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THÈSE
Présentée en vue de l'obtention du grade de
PAR
Soutenue publiquement le :
JURY:
Remerciements
Je voudrais, au moment de mettre un point final à ce travail, remercier les personnes qui ont
contribué de près ou de loin à sa réalisation.
Mes premiers mots vont à l'endroit de Monsieur AMAN Angora, Maitre de Conférences
à l'Université Félix Houphouët Boigny qui a bien voulu travailler avec moi en me
proposant ce sujet de thèse après celui du Diplôme d'Etude Approfondie. Je le remercie
sincèrement pour sa disponibilité et sa patience.
Je tiens particulièrement à remercier Docteur Toualy Elisée qui m'a assisté tout au long de
ce travail en m'aidant à acquérir des données ainsi qu'à l'élaboration des codes pour leur
analyse.
Mes sincères remerciements au Docteur Zahiri Eric Pascal et à Monsieur Kouadio Yves,
Maitre de Conférences à l'Université Félix Houphouët Boigny pour les corrections apportées à
mon travail, pour leurs conseils et encouragements.
ii
Remerciements
Tous mes remerciement aux Docteurs Kadjo Augustin, Bamba Bakary, Kacou Modeste et
aux doctorants Ackah Jean-baptiste, Amouin Joël et Popouen Joseph pour tout le soutient
dont j'ai bénéficié de leur part tout au long de ce travail.
Je remercie mes frères (Kouassi Mathurin, Kangah Kadjo, Djébi Charles, Tano Kouao),
mes sœurs (Tano Akassi, Tano Elodie, Tano Eba), mes amis (Koné Aboubacar Sidick,
N'gonian Anicet, Kouamé Fidel et Mafou Kouassi) et à mon oncle Kouamé Fernand pour
leurs soutiens moraux et/ou financiers pendant la réalisation de ce document.
iii
Résumé
Résumé
iv
Résumé
Les processus tels que la remontée locale du niveau de la mer, l'énergie des vagues et de
la marée, et les facteurs d'état notamment la géomorphologie, les pentes, et le taux de recul du
trait de côte ont été analysés pour évaluer l'indice de vulnérabilité physique de la zone côtière
ivoirienne. Cette zone d'étude a été divisée en trois zones selon la géomorphologie. Un
indice de vulnérabilité est calculé pour chaque zone selon les six facteurs définis
précédemment décrivant sa vulnérabilité. Les résultats indiquent que la zone côtière entière
ivoirienne est de vulnérabilité modérée. La vulnérabilité relative des différentes sections de
côte dépend fortement de la géomorphologie et de l'énergie des vagues. Cette
vulnérabilité croît spatialement vers l'Est en prenant en compte les différentes valeurs de
l'indice de vulnérabilité côtière ou coastal vunerability index (CVI) en anglais.
Les indices de vulnérabilité CVI, SVI et ICVI (Intergrated Coastal Vulnerability Index)
augmenteront indubitablement avec la hausse prédite du niveau de la mer, du phénomène de
migration des populations vers la côte ou de la combinaison des deux respectivement. Les
résultats de cette étude pourraient servir d'information aux gestionnaires de la côte et au
gouvernement ivoirien dans sa quête d'informations pour une gestion durable de la zone
côtière, pour les populations côtière et pourraient aider à la protection des écosystèmes
côtiers.
V
Abstract
Abstract
The Ivorian coastal zone contains valuable ecosystem, the major national infrastructures
and important economic activities that support national economy and offer a wide range of
goods and service to population. This zone is more densely populated than inland area.
Climate change and variability of associated factors such sea-level rise could increase
the exposure of coastal zone and its assets to partial or permanent inundation, coastal erosion
and salt water intrusion. Human activities induce additional pressure on this area which could
exacerbate the impact of natural processes already mentioned above. Des pite of the increasing
of these risk during these last three decades and the fact that they could be accentuated in the
future, a very little study have been really undertaken to evaluate the vulnerability of this
coastal zone to different driving forces.
The goal of this study is to evaluate the vulnerability of lvorian coastal zone using
environment and socio-economic parameters. In fact, it is to identify the high vulnerability
coastal section using some indices combining natural forcing and/ or socio-economics. Data
include tidal gauge measurement, assimilation model output data, waves reanalyze data
provide by oceanographically model, GHRSST data (GHRSST Science Group, 2011;
Donlon et al., 2007) and SSS data continue to update of Reverdin et al. (2007). We have also
used population data provided by Institut National de la Statistique (INS) and ecosystem and
socio-economic activities distribution along the lvorian coast provided by CNTIG (CNTIG,
2010).
Temporal analysis of environment parameters such as local sea-level rise, tide and wave
energies, sea surface temperature and salinity has showed a strong temporal variability at
seasonal, interannual, quinquennal and decadal timescale. The long term trends are
characterized except salinity, by an increasing of the intensity of these parameters. This
increasing of the intensity of these parameters represents a real threat for coastal ecosystem,
infrastructure and population particularly those of coastal dwellers.
The processes such as local sea-level rise, wave and tide energy and state factors
including geomorphology, coastal slope, and coastline retreat rate have been analyzed to
evaluate physical vulnerability index of the lvoirian's coastal area. The study area was
divided in three zone based on geomorphology. A vulnerability index was computed according
the six factors defined previously and describing its vulnerability. Results indicate that the
vi
Abstract
entire lvorian coastal area fall in moderate vulnerability category. The relative vulnerability of
the different section of the coast depends strongly on the geomorphology and wave
energy. This vulnerability increases spatially Eastward taking account the different value of
the coastal vulnerability index (CVI).
Coastal area vulnerability due to socio-economic activities of the main coastal cities has
also been analyzed using density of population, airport, road, harbor, landuse and protected
area factors. Results indicate that the entire lvorian coastal area fall in high vulnerability
category. The relative vulnerability of these main coastal cities is controlled by landuse and
density of population factors. This vulnerability increases also spatially eastward. The
comparison of the two type indices has revealed that in certain zone, the value of the socio-
econornic vulnerability index (SVI) is higher than CVI value, that means that socio-economic
pressure contribute more to coastal vulnerability than natural forcing. We have observed the
same spatially variability of the total index obtained by cornbining the two type of
vulnerability indices. The coastal section between Abidjan and the Cape of three Points is
the more vulnerable zone of the lvorian coastal zone because of the relative high values of
the two indices must retain a particularly attention of the coastal managers in sight of the
many resources preservation that it contain and the people life.
The CVI, SVI and ICVI vulnerabilities indices will undoubtedly increase with predicted
sea level rise and continuous coastal migration. Results of this study could provide wide
coastal information to coastal managers, Ivorian govemment, coastal people and help to
protect coastal ecosystem.
vii
Liste des acronymes
viii
Liste des acronymes
ix
Liste des acronymes
X
Table des matières
Introduction générale 1
Partie I
Généralités et Base de Données Acquises
Chapitre 1 Caractéristiques de la zone côtière de la Côte d'Ivoire 6
xi
Table des matières
Partie II
Analyse des Résultats et Discussions
Chapitre 3 Variabilité temporelle et tendance des paramètres environnementaux le long
de la côte ivoirienne 63
3.1. Marée océanique 64
3.1.1. Variabilité temporelle de la statistique des données in situ 64
3.1.2. Variabilité temporelle et tendance des hauteurs de marée prédite à partir du
modèle Utide le long de la côte ivoirienne 67
3.1.2.1. Validation du modèle 67
3 .1.2.2. Variabilité temporelle et tendance des hauteurs des marées hautes 68
3.2. Variabilité temporelle et tendance du niveau de la mer le long de la côte
ivoirienne 69
3.3. Variabilité temporelle et tendances de température de surface de la mer
(SST) 72
3.4. Variabilité temporelle et tendances de la salinité de surface de la mer
(SSS) le long de la côte ivoirienne 76
3.5. Variabilité temporelle et tendances des caractéristiques des vagues 80
3.5.1. Statistique des paramètres des vagues le long de la côte ivoirienne 81
3.5.2. Cycle annuel 82
3.5.3. Variabilité mensuelle 83
3.5.4. Variabilité interannuelle 84
3.5.5. Variabilité interannuelle de la moyenne saisonnière des hauteurs significatives
des vagues 87
3.5.6. Analyse des valeurs extrêmes 88
3.6. Conclusion 90
Chapitre 4 Indices de vulnérabilité de la zone côtière ivoirienne 91
4.1. Indice de vulnérabilité côtière à partir de paramètres physiques 93
4.1.1. Quantification des facteurs de risque 93
4.1.2. Indice de vulnérabilité côtière 95
4.1.3. Variabilité temporelle de l'indice de vulnérabilité de la côte ivoirienne 96
xii
Table des matières
xiii
Liste des figures
Figure 1.7: Evolution interannuelle des captures de poisson le long de la côte ivoirienne
de 2000 à 2009. Ces prises concernent aussi bien la pêche industrielle que la pêche
artisanale (DPH, 2011) 19
Figure 1.8: Variation interannuelle du cumul des précipitations à Tabou (extrême Ouest
de la côte ivoirienne) sur la période 1964-1997. La droite de tendance linéaire y a été
ajoutée. Les cumuls calculés à partir des données fournies par SODEXAM sont en mm 22
Figure 1.9: Taux de recul moyen du trait de côte le long des sections 1 (Cap des
Palmes-Sassandra), 2 (Sassandra-Abidjan) et 3 (Abidjan-Cap des Trois Pointes). Les
données ont été moyennées spatialement le long de chaque section de côte (Tano et al.,
2016) 25
Figure 1.11: (a) variation interannuelle du cumul des précipitations aux stations
d'Adiaké et (b) d'Abidjan sur la période 1964-1997. Les droites de tendance linéaire (en
rouge) ont été ajoutées aux deux graphiques. Les cumuls calculés à partir des données
fournies par la SODEXAM sont en mm 28
Figure 1.12: Impact d'évènement extrême sur une habitation côtière à Grand-Bassarn
du 28 Août au 3 Septembre 2011 (Tano et al., 2016) 30
xiv
Liste des figures
Figure 2.1: Echelle de marée installée près du marégraphe à pression de Takoradi pour
la détermination du zéro instrumental ou pour la réduction des sondes (Nkebi, 2006) 35
Figure 2.6: Marégraphe radar installé au port de Pointe Noire dans le cadre du
programme ONDINAFRICA 2007(Makanda, 2006) 38
Figure 2.8: Traces de passage du satellite Topex/Poseidon (avant Aout 2002) sur la
zone d'étude (en rouge) adapté de Aman et al. (2007) 40
Figure 2.9: Illustration de la mesure des variations du niveau de la mer par l'altimétrie
satellitaire, adapté de Arnault (2004) 41
Figure 3.1: Variabilité horaire de la marée (en mètre) au port d'Abidjan-Vridi. Les
données couvrent la période comprise entre le 1er janvier 1982 à lh et le 31 décembre
1988 à Oh 65
Figure 3.3: Variabilité journalière des hauteurs maximales des marées hautes (en
mètre). La série temporelle est obtenue en prenant la valeur maximale de deux marées
hautes consécutives 66
XV
Liste des figures
Figure 3.4: Variabilité temporelle des données brutes (courbe rouge) et reconstruites
(courbe bleue). Les résidus (différence entre les données brutes et reconstruites) déduits
des courbes précédentes (courbe verte). Les différents constituants extraits à partir de
l'analyse harmonique sont représentés sur le panel du bas. Les constituants significatifs
(SNR2::2) sont marqués en rouge et les moins significatifs (SNR::S2) sont marqués en
bleu 68
Figure 3.5: Variabilité temporelle des hauteurs journalières maximales des marées
hautes (m) obtenues à partir de la marée prédite par le modèle Utide sur la période
comprise entre 1982 et 2014. Le modèle est stable après une année d'analyse. La
tendance linéaire est indiquée par la droite rouge 69
Figure 3.7: Variabilité temporelle des données journalières relatives aux anomalies du
niveau de la mer (en noir) fournies par A VISO et moyennées spatialement dans la boite
1 1
7°30 -2°25 W x 4°301-5°301 N couvrant la période 1993-2014. La tendance linéaire (en
rouge) des données a été ajoutée à la figure 72
Figure 3.8: Variabilité temporelle des SSTs moyennées dans les sections 1 (Cap des
Palmes-Sassandra) en bleu, 2 (Sassandra-Abidjan) en vert et 3 (Abidjan-Cap des Trois
Pointes) en rouge. b) évolution interannuelle de la moyenne annuelle et de l'écart-type
des SSTs 73
Figure 3.9: Variabilité temporelle des données journalières des SSTs de GHRSST
1 1
moyennée spatialement dans la boite 7°30 -2°25 W x 3°-6° N sur la période 1982-2014 ..... 74
Figure 3.10: a) Analyse des tendances des moyennes annuelles de la SST (0C) de 1982
à 2014. Les Changements relatifs à une même année ne sont pas représentés. Les
contours noirs fournissent la significativité à un niveau de confiance de 95% des
différentes tendances à partir du test-t de Student. b) évolution des tendances négatives
et positives absolues des moyennes annuelles des SSTs en fonction du nombre d'années
sur le panel du bas 76
Figure 3.11: Variabilité temporelle des SSSs moyennées dans les sections 1 (Cap des
Palmes-Sassandra) en bleu, 2 (Sassandra-Abidjan) en vert et 3 (Abidjan-Cap des Trois
Pointes) en rouge. b) évolution interannuelle de la moyenne annuelle et de l'écart-type
des SSSs 77
Figure 3.12: a) Analyse des tendances des moyennes annuelles SSS (psu) de 1970 à
2013. Les Changements relatifs à une même année ne sont pas représentés. Les contours
noirs fournissent la significativité à un niveau de confiance de 95% des différentes
xvi
Liste des figures
Figure 3.14: Variabilité temporelle des SWHs moyennées dans les sections 1 (Cap des
Palrnes-Sassandra) en bleu, 2 (Sassandra-Abidjan) en vert et 3 (Abidjan-Cap des Trois
Pointes) en rouge. b) évolution interannuelle de la moyenne annuelle et de l'écart-type
des SWHs 80
Figure 3.16: Cycle annuel des variations de SWH (m) le long de la côte ivoirienne
calculé à partir des données de (ERA-40 et BRA-INTERIM) sur la période 1958-2014 83
Figure 3.17: Variabilité mensuelle des anomalies de SWH (m) durant la période 1958-
2002. Ces anomalies correspondent à la différence entre les données relatives à un mois
donné et la moyenne de celles-ci sur la période (1958-2002) 84
Figure 3.18: a) Analyse des tendances des moyennes annuelles de SWH (m) de 1958 à
2002 en fonction du nombre d'années considéré. Les Changements relatifs à une même
année ne sont pas représentés. Les contours noirs fournissent la significativité à un
niveau de confiance de 95% des différentes tendances à partir du test-t de Student. b)
évolution des tendances négatives et positives absolues des moyennes annuelles des
SWHs en fonction du nombre d'années 86
Figure 3.21: Fréquence annuelle des hauteurs des vagues au-dessus de 1.5 m, illustrant
les hauteurs d'eau résultant des activités des vagues énergétiques le long de la zone
côtière ivoirienne. Les données de SWH extraites de la base de données ERA40 ont été
1
moyennées spatialement dans la boite 7°30 -2°25' W x4°30'-5°30 N 1
89
Figure 4.1: Variabilité spatiale de l'indice de vulnérabilité côtière (CVI) lié aux
paramètres physiques 96
xvii
Liste des figures
Figure 4.2: Variabilité temporelle de l'indice de vulnérabilité des sections 1 (a) ; 2 (b) et
3(c) 97
xviii
Liste des tableaux
Tableau 1-1: Evolution démographique entre 1975 et 2014 (INS, 1992; 1998; 2012;
2014) 10
Tableau 1-2: Fréquence des différentes houles le long du littoral ivoirien (Varlet, 1958) ..... 17
Tableau 1-3: Bilan des évènements extrêmes d'origine océanique et leur impact sur le
trait de la côte, les infrastructures et les populations côtières ivoiriennes 24
Tableau 1-4: Taux annuel (m/an) de recul du trait de côte à Grand-Lahou (adapté de
Wognin et al., 2012) 27
Tableau 1-5: Evolution temporelle du trait de côte (m/an) entre Vridi et Port-Bouët
selon (Abé, 2005). Les valeurs négatives et positives traduisent une érosion et une
accrétion respectivement. 31
Tableau 2-2: Classification des facteurs de risque liée aux facteurs socio-économiques
extrait de Mclaughlin et al., (2002), et Mahapatra et al., (2015) 58
Tableau 3-1: Caractéristiques des paramètres des vagues le long de la côte ivoirienne 82
Tableau 4-6: Les différentes classes de vulnérabilité obtenues à partir des valeurs du
SVI. 99
Tableau 4-8: Valeurs du ICVI pour les différentes sections et les principales villes 106
Tableau 4-9: Les différentes classes de vulnérabilité liée aux facteurs physiques et aux
facteurs anthropiques 107
xix
Introduction générale
Introduction générale
Les zones côtières correspondent aux zones de transition entre la terre et la mer. Elles
abritent d'importantes infrastructures et des écosystèmes divers. Le nombre d'habitants dans
ces zones est largement supérieur à celui des autres parties du territoire. En effet, selon
Nicholls (2011), plus de 60% (3,6 milliards d'habitants) de la population mondiale vit à moins
de 60 km de la mer, et les trois quarts (3/4) des grandes villes mondiales y sont implantées.
Cette proportion pourrait atteindre 75% (6,4 milliards) d'ici une trentaine d'années, soit près
d'un milliard de plus que la population mondiale actuelle. Ces populations sont menacées par
les risques induits par le changement climatique en raison de leur proximité avec la ligne de
côte (Small et al., 2000) et des conséquences liées aux activités anthropiques.
Depuis quelques décennies, ces zones côtières connaissent une occupation accélérée et
une augmentation des activités économiques. L'intensification de ces pressions anthropiques
sur ses côtes a entrainé l'augmentation du degré d'exposition des installations côtières
(infrastructures et populations) et des écosystèmes aux risques de la pollution, de la
salinisation des eaux douces et souterraines, de l'érosion côtière et des inondations
temporaires ou permanentes. Les zones côtières ouest africaines caractérisées par de faibles
altitudes sont particulièrement exposées à l'élévation du niveau de la mer et à l'augmentation
1
Introduction générale
de l'intensité et de l'occurrence des tempêtes marines. Dans les villes de Lagos et Abidjan par
exemple, plus de 3 000 000 de personnes sont exposées aux aléas liés au changement
climatique et aux impacts des évènements extrêmes. Ces côtes africaines sont donc
vulnérables en raison de la forte croissance des populations et la faible résilience qui les
caractérisent (Brown et al., 2011).
Au cours de ces trois dernières décennies, l'on a pu observer assez fréquemment des
évènements extrêmes d'origine océanique le long des côtes allant de la Côte d'Ivoire au
Nigeria (Toualy et al., 2015). Ces évènements extrêmes ont provoqué localement de sévères
reculs du trait de côte, des pertes en vies humaines et des destructions d'infrastructures. L'on
peut citer en exemple la forte tempête marine qui a détruit les infrastructures de protection du
port de San-Pedro en 1986 (Yao et al., 2010). Récemment, un autre évènement a entrainé un
recul du trait de côte de près de 12 m en Août 2011 entre Abidjan et Grand-Bassam. Cet
évènement a créé des dégâts importants pour les habitations à proximité des côtes (Toualy et
al., 2015). L'ampleur et l'étendue des surfaces côtières érodées et inondées pourraient
connaitre une hausse en raison de l'accélération de l'élévation du niveau de la mer, de
l'intensification des tempêtes et des vagues du fait du changement climatique (Hemer et al.,
2007; Nicholls et al., 2007). De plus, les risques liés à la salinisation des sols et des eaux
souterraines auxquels sont également soumises ces différentes sections de côte pourraient
s'intensifier avec l'augmentation de l'intensité et/ou de l'occurrence des évènements météo-
marins extrêmes (Nicholls et al., 2007). En outre, ils pourraient être amplifiés par les
pressions anthropiques résultant des activités socio-économiques qui se multiplient au fil des
ans le long de la côte, et accroître la vulnérabilité de cette zone. Bien que l'augmentation de la
magnitude de ces facteurs menacerait l'existence de cette zone attractive, peu d'études
relatives à leurs variabilités temporelle et spatiale ont été entreprises. La plupart des études
menées le long de cette côte ont porté sur les risques côtiers (érosion et inondation) et ne
permettent pas d'évaluer la vulnérabilité de cette section, car cette vulnérabilité dépend aussi
des facteurs de risque et de résilience. Le fait de ne pas disposer d'informations adéquates et
de données quantitatives pour la compréhension puis pour la prise de décision constitue en
lui-même un facteur de vulnérabilité.
La zone côtière ivoirienne abrite 2/3 des industries nationales (Abé, 2005), une frange
importante de la population (Anoh et Pottier, 2008), d'importants écosystèmes, des
infrastructures vitales. Elle regroupe également de nombreux sites touristiques et d'intenses
activités économiques. Comme nous l'avons mentionné plus haut, cette zone connait une
2
Introduction générale
L'objectif général de cette thèse est donc d'évaluer la vulnérabilité de la zone côtière
ivoirienne à partir de paramètres environnementaux et anthropiques. Cette évaluation
consistera à :
Ce travail est organisé selon le plan suivant: le chapitre 1 est dédié à la description de la
zone d'étude. Cette description porte sur les caractéristiques du climat, l'évolution de la
3
Introduction générale
population, les caractéristiques des écosystèmes et les infrastructures que l'on rencontre sur
l'espace côtier ivoirien. La description des données et méthodes utilisées pour les différentes
analyses est présentée dans le chapitre 2. Le chapitre 3 est consacré à l'analyse de la
variabilité temporelle et de la tendance à long terme des processus océaniques tels que la
marée océanique, l'élévation du niveau de la mer et les caractéristiques des vagues ayant des
impacts importants sur l'évolution du trait de côte du littoral. Par exemple, le marnage et la
hauteur significative des vagues représentent respectivement les approximations des énergies
de la marée et des vagues. Ils expriment en outre leur capacité à induire l'érosion et des
inondations de l'espace côtier (Gornitz, 1990; Gornitz et al.,1991; 1992 et 1994; Thieler et al.,
1999; Thieler et Hammar-Klose, 2000; Pendleton et al., 2004). L'étude de la caractérisation
de la vulnérabilité de la côte ivoirienne est présentée au chapitre 4. Cette partie inclut la
quantification et l'analyse de la variabilité de la vulnérabilité physique de cette zone côtière.
Elle permettra de classer les différentes sections de la côte en fonction de leur degré de
vulnérabilité et d'analyser l'évolution temporelle de cette vulnérabilité de chaque section à
travers la variabilité temporelle de son indice. Ce chapitre s'intéresse aussi à la vulnérabilité
due aux facteurs socio-économiques d'une part et à la vulnérabilité due à la combinaison des
facteurs physiques et socio-économiques d'autre part. La synthèse des principaux résultats
obtenus ainsi que les perspectives à ce travail constituent la conclusion générale.
4
Partie I: Généralités et Base de Données Acquises
Partie I
Généralités et Base de Données Acquises
5
Caractéristiques de la zone côtière de la Côte d'Ivoire
Chapitre 1
Caractéristiques de la zone côtière de la
Côte d'Ivoire
La zone côtière ivoirienne s'étend du Cap des Palmes à l'Ouest au Cap des Trois
Pointes à l'Est et est comprise entre les longitudes 7°30' et 2°25' W et entre les latitudes
4°30' et 5°30'N. Elle s'étend sur 566 km, avec une largeur variable de moins de 5 km dans
la partie ouest à près de 50 km à l'Est. La zone côtière ainsi identifiée est limitée au nord par
la route côtière à l'ouest d'Abidjan et la route de Noé en passant par Alépé à l'Est (Anoh et
6
Caractéristiques de la zone côtière de la Côte d'Ivoire
Pottier, 2008). La partie sud de la zone côtière est délimitée par l'isobathe (ligne reliant des
points d'égale profondeur) -120 m (Figure 1.1). Cette zone couvre une superficie de 32 960
2
km soit environ 10% du territoire national (Abé et al., 1998). Quant au littoral où sont
1
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1.1.2. Climat
7
Caractéristiques de la zone côtière de la Côte d'Ivoire
La température de l'air varie très peu de 23.5° à 30 °C. Le taux d'humidité est compris
entre 80 et 90 % (Cissoko, 1985).
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1964 ..... -
1969 1974 1979 1984 1989 1994
Année
dans les stations d'Adiaké, d'Abidjan, de Sassandra et de Tabou entre 1964 et 1997 par
la SODEXAM. Les cumuls des précipitations sont exprimés en mm. La droite de
tendance (en rouge) linéaire y a été ajoutée.
8
Caractéristiques de la zone côtière de la Côte d'Ivoire
Le système hydrographique est constitué par quatre grands fleuves (le Comoé, le
Bandama, le Sassandra, le Cavally), quatre lagunes (Aby, Ébrié, Grand-Labou et N'Gni) et
des rivières forestières telles que la Bia, la Mé, l'Ahania, le Tancé, le Go, le Boube, le
Niouniourou et le San-Pédro. Ces cours d'eau sont repartis dans les différents secteurs qui
composent la zone côtière ivoirienne. En période de crue, les cours d'eau communicant avec
la mer participent à l'engraissement des plages en raison des particules sédimentaires
qu'ils transportent depuis le continent en direction de l'océan.
L'étude des vestiges historiques a montré que bon nombre des plus anciens
établissements humains étaient situés le long des berges des rivières et des lacs, dans les deltas
ou le long des côtes. Vivre près des cours d'eau offre des possibilités pour la pêche,
l'agriculture et le transport, contribuant ainsi à assurer un approvisionnement alimentaire
stable. Les villes côtières et les villes situées dans les deltas des rivières ont également
servi à relier les économies locales à des chaînes d'approvisionnement, le commerce
régional et mondial, et à fournir des liens économiques vitaux qui durent dans le temps
(UN-HABITAT, 2008; Mcfiranahan et al., 2007). Ces différents avantages qu'offrent ces
1
villes font qu'elles connaissent un fort développement humain suivi d'une augmentation
galopante des activités économiques. La densité de population dans ces villes est très
souvent élevée entrainant ainsi une disparité dans la distribution spatiale de la population sur
l'ensemble du territoire. La maitrise de l'évolution temporelle et de la répartition spatiale de
cette population est une donnée importante dans toute tentative de compréhension de la
pression qu'elle peut exercer sur la zone côtière, ainsi que pour la connaissance du nombre de
personnes qui peuvent être exposées aux impacts des évènements extrêmes.
