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A l’occasion de la célébration de la Naissance du Prophète (Gamou), Majalis vous propose, comme il

est d’usage chaque année, deux textes très importants sur le dernier Messager de Dieu (PSL) [imprimer
si vous n’avez pas le temps de les lire entièrement]:

1. Les Qualités du Prophète


Par le Dr Muhammad Ali

2. Le Prophète Muhammad vu par les grands penseurs de l'Occident


Par Cheikh Si Hamza Boubakeur, Ancien Recteur de la Mosquée de Paris

Citations :
« Après avoir lu le Coran, Goethe, le célèbre penseur allemand, s’interrogea :
"Si tel est l'Islam, ne sommes-nous pas tous musulmans ?" »

« Et comment ne pas s’émouvoir devant ce témoignage de Lamartine, le célèbre poète français :


"Si la grandeur du dessein, la petitesse des moyens, l'immensité du résultat sont les trois mesures du
génie de l'homme, qui osera comparer humainement un grand homme de l'histoire moderne à
Mahomet…? Mahomet fut moins qu'un Dieu, plus qu'un homme : un Prophète"…»

***

Les Qualité du Prophète Muhammad

Ce chapitre, extrait de l’ouvrage «Muhammad, le Messager» de Muhammad Ali (1874-1951, Inde),


constitue un excellent résumé des vertus si admirables du Dernier Messager de Dieu auxquelles le
Seigneur convia les croyants à s’inspirer et à les prendre comme référence dans leur attitude
quotidienne. C’est donc dire qu’il est indispensable à tout musulman sincère de bien s’instruire sur le
comportement du Prophète et sur ses nombreux enseignements mais également, et c’est le plus
important, de persévérer à s’y conformer du mieux qu’il peut dans la vie de tous les jours, car
constituant l’infaillible miroir lui indiquant distinctement ses insuffisances de même que le but à
atteindre en matière de pureté et de vertu… [Traduit de l’anglais par la Commission Scientifique
Majalis.]

Subdivisions

1- Le Modèle du Prophète 12- Sa Compassion envers les pauvres et les


malheureux
2- Aucune tâche ne lui paraissait humiliante 13- Son Sens de l’Hospitalité
3- Sa Simplicité 14- Sa Bonté
4- Sa Nourriture 15- Sa Sincérité
5- Son Habillement 16- Son Sens du Pardon
6- Sa Négligence envers le confort terrestre 17- Sa Modestie
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7- Sa Propreté 18- Son Affection et sa Sensibilité
8- Son Attachement envers ses amis 19- Son Respect pour autrui
9- Sa Générosité envers les ennemis 20- Son Courage
10- Son Impartialité dans la Justice 21- Son Endurance
11- Son Humilité

LES QUALITES DU PROPHETE

« [Ô Muhammad !] Tu es assurément doté de vertus éminentes »


« Vous avez, avec le Messager de DIEU, un excellent modèle de conduite »
(Coran 64 : 4, 33 :21)

1- Le Modèle du Prophète

Interrogée sur le comportement du Saint Prophète, sa femme Aicha, le témoin le plus intime de sa vie
privée, résuma ses qualités et son comportement en ces termes : «Le comportement du Prophète, c’est
le Coran. » En d’autres mots, la vie quotidienne du Prophète fut l’illustration parfaite des enseignements
du Coran et représente le symbole vivant de toutes les recommandations du Livre Saint. De la manière
dont le Livre de Dieu constitue un code de conduite en vue de l’épanouissement des nombreuses
facultés humaines, la vie du Prophète est la mise en pratique fidèle et l’illustration concrète de ces
valeurs morales et spirituelles. C’est la raison pour laquelle tout musulman dispose d’une double source
de conduite : le Saint Coran, en tant que principe, et la vie du Prophète, en tant que parfait modèle.

2- Aucune tâche ne lui paraissait humiliante

La sincérité fut assurément le trait le plus marquant du caractère du Prophète. Il aimait la vertu en soi.
C’est donc dire que les vertus éminentes qui distinguent si remarquablement son caractère ne
constituent point des qualités acquises mais plutôt des vertus innées faisant partie intégrante de sa
nature profonde. Le Prophète avait l’habitude de tout faire de ses propres mains. Ainsi avait-il
l’habitude, à chaque fois qu’il voulait donner de l’aumône à un mendiant, de la lui remettre
directement en main propre. Il avait également l’habitude d’aider ses femmes dans leurs travaux
domestiques, de traire lui-même ses chèvres, de recoudre lui-même ses habits et de raccommoder seul
ses chaussures. Il lui arrivait aussi de faire tout seul le ménage de sa demeure, d’attacher de ses propres
mains son chameau et de le surveiller. Aucun labeur n’était jugé trop avilissant à ses yeux. Il travailla
ainsi comme ouvrier dans la construction de la mosquée des musulmans [à Médine]. De la même
manière, lorsqu’il fallut creuser une tranchée pour défendre Médine contre une incursion imminente de
l’ennemi, on vit le Prophète à l’ouvrage dans les rangs des fidèles préposés à cette tâche. Il lui arrivait
aussi de faire lui-même son marché, non seulement pour sa maisonnée mais également pour ses voisins
et ses amis. En résumé, il ne dédaignait aucune tâche, aussi humble soit-elle, en dépit même de la
dignité attachée à son titre de Prophète et de souverain. Il démontra, ce faisant, à travers son exemple
personnel, que le statut social d’un homme, élevé ou modeste, ne constitue pas le critère fondamental
de sa valeur véritable. Et que c’est, en définitive, les vertus propres et le degré de considération d’un
homme envers ses semblables qui déterminent sa noblesse ou non. Ainsi l’humble artisan itinérant, le
coupeur de bois et le porteur d’eau sont tous de respectables membres de la Communauté
Musulmane, exactement au même titre que le riche commerçant ou le haut dignitaire…

3- Sa Simplicité

Tous les actes et mouvements du Prophète étaient caractérisés par la simplicité et le naturel. Son
tempérament était par nature réfractaire à tout ce qui pouvait ressembler à de l’hypocrisie ou à de
l’artifice.
Il n’hésitait pas, par exemple, lorsqu’il se trouvait sur une monture, à prendre derrière lui un autre
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passager en croupe, comme n’importe qui. Il n’aimait pas que ses compagnons se lèvent à son
arrivée. Il le leur interdit une fois, en leur disant : « Ne vous levez pas pour moi comme le font les
peuples étrangers [envers leurs souverains]», avant d‘ajouter qu’il n’était qu’une humble créature de
Dieu, mangeant comme les autres créatures mangent, s’asseyant exactement comme elles le font.
Lorsqu’une fois, quelqu’un voulut embrasser sa main, il la retira en lui faisant remarquer que cela était
un usage des étrangers envers leurs rois [et que lui n’était pas un roi]. Même lorsqu’un humble esclave
l’invitait chez lui, il ne dédaignait jamais d’y aller. Il prenait ses repas en compagnie de personnes issues
de toutes les classes sociales, sans distinction aucune. Lorsqu’il se trouvait dans une assemblée, il lui
arrivait de garder le silence pendant de très longs moments. Et s’il avait quelque chose d’important à
dire, il prenait alors la parole mais n’aimait pas parler pour ses propres intérêts. Il ne s’accordait aucune
préférence sur les autres. Lorsqu’il marchait en groupe, il se trouvait souvent des gens qui marchaient
aussi bien devant lui que derrière lui. Lorsqu’il était assis dans une assemblée, il ne faisait rien qui puisse
le mettre en évidence par rapport aux autres, de sorte qu’un étranger ne pouvait souvent le distinguer
des autres et était obligé de demander lequel d’entre eux était le Prophète (la Paix et les Bénédictions
de Dieu soient sur lui). Telle était l’humilité de son comportement. Lorsqu’il était agenouillé au sol [au
cours d’une prière en groupe], il prenait un soin particulier à ce que ses genoux ne dépassent pas ceux
des autres. Il n’interrompait jamais ceux qui parlaient. Lorsqu’il y avait sujet à rire, il s’associait en toute
simplicité au rire des autres à travers un simple sourire. Il avait l’habitude de parler si posément que les
mots qu’il prononçait pouvaient être comptés et marchait si rapidement que ses compagnons étaient
quelques fois obligés de courir pour se mettre à son niveau.

4- Sa Nourriture

Sa manière de vivre était également marquée par la simplicité. Quoi qu’on lui offrait, il l’acceptait
toujours avec joie. S’il arrivait cependant que la chose offerte comporte un quelconque mal, il ne s’en
nourrissait point mais n’en tenait pas pour autant rigueur au donateur. Il se nourrissait essentiellement
de ce qui se trouvait à sa disposition, que ce soit des dattes, de l’orge, du blé, de la viande, du lait etc.
Lorsqu’un repas somptueux lui était présenté, il s’en nourrissait également mais, par principe, n’en
abusait pas et ne prenait qu’un seul repas à la fois. Il appréciait beaucoup la propreté et aimait
particulièrement le miel. (...) Lorsqu’il était invité à manger chez quelqu’un, et qu’il se trouvait des
hommes non prévus l’accompagnant à ce moment, il faisait tout pour éviter de mettre son hôte dans
l’embarras et s’excusait poliment [de ne pouvoir honorer son invitation] aussi bien auprès de son hôte
qu’auprès des intrus involontaires. Il se lavait les mains toujours avant et après les repas et se rinçait à
chaque fois la bouche soigneusement.

5- Son Habillement

Son habillement était également simple. Il lui arrivait de porter des habits assez râpés sans pour autant
dédaigner d’arborer un beau vêtement. Il n’appréciait pas, cependant, que les hommes portent des
habits en soie pour ne pas paraître efféminés. Il prenait un soin particulier à la propreté de ses habits. Il
se fit une fois faire une bague à cachet aux fins d’apposer un sceau aux lettres qu’il envoyait aux
différents rois ; il consentira à porter cette bague au doigt bien après.

6- Sa Négligence envers le confort terrestre

Son habitat ordinaire consistait en de modestes chambres en terre cuite comportant comme tout
ameublement un lit et une jarre d’eau ; c’est dans ce cadre sobre qu’il vécut, même après avoir
conquis le Khaibar. A l’occasion de son mariage avec Safiyyah, le Prophète n’eut même pas les
moyens d’organiser une fête pour honorer ses amis. C’est ainsi qu’il fut demandé à ces derniers
d’apporter chacun son repas de sorte que la fête de mariage consista essentiellement ce jour-là en
orge moulu et en dattes. Il arrivait souvent qu’aucun feu ne soit allumé dans la maison du Prophète
pendant plusieurs jours d’affilée et que toute sa famille n’ait pour tout repas que des dattes et de l’eau.
Il considérait ce monde-ci comme un lieu de passage éphémère. « Ma situation », dit-il une fois, « est

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comparable à celle d’un voyageur qui, à midi, descend de sa monture pour faire une courte halte
sous l’ombre d’un arbre, tout juste le temps de se reposer un petit moment avant de poursuivre son
chemin.» Les considérations purement terrestres, les richesses de ce bas monde et son confort
n’avaient, en réalité, aucun attrait à ses yeux...

