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Cours matériaux – S6- Licence génie des procédés- 2019/2020
I-1- Introduction
Les matériaux occupent une place primordiale dans notre entourage, on ne peut imaginer notre
vie sans l'existence des matériaux. Il suffit de jeter un coup d'œil sur notre société pour se rendre
compte de leur présence dans les différents secteurs (vêtements, logement, transport,
communications, alimentation, ...). Un témoignage sur leur existence et utilité depuis le début de
l'humanité, peut être donné à titre d'exemple par la période de la Préhistoire, identifiée de l'âge de la
pierre, où les premiers hommes taillaient la pierre pour en fabriquer des objets. Tous les objets
fabriqués par l’homme, sont obtenus à partir de matériaux judicieusement choisis (une composition,
une consistance, une forme, une couleur... propre à leurs usage).
Le monde des matériaux ne cesse d’évoluer et de se diversifier, mais le développement
spectaculaire de leurs performances ne pourrait atteindre sa fin sans la maîtrise de quatre facteurs
essentiels: le procédé de fabrication, la structure, les propriétés et la fonction d'emploi. Ainsi, la
conception d’un matériau regroupe des spécialistes de toutes les disciplines (chimie, physique,
mécanique, mathématiques, ...). La diversification des matériaux est également liée à une
spécialisation de plus en plus grande, qui repousse toujours plus loin les limites de mise en œuvre et
d’utilisation finale de ces matériaux.
Dans un premier temps, juste après le phénomène de nucléation c’est à dire de la formation
d’une interface à partir de laquelle la nouvelle phase peut se développer au détriment des phases
initiales, les réactions à l’état solide apparaissent rapides. Ceci est dû aux grandes surfaces de contact
entre les réactifs. Ensuite, le processus se voit ralentir quand la diffusion des ions à travers les
différentes phases, particulièrement la phase produite doit avoir lieu. Dans ce cas les distances de
diffusion, à l’échelle atomique, deviennent très élevées dépendant de la grosseur des particules
produites, généralement des grains de 105Ǻ de diamètre.
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Le traitement thermique que doit subir le mélange réactionnel est défini en tenant compte du
type et de la réactivité des poudres, de l'atmosphère qui règne dans le milieu réactionnel et du
programme de calcination (vitesse de montée en température, durée et température du ou des paliers
et vitesse de descente en température). La poudre, souvent pastillée, subit plusieurs traitements
thermiques avec des broyages intermédiaires, afin de réduire la taille des grains et augmenter leurs
surfaces spécifiques et leur contact, ce qui favorise beaucoup la réaction.
Le déroulement de la réaction est contrôlé par des techniques d'analyse telles que l'ATD, l'ATG
et la diffraction des rayons X.
La méthode céramique présente tout de même certains inconvénients, dont le plus important est
la nécessité d’une quantité d’énergie souvent supérieure à celle consommée dans le cas des méthodes
alternatives. Ceci est dû au fait que les réactions chimiques entre solides se produisent souvent à de
très hautes températures, parfois pouvant atteindre 2000°C. Et qu'il faut bien broyer le mélange
réactionnel pour avoir de très fines particules réactives, pour augmenter la vitesse des réactions. En
outre, on doit également signaler la lenteur des réactions à l'état solide et la possibilité d'obtenir un
composé instable ou de composition hétérogène. Pourtant, elle reste probablement la méthode la plus
largement utilisée pour la préparation des solides polycristallins.
D'autres méthodes, dites de chimie douce, telles que celles des précurseurs, sol-gel ou synthèse
hydrothermale peuvent remédier à ces inconvénients car elles permettent d'opérer aux plus basses
températures.
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− Alcoxolation : réaction entre un groupe Si-OH et un groupe Si-OR avec élimination d’alcool,
gaz inerte pour éviter une oxydation). Le tube est ensuite placé dans un four tubulaire. Nous donnons,
à titre d'exemple, la préparation de monocristaux de Fe3O4.
L'utilité de cette méthode est également illustrée par l'exemple suivant: la préparation de
Ca2SnO4 à partir de CaO(s) et SnO2(s) par réaction solide est lente, mais elle devient très rapide en
présence de CO:
SnO2(s) + CO → SnO(g) + CO2
SnO(g) + 2CaO(s) + CO2
→ Ca2SnO4(s) + CO
Les éléments placés dans une même colonne ont la même structure électronique externe, tandis
que le remplissage progressif des couches électroniques des éléments est donné sur une même période
en passant de gauche à droite. Les métaux occupent une grande partie du tableau périodique le reste
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est rempli par les métalloïdes (B, Si, As, Te, Ge, Sb, Po), les halogènes, les gaz rares ainsi que H, C,
N, O, P, S et Se. La classification périodique des éléments donne des informations très intéressantes
sur la variation de leurs caractéristiques: l'énergie d’ionisation, l'électronégativité et l'affinité
électronique augmentent lorsque le numéro atomique z augmente dans une même période tandis que
la nature métallique et le rayon atomique diminuent. Cependant, lorsque z augmente dans une même
colonne on observe une variation inverse.
