éloignement, .parce qu'il entraîne des réparations.
Les rentes en argent qu'on leur substitue ou qu'on doit
leur substituer, ne seront peut-être pas plus, durables 3 mais
elles procurent une jouiílance plus douce, &C des succes-
sions moins chargées d'embarras. Tels font à peu près les
motifs qui décidèrent, en 1780, le Trésorier de Saint-
Martin de Tours à vendre huit massons c£ quelques bou-
tiques faisant partie des biens de ía Trésorerie. Les Reli-
,
984 PROCÈS-FERBJL DE L ASSEMBLÉE-GÉNÉRALE
gieux de la Couture du Mans, ont aliéné de mcrae les mai-
íons que posiédoit leur Mense conventuelle dans cette Ville.
Et comme ils ne vouìoient pas être arrêtés par les opposi-
tions des Abbés Conimendataires ils ont engagé deux
,
Abbés íucceííifs à íuivre leur exemple. Les contentements
respectifs s'obtiennent aisément en ce cas. Monseigneur FE-
vêque du Mans, qui n'étoit mu que par des motifs pris de
fa place ôC de ion zèle, a formé des "réclamations jusqu'à
pré lent inutiles. •
Les Pères de FOratoire de Nevers ont vendu, en 1783,
la moitié an moins de leur propre maison 3 c£ quoique la
partie restante íuíhíe encore abondamment aux beioins du
íeul Ecclésiastique qui Fhabite, la propriété des objets ven-
dus n'est pas moins perdue pour le Clergé.
Tel est, Meííeigncurs &. Messieurs le tableau que nous
,
avons cru devoir vous présenter des diverses Aliénations
qui se pratiquent dans FEglise de France, malgré les récla-
mations ce le vceu des Evêques. Nous aurions pu y ajouter
bien des traits, vous montrer les Cordeliers de Limoges
aliéner une partie de leur jardin, íous prétexte de réparer
leur Maison qui menace ruine: le seul Père Augustin ,de-
meurant à Saint-Pierre-le-Moutier, vendre par pièces Sc
lambeaux les modiques dépendances d'une Maison pauvre,
'òl donner à loyer la meilleure partie de son propre Monaf-
tere , même pour des usages qui n'y peuvent entraîner
qu'une dissipation contraire à l'eíprit de son état ; les Cor-
deliers de Villefranche, concéder à cens &C rente perpétuelle
leurs jardins & bâtiments, s'en dessaisir à vil prix, ÒL avec
permission du Désinitoire de FOrdre, en évitant de donner
aux formalités, aux publications, aux enchères cette publi-
cité qui feule les rend utiles. On vous demandoit des exem-
,
ples d'Aliénation nous craignons de vous avoir affligés en
,
les rapportant j Sc il vous paroîtra suffisant sans doute de
vous avoir montré dans chaque genre des exemples récents,
3c aílez multipliés pour causer vos alarmes & déterminer
vos plaintes.
Le Bureau, frappé des titres précis SC nombreux qui
vous donnent droit à connoître de FAliénation des biens
ecclésiastiques,
DU CLERGÉ DE FRANCE, II AOUT 1786. 98/
ecclésiastiques, est d'avis qu'en suivant les traces de F Assem-
blée de 1775 &£ de celles qui Font suivie, vous renouvelliez
vos instances pour obtenir du Roi :
i°. Qu'il soit donné une Déclaration qui défende à
tous Bénéficiers , Corps ôC Communautés Ecclésiastiques
séculiers ou réguliers, exempts ou non exempts d'aliéner
les biens dépendants de leurs Bénéfices, par vente, échange,
même par baux emphytéotiques au-destus de vingt-septans
j
ainsi que de les hypothéquer pour la fureté de leurs em-
prunts, fans que les motifs de ces Aliénations ô£ emprunts
aient été vérifiés fur les lieux par une information faite de
Fautorité des Evêques Diocésains.
2.0. Que cette disposition soit étendue aux Hôpitaux $C
aux Fabriques.
30. Qu'il soit ordonné par la même Loi, que les rentes
dC redevances stipulées par des contrats d'arrentement des
fonds de terre &C autres biens qui en font susceptibles, se-
ront toujours en denrées, comme représentant plus naturel-
lement leurs produits.
40. Que les Bénéficiers &í Communautés, réputés mi-
neurs par les Loix du Royaume, leur. soient entièrement
assimilés en ce qui concerne F Aliénation des biens.
S ç- Que FArticlej de la Déclaration de 1774, soit ré-
voqué S>C qu'en conséquence il soit permis aux Ecclésias-
,
tiques de donner les biens qui rentreroient dans leurs mains,
à l'expiration des baux emphytéotiques, fous des rentes nou-
velles proportionnées à la valeur des fonds.
Le Rapport fini FAílemblée, après avoir donné les
,
éloges dus à ce travail, a délibéré de demander :
i°. Qu'il fût rendu une Déclaration qui défendît à tous
Bénéficiers Corps ê£ Communautés Ecclésiastiques, sé-
,
culiers c\c réguliers exempts ou non exempts, d'aliéner
,
les biens dépendants de leurs Bénéfices, par vente, échange,
même par baux emphytéotiques au-desius de vingt-sept ans,
ainsi que de les hypothéquer pour la fureté de leurs em-
prunts , fans que les motifs de ces Aliénations 6c" Em-
prunts aient été vérifiés fur les lieux par une information
faite de Fautorité des Evêques Diocésains.
Proces-verb. de 178 j-178 6. Yyyyy
986 PROCÈS-VERBAL DE LASSEMBLÉE-GÉNÉRALÊ
I°, Que cette disposition fût étendue aux Hôpitaux &
aux Fabriques.
3--0. Qu'il fût ordonné, par la même Loi, que les rentes
&C redevances stipulées par clés contrats d'arrentcment
d&s fonds de terre &C autres biens qui'en font susceptibles,
íeroient toujours ,én'denrées, comme représentant plus na-
turellement leurs produits.
40. -Que les Bénéficiers c£ Communautés, réputés mi-
neurs paf les Loix du Royaume, leur fusienc entièrement
aíllmilcò en cë qui concerne l'akénation des biens. •
'.' j°. Que "F Article § de la Déclaration de 1774 fût ré-
voqué, &C qu'en conícqûence n fût permis aux Ecclésias-
.
tiques de^ donner les biens qui rentreroient dans leurs mains
à Fexpiration des baux emphytéotiques, fous des rentes nou-
velles, proportionnées à la valeur des fonds.
En'conséquenceMonseigneur F Archevêque d'Aix, Mon-
seigneur FEvêque -de Nevers &L Messieurs les Abbés de
Rouvenac & de la Mire-Mory, ont été priés de voir M. le
Carde des Sceaux & M. le Contrôleur Général, & de
-
leur raire connoître 'les justes motifs qui ont déterminé
la Délibération de FAsiémblée.
Messeigneurs &£ Messieurs les Commissaires ont été tra-
vailler à leurs Bureaux.
La Séance a été indiquée à demain Samedi, 1 z Août,
à neuf heures du matin.
Signés ARTHUR-RICHARD, Archevêque òc Primat
de Narbonne, Président.
RÉPONSE DU ROI ». —~
MÉMOIRE
Sur les nouvelles formes d'imposition à la Taille des Fermiers
des biens Ecclésiastiques ÔG des Adjudicataires de leurs
3
bois ÔG denrées ainsi que sur la limitation qu'on entre-
prend de donner_,au privilège des personnes Ecclésiastiques
qui font valoir par leurs mains.
CE n'est pas par des tributs levés en la forme ordinaire,
c'est par des dons librement offerts que le Clergé du
Royaume est venu, dans tous les temps, au secours de FEtat.
Cette manière pouvoit feule concilier Fimmunité de íes pos-
sessions avec son zèle pour le bien public, òc ion affection
pour nos Princes. L'Ordre Ecclésiastique s'y est livré avec un
désintéreslement qui Fhonore. Peu à peu ses engagements
ont tonné une dette immense 5 ê£ pour y faire face, il a
fallu que les Décimes, passagères dans le principe, dévinsient
annuelles ^permanentes. Leur taux s'est enfin élevé au
niveau, peut-être au-dessus des contributions supportées
9-98 PROCES-VERBAL DE L ASSEMBLÉE-GÉNÉRALE
DU
DU CLERGÉ DE FRANCE* 23 AOUT 1786. 102/
1.
8 s.
10/3
8 d.
DÉPENSE.
La dépense est composée Messeigneurs de quatorze
, ,
chapitres.
Le premier contient le paiement de toutes les dépenses
extraordinaires relatives aux affaires du Clergé, 6e par-
,
ticulièrement celles des Foi 6e Hommage, qui seules for-
ment un objet de quatre-vingt-sept mille trois cents soi-
xante-deux livres deux fols. Dans ce chapitre qui est en
,
total de cent quatre-vingt-six mille cent trente-sept livres
sept fols trois deniers, font aussi compris douze mille huit
cents foixante-dix livres quatre fols deux deniers, payés
jusqu'à présent pour les frais de canonisation de M. de
Solminiac, Evêque de Cahors, 6e vingt-quatre mille'livres
qu'ont touchées MonseigneurFEvêque de Lombez 6e Mon-
sieur FAbbé dcFénélon à compte des quarante mille livres
,
destinées par FAssemblée de 178 z à subvenir au paiement
, ,
de partie des frais que doit occasionner Fimpresslon des
OEuvres de feu M. de Fénélon.
Nous avons alloué ces dépenses fur le vu des Mémoires
6e Quittances qui nous ont été représentés, ainsi que les
ordres de Messieurs les Agents-Généraux,en conséquence
desquels ces paiements ont été
faits, ci 186137 1. 7 f 3 d.
Le deuxième chapitre est com-
posé des sommes payées, 1 Q. à
TOJ4 PROCES-FERBAL DE L3ASSEMBLÉE-GÉNÉRALE
De l'autre part . . . . 18 61 3 7 1. 7 s. 3 d.
Mes Rronod 6e Maigret,Notaires
du Clergé, pour les honoraires
des quittances de rembourse-
ments qu'ils ont pastées à fa dé-
charge pendant les cinq années
,
de cet exercice 3 z°. aux Rece-
veurs Diocésains 6c Provinciaux
des Décimes 6e à d'autres per-
sonnes tant pour les frais de som-
,
mations qu'autres dépenses oc-
,
casionnées par les rembourfe-
jnents des Rentiers de Provinces,
de même que pour les frais d'im-
pression des quittances de rentes 3
3 °. au Sieur Debette,
Huissier,
pour 1e coût des sommations don-
nées à Paris pendant le cours du
même exercice \ 40. 6e enfin les
sommespayées au Sieur Defprez,
Imprimeur du Clergé, d'après les
ordres de Messieurs les Agents-
Généraux. Tous ces paiements
nous ont été justifiés par des quit-
tances 6e mémoires en bonne for-
me , fur le vu desquels nous avons
alloué en dépense chacun des ar-
ticles de ce chapitre, dont le total
est de la somme de cent dix-neuf
mille deux cents cinquante-une
livres neuf fols cinq deniers, ci.. 1192J1I. d.
9 s. c
Le troisième a pour objet la '
remise faite aux Payeurs des Ren-
tes de FHôtel-cle-Ville de Paris,
prétendues assignées fur le Cler-
gé, de la somme de trois cents
íoixante-quinzelivres quinze fols -
305388 1. 16 f. 8 d.
DU CLERGÉ DE FRANCE 3 z 4 AOUT 1786. iojjs
Ci-contre 3o j 3 8 8 1. 16 s 8 d>-
dix deniers, dont ils avoient fait
ci-devant le rapport à votre Cais-
se, pour plusieurs parties restées
en débets fur leurs comptes, 6e
qui ayant été depuis réclamées
par ces Rentiers, leur ont été re-
mis par les Payeurs de ces rentes,
qui en ont retiré les fonds des
mains de votre Receveur-Géné-
ral en conséquence des Senten-
,
ces du Bureau de la Ville, que les
Rentiers ont obtenues, suivant
Fusage, pour en faire la réclama- .
tion. Et c'est sur le vu de ces Sen-
tences 6e des Quittances des
Payeurs, que nous avons admis
la dépense de ce chapitre ci 3 7j 1. 1 s. 1o d.
, . . c
Le quatrième est de la somme
de sept mille soixante-sept livres
six fols huit deniers, composée
de différentes parties qui ont été
réclamées par vos Rentiers, 6c
qui avoient été portées ci-devant
en recette , au profit du Clergé,
dans les comptes des revenant-
bons rendus aux précédentes As-
semblées, fur le vu desquels nous
cn avons admis la dépense, de
même que sur celui des quittan-
ces des Rentiers à qui les paie-
ments en ont été faits, ci . . . 7067 1. 6 f. 8 d.
Le cinquième, qui monte en
total à la somme de neuf cents
quatre-vingt-neuflivres dix-neuf
fols onze deniers, renferme de
même quelques débets de pen-_
.
3118311.19s. z d*
ioy6 PROCÉS-FERBAL DE L'ASSEMBLÉE-GÉNÉRALE
De l'autre part \ . . . 31Z831 1. 19 s. z d.
fions, dont il avoit été pareille-
ment fait recette au profit du
Clergé, 6£ qui depuis ont été ré-
clamés par les Pensionnaires ou
par leurs représentants ; 6e nous
en avons admis les dépenses, d'a-
près le rapport des quittances des
particuliers à qui cette somme a
été payée, 6ê de f examen que
nous avons fait des pièces qui
droit, ci
.......
servent encore à justifier leur
Nous avons dit, par f arrêté final que nous avons mis
fur ce compte, que le Receveur-Général se rempliroit de
cette avance de la manière qui sera prescrite par la Délibé-
ration à intervenir sur cet objet.
VOUS avez vu, Messeigneurs, tout le détail des dépenses Paiement
Píl! de
employées dans le compte dont nous venons de vous pré- rl'avance , &c.
senter le résultat. Dàns le nombre de ces dépenses, il s'en
trouve qui doivent être regardées comme ordinaires, &
au paiement desquelles il conviendroit de pourvoir annuel-
lement. Telles font celles qui tiennent nécessairement à votre
administration,comme les frais des quittances de rembour-
sements, 6e des sommations données aux Rentiers pour y
parvenir 3 elles augmentent en raison des engagements que
vous prenez pour fournir à FEtat les Dons-gratuits que
vous accordez au Roi. Nous voyons avec pkisir que nous
pouvons vous proposer, pour cet objet, une ressource, qui,
si elle n'est pas suffisante diminuera toujours d'autant la
,
somme dont à chaque Assemblée vous vous trouvez devoir
le remplacement à votre Receveur-Général.
Cette ressource proviendra, Messeigneurs, du revenant-
bon qui se trouvera dans un an ou deux fur le département
destiné au paiement des rentes de l'Hôtel-de-Ville de Paris
6c de Toulouse, prétendues assignées fur le Clergé depuis
1765. Ce revenant-bon étoit appliqué au paiement des ar-
rérages 6c au remboursement de ce qui subsistoit encore
,
des rentes constituées aux Officiers Provinciaux des Dé-
cimes, pour leur tenir lieu de la finance de leurs offices.
Elles seront totalement éteintes dans le cours de Fannée
prochaine ', en conséquence nous pensons qu'il convient
d'ordonner que le fonds dont la recette du compte des dé-
cimes, pensions 6c appointements se trouvera alors excéder
la dépense, sera employé, par votre Receveur-Général,au
paiement des frais d'administration qui n'ont point de dé-
partement particulier, 6e qu'il portera en recette ce même
Ì-GÓZ PROCES-FERBAL DE ± ASSEMBLÉE-GÉNÉRALE
excédant dans les comptes des revenant-bons à rendre aux
Asiemblées à venir j au moyen de quoi il n'en fera dépense
que pour ordre sur celui des décimes , pensions Se appoin*
tements, qui, en conséquence , pourra être arrêté chaque
année partant quitre.
,
II convient encore que nous vous observions que FAs-
semblée de 1780, pour accélérer davantage Famortissement
de ces mêmes rentes, ( qui auroit du être coníommé dès
Ï765 ) avoit ordonné qu'il feroit repris chaque année une
somme de quinze mille livres "fur les fonds de rembourse-
ments des rentes au denier vingt-cinq, pour être ajoutée
à la recette du compte des décimes, pensions 6e appointe-
ments. Cette retenue, au moyen de l'extinótion totale 6e
prochaine de cette portion de vos dettes, devient inutile :
c'est pourquoi nous vous proposons d'ordonner qu'elle ces-
sera d'avoir lieu à compter de la présente année.
,
II nous reíte encore à mettre fous vos yeux le moyen que
nous croyons le plus convenable pour faire le remplace-
ment à M. de Saint-JuHicn , tant de l'avance du compte
que nous venons de vous détailler, que de celles qu'il fera
obligé de faire pour le paiement des frais communs de la
reprise de FAíIemblée. Depuislong-tempsl'attention qu'ont
eue les précédentes d'éviter de nouvelles charges aux Con-
tribuables, les ont fait renoncer à former de ces objets un
département, qui étoit remis au Comptable pour en faire
le" recouvrement dans les termes qu'il prefcrivoit. Ces As-
semblées ont préféré, avec raiíon, d'ordonner que ce rem-
placement feroit fait à votre Receveur-Général, en Fauto-
riíant à reprendre, soit en un, soit en plusieurs termes, les
sommes qui lui étoient dues fur les fonds d'extinction de
vos nouvelles dettes j c'est ce moyen que nous vous propo-
sons encore de suivre aujourd'hui. Nous Fadoptons avec
d'autant plus déraison, que nous avons remarqué dans dif-
férentes circonstances, que j malgré ces retenues, votre li-
bération se trouvoit toujours, à Fouverture.de chaque As-
semblée à-peu-près au point prévu par les Progressions
,
faites dans les précédentes 3 de forte que vous vous trou-
viez quitte de ces avances d'une manière insensible. Cet
DU CLERGÉ DE FRANCE, 14 AOUT 1786. 1063
avantage vient, Messeigneurs , du bénéfice produit par les
différentes opérations économiques de votre administration,
tel que Femploi provisoire sait en remboursements des im-
positions qui se lèvent pendant les dix termes qui précédent
chaque Assemblée pour les frais quelles occasionnent j 6£
,
les avances, souvent considérables, que fait votre Rece-
veur-Général pour satisfaire vos Rentiers, dont les deman-
des excédent toujours les fonds d'extinction de chaque terme.
Mais pour user de ce moyen de manière qu'il he nuise
point à votre crédit, il convient que cette retenue , qui doit
porter sur les fonds du denier vingt-cinq, ne soit pas faite
en un seul terme, afin qu'il reste toujours une somme à-peu-
près suffisante pour satisfaire, en partie, les Rentiers qui
ont-besoin de retirer leurs fonds. Ces considérations nous
font donc estimer, qu'il est également convenable au bien
de votre administration 6c à celui de vos Créanciers, d'or-
donner que moitié de la somme a laquelle monteront les
avances de votre Receveur-Général, fera par lui retenue
fur le fonds des remboursements des rentes au denier vingt-
cinq, des Emprunts de 1755, 1765, 1766 6e 1775 réu-
nies -, à Fépoque du premier Octobre prochain , 6e l'autre
moitié fur les mêmes fonds, à Fépoque du premier Avril
1787, avec les intérêts de six mois qui seront alors échus.
Eníuite Monseigneur FArchevêque de Toulouse a pro-
posé, en faveur des nouveaux convertis, d'augmenter les
fonds qui font destinés à leurs pensions, de celui que laisse
libre le débet non réclamé fur ces mêmes pensions.
Moníeigneur FArchevêque de Toulouse a dit encore,
que M. Rigoley de Juvigny, ancien premier Commis de
M. de Saint-Jullien, Receveur-Général du Clergé, étoit
propriétaire par acquisition d'une rente de 160 livres, au
,
principal originaire au denier cinquante de 8000 livres,
faisant partie de plus forte rente constituée le premier Août
17 z o par le Clergé au profit du Sieur Bernard 3 qu'aux
termes de la Délibération du z6 Juin 1766, cette rente
est dans la classe de celles dont le remboursement ne doit
être fait que sur le pied du denier vingt-cinq de la rente
actuelle ; que pour ne pas déroger à cette Délibération, dont
3 0 64 PROCES-FERBALDE L ASSEMBLÉE-GÉNÉRALE
Fexécution feroit de plus fort ordonnée, FAsiemblée pour-
roit arrêter que la rente dont ledit Sieur Rigoley de Juvi-
gny est aujourd'hui propriétaire, fera remboursée sur le pied
du denier vingt-cinq, moyennant la somme de 4000 li-
vres, fur la représentation 6£ remise qui seront par lui fai-
tes des titres de propriété de ladite rente , laquelle cessera
de courir du jour où le remboursement sera estectué ; 6ë
cependant que, pour donner audit Sieur Rigoley de Juvi-
gny une marque de considération de ses services passés ,
FAssemblée pourroit, fans tirer à conséquence pour l'ave-
nir, ajouter à la pension de zooo livres que le Clergé lui
a précédemment accordée, une augmentation de 400 li-
vres, payable annuellement, à compter du premier Jan-
vier 1786.
Monseigneur FArchevêque de Toulouse a ajouté, qu'en
exécution de la Délibération du z 1 du prêtent mois, la
Commission s'étoit occupée dies moyens de récompeníer 6c
d'encourager les travaux de MM. les Abbés de Boyer 6e
Bousquet, dont Monseigneur FArchevêque d'Arles,au nom
du Bureau de la Jurifdiction, a fait une mention honora-
ble dans son Rapport, 6e qu'elle étoit d'avis qu'il fût ac-
cordé une gratification de 3 000 livres à M. FAbbé de Boyer,
6e une de 4000 livres à M. FAbbé Bousquet, payables,
moitié dès-à-préfent, 6e l'autre moitié après la publication
de leurs Ouvrages, fur les fonds provenants du département
cle 30000 livres, arrêté par FAíIemblée de 1782 6e levé
,
fur le Clergé depuis le mois d'Octobre 1784.
La matière mise en délibération, Monsieur FAbbé de
Boisgelin, Promoteur, ayant été entendu, les Provinces
ont été appcllées; celle d'Embrun étant en tour d'opiner la
première, a été unanimement de l'avis de la Commiííion j
6c" en coníéquence, il a été délibéré 6e arrêté :
i 9. Que la somme dont la recette du compte des Dé-
cimes pensions 6e appointements excédera chaque année
,
la dépense, lorsque ce qui reste encore dû des rentes cons-
tituées aux Officiers Provinciaux des Décimes aura été
remboursé, sera employée par le Receveur-Général, au
,
paiement de partie des frais d'administration auxquels il
n'y
DU CLERGÉ DE FRANCE3 z4 AOUT 1786. îo6j
n'y a point de fonds affecté 5 que pour cet effet il fera re-
cette de cet excédantfur les comptes des revenant - bons à
rendre aux prochaines Assemblées, après en avoir fait dé-
pense, pour ordre seulement, íur celui des décimes, pen-
sions Se appointements, qui, au moyen de ce, fera arrêté
chaque année, partant quitte.
z°. Que la retenue de 15000 livres qui, depuis 1780,
avoit été faite fur le fonds des remboursements des rentes
au denier vingt-cinq des quatre anciens Emprunts réunis,
pour être ajoutée à la recette de ce même compte des dé-
cimes pensions 6e" appointements 6e accélérer d'autant
, 5
Famortissement de ces mêmes rentes des Officiers Provin-
ciaux, cessera d'avoir lieu à compter de la présente an-
née 1786.
30. Que pour remplir M. Bolìioud de Saint-Jullien de
la somme de 17765 z livres 3 fols 11 deniers dont il s'est
,
trouvé en avance fur le compte des revenant-bons rendu à
la présente Assemblée, il en fera la retenue sur le fonds des
remboursements des mêmes rentes au denier vingt-cinq des
Emprunts de 17/5,1765, 17666e 1775; savoir, de 89652.
livres 3 fols 11 deniers à Fépoque du premier Octobre pro-
chain, 6e des 88000 livres de surplus, à celle du premier
Avril 1787, ainsi que de celle de zzoo livres, pour les six
mois d'intérêts de cette derniere somme qui seront alors
échus.
40. Qu'il se remplira de même de l'avance dans laquelle
il pourra se trouver par l'arrêté du compte des frais com-
muns de la présente Assemblée, en en retenant moitié sur ces
fonds au premier Octobre prochain, 6e le surplus fur ceux
du premier Avril 1787, 6e en y ajoutant la somme à la-
quelle monteront les intérêts de six mois de ce surplus.
II a été de plus délibéré 6c arrêté :
1 °. Que les 35000 livres à quoi se sont trouvés monter
les débets non réclamés par les Pensionnaires pendant les
exercices de 1775 à 1780, 6e 1780 à 1785, íeront em-
ployés par le Receveur-Général en acquisition fous son
,
nom, d'une rente annuelle de 1400 livres fur FEmprunt
au denier vingt-cinq, actuellement ouvert par le Clergé,
Procês-verb. de 1785-1786. liiiii
vo66 PROCÈS-FBRBAÍ DE L ASSEMBLÉE-GÉNÉRALE
dont la jouistance commencera du premier Octobre pro-
chain.
Qu'il déclarera clans ce contrat que ladite somme de 35000
livres, est la même que celle qui lui a été allouée en dé-
pense sur le quatorzième chapitre du compte des revenant-
bons rendu à la présente Aflemblée ', à la charge par lui
d'en faire Femploi qui lui feroit prescrit par la Délibéra-
tion à intervenir sur cet objet.
Qu'il déclarera aussi que conformément aux intentions
,
de la même Assemblée, ces 1400 livres de rente íerviront
à augmenter les fonds destinés aux pensions des nouveaux
Convertis, ôe que la distribution en fera faite par la pro-
chaine Asiembìée de 1790.
z°. Qu'en attendant cette distribution, les arrérages de
ces 1400 livres de rente qui écheoiront, depuis le commen-
cement de la jouissance que portera ce contrat, jusques 6£
compris le premier Octobre 1789 seront employés au paie-
,
ment des débets que pourront réclamer les anciens Pen-
sionnaires ou leurs représentants.
30. Qu'à l'avenir 6e à Fépoque du premier Octobre de
chacune des années où íe tiennent les Asiemblées ordinai-
res, il fera de même fait emploi de la íomme à laquelle se
trouveront monter les débets non réclamés fur les pensions
des nouveaux Convertis, 6e que la rente qui proviendra
de cet emploi tournera toujours en augmentation à ce
,
département, & fera distribuée dans la même forme que
celle qui vient dJêtre prescrite pour les 1400 livres ci-dessus.
Que pour connoître plus facilement le montant de ces
débets, le Receveur-Général rendra, à commencer par
Fexercice de 1785 à 1790 un compte absolument distinct
,
6e séparé, pour les pensions cle ces nouveaux Convertis, qui
ne fera dressé que pendant le cours de chacune des Asiem-
blées ordinaires, 6e présenté au moment où elles s'occupe-
ront de la distribution des nouvelles pensions.
Que la recette de ce compte contiendra, ig. le recou-
vrement qu'aura fait le Comptable pendant les cinq années
précédentes de la somme de 70000 livres, à quoi est fixée
Fimpoíition annuelle des pensions des nouveaux Convertis j
DU CLERGÉ DE FRANCE, z4 AOUT 1786. 1067
z°. les parties non réclamées de Fexercice précédent?
30. les arrérages provenant des nouveaux fonds, placés a
leur profit.
Et enfin que la dépense n'aura pour objet que les paie-
ments faits, tant aux Pensionnaires compris dans Fétat ar-
rêté par la précédente Asiemblée, qu'à ceux des anciens ou
à leurs héritiers, qui se seroient représentés pour réclamer
quelques débets, en laisiant néanmoins au Comptablela liber-
té de distribuer la recette 6e la dépense de ce compte en au-
tant de chapitres qu'il conviendra pour cn faciliter Fexamen.
II a pareillement été arrêté :
i°. Qu'en exécution de la Délibération du 16 Juin
1766 , la rente de 160 livres due au Sieur Rigoley de Ju-
vigny, íera remboursée fur le pied du denier vingt-cinq,
cn rapportant par lui les titres justificatifs de fa propriété.
z°. Que, conformément à l'avis de la Commission, la
pension qui lui a été ci-devant accordée par le Clergé, fera
augmentée de 400 livres , à compter du premier Jan-
* vier .1786.
Enfin il a été délibéré d'accorder à M. FAbbé de Boyer
une gratification de 3000 livres, 6e à M. FAbbé Bousquet
une gratification de 4000 livres, payables moitié dès-à-
préfent, 6e J'autre moitié après la publication de leurs Ou-
vrages, furies fonds provenants du département de 30000
livres arrêté par FAssemblée de 178z 6e levé fur le Clergé
,
depuis le mois d'Octobre 1784.
Messeigneurs 6c Messieurs les Commissaires ont été tra-
vailler à leurs Bureaux.
La Séance a été indiquée à Jeudi prochain, 3 1 Août,
à neuf heures du matin.
Signés ARTHUR-RiCHARD , Archevêque 6e Primat
de Narbonne, Président.
Iiiiii z
ÏO€% PROCÈS-VERBAL DE L ASSEMBLÉE-GÉNÉRALE
M É M O I RE
Sur la Déclaration du iz MÍZÍ 1781, relative aux Actes
de Baptême.
MESSEIGNEURS ET MESSIEURS,
Vous avez eu connoissance d'un Arrêt du Conseil d'Etat
du Roi, du 7 Septembre 1785, concernant les formalités à
-observer pour les constructions 6e reconstructions des bâti-
ments appartenants aux Gens de main-morte, Hôpitaux gé-
néraux 6e particuliers, Maisons ce Ecoles de Charité, dont
il est important de rendre compte.
Quoique cet Arrêt ne présente en apparence que peu ou
point de dispositions nouvelles, quoique son objet soit prin-
cipalement de remettre en vigueur certaines formes qui
pourroient avoir été négligées jusqu'à ce jour, il a paru pré-
senter, en lui-même 6e dans ses suites, des rapports dignes
de vous intéresser. 1 °. II soumet, par FArticIe premier, tous
les Gens de main-morte, 6e même les Hôpitaux généraux
6e particuliers, Maisons 6c Ecoles de Charité, fous des peines
astez graves, à ne faire aucunes constructions 6c recons-
tructions de bâtiments, soit dans leurs clôtures, soit hors
d'iceìles, qu'après avoir obtenu Fautoriíation du Commis-
saire départi dans chaque Province, ou du Conseil de Sa
Majesté. 20. II prescrit aux Gens de main-morte, par FArti-
cIe 4, en cas de constructions 6e reconstructions sujettes au
droit d'amortisiement, de ne les donner à loyer que par la
voie de Fenchere. 3Q. Tout nous annonce que cet Arrêt
va occasionner des recherches sévères contre les Gens de
main-morte, qui ont négligé de íe conformer aux disposi-
tions qu'il renouvelle. Nous allons suivre l'une après l'au-
tre ces considérations différentes, en tâchant de démêler
les suites 6e les inconvénients qu'elles préparent.
Pour bien juger de la première il faut rapprocher le
,
texte du nouvel Arrêt, du texte de FArrêt de 1738 fur
,
la même matière. « Ne pourront, dit FArticIe 1 z de FArrêt
« de 1738, les Gens de main-morte , non plus que les Hô-
*> pitaux généraux 6e particuliers, 6e
les Maisons 6e Ecoles
" de Charité joindre à leurs clôtures aucunes maisons, ni
w faire, soit dans le-sdites clôtures,
soit en-dehors, aucunes
53 constructions
à neuf, ni reconstructions de bâtiments,
DU CLERGÉ DE FRANCE, 4 SEPTEMBRE I7S6. 1o37
s?
qu'après en avoir communiqué les plans &í devis aux
3J
Sieurs Commislaires départis dans les Provinces & Gé-
33
néralités du Royaume, 6e dans Paris au Sieur Licute-
3Î
nant-Général de Police, lesquels enverront leur avis au
5>
Conseil, tant sur la nécestité des bâtiments, que fur les
s>
droits d'amortissement qui pourront en être dus, à peine
» contre ceux qui n'y auront pas satisfait, de payer le dou-
33
ble de la somme à laquelle pourroient monter lefdits
33
droits, si les bâtiments étoient sujets à Famortiílement,
33
fans qu'ils puissent en espérer aucune remise, ni modé-
33 ration.
Telle est la disposition de FArrêt de 1738.
33
Tous les Gens de main-morte, disent les Articles 1 6e 2,
33
de FArrêt du 7 Septembre 17 8 5,6c même les Hôpitaux gé-
33
néraux 6e particuliers, Maisons 6c" Ecoles de Charité, ne
33 pourront
faire, íoit dans leurs clôtures, soit hors d'iceiles,
33 aucunes constructions, ni reconstructions de
bâtiments,
33
qu'après en avoir communiqué les plans 6e devis aux
33
Sieurs Commissaires départis dans les Provinces 6e Gé-
33
néralités du Royaume, 6e après en avoir obtenu l'au-
» torifation, qu'ils pourront leur accorder dans tous les cas
33
où ils ne croiront point devoir en référer au Conseil.