7- Sa Propreté

A travers tous les actes du Prophète, la propreté s’alliait toujours harmonieusement à la simplicité. Il
utilisait fréquemment un bout de bois frais en guise de cure-dent et se nettoyait les dents plusieurs fois
par jour. Il prenait constamment soin de son corps, lavait et huilait souvent sa barbe et ses cheveux, les
conservant toujours bien entretenus. Il se parfumait également souvent.

8- Son Attachement envers ses amis

Le Prophète avait un profond attachement pour ses amis. Ainsi lorsqu’il échangeait des poignées de
main avec eux, il n’était jamais le premier à retirer la sienne et les accueillait toujours avec un visage
souriant. Jarîr ibn Abdallah raconte qu’il n’a jamais vu le Prophète sans le sourire au visage. Il
échangeait quelques fois des traits d’esprits et des plaisanteries innocentes avec ses amis. Il avait
l’habitude de parler librement, sans affecter de retenue artificielle pour se donner un air de supériorité
et sans jamais se vanter dans ses propos. Il prenait souvent, tel un père affectueux, les enfants de ses
amis dans ses bras. Et bien que ceux-ci le souillaient des fois, on n’observait nul signe de contrariété sur
son visage. Il détestait la médisance et interdisait à ses visiteurs de dire du mal d’un de ses amis en son
absence, car il préférait, disait-il, continuer à penser du bien de tous. Il était toujours le premier à saluer
ses amis et à leur serrer la main. Il les appelait souvent par leur surnom en signe d’affection. Il continuait
de se souvenir avec une tendre affection de la fidélité de Khadija, sa première femme, bien longtemps
même après sa disparition. Zaid, son ancien esclave qu’il affranchit, lui était tellement attaché qu’il
préféra rester avec le Prophète plutôt que de partir vivre avec son propre père dans sa ville natale
[comme le sollicitait ce dernier]. Il considérait avec mansuétude les défauts des autres et évitait d’y
faire allusion. Toutefois, au cours de ses sermons publics, il ne manquait point d’aborder la manière de
se débarrasser d’un défaut particulier, sans donner l’impression à un quelconque membre de
l’assistance d’être personnellement visé. Il abhorrait le faux et le mensonge. Il ne tenait nul compte
d’une offense personnelle, aussi grande soit-elle. Par exemple, lorsque les archers musulmans
délaissèrent la position qu’il leur avait demandé de garder à la bataille de Uhud, avec pour
conséquence la perte de parents et d’êtres chers tout en étant lui-même blessé, il ne les fit jamais juger
ou punir et ne les blâma pas non plus. Et en parlant de ceux d’entre eux qui avaient fui le champ de
bataille, il se contenta de dire qu’ils s’étaient un peu trop éloignés du terrain d’action…

9- Sa Générosité envers les ennemis

La générosité du Saint Prophète, même à l’endroit de ses ennemis, constitue un cas unique dans les
annales de l’histoire du monde. Abdallah ibn Ubay, [la tête de file des hypocrites à Médine] était ainsi
un ennemi juré de l’islam qui passait tout son temps à comploter contre les croyants, allant même
jusqu’a inciter les quraish et les juifs à écraser les musulmans. Pourtant, à sa mort, le Prophète pria le
Seigneur de lui pardonner, allant même jusqu’à offrir son propre habit pour envelopper sa dépouille.
Les mecquois qui lui firent endurer, durant son apostolat, les tortures les plus barbares, lui et ses
compagnons, bénéficièrent tous d’une amnistie générale [lorsqu’il triompha d’eux et entra
victorieusement à la Mecque]. Le traitement qu’un autre conquérant leur aurait infligé à sa place
peut être facilement imaginé. Mais le sens du pardon du Prophète fut illimité ; ainsi treize longues
années de persécutions et de conspirations furent totalement pardonnées et oubliées. Les prisonniers
de guerre, estimés alors à près de 6 000, furent tous généreusement libérés. Aicha rapporte que le
Prophète ne s’est jamais vengé d’un mal fait à sa propre personne. Il y eut certes des cas, quoique très
rares et très isolés, où une punition se devait d’être infligée. Mais tous furent des cas de perfides
trahisons de la part de personnes envers qui le pardon n’avait plus aucun effet de réforme ou de

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repentir. Et laisser de tels méfaits impunis aurait signifié ni plus ni moins qu’avaliser le crime. Ainsi, avec le
Prophète, une sanction n’était jamais administrée tant qu’il existait la moindre chance que le pardon
ait un effet dissuasif et, à défaut, soit une occasion pour le coupable de s’amender honorablement. Il
faut préciser que cette générosité était étendue à toutes les croyances ; aussi bien aux juifs, aux
chrétiens, aux idolâtres etc.

10- Son Impartialité dans la Justice

Dans l’administration de la justice, le Prophète était d’une impartialité implacable. Musulmans aussi
bien que non-musulmans, amis ou ennemis, tous étaient égaux devant lui. Bien avant même d’être
investi de la prophétie, son impartialité, son honnêteté et son intégrité étaient de notoriété publique
dans son entourage, de sorte que les gens se référaient souvent à lui pour régler leurs différends [on le
nomma alors Al-Amîn, l’Intègre]. A Médine, aussi bien les idolâtres que les juifs acceptaient volontiers
son arbitrage dans toutes leurs disputes. Ainsi, en dépit de la profonde malveillance des juifs envers
l’Islam, lorsqu’il arrivait au Prophète de juger une affaire opposant un juif à un musulman, il n’hésitait
pas, le cas échéant, à trancher en faveur du juif même si les musulmans, fut-il l’ensemble de sa tribu,
pouvait subir un grave préjudice à travers cette décision. Et il n’est pas difficile d’imaginer les
préjudices que de telles déconvenues pouvaient occasionner pour l’Islam, en ces temps de faiblesse
et d’épreuves. En résumé, le Prophète était le symbole vivant du verset coranique qui dit : « Que la
haine contre un peuple ne vous incite pas à agir avec injustice. Soyez toujours équitables car cela est
plus proche de la piété. » (5:8) Il avertit par exemple un jour sa propre fille Fatima que seules ses œuvres
personnelles lui seraient utiles au Jour du Jugement et que si jamais elle se rendait coupable d’un mal,
elle en serait punie comme n’importe quel autre membre de la communauté musulmane. Sur son lit de
mort, il fit annoncer publiquement, immédiatement avant de rendre le dernier soupir : « Si je dois
quelque chose à quelqu’un, il peut la réclamer. Si j’ai jamais offensé quelqu’un, il a le droit de s’en
venger… »

11- Son Humilité

Dans ses rapports avec les autres, il ne faisait jamais montre d’une quelconque condescendance et se
conduisait juste en homme comme les autres. Il arriva une fois, alors qu’il occupait la position de
souverain à Médine, qu’un juif à qui il devait une certaine somme d’argent vint le voir pour lui réclamer
son dû en l’apostrophant en des termes très durs et fort grossiers. « Vous les Banî Hâchim », observa t-il
railleusement, « ne payez jamais vos dettes une fois que vous réussissez à soutirer quelque chose de
quelqu’un.» Omar s’emporta alors vivement contre l’insolence du juif mais le Prophète le réprimanda
en lui disant : « Ô Omar, il aurait été beaucoup plus judicieux pour toi de nous ramener tous les deux à
la raison : en m’incitant, moi, le débiteur, à payer ma dette avec reconnaissance, lui, le créditeur, à la
réclamer d’une manière plus conciliante.» Il paya alors au juif au-delà même de la somme due et ce
dernier fut si impressionné par le sens de la justice et la loyauté du Prophète qu’il se convertit à l’Islam.

Une autre illustration de son humilité fut donnée le jour où il se retrouva en campagne avec ses
compagnons et que vint l’heure de la préparation du repas. Une tâche spécifique fut alors assignée à
chacun, lui même se portant volontaire pour aller rassembler du bois pour le feu. Bien qu’étant un
éminent seigneur, aussi bien spirituel que temporel, il accomplissait toujours sa part de travail comme
un homme tout à fait ordinaire. Dans le traitement de ses serviteurs, il observait le même principe
d’égalité. Anas rapporte ainsi qu’au cours des dix années qu’il demeura au service du Prophète, celui-
ci ne le réprimanda pas une seule fois. Il n’admonestait jamais ses serviteurs pour les erreurs que ceux-ci
commettaient et ne conservait jamais un homme en esclavage. Aussitôt qu’il acquérait un esclave, il
se hâtait de le libérer. Au cours de toute sa vie, il n’avait jamais battu un serviteur ou une femme.

12- Sa Compassion envers les pauvres et les malheureux

Il a été observé que le Prophète n’avait jamais déçu un solliciteur. Il ne lui opposait jamais de refus

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brutal mais préférait plutôt le faire attendre dans l’espoir qu’un bien lui advienne entre-temps [pour
satisfaire sa demande]. Il comblait les différentes sollicitations même au prix du sacrifice de son propre
bien-être. Il nourrissait ainsi les affamés tout en ayant le ventre vide et n’avait pas usage de garder de
l’argent par devers lui. En agonie sur son lit de mort, il envoya chercher tout ce qui se trouvait encore
dans sa maison et le fit distribuer aux pauvres. Même à l’endroit des créatures primitives de Dieu, son
cœur était rempli de miséricorde. Il parla ainsi d’un homme qui, un jour, tira de l’eau d’un puits pour
étancher la soif d’un chien, que cet homme avait acquis le paradis par cet acte de bonté à l’endroit
d’une faible créature de Dieu. Il fit également savoir une fois, à propos d’une vieille femme décédée,
qu’elle était entrain de subir le châtiment d’outre-tombe du fait que, durant sa vie, elle avait la cruelle
habitude d’attacher son chat et de le laisser affamé. Depuis sa prime jeunesse, il éprouvait une
profonde compassion pour les veuves, les orphelins et les faibles sans recours. Il disait souvent : « Celui
qui prend soin d’un orphelin est aussi proche de moi que ces deux doigts le sont, » en montrant son
index et son majeur accolés. Le Saint Coran est également rempli d’une miséricorde semblable envers
les pauvres et les faibles : « Vois-tu celui qui traite la Rétribution de mensonge ? C’est celui qui repousse
l’orphelin et qui n’encourage pas à nourrir le pauvre. » (107 :1-3) Le Prophète pouvait endurer avec
sérénité les plus dures épreuves qui le frappaient personnellement mais la moindre source de peine
chez ses semblables le touchait toujours énormément. Il demeurait toujours du coté des opprimés et
défendait les droits des femmes sur les hommes, ceux des esclaves sur leurs maîtres, ceux des
gouvernés sur les gouvernants, ceux des sujets sur les souverains…
Il aimait beaucoup les enfants de sorte qu’à chaque fois qu’il marchait dans la rue, il prodiguait force
tapes amicales et caresses à ceux d’entre eux qu’il rencontrait sur son chemin. Il ne manquait jamais
de visiter les malades pour s’enquérir de l’état de leur santé et de les réconforter et se joignait
également aux processions mortuaires.

13- Son Sens de l’Hospitalité

Avec le Prophète, le sens de l’hospitalité a atteint un rare sommet. Il prenait toutes les peines du
monde pour s’occuper personnellement de ses invités, dans la mesure de ses moyens, et tenait à les
servir lui-même. Lorsque le nombre d’invités était trop important à gérer pour lui tout seul, il répartissait
le surplus entre ses compagnons qui, à l’instar de leur Maître, en prenait à chaque fois grand soin. Il leur
arrivait quelques fois même d’offrir toute la nourriture dont ils disposaient à leurs hôtes, s’en allant au lit
le ventre vide...