− la liaison ionique due essentiellement à une attraction électrostatique entre deux ions
d’électronégativités très différentes (par exemple, transfert total d'un électron de Na à Cl pour
donner NaCl). La liaison ionique est forte car elle sature la couche électronique extérieure des
atomes et elle n'est pas dirigée. L’empilement des atomes est régi par une compacité maximale et
le respect de la neutralité électrique dans un volume le plus faible possible. Parmi les solides
ioniques, on trouve les halogénures d’alcalins mais aussi, entre autres, des oxydes comme
l’alumine Al2O3, la magnésie MgO et la zircone ZrO2,
− la liaison métallique se caractérise par la mise en commun des électrons de liaison dans un nuage
« délocalisé » et réparti sur l'ensemble des ions. Les métaux sont donc un assemblage d’ions
positifs dans un « gaz d’électrons » qui assure leurs conductivités électrique et thermique élevées,
ainsi que l’éclat métallique (interactions entre électrons et photons) et les propriétés mécaniques
(dureté : résistance à la pénétration et à l’usure, ténacité : résistance à la rupture sous l’action
d’une force de traction, malléabilité : aptitude à se laisser déformer, par exemple par laminage,
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ductilité : aptitude à se laisser étirer en fils). La liaison métallique « pure » ne se rencontre que
pour les métaux normaux (alcalins, alcalino-terreux, Al...) où elle est assez faible. Pour les métaux
de transition, les ions sont beaucoup plus rapprochés et l’interaction entre les sous-couches
incomplètes crée une composante covalente, qui renforce la liaison parfois de manière
considérable. La liaison métallique n’est pas dirigée et conduit à des assemblages compacts,
souvent à symétrie élevée,
− la liaison hydrogène, ayant un caractère ionique marqué, résulte d’une résonance entre deux
positions d’un proton entre deux anions voisins fortement électronégatifs (O 2-, F-). On la retrouve
dans l’eau, la glace, les sels hydratés, les polymères organiques (acides...) et inorganiques
(notamment les liants hydrauliques tels que les ciments),
− la liaison de Van der Waals est une faible liaison qui est due à l’attraction électrostatique entre
doublets électrons-noyau des molécules. On l'observe dans les polymères organiques, entre les
feuillets silicatés des argiles et entre les feuillets de graphite.
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Les métaux cristallisent dans une structure compacte ou éventuellement cubique centrée (Cu,
Ag, Al: cfc, Mg, Zn, Ti: hc, Fe, W, Ba:cc). La structure des matériaux tels que les halogénures, les
carbures, les oxydes (présents dans les céramiques, les réfractaires, les ciments ...) est obtenue par un
empilement des anions où les cations viennent ensuite occupés certains sites interstitiels.
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Il existe également des matériaux solides non cristallins ou amorphes où seulement l’ordre à
courte distance est maintenu; c'est à dire le solide perd sa périodicité. Par exemple, le réseau cristallin
de la silice formée de tétraèdres SiO4 reliés par un sommet, est perturbé par fusion suivie de trempe
ou en remplaçant certains des cations Si du réseau par d'autres cations tels que Na +, Ca2+, K+,... (de
valence différente) qui ouvrent le réseau et brisent la périodicité. Les unités sont alors arrangées au
hasard.
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II-1 – Introduction
Le mot céramique provient du mot grecque « Kéramos » qui signifie argile. Les matériaux
céramiques sont des matériaux non organiques et non métalliques; la plupart sont des composés
formés d'éléments métalliques et non métalliques sous forme d'agglomérat de grains de poudres
soudés (frittés) entre eux pour donner une pièce massive et bien densifiée. Cette nomination est,
également, utilisée pour désigner de nombreux composés réfractaires tels que les oxydes, les carbures,
les nitrures, les borures,...
La particularité des matériaux céramiques par rapport à d’autres matériaux est que les atomes
constituant leur réseau cristallin sont en général liés entre eux par des liaisons inter-atomiques
ioniques ou covalentes très fortes. Ceci leurs confère des propriétés remarquables telles que:
température de fusion élevée, inertie chimique, barrière thermique et, en général, une grande dureté
mais aussi une grande fragilité.
L’ensemble de ces propriétés conduit à des domaines d’applications très variés : composants
soumis à des températures élevées, outils de coupe, pièces d’usure, filières, matrices, creusets et becs
de coulée de métaux en fusion…. : on parle de céramiques structurales ou traditionnelles. D'autres
matériaux céramiques peuvent être conducteurs ioniques, supraconducteurs, avoir un comportement
de semi-conducteur, peuvent présenter des caractéristiques ferro- et piézoélectriques, magnétiques,
optiques, physico-chimiques remarquables: on parle dans ce cas de céramiques structurelles ou
fonctionnelles.
Les céramiques sont élaborées sous forme de poudres (ou solides divisés) qui sont mises en
forme et frittées, ou de revêtements ou de composés massifs.