33
Faute par lefdits Gens de main-morte de communiquer
33 ces
plans 6e" devis, 6e d'avoir obtenu l'autorifation né-
33
cessaire avant la construction 6e reconstruction, ils seront
33 contraints au paiement
d'une amende, évaluée au prin-
33
cipal dudit droit d'amortissement, qui pourroit réíulter
33
des constructions 6e" reconstructions exécutées : en con-
ss
séquence, dans le cas où elles donneroient ouverture audit
53
droit, ils paieront en fus d'icelui 6c des dix fols pour livre
33
du principal, un second droit d'amortissement pour tenir
33
lieu d'amende5 6ë s'il n'y a pas lieu à ce droit, attendu la
sa
destination de ces nouveaux bâtiments, ils paieront feu-
33
lement la somme à laquelle feroit monté le droit d'amor-
» tissement, s'il avoit été exigible. 33
En rapprochant, Messeigneurs 6e Messieurs ces deux
,
Règlements, vous appercevez, i°. que le íecond ne pré-
sente en apparence qu'un plus ample développement du pre-
mier. iQ. Que, suivant tous les deux, les Gens de main-
IG'ÓO PROCÈS-VERBAL DE LASSEMBLÉE-GÉNÉRALE
morte ci les Hôpitaux doivent communiquer les plans 6e
devis de leurs constructions 6e reconstructions aux Com-
missaires départis, lesquels étoient tenus, suivant le pre-
mier, de donner leur avis au Conseil sur la nécessité des-
dits bâtiments. 30. Que dans le second les Intendants
peuvent donner eux-mêmes l'autorifation, dans le cas où
ils ne croiront pas devoir en référer au Coníeil. 40. Que
les peines attachées à Fomiffion de ces formes, étoient énon-
cées dans le premier d'une manière au moins incertaine ;
que dans le second, elles font prononcées avec précision
fous le titre d'Amende équivalente à un simple droit d'amor-
tíílement. C'est fur ce dernier chef que vos réclamations
doivent principalement se diriger : il contrarie 6e afflige la
propriété, sans motif juste 6e utile. Quel intérêt ont les
Préposés au recouvrement de connoître si les Gens de
,
main-morte entreprennent des bâtiments pour lesquels il
n'est dû aucun droit ? L'Arrêt de 1738, mûrement réfléchi,
ne prononce pas de peine dans ce cas 5 pourriez-vous voir
lans peine qu'il est établi nettement aujourd'hui ? Une peine
quelconque, imposée fous prétexte de pic venir les fraudes,,
est d'autant plus fâcheuse, qu'elle fait présumer la volonté
de se les permettre j on n'en peut pas présumer ici. D'ail-
leurs la peine qu'on veut introduire est fans proportion avec
le délit, £e même fans objet, lorsqu'il s'agit de bâtiments
pour lesquels Famortiflement n'est pas dû 5 enfin prendre
des mesures íl sévères pour s'assurer que rien n'échappera
aux recherches des Préposés au recouvrement des deniers
publics, c'est leur donner une faveur plus marquée qu'à
des Administrateurs charitables 6e soutenus par le íeul
,
amour du bien public.
La seconde considération, digne de vous intéresser dans
FArrêt du 7 Septembre 1785, résulte des Articles 4, 5 6e
6, relatifs à f obligation impoíée aux Gens demain-morte,
d'affermer, par la voie des enchères, leurs constructions
nouvelles ou reconstructions, ainsi que les bâtiments non
amortis, en tout ou en partie, qu'ils pourroient nouvelle-
ment mettre dans le commerce : elle est relative , tant à
FArrêt de 1738, qu'à ceux du 17 Septembre 1776 6e z
Juin
DU CLERGÉ DE FRANCEJ 4 SEPTEMBRE 1786, 1 089
Juin 1778. L'Assemblée de 1780 crut devoir se olaindre
de ces divers Règlements par un Article précis- de son
Cahier. Elle observa avec justice que ce feroit souvent ex-
poser les Gens de main-morte à payer un íecond droit d'a-
mortisiement pour des objets déja amortis5 les détourner
d'entreprises utiles au bien public 3 punir leur industrie 3 les
rendre peut-être victimes des fraudes par lesquelles on fe-
roit monter certains baux au-dessus de leur valeur 3 les
niettre en danger d'essuyer des banqueroutes, 6e d'avoir
souvent des locataires désagréables pour eux, ou que des
motifs très-justes les ençaseroienc d'éloigner de leurs de-
meures 3 leur présenter la tentation de laisser tomber des bâ-
timents pour íe soustraire à des droits onéreux. Tous ces
motifs n'ont pas empêché le Roi de vous répondre, que le
prix des premiers baux des bâtiments nouvellement cons-
truits ou reconstruits par les Gens de main-morte devant
,
être constaté d'une manière certaine 3 6e ne pouvant Fêtre
parfaitement que par la voie des enchères, il ne jugeoit pas
convenable d'abroger cette formalité. Vous croirez fans
doute dans Fordre de faire de nouvelles instances à la vue
d'un Règlement nouveau, si contraire à vos vues3 elles fe-
ront justement motivées par le respect dû au libre exercice
de la propriété. N'est-il pas évident en effet que Fintérêt
particulier doit éclairer plus sûrement les Gens de main-
morte fur le prix de leurs loyers, que les Préposés au re-
couvrement des droits du Roi ? Peut-on supposer qu'ils
passent des baux en fraude pour obtenir quelque diminution
Iur le droit d'amortissement? S'il arrivoit qu'ils obtinssent
quelque augmentation de loyer par Fesset de leurs recons-
tructions, faudroit-il leur envier ce foible dédommagement
de leurs íoins 6e de leurs avances? L'utilité qui peut en re-
venir au Domaine, est-elle aíiez marquée pour prendre,
dans de.tellcs circonstances, contre les Gens de main-morte
6e le Clergé, des précautions qui se trouvent employées
précisément dans des occasions que le Gouvernement de-
vroit provoquer 6c" faire naître par intérêt pour lui-
,
même ?
Le dernier point de vue que vous présente FArrêt du
Procès-verb. í/e 178 j-1786. L 11111
Ï090 PROCÈS-VERBAL DE L ASSEMBLÉE-GÉNÉRALE
7 Septembre 1785 , est de nature à mériter toute votre
activité, 6e à déterminer vos démarches tandis que vous
•êtes encore formés en assemblée, 6£ à portée d'obtenir une
décision conforme à vos voeux. Ce n'est pas fur des alar-
mes légèrement conçues, que nous avons présenté le nouvel
Arrêc comme préparant des recherches íéveres envers les
Gens de main-morte, qui ont fait des constructions 6e re-
constructions, fans en communiquer aux Commiíìaires dé-
partis. Ces recherches font commencées 3 il faut même
observer qu'elles font motivées fur FArrêt de 1738, afin
qu'on ne puisie pas opposer que ce Règlement étoit tombé
en désuétude , quelque véritable que soit ce fait. Les
Préposés au recouvrement n'avoient rien négligé, il faut
en convenir, pour découvrir les bâtiments nouveaux qui
doniioient ouverture à des droits d'amortissement 3 mais il
n'en étoit pas de même pour ceux qui n'en produifoient
pas 3 ils avoient laissé subsister, pour ces derniers, une forte
de sécurité : ils reviennent aujourd'hui fur leurs pas. Dès
1784, ils ont formé une aclion, dresté un Procès-verbal
contre les Religieuses de Chinon pour xaison de reconstruc-
tions faites dans leur clôture 3 ils les ont traduites devant
l'Intendant de la Province, 6e leurs poursuites s'y conti-
nuent encore. Même marche en 1786, pendant la suspen-
sion de YOS Séances, contre les Religieuses de Notre-Dame
de Sarlat, pour un Edifice destiné à Féducation de la jeu-
nefle, entrepris avec des fonds donnés par la Commission
des Communautés Religieuses ou par l'Intendant même de
5
la Généralité, fur des íecours publics que le Gouvernement
fait distribuer. Que n'ont pas à craindre des Communautés
abandonnées 6e fans appui, si. les perquisitions s'étendent
fur des Maisons Religieuses favorisées, 6e auxquelles on ne
peut reprocher au plus que de n'avoir pas suivi la rigueur
des formes, quoiqu'elles aient eu, dans le fond, des auto-
risations publiques, 6e même les encouragements les plus
efficaces ?
Ce qui prouve que ces démarches des Préposés à la per-
ception font incertaines, vagues 6e mal dirigées, c'est qu'ils
demandent à ces Communautés un double droit d'amor-
DU CLERGÉ DE FRANCE „ 4 SEPTEMBRE 178 6. 1091
tiíiemcnt, quoiqu'il n'en ioit dû qu'un simple droit, suivant
FArrêt de 1785. Celui de 1738 s'étoit. exprimé au moins
obscurément, en paroiflantstatuer que dans tous les cas où les
plans n'auroient pas été communiqués aux Intendants le
,.
double droit feroit dû. C'étoit assimiler des choses dispa-
rates 3 c'étoit mettre fur la même ligne les bâtiments iujets
au droit d'amortistement 6c ceux qui ne Fétoient pas 3 c'é-
toit faire prononcer au Souverain une injustice évidente,
qu'il n'est pas naturel de présumer. Les Gens de main-morte
en avoient conclu, qu'il n'y avoit de peine que dans les cas
où ils pouvoient être présumés vouloir se soustraire au
droit. Les Préposés ont adopté d'autres principes 3 ils ont
cru devoir donner à FArrêt de 1738 le íens le plus éten-
du, sauf à le restreindre par FArrêt de 178s. Quoi qu'il
en soit , ces éveils doivent suffire pour nous tenir fur
nos gardes, 6e pour prévenir les malheurs qui menacent
tant de^Gens de main-morte, restés dans Fignorance 6e la
bonne foi.
Dans ces circonstances, 6e par ces considérations, le Bu-
reau est d'avis que des Commistaires, nommés de votre part,
soient chargés de représenter à M. le Contrôleur-Général
combien est inutile aux Finances du Roi, Fobligation im-
posée aux Bureaux d'Administration des Hôpitaux 6e Col-
lèges, ainsi qu'aux personnes ecclésiastiques, de communi-
quer aux Commissaires départis les plans 6e devis des coní-
tructions qu'ils jugent nécestaires, lorsqu'elles ne donnent
ouverture à aucun droit 3 6e combien il est dur que i'omif-
sion de cette formalité entraîne une peine que FArrêt de
1738 n'avoit pas nettement exprimée, 6e qui n'a nulle pro-
portion avec son objet3 d'insister auprès de ce Ministre pour
que les Gens de main-morte ne soient pas tenus de donner
à loyer, par voie d'enchère, leurs constructions 6e recons-
tructions dans les premiers baux qu'ils en passent 3 de lui
demander, dans tous les cas ôe avec les plus vives instances,
tine Décision du Conseil, qui faíìe remise aux Gens de
main-morte, pour le passé, des sommes qu'ils pourroient de-
voir, à raison des constructions 6e reconstructions entre-
prises fans autorisation du Conseil ou des Commissaires dé-
Llllli 2.
ÏOC/2. P ROC ES-F ERBAL DE L ASSEMBLÉE-GÉNÉRALE
partis, lorsque ces édifices n'ont pas donné ouverture au
d ro it d'a m o it iilement.
Le Rapport fini, Fávis de la Commission a été adop-
té 3 en conséquence, Monseigneur FArchevêque d'Aix,
Monseigneur FEvêque de Troyes, 6£ Messieurs les Abbés
de Loníehie 6e de Mestèy ont été priés de présenter à M. le
Contrôleur-Général combien est inutile aux Finances du
ìíói Fobligátion imposée aux Bureaux d'Administration des
Hôpitaux 6c Collèges, de communiquer aux Commistaires
départis les plans £e devis des constructions qu'ils jugent
nécessaires, lorsqu'elles ne donnent ouverture à aucun droit,
6e combien il est dur que Fòmiìììon de cette formalité en-
traîne une peiné'que FArrêt dé 1738 h'avoit pas nettement
exprimée, 6c'qui n'a nulle proportion avec son objet 3 com-
me aussi d'insister auprès du Ministre póur que les Gens de
main-morte ne soient pas ténus de donner à loyer, par voie
d'enchère, leurs bâtiments construits 6e reconstruits dans
ìcs premiers baux qu'ils en passent, 6c" de lui demander, dans
tous les cás 6é avec lés plus vives instances, une Décision
du Coníeil qui fàssè reniiíé aux Gens de main-morte, pour
le pàsté, dés sommes qu'ils poûrfoient devoir, à raison des
constructions 6e reconstructions entreprises fans autorisa-
tion du Conseil ou des Commissaires départis 5 lorsque
ces édifices n'ont pas donné ouverture au droit d'amor-
tisiemént.
Monseigneur FArchevêque d'Aix a fait ensuite lecture
des différents articles qui doivent être insérés dans le Cahier
du Temporel pour être présentés au Roi. Ces articles ont
été approuvés, 6e FAssemblée a remercié Messeigneurs èC
Messieurs de la Commission dé leur travail.
Messeigneurs 6c Messieurs les Commissaires ont été tra-
vailler à leurs Bureaux.
La Séance a été indiquée à demain Mardi 5 Septembre,
à neuf heures du matin.
MESSEIGNEURS ET MESSIEURS,
Ce n'est point un objet nouveau pòur Votre zèle, que
>BOUS venons vous
proposer •, nous vous inviterons feulement
à de nouveaux efforts pour le succès d'un des pins justes dé-
ÛÏS que vous ayez formés, ÒC qui, depuis long-temps, pa-
ïoît être le voeu permanent de vos Assemblées. Celle de
1775- , justement alarmée de la diminution trop sensible que
TEglise éprouve dans le nombre de ses Ministres, crut de-
voir chercher lés causes d'une calamité qui afflige déj a plu-
sieurs Diocèses ; eììe en remarqua trois motifs principaux :
la modicité des Portions congrues des Curés 6c Vicaires,
le peu de reslources pour les Prêtres employés dans le mi-
nistère que l'âge ou les infirmités contraignent à la retraite,
enfin le -défaut de secours pour fournir à l'éducation des
jeunes Clercs. Vous vous êtes occupés de l'augmentation
des Portions congrues, &C des moyens d'aslurer des ressour-
ces aux Prêtres que la vieillesse ou les infirmités obligent
d'abandonner leurs fonctions; il vous reste donc à remplir
les vues de cette Assemblée fur rétablissement des petits Sé-
minaires j pour lesquels plusieurs de vos Provinces implorent
votre appui, &: qu'elles vous présentent, avec raison, com-
me un des moyens les plus capables de rendre à leurs Eglises
leur première splendeur.
La France applaudit aux vues bienfaisantes du feu Roi,
qui établit une Ecole pour la jeune Noblesse destinée à
,
servir un jour dans ses armées j niais si la milice séculière
a ses Elevés, pourquoi le Sanctuaire n'aUroit-il pas les siens?
S'il est une de ces professions qui ait fur-tout besoin de for-
mer de bonne heure les personnes qui doivent un jour
l'embrasser, c'est fans doute celle qui impose des devoirs
plus difficiles, ôc dont le ministère, toujours agissant, est
lans cesse obligé de se reproduire pour le bonheur &L le salut
des hommes. LQS Maîtres., préposés à l'instruction de la jeu-
nesse, se plaignent, depuis lòng-temps, que les différentes
Maisons d'éducation n'opposent pas toujours des barrières
suffisantes au développement anticipé des passions j combien
DU CLERGÉ DE FRANCE} j SEPTEMBRE 1786. 1101
ne seroit-il donc pas à désirer que ceux qui doivent un jour
exercer le plus saint des Ministères, pussent éviter de bonne
heure Tinfluence du siécle, Ô£ que, rassemblés dans des
asyles, amis de l'innocence, ils fusient préservés des atta-
ques aujourd'hui si précoces de l'irréligion &L du vice? Des
enfants nés avec les plus heureuses dispositions avec des
qualités précieuses pour l'état Ecclésiastique, mais ,
trop peu
favorisés des biens de la fortune pour pouvoir être élevés
ô£ nourris dans les Collèges, viennent des campagnes dans
nos Villes pour y participer à l'instruction publique. Là,
fans guide, fans discipline, de combien d'écueils ne sont-
ils pas environnés dans les maisons où ils font obligés de
chercher un asyle ? Exposés aux plus fâcheux exemples chez
des particuliers, avec lesquels ils n'ont d'autres rapports que
ceux de l'intérêt, ceux-ci peuvent être les auteurs, quel-
quefois même les complices de leurs désordres. Pourroit-
on voir fans alarmes, une jeuneste aussi intéressante expo-
fée à tous les périls d'une exceflìve liberté, à cet âge dan-
gereux où une raison incertaine est si facilement séduite ?
Ainsi périlsent des jours précieux, destinés, dans tous les
temps, à une sage instruction ; les suites funestes de cet aban-
don dans lequel ils vivent, font bientôt difparoître les meil-
leures dispositions ; elles déforment les plus heureux carac-
tères , &£ plusieurs se dégoûtent d'un état dont ils ont déja
méconnu les loix. Un double motif, l'intérêt des moeurs &C
la fureté des vocations ont déja fait voir la nécessité des
petits Séminaires en faveur des jeunes Clercs, fur-tout pour
ceux que la pauvreté semble exclure de l'état Ecclésiasti-
que, ou à qui elle ne permet d'y aspirer que'par des voies
pleines de dangers-, il est facile de prouver que ces mêmes
Etablislements ne seroient pas moins nécessaires, à raison
des différentes études, &C d'une certaine forme d'éducation
qui devroient être toutes particulières aux jeunes gens qui
se destinent au ministère des Autels.
Plusieurs entrent dans nos Séminaires après avoir goûté
les fruits d'une dangereuse liberté j des esprits déja accou-
tumés aux douceurs de l'indépendance, font d'abord effrayés
de l'austéiicé des règles, de la gravité des études : un chan-
ÏIOZ P-ROCES-F-ÊKBAL DE L'AsSEMBLÉE-GÉNÉRALE
gement si subit, un genre de vie si nouveau., produisent en
eux le découragement, quelquefois une forte d'aversion
pour ces Massons d'épreuve. Mais si ces mêmes Elevés
avoient été familiarisés de bonne heure dans de petits Sémi-
naires, avec les éléments des devoirs ÔC des sciences ecclé-
siastiques s'élevant comme par degré, ils n'auroient regar-
,
dé les grands Séminaires que comme des Ecoles supérieu-
res , analogues à celles où ils aucoient vécu dès 3'enfance, ÔC
ils en auroient suivi les règlesôç les études, fans dégoûtôc
íans ennui.
.
Dans plusieurs Diocèses la disette d'ouvriers évangéli-
ques, jointe à la modicité de la fortune d'un çrtand nombre
de ceux qui se préparent à'recevoir les Ordres, vous obli-
gent à restreindre le temps du Séminaire à l'espace de deux;
ou trois ans, quelquefois-nsême à un terme plus court. Ainsi
le premier des arts, celui de gouverner les âmes, est sou-
vent précédé d'un apprentissage moins long que celui que
les professions, ordinaires de la société prescrivent, à leurs
élevés. Obligés, par la nature de leurs souciions, d'éclairer
les peuples confiés à leurs foins-, comment rempliront-ils,
íans y avoir été plus long-temps préparés., un ministère
dont l'importance èc les distìcultés font égales ? Mais si, dans
les temps où ils s'adonnoient à l'étude de l'éloquence pro-
hme des Maîtres habiles dans de petits Séminaires,
, ,
avoient, selon.le voeu du Concile de Trente & celui d'un
cran d nombre de Conciles Provinciaux de France, fait
marcher de pair avec cette étude, celle de l'éloquence sa-
crée si dès-lors on leur avoit fait entrevoir les esters sa-
j
lutaires de cet heureux accord ils pourroient, à leur entrée
,
dans les grands Séminaires, s'y exercer utilement au mi-
nistère de la parole. Conformément au Règlement dresié par
l'Âílemblée de Mclun après leur avoir appris à puiser dans
,
les sources d'une grave &C solide éloquence on les forme-
3
roit fur-tout dans l'art de persuader par la douceur du sen-
timent. Juges sévères de la conduite des peuples, ils sauront
adoucir & faire aimer jusqu'à leur censure j & après avoir
lon2"-tem*os rait d'utiles essais pendant le cours de leur édu-
cation ecclésiastique,- ils regarderont shonneur de mon-.
DU CLERGÉ DE FRANCE ., J SEPTEMBRE 1786. 1105
ter dans nos Chaires, comme le plus digne prix de leurs
travaux.
Enfin vous vous êtes plaints plusieurs fois, 8c notam-
ment dans r Assemblée de 1775 , de ce que 1 âge ou on entre
au Séminaire rend très-difficile , pour les Supérieurs, le
choix des Clercs qui font réellement appelles au ministère
Ecclésiastique, & de ceux qui, avec des vues humaines,
voudroient tenter de franchir les bornes du Sanctuaire 5
mais si les jeunes gens qui se destinent à cet état, dans un
âge encore tendre 6c même au íortir de i'enfance, étoient
réunis dans de petits Séminaires selon le voeu constant de
,
l'Egliíe ÔC conformément à son ancienne pratique, des
,
Juges éclairés, à l'aide de cette première candeur, image
sincère des sentiments de l'ame découvriroient dans le dé-
,
veloppement de leur raison naistante, les inclinations de ces
jeunes Elevés j ils réserveroient pour le Sanctuaire, ceux en
qui ils appercevroient des signes de vocation \ &í par un sage
&C facile discernement, ils rendroient aux différents états
de la société ceux qu'ils jugeroient devoir être moins utiles
à l'Eglise. Des parents aveugles &£ peu fortunés,.font quel-
quefois des voeux indiscrets, pour que des enfants, fans dé-
positions & fans talents pour 1 état ecclésiastique, puissent
être élevés au Sacerdoce, & on les voit coníumer en efforts
impuissants des années dont ils pourroient faire un uíage
avantageux, en les consacrant aux travaux d'une autre pro-
fession. De sages épreuves, dans de petits Séminaires, au-
roient bientôt fait appercevoir le peu d'aptitude de ces
Elevés pour l'état Ecclésiastique ; les parents, avertis de
bonne heure, n'auroient point à regretter des íoins &c des
dépenses inutiles, ô£ ils seroient encore à temps de cher-
cher ailleurs un état plus analogue aux talents 'èc au carac-
tère de leurs enfants.
Ainsi i'avantage temporel des familles,l'intérêt des moeurs,
la fureté des vocations des jeunes Clercs, la perfection de
l'éducation ecclésiastique le réunissent pour prouver Futi-
lité des petits Séminaires.
D'aussi puissants motifs les ont rendus dans tous les
,
temps , l'objet des voeux communs de la Puistance ecclé-
11 o4 PROCES-T'ERBAL DE L ASSEMBLÉE-GÉNÉRALE
siastique cC de la Puissance séculière. Nous pourrions ici re-
mettre fous vos yeux une longue fuite de Conciles, Edits
&C Ordonnances de nos Rois.
Ces monuments respectables formeroient une chaîne, qui
prend son origine dans les premiers temps de notre Monar-
chie ô£ descend jusqu'à nous.
,
Dans ce nombre prefqu'infini de Conciles dont l'Eglise
de France s'honore, il en est peu qui n'ait cru devoir trai-
ter la cause intéressante qui vous occupe, ôc qui n'ait re-
commandé rétablissement de Maisons d'éducation, parti-
culières aux jeunes Clercs, comme un des premiers moyens
pour raire fleurir la discipline ecclésiastique. Nous citerons
feulement le premier Canon du second Concile de Razas,
tenu en J293 le douzième Canon du second Concile de
Tours, tenu en 813 5 le trentième Canon du sixième Con-
cile de Paris tenu en 819 j les Conciles de Rouen, de
,
Rheims, òc Bordeaux de Bourges, d'Aix, de Tours & de
,
Toulouse Ces autorités, auxquelles on pourroit encore en
ajouter un grand nombre d'autres, indiquent aílez combien
a été periévérant, dans les divers âges de l'Eglise Gallicane,
le voeu de íes Pontifes en faveur des petits Séminaires.
Les Pères du Concile de Trente consacrèrent au même
objet une grande partie de la vingt-troisieme Session : Càm
adolesccntium oetas, dit le chapitre 28 de la Réforme, nijz
a teneris annis ad pietatem SC religicnejn informetur\> prona
Jit ad mundi voluptates jequendas Sancía Synodus Jìa-
....
tuit utjinguU Cathédrales Eccleji&j certum puerorum numerum
in CoLlegio, religiose educarej <5C ecclefiajhcis difciplinis insti-
tuere teneantur. In hoc verb Collegw recipiantur qui duodeani
annos nati fuit, ÓC quorum indolesóC voluntas Jpem ajferant
ecclejiajhcis immjlems perpetuò infervituros.
La manière étendue avec laquelle ce Concile traite tout
ce qui concerne les petits Séminaires, les détails dans les-
quels il entre fur les études, fur les différents exercices qu'on
doit y pratiquer, lur les moyens d'aflurer à ces Etablisse-
ments une dotation convenable, prouvent aílez combien
cette sainte Assemblée étoit persuadée de leur importance,
& le désir qu'elle avoir de les multiplier. Le Clergé de
France,
DU CLERGÉ DE FRANCE J 5 SEPTEMBRE 1786. 11 oj
France convoqué à Melun en 1579 , dans un Règlement
général,, concernant la discipline ecclésiastique, dressé par
ordre de cette Astemblée, invite les Evêques à remplir au
plutôt les vues du Concile de Trente sor l'établissement des
petits Séminaires : Cujus Concilu oecumenici prascriptanzfor-
mam sequendam ejjè, SC necejjltas ipsa temporum ôG Cleri-
corum penuria exigu j in Collegium ne admittantur} nifi qui
annum agant, ad minimum, duodeâmum.
L'Assemblée-Générale du Clergé, tenue en 16zj, expri-
me d'une manière non moins énergique [on voeu en faveur
des petits Séminaires 3 « §c pour marque d'une plus ferme
>>
autorisation, dit le Procès-verbal de cette Astemblée, Nof-
» seigneurs ont promis leur donner tout secours,
faveur e£
53 protection j ë£ parce
qu'ils prévoient que cette oeuvre
s>
réussira à l'honneur de l'Eglise Gallicane &C au contente-
33 ment
des autres états de ce Royaume, ils ont ordonné que
33
la connoiflance en sera donnée par toutes les Provinces,
33
à la diligence des Agents-Généraux.53 Avec combien plus
de raison ne croirez-vous pas, Meíleigneurs &C Messieurs,
devoir faire entendre un semblable langage dans ces temps
où, attaquée par un plus grand nombre d'ennemis, la Re-
ligion a besoin de nombreux 8>Cdignes défenseurs, &: quand
plusieurs Diocèses vous font part .de'leurs alarmes íur la
crainte où ils font de se voir privés d'un nombre suffisant de
Ministres ? Si l'Eglise de France a tant de fois manifesté son
voeu pour l'érection des petits Séminaires, nos Rois, pres-
que dans tous les siécles, ont témoigné combien ils les
erpyoient dignes de leur protection j e£ par un heureux con-
cours des Loix de l'Eglise & de l'Etat on voit souvent le
Souverain seconder, exciter même le zèle des Evêques pour
ces sortes d'Etablistements. Ce Prince, aussi pieux que ma-
gnanime, à qui son zèle pour la discipline ecclésiastique fit
donner, par plus d'un Concile, le titre honorable d'Evê-
que extérieur, Charlemagne, dans ses Capitulasses, invite
les Evêques à rassembler fous leurs yeux de jeunes enfants
qui, après avoir été cultivés pour le Sanctuaire , puiíient
un jour y produire des fruits abondants : Ut jacîo in teneris
ammis virtutum semine > plantati in domo Domim jîoreant
Proces-verh. ^1785-1786. N n n nn n
i Í 06 PROCÈS-VERBAL DE L ASSEMBLÉE-GÉNÉRALE 1
ferantquefrucíus. Les successeurs de ce Prince, Louis le Dé-
bonnaire St. Louis, ( & dans des temps moins éloignés du
,
nôtre) Henri III, Louis Xìlí , ont, plus d'une fois, té-
moigné les mêmes sentiments 3 tous ont également recon-
nu futilité, &L recommandé rétablissement des Maisons
d'éducation en faveur des jeunes Clercs. L'Ordonnance
de Bíois, article 24 s'exprime ainsi : « Et d'autant que
,
33
rinstitution des Séminaires &£ Ecoles qui ont été établis
33 en aucuns
Evêchés de celui notre Royaume pour
,
33
l'instruction de la jeunefle,tant aux bonnes &L sainte* Let-
53 tres,
qu'au Service divin, apporte beaucoup de bien à l'E-
35
sjise, nous admonestons ÒL néanmoins enjoignons aux
j?
Archevêques & Evêques d'en drefler ô£ instituer .en leurs
33
Diocèses, &C de pourvoir à la dotation d'iceux par union
33
de Bénéfices, assignation de pensions ou autrement, ainsi
33
qu'ils verront être à faire j enjoignons à tous nos Offi-
33 ciers, tant
de nos Cours souveraines qu'autres, de tenir
35
la main à ce qui aura été ordonné pour l'institution, do-
33 tation £c
règlement desdits Séminaires & Ecoles. 33 C'est
auíïi, en substance, la disposition de l'Edit de Melun, arti-
cle premier, & celle de l'Ordonnance de 1629, article z.
Telle étoit, dans ces temps, la faveur des petits Séminaires,
qu'une Déclaration donnée en 163-9 les ayant compris dans
['injonction faite aux Evêques, de ne procéder à rétablis-
sement d'aucune Communauté, sans y avoir été préalable-
ment autorisé par des Lettres - Patentes , le Parlement de
Paris, dans son Arrêt d'enregistrement, crut devoir mettre
une clause , portant exception en leur faveur, « sans préju-
33
dice des Séminaires, dit cet Arrêt, qui íeront établis
33 pour
l'instruction de la jeunesse. 33 Sept ans après, une
Déclaration donnée dans le mois de Décembre de fan
1666, excepta les Maisons d'éducation , en faveur des
Clercs, du nombre des Etablissements que cette même Loi
défendoit aux Evêques d'entreprendre, fans y avoir été au-
torisés par des Lettres-Patentes. « N'entendons comprendre
33
dans la présente Déclaration, dit le Souverain, les éta-
33
bliíìements de Séminaires, lesquels nous admonestons &
33
néanmoins enjoignons aux Archevêques 6c Evêques
DU CLERGÉ DE FRANCE, s SEPTEMBRE 1786. 1107
35 d'instituer en
leurs Diocèses» 33 Louis XIV, dans des
Lettres-Patentes données.au mois de Janvier de lan 165-0,
registrées au Parlement de Paris le 19 Mars, attribuoit les
malheurs des temps Ôc les ravages de Thérésie, à l'inobser-
ance des Décrets des Conciles, & des Ordonnances des
Rois ses devanciers, íur l'établistement "d'Ecoles Chrétien-
nes pour l'instruction des jeunes Clercs : « Nous désirons,
33
dit ce Prince, à l'exemple des Rois nos prédécesseurs,
33 exciter les
Evêques à de si louables ô£ si saintes entre-
33
prises. 3> Ce voeu, si souvent énoncé dans diverses Lettres-
Patentes particulières, Louis XÍV crut devoir l'exprimer
avec plus de folemnité, &í lui donner une efficacité plus
générale par fa Déclaration du 15 Décembre 1 698, regif-
trée -au Parlement dans le même mois. « Rien n'étant plus
93 important, pour
le bien de la Religion dit le Souverain,
,
33 que
d'avoir des Ecclésiastiques capables, par leurs moeurs
33 ôc
doctrine, de remplir les saintes fonctions auxquelles
3;
ils font destinés Nous exhortons & néanmoins en-
rj joignons aux Archevêques & Evêques d'établir dans les
33
Diocèses, où il y a déja des Séminaires pour les Clercs
33
plus âgés, clés Maisons particulières pour l'éducation des
33 jeunes
Clercs pauvres, depuis l'âge de douze ans qui pa-
,
33
roîtront avoir de bonnes dispositions pour l'état ecclésiaf-
33 tique, òv
de pourvoir à la subsistance des uns &L des autres
33 par union
de Bénéfices, Sc par toutes les autres voies
33 canoniques &
légitimes. 33
II est ailé de voir que ces Ecoles Chrétiennes pour les jeunes
enfants destinés au ministère des Autels, dont rétablissement
estordonné,d'âge en âge, par un si grand nombre de Conciles,
de Capitulaires, Edits &C Ordonnances de nos Rois, font en
tout conformes aux petits Séminaires qui existent dans quel-
ques-uns de vos Diocèses. Si donc toutes les autorités pres-
crivent d'en établir 5 si toutes sortes de motifs prouvent leur
utilité, pourquoi sont-ils si rares, &C fur-tout si difficiles à
érieer ces Etablislements précieux, l'espérance du Sanctuai-
re, les gages assurés de Ministres sideles, c'est-à-dire, du
bonheur 5û du salut des peuples? í^eut-être des préjugés fu-
nestes les combattent5 Ôc c'est pour les dissiper, que nous
N nnnnn z
11 oS PROCÈS-VERBAL DE L ASSEMBLÉE-GÉNÉRALE
. ...
Clergé de Béarn, en reconnoissance de vos bons offices,
demanda de se réunir a votre administration, ê£, pour en
obtenir les avantages , il offrit d'en partager les charges.
hes Clergés de Basse-Navarre bc du Pays de Soûle trop
foibles pour former un Corps séparé, furent regardés, com-
me réunis en même-temps, &: par le fait de la-même asso-
ciation 3 mais loríqu'on voulut les imposer aux décimes, ï\s
mirent tout en oeuvre pour défendre leur ancienne indé-
pendance, bc représentèrent que n'ayant jamais été dépouil-
lés de leurs biens, ils n'avoient pas eu le même motif que
les Bénéficiers de Béarn, pour contracter l'ailujettiílement
aux décimes. Ces représentations ne furent pas écoutées fa-
vorablement.'
