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Ecrit par :
Yann Krysinski
Date :
Juin 2009
GUIDE DE CONCEPTION D’UN IMMEUBLE DE (TRES) GRANDE HAUTEUR
SETEC TPI
Yann Krysinski
Juin 2009
SOMMAIRE
2
L’immeuble de grande hauteur (IGH) est une structure complexe, dont la conception
nécessite la prise en compte de nombreux critères et facteurs. Ce guide propose un aperçu
des principes généraux de conception, ainsi que des techniques et méthodes utilisées ou
pistes en cours d’exploration pour optimiser l’utilisation de la matière dans la construction
d’un IGH.
Le code de la construction et de l’habitation définit un immeuble de grande hauteur
(resp. de très grande hauteur) de la manière suivante : « Constitue un immeuble de grande
hauteur (resp. de très grande hauteur) tout corps de bâtiment dont le plancher bas du dernier
niveau est situé à plus de 50m mètres (resp. 200 mètres) par rapport au niveau du sol le plus
haut utilisable par les engins des services publics de secours et de lutte contre l’incendie ». Il
sera fait référence dans le présent guide aux projets d’immeubles de grande ou très grande
hauteur suivants, où SETEC TPI est bureau d’études structure : la tour Majunga (maître
d’ouvrage MOA : Unibail-Rodamco, Agence d’architecture JP Viguier), la tour Phare (MOA
Unibail-Rodamco, Agence Morphosis), la tour Triangle (MOA Unibail-Rodamco, Agence
Herzog et de Meuron), la tour Generali (MOA Generali Immobilier Gestion, Agence Valode et
Pistre) et la tour Rotana (MOA Rotana Hotel Management Corporation, Agence Architecture-
Studio).
Tour Majunga
Source : JP Viguier
Le noyau central possède les dimensions suivantes : 13.5m*33m soit 445.5m2, pour
une superficie de plancher de 1600m2. Les voiles transverses font 40cm d’épaisseur dans la
zone basse de la tour, les voiles longitudinaux 80cm. Cette dernière valeur est réduite à
60cm dans la zone intermédiaire et 45cm en zone haute. Les poteaux de façade ont un
diamètre de 1m en partie basse, 80cm en partie intermédiaire, et 60cm en partie haute
3
Noyau central et poteaux de façade, PH7 de la tour Majunga
Plan Setec TPI
Le contreventement d’une tour est l’ensemble des dispositifs destinés à résister aux
efforts horizontaux, essentiellement le vent et le séisme. Pour certaines tours aux USA où la
descente de charge et le contreventement sont réalisés par des éléments dissociés, on peut
représenter les quantités d’acier spécifiques à chaque fonction :
On constate par exemple qu’à partir d’un nombre d’étages supérieur à 40, la quantité
d’acier nécessaire au contreventement dépasse celle nécessaire à la descente de charge,
ce qui montre toute l’importance du bon calcul des dispositifs de contreventement d’une tour
de grande hauteur.
4
John Hancock Center : les poteaux descendent les charges, les diagonales résistent au vent.
www.greatbuildings.com
La proportion des efforts horizontaux repris par le noyau et les poteaux de façade
varie suivant le système de contreventement retenu. Elle est par exemple de 50/50 entre le
noyau et la façade de la Tour Phare. La tendance actuelle s’oriente en effet vers une plus
grande participation des façades structurelles, ce qui autorise un noyau plus élancé et un
gain de surface utile.
5
Pour un ouvrage en béton, ceci implique la prise en compte d’une épaisseur de béton
neutralisée par le feu plus importante dans la justification au flambement des poteaux. Les
poteaux de diamètre inférieur à 1m doivent souvent en conséquence être renforcés. Le
critère de dimensionnement de descente de charge (cf. § 1.2.1) passe alors en second plan.
Pour les structures horizontales, il faut augmenter l’enrobage des aciers, ce qui n’est pas
sans conséquence sur le taux de ferraillage des éléments, celui des dalles notamment. Pour
un ouvrage en acier, les méthodes de protection passive pouvant assurer une stabilité au feu
3 heures sont limitées : à ce jour, seule une protection par flocage des profilés permet de
respecter ce critère.
Il faut enfin noter que dans le cas où l’un des planchers qui assurent le
contreventement d’un poteau stable au feu 3 heures est lui-même stable au feu seulement 2
heures, il faut justifier le poteau en cas de charge de feu avec une hauteur de flambement
doublée (pour la troisième heure du sinistre durant laquelle le plancher n’assure plus sa
fonction de contreventement), ce qui oblige à augmenter son diamètre. Aussi, pour maintenir
la qualité architecturale du projet, il peut être judicieux de rendre homogène la stabilité au feu
de la structure et de dimensionner les planchers pour être stables 3 heures.
1.2.4 Tassements
6
façade brisés ou l’apparition de planchers en pente. D’autres risques sont à envisager après
livraison, tels que l’inversion de la pente de réseaux gravitaires ou la détérioration des
revêtements de sol des cloisons fragiles.
Par exemple, la valeur de 18mg correspond, selon la norme ISO 6897, à un seuil en
dessous duquel moins de 2% des occupants perçoivent le mouvement horizontal du
bâtiment (pour un vent de période de retour 5 ans).
La réponse résonante d’une tour à une excitation de fréquence égale à sa première
fréquence propre présente un déplacement en 1 et une accélération en 1 où k ξ et
k ⋅ξ m ⋅ξ
m sont respectivement la raideur, l’amortissement et la masse du 1er mode de vibration de la
structure. Le comportement dynamique peut ainsi être optimisé si l’on assure, à masse fixée,
une raideur et/ou un amortissement suffisamment importants pour ne pas dépasser les
limites de déplacement et accélération en tête de tour.
7
2. METHODES DE CALCUL D’UN ITGH
2.1.1.1. Exemple de la tour Phare : descente de charge et choix d’un type de plancher
La tour Phare, projet de 70 étages, s’implante sur le site de La Défense. Il est développé par
l’agence d’architecture MORPHOSIS pour le compte d’UNIBAIL-RODAMCO.
Super 70
Nombre d’étages
Infra 6
Hauteur par rapport au parvis 274.4 m
Hauteur des infrastructures 28.6 m
Hauteur d’étage 3.8 m
2
SHON Totale 146300 m
2
Surface du radier 2140 m
2
Surface du noyau (niveau 0) 674 m
Poids propre de la tour (G) hors
249000 t
fondations
Volume de vide enserré par la 3
756200 m Tour Phare
tour Source : Morphosis
La tour repose sur deux types de fondations : un radier (en gris ci-dessous) et des pieux (en
rouge). Ces derniers se situent à la verticale d’une gare souterraine. Dans la descente de
charge vers le sol, on a tout intérêt à minimiser la résultante des efforts sur les pieux, de
sorte à ne pas surcharger les piles existantes de la gare. D’une manière générale, il s’agit de
minimiser la descente de charge en dehors de l’enceinte de la paroi moulée.
Bâtiment Est
8
A ce stade, il a ainsi été choisi, après analyse de la descente de charge manuelle, de
privilégier pour le bâtiment Est, s’appuyant sur deux files de poteaux, un système structurel
léger de plancher en acier.