9
Caractéristiques de la zone côtière de la Côte d'Ivoire
inondation, pollution) fournie par les différentes enquêtes statistiques de l'INS, de la zone
côtière en général ainsi que celle de la population totale. Les taux d'accroissement annuel
moyen de la population enregistrés au cours de ces différentes opérations sont estimés à
' ..
4,4%, 3,8%, 3,3% et 2,6% respectivement avant 1975, entre 1975 et 1988, entre 1988 et 1998
et entre 1998 et 2014. Quant à la densité nationale de population, elle est passée d'environ 20
habitants/km? en 1975 à environ 70 habitants par km2 en 2014 .. La précarité des ménages
persiste. Près de 78 % des ménages utilisent encore le bois et le charbon comme mode de
cuisson alors qu'ils sont 22 % à utiliser le gaz (INS, 2014). Les populations se concentrent
majoritairement dans les villes côtières occasionnant ainsi un développement humain rapide
de ces villes au cours des trois dernières décennies. Ainsi, la population des villes littorales est
passée successivement de 1 105 913 habitants en 1975 à 2 217 570 en 1988, 3 426 665 en
1998 (INS, 1998) et estimée à près de 7 494 415 (INS, 2014). Le taux d'urbanisation est passé
de 32% en 1975 à 50% en 2014. Cette population côtière représente plus de 33 % de la
population ivoirienne. .Elle se concentre dans les grandes agglomérations dont les plus
importantes (plus de 100 000 habitants) sont Abidjan, San Pedro, Jacqueville, et Dabou et
Bassam (Anoh et Pottier, 2008; INS, 2014).
Tableau 1-1: Evolution démographique entre 1975 et 2014 (INS, 1992; 1998; 2012;
2014)
Zone côtière 1 105 913 2 485 847 3 426 665 7 494 415
10
Caractéristiques de la zone côtière de la Côte d'Ivoire
1.1.5. Végétation
Le sol côtier est recouvert par différents types de végétation depuis le Cap des Palmes
(Frontière Libérienne) jusqu'au Cap des Trois Pointes (Frontière Ghanéenne). D'Ouest en
' ..
Est, la végétation est composée de forêts denses, de forêts claires, de forêts marécageuses,
de mangroves et de savane de plage (Figure 1.3). Les forêts marécageuses sont localisées sur
des sols plats et dans des bas-fonds plus ou moins inondés, mal. drainés et à hydromorphie
permanente. Quant aux mangroves, elles se rencontrent seulement sur le front de mer entre
Sassandra et Fresco puis sur les rives des estuaires et le plus souvent en bordure des lagunes.
Elles sont généralement implantées sur des sols hydromorphes, · salés, issus des alluvions
soumis au régime des marées. Les mangroves jouent des rôles multiples dans la
préservation de l'environnement côtier et agissent à différents niveaux, qu'ils soient
physiques, chimiques ou biologiques. Les fonctions des mangroves relevées dans lé rapport
de la FAO (2007) illustrent cette diversité. Elles assurent la protection des côtes contre les
vagues et l'érosion dueau vent, modèrent les effets des tempêtes et des cyclones côtiers.
<
<
+ +
..•
OCEAN, ATLANTIQUE
LEGENDE
LIMITE ADMINISTRATIVE OCCUPATION DU SOL
·-·-- d'ETAT - For8 Intacte P1antatlon lndu,trielle
LOCALITES Fon!t dégradée j Habitat
• C&pltale politique Aires protégHS i:-;:::..i,,' Zone Inondable
•
1
O.ef~leu de région OJlues c::'. Plan d'eau
• Oief-fieu de département
• O,ef-Heu de sous--préfecture
- - RESEAU ROUTIER Ec.htile: 111 500 Oto
Les mangroves (Figure 1.4) contribuent au piégeage des sédiments ruisselant des hautes
terres, assurant ainsi la protection des récifs côtiers et réduisant la turbidité de l'eau. Elles
constituent en outre un réservoir à nutriments, contribuent à la réduction des quantités
excessives de polluants et servent d'abri et d'habitat naturel pour la faune diversifiée,
11
Caractéristiques de la zohe côtière de la Côte d'Ivoire
notamment l'avifaune. La protection de la côte contre les agressions naturelles liées aux
évènements extrêmes d'origine océanique tels que les tempêtes, les tsunamis, les cyclones
tropicaux est assurée grâce aux racines des mangroves et leurs tiges multiples qui dispersent
les hauteurs d'eau extrême engendrées par ces phénomènes. Leurs racines diminuent la force
des vagues et l'effet du ressac (retour violent des vagues vers le large, après qu'elles aient
frappé avec impétuosité une terre). L'énergie d'une vague peut ainsi être réduite de 75 %
lorsqu'elle passe à travers 200 mètres de mangroves.
Les mangroves jouent également un rôle fondamental dans la réduction des polluants
contenus dans la nature. Les palétuviers, par exemple, peuvent consommer du phosphore
organique et inorganique et des sels nutritifs puisés dans les dépôts amenés par la mer et les
rivières (Thollot, 1992). Des algues contenues sur les racines aériennes participent également
à ce processus, aboutissant à une photosynthèse importante (FAO, 2007). De ce fait, les
mangroves constituent l'écosystème terrestre le plus productif de la planète, en termes de
production primaire. Du point de vue biologique, les mangroves jouent un véritable rôle
tampon entre le milieu terrestre et le milieu marin. Cette fonction favorise le développement
de la flore et de la faune marine du fait des éléments nutritifs fournis par exemple par les
palétuviers. Par ailleurs, l'effet de piégeage des sédiments non consolidés permet le
1
développement d'une vase argileuse molle où les crabes peuvent s'y abriter. Elles constituent
enfin une zone de reproduction, de nourriture pour de nombreux poissons et mollusques
commerciaux.
12
Caractéristiques de la zone côtière de la Côte d'Ivoire
1.2.1. Géologie
La géologie de la
1
zone .côtière est formée au 2/5 par le socle précambrien et au 3/5 par
un bassin sédimentaire (Martin, 1973). Les roches qui composent ce socle sont le granite, le
gneiss et la migmatite. Ce socle couvre la zone allant du Cap des Palmes à Sassandra. Le
secteur compris entre Sassandra et le Cap des Trois Pointes repose en grande partie sur un
bassin sédimentaire constitué d'un mélange d'argiles, de sables et de quelques bancs rocheux
rencontrés autour de la ville de Fresco. La zone où l'on rencontre principalement des sables
fins est celle comprise entre Abidjan et le Cap des Trois Pointes.
1.2.2. Géomorphologie
13
Caractéristiques de la zone côtière de la Côte d'Ivoire
E::!I Sables
1=-=l Sables argileux
UlilIIJ CaJcair- et argiles
F;f :Cl lllicaschistes à d.eux micas
__ 0 à 20 m Côt- de plain- [ I+ +I Granodîorite
TTTTT 20 à 50 m~ ~ Gneiss
TTTTT 50 à 65 m Côtes de plateaux
E:3 Migmatites et.gneiss
TTTTT 65 à 100 [ "'!f9ft.U l~e .
Le plateau continental est très étroit. Sa largeur varie d'Ouest en Est entre 22 km (cap
des palmes) et 35 km (Cap des Trois Pointes). Sa superficie est de 10 200 km2. En dehors de
l'accident majeur (Trou sans Fond) localisé devant la ville d'Abidjan, il est très peu accidenté.
Cependant, quelques grès rocheux sont observés à l'Ouest de la zone côtière. Les pentes
proches de la ligne de côte ont des valeurs élevées tout le long de la côte. Elles sont
comprises entre 0,34% à l'Ouest et 2,25% à l'Est (Martin, 1973; Abé, 2005). Ces pentes
contrôlent l'arrivée des agents dynamiques tels que la marée océanique et les vagues à la côte.
14
Caractéristiques de la zone côtière de la Côte d'Ivoire
1.3.1. Vent
La zone côtière ivoirienne est sous l'influence des alizées du Sud-Est (mousson) et
du Nord-Est. Les vents de mousson soufflent quasiment toute l'année dans la direction
Sud-Sud-Ouest du Nord géographique. Leur module est compris entre 11 et 22 km/h. Les
valeurs maximales localisées entre juin et août favorisent les remontées d'eaux froides à la
côte. Quant aux alizés du Nord-Est, ils soufflent sur la côte entre décembre et janvier (Servain
et Merle, 1993; Colin et al., 1993; Abé, 2005; Toualy, 2013). Leur module n'excède pas 14
km/h. Bien que leur module soit faible, ces alizés du Nord-Est constituent un facteur important
de sédimentation côtière en raison des particules sédimentaires d'origine continentale qu'ils
transportent vers la zone côtière.
La région du golfe de Guinée située dans la zone des calmes équatoriaux n'est
pratiquement jamais parcourue par des dépressions importantes. Les grains orageux qu'on y
observe souvent n'ont qu'une action négligeable sur le niveau de la mer. Sans être
exceptionnels, les séismes marins sont relativement rares et de faibles intensités. De rares
fortes barres coïncidant éventuellement avec des vents assez forts provoquent une avancée de
la mer sur la côte (Varlet, 1958). La marée océanique qui résulte à la fois des actions
conjuguées de la lune (en raison de sa proximité avec la terre) et du soleil (du fait de son
15
Caractéristiques de la zone côtière de la Côte d'Ivoire
énorme masse) sur les particules liquides qui composent l'océan est de type semi-diurne à
forte inégalité diurne (deux pleines mers et deux basses mers par jour avec des hauteurs
d'eaux d'amplitudes inégales d'un jour à l'autre), car le coefficient de Van Der Stock vaut
0,25. Le marnage n'excède pas 1,3 m au cours des périodes de vives eaux et 0,4 m durant les
périodes de mortes eaux (Lemasson et Rebert, 1973). La côte est donc classée dans la
catégorie des côtes type microtidal.
L'évolution du niveau moyen de la mer dans cette région a connu différentes phases
au cours des siècles (Tastet et al., 1993). Les variations historiques du niveau moyen de la
mer au cours du quaternaire récent ont été analysées par Tastet et al. (1993). Ces variations
sont caractérisées par deux ralentissements et deux accélérations. En effet, vers 15 000 ans
avant J-C et entre 11 000 à 12 000 ans avant J-C, le niveau moyen de la mer a baissé de 80 m
et de 60 m respectivement, puis il s'en est suivi une montée se situant autour de 6 000 ans
avant J-C (Tastet et al., 1993). En l'absence de longues séries marégraphiques, le taux
d'élévation admis pour l'Afrique de l'ouest en général, et en particulier pour la Côte d'Ivoire
est celui obtenu à partir du marégraphe de Takoradi (Ville frontalière de la côte Est
ivoirienne). Ce marégraphe est d'ailleurs le seul à disposer d'observations historiques du
niveau de la mer en Afrique de l'ouest. L'analyse d'une partie de ces données historiques a
montré que le niveau de la mer s'est élevé de 3,4 mm/an durant la période 1930-2007
(Woodworth et al., 2009). Ce résultat obtenu à partir de ces données historiques est assez
proche de celui fourni par les satellites altimétriques (-3 mm/an) entre 1993 et 2004. Cette
hausse du niveau marin pourrait atteindre 30 cm selon Blivi (2001) en 2030 le long des
côtes ouest africaines. Cette remontée du niveau de l'océan pourrait avoir des
conséquences néfastes incluant une intrusion d'eau salée dans les sols, dans les eaux
douces et un accroissement de l'intensité de l'érosion et des inondations des côtes.
La zone côtière ivoirienne est aussi sous l'influence des houles provenant de
l'Atlantique Sud depuis les latitudes 50°-60°S (Varlet, 1958; Martin, 1973; Koffi, 1992).
Ces houles se subdivisent en trois catégories à savoir: les houles de faibles énergies dont les
hauteurs de crête à creux sont inférieures à 1 m; les houles de moyennes énergies de hauteurs
de crête à creux comprises entre 1 et 2 m et les houles de fortes énergies dont les hauteurs de
crête à creux sont supérieures à 2 m (Varlet, 1958; Tastet, 1985). Ces houles attaquent la côte
avec une direction allant du Sud à Sud-Ouest (Tastet, 1985). Leur période est généralement
comprise entre 10 et 11 secondes. La variation des fréquences des houles énergétiques est
bien marquée avec un maximum en mai-juin et un minimum en novembre-décembre (Varlet,
16
Caractéristiques de la zone côtière de la Côte d'Ivoire
1958 ; Martin, 1973). C'est exactement l'inverse pour les houles peu énergétiques. La
fréquence de la houle d'intensité moyenne reste approximativement constante pendant toute
l'année (Tableau 1.2). La houle est très énergétique pendant l'hiver austral (mousson) et peu
énergétique pendant l'été austral (Varlet, 1958; Martin, 1973; Tastet, 1985).
Tableau 1-2: Fréquence des différentes houles le long du littoral ivoirien (Varlet, 1958)
Mois J F M A M J J A s 0 N D
Faible
45 28 18 24 12 6 17 36 45 34 51 58
(hs <lm)
Moyenne
45 62 59 53 42 53 55 48 41 53 44 37
(lm:Shs:S2m)
Forte
10 10 23 23 46 41 28 16 14 13 5 5
(hs~2m)
Le système de courant est dominé par le courant de Guinée à côté duquel existent le
Sous-Courant de Guinée et les courants engendrés par la marée océanique et des dérives
provoqués par les impacts des vagues sur la côte. Le courant de Guinée dirigé vers l'Est est
caractérisé par une intensité variable. Sa vitesse maximale n'excède pas 70 cm/s (Lemasson et
Rébert, 1973). Les vitesses maximale et minimale sont observées respectivement en fin de
saison chaude (avril-juin) et au cours de la saison froide (juillet-septembre), Le sous-
courant de Guinée dirigé vers l'Ouest a une vitesse d'environ 40 cm/s. Cette vitesse peut
atteindre 60 cm/s pendant les saisons d'upwelling (Lemasson et Rébert, 1973). Le courant
engendré par la marée océanique est faible en raison du faible marnage (- 1,3 m) mais
semble très énergétique. Sa composante zonale est maximale vers l'Ouest en marée haute et
maximum vers l'Est à marée basse. Cette variation directionnelle correspond bien au sens de
propagation de l'onde de marée M2 (onde de période semi-diurne générée par la lune) dans le
Golfe de Guinée. La vitesse maximale de ce courant n'excède pas 45 cm/s et diminue
avec la profondeur (Lemasson et Rébert, 1973). La dérive littorale provoquée par les
vagues est dirigée vers l'Est. Cette dérive littorale est fonction d'une part de l'angle formé
par le front de houle et la côte, et d'autre part des caractéristiques géologique,
17
Caractéristiques de la zone côtière de la Côte d'Ivoire
Les variations saisonnières de température (T) et de salinité (S) des eaux côtières
permettent de distinguer quatre saisons marines le long de la zone côtière ivoirienne
(Morlière, 1970). La petite saison froide qui s'étend de janvier à février est caractérisée par
des valeurs de température et de salinité des eaux côtières inférieures à 24 °C et supérieure 35
psu respectivement. Elle est suivie par la grande saison chaude (février-juin) au cours de
laquelle la température et la salinité des eaux côtières sont respectivement supérieures à 26°C
et 35 psu. La grande saison froide qui se situe entre juillet et septembre est caractérisée par des
valeurs de température et de salinité inférieures à 24 °C et supérieures à 35 psu
respectivement. La période allant d'octobre à décembre (T supérieure à 26°C, S inférieure à
34,8 psu) représente la petite saison chaude et se traduit par des eaux chaudes et dessalées.
L'une des particularités de cette région est l'upwelling côtier qui apparait deux fois au
cours de l'année. Les petite et grande saisons d'upwelling apparaissent tous les ans
respectivement entre janvier et février et entre juillet et septembre. Ces upwellings jouent un
rôle fondamental dans la préservation des écosystèmes marins et la pêcherie. Ces
remontées d'eaux froides s'accompagnent d'apports de nutriments utiles pour les poissons
et les écosystèmes côtiers. L'abondance des espèces telles que la sardinella aurita est
conditionnée par l'intensité avec laquelle se manifeste ce phénomène le long de la côte
Nord du Golfe de Guinée (Binet, 1982; Toualy et al., 2012; Toualy, 2013). Aux upwellings
intenses, c'est-à-dire un refroidissement important des eaux de surface, corresponde une
abondante pêche de petits pélagiques avec des captures de grandes tailles (Ya, 2006). Ainsi,
la tendance à la hausse de la température de surface de la mer mise en évidence par Toual y et
al. (2012) pourrait expliquer la baisse des stocks de pêche (DPH, 2011) observée sur la côte
ivoirienne (Figure 1. 7).
18
Caractéristiques de la zone côtière de la Côte d'Ivoire
8.5 X 104
7.5
Ill
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Ill
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2000 2001 2002 2003 2004 2005 2006 ·2007 2008 2009
Année
Le littoral ivoirien, inclus dans la zone côtière, est un espace restreint et d'une richesse
exceptionnelle. Il est le principal pôle économique du pays en raison des villes importantes
qu'il abrite. La seule ville d'Abidjan, par exemple, offre 60% des emplois du secteur industriel,
assure 80% de production industrielle et concentre 90% de la valeur ajoutée du commerce
moderne du pays (INS, 2013). Les principales activités qui y sont menées comprennent le
transport, l' agro-industrie, la pêche, le tourisme, l'exploitation de l'énergie et des mines
et l'agriculture. Le transport est favorisé par les infrastructures portuaires constituées par
les ports d'Abidjan et de San-Pedro. Ce secteur constitue le poumon de l'économie ivoirienne
en raison des importantes ressources financières qu'il génère. L'une des caractéristiques
1
industrielles de la zone côtière est l' agro-industrie. On rencontre sur l'espace côtier des
plantations de palmier à huile, d'hévéa, des cocoterais, des bananerais, qui appartiennent à
des populations rurales et à quelques unités industrielles telles que les plantations
d'hévéa de la SAPH à Dabou, la palmeraie d'Héania qui est la plus vaste du monde d'un seul
tenant (- 11 404 ha), la plantation d'hévéa d'Anguédédou (- 1415 ha) et celle de la SOGB à
19
Caractéristiques de la zone côtière de la Côte d'Ivoire
Grand-Béréby (- 15 123 ha). En 1994 par exemple, le littoral ivoirien a fourni 77% de la
production de banane conditionnée en carton et 211 686 tonnes nett~s d'ananas à l'exportation.
La pêche est l'une des activités les plus importantes sur le littoral ivoirien. Elle
représente 90 % des mises à terre (DPH, 2011) et se pratique le long de la côte, soit sur plus
de 556 km, et dans la Zone Économique Exclusive (ZEE) qui s'étend sur 200 000 km2
(Koffie-Bikpo, 2010). Elle est pratiquée aussi bien par les ivoiriens que par les étrangers. En
1996, ce sont 3500 pirogues 'qui ont été dénombrées le long du littoral. En 2000, ce sont 14
774 pêcheurs artisans qui travaillaient en mer et dans les lagunes. Cette activité demeure
l'une des principales sources de revenus des populations autochtones et allogènes des zones
rurales côtières ivoiriennes. En 2000, il y a eu 79 000 tonnes de prises, soit plus de 70% de la
production totale nationale. En 2005, 59% des 43 532 tonnes de prises ont été attribuées à la
pêche artisanale (FAO, 2008). Plus de 80% des captures provenant des deux types de pêche
sont constituées par les petits pélagiques incluant la Sardinella aurita. Ces prises ont généré un
revenu de 33 milliards de FCFA (FAO, 2008). Toutes les villes du littoral abritent des centres
de pêche.
La zone littorale est également une zone à fort potentiel touristique. Elle abrite plus de
45% des centres d'intérêts touristiques identifiés sur le territoire national. Ce taux devrait
1
connaitre une hausse dans le futur en raison des aménagements de sites touristiques prévus
dans la partie Ouest de cette zone (Aphing, 2001). Pratiquement, toutes les formes d'activités
touristiques y sont développées, notamment celles liées aux thèmes culturels (habitats,
danses, musées, artisanat), à la nature (plages, parcs, animaux, sites naturels), aux sports
et loisirs (pêche sportive, randonnées diverses). La section de côte balnéaire est le domaine
touristique phare du littoral.
20
Caractéristiques de la zone côtière de la Côte d'Ivoire
L'exploitation des essences forestières fait partie des activités rencontrées le long de la
zone côtière ivoirienne surtout dans sa partie Ouest. Cette activité est favorisée par le
caractère forestier de la végétation de la zone côtière ivoirienne.· Une partie de ces essences
est destinée au commerce extérieur et l'autre partie est utilisée comme source d'énergie pour
les ménages (cuisson des aliments) et pour le fumage des poissons. La demande nationale
de bois-énergie est couverte à 16% par le charbon de bois et 72% par le bois de chauffe. Cela
correspond à 4.8 millions de tonnes équivalent-bois (Teb) pour le bois de chauffe et à 4.9
millions de Teb pour le charbon de bois. Abidjan consomme à elle seule 85% de la production
de charbon de bois et 4% de bois de chauffe. Cette demande énergétique domestique connait
une hausse au fil des années en raison de l'augmentation de la population dans la zone
côtière.
Les différentes parties de la zone côtière ne réagissent pas de la même manière aux
forçages anthropiques et naturels (Martin, 1973; Abé, 2005). La réaction des différentes
portions de la côte est contrôlée par des spécificités qui leur sont propres. Ces spécificités
définissent les résistivités relatives de ces différents secteurs aux forçages (anthropiques et
naturels). Le critère communément utilisé pour subdiviser cette zone est basé sur la
1
géomorphologie (forme des reliefs au contact de la mer). Ainsi, suivant des considérations
géomorphologiques, la zone côtière ivoirienne peut être subdivisée en trois sections de
configurations différentes :
21
Caractéristiques de la zone côtière de la Côte d'Ivoire
Le relief est constitué ·p~ un plateau relativement élevé dont l'altitude croît vers la
ville de Sassandra. En fait, elle est de 20 mètres au Cap des Palmes ; de 50 mètres à San-
Pedro et de 100 m à Sassandra (Figure 1.5) (Martin, 1973 ; Abé, 2005 ; Aphing, 2001).
C'est une côte à dominance rocheuse formée de roches métamorphiques (granites et
migmatites).
Les sédiments rencontrés sur les plages sont des sables grossiers et moyens (Aphing,
2001). Cette portion de côte est orientée dans le 67°50' (Tastet et al., 1993). L'angle
d'incidence moyen entre le front de houle et la côte vaut 42°, le transport vers l'Est devrait
être maximal dans ce secteur mais à cause de la nature rocheuse de la côte (résistivité élevée
aux impacts des vagues), ce débit ne vaut que 200 000 rrr'/an. Les pentes côtières sont
comprises entre 0,34 % (au large de Sassandra) et 0,57 % (au large du Cap des Palmes). La
largeur du plateau continental décroit de Sassandra (-35 km) au Cap des Palmes (-22 km). Le
climat de ce secteur est de type équatorial humide. Les hauteurs annuelles des cumuls de
précipitations ont varié entre - 3351 et -1219 mm sur la période 1964-1997 (Figure 1.8). La
variabilité interannuelle à moyen terme est caractérisée par une baisse d'environ -5,12 mm/an.
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1964 - - --
1969 1974 1979 1984 1989 1994
Année
Sassandra) et trois rivières (le Tabou, le Niouniourou et le San-Pedro) irriguent cette zone.
Les rivières contribuent faiblement à l'engraissement des plages en raison de leur faible
débit. En général, leurs eaux s'accumulent alors dans les bas-fonds pour former des
estuaires lagunaires partiellement fermés par un cordon littoral -et des marécages. Seuls, le
Cavally et le Sassandra sont suffisamment puissants pour maintenir une embouchure
permanente avec la mer. Les apports sédimentaires d'origine continentale de ce secteur
sont donc assurés uniquement par ces deux fleuves. Cependant, les débits moyens de ces
fleuves ont connu une baisse de l'ordre de 227 m3/s pour le Cavally et de 299 m3/s pour le
Sassandra sur la période 1966-1992 (Abé, 2005) entrainant une réduction des apports
terrigènes.
La végétation est caractérisée par une forêt en état de dégradation du fait des activités
humaines (Plantations). La forêt classée de ce secteur est fortement dégradée du côté de la
côtière (route reliant la ville d'Abidjan à l'Ouest de la zone côtière) et à l'approche de la ville
de Sassandra. C'est une zone à fort potentiel touristique en raison de la présence des plages
telle que celle de Monogaga localisée entre San-Pedro et Sassandra. Les activités
économiques de ce secteur sont constituées par une forte production des cultures de rentes
telles que le cacao, le café, le palmier à huile et l'hévéa dont l'exportation est assurée par le
Port de San-Pedro. Ce Port est d'ailleurs considéré comme étant le premier Port de cacao au
monde en raison de l'importante quantité de ce produit qui y transite chaque année. Les
recettes générées par l'exportation de ces produits contribuent de manière significative à
l'économie ivoirienne. A l'exception de la ville de San-Pedro qui connait une explosion
1 ••
Concernant le risque d'érosion, cette section de côte semble la plus stable (Koffi,
1992; PRLEC-UEMOA, 2010). Les vitesses moyennes de recul du trait de côte sont
comprises entre 0,3 et 1 m/an autour des installations portuaires de San-Pedro (PRLEC-
UEMOA, 2010). L'évolution temporelle du taux de recul des différentes sections montre
que le secteur le moins affecté est celui allant du Cap des Palmes à Sassandra (Figure 1.9).