Louis Xìíí ayant créé, en 1 6z 1 divers Offices de Re-
,
ceveurs, bc Contrôleurs Provinciaux bc Diocéíains des. Dé-
cimes, établit par le même Edit deux Receveurs bc deux
Contrôleurs particuliers en chacun des Diocèses, dépen-
dants du Royaume de Navarre bc de la souveraineté de
Béarn. Des Receveurs bC Contrôleurs Particuliers-Trien-
naux des Décimes, furent pareillement créés, en 1 62.8 , dans
tous les Diocèses, bc notamment dans celui d'Oiéron. Ces
créations d'Oífices étoient autrefois une des manières usi-
tées à regard du Ciergé, pour fournir les fonds des Dons-
gratuits. C'étoient de véritables emprunts, déguisés fous des
formes alors en usage.
La baie d'imposition pour le Diocèse d'Oiéron, n'étoit
sans doute pas encore aílez déterminée : M. d'Etampes de
Valencai, Commiílaire du Conseil, avoit été chargé de la
régler dès 16'zi. Ce premier travail ayant excité les plus
vives réclamations, le célèbre M. de Marca, alors encore
Président au Parlement de Pau, eut commission de le recti-
DU CLERGÉ DE FRANCEJ S SEPTEMBRE 1786. 1 1 1 5
fier, vers i'an 1 643 -, mais il iaista son opération imparfaite
à d'autres Commissaires, qui ne parvinrent pas à réunir les
suffrages, hes Assemblées-Générales du Clergé de i6jo,
ióyy , 1660, I66J, en íuivant les mêmes vues, avoient
chargé des Prélats bc divers Ecclésiastiques de vérifier les
facultés des Contribuables, de rapprocher les intérêts de
fournir des moyens de conciliation. Enfin l'Assemblée, de
1670 crut pouvoir interposer son autorité, bc fixer le fort
d'une administration agitée par des orages depuis plus de
quarante ans. Vous verrez, par la discussion dans laquelle
nous allons entrer, quel fut l'effet de ses foins.
Le Diocèse d'Oiéron avoit porté des plaintes à l'Assem-
blée de 1670 fur deux objets : il se plaignoit, d'une part,
d'être surchargé dans l'imposition bc de l'autre il réclamoit
,
contre le refus que faifoient la Soûle bc la Basse-Navarre
de partager son fardeau. Le Député de ce Diocèse, est-il
dit dans le rapport des Commistaires chargés de l'examen
des affaires du Béarn, « supplie l'Astemblée de considérer
35
qu'il a toujours payé les Ofiìciers dont les gages montent
5)
à 3 100 livres, bc qu'ainsi la Soûle bc la Basse - Navarre
33 n'ayant
jusqu'ici bC ne voulant rien payer à l'avenir, il ne
33
seroit pas juste que le seul détroit d'Oiéron,en Béarn, fût
33 encore
chargé du paiement de z00o livres, portées par le
33
traité de Monseigneur de Cominges. 11 supplie l'Assemblée
33
de vouloir le séparer deia Soûle bc de la Basse-Navarre,
» bc de faire quelque diminution íur ce qu'il doit payer à
33
l'avenir à la Recette générale. 33
L'Astemblée, délibérant en conséquence arrêta que le
,
Diocèse d'Oiéron paieroit 3 101 livres 10 fols par an, aux
Officiers bc Acquéreurs des augmentations de gages." Vou-
33
lant en même-temps traiter favorablement ledit Diocèse ,
33 bc mettre
fin à toutes les prétentions bc prétextes qu'il
33 avoit
jusqu'alors fait valoir, pour ne pas payer ses dcci-
33 mes,
elle résolut de se contenter de la íomme de 1 600 li-
33 vres par an, qui
se porteroient à la Recette générale, bc se
33
prendroient par préférence fur les plus clairs deniers qui
33
feroient levés même fur ce qui se leveroit dans Oléron-
,
33
,à
Béarn commencer au premier Janvier 1671 ; 8c que le
Oooooo z
s -il 6 PROCÈS-VERBAL DE L ASSEMBLÉE-GÉNÉRALE
53
surplus decequiserecevroit, tant sur01éron-Béam,que
'*3 Soûle bc Basse-Navarre, ferviroit pour le paiement des
;» 3 Ï o i
livres i o fols destinés pour les gagés des Ofliciers ;
,
» savoir, i j GO livres fur Oléron, en Béarn, bc 16o i livres
53 i o fols fur
Soûle ££ Basse-Navarre, le surplus de l'imposi-
53 tion
étant remis audit Diocèse pour tenir lieu des non va-
» leurs qui pourroient arriver-, cn quelque manière que ce
ÍÌ puisse être, »
Cette Délibération du Clergé de France ne produisit pas
ia tranquillité qu'il étoit naturel d'en attendre. La Basse-
Navarre porta ses réclamations aux pieds du Trône. Divers
Arrêts du Conseil les déclarèrent mal-fondées 5 bc l'Assem-
blée-Générale du Clergé de 1675- se vit forcée par les
, ,
circonstances, de prendre des mesures nouvelles.
Le Diocèse d'Oiéron demandoit alors aux Bénéficiers
de Basse-Navarre bc Soûle, de payer, i°. leur portion du
Don-gratuit accordé en 1665 5 z°. leur contingent de
23500 livres, payées à la Recette générale bc aux Officiers
Diocésains, depuis 1665 jusqu'en 1670} 30. leur part bc
portion de plusieurs autres sommes payées précédemment
pour les mêmes objets 5 40. leur contingent des frais faits
pour la levée de tous ces deniers.
Les Clergés de Basse-Navarre bc Soûle prétendoient ne
rien devoir pour tout ce qui avoit été payé avant 1665 :
ils foutenoientque depuis 1665 leur contingent de voit être
arbitré dans des proportions plus douces que celles adoptées
par le Diocèse 5 ils articuloient que les frais réclamés avoient
été faits mal-à-propos, ou supportés respectivement par
toutes les parties j ils fupplioient enfin l'Assemblée de mo-
dérer l'imposition de 1600 livres à laquelle ils avoient été
raxés, pour leurs décimes ordinaires en 1670.
j
L'Assemblée, faiíant droit fur ce dernier chef, « réduisit
w
la portion des décimes ordinaires bc gages d'Officiers,
33
due par les Bénéficiers de Navarre bc de Soûle à 1 100
» livres, qu'ils paieroient continuellement entre les mains du
33
Receveur du Diocèse d'Oiéron 3 savoir, la Basse-Navarre,
33 la somme de 579 livres..... bc la Soûle, la somme de
» j z 1 livres, »
DU CLERGÉ DE FRANCE , $ SEPTEMBRE ij %6, 1117
II étoic indispensable qu'en accordant cette réduction,
l'Assemblée fît un rejet íur le Ciergé d'Oléron-Béarn, ou
consentît une diminution sur le contingent du Diocèse à la
Caisie générale, bc l'on ne peut pas douter qu'elle ait pris
ce dernier parti, en lisant dans fa Délibération, qu'au moyen
de cet arrangement, « le Receveur des Décimes du Dio-
33 ceíe
d'Oiéron ne paiera plus à la Recette générale que
33
la somme de 1100 livres, à commencer du premier Jan-
33
vier 1676.33
En comparant cette Délibération avec celíe de 1670
apperçoit, somme de livres, ,
réduite
on i 9. que la 1600
ainsi à 1100 livres, est réellement la même que celle de
1601 livres 10 fols, réglée par la Délibération antérieure
pour la part de Soûle bc Basse-Navarre dans le paiement
des 3 1 01 livres 1 o fols, destinés aux gages des Officiers,
avec la seule différence que la fraction d'une livre 1 o sols
a été négligée dans celle de 1 6j$ j z?,, que les 1100 livres
qui y font dites devoir être payées à la Recette générale,
íont une autre somme réellement distincte de celle-là, bC
correspondante à la iomme de 1600 livres, assignée pour
les Décimes dans la Délibération de 1670.
Le Syndic du Clergé de la Navarre Bayonnoise a inci-
dente sur la similitude de quotité entre les deux sommes
qui font énoncées dans la Délibération de l'Assemblée de
167J- pour établir que la somme de 1100 livres, payée
,
par Soûle bc la Baste-Navarre, est identiquement la mê-
la
me que celle qui devoit être payée par le Receveur des Dé-
cimes du Diocèse d'Oiéron à la Recette générale j d'où il
a d'abord conclu que les Bénéficiers de Navarre bc de Soûle
payoient tout le contingent du Diocèse à la Caisse générale
pour les anciennes impositions 5 bc que ces impositions étant
diminuées, ou ayant même cessé d'avoir lieu, la Navarre
Bayonnoise n'étoit plus dans le cas de payer fur les 1 100
livres fa part de 3 §6 livres. Mais ces anciennes impositions
ayant eu pour objet d'éteindre les rentes créées, depuis 1686,
jusqu'en 170J on ne pouvoir pas dire que les Assemblées
,
de 1670 bc 167J eussent assujetti le Clergé de la Navarre
Bayonnoise à une contribution pour l'extinótion de rentes
inS PROCES-VERBAL DE LASSEMBLÉE-GÉNÉRALE
qui n'existoient pas encore à ces époques. Aussi ce système
a-t-il été bientôt abandonné. Le Syndic du Clergé de la
Navarre Bayonnoise a soutenu, dans la fuite, que la con-
tribution de iioo livres étoit destinée à payer la part du
Diocèse dans ^imposition faite pour le remboursement des
Officiers Provinciaux 3 que cette contribution avoit été ré-
duite en 1755, poul' Ie Diocèse d'Oiéron, à z6y livres 6
fols 5 deniers •, qu'elle avoit été totalement supprimée en
1765-3 que conséquemment il ne devoit payer, depuis 17 j j,
que fa portion contributoire de z6y livres 6 fols j deniers,
bc ne plus rien payer du tout depuis 1765. Nous fixerons
bientôt votre opinion fur ce nouveau plan de défense.
Le Syndic du Clergé d'Oiéron, dans ses premiers Mé-
moires, a présenté l'imposition de 11 00 livres, jettée, en
1 670 bc 1 675 ,
fur les Clergés de Basse-Navarre bc du Pays
de Soûle, comme une attribution particulière accordée au
Clergé d'Oiéron, bc comme une forte d'abonnement pour
les anciennes décimes, dues par les Bénéficiers de Navarre
bc Soûle : ces anciennes décimes n'ayant pas cessé d'avoir
lieu, du moins en partie, il a été naturel d'en conclure que
l'abonnement fubsiífoit encore. Le Clero;é d'Oiéron a aban-
donné cette première marche de même que son adversaire
,
avoit changé la sienne. Mieux conseillé il a cru devoir sou-
,
tenir que les 11 o o livres supportées par les Bénéficiersde Na-
varre bc Soûle, étoient la portion qu'ils dévoient payer pour
les gages bc augmentationsde gages des Officiers Diocésains
des Décimes 3 que leurs Offices ont été rachetés par le seul
Clergé d'Oiéron qui a, par ce moyen, acquis une créance
fur les Clergés de, Basse-Navarre bc du Pays de Soûle j que
ces Clergés n'ayant pas payé leur contingent de la finance
employée au rachat des Offices, dévoient continuer de payer
leur part des gages bc augmentations de gages, comme fi
les Offices fubsistoient encore, pour servir au paiement de
la rente d'une portion de la finance fournie en totalité
par le Clergé d'Oiéron. Nous tâcherons de vous mettre à
portée de juger fi cette prétention est bien fondée.
II réíulte de cet exposé, que la question soumise à votre
jugement, Messeigneurs bc Messieurs, se réduit à détermi-
DU CLERGÉ DE FRANCE 3 $ SEPTEMBRE 17S6.' 111^
net si le Jugement de la Chambre Souveraine de Bordeaux,
est rendu en contravention aux Délibérations de 1670 bc
1675 ainsi qu'aux Edits de 162.1 bc 16183 c'est ce que
,
nous allons examiner.
Le Syndic du Clergé de la Navarre Bayonnoise prétend
que 1'imposition dont il s'agit, a eu pour destination , dans
l'esprit des Assemblées de 1 670 bc 1 6j j, le remboursement
de la nuance des Offices Provinciaux des Décimes.
Tous vos monuments s'élèvent contre cette prétention.
Le Clergé-Général fit arrêter, en i6zi bc dans les années
íuivantes, des départements pour les ga£es bc augmenta-
tions de naçes des Officiers Provinciaux bc Diocésains des
Décimes. Ces départements embraíìerent tous les Diocèses
anciennement unis à ion administration 3 mais ils ne s'éten-
dirent pas fur le Diocèse d'Oiéron, quoique resiortissant
de la Chambre Supérieure bc de la Recette Provinciale de
Bordeaux. Les intérêts de ce Diocèse étoient même telle-
ment séparés de ceux du Clergé-Général, qu'en 1618 il
fut soumis pour son Receveur bc ion Contrôleur Triennaux
à une taxe particulière, indépendante des 140000 livres
qui furent réparties fur tous les Diocèses du Royaume.
Cette forme a été long-temps suivie, parce que fadminis-
tration particulière aux Pays de Béarn, Soûle bc Basse-Na-
varre n'avoit rien d'analogue à celle des autres Provinces
du Clerp-é de France.
Lorsque les Aílemblées-Généralcs ont voulu s'en écarter,
le Dioceíe d'Oiéron a réclamé, comme un droit acquis,
celui de ne pas concourir au paiement des srap-es bc aupmen-
rations de çaces des Officiers Provinciaux. L'Assemblée de
1 690 l'avoit compris dans la répartition des 1 38880 livres
17 fols 3 deniers d'augmentations de eag-es , attribuées,
tant aux Officiers Provinciaux , qu'aux Officiers Diocé-
íains. Monseigneur l'Evêque deTarbes, député de la Pro-
vince d'Auch, s'en plaignit, au nom du Diocèse d'Oiéron
,
bc il fut délibéré, le 1 z Juillet, que ce Diocèse ne fuppor-
teroit que 3 z livres z fols 3 deniers pour la portion d'au-
gmentations de çao-cs, donnée à ses Officiers Diocésains.
Le même événement eut lieu en 1 69 s 3 Oìéron fut compris
11 zo PROCÈS-VERBAL DE L ASSEMBLÉE-GÉNÉRALE
pour 415 livris 1 o fols dans Fimposition de 135/00 livres,
destinée à pareil objet. Monseigneur l'Evêque d'Oiéron, pré-
sent obtint que le Diocèse ne fût impose qu'à 31 livres 5
,
fols pour la part d'augmentation de gages de ses propres
Officiers.
Le motif qui a fait exempter, dans ce temps-là le Dio-
,
cèse d'Oiéron, comme celui de Lesear, de contribuer aux
taxations des Officiers Provinciaux, est que les Bénéficiers
du Béarn étoient très-pauvres, bc n avoient pu recouvrer
qu'une partie de leurs biens, envahis par ses Protestants du-
rant les guerres civiles. On voit, en esset, par les Procès-
verbaux des Assemblées du Clergé, qu'on avoit beaucoup
de peine à percevoir les décimes de ces Bénéficiers, bc qu'il
leur a été fait différentes remises fur ce qu'ils dévoient à la
Recette générale.
Tel fut l'état des choses, tant que les Astemblées se por-
tèrent à donner aux Officiers Provinciaux , des çao-es bc
augmentations de gages. Comment donc celles de 1 670 bc
i 6y$ auroient-elles imposé la somme de 1100 livres fur la
Navarre & la Soûle, adjointes au Diocèse d'Oiéron, pour
le remboursement de la finance de ces Officiers ?
La révolution survenue en 1719 bc lyzo dans l'admi—
,
nistration du Clergé de France, amena un nouvel ordre de
choses : les Officiers Provinciaux des Décimes furent rem-
boursés par une opération générale, bc reçurent, en paie-
ment, des contrats à un très-bas intérêt. L'Astemblée de
172.s crut devoir arrêter un département de 101500 livres
pour le remboursement des anciennes dettes du Clergé, bc>
de préférence, pour celui de ces Officiers. II fut dit, par la
Délibération, que les Diocèses séparés de la Caiste géné-
rale pour ces objets retiendroient, pardevers eux, leur
,
contingent de cette imposition. Un certain nombre de Dio-
cèses étoient dans ce cas. Sur les 102500 livres il ne fut
réellement versé, par chaque année, à la Caisse générale,
que 663-87 livres 6 fols 6 deniers. Le Diocèse d'Oiéron y
verse pour fa part, z6y livres 6 fols j- deniers par an. Le
Clergé-Général crue, dans la fuite devoir appliquer la
,
meilleure partie de cette imposition à l'extincfion d'autres
dettes
DU CLERGÉ DE FRANCE* S SEPTEM'BRE 1786. nu
dettes plus onéreuses. II ne fit que des remboursements
très-foiblcs aux Officiers Provinciaux. Cela n'a pas empê-
ché qu'il fût juste envers les Diocèses. Leur contribution
a cessé eh 1765 , parce qu'à cette époque tous les Offices
Provinciaux auroient été remboursés, si l'impoíition eût
suivi sa destination primitive, Un département particu-
lier a été substitué depuis, pour l'extinófion de ces anciennes
dettes i bC les Diocèses, autrefois séparés ou non séparés de
la Caisse générale, ne fournissent rien pour cela.
Le Syndic du Clergé de la Navarre Bayonnoise, peu
instruit de ces détails historiques de notre administration,
ne s'est pas mis en peine de remonter à l'époque originaire
de l'imposition de 102500 livres j il a cru que cette impo-
sition avoit été versée en entier à la Caisse générale 3 qu'en
175 S 5 e^e í~e trouvoit réduite , par l'esset des rembourse-
ments progressifs, à 66587 livres 6 fols 6 deniers j qu'en
1765 les remboursements étant achevés, l'imposition avoit
ccílé d'avoir lieu 3 bc il en a conclu que l'imposition parti-
culière de 1 ico Uvres, destinée au même objet que l'im-
position générale, avoit dû être réduite, bc cesser ensuite
comme elle.
Le seul raisonnement auroit pu l'éclairer fur son erreur.
S'il étoit vrai que l'impositioia de IOXJOO livres eût été
réduite par l'esset des remboursements, à 66587 livres 6
fols 6 deniers en 1755, l'imposition particulière de 1 100
livres, en supposant qu'elle correspondît à l'imposition gé-
nérale, n'auroit pas été proportionnellement réduite à z6y
livres 6 fols 5 deniers. Les faits l'auroient instruit plus po-
sitivement encore : il est impossible que des remboursements
dont le Clergé ne s'est occupé qu'en 17x5 aient déterminé
,
l'imposition de 1100 livres en 1675. 11 est faux que l'im-
position de 102500 livres íe soit jamais élevée par le fait
au-dessus de 66$ 87 livres 6 fols 6 deniers, bc qu'elle ait
éprouvé des réductions successives.
Concluons que l'objet de la contribution de 1100 livres,
imposée sur les Bénéficiers de Soûle bc Basle-Navarre, n'a
aucun rapport avec le remboursement des Officiers Pro-
vinciaux des Décimes.
Proces-verb. de 1785-1786. Pppppp
7122- P'ROCES-VERBAL DE L ASSEMBLÉE-GÉNÉRALE
Le Syndic du Clergé d'Oiéron soutient que l'imposition
de iioo livres a été établie pour servir au paiement des
c;ag.es des Oíhciers Diocésains. Cela n'est vrai qu'en partie.
Nous pensons que cette imposition a eu un double objet;
savoir, le paiement des décimes ordinaires, bc celui des
p-ap-es des Officiers Diocésains.
C'est l'esprit bC le vrai sens
de la Délibération de l'Assemblée de 1670 : telle est la
Lettre même, tels font les propres termes de la Délibéra-
tion de 1675 , qui, ayant été prise en conséquence de la
précédente doit servir à l'expliquer.
,
L'Aísemblée de 1670 n'énonce, ii est vrai, qu'une seule
destination de l'imposition dont il s'agit, bc qui étoit alors
de 1601 livres 10 fols; savoir, le paiement de la quote-
part de Soûle bc Basse-Navarre pour la somme de 31 01 .
livres 10 fols, affectée aux sages des Officiers ; rnais cette
Assemblée ayant ordonné, par la même Délibération, que
la somme de 1 600 livres, qui se porreroit à la Recette gé-
nérale pour les Décimes, se prendroit par préférence fur les
plus clairs deniers qui seroient levés, même dans Oléron-
Béarn, elle montre assez que tant les deniers de Soûle bc
Basie-Navarre que ceux du Béarn, étoient par-là hypothé-
qués au paiement des décimes. Ainsi la somme de 1601
livres 1 o fols imposée sur la Soûle bc la Basse-Navarre,
quoiqu'affectée au paiement des Officiers, devoir cepen-
dant, &C avant toutes choses , concourir au service de la
Caiííe générale.
Qu'avoit en estet à faire l'Assemblée ? Elle devoit, d'une
part, aíiurer le paiement des Décimes bc des gages des Offi-
ciers, bí d'autr» part, répondre au voeu du Clergé d'Oié-
ron , en le séparant de ceux de Soûle bc Basse-Navarre dans
les impositions : elle a fait l'une bc l'autre chose. Le paie-
ment des décimes intéreíloit le service public, bc sondoit
une juste préférence; l'Assemblée n'a pas manqué de l'or-
donner ; puis elle a taxé la Soûle bc la Basse-Navarre sé-
parément -d'Oiéron pour les gages des Officiers j mais on
ne peut pas lui supposer le dessein de déterminer, à un
objet particulier, cette imposition, qui devoit prendre dans
la Caille Diocésaine une direction commune au paiement
DU CLERGÉ DE FRANCE, $ SEPTEMBRE 1786. 1123
des décimes bc à celui des gages des Officiers. C'eût été
s'écarter des principes, fans aucun motif, puisqu'il est dans
Tordre que chaque Contribuable supporte sa portion de
toutes les charges publiques.
Le vrai sens de la Délibération de 1 670 est qu'il y avoit
,
une imposition de 470 1 livres 1o
fols fur se Diocèse d'Oié-
ron ; que le Clergé d'Oléron-Béarn payoit à la Recette gé-
nérale 1600 livres pour les décimes ordinaires, tant en son
nom, qu'en celui des Clergés de Soûle Sc Baste-Navarre ;
que les gages des Officiers Diocésains étant de 3101 livres
10 fols, on imposoit, pour fournir cette somme, 1500
livres fur le Clergé d'Oléron-Béarn, bc 1601 livres 1 o fols
fur ceux de Soûle bc Baste-Navarre, dans laquelle somme
de 1601 livres 10 fols étoit compris le paiement de leur
quote-part des décimes ordinaires, que le Clergé d'Oiéron
acquittoit (cul à leur décharge.
On ne peut pas douter que ce soit là le sens de cette
Délibération d'après les termes employés par l'Assemblée
,
de 1675 qui réduisit de 1600 à 1100 livres, la portion
,
duc par les Bénéficiers des Pavs de Navarre bc Soûle, tant
pour les Décimes ordinaires, que pour les gages des Offi-
ciers.
Concluons que l'objet de l'imposition établie fur les Cler-
gés de Soûle bc Basse-Navarre, par les Délibérations des
Aíiemblécs de 1670 bc 1675, fut le paiement des déci-
mes ordinaires bc des g-ages des Officiers Diocésains des
Décimes.
Elies n'arriculcnt, il est vrai, les gages des Officiers, que
d'une manière indéterminée, bc fans désignation spéciale
des Officiers Diocésains ; mais il est prouvé, par les Déli-
bérations des Aíiemblées de 1690 bc 1 695 rapportées ci-
,
deílus, que cette imposition n'a pas pu avoir pour objet
les gages des Ofíiciers Provinciaux, auxquels le Diocèse
d'Oiéron n'a jamais contribué ; ce Diocèse ayant seulement
été imposé pour le remboursement de la finance des Offices
provinciaux, en 1725, après leur suppression, qui avoit été
ordonnée par Arrêt du Conseil du 26 Ocfobre 1719.
Le Syndic du Clergé d'Oiéron n'a jamais apporté assez
Pppppp z
1124 PROCES-VÉRBAL DE L ASSEMBLÉE-GÉNÉRALE
de précision dans ses défenses fur l'appel interjette par le
Syndic du Clergé de la Navarre Bayonnoise, à la Cham-
bre Supérieure de Bordeaux, du Jugement rendu par le
Bureau Diocésain d'Oiéron, le 17 Janvier 1774. II a sou-
tenu que Fimposition de n00 livres, faite fur la Soûle ôc
la Baste-Navarre, n'avoit pour objet que les gages bc ra-
chat d'Offices, en quoi il s'est trompé cette imposition
,
étant de plus destinée au paiement des décimes ordinaires ;
mais en s'expliquant fur les gages & rachat d'Offices qui
font effectivement, en partie, l'objet de l'imposition dont
il s'agit au Procès, ce Syndic n'a point distingué assez net-
tement les Offices Diocésains bi les Offices Provinciaux.
Ses conclusions constantes ont été de demander que le Syn-
dic du Clergé de la Navarre Bayonnoise fût démis de son
appel, íans préjudice à lui de se pourvoir où il aviseroit,
bc qu'il fût condamné aux dépens.
Le Syndic du Clergé de la Navarre Bayonnoise voyant
le Syndic d'Oiéron mettre en fait que l'imposition de 1100
livres étoit affectée aux rentes des Offices bC gages des Offi-
ciers, a pris acte de cet aveu, qu'il a appliqué au rembour-
sement des Offices Provinciaux 3 & il a dirigé, fur cet aveu,
les conclusions définitives qui doivent être remarquées
,
dans cette cause. II a demandé « qu'attendu la déclaration
35
faite par le Syndic d'Oiéron, que la somme de 386 li-
sa.vres dont le Clergé de la Navarre Bayonnoise étoit tenu
33 pour
sa quote-part, en vertu des Délibérations de 1670
33 bc 1 675 , n'avoit
été imposée que pour les rentes des
33
Offices bc gages des Officiers, il fût ordonné que la con-
33 tribution proportionnelle de la Navarre Bayonnoise, pour
33
se remboursement défaits Ofiices, seroit fixée sur le pied
33 de 8 3 livres par an, eu égard, bc par proportion, à celle
« de z 67 livres, à laquelle s'élevoit la taxe générale pour
33
le Clergé d'Oiéron, suivant la Délibération de l'Aísem-
33
blée du Clergé de 1755 ; qu'en conséquence le Syndic
33
Diocésain, en sa qualité, fût condamné à rembourser au
33
Clergé de la Navarre Bayonnoise, les sommes perçues
33
fur lui par le Clergé d'Oiéron, depuis le premier Janvier
33 1756, à raison desdites rentes, déduction faite seule-
DU CLERGÉ DE FRANCE, $ SEPTEMBRE 1786. 11x5
33 ment de la somme de 8 3 livres quelques fols par an
,
33 pour
la contribution
à celle de z67 livres, imposée pour
33
lesdits Offices par la Délibération de 17^5 ; ensemble
33
les intérêts, suivant la liquidation qui en seroit faite; qu'à
33 commencer de Tannée 1765 bC à l'avenir, le Clergé de
33
la Navarre Bayonnoise demeureroit déchargé de toute
33
espèce d'imposition à raison desdits Offices, attendu leur
»' remboursement effectué, bc que le Syndic du Diocèse
33
d'Oiéron seroit condamné aux dépens. »
Vous appercevez, Messeigneurs bc Messieurs, que toutes
ces conclusions portent fur la fauste opinion que les Parties
étoient en différend fur la seule question des Offices Pro-
vinciaux que l'imposition ordonnée par le Clergé-Géné-
ral, poury le remboursement de ces Offices, avoit été suc-
cessivement diminuée, bc qu'elle avoit été supprimée tota-
lement en 1765, parce que leur remboursement étoit achevé
à cette époque.
Le Syndic d'Oiéron n'avoit pas tenu le langage qu'on
lui íuppoíoit j mais il ne ì'avoit point suffisamment écarté.
Voici quel a été, dans ces circonstances, le Jugement
de la Chambre Souveraine duquel la casiation est de-
mandée. ,
JUGEMENT.
Les Archevêques, Evêques <bc autres Députés à f Assem-
blée-Générale du Clergé de France qui se tient acf ueíle-
ment en la ville de Paris par la permission du Roi.
Vu par nous l'Arrêt du Conseil d'Etat du Roi, du 11
Août 1785, par lequel Sa Majesté nous a renvoyé le Syndic
du Diocèse d'Oiéron bc le Syndic du Clergé de la Navarre
Bayonnoise, pour leur être par nous fait droit définitive-
ment bc en dernier ressort, par un ou plusieurs Jugements
interlocutoires ou définitifs, tant fur la demande en casta-
tion du Jugement rendu par la Chambre Souveraine du
Clergé de Guienne, du Z7 Juin 1780, que fur les autres
sens bc conclusions prises par ses Parties, à l'esset de quoi
lesdites Parties feraient tenues de remettre dans la huitaine,
à compter du jour de la signification dudit Arrêt au do-
micile de leurs Avocats leurs Requêtes, Pièces bc Mé-
,
Procès-verb. c/e 1785-1786. Q 4*!°1 44
i Ï 3 o PROCES~FERBAL DE L ASSEMBLÉE-GÉNÉRALE
moires entre les mains des Sieurs Agents-Généraux- du
Clergé, avec défenses à elles de faire aucunes poursuites bc
procédures ailleurs qu'en ladite Assemblée, à peine de nul-
lité casiation de procédures, dépens dommages bc in-
, ,
rérêts \ au bas duquel Arrêt est la signification qui en a été
faite à la requête du Sieur Danibilie, Syndic du Clergé
du Diocèse d'Oiéron , au Sieur Detcheverry 5 Syndic du
Clergé de la Navarre Bayonnoise par exploit de Reinchan,
,
Huissier, Garde de la Connétabiie, résidant en la ville d'O-
iéron. Jugement par nous rendu le 6 Septembre 1785,
par,lequel nous aurions accepté le renvoi à nous fait par
ì'Arrct du Conseil, du 11 Août 1785 j bc en conséquence
nous aurions retenu la cause, bc ordonné que les Requê-
tes, Pièces bc Mémoires des Parties seroient vus bc exa-
minés par Mesteigneurs bc Messieurs du Bureau du Dé-
partement des impositions que l'Astemblée a commis à cet
estet, pour,fur le rapport dudiu Bureau bc les conclusions
de M. ie Promoteur, être par l'Assemblée jugé ce qu'il ap-
partiendra. Arrêt du Conseil, du Z7 Février 178 1 , par
lequel le Roi, en son Conseil, avant faire droit sur la Re-
quête du Syndic du Diocèse d'Oiéron, a ordonné qu'elle
ieroit* communiquée au Syndic du Clergé de la Navarre
Bayonnoise pour y fournir de réponses dans les délais du
Règlement, toutes choses cependant demeurant en état:
Requête dudit Syndic, visée dans l'Arrêt ci-dessus, dans
laquelle il conclut à ce qu'il plaise à Sa Majesté, sans s'ar-
rêter, ni avoir égard au Jugement rendu, le z7 Juin 1780,
par là Chambre Souveraine du Clergé de Guienne, entre
le Syndic du Diocèse d'Oiéron, d'une part, bc le Syndic
du Clergé de la Navarre Bayonnoise, d'autre part, lequel
Jugement sera bc demeurera cassé bc annullé, ainsi que tout
ce qui s'en est ensuivi ou pourroit s'ensuivre, évoquer à soi
bc à son Conseil les demandes bc contestations fur lesquelles
ledit Jugement est intervenu j bc attendu qu'il s'agit de
l'exécution des Délibérations prises par les Astemblées-Gé-
nérales du Clergé des aimées 1670 bc 1 675 renvoyer
,
lesdites contestations à la prochaine Assemblée-Générale du
Ciergé pour y être fait droit aux Parties, ainsi quilappar-
DU CLERGÉ DE FRANCE ., 5 SEPTEMBRE 1786. 1 15 t
tiendra, lui attribuer, à cet effet, en tant que de besoin
jurifdiction, choses ,
toute toutes néanmoins demeurant en
état j ladite Requête signée Rigault Avocat, bc Brunet
, ,
bc Jardin, anciens :
Pièces jointes à ladite Requête, extrait
du Concordat, passé le z8 Septembre 1 668 entre 1e Pré-
,
sident de Gassion bc le Clergé d'Oiéron 5 quittance en date
du 7 Mars 1755 de la feue Dame Comtesse de Peyre en ,
faveur du Clergé, d'Oiéron j extrait de la Délibération, du
14 Novembre 1670, prise par l'Assemblée-Générale du
Clergé de la même année ; copie du Département de l'an-
née 1695, pour le Don-gratuit accordéau Roi5 Jugement
rendu se 17 Janvier 1774, par le Bureau Diocésain d'O-
iéron*, copie signifiée de Requêtes, Lettres de Chancellerie
bc exploit d'assignation, donnés au Sieur Syndic du Clergé
d'Oiéron, des u & 14 Août 1774 5 Requête dudit Syn-
dic, du 3 1 Janvier 1775 j copie de Requête du Syndic du
Clergé de la Navarre Bayonnoise, du 1 o Août 1775 5 Ju-.
gement de la Chambre de Guienne, qui appointe les Par-
ties au Conseil, le z8 Août 1775 *?Requête du Syndic du
Clergé d'Oiéron, du 1 6 Décembre 1775 j copie signifiée
le 15 Mai 1776, d'un dire du Syndic du Clergé de la Na-
varre Bayonnoise j dire du Syndic d'Oiéron, du 10 Mars
1777-, copie, signifiée le z6 Juin 1777, d'une Requête du
Syndic du Clergé de la Navarre Bayonnoise 5 acte signifié
par le Syndic d'Oiéron , le z 6 Janvier 1778 j réponse du
Syndic d'Oiéron aux écritures du Syndic du Clergé de la
Navarre Bayonnoise, du z 3 Lévrier 17785 copie signifiée
d'un nouveau dire par ledit Syndic, le z o Février 17795
addition faite par le Syndic d'Oiéron à ses précédentes écri-
tures, du 8 Mai 1779; copie signifiée le 19 Mai 1780,
d'une Requête du Syndic de la Navarre Bayonnoise j Mé-
moire imprimé pour le Syndic d'Oiéron j copie signifiée
le z Juiilet 1780 du Jugement de la Chambre du Clergé
,
de Guienne du Z7 Juin précédent 5 acte signifié par se
,
Syndic d'Oiéron, le 18 Juillet de la même année pour
,
annoncer fa.réclamation contre ledit Jugement : Requête
du Syndic du Clergé de la Navarre Bayonnoise, en date
du z Janvier 178Z, signée Monceau, bc signifiée à partie.
