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Chapitre II Les types des défauts

Chapitre II

Les types des défauts

Introduction

Chaque système d’énergie électrique est soumis a des perturbations qui affectent
la qualité et la stabilité du service fourni aux clients.

Ce chapitre, va être consacré à l’étude des différents types de défauts électrique,


leurs pourcentages réels, leurs causes et leurs conséquences.

II-1. Définition

On appelle un défaut, toute perturbation qui engendre des modifications des


paramètres électriques d’un ouvrage, il est caractérisé par un phénomène non
conforme au fonctionnement normal du réseau et pouvant dans certains cas conduire à
un effondrement électrique de celui-ci et la mise en danger de son environnement.

II-1.1. Origines des défauts

Les défauts dans un réseau électrique peuvent avoir différentes origines :

 mécanique (une rupture de conducteurs ou une liaison électrique accidentelle


entre deux condensateurs par un corps étranger).
 électrique (une dégradation de l’isolement entre phases ou entre une phase et
la masse ou la terre, ou suite à des surtensions à cause de manœuvres ou coups
de foudre).

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 humaine, par exemple la mise à la terre d’une phase, un couplage entre deux
sources de tension différentes ou des phases différentes ou la fermeture par
erreur d’un appareil de coupure. [6]

II-1.1.1. Les réseaux aériens

Les hauteurs au-dessus du sol, les distances d'isolement entre phases et les lignes
de fuite des isolateurs rendent les lignes aériennes particulièrement sensibles à
l'environnement.

 Les causes principales de ces défauts sont:

- les agressions atmosphériques, (foudre, tempête) – 45%.

- les chutes d'arbres -18%.

- les défaillances des matériels – 13%.

II-1.1.2. Les réseaux souterrains

Leur pose dans la terre les protège des conditions atmosphériques, mais les rend
invisibles pour des travaux de proximité. Ainsi la répartition des principales origines
de ces défauts est :

- travaux des tiers - 30%. - défaillances de matériels – 30%.

II-2. Caractéristiques des défauts

Les défauts peuvent être caractérisés par leur nombre de conducteurs, leur durée
et l'intensité du courant.

II-2.1 En fonction du nombre de conducteurs affectés

Triphasé : Il s'agit d'un défaut entre trois phases par l'intermédiaire de la terre ou non.

Biphasés: entre deux phases du réseau.

Biphasé : Il s'agit d'un défaut entre deux phases par l'intermédiaire de la terre.

Monophasé : Il s'agit d'un défaut entre une phase et la terre.

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II-2.2 En fonction de la durée

On effectue généralement le classement des défauts en fonction de leur durée.


Cette dernière a un impact sur le comportement des protections. On distingue les
défauts [7] :

II-2.2.1 Défauts auto-extincteurs

Ils disparaissent naturellement avant le fonctionnement des protections, en une


durée inférieure à environ 100 ms.

II-2.2.2 Défauts fugitifs

Ils nécessitent le fonctionnement des protections et sont éliminés par les


automatismes de reprise de service après une ouverture d'environ 0,3 s ou par le
disjoncteur shunt.

II-2.2.3 Défauts semi-permanents

Ils nécessitent le fonctionnement des protections et sont éliminés par les


automatismes de reprise de service à l'issue du 1er ou du 2ème ré enclenchement lent.

II-2.2.4 Défauts permanents

Ils mettent le réseau hors tension et nécessitent l’intervention du personnel


d’exploitation d’abord pour isoler l’équipement en défaillance, rétablir l’équipement
en défaut.

II-2.2.5 Défauts évolutifs

Défaut monophasé évoluant au même lieu en défaut biphasé ou triphasé


(accompagné d'un creux de tension perceptible par les clients).

II-2.2.6 Défauts intermittents

Ce sont des défauts monophasés de durée de 10 à 20 ms qui se réamorcent selon


une périodicité généralement comprise entre 100 et 200 ms. On les trouve

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actuellement sur les réseaux souterrains (1 % des défauts) et surtout sur les réseaux
compensés.

Ces défauts ne se produisent pas à la même fréquence, car les statistiques


donnent la répartition suivante:

 Auto-extincteurs : 5 %.
 Fugitifs : 70 % à 80 %.
 Semi-permanents :05 % à 15%.
 Permanents:05% à 15 %.