En effet, le long de cette section de côte, le taux maximum de recul (5 m/an) enregistré a été
observé en 1986 après l'intense activité de la tempête de mai 1986 (Yao et al., 2010). Cette
tempête a d'ailleurs détruit les infrastructures de protection du port de San-Pedro (Tableau
1.3). Les taux de recul observés au cours des autres années sont inférieurs à lm/an ; ce qui
23
Caractéristiques de la zone côtière de la Côte d'Ivoire
confère à cette section de côte un état stable vis-à-vis de ce phénomène (Koffi, 1992; Abé,
2005).
L'analyse récente des profils de plage a révélé que les changements morphologiques de
ces profils obéissent à un rythme saisonnier marqué par une stabilité relative des rivages des
sites de Sassandra et de Tabou. Cependant, l'évolution temporelle du trait de côte est
caractérisée par une érosion progressive de certains segments de plages incluant celui qui est
compris entre Monoga'ga et San-Pédro. Le long de ce segment de côte, les taux de recul du
rivage ont varié selon Yao (2012) entre 1 et 3,5 m/an durant la courte période de suivi
couvrant2007-2009.
Tableau 1-3: Bilan des évènements extrêmes d'origine océanique et leur impact sur
le trait de la côte, les infrastructures et les populations côtières ivoiriennes.
Port-Bouët
Mi-Juillet Pertes d'habitation et de Quelennec,
Une tempête .. et Grand-
1984 terre estimées à 10-20 m 1984
Bassam
23 Mai 1986 1-5 m de terre perdue Yao et al.
Deux (2010)
Destruction des San-Pedro
tempêtes infrastructures de
Juillet 1986 Abé (2005)
protection du port
Toualy et al.
Abidjan-
Recul du trait de côte de (2015) ;
Une tempête 2007 Frontière du
1-18 m Dangui et al.,
Ghana
2014
Récul du trait de côte de
28 août au 3 plus de 12 m, pertes en
Port-Bouët Toualy et al.
Une tempête septembre vies humaines et
(Abidjan) (2015)
2011 destruction d'habitat
1
..
précaires
24
Caractéristiques de la zone côtière de la Côte d'Ivoire
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12 . .
1960 1965 1970 1975 1980 1985 1990 1995 2000 2005
Année
Figure 1.9: Taux de recul moyen du trait de côte le long des sections 1 (Cap des
Palmes-Sassandra), 2 (Sassandra-Abidjan) et 3 (Abidjan-Cap des Trois Pointes). Les
données ont été moyennées spatialement le long de chaque section de côte (Tano et al.,
2016).
La côte est formée de plateaux ou de falaise morte dont les altitudes sont comprises
entre 20 et 65 mètres suivis d'une petite plaine littorale (Figures 1.5 et 1.6). Ces plateaux sont
séparés sur une grande partie de cette portion de la côte de la mer par un cordon sableux
(Martin, 1973 ; Abé, 2005). Le sol dans cette région est constitué de sable et d'argile.
La côte est orientée dans le 80° (Tastet et al., 1993). L'angle d'incidence moyen entre le front
de houle et la côte vaut 27° (Martin, 1973). Le transport vers l'Est devrait être moins
important que celui du secteur précédent, mais à cause de la faible résistance des particules
sédimentaires au courant de dérive, le débit de ce transport vaut 800 000 m3/an créant ainsi un
déficit sédimentaire estimé à -600 000 m3/an dans cette portion de côte. La largeur du plateau
continental décroit de Sassandra (-35 km) à Grand-Lahou (-22 km), puis reste à peu près
constante jusqu'à Abidjan. Les profils sont convexes et la pente vaut 0,86 %. Elle reste
constante entre O et 25 m de profondeur. Les hauteurs des cumuls annuels de précipitation
à la limite Ouest de cette zone pour la période 1964-1997 sont comprises entre 785 et 2159
1
mm. Ces cumuls de précipitation ont connu en moyenne une baisse durant cette période
(Figure 1. 10).
25
Caractéristiques de la zone côtière de la Côte d'Ivoire
3400~~~~~~~~~--.----,----,----,----,----,---,---,---,--,--,---r---r---r-.-.--;--;--;-,-,-,-.-,
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1964 ·---
19t,~ ·-
1974 1979 1984 1989 1994
Année
La végétation de type forêt dense a été remplacée par des plantations de cacaoyer, de
caféier et de palmier à huile. On y rencontre également des plantations de cocotier et des
installations de production de pétrole et de gaz naturel dans la zone de Jacqueville (Abé,
2005). La biodiversité de ce secteur est riche. La lagune de Fresco par exemple est la seule
lagune de Côte d'Ivoire à abriter les deux types de mangrove~ (d'estuaire et lagunaire)
rencontrés le long de la zone côtière. Elle abrite en outre le site RAMSAR, l'île aux
chimpanzés (Grand-Lahou), le parc national d'Azagny et constitue également une zone à
intérêt floristique et faunistique. La densité de population est moins élevée que dans le
secteur précédent mais elle connait une hausse au fil des années. Elle est passée de 10
26
Caractéristiques de la zone côtière de la Côte d'Ivoire
Tableau 1-4: Taux annuel (m/an) de recul du trait de côte à Grand-Lahou (adapté de
Wognin et al., 2012)
~
1957 -0,8 -2,1 -2,45 -2,76 -11,9 -7
(,J
Le long de cette section, la côte est basse et bordée de lagunes. Elle est constituée par
une bande étroite de 3 à 4 cordons marins ou de larges plaines de cordons sableux (vers la
frontière avec le Ghana), de 6 à 9 m d'altitude par rapport au niveau de la mer (Figures 1.5 et
1.6), et s'appuyant sur des dépôts sableux (Tastet et al., 1993). Les sédiments rencontrés le
27
Caractéristiques de la zone côtière de la Côte d'Ivoire
long de cette portion de côte sont constitués par des sables grossiers à fins, d'Abidjan vers le
Cap des trois Pointes. Ces sédiments sont dominés par des sables de tailles moyennes dont la
proportion est estimée à 65% (Adopo et al., 2014). Cette portion de la côte est orientée dans
le 100° (Tastet et al., 1993.) . et repose sur un bassin sédimentaire subsident. L'angle
1
d'incidence entre le front de houle et la côte vaut 11 °. Ainsi, le débit du transport vers l'Est
est estimé à 400 000 m3/an et est plus élevé par rapport à celui du secteur 1. Le bilan
sédimentaire dû au transport sous l'effet du courant de dérive de cette section de côte devrait
être positif. Cependant, à cause de la présence du canal de Vridi, la quasi-totalité de ces
sédiments se déverse dans le trou sans fond, créant ainsi un déficit sédimentaire entre l'ouest
de ce canal et le Cap des trois Pointes (Martin, 1973). Vers le· Cap des Trois Pointes, la
largeur du plateau croît et atteint -35 km à la frontière avec le Ghana. La légère convexité du
profil du plateau continental dans ce secteur traduit la présence d'une zone de
sédimentation. Les pentes sont fortes et elles sont comprises entre 2% (autour de Grand-
Bassam) et 2,25% (aux alentours du Trou Sans Fond) dans les 15 ou 45 premiers mètres de
profondeur. Le climat de la région est le même sur toute la bande côtière ivoirienne (climat
équatorial humide). Les cumuls de précipitation sont compris entre 1060 et 2432 mm à
Abidjan et entre 1180 et 2532 mm à Adiaké. Une baisse de ces cumuls de 20,9 et de 15 mm/an
a été observée entre 1964 et 1997 respectivement à Adiaké et à Abidjan (Figure 1.11).
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Année
Figure 1.11: (a) variation interannuelle du cumul des précipitations aux stations
d'Adiaké et (b) d'Abidjan sur la période 1964-1997. Les droites· de tendance linéaire
(en rouge) ont été ajoutées aux deux graphiques. Les cumuls calculés à partir des
données fournies par la SODEXAM sont en mm.
28
Caractéristiques de la zone côtière de la Côte d'Ivoire
L'économie de ce secteur est dominée par le commerce soutenu par la présence du plus
grand port et aéroport du· pays; l'agriculture (plantation de palmier à huile, de cocotier, etc.), la
pêche (artisanale et industrielle) et les sites d'exploitation de pétrole localisés au large de
Grand-Bassam. En outre, on y trouve une diversité d'industries comme la Société
Ivoirienne de Raffinage qui est d'ailleurs la seule raffinerie de la Côte d'Ivoire. Cette
troisième section de côte abrite de nombreux sites touristiques localisés sur les plages de
Mondoukou, d'Assinie, de Grand-Bassam, d'Assouindé, etc. Elle abrite également la ville
touristique de Grand-Bassam classée patrimoine mondial de l'UNESCO en 2012 et le parc
national des îles Ehotilés. Ce parc renferme une végétation diversifiée avec différents types
d'écosystèmes forestiers (forêt de terre ferme, la forêt en bordure de rive, les forêts
marécageuses et celle de mangrove). Elle renferme aussi une faune diversifiée composée de
l'avifaune, des mammifères (antilope royale, potamochère, des primates et de nombreuses
chauves-souris). Cette 'riche biodiversité subit la pression des impacts des activités humaines
telles que le braconnage et la déforestation qui peut être accentuée par les effets du
changement climatique, des évènements extrêmes d'origine océanique et de la montée du
niveau de la mer l'exposant ainsi à une disparition partielle ou totale. L'ancienne voie
bitumée reliant Abidjan à Grand-Bassam est située entre 60 et 200 m de la ligne de côte
(PRLEC-UEMOA, 2010). La proximité de cette infrastructure routière l'expose aux
évènements extrêmes d'origine marine qui surviennent régulièrement depuis ces dernières
années. Cette section de côte connait un recul du trait de côte beaucoup plus important que les
29
Caractéristiques de la zone côtière de la Côte d'Ivoire
deux premières sections surtout lorsqu'elle fait face aux tempêtes de plus en plus récurrentes
(Tableau 1-3) induisant des dégâts importants comme illustrés par la figure 1.12.
1 •
Figure 1.12: Impact d'évènement extrême sur une habitation côtière à Grand-
Bassam du 28 Août au 3 Septembre 2011 (Tano et al., 2016).
Le taux de recul annuel peut atteindre parfois 5 m/an par endroits (Abé, 2005 ;
Wognin et al., 2013, Adopo et al., 2014). Dans la zone de Port-Bouët par exemple, la tendance
du trait de côte est au recul depuis 1950 (Abé, 2005). Le tableau 1.4 illustre l'évolution, sur
différentes années, les taux du recul du trait de côte le long d'une portion de cette section de
côte. Les taux du recul de la terre au profit de la mer sont compris entre 0,77 m/an et 4,82
m/an (Tableau 1.4) menaçant par exemple les installations de la Société Ivoirienne de
Raffinage (SIR) et l'aéroport international d'Abidjan. Les autres parties de cette portion du
littoral sont également affectées par l'érosion malgré l'existence de certaines zones
d'engraissement (Wognin et al., 2013 ; Adopo et al., 2014). Le taux de recul moyen le long
de cette section de côte est compris entre 2,5 et 8,05 m/an (Figure 1.9). Cette dynamique du
trait de côte est sous la dépendance à la fois des activités humaines dont la construction
d'infrastructures de défense du port, la réduction des apports de sédiments d'origine
continentale du fait de la construction des barrages sur les fleuves (Abé, 2005) et des
forçages naturels que sont la marée océanique, le niveau de la mer et les vagues auxquels
cette section de côte est soumise.
30
Caractéristiques de la zone côtière de la Côte d'Ivoire
Tableau 1-5: Evolution temporelle du trait de côte (m/an) entre Vridi et Port-Bouët
selon (Abé, 2005). Les valeurs négatives et positives traduisent une érosion et une
accrétion respectivement.
1.5. Conclusion
Le climat de type équatorial humide de la zone côtière ivoirienne est caractérisé par
deux saisons sèches et deux saisons pluvieuses. L'alternance entre ces différentes saisons
influence les crues et les étiages des quatre principaux fleuves (Cavally, Sassandra, Bandama
et Comoé) qui drainent cette partie du territoire.
Le bassin sédimentaire couvre la partie la plus importante de cette zone, soit 3/5 contre
2/5 pour le socle. La géomorphologie de la zone côtière est caractérisée une côte rocheuse
d'altitude élevée à l'Ouest (Cap des Palmes - Sassandra). De Sassandra à Abidjan, la côte
par une plaine moyennement élevée. Une côte basse et sableuse caractérise la section Est
(Abidjan - Cap des Trois Pointes) de la zone côtière.
La marée est de type microtidal. Le marnage moyen n'excède pas 1,4 m. La hauteur
des vagues excède rarement 2 m. cependant, des vagues particulièrement énergétiques de
hauteurs supérieures à 2 m apparaissent au cours de la saison pluvieuse.
31
Caractéristiques de la zone côtière de la Côte d'Ivoire
32
Données et méthode de traitement des données
Chapitre 2
Données et Méthodes de traitement
une série chronologique de 22 années (de 1993 à 2014) des anomalies du niveau de
la mer obtenues à partir des produits par points de grille mis à disposition
par A VISO (Archivage, Validation et Interpretation des données satellites
océanographiques) à partir des mesures altimétriques effectuées par les satellites
Saral, Cryosat-2, Jason-1&2, Topex/Poseidon, Envisat, GFO, ERS-1 & 2 et Geosat;
une série de 33 années (de 1982 à 2014) des températures de surface de l'eau de
mer de résolution 0.25°x0.25° (GHRSST Science Team, 2010) ;
33
Données et méthode de traitement des données
une série de 44 années (de 1970 à 2013) des salinités de surface de l'eau de mer de
résolution 1 °xl Ode Reverdin et al. (2007) ;
Les données décrites ici concernent les enregistrements marégraphiques, les données
altimétriques, les réanalyses ERA40 et BRA-INTERIM et les champs de température et de
salinité de surface de la mer. Dans chaque cas, nous rappellerons brièvement les techniques
d'acquisition et nous ferons ensuite la description des données utilisées dans ce travail.
34
Données et méthode de traitement des données
i,----Counterweight
Canonical inlet
35
Données et méthode de traitement des données
h = Pfond - Patm
pg
où: 1 •
36
Données et méthode de traitement des données
High
pression
p,fç)
Total system volume= V,+ V 6 = V Gauge ·elevati6n H
lnstantaneous /"
Pressure of gas = P ,.= .atmospherlc pressure ..j pg (, 0 water level ~,
Gas butter
•
volume vb
Gas outlet level
gauge datum
Horizontal cross section area A
H = D-l,
Capteur
:H = D-C. l'!.t
ultrasonore 2
,, Centrale d'acquisition
Y I Capteur
de température
D·
37
Données et méthode de traitement des données
Les marégraphes radars ont vu le jour en 2002 (IOC, 2006). Ils ont été exploités
pour la première fois sur les côtes espagnoles et du Royaume-Uni (IOC, 2006). Les hauteurs
d'eau sont déterminées à partir du changement de phase entre les signaux transmis et reçus
par le radar. Cette méthode est appelée Modulation de Fréquence à émission Continue d'Ondes
dont l'abréviation en anglais est F.M.C.W. La précision de cet instrument est de 1 cm. Ce
marégraphe ne peut pas effectuer des enregistrements à intervalles réguliers de 15 s. Cela
constitue un handicap important, car l'intervalle de temps requis pour effectuer les
enregistrements dûs au.tsunami est de 15 s (IOC, 2006). La figure 2.6 illustre l'acquisition de
données à l'aide d'un marégraphe radar de type Kalesto installé dans le cadre du
programme Ocean Data and Information Network for Africa (ODINAFRICA) III à Pointe-
Noire.
Figure 2.6: Marégraphe radar installé au port de Pointe Noire dans le cadre du
programme ONDINAFRICA 2007(Maka.nda, 2006).
Les marégraphes à flotteur type AOTI installés aux ports d'Abidjan (Figure 2.2) et de
San-Pedro enregistrent les variations du niveau de la mer respectivement depuis 1951 et juin
1973 (Dje et N'guessan, 2006). Cependant, les séries temporelles issues des mesures et
gérées par les services hydrographiques de ces ports sont pour la plupart au format analogique
38
Données et méthode de traitement des données
ou ne sont pas accessibles. Toutefois, il faut signaler que ces données analogiques sont en
cours de numérisation au service hydrographique du port d'Abidjan. Récemment, un nouveau
marégraphe numériquea été installé au Port d'Abidjan (Figure 2.7a-b) mais les données issues
de cet instrument ne sont pas non plus accessibles. C'est pourquoi les données utilisées dans
ce travail proviennent du Research Quality Data Set (RQDS) de l'Université de Hawaii Sea
Level Center (Cadwell et Merrifield, 2000). Elles consistent en une série de sept (7) années
de données horaires couvrant la période allant du l " janvier 1982 au 31 décembre 1988. Elles
constituent la plus longue série disponible pour le littoral ivoirien ayant subi un contrôle
qualité de la part de Joint Archive for Sea Level (JASL) selon Caldwell et Merrifield (2000 et
2013). Elles comportent en outre très peu de valeurs manquantes et sont donc statistiquement
valides pour des prédictions de marées.
a) b)
Dans la section précédente, nous avons décrit l'ensemble des données marégraphiques
disponibles sur le littoral ivoirien. Ces données couvrent une période relativement courte
de sept ans. Elles ne permettent pas d'accéder aux variations à long terme du niveau de la
mer nécessaires pour comprendre comment ce processus menace la zone côtière. Pour nous
affranchir de cette difficulté, nous avons eu recours aux données altimétriques enregistrées par
39
Données et méthode de traitement des données
les altimètres embarqués sur les différents satellites dont ,Saral, Cryosat-2, Jason-
1 et 2, Topex/Poseidon, Envisat, GFO, ERS-1 et 2. La trace de passage de ces satellites sur
la zone d'étude est représentée sur la figure 2.8.
Figure 2.8: Traces de passage du satellite Topex/Poseidon (avant Aout 2002) sur la
zone d'étude (en rouge) adapté de Aman et al. (2007).
L'altimètre mesure la· distance entre le satellite et le niveau de la mer. Cette mesure
est faite par un signal radar qui est émis par l'antenne de l'altimètre vers l'océan. Le signal
réfléchi (rétrodiffusé) par la surface océanique est réceptionné par l'altimètre (Figure 2.9). La
mesure du temps de trajet aller-retour du signal et la connaissance de sa vitesse de
propagation permet, après de nombreuses corrections (propagation, géophysiques,
atmosphériques, biais électromagnétique), d'en déduire la distance entre le satellite et la
surface liquide (Lefèvre, 2000).
La hauteur des variations du niveau de la mer en un point donné est calculée à partir de
l'expression suivante: h = H - d - G (Arnault, 2004)
OÙ:
40
Données et méthode de traitement des données
• d = C :t est la distance altirnétrique avec dt, le temps qui s'écoule entre l'émission
et la réception du signal par l'altimètre;
• G représente la hauteur du géoïde (swface équipotentielle qu'aurait la mer en
absence de perturbations dues aux effets de la marée, des variations de densité, des
courants et de l'atmosphère).
Ces mesures altimétriques ont permis de pallier le problème lié à la mauvaise couverture
spatiale des marégraphes, car bien que les mesures marégraphiques soient précieuses du fait de
la longueur des mesures et de la qualité des acquisitions, elles sont limitées par leur mauvaise
répartition spatiale sur la surface des océans. De nombreuses zones; en particulier les zones de
plein océan, ne sont pas échantillonnées par les marégraphes.
Orbite
Balise Doris
Figure 2.9: Illustration de la mesure des variations du niveau de la mer par l'altimétrie
satellitaire, adapté de Arnault (2004 ).
41
Données et méthode de traitement des données
et al., 2007). Elles ont été moyennées spatialement le long de la zone d'étude (7°30' -
2°25'Wx4°-5°30'N) afin de les transformer en série journalière. Ces anomalies du niveau de
la mer seront utilisées pour caractériser la variabilité temporelle et le comportement à
long terme du niveau de la mer le long du littoral ivoirien.
Le but des données de réanalyse est de remédier aux inhomogénéités liées aux
modèles et aux changements d'assimilation de données. Le meilleur schéma de modèle et
d'assimilation de données disponibles qui ne change pas dans le temps est utilisé pour répéter
la procédure d'analyse. Par conséquent, cette nouvelle analyse donne un ensemble de données
complet qui est le plus homogène dans le temps (Semedo et al., 2011). Ces données de
réanalyses proviennent des observations de diverses sources fournies par les radiosondages
aérologiques, les stations météorologiques de surface, les satellites, les radars, etc.
La hauteur significative (H5) des vagues ou SWH (pour Significant Wave Height en
anglais) est utilisée dans ce travail comme une approximation de l'énergie de dissipation à la
côte. Elle correspond à la hauteur des un tiers (1/3) des plus hautes vagues observées en un
point et à un instant donnés selon la formule suivante : H5 = 4,04 x Jmo où mo représente la
variance moyenne des hauteurs de la mer (Semedo et al., 2011). Les données in situ relatives
aux variations du niveau de la mer dues aux vagues (mer du vent et houle) sont quasi
inexistantes le long des côtes du Golfe de Guinée en raison de l'absence de bouées ou
d'houlographes dédiés à la mesure des caractéristiques de ce processus. La seule bouée de
1
la région a été installée au large du Ghana en 2010 mais les données enregistrées ne sont pas
gratuites (Toualy et al., 2015). Ainsi, les données issues des réanalyses ERA40 (Uppala et
al., 2005) et BRA-INTERIM (Dee et al., 2011) fournies par European Centre for Medium-
Range Weather Forecast (ECMWF) sont utilisées pour . l'analyse temporelle des
caractéristiques de vagues (SWH, période et direction) qui lessivent la côte ivoirienne. Ces
données couvrent tous les océans du globe. Les pas de grille· (longitude/ latitude) sont
respectivement de 1 °xl O pour ERA-40 et de l.5°xl.5° pour BRA-INTERIM. Ces données
sont disponibles à intervalles de temps réguliers de 6h et couvrent la période du l "
42
Données et méthode de traitement des données
septembre 1957 à Oh au 31 août 2002 à 18h pour ERA-40 et du l " janvier 1979 à Oh au 31
décembre 2013 à 18h pour ERA-INTERIM. Les valeurs de. SWH ont été moyennées
spatialement dans la boite 7°30'-2°25'Wx4°-5°30'N pour en faire des séries chronologiques.
Nous utiliserons ces données pour analyser la variabilité interannuelle et la tendance à long
terme du comportement des vagues le long de la zone côtière ivoirienne.
Les données de température de la surface de la mer (TSM) ou SST (pour Sea Surface
Temperature en anglais) ont été produites par l'équipe scientifique du Group for High
Resolution Sea Surface Température (GHRSST Science Team, 2010) qui est un programme
1
Elles couvrent la période allant de 1981 à nos jours par pas de grille de 0.25°x0.25°
Longitude/Latitude. Ces données ont été spatialement moyennées le long de la côte ivoirienne
dans la boite (7°30'-2°25'Wx4°-6°N), afin de constituer une série chronologique journalière
couvrant la période 1982-2013. Ces données seront utilisées pour analyser le comportement
temporel (réchauffement ou refroidissement) des eaux le long de 1~ côte ivoirienne.
Les données de salinité analysées dans cette étude sont issues des champs de salinité
développés par Reverdin et al. (2007) qui ont été récemment étendus à 2013 (voir
http://www.legos.obs-mip.fr/observations/sss/datadelivery/sea-surface-salinity-database-in-
' ..
the-atlantic-ocean-50degn-30degs-for-the-1970-2013-period). Ces données de résolution
spatiale de 1 °x 1 ° et de résolution temporelle de 1 mois couvrent l'océan Atlantique
43
Données et méthode de traitement des données
particulièrement entre 30°S-50°N sur la période 1970-2013. Ces données proviennent d'une
variété de sources de données, principalement de thermosalinographes en cours sur les navires
de recherche et d'observation bénévoles (http://www.legos.obs-mip.fr/observations/sss/), de
mouillages du Pilot Research moored Array in the Tropical Atlantic (PIRATA) dans
l'Atlantique tropical (http://www.brest.ird.fr/pirata/), de Sail Moisture and Ocean Salinity
1
Elles constituent à ce jour les meilleures données de salinité disponibles pour l'Atlantique et
dédiées à la couche de surface. Elles ont en outre déjà servi à la validation de modèle d'analyse
de l'équilibre de la couche mixte de salinité (Da-Allada et al., 2013). Tout comme les
variables précédentes, les valeurs de SSS extraites de cette base de données ont été
spatialement moyennées dans la boite 7°30'-2°25'W x 4°-5°30'N pour en faire des séries
chronologiques. Les séries temporelles obtenues serviront à l'analyse de la tendance de la
salinité le long de côte ivoirienne.
44
Données et méthode de traitement des données
2400
i
C:
1500
~
Ill
1200
:i
Cl.
&_ 900
CIi
-0
~ 600
ëii
C:
CIi
C 300
SN
7\V 6\V 5W 4W JW
• forêt dense c:J Site RAMSAR Dtn51té de population
forêt d<j1radét Cl Aéroport intern1tioul (bbWkm carré) • VWcdulinoral - Plan d'eau
• Aine protêgtc + Afroport mondai(t
• <50
• 50. 100 + Zoae industrielle
Culture • Port • 100 - 200 * Base militaire Echelle: 1/ I 500 000
, , Plantatioa industrielle • > 200 • Extraction de ~Il
~~} Extraction de perrele
45
Données et méthode de traitement des données
Les différentes données présentées ci-dessus ont été analysées au moyen de méthodes
qui sont décrites dans la présente section. Ces méthodes comprennent le modèle d'analyse
harmonique et de prédiction de marée océanique (Utide), la régression linéaire, les tests
statistiques de détection de points de ruptures de Pettitt (1979) et de Hubert et Carbonnel
(1989), et des modèles numériques d'analyse de la vulnérabilité des différentes sections de la
zone côtière ivoirienne.