Une analyse initiale de descente de charges correctement menée autorise ainsi des
premiers choix structurels pertinents.
Super 41
Nombre d’étages
Infra 3
2
SHON Totale 93500 m
Tour Triangle - Source : Herzog et de Meuron
9
Les inclinaisons de façade provoquent l’introduction d’efforts horizontaux dans les
planchers de chaque étage. Cette complexité de conception a pu être diagnostiquée dès la
phase Esquisse, au moment de la descente de charge manuelle, en faisant la somme des
efforts arrivant à chaque intersection poutre/poteau.
Grâce à cette première analyse, on a pu prévoir l’effet des efforts horizontaux sur le
comportement de la structure, avec l’introduction d’une torsion d’ensemble.
Les efforts horizontaux localisés au niveau des bords doivent être transmis au noyau, ce qui
impose des planchers renforcés aux extrémités.
10
2.1.2.1. Différentes méthodes d’analyse
L’Eurocode propose pour le calcul de la première fréquence propre d’un ITGH la
formule empirique f1 = 46 (H hauteur de la tour). Son application à différentes réalisations
H
de tours donne des résultats souvent peu précis. Cette formule présente néanmoins
l’avantage de mettre en valeur la dépendance de la fréquence en 1 . Une seconde
H
approche consiste à considérer la structure de l’immeuble comme une poutre encastrée
travaillant en console, à la flexion pure. La première fréquence propre s’écrit
1 12.4 EI
alors f 1 = . Appliquons cette formule au cas particulier de la tour Generali. Cet
2π ρH 4
ITGH de 289 mètres de hauteur (dont 101 mètres de hauteur des flèches en tête de tour)
pour 90000m2 SHON possède 47 étages de superstructure et 6 étages d’infrastructure.
Tour Generali
Source : Valode et Pistre
Le cabinet d’architecture est VALODE et PISTRE, la maîtrise d’œuvre structure est assurée
par SETEC TPI pour le compte de GENERALI IMMOBILIER GESTION.
Un calcul manuel d’inertie donne I=10923m4 ; pour un poids propre hors fondations
de 109600 tonnes, on obtient une masse linéique de 583 tonnes/ml, il vient :
Modèle éléments
Formule empirique Flexion pure
finis
46 1 12.4 EI
f1 = f1 = f 1 _ EF
H 2π ρH 4
0.16 Hz 0.16 Hz 0.234 Hz
Comparatif de différentes approches dans le cas de la tour Generali
(modèle EF de l’APS de septembre 2008)
Au-delà de résultats assez peu satisfaisants, l’approche par une poutre à la flexion pure
prévoit une dépendance de la fréquence en 1 , ce qui est en contradiction avec le résultat
H2
empirique en 1 . Il semble donc que la modélisation d’un comportement vibratoire de
H
poutre à la flexion pure ne soit pas suffisamment proche des phénomènes mécaniques mis
en jeu. En effet, suivant la forme du bâtiment, la répartition de la matière et la nature des
connexions entre le noyau et une éventuelle façade structurelle, on peut observer des
11
comportements radicalement différents, traduisant dans certains cas une prédominance de
déformation à la flexion, dans d’autres cas une déformation de cisaillement.
On se propose alors d’utiliser un modèle analytique plus élaboré, qui prend en compte le
comportement à la flexion et au cisaillement du bâtiment. L’analyse qui suit se base sur la
théorie des voiles couplés (coupled shear wall theory), qui consiste à assimiler deux voiles
couplés - par exemple par un linteau - à un élément de poutre verticale travaillant
simultanément à la flexion et au cisaillement.
Plus généralement, cette théorie s’étend à toute structure dont une partie travaille à la
flexion et une partie au cisaillement : un portique relié à un voile, un treillis, un noyau couplé
à des poteaux de façade peuvent être traités d’après [3] comme des cas particuliers de
voiles couplés, respectant la même équation du mouvement.
12
5 unités de contreventement participent à la rigidité au cisaillement de la tour Generali
Les hypothèses du modèle analytique proposé sont les suivantes. On suppose que
les planchers sont rigides et que la structure n’est pas sujette à la torsion. Les éléments
travaillant à la flexion et au cisaillement sont alors contraints d’adopter le même
déplacement : des éléments se trouvant dans des plans parallèles travaillent comme s’ils
étaient dans le même plan.
Plus précisément, d’après Heidebrecht et Smith [4] :
- les voiles couplés travaillent à la flexion et au cisaillement (cas de référence des
voiles couplés),
- les voiles isolés travaillent essentiellement à la flexion (cas du « treillis »),
- les parties d’ossature (poutres-poteaux) travaillent essentiellement au cisaillement
(participation à la flexion négligeable) (cas du « portique »).
La rigidité globale à la flexion de la structure s’obtient en sommant les rigidités EI des voiles
isolés et des voiles couplés. La rigidité au cisaillement s’obtient quant à elle en sommant les
contributions des rigidités (GA) des parties d’ossature à celles des voiles couplés.
Le paramètre clé de l’étude du modèle continu est la proportion relative des deux
GA
modes de déformation, caractérisée par la grandeur α = H , plus précisément :
EI
¦ GA + ¦ GA
poteaux − ossature voiles − couplés
α=H
¦ EI + ¦ EI
voiles − isolés voiles − couplés
13
2.1.2.3. Calcul de la raideur au cisaillement
La difficulté du calcul du paramètre α réside essentiellement dans le calcul de l’aire de
cisaillement A. D’après l’article de Heidebrecht et Smith [4] complété par l’ouvrage de Smith
et Coull [1], la valeur de la rigidité (GA) peut être obtenue comme somme des contributions
(GA)i de chacune des unités de contreventement (indice i) de la tour au niveau du plan d’un
étage : GA = ¦ (GA ) avec
i
i
12 E
(GA)i =
§ 1 1 ·
h¨ + ¸
¨¦I h ¦ bi i ¸¹
I b
© ci
Une tour de grande hauteur (ici la tour Generali) est modélisée par une structure de 2 voiles couplés
pour laquelle l’équation du mouvement libre s’écrit d’après Miranda et Taghavi [5] :
EI ∂ 4 u GA ∂ 2 u ∂ 2u
− = − ρ
H 4 ∂x 4 H 2 ∂x 2 ∂t 2
dans le cas d’une structure non amortie, et pour des rigidités EI et GA constantes sur la
hauteur du bâtiment H (ρ sa masse linéique). On fait en outre l’hypothèse que
l’amortissement a une influence négligeable sur les fréquences propres et les déformées
modales, on se contente donc de l’étude de l’équation du mouvement non amorti.
Remarquons qu’il ne s’agit pas là de l’équation classique à la flexion/cisaillement d’une
poutre de Timoshenko : en effet, l’inertie I envisagée est une inertie de flexion interne et non
pas l’inertie totale (voir [6]).