14- Sa Bonté

Le Prophète n’a jamais, au cours de sa vie, proféré des propos insultants. Ne prononçant jamais de
termes agressifs, il l’interdisait de même aux autres. A chaque fois qu’il voulait sermonner quelqu’un, il le
faisait avec un ton paisible et affectueux. Par exemple les juifs [de Médine] avaient l’habitude de
l’aborder et de le saluer [en déformant la formule usuelle de salutation musulmane] par « Al-sâ’m-u-
‘alaikum» (la mort soit sur vous) au lieu de « As-salâm-u-‘alaikum» (la paix soit sur vous). En remarquant
cela un jour, Aicha ne put se retenir et s’emporta involontairement contre eux : « Puisse Dieu vous
apporter plutôt la mort, à vous ! » Le Prophète la désapprouva alors en lui disant que Dieu n’aimait pas
les propos agressifs…

15- Sa Sincérité

Son intégrité, sa vertu et sa sincérité furent unanimement reconnues dans toute l’Arabie [bien même
avant son apostolat], au point qu’on le nommait en ces temps Al-Amîn, le Digne de confiance. Même
son pire ennemi, Abû Jahl, reconnut qu’il ne le tenait pas en réalité pour un menteur mais que c’était
plutôt le message qu’il apportait qu’il considérait comme faux. Un autre, Nadr ibn Hârith, témoigna
également un jour de sa sincérité en présence de ses pairs, en leur disant : « Muhammad a grandi
devant vous et fut de tout temps le garçon le plus honnête et le plus loyal. A présent qu’il est devenu
adulte et vous apporte un message, vous le qualifiez de mage. Par Dieu ! Ce n’est assurément pas un

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mage ! » Ainsi à chaque fois qu’il promettait une chose, il respectait son engagement dans les
situations les plus délicates et même si cela devait lui coûter considérablement. Par exemple, il fut
convenu, selon une clause de l’accord de Hudaibiyah [passé avec les idolâtres mecquois] que le
Prophète s’engageait à renvoyer aux quraish tous les musulmans qui fuiraient la Mecque pour venir
chercher refuge à Médine. Il s’en tint, par la suite, rigoureusement à cet engagement et l’appliqua
dans des conditions qui affligèrent profondément les musulmans. En matière de chasteté et de piété, il
fut également un parfait modèle. Il mena ainsi, en tant que célibataire, une vie éminemment pure de
continence, jusqu’à [son mariage], à l’âge de vingt cinq ans, et même ses plus malveillants détracteurs
ne purent trouver la moindre tâche sur le page immaculée de son caractère…

16- Son Sens du Pardon

Le sens du pardon fut un autre joyau étincelant du caractère du Prophète ; cette vertu ayant trouvé
son expression la plus sublime en sa personne. Le Saint Coran lui enjoignit de « tenir fermement au
Pardon », ce que le Seigneur explicita ainsi : « Quiconque rompt ses relations avec vous, persévérez à
renouer vos rapports. Quiconque refuse de vous donner, donnez-lui. Quiconque vous fait du mal,
pardonnez-lui. » Ces injonctions ne demeurèrent point, avec le Prophète, lettre morte car il se
conforma résolument à ces valeurs sous les situations les plus difficiles. Au cours de la bataille de Uhud,
alors qu’il était blessé et tombé à terre, un de ses compagnons lui demanda d’invoquer la malédiction
de Dieu sur l’ennemi. Il lui répondit alors : « Je ne suis pas envoyé pour maudire les hommes, mais en
tant que [Messager] pour inviter les hommes vers le bien et à titre de miséricorde. », avant de prier « Ô
Seigneur ! Accorde la bonne guidée aux gens de mon peuple, car ils ne savent pas… » Un bédouin le
frappa un jour et lorsqu’on lui demanda par la suite pour quelle raison il pensait qu’on ne lui rendra pas
la monnaie de sa pièce, il répondit qu’il savait que le Prophète ne rendait jamais le mal par le mal. Le
sens du pardon dont il fit montre à la conquête de la Mecque constitue assurément un exemple sans
précédent dans toute l’histoire de l’humanité. Toutes les tentatives imaginables furent entreprises [par
ses ennemis mecquois] pour détruire l’Islam et ôter la vie à son Messager. Mais nul reproche ne fut émis
à propos de ces graves méfaits [lorsque les musulmans les vainquirent]. Un pardon sublime fut étendu
même jusqu’à un ennemi comme Abû Sufyan qui fit tout ce qu’il put pour combattre l’Islam, de même
qu’à sa femme Hind qui se rendit notamment coupable de la barbarie innommable de mutiler le corps
de Hamza [un oncle du Prophète].

17- Sa Modestie

Le Saint Prophète était extraordinairement modeste. Selon lui, la modestie fait partie intégrante de la
religion, ce que d’ailleurs le Saint Coran confirme. Le Prophète était souvent blessé par l’ignorance des
autres à son égard mais se gardait [par pudeur et mansuétude] d’exprimer une quelconque
réprobation ; ce dont le Coran parle en ces termes : «Assurément, [votre manque de savoir-vivre] fait
de la peine au Prophète, mais il se gênait de vous le dire. » (33:53) Il ne faisait jamais nommément
allusion aux travers des autres et préférait exprimer ses remontrances d’une manière générale.
Toutefois, en matière religieuse, il ne manquait jamais de préciser lorsque quelqu’un était dans l’erreur.
A la disparition de son fils Ibrahim, il y eut une éclipse solaire complète, ce que certains musulmans
crédules prirent pour un signe de deuil céleste. Le Prophète n’aima point cette superstition et
prononça, plus tard, un sermon pour expliquer qu’une éclipse n’avait rien à voir avec la naissance ou
la mort de quiconque.

18- Son Affection et sa Sensibilité

Le Prophète avait un cœur très sensible et rempli d’affection pour son prochain. Son cœur se déchirait
souvent de peine en constatant l’état de corruption morale de ses semblables ; ce dont témoigne le
Coran en ces termes : « Il se peut que tu te consumes de chagrin parce qu’ils ne sont pas croyants »
(26:3) Il prenait un grand intérêt au bien-être de ceux qui le suivaient, priaient pour eux et leur prédit
même les malheurs qui leur arrivèrent plus tard et les en consola. S’il recevait une quelconque faveur

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d’une personne, il ne l’oubliait jamais le reste de sa vie. Ainsi, par fidélité à la mémoire de Khadija, sa
première femme, il continuait d’envoyer des dons aux anciennes relations de celle-ci. Lorsqu’une
délégation provenant du négus d’Abyssinie arriva à Médine, il veilla personnellement à leur confort.
Bien que ses compagnons furent volontaires pour s’occuper entièrement des convives, le Prophète leur
dit qu’il préférait les servir lui-même car ils avaient offert l’asile à ses compagnons durant leur exil [en
Abyssinie, en des temps d’épreuves]. Et lorsque la fille de Hâtim Tâ’î fut faite prisonnière avec d’autres
personnes, il dit que la fille d’un homme aussi généreux que Hâtim ne devrait pas rester prisonnière et
tous les autres prisonniers furent en même temps libérés grâce à elle.

19- Son Respect pour autrui

Il faisait toujours preuve de beaucoup de considération aussi bien envers les vieux que les jeunes. Il se
levait à chaque fois qu’apparaissaient son ancienne nourrice ou la fille de celle-ci, et leur étendait son
propre manteau pour s’asseoir. Il avait également du respect pour sa propre fille. « Respectez vos
enfants » fut une de ses nombreuses recommandations. Il insistait beaucoup sur la grande déférence
due à la mère. « Le Paradis se trouve sous les pieds de vos mères», disait-il.

20- Son Courage

Tout en étant humble et doux au plus haut degré, le Prophète possédait le courage des grands héros.
Jamais, en aucun moment de sa vie, il ne nourrit une quelconque crainte envers ses ennemis. Même
aux moments où les mécréants ourdissaient des plans pour attenter à sa vie à la Mecque, il continuait
de se déplacer sans peur parmi eux. Après avoir recommandé à ses compagnons d’émigrer de la
Mecque, il demeura lui-même sur place, presque seul au milieu de ses ennemis. Même lorsque, au
cours de l’hégire, ses poursuivants suivirent ses traces qui les menèrent à l’entrée de la caverne de
Thaur, [étant à deux doigts de le retrouver], il ne se départit pas de son calme. « Ne t’en fais pas, [Dieu
est avec nous]» consola t-il [Abu Bakr] son compagnon. Sur le champ de bataille de Uhud, alors que
toute son armée s’était retrouvée piégée et fuyait en déroute, il continuait à rallier à haute voix ses
soldats désemparés, sans tenir le moindre compte du danger envers sa propre personne. En une autre
occasion, alors que le groupe des musulmans s’enfuyait, il avança tout seul vers l’ennemi, en criant :
« Je suis le Messager de Dieu ! » Une nuit que les musulmans redoutaient un assaut, il fut l’un des
premiers à assurer la garde de la ville de Médine. Au cours d’un voyage, alors qu’il se reposait seul sous
un arbre, un ennemi survint à l’improviste et le surprit. Dégainant son sabre, l’ennemi lui cria : « Qui peut
te sauver en ce moment contre moi ?» Le moins du monde troublé, le Prophète lui
répondit calmement : « Dieu. » Et, aussi étrange que cela puisse paraître, le sabre tomba aussitôt des
mains de son ennemi. Reprenant alors le même sabre, le Prophète lui posa la même question à quoi il
répondit avec avilissement ; le Prophète le laissa alors partir...

21- Son Endurance

Les biographies du Prophète (la Paix et les Bénédictions de Dieu soient sur lui), aussi bien celles écrites
par ses partisans que celles de ses adversaires, sont unanimes dans leur admiration commune pour son
endurance et sa détermination immuable dans les calamites les plus dures. Le désespoir et
l’abattement lui étaient inconnus. Continuellement cerné de tous cotés par de sombres perspectives
et par une opposition résolue, sa foi au triomphe ultime de la Vérité ne fut jamais un seul moment
ébranlée. Les plus violentes tempêtes d’épreuves, de privations et de persécutions ne réussirent pas à
le faire reculer un tant soit peu de son objectif. Il usait dans toute la mesure du possible des moyens
octroyés par Dieu tout en confiant leur issue à Sa Grâce. Les retournements de destins les plus
inattendus ne purent diminuer son ardeur ou le décourager. Ainsi après le terrible désastre de Uhud, il
se remit sans attendre à la poursuite de l’ennemi, le lendemain même. En un mot, sous les
circonstances les plus pénibles et dans la dure adversité, son cœur continuait constamment de
rayonner de la flamme du triomphe infaillible de la Vérité sur l’erreur…

8
***

Le Prophète Muhammad vu par les grands penseurs de l'Occident

A l'heure où la confrontation entre une certaine image d'un "Islam violent et intolérant" et la conception
occidentale du monde paraît de plus en plus inévitable et atteint un niveau planétaire assez inquiétant,
il nous a semblé opportun de fournir un certain nombre de matériaux de réflexion salutaires à même de
rapprocher les deux versants de la fracture idéologique, à l'instar de cet important document (datant de
1979) du Cheikh Si Hamza Boubakeur, ancien recteur de la Mosquée de Paris ; texte qui, il faut le dire,
incitant à un certain recul, devrait remettre fondamentalement en cause le coriace préjugé de la
majorité des musulmans sur l'hostilité définitive des occidentaux envers leur religion. Les témoignages
émouvants et sincères de grands hommes de l’Occident, sur la haute valeur du dernier Messager de
Dieu (PSL) et de sa mission, figurant dans ce texte, constituent, en ce sens, un facteur de tolérance et
d’acceptation mutuelle, seul fondement viable d’une coexistence pacifique des différentes civilisations
humaines… Et comment ne pas s’émouvoir devant ce témoignage de Lamartine : "Si la grandeur du
dessein, la petitesse des moyens, l'immensité du résultat sont les trois mesures du génie de l'homme, qui
osera comparer humainement un grand homme de l'histoire moderne à Mahomet…? Mahomet fut
moins qu'un Dieu, plus qu'un homme : un Prophète"…

Le Prophète Muhammad vu par les grands penseurs de l'Occident


Par Cheikh Si Hamza Boubakeur, Ancien Recteur de la Mosquée de Paris

Il va s'en dire qu'un Prophète d'une envergure aussi grande que celle de Muhammad - Dieu le bénisse et
le sauve - qui apportait au monde une religion éclairante, libérale, tolérante, universaliste et rivale du
Christianisme, ne pouvait laisser l'Europe d'hier et d'aujourd'hui, dans l'indifférence. Les guerres, les
polémiques devaient à elles seules, la forcer à porter des jugements de valeur sur le dogme et l'apôtre
de l'Islam.