L'équation du modèle sous sa forme complexe est donnée par l'équation (2.1) (Codiga, 2011):
nall
où:
46
Données et méthode de traitement des données
brutes;
• Les complexes conjugués at et aq représentent respectivement les amplitudes
complexes de chaque composante q suivant les sens horaire et anti-horaire de rotation dans le
temps;
• Selon les sens de rotation (anti-horaire ou horaire), les coefficients multiplicatifs
complexes prennent respectivement les formes exponentielles Eiq et Etq telles que
Eiq = Piq x Fiq x exp i(Uiq + Viq) où Piq, Fiq, Uiq et Viq, représentent respectivement les facteurs
correctifs pour le pré-filtrage, facteur de correction nodal/satellite d'amplitudes, de
décalage phase à l'instant t, l'argument astronomique en radians, lequel est relatif à la marée
d'équilibre à Greenwich. La sommation ci-dessus se fait sur tous les q = 1, ... , nallc
+ -1 +1 __ 1 -1 + _ arctan (rm(sS))
Aq - aq , Aq - aq , ëq -
__ (lm(t:q))
Re(s~) et ëq - arctan Re(sq) (2.2)
47
Données et méthode de traitement des données
modèle est utilisé dans cette étude pour analyser une série temporelle unidimensionnelle telle
que les enregistrements marégraphiques décrits plus haut et pour simuler la marée sur une
longue période.
(i) On identifie les extrema locaux du signal original et on génère deux fonctions appelées
enveloppes supérieures Emax(i) et inférieure Emin(i) en appliquant la méthode
d'interpolation spline cubique aux maxima et minima locaux respectivement.
(ii) Une nouvelle série temporelle h(i) est obtenue en calculant la différence entre la série
temporelle précédente et la moyenne des enveloppes supérieures et inférieures, soit:
(iii) On répète les deux premières étapes sur la nouvelle série temporelle générée jusqu'à
ce que les enveloppes supérieures et inférieures soient symétriques, c'est-à-dire de moyenne
nulle [m(t) = O] au-dessous d'un certain critère prédéfini. La nouvelle série temporelle
obtenue représente la première IMF.
48
Données et méthode de traitement des données
x(t) = L
i=l
IMFk(t) + r(t) (2.4)
Dans le cas des anomalies du niveau de la mer, le taux instantané d'accélération (en mm/an)
est la dérivée par rapport aux temps du résidu ou de cette dernière IMF (Wu et al., 2007).
Cette méthode est couramment utilisée pour séparer la tendance à long terme des
variations du niveau de la mer des oscillations interannuelle et décennale (Ezer et al., 2013 ;
Feng et al., 2011; Wu et al., 2011). La méthode EMD donne plus de précision sur la tendance
à long terme de la série temporelle du niveau de la mer que la traditionnelle approche par
régression linéaire simple (Wu et al., 2007).
C'est une méthode d'analyse de tendances multiples de série temporelle (SWH par
exemple) basée sur la régression linéaire au sens des moindres carrés. Elle permet de détecter
les ruptures de tendance dans une série temporelle segmentée en plusieurs sous-séries dont
la longueur ou durée varie entre 2 années et le nombre total d'années de données
disponibles (cas de moyennes interannuelles) (Liebmann et al., 2010). Les changements
(baisse ou augmentation) cumulés (en mm, en °C et en psu pour le cas des valeurs
interannuelles des SWHs, des SSTs et du SSSs respectivement) sont calculés en
multipliant les pentes des courbes de tendances linéaires par la longueur ou la durée des
sous-séries temporelles. Les tendances les plus significatives sont obtenues à partir du test
statistique de Student (Liebmann et al., 2010).
49
Données et méthode de traitement des données
Le test statistique de Pettitt (Pettitt, 1979) est utilisé pour détecter la présence ou non
de points de rupture correspondant à un changement de régime au cours de l'évolution
temporelle d'une série chronologique donnée. Ce changement de régime peut correspondre à
un passage par exemple de vagues de plus en plus énergétiques aux vagues de moins en
moins énergétiques et vice versa avant et après le point de rupture. Dans cette étude, nous
utiliserons cette méthode pour détecter la présence ou non d'un point de rupture dans le
comportement interannuel de la série temporelle constituée par les moyennes annuelles des
hauteurs significatives des vagues (SWH) le long de la zone côtière ivoirienne. La formulation
mathématique de ce test non-paramétrique s'établit comme suit:
t N
ut,N = L L sgn(xi - xJ
i=l j=t+l
(2.5)
Xt+i, ... , XN à la même population. La statistique Ut,N est considérée pour l'ensemble des
valeurs de t tel que 1 <t< N. On utilise alors la variable KN pour tester HO telle que. KN =
maxlut,NI
Si K désigne la valeur de KN prise sur la série étudiée, sous l'hypothèse nulle HO, la
probabilité de dépassement de la valeur x est donnée approximativement par:
-6K2
p(KN > K) :::::: 2 x exp (2.6)
Pour un risque a de première espèce donné, Ho est rejetée si cette probabilité est
inférieure à a. Dans ce cas, la série temporelle présente une rupture au temps t définissant
50
Données et méthode de traitement des données
ainsi KN. Ce test est réputé pour sa robustesse et permet de détecter un et un seul point de
rupture (changement brutal de la moyenne) présent dans une série chronologique.
Considérons une série temporelle (SWH, SST par exemple) de N observations notée
{xi, i = 1, ... , N} divisée en m segments (m E [1; N]). Pour tout k compris entre 1 et m, soit
ik le rang dans la série initiale du dernier élément du kème segment. Posons de plus, i0 = O.
Pour tout k, nous noterons Xk la moyenne des termes de la kème sous-série et nk le nombre
d'éléments qu'elle contient.
Soit:
ik
a, = L
i=ik-1 +1
(xi -Xk)z (2.7) et (2.8)
51
Données et méthode de traitement des données
52
Données et méthode de traitement des données
53
Données et méthode de traitement des données
(2.9)
Les variables a1, a2, a3, a4, a5 et a6 représentent les nouvelles variables
adimensionnelles de risque liées respectivement à la géomorphologie, à la pente côtière, au
taux de recul ou d'avancée du trait de côte (Appeaning Addo, 2013 et 2015), à la remontée
relative du niveau de la mer, au marnage moyen de la marée océanique et à la moyenne
annuelle des hauteurs significatives des vagues. Enfin, chaque zone côtière peut être classée
en différentes catégories de vulnérabilité à savoir faible, modérée ou forte (Appeaning
Addo, 2013 et 2015). Cette classification est effectuée à partir du calcul de la moyenne du
CVI dans chaque zone. Les valeurs moyennes obtenues peuvent être rangées en trois
classes. Les valeurs seuils de ces classes sont représentées par les 33ème et 99ème
percentiles de la série ordonnée constituée par ces moyennes (Gornitz et al., 1997;
Appeaning Addo, 2013). Ces valeurs sont calculées à partir de la méthode ci-après.
Désignons par P33 et P99 les 33ème et les 99ème percentiles de la matrice:
où:
CV/1, CV/2 et CV/3 sont les moyennes des indices de vulnérabilité des sections 1, 2 et 3
respectivement.
Ces percentiles peuvent être calculés à partir de la formule suivante:
où:
.
i est l a partie
. . , d j(n+l)
entière e--;
100
· fr actionne
k 1 a partie · 11 e de --;
j(n+l)
100
54
Données et méthode de traitement des données
En comparant les CVIi(i = 1,2,3) des différentes sections de côte aux valeurs des 33ème et 99ème
percentiles, l'on a:
Hauteur
significative <0,55 0,55-0,85 0,85-1,05 1,05-1,25 >1,25
moyenne des
vagues
55
Données et méthode de traitement des données
Les changements induits par les facteurs socio-économiques dans l'espace côtier se
produisent souvent beaucoup plus rapidement que ceux liés aux facteurs physiques
(Szlafsztein et Sterr 2007). Ainsi, la vulnérabilité globale des zones côtières ne peut être
évaluée sans la combinaison des facteurs socio-économiques et des facteurs physiques (Boruff
et al., 2005). En effet, la fréquence et l'ampleur des impacts côtiers liés à la remontée du
niveau de la mer et aux évènements extrêmes seront fonction d'un certain nombre de
développement environnementaux et socio-économiques (Klein et Nicholls, 1999). Il existe de
nombreux indicateurs potentiels de développement d'indice de vulnérabilité lié aux
facteurs socio-économiques (McLaughlin et al., 2002; McLaughlin et Cooper, 2010).
Cependant, le choix des facteurs à intégrer dans le calcul d'un indice de vulnérabilité socio-
économique doit être motivé par la relative importance de ces facteurs dans le développement
social et économique de la population et dans la protection des écosystèmes côtiers. La
disponibilité des données peut également influencer le choix des différents facteurs
(McLaughlin et al., 2002). Dans notre cas, les facteurs sélectionnés pour le calcul de la
vulnérabilité liés aux facteurs socio-économiques sont: la densité de population, l'occupation
du sol, les aires protégées (facteurs naturels de protection de la côte) et les infrastructures
(urbaines, industrielles et commerciales). Bien que les paramètres sélectionnés ici ne soient
pas exhaustifs, ils semblent représentatifs de l'état de vulnérabilité socio-économique de cette
région.
Les ports jouent un rôle de premier plan dans les développements économique et
humain des différents pays du monde ayant une frontière maritime, particulièrement dans les
pays en développement à travers les importants échanges commerciaux qu'ils facilitent. Dans
les villes portuaires, la population est très élevée et continue de croître (McGranahan et al.,
2007, Nicholls et al., 2008, Brown et al., 2011). En Côte d'Ivoire par exemple, le nombre
d'habitants est plus élevé dans les deux villes portuaires San-Pedro et Abidjan que dans les
autres villes côtières. En outre, l'essentiel de la production de fèves de cacao est exporté
vers les autres continents à partir des ports de San-Pedro et d'Abidjan. Il est important de
mentionner ici qu'une grande partie des entreprises sont localisées au port d'Abidjan-
Vridi. La valeur ajoutée par les échanges commerciaux à travers ces ports contribue de
manière significative à l'économie ivoirienne et au bien-être de la population. Les
infrastructures de protection de ces ports contribuent aussi au recul du trait de côte (Thé et
56
Données et méthode de traitement des données
Quelennec, 1989, Wognin et al., 2012) par la modification du transit sédimentaire vers l'Est
dans le cas de la côte ivoirienne.
Le tableau 2.2 résume les facteurs pris en compte dans notre étude ainsi que les
degrés de vulnérabilité qui leur sont associés. En dehors des variables liées à la densité de
population, au port, à l'aéroport, à l'occupation du sol et à l'aire protégée, l'attribution des
degrés de vulnérabilité est basée sur celle de McLaughlin et al. (2002) et McLaughlin et
57
Données et méthode de traitement des données
Cooper (2010). Les routes sont subdivisées en deux catégories, à savoir les routes à deux
voies et celles à quatre voies ou autoroutes. Les routes à deux voies sont moins vulnérables
que celles à quatre voies en raison de leur faible coût de reconstruction en cas de
destruction. Ainsi, l'on attribue les degrés de vulnérabilité 3 et 5 respectivement aux routes à
deux voies et celles à quatre voies. L'absence de voie bitumée est caractérisée par un degré de
vulnérabilité égal à 1, car le coût de sa réhabilitation en cas de destruction est faible par rapport
aux précédentes.
Tableau 2-2: Classification des facteurs de risque liée aux facteurs socio-économiques
extrait de Mclaughlin et al., (2002), et Mahapatra et al., (2015).
Variable
1 2 3 4 5
adimensionnelle
Densité de
population <100 100-200 200-400 400-600 >600
(hbt/krrr')
Aéroport Absence Aérodrome Régional International
58
Données et méthode de traitement des données
Les densités de population calculées pour les principales villes du littoral peuvent être
rangées en 5 classes de vulnérabilité (Mahapatra et al., 2015). Les classes de vulnérabilité
très faible et très élevée sont caractérisées par des densités de population inférieures à 100
et supérieures à 600 habitants au kilomètre carré respectivement. Les classes de vulnérabilité
intermédiaires incluant faible, modérée et élevée sont caractérisées par des densités de
population comprises entre 100-200, 200-400, 400-600 habitants au kilomètre carré
respectivement (Mahapatra et al., 2015).
Les aires protégées constituent une résilience naturelle pour la zone côtière. Elles
revêtent une importance particulière pour la conservation de la biodiversité en offrant des
habitats de bonne qualité aux différentes espèces vivantes, les rendant moins vulnérables aux
conditions climatiques extrêmes. En outre, ces aires protègent les populations contre les
événements climatiques soudains et réduisent la vulnérabilité aux inondations, aux
sécheresses, à l'érosion et à d'autres catastrophes liées au climat. Elles atténuent les effets
du changement climatique en absorbant une partie du gaz carbone (C02) produite
quotidiennement (Burke et al. 2001; Mansourian et al., 2009; Ellison, 2015). En raison du
rôle capital que jouent ces aires dans la préservation de la biodiversité, une zone abritant une
aire protégée est caractérisée par un degré de vulnérabilité égale à 1 et celle n'abritant pas
d'aire protégée sera caractérisée par le degré de vulnérabilité égale à 5.
59
Données et méthode de traitement des données
(2.8)
Le CVI et le SVI permettent de calculer pour chaque section de côte les indices de
vulnérabilité liés aux facteurs physiques et anthropiques séparément. Cependant, l'approche
intégrée d'évaluation de la vulnérabilité suggérée par Szlafsztein et Sterr (2007) requiert une
formule qui intègre les indices précédents pour le calcul de l'indice total de vulnérabilité d'une
section de côte donnée. Les formules proposées par Szlafsztein et Sterr (2007), Ôzyurt (2007),
Ôzyurt al. (2008) seront généralisées dans cette étude. Cette nouvelle formulation qui fait partie
des résultats obtenus dans cette étude sera exposée dans le chapitre 4.
2.3. Conclusion
Les données que nous avons utilisées dans ce travail pour l'étude des processus
océaniques et anthropiques proviennent de diverses sources. Les données liées aux processus
océaniques sont disponibles par points de grilles compris entre 0,25°x0,25° et 1,5°x 1,5°.
Celles dérivées des marégraphes sont ponctuelles. Elles couvrent des périodes relativement
60
Données et méthode de traitement des données
longues comprises entre 21 et 45 années. Les caractéristiques des vagues extraites des bases
de données ERA-40 couvrent les périodes allant de 1958 à 2002 par point de grille de 1 °xl 0•
Celles extraites de BRA-Intérim vont de 2003 à 2014 par point de grille de l,5°xl,5°. Les
données relatives à l'élévation du niveau de la mer extraites de la base de données de A VISO
s'étendent de 1993 à 2014 par point de grille de 0,25°x0,25°. Celles relatives aux paramètres
SST et SSS proviennent des bases de données de GHRSST et de Reverdin et al. (2007)
respectivement. Ces données s'étendent de 1982 à 2014 par point de grille de 0,25°x0,25°
pour la SST et de 1970 à 2013 par point de grille de 1 °xl O pour la SSS. Les données horaires
marégraphiques accessibles couvrent une période relativement courte allant de 1982 à 1988.
La distribution des écosystèmes et des infrastructures et la répartition de la population (densité
de population) le long de la côte pour l'année 2010 ont été également utilisées dans ce travail
(INS, 2010).
Pour accéder à l'évolution temporelle récente de la marée sur la côte ivoirienne, nous
avons utilisé les données générées par le modèle de prédiction de marée Utide. L'utilisation
des méthodes comprenant la décomposition modale empirique (EMD), l'analyse de tendances
multiples basée sur la régression linéaire permettront de caractériser la variabilité temporelle
aux différentes échelles de temps des séries temporelles analysées. La détermination des
points de rupture principal et secondaire se feront à partir des tests de Pettitt (Pettitt, 1979) et
de segmentation (Hubert et Carbonnel, 1989) respectivement. Les indices de vulnérabilité
CVI et SVI permettront de quantifier la vulnérabilité liée respectivement aux facteurs
physiques et anthropiques des différentes sections de côte. Les classes de vulnérabilité
déduites de ces indices à partir de la méthode des percentiles seront utilisées pour caractériser
la vulnérabilité de chaque section de côte en fonction de la valeur de son indice.
Prévoir l'évolution future de la zone côtière ivoirienne afin de réduire les impacts de
ces risques sur les populations, les écosystèmes et les infrastructures, revient à maitriser les
informations relatives aux pressions auxquelles elle est soumise. Nous allons pour cela
analyser dans le chapitre 3 les caractéristiques des forçages physiques. L'analyse de la
variabilité temporelle de ces facteurs qui constituent les principaux forçages physiques à la
côte nous permettra de comprendre comment ils menacent les potentialités de cet espace au
fil des années. Pour ce faire, des séries temporelles provenant de mesures in situ, des
réanalyses, de satellites altimétriques, de modèle seront traitées et analysées à partir des
méthodes décrites précédemment.
61
Partie II: Analyse des Résultats et Discussions
Partie II
Analyse des Résultats et Discussions
62
Variabilité temporelle et tendance des paramètres environnementaux le long de la côte ivoirienne
Chapitre 3
Variabilité temporelle et tendance des
paramètres environnementaux le long de
la côte ivoirienne
63
Variabilité temporelle et tendance des paramètres environnementaux le long de la côte ivoirienne
64
Variabilité temporelle et tendance des paramètres environnementaux le long de la côte ivoirienne
Année
Figure 3.1: Variabilité horaire de la marée (en mètre) au port d'Abidjan-Vridi. Les
données couvrent la période comprise entre le 1er janvier 1982 à 1 h et le 31 décembre
1988 à Oh.
I
1
:,QI j:8
.\
~ 0.2 ·-
o.5 '""'· """""" "'"' · ... ,. . . "'".
"""'"" '"'" '""" . """'" ··••·· , ... , ..•... a)
J:
I
rn b)
f-
i
~
() 0.5
'iii 0.3
•QI 0.1
•w•'1'friffl~,,,mvvi~'''''™'''''''"l\ll1t••r~,~.,,,~~,r~~ffl''''~'''"111 c)
i -0.1
5 .Q,3
; -0.5 ,~hl~L'ltWI.Uk.\iYJ1UIUUl.WJ~•HlL\.1J,J.th11W1r1Wilh\iW••··~~iIJklll.~\W,,1u,~
.~ 1982 1983 1984 1985 1986 1987 1988
1'11
Année
>
65
Variabilité temporelle et tendance des paramètres environnementaux le long de la côte ivoirienne
L'une des caractéristiques importantes de la marée est le temps des hautes et basses
mers. En effet, lorsqu'une hauteur importante de la marée coïncide avec une surcote ou une
dépression, les conditions à la côte sont exacerbées et le risque d'érosion ou d'inondation est
fort. Par ailleurs, des valeurs élevées de marée haute peuvent entrainer une
inondation/submersion partielle ou permanente d'une surface donnée si la pente de la côte
n'est pas forte comme cela est le cas pour plusieurs pays côtiers de l'Afrique de l'Ouest. La
figure 3.3 illustre la variabilité journalière des hauteurs maximales de la marée le long de la
côte ivoirienne. Cette marée étant de type semi-diurne, nous représentons les valeurs
maximales de deux pics successifs. L'on observe une variabilité saisonnière des marées
hautes modulée par une forte variabilité interannuelle de ces valeurs maximales. Des valeurs
maximales sont généralement ·observées après l'été. Elles apparaissent ainsi à un moment où
la côte est vulnérable (Tano et al., 2014) en raison du lessivage qu'elle peut avoir subi de la
part des vagues énergétiques en provenance de l'océan Atlantique Sud (Toualy et al., 2015).
Ceci accentue la dégradation de la côte en termes d'érosion côtière induite par les marées. En
1982, 1983, 1986 et 1987, les pics sont inférieurs à 1,5 m tandis que pour les autres années,
les pics sont supérieurs à 1,6 m. ces derniers peuvent être aux apparitions épisodiques des
marées de tempêtes à la côte (Quelennec, 1984; Koffi et al., 2014).
1.7-·····"··········
1.1
Figure 3.3: Variabilité journalière des hauteurs maximales des marées hautes (en
1 ••
mètre). La série temporelle est obtenue en prenant la valeur maximale de deux marées
hautes consécutives.
66
Variabilité temporelle et tendance des paramètres environnementaux le long de la côte ivoirienne
Pour l'ingénierie côtière, la sécurité des personnes vivant dans les zones côtières et la
sécurité de la navigation maritime, il est important de prédire l'occurrence des marées hautes
et exceptionnelles. Ces marées exceptionnelles et de vives eaux majeures tendent à provoquer
des inondations. Ceci est observé par exemple le long des côtes américaines au cours de ces
dernières années dans l'océan Atlantique (Spanger-siegfried et al., 2014). Ces marées ont
1 ••
également induit des pertes de terre du fait de l'érosion qu'elles ont provoqué sur la côte
brésilienne (Mallmann et Pereira, 2014). Prédire ces marées le long du Golfe de Guinée est
d'une importance capitale en raison de la forte concentration de population dans les villes
côtières. L'objectif de cette section est d'analyser si le modèle de marée peut aider à la
compréhension de la vulnérabilité côtière le long de la côte ivoirienne.
3.1.2.1.Validation du modèle
67
Variabilité temporelle et tendance des paramètres environnementaux le long de la côte ivoirienne
anglais). Ainsi, tous les constituants qui seront utilisés dans notre étude sont ceux dont le
SNR ~ 2.
~.5L--'--------'--------------------'-----------'-------
1982 1983 1984 1986 1987
10°
"' 10~
"
Figure 3.4: Variabilité temporelle des données brutes (courbe rouge) et reconstruites
(courbe bleue). Les résidus (différence entre les données brutes et reconstruites) déduits
des courbes précédentes
1
(courbe verte). Les différents constituants extraits à partir de
l'analyse harmonique sont représentés sur le panel du bas. Les constituants significatifs
(SNR?:2) sont marqués en rouge et les moins significatifs (SNR9,) sont marqués en
bleu.
montre une augmentation des hauteurs d'eau due à la marée au fil des années. Cette
augmentation a atteint 1,2 m et 1,3 m respectivement au cours des périodes 1982-1990 et
2010-2014. Cette tendance ascendante illustre l'augmentation des valeurs journalières
maximales de la marée le long de la côte ivoirienne.
68
Variabilité temporelle et tendance des paramètres environnementaux le long de la côte ivoirienne
1.5
1.4
Ê
,g:•.. 1.3
CV
:i:
1.2
1.1
1 ••••••••••••••••••••••••••••••••••••••••••••••••••••••••••••••••••••••••••••••••
1982 1986 1990 1994 1998 2002 2006 2010 2014
Année
Figure 3.5: Variabilité temporelle des hauteurs journalières maximales des marées
' ..
hautes (m) obtenues à partir de la marée prédite par le modèle Utide sur la période
comprise entre 1982 et 2014. Le modèle est stable après une année d'analyse. La
tendance linéaire est indiquée par la droite rouge.
69
Variabilité temporelle et tendance des paramètres environnementaux le long de la côte ivoirienne
mer. L'évolution temporelle récente du niveau de la mer est analysée également à partir des
données satellitaires en raison du manque de données marégraphiques récentes. Les anomalies
du niveau relatif de la mer extraites des données A VISO ont été moyennées spatialement dans
chaque section de côte définie dans le chapitre 1. Les séries temporelles obtenues au niveau
des trois sections de côte définies dans cette étude présentent des similitudes en termes
d'élévation du niveau de la mer traduisant ainsi une dynamique du niveau de la mer peu
variable le long de la côte (Figure 3.6a). Ce résultat est aussi confirmé par l'évolution
interannuelle de la moyenne annuelle des anomalies du niveau de la mer caractérisée par de
faibles variations du niveau de là mer d'une section de côte à une autre en raison de la valeur
relativement faible des écarts-types interannuelles (Figure 3.6b). Ainsi, la suite de nos
analyses concernant la variabilité temporelle se fera à partir de la moyenne des anomalies du
niveau de la mer dans l'ensemble de la zone d'étude.
32 r·"'"""''"'"'""'""'"'"'''"'"'"''l"""''""'"'""'"'""'"'"'""'""''""'""'"'"''""""'"'"'""'"'"'"'""'""'"'"'"""''""'""'"'"''""""''.""""''"'"''"""'""'"''"""'""'""''"""""]a)
22
Ê 12>-· ..
~
s
(/)
2
-8
-18~
1993 1996 1999 2002 2005 2008 2011 2014
DATE
10
-.
1 •
?----:._ lb)
Ê 5
~
s
(/) 0
-5
1994 1996 1998 2000 2002 2004 2006 2001! 2010 2012 2014
ANNEE
70
Variabilité temporelle et tendance des paramètres environnementaux le long de la côte ivoirienne
et celle allant de juillet à septembre représentent la signature de l' upwelling côtier qui est
l'une des particularités de cette région. Nous observons également une augmentation des
valeurs minimales d'une année à l'autre sur toute la période d'étude (1993-2014). Cette
augmentation interannuelle de ces valeurs minimales traduit une diminution de l'intensité de
l'indice d'upwelling et donc un léger réchauffement océanique dans cette région. Cette
situation constitue une menace significative pour l'existence de certaines espèces de poissons
telles que les crustacés, les espèces pélagiques dont l'abondance dépend en partie des
nutriments que ce phénomène d' upwelling apporte lors de son établissement saisonnier
(Toualy, 2013; Nidheesh et al.; 2013).
71
Variabilité temporelle et tendance des paramètres environnementaux le long de la côte ivoirienne
20
15
10
Ê 5
.!,!.
:3
"' 0
-5 •.. -
-10
-15
1993 1996 1999 2002 DATif005 2008 2011 2014
Figure 3.7: Variabilité temporelle des données journalières relatives aux anomalies du
niveau de la mer (en noir) fournies par AVISO et moyennées spatialement dans la boite
7°30'-2°25' W x 4°30'-5°30' N couvrant la période 1993-2014. La tendance linéaire (en
rouge) des données a été ajoutée à la figure.