Ces chiffres justifient l’utilisation d’appareils automatiques qui coupent les


départs affectés le temps nécessaire à l’élimination des défauts non permanents [8].

II-2.3 Intensité du courant de court- circuit

L’intensité du courant de court-circuit est une caractéristique importante, elle


détermine la sévérité de la contrainte appliquée au réseau et au matériel en défaut.
Elle dépend de la forme de court-circuit et, pour ceux impliquant la terre, du mode de
mise à la terre des points neutres.

II-3. Les différents types de défauts

Ils sont au nombre de 5 qu’il faudra éliminer du réseau à chaque fois qu’ils
apparaissent sinon, ils seront en mesure de générer des conséquences graves sur le
matériel et le personnel exploitant.

- les Courts-circuits.

- les Surtensions.

- les Surcharges.

- les Oscillations.

- les Déséquilibres.

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II-3.1 Les Courts-Circuits

II-3.1.1 Définition

Un court-circuit c’est la disparition intempestive de l’isolement de 2 corps


conducteurs soumis à des potentiels différents et reliés à la même source.

Les courts-circuits : On peut définir les courts-circuits d'après 3 caractéristiques


principales [9] :

• Leur origine :

1. Elle peut être mécanique : rupture de conducteurs, liaison accidentelle entre deux
conducteurs par un corps étranger tel qu’outils ou animaux.

2. Elle peut être électrique : suite à la dégradation de l'isolement entre phases, ou entre
phase et masse ou terre, ou suite à des surtensions d'origine interne (manœuvre) ou
atmosphérique (coup de foudre).

3. Elle peut provenir d'une erreur d'exploitation : mise à la terre d'une phase, couplage
entre deux sources de tension différentes ou de phases différentes, fermeture par
erreur d'un appareil de coupure.

• Leur localisation :

1. Le court-circuit peut être interne à un matériel (câble, transfo, tableau …), il


entraîne généralement des détériorations.

2. Le court-circuit peut être externe à un matériel (câble, transfo, moteur, tableau …)


les conséquences sont limitées à des perturbations pouvant entraîner à plus au moins
longue échéance des détériorations dans le matériel considéré, et conduire ainsi à un
défaut interne.

• Leur durée :

- Auto extincteurs : le défaut disparaît de lui même.

- Fugitifs : le défaut disparaît sous l'action des protections et ne réapparaît pas lors de
la remise en service (le défaut est "brûlé" après le ré enclenchement.

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- Permanents : Ils nécessitent la mise hors tension d'un câble, d'une machine … et
l'intervention du personnel d'exploitation.

II-3.1.2 Causes

Un court-circuit peut apparaitre de 2 manières différentes :

- Par contact direct :

 Contact entre 2 conducteurs lors des balancements (Vents violents).


 Chute d’un corps étranger sur la ligne aérienne.

- Par contact indirect :

 Casse d’un isolateur.


 Claquage de l’huile isolante d’un transformateur.

II-3.1.3 Caractérisation des courts-circuits

Plusieurs types de courts-circuits peuvent se produire dans un réseau électrique :

 court-circuit triphasé : il correspond à la réunion des trois phases ; il est celui


provoquant généralement les courants les plus élevés (fig.1).
 court-circuit monophasé terre : il correspond à un défaut entre une phase et la
terre ; il est le plus fréquent (fig.2).
 court-circuit biphasé isolé : il correspond à un défaut entre deux phases sous
tension composée. Le courant résultant est plus faible que dans le cas du
défaut triphasé, sauf lorsqu’il se situe à proximité immédiate d’un générateur
(fig.3).
 court-circuit biphasé terre : il correspond à un défaut entre deux phases et la
terre (fig.4).

Figure. II-1. Court-circuit triphasé Figure. II-3. Court-circuit biphasé isolé

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Figure. II-2. Court-circuit monophasé terre Figure. II-4. Court-circuit biphasé terre

Le courant de court-circuit en un point d’un réseau s’exprime par la valeur


efficace Ik (en kA) de sa composante alternative (fig.5).