Qqqqqq z
z r 3 2.PROCES-VERBAL DE L ASSEMBLÉE-GÉNÉRALE
par laquelle il conclut à ce que, sans avoir égard aux de-
mandes iins bc conclusions du Syndic du Diocèse d'Oié-
,
ron , dont il fera débouté, il soit ordonné que le Jugement*
de la Chambre du Clergé de Guienne, dudit jour Z7 Juin
178o, sera exécuté selon fa forme bc teneur, bc se Syndic
du Diocèse d'Oiéron, audit nom, condamné aux dépens,
pièces jointes à ladite Requête, tableau des impositions du
Diocèse d'Oiéron bc de la Basse-Navarre, dans les Assem-
blées úè 1755 1760, 1765 bc 17705 signification faite
j
au; Syndic d'Oiéron de F Arrêt de soit communiqué, obte-
nu parlé syndic du Ciergé de la Basse-Navarre 5 autre Re-
quête du Syndic du Clergé d'Oiéron, du z8 Mars 1783
signée Rigault, Sc signifiée à Partie, par laquelle il conclut,
à ceque, sans s'arrêter, ni avoir égard aux demandes, fins
bC conclusions du Syndic du Clergé de la Navarre Bayon-
noise, daes lesquelles il sera purement bc simplement dé-
claré nòn-rëcevable, ou dont, en tout cas, il sera débouté,
ses précédentes demandes lui soient adjugées, bc le Syndic
du Clergé de la Navarre Bayonnoise condamné aux dépens 5
pièces jointes à ladite Requête 5 extrait informe du Procès-
verbal de l'Assemblée-Générale du Clergé de France, de
fan née 16705 une expédition en parchemin de F Arrêt du
Conseil, du 9 Août 1 672. 5 un extrait en forme du Procès-
verbal de l'Asiembiée-Géhérale du Clergé, de Fannée 1 675 5
deux copies collationnées de deux contraintes, décernées
les f 1 Septembre 1679 bc 11 Septembre 1680, contre le
Clergé •d'Oiéron,; par le Receveur-Général du Clergé de
France 5]extrait en forme du Procès-verbal de F Assemblée-
Générale du Clergé de 1700 5 Requête présentée en 17Z8
Chambre ,
en la, Souveraine de Guienne par le Syndic du
même Clergé 5 Transaction passée le z o Septembre 1735,
entre le Syndic dudit Clergé bc celui de la Navarre Bayon-
noise y autre Requête du Syndic de la Navarre Bayonnoise,
du 6 Septembre 1783 par laquelle il persiste dans ses pré-
,
cédentes conclusions après qu'il en á été communiqué aux
j
Sieurs Commisiaires du Bureau du Département, fur le
rapport qui nous a été fait par Monseigneur l'Evêque de
Nevers, Fun desdits Sieurs Commissaires, ensemble de leur
DU CLERGÉ DE FRANCE, $ SEPTEMBRE 1786. 115 3
avis : Oui, fur le tout, les conclusions de Monsieur l'Abbé
de Boisgelin Promoteur délibération prise par Pro-
, ,
vinces Monseigneur l'Archevêque de Bordeaux s'étant
,
abstenu d'opiner, attendu qu'il est Président en la Cham-
bre Supérieure Ecclésiastique de Bordeaux, la Province de
Bourges étant en tour «d'opiner la première :
NOUS, en conséquence du renvoi à nous fait par ledit
Arrêt du Conseil, du 11 Août 1785 ayant aucunement
égard aux Requêtes présentées par le, Syndic du Diocèse
d'Oiéron au Roi, en son Conseil des Finances bc fans
,
avoir égard à celles présentées par le Syndic du Clerçé de
la Navarre Bayonnoise, avons cassé bc annulléj casions bc
annulions le Jugement rendu en la Chambre Souveraine
de Bordeaux, le Z7 Juin 1780, entre le Syndic du Dio-
cèse d'Oiéron bc le Syndic du Clergé de la Navarre Bayon-
noise disons que les Parties pour les demandes bc fonds
,
des contestations fur lesquelles ledit Jugement est intervenu,
se retireront pardevant Sa Majesté pour leur être fait droit.
Fait en l'Aísemblée-Générale du Clergé, actuellement
tenante en la ville de Paris se Mardi, 5 Septembre 1786,
à neuf heures du matin.
Signés ARTHUR-RICHARD, Archevêque bc Primat
de Narbonne, Président.
La Séance a été indiquée au Mercredi, six Septembre,
à neuf heures du matin.
Signés ARTHUR-RICHARD, Archevêque & Primat
de Narbonne, Président.
ARTICLE VIL
Indemnité.
Puisqu'il existe dans quelques Provinces comme
, en
Uuuuuu z
ï Ï 64 PROCES-VERBAL DE L ASSÈMBLÉE-GÉNÉRALE
Flandres &-en Normandie, des dîmes insolites de droit,
c'est-à-dire, des dîmes que le Décimateur ne peut exiger,
qu'en prouvant fa possession quarantenaire puisque l'on
reconnoît dans presque tout le Royaume des ,dîmes insolites
de fait, c'est-à-dire, des dîmes que le Décimable peut re-
fuser, en justifiant son exemption par une prescription lé-
gitime dès-lors il peut arriver qu'un Canton, une Paroisse
,
entière, bc même tout un Diocèse, soient cultivés en fruits
dont la dîme seroit insolite : dans ce cas, comment dédom-
mager le Décimateur ? comment pourvoir à la subsistance
du Curé ï Lorsque le Clergé fut ensin convaincu qu'il n'op-
poseroit que des essorts impuissants à la preseriptibilité de
la dîme de certains fruits, il n'en fut que plus vivement
frappé de Finconvénient, qui étoit une fuite naturelle de ce
fystêroe, il oorta ses inquiétudes au pied du Trône, bc le
Souverain voulut les calmer par la Déclaration de 1 6$y.
Quoique cette Déclaration n'ait point été enregistrée, il fut
cependant impossible de ne pas y voir clairement Fintention
du Légiílateur fur Fobjet que nous traitons ; celui qui pré-
tendoit assujettir à la dîme les fruits non décimables, lors
qu'ils feroient substitués à des fruits décimables, ne vouloit
certainement pas que cette substitution privât \es Pasteurs
des ressources qu'Us ne puuvoient trouver que dans ses dî-
mes. De-là s'est formée , dans presque tous les Tribunaux,
Fopinion qu'il faut nécessairement indemniser le Décima-
teur , lorsque le changement de culture est notable. Mais
à quel degré doit être porté ce changement, pour être ré-
puté notable, bc pour donner ouverture à la demande en
indemnité? Sur cette question, la Loi n'a rien prononcé, bc
les Parlements n'ont pas encore établi une Jurisprudence
bien certaine. Dans une Lettre du premier Janvier 1746,
M. le Chancelier d'Agueíseau observe qu'il y avoit long-
temps dès-lors que le Clergé sollicitoit un Règlement à cet
égard. Si le Ciergé disoit-il, ne se flatte pas d'obtenir une
,
nouvelle Déclaration semblable à celle de 163-7, il désire-
roit au moins qu'il plût au Roi de prévenir tous les procès
que les Curés ou les gros Décimateurs peuvent essuyer dans
cette matière, en établissant une rcgle uniforme fur la quai>
DU CLERGÉ DE FRANCE J 6 SEPTEMBRE iyS6. 116$
tité du terrein dont ii faut que la culture ait été changée,
pour donner droit aux Décimateurs de demander une in-
demnité 3 je crois ajoute-t-il, que presque tous les Parle-
,
ments exigent que la quantité de conversion de culture soit
considérable eu égard à Fétendue de la Paroisse5 mais, se-
lon les uns, il, faut que le changement aille jusqu'à la moi-
tié des terres sujettes à la dîme 3 il y en a d'autres qui se
fixent au tiers, bc peut-être même au quart. On voit que
cet illustre Chef de la Magistrature s'occupoit sérieusement
de cet objet, mais il ne le termina pasj bc les choses sont
encore dans le même état d'incertitude, où la Lettre que
nous venons de citer nous atteste qu'elles étoient en 1746.
Dans notre Rapport, fur les dîmes de Normandie, vous
avez vu, Messeigneurs bc Messieurs, que le Parlement de
cette Province, à l'article 9 de ce Règlement de 1784, dont
presque toutes les dispositions sont si fatales au Clergé, exige
que Finterversion de culture se porte aux deux tiers des
terres cultivées pour donner lieu à Findemnité. Cette fixa-
tion est plus forte que toutes celles qui ont été faites pré-
cédemment, que toutes, celles qui semblent adoptées dans
les autres Tribunaux du Royaume. Les réponses des Dio-
cèses aux différentes questions que nous avons proposées
fur les dîmes, nous apprennent que la plupart des reflorts
fe contentent, ou paroiílent disposes à se contenter de la
conversion du tiers des terres décimables pour justifier la
demande en indemnité. Dans le ressort de Rennes, nous aí-
fure-t-on, on demande le quart j dans celui de Nanci, du
quart au tiers : en général la fixation la plus commune est
pour le tiers.
Nous ne pouvons vous présenter ici que Fassertion de
nos Correspondants, ils ne nous citent preíqu'aucun Arrêt
fur cette matière. On nous dit cependant que dans le ressort
du Parlement de Dijon ses Jurisconsultes pensent que, si
après la conversion du tiers, les deux tiers restants ne fuf-
fisoient pas pour acquitter les charges de la dîme, il seroit
juste de restreindre Finterversion, en établissant une dïme
de subrogation sur les fruits non décimables, & on ajoute
que c'est le tempérament qui fut pris par le Parlement de
ÏI 66 PROCES-VERBAL DE L ASSEMBLÉE-GÉNÉRALE
Dijon dans un Arrêt rendu le i$ Mars 1746, entre le Cu-
ré bC ses habitants d'Henilley au sujet de ia culture des
,
oignons. Cet Arrêt autorisa les habitants à semer des oignons
fur cent journaux, fans en payer la dîme 3 mais il les con-
damna à la payer fur le surplus des terres qu'ils emploie-
roient à ce genre de productions. Sans doute il étoit cons-
tant au procès que les cent journaux assranchis ne compo-
foient pas se tiers des terres de la Paroifle.
Le Parlement de Paris a jugé, plus d'une fois, que le
tiers de changement de culture donnoit lieu à Findemnité.
On cite, à ce sujet, un Arrêt de cette Cour, du z3 Avril
1714. Cet Arrêt, rendu à la Grand'Chambre au rapport
de M. de Dreux, supposes bien que Findemnité est due
dans le cas de Finterversion du tiers des terres labourables,
puisqu'avant faire droit sur une demande formée par se
Prieur de la Réole, il ordonne que ce Prieur seroit preuve
que plus du tiers des terres auparavant semées en grains dé-
cimables étoient actuellement cultivées en fruits non dé-
,
cimables.
D'après le même principe, un autre Arrêt rendu pareil-
lement à la Grand'Chambre, en Fannée 1734, reje'tta la
demande en indemnité du Curé de Crevecoeur, parce que
les Parties convenoient que les quarante-cinq arpents de
terres en litige étoient bien loin de former le tiers de terres
de la Paroisse, laquelle contenoit plus de six cents arpents
de terres labourables.
En 1761 il s'éleva une contestation de ce genre, entre
,
1c Curé de la Paroisie de Lineuil bc le Curateur à la suc-
cession vacante de M. le Maréchal de Saxe. M. le Maréchal
de Saxe avoit fait planter en bois des terres qui jusqu'a-
lors avoient rapporté clesvfruits décimables 5 le Curé intenta
action contre se Curateur pour être indemnisé de la perte
qu'il éprouvoit par la plantation en bois : on convenoit de
part bC d'autre que Findemnité pouvoit être due, lorsque
plus du tiers de la dîme étoit absorbée 5 le fait seul de fin-
terversion du tiers étoit disputé entre les Parties.
M. de Saint-Fargeau, alors Avocat-Général, porta la pa-
role dans cette astaire : íans avoir égard au fait du tiers d'in-
DU CLERGÉ DE FRANCE, 6 SEPTEMBRE iyS6. i i6y
terveríîoo de culture, il prétendit que le Procès devoit être
jugé fur d'autres principes : il diíoit que la règle générale
n'admet point de dîmes de subrogation; que Fexception à
cette règle.ne peut être fondée que sur la nécessité de con-
server au Curé sa subsistance : il n'y avoit donc, selon lui,
qu'un point à considérer, c'étoit de savoir si, après Finter-
version de culture à quelque degré qu'elle fût, allát-elle
même au-delà des ,deux tiers des terres, il restoit cepen-
dant encore au Curé des moyens de vivre honnêtementj il
peníoit qu'alors le Curé devoit être déclaré non-recevable
dans fa demande en indemnité : il conclut, en conséquence,
à ce qu'st fut ordonné que le Curé seroit dresser Procès-
verbal des dîmes qu'il percevoir actuellement, & de celles
que lui bc ses prédécesseurs avoient perçues autrefois bc
de mémoire d'homme ; qu'en même-temps il rapporteroit
une déclaration exacte bc détaillée des autres revenus de ía
Cure, sauf au Curateur de la succession vacante, à con-
tredire, bc la déclaration, bc le Procès-verbal. L'intcrlocu-
toire que M. de Saint-Fargeau avoit requis, fut ordonné
par Arrêt de la troisième Chambre des Enquêtes, du 27
Août 1761.
Nous ignorons comment la cause fut jugée en définitif:
mais en comparant cet Arrêt interlocutoire avec les Arrêts
de 1714 e£ de 1734, nous voyons que la quantité de fin-
terversion nécesiaire pour donner lieu à Findemnité n'est
,
pas encore réglée au Parlement de Paris par des principes
stables bc uniformes : il est donc nécesiaire de solliciter une
Loi qui fixe les incertitudes des Cours, bc qui prévienne
les Procès à naître fur une question aussi indécise.
Sans doute Messeigneurs bc Messieurs, vous ne pense-
,
rez pas que Loi puille avoir pour baie les principes pro-
la
posés par M. de Saint-Fargeau ? Vouloir que le Cure ne
puisse demander une indemnité, lorsque le changement de
culture, quelque notable qu'il soit, lui laissera les moyens
de vivre honnêtement, c'est vouloir susciter entre les Pas-
teurs bc les fidèles des querelles scandaleuses, des discussions
humiliantes pour les Ministres de la Religion : bc qui fixera
à un Curé ce qu'il lui faut pour vivre honnêtement? S'en
Î i 6$ PROCÈS-VERBAL DE L3ASSEMBLÉE-GÉNÉRALE
r..ipportcra-t-on au Curé lui-même , que l'intérêt personnel
peut seire trop souvenir de ses besoins, à qui, peut-être , la
modestie les fera trou oublier ? En croira-t-on les Paroistiens,
gens , Dour la olupart, envieux bc avides, bc qui trouve-
rent toujours leur Curé trop riche, s'il Fcst plus qu'eux ì
Les juges eux-mêmes seront-iìs en état de tenir une balance
exacte entre des demandes trop fortes, bc des relus trop
durs? Pourront-iis facilement connoître toutes ses ciiffé-
rences que je commerce, ['industrie, la population, le nom-
bre des pauvres d'une Paroi île, bc toutes les autres circons-
tances locales doivent mettre dans ses moyens bc la manière
de subsister? On aura, dit-on, une règle sure dans se taux
de la Portion congrue; mais l'état de Curé est—il donc ss
peu honorable ou íì peu utile, qu'on doive , le plus qu'on
pourra, réduire les Curés à ce mince partage de la Por-
tion congrue ? Dans tout le cours de cette Astemblée , vous
avez prouvé, par ses plus généreux sacrifices , combien
ce projet étoit contraire à vos voeux 3 nous sommes persua-
dés qu'il n'entre pas dans les vues du Gouvernement, bc
nous. [Volons croire qu'il put être sincèrement approuvé par
des Magistrats religieux bc équitables : cette resse même
auroit encore des incertitudes pour le cas de Findemnité:
Fabondance des récoites varie prodigieusement dans nos cli-
mats j la d'ime íur tant d'arpents de terre, qui produira cette
année 1 équivalent de la portion congrue, peut, Fannée sui-
vante, lui être tort inférieure , bc la íurpasier Fannée d'a-
pròs. Dans toutes ces variétés sera-t-on de nouvelles fixa-
tions de ia quantité des terres décimables? Faudra-t-il que
chaque année 1e Curé dresse un nouveau Procès - verbal,
présente une nouvelle déclaration? Sera-1-il condamné à
perdre un temps précieux à traîner fa vie dans un cercle
,
de procédures éternelles? Ce qu'il plaira d'appelier la sub-
sistance honnête ne íera-t-i! donc jamais pour lui qu'une
,
subsistance douteuse précaire achetée aux dépens de son
, ,
rer>os bc de la considération nécessaire à son ministère ?
O'ailleurs, quand cette règle de la portion congrue pour-
roit s'appliquer avec sévérité au Curé Décimateur, quelle
autro rcvT.ìc crabHra-c-011 lorsque les dîmes ne seront pas entre
les
DU CLERGÉ DE FRANCE * 6 SEPTEMBRE 1786. n 69
ses mains du Curé ? Dira-t-on qu'alors il ne faut plus avoir
égard aux conversions de culture ? que se Décimateur
ne pourra , dans un cas, réclamer d'indemnité? Verra-t-on
ainsi anéantir ses propriétés des Décimateurs par les Tri-
bunaux honorés du glorieux emploi de protecteurs des
propriétés bc spécialement chargés par nos Rois de faire
,
jouir les Ecclésiastiques de tous les droits, biens dîmes*
justices, c% de toutes autres choses appartenantes3 à leurs
Bénéfices c% de les y maintenir, quand même ils ne rap-
3
porte roie71c que des titres SC preuves de possession ?
Nous devons donc écarter au moins comme trop
rigoureux, le système indiqué par M. de ,Saint-Fargcau :
mais pour obtenir une Loi équitable fur Findemnité, bC
pour en faciliter Fenrégistrement, il faut tâcher de nous
rapprocher des vues le plus généralement adoptées par
les Cours : elles paroiflent communément estimer que
Finterversion -du tiers ou du quart, est un motif suffisant
d'indemnité. Avant de rédiger la Loi, il est eslentiel d'en
fixer les objets avec clarté bc précision.
Pour régler l'éteudue du territoire d'une Paroisse on
,
peut arpenter la totalité des terres, en y comprenant les
terres vaines &: vagues, les terres employées en chemin,
occupées par des étangs bc des marais, renfermées dans des
clos, des parcs, des jardins destinés au plaisir bc à la com-
modité des Propriétaires ; ou l'on peut íe restreindre à l'ar-
pentage seul des terres cultivées.
Pour fixer le cas de Findemnité au quart ou au tiers de
changement de culture, on voit bien qu'il ne faut pas com-
prendre la totalité des terres de la Paroisse en y admettant
,
les terres vaines bc vagues : ce seroit augmenter à pure perte
les frais d'arpentage ; ce seroit de plus tromper le Déci-
mateur, en lui donnant beaucoup moins qu'on ne paroî-
troit vouloir lui accorder. L'indemnité ayant lieu par exem-'
,
pie, à Finterversion du tiers de la totalité des terres de la
Paroisse, ce tiers seroit toujours en activité, tandis que les
deux autres tiers qui comprendroient les terres vaines bc
vagues, pourroient-n'être en valeur qu'à moitié, c'est-à-
dire, au tiers de la totalité des terres : ainsi, avec l'air de
Proces-verb. deiy%$~iyS6, VvVvv v
nyo PROCÈS-VERBAL DE LASSEMBLÉE-GÉNÉRALE
donner au Décimateur la dîme des deux tiers des fruits >
on ne lui donnerc-t, dans in vérité, que la moitié , bc peut-
être moins de la moitié de la dîme des fruits j ce qui seroit
illusoire' bc trop désavantageux, Aufìì voyons-nous que,
pour déterminer le cas cf indemnité à telle ou telle quantité
de terres interverties, on a toujours exprimé que cette quan-
tité íe léísterorc, déduction faite des terres vaines &C vaques.
,
La quaoiké des arpents dont on pourra chanter ía cul-
turc en exemption de dîme, doit donc être comptée,
non fur la totalité abíciue des terres de la. Paroisse , mais
fur la totalité seulement des terres cultivées de la Paroisse.
On demande encore si, dans la classe, des terres culti-
vées, ilrauc mettre les tenes en jachère oc les terres actuel-
lement en triche mais íuseeotibíe de culture ; le Décimable
.
ne manque1:? pas de fexiger, bc ses Cours s'y refuseroienc
J L
-
Messeigneurs bc Messieurs les Commissaires ont été tra-
vailler à leurs Bureaux.
La Séance a été indiquée à Samedi prochain, 9 Septem-
bre, à neuf heures du matin.
Signé ^ ARTHUR-RICHARD ,
Archevêque bc Primat
ése Narbonne, Président.
._, rtc_t .
a. , ,
MESSEIGNEURS MESSIEURS,
ET
aveux bc dénombrements.
II seroit utile de faire des recherches plus approfondies
fur la nature des droits féodaux, utiles bc pécuniaires, bc
fur la difficulté ou la facilité de les déclarer non existants,
ou de ses éteindre dans le cas où les prestations de Foi bc
Hommage pourroient être exigées.
II seroit également utile de connoître, s'il étoit possible,
les dommages qu'éprouveroient les différents Bénéfices si-
tués dans chaque Diocèse, par la nécessité de rechercher
les titres, par la difficulté ou Fimposiìbilité de les retrou-
ver , par les dépenses bc les embarras inévitables dans la
confection des Terriers, par les Procès qu'on auroit à crain-
dre de l'oppofition des Seigneurs bc Propriétaires voisins,
bc par Fimpostibilité où se trouveroir le Gouvernement de
prévenir des Procès fondés fur une réclamation de pro-
priété des Procès qui doivent être terminés par la Justice
,
ordinaire, des Procès fur lesquels il ne conviendroit pas au
Clergé d'obtenir des sursis, qui seroient des dénis de Jus-
tice, ou de solliciter des décisions favorables du Conseil,
qui ne seroient qu'un injuste renversement des Loix de la
propriété.
Nous sommes convaincus que les dommagesrésultant des
prestations entraîneroient la ruine d'une grande partie des
Bénéfices. Instruits de tout ce que nous aurions à crain-
dre nous pourrions en fureté communiquer nos craintes
,
au Gouvernement 5 nous lui ferions sentir quelle
seroit
l'estrayante révolution opérée dans se Clergé par les suites
d'un Jugement auquel le Souverain bC FEtat ne peuvent
avoir aucun intérêt.
Nous serions assurés qu'un Gouvernement sage compren-
ÏXO8 PRochs-VERBAL DE L ASSEMBLÉE-GÉNÉRALE
droit l'avantage de prononcer un Jugement favorable, qui
mettroìt le Clersse à Fabri d'une semblable révolution 3 bC
si les consultations des Cours étoient contraires aux prin-
cipes du Clergé, le Gouvernement éclairé par des vues
d'une administration générale comprendroit encore la né-
,
cessité de s'abstenir d'une Loi rigoureuse, dont il auroit
prévu tous les dommages bc les inconvénients.
Nous ne vous proposons que des recherches à faire : vous
les confierez fans doute au zèle bc aux lumières de celui qui
le premier parmi nous a jette les principes de la véritable
défense du Clergé, qui traça la marche que nous avons fi-
dèlement suivie, bc dont Faction toujours juste bc toujours
utile a préparé se succès qui couronne nos travaux. Nous
vous proposerons de prier Monseigneur l'Archevêque de
Narbonne de suivre toutes les démarches relatives à Fassaire
des foi bí Hommage, conjointement avec Messieurs les.
Agents du Csereé. Messieurs vos Agents retrouveront au
milieu de ces grands intérêts du Clergé, des occupations
qui sont dignes d'exercer leur zèle bc leurs talents, bc dont
ses succès doivent perpétuer long-temps parmi nous la mé-
moire de leur Ao-ence.
Le Rapport fini, l'Assemblée a adressé à Monseigneur
l'Archevêque d'Aix ses justes remerciements de la cons-
tance qu'ii a montrée dans la défense des droits du Clergé.
Elle a délibéré conformément aux conclusions du Rapport,
,
de prier Monseigneur l'Archevêque de Narbonne, conjoin-
tement avec Messieurs les Agents, de donner tous leurs foins
à cette affaire. L'Assemblée a délibéré aussi de donner une
nouvelle preuve de sa confiance bc de sa satisfaction, en
priant ce Prélat de se joindre à Monseigneur l'Archevêque
de Narbonne dans les démarches ultérieures qu'exigera une
affaire aussi intéressante pour le Clergé.
Messeigneurs bc Messieurs les Commissaires, pour la Re-
ligion bc la Jurifdiction, ont pris le Bureau. Monseigneur
l'Archevêque d'Arles, Chef de la Commission, a dit:
MESSEIGNEURS
ET MESSIEURS,
II a été créé, par l'Assemblée tenue extraordinairement
en
DU CLERGÉ DE FRANCE, p SEPTEMBRE 1786. 1209
en 1782, un nouveau Département de trente mille livres
en faveur des Ecrivains Ecclésiastiques bc Laïques, qui au-
rpient bien mérité de la Religion bc des moeurs. Déja une
partie de ces fonds a été affectée au paiement de la pension
de 3000 livres accordée à M. l'Abbé Parest, par Délibé-
ration de Fannée derniere, fur le rapport de la Commission
des Moyens. Vous avez tout récemment arrêté de réserver
chaque année, sur le même produit, une somme de 4000
livres qui seroit employée en souscription pour la nou-
,
velle Collection des Conciles de France. Sans doute si vous
conservez ledit département de 30000 livres, il vous pa-
roîtra expédient de le charger des 9100 livres de pension
données aux Savants bc Gens de Lettres, par les Assem-
blées de 1770, de 1780 bc de 1782 : ainsi, les fonds an-
nuels dont la disposition sera libre dans vos mains, s'élè-
veront à une somme de 13800 livres 3 mais les arrérages
de l'imposition levée à cet effet fur les Diocèses depuis le
terme d'Octobre 1784, ajoutent une somme assez consi-
dérable à la masie des secours bc encouragements. Plus nous
connoissons Fétendue des obligations que Fhonneur de vo-
tre confiance nous impose , moins il nous est permis de
vous dissimuler les embarras inséparables d'une pareille ré-
partition. Nulle difficulté, fans doute, à Fégard des Au-
teurs chargés de quelque Ouvrage par ordre des Assemblées
précédentes. Tel est M. l'Abbé Gandin, Rédacteur de la
Collection de vos Procès-verbaux, du Précis des Rapports
d'Agence, bc d'un nouveau Cérémonial pour se Clergé de
France, qu'il est fur le point de finir. Après seize ans d'u-
tiles travaux, rien de plus juste que de lui donner un gage
public bc durable de votre fatisfaéfion.Tel est aussi M. FAbbé
de Gourcy, auquel l'Eglise de France doit une Traduction
estimée des anciens Apologistes de ia Religion Chrétienne,
entreprise pour remplir le voeu de l'Assemblée de 1770. Sa
naissance ses vertus bC ses malheurs augmentent encore
,
l'intérêt qu'inspire fi universellement l'heureux usage qu'il
a toujours fait de ses. rares connoissances. Tel est enfin se
pieux bc savant Continuateur des Conférences d'Angers,
M. l'Abbé de la Blandiniere. C'est pour obéir à Finvita-
Proces-verb. de 17 8 j-17 8 6. Bbbbbbb
111 o PROCÈS-VERBAL DE L ASSEMBLÉE-GÉNÉRALE
tion de l'Assemblée de 1780, qu'après avoir mis au jour
trois volumes fur la Hiérarchie, il a commencé Fimprest-
sion d'un Traité complet des Synodes 5 Ouvrage qui répan-
dra une lumière d'autant plus précieuse, que rien n'est plus
désirable que la tenue régulière 'dé ces Assemblées Diocé-
saines. Mais, après avoir satisfait à ces créances privilégiées,
il faut, dans le choix des autres Auteurs, bien saisir Fesprit
bc les vues de l'Assemblée de'1781. Elle étoit bien éloi-
gnée de vouloir armer toutes sortes de mains pour la défense
de la foi de nos pères. Quel danger n'y auroit-il pas à favori-
ser ies Ecrivains téméraires qui, consultant bien moins leur
force que leur zèle s'ingèrent, fans mission de combat-
, ,
tre la nouvelle Philosophie? Le grand objet du Clergé a été
d'encourager, dans la Capitale bc dans les Provinces, la
culture de toutes les branches de la science ecclésiastique,
par des distributions bien plus honorables que lucratives :
mais cette institution exposeroit à mille surprises, si de sim-
ples Prospectus d'entreprises littéraires, ou de prétendus ma-
nuscrits ouvroient ses portes de cette efpece de Concours,
ou si l'on accueilloit indistinctement cette multitude de pro-
ductions dont est surchargé notre Littérature. Bientôt Fa-'
vide bc intrigante médiocrité s'empareroit des récompen-
ses destinées au vrai talent, presque toujours modeste. Sans
doute en s'empreslant d'honorer les hommes éminents bc-
supérieurs, il ne faut pas négliger les bons bc utiles Ecri-
vains 3 mais nulle considération ne doit faire couronner des
compositions fans mérite sauf à laisser les fonds fans em-
,
ploi dans les années de stérilité. II est visible que ses grâces
faites aux membres des Sociétés bc Compagnies, réfléchis-
sent sur le Corps entier, bc y répandent des germes pré-
cieux d'émulation, point de vue fondamental du nouvel
établissement. La quotité de Fencouragement doit se me-
surer sur la bonté de FOuvrage, combinée avec la position
de FAuteur, une somme modique suffisantaux besoins d'une
personne vivant en communauté. Enfin des libéralités paf
,
fagercs bc momentanées n'exigent pas les mêmes titres que
des pensions. Mais dans l'un bc l'autre cas, une fin de non-
recevoir insurmontable, écarte toute prétention qui n'au-
DU CLERGÉ DE FRANCE3 9 SEPTEMBRE 1786. 1 z 11
roit pas pour base l'un ion des talents bc de la vertu. Parmi
les défenseurs de la Religion dignes d'être avoués par l'E-
glise Gallicane, la voix publique vous désigne M. l'Abbé
Duvoisin, membre d'une savante bc célèbre Société que
distinguer, ,
vous aimerez toujours à bc déja cité avec de
justes éloges dans les Assemblées de 1780 bc 1781. M. Ré-
gnier, Directeur du Séminaire de Saint-Sulpice, appartient
à un Corps intéressant bc très-cher à FEpiseopat. Bien des
personnes regardent son Traité fur la certitude des preuves
du Christianisme comme se plus complet qui ait paru fur
,
cette matière. En repoussant avec avantage les sophilmes
de Fincrédulité, M. Camufet, Curé de FHôtel-Dieu de
Chaalons-sur-Marne, confirme bien la célèbre maxime du
Chancelier d'Aguesieau, que la Religion est la vraie Philo-
sophie. Une multitude d'éditions rapidement enlevées, at-
testent le grand succès des Traités de FEgdise bc de la Re-
ligion par M. l'Abbé Bailli, Chanoine de Dijon. On pa-
,
roît satisfait de quelques autres Traités qu'ont publiés à
,
FulageMes Séminaires, M. Mézin Professeur de Théolo-
,
gie à Nanci, bc M. Jacques, Ecclésiastique du Diocèse de
Besançon. Puisse Fattention du Clersé sixée sur ces fortes
,
d'Ouvrages, susciter enfin à nos Diocèses un Cours élé-
mentaire de Théologie, où, fans omettre aucune discussion
essentielle, on ne s'égare point dans des controverses de pure
érudition, où l'on puise toujours les principes de décisions
dans les sources incorruptibles de FEcriture bc de la Tra-
dition, fans négliger les ressources d'une dialectiqueserrée,
pressante bc lumineuse bc où l'on accoutume de bonne
heure les jeunes Elevés ,du Sanctuaire à toujours discerner
l'opinion du dogme bc le conseil du précepte.
VOUS êtes trop éclairés, Messeigneurs bc Messieurs, pour
ne pas accréditer bc mettre en honneur Fétucie des Langues
savantes, íi propre à répandre du jour fur les titres primi-
tifs de la révélation. Déja les travaux de M. l'Abbé Con-
tant de la Mollette ont été pris en considération par FAtsem-
blée de 1780. Sans prétendre adopter la partie systémati-
que des seize volumes mis au jour par la Société Hébraï-
que des Capucins de Saint-Honoré, l'Aílemblée de 1781
Bbbbbbb z
ii 12. PROCÈS-VERBAL DE L ASSEMBLÉE-GÉNÉRALE
Z r
RÉ P
_____ .—_-
ON SE DU R O I,
Du 5 Septembre 17S6,
Chapitre d'Embrun
Chapitre de Senez
Chapitre de Digne . .
.......
leur font destinés, S A F OIR :
......... . . -, .
6000 1.
2600
8000
Chapitre de Graste 5000
. . > . . . .
Chapitre de Vence 2500
Chapitre de Glandeve . 4100
. . . . .
Chapitre de Toulon 3 5°°
Chapitre de Sisteron 3300
Chapitre d'Apt 3000
Chapitre de Riez 4J°°
Chapitre de Gap
Chapitre de Rennes
» . . . . . .. 2600
4x00
Chapitre de Quimper 4000
Chapitre de Grenoble . 2000
. . . . .
