Revues générales
Recommandations de la
Société européenne de cardiologie
sur la fibrillation atriale
Les nouvelles recommandations ont été publiées en 2016 (www.escardio.org). Les précédentes da-
taient de 2010.
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réalités Cardiologiques
Revues générales
Patient sans FA connue et chez lequel des épisodes de fréquence atriale élevée
(durée > 5-6 min, FC > 180 bpm) sont détectés par un dispositif implantable Classification de la FA
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réalités Cardiologiques
1. Il faut faire du dépistage et du monitorage Lorsque les symptômes persistent, une fréquence cardiaque
électrocardiographiques chaque fois qu’une fibrillation atriale plus basse peut être tentée mais, en même temps, une
(FA) est possible, y compris chez des patients dont les plaintes ne bradycardie doit être évitée.
sont pas spécifiques, chez les sujets âgés et chez les survivants
après un accident vasculaire cérébral (AVC) ischémique. 7. La stratégie de contrôle du rythme est indiquée pour
l’amélioration des symptômes chez les patients symptomatiques.
2. L
es stratégies thérapeutiques comportent souvent plusieurs Cela peut être une cardioversion électrique ou pharmacologique
options qui sont des alternatives raisonnables. Des soins intégrés en cas de FA persistante ou persistante prolongée, un
de la FA incluant l’implication du patient, son éducation et une traitement médicamenteux antiarythmique à long terme, une
décision partagée sont des éléments clés d’une relation patient- ablation percutanée, une chirurgie de la FA et une stimulation,
médecin réussie. généralement dans cet ordre
3. O
n doit prescrire un traitement anticoagulant chez tous les 8. Avant la cardioversion, il faut vérifier que l’anticoagulation est
patients qui ont une FA ou un flutter atrial documenté et qui sont efficace, par un anticoagulant oral direct ou par un antivitamine K,
à risque accru d’accidents vasculaires cérébraux. depuis au moins 3 semaines. Après la cardioversion,
l’anticoagulation est requise pendant au moins 4 semaines.
4. L’évaluation du risque d’AVC est basée sur le score CHA2DS2- Comme alternative à l’anticoagulation avant la cardioversion, une
VASc. Lorsque le score est ≥ 2 chez les hommes et ≥ 3 chez les échocardiographie transœsophagienne peut être utilisée pour
femmes, une anticoagulation pour la prévention des AVC est exclure un thrombus cardiaque.
clairement recommandée. Si le score est de 1 chez les hommes
et de 2 chez les femmes, une anticoagulation doit être envisagée. 9. Comme traitement médicamenteux antiarythmique à long terme
Aucun traitement antithrombotique ne doit être prescrit lorsque le dans le but de maintenir un rythme sinusal (RS), les médicaments
score est de 0 chez les hommes et de 1 chez les femmes. suivants sont recommandés : dronédarone, flécaïnide,
propafénone, sotalol ou amiodarone. L’ablation percutanée est
5. L
e risque hémorragique au cours du traitement anticoagulant une alternative raisonnable. Chacun de ces médicaments a ses
doit être minimisé par l’identification des facteurs de risque indications, contre-indications et signes d’alerte propres, et la
hémorragique modifiables : l’hypertension artérielle doit être sélection du médicament chez un patient donné doit être guidée
bien contrôlée, la durée d’un traitement antiagrégant plaquettaire par la sécurité.
ou anti-inflammatoire non stéroïdien concomitant aussi courte
que possible, la consommation d’alcool modérée et une anémie 10. La FA peropératoire est une complication commune après une
traitée et normalisée. chirurgie cardiaque. Les bêtabloquants par voie orale dans la
période périopératoire sont utiles pour la prévention de la FA
6. La fréquence ventriculaire doit initialement être ralentie de postopératoire. En cas de FA postopératoire, le RS est restauré
façon assez “lâche”(< 110 battements par minute au repos). par une cardioversion.
3
réalités Cardiologiques
Revues générales
Patients ayant des épisodes atriaux répétitifs et l es déclencheurs localisés, originaires le plus
D
fréquents, des épisodes de FA paroxystique brève ; souvent des veines pulmonaires, initient la FA
FA focale souvent, patients jeunes, très symptomatiques, avec l La FA due à un ou quelques foyers de réentrée est
des ondes atriales distinctes (FA grossière), ectopie aussi considérée comme faisant partie de ce type
atriale et/ou tachycardie atriale évoluant en FA. de FA.
l n cours d’étude.