GA
En introduisant le paramètre α = H définissant le comportement flexion/cisaillement du
EI
modèle continu, on obtient d’après Miranda et Taghavi ([5]) l’expression générique de la
pulsation propre du mode i de la tour :
EI 2 2
ω i2 =
ρH
(
γ γi +α2
4 i
)
14
A
On peut montrer que la fréquence fondamentale f1 est alors proportionnelle à ( γ i est en
H
effet sensiblement constant). Ainsi, à ce stade de l’étude, on retrouve la dépendance en
1 46
de la formule empirique f 1 = . Par rapport à cette dernière, notre approche apporte le
H H
raffinement d’expliciter la dépendance de la fréquence propre dans la donnée des éléments
structuraux de la tour, à travers la valeur A de l’aire de cisaillement.
Eléments travaillant au cisaillement (plan de gauche) et à la flexion (plan de droite) - Tour Generali, partie basse
Concernant la flexion, apparaissent en rouge sur le plan de droite les voiles travaillant
à la flexion dans la direction de la sollicitation. En toutes rigueur, les voiles orthogonaux à
cette direction, ainsi que l’ensemble des poteaux, travaillent également à la flexion, mais leur
contribution est négligeable devant celle des voiles surlignés. Le calcul de EI se fait
simplement par somme arithmétique des inerties des voiles concernés.
On obtient : GAmoy = 0.93E , EI moy = 455 E :
f 1 = 0.237 Hz
ce qui est très proche de la fréquence du modèle EF f1 = 0.234 Hz.
Notre modèle analytique continu permet ainsi de se faire une idée assez pertinente du
comportement dynamique d’un ITGH à un stade amont du projet où l’on ne dispose pas
encore d’un modèle par éléments finis. La méthode nécessite en effet la seule donnée des
plans d’architecte et des premiers plans de structure ; par une analyse relativement aisée à
mettre œuvre, elle permet d’anticiper d’éventuels futurs problèmes liés à la dynamique et de
prendre les mesures conservatoires qui s’imposeraient.
15
2.1.2.6. Exemple de la tour Majunga
à comparer à la fréquence fournie par le modèle par éléments finis (APS de mars 2007) :
f1 = 0.208 Hz.
46 1 12.4 EI
Tour H(m) f1 = (Hz) f1 = (Hz) f 1 _ th (Hz) f 1 _ EF (Hz)
H 2π ρH 4
Generali 289 0.16 / 32% 0.16 / 32% 0.237 / 1.3% 0.234
Majunga 171 0.27 / 30% - 0.216 / 3.9% 0.208
Comparaison des résultats de différentes formules donnant la fréquence propre
(en bleu : écart à la valeur EF)
0,9
0,8
0,7
0,6
0,5
0,4
0,3
0,2
0,1
0
-1 -0,8 -0,6 -0,4 -0,2 0 0,2 0,4 0,6 0,8 1
EF alpha=9.7
ième
2 mode de flexion - Tour Generali
16
Masse modale de notre Masse modale EF
Mode Ecart
modèle (%) (%)
1 69.5 64.5 7%
2 10.9 17.3 37%
3 3.97 3.70 7.3%
Masses modales - Tour Generali
Pour le mode 2, on obtient de moins bons résultats car la déformée change de signe,
ce qui accentue les imprécisions. Les résultats des modes impairs sont plus satisfaisants.
2
3
5 4
17
- l’effet sur le contreventement de la présence d’un diagrid et de son pied béton, qui
rigidifient la structure et font ainsi augmenter f1.
(2π ⋅ 0.134)2 =
EI 2 2
ρH
(
γ γ 1 + α eff 2
4 1
)
Il vient α eff = 5.7 ; on en déduit le calcul de f2 et f3 :
f 2 = 0.47 Hz ; f 3 = 1.02 Hz
Ces valeurs seront à comparer aux résultats de l’analyse dynamique effectuée à l’aide du
modèle de calcul par éléments finis (cf. § 2.2).
2.1.2.9. Conclusion
La méthode analytique proposée permet d’évaluer le comportement dynamique
d’ensemble du bâtiment. En particulier, elle peut être utilisée dans le cadre du contrôle
externe d’un modèle de calcul, elle permet également de tester l’influence de certains
18
paramètres sur la dynamique en vue d’une optimisation de la répartition de matière (cf.
3.1.2).
19
caractéristique de type « ressort », ce type d’amortissement n’est pas spécifique d’une
fréquence particulière. Il est réparti sur toute la hauteur du bâtiment. Les amortisseurs à
dissipation indirecte d’énergie sont des systèmes dynamiques accordés (notés ADA) sur la
fréquence de vibration principale de la tour. Ce second type d’amortisseur est placé en tête
de tour (où se rencontre l’accélération maximale), ce qui peut poser un conflit d’intérêt du fait
de la suppression d’une précieuse surface située en hauteur. Un bon compromis réside dans
l’installation de configurations moins classiques et plus compactes de ce type d’amortisseur,
par exemple un système de pendule sur plusieurs étages. C’est la solution qui a été retenue
pour la tour Rotana (à Amman, en Jordanie, dans une zone sismique) avec un amortisseur
dynamique accordé pendulaire qui pèse environ 1% du poids de la tour.
Tour Rotana
Source : Architecture-Studio
20
On note µ le rapport de la masse de l’ADA sur la masse de la tour. Une étude
paramétrique menée par Isaac Farreras Alcover dans son Projet de Fin d’Etudes ([8]) donne
les conclusions suivantes :
• Position en hauteur : plus l’ADA est situé en hauteur dans la tour, plus son efficacité
est grande.
• Masse de l’ADA : plus la masse de l’ADA est importante, plus son efficacité est
grande (les autres paramètres étant fixés). L’effet diminue pour des masses
importantes.
• Taux d’amortissement α de l’ADA : il existe une valeur optimale de α dépendant du
seul paramètre µ
• Fréquence f a de l’ADA : il existe une valeur optimale de f a dépendant du seul
paramètre µ
Ainsi, en fixant la hauteur de l’ADA, il apparaît que son efficacité dépend du seul rapport
µ entre la masse de l’ADA et la masse de la tour.
35
30
25
Efficacité (%)
20
15
10
0
0 100 200 300 400 500 600 700 800
Masse ADA (tn)
Ce type de dispositif peut être implanté dans une tour pour augmenter la valeur de
l’amortissement global de son premier mode, et ainsi permettre des économies de matière
(critère de raideur minimale moins contraignant).
21
Torsion d’un étage courant de la tour Triangle
Le modèle par éléments finis de la tour Phare a permis d’introduire des éléments de
modélisation aussi raffinés que le phasage de construction. Il s’agit en effet d’estimer au
mieux les conséquences du fluage des porteurs sur la répartition des efforts verticaux entre
le noyau et le diagrid, qui dépend de l’histoire du chargement.
Modélisation du diagrid
22
L’adoption d’un tel phasage permet de réduire la valeur des efforts circulant par le diagrid, ce
qui est un enjeu particulièrement important dans le cas présent puisque le diagrid s’appuie
sur les poteaux d’une gare souterraine qui ont une résistance en compression limitée.