Figure. II-5. Courbe type d’un courant de court-circuit

La valeur instantanée maximale que peut atteindre le courant de court-circuit est


la valeur de crête Ip de la première demi-alternance. Cette valeur de crête peut être
beaucoup plus élevée que √ .Ik en raison de la composante continue IDC amortie
qui peut se superposer à la composante alternative.
Cette composante continue dépend de la valeur instantanée de la tension à l’instant
initial du court-circuit, et des caractéristiques du réseau. Ce dernier est défini par la
puissance de court-circuit, selon l’expression :
Scc = √ • Un • Ik (en MVA).
Cette valeur fictive n’a aucune réalité physique ; c’est une grandeur conventionnelle
pratique assimilable à une puissance apparente.

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II-3.1.4 Natures
- Fugitif : On dit que c’est un DR (Déclenchement – Ré enclenchement). Il n’y a
pas d’avarie matériel. Dés la coupure du courant, l’arc formé disparait. A la
fermeture du circuit, le défaut n’existe plus.

Durée maximale : 0,2 Seconde

- Semi-permanent : C’est un défaut fugitif qui se répète plusieurs fois,


particulièrement lors des balancements de conducteurs ou de branches d’arbres
prés d’une ligne pendant les tempêtes de vents.

Durée maximale : 15 Secondes

- Permanent : Il y a avarie du matériel :

 Isolateur cassé.

 Conducteur tombé à terre.

 Avarie Transformateur.

 Support tombé à terre.

 Claquage d’un câble souterrain.

Nécessité de l’intervention de l’exploitant pour réparation et dépannage.

II-3.1.5 Conséquences

- Chute de tension ou Absence totale de tension.

- Surintensité considérable.

II-3.2. Les surtensions dans un réseau électrique

Une surtension est une impulsion ou une onde de tension qui se superpose à la
tension nominale du réseau. [10]

Elles peuvent apparaître selon deux modes :

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 mode différentiel (entre conducteurs actifs, phase-phase ou phase-neutre)


 mode commun (entre conducteurs actifs et la masse ou la terre).

Figure. II-6. Exemple de surtension

II-3.2.1 Différents types de surtension

Les surtensions sont de quatre natures :

 D'origine atmosphérique.
 Par décharge électrostatique.
 De manœuvre.
 A fréquence industrielle. [11]

II-3.2.2 Les surtensions à fréquence industrielle

Les surtensions à la fréquence industrielle ou temporaires sont celles qui ont les
mêmes fréquences que le réseau (50, 60 ou 400 Hz). Ces surtensions sont
normalement de longue durée (quelques secondes à quelques minutes) et ne sont pas
bien amorties.

Les surtensions à fréquence industrielle ont généralement pour origine :

 un défaut à la terre.

 une résonance ou une ferro-résonance.

 une rupture du conducteur neutre.

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 un défaut d'un régulateur de tension d'un alternateur ou d'un régleur en charge


de transformateur.

 une surcompensation de l'énergie réactive suite à un défaut d'un régulateur vari


métrique.

 un délestage de charge, notamment lorsque la source d'alimentation est un


alternateur. [12]

II-3.2.2.a Les surtensions causées par un défaut d’isolement

Une surtension due à un défaut d’isolement apparaît sur un réseau triphasé,


lorsque le neutre est isolé ou impudent.

En effet, lors d’un défaut d’isolement entre une phase et la masse ou la terre
(blessure d’un câble souterrain, mise à la terre d’un conducteur aérien par des
branchages, défaut dans un équipement…), la phase concernée est mise au potentiel
de la terre et les deux autres sont alors soumises, par rapport à la terre, à la tension
composée.

√ (II-1)

Figure. II-7.Surtension temporaire sur un réseau à neutre isolé de la terre, en présence


d’un défaut d’isolement [12]

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II-3.2.2.b Les surtensions sur une ligne à vide (Effet de ferranti)

Une surtension peut se produire lorsqu’une ligne longue est alimentée à l’une de
ses extrémités et non chargée à l’autre. Elle est due à un phénomène de résonance qui
se manifeste par une onde de tension à croissance linéaire le long de la ligne.

Le facteur de surtension dans ce cas est calculé par la relation suivante:

(II-2)

Avec :

L et C désignant respectivement l’inductance et la capacité totale de la ligne.