Chapitre de Die . 4000
Chapitre de Limoges 4000
Saint - Flour 3000
66400 L
DU
DU CLERGÉ DE FRANCE, 9 SEPTEMBRE 1786. 12 x js
...
. .
A M. l'Abbé Lourdet, Lecteur d'Hébreu Ô£
de Syriaque au Collège Royal, 4000 1.
.
A M. Bailly, Chanoine de Dijon, 3000 L
. . .
A M. Bauzée, de l'Académie Françoise, 3000 1.
.
A M. Godescard,Chanoine de Saint-Honoré, 2400 1,
A M. R.eyers, Chanoine de Chaaions-íur-
Marne, • 2400 L
A M. Grou, ancien Jésuite, 2400 1.
A M. Brottier,del'Académiedes Belles-Lettres, 2400 1.
A. la Société Hébraïfante des Capucins de
Saint-Honoré, 2000 1.
. . .
A M. l'Abbé Auger, de l'Académie des Belles-
Lettres, 2000 L
A M. l'Homond, Professeur Emérite en l'Uni-
versité de Paris, 2000 h
A M. Reyre, ancien Jésuite, 2000 L
A M. Baudrier, Curé de Peyrusse, Diocèse
d'Audi, . . 2000 1.
A M. Régnier, Directeur du Séminaire de
Saint-Sulpice, IJOO h
Au Père Pingre, Génovéfain de l'Académie
,
des Sciences, : 1500 L
. .
33600 L
1230 PROCES-FERBAL DE L ASSEMBLÉE-GÉNÉRALE
De l'autre part 36ooi'
• • • 3
A MM. Bonne-foi &: Bernard, Auteurs de
l'Ecrit fur l'état Religieux, 1800 1;
. . . . . .
A M. Mezin, Professeur de Théologie à Nanci, 1200 L;
A M. Jacques, Ecclésiastique du Diocèse de
Besançon, 12.00 1/
A M. Camuset, Curé de l'Hôpital de Chaalons-
sur-Marne 1200 1.
,
A M, Querhoeuf, ancien Jésuite, 1200 1.
. . .
A MM. les Curés de la Vallée de Bray, Dio-
cèse de Rouen, 3000 1.
.
46200 1.
1 ' —• —• —- ~Ì
SIRE,
VOTKE MAJESTÉ ne confondra pas nos voeux &: nos
respects avec ces tributs accoutumés de tous les temps &C
de tous les lieux, qui marquent feulement la puissance des
Souverains 6c la dépendance des Sujets.
Le langage du Clergé de votre Royaume doit être sim-
ple sincère SC vrai comme vos vertus.
,
Vos vertus, SIRE, règnent au milieu de nous comme
les Loix ; elles inspirent la même confiance elles exercent
,
la même autorité.
Si nous avons rempli des devoirs utiles 5 si nous sommes
occupés du bien qui nous reste à faire; íi nous concourons
a vos vues pour le bonheur de vos peuples, nous vous ren-
dons riiommage qui vous convient l'hommage auguste
,
ô£ solemnel qui ne se renferme point dans Fenceinte d'une
Cour, qui ne s'arrête point fur les dégrés du Trône cV: qui
,
n'admet d'autres bornes que celles même de votre empire.
S IRE, nous venons rendre compte à VOTRE MAJESTÉ
de Fusage que nous avons fait des pouvoirs que l'Eglife de
France nous a confiés.
Nous avons eu des plaintes à former, des droits à sou-
tenir des sacrifices à faire aux besoins des Eglises fié" des
,
fidèles. Nous avons dit ce que nous avons pensé, parce
Proces-verb. de 178J-1786. F f ff fff
Ï 142. PROCÈS-VERBAL DE L ASSEMBLÉE-GÊNÉR.ALE
qu'un Gouvernement juste ne nous laisse rien à craindre
6c rien à diíhmuler; & ce que nous n'avons pas pu faire,
nous a cauíé moins de regret, parce qu'il est dans votre
pouvoir de suppléer aux reílources qui nous manquent.
Arrêt du Un Arrêt de Règlement d'une Cour souveraine, con-
Parlement de traire sa
a propre Jurisprudence, avoit ravi lout-à-coup aux
Rouen, fur les
dîmes de Nor- Eglises d'une grande Province une partie de leurs pos-
mandie.
sessions.
Nous avons rendu justice à ses vues, ôc nous avons
combattu Ces jugements. Des Magistrats citoyens ont ou-
blié les Loix pour l'intérêt des peuples ; &C s'ils ne s'étoient
pas trompés fur l'intérêt même des peuples , notre voix ne
s'éleveroit pas dans ce moment pour réclamer les Loix.
Mais, Sí R E, ce font ceux à qui la Religion révèle fans
cesse, ô£ les malheurs de l'indigence c\í les devoirs de la
,
charité 3 ce íont les Pasteurs des Paroisses, qui se plaignent
qu'une Jurisprudence nouvelle transmette aux mains des
plus riches propriétaires ces mêmes biens que la Religion
avoit consacrés à la subsistance de la veuve & de Forphe-
lin. A Dieu ne plaise qu'il soit en notre pensée de vouloir
étendre des privilèges, & de solliciter des grâces. Forcés"
de rappelíer des droits respectés dans tous les temps, nous
marquons nous-mêmes les limites que Fufage de tous les
temps leur a prescrites. Nous réclamons votre justice,
SIRE, cc non votre faveur. Votre sagesse éclairée a pro-
noncé la Loi. Les délais, fans doute, indispensables de l'en-
régistrement, ne peuvent plus nous donner d'inquiétudes.
II nous est permis de mettre notre confiance dans votre au-
torité quand elle n'emploie d'autre force que celle même
,
des Loix.
Portions con- Le fort des Pasteurs indigents est devenu, SIRE, un
grues. des objets les plus intérefiants de nos Assemblées.
Nous cherchons à former des Prêtres instruits, à donner
aux Paroisses des Pasteurs vertueux, à récompenser dans
le repos de la vieillesse, les mérites d'une longue vie con-
sacrée aux soins du ministère.
Malheur aux peuples, quand nous sommes forcés dans
notre choix, quand nous confions à regret leurs intérêts
DU CLERGÉ DE FRANCE , T I SEPTEMBR£•1780. 1 ?>4 ^
éternels à des hommes dont Fâge &£ les besoins peuvent
abaisser les esprits ô£ flétrir les vertus. A quoi servent des
vertus qui ne peuvent pas s'exercer? II faut donner des ali-
ments à la charité des Pasteurs, &C leur transmettre, avec
les fonctions de leur ministère le pouvoir de les rendre
,
utiles.
SIRE, nous avons épuisé tous les moyens qui dépen-
dent de nous j nous vous présenterons encore des demandes
particulières, plus bornées que les besoins de nos Diocèses
ôc plus étendues que leurs ressources, ô£ nous ne pouvons
plus attendre que de VOTRE MAJESTÉ même le succès
d'une entreprise que la voix publique approuve, ô£ qui tend
au plus grand bien de la Religion ôí de l'humanité.
SIRE, nous implorons votre bienfaisance pour des
objets dignes d'elle, ÔC c'est avec la même confiance que
nous osons intéresser VOTRE MAJESTÉ contre VOTRE
MAJESTÉ même.
Une grande question s'élève entre le Clergé de votre Toi & Hom-
Royaume &C les dépositaires des droits de votre Domaine. 'nage.
Nous n'avons pas pensé, SIRE, que votre Domaine
eût la même étendue que votre Empire, ô£ que les droits
de la plus noble propriété puisient se confondre dans les
mains du Souverain avec la souveraineté même: votre puis-
sance royale n'a pas besoin de s'appuyer fur cette suzerai-
neté universelle, qui ne fut jamais établie par les Loix. A
quoi fervent de vains hommages, quand nos Loix, nos
serments &£ nos voeux enchaînent la Nation entière au ser-
vice du Prince &: de l'Etat ?
SIRE, nous avons reconnu que l'Eglife de France tient
des sentiments religieux de ses Rois, les privilèges ££ les
exemptions des biens qu'elle poílede dans leur Domaine
y
&C notre réclamation même ne nous rappelle que le souve-
nir de leurs bienfaits.
Nous avons recherché, fans supposition, sans conjectu-
re , les Ordonnances, les Coutumes &C les Arrêts. Nous
avons rappelle ces mêmes principes ô£ ces mêmes titres qui
forment Fexistence légale de tous les Ordres de votre Royau
nie, &£ qui veillent à la propriété des Citoyens.
Fffffff z
3:3,44 PROCÈS-VERBAL DE L ASSEMBLÉE-GÉNÉP.ALE
SIRE VOTRE MAJESTÉ vient de tracer Elle-même
,
cle sa propre main les maximes qui doivent maintenir les
droits &£ régler les prétentions de votre Domaine ; &C dans
.
ce jour soíemnel où vous avez su couvrir de tous les orne-'
ments de la bonté, Fappareil imposant de la Justice &C de
la Loi, vous nous avez appris que vos droits ne pouvoient
jamais nuire à ceux des possesseurs légitimes , ôc que vos
intérêts ne pouvoient point être séparés de ceux de votre
Peuple.
Montrez-vous, SIRE, aux yeux d'une Nation qui vous
aime dans cette grandeur simple c£ naturelle, qui semble
remporterun si noble triomphe sur le rang même des Rois.
Une Cour de Magistrature appellée de si loin pour bénir
vos vertus en recevant vos Loix 3 une Province entière qui
se preste sur vos pas ôc" qui se repaît de votre vue ont, sans
,
doute, ossert à vos regards le spectacle le plus digne de fixer
les regards d'un Souverain : car les fêtes de votre Cour n'é-
galeront jamais les fêtes de votre Peuple. La renommée de
vos vertus, SíRE, ne surfit pas à vos Sujets ; il manque à
leur bonheur de voir un Souverain qui, plus occupé de
leurs intérêts que de fa gloire , veille à la tranquillité de
FEurope pour assurer leur repos 5 qui fut FArbitre de deux
Puisiances respectables, dont la France a craint de parta-
ger les dissentions3 qui, semblable au plus sage de nos Rois,
a lait connoître à FAngleterre les bornes de ía puissance , ôC
qui, dirigeant les destins d'une République naissante, a pro-
tégé, d'un bout du Monde à l'autre, les progrès du Com-
merce & de la liberté. Sa sagesse prépare (es triomphes, ÒC
ne nous les fait point acheter 5 elle donne à la France éton-
née un nouveau Port fur l'Océan ô£ les opérations qui
,
peuvent lui plaire, font celles qui ne coûtent pas un im-
pôt à son Peuple. Puiile son heureuse administration rame-
ner parmi nous , avec la prospérité publique, Fempire de
la Religion í puisse un Roi sage & vertueux, faire régner
dans ses Etats cette Religion sainte qui rend les Loix in-
violables, ô£ qui peut feule en assurer l'exécution par la
,
douce ô£ puissante habitude des moeurs ô£ des vertus !
DU CLERGÉ DE FRANCE., 11 SEPTEMBRE 1786. 1245
T Francois-Joseoh-Emmanuel,Evêcue de la Rochelle,
-j- C. G. Ev. Duc de Langres.
f J. A. Ev. de Lavaur.
T Ch. Aug. Ev. d'z\cqs.
-}- P. A, Ev. d'Avranches.
•j- L'Ev. de Dijon.
-f Elypp. Evêque-Prince de Grenoble.
•f C. Ev. de Meaux.
~f C. M. Evêque de Saint-Flour.
•j- Louis, Ev. d'Olba, Coadjut. d'Orléans.
*}". S. Ev. de Rodez.-
-j- Pierre, Ev. de Nevers.
•}- François, Evêque de Digne.
L'Abbé de la Bintinaye.
L'Abbé de Sieyes.
L'Abbé de Grainville.
L'Abbé de la Myre-Mory.
L'Abbé de Panât.
L'Abbé de Clueiw.
L'Abbé le Gay.
L'Abbé de Chardebeuf de Pradel.
L'Abbé de Montpeyroux.
L'Abbé de Grand-Clos-Meflé.
L'Abbé de Barrai.
L'Abbé ì'Hermite de Chambertrand.
L'Abbé de Narbonne.
L'Abbé de Tartonne.
L'Abbé de la Salle.
L'Abbé de Bovet.
L'Abbé' d'Esponchés.
L'Abbé de Lomen
DU CLERGÉ DE FRANCE , i z SEPTEMBRE 1786. 12.7-7
L'Abbé Boursier.
L'Abbé de Grimaldi.
L'Abbé de Foucauld.
L'Abbé de Luiilier-Rouvenac.
L'Abbé de Montazet.
L'Abbé d'Anstrude.
L'Abbé d'Andrezel.
L'Abbé de Saint-Farre.
L'Abbé d'Ao-oult.
L'Abbé de Pontevcs.
L'Abbé de Messey.
L'Abbé de Boiso;elin, ancien Agent, Promoteur.
L'Abbé d'Osmond, Promoteur.
L'Abbé de Barrai Agent.
,
L'Abbé de Montesquiou, Agent.
L'Abbé de Périgord, ancien Agent,, Secrétaire.
L'Abbe:vDi'llQn., Secrétaire.
Fih du Procès-verbal.
YZJ% TABLE DES AFFAIRES
/ SL.
1H ^
'
i j
DES PIECES
E T
PRINCIPALES AFFAIRES
CONTENUES au Procès-verbal de F Assemblée-Générale
du Clergé de France, tenue en l'année 1785.
L'A[semblée reçoit Messieurs les nouveaux Agents 3& leur accorde voix dé-
libcrative dans leurs Provinces, ibid.
Monseigneur l'Archevêque de Rheims & Monseigneur VEvêque de Troyes
font priés de les présenter a M. le Garde des Sceaux 3 ibid.
DU PROCÈS-VERBAL. 1179
Nomination des Secrétaires & Promoteurs, PaSe l S
Lecture du Sermentprêté par Messeigneurs & Messieurs les Députés, ï6
Délibération fur la clause injérée dans la Procuration de la Province de
Paris. Requifiioire de Monsieur le Promoteur : Mgr. le Coadjuteur est
admis dans I'Assembîée tam en présence qu'en, l'absence de Monseigneur
>
VEvêque d'Orléans, sans qu'il puisse recevoir de taxe, & sans voix
délibérative hors en l'absence de mondit Seigneur l'Evêque VOr-
léans, \6 & fuiv.
Remerciements de Monseigneur FEvêque d'Orléans & de Monseigneur le
Coadjuteur \y
3
Délibérationpour inviter Monseigneurl'Archevêque de Paris d'assister aux
Séances de I'Assembîée 20
3
Délibération pour célébrer la Messe solemnclle du Saint-Esprit, ibid.
l
Monseigneur Evêque de Langres es prié de faire le Sermon, ibid.
Délibération pour demander audience au Roi, 21
Délibération sur Vaumône ibid.
3
Licet pour la Messe sole m nelle du Saint-Esprit & le Sermon 22 je Séance.
,
Messe solemnclle du Saint-Esprit & Sermon par Monseigneur VEvêque
3
de Langres ibid.
3
Monseigneur l'Archevêque d'Aix rend compte de la visite qu'il a faite a
A'ionseigneur l'Archevêque de Paris pour Pinviter de venir a I'Assem-
bîée ,
, 2y
Monsieurl'Abbé de Montcsquiou annonce que le Roi «S'la Reine ont fixé au
Dimanche 29 Mai, le jour auquel l'Assembléepourra leurprésenterses
3
respects z6
_,
Audience du Roi & de la Reine h Versailles, ibid. 4e Séance.
,
M. de Saint-Jullien met ses comptes fur le Bureau 28 Séance.
, 5e
Remerciements a Monseigneur l'Archevêque de Narbonne des Harangues
par lui faites au Roi & a la Reine , cj délibération de les insérer dans le
Procès-verbal, avec la Réponse du Roi, ibid.
Remerciements à Monseigneur VEvêque de Langres du Sermon par lui fait
le jour de la Messe solemnclle du Saint-Ejprit
, ibid.
' Monjeigncur l'Archevêque de Rheims rend compte de la visite faite à M. le
Garde des Sceaux pour lui présenter Messieurs les Agents 29 3
Lecture du Cérémonialpour recevoir MM. les Commissaires du Roi, ibid.
Nomination des Commissairespour les différents Bureaux ibid.
,
Réception de Monseigneur l'Archevêque de Paris 34
,
Première viste de MM. les Commissaires du Roi, 35
Lettre du Roi h I'Assembîée, ibid.
Discours de M. de Marville, 36
Réponse de Monseigneurl'Archevêque de Narbonne3 37
52^0 TABLE DES AFFAIRES
Harangue au Roi par Monseigneur l'Archevêque de Narbonne, page 39
Réponse du Roi 42
3
Harangue a la Reine, A2
6e Séance. Dire
J de Monsieur l'Abbé de Pérìgord sur V'affaire des dîmes de Nor-
mandie ibid.
j
JDélibération fur cette affaire & députation a M. le Garde des Sceaux, 60
,
Délibération pour assister a la Procession du Saint-Sacrement le jour de
l'Octave de la Fête-Dieu ibid.
,
7= Séance. L'Assemblée assiste à cette Procession 61
À ,
Monseigneur l'Archevêque de Rheims rend, compte des dispostions favo-
rables de M. le Garde des Sceaux fur l'affaire des dîmes de Nor-
mandie 63
3
8 e Séance.
Observations fur une erreur qui s'esl glissée dans la Galette de France,
eù il est dit que Messeigneurs & Messieurs les Députés ont été présentés
au Roi par M. le Baron de Breteuil, 64
Lecture des Procès-verbaux des Assemblées Provinciales ibid.
,
9e Séance. Premier Rapport du Bureau de la Jurisdicìion sur sédition des OEuvres
complètes de Voltaire, 65
Délibération d'écrire une Lettre au Roi, & de nommer des Commissaires
pour conférer avec M. le Garde des Sceaux, 68
Lettre de l'Assemblée au Roi 69
y
Compte rendu par Monseigneur l'Archevêque d'Aix de Vétat actuel de
raffaire des Foi & Hommages
, 71
Dispositions en saveur de M. l'Abbé Parent, 72-
Réflexions préliminaires fur la stuation des affaires du Clergé, avant de
délibérerfur. le Don-gratuit ibid.
y
10e Séance.
Ì. Monseigneur l'Archevêque de Narbonne rend compte de la Réponse du Roi
sur la Lettre de I'Assembîée 3 concernant la nouvelle édition des OEuvres
complètes de Voltaire & des dispostions favorables de Sa Majestéfur
Vaffaire des Dîmes de, Normandie 73
,
Compte rendu par Monseigneur l'Archevêque de Rheims d'une nouvelle
conférence avec M. le Garde des Sceaux fur Vaffaire des Dîmes de
t
Normandie ô promesse de ce premier Magistrat
, 3
74
Seconde viste de MM. les Commissaires du Roi, 73"
Lettre du Roi à l'Assemblée ibid.
3
Discours de M-. de Marville pour demander un Don-gratuit de dix-huit
millions, 7^
Réponse de Monseigneur l'Archevêque de Narbonne, 78
Requistoìre de Monsieur l'Abbé de Boisgelin3 Promoteur> 79
Avis de la Province de Toulouse3 81
Délibération d'accorder les dix-huit millions, 82
Monseigneur l'Archevêque de Narbonne propose d'en écrire au Roi : Mon-
sieurì' Abbé de Montesqiiioueflchargèdeporterla Lettre a Sa Majesté^h'\c\.
Monsieur
DU PROCÈS-VERBAL. I I8 I
Monsieur s Abbé de Montesquiou rend compte de sa commission page 83 1*lie Séance.
,
Lettre du Roi a Monseigneur l'Archevêque de Narbonne en réponse ibid.
,
Monseigneur VArchevêque de Narbonne propose d'accorder3 sur la de-
mande de AI. de Saint-Jullien la survivance & adjonction de la place
de Receveur-Général du Clergé ,à M. de Quinson jon neveu, 84
,
Requistoire de M. l'Abbé de Boisgclin, Promoteur, ibid.
UAssemblée accorde la survivance & adjonction de la place de Receveur-
Général du Clergé h M. de Qiiinson neveu de M. Bollioudde Saint-Jul-
,
hen & délibération prise en conséquence,
>
8)
Remerciements de M. de Saint-Jullien S6
,
Messieurs les Agents commencent la lecture du Rapport de leur Agence ,87 1 zc
; Séance.
'Réflexions fur l'affaire concernant la cassation d'un Arrêt du Parlement de
Grenoble qui a maintenu le Sieur Buiffonier dans la Cure du Mo nef
,
iier-Clerniont, Diocèse de Die : députation à M. le Garde des Sceaux
à ce sujet ibid.
,
J^ifue à Monseur l'Abbé de Grainville malade 88 1 3e Séance.
, 3
Lecture du Rapport d'Agence ibid»
3
Réflexions fur L'affaire concernant la cassation d'an Arrêt du Parlement de
Toulouse, qui a maintenu dans le Prieuré de Montarnaud le Pourvu
en Cour de Rome, íîvc per rclìgnationcm , íive per obicum : cette af-
faire ejl renvoyée au Bureau de la Religion & de la Jurisdicìion ibid.
,
Monseigneur l'Archevêque de Narbonne rend compte, i°. de la conférence 14e
1 Séance.
tenue che^ M. le Garde des Sceaux 3 relativement a la nouvelle édition
des OEuvres complètes de Koltaire, 89
i°. Des dispositions favorables de ce premier Magistrat sur Vaffaire du
Sieur Buiffonier maintenu dans la Cure du Monestier-Clermont, Dio-
cèse de Die
, ibid.
3
.
30. De la promesse suite par le Chef de la Justice d'adresser prochaine-
ment au Parlement de Normandie des Lettres-Patentes provisoires, qui t
en attendant le Règlement définitif promis par Sa Majesté avant la sé-
paration de I'Assembîée, rétabliraient les Décimateurs dans leur ancien
état par rapport a la perception des Dîmes 90
3
Lecture & stgnature du Procès-verbal ibid.
,
Premier Rapport de Messeigneurs & de Messieurs les Commiffaires pour 16e Séance;
les Moyens 91
,
Visttc a Monsieur l'Abbé le Gay malade, 97 17e Séance.
3
Lecture du Rapport d'Agence ibid.
,
Second Rapport du Bureau de la Religion Q de la Jurisdicìion sur l'astaire 18e Séance..
de M. l'Abbé de Saint-Soupplets, contre le Pourvu en Cour de Rome
du Prieuré de Montarnaud, 98
Délibération fur cette affaire : députation a M. ie Marville Président du
Bureau des Affaires Ecclésiastiques & a M. l'Abbé _,Royer, Rap-
,
porteur, 108
Distribution des exemplaires imprimés du projet de Délibération propo- tç)e Séance.
Procès-verbal.dei78j-i78<í. Kkkkkkk
12.8.2. TABLE DES AFFAIRES
fée par la Commission des Moyens , concernant le paiement du Don-
gratuit , ." P^ge 108
20" Séance. Lecture du Rapport d'Agence 109
,
Audience donnée par VAssemblée au Greffier de l'Hótel-de-Villé, ibid.
21e Séance. Compte rendu par Monseigneur VArchevêque d'Arles des dispofitions fa-
vorables de M. de Marville Président du Bureau des Affaires Ecclé-
3
siastiques, & de M. l'Abbé Rcyer, Rapporteur, au sujet de l'affaire de
M. l'Abbé de Saint-Soupplets , pourvu du Prieuré de Montarnaud, 110
22e Séance. Délibération de l'Astêmbléefur le Don-gratuit & les Moyens, in
Monsteur l'Abbé de Barrai rend compte de l'affaire concernant la cassa-
tion de l'Arrêt du Parlement d'Aix 3 qui ordonne l'érection de la Suc-
cursale de Pontis 128
,
Avis du Bureau de la Religion & de la Jurisdicìion fur cette affaire 139
3
Délibération d'envoyer une députation à M. de Marville, Préstdent du
Bureau des Affaires Eccléfiasiiques ô à M. Lallemand le Coq Rap-
. 3 3
porteur, 141
MM. de i' Hùtel-de-Ville viennentprésenterleurs respects a l'Assemblée,ibid.
Discours de M. le Prêvôt-des-Marchands} ibid.
Réponse de Monseigneur l'Archevêque de Narbonne, 143
Lecture & signature du Procès-verbal3 ibid.
25e Séance. Premier Rapport de Messieurs les Commissaires pour les Portions congrues.
L.a Délibération est remise au 30 du mois 144
_,
'2'4CSéance. Lecture du Rapport d'Agence, N ibid.
2.6e Séance. Lecture d'un Mémoire de la Province d'Alby fur l'uniformité d'un Rituel
dans l'Eglife de France, 145
ï
Audience accordée par Assemblée au Prieur de Sorbone, & Délibération
d'assister au Discours pour lyouverture des Sorboniques ibid.
3
27e Séance. P!suc à Monseigneur l'Arshevêque de Narbonne, malade, 146
Lecture du Rapport d'Agence, ibid.
28e Séance. L'Assemblée se rend en Sorbone pour l'ouverture des Sorboniques 147
• ,
iz<.f Séance. Troisième Rapport du Bureau de la Religion & de la Jurisdicìion
, concer-
nant les mauvais Livres , ibid.
Délibération de présenter un Mémoire au Roi, & de voir M. le Garde des
Sceaux, 152
30e Séance:. Premier Raoport du Bureau du Temporel3 concernant les Economats , 1 54
Députation a M. le Garde des Sceaux à ce sujet, 156
Second Rapport du Bureau du TemporelsurV'aliénation des biens d'Eglise
en [rênêral, & la vente des immeubles des
Hôpitaux en particulier ibid.
3
Délibération h ce sujet, 167
aï* Séano:e, Lecture du Rapport d'Agence, ibid.
Lecture & signature du Procès-verbal3 ibid.
%>•' -seai-ic:e.
Troisième Rapport du Bureau du Temporel, au sujet de la Taille a laquelle le
Chapitre d Auxerre a été imposé a raison desesdímesqu'Usait valoir, 169
DU PROCÈS-VERBAL. 1185
Députation a M. le Premier-Président & à M. l'Avocat-Général de la
Cour des Aides pa°"C 171
3
Quatrième Rapport du Bureau du Temporel, au sujet des droits de Cour-
tiers-Jaugcurs demandés au Chapitre d'Auxerre ibid.
,
Députation à M. le Contrôleur-Général à ce sujet3 \~,(J
Cinquième Rapport du Bureau du Temporel, au sujet du droit de centième
denier, exigé de l'Abbé de Preuilly pour un acte passé avec ses Reli-
gieux, ibid.
Députation a M. le Contrôleur-Général a ce sujet 179
3
Sixième Rapport du Bureau du Temporel au sujet des réparations du
3
Clocher de B fignoles, auxquelles on veut assujettir les Décimateurs quoi-
3
que le Clocher Jò il placé fur la Nef, ibid.
Députation à M. le Garde des Sceaux a ce sujet, 1S2
Conférence indiquée par M. le Garde des Sceaux fur les aliénations des 53e Séance.
biens cccléstafliques3 ,
-
ibid.
Et jur l'affaire des Foi & Hommages , ibid.
Lecture du Rapport d'Agence 1S 3
3
Députation a M. de Marville Préstdent du Bureau des Affaires Ecclé-
3
siastiques & h Al. de Maujston, Rapporteur3 pour leur recommander
3
L'affaire du Chapitre de Saint-Malo concernant le droit de Fours ban-
3
naux, ibid.
Monseigneur l'Archevêque de Narbonne rend compte de la Réponse de M. le 34e Séance.
Garde des Sceaux aux représentationsde VAstemblée i°. concernant les
3
Economats, ibid.
20. Concernant les aliénations des biens d'Eglise, 184
30. Concernant la contribution des Décimateurs de Brignolcs aux répara-
,
tions du Clocher ibid.
3
Monseigneur l'Evêque de Montpellier rend compte des dispositions favo-
rables de M', le Premier-Président & de M. i'Avocal- Général de la
Cour des Aides, relativement al'affaire du Chapitre d'Auxerre, ibid.
Lecture d'un Mémoire au Roi, concernant, l'impression & la circulation
des mauvais livres, avec des observations fur chaque article de l'Edit,
rédigé par t Assemblée de 1782 a ce sujet : Monseigneur l'Archevêque
de Narbonne efl prié de présenter le Mémoire au Roi & de remettre a
3
M. le Garde des Sceaux, tant le Mémoire que le projet de Loi, avec
les observationsàmpliatives
, ibid.'
Quatrième Rapport du Bureau de la Jurisdicìion,sur la nécessité d'étendre
aux Epiises Collégiales la Déclaration du premier Décembre 1769 , con-
cernant les anciennes unions , 185
Délibération de l'Affemblée à ce sujet, 187
Mémoire au Roi, concernant les mauvais Livres , 388
Projet d'Edit concernant la composttion Vimprestion^ la vente & la distribu-
3
tion des Ecrits contraires à la Religion ô aux principes des moeurs. 1 9 1
Septième Rapport du Bureau du Temporel, concernant l'affaire des Foi
35e Séance
& hommages, 204
Kkkkkkk2
1184 TABLE .DES AFFAIRES
Commission nommée pour conférer avec MM. les Commissaires du Conseil
sur l'affaire des Foi & Hommages, paSe 2-2-i
36e Séance. Monseigneurl'Archevêque de Narbonne rend compte de cette conférence, 223
Dire de Monsieur l'Abbé de Montcsquiou, au sujet du droit de Marc
d'or exigé pour des Lettres-Patentes constrmatives d'unions de Bénéfi-
ces, & portant établissement d'Ecoles gratin-es dans la ville de Tours,ibid.
Députation à M. le Contrôleur-Générala ce sujet3 ' 129
37e Séance. Monseigneur l'Archevêque de Tours rend compte d'une affaire concernant le
refus de YiCusait par Mgr. l'Evêque du Mans au Sieur Bouvier Prêtre
,
du Diocèse de Trêves, prétendant droit a la Cure de Champfleur, Diocèse
du Mans : députation a M. le Premier-Prêstdent & à M. VAvocat-
Général du Parlement de Paris 3 pour leur recommander cette affaire, ibid.
Lecture du Rapport d'Agence
Séance. Dispositions favorables de M.
,
de
'230
Marville & de M. Mauffion, fur V affaire
38e
du Chapitre de Saint-Malo, concernant le droit de Fours b annaux, ibid.
Monseigneur l'Archevêque d'Aix rend compte des sollicitations faites aur
près de M. le Contrôleur-Général3 \ 9. au sujet des droits de Courtiers-
Jaugeurs , demandés au Chapitre d'Auxerre ; z°. au sujet du droit de
centième denier 3 exigé de l'Abbé de Preuilly ; 30. au sujet du droit de
Marc d'Or prétendu pour les Lettres-Patentes confrmatives de Décrets
d'union , & de rétablissement d'Ecoles de Charité dans la ville de Tours ;
40. au sujet du droit d'instnuation perçu fur les dots des Religieuses :
M. le Contrôleur-Général promet des Réponses par écrit fur ces ob-
jets 3 ibid.
Monseigneur l'Archevêque de Narbonne annonce une seconde conférence
avec les Commissaires du Conseil fur les Foi & Hommages, 231
Monsieur l'Abbé de Périgord rend compte de l'affaire de Messeigneurs les
F.vêques d'Arras & de Saint-Omer, contre les Religieux de Saint-Vaast
ô de Saint-Benin. Remerciements de I'Assembîée sur le ?ele de Mes
steurs les anciens Agents ibid.
,
39e Séance'!
e- Monseigneur l'Archevêque d'Aix rend compte de la seconde conférence
tenue che^ M. de Fourqueux 3 sur T affaire des Foi & Hommages , 243
40e Séance.
e. Cinquième Rapport du Bureau de la Religion & de la Jurisdicìion , au sujet
d'une affaire pendante au Parlement de Bordeaux sur Pappel comme
d'abus interjette par le Sieur G raiIlot, d'un Décret de l'Université de
cette Ville, qui avoit condamnéplufìeurs propositions extraites d'une
Thèse soutenuepar cet Ecclésiastique aspirant à une Chaire de Professeur
en Droit 3 244
Députation a M. le Garde des Sceaux pour le prier d'arrêter les suites de
cette affaire , 259
41e Séance
ce. Dispofitions favorables de M. le Premier- Président ô de M. l'Avocat-
Général du Parlements de Paris 3 relativement à l'affaire du refus de
Visa dans le Diocèse du Mans, 260
42e Séanci
ce. Dispositions favorables de M. le Baron de Breteuil, relativement a l'af-
faire concernant les Economats , 261
Lecture du Rapport des anciens Agents, ibid.
DU PROCÈS-VERBAL. H8J
Monseigneur l'Archevêque d'Aix annonce que l'affaire du Chapitre 43e Séance
d'Auxerre contre les habitants de Chichery, a été jugée favorable-
3
ment, Page l(>i
Ce Prélatfait part a I'Assembîée d'une Lettre écrite par M. le Garde des
Sceaux à Monseigneur l'Archevêque de Narbonne, explicative des in-
tentions du Roi relativement aux représentations du Clergé, concernant
les Economats, 262
Lecture du Rapport d'Agence 263
,
La Lettre de M. le Garde des Sceaux ci-dessus, est insérée 264
3
Monseigneur VArchevêque de Toulouse sait part à l'As'emblée d'une Lettre 44e Séance.
de M. le Contrôleur-Général à MonseigneurlArchevêque de Narbonne
à laquelle étoient joints deux Mémoires fur Vinstabilité des baux des
,
Bénéfices : la Lettre Mémoiresfont renvoyés au Bureau du Tem-
& les
porel, i6tj
Lecture du Rapport d'Agence, ibid.
