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Revue Marocaine Géomorphologie, Numéro 1 (20016) pp 1-12
15 -1.( ص2016) و ر و ا دد ا ول ا ر ا
http://revues.imist.ma/?journal=remageom
Abstract:
The scarcity of surface water resources in the Region of ‘Abda’ in general, and in ‘Sebt
Gzoula’ community, in particular has incited the local populations to make use of Well Waters
for domestic and irrigation purposes.
So, this resource is greatly subject to the risk of contamination related to domestic and
industrial wastes in the municipality. Besides, the particular geomorphological aspect of the region
favors the stagnation of waters in interdunary depressions (Gueltas), accentuating such risks.
As a result, it is urgent to analyse the water safety of a number of adjacent wells (8
wells) and assess their degree of contamination using a set of physical, chemical as well as
bacteriological analyses. This approach is coupled with an investigation of a socio-economic
nature in order to be able to launch a projection on the damage that is done to the population of
the region under study.
The majority of physical and chemical analyses of wells have been done under either
the standards recommended by World Health Organization (WHO) or the Moroccan Drinking
Water Standards, with the exception of three wells near the artificial lake ‘the Daya’.
Hygienically, on the other hand, all wells showed the existence of a contamination by various
types of bacteria, such as total coliforms.
What still makes the situation worse, some of the analysed wells even showed very high
loads of fecal coliforms and streptococci. Thus, after the consumption of such water resources,
such pathogens may be the cause of several health affections, being identified in the study area,
including diarrhea and gastrointetris fever.
If the proximal aim of our contribution lies in the identification of a contamination, with a
moral duty of sensitising the target population, the ultimate aim will be the involvement of
decision-makers regarding the urgency of a citizen intervention and a more rational approach
having as primary objective the treatment and management of domestic water and wastewaters, and
also the preservation of health integrity of the population in the community of ‘Sebt Gzoula’.
Thus, the success of such an approach can serve as a ‘pilot’ experiment concerning this type
of intervention via the perspective of a more generalised integrated sanitation management system, in
all of the communities of ‘Abda’ plain, representing the same geomorphological and topographic
characteristics, mainly in the Axis covering ‘Sebt Gzoula’ – ‘Tlat Bougadra’ – ‘Jemaâ Shaim’.
Key words: Safi, Geomorphology, Wastewaters, Underground waters, Physical and
chemical analysis, Bacteriological analysis, Water quality.
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Revue Marocaine Géomorphologie, Numéro 1 (20016) pp 1-12
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Introduction
La commune de ‘Sebt Gzoula’ est un centre urbain de la province de Safi, relevant de la
région « Doukala Abda ». Depuis les années quatre-vingts, elle n’a cessé de s’agrandir et a vu
son nombre d’habitants atteindre 18543 habitants (recensement de 2014). Elle est en plus
considérée actuellement parmi les centres urbains les plus attractifs de la région.
La ville de ‘Sebt Gzoula’ est dotée d'un réseau d'assainissement de type unitaire. Le
diagnostic de son état actuel nous montre qu’il est très dégradé et ne couvre pas la totalité de la
zone urbaine de la commune. Le collecteur principal évacue et largue les eaux usées sans aucun
traitement préalable dans le milieu naturel et à proximité des champs de culture, principalement
céréalière aux abords de la route nationale n°1. De plus, la charge de ces rejets est de plus en
plus croissante avec le développement démographique. Ceci est aggravé par la nature
géomorphologique de la zone d’étude qui ne favorise guère un drainage des eaux usées vers un
cours d’eau, à cause d’une désorganisation du réseau hydrographique local. Ces conditions
réunies ont conduit à la création d’une vaste ‘daya’ dont le niveau hydrologique varie durant
l’année et d’une saison à une autre selon la durée et l’importance relative des périodes de
sécheresse et celles des pluies.