En outre, d'autres matières premières à effet non plastifiant dites dégraissantes peuvent être
adjointes aux argiles. Elles facilitent le séchage des objets, limitent le retrait après cuisson et évitent
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− faïences: produits céramiques constitués d'un tesson poreux recouvert d'une glaçure. Elles sont
faites essentiellement d'un mélange d'une ou plusieurs argiles avec du sable, des feldspaths et
parfois de la craie et du verre pilé. La mise en forme est réalisée par coulage, calibrage ou par
pressage. Elles subissent un premier cycle thermique de dégourdi, suivi par émaillage et un
deuxième cycle pour la cuisson de l'émail et un troisième cycle thermique après une éventuelle
décoration. On distingue parmi ce type de produits, les faïences communes (faites d'argiles
ordinaires, cuites à une température comprise entre 900 et 1150°C, recouvertes par un vernis
transparent plus au moins coloré: briques et tuiles vernissés, carreaux de revêtements muraux,
poterie décorative, vaisselle), les faïences stannifères (recouverte, avant cuisson à 1200-1250°C,
d'un vernis opaque à base d'oxyde d'étain lui donnant une couleur blanche. Elles contiennent de
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la chaux qui permettent de réduire le coefficient de dilatation des tessons) et les faïences fines (
formées de pâtes blanches après cuisson, recouvertes d'une glaçure transparente. L'émaillage est
effectué à 1020-1100°C après la cuisson en biscuit à 1250-1300°C, une seconde cuisson est
nécessaire après application du décor. L'incorporation éventuelle de feldspath réduit ou supprime
la porosité dans la masse par ramollissement de ce dernier au-dessous de la température finale de
cuisson. Elle est caractérisée par une solidité importante ainsi qu'une bonne résistance aux
rayures. Elle est utilisée dans la production de vaisselle artistique et d'objets décoratifs et des
carreaux de faïences).
− grès: produits vitrifiés, opaques, imperméables, très durs, recouverts ou non par des vernis. Leurs
températures de cuisson, dépendantes de leur composition, varient entre 1250 et 1290°C. On
distingue en particulier: les grès naturels (formés de minéraux directement prélevés dans la
carrière, sans aucun ajustement de la composition), les grès cérames (faites d'argiles contenant
naturellement des composés vitrifiables auxquelles on ajoute du feldspath et du quartz. Elles
présentent des pâtes moins blanches après cuisson et sont utilisés dans la fabrication des carreaux
de sol, des isolateurs électriques pour lignes aériennes), les grès composées ou fines (où le fondant
est apporté sous forme de feldspath. Elles sont utilisés dans la production de vaisselle et de
carreaux de revêtement ou de sol) et les grès sanitaires (composés d'argiles grésantes, d'une faible
quantité de fondants et d'une forte quantité de chamotte. Destinés à la fabrication des pièces
sanitaires par coulage dans des moules).
− Porcelaines: ce sont des produits vitrifiés, translucides, blancs, imperméables, très durs,
recouverts ou non par des vernis. On y trouve trois classes: porcelaines dures (composées
essentiellement de 50 à 55% de kaolin, de 25% de feldspath et de 20 à 25% de silice. Subissent
un dégourdi entre 800 et 1050°C puis cuites entre 1370 et 1400°C ou 1280 et 1300°C selon la
composition après avoir été émaillées par un mélange de feldspath et de silice. Elles sont destinées
à la fabrication de vaisselle ou d'isolateurs électriques), porcelaines tendres (dites porcelaines
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− vitreous: ce sont des produits intermédiaires entre les grès à pâte blanche et les porcelaines, avec
de grandes teneurs en feldspaths pour augmenter la fusibilité. Leur cuisson est réalisée entre 1230
et 1300°C puis cuites au voisinage de 1200°C après émaillage. Ils sont utilisés pour la fabrication
de la vaisselle résistant aux chocs, aux rayures et aux agressions chimiques ainsi que dans la
production des céramiques sanitaires.
− céramiques réfractaires: La réfractarité d'un matériau qualifie la température à laquelle on peut
le porter, sans le détériorer ni faire évoluer ses autres propriétés. Ainsi, ce genre de matériaux
céramiques industriels a une inertie chimique vis-à-vis des autres matériaux même aux hautes
températures. Ils sont résistants aux chocs thermiques, gardent leur nature chimique ou physico-
chimique et leurs propriétés mécaniques et physiques à la température de leur utilisation. On
distingue divers types de matériaux réfractaires: réfractaires aluminosilicates (le type de cations
qui les composent leur confère un caractère acide, ils sont représentés dans le diagramme de phase
SiO2-Al2O3. Les réfractaires de silice, d'une teneur en silice de 93% montrent une grande rigidité
à chaud jusqu'à 1600°C associée à une grande résistance aux chocs thermiques. Les réfractaires
argileux et silico-argileux, d'une teneur en alumine comprise entre 10 à 45% en moles, sont
élaborés à partir d'argiles réfractaires et de chamottes. Après cuisson, l'élément réfractaire
principal est la mullite 2SiO23Al2O3. Les réfractaires alumineux, d'une teneur en alumine
supérieure à 45%, pouvant provenir de sillimanite, andalousite et cyanite ou de bauxite et de
gibbsite. Ils présentent une grande résistance aux chocs thermiques et une bonne résistance aux
attaques chimiques. Les réfractaires basiques, qualification due au faite que les cations qui les
constituent ont un caractère basique, sont représentés dans le diagramme de phase MgO-Cr2O3.