Délibération ponant nomination de Commissaires pour conférer avec des Séance.
Députés de la E acuité de Théologie fur les moyens de perfectionner les 45e
Etudes ecclésiastiques ,
x6~j
,
Lecture du Rapport d'Agence ibid.
,
Sixième Rapport du Bureau de la Religion & de la Jurisdicìion fur un 46e Séance.
Arrêt du Parlement de Paris concernant la. réforme des registres de
Baptêmes Mariages & Sépultures , dans le Diocèse de Troyes
3 , ibid.
Députation à M. le Garde des Sceaux à ce sujet 294
3
Huitième Rapport du Bureau du Temporel, au sujet des droits de paréape 49e Séance.
contestés a Monseigneur l'Evêque de Saint- Paul-trois-Châteauxpar
l'Officier du Roi,
295
Mesticurs les Agents font chargés d'aider Monseigneurl'Evêque de Saint-
Paul- trois-Châteaux de leurs bons offices, 301
Neuvième Rapport du Bureau du Temporel, au sujet du tirage de la mi-
lice Ô de l'exemption des domestiques des Ecclèfiaftiques ibid.
,
Députation à M. le Maréchalde Ségur pour demander l'interprétation du
mot íervice personnel, 303
Monseigneur l'Evêque de Montpellier annonce un Arrêt rendu par le Par- 50e Séance.
lement de Paris en faveur de Mgr. V Evêque du Mans, au sujet du refus
de Visa par lui fau au Sieur Bouvier pour la Cure de Champfleur3 304
Lecture & stgnature du Procès-verbal, ibid.
Dispositions favorables du Roi au sujet du Mémoire concernant les mau-
5 1e Séance.
vais Livres ibid.
,
Réstexions de I'Assembîée fur les articles proposés par la Commission des
Portions congrues, ibid.
Autres réflexions fur le même objet ibid. 52c Séance.
3
Lecture de la Réponse de M. le Contrôleur-Général a différents Mémoires
3e Séance.
de l'Assemblée. Cette Réponseest renvoyée au Bureau du Temporel, ibid. 5
Premier Rapport du Bureau des Portions congrues au sujet de P'augmen-
tation des honoraires des Curés &
3
des V^icaires, 306
;
1 .
^/
IL86 TABLE DES AFFAIRES
AVIS de la Commission. pape 329 -/
,
Réquisitoire de Monsteur l'Abbé de Boisgelin Promoteur, 331
3
Délibération de L'Assemblée, contenant quinte articles 333
,
54e Séance. ^Septième Rapport du Bureau de la Religion & de la Jurisdicìion:, fur un
refus de Viía fait au Sieur Buiffonier pour la Cure du Moneflier-Cler-
3
mont3 Dioce.se de Die, 336
Délibérationfur ce Rapport, 343
55e Séance, Résultat
J d'une conférence avec M. le Garde des Sceaux : i°'. fur le Mé-
moìre concernant les mauvais Livres j 20. fur le projet de déclaration
pour mettre les Eglises Collégiales a l'ahri du dévolut pour anciennes
unions ,- 30'. fur la Thèse du Sieur Graillot • 4°. fur l'affaire du Sieur
Buiffonier, Diocèse de Die,- 50'. sur l'Arrêt du Parlement, concer-
nant la réforme des registres de baptêmes, mariages & sépultures dans le
Dioccje de Troyes ,- 6°. fur la révocation de l'Article y de la Décla-
ration du z 6 Mai 1774, 1 344
Premier Rapport du Bureau des dîmes, fur la nouvelle Jurisprudence du
Parlement de Rouen, concernant les dîmes, 345
Délibération fur ce Rapport 386
,
57e Séance.
Deuxième Rapport du Bureau des dîmes fur V'obligation imposée aux
,
Décimateurs de Flandre de fournir entièrement
, aux réparations des
Presbytères ainst que des Eglises Paroissiales 388
, 3
Délibération fur ce Rapport 402
3
Lecture du Mémoire au Rot & des observations fur la Délibération con-
3
cernant les Portions congrues , 403
Ce Mémoire est inséré ' 404 _,
,
Ainst que les Observations fur chacun des Articles de la Délibération
du 3 Août 407
,
j$* Séance.. Visite a Monseigneur l'Archevêque d'Aix malade 417
,. ,
Vistte à Monseigneur l'Evêque de Troyes malade ibid.
3 ,
Huitième Rapport du Bureau de la Religion & de la Jurisdicìion,sur l'af-
faire de M. l'Abbé. de Saint-Soup<pdets , contre le Pourvu en Cour de
Rome du Prieuré de Montarnaud jugée en faveur de M. l'Abbé de
3
Saint-Soupplets, ibid.
Délibération de solliciterune Déclaration qui déclare nulle ô fans effet toute
,
date de Cour de Rome expédiée fur vacance
3
par mort , à moins qu'Une
soit justifié de l'avis donnépréalablement de ladite vacanceparmort 3 avec
défenses aux Expéditionnaires de comprendre dans les Suppliquesfur ré-
signations en faveur, la clause fubstdiaire per obitum 421
,
Neuvième Rapport du Bureau de la Religion & de la Jurisdicìion, au sujet
du droit, de prévention 4Z 2
3
Députation, à M. le Garde des Sceaux , pour obtenir une Loi qui déclare
de nul effet toute date retenue en Cour de Rome avant Vexpiration des
trente jours francs qui suivront Venterrement du dernier Titulaire , 42 G
6 ie Séance
Messieurs les Agents font chargés de recommander au Rapporteur l'affaire
ce.
DU PROCÈS-VERBAL, 1187
qui intéresse les Religieux de Vendôme à de Saint-Calais, Décimateurs
de la Paroisse de Savigny, concernant les pailles de la dîme que les ha-
bitants veulent s'approprier a vil prix, pa^e 427
Lecture du Rapport d'Agence 4.2 S
,
Audience demandée par le Greffier de l'Hôtel-de-Ville ibid. 61e Séance.
62
3
Monseigneur l'Archevêque de Narbonne rend compte de la conférence tenue
che\ M. le Garde des Sceaux :
iS. Sur l'affaire du Sieur Buiffonier3 Diocèse de Die,
Sur la Déclaration demandée relativement a la clause subsidiaire
20.
,
per obitum , inférée dans les Actes de résignation,
30. Sur les abus de la prévention,
4e. Sur l'affaire des Décimateurs de Flandre
,
50. Sur les recherches faites dans le Diocèse de Troyes, relativement
aux registres de baptêmes , &c.
6e". Sur l'affaire des dîmes de Normandie3 ibid.
Lecture du Rapport d'Agence, 429
Monseigneur VArchevêque de Narbonne annonce les dispostions favora- 63e
< Séance.
blés du Roi, relativement au Mémoire fur les Portions congrues & la ^
prorogation de l'Assemblée à P année prochaine 430 '
3
Lecture du Rapport d'Agence ibid.
,
Dixième Rapport du Bureau de la Religion & de la Jurisdicìion, concer- 64e Séance.
nant L'Abbaye de Maubcc 3 poffêdêe par M. le Baron d'Efcars , 43 1
Délibération de présenter au Roi un Mémoire a ce sujet, & de mettre sous
les yeux des Ministres la. situation de l'Eglife de Québec 446
. ,
Seconde visite de MM. de f Hôtel-de-Ville pour demander le renouvelle-
, ibid.
ment du Contrat ,
Discours de M. le Prévôt des Marchands, ibid.
Réponse de Monseigneur l'Archevêque de Narbonne 447
3
Délibération de renouveller le Contrat pour dix ans, ibid.
Lecture & signature du Procès-verbal3 448
Lecture du projet des Contrats, tant, pour le Don- gratuit, que pour le 65e Séance.
paiement des rentes prétendues affi'gnées fur Le Clergé, ibid.
Monsieur l'Abbé de Barrai rend compte de l'affaire du Curé de Marottes 66' Séance.
3
concernant la fixation du prix de la vente des pailles de la dîme 3 dépu-
tation à M. Ttton , Rapporteur, 449
Lecture du Rapport d'Agence, ibid.
Dispositions favorables de M. Titon 450 67e Séance.
,
Lecture de la Lettre de I'Assembîée au Pape concernant la prévention , ibid.
,
Onrieme Rapport du Bureau de la Religion & de la Jurisdicìion, concer-
nant les frais d'enregistrement des Brefs , Bulles & Rejcnts de Cour de
Rome Décrets d'union dans les Parlements du Royaume, & notamment
,
Ï.2,88 TABLE DES AFFAIRES
des Provisions de Bénéfices au Parlement de Grenoble3 P3ge 45°
Délibération fur -ce Rapport 455
3 ,
Visite -à Monseigneur l'Evêque de Troyespour le complimenterfur la mon
d-e M. le Président de Monserrât, son frère ' ibid.
3
1Lettre de V'Assemblée au Pape concernant la prévention , 45 6
,
<lç)* Séance.
:e- Délibération d'assister à la Messe solemnelle de saint Augustin,
_£ 461
1Lecture d'un Mémoire au Roi concernant VAbbaye de Maubec, dont M. le
3
Baron d'Escars est resté en possession : Monseigneur l'Archevêque de
Narbonne est prié de le présenter au Roi, ibid.
Ce
< Mémoire est inséré, 461
70e Séance,
ce* jDourAcme Rapport du Bureau de la Religion & de la Jurisdicìion , rela-
tivement aux plaintes de Monseigneur U Archevêque de Paris , & de son
Affemùiëe provincialefur la transgreffion publique du précepte de l'E-
glife, concernant la sanctification des Fêtes ù Dimanches 3 471 '
Monseigneurl'Archevêque de Narbonne estprié de faire des représentations
au Roi h cefujet, 473
Députation à M. l'Abbé Tandeau de Marfac, Rapporteur, pour lui re-
f
commander l'affaire pendante au Parlement de Paris, fur appel com-
me d'abus d'un refus de Vus., fait par Monseigneur P Evêque d'Orléans,
pour cause d'incapacité, au Sieur de Lu~{aichcs, prétendant droit à la
Cure de Saint-Laurent des Qrgcries, ibid.
Vistic a Monsieur l'Abbé d''Andre7Lcl pour le complimenter fur la mort de
Madame sa mère 474
,
-, ;c Séance.
nce. Messieurs les Agents mettent fur le Bureau le Licet de Monseigneur V'Ar-
chevêque de Paris pour la Mcffe solemnclle de saint Augustin, ibid.
D Assemblée assiste a cette solemmté, ibid.
7 \" Sc.mce.
nce. Dispositions favorables du Roi relativement au Mémoire de l'Assemblée
l'Abbaye de , possédée
Maubec, M. le Baron d'Escars, y
concernant par 47 G
524h
Troisième Rapport du Bureau pour le Département & les Portions con- 78e Séanco,
-
grues , au sujet de l'imposttion des Bénéficiers de Bresse & de Bugey, y 2 y
Délibération de modérer d ï6oo livres rimposition ordonnée par V Asem-
blée de 1782, lesquelles 1600 livres feront levées pendant vingt-quatre
ans fur lesdits Bénéficiers, y26
Réquisitoire de Monsieur l'Abbé de Boisgelin , Promoteur, sur l'affaire
Procès-verbalde 1785 - 1786. Lllllll
12.9° TABLE DES AF F A I R E-S
du Diocèse d'Oléron .contre le Clergé de la Navarre Bayonnoife, &
délibération d'accepter, le renvoi fait a l'Assemblée par Arrêt du Conseil
du Jugement de celte affaire, pso-e 527
Lecture & signature du Procès-verbal, cZS
Troisième visite de MM. de l'Hôiel-de-Ville pour remercier I'Assembîée
de la délibération qu'elle a prise pour renouveller le Contrat des rentes
}
prétendues assignées fur le Liergé, ibid.
Discours de M. le P'révôt-des-Marchands ibid.
,
Réponse de Monseigneur l'Archevêque de Narbonne y 2p
,
Arrêt du Ccsijeil qui renvoie au Jugement de VAssemblée l'affaire d'entre
le Dioceje d'Oieron & le Clergé de la Navarre Bayonnoife3 y 30
79e Séance. Discours de Monseigneurl'Archevêque de Narbonne, au sujet des Lettres-
Patentes qui renvoient au Parlement la connaissanced'une affaire duus
, impliqué Mgr. le Cardinal de Rohan
laquelle est
3 532,
L'affaire est renvoyée au Bureau de la Jurisdicìion , 533
Celle
1 concernant l'Abbaye de Saini-Mesmin estjugée en sa saveur, ibid.
Lecture du Rapport d'Agence ibid.
 3
80e Séance, D
j
Afi emblée assiste a la Thèse du Frère Roux, Religieux Augustin , 534
8 i* Séance. Dispositions favorables de Monseigneur l'Evêque d'Autun3 relativement
aux Evêchés dont la dotation cfl insuffisante , ibid.
Monsieur l'Abbé de Barrai rend compte d'une affaire qui intéresse la com-
pétence du Bureau Diocésain d'Autun, 53y
Messieurs les Agents font chargés de présenter Requête au Conseil a ce
sujet, ibid.
f
Remerciements à Monseigneur Evêque de Digne d'avoirprésidé la Thèse
du Frère Roux, Augustin : gratification de 700 livres accordée à ce
Religieux, ibid.
82e Séance. L^ecitue du Rapport d'Agence, 536
83e Séance."\ TreÌ7Jemc Rapport du Bureau de la Religion & de la Jurisdicìion3 con-
cernant l'affaire de Mgr. le Cardinal de Rohan, ibid.
Délibération d'écrire une Lettre au Roi 3 & de présenter a Sa Majesté un
Mémoire concernant V'immunité personnelle des Evêques, y c^.
84e Séance. Serment prêté par Monseigneur f Evêque de Meaux, yyy
S 5e Séance. Visite a Monseigneur l'Evêque de Montpellier, malade, ibid.
86e Séance. Lecture de la Lattre de F Assemblée au Roi, & du Mémoire sur /'immu-
nité personnelle des Evêques3 5 yS
La Lettre est inférée, 557
Le Mémoire est inséré, y61
87e Séance. Signature des Contrats chez^ M. le Garde des Sceaux, y74
88e Séance. Monseigneur l'Archevêque de Narbonne fait part de deux Réponses de
M. le Contrôleur-Général; l'une concernant les domaines engagés ; l'au-
tre concernant la permission de faire paître les bestiaux dans les bois.
Ces deux Lettres font renvoyées au Bureau du Temporel, 575
DU PROCÈS-VERBAL. 12.91
Se'vsieme Rapport du Bureau du Temporel, concernant l'imposttion des
biens ecclésiastiques a la taille, pa^e y75
Délibération de présenter un Mémoire au Roi : Messieurs les Agents font
chargés d'aider de leurs bons offices les Bénéficiers de la Haute-Marche, 583
Dix-feptieme Rapport du Bureau du Temporel, au sujet de la contribu-
tion quon veut faire supporter au Clergé de la Rochelle dans les dé-
penses pour la réparation & agrandissement du Palais 6* Prisons du Pré-
fidial j 84
3
Messieurs les Agents font chargés d'appuyer de leurs bons offices la Re-
quête du Clergé de la Rochelle, y8<»
Monseigneur L'Archevêque de Narbonne fait part de la Réponse du Roi: 89e S« Séance;
i°. Au Mémoire sur l'immunité personnelle des Evêques ;
20. Aux demandes de I'Assembîée, touchant les aliénations & l'interprè^
tation de l'article 5 de la Déclaration de 1774,-
3 Ô. De la Réponse de M. le
Garde des Sceaux relativement aux Por-
,
tions congrues 3 y 87
Réponse du Roi au Mémoire sur F immunité personnelle des Evêques ibid.
,
Signature du Contrat entre le Clergé & MM. Bollioud de Saint-Jullien
& de Quinson Receveurs-Généraux du Clergé, y 88
,
Rapport du compte des rentes au denier vingt, ibid. 90e
9 Séance.
Rapport du compte des rentes au denier vingt-cinq , 633
Troisième Rapport du Bureau des Dîmes, fur la dîme des fruits de nou- 91e
9 Séance.
velte culture dans le ressort du Parlement de Paris G~jG
3
Députation a M. le Garde des Sceaux pour conférer avec lui fur les objets
contenus dans les quatre articles proposés pour être inférés dans la nou-
velle Loi, 730
Lecture de la Lettre du Roi pour la suspension des Séances de l'Affem- 94e
< Séance.
blée, 731
Cette Lettre est insérée , ibid.
Dix-huideme Rapport du Bureau du Temporel, au sujet des réparations
de l'Eglife & maison curiale de Palleau auxquelles on veut faire con-
tribuer le quart de réserve du Chapitre de, Chalon-sur-Saônc; 732
Députation a M. le Contrôleur-Généralà ce sujet, 736
Dix-ncuvieme Rapport du Bureau du Temporel, au sujet de l'impôt du
sel, & des vifies des Employés auxquels les Eccléstastiquesfont assu-
jettis , ibid.
Députation à M. le Contrôleur-Généralpour obtenir l'interprétation de
farticle premier du titre 13 de l'Ordonnance de 1680 : Messieurs les
Agents font chargés d'accorder leurs bons offices aux Curés de Bu\an-
cois 739
,
Vingtième Rapport du Bureau du Temporel % au sujet du Don-gratuit des
Villes auquel on soumet les Eccléstastiques dans les endroits où il se
perçoit en argent, ibid.
Délibération de demander a ce sujet une conférence aux Ministres à la
Lllllll 2
1.%^% TABLE DES AFFAIRES
repris des Séances , P?'ge 743
9 5e Séance.
Qjtatcr7Lieme Rapport du Bureau de la Religion & de la Jurisdicìion._ con-
cernant les oppositions aux mariages ibid.
,
Dispositions ultérieures a ajouter au projtt de Loi proposé par I'Assem-
bîée de 1780, 750
Qiun^jeme Rapport du Bureau de la Religion & de la Jurisdicìion concer-
,
nant la Canonisation de M. Alatn de Solmuuac, Evêque de Cahots, 7y 1
Débbêra::on d'eaire une Lettre au Pape de prier Monseigneur l'Arche-
,
vêoue de Narbonne d'écrire particulièrement a M. le Cardinal de B émis
& charger Aîestieurs les Agents de donner à
o.:,
objet les mêmes foins,
cei
que leurs prédécesseurs, 7y3
La Lettre de l'Assemblée au Pape est insérée , JïAr
96 Séance, Quatrième Rapport pour le Bureau du Département & des Portions con-
grues , fur l'envoi dé PInstruction dans les Diocèses , 756
Délibération de joindre à cette Instruction copie de la Lettre de M. le Garde
des Sceaux ; de prier Messieurs de la Commission de suivre auprès de
ce Chef de la Ma gistraiure les objets de la Délibération du 3 Août. 3 sus-
ceptibles a'une Législation nouvelle & ìes demandes formées pour la
simplification des unions i de charger, Messieurs les Agents d'eenre une
Eeii/e circulaire pour inviter les D tocfis il j.are parvenir leurs états
en réponses dans le commencement de Mai & de prier Messieurs de la
,
Commission de se réunir, un mois avant la reprise des Séances pour pré-
,
parer le travail3 759
Délibération d'accorder au Diocèse de Lyon une modération d'imposition,
761
,
Réflexions de Messieurs les anciens yìgents Délibérationfur les mesu-
&
,
res prises pour entretenir3 conformément à une Délibération de I'Assem-
bîée de Melun une correspondance exacte entre Meffieurs les Agents
3
& les Syndics des Diocèses : Messieurs les Agents font chargés d'envoyer
la présente Délibération dans les Diocèses, 761
Propofitivn de Meffieurs les anciens Agents a Veffet d'établir des Syn-
3
dics Provinciaux ; cette proposition est renvoyée a la reprise des Séan-
ces y 7ÍÍ4
Nomination de MM. Camus, Gaignant, Hervé Avocats au Parlement,
,
& Samson Duperron Avocat aux Conseils en qualité d'Avocats du
,
Clergé surnuméraires _,
..ibid.
, 3
Délibération concernant 'M'. Vulpian Avocat du Clergé3 & le paiement
3
de ses honoraires pour les années 1780 178 1 & la momé de 178 2 -'76.5
, , ,
.^7= Séance. Deuxième Rapport du Bureau des Moyens, a caùfe du compte' des'an-
ciennes rentes, - ' -]6G
Troisième Rapport du Bureau des Moyens, & Délibération d'arrêter l'.état
des frais communs; de donner à -Meffieurs du second Ordre la Collec-
DU PROCÈS-VERBAL. 1293
non des Procès-verbaux, & les Procès-verbaux de 1780 & 1782 ; d'ac-
corder 3000 livres de pension a M. l'Abbé Parent, & de comprendre
M. f Abbé de Gourcy dans les états de distribution des Procès-verbaux
& Rapports d'Agence PaSc 797
,
Quatrième Rapport du Bureau des Moyensfur le compte des exemplaires
de la Collection des Procès-verbaux S00
,
Délibération fur ce que doit observer le Sieur Defpre^ relativement à la
,
vente des exemplaires de cet Ouvrage, 803
Vingt-unième Rapport du Bureau du Temporel, relativement à l'affaire 98e Séance.
des Foi & Hommages * Soy
,
Commissaires nommés pour cet objet avec indication de ce qu'ils doivent
fajre 3
807
>
Vingt-deuxième Rapport.du Bureau du Temporel, fur les prétentions des
Dominicains & des Officiers du Domaine apanage de Mgr. Comte d'Ar-
tois , fur les biens des Dominicaines de Sainte - Catherine de Poitiers
supprimées, 808
Meffieurs les A peins font charcés d'accorder leurs bons offices a Mgr. l'E-
veque de Poitiers , même d'intervenir, s'il y a lieu, 813
Vingt-troisième Rapport du Bureau du. Temporel, au sujet des droits a'in-
finuation exigés pour les dots des Religieuses ibid.
3
Délibération d'écrire une Lettre circulaire dans les Diocèses S 16
,
Réflexions du Bureau du Temporel, fur la réponse de M. le Contrôleur-
Général aux représentations de VAssemblée concernant le droit de marc-
,
d'or exigé pour les Lettres - Patentes fur des unions : Délibération de
préparer un Mémoire pour la reprise des Séances, ibid.
Réflexions du Bureau du Temporel fur la réponse de M. le Garde des
Sceaux, relativement aux aliénations des biens ecclésiastiques : Déli-
bération de préparer un nouveau Mémoire pour la reprise des Séan-
ces , 817
Lecture d'un Mémoire en réponse h ceux qui. avoient été adressés par
,
M. le Contrôleur-Général3 ,
a I'Assembîée3 relativement a la durée des
baux des Bénéjiciers : Délibération d'écrire une Lettre à M. le Con-
trôleur-Général à ce sujet, 818
Monseigneur VArchevêque de Narbonne obtient du Roi, sur le Don-gra-
tuit, de I'Assembîée une somme de 1 00000 livres pour être employée
,
suivant un état adreffé, M. le
,
Contrôleur-Général, ibid. ,
par
Sei7Lieme Rapport du Bureau de la Religion & de la Jurisdicìion, relati-
vement a l'affaire de M. le Cardinal de Rohan, ibid.
Monseigneur l'Archevêque de Narbonne, Monseigneur l'Archevêque de
Paris & ceux de Ade(seigneurs & de Meffieurs du Bureau de la. Reli-
gion &, de la Jurisdicìion qui seront à Paris font priés de suivre cette
affaire, , S 20
SECONDE PARTIE.
100e Séance.
c De profundis & Servicesfolemnels indiqués pour Messeigneurs les Evêques
de Toulon & de Saint-M.alo, Ô pour Monsieur l'Abbé de Castellas, 849
Monseigneur l'Archevêque de Narbonne rend compte de l'état, i°. de l'af-
faire des dîmes de Normandie, 8y 1
20. De l'affaire des Foi & Hommagesy ibid.
3°. De l'affaire concernant l immunité personnelle des Evêques , ibid.
Visite à Monseigneur l'Evêque de Nevers surson accident, 852
DU P R O C È S-V
E R B A L. 1X95
Nomination de nouveaux Commissaires du Bureau des Portions congrues
3
pour remplacer Messeigneurs les Evêques de Toulon & de Saint-Malo ,
Ô M. l'Abbé de Castellas, page Sy2
Cinquième Rapport du Bureau des Portions congrues fur la nécessité de
solliciter une Loi générale, & des Lettres -Patentes, particulières pour
chaque Diocèse, ibid.
Délibération sur ce Rapport, 855
Lecture d'un nouveau projet de Lettres-Patentes concernant les Portions 105e
ic Séance.
congrues, ibid.
Délibérationfur le cinquième Rapport du Bureau des Portions congrues, & 105e
ic Séance.
fur le nouveauprojet de Lettres- Patentes pour le Diocèse de Nîmes S y 7
,
Vistte à Monfeiçrncur l'Evêque de Digne, malade3 858
Monseigneur l'Archevêque de Bordeaux rend compte de la députation 106e Séance.
K
auprès de M. le Garde des Sceaux relativement a l'affaire des Por-
tions conprues, ,
ibid.
Compte rendu par le Bureau des Portions congrues des états des Diocèses
de Troyes & de Langres g y9
,
Députation de Monsieur l'Abbé de Barrai a Versailles, pour savoir des 107e
* Séance.
nouvelles de la Jante de la Reine, au sujet de son accouchement, ibid.
Monseigneur FEvêque de Langres invité à faire réimprimerson Instruc-
tion Pastorale pour la répandre dans les Diocèses 8 60
,
Compte rendu par Monsieur l'Abbé de Barrai de fa députation, ibid. 108e
i Séance.
Vistte à Monseigneur le Coadjuteurd'Orléans, malade, ibid.
Compte rendu par le Bureau des Portions congrues de l'état du Dioceste
3
de Vienne, 861
Servicefolcmnel pour feu Monseigneur l'Evêque de Saint-Malo, ibid. 109e Séance.'
Service folemnel pour feu Monseigneur l'Evêque de Toulon, g 66 11 o" Séance.
Service folcmnel pour feu Monsieur l'Abbé de Castellas3 S 69 111e Séance.
Compte rendu, par Monseigneur l'Archevêque de Bordeaux, de la dépu- 1121' Séance.
tation auprès de M. te Garde des Sceaux, relativement a l'affaire des
Portions congrues3 871
Monseigneur VArchevêque .de Bordeaux rend compte de Vexamen du Rap-
port d'Agence & de Jes Pièces Justificatives, t ,
872
Délibération fur ce Rapport 873
3
Remerciement de Messieurs les Agents ibid.
,.
Dix-huitième Rapport de la Religion & de la. Jurisdicìion fur l'état' 116e Séance.
3
actuel des différentes affaires pendantes lors de l'interruption des Séances
,
Délibération de solliciter ta Réponse du Roi au Mémoire de F'Assemblée
sur F immunitépersonnelle des Evêques, 87737 >
a eue avec M. le Garde des Sceaux, fur i'affaire des dîmes de Nor-
mandie, ibid.
I24ï Séance. Monseigneur l'Archevêque de Narbonne fait part a VAssemblée de la Ré-
ce. J\
ponse du Roi au Mémoire concernant Fimmunité personnelle des Evê-
ques. Cette Réponse est renvoyée au Bureau de la Religion & de la Ju-
risdicìion, 887
Délibération sur le projet d'établissement du Concours 8SS
,
Vitigt-deuxicme
t
Rapport du Bureau de la Religion & de la Jurisdicìion,
fur Les qualités qu'exige le saint Ministère dans F exercice des fonctions
cunales ibid.
,
Délibération de nouvelles instancespour Fobtention d'une Déclaration, S 90
Mémoirefur le Concours pour les Cures ibid.
,
nce. Monseigneur VArchevêque de Narbonne rend compte de la conférence te-
126e Séance.
nue che? M. le Garde dès Sceaux, relativement aux Portions congrues,
& de la Réponse de-ce premier Magistrat, 934
Compte rendu par le Bureau des Portions congrues des états des Diocèses
de Tulles, Dot, Bernas Alet, Condom Vabres Fréjus Autun &
User , 3 , , ibid.
127e Séance.
ince.
Vingt-troiseine Rapport du Bureau de la Religion & de la Jurisdicìion,
sur la multiplicité des Chanoines privilégiés, 93 y
Délibération de solliciter une Déclaration du Roi qui en fixe le nombre, 944
£30° ance. Vingt-quatrième Rapport du Bureau du Temporel, au sujet de /OEílai his-
Séance.
torique
DUPROCÈS-VERBAL. I 2.97
torique sur la nature des Seigneuries féodales, Se fur les devoirs de
celles qui font possédées par l'Eglife, Page 94^
Délibération de faire imprimer ce Rapport a la suite de la. nouvelle édi-
tion du Précis des Conférences, fous le titre ^'Obíervations fur les
Justices possédées par l'Eglife, 9(íy
Vingt-cinquieme Rapport du Bureau du Temporel, fur la multiplicité des
aliénations des biens de l'Eglife & des pauvres, c^(,G
Délibération de solliciter une Déclaration à ce sujet & députation tant à
,
M. le Garde des Sceaux, qu'a AL. le Contrôleur-Général, , 985
Vingt-quairieme Rapport du Bureau de la Religion & de la Jurisdicìion, r 3 Ie Séance."
' 13
fur la Réponse du Roi au Mémoire de I'Assembîée, concernant l'immu-
nité personnelle des Evêques, 9S7
Délibération à ce sujet, 990
Réponse du Roi au Mémoire sur Fimmunitépersonnelle des Evêques 991
,
Vingt-cinquieme Rapport du Bureau de la Religion & de la Jurisdicìion,
sur le projet dune Collection complète des Conciles de France ibid.
,
Délibération de souscrire pour 2 y o exemplaires 993
,
Messieurs les Agents font chargés de faire parvenir aux Archevêques & Séance.
132e
Xi
Evêques des exemplaires imprimés par ordre du Roi, fur les moyens de
prévenir les froments de la carie , 994
Vingt-fixieme Rapport du Bureau du Temporel, fur l'affaire des Foi &
Hommages 99y
,
Délibération qui nomme des Députés pour en solliciter le Jugement défi-
nitif, 996
Vingt-fcptieme Rapport du Bureau du Temporel, & lecture d'un Mémoire
jur la Taille , ibid.
Députation pour en. conférer avec M. le Contrôleur-Général, 997
Mémoire fur la Taille ibid.
,
Monseigneur F Archevêque de Narbonne rend compte des di[postionsfavo- 1 3 5* Séance.
râbles de M. le Garde des Sceaux i°. par rapport au Mémoire de l'As-
semblée sur les aliénations ,
, , 1 o 11
TABLE ALPHABÉTIQUE
DES MATIERES
- f
Contenues dans le Procès verbal de Assemblée Générale
-
du Clergé de France, tenue en 1783 & 1786.
A. de perfectionner la Déclaration
de 1782, & promet de ne rien
AABAYLS : incapacité des Laï- faire fans en avoir conféré avec
_/J_ ques pour les polìédcr. Voyer le Clergé p. 1186.
Maubec. ( Abbaye de ) Voye\ Agents-Généraux , du Clergé; (an-
A crémation. ciens ) M. l'Abbé de Périgord
Accouchement de la Reine. M. l'Ab- & M. l'Abbé de Boisgelin re-
bé de Barrai est chargé par PAs- çoivent les ProcurationsdeMçrs.
ícmbléc de (c rendre à Versailles, 6c de MM. les Députés, &c les
pour demander des nouvelles de Lettres d'Ordination de MM. les
la lanté de Sa Majesté, p. 8 y 9 : Députés pont les examiner,/;. 4;
réponse faite au nom de la Rei- font lecture des Procurations
860. íont nommés Promoteur ,
ne p. p. y ;
Acqs ,, ( M. le Qnicn de la Neuf- & Secrétaire, p. 15; ont voix
ville, Evêque d') Député de la délibérativedans leurs Provinces,
Province d'Auch p. 9 ; l'un des ibid. íont de tous les Bureaux
,
Commissaires pour le Don-gra- ,
p. 34; commencent la lecture de
,tuit í-í les Moyens,/'. 30; pour leur Rapport ,p. 87; achèvent la
la Religion & la Jurisdicìion lecture de leur Rapport : Com-
, missaires nommés pour en exa-
p. 3 1 ; pour le compte des ren-
tes au denier vingt, p. 32; l'un miner les Pièces Justificatives
,
des Prélats pour faire les Absou- p. 761 ; rendent compte de la
tes au Service solemnel de feu Lettre Circulaire par eux écrite
M. l'Evêque de Saint-Malo , Dé- au mois d'Octobre 1783, pour
puté de l'Assemblée,p. 849,861. établir, conformément aux vues
Actes de Baptême : lecture d'un Mé- de I'Assembîée de Melun une
moire rédigé par M. l'Evêque correspondance périodique, & ré-
de Langres, furies dispositions gulière entre les Syndics Diocé-
de la Déclaration du 12 Mai sains & MM. les Agents, &c pro-
1782, concernant la rédaction posent de délibérer sur cet ob-
des Actes de Baptême,p. 1 o 14 ; jet, ibid. proposent d'établir des
Délibérationqui nomme une dé- Syndics Provinciaux p. 764;
putation pour remettre ce Mé- ,
compte tendu par M. l'Archevê-
moire à M. le Garde des Sceaux, que de Bordeaux du Rapport de
p. 1069 : ce Mémoire est infé- MM. les anciens Agents & de
ré, p. 1070 : M. le Garde des ses Pièces Justificatives : I'As-
Sceaux convient de la nécessité sembîée leur accorde les gratisi-
i3o4 TABLE ALPHABÉTIQUE
cations ordinaires Sc extraordi- entre les Décimateurs & les ha-
naires : M. l'Archevêque de Nar- bitants de la Paroisse de Savigni-
bonne est prié de les recomman- íur-Braye concernant les pailles
der à M. l'Evêque d'Autun & de la dîme, que les habitants veu-
aux bontés du Roi ; ils font leurs lent s'approprier à vil prix p.