Plusieurs terrains et activités agricoles et un nombre important de puits riverains se
trouvent aux abords de cette ‘daya’. Ceci constitue certainement une véritable menace dans la
mesure où la nature géologique des roches dans la région autorise l’infiltration des eaux à
travers un réseau karstique (Gigout, 1951) et delà une propagation de divers contaminants
dissous, issus des rejets domestiques et convergeant vers la ‘daya’. Il est donc logique de
penser à l’existence d’une pollution générale, mais en plus à l’existence d’un gradient
centripète de cette pollution au niveau de la zone, gradient où les eaux des puits doivent être
d’autant plus insalubres qu’elles sont proches de la ‘daya’. Ainsi, l’utilisation des eaux de puits
localisés aux alentours de la ‘daya’ pourrait constituer une menace vis-à-vis de la santé de la
population locale, principalement celle des enfants. D’ailleurs, les statistiques effectuées entre
2008 et 2012 dans les communes rurales par le Service de l’Infrastructure d’Actions
Ambulatoires Provinciales (SIAAP) ont en effet mis en évidence des taux élevés d’affections
gastriques, en l’occurrence les diarrhées (7323 cas enregistrés en zones rurales et 3904 en zones
urbaines). Pire encore, ces chiffres sont encore certainement sous-estimés et doivent être revus
à la hausse dans la mesure où ils ne concernent que les enfants de moins de 5 ans.
Il semble donc primordial et urgentissime qu’une amélioration des systèmes
d'assainissement ait lieu dans la région, et ce pour contrer ou du moins limiter les risques
sanitaires, notamment ceux liés aux infections, suite à l’utilisation et à la consommation des
eaux des puits. Ceci aura sans nul doute des répercussions positives sur les conditions sanitaires
et delà sur l'espérance de vie des populations concernées.
La simple analyse de la qualité de ces eaux des puits ne reflète certainement pas d’une
manière satisfaisante le risque sanitaire conséquent à leur usage. Le risque proprement dit doit
résulter en fin de compte d’une sorte de combinaison et d’interaction complexe qui allie aussi
bien les propriétés qualitatives de ces eaux que le mode et les coutumes associées à leur
consommation et leur usage domestique. Ainsi, la connaissance préalable du comportement des
utilisateurs des puits et leur degré de prise de conscience sur la question constitue une approche
complémentaire et indispensable pour mieux cerner la question dans son ensemble (analytique
et anthropique). Une telle double approche est donc vivement recommandée dans toutes études
d’impact qui vise à évaluer les risques inhérents à l’usage d’une ressource donnée par les
populations autochtones.
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C’est dans ce cadre que nous avons conduit une étude analytique de 8 puits situés dans la
commune ‘Sebt Gzoula’, étude combinée à une enquête couvrant les populations humaines
concernées. Durant cette étude analytique, nous avons estimé le degré d’insalubrité de ces réserves
hydriques via la caractérisation de leurs paramètres physico-chimiques et bactériologiques
respectivement à 0.1 ; 0.15 ; 0.2 ; 1 ; 1.5 ; 2 ; 3 et 5.5 km de la ‘daya’ réceptrice des eaux usées et
proposé en conséquence une typologie spatiale de ces paramètres tout en prenant en considération
plusieurs facteurs qui interviennent dans l’accentuation de la pollution d’une région à l’autre.
L’interprétation des données d’analyse, la corrélation existante entre eaux usées et eaux
de puits, et la répartition des eaux souterraines en groupes sont réalisées en utilisant l’Analyse
en Composantes Principales à l’aide du logiciel PAST (Hammer et al., 2001).