La qualité de ces matériaux dépendent de la présence des impuretés, par exemple les composés
ayant un rapport chaux/silice supérieur à 1,86 ont de faibles points de fusion et sont utilisés à
1400°C. L'addition de chromite assure une bonne résistance aux chocs thermiques. D'autres
réfractaires basiques provenant du frittage à 1700°C de dolomie CaCO 3MgCO3 calcinée sont
utilisés aux basses températures à cause de la présence de phases fusibles vers 1400°C),
réfractaires spéciaux (la zircone ZrO2, fondant vers 2700°C, est caractérisés par une forte
réfractarité et une bonne stabilité chimique; mais il faut la stabiliser sous forme quadratique par
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dopage par 3 à 25% en moles de CaO, de MgO ou de Y 2O3. Elle est utilisée dans la fabrication
de creusets ou de revêtements d'autres réfractaires pour une utilisation jusqu'à 2500°C ou encore
comme résistances chauffantes. Les objets sont mis en forme par coulage ou par extrusion. Les
réfractaires ZrO2SiO2 dits zircon ont une bonne résistance aux chocs thermiques et aux acides.
Leur utilisation ne peut dépasser 1600°C à cause de leur décomposition. Les pièces sont mis en
forme par pressage, coulage ou extrusion puis frittés à une température inférieure à 1600°C.
D'autres matériaux sont obtenus à base de carbone, de carbure de silicium SiC avec de bonnes
résistances aux chocs thermiques). Les matériaux réfractaires se présentent généralement sous
forme de briques, utilisés dans la construction des fours à haute température tels que les différents
outils de la sidérurgie, les fours de cokeries, les fours d'usines chimiques et de raffineries, les
fours des industries verrières et céramiques, les fours élaborant les matériaux réfractaires eux-
mêmes. Une technique plus récente permet, dans certains cas, de réaliser des parois réfractaires
par projections, sur les parois intérieures d'un four ou d'une capacité, d'une pâte qui y adhère et
fait prise, comme un ciment. Sa cuisson proprement dite s'effectue ensuite, in situ.
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Ce genre de matériaux sont particulièrement constitués d'oxydes, autres que les silico-
alumineux des céramiques traditionnelles, de borures, de nitrures ou de carbures. Ils sont classés selon
leurs propriétés et application en trois catégories: les céramiques mécaniques, électroniques ou
électrotechniques et nucléaires.
L'observation des particules par microscopie électronique à balayage permet, par analyse
d'images, de déterminer la morphologie, la taille, l'homogénéité et le calcul du facteur de forme des
particules. Ce dernier est donné dans le cas d'une forme régulière (disques, cylindres, plaquettes,
bâtonnets) par: rapport de forme=axe principal/axe secondaire ou d Fmax/dFmin pour exprimer
l'allongement d'une particule de forme irrégulière. D'autres méthodes telles que le tamisage, la
sédimentation, la diffraction et diffusion de la lumière et le diamètre BET sont également utilisées
dans la mesure de la taille des particules. Des mesures de masse volumique, de porosité et de surface
spécifique donnent des informations particulières sur la microstructure des poudres céramiques.
La caractérisation chimique des poudres céramique (composition chimique et identification des
phases cristallines de la poudre) est une donnée très importante pour la préparation d'un matériau
ayant des propriétés souhaitées. Par exemple, le dopage des poudres avec des éléments mineurs (à
raison de 0,1 à 5%) permet de modifier leurs propriétés intrinsèques.
Les matières premières destinés à la fabrication des céramiques sont disponibles
commercialement, à des prix pouvant varier fortement en tenant compte de la taille des grains, de
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leurs puretés et de leurs compositions. Les différents types de synthèse ont été détaillés dans le
premier chapitre. Le tableau ci-dessous regroupe les principaux matériaux utilisés dans l'industrie
céramique.
cosmétiques
Vermiculites (Mg,Al,Fe)6(Al,Si)8O20(OH)4nH2O Bétons, plaques réfractaires pour la
(Si4-xAlx)O10(Al2-yR''y)(OH)2M(x- construction
y)nH2O
La mise en forme est un thème central de l'organigramme de fabrication des céramiques, chaque
objet réalisé à une forme précise, par exemple une couche mince, une tasse ou une brique.
Le choix de la technologie de mise en forme d'une céramique crue ou verte formée de poudres
compactées et caractérisée par une forme et une microstructure spécifiques dépend de plusieurs
facteurs telles la taille et la forme des objets, les tolérances dimensionnelles, l'état de surface, et
naturellement les tonnages produits et le coût de production.
Les propriétés intrinsèques des céramiques, fragilité et très haut point de fusion, ne permettent
pas l'application des méthodes métallurgiques classiques comme le laminage et la fonderie (par
exemple la difficulté de mettre les céramiques supraconductrices sous forme de câbles destinés au
transport du courant électrique). D'autres méthodes telles le pressage d'une poudre sèche ou de
granulés, le coulage en barbotine et la déformation par extrusion ou par calibrage d'une pâte plastique
sont développées pour surmonter ces difficultés.