,
remerciements à I'Assembîée , 427; font chargés de faire tout
p. 872. préparer pour la Messe de saint
Agents-Généraux du Clergé. ( nou- Augustin & de demander le
veaux ) M. François-Xavier- Licet à M., l'Archevêque de Pa-
Marc-Antoine Fezenfac de ris,/?. 461 ; mettent le Licet íur
Montefquiou nommé par la le Bureau ,p. 474; rendent comp-
,
Province d'Auch, p. 10 ; M. te d'un Arrêt du Coníeii , qui
Louis-Matthias de Barrai, nom- renvoie à I'Assembîée le Juge-
mé parla Province deSens,/?.r 2, ment définitif des contestations
font reçus, ôc ont voix délibé- survenues entre le Diocile d'O-
rative dans leurs Provinces , p. léron & le Clergé de la Navarre
1 y. M.
l'Archevêque de Rheims bayonnoiíe, p. y (3 .3 íont char-
£c M. l'Evêque Troyes font priés gés d'appuyer de leurs bons offi-
de les présenter à M. le Garde ces là réclamation des Bénéficiei s
des Sceaux pour qu'ils aient leur de ia Haute-Marche fie du Cha-
entrée aux Conseils &c au Bu- pitre de Guéret, concernant la
reau des Affaires Ecclésiastiques taille, p. y83 : h: Requête du
comme leurs prédécesseurs,ibid.; Clergé de la Rochelle, au lujet
remercient I'Assembîée ibid. ; de la contijoution a une impo-
font chargés du loin de , faire sition pour les réparations fit
tout préparer pour la Messe so- l'agrandiflemcoc du Palais de
lemnclle du Saint-Esprit,p. 20; Justice & des Priions, p. 586;
ont été présentés à M. ie Garde la réclamation des Curés du Bu-
des Sceaux p. 29 ; font de tous zançois concernant l'impôt du
, ,
ici,/?. 739
les Bureaux, p. 34; leur obser- ; íont chargés de don-
vation sur une erreur qui s'est ner les mêmes foins que leurs
«lissée dans la Gazette de Fran- prédécesseurs pour la canonisa-
ce, relativement à l'audiencc du tion de M. Alainde Solminiac,
Roi, p. 6A; font chargés de sui- Evêque de Cahors ,/?. 753 ; MM.
vre la demande en intervention \cs Agents font chargés d'écrire
formée par leurs prédécesseurs aux Diocèses une Lettre circu-
dans l'affaire du Sieur Buiffonier, laire pour leur faire conncître la
pourvu de la Cure du Monesticr- délibération prise à l'cffet d'éta-
Clermont, Diocèse de Die, p. blir, conformément aux vues de
87 :, sont invités à suivre, avec l'Affemblée de Melun une cor-
.,
le même zele que leurs prédé- respondance périodique fie régu-
cesseurs l'afraire de Mprs. les lière entre MM. les Agents &
Evêques. d'Arras 8c de Saint- les Syndics Diocésains p. 76 1 ;
,
OnÎC: p. 2 3 1 ; font chargés d'ac- la proposition d'établir des Syn-
,
corder leurs bons offices à M. l'E- dics Provinciaux est renvoyée
vêque de Saint-Paui-trois-Châ- au Bureau du Temporel, p. 764;
teaux dans son affaire concer- MM. les Agents íont chargés de
nant la Justice en paréage avec s'occuper d'ici à la reprise des
le Roi, & d'empêcher que l'Ar- Séances, des mesures à prendre
rêt du Parlement de Grenoble pour diminuer les frais communs
ne loit cassé, p. 301 ; sont char- à l'avenir, p. 799; d'accorder
gés de voir le Rapporteur de leurs bons offices à M. l'Evêque
l'affaire pendante au Parlement de Poitiers, même d'intervenir,
s'il
DES MATIERES. 130;
s'il y a lieu, dans Pinstance con- /?. 1017; d'accorder leurs bons
cernant les biens des Domini- offices au Chapitre d'Alais con-
,
caines supprimées prétendus tre les Vicomtes d'Alais, qui pré-
,
par Mgr. Comte d'Artois, com- tendent avoir droit de litre dans
me Seigneur Haut-justicier, fie TEglise Cathédrale,/?. 1027, ainsi
par les Dominicains comme qu'au Chapitre de Saint-Pierre
Créanciers Se Supérieurs,/?. 8 13 ; de Vienne, fie aux Administra-
d'écrire dans les Dioceies une teurs de l'Hôtel-de-Dieu d'Ara-
Lettre circulaire pour indiquer boite,fur la prétentiondes.Cham-
aux Communautés Religieuses la bres des Comptes d'enregistrer
conduite qu'elles doivent tenir les Lettres Patentes coníìrma-
-
.
relativement à l'iníìnuation des tivesdes Décrets d'union,/».1041:
dots, p. S\6; d'écrire dans les mesures que doivent prendre
Dioceies une autre Lettre circu- MM. les Agents pour l'affaire des
laire pour elemander une copie dîmes dans le ressort du Parle-
de Pinventaire de leurs Archives, ment de Paris fie des autres Cours,
fie une expédition des Arrêts quand la Déclaration pour le
d'enregistrement fie autres que ressort du Parlement de Rouen
les Cours souveraines rendront aura été enregistrée, p. 1184;
dans des matières ecclésiastiques, font chargés de donner leurs foins
p. 830 ; d'accorder leurs bons of- à l'affaire des Foi fie Homma-
fices au Chapitre de Metz, dans ges,/?. 1 208 ; d'envoyer dans les
la demande en cassation de l'Ar- Diocèses la Réponse Roi, con-
rêt du Parlement de la Province, cernant Jes Diocèses où. le patro-
qui admet la prescription de la nage ecclésiastique n'ossrc pas
dîme de droit,/». 849; défaire des ressources, Se d'y joindre la
tout préparer pour les Services nouvelle Loi pour íes Portions
íolemnels de feus Mgrs. les Evê- congrues, fie la délibération du
ques de Toulon fie de Saint-Malo, 24 Août 1786,/?. 1216; de dres-
fie de M. l'Abbé de Castellas, ser un Mémoire fur la préven-
Députés de l'Aílemblée; d'y in- tion, fie de le faire parvenir au
viter les Evêepes qui íont à Pa- Cardinal" Dataire fie au Cardinal
ris Se d'obtenir le Licet de Mgr. Secrétaire d'Etat, /?. 113y; de
,
l'Archevêque solliciter un Arrêt du Conseil
,/?. 8 y 1 , 861, 866 ,
869 ; MM. les Agents font char- > qui provisoirement ordonne que,
gés d'écrire dans les Diocèses les suppléments de Portions con-
pour faire chercher dans leurs grues supporteront , dans les
Archives les actes relatifs aux mains des Curés, la même im-
Conciles de France, afin de les position que íupportoient les Dé-
inférer dans une nouvelle édi- cimateurs , /?. 1 Z40 ; de sollici-
tion entreprise par les Bénédic- ter une interprétation ele l'Ar-
tins de la Congrégation de Saint- rêt du Conseil, du 7 Septembre
Maur /?. 993; d'envoyer aux 178 5 concernant les construc-
Evêques ,
un Imprimé , ayant pour tions ,fie reconstructions,/?. 1 249 ;
titre : Expériences faites d Ram- de faire part au Comité conten-
bouilletfur les moyens de prévenir tieux des Finances, des disposi-
les froments de la carie, p. 9 94; tions favorables de M. le Con-
d'écrire dans les Diocèses pour trôleur-Général relativement à
demander des états des petites la contribution ,qu'on veut faire
rentes dues par le Roi, ôc dont supporter aux Chapitres de Saint-
le remboursement est ordonné Gatien Se de Saint-Martin de
par les Arrêts du Conseil, des 16 Tours dans les dépenses du nou-
,
Décembre 1784fie 18 Août 1786, veau Cimetière ibid. de folli-
Procès-verbal de 178 5-1786. ,
Nnnnnnn
.i3o£ TABLE ALPHABÉTIQUE
citer auprès de M. le Contrô- est de la députation pour solli-
leur-Général l'exemption du cen- citer un jugement eîéfinítif dans
tième denier, pour les immeu- cette affaire,/?. 996; pour con-
bles iégués à l'Eglife, fie qu'elle férer avec M. le Contrôleur-Gé-
est tenue de mettre hors de íes néral íur l'affaire des tailles
,
mains dans Pan fie jour,/?. 1251 ; P- Wl-
de donner au Ministre des Fi- Agrégation. M. l'Abbé de Périgord
nances les éclaircissements qu'il rend compte de 1 affaire des Ab-
demande fur la rente due par bayes de Samt-Vaast Se de Saint-
le Roi à la Fabrique du Chapi- Butin, cu'on veut arroger à.
tre de Saint-Malo , fur laquelle POi d; e de Gìuny p. 23 i.
, Agents sont
on a retenu les vingtièmes,/?«£". Agriculture. MM. les
de solliciter auprès de
izyi ; Contrôleur-Général coarges d'envover aux Evêques
M. le une un petit Imprimé , avant pous
réponse plus satisfaisante,au Mé- turc : Expériences suites a Ram-
moire de I'Assembîée íur les tail- bouillet jur ies moyens de pré-
3
les ,/?. 1260; de prendre con- venir les fr oments de la cane y afin
noissince de l'affaire de M. l'E- d'être par eux distribués aux Cu-
vêque d'Usez contre le Grand- rés dans les campagnes p. 994.
.
Prieur de Saint-Gilles , Ordre Aix ; ( Province d'j Députés a I'As-
de Malthc, Se d'accorder leurs sembîée, M. l'Archevêque d'Aix
bons offices au Prélat, 1261 ; de Se M. l'Evêque de Fiéjus pour le
donner leurs íoins à la fuite de premier Ordre -, &í pour le se-
J'affaire des Religieux de Mo- cond MM. les Abbés de Mef-
leírne fie du Chapitre de Séez ,
,
fey, Vicaire-Général d'Aix, fie
qu'on veut faire contribuer aux de Clugny Vicaire-Général de
charges locales, à raison de leurs Vienne p. , 7.
dîmes ,/?. 1 272 ', d'accorder leurs Aix, ( M. , de Boifgelin, Archevê-
bons offices aux Décimateurs du que d') Député de la Province
Médoc, relativement à la pro- d'Aix, p. 7; l'un des Députés
rogation eie l'exemption de dîmes pour inviter M. l'Archevêque de
accordée aux défrichements, fie Paris d'assister aux Séances de
encore au íujet de la fixation de I'Assembîée ,p. 20 ; rend compte
la dîme à la cinquantième gerbe. de ía députation, p. 25 ; Chef
Agouh (. M. l'Abbé d') Député de de la Commission pour le Tem-
,
Ja Province de Paris ,/?. 10; l'un porel p. 30; rend compte du
des Dépurés pour inviter M. l'Ar- travail, de la Commission des Foi
chevêque de Paris d'aflìster aux Se Hommages, p. 71 ; son Rap-
Séances de I'Assembîée , p. 20 , port concernant les Economats,
25; l'un des Commissaires pour p. 154 ; est de Ja députation pour
le Don-gratuit fi: les Moyens , traiter cette affaire avec M. lc
p. 30; pour le Temporel, /?. 31; Garde des Sceaux fie M. le Baron
va au-devant de M. l'Archevê- de Breteuil, /?. 156; pour con-
que de Paris, /?. 34; est de la férer avec M. le Garde des Sceaux
députation pour recommandera Se M. le Contrôleur-Généralfur
M. le Premier - Président fie à l'aliénation des biens des Hôpi-
M. PAvocat-Général de la Cour taux , /?. 167 ; pour conférer avec
des Aides, l'affaire du Chapitre M. le Contrôleur-Général, au
d'Auxerre imposé à la taille , sujet des droits de Courtiers-
/?. 171; l'un des Députés pout Jaugeurs demandés au Chapitre
conférer avec MM. les Commis- d'Auxerre,/». 176; pour conférer
faires du Conseil, sur Parfaire deí avec M. le Contrôleur-Général
Foi fie Hommages,/?. 222, 807: íur le droit de centième denier,
DES MATIERES. 1307
exigé de M. l'Abbé de Preuilly /?. 501 ; l'un desDéputés pour en
pour un acte passé entre lui fie les conférer avec M. Je Contrôleur-
fì.e!igieux p. 179 ; pour prier
, des
Général, p. 504; Ion Rapport
M. le Garde Sceaux d'écrire fur l'Arrêt du Conseil, concer-
au Premier-Président Se au Pro- nant la rentrée au profit du Roi
cureur-Général du Parlement de dans les Domaines engagés, ibid.;
Provence, en faveur des Déci- l'un des Députés pour en confé-
mateurs de Brignoles qu'on veut rer avec M. le Contrôleur-Gé-
aíïi'jettir. aux réparations du' néral,/?. 506 ; rend compte d'une
Clocher, p lacé fur la Nef, p. 182; affaire concernant une aliénation
ion íur les Foi fie Ho in-
11 a o port des biens de PAbbaye de Saint-
mages , p. 204 ; l'un des Commis- Mefmin ibid. ; est prié de solli-
saires pour conférer fur cet objet ,
citer auprès de M. ie Maréchal
avec les Commissures du Con- de Ségur l'exemption du loge-
seil, p. 2i2 ; rend compte des ment des cens de guerre en fa-
difpo;irions favorables de M. le veur des Notaires Apostoliques
Contrôleur-Général fur Parfaire en général, fie de cens de Tours
des droits de Courticrs-jaugcurs Si du Mans en particulier p.
tic centième denier de Marc, ,
508; son Rapport íur les plain-
, dots de
d'or ìi-l d'infmuation des tes de la Province de Tours, con-
Religieuses ,/?. 230 ; rend compte cernant la charge imposée aux
de la conférence tenue chez M. Décimateurs pour l'entretien des
de Fourqucux, fur Paffaire des Fonts baptismaux, Confession-
Foi Se Hommages, /?. 243; an- naux ce Chaires à prêcher , &c
nonce ì'hcurcux succès de l'af- pour le logement des Vicaires,
faire du Chapitre d'Auxerre, au p. 511; est prié de voir M. lc
su "jet de la taille,/?. 261; rend Garde eícs Sceaux à ce lujet,/?.
un cornote. détaillé de la confé- 5 1 2 ; son Rapport íur les infrac-
rence tenue avec M. le Garde des tions aux privilèges du Clergé,
Sceaux, fur Paffaire des Econo- p. 575: fie notamment fur la tail-
,
le, p. 57^3
mats, &L d'une Lettre écrite à est de la députation
M. l'Archevêque ele Narbonne pour solliciter auprès de M. lc
íur cet objet, /?. 262 ; (on Rap- Contrôleur-Général l'exemption
port fur l'affaire de M. l'Evêque de toute contribution en faveur
de Saint- Paul - trois- Châteaux des quarts de réserve, p. 736;
,
concernant ! 'exercice de la justi- Ion Rapport íur les mesures à
ce fie paréage avec 1c Roi ,p. 295;* prendre relativement à Paffaire
ion Rapport fur Pinicrprétation des Foi fié Hommages, en atten-
de l'Ordonnance de la Milice, dant la reprise des Séances de
p. 301 ; est prié de voir M. le I'Assembîée en 1786,/?. Bo5 .3 est
Maréchal de Ségur à ce sujet, de la Commission pour suivre
p. 303; est visité de la part de l'objet des demandes délibérées à
l'Assemblée à cause de sa mala- ce sujet,/?. 807 ; son Rapport sur
die, p. 417; fait íes remercie- l'affaire de la Communauté sup-
ments à l'Aílemblée, p. 430; son primée des Dominicaines de Poi-
Rapport furie projet de Loi con- tiers, p. <So8 ; ses réflexions fut-
cernant les Economats,/?. 47S ; la Réponse de M. lc Contrôleur-
est prié de faire visite à M. l'Ar- Général concernant le Marc d'or,
chevêque de Toulouse, malade, /?. 8 16 ; sur la Réponse de M. le
p. 500; son Rapport íur l'Arrêt Garde des Sceaux concernant
du Conseil qui permet aux ha- les aliénations, p. 817; est prié
,
bitants d'envoyer leurs bestiaux d'ajouter à la nouvelle édition du
dans les bois des Ecclésiastiques, Précis des Conférences un sup-
Nnnnnnn 2
i3oS TABLE ALPHABÉTIQUE
plément en réponse à l'Ecnt im- partenants aux gens de main-
primé, sous îc titre d'Essai histo- morte, Hôpitaux Òi autres Eta-
rique fur la nature des Seigneu- blissements ecclésiastiques p.
,
ries féodales & fur tes devoirs de IOOÓ 3 est de la députation pour
, possédées
celles qui. forpt par l'E- faire des représentations à M. le
glife p. Û8Ó3ion Rapport fur Contrôleur-Général à ce íujet,'
,
cet objet, p. 946 3 l'un des Dé- /?. 10923 fait lecture des Arti-
putés pour voir M. le Garde des cles du Cahier du Temporel
Sceaux Se M. lc Contrôleur-Gé- ibid. rend compte de la Confé-,
néral au íujcr des aliénations de rence tenue chez M. le Garde
biens,d'Egìife, /?. 985 3 ion Rap- des Sceaux, fur les Articles du
port fur la nécessité de solliciter Cahier du Temporel, p. 11 S7 ;
tm Jugement définitif dans Paf- • son Rapport sur le nouvel Arrêt
faire des Foi Se Hommages, /?. du Coníeii relativement à l'af-
,
•995 3 est de la députation pour faire des Foi fie Hommages
,
cet objet,/?. 9963 annonce un p. 1 195 3 est prié de le joindre à
Mémoire rédigé par M. l'Evêque M. P Archevêque de Narbonne
de Nevers fur la taille , ibid. ; est dans les démarches ultérieures
de la députation pour en confé- que cette affaire pourra exiger,
rer avec M. lc Contrôleur-Géné- /?. 12083 reçoit les remercie-
ral, p. 9973 son Rapport sur les ments de I'Assembîée, Se est prié
droits de contrôle exigés des de donner fa Harangue au Roi
Diocèses de Cahors, Se de Reau- /?. 1 237 3 ion Rapport fur la ré-
,
vais, pour quittances de rembour- ponse de M. le Contrôleur-Gé-
sement de rentes par eux lait, néral aux représentations relati-
p. 10173 ion Rapport au íujet de ves à l'Arrêt du Conseil , du 7
Ja prétention des Officiers de la Septembre 1785, concernant les
Maîtrise des Eaux Se Forêts de constructions Se reconstructions,
Duc d'Or-
Panana'eve de iVU-r. le p. 1246 3 Ion Rapport íur la ré-
léans d'asïujcttir aux droits de ponse du Ministre des Finances
,
g tuerie des bois dépendants du aux représentations en faveur des
Monastère d'Àmbert, /?. 10203 Chapitres de Saint- Catien Se
ion Rapport fur la contribution de Saint-Martin de Tours, con-
à lacuìc'lc on veut assujettir les cernant la contribution au nou-
Chapitres de Saint-Gaticn fie de veau Cimetière /?. 1 249 3 ion
,
Saint-M art in de Tours pour le Rapport fur la réponse du Mi-
nouveau Cimetière ,/?. iolòo:ett nistre concernant l'exemption
,
de la députation pour voir M. ie' du centième denier pour les im-
Contrôleur-Général à ce sujet, meubles légués à PEglifc Se
•
/?. 1081 3 Ion Rapport au íujet des qu'elle est tenue de mettre ,hors
impositions royales dont on veut de íes mains dans Pan fie jour,
faire la retenue fur une rente p. 12503 son Rapport íur la ré-
due par le Roi à la Fabrique du ponse de M. lc Contrôleur-Gé-
Chapitre de Saint-Malo, ibid.; néral relativement à la retenue
,
est de la députation pour deman- des vingtièmes fur une rente
,
der à M. le Contrôleur-Général due par lc Roi à la Fabrique du
la restitution des vingtièmes in- Chapitre de Saint-Malo ,/?. 1251.
duement retenus, /?. 1085- 3 son Alais. (Chapitre d') Voye\ Litre.
Rapport au sujet de l'Arrêt du Alby ; (Province d') Députés à
Conseil du 7 Septembre 1785 I'Assembîée, Mgrs. les Evêques
formalités à
,
ob- de Vabrcs Se de Rodez, pour le
concernant les
server pour les constructions Se premierOrdre 3 fie pour lc second,
reconstructionsdes bâtiments ap- MM, les Abbés de Luillier-Rou-
DES MATIERES. 130?
Venac , Vicaire-Général de Ca- fur cette réponse 3 Délibération
hors, Se de la Bintinaye, Prieur de préparer un nouveau Mémoi-
de Véíìns p. 133 lecture de son re , p. 8173 Rapport du Bureau
Mémoire , fur Puniformité d'un du Temporel, sur les aliénations
Rituel dans l'Eglife de France de biens d'Eglise Se des Pauvres,
,
p. 145. fie furies melures à prendre pour
Aleth 3- ( Diocèse d') compte rendu prévenir les abus en ce genre
,
par la Commission des Portions p. y66 3 Délibération qui nomme
' congrues, de son travail sur le une députation pour en conférer
Diocèse ei'Aleth d'après les avec M. le Garde des Sceaux ,
états envoyés par, ce Diocèse, /?. 98 5 3 M. l'Archevêque de Nai-
P-r 9 34- bonne rend compte du résultat
Aliénation de biens d'Eglise 3 dé- de cette Conférence, p. 101 1.
putation à M. ele Marville, Pré- Arn.bert. (bois dépendants du Mo-
sident du Bureau des Affaires Ec- nastère d' ) Voyc{ G rue rie.
clésiastiejues fie à M. deSartine, Amboise,- ( Hôtel-Dieu d'j préten-
Rapporteur ,, pour s'opposer à tion de la'Chambre des Comptes
Padmiision de la Requête en cas- d'enregistrer les Lettres-Patentes
sation d'un Arrêt du Parlement, fur décrets d'union,/?. 1028.
qui a jugé au profit de l'Abbé de Amortissement. ( droit d' ) Rapport
St. Mes mi,n que la Déclaration du Bureau du Temporel, au lu jet
,
de 1702 nc rend pas incommu- d'un droit d'amortissementexigé
,
table la propriété des biens d'E- du Chapitre de Saint-Seurin de
glise aliénés à autres titres que Bordeaux pour échange fait avec
,
celui de subvention, /?. 5063 la la Ville fie.. confirmé par Lettres-
Requête en cassation a été re- Patentes, portant spécialement
jettée,/?. 535. décharge, fie exemption de ce
Rapport du Bureau du Tempo- droit,/?. -508. Délibération d'ac-
rel sur les fréquentes aliénations corder de bons offices au Cha-
-,
de biens d'Eglise 6c sur PEelit pitre ,/?. 5 10.
,
de 1 780, concernant la venteeies Rapport du Bureau du Tempo-
immeubles des Hôpitaux ,/?. 1 <^6; rel íur l'Arrêt du Conseil, du 7
Délibération, i°. de solliciter Septembre 178 j concernant les
,
une Déclaration , qui défende formalités à observer pour les
toute espèce d'aliénation , sans constructions fie rcconstruélions
que le consentement de l'Evê- eies bâtiments appartenants aux
que Diocésain ait été obtenu 3 Gens de main-morte, Hôpitaux
2. 0. eie solliciter tic nouveau généraux fie particuliers Mai-
la révocation de l'Article 5 de sons Se Ecoles de Charité ,
la Déclaration du z6 Mai 17743 , /?.
108(3. Délibération qui nomme
30. eie conférer avec M. le Gar- une députation pour représenter
de des Sceaux fie M. le Con- à M. lc Contrôleur-Général Pinu-
trôleur - Général fur l'Edit tilité de ces formalités, fie Pin-
,
de 1780, concernant les Hôpi- justice eies peines que la contra-
taux 3 Députés nommés à ce íu- vention entraîne lui demander
,
jet , /?. 1673 Conférence indi- c|ue les Gens de main-morte ne
quée, p. 1823 réponse eie M. le soient pas tenus de donner à
Garde des Sceaux Iur ces objets, loyer, par voie d'enchère, leurs
p. 184, 3453 M. l'Archevêque bâtiments construits Se recons-
de Narbonne fait part de la ré- truits, &c, en tout cas, remise des
ponse du Roi : cette réponse est. amendes pour le passé, quand
renvoyée au Bureau du Tempo- ces édifices n'ont pas donné ou-
rel,/?. 5873 réflexions du Bureau verture au droit d'amortissc-
IJIO TABLE ALPHABÉTIQUE
ment, p. 1092. Rapport du Bu- lc refìort du Parlement de Paris
Commissaires ,
reau du Temporel íur la Réponse p. 7-,03 l'un des
de M. lc Contrôleur-Générai3 pour Pexamen des Pièces justifi-
MM. les Agents íont chargés de catives du Rapport d'Agence,
solliciter, avec de nouvelles ins- p. -j61 3 fait les 'fonctions eie Dia-
tances, Pintcrptétation de l'Ar- cre d'honneur au Service íolem-
rêt du Conseil du 7 Septem- nel de feu M. l'Evêque de Saint-
,
bre 1785 p. 1246. Malo,/?. 849 , 86i.
,
Andrerjl, ( M. l'Abbé Picon d! ) Archives du Clergé. Commission
Député de la Province de Bor- pour la visite des Archives ,/?. 33.
deaux p. 9 3 l'un des Députés Rapport de Pétat des Archives,
, des travaux exécutés par M. Du-
pour aller au-devant de MM. les
Commissaires du Roi,/?. 29,35, cheíne, fie des propositions par
75 3 l'un des Commissaires pour lui faites pour enrichir Se com-
le Département 6l les Portions pléter les Archives du Clergé,
congrues ,/?. 313 pour le compte /?. 824. M. Duchefne est chargé
des rentes au denier vingt,/?. 323 de continuer íes travaux : MM.
porte le Dais à la Procession du les Agents íont autorisés à écrire
Saint-Sacrement,/?. 60 623 fait dans les Diocèses une Lettre cir-
,
visite à M. P Abbé le Gay rna- culaire pour demander une co-
,
laeie, p. 973 est visité eie la part pie de l'invcntaire de leurs Ar-
de l'Aílemblée à cause de la perce chives fie une expédition des
qu'il a faite de Madame sa merc, Arrêts , d'enregistrements Se au-
p. 474-3 fait ses remerciementsà tres que íes Cours souveraines
l'Aílemblée /?. 477 3 l'un des rendront dans eies matières ecclé-
,
Commisìaircs pour l'examen des siastiques, p. 850. Les appointe-
Pièces justificatives du Rapport ments du Garde des Archives
d'Agence, p. 761 3 l'un des Dé- íont augmentés eie 2000 livres ,
putés pour voir M. lc Garde des /?. I2ZÓ.
Sceaux íur Paffaire eies Portions Arles ,• ( Province d' ) Députés à
congrues, /?. 857 3 est de la dé- I'Assembîée, Mgr. l'Archevêque
putation pour remercier M. l'E- d'Arles fie Mgr. l'Evêque de Tou-
vêque d'Au tu n d'avoir procuré lon pour le premier Ordre 3 6c
,
la dotation des Evêchés de Tou- pour le lecond, MM. les Abbés
lon fie elc Digne, Se lui deman- de Foucault!, Vicaire-Général
der la continuation de ses bons d'Arles, Se eie Grimaldi «Vicaire-
offices cn faveur des Evêchés de Général de. Rheims, p. 8.
différentes Provinces, /?. 10473 Arles3{ M. Dulau , Archevêque d')
pour engager M. le Garde des Député eie la Province d'Arles ,
Sceaux à envoyer à tous les Par- p. 8 3 Chef de la Commission pour
lements la nouvelle Loi pour les laPvcligion £z la Juridiction,/?.31:
Portions congrues , p. 1216. son Rapport sur la publication de
Anfuude, { M. l'Abbé d' ) Député la nouvelle édition des OEuvres
de la Province de Lyon , p. \ 3 3 complètes de Voltaitc ,p. 65 3 est
l'un des Commissaires pour les de la députation pour conférer
Dîmes,/?. 30., pour lc Compte avec M. lc Garde des Sceaux fur
1
pour voir Al. le Garde des Sceaux 1HA CULTE. Voye7K Théologie
Iur Paffaire des Portions con- JT (Faculté de)
grues ,p. 8573 pour solliciter une Fête de saint Augustin , I'Assembîée
Déclaration relativementà la pré- délibère d'y assister,/?. 461 3 elle
tention des Chambres des Comp- y assiste , /?. 474.
tes, d'enregistrer les Lettres-Pa- Fêtes 6c Dimanches. Voyc{ Sanc-
tentes fur décrets d'union, /?. tification.
1041. Flandres. ( Décimateurs de ) P^oycz^
Etudes eccléftafliques. Députés nom- Réparations.
més par l'Aílemblée pour con- Foi & Hommage. M. l'Archevêque
férer avec des Commissaires de d'Aix rend compte du travail de
la Faculté de Théologie íur les la Commission fur l'affaire eies
moyens de perfectionnerles Etu- Foi fie Hommages,/'.71 : recom-
des ecclésiastiques, p. 267. La mandation en faveur de AL l'Ab-
Faculté de Théologie fait de- bé Parent, pour les services qu'il
mander à I'Assembîée la permis- avoit rendus au Clerçé dans le
sion de venir par députés lui faire cours de cette affaire,/?. 72 : con-
ses remerciements /?. 500. férence ^indiquée à Versailles
,
Evêchés. Rapport du Bureau des chez M. lc Garde des Sceaux
Portions congrues , fur les be- ,
p. 182 : Rapport de M. l'Arche-
soins des Evêchés dont la dota- vêque d'Aix fur Passairc eies Foi
tion est insuffisante,/?. 523 : dé- Se Hommages,/?. 204 : Commis-
putation pour en conférer avec saires nommés par I'Assembîée
M. l'Evêque d'Autun, p. 52.4: pour conférer avec les Commis-
Réponse favorable de Al. l'Evê- saires du Conseil sur cet objet,
que d'Autun, p. 534: députation p.zzz : M. l'Archevêque eie Nar-
à ce Prélat pour le remercier bonne rend compte de cette pre-
d'avoir procuré la dotation des mière conférence, fie en indique
Evêchés de Toulon Se de Digne, une seconde auYendredisuivant,
ijt<5 TABLE ALPHABÉTIQUE
/?. 223 : M. l'Archevêque de Nar- d'Aix Se MM. les Agents font
bonne annonce une nouvelle priés de donner tous leurs íoins à
conférence, /?. 231 : M. l'Arche- cette affaite,/?. 1208.
vêqued'Aix rend compte de cette iFonts Baptismaux. Rapport du Bu-
conférence /?. 243 : Rapport de
, reau du Temporel, au sujet de
M. l'Archevêque d'Aix, furies fentretien fie des réparations des
mesures à prendre en attendant Fonts Baptismaux dont on veut
la reprise des Séances de I'Assem- impoíer la charge aux Décima-
bîée en 17S6 p. 80 j : délibéra-
, teurs , /?. 5 11 : députation à M. le
tion de demander oue lc Juçe- Garde des Sceaux à ce sujet,
ment de Paffaire soit différé jus- /?. 511.
qu'à .la reprise des Séances, fie Foucauld, ( Al. l'Abbé de ) Député
qu'en attendant, il soit sursis aux de la Province d'Arles ,/?. 8 : l'un
poursuites : (Commissaires nom- des Commissaires pour la Reli-
més poursuivre le succès de cette gion fie la Jurisdiction, /?. 31 3
demande,) fie de faire part aux pour le compte des rentes au de-
Députés qui seront à Paris, du nier vingt, p. 32 : l'un des Dé-
résultat des conférences afin putés pour recommander à M. de
,
d'aviser avec eux au parti à pren- Alarville, Président du Bureau
dre ,/?. 807 : M. l'Archevêque de des Affaires Ecclésiasticjues fie à
Narbonne rend compte, dans la ,
M. Lallemand le Coq , Rappor-
première Séance de 1786 de: . teur, l'affaire concernant Pérec-
l'état de cette affaire : remercie-, tion de la Succursale de Pontis,
ments à M. l'Archevêque d'Aix: /?. 141 : fait les fonctions de Dia-
des íoins qu'il s'efì:donnés,/?. 851:: cre d'honneur à la Messe folem-
délibération de faire réimprimerr nelle de saint Augustin,/?. 461
le Précis des Conférences dess Service folcmnel ,
de
474, auSe
Commissaires du Clergé avec less feu M. l'Evêque de Toulon Dé-
Commissairesdu Coníeii fie de puté de I'Assembîée, /?. ,840
, d'a-- ,
prier M. l'Archevêque d'Aix 866 3 est de la députation pour
jouter à cette nouvelle édition dee présenter à M. le Garde des
son Ouvrage, un supplément rela-i- Sceaux le Mémoire concernant
tif a un Ecrit imprimé fous le ti- la rédaction des Actes de Baptê-
,
tre , et'Essai hislariquefur la nature~e mes , /?. 1065?.
des Seigneuriesféodales, &fur les s Fours bannaux. Voyc7v Bannalités.
devoirs de celles qui font possédées'.s Frais Communs ; délibération d'en
par F Eglise, p. 88 6 : Rapport de le arrêter l'état, fie de charger MAI.
M. l'Archevêque d'Aix à ce su- u- les Agents de prendre des mesu-
jet, fie délibération de joindre ce re res pour en diminuer la dépense,
Rapport à la nouvelle édition du lu p-797 '• Pétat est arrêté Se signé,
Précis des Conférences, fous le 822: Rapport du Bureau des
, p.
titre, d'Observationssur les Jus if- Moyens à ce sujet,/?. 1 2453l'état
ttces possédées par l'Eglife, /?. p. estsigná,/?. 1275.