La variabilité temporelle de la SST peut avoir des impacts négatifs sur la distribution
et l'abondance des espèces halieutiques. En effet, une élévation de la SST entraine une baisse
de l'intensité de l' upwelling qui se traduit par une faible activité biologique. L'une des
conséquences des changements significatifs à l'échelle temporelle de ce paramètre sur le bien-
être des populations est la réduction des stocks de pêche, préjudiciable aux activités socio-
économiques liées à la pêche. Ces impacts dépendent fortement de l'échelle temporelle
considérée. Un fort réchauffement sur une courte période (inférieure à l'année) peut affecter
la physiologie des poissons, causant des dommages significatifs pour l'aquaculture, une
modification de la distribution et de l'abondance des espèces. Un réchauffement s'étendant de
quelques années à une .décennie. pourrait induire un stress physiologique et des changements
phrénologiques. L'impact d'un réchauffement à moyen terme pourrait se traduire par une
réduction de l'abondance de plusieurs populations marine et aquatique dont la conséquence
72
Variabilité temporelle et tendance des paramètres environnementaux le long de la côte ivoirienne
serait la baisse des quantités de captures. L'impact d'un réchauffement à long terme inclurait
la réduction de la production primaire dans les océans et son transfert aux trophiques élevés.
Dans cette étude, nous nous intéressons au comportement aux différentes échelles de
1
temps de la SST. Pour ce faire, les données de SST du GHRSST (Donlon et al., 2007;
GHRSST Science Team, 2010) ont été moyennées spatialement dans chaque section de côte
définie dans cette étude. Les séries temporelles obtenues au niveau des trois sections de côte
définies dans cette étude présentent des similitudes en termes de refroidissement (baisse des
SSTs) ou de réchauffement (hausse des SSTs) traduisant ainsi une dynamique du niveau de la
mer peu variable le long de la côte (Figure 3.8a). Ce résultat est aussi confirmé par l'évolution
interannuelle de la moyenne annuelle des SSTs caractérisée par de faibles variations de ce
paramètre d'une section de côte à une autre en raison de la valeur relativement faible des
écarts-types interannuelles (Figure 3.8b).
30 a)
Û 28
~
:nIl) 26
24
22 (,.,~111111~1m,:1nm1,;,,,.,,,,,,mn111111111mrn1111iu11111mmnm1mu11•1m111cmm111111i11111111JŒ111munur•111m1rmn1·,1•11m11111u1111m11111u1rn11u1m1rm1wN1rn11•111m1m111,,11man11J
1982 1985 1988 1991 1994 1997 2000 2003 2006 2009 2012
DATE
28---~----~----~----~----~---~~----,
b)
E 21.5-
:n
Il) 27-
26.5 ---~----~---~-----'------'------'-------'
1985 1990 1995 2000 2005 2010
ANNEE
Figure 3.8: Variabilité1 temporelle des SSTs moyennées dans les sections 1 (Cap des
Palmes-Sassandra) en bleu, 2 (Sassandra-Abidjan) en vert et 3 (Abidjan-Cap des Trois
Pointes) en rouge. b) évolution interannuelle de la moyenne annuelle et de l'écart-type
des SSTs.
73
Variabilité temporelle et tendance des paramètres environnementaux le long de la côte ivoirienne
23,06°C et 30,27°C. De plus, cette série temporelle est caractérisée en outre par une forte
variabilité saisonnière et interannuelle des valeurs minimales et maximales. Les valeurs
minimales apparaissant entre juillet et septembre traduisent la signature de l' upwelling de la
grande saison froide (Toualy et al., 2012) déjà observée à partir des anomalies du niveau de la
mer.
31
30
29
28
u 27
._
2-
~ 26
25
24
23
22
1982 1986 1990 1994 1998 2002 2006 2010 2014
DATE
Figure 3.9: Variabilité temporelle des données journalières des SSTs de GHRSST
moyennée spatialement dans la boite 7°301-2°251 W x 3°-6° N sur la période 1982-2014.
74
Variabilité temporelle et tendance des paramètres environnementaux Le Long de La côte ivoirienne
plus significatifs que les réchauffements (figure 3.10b). Au-delà de 6 ans, les minima absolus
(en bleu) décroissent pour s'annuler pour les sous-séries temporelles de tailles égales à 12 ans.
Cela pourrait s'expliquer par le fait que les périodes de refroidissement compensent de moins
en moins les périodes de réchauffement. Toutes les tendances sont positives pour des
segments de durées supérieures à 12 années (en rouge). L'évolution interannuelle des
moyennes annuelles des SSTs le long de la côte ivoirienne semble donc être caractérisée par
trois grandes tendances. Pour caractériser ces tendances, nous avons appliqué à la série
temporelle constituée par les moyennes annuelles des SSTs deux tests statistiques de détection
de points de rupture d~ tendance. Il s'agit ici des tests de Pettitt (1979) et la segmentation
(Hubert et Carbonnel, 1989). L'application du test de Pettitt indique une rupture principale en
2002. Quant à la segmentation de Hubert, trois grandes tendances à savoir un réchauffement
de 0,33°C entre 1982 et 1986 suivi d'un autre réchauffement moins significatif que le premier
entre 1987-2002 dont la valeur vaut 0,07°C. La dernière tendance est caractérisée par un
refroidissement de l'ordre de -0,03°C sur la période 2003-2014. Toutes ces tendances sont
significatives à 99%. La tendance à moyen terme est caractérisée par un réchauffement global
de l'ordre de 0,66°C des valeurs de la SST sur la période 1982-2014. Le taux de
réchauffement (- 0,02°C/an) est du même ordre de grandeur que celui de 0,03°C/an obtenu
par Toualy et al. (2012) entre 1982-2010.
Cette hausse (- 0,66~C soit 0,02°C/an) ci-dessus mentionnée des SST le long de la
1
côte ivoirienne pourrait constituer une menace pour les écosystèmes particulièrement les
espèces halieutiques en raison de la diminution de l'intensité de l'upwelling source de
nutriment pour ces nombreuses espèces. Elle pourrait expliquer une des raisons de la baisse
des stocks de pêche observée le long de la côte ivoirienne au cours de ces dernières décennies
(DPH, 2011).
75
Variabilité temporelle et tendance des paramètres environnementaux le long de la côte ivoirienne
1
!/) 30
(1)
,(1)
C
0.5
C
_CIJ
"O
20
0
~ Sst (°C)
..0
E 10 -0.5
0
z
-1
1985 1990 1995 2000 2005 2010
Année
ô
0
';; 1.5 ~~-~-~-~~-~-~-~~-~-~-~~-~-~-~-~
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0
b) --e- minima absolus
!/)
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·c 2 4 6 8 10 12 14 16 18 20 22 24 26 28 30 32
(IJ
Figure 3.10: a) Analyse des tendances des moyennes annuelles de la SST (°C) de 1982
à 2014. Les Changements relatifs à une même année ne sont pas représentés. Les
contours noirs fournissent la significativité à un niveau de confiance de 95% des
différentes tendances à partir. du test-t de Student. b) évolution des tendances négatives
et positives absolues des moyennes annuelles des SSTs en fonction du nombre d'années
sur le panel du bas.
La salinité joue un rôle important dans le maintien à un niveau constant des sels
organiques des espèces aquatiques et dans les échanges océan-atmosphères. Elle contribue en
outre à la distribution des espèces dans les estuaires. Cependant, une variation significative de
ce paramètre peut avoir des impacts négatifs dans la distribution des espèces à travers la
modification des habitats peu profonds et du littoral qui constituent des couches
écologiquement et économiquement cruciales en raison de la forte dépendance des
productions primaire et secondaire (Vuorinen et al., 2015). Ce paramètre peut également
contribuer à la réduction des quantités d'eau douce disponibles (IPCC, 2007). Dans cette
76
Variabilité temporelle et tendance des paramètres environnementaux le long de la côte ivoirienne
étude, les données de salinité extraites des champs de salinité développés par Reverdin et al.
(2007) ont été moyennées spatialement dans chaque section de côte définie dans le chapitre 1.
Les séries temporelles obtenues au niveau des trois sections de côte définies précédemment
présentent des similitudes en termes de salinisation ou de dessalure des eaux côtières
traduisant ainsi une dynamique de la salinité peu variable le long de la côte (Figure 3.1 la). Ce
résultat est aussi confirmé par l'évolution interannuelle de la moyenne annuelle des SSSs
caractérisée par de faibles variations de la salinité d'une section de côte à une autre en raison
de la valeur relativement faible des écarts-types interannuelles (Figure 3.11 b). Ainsi, la suite
de nos analyses se fera à partir de la série temporelle spatialement moyennée dans la zone
d'étude.
36 a)
-
::::1 35
.,
S: 34
Cil
V)
cn 33
32~-----r----'--"'---------------------~
1970 1973 1976 1979 1982 1985 1988 1991 1994 1997 2000 2003 2006 2009 2012
DATE
'S' 34.8
.,
S: 34.6
V)
Cil
Cil 34.4
Figure 3.11: Variabilité temporelle des SSSs moyennées dans les sections 1 (Cap des
Palmes-Sassandra) en bleu, 2 (Sassandra-Abidjan) en vert et 3 (Abidjan-Cap des Trois
Pointes) en rouge. b) évolution interannuelle de la moyenne annuelle et de l'écart-type
des SSSs. 1 '
La série temporelle mensuelle obtenue en moyennant donc les données par point de
grille dans la boîte 7°30'-2°25'Wx4°30'-6°N est caractérisée par des valeurs minimale et
maximale valant respectivement - 33,02 et - 35,5 psu. De plus, l'évolution temporelle des
SSSs le long de la côte est caractérisée par des périodes de salinisation et de dessalure des
eaux côtières de la côte ivoirienne. Le cycle annuel est caractérisé par un minimum relatif et
un minimum absolu localisés respectivement en juin (grande saison pluvieuse) et en octobre
77
Variabilité temporelle et tendance des paramètres environnementaux le long de la côte ivoirienne
(petite saison des pluies). Les valeurs interannuelles obtenues en moyennant les valeurs
mensuelles ont été analysées à partir de la méthode d'estimation de tendances multiples basée
sur la régression linéaire de Liebmann et al. (2010). Les figures 3.12 montrent respectivement
les différentes tendances possibles en fonction de la longueur du segment de temps choisi
(segment de temps compris entre 2 et 33 ans) et l'évolution temporelle des valeurs absolues
des tendances maximales positives (en rouge) et négatives (en bleue). Toutes les tendances
(positives ou négatives) sont possibles pour toutes les sous-séries temporelles de longueurs
inférieures à quelques dizaines d'années (Figure 3.12a). La dessalure maximale est accentuée
par rapport à l'augmentation maximale du sel dans les eaux côtières ivoiriennes pour des
segments de temps supérieurs à 15 ans (Figure 3.12b). Au-delà de 33 ans, la salinité maximale
des eaux s'annule. La variabilité quinquennale est marquée par une salinisation des eaux
côtières de - 0,6, - 0,1 et de - 0,04 psu entre 1970-1974, 1995-1999 et 2005-2009
respectivement. On observe des baisses estimées à - -0,2; - -0,2; - -0,13; - -0,37; - -0,05 et à
- -0,11 psu entre 1980-1984, 1985-1989, 1990-1994, 2000-2004 et 2010-2013
respectivement. La variabilité" décennale est caractérisée par la salinisation des eaux entre
1970-1979 et par des dessalures des eaux côtières estimées à - -0,23; - -0,12 et - -0,17 psu
entre 1980-1989, 1990-1999 et 2000-2009 respectivement. La tendance à long terme du
comportement de la SSS le long de la côte ivoirienne est caractérisée par une stabilisation du
contenu en sel des eaux côtières ivoiriennes. Cette tendance à la stabilisation est confirmée
par la pente proche de zéro de la tendance linéaire estimée à partir de la méthode basée sur la
décomposition modale empirique (Figure 3.13). Cependant, l'augmentation de l'occurrence et
la magnitude des évènements extrêmes et l'élévation du niveau de la mer pourraient amplifier
le risque de salinisation des sols de la zone côtière ivoirienne.
78
Variabilité temporelle et tendance des paramètres environnementaux le long de la côte ivoirienne
1
u, 40
(l)
•(l)
0.5
ê
_CTJ
30
"C
~ 20 0 sss (psu)
..0
E -0.5
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-1
1980 1990 2000 2010
S' Année
V)
~
0 0.6 L ~ b) 1
Figure 3.12: a) Analyse des tendances des moyennes annuelles SSS (psu) de 1970 à
2013. Les Changements relatifs à une même année ne sont pas représentés. Les
contours noirs fournissent la signifi.cativité à un niveau de confiance de 95% des
différentes tendances à partir du test-t de Student. b) évolution des tendances négatives
et positives absolues des moyennes annuelles des SSSs en fonction du nombre d'années.
36
,
34.8 ... .. . ... "' ",, . . ~·· ..
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3
1\70 1 973 1978 1979 1982 1986 1 988 1991 1994 1997 2000 2003 2008 2009 2012
DATE
la période 1970-2013. La meilleure courbe des tendances au sens- des moindres carrés
(en rouge) représentant la tendance linéaire des données a été ajoutée à lafigure.
79
1 •
Variabilité temporelle et tendance des paramètres environnementaux le long de la côte ivoirienne
Les variabilités saisonnière et interannuelle des hauteurs significatives des vagues ont
été également analysées. Pour ce faire, ces hauteurs ont été moyennées spatialement dans
chaque section de côte définie dans le chapitre 1. Les séries temporelles obtenues au niveau
des trois sections de côte définies dans cette étude présentent des similitudes en termes
d'intensification ou de baisse de l'énergie des vagues traduisant ainsi une dynamique de
l'énergie des vagues peu variable le long de la côte (Figure 3.14a). Ce résultat est aussi
confirmé par l'évolution interannuelle de la moyenne annuelle des SWHs caractérisée par de
faibles variations de ce paramètre d'une section de côte à une autre en raison de la valeur
relativement faible des écarts-types interannuelles (Figure 3.14b). Ainsi, la suite de nos
analyses se fera à partir de la série temporelle spatialement moyennée dans la zone d'étude.
La série temporelle quadri-journalière obtenue en moyennant les données par point de grille
dans la boîte 7°30'-2°25'Wx4°-6°N est caractérisée par des valeurs comprises entre 0,9 met
2,7 m avec des maxima apparaissant entre les mois d'avril et de septembre (Figure 3.15).
1 1 1 1 1 1 1 1 1
1960 1965 1970 1975 1980 1985 1990 1995 2000
ANNEE
Figure 3.14: Variabilité temporelle des SWHs moyennées dans les sections 1 (Cap des
Palmes-Sassandra) en bleu, 2 (Sassandra-Abidjan) en vert et 3 (Abidjan-Cap des Trois
Pointes) en rouge. b) éyolution interannuelle de la moyenne annuelle et de l'écart-type
des SWHs.
80
Variabilité temporelle et tendance des paramètres environnementaux le long de la côte ivoirienne
2.5
g
! 1.5
L'analyse des caractéristiques des vagues ainsi que leur variabilité saisonnière,
interannuelle et à long terme permet de définir l'état de la mer et son comportement aux
différentes échelles précédemment mentionnées. Les évènements extrêmes d'origine
océanique peuvent avoir un impact réel sur les populations vivant en zone côtière. Ils
constituent également une véritable menace pour les infrastructures et une modification des
écosystèmes côtiers à cause d'éventuelles inondations qui pourraient survenir.
Pour cette étude, les données des hauteurs significatives des vagues sont moyennées
spatialement dans la boîte 7°30'.W-2°25'W; 4°30'N-5°30'N. Les valeurs quadri-joumalières
(toutes les 6 heures) obtenues ont été moyennées pour en faire une série temporelle
journalière. Le tableau 3 illustre les caractéristiques moyennes des paramètres des vagues le
long de la côte ivoirienne en utilisant la méthode des percentiles. A l'analyse de ce tableau, il
ressort que les hauteurs des vagues qui lessivent le littoral ivoirien sont comprises entre 0,65
met 2,66 m sur la période 1958-2002 à partir des données ERA40 et sur la période 2003-2014
à partir des données de BRA-INTERIM. Les périodes de ces vagues sont comprises entre 5,4
set 14,57 s. Leur direction moyenne vaut 183,62 degrés Nord et varie peu au cours de l'année
81
Variabilité temporelle et tendance des paramètres environnementaux le long de la côte ivoirienne
en raison de la valeur relativement faible de leur écart-type (-7;13 degrés). Plus de 75% de
ces vagues sont dues au vent, car le 75ème percentile ou 3ème quartile de leur période est
inférieure à 10 s. Ces différents résultats montrent bien que dans cette région, le système des
vagues est composé à la fois de mers du vent et de houles.
La climatologie mensuelle illustrée par la figure 3.16 indique que l'évolution annuelle
de la hauteur significative des vagues est marquée par deux périodes. La première période, de
novembre à mars, est caractérisée par de faibles hauteurs caractéristiques d'une mer peu
agitée sous l'effet des vagues. La seconde période, de mai à septembre, est caractérisée par
des hauteurs élevées. Celle-ci correspond à la période de forte agitation de la mer sous l'effet
des vagues. Les plus fortes valeurs des SWHs sont généralement observées au cours du mois
de juillet. Les mois d'avril et d'octobre apparaissent comme des mois de transition marqués
par la présence à la fois des vagues de hauteurs mixtes (faibles et relativement élevées).
82
1 •
1.5
1.45
1.4
1.35
1.3
-
E
~ 1.25
Cf)
1.2
1.15
1.1
1.05
1
j F M A M j j A s 0 N D
MOIS
Figure 3.16: Cycle annuel des variations de SWH (m) le long de la côte ivoirienne
calculé à partir des données de (ERA-40 et ERA-INTERIM) sur la période 1958-2014.
Les moyennes mensuelles ont été obtenues à partir des données de hauteurs quadri-
horaires des hauteurs significatives des vagues issues d'ERA-40 et ERA-INTERIM. La figure
3.17 illustre les anomalies mensuelles des hauteurs significatives des vagues. Ces anomalies
correspondent à la différence entre les valeurs mensuelles des hauteurs significatives des
vagues et la valeur climatologique mensuelle correspondante. Les anomalies négatives (resp.
positives) correspondent à des vagues de faibles énergies (resp. de fortes énergies). De 1958 à
1981, les valeurs mensuelles des vagues sont peu énergétiques. Les vagues les plus
énergétiques apparaissent après l'année 1981 et continuent de s'intensifier au-delà de l'année
2002. L'analyse des données fournies par la base de données ERA-INTERIM montre des
anomalies positives des valeurs des hauteurs significatives des vagues au cours de la période
récente de 2003 à 2013. L'année 1981 semble représenter un point de rupture dans l'évolution
des hauteurs de vagues le long de la zone côtière du Golfe de Guinée.
Les valeurs d'anomalies atteignent 10 cm au cours des mois de mai à septembre sur la
période 1997-2002. Cette saison apparait ainsi comme la saison des vagues de fortes énergies
sur les côtes du Golfe de Guinée. Cette intensification de l'énergie. des vagues a été également
observée le long des côtes Australienne et Norvégienne respectivement par Hemer et al.
83
Variabilité temporelle et tendance des paramètres environnementaux le long de la côte ivoirienne
(2007) et Woolf et al. (2002). Ces anomalies positives ont été associées aux effets du
changement climatique sur les paramètres des vagues. On observe en outre, des vagues
particulièrement énergétiques en 1992 (Figure 3.17). Cependant, cette année n'a pas été
'
associée dans la littérature existante à un évènement extrême en comparaison aux tempêtes
intenses qui ont eu lieu dans le Golfe de Guinée en 1984 (lbé et Quelennec, 1989) et en 1986
(Yao et al., 2010). Ce dernier évènement (celui de 1986) a occasionné la destruction des
infrastructures de défense du port de San-Pedro (Côte d'Ivoire). Ainsi, cette forte variabilité
observée en 1992 pourrait correspondre à des valeurs aberrantes (Caires et Swail, 2004). Cette
inhomogénéité, qui serait probablement due à l'assimilation de données erronées issues du
satellite ERS-1, n'influence pas notre analyse du fait de la longueur (- 45 années) de la série
que nous disposons. De plus, la comparaison des données issues de ERA-40 avec celles
observées est excellente du fait de l'existence d'une faible erreur quadratique entre les deux
jeux de données (Semedo et al., 2011).
DEC
NOV
OCT
SEPT
AOU
JUIL
JUIN
MAI
AVR
MAR
FEV
JAN
19
L'analyse interannuelle des hauteurs des vagues est fournie par l'étude statistique des
moyennes annuelles basée sur la régression linéaire au sens des moindres carrés. Cette
méthode est objectivement utilisée pour détecter une ou plusieurs ruptures de tendance dans la
série chronologique des hauteurs des vagues quand elles apparaissent (Liebmann et al., 2010).
84
Variabilité temporelle et tendance des paramètres environnementaux le long de la côte ivoirienne
La figure 3 .18 montre tous les changements de tendance possibles (Figure 3 .18a) et les
changements des valeurs absolues des maxima et des minima (Figure 3.18b). La
significativité calculée pour chaque segment de temps allant de 2 à 45 années (longueur totale
de la série temporelle)' à partir du test de significativité de Student est ajoutée sur la figure
3 .18a. Les segments de temps de quelques dizaines d'années ou inférieurs montrent des
tendances croissantes ou décroissantes, alors que les tendances pour des segments de temps
plus longs sont surtout positives (Figure 3.18a). L'on peut noter que les tendances associées
aux longs segments sont plus faibles comparées à celles correspondantes aux courts segments.
Une augmentation de (- 15,2 cm pour la période de 45 années ou .- 0,34 cm/an) est observée
durant la période 1958-2002. Cette tendance est faible comparée à celles obtenues par
plusieurs auteurs (Wang et Swail, 2001; Caires et Swail, 2004; Hemer et al., 2007; Semedo et
al., 2011) dans différentes zones côtières. Cette différence est probablement due aux impacts
des facteurs locaux tels que le vent, la dépression et les indices climatiques tels que le Nord
Atlantic Oscillation (NAO), El-Nifio Southern oscillation (ENSO) sur les paramètres des
1
vagues dans leurs différentes zones d'étude. Dans notre cas, le vent local et la dépression
locale sont faibles selon les travaux de Quelennec ( 1984 ). De plus, El nifio influence peu le
bassin du Golfe de Guinée, car il n'explique que 6% de la variabilité des SSTs selon Toualy et
al. (2012).
85
Variabilité temporelle et tendance des paramètres environnementaux le long de la côte ivoirienne
,_-., -1
(/) 40 ~ a)
Q)
•Q) 1 ~·~;7,1
• > . .,.,,..~ . ., •o.s
§ 30
Cil
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0
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1--e-e--- minima absolus
maxima absolus
Cil
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C
0
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Cil 0
·c
Cil 2 7 12 17 22 27 32 37 42
> Nombre d'années
Figure 3.18: a) Analyse des tendances des moyennes annuelles de; SWH (m) de 1958 à
2002 en fonction du nombre d'années considéré. Les Changements relatifs à une même
année ne sont pas représentés. Les contours noirs fournissent la significativité à un
niveau de confiance de 95% des différentes tendances à partir du test-t de Student. b)
évolution des tendances négatives et positives absolues des moyennes annuelles des
SWHs en fonction du nombre d'années.
1 ••
86
Variabilité temporelle et tendance des paramètres environnementaux le long de la côte ivoirienne
-20
01..-,-------------------------
-40
-60
-80
-100
-120
-140
U -160
-180
-200
-220
-240
-260
-280
-300
-320 ..••• ••..••••• _
1958 1961 1964 1967 1970 1973 1976 1979 1982 1985 1988 1991 1994 1997 2000
Période
Cette section se focalise sur la variabilité interannuelle et la tendance à long terme des
hauteurs des vagues dominées par l'activité des houles particulièrement énergétiques
provenant de l'Atlantique Sud. Ces houles peuvent avoir des effets néfastes sur les ressources
de la zone côtière ivoirienne à travers les pertes de terre et les inondations partielles ou
permanentes qu'elles peuvent induire. Cette analyse permet ainsi .d'insister sur l'évolution à
long terme des vagues, particulièrement celles qui se propagent en dehors de leur zone de
naissance le long de la côte ivoirienne. La figure 3.20 illustre la variabilité interannuelle et la
tendance à long terme de la moyenne saisonnière (mai-septembre) des hauteurs significatives
des vagues. Cette saison correspond à la période où les vagues sont très énergétiques le long
du littoral ivoirien. Elle montre en outre la droite des tendances (en rouge). La pente de cette
' .
droite de régression linéaire vaut 2,3 mm/an ce qui correspond à une hausse cumulée de 10,35
cm sur les 45 années de données utilisées dans cette étude. Cette variabilité annuelle des
SWHs au cours de la saison mai-septembre représentant environ 68% des tendances des
moyennes annuelles est probablement liée à la houle le long de la côte. Ces résultats sont en
accord avec ceux de Varlet (1958), Martin (1973) et Toualy et al. (2015) qui ont mis en
87
Variabilité temporelle et tendance des paramètres environnementaux le long de la côte ivoirienne
évidence le lessivage de la côte ivoirienne par des houles en provenance de l'océan Atlantique
Sud. Le pic particulièrement énergétique observé en 1992 a été déjà associé à des valeurs
aberrantes discutées en.section.Lô.ô.
1.9
1.8
.-1.7
E
'-'
I 1.6
~
(/) 1.5
1.4
1.3
1958 1962 1966 1970 1974 1978 1982 1986 1990 1994 1998 2002
ANNEE
88
Variabilité temporelle et tendance des paramètres environnementaux le long de la côte ivoirienne
constituer un seuil au-dessus duquel les valeurs des SWHs seront considérées comme étant
des valeurs extrêmes. La fréquence annuelle de ces valeurs extrêmes est calculée en faisant le
rapport du nombre de valeurs supérieures à 1,5 m par le nombre total d'observations. Cette
fréquence annuelle est représentée par la figure 3.21. La fréquence moyenne de ces valeurs
1
extrêmes vaut 15%. Sa variabilité temporelle est caractérisée par des fréquences
régulièrement au-dessous de 15% durant la période 1958-1981 et par des fréquences
majoritairement supérieures à 15% entre 1982 et 2002. Cette augmentation des fréquences des
valeurs extrêmes est également observée en utilisant la série temporelle provenant de ERA-
INTERIM.