Il existe souvent une étape technologique où la poudre est mélangée avec un liquide (eau ou
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solvants organiques) pour constituer une dispersion (une barbotine) ou de liants et de lubrifiants pour
faciliter le compactage. La barbotine peut être ensuite atomisée pour former les granules destinés à
être mis en forme par pressage ou directement par coulage comme dans le cas de la réalisation de
tasses en porcelaine. Ce type de mise en forme, dite par voie humide, nécessite une période de séchage
suivie par l'opération de déliantage, qui permet d'éliminer les additifs avant le frittage. Ces étapes
souvent lentes induisent des retraits pouvant provoquer des défauts si l'élimination est trop rapide,
ainsi elles doivent être bien maîtriser.
Les produits issus des concasseurs sont réduits par broyage jusqu'à un diamètre de quelques
dizaines de microns et peut même atteindre 1 à 0,1 microns. Le cycle de broyage, indiqué ci-dessous,
est souvent complété par une étape de classification permettant de retirer la fraction de poudre ayant
la taille requise, ce qui permet une utilisation plus efficace de l'énergie de broyage.
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Il existe plusieurs types de broyeurs, représentés sur la figure ci-après, dont l'efficacité est de
créer des forces de compression, de cisaillement et de friction sur les particules à broyer. Ces forces
ont pour conséquence la rupture d'agglomérats, la fracture, le feuilletage, le clivage et l'écaillage du
matériau, avec pour conséquence la réduction de la taille des particules. Le mécanisme du broyage
dépend beaucoup de la microstructure du matériau (concentrations des défauts, joints de grains et
nature de pontage dans les agglomérats), ce qui est bien illustré par la figure reliant la schématisation
de la microstructure aux divers mécanismes de fragmentation. Le principe de fonctionnement du
broyeur à billes consiste à percuter les corps broyés par des chutes répétées des billes à l'intérieur du
cylindre en rotation. Le broyeur à tube vibrant est empli de très petites billes qui permettent d'obtenir
des poudres sub-microniques par des collisions de plus en plus fréquentes. Le broyeur par attrition
est utilisé pour le broyage des poudres ayant déjà un diamètre inférieur à 50μm. L'agitation crée des
contraintes appliquées aux particules importantes en compression et en cisaillement, ainsi que des
fréquences de collisions élevées qui mènent à des cinétiques de broyage rapides. En outre, le
phénomène d'attrition est induit par la friction des particules entre les billes agitées par les pales ou
les bras du broyeur. Ce type de broyeur peut même utiliser des barbotines. Dans le cas du broyeur à
impacts, les particules sont entraînées en un mouvement de translation très rapide par plusieurs jets
d'air comprimé puis brisées par impacts les unes contre les autres.
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II-2-3-2-1- Pressage
Le façonnage des céramiques par pressage consiste à comprimer une pâte plastique, molle ou
ferme, ou pâte sèche dans un moule donnant la forme de la pièce à fabriquer. Le pressage est effectué
dans des moules poreux, en plâtre très dur ou en métaux poreux, permettant un démoulage facile. Il
existe deux principaux modes de pressage à sec:
− le pressage uniaxial utilisé pour la fabrication rapide et en grande série de pièces de formes
simples telles que les disques, bâtonnets,.... La poudre atomisée est comprimée à l'intérieur d'une
matrice par l'intermédiaire de deux pistons. La pression exercée dans le cas des céramiques à base
d'argile est de l'ordre de 30 MPa et peut atteindre 300 à 400 MPa dans le cas des céramiques à
base d'oxydes.
− le pressage isostatique à froid utilisé pour la réalisation de pièces de formes complexes telles que
des billes de broyage en porcelaine, des tubes, des bougies d'allumage de voitures,.... La pression,
appliquée sur un moule plastique empli de poudre à presser, est obtenue par l'intermédiaire d'un
fluide sous pression. Dans le cas des pièces contenant des liants argileux, des pressions comprises
entre 15 et 30 MPa sont employées et peuvent être classiquement comprises entre 100 et 200 MPa
pour celles qui n'en contiennent pas.
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La principale difficulté rencontrée lors d'un pressage à sec est de produire un comprimé
présentant une densité homogène afin d'éviter des retraits et des déformations lors de la cuisson. Des
additifs peuvent être adjoints à la composition céramique durant les étapes de granulation et de
compaction pour avoir une distribution uniforme de la densité et un minimum de défauts (cassures,
fissures,...) dans le corps vert. Les additifs employés dans les granulés atomisés, utilisés pour le
pressage à sec de céramiques sont rassemblés dans le tableau ci-dessous.
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II-2-3-2-2- Extrusion
La matière première plastique, préalablement désaérée, est comprimée et poussée au travers
une filière sous une pression de l'ordre de 4 à 15 MPa. La filière ou matrice est une sorte de moule
sans fond qui donne la section désirée au pain de pâte continu qui en sort. Ce procédé est utilisé pour
la mise en forme de tubes, supports de catalyseurs en nids d'abeille et de briques ou sous forme de
pâtes façonnées par une autre méthode. La matière première peut être de: composition argileuse pour
la fabrication de porcelaines, grès, faïences ou terres cuites ou non argileuses à laquelle est ajouté un
liant à sec avant l'adjonction du liquide. Les additifs doivent remplir des conditions de rhéologie, de
lubrification de résistance du produit extrudé nécessaires à l'obtention de formes aussi complexes que
des supports de catalyseurs.
