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 Fabrication d'aliments

INTRODUCTION

Pour les élevages avicoles industriels, l'alimentation distribuée est une alimentation composée
complète fabriquée dans les usines spécialisées dans les aliments de volailles. En général, ces
aliments sont à base de céréales (mais surtout, orge, Sorgho, issues de céréales), tourteaux
d'oléagineux (soja et tournesol), farine de poisson (de sardine à 65% MAT), minéraux et
premixes. La majorité des ingrédients (mais, soja, sorgho, minéraux et vitamines, additifs)
sont importés et le reste est produit en totalité ou en partie au niveau du pays. L’industrie de
l’alimentation animale, tournée à 90% vers l’aliment volaille est très compétitive et  pour
l’essentiel bien outillé pour produire des aliments de qualité.

Les différentes gammes d'aliments fabriqués sont fonction du type de production:

-Le poulet de chair: Aliments démarrage, croissance et finition.

-Pondeuse d'oeufs de consommation et reproductrice: aliments poulette démarrage, poulette


élevage et pondeuse ou reproductrice.

-Dinde: aliments démarrage, croissance et finition 1 et 2.

Pour le secteur avicole traditionnel, l'aliment composé n’est que très rarement distribué.

L'animal se charge de chercher son alimentation au niveau de l'exploitation et le soir, il peut


recevoir une complémentation à base de déchets ménagers et d'issues de céréales (son,
criblures …).

La production des aliments composés pour volailles est assurée par 36 usines. Un nombre
important d’élevages de pondeuses et de reproducteurs disposent de leurs propres unités de
fabrication d’aliments et traitent près de 300.000 tonnes (fabrication à la ferme).

La production totale d’aliments volailles a été de 1,6 millions de tonnes en 2006, pour une
capacité totale de production évaluée à environ 3,5 millions tonnes. Cette surcapacité de
production entretient une concurrence acharnée pour les parts de marché entre usines, à
l’origine d’une quête continue d’amélioration des coûts et de la qualité.

    Formulation d’aliments

A-   L’équilibre alimentaire

 Les matières premières utilisées en alimentation des volailles se classent en deux catégories :
les premières appartiennent au groupe « énergie » et comprennent, outre les céréales, quelques
racines et tubercules, mais aussi des sous-produits industriels de meuneries (sons et farines
basses essentiellement pour ce qui concerne l’Afrique subsaharienne).

Le deuxième groupe de matières premières alimentaires rassemble : les tourteaux sous-


produits des huileries et de farines de poissons fabriqués localement .S’y rajoutent les
vitamines, les minéraux et un ensemble d’additifs.
Le mais : il représente la céréale de choix pour l’alimentation des volailles. Sa valeur
énergétique est très élevée et son amidon présente une digestible élevée.

B-    Besoins et normes nutritionnels :

Pour nourrir correctement les volailles, «le formulateur a besoin de connaître le type de
production dont il s’agit, les conditions d’élevage des animaux et surtout la composition des
matières premières alimentaires contenues dans l’aliment composé complet. La notion de
besoins nutritionnels découle naturellement de celle des besoins des animaux..

L’aliment est un mélange de matières premières énergétiques et azotées pour l’essentiel.


Viennent s’y rajouter des additifs variables selon espèces. Le formulateur doit respecter un
certain nombre de contraintes pour bien alimenter les volailles.

Les premières sont des contraintes nutritionnelles. On comprend que toute modification dans
la teneur en énergie doit entraîner automatiquement une modification dans la composition des
autres nutriments car en effet, si pour un aliment de 2900 kcal l’animal en consomme 120 g
par jour, il consommera en lysine 1.0 8% de cette quantité.

A supposer que le même animal ait à disposition un aliment à 3100 kcal et qu’il consomme
toujours 120 g d’aliment, la quantité de lysine consommée est plus importante. En réalité, les
animaux ajustent plus ou moins bien leur consommation mais le formulateur doit toujours
adapter les autres nutriments à leur teneur en énergie des aliments qui sont présentés.