60
50
~
0
'; 40
(.)
C
<Il
::,
.g 30
u::
20
10
0
1958 1962 1966 1970 1974 1978 1982 1986 1990 1994 1998 2002
Ann~
Figure 3.21: Fréquence annuelle des hauteurs des vagues au-dessus de 1.5 m, illustrant
les hauteurs d'eau résultant des activités des vagues énergétiques le long de la zone
côtière ivoirienne. Les 'donnée~ de SWH extraites de la base de données ERA40 ont été
moyennées spatialement dans la boite 7°30'-2°25' W x4°30'-5°30' N.
Ces résultats montrent une augmentation de la durée des activités des tempêtes sur le
littoral de la Côte d'Ivoire et cela représente une menace majeure pour les infrastructures
situées non loin du trait de côte (aéroport d'Abidjan, sites touristiques de Grand-Bassam,
d'Assinie, etc.) et les populations des habitats précaires en raison de l'érosion et des
89
Variabilité temporelle et tendance des paramètres environnementaux le long de la côte ivoirienne
3.6. Conclusion
Les analyses précédentes ont montré que les paramètres océaniques tels que le niveau
de la mer, la marée océanique, les vagues, la température et la salinité connaissent une
variabilité aux différentes échelles temporelles. L'analyse des tendances à long ou à moyen
terme de ces facteurs à l'exception de la salinité, indique qu'ils connaissent une intensification
le long de la côte ivoirienne.
Cependant, l'impact de ces facteurs sur la zone côtière peut varier d'une section de
côte à une autre en raison de la forte disparité concernant la répartition des infrastructures, des
populations et des écosystèmes le long de la côte. Il pourrait en outre dépendre de la résilience
naturelle des différentes sections de côte.
90
Indices de vulnérabilité de la zone côtière ivoirienne
Chapitre 4
Indices de vulnérabilité de la zone
côtière ivoirienne
L'indice de vulnérabilité lié aux paramètres physiques combinant des facteurs d'état et
des processus océaniques permet d'accéder à la vulnérabilité physique des différentes
sections d'une zone côtière. Cette méthode a déjà été utilisée pour analyser la vulnérabilité
des différentes sections de côtes aux Etats-Unis d'Amérique, au Brésil et en Europe (Gomitz,
1990, Gornitz et al., 1991 et 1994; Thieler et Hamrnar-Klose, 2000; Shaw et al., 1998) et
91
Indices de vulnérabilité de la zone côtière ivoirienne
en Afrique de l'Ouest (Appeaning Addo, 2013 et 2015). De ces études, il ressort que les
différentes sections d'une même zone côtière ne présentent pas le même degré de
vulnérabilité aux forçages auxquels elles sont soumises. De plus, l'analyse de la variabilité
et des tendances à long terme de ces processus (élévation du niveau moyen de la mer, la
marée océanique et les vagues) a révélé qu'ils s'intensifient au fil des années du fait du
changement climatique marqué par le réchauffement global de l'atmosphère (Nicholls, 2011).
Ils peuvent induire une variabilité temporelle de l'indice de vulnérabilité calculé pour les
différentes sections de côte. Les activités humaines induisent également des pressions
supplémentaires sur l'espace côtier réduisant ainsi sa capacité naturelle de résilience. Ainsi,
l'évaluation de la vulnérabilité côtière devrait adopter une approche intégrée tenant compte à
la fois des facteurs climatiques et non-climatiques responsables des changements
environnementaux, de l'évolution socio-économique et de leur interaction mutuelle.
Nous nous proposons dans ce chapitre de calculer les indices de vulnérabilité des
différentes sections de la zone côtière ivoirienne. La première partie est consacrée au
calcul d'indices de vulnérabilité liés aux facteurs naturels des différentes sections de notre
zone d'étude ainsi qu'à l'analyse de leur variabilité temporelle, indépendamment des
pressions anthropiques. Ces indices permettront d'identifier et de cartographier la section
de côte la plus exposée aux risques d'érosion et d'inondation. Le calcul d'indices de
vulnérabilité lié aux impacts des seules activités anthropiques sur les différentes sections de
la côte est présenté dans la seconde partie de ce chapitre. Elle s'intéresse également à
l'identification et à la cartographie des sections de côte en fonction de leur degré de
vulnérabilité. L'identification du type de facteurs qui contribue plus fortement à la
vulnérabilité de chaque section de côte fait l'objet de la troisième partie de ce chapitre. La
quatrième partie de ce chapitre est consacrée à la formulation d'une part et, au calcul de
l'indice intégré de vulnérabilité des différentes sections de côte incluant les deux indices
calculés précédemment d'autre part. Les informations relatives aux degrés de vulnérabilité
des différentes sections de la côte pourront constituer des informations pertinentes capables
d'aider les opérateurs économiques, de renseigner les populations et les gouvernants sur les
zones les plus vulnérables et servir d'outils d'aide à la prise de décision et à la planification
pour les décideurs.
92
Indices de vulnérabilité de la zone côtière ivoirienne
Les facteurs quantitatifs (processus auxquels sont soumis les différents secteurs de
la côte) et qualitatifs (états des différents secteurs de la côte) de vulnérabilité sont
annuellement transformés en de nouvelles variables adimensionnelles de risques suivant la
méthode de Thieler et Harnmar-Klose (2000) décrite dans la section consacrée aux méthodes
(voir chapitre 2). Les tableaux 4.1 à 4.3 résument les différentes variables adimensionnelles
de risques obtenues après avoir projeté les facteurs de vulnérabilité sur l'échelle de Thieler et
Hammar-Klose (2000). Les chiffres de 1 à 5 expriment les degrés de vulnérabilité liés aux
différents facteurs. Le tableau 4.1 relatif à la section 1 (Cap des palmes-Sassandra) comporte
peu d'années par rapport aux tableaux 4.2 à 4.3. Cette différence tient du fait que la côte
rocheuse (section 1) réputée stable du fait de sa configuration et de sa nature a été moins
étudiée que la côte basse et sablonneuse de la section Est de la côte (Yao, 2012).
93
Indices de vulnérabilité de la zone côtière ivoirienne
Hauteur
Accélération
Pente Taux d'érosion Marnage significative
Année Géomorphologie du niveau de
côtière ou d'accrétion moyen moyenne des
la mer
vagues
1972 1 1 1 1 4 4
1986 1 1 5 1 4 4
2003 1 1 4 4 4 4
Tableau 4-3: Matrice de vulnérabilité de la section 3 (Abidjan-Cap des Trois Pointes) d'après
Tano et al. (2016).
Hauteur
Taux Accélération
Pente Marnage significative
Année Géomorphologie d'érosion ou du niveau de
côtière moyen moyenne
d'accrétion la mer
des vagues
1960 5 1 5 1 4 4
1971 5 1 5 1 4 4
1984 5 1 5 1 4 4
1987 5 1 5 1 4 5
2004 5 1 5 4 4 5
94
Indices de vulnérabilité de la zone côtière ivoirienne
Les tableaux 4.1 à 4.3 montrent un fort degré de vulnérabilité associé à la hauteur
significative des vagues (SWH), au marnage et au taux de recul du trait de côte dans les trois
secteurs. Ceci s'est particulièrement accentué durant ces dernières années pour SWH dans la
troisième section (Tableau 4.3). Le degré de vulnérabilité associé à la pente côtière est très
faible pour toutes les sections de côte considérées en raison de la valeur relativement élevée de
ces pentes le long de la côte. Cela signifie que ce facteur à une faible influence sur la
vulnérabilité de la côte. Le degré de vulnérabilité lié à la géomorphologie augmente vers l'Est
de 1 dans la première section, à 2 et 5 dans les deuxième et troisième zones respectivement.
Cela signifie que la géomorphologie est un paramètre (avec les trois autres paramètres cités
ci-dessus) qui pourrait fortement (resp. faiblement) affecter la vulnérabilité de la région à
l'Est (resp. de l'Ouest).
L'indice de vulnérabilité côtière lié aux paramètres physiques noté CVI (pour
Coastal Vulnerability Index en anglais) est calculé pour chaque section de côte et pour les
différentes années où existent des données (voir Tableaux 4.1 à 4.3). La moyenne du CVI de
chaque sous-section de la côte augmente vers l'Est. Elle est de 3,30 dans la première section
puis passe de 7,27 à 10,37 respectivement dans la deuxième et troisième section. Les 33èmeet
99ème percentiles des trois CVI moyens pris comme les bornes intérieures des trois classes de
vulnérabilité valent 6, 13 et 10,31 respectivement. Lorsque le CVI est inférieur à 6, 13, la zone
concernée est de vulnérabilité faible (faible exposition aux impacts des processus), si le CVI
est compris entre 6, 13 et 10,31 alors la vulnérabilité du secteur concerné est modérée et
enfin, si le CVI est supérieur à 10,31, la vulnérabilité est considérée comme élevée (forte
exposition aux impacts des paramètres physiques). Le CVI moyen calculé sur les 3 sections
vaut 7,19. Cette moyenne est comprise entre 6,13 et 10,31 et nous permet de classer la côte
entière dans la catégorie de vulnérabilité modérée. La figure 4.1 illustre les degrés de
vulnérabilité associés aux indices des différentes sections de la côte ivoirienne. Nous
remarquons que la variabilité spatiale du degré de vulnérabilité est caractérisée par une
augmentation vers l'Est. La section Ouest (côte rocheuse d'altitude généralement supérieure à
100 m) apparait comme étant la zone la moins vulnérable, car la valeur du CVI associé (-
3,30) reste inférieur à 6,13. La section Est (côte basse et sableuse) est la plus exposée aux
impacts des processus, car son degré de vulnérabilité (10,37) est supérieur à 10,31.
95
Indices de vulnérabilité de la zone côtière ivoirienne
7W 6W sw 4W 3W
N
Leaende
- Faible .
N
Mocürée
- Elevée
4w 3
Figure 4.1: Variabilité spatiale de l'indice de vulnérabilité côtière (CVI) lié aux
paramètres physiques.
Plusieurs auteurs (Gomitz, 1990; Gornitz et al., 1994; Shaw et al., 1998; Kumar et
Kunte, 2012; Thieler et Hammar-Klose, 2002; Hammar-Klose et al., 2003; Pendleton et
al., 2004; Appeaning Addo, 2013 et 2015) ont utilisé un indice de vulnérabilité pour
quantifier la vulnérabilité liée· aux paramètres physiques le long de la côte. Cependant, les
paramètres utilisés pour calculer le CVI peuvent être modifiés à l'échelle temporelle en raison
des impacts du changement climatique et leurs effets sur les processus côtiers. Cette étude
est menée en calculant le CVI pour chaque subdivision de la côte telle que décrite dans le
chapitre 1.
96
Indices de vulnérabilité de la zone côtière ivoirienne
stabilisation allant de 1960 à 1987. Cette valeur augmente rapidement au-delà de 1987 et
atteint la valeur de 18,25 en 2004 (figure 4.2c). Cela pourrait être associé à l'augmentation de
l'énergie des vagues et à l'accélération du niveau de la mer, car les degrés de vulnérabilité
liés aux autres facteurs 'demeurent inchangés (voir tableau 4.1 à 4.3).
G 1~ t ~
1972
ai ;
1986
~l 1997
G ~~[
1971
b)
;
1986
~
1988 1993
: î
1995 2003
G ~~t;
1960
c)
;
1971
;
1984
~l
1987 2004
Figure 4.2: Variabilité temporelle de l'indice de vulnérabilité des sections 1 (a); 2 (b)
et 3(c).
Dans cette partie, nous nous intéresserons à la vulnérabilité liée aux facteurs
anthropiques. Ils sont essentiellement liés à la déforestation, à la réalisation de diverses
1
97
Indices de vulnérabilité de la zone côtière ivoirienne
Le tableau 4.4 résume les variables adimensionnelles représentant les divers degrés de
vulnérabilité obtenus à partir des facteurs décrits au chapitre 2. Ces variables prennent les
valeurs allant de 1 à 5 exprimant le degré de vulnérabilité relatif des différents facteurs. Le
degré de vulnérabilité lié à la densité de population croît de l'Ouest vers l'Est. Cela
signifie que la pression urbaine est moins forte sur le littoral ouest de la zone côtière qu'à
l'Est de celle-ci. A l'exception du facteur aire protégée, tous les autres facteurs sont
caractérisés par un degré de vulnérabilité très élevé à Abidjan. La ville de Tabou enregistre
1
Tabou 1 2 1 1 1 1
San-Pedro 1 3 3 5 5 1
Sassandra 1 2 3 1 4 5
Grand-Labou 1 1 3 1 1 1
Jacqueville 2 1 1 1 2 5
Dabou 1
2 .. 2 3 1 4 5
Abidjan 5 5 5 5 5 1
Grand-Bassam 3 1 5 1 5 1
98
Indices de vulnérabilité de la zone côtière ivoirienne
Tableau 4-6: Les différentes classes de vulnérabilité obtenues à partir des valeurs du
SVI.
La zone côtière ivoirienne peut être classée en termes de vulnérabilité liée aux pressions
anthropiques, dans la catégorie de vulnérabilité élevée, car le SVI moyen (5,79) est compris
entre les so= et 75mie percentiles.
'
La variabilité spatiale du SVI est caractérisée par une croissance de l'Ouest vers
l'Est (Figure 4.3). Les villes de Tabou (0,58) et de Grand-Lahou (0,71) sont caractérisées par
une faible vulnérabilité. Cette faible vulnérabilité peut s'expliquer par le fait que ces villes
comportent peu d'infrastructures susceptibles d'être impactées négativement par les activités
99
Indices de vulnérabilité de la zone côtière ivoirienne
humaines (voir tableau 4.4). Tabou et Grand-Lahou n'abritent qu'un aérodrome et la route
baptisée la « côtière » respectivement. La présence des facteurs de résilience tels que les aires
protégées (forêt classée de rai, parc national de l'Azagny, etc.) peut en outre expliquer la
1
100
Indices de vulnérabilité de la zone côtière ivoirienne
Ebrié selon un rapport produit par le PNUE (2015). La capacité (1100 m3 /jour) des
installations existantes restent largement inférieures à la quantité d'eaux usées produite
quotidiennement (37 500 m3). C'est seulement 20% de ces eaux usées domestiques et de
déchets industriels qui sont évacués selon les règles environnementales, le reste est rejeté dans
la lagune Ebrié sans traitements physiques et/ou chimiques (PNUE, 2015). L'impact des
activités humaines (pollution, destruction des forêts de mangrove, de la pêche abusive)
(FAO, 2008; Koffie-Bikpo, 2010) et la diminution de l'intensité de l'upwelling
précédemment mentionnée sur les ressources halieutiques est déjà perceptible en raison de la
réduction des quantités annuelles de captures de poissons. Sur la période 2000-2009 par
exemple, les débarquements (pêches artisanale et industrielle) ont régulièrement baissé,
passant de 80323 tonnes (eri 2000) à 40791 tonnes (en 2009) soit une diminution quasi de
moitié (FAO, 2008; DPH, 2011).
7W 6W 5W 4W 3W
6N
4N 4N
7W 6W 5W 4W 3W
101
Indices de vulnérabilité de la zone côtière ivoirienne
(4.1)
n
(4.2)
côte considérée ; CVI et SV/ correspondent aux indices liés aux paramètres physiques et
anthropiques respectivement.
Ces valeurs normalisées seront désignées dans toute la suite par SV lnorm = svi
(J
et
CVInorm = cvi
(J
respectivement pour le SVI normalisé et le CVI normalisé. Le tableau 4.7
résume les valeurs normalisées du SVI et du CVI des différentes sections de la côte ainsi que
leur rapport. Le SVI normalisé ( 1,21) est supérieur au CVI normalisé ( 1,07) dans la section 1.
Par contre, le SVI (0,96) est inférieur au CVI normalisé (2,36) dans la section 2. Dans la
section 3, les valeurs normalisées du SVI (4,28) et du CVI (3,36) sont sensiblement les mêmes.
102
Indices de vulnérabilité de la zone côtière ivoirienne
SVlnorm
1,13 0,41 1,27
CVlnorm
Ces résultats montrent que l'influence des activités socio-économiques et des facteurs
d'états (géomorphologie, pente côtière et taux de recul du trait de côte) et des facteurs
océaniques (élévation du niveau de la mer, énergies des vagues et de la marée océanique) sur
la vulnérabilité du secteur 1 sont quasi identiques, car le SV Inorm et le CV Inorm valent
respectivement 1,21 et 1,07.
103
Indices de vulnérabilité de la zone côtière ivoirienne
qui intègre à la fois les facteurs physiques et socio-économiques. Cela revient à associer les
facteurs socio-économiques, les facteurs d'état et les processus physiques pour une meilleure
évaluation de la vulnérabilité. Cette approche intégrée a déjà été adoptée par différents auteurs
le long des côtes du monde (Ôzyurt, 2007; Ôzyurt et al., 2008; McLaughlin et al., 2002;
McLaughlin et Cooper, 2010). Cependant, dans les différentes formules élaborées par ceux-
ci, les auteurs attribuent le même poids dans le calcul de l'indice aux facteurs naturels et
socio-économiques. Or, d'après les travaux de Gornitz (1990); Szlafsztein et Sterr (2007) et
de Nicholls et al. (2008), les activités socio-économiques peuvent parfois avoir une
influence plus importante dans les modifications observées de l'espace côtier que les facteurs
physiques. Ainsi, il apparait donc réaliste de définir un nouvel indice qui intègre à la fois
les facteurs naturels (états de la côte et processus océnaniques) et socio-économiques. Ce
nouvel indice que nous désignons par ICVI (Integrated Coastal Vulnerability Index) prend
en compte les poids des deux indices (CVI et SVI) précédents et peut être déterminé à l'aide
de la relation suivante.
I CV I = a x CV I + /3 X SV I (4.3)
a+ /3
• Si !!.. < 1 ---+a > /3; les risques sont principalement induits par les processus tels que
a
l'élévation du niveau de la mer, l'énergie des vagues et de la marée;
• Si !!..
a
> 1 ---+a < {3; la dégradation de l'environnement est due principalement aux activités
104
Indices de vulnérabilité de la zone côtière ivoirienne
• Si !!.. = 1 -a = {]; les deux types de facteurs contribuent avec la même intensité à la
a
vulnérabilité de la zone côtière. Et, la formule de l'indice intégré obtenue est semblable à celle
de Szlafsztein et Sterr (2007) et, à une constante près à celle de Ôzyurt (2007) et Ozyurt et
al. (2008).
·
D ans 1 a sous-section ' 'd ente, nous avons remarque, que 1 e rapport ---
prece SV lnorm
permet
CVInorm
1 CV J = CV I + a X SV I (4.5)
l+a
D'après ce qui précède, l'indice de vulnérabilité côtière intégré pour chaque ville i
appartenant à la sous-section de côte s peut se calculer à partir de l'expression suivante:
CV/.+ a·1 x SV/.
!CV/.·
i;
= 1
1 + a·J
i (4.6)
Où, i se réfère à chaque ville ou sous-section de côte définie lors du calcul du SVI. Dans
notre cas, i prend des valeurs comprises entre 1 et 8; j se réfère aux sections de côte définies
105
Indices de vulnérabilité de la zone côtière ivoirienne
lors du calcul du CVI. j prend des valeurs comprises entre 1 et 3. aj est le rapport SVInorm sur
CV Inorm pour chaque sous-section de côte j. I CV Iij représente l'indice de vulnérabilité côtière
intégré de la ville i considérée appartenant à la sous-section j.
A partir de la formule 4.6, l'indice intégré est calculé pour chaque ville définie lors du
calcul du SVI. Les valeurs obtenues sont consignées dans le tableau 4.8.
Tableau 4-8: Valeurs du ICVI pour les différentes sections et les principales villes
Les valeurs du ICVI obtenues sont comprises entre 1,86 (Tabou) et 17,34 (Abidjan).
L'ICVI moyen vaut 6,57. Les 25ème, 50ème et 75ème percentiles valent respectivement 4,58; 5,54 et
6,67. Quatre classes de vulnérabilité (faible, modérée, élevée et très élevée) (Gornitz et al.,
1991; Thieler et Hammar-Klose, 2000; McLaughlin et al., 2002 et McLaughlin et Cooper,
2010) peuvent être définies comme définies dans le tableau 4.9. A l'analyse de ce tableau,
nous pouvons dire que lorsque l'ICVI est inférieur à 4,58, la sous-section considérée est de
faible vulnérabilité, c'est-à-dire qu'elle subit peu de pressions liées aux paramètres physiques
et anthropiques. Le secteur dont l'ICVI est compris entre 4,58 et 5,54 est de vulnérabilité
modérée. L'on parlera de vulnérabilité élevée dans le cas où l'ICVI est compris entre 5,54 et
6,67. Enfin, lorsque l'ICVI est supérieur à 6,67, la vulnérabilité de la section de côte associée
est très élevée ce qui signifie que ladite section subit de fortes pressions physiques et/ou
anthropiques. Les degrés de vulnérabilité faible (resp. élevée) correspondent respectivement à
une pression humaine faible (resp. forte) sur la zone côtière, car le rapport des valeurs
normalisées sera faible (resp. élevé). La zone côtière ivoirienne peut être classée dans la
catégorie de vulnérabilité élevée, car l'indice total moyen (6,57) est compris entre les so= et
75ème percentiles.
106
Indices de vulnérabilité de la zone côtière ivoirienne
La figure 4.4 illustre les classes de vulnérabilité des différentes villes prises en compte
dans cette étude. A l'analyse des valeurs du ICVI obtenues, la ville la moins vulnérable
(faibles pressions physiques et anthropiques) est celle de Tabou (1,85) et la plus vulnérable
(fortes pressions physiques et anthropiques) est Abidjan (17,34). La variabilité spatiale de
l'indice intégré ICVI indique que la vulnérabilité croît toujours <l'Ouest en Est, c'est-à-
dire que les villes de l'Ouest de la côte ivoirienne sont moins vulnérables que celles
situées à l'Est de la zone côtière. La faible vulnérabilité de la section Ouest de la côte
ivoirienne se justifie par la présence de facteurs naturels de résilience (bonne couverture
forestière bien qu'elle soit dégradée par endroits), une faible concentration humaine, une
faible concentration d'activités socio-économiques et aux caractéristiques de la côte (côte
rocheuse relativement élevée). A l'opposé, la forte vulnérabilité du secteur Est de la côte
ivoirienne est liée à la forte concentration des activités socio-économiques, à l'urbanisation
incontrôlée, aux caractéristiques physiques de la côte (côte basse et sablonneuse).
Tableau 4-9: Les différentes classes de vulnérabilité liée aux facteurs physiques et aux
facteurs anthropiques
7W 6W 5W 4W JW
•••••••
- FalltJe
Gelfe.t.Gtilale
= m...
_,,. . . .•
4N -1 Mod6rie f-4N
7W sw 5W 4W JW
107
Indices de vulnérabilité de la zone côtière ivoirienne
Les valeurs de CVI calculées pour la côte ivoirienne augmentent d'Ouest en Est.
Cette vulnérabilité dépend principalement de la géomorphologie et des hauteurs des vagues,
les autres facteurs semblent avoir peu d'influence. La première section (Cap des Palmes -
Sassandra) est moins vulnérable que les autres sections de côte, car elle est classée dans
la catégorie de risque faible. Cela signifie que cette zone est faiblement exposée aux
inondations et à l'érosion. Ce résultat confirme le fait que les côtes rocheuses relativement
élevées sont naturellement peu exposées aux phénomènes d'érosion et d'inondation. La
vulnérabilité de la seconde zone pourrait être considérée comme modérée, tandis que la
troisième zone apparait comme la plus vulnérable. La forte vulnérabilité de la zone Est de la
zone côtière (troisième section) pourrait être associée à la faible élévation ( < 10 m) et la
nature des formations (plage de sable, lagunes, etc.) au contact de la mer. Les risques
d'érosion et d'inondation sont plus élevés le long de cette section de côte, ce qui est en parfait
accord avec les travaux de Koffi (1992). Appeaning Addo (2013 et 2015) a trouvé également
que l'Ouest de la région d'Accra présente les mêmes caractéristiques en termes de
vulnérabilité que la section Est de la Côte d'Ivoire (zone contigüe à l'Ouest d'Accra) malgré
l'existence d'une différence entre les valeurs des deux CVI. Cette différence pourrait être
liée à la méthode de classification des différentes variables adoptée par chacun des auteurs ou
par les impacts des activités socio-économiques sur les différentes zones côtières. En effet, les
zones côtières comportant un grand nombre d'habitants connaissent une intense activité
économique (McLaughlin et al., 2002) pouvant accroitre la vulnérabilité de la section de
côte concernée.
108
Indices de vulnérabilité de la zone côtière ivoirienne
L'analyse de la vulnérabilité des différentes sections de la côte à partir des indices liés
d'une part aux paramètres naturels et, d'autre part aux paramètres socio-économiques
(pressions anthropiques) a montré que celles-ci ne réagissent pas de la même manière aux
sollicitations liées aux pressions naturelles et humaines. Le long de certaines sections de côte,
la contribution de la pression anthropique est prédominante par rapport à d'autres sections et
vice versa telle que relevée par des auteurs le long de différentes zones côtières (Gomitz, 1990;
Gornitz et al., 1991, Gomitz et White, 1992; Gomitz et al., 1994; Appeaning Adda, 2013 et
2015).
L'indice intégré de vulnérabilité côtière défini comme étant la moyenne pondérée des
indices liés aux facteurs physiques et socio-économiques semble plus approprié que ceux de
Szlafsztein et Sterr (2007), Ôzyurt (2007) et Ôzyurt et al. (2008). Les indices de
vulnérabilité intégrés des différentes villes côtières connaitront une hausse dans les années en
raison de la croissance rapide de la population et du nombre d'activités économiques mené à
la côte (Nicholls et al., 2007). Cette hausse pourrait être particulièrement plus significative
dans les villes portuaires telles qu'Abidjan et San-Pedro en Côte d'Ivoire que dans les autres
villes de la côte en raison de la croissance naturelle de la population et de la migration
côtière (Brown et al., 2011). La ville d'Abidjan, par exemple, apparait comme l'une des
villes les plus exposées en terme de population et d'atouts économiques en Afrique, d'après
109
Indices de vulnérabilité de la zone côtière ivoirienne
les scénarios portant sur les facteurs climatiques (facteurs naturels) et non climatiques
(pressions anthropiques) (Nicholls et al., 2008).
