Vous êtes sur la page 1sur 21

Chapitre IV

Dynamique des fluides incompressibles


réels
Notion de la viscosité
Nombre de Reynolds
Perte de charge
Théorème de Bernoulli généralisé

1
IV.1 Notion de fluide réel:

Un fluide est dit réel si, pendant son mouvement, les


forces de contact ne sont pas perpendiculaires aux éléments
de surface sur lesquelles elles s’exercent (elles possèdent
donc des composantes tangentielles qui s’opposent au
glissement des couches fluides les unes sur les autres). Cette
résistance est caractérisée par la viscosité.

2
IV.2 Notion de la viscosité
Mise en évidence
EXPÉRIENCE DE COUETTE

Considérons un fluide enfermé entre deux cylindres, l’un


mobile, l’autre fixé via un fil de torsion. On constate que
lorsque la cavité cylindrique extérieure est mise en
rotation à la vitesse angulaire ω, le cylindre intérieur
tourne d’un angle α par rapport à sa position d’équilibre.

Analysons en détail le phénomène :


1. La torsion du fil prouve l’existence d’un couple dont les forces de pression ne peuvent
pas être responsables. On est donc obligé d’admettre l’existence d’efforts tangentiels.
2. Pour les fluides simples, l’angle α augmente proportionnellement a ω. Les efforts
tangentiels augmentent donc proportionnellement au gradient de vitesse.

3
INTERPRÉTATION
L’expérience montre que, lors de l’écoulement d’un fluide, la
pression ne suffit pas à expliquer les phénomènes et qu’il convient
d’introduire des forces tangentielles qui s’opposent au mouvement
du fluide.
Ces forces, de type frottement, dues aux interactions entre molécules
du fluide, sont appelées forces de viscosité.
La contrainte (force par unité de surface) qu’exerce une couche de
fluide supérieure sur un élément de surface d’une couche de fluide
inférieure, s’écrit :

4
On montre que la force de frottement est proportionnelle au gradient de
vitesse soit

Avec e désigne l’épaisseur de l’espace annulaire entre les deux cylindres


V/e représente le gradient de vitesse
Le coefficient de proportionnalité μ est appelé viscosité dynamique du
fluide
Unité :
L'unité dans le Système International est le kg.m-1.s-1
On peut trouver également dans la littérature le poiseuille (symbole Pl) tel
que 1 Pl = 1 kg.m-1.s-1!
Viscosité cinématique
La viscosité cinématique est le quotient de la viscosité dynamique par
la masse volumique du fluide.

5
IV.3 Equation de Navier stokes:
Lorsque le fluide est newtonien et incompressible, le bilan des forces appliquées à
chaque particule de fluide prennent la forme des équations de Navier-Stokes.
En effectuant le bilan des forces sur une particule de fluide située en M à l’instant tt,
de masse dm , en tenant compte des forces visqueuses, on obtient l’équation de
Navier-Stokes :

Où l’opérateur ∆ (appelé Laplacien) est donné par

Il s’agit d’une équation différentielle du second ordre, sa résolution introduit deux


constantes d’intégration pour la pression p et pour la vitesse v. On les détermine en
appliquant les conditions aux limites suivantes :
• continuité de la vitesse à la traversée d'une interface ;
• continuité de la contrainte normale et donc de la pression ;
• continuité de la contrainte tangentielle.
6
IV.4 Le nombre de Reynolds

La complexité de la résolution de Navier-Stokes provient essentiellement


de la présence, d’un terme non linéaire – le terme convectif –, associées au
transport de quantité de mouvement par convection) et d’un terme du
second ordre – le terme de viscosité (associées au transport de quantité de
mouvement par diffusion)

Ces deux termes ne sont pas en général du même ordre de grandeur. On


définit alors un facteur sans dimension, qui estime l’importance d’un
terme devant l’autre appelé le nombre de Reynolds.

7
Le rapport entre ces deux flux est sans dimension et s’écrit sous la
forme;

Avec :
ρ est la masse volumique du fluide
U la vitesse moyenne de l’écoulement
μ est la viscosité cinématique
Dh est le diamètre hydraulique définit par

Ce nombre adimensionnel ( Le Nombre de Re) met en jeu un rapport


entre le flux convectif et le flux diffusif. Lorsqu'il est très grand par
rapport à 1, il montre que le transport est gouverné par la convection,
tandis que les faibles valeurs de ce nombre par rapport à 1 montrent que
la diffusion moléculaire domine le transport
8
Le nombre de Reynolds joue un rôle très important en mécanique des
fluides car il permet de distinguer deux types d’écoulement.