 1-     Les normes en période de croissance de 1 à 28 jours :

Energie (EM kcal/kg 2900 3000 3100 3200


Protéines brutes (%) 20-22 20-22 20-22 20-22
Acides aminés (%)  
Lysine 1.08 1.12 1.16 1.20
Méthionine 0.50 0.51 0.53 0.55
Méthionine+cystine 0.83 0.86 0.89 0.92
Minéraux  
Calcium 0.90 0.94 0.97 1.00
Phosphore total 0.65 0.66 0.68 0.70
Phosphore disponible 0.40 0.42 0.44 0.44
Chlorure de sodium 0.30 0.30 0.30 0.30

2-     Période de finition de 29 à l’abattage :

Energie (EM kcal/kg) 2900 3000 3100 3200


Protéines brutes (%) 18-20 18-20 18-20 18-20
Acides aminés (%)  
Lysine 0.91 0.94 0.97 1,00
Méthionine 0.38 0.40 0.41 0.42
Méthionine + cystine 0.72 0.74 0.77 0.79
Minéraux  
Calcium 0.80 0.84 0.87 0.90
Phosphore total 0.60 0.62 0.64 0.65
Phosphore disponible 0.35 0.30 0.39 0.40
Chlorure de sodium 0.30 0.30 0.30 0.30

3-     Les normes pour poulettes :

Périodes de distribution 0-6 Semaines 7-20 Semaines


Energie (EM kcal/kg) 2800 2750
Protéines brutes 18 15
Acides aminés  
Lysine 0.98 0.68
Méthionine 0.42 0.30
Méthionine+cystine 0.72 0.54
Minéraux  
Calcium 0.90 0.90
Phosphore total 0.65 0.60
Phosphore disponible 0.38 0.35
Chlorure de sodium 0.30 0.30

 4-     les normes pour pondeuses demi lourdes (poules rousses)

Energie (EM kcal/kg) 2700 2850 2900


Protéines brutes 14-15 15-16 16-17
Acides aminés      
Lysine 0.78 0.82 0.87
Méthionine 0.38 0.40 0.42
Méthionine+cystine 0.67 0.71 0.74
Minéraux      
Calcium 4.00 4.20 4.40
Phosphore total 0.60 0.63 0.67
Phosphore disponible 0.34 0.36 0.30
Chlorure de sodium 0.30 0.30 0.30
Acide linoléique 1.00 1.05 1.10

  

C- Valeur des aliments :                 


 On peut classer les aliments selon leurs particularités, à savoir ceux qui fournissent l’énergie,
les sources de protéines, de calcium et de phosphore et enfin, ceux qui apportent d’autres
minéraux, les oligo-éléments et les vitamines.

 1- Sources d’énergies :

 Les céréales sont généralement à la base de l’énergie des provendes. Le mais sont plus
énergétiques que le mil, le sorgho ou le blé.

Les farines basses de riz et de blé (remoulages) ont une bonne valeur énergétique.

Les sons ont une valeur moyenne en énergie mais ils sont indispensables pour régulariser le
transit digestif des volailles.

Les huiles végétales et les graisses animales constituent une source d’énergie pratiquement
pure et sont utilisés dans les régimes hautement énergétiques.

 2- Sources de protéines :

 Les tourteaux (arachide, coton, palmiste..) apportent la majorité des protéines de la ration.

La farine de poisson est une excellente source de protéines, riche en lysine et en méthionine.

La lysine et la méthionine de synthèse doivent généralement être incorporées au mélange pour


satisfaire les besoins en ces deux acides aminés essentiels généralement trop peu présents
dans les matières premières.

 Les tourteaux (arachide, coton, palmiste..) apportent la majorité des protéines de la ration.

La farine de poisson est une excellente source de protéines, riche en lysine et en méthionine.

La lysine et la méthionine de synthèse doivent généralement être incorporées au mélange pour


satisfaire les besoins en ces deux acides aminés essentiels généralement trop peu présents
dans les matières premières.

 3- Sources de calcium et de phosphore :

 La craie (carbonate de calcium), les phosphores, les coquillages broyés, les coquilles
d’huîtres, la poudre d’os sont généralement utilisées.

Les concentrés minéraux du commerce apportent également ces éléments dans les quantités
variables selon les produits commercialisés

 4- Apport des autres minéraux, des oligo-éléments et des vitamines

 Les concentrés minéreaux-vitamines (CMV) du commerce sont la principale source en ces


différents éléments et sont généralement  incorporés à des doses variant entre 0.5 et 5 % de la
ration.

D- Formulation :
La formulation des provendes consiste à combiner les différents matières premières dont on
dispose afin d’obtenir un mélange assurant la satisfaction des besoins des animaux tout en
garantissant le prix le plus faible par kg d’aliment composé.

Règles générales à respecter lors de la formulation :

- Il y a intérêt à utiliser un nombre important de matières premières (de 7 à 12) pour équilibrer
correctement une ration.

- Il faut s’approcher autant que possible des besoins recommandés pour chaque catégorie de
volailles et au cours des différents périodes d’élevage, sans gaspiller les produits qui coûtent
chair.