Jugements qui ont varié dans le temps et l'aire européenne, avant et après son émancipation
intellectuelle consécutive à la Renaissance dont ont peut noter les premières lueurs dés la fin du XIIIe
siècle ap. J-C., grâce à l'influence que l'Islam exerça sur l'Espagne, l'Italie, puis en France. La chrétienté
qui n'a, durant des siècles, hésité devant aucun moyen, même les plus déloyaux, pour dénoncer l'Islam,
a donné de notre Prophète une image déformée. L'hypercritique tendancieuse d'un orientalisme
généralement hostile et de mauvaise foi, le colonialisme qui a partout trouvé dans l'Islam une force
invincible opposée irréductiblement à son impérialisme et à son esprit de domination, ont également
dressé une "muraille de Chine" entre l'Islam et le monde occidental, en calomniant l'homme qui en a été
et demeure le vecteur et pôle de rayonnement.

L'ennemi des religions révélées, le diffamateur des Prophètes bibliques, le détracteur des Ecritures,
l'intraitable et le moqueur Voltaire (m. 1778), s'est attaqué avec hargne au Coran et à son transmetteur.
Dans sa tragédie Mahomet (1739), il présente le Prophète sous les traits d'un imposteur intolérant et
sanguinaire. Il est vrai que dans cette pièce diffamatoire, il visait surtout le christianisme. Il la dédia
malicieusement au pape, lequel, avec la même malice, lui adressa ses bénédictions. Néanmoins, ses
lectures, un examen plus sérieux de l'histoire de l'Islam et des traductions du Coran, ses relations

9
personnelles, le comportement plein de tolérance des Turcs à l'égard des Chrétiens finirent par le forcer
à modifier son optique et son jugement. Il se ravisa donc et en toute objectivité écrivit, à propos du
Prophète: "Il faut avouer qu'il retira presque toute l'Arabie de l'idolâtrie. Il enseigna l'unité de Dieu ; il
déclamait avec force contre ceux qui lui donnent des associés… Il était bien difficile qu'une religion si
simple et si sage enseignée par un homme toujours victorieux ne subjuguât pas une partie de la terre."
(Voltaire, Œuvres Complètes)

Les inexactitudes de sa pièce, qui fut représentée en 1742, le tourmentèrent : il en eu plus tard un peu
honte et, en 1772, il revint sur la question : "Sa religion est sage, sévère, chaste, humaine : sage parce
qu'elle ne tombe pas dans la démence de donner à Dieu des associés et qu'elle n'a point de mystères ;
sévère parce qu'elle défend les jeux de hasard, le vin et les liqueurs fortes, et qu'elle ordonne la prière
cinq fois par jour !…. Ajoutez à tous ces caractères, la tolérance". (Voltaire, Œuvres Complètes)

Il n'en demeura pas moins accablé de remords, tracassé par ses injustes accusations contre
Muhammad. Profitant d'une diatribe qu'il rédige contre Jésus, il écrit : "J'ai fait Mahomet beaucoup plus
méchant qu'il n'était." (Voltaire, Œuvres Complètes). Son contemporain , Johann-Wolfgang von Goethe
(m. 1832) tenait le prophète de l'Islam en très haute estime et c'est sans doute sous son influence que le
roi de Prusse Frédéric Wilhelm le Grand ordonna la construction de la première grande mosquée
d'Europe occidentale à Mannheim. (Les dépenses afférentes à cette réalisation furent débloquées sur sa
propre liste civile.)

Au siècle suivant, un autre adversaire des dogmes révélés, Ernest Renan (m. 1892), spécialiste des
Ecritures Saintes, Professeur à l'Institut catholique de Paris, rompt avec l'Eglise, devient libre penseur et
s'attaque à tous les dogmes révélés. Il écrit cependant à propos de l'Islam : "L'Islamisme est une religion
sérieuse, libérale, une religion d'hommes, en un mot, froide et raisonnable" et ajoute, en un autre
passage : "Je ne suis jamais entré dans une mosquée sans une vive émotion ; le dirai-je ? sans un
certain regret de n'être pas musulman " (Ernest Renan, Œuvres Complètes).

D'autres auteurs du même XIXe s. devaient, avec moins de réserve systématique, rejeter les délations
calomnieuses de l'Eglise chrétienne et tenir le Prophète de l'Islam pour un homme exceptionnel. Le
romantisme allemand d'abord, puis le romantisme français - Chateaubriand et Alfred de Vigny mis à part
– à l'instar de Victor Hugo, à son retour d'Espagne et plus tard d'Algérie, ne manquèrent pas de créer un
courant de sympathie en faveur de l'Islam et d'ouvrir la voie aux conversions. La thèse, soutenue avec
une insigne mauvaise foi par le clergé chrétien, selon laquelle "Mahomet était un imposteur", "l'apôtre de
l'idolâtrie" et "sa religion, celle de la polygamie et de l'esclavage" fut battue peu à peu en brèche et
l'Islam fut de moins en moins injurié. "Mahomet était sincère. En faire un imposteur est une conception
déshonorante… C'est un homme doué d'une personnalité originale, un messager qui nous apporte des
nouvelles de l'Inconnu, de l'Infini…" écrit le célèbre Carlyle (in Deuxième Conférence sur les héros de
l'histoire). De son côté, Alphonse de Lamartine (m. 1869) rend, en ces termes, hommage à Muhammad
et à son apostolat: "Jamais un homme ne se proposera volontairement ou involontairement un but plus
sublime, puisque ce but était surhumain : saper les superstitions imposées entre le Créateur et la
créature, rendre Dieu à l'homme et l'homme à Dieu, restaurer l'idée rationnelle et saine de la divinité
dans ce chaos de dieux matériels et figurés : l'idolâtrie. Jamais un homme n'a accompli en moins de
temps une si immense et durable révolution dans le monde, puisque moins de deux siècles après sa
prédication, l'Islamisme régnait sur les trois Arabie, conquérait à l'unité de Dieu la Perse, le Horasan, la
Transoxiane, l'Inde occidentale, la Syrie, l'Egypte, tout le continent de l'Afrique Septentrionale, plusieurs
îles de la Méditerranée, l'Espagne et une partie de la Gaule. Si la grandeur du dessein, la petitesse des
moyens, l'immensité du résultat sont les trois mesures du génie de l'homme, qui osera comparer
humainement un grand homme de l'histoire moderne à Mahomet…? Mahomet fut moins qu'un Dieu, plus
qu'un homme : un Prophète" (in Histoire de la Turquie).
10
Croire en un Dieu unique et tenir le Messager de l'Islam pour un vrai Prophète, c'est une conversion tacite
au dogme coranique, car la conversion à l'Islam n'a rien d'un sacrement : c'est avant tout un
témoignage (shahâda). On peut donc dire que Lamartine, sans l'avouer publiquement, était un
musulman…

Si la connaissance de l'Islam fait des progrès parmi les élites intellectuelles, si des poètes comme
Rimbaud (m.1891) font profession de foi islamique, les masses populaires restèrent, comme de nos jours
d'ailleurs, ancrées dans leurs préjugés, hostiles et moqueuses à l'égard de ce qu'elles appellent d'un
terme dédaigneux "mahométisme". Avec le XXe siècle cette connaissance objective s'élargit peu à peu
malgré l'hostilité méprisante du colonialisme et la faiblesse de moyens de défense ou d'information des
musulmans. Dans l'enseignement officiel européen, aucune place sérieuse n'est faite à l'Islam et à sa
civilisation dans les programmes scolaires. De son côté la communauté musulmane ne dispose d'aucune
organisation de diffusion de sa religion. Elle n'a ni maison d'édition, ni centre de propagande, ni
association de missionnaires comme les Pères blanc ou l'armée du Salut. L'Islam gagne cependant du
terrain par lui-même et pour lui-même [1]. L'orientalisme si hostile à l'Islam rectifie parfois son tir et
quelques auteurs font preuve de moins de parti pris. C'est ainsi que le Suédois Tor Andra, professeur à
l'université d'Upsala, a pu écrire : "L'inspiration de Mahomet était authentique… Il est peu vraisemblable,
en effet, qu'un homme puisse gagner la confiance de ses semblables d'une façon pour ainsi dire
illimitée. Muhammad a compris sa vocation avec le plus grand sérieux ; il a senti son cœur trembler
devant le Roi du Jugement dernier ; il a accompli sa tâche prophétique avec crainte et terreur."
(Mahomet et sa doctrine). Cette affirmation est même plus catégorique chez Francesco Gabrieli, un
universitaire italien qui écrit : "Quelques points au moins peuvent être à présent considérés comme
acquis. Avant tout, l'absolue sincérité de Mahomet ." (Mahomet et les grandes conquêtes arabes).

Le regretté savant Gaudefroy Demonbynes a, par ailleurs, écrit en conclusion d'une longue enquête sur
le Prophète de l'Islam : "Il a cru à la révélation descendue sur les Prophètes d'Israël ; il plaça à leur suite
Jésus qui devenait leur prédécesseur, chargé d'annoncer son ultime et décisive mission. La main d'Allah
le dirigea dans sa prédication, dans son activité politique, par la fondation d'un Etat, et dans la
construction logique de sa réforme sociale… On rappelle son intuition d'une volonté du Tout-Puissant à
ne révéler aux humains, par la voie de ses Prophètes, qu'une partie des destins qu'Il leur assigne.
Muhammad ne fut pas un théologien, mais ce fut une âme supérieure et une intelligence
exceptionnelle." (Mahomet)

On pourrait remplir tout un livre de citations d'hommes de science, de poètes, d'écrivains, de


philosophes et d'artistes en faveur de l'Apôtre de l'Islam. Il existe à l'heure actuelle (1979) plus de deux
cent quarante traductions du Coran dans les seules langues européennes (y compris, l'espéranto) ; les
traductions sont innombrables dans les langues d'Asie, d'Océanie, d'Afrique et d'Amérique du Sud et du
Nord. Chaque traduction consacre un chapitre plus ou moins long, plus ou moins valable, à son
transmetteur. On y note cependant une tendance à la sympathie de plus en plus nette.