Pour réduire la vulnérabilité des villes côtières aux impacts négatifs du changement
climatique, il est nécessaire de maitriser dans un premier temps la croissance
démographique, et adopter des mesures concernant l'occupation du sol et l'utilisation des
ressources de cette zone. L'élaboration, la mise en application et le suivi régulier de ces
politiques pourraient réduire l'indice de vulnérabilité des villes côtières ivoiriennes. Le
risque élevé de la section Est requiert des mesures urgentes pour une meilleure gestion de
l'environnement, la protection de la population, des infrastructures et des écosystèmes de cette
zone côtière. Cette gestion côtière pourrait inclure la délocalisation des habitations situées
près de la ligne de côte pour éviter des pertes en vies humaines, des infrastructures et la mise
en place de mécanismes de sauvegarde des écosystèmes de la menace des évènements
extrêmes.
4.6. Conclusion
110
Indices de vulnérabilité de la zone côtière ivoirienne
La variabilité spatiale de l'indice intégré (ICVI) est caractérisée par la croissance vers
l'Est du degré d'exposition due à la combinaison des deux types de facteurs. Les portions
Ouest de la côte paraissent plus résilientes que les portions Est. La portion Est de la côte
ivoirienne qui apparait comme la plus exposée aux divers risques, mérite une attention
particulière de la part des gouvernants.
111
Conclusion générale et perspectives
L'analyse de ces données in situ a été effectuée par le modèle de prédiction Utide.
L'utilité de ce modèle réside dans le fait qu'il peut prévoir les hauteurs de marée sur une
longue période. L'analyse harmonique faite à partir de ce modèle Utide montre que les
composantes dominantes sont SSA et SA pour les ondes de longues périodes, Kl pour les
ondes diurnes et M2 et N2 pour les ondes semi-diurnes. La composante dominante du signal
total de la marée est l'onde M2. Les courbes des marées observées et prédites par ce modèle
d'assimilation de données se superposent quasi parfaitement, car le résidu qui est la différence
entre les deux types de données est sensiblement nul. Ce résultat est important en ce sens que
ce modèle peut être désormais utilisé pour prédire les marées exceptionnelles qui
constituent une menace pour les populations et les infrastructures la zone côtière de Côte
d'Ivoire. La tendance à long terme, déterminée à partir des données journalières fournies par
le modèle, montre que les hauteurs journalières maximales ont connu une hausse entre 1982 et
1990 et entre 2010 et 2014. Cette augmentation au fil des années de ces marées hautes
pourrait donc être l'une des principales causes des inondations observées le long du littoral
ivoirien ces dernières années. Ainsi, la capacité de ce modèle d'assimilation des données à
112
Conclusion générale et perspectives
reconstruire le signal de la marée le long du littoral ivoirien est un résultat important parce
qu'il pourrait aider à prédire les marées exceptionnelles, lesquelles constituent l'une des
principales menaces pour les populations et les infrastructures côtières. Il pourrait en outre
aider à prédire les hauteurs des marées hautes et des marées basses pour les activités
maritimes et portuaires.
L'analyse des données récentes (1993-2014) des anomalies du niveau de la mer issues
de l'altimétrie satellitaire indique une augmentation des valeurs minimales de ces dernières au
fil des années. L'augmentation de ces valeurs minimales traduit la diminution de l'index
d'upwelling qui en conséquence constitue une menace pour les espèces halieutiques en raison
de la réduction de la quantité de nutriments fournie par celui-ci à ces espèces. La tendance à
long terme estimée à partir de la méthode de décomposition modale empirique indique une
augmentation du niveau de la mer sur la période d'étude.
L'analyse de la variabilité temporelle d'un autre forçage constitué par les hauteurs des
vagues indique une augmentation de l'énergie de ce paramètre sur la période 1958-2014.
Elles sont localement en outre exacerbées par l'augmentation linéaire du niveau de la mer
sur la période d'étude. Ces tendances accroissent l'exposition de la zone côtière
particulièrement la côte basse et sablonneuse de la partie Est de la zone côtière ivoirienne aux
inondations (temporaire ou permanente) et au recul du trait de côte (érosion côtière).
113
Conclusion générale et perspectives
la mer et les énergies de la marée et des vagues a montré que la vulnérabilité des différentes
sections de la côte ivoirienne augmente <l'Ouest en Est. Cette vulnérabilité est contrôlée
d'une part par la géomorphologie et par l'énergie grandissante des vagues,
particulièrement celle des fortes houles provenant du bassin de l'atlantique Sud et d'autre
part, par la forte concentration humaine et l'augmentation des activités économiques le long
de la zone côtière. Ces facteurs pourraient cependant être exacerbés localement par l'élévation
continue du niveau de la mer et par les impacts de l'augmentation des activités socio-
économiques pratiquées sur la zone côtière. La portion Est du littoral (Abidjan - Cap des Trois
Pointes) est la plus vulnérable parmi les trois sections de la côte. La forte vulnérabilité de ce
secteur est probablement liée à la faible élévation et à la nature des formations au contact de la
mer. En effet, le littoral de cette partie de la côte est caractérisé principalement par des
plages de sable formées de sédiments non consolidés qui sont facilement transportables par
les agents dynamiques que sont la marée océanique et les vagues. Cette zone concentre en
outre une forte proportion des activités humaines dont l'exercice augmente la pression sur
celle-ci.
La combinaison des deux indices (indice intégré) confirme l'augmentation vers l'Est de
la vulnérabilité liée à la fois aux facteurs d'états (géomorphologie, pente côtière, taux de
recul du trait de côte) et aux processus océaniques (remontée locale du niveau de la mer,
énergies des vagues et de la marée océanique) et aux facteurs socio-économiques. Les
portions Ouest de la côte paraissent plus résilientes que les portions Est. Cet indice pourrait
114
Conclusion générale et perspectives
connaitre une hausse dans le futur en relation avec la remontée du niveau de la mer due
aux changements climatiques et aux activités anthropiques.
Les résultats de cette étude pourraient servir d'outils d'aide à la décision pour une
meilleure gestion de la zone côtière, pour la sensibilisation des populations côtières
particulièrement celles des habitats précaires proches du rivage et pour la protection des
écosystèmes côtiers. Ils peuvent également être utiles dans les prises de décisions surtout
celles relatives aux renforcements des lois pour la protection de l'environnement. Les
utilisateurs de l'espace côtier pourraient à partir des précédents résultats délocaliser ou
investir dans les zones moins vulnérables.
115
Conclusion générale et perspectives
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128
Annexes
Annexes
Annexe 1: Tano, R.A.; Aman, A.; Toualy, E.; Kouadio, Y.; Ali, E.K., and Assamoi, P.,
2014. Validation of a tidal prediction model for Ivorian coastline: Application for
coastal vulnerability study. Revue Ivoirienne des Sciences et Technologie, 24(2014), 1-
11.
Annexe 2: Tano, R.A.; Aman, A.; Kouadio, K.Y.; Toualy, E.; Ali, K.E., and Assamoi, P.,
2016. Assessment of the Ivorian coastal vulnerability. Journal of Coastal Research, 32(6),
1495-1503. Coconut Creek (Florida), ISSN 0749-0208.
128
Annexes
129
Annexes
R. A. TANO 1
, .A. Al\'IAN1\ E. TOUAL Y 1, Y. KOUADIO 1
, E. K. ALI2
and P. ASSA.\." -IOI 1
ABSTRACT
Seven years of tidal gauge record have been analyzed by tidal analysis and
prediction model Utide. This study bas showed thar the tide predicted by the
model and thar observed are the closed. It bas been also showed thar océan
tide increase over the 1982-2014 period in this area. Model output could help
filling data gaps which are regularly observed in tidal record and assessing
exceprional tidal height which constitutes a threat of coastal area.
RÉSUl\tIÉ
Validation d'un modèle de prédiction de la marée pour la côte
ivoirienne: application à l'étude de la vulnërabtltté côtière
Sept années d · enregistrements marégraphiques ont été analysées au moyen d 'un
modèle daualyse et de prédiction de la marée Utide. L 'étude a montré que la
marée prédite par le modèle se superpose bien à la marée observée par les
marégraphes le long du littoral ivoirien (Abidjan). Elle a montré également une
tendance à la hausse de la hauteur deau sur la période 1982-2014. Les sorties de
ce modèle peuvent désormais combler le déficit de données constaté au niveau
des enregistrements marégraphiques qui souffrent de beaucoup dirré gularités et
peuvent aussi mettre en évidence les marées exceptionnelles qui consrituenr mie
menace pour la zone côtière.
R. A. TANO et al.
130
Annexes
I - INTRODUCTION
West African coasts are being degraded and become vulnérable due to human
activities including industrializarion. population growth, expanding social
and economic activities both on land and water and climate change. The
Implementatiou Plan of the World Summit on Sustainable Developmenr
places great emphasis on the need to obtain information about the
enviroument as the basis for monitoring its behavior and forecasting the
effects of euvironmental change, so as to provide decision makers with the
tools they need to improve and sustain developmeut and to mitigate or
reverse undesirable trends or effects. Living by the sea bas many benefits. It
offers possibilities of trade and travel. and increasingly of water-based
recréation. But there are risks. Somerimes high tides and storms combine to
flood low-lying coastal région causing local damage. As mu· ciries and our
patterns of coastal région development become intricate, we become more
and more vulnerable to disaster. In extremes cases the delicate infrastructure
of coastal cities may be destroyed. In November 1966, St Mark's Square in
Venice was covered by more than l meter of water [ 1].
T o predicr future changes and the impacts of human activities, it is necessary
to have a complète uuderstauding of sea level variation. The first step is to
make a measuremeut of sea level. Tue measurements of sea level are
particularly important because sea level is always changing, for many reasons
[ 1]. Sorne changes are rapid while others take place very slowly. The main
causes of sea level changes are regular and periodic oscillations movemeur
caused by the gravitational forces of the moon and sun. Sea level records are
usually dominated by twice-daily oscillations due to the tides. although there
are seiches. tsunamis. wearher e:ffects and seasonal cycles. The measuremeuts
represenr also a great challenge because they have a wide range of applications:
(i/ Scientific applications include research into océan tides and the space and
time-scales of variability in the ocean circulation: studies of the sea level
changes which occur as a consequence of climate change: and investigations
of geological processes which result in sea level changes. (;;J Practical
applications include coastal engineering, in which sea level data are needed
as insrantaneous levels. as well as statistics of extreme levels over long
periods: most benefits is using tide euergy to produce energy. Short-rerm
measureuienrs. often with real-rime data transmission. are needed for ship
movements in harbors and ports. for issuing sronn surge and tsunami warnings.
aud for the operation of sluices and barrages. Although these benefirs. sea level
data in West Africau coastal counrries is limited in size and quality [2]. Most of
tide gauges in this region bave records spanning a few years while many of them
are uor operarional because it is difficult to mainrain rhem over several years.
R. A. TAi'°O et al
131
Annexes
Due to the lack of consistent systematic data and the uncertainties in future
projections, the West Africau coastal countries are vulnérable. According to
[3], a vulnérable coastline is characterized by low coastal relief. subsidence.
extensive shoreline retreat. and high wave/tide energy. Using population
critéria of one million people in 2005. [4] identified 19 port cities in Africa
which are exposed to coastal flooding due to storm surge. T aking high-end
scénarios of social and ecouomic, climate chanze~ and non-climate trends, two
cities (Lagos and Abidjan) in West Africa contain the bulk of exposure.
Given the low wealth and poor development of flood management in West
Africa, this existing exposure is of conceru as Lagos and Abidjan have
growing cities with high population density.
Amoug these forcing. the tidal futures have a periodic oscillation. measured
as the height between successive high and low levels. However. the spring
tides could appear as an exceptional phenomenon which could exacerbate the
coastal vulnerabiliry. Unfortunately, very few studies are dedicated to tidal
analysis and prediction along the Ivorian coast. In addition. sea level rime
series records are very short and contain many gaps. Float tide gauges are
installed at San Pedro and Abidjan harbors since a long time however most of
the data are in analogie format or are not accessible. The data used in thi
study (from 1982 to 1988) are those of the harbor of Abidjan (Figure 1) and
providecl by the Research Qualiry Data Set (RQDS) of the University of
Hawaii Sea Level Center [5]. In order to fill this gap. it becomes useful to
develop model in order to predict the tide based on the available records. Tue
aim of this paper is to validate a prediction mode) of tidal using coastal in situ
data for a coastal vulnerability study in Cote d'Ivoire.
R. A. TA.NO et al.
132
Annexes
Eigure 1 : Location of the tide gouge stations along the Ivorian coast
(high panel). Location of the Abidjan =Appontement
(in Vridi canal) tide gauge station
R. A. TA.'. 10 et al.
133
Annexes
I
"aJlc
Where:
• x = ü + i v represents the respective means of the two perpendicular
raw real compouents of current;
• x = it + i v represents the trend two parameters, which have been
defined above, if is included in the model as coefficient:
• tr•f = (t1 + t"r)/2 is a rime central among the raw input times. and
here it is defined as the average of the first and last raw input rimes;
• The complex conjugate and a; a;
represent the constant complex
amplitudes for each componcnt q that rotates counter-clockwise and
clockwise in time:
• The counter-clockwise and clockwise rotating elemenrs those the
complex coefficients multiply. take exponential fonus E1q and E;q
respectively and where E,q = P,q X Fiq X expi(U,q+V,q). Piq• F,q·
U,q and V,q represent the correction factor for pre-filtering, the
nodal/satellite correction amplitude factor. phase offset at time i. the
astronomical argument in radians. which is relative to the equilibrium
tide ar Greenwich.
The above summation is over all q = 1 ... nallc constituenrs (non-reference.
reference. and inferred). In the two-dimensional case. the amplitude and
phase information for each constituent is couvcntionally reported as four
current ellipse parameters.
The complex coefficients have associated positive. real magnitudes A!. A;.
and associated phases ,; . E;. = A; j. la!
- _ 1 -, + _ ,.Iml~g)) _ _ ,.Im(~ii)) (2)
Aq - aq . Eq - arctan l: ( •) and Eq - arctan l: ( _, .
R• Zq R• 6q
R. A. TANO et al.
134
Annexes
R. A. TA.."0 et al.
135
Annexes
Figure 3 shows the decompositiou of the tide rime séries ar the harbor of
Abidjan. The trend is characrerized by strong interannual variabiliry of the
maximum and minimum values. Maximum trends are observed in with a
period around two years. The random characterizes the periodic variabiliry of
the ride effect.
0tcapel_lll_ ••• _
=1
Figure 3 : Decomposition of the tide data rime series into the trend and the
random (tide values in m)
One important characteristics of the ride is the high and low rime and heights.
When an important ride height coincides with a storm surge or a depression.
the conditions at the coast are exacerbated and the vulnerability is high.
Besicles important high tide values could lead to flooding if the slope of the
coast is not important as for many of Wesrern African coasts. Figure 4 shows
daily variability of the maximum heighr ride observed along the Ivorian
coast. The tide along the Ivorian coasr is semi-diurnal so, we represent the
maximum value of the two daily peaks. We observe seasonal variabiliry of
the high ride modulared by strong interannual variabiliry of the maximum
values. Maximum values are generally observed afrer summer wheu the coast
is vulnerable after washed by strong waves coming from Southern Océan
[17). Thar increases the impact of these tides on coasral érosion and
degradation of the coast. In 1982. 1983. 1986 and 1987. the peaks are less
than 1.5 m while for the other years. the peaks are higher than 1.6 m.
R. A. TA . '10 et al.
136
Annexes
1.7
Ui
Figure 4 : Dai/y variability of the maximum value of the high tide (in m).
The maximum value between the two consécutive daily high ride
values is chosen
R. A. TA..~O et al.
137
Annexes
Figure 5: Temporal variability of the raw data (red) and reconstituted data
(blue). The residual (différence between raw and reconstituted
data) are superimposed in green. The diffèrent constituents
extractedfrom harmonie analysis and used to reconstruct the
data are presented in figure of low panel
Figure 6 shows the temporal variabiliry of the daily high tide height of the
prédiction of tide over the 1982-2014 period at the harbor of Abidjan. \Ve
observe strong seasonal and interannual variabiliry of the ride heighr.
Maximum peaks appear yearly in spring and after summer. The maximum
peaks after summer appears during a period when the coast is vulnérable. The
long-terni trend shows an increase of the ride heighr over the years from a
range of 1.2 m and 1.3 m during respecrively the 1982-1990 and 2010-.2014
periods.
o.tl 1 ; 1 1 1 5 1 l 1 1 l 1 1 1 1 1 1 1 1 1 1 1 1 1 1 1 1 1 1 1
1112 0!11 au
Figure 6: Temporal variability of the daily high tide height (in nû from the
prediction of the tide over the 1982-2014 period using in situ ride
gauge data and Utide model. The mode/ is stable after 1 year of
analysis. ln red, is superimposed the trend
R. A. TA..~O et al.
138
Annexes
IV - CON CL USIO='î
This study bas showed that the ride predicred by the assimilation data model
Utide and that observed by tidal gauge at Abidjan harbor are close because
residual is approximarely zero. The Tidal heighrs are characterized by
periodic and seasonal variability. which are also modulated by interannual
variabiliry. Maximum values are generally observed afrer summer and
maximum trend bas rwo years periodiciry. Océan ride bas been increased
over the 198.2-2014 period and it was probably one main cause of coastal
flooding observed along Ivorian coast during thèse lasr ycars. The capacity of
the data assimilation model Utide to reconstruct tidal signal along Ivorian
coast is a major result because it would help to predict exceptional rides.
which are one of main threat on coastal population and infrastructure. lt can
also help to produce high and low heighrs data for marine 's acrivities.
Assimilation of récent tidal records in Utide model to assevs tidal
characteristics is necessary to improve thèse main results,
.4 CKJ\lOiJ'I.EDG.,\tfENT
We thank the authors of the University of Hawaii Sea Level Center (UHSLC)
and Global Sea Level System (GLOSS) which provided us with good quality
ofsea level data. ·
IŒ.FEIŒ~CES
[l]- D. PUGH. Changing Sea Levels.Effects of Tides & Weather and Climate,
Cambridge University Press, (2004). www.cambridgc.org, 265 pp
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R. A. TA..~O et al.
139
Annexes
R. A. TA.'10 et al.
140
Annexes
141
Annexes
ABSTRACT
.t1IIHln:.
m
Tano, R.A.: Ammi. A.; Kouadio, K.Y.; Tuwtly, E.; Ali, K.E., und A..sumtà, J>., 2016. AssllUIDlenl rL the lvoriün ,,u1LstMI
vuln('J'abifity. Journal o{Coastal llumn:h. 32(6), 149f>-1503. Coanut C.-1< (Flori,J1&t, fSS.'11 0749-0208.
~
i
-==«...êak. Climate change and vnri:lbilily of aSi!Ocio.1.ed fnnor, .ouclt u sœ-levcl ris,,. muid in"""'"" uposun, œ the Gull' uf Guin<!B
ouastal urea to row;tal t!rOllioo !llld ioundatiw. Tb• pruœ8M!8 (n,lutiw iiœ-li,wl ri"", tidal raug,,, illld wa,-e hl.'Ïi,thO ami
. ., # •ute faèl.O n; (geom-0rpbolq:y. cœ.,,tw slup,;, and <tlll>illin., duwge ratel haw be<!n 11111llyxed IO .,,alwt11f the vulnerv.bilit)
wwwJC.Ronlinc.Of'E inde.r of the lvtrian <niSUll llft!ll. This study area wns dh-idod into thret! zones ba.110d ou 1,.'l!<lnwrphi,logy. A œll.StAll
vulnerability i11d.-.x ICVI) was oon,puted i>r """h "''"' acœrding tu six factor!< d-riling iu variability. Ro!Mtlt.• indicaw
ÛUlt the entire lvorian LUU<tal zone &.Ils into a modcrate-risl< caœgory_ Tlu, relative wlnerabililY uftbe different "°""'w.•
depœds ilJUlltly ou the geomorpbulogy and œ wave """'10' fart..-&. 'Ihill vulru,nbility Ïn<T'111"'"' apatie.Uy ,.,.,,.tw...-.1
wkini; a.crount ,L tbeir (,'VJ values, The CVI wiU uruloubtecUy incrrolll! with preditt.ed s01-level rise. The n>sult uf this
study cuuld p,'O\'Ïde w.t• cw.stAI information lO OUILSllll llUU"'l,'l!r8 1111d Jwriau 1,'0\"l!ruDJ\!Ul rouLe.l pc'<lfllo! 11ml hc,lp IO
pff«.t.'C'l the œasta! ecm,1--ste11L
ADDITIONNAL INDEX WORUS: &o-levd ri<~. u'<U~. tide; roa.,tal vulnoubilily indn:. J,,.,rian cua.u.
Africa proscot.s n major challenge fOT environmental moni- low elevaticn (<10 ml eoastal zone. African roastal c_oun\ries
toring. Coustal data sets, which are important. for supporting are highJy vulnerable because of their lw:-ge and growing
maritime operations and coastal :r.one management are lîmited populations in the œastal areas andiheir low resilienœ (Brown
in size and quality. Sea level presents a good example of such a et al., 2011). 'Jbe Jow-lying eoastal areas ofWesl Africa (e.g.,
challenge (Woodworth. Aman. and Aarup, 2007). Por scientüic Lagos and Abidjan) are particularly expesed Lo sea-level rise
research. sea level represent.s an important parameter for and lhe increase in storm intensities and frequencies.. In these
measuring long-t.erm changes in global sea level as a lwo cities, more than 3,000,000 people are exposecl Lo di.mate
consequence of di.mate change. ln Lerms of operational change and Lhe impatis of extreme evants,
oœanography, observations and modela are currently used Lo Extreme évents have ln,q uenUy ocrurred during thèse put
forecast Oood risk.s in coastal regîoo, Lo predict tides, and Lo three deeades and have often induced severe œaatline retrea.L
conduct coastal eros:ion studies. The Jack of high-quality and and lasses in human lift, and infrastructure. Ftir exemple, 11
continuous data along t.he African œasts could represent a strong storm destreyed t.he infnistn.dure of t.he San Pedro
factor of vulnerability. This fact could be a major barrier for Harbor in 1986 (Yan et al., 2010>. Recently, another event,
coast.al management studies (McGmnahan. Ba1k, acrl Ander- erodedmcre t.h:m 12m oOvorian coastlineduring2d in August.
2011 (Figure 1 ). The risks t.hal have been exposed are still not
son. 2007; Nieholls et al ; 2007; Oliver-Smith, 2009).
weU studiecl I o Cote d'Ivoire, for instance, twe>third of the
The increase in global sea level could be amplified by local
national industries and commercial. 3Kricultural. and trans-
subsidence from anlhropic :id.ivities especially in deltas
pOMlliion acm.;ties are conœntrated lo coastal ciûes. tAbé
(Nichnlls. 2011). Sorne aut.hors bave indiœted that sea-level
2005).
rise and changes in storms and the wa \'e dimate are expect.ed
'The rapidJy growing populalion and associated eoastwnrd
t.o inerease the sire and magnitude of llouded and eroded
migration and Lhe use of unconLnilled coastal resourœs has
toastai areas (Hemer, Church. and Hunter, 2007; Nicholls et
increased lhe degree of ezposure for coasaal facilities ! industry,
al., 2007). These phenomena have many effects Oil coastal
bouses, hospitals, univcrsities, military bases) aod inereeses
communities. roastal infrastructure. and eoastal ecosystems
t.he elfecls. of extreme events !Brown, Kebede. and Nicholls,
1 Oliver-Smith, 2009).
2011 l. Ail these issues îllustrate the \'WœmlàJit.y uflhe Ivorian
Moreever, Africa bas appro.'rimately 320 coastal cities (wit.h
coestal zone, hui. only a very few stuclies bave been undC'l'taken
more t.h:m 100,000 people), inclu<ling Abicljan on Lh~ Ivory Lo mak.e a real assessment of t.hiis area, includîng the entire
Gulf of Guinea coastline, An index based on pbysical vari:,bles
DOi: 102 J J 2 iJCO,\STH.ES-D- l~<XrZ28.I n,aeitlftl 23 Nou,mber 2015; is commonly used ta analyz.e the vulnerabiliLy of 11 coestal area.
accrplnl in rn•isù,n 21 January 201S; arrtttnl. pruofs rrcei.1ter/
11 March 2016: publ.ish,,.J pœ-prinl c,nlin" 2 May 2016. Appeaning Addo (2013. 2015) has used this approacb l.o assess
•C-On'l!spoodîng authur: angora.amaniilgmail.0001 t.he vulnerahi.lîty of coost.al areas rommoo to Accra, Ghana.
"Coastal Education and R.!s.,an:b l'oundat.ion, Iec. 2016 This resean:h uses factors 1e.s., geomorphology, coastal alope,
142
Annexes
1400 TanaaaL
__
---1
_,,
Figure 2. Map of'tbe konan <01Mtal area ufCGl.oo d1.-atre. Tho IO<atfoo of'tbe
mainm-.talcibes<cir<.let.= -eecoo)llùmltruu>gel.themau,natK>olÙ
airport tatar, tbe blro national hariicnt-an,l and the tidal i;a.ull! (~
cin:let are nopreA"Oted. White da&hed lin&. black d.uhod lin•- and black bne
reP""'nt _ _,,. l {C- of Palma5 to 5...,..,.,,c1ra,.
2 tSaMandra to
Abuljsn l and :l<Abi djan to Cape arTh ••••• Jlmt>iaJ ufthe coa5L l'l'A~<tlv.,\y.