• L’écoulement à petit nombre de Reynolds : L’écoulement est


laminaire et essentiellement gouverné par la viscosité. Le terme
d’inertie est négligeable et l’équation de Navier-Stokes devient

• L’écoulement à grand nombre de Reynolds: (turbulent) On montre


dans ce cas que les effets visqueux sont concentrés sur les bords, dans une
fine couche appelée couche limite, et dans le sillage des obstacles. Hors
de ces zones, le terme visqueux est négligeable et l’on retrouve
l’équation d’Euler

9
Les expériences réalisées par Reynolds (1883) lors de l'écoulement d'un
liquide dans une conduite cylindrique rectiligne dans laquelle arrive un filet
de liquide coloré, ont montré l'existence de ces deux régimes d'écoulement
: laminaire et turbulent.

Lorsque la vitesse commune du filet coloré et du liquide principal est faible,


le liquide coloré suit une trajectoire rectiligne, parallèle à l'axe du tube
Lorsque la vitesse commune du filet coloré et du liquide principal est élevée,
le mouvement du liquide coloré devient beaucoup plus complexe, dans
toutes les directions
 La transition entre les deux régimes laminaire et turbulent est caractérisé
par le Nombre de Reynolds;

10
Exercice d’application

11
IV.5 Notion de Perte de charge
La perte de charge correspond à la dissipation, par frottements, de
l’énergie mécanique d’un fluide en mouvement, cette dissipation
d'énergie s'exprime couramment sous la forme d'une variation de pression

On distingue deux types de perte de charge :


- la perte décharge linéaire JL : C’est la perte d’énergie due aux
frottements dans une conduite de section constante et de longueur
donnée.
- La perte de charge singulière ou locale Js: C’est la perte d’énergie due
aux accidents de parcours du fluide (changement de direction.
Changement de section, vanne…)
La perte de charge totale entre deux points 1 et 2 d’un circuit est alors:
J 12= Js+JL
12
Perte de charge singulière

Quand la conduite subit de brusque variation de section ou de direction, il


se produit des pertes de charges dites singulières, elles sont généralement
mesurable et font partie des caractéristiques de l’installation. On les
exprime par :

où s : indice de l’accident de forme de la conduite.


Ks : Coefficient (sans unité) de pertes de charge. Il dépend de la nature et
de la géométrie de l’accident de forme. Les valeurs de Ks sont données par
les constructeurs dans leurs catalogues

13
14
Perte de charge linéaire
Les pertes de charge linéaires, sont des pertes de charge réparties
régulièrement le long des conduites. Considérons une conduite de
longueur L, de diamètre d traversée par un fluide réel

La variation de hauteur
piézométrique, évaluée en
hauteur de liquide est
proportionnelle à la perte de
charge linéaire entre les deux
points de mesure.

15
Les pertes de charge linéaires sont proportionnelles à la longueur L de la
conduite, inversement proportionnelles à son diamètre d,
proportionnelle au carré de la vitesse moyenneV du fluide.

où -V : vitesse moyenne d’écoulement dans la conduite (m/s)


- L : longueur de la conduite (m)
- d : diamètre de la conduite (m)
- λ : coefficient de perte de charge linéaire. Il dépend du régime
d’écoulement et notamment du nombre de Reynolds Re .

16
17
IV.6 Théorème de BERNOULLI pour un fluide réel
Considérons un écoulement entre deux points (1) et (2) d’un fluide réel
dans une conduite
Soit J12 : la Somme de toutes les pertes de charge, singulières et
linéaires entre les sections (1) et (2).
la relation de Bernoulli s’écrit sous la forme

Représentation graphique du théorème de Bernoulli


En divisant par ρg la relation de Bernoulli précédente devient homogène
à des longueurs en mètre ( ϖ= ρg ):

18
Elle peut être interprétée graphiquement de la manière suivante;
on a démontré que les différents termes correspondaient à des hauteurs dont la somme est
constante.

On définit des lignes caractéristiques, dont les hauteurs ont une signification physique:
- l’altitude de la conduite correspond à la cote géométrique Z
-La ligne piézométrique correspond à la hauteur piézométrique
-La ligne de charge correspond à la hauteur total H (constante pour un fluide parfait)
19
Théorème de Bernoulli généralisé
Considérons un écoulement entre deux points (A) et (B) d’un fluide
réel dans un circuit contenant une machine hydraulique, le théorème de
Bernoulli généralisé s’écrit alors

Avec Pnette est la puissance nette (hydraulique) échangée


qv est le débit volumique
ρ JAB représente les pertes de charges entre A et B

20
Exercice

21

Vous aimerez peut-être aussi