Ce courant d'idées n'a pas laissé le Christianisme dans une hostilité figée contre la religion musulmane. Si
Muhammad n'est pas encore réhabilité dans l'estime et la compréhension de son clergé, du moins les
valeurs musulmanes sont-elles un sujet préoccupant pour les théologiens catholiques. Le dogme de
l'Islam est l'objet de recherches sérieuses entreprises sous un angle de vue tout nouveau. Une telle
modification d'attitude et d'esprit est due à l'œuvre considérable, à l'autorité et à la notoriété
d'éminentes personnalités chrétiennes éprises de vérité, de tolérance et de fraternité humaines. Sont à
citer dans cet ordre d'idées le père Don Miguel Asin y Palacios, le pasteur protestant W. Cantwell Smith,
le pasteur épiscopalien W. Montgomery Watt, le regretté professeur Louis Massignon que nous avons eu
le privilège de connaître d'assez prés. Leur probité intellectuelle et leur appréciation des valeurs
11
musulmanes – Massignon comme son ami Charles de Foucault sont revenus au catholicisme au contact
de l'Islam, et après étude de son soufisme et de sa liturgie – les ont amenés à scruter, à analyser sans
parti pris la réalité de l'Islam, à encourager les contacts avec les Musulmans et à dissiper les préventions.
Grâce à leur loyauté, à leur science, à leur courage et à leur sincérité, la "muraille de Chine" est
sérieusement ébréchée, la tolérance et l'intercompréhension ayant prévalu sur les polémiques stériles.
Les vrais penseurs chrétiens, les ordres religieux d'hommes et de femmes étudient maintenant avec moins
de préjugés la puissance fécondante de la religion musulmane, la piété de ses adeptes, la valeur
exceptionnelle de la mission de son Prophète, en un mot la spiritualité de l'Islam, les lumières captivantes
de ses horizons, et ils les intègrent bon gré, mal gré, dans leur vision du monde. Néanmoins le dernier
Concile œcuménique de Vatican II (1964), qui a rendu un hommage aussi vibrant qu'inattendu à la
piété musulmane, n'a pas cru, pour autant, devoir dire un mot sur la personnalité de Muhammad, sans
doute pour ne pas trop compromettre l'action missionnaire de l'église en pays musulmans [2].

Mais quoi qu'il en soit, on peut dire que dans les milieux chrétiens le cas de notre Prophète n'est plus
"liquidée" par une formule commode, une expression injurieuse toute faite, mais examiné et médité. A
son égard, les opinions reçues n'étant ni loyales, ni payantes, se transforment de jour en jour, et l'on
constate déjà dans leurs travaux les prémisses "d'un charisme d'Ismaël impliquant une vocation de
caractère directif dans un sens atomiste" (Cf. Saint Thomas, II, Ilae). "Puisque la foi d'Ismaël reste ouverte
au mystère chrétien, la prophétie de Muhammad ne relèverait-elle point d'une grâce charismatique,
orientée comme tout charisme à l'accroissement de l'Eglise ? L'Islam se présente comme une religion de
devenir, comme une salle nuptiale où se tient le festin… L'Islam apparaît sous l'image habituelle d'une
route. L'Incroyant s'est égaré. Dieu le ramène vers une voie droite… la direction de Dieu, c'est bien la
grâce implorée cinq fois par jour par tout croyant dans sa prière". (Charles Ledit, Mahomet, Israël et le
Christ). La lecture de ce livre, si plein de méditation, de confrontation sincère et de ferveur raisonnée, est
à recommander à tout lecteur de bonne foi, ainsi que des biographies du Prophète, plus complètes, plus
fouillées et historiquement valables que l'on doit à des chrétiens aussi fidèles à leur foi qu'honnêtes envers
eux-mêmes et envers le prochain, en particulier un ouvrage que nous avons déjà cité, celui de
l'archimandrite, le père Virgil Gheorgiu. Un autre livre très appréciable dans cet ordre d'idées, est celui du
catholique Emile Dermenghem : La Vie de Mahomet. Ouvrage de bonne foi, objectif, bien charpenté,
écrit par un croyant catholique assoiffé de spiritualité. Reprenant le même sujet, sous un angle différent, il
écrit : "Mahomet est à coup sûr un Prophète de la lignée biblique, lyrique, inspiré, âme ardente, cœur
intrépide, avec les grandeurs et les faiblesses humaines… Il a en commun avec Israël un monothéisme
intraitable… Mais il fut, surtout au début, beaucoup plus prés des Chrétiens, affirmant la mission de Jésus,
Messie, Verbe et Esprit de Dieu, sa naissance virginale, l'immaculée conception de Marie, insistant sur
l'Antéchrist, la résurrection, le jugement dernier, la vie éternelle".

C'est ce qu'ont reconnu de nombreux savants, philosophes, écrivains, poètes, artistes européens qui se
sont convertis à l'Islam, depuis Rimbaud jusqu'à Henry de Montfreid, en passant par Pierre Loti, Etienne
Dinet et René Guénon pour ne citer que les Français. Après avoir vu le Coran Goethe devait dire, avant
eux : "Si tel est l'Islam, ne sommes-nous pas tous musulmans ?".

www.majalis.org
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1. Rappelons que ce texte date de 1979 et que le contexte décrit s'est sensiblement modifié depuis.
2. Les prises de positions œcuméniques de l'ancien pape Jean-Paul II ont toutefois fait varier cette
orientation officielle de l'Eglise depuis, malgré les déclarations polémiques passées de Benoît XVI.

12
A l’occasion de la Célébration de la Naissance du Prophète Muhammad (PSL), Majalis vous propose un
des nombreux panégyriques du Prophète (PSL) composés par Cheikh Ahmadou Bamba, l’esclave de
Dieu et Serviteur Privilégié de Son Messager. Ce remarquable poème, intitulé Jazbul Qulûb (L’Attraction
des Cœurs vers Dieu), que la forme poétique et l’importance du fond classent parmi les plus beaux de
toute la littérature du genre, retrace les circonstances de la venue au monde du Dernier Messager (PSL),
son œuvre, sa mission et ses qualités éminentes magnifiées par le Seigneur même en ces termes :

« [Ô Muhammad !] Tu es assurément doté de vertus éminentes… » (Coran 68 : 4)

Interprétation française du texte

Jazbul Qulûb ilâ ‘Allâmil Ghuyûb

L’ATTRACTION DES CŒURS VERS DIEU, LE SEIGNEUR QUI CONNAIT LE MIEUX LES MYSTERES
[185 vers – le titrage des chapitres est de la Commission Scientifique]

Chapitre 1 : Préambule

1- La Louange soit à DIEU, la Vérité Manifeste dont la Faveur en mon endroit est avérée, pour Son Livre
Lumineux et pour l’ensemble de Ses Bienfaits…
2- Je rends grâce à mon SEIGNEUR, le SUBLIME, d’une gratitude immense et sans limite, tout en priant sur
le Noble Prophète qui a dirigé les créatures vers DIEU, le BIENFAITEUR…
3- Je témoigne ma gratitude au MAITRE du Majestueux Trône, d’une reconnaissance source
d'accroissement de Bienfaits, tout en adressant, de par mon cœur et ma langue, le Salut au Prophète
dont il n'existe point de pareil
4- Je remercie mon SEIGNEUR pour m'avoir privilégié du Service du Prophète et me constitue, de façon
manifeste, le Serviteur de cet homme émérite qui efface les péchés et qui a brisé mon carcan
5- C’est au SEIGNEUR que s’adressent mes propos, conviant vers ce dont IL se complaît, LUI qui a comblé
mes vœux en guise de viatique pour l’Honorable Demeure du Paradis…
6- Ô TOI notre SEIGNEUR ! Ô TOI notre SEIGNEUR ! Ô TOI notre SEIGNEUR ! Ô TOI notre SEIGNEUR ! Ô TOI
notre SEIGNEUR ! Accepte nos oeuvres par la Grâce du Prophète Elu, le Vénérable…
7- En sus de mes panégyriques, je sollicite du SEIGNEUR qui sait honorer la Paix et le Salut éternel en
faveur du Prophète Elu sur qui l'on invoque la Prière
8- Ô SEIGNEUR! Accorde la Paix et les Honneurs au Prophète qui, dès son Avènement, fut promu Pôle de
l’Univers, au même titre qu'à sa Famille Dotée de Faveurs et à ses Compagnons