F= • L 1 mpect of the extremee....,nt.<28Augu&t21ll l to 3 Septl!!Dli,er 201 ll
on the eorutal mhabitanta at G rand IlaM.am (F.,,.g c- d1..,in,l
Palmas and in the E by lhe Cape ofThree Points tLemas!IOD.,
and Rebert.. 1973). The œastliae represenlA ~ of the natiooal
andcœsl.line ret.reatrate) and processes fe.g.• sea-level rise and area but concentrai.es 30'l: af the national population t Anoh
wave/tide énergies) to help compute and characterize the and Pbttier. 20081. Two-1.hini afthis eoast. is œmposed of sandy
vulnerahility of the en tire Cote d'Ivoire a,aslaJ area of566 km. beaches, inlenupled by a mangrove ecosystem, lagoon5, lh
'The analyses of these paramelers are useful for a beUer Bandama River in Grand Lahou (at 5"8' N. 5"1' Wl and the
understanding of the vulnerability of'the coastal area (Gornitz., Comoe River in Bassam lat 5•12• N, 3"44' WJ. During the
White. and Cushman, 1991: Thieler, and Hammar-klose, raining season, these rivers contribule to œastal sedimenta-
2000). The Jack ofinfonnation on the degree ofvu.lnerability tion.
a long the lvorian coastal mne represents a major banier for The coastal area is divided into three zones, according' to Ahé
sustainable coo.stal planning. adaptation !lllutions.. and valu- (2005) and Martin (1973) (Figure 2). The first zone tbetween
able coasl.al ecosystem protection. This shorlfail in lroowledge Cape of Palmas and Sassardra] is cbaraeterized by a rodty
limits the resilience of œastal people io sea-level rise and
coast wilh an elevation higber than 10 m. The second mne
possibly increases the overaD elfecls of natural hazards. E'or
(&om Sassandra lo Abidjan) is covered by medium cliJT.
this reason, the Ivorian eoastal vu.lnerahilily was estimated to
wbereas the lasl zone lfrœn Abidjan to the Cape of Three
improve œastal resilienœ. Objective and quantifiable informa-
Poinls) is composed of sandy beaches and is slighl.ly above sea
tion is now provided for use by œastal mne managers.
level (-0-10 ml. The wind speed does not exœed 22 km.lb, and
The aim of t.his research was to evaluate the vu.lnerability
the mean direction (S-SWl varies wealùyduringlhe yeor along
index of the lvorian coastal zone. The study area and the dat.a
Ôte Ivorian eoast (Abé Ili al. 2005).
and methods used are presented in the firsl section. The second
The Ivorian coo.stal area is wssbed by Southc,rnAUantic long
section focuses on the variability and trends in the relative
wave wah a SorSW direction \~1:irtin, 1973; Varlet. 1958). 'l'be
mean sea level and signifiœnl wave heighl (SWHJ. which œuld
maximum wave height (-2 ml is observed during the major
drive some of the changes in the coastal envircnmenL The
raining &eB.l!OD from Mn.y to June. The coast ÏJ< cla.sa.i6ed as
energy in t.bi,, proeess is a function of the square of wave
microtidal beeause t.he tidc does not reech 1.3 m fLemasson.
heigbt.•• , wbich expresses the relative œpahilities of the waves
and Rebm-t., 19731 ln additioo. Ûle current.9 truit. tnmsport.
to induœ eoastal erosion and inundation (Gonritz. White, and
sediments are cmoposed of a longllhore current, an energetic
Cushman, 1991).
tidal current. and a wealt Guinea current, with a m.allimum
The characteriz.ation of Ivorian coastal vulnerability is
speed (-0.7 m/s), observed during the major upwelling .easoo
described in the lhird section. based on Thieler et al. 12000).
r Lemasson and Rebert. 1973: .Molière and Rebert 19721.
ln a ddition, Ulis part of the article includes quantifications on
The horia.n roastal population presenb< variatiŒtJ< in ils
the variahility and relative vuloerahility of this coastal zone.
distribution. The third zane is more densely populat.ed !>2000
The final section bighligbt.s important and quantifiable drivers
inbahitanl.&'1un 3) t.han the second (-60 inhahitant.sr'lun 2) and
of vuloerability.
first (-IClO inhabitant.s.lkm 2) z.ooe.s. The density of lhe
Study Area population aloog the eotire coastal area (> 1600 inhabitants
The coa stal area of Cote d1voire is locatad between 4"30' N, km 2Jisgreaterthan the deosityofthe national population 1-70
5"30' N. and 7'30' W. 2"25' W (Figure 21. Aœording to Martin inbahilant.s,1urh tAbé. 2005; INS. 2014). ln t.his coastnl area.
f 1973> and Ahé 12006). Ôte coastal s.bpes range between 0.34'/l- the economic ad.ivities ore dominated by agriculture, fumeries,
and 2.25%. 'fbe lower slope Îl! observed al Sassandra, whereas mineral extraction, and trades. The lrarulportation activiti
the higher slope is observed al Port-Bouët IAhidjan l. The are supported by t.wo barbors located in San Pedro Ili.nt zone)
constline t-566 km> is delimit.ed in the W by Ôte Cape of and Abi<ljan (third rone). The rapidly grow;ng populetioo
143
Annexes
data were extracted from the global sea level obl!erving system
/GWSS) archive database &om 1982 to 1988, which h
undergone quality control (Cald'1.-eU. 20001. A 6-h signiiicanl
wave hei.ghl was extraeted' from ERA40 (reanalysis of the
global atmosphère and surface conditioo obsen,ations fur the
1957-2002 period] and frmn the ERA-interim fa global
atmospheric reanalysis &om 1979, continuou.sly updaled in
real time in 1979-2014 ). which were pmvided by t.he European
Centre for Medium-Range Weat.her Ferecasts! ECMWF) in a 1"
x l • and a 1.5~ :x 1.5' horizontal grid, respectively. The rate of
sea-level rise WOII compute<! W!ing available tidal data &am
- --iCOM111ne1
1982 to 1988. Woodworth and Bladunan (2()().() noted that t.he
- coastlône2
- coaotflne3
50th percentile represents a good approximation of the annual
mean sea-level height, The trend of the linear lit, in a least-
1!)115 1970 1'175 1910 19a5 1990 1995 2000 2005
YN.r squares sensé, performed for the 50th perœn!ile was Ili mm/
yr. This value represents the rate of sea-level rise over the
Figure !I. Cuasùine retn>at rote f...-
th,, perticula.r year u-1 in U... at:udy.
1982-1988 period aJong the lvorian coast and was used t.o
Jlollaw barforaec:bon 1 (C-oCPR.lm •• loS,.....ndral l,.'reybarforMl<tÎoD 2
(S"""""'1ra to Ahu!Jan ,. end black 1,.,. lor H<tion a CAlidjllD t.o the Cape of calculate the coastal vulnerability index for periods before
Three Poinu). Unit& are m met.en: peryeer. 1990. The rate of sea-level rise for periods after 1990 was
performed by usmg daily sea-level anomalies (SL.\.s) in a 0.25°
x 0.25° horizontal grid &om Archiving, Validatioo and
increases the urbanization and economic activities. The
lnterpret.atioo of the Satellite Ocean.ographic <AVISO, hUp://
increases in socioeconamic activities affect the state of the
www.aviso.com) data for the 1993-2014 period Data were
coastal envirnnment and con1irm the importance of environ-
spaliaJly averaged in the T30'-2"'l5' W. 4°30'-6"30' N domain
mental information to help protect pmperty and save lives.
t.o oblain a chronological se ries, Wa \'CS are one of the main
Furthermore. sorne activities le.g .. clearing of coa.ta.l vegeta-
natural driviog forces that induœ !.ignificanl modiJkaiion
tion [mangrove forest l), such as putting up shelt.ers to
along coast.al areas, The elfed.s of the wave and tidal action on
aœommoclat.e the increruring population and the emerging
the coastal area can be exacerbated by reJath,-e me= sea-level
coastal tourism business, removing sand for &ett.lement.. and
change. Relative sea-level change is an important parnmet.erin
dam building on the ri vers for agriculture activities or energy
the aoalysis of the pot.ential impact ofsea level on coastal nreas
production, inducc further pressure on lhis cootiguous area
because il takes into aœount local, regionaL and global sea-
(lbe, and Quelennec. 1989: McGranahan, Balk. and Anderson. level changes. Thus, knowledge of the temporal variabilifiY and
2007>. Although losses of oatural ba:rriers are quantilied in this loog-term trend in wave height \a proxy for wave eœrgy) and
research, the socioeconomic factors are not, local sea-leve] ri.se ore usefu1 for understand.ing how sea level
could tbreaten eoastal eommunities, infrastructure, and
~ŒTHODS ecosystems.
Coastal area vulnerability is characterized by the geomor- Tu assess the long-term trend of the relauve sea level a.long
phology of the landform, the shlreline retreat rate, local the studied coa.stal area, the empirical mode decomposition
subsidence. the heighl of waves, and tidal energy (Gomitz. 1 EA<ID) method. which deœmposes the time series into a definite
Whit.e, and Cushman, 1991). ln this 91.udy. local subsidence is number of intrinsic mode functions ( L:\O's) with different time
replaced by relative sea-level rise (Thieler and Hammar-Klose. scales, and the trend functioo with al mœt one extremum. was
2000). The geomorphological description and the coastal slopes perfonned on daily SLAA The trend. function refers to the last
are &om Martin 11973) and Abé (2005). Shoreline reëreat data componenl. derived by the EMD met.hod in millimeter units, Tu
was obtainud from Ahé 12005), Wognin et al.(2012, 2013), and obtain the iotriœic trend, the ,ûfling melliod wss used, This
Yoo et al. !2010). Figure 3 is a compilation of the data sets method consists of. fint I step one). identifying the local extrema
recorded for the three l vrai an œastal zones. The description of of original signal and. then. generating the two fUDctions ealled
the coastline displacement was derived for particular years. the upper envtiope and the Lower enœlope by cubic spline,
The coasLline bas been stable in the first zone, escept in 1986. int.erpobting the local maxima and minima, respectively. Next
when the coastline retmat reached 5 m. ln the second Zlllle, the lsl.ep two). a new time series is computing 6-om the ditferenœ
rate of coastline retreat increased duriog 1971-2003. and in the between the time series and-the means of the upper and lower
third zone, coastline change increased during the 1960 to 1984 envelopes. These two lirst steps are repeatcd for each oew time
period and decreased thereafter, but never reached O !Figure series until the upper and the lower envelopes are 11,ymmetric
3 l. The articles cit.ed above provide a full deseripi.ion of this wi th respect te the zero mean un der certain cri teria. Then (thirtl
area stop). an lMF is derived as the new time series, and finally. that
The sea-level time series used in Oris work was very short lMF is !mbtracted from original time series to yËld a residual,
and cont.ained many gaps. The sea-level dat.a sets were and the residual is tak.en as the original time series and
aequired by the float tidal gauges installed al San Pedro and it.eratively the three sleps are repeajed until the residual
Abidjan harbors. and were not accessible for some years and becomes a fonction with only one extremum (Chen. Feng, aoo
contained m any gaps (Tano el al, 2014). The hourly tidal gauge Huang, 2014). The intrinsic trend thal rorre,iponds to the Jw,t.
144
Annexes
Tano ,taJ.
Table 1. 11,,/,mce riolt far.lDNI F)r geomtrp},oltJRy. <OOAfal ,/op,. monliM """""" lattntion. nialw .-1 •• ..i diane,. m,an li.dtù ~ aNl nunn ••..,.,.
h,,ght.
Degree ofVulnera.bûtty
Very Law Medium Ulgh Very l-141b
\'enable 1 3 5
Rock;y. chflèd roB.!1:5 Mediumditr.. l..a Y< cb'.lfa Damer beach •••
Fiord lod.ented roaoto Glarial drill Secd bea<he,
Fianl Alluvial plmœ Salt 1r.:i.n-.t-
Mud h.to
Deltas
Mangm"'"e
('..on.l n,tef,.
Coas&al alope <IH >0.115 0.11&-0.œs O.OM--0.ll:Ii o. Cl:.l:HI. 022 <O.IY.ll
Relath·e 5eB ltn·el dumge Cmm'}rl -o.s LS--2.6 2..!>-3 3-:IA >3.4
Erooion'aecn,tion lm/yr) >2 1-:1 -1-1 -1.1- -:1 <-:L
Mean udal TSDl,'I! lmt >6 -1.l-6 2-1 1-L9 <l
Mean wave heighL <mt <O.bS 0.56--0.85 O.ll>-LOS l.Œ>-1.25 >l.2li
IMF' refers t.o the instantaneous rate of sea-level change in The second part focuses oo the Jvorian coastal vulnr.nsbilily
millimeters per year (Wu d al; 2007). index and ils t.emporal variabili~.
The Liebmann et al. (2010) method, which is based on a
Variability and Trends in the Waws and Sea Level aloug
simple linear regression in a least-squares sense, wu also
performed t.o analyz.e the variability and the trends of those
the Coast
This subsection focuses on the temporal variability and long-
variables, The SWlf time series was demmpœed int.o many
term trends in sea level parameters, such as the relative mean
subseries whose trends depend upoe their lengths. 1nis
method is useful for del.ccting tendeocy breaks (Liebmann el. sea level and wave amplitude. These factor.s represenl the
al., 2010). The cumulative changes (in miJJimet.ers) are driving forœs inducing modifications r:L the coastal area and
computing by multiplying the coefficient of the linear trends threatening socioemnamic aetivities, Here, the SL"-s were
by the length af the subseries. spatially averaged in the T30' -2"25' W by 4°30'--6"30' N bax.
A œastal vulnerability index (CVI) MIS calculated for eacb The temporal variability of the mean sea level derived from all
section ofth<' coast, in accordance with the Th.ielere/. al. (2000) satellites altrmeters was characterized by seasona] and
met.hod. The CVI process fint classifies qualitative (geomor- int.erannual variabililies 1f"igure 4). The yearly minimmn
phology. coasta.l s.lope) and quantitative tshoreline. sea-level values ooserved represeoted the signature of the eoastal
rise, mean wave, mean tidal beighl) factors 11s new, no- upwelling, which is a parliccularity of this region. The
dimensional. "risk" variables. Each risk variable ranges increasing of those uùnimum vaines correspœrds lo an
between l and 5 and illustrntes its degree of vulnerability intensification of the coasl.af upwelling index and constitut.es
( Table 1 ). Then, the yearly CVl is calculat.ed far each coastal a signilicrnl. threat for certain lish species, acconling t.o
zone with the foUowing equation: Nidheesh et al.. (2013) and Toualy 12013). The long•ierm trends
obtained whea perforuùng a linear fil in a Ieast-squares sense,
CVJ~ (.r1Xx~xx,:.x,X.r&X4)112 (I) on the la.st. lMF represents a dear, linear, upward mean sea
Ievel alllllg the lvoriancoastal areaduring 1993-2014. The rate
w here 11 is a ssociated to the geomorphology . .r 2 is the C035lal
slope, and X:J represents the s.horeline change rate (Appeaning
Addo. 2013). The relative sea-level rise, mean tidal heigbt. and 20
mean ~ificant wave height correspond. respeetively, to x,,.x.. 15
and .r.,. Finally, eaeh coastal zone couJd lhen be classified as 10
low, moderate, or bigb vulnerability (Appeaning Ad.do, 2013).
This classification was perfonned by computing lhe mean CVI
I s
for each zone. Then, the 33rd and the 99th pen:entiles were .,~ 0
used t.o represent the three mean CVls af the lhree coastal .$
zones. If the mean CV! was wealœr lhan the 33rd percentile. .,o
lhen the associated zone W3ll considered t.o have a low- .,s111113
vulnerability risk. Moderate vulnerability represented the 1QINI
•••• 2002
naTF
2011
145
Annexes
Tobie 2.. Chnra,,ur11'hc• of th, Will~ param1tl!rlt alo,w th, lmnan caa.,t.
Peraeeetee
MintDJmn
lat quuntile
SWll
0.65
1.05
lm1 Periud csl
!H
8.l!
Direction
52
1711.61
r1
:[
_:l
- ]
Me..~ n 1.24
uo
!t I.S:J.61
l. .at
i :1u-
3nl quantt1e 9.76 ISS.32
Ms:mnum ~.66 14.57 :.1.41.57
f
of sea-level rise reachesapproximately-3.05mm/yT/Figure 4). 04 m
15
This upward trend in the sea level mean ÎI!. an iodieator of 10
increruring tidal energy predicted by the lid IÙ mode) Utide 5
(Tano el al., 2014). This resull. indicates the h.igb e,cposure of 0
111$111161111141IMIT1l701'1319711tn1N:21N51-1~1-1HUIJOO
the eoastal area to tid.al energy rould increase eoastal eromn y,..
and inundation,
F\gun, 5. Allo..,.[ f""!UfflCJ of wa,,. be,gbt6 abuYe 1.5 m. ù~ the
The state of the sea ( characteristics of wave parameters, freqDl'Dcy of the water heÏllbt mm 1.-ge-waft llrth-ili• alao11 on ! ,-.,ri ••
seasonal and interannual variability) WWI also ana lyzed in this - l an,,_ ERA.&0 S\111) data were &p8bally aveni;ecl ID th •• bœ T'ao'-
study. This analysis was important Lo illustrate how coastal :FlS' W by 4":IO' ...r,wJO' N. The ~b cl.al.a ,...,n, nwai;,,d to pnmde d.a ly
people (particularly toastai dwellersl, infrastruct.u re. and the velum..
erosyst.e m are threatened by inundaëion and coastal erosion.
For this, the 6-h SWH data were spatially and t.emporally analyses or the other yellT& (-45 yr) . .M oreover, ER...\40
averaged in the 7'30'-2°25' W by 4"30'-5"30' N box ID provide compares beuer with observations in ten:n s oft.he rool mean
d ail y values. square error index (Semedo et al, 2011).
Table 2 illustrales the cbaracteristics m the wave param- An interannual analysis was provided by a statistica.1
eters along the lvorian coast based on the percentile method. diagn.œ tic or t.he mean annual SWH, ba.sed on a linear
The minimum (-0.65 m) and maximum (-2.66 m) values regression by the least-squares lîL This method wns used
show that the waves in this regioo are a combination ofwind· objectively Lo detect one or more lendency breaks in the SWH
sea and swell waves, ln particular, the 75th perœntile value wben they oa:urred 11..iebm.ann d al.. 2010l. Figure 6 displays
(-10 s) shows that more than 75'k of the waves are wind-sea every possible Lrend change /Figure 6a) and the aboolut.e
waves. The mean direction of these waves reaehes 183.62' ma:r.imum positive and negative changes tl-'igure 6b). The
and varies weakly, as shown by the low standard deviation corresponding confidenœ .S tuden(s 1. lest during each time
(-7.13"). segment from a 2-)T lo a 45-yT period (the total length of the
Int.eresl.ing complemenl.ary information was the extreme available üme l!BrÎ.es) is superimpœed an E'igure 63.. Time
SWH behavior because these large waves, wbicb appear in
the May-September season, have a signifieant raie in coastal
retreat, inundation. and threal.ened coast.al infraMrUcture
500
and dwellors. Toual y el al. 12016) observed that the seasanal
40l
-=
cycle of SWH in the study area was characterized by some ••••• 30
li a) •
intense storm events Lhat look place in 1984 (Ibe and F\~e 6. laJ O.a"I:" m mean &DDUal SWH 4mmJ (rom 19!111 to 2009.u a
Quelennec, 1989). For instance. in 1986, an extreme evenl. fuoctian of the ODmberofy_,.. ~nd thu oding year of the u.lculabm. V.,..._
destroyed the San Pedro (Côte d'Ivoire) harborinfrast.ructure t.>-y...r cbane""""' Dot pl.,tted. The mDIDun. pn,,;.i., the...,fideouranlnog
Sw~· •• , œoca.t !™!, mnlideoœ. ibl La,velab..oluœpf1!'1.llft w,d o~t!W
defense (Y ao et al., 2010). The strong variability in 1992 could
c:ba.~oFthe a'!Ylœl werap SWJt • a funâiun of'tbP oumberol'yean.. Far
represenl. an inaœurate SWH value (Caire and Swail, 2004). ucb oumber of yean. all pœaible &W>O«A of th,, bl5toncJII n,nrd with the
Tbi.~ inhomogeneity from the assimilation of faulty ERS-1 &a.IDE' nurnba- rL ye11œ ~819 mmpand..
146
Annexes
1600 Ta.ooetaL
i 16
<n 1 5
McLa.ughl.in. McKenna., and Cooper. 2002; PendleLon et aL
2004: Shaw et al, 1996) have used a CVI to qu:mtily
vulnernbility alon.g the cœst, However, the parsmeters used
1 4t' to create t.he CVls can be modilied temporally because of the
1 3
impacts of dimale change and ilB effl!Cts on coostal processes,
195819621966197019741978198219861990199419982002 This analysis was undertnken by crealing a CVI for each
YFAR coas.tal subclivision !Figure 2l As described in the -Method..~·
Figure 7. êeeeeeel ...,.nnlnlity of the SWR &om May Lo St,ptember dun"!: section. qualitative and quantitative factors are lransformed
the 19S~aio2 penod. The bNt lioear fit, 1n a le...t-oquarea M!DM. wu yenrly into new, no-dimcnsional. -rWt- variables, which are
added. The upwllnl haear trend (in mml illuatrateo t.he inueaat1if annual sum.m arized in Tables 3--5. ln the case of the SWH, spatial.
meen ~ J[ dU?'lJ'lG' the ld:rong·V."B\'e: AeUOn
average and annual means were first realized bet.wœn 4"30'
and 5°30' as the limits foreach œastal zone tnot showni, The
segments of a few decades or shorter periods exhibit either range of tides was obtaioed by the predicted higb and low
increasing or decreasing trends, whereas trends for longer waters derived. from the Utide mode] and is oround lm, which
segments are most.ly positive f Figure 6a). The assoeiated trends isdose to t.hat found in previousworf<s (Lemassoo, and Rebert,
from the longer segments arequite weak rompared with those 1973l A no-dimensional "risk" varnble from the SWH was
correspoeding to the shorter segments. A significant increase then cmnputed for each yeer, Tables 3-5 fflow 3 bigh degree of
f -l 5.2 cm for the 45-yr period or ---0.34 cm/yr) in the SWH can vulnerability associated with SW"H, t.idal range, and coastline
be ooserved during the enfüe 1958,-2002 period. change in the three l.Olles. This is particularly t.rue for l.he SWH
The annual mean of the fi.rst two decades (195S-1967 and during t.he las yeers in the t.hird wne f1àhle 5). The coasbù
1968-l977) deereased significantly at the 95'k confidence level slope presents very low degree of vulnerability and seems to
have a weak impact on the entire h-orian ccast, The degree of
and reached -8.1 cm and -11.9 cm, respectively. whereas, the
mosl reœnt decades ( 197S- l987 and 1~ 2002) show a vulnerability of the geomorphology inereases e:1Stward frnm
one in l.he fint. %on.e, Lo two and tive in the second :md t.hird
significant increase in the SWH of around 1.8 cm and 4 cm.
zones, respeetively, This means that geomorphology and wave
The long-term trend expresses a significanl. decrease rapprox-
and tide energy eould highly (resp. weaklyl .11fect lhe
imately-9.4 cm) in 195S-198L whereasan increaset-7.6 an)
vulnerability olï.he east. lresp. westl area,
in the annual mean of the SWH oecorred during 1982--2002.
The mean CVI for each subdïvision zone inereases eastward
Sucb remarks are consistent wilh lhe les.-.-energetic waves
from 3.00 (first zone) Lo 7.2.7 lsecood zone) and 10.37 (third
noted before 1981 and the more-energetic waves and increase
zone). The 33rd 1- 6.l3) and 99th t-10.311 percentiles of the
lidalheightafter 1981. One interestingpointto highlightis the
tbrce meoo CV!,, show t.hat the mean value oft.he t.hree CVh
change of the sign in 1981 Crom negative Lo posai ,-e for
(-7.191 falls within the mcderate-risk categnry. When ronsid-
segments longer t.han 24 yr. That year (1981) seems to be a
ering each zone, the western section ti:« the first r.one)could be
break in the SWH series, whicb was conlirmed by the robust
classiâed as a low-risk area,
Peltitl. statiatical test (nol. shown) and by a plot of the absolut.e Figures Ba-c show the temporal ,-ariability of CVI for eaeh
maximum poaiti ve a nd negalh'e changes (Figure6bl. Figure 6b coastal zone. The CVls r~ bctween 1.63 in 19'7l fOI" the firsl
shows that the absolute negative change equals O for segments zone and 18.25 in 2004 for the t.hird zone. Figure 8a shows
longer than 24 yr. quasi-linear, increasfr,g CVI values for the first. zone up Lo 1.63
Figure 7 shows the variabilit;y ond the trends in the SWH in period 1972--2000. These values are the lowesl amoog the
from May to Scptember, when waves are very energetic a.long t.hree zones. 'The variabili.ty of the CVI for the second znne was
the lvorian coast, The iilope of the Iinear regression is 2..3 mm/ charru:lerùed by two periods of increase in 1971-1986 and
yr, i.e. 10.36 cm of total change in the pa.st 45 yr, This seasonal 198S-I993 and two periods of stabilizatica in 1~ 1988 and
value from May to Scptember represent.s -68'i: of the mean 1993--2003. The CVI for the last period of st.abilizatioo reac:hed
ennual trend and is probably related to swell along the coast, 10.32 lrlgllre 8b1. The CV! for the third mnet-8.161 sbowed a
The peak was in 1992. wlrich is probably associated with an long period of st.abilization from 1960 to 1987. This value
incorrect value. as discussed above. inc.reased rapidly from 1987 to 2004 and reached 18.25. which
Tal:ie ~- VulM.rability matriz o( .,dlan 1 (Cape of Palmoa ta SQMQSJdra/.
y.,,.,. Geomorpbol."11)' C-.tal Slope Erœ101YAcCTebon Rsl.e R,,lative Sea Level Ruse Mean Tula! Rani,.., Mean Sqpuf'IŒllt Wav• H •• gbt
197:! 1 1 1 1 4 4
19!!6 1 1 !> 1 4 4
2003 1 1 4 4 4 4
147
Annexes
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