Sont également modélisées dans le modèle EF les fondations de l’ITGH, ainsi que
l’interaction des fondations avec le sol (introduction de raideurs de sol).
er
Visualisation du 1 mode de torsion de la tour Phare
23
3. VERS L’OPTIMISATION DE LA MATIERE EMPLOYEE
La volonté de créer des surfaces de plateaux toujours plus libres, avec une
perspective continue, a mis en évidence le gain à faire participer la façade au
contreventement, conjointement au noyau : le nombre de poteaux intérieurs est réduit, le
noyau est moins massif... La façade structurelle participe alors du principe architectural
même de l’édifice, elle donne à « voir » la descente de charge, par exemple elle se pare d’un
diagrid dans le cas du Gherkin londonien de Sir Norman Foster ; les diagonales
particulièrement sollicitées peuvent être ostensiblement épaisses ou plus densément
réparties comme dans le cas de la tour CCTV à Pékin.
Tour CCTV à Pékin : la résille de façade est plus dense dans les zones fortement chargées [10]
24
noyau, et la perspective d’optimisation de matière qui va de pair avec la bonne évaluation de
l’incrément de raideur globale associé.
Hauteurs de référence des linteaux de type 3 (0.83m de hauteur) et type 4 (0.9m de hauteur)
hauteur fréquence
ref. 0.83 -
+10% 0.91 +1.4%
+20% 1.00 +3.2%
+30% 1.08 +5.6%
+40% 1.16 +7.9%
Résultats sur les linteaux de type 3
25
hauteur fréquence
ref. 0.9 -
+10% 0.99 +3.7%
+20% 1.08 +8.8%
+30% 1.17 +13.9%
+40% 1.26 +19.9%
Résultats sur les linteaux de type 4
Cette étude met en valeur le rôle fondamental que jouent les éléments de connexion
horizontaux dans le comportement efficace et optimisé de la structure verticale : on préfèrera
ainsi des voiles d’épaisseur moyenne reliés par des poutres et linteaux rigides à des voiles
très épais reliés par une structure horizontale inadaptée à les faire travailler conjointement.
26
En disposant de la matière à la périphérie, on augmente l’inertie du bâtiment et ainsi
sa raideur, ce qui est favorable à un comportement horizontal au vent optimisé. L’avantage
en est également une flexibilité plus importante dans l’agencement dans les étages, avec un
nombre plus restreint de voiles et poteaux intérieurs.
27
Déformations des poteaux successifs dues au traînage de cisaillement [6]
Ainsi chaque poteau successif va être moins déformé et donc moins contraint que
son voisin. La différence de distribution de contrainte entre le comportement idéal d’un
caisson et le comportement réel d’un tube est illustrée sur le diagramme des contraintes ci-
dessus. L’importance de cette différence dépend de la rigidité des poutres de façade : un
tube se comportera comme un caisson s’il possède des poutres de façades infiniment
rigides.
Du fait d’une distribution des contraintes moins efficace, la rigidité d’un tube est ainsi
diminuée par rapport au cas idéal du caisson. Cet effet négatif du traînage de cisaillement
est doublé d’une mise en flexion des planchers (déformation différentielle des poteaux), à
prendre en compte au niveau du dimensionnement des éléments structurels secondaires.
Cela montre l’importante de la connexion horizontale dans la rigidité à la flexion d’une
structure tubulaire.
Répartition des efforts sur appuis (façade sous le vent) selon le type de structure. Source : O. Broadbent [11]
28
Une autre manière de mesurer la rigidité de la structure est d’appliquer un effort
unitaire horizontal en tête de tour et d’évaluer grâce au modèle numérique le déplacement
associé. On constate un déplacement plus important dans le cas du diagrid (en bleu ci-
dessous) que dans le cas de référence du caisson (en rouge). En outre, on a fait la
distinction entre deux configurations de plancher :
- un plancher rotulé, qui constitue une connexion moins efficace entre la structure
interne du noyau et la structure externe de la façade
- un plancher encastré, qui, parce qu’il favorise le travail conjoint du noyau et de la
façade, autorise un déplacement réduit, signe d’une raideur accrue.
Déplacement latéral dans les cas diagrid et caisson. Source : O. Broadbent [11]
On peut vérifier pour mémoire l’effet bénéfique de l’encastrement par rapport à la rotule sur
le diagramme de répartition des efforts sur appuis de la façade sous le vent :
Répartition des efforts sur appuis (façade sous le vent). Source : O. Broadbent [11]
Ainsi, en modifiant l’inclinaison des porteurs (passage de poteaux verticaux à des porteurs
diagonaux), on a diminué l’effet négatif de la rigidité limitée des poutres de façade. Le
cisaillement dû à la sollicitation du vent est transmis jusqu’au sol par les diagonales en
traction/compression plutôt que par la mise en flexion des poteaux/poutres d’une structure
tubulaire. On retrouve l’importance de la rigidité de connexion entre éléments porteurs, qui
est un facteur influençant substantiellement le comportement global de la tour.
29
3.2.2.2. Inconvenients et alternative
La descente des charges verticales par les éléments inclinés du diagrid n’est pas
favorable, et nécessitera des dimensions de porteurs supérieures. A noter également la
complexité des jointures entre diagonales, avec des angles non courants.
Une alternative est alors de conserver pour la descente des charges verticales les
colonnes du système tubulaire poteaux/poutres, et d’y adjoindre un contreventement par
diagonales, ces dernières absorbent alors la majeure partie de l’effort tranchant dû au vent.
Cette évolution optimisée de la structure tubulaire s’observe dans des bâtiments aussi
anciens que le John Hancock Center à Chicago (1969) dont le toit culmine à 343.5 mètres, le
Onterie Center (1986) également à Chicago, où la très récente tour CCTV à Pékin.
On observe un ratio ‘Poids porté / Poids fondation’ voisin de 10 dans le cas de fondations
superficielles, de 3 dans le cas de fondations profondes.
30
du sol, de la profondeur des pieux et de leur capacité à solliciter la friction du terrain sur leur
hauteur.
Une seconde piste d’optimisation des fondations est la notion de fondations mixtes :
la tour s’appui en partie par les pieux fichés profondément dans le sol, et en partie par le
radier situé au niveau de la tête des pieux et qui transmet directement une fraction de la
charge verticale au sol.
Dans le cas classique de pieux travaillent en tête à un taux f, et en notant h leur profondeur,
il vient :
Pporté f
=
Pfondations 2.5 ⋅ 10 −2 h
D’après le tableau ci-dessus, le rapport est en pratique voisin de 3, soit, pour une
profondeur de fondations généralement proche de 30m, un taux de travail moyen en tête de
pieux de 2.25MPa. On pourrait chercher à élever ce taux dans le futur.
Pour les tours actuelles où l’on peut supposer un ratio voisin de 3, il vient la relation
suivante, qui sera utile pour une estimation rapide de la quantité de béton nécessaire au
poste des fondations :
Pportée
Pfondations =
3
31
3.4 SE FIXER DES OBJECTIFS DE RATIOS DE DIMENSIONNEMENT
Avec l’expérience de nombreuses tours de grande hauteur en France et à l’étranger,
il nous est possible d’analyser les différentes quantités de matière utilisées pour chaque
ouvrage, et d’en déduire des ratios de dimensionnement. L’application est double :
- prévoir au plus juste à un stade amont du projet les quantités de matière mises en
jeu, de sorte à avoir une estimation pertinente des coûts,
- se fixer en fonction des ratios constatés sur les tours précédentes de nouveaux
objectifs d’optimisation sur les constructions à venir.