Us et Ue étant les tensions à l’extrémité ouverte et à l’entrée de la ligne.

Ce facteur de surtension est de l’ordre de 1,05 pour une ligne de 300 km et de


1,16 pour une ligne de 500 km. Ces valeurs sont sensiblement les mêmes pour les
lignes HT et THT. Ce phénomène se produit en particulier lorsqu’une ligne longue est
brusquement déchargée.

II-3.2.2.c Les surtensions causées par Ferro-résonance

La surtension est alors le résultat d’une résonance particulière qui se produit


lorsqu’un circuit comporte tout à la fois un condensateur (volontaire ou parasite) et
une self avec circuit magnétique saturable (un transformateur par exemple). Cette
résonance peut apparaître surtout lorsqu’une manœuvre (ouverture ou fermeture d’un
circuit) est réalisée sur le réseau avec un appareil dont les pôles sont séparés ou à
fonctionnement non simultané. [13]

II-3.2.3 Les surtensions de manœuvre

La modification brusque de la topologie d'un réseau électrique provoque


l'apparition de phénomènes transitoires lors de la fermeture dans les cas suivants :

 L'enclenchement et le ré enclenchement de lignes à vide ou terminées par


un transformateur à vide.

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 La mise sous tension de transformateurs à vide, d'inductances de


compensation ou de transformateurs chargés par des inductances.
 La mise sous tension de batteries de condensateurs.
 Le réenclechement sur un défaut permanent.
 L'apparition de défauts.

En général, ces surtensions dépendent de la nature de la ligne et des éléments


dont elle est constituée (par exemple : moyens de compensation), de la puissance de
court-circuit de la source, du type de disjoncteur et de l'instant de l'enclenchement.

Lors d'un enclenchement, le niveau de surtension à l'extrémité ouverte de la ligne


peut avoir des valeurs jusqu'à 2,4 fois supérieures à la tension de service. Lors d'un
réenclechement, lorsque la ligne a conservé les charges électriques avant la remise
sous tension, le niveau de surtension peut atteindre jusqu'à 3,6 fois la tension de
service.

Dans ce dernier cas, le niveau de surtension dépend de la capacité qu'ont les


charges électriques sur la ligne à s'écouler à la terre. [14]

II-3.2.4 Surtensions atmosphériques

Elles sont dues à la chute de la foudre sur ou près d’une ligne électrique aérienne,
les chocs de foudre influencent la tenue diélectrique de l'isolation selon leur amplitude
et leur durée, causant à l'occasion des interruptions du service électrique et des
dommages sur les composantes du réseau électrique, les chocs d'origine
atmosphérique (foudre) peuvent avoir des valeurs de tension de crête jusqu'à trois fois
la tension de service et ceci dans une période de temps très courte.

II-3.2.4.a. Classification et description des décharges atmosphériques

La foudre est un amalgame complexe des phénomènes physiques et électriques


trouvées dans la nature .La première phase d'un coup de foudre est toujours formée
d'un pré décharge peu lumineuse, appelé traceur (ou leader), qui progresse à travers
l'air neutre avec une vitesse relativement faible .Ce pré décharge à son origine soit
dans le nuage, et elle progresse alors en direction du sol, ou de façon inverse, où elle
progresse vers le nuage en prenant son origine dans le sol. Dans les deux cas, tout se

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passe comme si le canal formé entre le sol et le nuage constitue un pont suffisamment
conducteur pour préparer la voie à un courant intense qui constituera le coup de
foudre proprement dit. [16]

Par conséquent, en premier lieu on classe les coups de foudre selon le sens de
développement du leader, en coups de foudre descendants et coups de foudre
ascendants. En second lieu, on classe les coups de foudre selon le sens d'écoulement
du courant principal, en coups positifs, lorsque c'est la partie positive du nuage qui se
décharge, et coups négatifs, lorsque la partie négative du nuage se décharge.

 Coups de foudre ascendants.

 Coups de foudre descendants.