E
FA chez les porteurs de variants génétiques
FA polygénique l La présence de certains variants génétiques peut
communs associés avec une FA de début précoce.
aussi influencer l’évolution.
FA chez des patients qui ont FA chez les patients qui ont un rétrécissement mitral, Pression OG (sténose) et volume OG (régurgitation)
une sténose mitrale ou une ou après intervention chirurgicale sur la valve mitrale sont les principaux responsables de la dilatation OG
prothèse valvulaire et dans certains cas d’autre maladie valvulaire. et du remodelage atrial structural chez ces patients.
Tableau III : Types cliniques de fibrillation atriale (qui coexistent chez de nombreux patients).
4
réalités Cardiologiques
Cardioversion si instabilité
Contrôle de la FC : FC cible initiale < 110 bpm ; moins s’il persiste des symptômes d’IC/FA
Traitements de l’IC avancée, y compris les matériels médicaux, chez les patients
qui ont une IC avec FEVG réduite
Fig. 2 : Prise en charge initiale en cas de diagnostic concomitant d’insuffisance cardiaque et de fibrillation atriale.
tôme, notamment lorsqu’une réparation chez les patients qui ont une FA (IIa, C). Prise en charge intégrée des
valvulaire est possible (IIa, C). Un interrogatoire à la recherche de signes patients qui ont une fibrillation
cliniques de syndrome d’apnées du som- atriale
Une commissurotomie mitrale doit être meil doit être fait chez tous les patients
envisagée en cas de FA d’apparition qui ont une FA (IIa, B). L’évaluation initiale des patients qui ont
récente chez les patients asymptoma- une FA nouvellement diagnostiquée
tiques qui ont une sténose mitrale sévère Le traitement d’un syndrome d’apnées doit porter sur cinq domaines majeurs :
et une anatomie valvulaire accessible du sommeil obstructif doit être optimisé la stabilité hémodynamique, la présence
(IIa, C). afin de réduire le risque de récidive de de facteurs précipitants ou de maladies
FA et d’améliorer les résultats du traite- sous-jacentes, le risque d’AVC et celui de
3. Recommandations chez les patients ment de la FA (IIa, B). l’anticoagulation, le contrôle de la fré-
qui ont une fibrillation atriale et qui sont quence cardiaque (FC) et le besoin d’un
obèses 5. Recommandations chez les patients traitement de contrôle du rythme (fig. 3).
qui ont une fibrillation atriale et une
Une perte de poids en même temps maladie rénale Plusieurs examens diagnostiques sont
qu’une prise en charge des autres fac- nécessaires pour définir la meilleure
teurs de risque doit être envisagée afin L’évaluation de la fonction rénale par la prise en charge de la FA. Une revue
de diminuer les symptômes et les consé- créatininémie ou la clairance de la créa- par un service spécialisé dans la FA est
quences de la FA (IIa, B). tinine est recommandée chez tous les habituellement recommandée, dont le
patients qui ont une FA afin de détecter transfert urgent pour certains patients
4. Recommandations chez les patients une maladie rénale et d’adapter la dose (tableau V). Une approche intégrée et
qui ont une fibrillation atriale et une des traitements de la FA (I, A). structurée de la prise en charge de la FA
maladie respiratoire (comme cela est fait avec succès dans
Chez tous les patients qui ont une FA d’autres domaines de la médecine) va
La correction d’une hypoxémie et d’une et qui sont traités par une anticoagula- faciliter la prise en charge cohérente, sui-
acidose doit être envisagée lors de la tion orale, une évaluation de la fonc- vant les recommandations, de la FA chez
prise en charge initiale d’une maladie tion rénale doit être faite au moins une tous les patients, avec le potentiel d’en
pulmonaire aiguë ou de l’exacerbation fois par an afin de détecter une maladie améliorer l’évolution. La prise en charge
d’une maladie pulmonaire chronique rénale chronique (IIa, B). de la FA inclut les traitements ayant un
5
réalités Cardiologiques
Revues générales
Contrôle, en
aigu de la FC Stabilité hémodynamique
et du rythme
Évaluation du Anticoagulation orale chez les patients à risque d’AVC Prévention des AVC
risque d’AVC
Amélioration des symptômes, Amélioration de la qualité de vie,
Évaluation Traitement de contrôle de la FC
préservation de la fonction VG de l’autonomie, du fonctionnement social
de la FC
Médicaments antiarythmiques,
Évaluation Amélioration des symptômes
cardioversion, ablation, chirurgie de la FA
des symptômes
Fig. 3 : Prise en charge aiguë et chronique des patients qui ont une fibrillation atriale, élément cardiovasculaire désiré, et bénéfices pour le patient.