1. Matériels et méthodes
1.1. Présentation du milieu d’étude
La commune de ‘Sebt Gzoula’ est située à 32° 7′ Nord et 9° 5′ Ouest et son altitude atteint 210
m. Elle fait partie de la région ‘Abda’ qui constitue la partie méridionale de la meseta atlantique
(figure 1). La zone d’étude est une région charnière entre le plateau de ‘Mouissate’ et le ‘Sahel’ de
Safi. Elle est marquée par une topographie ondulée à cause d’une alternance de dunes et d’inter dunes
consolidées d’âge pliocène et obliques par rapport à la côte atlantique, celle-ci forme une falaise très
élevée atteignant près de 160 m de hauteur au Nord de la ville de Safi. Ces reliefs constituent par leur
position et leur morphologie un barrage naturel à l’écoulement, vers l’océan, des eaux superficielles
issues du ‘Mouissatte’ et de la plaine (Ferré et al., 1975).
Sur le plan hydrologique, la région est caractérisée par une déficience en eaux
superficielles. Par contre, elle connait une certaine richesse en eaux souterraines grâce aux
résurgences de plusieurs sources d’origine karstique (Gigout, 1951), ajoutés à cela les puits qui
assurent l’alimentation hydrique de la population rurale. Dans la partie littorale du terrain
d’étude, les puits sont localisés entre ‘Cap Bedouza’ et ‘Oualidia’ et dans quelques synclinaux
entre Safi, ‘Had Hrara’ et ‘Tnine Rharbia’. La région connait une double pression sur ces
ressources naturelles, à la fois climatique et anthropique. L’activité principale, en absence de
ressources suffisantes en eau, reste essentiellement de nature pastorale.
Sur le plan géomorphologique, la zone d’étude est caractérisée par une succession de collines
et de dépressions plus ou moins larges avec une altitude moyenne de 100 m, mais qui peuvent
culminer à 140 m. Cette topographie est l’héritage d’une longue évolution géomorphologique
pendant le pliocène et le quaternaire (Gigout, 1951), donnant ainsi à la zone d’étude l’aspect de vastes
terrains de dunes consolidées. Entre les dunes se forment des vallées avec une étendue très variable, et
forment des bassins versants fermés, indépendants. La genèse du paysage en dépression est due
principalement à la morphologie dunaire, mais également à la karstification qui se manifeste sous
forme de dolines plus ou moins complexes colmatées souvent par des sols rouges ou par des
colluvions.
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de ces analyses a été réalisé en utilisant un appareil portable multifonctionnel (WTW 340i).
Analyse au laboratoire : Les autres paramètres indicateurs d’une pollution minérale à
savoir l’ammonium, le nitrite, l’orthophosphate et le sulfate ont été analysés au laboratoire
selon les méthodes d’analyses préconisées par (Afnor, 1997) et (Rodier, 2009).
2. Résultats et discussion
2.1. Analyse socio-économique
Notre recensement et notre enquête nous ont révélé certaines clarifications générales
importantes. Ainsi, la majorité des puits ont été creusés dès 1994 et constituent des propriétés relevant
de personnes particulières, sans exclure l’existence de quelques puits gérés par des collectivités
locales. De plus, et sur l’ensemble des puits concernés, 40% ont été creusés avec des moyens
traditionnels alors que les 60% restant ont été forés à l’aide des procédés techniques conventionnels.
L’approche sociale menée auprès des populations adjacentes aux puits et liée à l’usage de ces
eaux souterraines a révélé une exploitation destinée essentiellement en tant qu’eau potable. Vient
ensuite l’utilisation pour l’abreuvage du bétail puis pour l’irrigation des petites parcelles des champs
d’oliviers... Par ailleurs, la population enquêtée tend à penser que la qualité des eaux souterraines est
médiocre. En effet, 45% des sujets enquêtés ont reconnu une qualité de potabilité médiocre à
moyenne des eaux des puits. Ajouté à cela que 50% des utilisateurs ont associé les mauvaises
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récoltes au niveau de leurs parcelles à la faible qualité organoleptique des eaux d’arrosage issues de
ces puits. Ces résultats d’enquêtes nous poussent à penser qu’il persiste, chez une grande partie de la
population locale de la zone d’étude, une conscience collective et une perception bien réelle de la
qualité bien médiocre des eaux de leurs puits.