L’ensemble des résultats présentés est issu d’une feuille excel ‘étude ratios’ (Annexe 2).
32
importante de planchers alvéolaires précontraints) et une valeur plus forte pour la tour
Majunga (due à la complexité de poteaux de façades décalés, qui créent au niveau de
chaque plancher d’importants moments).
Grâce à l’approche globale par ratios de prédimensionnement, il nous est possible de
juger un projet de tour à la lumière des précédentes réalisations. Une telle manière de
procéder ouvre la voie à l’optimisation des quantités mises en jeu, donc du coût.
ρgH ¨ ¸
© ¹
tour :
33
f y §¨ f y ·
ρgH
P = α ⋅ SH e − 1¸
ρgH ¨ ¸
© ¹
L’interprétation de la formule est plus aisée sur l’expression du poids linéique :
S H §¨ f y ( H − x ) ·¸
ρg
dP( x ) SH
=α +α e −1
dx H H ¨ ¸
© ¹
Le premier terme est le poids linéique des horizontaux. Le second terme correspond aux
verticaux, il met tout d’abord en valeur le fait que les verticaux ont un poids linéique
proportionnel au poids linéique des horizontaux à porter ; à cela s’ajoute une dépendance
exponentiellement décroissante en la hauteur, car les verticaux, en plus de porter les
horizontaux, doivent se porter eux-mêmes…
La formule du poids des superstructures a été déterminée en considérant qu’à
chaque hauteur x la section des verticaux est fixée de manière optimale par la descente de
charge. Ceci n’est que partiellement exact pour les immeubles de grande hauteur, où le
contreventement induit des quantités de matière (notamment en verticaux) plus importantes.
On se propose donc de modifier la formule en y introduisant un facteur de contreventement
noté f c .
Finalement on retient :
f y §¨ fc ⋅ f y ·
ρgH
Psup er = α ⋅ SH e − 1¸
ρgH ¨ ¸
© ¹
Cette formule est mise en pratique et testée sur plusieurs tours de grande hauteur
récemment conçues par SETEC TPI. Une étude paramétrique (cf. feuille excel ‘étude ratios’
en Annexe 2) montre que f c = 1.5 donne des résultats satisfaisants. Ce facteur de
contreventement rappelle le caractère primordial de la résistance au contreventement et de
l’étude des mouvements horizontaux dans le cas de la grande hauteur.
250000
200000
150000
Poids super réel
Poids super prévu
100000
50000
0
A
I
E
A
AL
F
G
R
N
Ed
N
R
TA
A
U
PH
AJ
O
EN
R
M
G
34
Les résultats sont satisfaisants pour les tours EDF et Phare. Pour la tour Majunga, le poids
prévu est en revanche faussement proche de la valeur avérée, deux sources d’erreur sont
en effet cumulées :
- on sous-évalue le poids des infrastructures : on a pris la moyenne de 27cm au
lieu d’une valeur réelle de 33cm
- on surévalue le facteur de contreventement : on a pris la valeur moyenne retenue
de 1.5 alors qu’en réalité une étude précise donne une valeur de 1.27. Cela
traduit que le contreventement nécessite relativement moins de matière que pour
les autres tours, en effet la forte épaisseur des horizontaux permet aux éléments
verticaux de noyau et façade de travailler mieux ensemble, d’où une rigidité
accrue.
Pour le cas de la tour Generali, on a surestimé le poids des horizontaux (27cm au lieu de
22cm), d’où un poids prévu trop élevé. Concernant la tour Rotana, le poids des horizontaux
est correct, en revanche on a probablement sous-évalué les éléments verticaux permettant
de résister à la sollicitation de séisme ; il faudrait pour ce faire augmenter la valeur de fc. On
propose alors les valeurs numériques corrigées suivantes :
On constate une nette amélioration des résultats grâce à ces corrections, qui sont issues de
réflexions simples sur le fonctionnement des différentes tours.
250000
200000
150000
tonnes
poids réel
Poids prévu
100000
50000
0
EdF PHARE GENERALI MAJUNGA ROTANA
35
En appliquant
f y §¨ fc ⋅ f y ·
ρgH
Psup er = α ⋅ SH e − 1¸
ρgH ¨ ¸
© ¹
En résumé :
§ fy § ρgH · ·
¨α ⋅ S ¨ e f y − 1¸ + 0.9 ⋅ ρ ⋅ S ¸(1 + x )
¨ H
ρgH ¨ ¸ Infra ¸
© ¹
Vbéton _ total =© ¹
ρ
1
avec x=0.1 si fondations superficielles, x=0.33 si fondations profondes
Cette formule, issue d’une approche théorique complétée par une application aux cas
concrets de plusieurs tours, permet de déterminer avec un nombre de données limité (SHON
des superstructures, épaisseur moyenne des horizontaux, hauteur des superstructures,
surface des infrastructures, nature des fondations) le volume de béton prévisionnel d’un
projet de tour de grande hauteur.
3.5.2 Références
- Feuille excel ‘étude économique’ (Annexe 3)
- Offre Eiffage (APS 11/08 – Tour Majunga) remis le 12/01/09 (version dite « Base »)
(Annexe 4)
- Offre Vinci (DCE - Tour Generali) remis le 22/12/08 (Annexe 5)
- Offre Bouygues (Tour Phare) remis le 21/07/08 (Annexe 6)
1
Ces valeurs de x peuvent être réduites dans le cas d’une optimisation des fondations (qualité du
béton des pieux par exemple, valeur retenue pour le taux de travail maximal).
36
3.5.3 Présentation de la feuille excel ‘étude économique’ Annexe 3
Les prix annoncés dans les tableaux de l’Annexe 3 incluent systématiquement le bénéfice
(marge) de l’entreprise. En outre les deux premières lignes de la feuille mettent en valeur un
coefficient multiplicatif qui n’est appliqué qu’aux prix unitaires du lot GO. Ce coefficient peut
être supérieur ou inférieur à 1 et permet d’ajuster les prix unitaires de sorte à en exclure des
postes que l’on veut voir apparaître dans le chapeau (et qui dans la proposition de
l’entreprise étaient inclus dans les prix unitaires) ou y inclure des postes qui doivent
appartenir aux prix unitaires et non au chapeau. Dans tous les cas, ce coefficient multiplicatif
prend en compte dans sa valeur la marge de l’entreprise.
37
« de vente ») fournis par Eiffage, qu’il a fallu donc extraire (d’où le coefficient 0.84) pour
reconstituer un chapeau GO (cf. exemple de décomposition de prix unitaire en Annexe 4).
- Tour Generali
Vinci dans son offre n’a pas fourni de chapeau propre au GO, mais une rubrique « frais de
chantier TCE » (cf. Annexe 5) dont il a fallu extraire les postes relatifs au GO que l’on a
ensuite répartis entre les PU et le chapeau GO à proprement parler (d’où le coefficient
supérieur à 1). Pour mémoire, on a extrait des « frais de chantier TCE » : la maîtrise d’œuvre
indirecte intégrée aux PU, le coffrage + sécu intégrés aux PU, les frais de levage pompage
cantonnement branchements… intégrés au chapeau (dans la rubrique « frais d’installation
de chantier »).