965 : Rapport du Bureau duTcm- a> Frais d'enregistrement. Voye\ Bul-
porel, Se délibération de sollici- :i- les Provisions de Bénéfices ,
définitif,/?. ,
Unions de Bénéfices,
ter un Jugement 9915:
y.
M. le Garde des Sceaux promet ict Fréjus. ( Diocèse de ) Compte rendu
une Réponse décisive, /?. 10122 : par la Commission des Portions
Rapport de' Mgr. l'Archevêque ue congrues, de son travail sur le
d'Aix íur le nouvel Arrêt du du Diocèse de Fréjus d'après les
états , Diocèse,
Conseil, rendu.en faveur du Cler er- envoyés par ce
gé, p. 1 1 9 5 : Al. l'Archevêque de eie p. 934.
Narbonne
,
Al. l'Archevêque pie Fréjus. ( M. de Bausset de Roque-
DES MATIERES. iu?
fort, Evêque de) Député de la
G
Gourcy. ( M. l'Abbé de) Mention
Province d'Aix, /?. 73 l'un des honorable de íes travaux,/?. 1 209 3
Députés pour aller au-devant de l'Aílemblée lui accorde une pen-
MAI. les Commissaires du Roi, sion de 2000 livres
l'un , p. 1 228 , fie
/?. 29 , 3 5 , 7y 3 des Commis- part aux distributions des Procès-
saires pour les Dîmes ./?. 30 pour verbaux 6c Rapports d'Agence
le Temporel, ibid. pour la Re-,
que le Clergé fait imprimer,
ligion Oc la Jurisdiction,/?. 31
3
,
pour le compte des rentes au de- G Grades. Voyez_ i'néologie. (Faculté
nier vingt, /?. 313 est de la dépu- de )
tation pour conférer avec M. le Grainville G ( Ai. l'Abbé de ) Dépuré
Garde des Sceaux fur la nouvelle ,
de la Province de Narbonne p.
édition dcsCEuvres complètes eie ,
j ; fait les fonctions de Diacre
Voltaire, 68 3 l'un des Députés d'honneur à la Messe solemnclle
pour conférer avec AL lc Garde du Saint-Eiprit,/?. 20, 223 l'un
des Sceaux fur Passairc du Sieur eies Députés pour aller au-devant
Buissonier, intrus dans la Cure de- MM. les Commissaires, du
du Monestier-Clermont, Dioceíe Roi,/?. 29, 35, 75 3 l'un des Com-
de Die,/?. 873 est prié de voir . missaires pour la Religion fie la
M. l'Archevêque d'Aix, malade, Juriídiction ,/?. 3 1, pour le comp-
/?. 4173 rend compte de ía com- te des rentes au denier vingt, p.
miffion p. 427 3 est prié de voir 3x3 porte le Dais à ia Procession
-\/i i~ n
,
.i<r\:.. „... r..:,,~ eiu oâint-oâCrcnîCïït , p. 60 , 62 :
des obstacles cme les vovaiîeurs visite à M. l'Abbé de Grainville,
éprouvent de la part des conduc-
1 J C?
malade,/?. 8 8 : fait les remercie-
teurs des Messageries, pour en- ments, p. 90 , 1113 va au-devant
tendre la Alesse les Fêtes 6c Di- de MM. de PHôtel-de-Ville /?.
manches,/?. 811; rend compte ,
141 , 446, 528 .-l'un des Députés
des ordres donnés à ce sujet, p. pour conférer avec M. le Garde
8243 l'un des Prélats pour faire tics Sceaux, íur Paffaire concer-
les Absoutes au Service folcmnel nant la Thèse du Sieur Graillot,
de feu M. l'Evêcjue de Toulon, /7..-2J9; fur Paffaire concernant
Dépuré de PAssemblée /?. 849, les réformes des registresde Bap-
,
%66 3 l'un eies Députés pour voir têmes Mariages 6c Sépultures
M. l'Evêque de Digne, malade, dans le , ressort du Bailliage de
rend compte eie cette visite, ibid. Troyes,/?. 2943 fur l'affaire du
refus de Visa, fait au Sieur Buif-
G. fonier,,/'. 343 : l'un des Députés
pour solliciter une Déclaration
ÉP~ÌAIGNANT (M.) est nomméí qui proscrive les Provisions de
\JT Avocat surnumérairedu Cler- Cour de Rome fur les résigna-
gé /?. 764. tions, avec la double clause ,five
,
Gandin. (M. l'Abbé) Mention ho- per obitum, /?. 4213 pour confé-
norable de ses travaux,/». 110933 rer avec M. le Garde des Sceaux ,
I'Assembîée lui accorde une pen- fur ies abus de la prévention,
sion de 2000 livres ,/?. 1 228. /?.42Ó: l'un des Députés pourvoir
Gazette de France. Voye\ Audiencee le Rapporteurd'une Instance pen-
du Roi. dante au Parlement, íur Pappel
Godescard. ( M. l'Abbé ) Mention n comme d'abus d'u n refus de Visa,
honorable de ses travaux ,p.\ z\i 3 dans le Dioceíe d'Orléans, p.
I'Assembîée lui accorde une ara- 1- 473; eff chargé de voir M. PE-
tification de 2400 livres, pagere vêque de Montpellier, malade,
1229. /?. 555: l'un des Députés pour
152.S TABLE ALPHABÉTIQUE
voir AL Ie Coadjuteur d'Orléans, buée à ceux qui s'occupent des
malade,/?. 860. recherches relatives aux monu-
Grandclos3 (M. l'Abbé Mcslé de) ments de PHistoire Ecclésiasti-
Député de la Province de Tours, que fie Civile,/?. ÌZ28.
p. 8 3 l'un des Commissaires poul- Grenoble, { M. Hay de Bonteville,
ie Département Se les Portions Evêque de ) Député de la Pro-
congrues, /?. 3 1, pour le compte vince de Vienne,/?. 73 l'un des
des rentes au denier vingt-cinq, Commissaires pour les Dîmes,
p. 33 : fait les fonctions de Dia- p. 30, pour le Temporel, ibid.$
cre d'honneur au Service íoiem- Chef de la Commiílìon pour les
neì de feu M. l'Evêque dé Saint- Archives, p. 333 son Rapport
Malo, Député de I'Assembîée, íur les Archives du Clergé,/?.
p. 849 ,861. 824.
Grasse, ( M. d'Etienne de Saint-Jean Grimaldi, ( M. l'Abbé de ) Député
de Pruniere, Evêque de ) Député de la Province d'Arles, /?. 8 ;
de.la Province d'Embrun , /?. 1 o 3 l'un des Commissaires pour le
l'un des Commissaires pour la Don-gratuit Se les Aíoyens, p.
Religion Se la Jurisdiction,/?.31: 2.9 3 pour le compte des rentes au
Chef de la Commiflìon pour les denier vingt, /?. 32; est de la
Jetons, p. 33 .-l'un des Députés députation pour recommander à
pour recommander à M. de Mar- M. de Aíarville, Président du Bu-
ville Président du Bureau des
, reau des Affaires Ecclésiastiques,
Affaires Ecclésiastiques, Se à Al. Se à M. l'Abbé Roycr, Rappor-
Lallemand le Coq, Rapporteur, teur , Paffaire concernant le
l'affaire concernant l'ércction de Prieuré de Montarnaud,/?. 108;
la Succursale de Pontis, p. 141; pour conférer avec Ad. le Garde
pour conférer avec Al. le Garde des Sceaux fur l'affaire concer-
des Sceaux, fur l'affaire concer- nant la Thèse du Sieur Graiilot ,
nant la Thèse du Sieur Graiilot, p. 1593X111- l'affaire concernant
p. 2 5 9 , fie sur l'affaire concernant la réforme des Registres de Bap-
la réforme des registres de Bap- têmes Mariages Se Sépulrures
têmes, Mariages Se Sépultures dans le, ressort du Bailliage de
dans le ressort du Bailliage de Troyes, /?. Z943 fur l'affaire du
Troyes,/?. 294; fur Paffaire du refus de Visa fait au Sieur Buif-
refus de Visa fait au Sieur Buif- fonier, Diocèse , de Die,/?.
, 343;
fonier, Diocèse de Die,p. 343 : est de la dépuration pour íolli—
l'un des Prélats pour faire les citer une Déclaration qui pros-
Absoutes au Service folèmnel de crive les Provisions de Cour de
feu M. PEvêque'de Saint-Malo, Rome fur résignations avec la
Député de i'Assembîée ,/?. 849 , double clause sve per, obitum
,
conférer 3
le
861. /?. 42 3
1 pour avec M.
Gratifications accordées à plusieurs Garde des Sceaux, fur les abus de
gens de Letttes, d'après le rap- la prévention, /?.'4263 fait les
port favorable '"du Bureau de la foncti'òns de Diacre d'honneur
Religion Se dé la Jurisdiction, au Service folcmnel de feu Mgr.
/?. 1067 , 1 21 5 , 1 225) 3 celle de
l'Evêque de Toulon Député de
du Assemblée,/?. ,
100 livres accordée au fils P 849
, 866 3 est de
Courier du Clergé, /?. 1126 3 la députation pour solliciter la
celle de 150 livres accordée au cassation de l'Arrêt du Parlement
nommé Bony Ecrivain , ibid. ; de Paris dans l'affaire du Prieu-
, ,
ré de Montarnaud,
celle de i 0000 livres accordée /?. 878, Se
à la sollicitation de M. le Garde pour voir M. le Garde.des Sceaux
des Sceaux, pour être distri- relativement à Pétablissementdes
petits
DES MATIERES. J3Z9
petits Séminaires dans les Dio- ponfe eie Al. l'Archevêque de
cèses p. III i. Narbonne,/?. 447. Délibération
,
Grou3 (M.) ancien Jésuite: men- de renouveller le Contrat des
tion honorable de ses travaux, rentes prétendues assignées fur le
/?. i z i 2 : I'Assembîée lui accorde Clergé, ïbid. ; troisième audience
une gratification de 2400 livres, demandée par le Greffier de PHÔ-
/?. 1229. tel-de-Ville p. 512. Réception
Gruerie. ( droit de ) Rapport du Bu- de MAI. de, PHÔtel-de-Ville
reau du Temporel, fur la préten- ,
/?. .528. Discours eie remercie-
tion des Officiers eie la Alaîtrifc ment de AL le Prévôt des Mar-
des Eaux fie Forêts de Pabanasre chands ibid. Réponse de Al. PAr-
de M. le Duc d'Orléans, d'assu- ,
chevêejue de Narbonne /?. J29.
jettir à ce droit des bois eiépen- ,
Signature du Contrat chez M. le
dants du Monastère d'Ambert, Garde des Sceaux, p. 574. Ce
p. 1020. Délibération d'appuyer Contrat est inséré parmi les Pie-
la réclamation de Al. l'Evêque ces Justificatives.
d'Orléans à ce sujet,/?. 1024.
Guéret. (Chapitrede) Voyez^Taille. J.
H. /dcquES. ( M.) Alention hono-
rable de ses travaux, p. 1211.
TT" M A Ti >í»r^rir y. .-. V) :
.-»„.- \Â^-.- 1 > A n- ui^_ i..: __. J„ ..__
JLJL l'Archevêque de Narbonne,
-~
....
-i-* niicmuicc ÌUI atLUiuc
tification de 1 200 livres
.
uuc vr;i-
^
,/?. 1230.
pour Pouverture de PAssembîée , Jésuites. Rapport du Bureau des
p. 39. Réponse du Roi, p. 42. Aloyens, fie Délibération eiuifixe
Harangue à la Reine /?. 43. Ha- une somme de 40000 livres à
,
rangue de M. l'Archevêque d'Aix distribuer annuellement aux Jé-
au Roi, pour la clôture de I'As- suites indigents, aux clauses fie
sembîée,/?. 1 24.1. Réponse de Sa- coneiitions portées cn laeiitc Dé-
Majesté /?. 1x45. libération /?. 1230.
,
Hervé ( M. ) est nommé Avocat sur Jetons. Commission , nommée pour
numéraire du Clergé, /?. 764. les jetons /?. 33.
Hôpitaux. Rapport du Bureau du Immunitépersonnelle , des Evêques.
Temporel fur PEdit eie 1780, Discours de Al. l'Archevêque de
concernant la vente des immeu- Narbonne au íujet des Lettres-
bles des Fíôpitaux,/?. 1633 dé- Patentes, qui'renvoient au Par-
putation à Al. le Garde des Sceaux lement la connoistance d'une af-
fie à Al. le Contrôleur-Général, faire dans laquelle est impliqué
/?. 167. Réponse de M. le Garde M. le Cardinal de Rohan ,/?. 53 2.
des Sceaux à ce íujct,/?. 184. Cette affaire est renvoyée au Bu-
Voyez^ Amortissement. reau de la Religion fie dc'la Ju-
Hôtel-de-Villede Paris ( MM. de P ) ri-feiiction p. 533 : Rapport du
envoient leur Greffier pour de- Bureau de, la Rclipion fie de la
mander audience,/?. 1093 leur Jurisdiction sur cet objet,/?. 536.
réception dans I'Assembîée, /?. Délibération d'écrire une Lettre
141. Discours de Al. le Prévôt au Roi, de joindre à cette-Lettre
des Marchands, ibid. Réponse de un Mémoire sur le droit qu'ont
M. l'Archevêque de Narbonne, les Evêques d'être jugés par d'au-
p. 143 3 seconde audience de- tres Evêques , en matière crimi-
mandée par lc Greffier, /?. 4283 nelle /?., 5;54 : lecture de la Let-
,
réception eie MM. de PHôtel-de- tre 6c du Mémoire au Roi , p.
Ville, p. ^116; discours de M. le 5 56: la Lettre est inférée,/?. 5 57,
Prévôt des Marchands, ibid. Ré- Se le Alémoire est inféré,/1. 5ó 1 ;
Proces-verbal de 1785-1786. Qqqqqq.q
Ï 3 3o
TA B LE - ALPHABÉTIQUE
Mgr. l'Archevêque de Narbonne des contestations survenues entre
sait part de la Réponse eiu Roi, les Diocèses d'Oléron 6c lc Cler-
/;. 587 : cette Réponíe est inférée , gé de iá Navarre Ray on noise
ibid. R.apport du Bureau eie la relativement à Pexécution des,
Religion 6c de la Jurisdiction íur délibérations prisés par les As-
les sollicitations à suivre pen- semblées de 167c fie 1675 f'Ar-
, •
dant la suspension des Séances rêt est remis à Aí. le Promoteur,
de I'Assembîée, /?. 818. Mgr. p. Réquisitoirede M. l'Abbé
5 1 3.
l'Archevêque de Natbonnc,,Mgr. de Boiígelin'j Promoteur, fie dé-
l'Archevêque de Paris & ceux libération de renvoyer cette af-
,
de M'jrs. fie de M Al. les Commis- faire à AíM. les Commissaires
faires .qui feront à Paris, íont pour le département,afin de i'éxa-
priés de suivre le succès des de- minet Se en. faire leur rapport,
mandes faites, au; Roi'à ce íujet, p..52.7: l'Arrêt est inféré,/;. 530.
p. 820. Al. l'Archevêque de Nar- Rapport du Bureau du Départe-
bonne rend compte, dans la pre- ment fur cette affaire , /?. 1 1 1 2.
mière Séance eie 1786, des fuites Jugement de I'Assembîée qui
,
de cette assa ire, fie du Mémoire casse le Jugement eie ta Chambre
rédigé par MM. les Agents3 /?. Supérieure Ecclésiastiouc eie Bor-
851. Rapport du Bureau eie la deaux, 6c renvoie les Parties au
Juriídiction fur cette assairc,/?. Coníeii pour lcisr être fait droit,
875. Délibération de.preíler au- /?. 1 129.
près de Al. le Garde des Sceaux Rapport de Mgr. _l'Archevêque
l'envoi de la Réponsedu Roi au de Bordeaux concernant l'au-
,
Mémoire de PAíïembíée,/?. 877I gmentation d'imposition mise
,
Mgr. l'Archevêque de Narbonne par, I'Assembîée de 1782 sus. ìcs
fait part de la Réponse .du Roi : Bénéficiers de Bresse fie de Bu-
cette Réponse est renvoyée au gey,/?'. 525. Délibération de.ino-
Bureau ele la Religion fie eie la dérer cette augmentation d'im-
..
Jurisdiction., pour en être rendu position à 1 600 livres qui fcrònt
compte à I'Assembîée,/?. .887 : levées pendant 24 ans, íur lesdits.
Rapport du Bureau de ía Juris- Bénéficiers,./». 526.
diction sur cette Réponse /?. Compte rendu par Al. l'Abbé.
, de Barrai, d'une procédure intro-
087 : Délibération d'insérer cette
Réponse dans lc Procès-verbal, duite par lc Prieur de Saint-Ro-
fie de protester contre la procé- main au Bailliage de Beau ne,
,
dure,fie les Arrêts du Parlement, pour décliner la Juriídiction du
faits fie rendus dans Passaire de Bureau Diocésain d'Autun en
Aígr. le Cardinal de Rohan /?. matière de décimes : MM., les
, Agents chargés de présenter Re-
990. Réponse du Roi au Mémoi-
re sur Pimmunité personnelle des quête au Conseil pour faire an-
Evêques, /?. 991. Lecture par nuller les procédures fie faire
Al. l'Archevêque d'Arles, d'un ordonner lc renvoi au, Bureau
Acte de protestation contre la Diocésain p, 53 5.
,
Délibération
procéelurc fie les Arrêts du Par- d'accorder au
lement de Paris dans Passairc eie Diocèse de Lyon une diminution
,
Mgr. le Cardinal eie Rohan, /?. d'imposition à cause de la perte
,
occasionnée sur
1093. Cet Acte , signé de toute ía matière impo-
I'Assembîée, est inféré,/?, ibid. sable, par lc retourd'une partie
Impositions du Clergé. Compte ren- des biens des Célestins au Roi de
du par A1M. les Agents d'un Sardaigne /?. 760.
Arrêt du Conseil, qui renvoie à Impositions ,Royales. Vingtième.
I'Assembîée lc Jugement définitif Rapport du Bureau du Tempo-
DES MATIERES. 1531
rcl, Se députation nommée pour p.
^ 295. A1M. les Agents font,
solliciter auprès de M. le Con- chargés
i
d'appuyer de leurs bons
trôlcur-Général la restitution des offices la demande de M. l'Evê-
vingtièmes fur une rente due à que de Saint-Paul-Trois-Châ-
la Fabrique du Chapitrede Saint- teaux, fie d'empêcher que l'Arrêt
Malo, p. 1082. Al Al. les Agents du Parlement de Grenoble ne
font chargés de donner à M. le soit cassé, p. 501.
Contrôleur-Général les éclaircis-
sements qu'il demande fur cette L.
rente , p. 1252.
Imprimeur du Clergé. Manière dont LANGRES.
"j (Diocèsede)Compte
il doit compter de la vente de J| rendu par la Commission des
la Collection eies Procès -ver- Portions congrues de ion tta-
baux,/?. 800. Délibération qui vail, d'après les états envoyés par
nomme le Sieur Didot, l'ainé , ce Dioceíe /?. 859.
Adjoint du Sieur Delprcz, page L Langres ( M. ,de la Luzerne Evê-
que-Duc , de) Député de la, Pro-
Insinuations. ( droits d' ) Représen- vince de Lyon, /?. 1 3 3 l'un des
tations faites à M. le Contrô- Députés pour inviter M. PAr-
leur-Général au nom eie I'Assem- chevêejue de Paris d'asiister aux
,
bîée au sujet des droits d'Insi-
, Séances de I'Assembîée, /?. 20
nuation, exigés pour les dots de est prié de faire le Sermon ,
15 ;
Religieuses 3 ce Alinistre promet le jour de la Messe solemnclle du
une reponlc par écrit, /?. 230. Saint-Esprit,/?. 393 texte fie di-
Rapport eiu Bureau du Tempo- vision de son Discours,/?. 203
rel à ce sujet,/?. 813. MM. les l'un des Députés pour aller au-
Agents font chargésd'écrire dans devant de MAL les Commissai-
les Diocèses une Lettre Circu- res du Roi, p. 29 , 35,753 va
laire, pour indiquer la conduite au-devanteie M. l'Archevêquede
que doivent tenir à cet égard les Paris,/?. 343 l'un des Cornmií-
Communautés Religieuses /?. saires pour les dîmes,/?. 303 pour
, la Religion Se la Juriídiction,
816.
Instruction Pastorale. M. l'Evêque /?. 3 1 3 pour le compte des rentes
de Langres est prié de faire une au denier vingt-cinq , /?. 333 est
nouvelle édition de l'on Instruc- de la députation pour conférer
tion Pastorale , pour être répan- avec M. le Garde des Sceaux íur
due dans les Dioceles, /?. 86c. la nouvelle édition des OEuvres
Jurisdicìion Episcopale. Rapport de complètes de Voltaire, /?. 68;
M. l'Abbé de Périgord fur l'af- l'un des Dépurés pour conférer
faire de Mgrs. les Evêques d'Ar- avec AL le Garde des Sceaux sur
ras fie de Saint-Omer, concer- Paffaire eiu Sieur Buiíìonier in-
,
nant les Abbayes de Saint-Vaast trus élans la Cure du Monestier-
fie de Saint-Bertin. L'Assembiée Clermont, Diocèse de Die,/?. 87;
remercie MM. les anciens Agents pour solliciter une Déclaration
de leur zèle, 6c invite AIA1. les concernantles provisionsde Cour
Agents à montrer la même vi- eie Rome fur résignations avec
,
gilance dans cette affaire, page la double clause five per obitum
,
231. /?. 6563 pour conférer avec M. le
Justice en paréage. Rapport du Bu- Garde des Sceaux fur les moyens
reau du Temporel fur les contes- de réformer les abus de la pré-
tations suscitées par le Baillii vention, /?. 426 3 est prié eie voir
Royal au Bailli Episcopal de; le Rapporteur d'une Instancepen-
Saint - Paul-Trois - Châteaux dante au Parlement, fur l'appcl
.,
Qqqqqqq 2
TÎ^ TABLE ALPHABÉTIQUE
comme d'abus d'un refus de Visa Lettre du Roi apportée a I'As-
dans le Dioceíe d'Orléans,/?.4733 sembîée par MAÍ. les Commis-
l'un des Commissaires pour l'exa- saires eiu R.oi lors de leur pre-
men des Pieccs justificatives du mière visite, /?. 3 5 : autre Lettre
Rapport d'Agence, p. 761 3 l'un du Roi, apportée à I'Assembîée
des Commissaires pour Paffaire par les mêmes Commissaires du
des Foi 6c Hommages,/?. 8073 Roi lors de la demande du Don-
est prié de répandre dans les Dio- gratuit, /?. 75 : Lettre du Roi à
cèses Ion Instruction Pastorale, Ai. l'Archevêque ' de Narbonne
p. 860 3 Délibération ei'appuycr íur le Don-gratuit, /?. 83 : Let-
íademande ,àsin d'établissement tre du Roi, portant prorogation
,du Concours pour la nomination de PAssembléc à Pannée 1786,
des Bénéfices-Cures de son Dio- /?. 731.
cèse,/?. 888 3 lecture du Mémoire Lettre de M. lc Garde des Sceaux
réeiitré par ce Prélat, Iur \es eiií- à Al. l'Archevêquede Narbonne,
positions de la Déclaration du fur Paffaire des Economats,page
1 2 Mai 1782 , concernant
la ré- 264.
daction des Actes de Baptêmes, Lettres d'Etat demandées par Aï.
/?. 10143 est de la députation l'Abbé de Montefquiou pour
pour remettre ce Alémoire à Mgrs. fie MM. les Députés qui
M. le Garde des Sceaux,/?. 1069. peuvent en avoir bcioin , pages
Ce Mémoire est inféré,/?. 1070. 21, 26.
Lavaur^ ( AL de Castellanne , Evê- Lettres de FAssemblée au Roi ; celle
que de ) Député de la Province concernant le nouvelle édition
de Toulouse,/?. 63 l'un des Dé- des (Euvrcs complètes de Vol-
putés pour aller au - devant de taire /?. 693 celle concernant
, de Al. le Cardinal
MM. les Commissaires du Roi, l'affaire de
/?. 29 , 35, 75 3 l'un des Commis- Rohan 6i Pimmunité personnelle
saires pour le Don-gratuit Se les des Evêques,/». 55-7.
Moyens,/?. 29; pour le compte Lettre de I'Assembîée au Pape fur
des rentes au denier vingt,/?. 32 3 les abus de la Prévention p.
,
est chargé de voir Al. l'Evêque 4563 celle pour solliciter la ca-
de Montpellier, malade, /?. 5553 nonisation de M. Alain deSolmi-
l'un des Prélats pour faire les Ab- niac, Evêque de Cahors,/?. 754.
soutes au Service folcmnel de feu Lettres-Patentes. Voyez Collection
M. l'Evêque de Toulon, Député d'Edits, fiec.
de I'Assembîée /?. 850, 866. Lhomond,{ Al.) Professeur de l'Uni-
,
Le G ay, (M. l'Abbé) Député de la versité : mention honorable de
Province de Bordeaux, p. 9 3 l'un ses travaux,/?. 1 21 3 3 l'Affèmblée
des Commissaires pour lc compte lui accorde 2000 livres de grati-
des rentes au denier vingt,/?. 3 2 3 fication, /?. 1 229.
visite à M. l'Abbé lc Gay, mala- Licet de M. PAchevêque de Paris
de, pages 97, 983 fait visite à demandé ponr la Messe solem-
M. l'Abbé cPAndtezel, à cause nclle du Saint-Esprit 6c pour le
de la perte qu'il a faite de Ma- Sermon p. 20 22 : Licet accor-
dame fa mcrCj /?. 4743 fait les ,
dé pour , la Procession du Saint-
fonctions de Sous-Diacre au Ser- Sacrement /?. 60 : Licet accordé
, de saint
vice folcmnel de feu M. l'Abbé pour la Messe Augustin
de Castellas Député de I'Assem-
,
/?. 461,474.
bîée, /?. 8 50, 869. Limoges, (M. Duplessis d'Aro-en-
Lettre du Roi. à MM. les Agents- tré Evêque de) Député de la
,
Généraux du Clergé pour la con- Province de Bourges, p. 11 ; l'un
vocation de I'Assembîée,/?. 2: des Commissaires pour le Don-
DES MATIERES. 1333
gratuit Se les Aloycns ,/?. 293 ce sujet, p. 68. Lettre de I'As-
pour la Religion fie la Jurisdic- sembîée au Roi,/?. 69. Disposi-
tion /?. 313 pour le compte des tions favorables du Roi à ce í u jet,
Rentes,
au denier vingt-cinq, p. /?. 73. Réponse de M. ie Garde
3 5 : est de la députation pour re- desSceauxàladéputation de I'As-
commander à M. de Marville, sembîée,/?. 89. Rapport du Bu-
Président du Bureau des Affaires reau de la Religion fie de la Juris-
Ecclésiastiques fie «à M. l'Abbé diction íurl'imprefsion fie la circu-
Royei:, Paffaire, concernant le lation concernant les mauvais Li-
Prieuré de Montarnaud,/?. 108 3 vres,/?. 147. Délibération de I'As-
pour conférer avec M. le Garde sembîée sur ce Rapport,./;. 152.
des Sceaux íur l'affaire concer- Lecture d'un Mémoire au Roi sur
nant la Theíe du Sieur Graiilot, cet objet, fie d'observations fur
p. 259 , fie íur Paffaire concernant chacun des articles du Projet
la réforme des registres de Bap- d'Edit, rédigé par I'Assembîée de
têmes, Mariages fie Sépultures 1782. AL l'Archevêque de Nar-
dans le ressort eiu Bailliage de bonne est prié de présenter le
Troyes, p. 1943 fur Paffaire du Mémoire au Roi fie de remet-
refus de Visa fait au Sieur Buif- ,
tre à Al. le Gareie des Sceaux ,
fonier, Diocèse de Die /?. 343 3 tant le Mémoire, que le Projet
,
est prié d'officier au Service fo- de Loi,/?. 184. Ce Aíémoire est
lcmnel de feu M. l'Evêque de inséré,/?. 188. Lc Projet d'Edit,
Toulon, Député de l'Aílemblée, avec les observations explicati-
n4 R/io r nomme les Prêtre assis- ve»; An (I'Q i1i(nnlinnr.<; /'fi- iní/á_
- __ — r„. .„ , -... ......
tant, Diacres d'honneur, Dia- ré /?. 19 t. Dispositions
,
favora-
cre de PEvangile fie Sous-Diacre, bles du Roi, p. 304. AL le Garde
p. 8503 officie à cette cérémo- des Sceaux promet eie faire sa-
nie,/?. 8663 est de la députation voir la réponse du Roi,/?. 344.
pour solliciter la cassation de M. l'Archevêque de Narbonne
l'Arrêt du Parlement de Paris fait part de la réponse du Roi :
dans l'affaire du Prieuré de Mon- ,
cette réponse est insérée,/?. 477.
tarnaud /?. 878. Al. l'Archevêque de Narbonne
,
Litre. Prétention des Vicomtes est prié de porter à M. le Garde
d'Alais d'avoir droit de Litre dans des Sceaux les plaintes de I'As-
l'EglifeCathédrale.Lecture d'une sembîée, sur POuvrage intitulé:
Requête eiu Chapitre, fie Rap- Le Triomphe du nouveau Monde,
port du Bureau de la Religion 6c /?. 821.
de la Jurisdiction à ce sujet, /?. Logement de QCIIS de mterre. Rap-
1025. Délibération qui charge port du Bureau eiu Temporel íur
MM. les Atrents d'accorder leurs l'exemption réclamée par les No-
bons offices au Chapitre, pour taires Apostoliques des Diocèses
faire porter cette affaire au Con- de Tours fie du Alans /?. 507.
seil des Dépêches,/?. 1027. ,
Députation à M. le Alaréchal de
Livres. ( mauvais ) Rapport du Bu- Ségur, Alinistre de la Guerre, à
reau de la Religion fie de la Ju- ce sujet, /?. 508.
risdiction sur la nouvelle édi- Logement des Vicaires. Voyez Vi-
,
tion des OEuvres complètes de caires.
Voltaire,/?. 90. Délibération d'é- Loménic, (M. l'Abbé eie) Député
crire une Lettre au Roi pour ar- de la Province de Toulouse p.
rêter le cours des trente premiers ,
6; l'un des Commissaires poul-
volumes, 6c d'empêcher l'entrée ie Temporel p. 303 pour la re-
,
vision du Procès-verbal,
du surplus de sédition : députa- p. 343
tion à M. le Garde des Sceaux à l'un des Députés pourvoir Algr.
1334 TABLE ALPHABÉTIQUE
l'Archevêque de Narbonne à Malthe. ( Curés congruistes de POr-
, dre de ) Mémoire de l'Aílemblée
cause de son indisposition, page
146 3 fait visite à M. PArchcvê- remis à M. le Garde des Sceaux
oue de Toulouse,malade,/?. 5003 en leur faveur,/?. 1239.
est de la députation pouf voir Marc d'or. (Droit de) Rapport de
Al. le Contrôleur-Général, au M. l'Abbé de Montefquiou fur
sujet de la-contribution à laquelle le droit exigé pour des Lettres-
on veut assujettir les Chapitres Patentes, fur le Décret d'union
de Saint-Gatien 6í de Saint-Mar- faite à la Fabrique du Chapitre
tin de Tours pour le nouveau de Saint-Urbain de Troyes 6c
,
Cimetière,/?. 1082; au sujet de pour cl'auttes Lettres-Patentes,
la retenue des vingtièmesfur une portant établissement d'Ecoles de
rente due par le Roi à la Fabri- Charité dans la ville de Tours
,
que du Chapitre de Saint-Malo, /?. 223. Députation à Al. le Con-
p. 108 y 3 fie au sujet de l'Arrêt trôleur-Général pour demander
,
du Conseil, concernant les cons- un Règlement,/?. 229. Ce Ali-
tructions &C reconstructions , /?. nistre promet une réponse par
1092. écrit,/?. 230. Réflexions íur la
Lourde t (M. l'Abbé J Professeur réponse du Ministre. Délibéra-
,
au Collège Royal. Mention ho- tion de préparer un nouveau Aíé-
norable de ses travaux,/?. 12 12. moire pour la reprise des Séan-
L'Assemblée lui accorde 4000 ces de P Assemblée , p. 816.
livres de gratification page Mariages. Rapport du Bureau de la
, Religion fie de la Jurisdiction,
1229.
Lyon. ( Province de ) Députés à íur les moyens de prévenir l'abus
I'Assembîée, Algrs. les Évêques des oppositions aux mariages,
de Langres fie de Dijon , pour /?. 743. Délibération de faire de
le premier Ordre 3 fie pour le se- nouvelles instances auprès eiu Roi
cond MM. les Abbés de Mon- pour Pobtention d'une Loi gé-
,
tazct, Vicaire-Général de Lyon nérale, /?. 750. Voye\ Thèse.
fied'Anstrudc, Vicaire-Général, Maubec. ( Abbaye de) Rapport de
de Châlons-sur-Saônc, p. 1 3. la Juriídiction au sujet de deux
Lyon. Diocèse de ) Diminution
( Arrêts du Coníeii ,C|ui accordent
d'impositions à lui accoreiée , à à M. le Baron d'Escars, Cheva-
cause ei'une partie ejes biens des lier de Alalthe, la libre disposi-
Célestins retournée au Roi de tion eies fruits de PAbbaye de
Sardaigne, /?. 760. Maubec, ci-elevant unie au Cha-
pitre de Québec, fie dont M. lc
M. Baron d'Escars jouit, quoique