2.2. Analyses physico-chimiques
Oxygène
Conductivité NH+4 NO-2 PO-4 SO-4
dissous T (°C) pH Salinité
(µS/cm) (mg/l) (mg/l) (mg/l) (mg/l)
(mg/l)
Puits usagers
‘Lmgharat ‘ 10.4 3235 26.1 7.3 1.9 1.066 0.0024 1.413 0.0093
‘Ouled Znin’ 9.6 4150 23.9 7.42 2 1.006 0.0018 0.856 0.009
‘Kbala’ 9 4250 25.4 7.15 2.1 0.916 0.0044 0.914 0.84
‘Zone
industrielle’ 9.3 2790 23.7 7.43 1.3 0.968 0.0027 0.921 0.0017
‘Hnichat ‘ 8.2 3670 24.5 7.04 2.4 0.121 0.0035 0.694 0.0115
Minimum 8.2 2790 23.7 7.04 1.3 0.121 0.0018 0.694 0.0017
Moyenne 9.3 3619 24.72 7.268 1.94 0.8154 0.003 0.9596 0.1743
Maximum 10.4 4250 26.1 7.43 2.4 1.066 0.0044 1.413 0.84
CV 8.67 17.02 4.11 2.35 20.81 48.08 34.17 28.08 >100
‘Daya’ 3.67 3740 21.8 8.35 1.9 2.43 0.107 1.81 0.0029
Puits fermé 1 3.83 3512 21.93 8.15 2.20 1.74 0.109 1.44 0.0021
Puits fermé 2 3.79 3432 21.93 8.25 2.10 1.60 0.109 1.32 0.0021
Puits fermé 3 3.81 3342 21.93 8.15 2.20 1.54 0.109 1.33 0.0021
Norme
Marocaine 5-8 2700 - 6-8 0.3 0.5 0.5 0.7 400
Tableau 2 : Caractéristiques physicochimiques des eaux des puits et de la ‘daya’ des
eaux résiduaires.
Le tableau 2 récapitule l’essentiel des résultats de l’analyse physicochimique.
La profondeur (tableau 1)
La majorité des puits analysés dépassent la profondeur de 100 m à l’exception du puits de la
zone industrielle qui atteint à peine 40 m. La profondeur maximale est enregistrée au niveau des puits
‘Kbala’ et ‘Hnichat’ (180 m). Ces profondeurs restent importantes par rapport à d’autres nappes de la
région. D’après ces profondeurs, la nappe dans laquelle se situent les puits étudiés est marquée dans le
jurassique et est riche en évaporites (sels, gypses…) (Ferré et al., 1975), ce qui peut influencer la
teneur des eaux des puits en minéraux.
La température
La température de l’eau est un paramètre important qui renseigne grandement sur sa qualité.
Pour le cas de notre étude, et malgré de très légères différences enregistrées entre les différents puits
analysés, le paramètre température a montré une certaine stabilité spatiale avec une faible variabilité
entre les puits tout au long de la période d’étude (cv de 4.11%). Ainsi, la température moyenne
enregistrée a été de l’ordre de 23.72 °C, avec un maxima enregistré au niveau du puits ‘Lmgharat’
(26.1 C°) et un minima relevé au niveau de la zone industrielle (23.7 °C). De plus, il est important de
signaler dans ce cadre que même le maxima enregistré reste en delà du seuil recommandé et demeure
donc acceptable pour la consommation humaine au Maroc (Norme Marocaine, 2002).