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II-2-3-2-3- Calibrage
Ce procédé consiste à étaler, à l'aide d'un calibre, une pâte plastique contre la surface d'un moule
en rotation. L'une des faces de l'objet façonné est due à la paroi du moule tandis que la surface de
l'autre face est profilée par le calibre. La technologie de mise en forme par calibrage concerne
essentiellement la production de vaisselles (assiettes et tasses) de faïences, de vitreous ou de
porcelaine.
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Ce mélange thermofusible est chauffé dans une enceinte puis forcé à travers une buse dans le
moule dont la température est inférieure au point de fusion du mélange. Les pressions utilisées sont
comprises entre 30 et 100 MPa et les températures de l'ordre de 150°C. Après solidification, par
abaissement de la température, la pièce est éjectée du moule. Un exemple de produits obtenus par
moulage à injection est donné sur la figure suivante.
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Le coulage en barbotine est une technologie de mise en forme de céramique largement utilisée
pour réaliser des formes compliquées et/ou de grande pièces, telles que des pièces produites en
porcelaines fines, des creusets à parois fines, des réfractaires à formes complexes, des tubes à bouts
fermés, ainsi que de grosses pièces sanitaires en grès cérame ou en vitreous (toilettes et lavabos).
Les défauts rencontrés dans les céramiques crues obtenues par cette méthode se résume dans:
l'épaisseur de parois variable, distorsion de formes au séchage, bulles de gaz provenant de la mise en
suspension, gauchissement si le corps vert n'a pas une résistance suffisante, fissuration due à
l'adhésion au moule, ségrégation de taille ou de composition lors du dépôt, inclusions de débris du
corps broyant ou d'agglomérats durs. Il est nécessaire de bien désagglomérer la poudre et contrôler
sa suspension pour pouvoir remédier à ces défauts.
II-2-3-3- Séchage
Le séchage est une étape importante dans la fabrication des céramiques; il est pratiquement
toujours associé aux retraits pouvant atteindre des valeurs de 1,5 à 7 % pour les produits argileux et
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II-2-3-4- Déliantage
Le séchage est suivi par un autre phénomène appelé déliantage. Il consiste en un premier cycle
thermique ou dégourdi, qui est souvent imposé à la pièce céramique pour commencer sa densification.
La pièce céramique est portée à une température suffisamment élevée permettant à ses matières
premières de perdre leur eau de constitution et d'éliminer les additifs organiques par oxydation ou
décomposition et évaporation dans l'air. La céramique perd sa plasticité et ne peut se déliter par
addition d'eau, mais doit rester fortement poreuse pour faciliter son émaillage et sa décoration
ultérieures.
La cinétique de déliantage doit être bien contrôlée afin d'évacuer les gaz formés par évaporation
et éviter l'apparition de gradients de pression à l'intérieur de la céramique verte, encore peu résistante
mécaniquement, qui peuvent provoquer la formation des déformations ou des fissures. La définition
du cycle thermique permettant l'élimination totale ou suffisante du liant dépend de la nature du liant,
de la taille et de la forme de la pièce céramique. La montée en température varie entre 0,5 et 1 °C/mn
et mène à des paliers pouvant durer de 1 à 24 h. La cinétique de déliantage est, expérimentalement,
mesuré par l'analyse thermogravimétrique (ATG). Un exemple typique de déliantage est donné sur la
figure suivante représentant l'ATG de BaTiO3 coulé avec l'acide polyvinylique (PVA).
II-2-3-5-Frittage
Avant de passer à l'étape de frittage, la céramique crue doit être caractérisée pour déceler les
différents défauts susceptibles d'y être présents. Certains défauts ne peuvent être éliminés par le
frittage. Il est donc recommandé de savoir les principales caractéristiques des corps verts, qui se
résument dans sa densité ou taux d'empilement, l'homogénéité de la porosité et la distribution de la
taille des pores encore présents, la résistance mécanique, la taille des particules et la répartition des
diverses phases en présence.
La plupart des objets céramiques modernes sont obtenus par frittage. C'est un traitement
thermique réalisé, sur des objets formés de poudre, à une température bien inférieure à la température
de fusion du constituant principal du matériau. Le frittage permet de transformer le comprimé de
poudre en une masse solide et cohérente par l'effet de la température. Les grains de poudres se soudent
les uns aux autres, par formation de joints de grains et élimination de la plupart des pores et cavités
interstitielles dues à la diffusion de matière, en conséquence l'objet se contracte.
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Pour fritter une pièce, il est primordial de disposer d'une poudre ayant une réactivité élevée
(particules de dimensions microniques de l'ordre de 0,1 à 5 μm et de surfaces spécifiques d'environ 5
à 15 m2/g), d'une pureté chimique et des homogénéités physique et chimique connues et contrôlées.
Le frittage résulte d'une diminution de l'étendue de l'interface solide-vapeur, correspondant à la
minimisation de l'énergie libre de la surface de la poudre, liée à une augmentation de la taille des
particules. A basse température, les particules se réarrangent et collent entre elles en développant des
zones de raccordement, ensuite elles fusionnent. Il y a densification et grossissement des grains
accompagnés d'une élimination progressive des porosités intergranulaires.
pression de vapeur saturante entre ces deux régions. Ceci entraînera un flux de lacunes de la partie
concave vers la partie convexe et transport de matière dans le sens inverse. Ainsi, la surface solide-
vapeur est diminuée par érosion dans la région convexe et par comblement dans la région concave.