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9- Assure la Paix et l’Eminence à Celui qui fut préposé au Rang de Meilleur Prophète et rendu Précellent
au moment même où notre Aïeul Adam était encore latent dans la boue…
10- Accorde le Salut - Ô SEIGNEUR ! - à notre Vénérable Guide, le Sceau des Prophètes et des Envoyés
dotés de la Pureté
11- Accorde la Paix - Ô DETENTEUR des Bienfaits ! - à l’Envoyé de la Miséricorde qui verrouille la porte du
Châtiment et constitue la raison d’être de toute créature
12- Accorde Ton Salut - Ô TOI l’ABSOLU ! - au Prophète Muhammad, à sa famille et à Tes serviteurs
reconnaissants, daigne ensuite gratifier de Ta faveur tous ceux qui suivent ses traces...
13- Ô TOI le SUBSISTANT, le PRÉEXISTENT ! Puisses-TU agréer mes services et en complaire le Prophète de la
Précellence, Ô TOI qui illuminas ma voie !
14- Le Prophète constitue assurément le Meilleur de tous les Arabes, Lui qui ne manque jamais de
pourvoir aux besoins [de ses partisans]; Il constitue sans conteste la Voie Royale menant vers le but et le
Curateur des [cœurs] malades
15- Ô SEIGNEUR ! Accorde la Paix à la Porte de la Droiture, au Prophète dont l’ascendant est vaste et qui
nous a comblés de dons, ce vaillant Lion parmi les ennemis qui a dissipé le péril, la Porte menant vers
l’Eminence et l'Honorabilité…
16- Accorde Ton Salut à l’Intègre, ce Messager nanti d’un haut Rang et doué de Fermeté, honore ce
Protecteur qui est digne de ces éloges…
17- Le Prophète est Unique et Glorieux, Il est le Pieux et l'Incomparable qui, par la Droiture, dirige l'égaré
vers le Paradis
18- Ô TOI le TOUT-PUISSANT ! Accorde la Paix et le Salut au Flambeau qui illumine Ta Voie, Celui qui a
annoncé les Bonnes Nouvelles de la Félicité et averti du Châtiment
19- C’est l’Envoyé menant vers la quiétude, c’est l’homme à la main généreuse, c’est un orateur doté
d’éloquence, c’est Lui le Messager Combattant...
20- Ô SEIGNEUR ! TOI qui m’as préservé de l’angoisse ! Accorde la Paix et un Salut éternel au Prophète
Ahmad doté de la Splendeur puis consens à me gratifier de Tes dons à foison…
21- Embellis mon extérieur aussi bien que mon intérieur au nom de cet Être Pur - Ô TOI qui, grâce à Lui, as
effacé mes péchés graves comme les véniels !
22- Ô TOI en qui réside mon espoir ! Accorde, de ma part, la Paix au Messager Drapé, à Ses
Compagnons dotés de Perfection de même qu’à l’ensemble de la communauté musulmane…
23- Ô TOI le CREATEUR ! Accorde le Salut au Prophète à qui on obéit et qui T’est Obéissant, l’intercesseur
dont l’intercession est agréée et Ton très illustre Bien-Aimé
24- Ô TOI qui m’as préservé de l'humiliation ! Accorde la Paix puis glorifie ce Messager Vénérable, dissipe
ensuite mon angoisse auprès de TOI et auprès de Lui
25- Ô TOI notre SEIGNEUR ! Ô notre SEIGNEUR ! Ô TOI notre AMI et notre BIEN-AIME ! Agrée nos écrits au
nom de Ton Elu le Plus Pur constituant l’échelle de mon ascension spirituelle…
26- Accorde la Paix et le Salut au Prophète qui, le Jour où TU interrogeas toutes les âmes par : "Ne suis-je
pas votre SEIGNEUR ?", fut la première à répondre : "Assurément, oui ! "…
27- Ô SEIGNEUR ! TOI qui exauces les prières par considération pour le Meilleur des Envoyés ! Accorde Lui
la Paix, de même qu’à sa Famille et à ses Justes Compagnons, consens ensuite à agréer ce qui émane
de ma plume...
28- Fais de cette plume une source de joie pour le Prophète que TU as préposé au Premier Rang et, par
sa Grâce, puisses-TU, ensuite, décréter ma Précellence sans aucun préjudice ou mal
29- Ô SEIGNEUR ! TOI qui m’as préservé des mœurs blâmables ! Accorde la Paix et le Salut au Meilleur
d’entre les Prophètes, Lui qui a guidé les créatures par les Règles de la Bonne Conduite
30- Par sa Rectitude, Il se place bien au-dessus de toute autre créature de sorte que Son Nom se trouve
gravé sur Ton Trône Glorieux...
31- [Le Nom du Prophète] qui a mis à bas l’idolâtrie par la lance et le glaive est également marqué dans
les Jardins du Paradis et sur ses toitures, de même que sur les visages [de leurs bienheureux habitants] et
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leurs cavernes lumineuses…
32- Il a conduit les hommes intègres vers la Félicité à travers le Coran, la Meilleure Evocation Source de
Sagesse, avec le Soutien de son SEIGNEUR, l'ETERNEL - que soit exaltée la Gloire de CELUI qui, jamais, ne
dort !
33- Accorde la Paix et un Salut éternel au Prophète Muhammad dont la nuit de la naissance fut
marquée par l'éviction des pécheurs endurcis

Chapître 2 : La Naissance du Prophète

34- La nuit de la naissance du Prophète fut celle où se dissipèrent les doutes, la nuit où s'effaça
l’affliction, la nuit grâce à laquelle furent purifiées des personnes entachées de péchés
35- Ce fut la nuit du Salut, celle de la Félicité, de la Joie et de la Réussite, la nuit des Bienfaits, de la Vertu
et de la dissipation du tourment
36- Cette nuit fut marquée par des miracles publics rapportés par l’hagiographie authentique, tels l’autel
du feu [des Pyrées] qui s’éteignit [pour la première fois depuis des siècles] et la dissipation de la détresse
37- La source de Sawa, si éminente et si prestigieuse pour les Perses avant l’avènement de l’Islam,
s'assécha également en cette même nuit…
38- Il en fut également des comètes jetés pour chasser les incrédules venus épier les nouvelles du
Prophète et qui les firent rebrousser chemin dépités
39- En cette nuit Satan, le maudit, a été chassé des sphères célestes par des jets sous forme d’étoiles
filantes et, bredouille et blâmé, il prit la fuite suivi de sa faction en désarroi
40- Au moment où naquit le Meilleur des Prophètes – puisse DIEU, LUI qui a guidé son cœur par la
Sagesse Lui accorder la Paix - …
41- …A rayonné une Lumière Sublime par laquelle l'on pouvait apercevoir le palais de l’empereur romain
à partir de la Mecque même, cette Mère des cités qui demeure l’Enceinte la plus sacrée
42- Au cours de cette même nuit, le hall du palais de l’empereur de la Perse, Chosroes, a craqué alors
que sa voûte s’élevait, jadis, si fièrement vers le ciel de DIEU, CELUI Qui Honore
43- …Au point que le lit impérial se brisa sous le coup de la grande frayeur procédant de la Lumière du
Prophète, la Meilleure Créature - puisses-TU - Ô SEIGNEUR ! - Lui accorder le Salut…
44- … Apres l’avoir gratifié d’une Paix Eternelle, ainsi qu’à sa Famille et à ses Justes Compagnons; daigne
ensuite rénover Ta Voie à travers ma personne en dehors de toute inimitié ou affliction
45- Ô SEIGNEUR ! Accorde la Paix et le Salut au Messager dont la naissance a fait passer les malheureux
hors de notre camp; daigne ensuite agréer mes Services…

Chapître 3 : Les Mérites de la Célébration de la Naissance du Prophète

46- La naissance du Prophète constitue un Glorieux Avènement, un événement rempli de bénédictions


et honorable; aussi sa célébration s’avère t-elle impérieuse pour tout homme émérite
47- Sa célébration dans les limites de la Sunna nous mène vers le Paradis et, grâce à elle, DIEU accroît les
Bienfaits en faveur du serviteur qui la glorifie dans la Pureté et la Sincérité de Culte
48- Quiconque célèbre dûment la naissance de notre Prophète, la Porte de la Bonne Guidée, point il ne
sera soumis au règlement des comptes à l’Au-delà; honore et glorifie donc cette naissance…
49- Quiconque célèbre la naissance de Ahmad, la Meilleure des créatures, celui-là sera promu au rang
des martyrs ayant combattu [à Badr] sans illusion
50- Celui qui, à l’occasion de la célébration de son honorable anniversaire, effectue sans gaspillage une
quelconque dépense, fut-ce l’équivalent d’un dirham …
51- …Celui-là acquerra le Degré de ceux qui combattirent avec endurance lors de la Bataille de Hunayn
et celle de Badr, puis sera rangé parmi ceux qui ont porté assistance au Messager, la Meilleure Créature
qui facilite l’entendement

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52- Tout homme qui célèbre dûment la naissance de notre Prophète, la Porte de la Droiture, ne sera pas
contrôlé à l'Au-delà, au moment du désarmant Règlement des comptes
53- Quiconque aura assisté à la Célébration de la naissance de Muhammad, la Meilleure des créatures,
en la magnifiant et en la fêtant avec des mets tels du sucre ou de la viande
54- …Celui-là sera nanti de ce qui pérennise le Bonheur et point il ne rencontrera de malheur le Jour où
les peuples seront rassemblés
55- Toute personne qui y aura préparé, en vue de l’honorer, un repas à celui qui lit un texte liturgique
réunira les Bienfaits dus aux Illustres Saints animés d’une ferme résolution
56- Celui qui, lors de la célébration de la naissance de la Meilleure des créatures, récite des
panégyriques du Prophète sur une quelconque chose constatera pour celle-ci un essor de plus en plus
béni
57- Si, lors de la célébration de la naissance du Meilleur du genre humain, la Créature Purifiée, l'on récite
dans de l’eau ses panégyriques, le fait de boire de cette eau a la vertu de préserver, par sa grâce, de la
machination de Satan
58- L’absorption de cette eau illumine et vivifie le cœur par la grâce du Prophète, Celui dont les Prières
sont exaucées ; quiconque en avalera sera également préservé du malheur
59- La Célébration de la naissance du Prophète qui annonça les Bonnes Nouvelles a pour vertu de
préserver nos familles et nos demeures; elle renferme également le remède des cœurs pour quiconque
se réclame de la Voie Droite
60- Puisse l’ETERNEL, LUI Qui perpétue mon Bonheur, accorder la Paix et le Salut au Plus Eminent des
hommes, ainsi qu’à Sa Famille et à Ses Illustres Compagnons...

Chapître 4 : Le Potrait Physique du Prophète

61- Ô SEIGNEUR ! TOI qui gratifies du Don d’Inspiration et donnes accès à l’issue heureuse ! consens à
assurer la Paix et le Salut à cette Créature qui surpasse toutes les autres aussi bien par le portrait physique
que par les Qualités Morales...
62- Il était de taille moyenne, de constitution manifestement harmonieuse, sa corpulence n’était point
excessive, son teint n’était ni tout à fait brun ni blanc écarlate
63- Il n’était pas potelé et ne marchait pas de guingois ; Il se situe manifestement au-dessus de tout
descendant d’Adam…
64- Il surpassait toujours quiconque marchait à coté de lui, il avait la poitrine large et son rire consistait en
un sourire resplendissant
65- Il était Distingué, avec [des traits] changeants, sa blancheur était légèrement mêlée de rougeur, il
avait des cils abondants, des dents délicatement espacées et éclatantes
66- Il laissait souvent échapper un sourire dont l’éclat était comme un éclair ou un grain de nuage ; son
rire dissipait les ténèbres, [ses dents ressemblant à] des flambeaux dans l’obscurité
67- Sa figure était ronde, il avait un ventre fin, un air radieux, splendide ; Il était d’un teint coloré et
articulait harmonieusement ses propos
68- Ses joues pures semblaient être couvertes d’un liquide doré, il avait une stature svelte et un nez au
gracieux relief
69- Le tracé de ses oreilles était parfait, Il était doté de beaux yeux, de dents très bien rangées, d’une
blancheur éclatante, de deux incisives élégamment séparées et d’un visage dont l’éclat dissipait
l’angoisse
70- Il est manifestement la plus parfaite des créatures aussi bien du point de vue physique que moral ;
jamais on ne vit et point on ne verra son égal dans les Belles Qualités…

Chapître 5 : Le Potrait Moral du Prophète

71- Notre cher Ahmad, notre Source de Miséricorde, Lui qui, le mieux, sait Louer DIEU, notre précieux