Figure. II -8. Classification des coups de foudre [16]

II-3.2.4.b. La foudre et les réseaux électriques

 Coup de foudre sur un conducteur de phase

Pour déterminer les conséquences d'un coup de foudre touchant un conducteur de


phase, on considère généralement une injection de courant i(t) due à la foudre. Ce

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courant se répartit par moitié de part et d'autre du point d'impact (figure I-9) et se
propage vers les extrémités de la ligne. Les surtensions qui se propagent
immédiatement après l'impact s'expriment à partir de l'impédance caractéristique (ou
impédance d'onde) Zc de la ligne, d'après la formulation simplifiée suivante (en
valeurs instantanées) :

V(t) =i(t).(Zc/2) (II-3)

L'impulsion de tension va se propager le long de la ligne vers les pylônes en


subissant des déformations dues aux éventuels amorçages des chaînes d'isolateurs. En
effet, lorsque la surtension arrive au niveau d'un pylône où le conducteur est suspendu
par une chaîne d'isolateurs, selon les valeurs respectives de la tension de tenue de
cette chaîne et de l'amplitude de la surtension, il y a ou non amorçage. En cas
d'amorçage, il y a défaut d'isolement de la ligne dont l'élimination nécessite
l'ouverture des disjoncteurs. Sachant que l'ordre de grandeur de Zc est de 300 Ω à 400
Ω et que les courants de foudre les plus faibles sont de l'ordre de 3 à 4 kA, on voit que
l'amorçage sur le premier pylône rencontré est pratiquement systématique sur les
lignes de tension inférieure à 400 kV dont l'isolement en choc de foudre est inférieur
ou de l'ordre de 1 000 k.

Figure. I-9. Coup de foudre tombant sur un conducteur de phase

 Coup de foudre sur un câble de garde ou un pylône

Pour protéger une ligne des impacts directs de la foudre, on utilise un câble de
garde placé au-dessus des conducteurs et relié à la terre au niveau de chaque pylône.

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Si le coup de foudre tombe sur un pylône ou un câble de garde qui lui est relié,
l'écoulement du courant vers la terre entraîne une élévation de potentiel de la tête du
pylône. Ce potentiel dépendant de son inductance propre L et la résistance de terre R
au choc [16].

(II-4)

Lorsque la différence de potentiel aux bornes des chaînes d'isolateurs supportant


les conducteurs de phase atteint ou dépasse leur tenue diélectrique, il y a amorçage
d'au moins une d'entre elles. On parle alors d'amorçage en retour.

Figure. II-10. Coup de foudre tombant sur un câble de garde : amorçage en retour

Les surtensions se propagent le long de la ligne vers les postes et peuvent à


nouveau provoquer des amorçages sur d'autres pylônes si le coup de foudre est de
forte amplitude et la tenue diélectrique des chaînes d'isolateurs est faible (quelques
centaines de kilovolts).On retrouve alors les phénomènes décrits dans le paragraphe
précédent.

II-3.2.4.c. L’effet de la foudre

Le courant de foudre est donc un courant électrique haute-fréquence. En plus des


effets d'induction et de surtension importants, il provoque les mêmes effets que toute
autre courante basse fréquence circulant dans un conducteur :

 les effets thermiques : fusion aux points d'impacts de la foudre et effet joule dû
à la circulation du courant, provoquant des incendies.

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 les effets électrodynamiques : lorsque les courants de foudre circulent dans des
conducteurs parallèles, ils provoquent des forces d'attraction ou de répulsion
entre les câbles entraînant des ruptures ou des déformations mécaniques
(câbles écrasés ou aplatis).
 les effets de déflagration : le canal de foudre engendre une dilatation de l'air et
une surpression jusqu'à une dizaine de mètres de distance. Un effet de souffle
brise les vitres ou cloisons et peut projeter des animaux ou des personnes
plusieurs mètres. Cette onde de choc se transforme simultanément en onde
sonore : le tonnerre.
 les surtensions conduites à la suite d'un impact sur des lignes aériennes
d'alimentation électrique ou téléphonique.
 l'élévation du potentiel de terre par circulation de courant de foudre dans le
sol. Cela explique les foudroiements indirects par tension de pas et les
claquages de matériel. [11]

II-3.2.4.d. Surtension électrostatique

D’autres types de décharges atmosphériques existent. En effet, si la plupart des


surtensions induites sont d’origine électromagnétique, certaines sont d’origine
électrostatique et intéressent particulièrement les réseaux isolés de la terre.