- Tour Phare
L’offre de Bouygues (Annexe 6) contient une rubrique « service » qui regroupe
« Logistique » et « Direction de projet » pour l’ensemble des travaux, il est difficile d’en
déduire la proportion des postes de GO « Installation de chantier » et « direction de projet »
autrement que par un pourcentage, le résultat est alors assez approximatif. En outre, la
nature des PU n’est pas clairement explicitée, ce qui nous empêche de faire un
raisonnement similaire à celui du cas Majunga.
Moyenne
Infrastructures Superstructures Phare Generali Majunga (avec
marge)
3
Terrassement €/ m 31 35 20 29
3 3
radier : coût global au m €/ m 636 0 741 688
3 3
verticaux du noyau en infrastructure: coût global au m €/ m 921 813 886 873
3 3
poteaux intérieurs en infrastructure : coût global au m €/ m 792 829 1181 934
3 3
verticaux du noyau en superstructure: coût global au m €/ m 998 868 1053 973
3 3
verticaux hors noyau en infrastructure : coût global au m €/ m 955 966 713 878
3 3
verticaux hors noyau en superstructure: coût global au m €/ m 794 0 808 801
3 3
poteaux de façade : coût global au m €/ m 1018 957 1478 1151
3 3
horizontaux dans noyau en infrastructure: coût global au m €m 1220 829 0 1025
3 3
horizontaux dans noyau en superstructure : coût global au m €/ m 708 661 503 624
3 3
horizontaux hors noyau en infrastructure : coût global au m €/ m 1220 779 843 947
3 3
horizontaux hors noyau en superstructure : coût global au m €/ m 810 594 729 711
3 3
poutre intérieure : coût global au m €/ m 2346 1672 2456 2158
3 3
poutres de façade : coût global au m €/ m 1655 1770 3453 1712
38
3.5.3.4. Analyse de détail – Lot GO : prix unitaires (sans la marge entreprise)
On détermine ici les prix unitaires sans marge.
Les marges annoncées par Bouygues et Eiffage pour les tours Phare et Majunga sont
respectivement de 20% et 12.37%. On suppose pour la tour Generali une marge voisine de
15% ; ce n’est qu’une supposition, et la moyenne pondérée prévoit donc des coefficients 1
pour Phare et Majunga, 0.5 pour Generali.
Phare Generali Majunga Moyenne
pondérée
Infrastructures Superstructures marge 0.2 0.15 0.12 (sans marge)
3
Terrassement €/ m 26 35 18 23
3
radier: coût global au m 3
€/ m 530 789 649 590
3
verticaux du noyau en infrastructure: coût global au m 3
€/ m 768 1260 776 756
3
poteaux intérieurs en infrastructure : coût global au m3 €/ m 660 1221 1035 819
3
verticaux du noyau en superstructure: coût global au m3 €/ m 832 1158 923 850
3
verticaux hors noyau en infrastructure : coût global au m 3
€/ m 796 1470 625 733
3
verticaux hors noyau en superstructure: coût global au m3 €/ m 662 0 708 685
3
poteaux de façade : coût global au m3 €/ m 848 1430 1295 913
3
Horizontaux dans noyau en infrastructure: coût global au m3 €m 1017 1233 0 913
3
Horizontaux dans noyau en superstructure : coût global au m3 €/ m 590 992 441 525
3
Horizontaux hors noyau en infrastructure : coût global au m3 €/ m 1017 1156 739 835
3
Horizontaux hors noyau en superstructure : coût global au m3 €/ m 675 1201 639 626
3
poutre intérieure : coût global au m3 €/ m 1955 2303 2152 1840
3
poutres de façade : coût global au m3 €/ m 1379 2551 3026 1610
Prix unitaires en € sans marge du lot GO – Tableau extrait de l’Annexe 3
Terrassement 23
radier: coût global au m 3
590
verticaux du noyau en infrastructure: coût global au m3 756
poteaux intérieurs en infrastructure : coût global au m3 819
verticaux du noyau en superstructure: coût global au m 3
850
verticaux hors noyau en infrastructure : coût global au m 3
733
verticaux hors noyau en superstructure: coût global au m 3
685
poteaux de façade : coût global au m3 913
Horizontaux dans noyau en infrastructure: coût global au m3 913
Horizontaux dans noyau en superstructure : coût global au m3 525
Horizontaux hors noyau en infrastructure : coût global au m3 835
Horizontaux hors noyau en superstructure : coût global au m3 626
poutre intérieure : coût global au m3 1840
poutres de façade : coût global au m3 1610
39
A partir de S1 on va déduire le montant du chapeau : il a été montré en 3.6.3.2 que l’on a en
général un chapeau GO qui représente environ 22 % du coût total du GO (incluant le
montant du chapeau), plus précisément si l’on note S2 le total « travaux GO + chapeau GO »
(sans marge) il vient
S 2 = S1 + 0.22 ⋅ S 2
où 0.22 ⋅ S 2 est le montant du chapeau. D’où :
S1
S2 =
1 − 0.22
On obtient S2 = « travaux GO + chapeau GO » (sans marge). Il reste à multiplier S2 par la
marge de l’entreprise (+ aléas…).
40
Le prix du GO (travaux + chapeau) avec marge s’élève d’après notre méthode d’estimation à
68954062 €, à comparer à la valeur de l’offre de l’entreprise : 69883000 € + études
ingénierie (seule composante du chapeau général proposé par Eiffage qui fait effectivement
partie du chapeau GO, le reste du chapeau GO étant déjà inclus dans la valeur 69883000 €
issue des prix unitaires) (études ingénierie : 1938000+1197000+729600 €) = 73747600 €,
soit un écart de 6.5%.
La méthodologie proposée permet ainsi d’évaluer dès la phase Esquisse d’un projet
le coût du lot ‘Gros œuvre’, à partir de la donnée des quantités de matière (issues d’un
premier métré ou d’une analyse plus globale cf. §3.4). Elle permet également d’analyser
l’offre d’une entreprise en la comparant à notre estimation ou aux offres d’autres entreprises.
41
CONCLUSION
Le premier prend la forme d’une méthode analytique continue, qui tient compte de
l’effet bénéfique d’une connexion suffisamment rigide entre structures externe et interne
d’une tour. L’ingénieur structure retiendra qu’il peut être plus efficace pour rigidifier un
immeuble de grande hauteur d’augmenter les dimensions des éléments horizontaux que
d’épaissir les porteurs verticaux. Le second outil est un ensemble de ratios de
prédimensionnement qui permettent d’intégrer dans chaque nouveau projet le retour
d’expérience acquis au fil des réalisations antérieures. Il est complété par un canevas
d’analyse économique d’un projet qui donne les bases d’une première évaluation du coût du
lot Gros Œuvre à partir de la donnée des quantités de matière. D’autres pistes d’optimisation
existent, telles que l’exploitation de l’amortissement naturel d’une structure ou l’ajout d’une
source supplémentaire d’amortissement. Elles sont couramment exploitées dans le souci
constant de l’amélioration du fonctionnement structurel d’un immeuble de grande hauteur.