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Bienfait, celui qui fut loué par le SEIGNEUR, notre objet de joie, est doté d'une Générosité qui défie les
averses…
72- J’adresse mes propos au SEIGNEUR DETENTEUR de la Splendeur et sollicite qu’IL répande la Paix et le
Salut sur l’Envoyé qui fait accéder à DIEU de même que sur tous ses partisans
73- Ô SEIGNEUR ! Accorde la Paix et le Salut au Messager Revêtu du Manteau, la Plus Excellente
Créature, Celle qui fut gratifiée de la Bonne Nouvelle du Salut et qui mit à bas l'erreur, l’Etre
intégralement purifié; puis fais-en de même pour sa Famille…
74- Accorde la Paix et le Salut au Prophète Drapé qui dissipa les ténèbres et dont la venue fut longtemps
attendue, Celui qui favorise en dons le solliciteur; puis fais-en de même pour ses Compagnons…
75- Accorde la Paix et le Salut au Prophète, le Serviteur de DIEU, Son Ami qui mène vers Son évocation,
Son Elu et Son Glaive; puis fais-en de même pour sa Famille…
76- Accorde la Paix et le Salut au Partisan de DIEU, Son Bienfait qui constitue la Porte et la Voie Royale
menant vers LUI, Celui par qui l'on s’oriente vers DIEU; puis fais-en de même pour ses Compagnons…
77- Accorde la Paix et le Salut à notre Maître, notre Chef, notre Modèle, notre Ami et Intercesseur; puis
fais-en de même pour sa famille…
78- Accorde la Paix et le Salut au Prophète rempli de bienséance et de déférence, l’Educateur, le
Meilleur d’entre les Envoyés et les Prophètes; puis fais-en de même pour ses Compagnons…
79- Accorde la Paix et le Salut à Muhammad, la Porte des Faveurs, le Symbole de la Voie Droite, le
Meilleur de la Création; puis fais-en de même pour sa Famille…
80- Accorde la Paix et le Salut à la Gloire des Arabes, Celui qui a chassé l’affliction et élevé les degrés;
puis fais-en de même pour ses Compagnons...
81- Accorde la Paix et le Salut à Celui par qui Tu effaces [les péchés], le Procureur à qui l'on se confie et
qui, en DIEU, a remis ses affaires, le Garant qui nous mène vers la Bonne Direction; puis fais-en de même
pour sa Famille...
82- Accorde la Paix et le Salut au Plus Savant des savants, le Lion Intrépide devant l’ennemi, Celui qui
guérit les cœurs, éloigne les malheurs, qui symbolise la lune à son firmament; puis fais-en de même pour
ses Compagnons...
83- C’est un Noble qui ne manque jamais de combler de Dons le solliciteur mais quiconque se dirige vers
Lui, animé d’un mauvais dessein, rencontrera la ruine et la terreur
84- C’est celui par l’intermédiaire de qui ma main s’est tendue vers mon SEIGNEUR, le BIENFAISANT, qui
me couvrit alors sans compter de Ses Insignes Faveurs sans rien réclamer en échange
85- Il eut l’apanage de Miracles qui n’ont jamais été accordés à un prédécesseur et qui, jamais, ne le
seront pour un successeur, par la Grâce de DIEU, CELUI Qui fait accéder à la primauté

Chapître 6 : Les Miracles du Prophète

86- Il en est parmi ses Prodiges le salut audible que lui adressa un jour une roche, la marche d’un arbre
vers sa personne; il Lui revient aussi le miracle d’avoir un jour fendu la Lune [devant les incrédules] par la
Grâce de l'ETERNEL
87- Un écran de nuages, souvent, l’ombrageait, Il avait la faculté de percevoir aussi bien devant lui que
derrière lui; son oeil, certes, de sommeil, se refermait, mais son cœur, jamais, ne s’endormait…
88- L'on compte également parmi ses Miracles le fait que les mouches évitaient son corps et ses habits,
de même que le don d’aplanir les difficultés par la GRACE de DIEU, CELUI Qui octroie le Bénéfice
89- Il en est parmi ses Miracles : la supplication d’oiseaux à travers sa Grâce, un chameau qui, un jour, se
plaignit à lui et le jaillissement d’une eau pure et abondante de son honorable main
90- L’on entendit un jour la glorification d’un aliment tenu dans la main de la Meilleure Créature et la
parole qu’un cerf lui adressa un jour constitue assurément un prodige témoignant des égards dus à sa
Personne
91- La parole prononcée par un iguane devant Lui fait aussi partie des Miracles rapportés par la Source
Authentique, le gémissement de la souche d’un arbre [sur lequel le Prophète cessa de s’accouder] est

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également compté parmi les Miracles du Noble
92- Ridwan [l’Ange préposé à la Porte du Paradis] avait l’usage de se rendre auprès de Lui en visite de
dévotion; est également compté parmi ses Miracles l’expédition des oiseaux envoyés contre l’armée
des présomptueux [Abyssins]
93- En effet, [l’année de la naissance du Prophète] un prétentieux général [nommé Abraha] se dirigea
vers le Temple Sacré de DIEU aux fins de le détruire, par pure ignorance envers le TRES-GLORIEUX
94- Aussi DIEU, le TRES-HAUT, réagit-IL, selon Sa Volonté et par la grâce du Prophète, contre l’armée de
ce général [monté sur un éléphant] et voua leur machination à l’échec
95- Tous ces téméraires succombèrent sous les pierres [jetées par des nuées d’oiseaux] ; le SEIGNEUR des
créatures s’en prit ainsi à eux tels une bouchée pour un affamé
96- L’histoire de la grotte figure aussi parmi les Miracles de notre Modèle - sur Lui la Paix de DIEU, CELUI
qui, par son intermédiaire, guide ceux qui sont doués de compréhension...
97- En effet, [au cours de l'Hégire vers Médine], une araignée tissa sa toile a coté d’une palombe faisant
ainsi croire à un aménagement ; cet artifice réussit à dissimuler le Prophète et [Abu Bakr] dans la grotte
comme s’il n’y avait que ténèbres
98- Une fois arrivés [devant la grotte] leurs poursuivants infidèles scrutèrent en vain les traces du Prophète
qui efface les péchés avant de s’en retourner avec dépit
99- Pourtant le Messager était bien à portée de vue à l’intérieur de la grotte, en compagnie [d’Abu
Bakr], le Compagnon doué d’un éminent sens des responsabilités, bien que leurs poursuivants n’y virent
personne…
100- Certes, la Protection de DIEU, le GARDIEN VIGILANT, le DEFENSEUR, suffit comme bouclier à tout
serviteur Le révérant avec humilité et qui recherche un Asile Inviolable auprès de LUI…
101- Le vent portait secours au Prophète, à l’instar des lances de combat ; pour se protéger contre les
sabres, Il se contentait de l’Appui de son SEIGNEUR, CELUI qui honore ses Serviteurs

Chapître 7 : Prières sur le Prophète, sur sa Famille et ses Compagnons

102- Ô SEIGNEUR ! Accorde à jamais la Paix et le Salut au Prophète Ahmad, à sa Famille bien guidée puis
fais-en de même pour ses Compagnons
103- Ô SEIGNEUR ! Accorde la Paix et le Salut pour l'éternité au Prophète, ton Adorateur, à sa Famille
Investie de Faveurs puis fais-en de même pour ses Compagnons
104- Ô SEIGNEUR ! Accorde à tout instant la Paix et le Salut à Ton Envoyé Intègre, à sa Famille pleine de
certitude [en la Vérité] puis fais-en de même pour ses Compagnons
105- Ô SEIGNEUR ! Accorde la Paix et le Salut perpétuel à Celui qui nous a préservés de la ruine, à sa
bienheureuse Famille puis fais-en de même pour ses Compagnons
106- Ô SEIGNEUR ! Accorde la Paix et le Salut, toutes les années durant, au Prophète, le Meilleur des
hommes et à sa Famille puis fais-en de même pour ses Compagnons
107- Ô SEIGNEUR ! Accorde la Paix et le Salut, toutes les heures durant, à l’Eloquent qui sait garder le
silence là où il sied, à sa pieuse Famille puis fais-en de même pour ses Compagnons
108- Ô SEIGNEUR ! Accorde la Paix et le Salut, toutes les journées durant, au Prophète, la Fleur de la
postérité de Nizar, à son Illustre Famille puis fais-en de même pour ses Compagnons
109- Ô SEIGNEUR ! Accorde la Paix et le Salut, toutes les matinées durant, au Prophète Paré de Vertus, à
sa Famille qui accéda à la Félicité puis fais-en de même pour ses Compagnons
110- Ô TOI le TRES-SAINT ! Accorde la Paix et le Salut, tous les jours et toutes les nuits durant, au Chef des
chefs, à la Meilleure Créature constituant mon Echelle Spirituelle
111- Ô SEIGNEUR ! Accorde éternellement la Paix et le Salut au Prophète, à sa Famille et à ses
Honorables Compagnons puis agrée, par sa grâce, cette versification
112- Accorde la Paix au Preux Lion qui, avec ses Compagnons orthodoxes, apporta le dénouement lors
de la Bataille de Badr en y honorant sa Noble Promesse

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Chapître 8 : La Bataille de Badr

113- Accorde le Salut et l’Eminence à cette Pleine Lune qui, des cœurs, a dissipé les ténèbres et rehaussé
le rang des détenteurs de degrés éminents; puis fais-en de même pour tous ses partisans
114- Le Meilleur des hommes émergea ce jour-là du milieu de la troupe émérite et, semblable à la lune
au milieu des étoiles, fonça sur la cohorte des prétentieux
115- Le combat fut âpre ce jour-là, l’affrontement intense ; ce fut le jour où l’on reconnut les Braves, le
jour de l’Agrément pour certains et celui de la Disgrâce pour d’autres
116- Ce fut le jour du Triomphe pour les Gens de la Bonne Guidée, le jour du Bienfait pour l’Elite des
Hommes de bien et le jour de la réalisation des vœux pour tous les musulmans
117- En ce jour, le SEIGNEUR des créatures pardonna à tous ceux qui prirent part au combat leurs péchés
graves et véniels
118- En ce jour les Compagnons promus au Bonheur, tels des Lions implacables et hautement résolus,
firent face aux rebelles destinés au malheur
119- Les Compagnons se disputèrent le privilège de la mort, démontrant leur bravoure et recherchant le
face-à-face ou le martyre, pour l'amour du Prophète qui dissipa l’affliction
120- Ils se battirent contre [les mécréants] dont la défaite leur fut prédite par le Prophète, le plus Eminent
des Intercesseurs; ce, jusqu’au moment où la poussière se souleva entre les lâches et les vaillants
121- Puis vinrent des nuées une Sublime Armée d'Anges montés sur des chevaux célestes à titre de Bonne
Annonce au Prophète, le Chef des Nobles, en dehors de toute crainte
122- A titre de dissuasion, le SEIGNEUR l’a soutenu en effectif par une armée d’Anges Émérites qui
repoussèrent les présomptueux
123- Figure parmi ces Anges qui leur advinrent ce jour-là son Glorieux Ami Gabriel, l’Excellent Appui,
monté sur un Imposant Etalon
124- Munis de sabres et de lances, [les Croyants] se hâtèrent, derrière le plus Insigne Dirigeant, vers la
confrontation décisive par amour du Bien et de la Félicité
125- Parmi eux figurait le Clairvoyant [Abû Bakr], notre Bienheureux Maître et le plus sincère de ceux qui
croient au Prophète, le Hachémite de renom
126- Le grand Véridique, l’Imposant, le Vénérable, le Patient compagnon du Prophète [durant l'Hégire]
dans la grotte en sus de DIEU, le TRES-SAVANT
127- Parmi eux figurait également notre Seigneur 'Umar, Celui qui reçut la Bonne Nouvelle des Bienfaits et
dont les avis étaient consultés [par le Prophète], la Fierté de tout musulman
128- Etait également parmi eux le conjoint des Deux Lumières, les filles du [Prophète] Chef des Vertueux,
qui obtint le bonheur de la rémission de tous ses péchés…
129- A savoir Uthman, notre Maître paré des vertus, celui qu’ils ont assassiné au moment où il lisait le Livre
Sacré de DIEU, le POURVOYEUR en Dons
130- Etait compté parmi les Combattants de Badr l'homme qui mit à bas l'idolâtrie, le père de Husayn et
de Hasan – ces nobles étoiles -, le beau-fils du Prophète et qui symbolise la Porte de la Connaissance
131- ...Notre Noble Seigneur émérite, son cher Ali qui décima les ennemis, l’Intrépide qui a dissipé le mal
et l'angoisse
132- C’est de ce jour que nous obtînmes la Quiétude contre le tourment, la peine, l'humiliation, la
tristesse et le regret…
133- C’est depuis ce jour que nous pouvons nous passer, jusqu’au Paradis, de batailles sans être
méprisés, que le temps nous est devenu clément et qu'ont pu être agréées nos Oeuvres
134- Que ne louons-nous DIEU pour nous avoir préservés des ennemis haineux et délivrés de tout mal
grâce au [Prophète], l’Elu préposé au Premier Rang !
135- J’adresse mes propos à DIEU, le MAGNIFIQUE, pour solliciter sans ambages la Paix et le Salut sur le