O2 dissous
L’oxygène dissous participe à la majorité des processus chimiques et biologiques en
milieux aquatiques. Il est de ce fait l’un des indicateurs les plus importants qui reflètent leur
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l’ammonium dans les eaux souterraines 0.5 mg/l. La plus grande concentration a été enregistrée
au niveau de la ‘daya’ (2.43 mg/l) suivie par les trois puits contaminés (1 ; 2 et 3)
(entre 1.74 mg/l et 1.95 mg/l) ensuite, le puits ‘Lmgharat’ avec 1.066 mg/l. De plus, ces
valeurs demeurent relativement plus élevées comparées à celles enregistrées par Achtak et al., 2014
dans des eaux souterraines de la même région. Ceci pourrait être associé, du moins en partie, à la
forte activité anthropique incluant aussi bien les épandages de pesticides, les rejets industriels ainsi
que les simples déchets domestiques à caractère quotidien. Ces différentes sources de pollution
affectent directement, et de proche en proche, les eaux de la ‘daya’ et celles des puits avoisinants.
Ainsi, et d’une manière plus générale, l’abondance de l’azote ammoniacal n’est pas bon
signe de potabilité d’une eau puisqu’elle y relate un faible processus d’une dégradation complète de
la matière organique (Rodier et al, 1996). De plus, la présence de cet élément dans des eaux
alcalines le transforme en Ammoniac, élément très toxique pour la santé humaine et animale.
Nitrites
La teneur en nitrites dans les puits a varié d'une concentration minimale de 0.0018 mg/l
pour le puits ‘Oulad Znin’ à une concentration maximale de 0.0044 mg/l pour le puits ‘Kbala’,
valeurs restées tout de même largement inférieures à la norme marocaine (0.5 mg/l). Il est
également important de noter que les eaux de la ‘daya’, considérées comme étant les plus
touchées par la pollution, n’ont montré qu’une valeur en nitrites qui avoisine à la norme
marocaine (0.107 mg/l). Ces faibles teneurs sur l’ensemble des points analysés témoignerait
surtout d’une richesse du milieu en oxygène (Hakkou, 2001; Lyakhloufi et al, 1999) et/ou
d’une faible réduction des nitrates par la matière organique (El Amrani -Paaza et al., 1996).
Orthophosphates
La plupart des puits étudiés dépassent la norme marocaine fixée à 0.7 mg/l. La plus
forte concentration a été enregistrée au niveau du la ‘daya’ réceptrice des eaux usées avec 1.81
mg/l suivie par les trois puits contaminés (1 ; 2 et 3) avec des teneurs qui varient entre 1.44 et
1.47 mg/l). Le puits ‘Mgharat’ vient ensuite avec une teneur de 1.413 mg/l. La plus faible des
valeurs a été détectée au niveau du puits ‘Hnichat’ avec une concentration de 0.694 mg/l. Or,
une forte présence des orthophosphates dans l’eau souterraine peut indiquer une contamination
à partir des eaux de surface qui lessivent ces éléments excédentaires puisque les sols n’ont en
effet qu’une capacité limitée à fixer ces substances (Rodier et al, 1996). Il est donc important de
déterminer la source de contamination puisque d’autres pathogènes ou contaminants peuvent
être présents dans l’eau de surface et avoir des effets nocifs pour la santé.
Les sulfates
L’ensemble des eaux des puits se sont situées largement en deçà de la valeur maximale
permise pour une eau destinée à la consommation humaine (400 mg/l), par la norme marocaine. En
effet, les concentrations en sulfate ont à peine varié entre 0.0017 mg/l pour le puits ‘Kbala’ et 0.84
mg/l pour le puits ‘zone industrielle’. Cependant, une zone d’ombre demeure posée à ce niveau dans
la mesure où nous avions enregistré une très forte variabilité de concentration entre les différents puits
(jusqu’à 500 fois). De plus, la nature lithologique de la nappe Jurassique, caractérisée par la présence
d’un faciès gypsifère, devrait favoriser un enrichissement des eaux souterraines en sulfates, ce qui
demeure en contradiction avec les très faibles taux enregistrés. Néanmoins, nous ne pouvons écarter
l’éventualité d’une inadéquation d’ordre méthodologique dans le dosage de ces sulfates, en rapport
notamment avec une faible sensibilité de la technique de mesure adoptée. D’autres investigations du
genre nous permettront dans l’avenir de trancher sur cette question.