42
BIBLIOGRAPHIE
[1] Tall building structures, Analysis and design, B.S. Smith, A. Coull, Ed John Wiley&Sons,
1991, OUVRAGE
[2] Generalized method for estimating drift in high rise structures, B. Stafford Smith, M.
Kuster, J.C.D. Hoenderkamp, The journal of structural engineering, 1984, ARTICLE
[3] A generalized approach to the deflection analysis of braced frame, rigid frame, and
coupled wall structures, B. Stafford Smith, M. Kuster, J.C.D. Hoenderkamp, The Canadian
journal of structure engineering, 1981, ARTICLE
[4] Approximate analysis of tall wall-frame structures, A.C. Heidebrecht, B.S. Smith, Journal
of the structural division, 1973, ARTICLE
[5] Approximate floor acceleration demands in multistory buildings. Part I : Formulation, E.
Miranda, S. Taghavi, The journal of structural engineering, 2005, ARTICLE
[6] Dynamics of multi-framed structures, unified homogenized description, S. Hans, C.
Boutin, à paraître dans Computers and Geotechnics, ARTICLE
[7] Damping evaluation using full-scale data of buildings in Japan, N. Satake, The journal of
structural engineering, April 2003, ARTICLE
[8] Le phénomène de l’accélération dans les immeubles de grande hauteur, Isaac Farreras
Alcover, Projet de Fin d’Etudes, 2008, RAPPORT
[9] Tendances actuelles dans la construction des immeubles de grande hauteur à structure
en béton armé et en acier, F. Khan, Annales de l'Institut Technique du Bâtiment et des
Travaux Publics, 05/1971, n° 281, p. 37-56, ARTICLE
[10] Case study: CCTV Building, CTBUH Journal, 2008 Issue III, ARTICLE
[11] Optimisation du contreventement d’une tour de grande hauteur, du rôle joué par la
connexion entre structure externe et structure interne, Olivier Broadbent, Projet de Fin
d’Etudes, 2007, RAPPORT
43
ANNEXES
44
ANNEXE 1
Cisaillement
Unité de Unité de Unité de Unité de Unité de
contreventement 1 contreventement 2 contreventement 3 contreventement 4 contreventement 5
hauteur h
Ic1
Ic2
Ic3
Ic4
Ic5
Ib1
b1 Pour chaque unité de contreventement :
Ib2 Ici Inertie du poteau i
b2 h hauteur de chaque poteau i
Ib3 Ibi Inertie de la poutre (ou linteau) i
b3 bi portée de la poutre (ou linteau) i
Ib4
b4
GAi/E
GA E
Flexion interne
EI E
Fréquences propres
α=
χ1= 1.8
χ2= 5
χ3= 8.2
f1= Hz
f2= Hz
f3= Hz
ANNEXE 2
1. CARACTERISTIQUES GENERALES
Site de construction La Défense La Défense La Défense La Défense Amman-Jordanie
Usage de la tour Bureaux Bureaux Bureaux Bureaux hotel
Date de livraison Fin 2014 2011
2. GEOMETRIE
Nombre de niveaux de superstructure 40 70 47 42 49
Nombre de niveaux d'infrastructure 6 6 6 8 7
Hauteur totale depuis le parvis d'accès 155 274.4 188 156.95 188
Hauteur totale des infrastructures 23 28.6 26 34.8 25.56
Hauteur d'un étage courant 3 3.80 3.85 3.65 3.70
Surface du noyau au niveau 0 674 599 446
Distance entre deux poteaux de façade 8.1 8.10 8.10
Surface SHON 57 000 146 300 81 924 69511 45 308
Surface SHOB 57 000 162 700 100 026 83294 65 618
SHOB Super 151 838 47 480
équivalent SHON infra 7 435 11 550 9 274 11 122 18 138
SHOB Super / étage 0 2 169 0 0 969
SHOB/SHON 1.00 1.11 1.22 1.20 1.45
Volume ensérré par facade/enceinte 328500 756176 411279 319091 255000
3. CONSOMMATION DE MATIERE
FONDATIONS
FONDATIONS PROFONDES
volume de béton (m3) 2 974 17 100 9 300
acier passif (kg) 195 000 1 795 500 929 952
RADIER et FONDATIONS SUPERFICIELLES
volume de béton (m3) 2 179 9 125 1 420 4440 2 288
acier passif (kg) 240 305 1 550 187 355 000 888000 337 358
PAROIS DE SOUTENEMENT
volume de béton (m3) 1 423
acier passif (kg) 134 500
INFRASTRUCTURES
INFRASTRUCTURES VERTICAUX
volume de béton (m3) 4 738 10 307 3 940 4353 3 336
acier passif (kg) 313 779 1 396 004 531946 296 723
INFRASTRUCTURES HORIZONTAUX
volume de béton (m3) 4 911 5 211 4 454 5415 5 648
acier passif (kg) 493 169 376 570 491 526
SUPERSTRUCTURES
SUPERSTRUCTURES VERTICAUX
volume de béton (m3) 11 816 44 543 17 104 11562 13 157
acier passif (kg) 818 135 5 381 318 1239710 1 192 335
SUPERSTRUCTURES HORIZONTAUX (planchers + poutres)
volume de béton (m3) 14 846 39 632 18 338 22650 12 670
acier passif (kg) 1 368 705 4 274 583 1 180 252
VERTICAUX / HORIZONTAUX 1.26 0.89 1.07 1.96 0.96
CHARPENTE METALLIQUE
tonnage acier (kg) 5 784 628 1 025 267.3
TOTAL TOUR
volume béton super 26 662 84 175 35 442 34 212 25 827
volume béton super et infra 36 311 99 693 43 835 43 980 34 811
volume de béton super infra fondations 38 520 110 241 62 355 48 420 46 399
poids de fondation 5 523 26 369 46 300 11 100 28 970
poids porté/poids fondation 16.438 9.452 2.367 9.905 3.004
acier passif (kg) 3 175 409 13 113 162 2 659 656 4 428 146
4. RESULTANTES D'EFFORT
DESCENTE DE CHARGES
poids super 66 655 210 438 88 605 85 530 64 568
poids super infra 90 778 249 233 109 588 109 950 87 028
poids super infra fondations 96 300 275 601 155 888 121 050 115 998
équipement (tonnes) 30686 19 150 11160 26 932
charges d'exploitation (tonnes) 59131 39 585 35230 21 839
5. RATIOS
EPAISSEURS MOYENNES / SHON
superstructure : horizontaux/SHON totale 0.26 0.27 0.22 0.33 0.28
superstructure : verticaux/SHON totale 0.21 0.30 0.21 0.17 0.29
superstructure : total/SHON totale 0.47 0.58 0.43 0.49 0.57
infrastructure : horizontaux/équivalent SHON infra 0.66 0.45 0.48 0.49 0.31
infrastructure : verticaux/équivalent SHON infra 0.64 0.89 0.42 0.39 0.18