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Prophète, sur les membres de sa Famille qui sont des Justes et sur ses Compagnons
136- Ô TOI notre SEIGNEUR ! Ô TOI notre SEIGNEUR ! Ô TOI notre AMI ! Ô TOI notre BIEN-AIME ! Accorde la
Paix et le Salut à notre Seigneur Muhammad
137- Ainsi qu’à sa Famille, à ses Compagnons et à tous ceux qui s’attachent à Lui parmi les Saints d'entre
ses partisans puis daigne agréer tout ce qui émane de ma plume…
138- Puisses-TU agréer - Ô MAITRE des créatures ! - les Nobles Compagnons d’un Agrément à travers
lequel se réaliseront mes vœux et consens à demeurer en ma faveur en dehors de toute inimitié ou
peine
139- Daigne agréer ma Prière sur notre Seigneur Muhammad qui constitue la Porte de l'Élévation puis
accepter ce poème par considération pour Ta FACE Honorable

Chapître 9 : Prières sur le Prophète

140- Ô SEIGNEUR ! Accorde la Paix et le Salut à Muhammad, le Meilleur Prophète jamais envoyé puis
accrois la Grandeur de Sa Communauté…
141- Ô SEIGNEUR ! Accorde la Paix et le Salut à Muhammad, le Meilleur Envoyé rendu précellent et rends
mon ouvrage aussi agréable que le miel…
142- Ô SEIGNEUR ! Accorde la Paix et le Salut à Muhammad, le Meilleur Prophète assurément Sublime et
accepte par sa grâce mes écrits…
143- Ô SEIGNEUR ! Accorde la Paix et le Salut à Muhammad, le Meilleur Envoyé rendu Glorieux puis
parfais ma condition par considération pour Lui…
144- Ô SEIGNEUR ! Accorde la Paix et le Salut à Muhammad, le Meilleur Intercesseur Agréé et réalise mon
ambition à travers Lui…
145- Ô SEIGNEUR ! Accorde la Paix et le Salut à Muhammad, Celui qui efface les péchés, dissipe
l'affliction et qui détient [les Faveurs] m’ayant ravi…
146- Ô SEIGNEUR ! Accorde la Paix et le Salut à Muhammad, le Meilleur Flambeau demeurant
assurément illustre, lui qui, de ce qui m’entachait, me purifia intégralement…
147- Ô SEIGNEUR ! Accorde la Paix et le Salut à Muhammad qui possède la vertu d'éclairer comme nul
autre envoyé et qui paracheva entièrement sa Mission…
148- Ô SEIGNEUR ! Accorde la Paix et le Salut à Muhammad, le Meilleur d'entre ceux qui transmirent les
Bonnes Nouvelles de l'Au-delà, Lui qui pourvoie [aux besoins] et qui a hâté ma Joie…
149- Ô SEIGNEUR ! Accorde la Paix et le Salut à Muhammad dont la Primauté demeure assurément
justifiée, Lui qui se charge d'humilier toute personne se montrant hostile à mon égard…
150- Ô SEIGNEUR ! Accorde la Paix et le Salut à Muhammad qui m'a définitivement dispensé de la
paresse et qui tient mes poèmes en éminente estime…
151- Ô SEIGNEUR ! Accorde la Paix et le Salut à Muhammad, le plus Clairvoyant d'entre tous les hommes
sensés, Lui qui se charge de contrarier mes adversaires…
152- Accorde la Paix et le Salut à Muhammad qui, de nuit, voyagea vers les cieux, monté sur [le coursier
cosmique] Al-Bouraq et consens à honorer ses partisans…

Chapître 10 : L’Ascension du Prophète

153- Il passa cette nuit à traverser les Sphères Célestes en vue d'une Audience auprès de DIEU, tous les
Prophètes venant à sa rencontre par assentiment et marque d’honneur
154- Ils lui manifestèrent leur vénération, le placèrent à leur tête, l’honorèrent, acceptèrent avec humilité
sa prééminence et le glorifièrent par égard à son Rang Vénérable
155- Ils firent montre d'humilité par conscience de son Haut Degré; magnifiant ainsi leur rencontre, ils
reconnurent sa suprématie et sa primauté
156- Ils s’empressèrent vers sa personne avec force signes d'hospitalité, de largesse, de courtoisie,

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d'enthousiasme et de besoin de se rapprocher de Lui par Amour du SEIGNEUR qui accorde la
Prééminence à qui IL Veut
157- Chacun d’entre eux se mit à rendre grâce de cet événement, ayant déjà entendu l'Illustre Nom du
Prophète, l’Intercesseur par excellence, accompagné de [Gabriel], le Plus Eminent et le Plus Fidèle [des
émissaires]
158- Louant DIEU pour sa Mission, ils se mirent tous à faire ses éloges, se réjouissant par gratitude de ce
Bienfait de DIEU…
159- Il les quitta finalement puis s’éleva sur sa céleste monture vers son Bien-Aimé SEIGNEUR, perçant
toujours plus avant les Voiles des Mystères de DIEU, le BIENFAITEUR
160- Il revint par la suite vers sa demeure, les vœux pleinement satisfaits auprès de DIEU, ainsi réussit-il à
chasser l'affliction et les causes de disgrâce…
161- Quel excellent Prophète et Messager!, lui qui nous permit de réaliser nos vœux par la Grâce du
SEIGNEUR, le MAGNIFIQUE, à travers le Glorieux Coran et par sa Voie
162- Les Miracles de "Tâ-Hâ", le bien nommé Ahmad, sont innombrables; les aptitudes des hommes bien
guidés s'avèrent assurément incapables de les énumérer totalement par la plume

Chapître 11 : Le Coran

163- DIEU L’a Envoyé auprès de toutes les créatures afin qu’il énonce [le Coran], Parole sur Lui
descendue constituant une Guidée pour quiconque aspire à la Vraie Connaissance…
164- Quel excellent Livre que celui dans lequel se trouvent Sa Guidée et sa Rétribution, ce Livre
contenant des harangues et des réponses en provenance du SEIGNEUR Doté de la Préexistence !
165- Le Coran constitue assurément, pour quiconque s’y attache sans faillir, le remède de tous les maux ;
celui qui l’abandonne sera banni et s'exposera à la ruine et au regret
166- Toute personne qui conteste ce Livre sans s’évertuer, par la suite, à s'en repentir rencontrera
indubitablement le péril de la part du SEIGNEUR qui châtiera [les criminels]
167- C’est le Livre dont quiconque suit les directives obtiendra la bonne guidée, accédera à la parfaite
félicité et sera préservé du cruel châtiment à l'Au-delà
168- C’est Son Livre Explicite que nous apporta [le Prophète], son Serviteur attitré et intègre, par la
permission du MAITRE des mondes, en tant que Direction pour ceux qui suivent le Droit Chemin
169- C’est le Livre dont quiconque se détourne sans consentir à méditer profondément sur son contenu
désobéit par-là même au SEIGNEUR des créatures et deviendra objet de raillerie et de blâme
170- C’est le Livre auquel quiconque se consacre résolument sans jamais s’en détourner devient
valeureux auprès de DIEU, le DIGNE de reconnaissance, le TRES-GENEREUX
171- C’est le Livre dont quiconque se suffit entièrement obtiendra l’Honneur et des Faveurs qui le
combleront totalement, et point il ne subira le préjudice des êtres néfastes
172- Je rends grâce, de par mon cœur et ma langue, à mon SEIGNEUR pour son Livre assurément
supérieur à tout autre Livre révélé
173- Je témoigne reconnaissance à mon SEIGNEUR, le SUBLIME, pour son Livre Plein de Sagesse au
moyen duquel j’ai acquis des connaissances à même d'éblouir tout contestataire
174- Le Livre de mon SEIGNEUR - ce Livre débutant par les termes : "Voici le Livre…" - est celui grâce
auquel je suis préservé du blâme et des sources de maux
175- Il est assurément mon Ami et mon Bien-Aimé qui me dispense des médecins, c’est à travers Lui que
m’aime tout homme doué d'intelligence aspirant à la Meilleure Voie
176- Ô Meilleure Lecture Révélée en provenance du Meilleur SEIGNEUR REVELATEUR ! Tu m’as assurément
procuré l'asile auprès de l'ETERNEL...
177- Ô Meilleure Mention s'avérant évidente et émanant de DIEU qui perpétue ma pureté ! Puisses-tu à
jamais assurer mon bonheur dans la Sécurité et le Service du Prophète…
178- Tu demeures mon Fidèle Compagnon jusqu’au Paradis - Ô [Coran!], Toi qui m’y as réservé une
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Haute Station ! Consens à apaiser mon cœur, Ô Meilleure Evocation à même d'édifier !
179- Ô Meilleure Lecture Harmonieuse qu'un lecteur puisse articuler ! Détourne loin de ma personne les
ennemis malveillants, demeure en ma faveur et gratifie-moi de Ta Sagesse
180- Ô Meilleure Révélation qui dévoile les Mystères à celui qui médite profondément [sur tes versets]!
C'est par Toi que mon SEIGNEUR purifie mes pensées sans incrimination
181- Ô Meilleure Evocation rassemblant les plus excellentes Connaissances ! Tu as subjugué mes ennemis
et m’as préservé du mal de ceux qui pataugent dans l’illusion
182- Tu constitues ma Voie et mon Confident, Tu m’as octroyé des Faveurs qui dépassent la raison à
travers le Service du Prophète qui efface les péchés, le Chef émérite qui, par l’inspiration, m'a favorisé de
la parfaite clairvoyance
183- Ô Meilleure Lecture qui effaça à jamais de mon cœur l'affliction ! Fais-moi accéder à la Béatitude,
par la Grâce de DIEU, le REVELATEUR qui gratifie de l'entendement
184- C’est par Ta Grâce que j’ai sollicité de DIEU, mon ROI, de constituer une lumière pour le serviteur
engagé dans la Voie Spirituelle et d’être un adorateur attiré vers DIEU par LUI-MEME à travers [Ses Signes]
manifestes et cachés
185- Et qu’IL gratifie à jamais - LUI qui fait accéder à la proximité qui IL Veut - de la Paix et du Salut au
Prophète de même qu'à l’Elite des Vertueux sans aucune limite ou terme…

Traduction française : Commission Scientifique Majalis, adaptée et inspirée de la version originale


traduite par S. Sam Mbaye, sachant qu’il est souvent pratiquement impossible de rendre comme il sied le
fond d’une poéise religieuse semblable à celle du Cheikh.

www.majalis.org

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