Par exemple, durant les minutes qui précèdent un coup de foudre, lorsqu’un
nuage chargé à un certain potentiel se trouve au-dessus d’une ligne, celle-ci prend une
charge de sens contraire.

Avant que ne se produise le coup de foudre, qui permet la décharge du nuage, il


existe donc entre la ligne et le sol un champ électrique E pouvant atteindre 30 kV/m
sous l’effet duquel se charge le condensateur ligne/terre à un potentiel de l’ordre de
150 à 500 kV selon la hauteur de la ligne par rapport au sol. [12]

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Figure. II-11. Origine d’une surtension électrostatique.

II-3.2.5 Conséquences des surtensions

II-3.2.5.a. Claquage

Le claquage est un phénomène se produit lorsque la tension dépasse la tension


d’isolement. Il est souvent produit entre un conducteur actif et des masses métalliques
reliées à la terre.

Le claquage dans l’air se manifeste par l’amorçage d’un arc et crée un


dépassement de la tension d’isolant d’air, c’est le cas pour deux circuit imprimés
voisines.

II-3.2.5.b. Perturbation de fonctionnement

 Fonctionnement aléatoire des bascules, thyristors ou triacs.


 Effacement de mémoire.
 Erreur ou blocage de programme informatique.
 Erreur de données ou de transmission.

II-3.2.5.c. Vieillissement prématuré

 Les composants exposés aux surtensions ont une durée de vie réduite.

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II-3.2.5.d. Danger pour les personnes

Les pics des sur tensions de très courtes durées sont assimilables à une
décharge d’électricité désagréable mais inoffensive. L’écoulement des décharges de
foudre à la terre peuvent introduire un certain danger pour les personnes (tension de
pas, élévation de potentiel de certain masses métalliques).[15]

II-3.3 Les surcharge

Elles se produisent lorsque les appareils installés sont trop puissants pour les
lignes d’alimentation ou quand le travail demandé aux machines est exagéré, ce qui
conduit à un courant de surcharge maintenu et ce dernier peut provoquer un
échauffement anormal pouvant entraîner la détérioration des installations. [8]

II-3.3.1 Cause

 Court-circuit.
 Couplages difficiles (fermeture de longues boucles d’interconnexion).
 Pointes de consommation ou de transit d’énergie.
 Report de charge suite à la coupure d’une liaison en parallèle.

II-3.3.2 Conséquences

 Surcharges violentes mais brèves.


 Surcharges faibles mais durables.

II-3.4 Les Oscillations

Elles apparaissent lorsque les alternateurs subissent des variations de charge,


perdant ainsi leur synchronisme avec le réseau, ou lors de faux couplages dans les
Postes de transformations.

II-3.4.1 Conséquences

Surintensités et baisses de tension périodiques, les lampes clignotent, les moteurs


subissent des variations e vitesses.

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II-3.5 Les déséquilibre

On appelle déséquilibre sur une ligne ou dans une installation triphasée la


différence entre les trois courants des phases. Généralement, il est limité au réseau BT
à cause des clients alimentés en deux fils. Le taux de déséquilibre ne doit pas dépasser
15٪. [8]

Ce déséquilibre crée un champ inverse au champ tournant au niveau de


l’alternateur, ce qui nécessite de surveiller le déséquilibre à cause du couple freinant
qu’il peut engendrer.

II-3.5.1 Cause

Le plus souvent coupure d’une phase :

 Enclenchement ou déclenchement d’un sectionneur ou d’un disjoncteur


défectueux, (Bretelle pendante).
 Coupure conducteur sans court-circuit.

II-3.5.2 Conséquences

 Déséquilibre des tensions distribuées.


 Déséquilibre des courants.

II-4. Conclusion

Des perturbations électriques peuvent prendre naissance dans le réseau du


distributeur, l’installation de l’utilisateur perturbé ou dans l’installation d’un
utilisateur voisin. Ces perturbations ont des conséquences différentes selon le contexte
économique et le domaine d’application : de l’inconfort à la perte de l’outil de
production, voire même à la mise en danger des personnes.

Dans ce chapitre, nous avons évoqué les différents types de défauts (les Courts-
circuits les Surtensions, les Surcharges, les Oscillations, les Déséquilibres, leurs
causes et leurs conséquences.

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