Afin de caractériser les différents puits et les eaux de la ‘daya’ en fonction des différents
paramètres étudiés, nous avons effectué une analyse multi-factorielle type ACP (Figure 3). Les
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résultats de cette analyse montrent que les deux premiers axes (1 et 2) expliquent une variation de
l’ordre de 80%. L’axe 1, qui englobe à lui seul une variation de plus de 60%, oppose les eaux des 5
puits usagers, les eaux résiduaires de la ‘daya’ et les eaux des trois puits fermés. Il définit un gradient
de pollution croissant, allant des eaux des puits analysés à celles de la ‘daya’ et les trois puits
contaminés (1 ; 2 et 3) (de gauche vers droite). Il traduit clairement une diminution de la teneur en
oxygène dissous et un enrichissement en ions ammonium et nitrites. L’axe 2, quant à lui, relate un
gradient de minéralisation croissant et distingue de ce fait les eaux fortement minéralisées de celles
plus pauvres en minéraux.
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Conclusion
En général, et sur la base des résultats de cette étude préliminaire, nous pouvons
ressortir un certain nombre de conclusions et de convictions scientifiques :
• Les paramètres physiques des eaux des puits n’ont globalement pas
dépassé les normes marocaines. Cependant, un certain nombre de critères d’ordre
chimiques ont été hors de ces normes.
• Les tests bactériologiques ont décelé une contamination quasi-
généralisée des eaux des puits. Cette contamination a même englobé des bactéries
d’origine fécale, largement nocives pour le consommateur.
• Les eaux de la ‘daya’ y compris celles issues des trois puits fermés, ont
été largement plus contaminées sur tous les plans. Elles constituent certainement de ce
fait une grande source de pollution qui affecte divers compartiments de l’écosystème de
la région.
Ainsi, et en l’absence dans l’immédiat d’une source d’eau potable dans les normes,
plusieurs approches doivent être adoptées, à court et à plus long terme, Ces approches
incombent en tout premier lieu aux populations utilisant ces réserves en eaux de puits.
• Tout d’abord et dans l’urgence une approche hygiénique qui vise à
améliorer la qualité des eaux utilisées. Elle doit englober, à titre d’exemple le traitement
adéquat et régulier des eaux des puits, l’entretien et la bonne conservation des
accessoires et ustensiles d’usage, une meilleure protection des ouvertures des puits
contre les aléas et les divers déchets environnants,…etc. Cependant, toutes ces mesures
ne sauraient remédier un tel problème si un accompagnement éducatif n’est pas
entrepris en parallèle. Celui-ci devrait cibler toutes les franges de la population locale,
notamment les jeunes, sur les dangers qui guettent la santé humaine suite au problème
de pollution et les inciter ainsi à améliorer au quotidien leur comportement à l’égard de
l’environnement.
• Ensuite une prise en charge, du problème de la pollution de
l’environnement, effectuée par les autorités compétentes, en tant qu’une priorité
cardinale. En effet, la persistance de la ‘daya’ constituera toujours, et quelque soient les
mesures parallèles entreprises, une menace sérieuse qui « projette » divers types de
polluants nocifs dans ses parages et détériorera ainsi toutes les composantes de
l’environnement. De même, la construction d’une station d’épuration avec un réseau
d’adduction dans les normes qui fournit de l’eau potable aux douars de la région, doit
constituer une autre action de première urgence.
Remerciements
Nos remerciements vont particulièrement à Mr. Faissal Aziz et Mr. Redouane BOULGUID pour
leurs remarques précieuses apportées au contenu du présent travail, ainsi qu’au staff relevant du
département de Biologie de la Faculté Polydisciplinaire de Safi.
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Revue Marocaine Géomorphologie, Numéro 1 (20016) pp 1-12
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http://revues.imist.ma/?journal=remageom
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