- On ne remplacera jamais une matière première par une autre sans recalculer la composition
de la provende.

- On ne fabriquera jamais un concentré minéral vitaminé soi même et on respectera les


normes recommandées pour les l’utilisation de CMV du commerce.

- La lysine et la méthionine de synthèse sont souvent indispensables de même que les sources
de calcium et de phosphore.

- L’utilisation d’huile végétale ou de graisses animales permet d’obtenir un niveau


énergétique élevé dans les rations.

-Les sons (riz, blé, ..) doivent toujours être utilisés (entre 7 et 12 % de la ration) pour la
régularisation du transit digestif et éviter les diarrhées et constipations.

      Limites d’utilisation de certaines matières premières :

En raison de la présence de facteurs antinutritionnels, pour respecter une présentation


optimale de la provende, ou parce que certains aliments confèrent des goûts à la chair et aux
œufs, il est nécessaire de respecter un certain nombre de règles particulières pour
l’incorporation des matières premières :

-céréales : pas de limites d’utilisation à l’exception du sorgho rouge qui renferme des tanins
(limite de 30 à 35% dans les rations, selon la teneur en tanins) ;

-Tourteau d’arachide : ne pas dépasser 25% du mélange en raison de la présence d’aflatoxine ;

- Tourteau de coton : ne pas dépasser 10% du mélange en raison de la présence de gossypol ;

- Tourteau de palmiste : ne pas dépasser 20% du mélange (teneur élevée en fibres) ;

- Farine de poisson : ne pas dépasser 5% du mélange car elle donne son goût aux œufs et à la
viande de poulet, surtout si elle est grasse ;
- Farine basse de riz : ne pas dépasser 40% du mélange pour limiter l’effet dépressif dû à son
utilisation dans les rations ;

- Huile végétale et graisses animales : ne pas dépasser 5% du mélange pour éviter la diarrhée.

  

E- Préparation :

La préparation des aliments dans l’exploitation est réalisée en plusieurs étapes, à savoir :

-        Pesée des matières premières : elle doit être précise ;

-        Mouture : les matières premières fines (particules de 0.1 à 1.5 mm) peuvent être
incorporés telles quelles dans le mélange (phosphore, craie, lysine, méthionine, CMV,
sons…).les autres élements de la ration (céréales, tourteaux…) doivent être broyés avant
d’être mélangés pour obtenir des particules grossières de 0.5 à 1.5 mm.
-        Pré mélange : il consiste à mélanger toutes les matières premières que l’on doit
incorporer en faibles quantités avec une partie des céréales moulues, de manière à mieux les
répartir dans le mélange final. Le pré mélange peut être réalisé simplement dans des bassines
ou dans un tonneau désaxé mis en mouvement au mayen d’une manivelle (exemple : craie,
phosphore, lysine, méthionine, CMV + une partie de mais) ;

-        Mélange : le pré mélange est incorporé progressivement au reste des matières premières
à l’aide d’un mélangeur (mélangeur subhorizontal, vertical, tonneau désaxé…) ou à la pelle
sur surface bétonnée ;

-        Incorporation d’huile : elle est réalisé en dernier lieu, progressivement et après un
certain temps de mélange pour éviter la formation de petites boulettes.

Quelques conseils pratiques :

-        Utiliser toujours des matières premières de bonne qualité (éviter moisissures, terre,
corps étrangères,…)

-        Peser correctement les matières premières.

-        Vérifier s’il n’y a pas de pertes au niveau du broyage, sinon réaliser la pesée des
matières premières après mouture.

-        Eviter les pertes au niveau des pré mélanges.

-        Incorporer progressivement le pré mélange dans le mélange.

-        Incorporer en dernier lieu les matières grasses, de manière progressive et après avoir
mélangé le reste pendant 10 minutes au moins.

-        Respecter les temps de mélange recommandés par les fabricants de mélangeurs (de 20 à
30 min.)

-        Vérifier la bonne répartition des ingrédients après avoir réalisé le mélange.

-        Utiliser toujours une main d’œuvre qualifiée et expérimentée pour la préparation des
aliments.

-        Lors de la fabrication, éviter la propagation des maladies d’un bâtiment à l’autre
(grandes exploitations) par l’intermédiaire des sacs réutilisés : marquage et utilisation des sacs
par bâtiment.

-        Pour la même raison, utiliser des sacs neufs pour les provendes et les remplacer
régulièrement.

  Source: Aviculture semi-industrielle en climet subtropical (1996 les presses


agronomiques de Gembloux)

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