Divers mécanismes de transfert de matière intervenant dans le frittage sont indiqués dans la
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figure suivante.
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La pulvérisation cathodique consiste en le bombardement d'une cible par les ions argon afin d'y
arracher des composés et les envoyer se déposer sur le substrat. La figure suivante illustre bien le
principe de cette méthode.
Une autre technique découle de la pulvérisation cathodique, c'est la pulvérisation par canon à
électron qui consiste en la focalisation d'un faisceau d'électrons de très haute énergie sur un matériau
souvent réfractaire. Les électrons créés par effet thermoélectrique (chauffage d'un filament) sont
accélérés sous l'effet d'une différence de potentiel électrique et déviés sur la cible à vaporiser à l'aide
d'un champ magnétique. Une rotation du porte substrat est nécessaire pour améliorer l'homogénéité
des couches déposées. La figure suivante montre de façon simplifiée le principe de cette technique.
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II-2-3-6-5- Sérigraphie
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II-2-3-6-6- Spray
Une solution contenant le composé à déposer est pulvérisée dans un gaz vecteur à l'état de très
fines gouttelettes qui sont envoyées sur le substrat chauffé, sur lequel le solvant s'évapore ou se
décompose en produits gazeux et les sels réagissent pour former le dépôt généralement à base
d'oxydes.
II-2-3-6-7- Pyrosol
Une solution aqueuse contenant des sels des métaux avec lesquels on désire former un dépôt
est pulvérisée par les vibrations ultrasoniques d'un quartz, donnant des gouttelettes parfaitement
calibrées et très fines (1-3μm) et envoyée sur le substrat chauffé, sur lequel le solvant s'évapore ou se
décompose en produits gazeux.
Une espèce ionisée en solution (solvant aqueux, organique ou sel fondu) est réduite sur la
surface du substrat. Le dépôt peut être obtenu par électrolyse: le substrat est pris comme électrode
dans un électrolyseur et le dépôt se forme par réduction cathodique ou oxydation anodique de l'espèce
dissoute.
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III- Le ciment
III-1- Introduction
Le ciment usuel, dit aussi liant hydraulique, est un mélange de composition bien déterminée de
silicates et d’aluminates de calcium, qui ont la propriété de prise et de durcissement en présence d’eau.
L’hydratation de ces composés minéraux transforme la pâte liante en un solide pratiquement insoluble
dans l’eau.
Le ciment Portland est obtenu par traitement thermique, à haute température, d'un mélange de
diverses matières premières, telles que le calcaire et l'argile. Les oxydes de base formant ces
substances sont la chaux (CaO), la silice (SiO 2), l'alumine (Al2O3), l'oxyde de fer (Fe2O3) et d'autres
composés en très faibles quantités tels que les oxydes alcalins (Na2O, K2O) et alcalino-terreux (MgO),
SO3,... Ces divers oxydes réagissent entre eux à 1445°C pour produire le clinker formé d'oxydes
mixtes ayant les caractéristiques d'un liant hydraulique.
Dans son utilisation, le ciment est mélangé avec du sable et de l'eau pour donner un mortier.
Après addition des granulats, le mélange se durcit pour donner du béton. L'utilité des granulats est
non seulement économique en réduisant le coût du béton mais permet aussi d'améliorer la résistance
mécanique et chimique du ciment, qui s'effrite facilement en absence de granulats.
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La composition du ciment est définie par le point P situé à l'intérieur du triangle de sommets
C2S, C3S et C3A. Ces trois phases sont en équilibre à la température de l'isotherme considéré, leurs
quantités relatives sont déterminées par la règle du levier. La coexistence des trois phases n'existe
qu'aux températures inférieures à 1455°C; au-delà de cette température, il y a apparition de la phase
liquide au détriment de l'un de ces trois solides, ce qui est bien visible sur la zone riche en CaO du
ternaire CaO-SiO2-Al2O3 représenté sur la figure 4. Dans la partie chaude du four (~1500°C), la
composition du point P sera partiellement fondue et donnera un mélange de C2S, C3S et le liquide de
composition B (Fig.4); le point B est localisé sur l'intersection de la courbe monovariante ( C 2S-
liquide B) et l'isotherme 1500°C. Le point P sera situé à l'intérieur du triangle de sommets C 2S, C3S
et liquide B où les trois phases sont en équilibre à 1500°C.
Une conséquence de la présence du liquide dans le four est l'augmentation de la vitesse de la
réaction de formation de C2S et C3S à partir des produits de départ. Ainsi, la durée de cette réaction
est de quelques heures, tandis qu'en absence du liquide (c'est à dire à plus basse température) le même
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Fig.4: Projection du diagramme d'équilibre entre phase de la région riche en CaO du système CaO-
SiO2-Al2O3 sur le plan des composition.