infrastructure : total/équivalent SHON infra 1.30 1.34 0.90 0.88 0.50
EPAISSEUR MOYENNE / SHON
total projet sans fondation 0.64 0.68 0.54 0.63 0.77
total projet avec fondation 0.68 0.75 0.76 0.70 1.02
RATIO TSP
volume vide/volume béton sans fondation 9.0 7.6 9.4 7.3 7.3
volume vide/volume béton avec fondation 8.5 6.9 6.6 6.6 5.5
ANNEXE 3
PHARE GENERALI MAJUNGA
[1] [3] [4]
Unité/Coef. 1.20 1.15 0.84
dont marge 0.20 0.12
CHAPEAUX
Postes Généraux GO = chapeau GO 65042000 26336254 15905585
Postes Généraux global = chapeau total 156316800 77847301
% Chapeau GO / Chapeau total 0.42 0.34
Travaux GO + chapeau GO 277042400 112180432 74397656
TRAVAUX
Travaux GO sans postes généraux 212000400 85844178 58492071
Travaux total sans postes généraux 633585600 224800000
% travaux GO / total 0.33 0.26
Ingéniérie
Etudes d'exécution structure et études de méthode structure 16191600 5175000 2667600
Synthese Technique et Architecturale 3528000 3200000 1197000
TOTAL INGENIERIE 19719600.0 8375000 3864600
% du coût total GO 7 7 5
LOT TRAVAUX GO - Prix unitaires, incluent la marge de l'entreprise GO, mais excluent certains postes --> chapeau
DEMOLITIONS
Rabattement de nappe
Démolition existant en surface €/m3 470 291
Démolition ouvrage d'art €/m3 518
TERRASSEMENTS
Terrassement dans les remblais, sables, marnes €/m3 31 35 20
SOUTENEMENT
Paroi de soutènement au m² de forage y c tirants et butons, poutre de couronnement
€/m² et autres sujetions 1037 833
FONDATIONS PROFONDES
Barrettes de paroi moulée (par tonne portée avec un taux de travail 6MPa) €/t
Puits marocain (par tonne portée avec un taux de travail de 6MPa) €/t
FONDATIONS SUPERFICIELLES
Radier : béton €/m3 410 300
Radier : armatures passives €/kg 2 2
Radier : coût global au m3 de béton €/m3 636 741
INFRASTRUCTURE
VERTICAUX
voiles du noyau central : béton C60 €/m3 296.4 360.8 376.7
voiles du noyau central : armatures passives €/kg 2.4 2.3 2.1
voiles du noyau central : coffrage €/m² 90.2 26.7 102.1
voiles du noyau central : attentes, manequins, coupleurs €/m3 24.0
voiles du noyau central : coût global au m3 €/m3 921.0 813.1 885.7
verticaux hors noyau : béton C60 €/m3 308.7 354.6 293.2
verticaux hors noyau : armatures €/kg 2.7 2.3 2.1
verticaux hors noyau : coffrage €/m² 69.1 58.6 38.9
verticaux hors noyau : coût global au m3 €/m3 955.4 966.1 712.9
poteaux intérieurs : béton C60 €/m3 265.2 373.8 577.5
poteaux intérieurs : armatures €/kg 2.4 2.3 2.1
poteaux intérieurs : coffrage €/m² 20.4 10.7 85.8
poteaux intérieurs: coût global au m3 €/m3 792.0 829.2 1181.5
HORIZONTAUX
dalle de plancher noyau : béton C45 €/m3 292.3 250.8
dalle de plancher noyau : armatures €/kg 2.5 2.3
dalle de plancher noyau : coffrage €/m² 107.3 35.0
dalle noyau : coût global au m3 €/m3 1220.4 829.2
dalle de plancher hors noyau : béton C45 €/m3 250.8 240.7
dalle de plancher hors noyau : armatures €/kg 2.3 2.1
dalle de plancher hors noyau : coffrage €/m² 35.0 68.1
dalle hors noyau: coût global au m3 €/m3 1220.4 778.6 843.1
poutres : béton C45 €/m3 286.7 386.5 332.5
poutres : armatures €/kg 2.4 2.3 2.1
poutres : coffrage €/m² 104.4 92.3 138.6
poutre : coût global au m3 €/m3 1199.5 2052.8 1032.0
dalle alvéolaire précontrainte €/m²
maconnerie €/m² 104.0
cuvelage €/m² 9.2
SUPERSTRUCTURE
VERTICAUX
voiles du noyau central : béton C60 €/m3 296.4 363.4 293.2
voiles du noyau central : armatures passives €/kg 2.4 2.3 2.1
voiles du noyau central : coffrage €/m² 91.2 26.7 102.1
voiles du noyau central : attentes, manequins, coupleurs €/m3 30.6 54.6
3
voiles du noyau central : coût global au m €/m3 998.4 868.3 1053.0
verticaux hors noyau : béton C60 €/m3 324.0 293.2
verticaux hors noyau : armatures €/kg 2.5 2.1
verticaux hors noyau : coffrage €/m² 80.8 55.3
verticaux hors noyau : coût global au m3 €/m3 794.4 807.8
poteaux : béton C60 €/m3 290.4 616.5 577.6
poteaux : armatures €/kg 2.4 2.3 2.1
poteaux : coffrage poteaux carrés/rectangulaires €/m² 40.8
poteaux : coffrage poteaux ronds €/m² 40.8 41.0 129.2
poteaux : coffrage poteaux oblongs €/m² 97.2
3
poteaux (façade essentiellement - pas ou peu d'intérieurs): coût global au m3€/m 1017.6 956.9 1477.9
HORIZONTAUX
dalle noyau : béton C45 €/m3 214.8 247.3 251.9
dalle noyau : armatures €/kg 2.4 2.3 2.1
dalle noyaur : coffrage €/m² 61.7 35.0 37.8
dalle noyau: coût global au m3 €/m3 708.0 661.3 503.0
dalle hors noyau : béton C45 €/m3 214.8 255.3 254.4
dalle hors noyau : armatures €/kg 2.4 2.3 2.1
dalle hors noyau : coffrage €/m² 63.6 69.5
dalle hors noyau: coût global au m3 €/m3 810.0 593.9 728.9
poutres intérieure : béton C45 €/m3 265.2 297.9 544.1
poutres intérieure : armatures €/kg 2.4 2.3 2.8
poutres intérieure : coffrage poutre dans noyau €/m² 144.0 103.7 142.7
poutres intérieure : coffrage poutre hors noyau €/m² 104.4 103.7
poutre intérieure : coût global au m3 €/m3 2346.0 1672.2 2456.1
poutres de façade : béton C45 €/m3 265.2 481.9 544.1
poutres de façade : armatures €/kg 2.4 2.3 2.1
poutres de façade : coffrage poutre droite €/m² 96.0 103.7 142.5
poutres de façade : coffrage poutre courbe €/m² 115.2 103.7
poutre de façade : coût global au m3 €/m3 1654.8 1770.0 3452.8
dalle alvéolaire précontrainte €/m² 197.3
plancher mixte
maconnerie €/m² 45.6 75.6
Montant
Description des ouvrages
Total HT
RECAPITULATION GENERALE
Valeur Décembre 2008 - Hors tout Aléas