La présence de C3A contribue peu à la prise et au durcissement du ciment et du béton, pourtant
c'est une phase très importante économiquement dans la fabrication du ciment. Normalement, un
ciment composé uniquement de C3S et C2S est beaucoup plus souhaité, mais les températures de
fusion nécessaires dans cette région du binaire CaO-SiO2 dépasse 2000°C (Fig.5). L'addition de Al2O3
réduit la température du solidus de 600°C, permettant au four d'opérer efficacement à des
températures beaucoup plus basses. En absence d'alumine, la formation de C 2S et C3S à partir de
CaO-SiO2 nécessite un traitement thermique de plusieurs jours à 1400 - 1500°C.
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La texture du clinker, la taille et la distribution des particules des différentes phases y présentes
peuvent être également expliquées par le diagramme de la figure 4. Les trois phases C 2S, C3S et
liquide B sont en équilibre à 1500°C, les cristaux de C2S, C3S sont relativement larges (10 à 50μm)
car ils ont suffisamment de temps pour croître en présence du liquide. Quand le clinker quitte la zone
chaude du four pour être déchargée, il se refroidit; la composition du liquide passe de B à Y et des
cristaux de C2S et C3S précipitent et s'adhérent probablement sur la surfaces des autres. A T≤1455°C
(péritectique Y) il y a apparition de la phase C3A.
L'oxyde de fer Fe2O3, constituant majeur du ciment Portland après l'oxyde de calcium, la silice
et l'alumine, joue également le rôle de fondant. Il se trouve dans le clinker sous forme de ferrite de
composition C4AF.
Le polymorphisme des deux phases C3S et C2S est d'une grande importance en cimenterie. Le
domaine de stabilité du silicate tricalcique est compris entre le point péritectique à 2150°C et 1250°C.
Il est métastable à T≤1250°C, mais en pratique sa décomposition en CaO et Ca2SiO4 est lente et par
conséquent il est possible de le préserver dans le clinker jusqu'à la température ambiante. Le
polymorphisme de C2S est représenté sur la figure 6. Le C2S est présent dans le clinker sous forme
de phase métastable à température ambiante (β-C2S) qui a les propriétés cimentiques les plus
intéressantes tandis que celles de γ-C2S sont pauvres.
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Lorsque des particules de C3S entrent en contact avec l'eau, il se produit une hydratation
superficielle instantanée, leur dissolution est exothermique:
Ca3SiO5 + 3H2O → 3Ca2+ + 4OH- + H2SiO42-
La solution devient rapidement sursaturée en hydrosilicate (C-S-H) qui se précipite spontanément dés
que la valeur critique de la sursaturation soit atteinte:
xCa2+ + 2(x-1)OH- + H2SiO42- → (CaO)x(SiO2)(H2O)y
Cette réaction est endothermique. La stoechiométrie du C-S-H est variable car elle est fonction du
rapport C/S dans la solution. On assiste également à la formation endothermique de la Portlandite,
Ca(OH)2, puisque la concentration en hydroxyde de calcium augmente dans la solution et atteint une
valeur maximale de sursaturation: Ca2+ + 2OH- → Ca(OH)2
L'hydratation de C2S est similaire à celle de C3S mais beaucoup plus lente, tandis que celle de
C3A et C4AF apparaît très rapide et très exothermique. Cette dernière est accompagnée par le
phénomène de prise très rapide suite à la précipitation des hydroaluminates de calcium, ceci conduit
à un raidissement rapide de la pâte et une résistance mécanique médiocre. C'est à ce stade qu'intervient
l'utilité du gypse (CaSO4,2H2O) comme régulateur de prise, il permet de freiner l'hydratation de C3A
par formation d'ettringite, trisulfoaluminate de calcium, constituant une couche protectrice sur les
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cristaux de C3A:
6Ca2+ + 2Al3+ + 3SO42- + 12OH- + 32H2O →Ca6Al2(SO4)3(OH)12,32H2O
La caractéristique principale qui distingue C3S et β-C2S des autres silicates réside dans leur
metastabilité. A T< 1250°C, C3S est métastable par rapport au mélange β-C2S + CaO et à T< 670°C,
β-C2S est métastable par rapport γ-C2S (Fig.8). A température ambiante, C3S est métastable par
rapport à β-C2S + CaO qui est à son tour métastable par rapport γ-C2S + CaO. Ainsi, la baisse d'énergie
libre correspondant à l'hydratation de C3S et β-C2S doit être supérieure à celle des phases les plus
stables (γ-C2S + CaO).
La taille des particules affecte beaucoup la cinétique de l'hydratation qui est une réaction
d'attaque de la surface des cristaux par l'eau. Ainsi, un cristal ayant une taille très petite aura une
surface très grande et par conséquent son hydratation sera très rapide. L'énergie d'activation ΔE de
l'hydratation est liée à la facilité avec laquelle l'eau réagit sur les constituants anhydres du ciment. ΔE
est abaissée par la pénétration facile de l'eau dans les structures ouvertes C 3S et β-C2S lors de
l'hydratation.
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capillaires, la pâte de ciment acquiert une certaine résistance et commence à se durcir. Le gel devient
plus compact, la cohésion entre les aiguilles s'accentue et par conséquent la résistance de la pâte
continue à croître. Le phénomène de durcissement, illustré à la figure 11, peut durer des années tant
qu'il reste des grains de ciment non hydratés et que le gel soit entouré d'eau car le gel ne peut se
former qu’en présence d’eau.
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