doit être envisagée chez tous les patients Une surveillance ECG à long terme doit
l Instabilité hémodynamique
qui ont une FA, avec pour buts l’amélio- être envisagée chez certains patients
l FC non contrôlable ration de l’adhésion aux recommanda- afin d’évaluer le caractère adéquat du
l radycardie symptomatique ne
B tions et la réduction des hospitalisations contrôle de la FC chez les patients symp-
répondant pas à la réduction des et des décès (IIa, B). tomatiques et de relier les symptômes
médicaments contrôlant la FC aux épisodes de FA (IIa, C).
l ngine de poitrine sévère ou
A Il faut mettre les patients au centre du
aggravation de la fonction VG processus de prise de décision afin
l AIT ou AVC
d’adapter la prise en charge aux préfé- Prévention des accidents
rences du patient et d’améliorer l’obser- vasculaires cérébraux chez les
Tableau V : Signes cliniques nécessitant l’implica-
vance du traitement chronique (IIa, C). patients en fibrillation atriale
tion urgente d’un service spécialisé dans la fibrilla-
tion atriale. 2. Recommandations sur le diagnostic Le traitement anticoagulant oral peut pré-
des patients qui ont une fibrillation venir la majorité des AVC ischémiques
impact sur le pronostic (anticoagulation atriale chez les patients qui ont une FA et il peut
et traitement des maladies CV) et les trai- prolonger la durée de vie. Il est recom-
tements fournissant de façon prédomi- Une documentation par ECG est requise mandé d’estimer le risque d’AVC chez
nante une amélioration symptomatique pour établir le diagnostic de FA (I, B). les patients qui ont une FA avec le score
(contrôle de la FC, contrôle du rythme). de risque CHA2DS2-VASc (tableau VI).
L’explication des bénéfices attendus à Une évaluation CV complète incluant En général, les patients qui n’ont pas de
chaque patient au début de la prise en un interrogatoire adapté, un examen facteur clinique de risque d’AVC n’ont
charge de la FA évite des attentes non clinique soigneux et l’évaluation de pas besoin d’un traitement anticoagu-
fondées et a le potentiel d’optimiser la maladies concomitantes est recomman- lant oral, alors que les patients dont le
qualité de vie. dée chez tous les patients qui ont une score CHA2DS2-VASc est d’au moins 2
FA (I, C). chez les hommes et d’au moins 3 chez les
1. Recommandations sur une approche femmes ont un bénéfice clair (fig. 4). De
intégrée des soins Une échocardiographie transthoracique nombreux patients qui ont un facteur de
est recommandée chez tous les patients risque (c’est-à-dire un score CHA2DS2-
Une approche intégrée avec une orga- qui ont une FA afin de guider la prise en VASc à 1 chez les hommes, à 2 chez les
nisation structurée des soins et du suivi charge (I, C). femmes) bénéficient aussi du traitement
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réalités Cardiologiques
H (Hypertension) HTA 1
Tableau VI : Facteurs cliniques de risque d’accident vasculaire cérébral, d’accident ischémique transitoire et d’embolie systémique selon le score CHA2DS2-VASc.
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réalités Cardiologiques
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Tableau VIIA : Évaluation du risque hémorragique chez des patients en fibrillation atriale selon le score HAS-BLED.
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réalités Cardiologiques
Tableau VIII : Ajustement de la dose des anticoagulants oraux directs dans les essais de phase III. ClCr : clairance de la créatinine.
être envisagés afin d’affiner l’évaluation Une anticoagulation orale, afin de pré- peutique n’est pas bien contrôlé malgré
du risque d’AVC et du risque hémorra- venir les accidents thromboemboliques, une bonne observance thérapeutique,
gique chez les patients qui ont une FA doit être envisagée chez les femmes qui ou selon les préférences du patient,
(IIb, B). ont une FA et un score CHA2DS2-VASc lorsqu’il n’a pas de contre-indication
à 2, en prenant en considération les aux AOD (par exemple, prothèse valvu-
2. Recommandations sur la prévention caractéristiques individuelles et les pré- laire) (IIb, A).
des accidents vasculaires cérébraux férences de la patiente (IIa, B).
chez les patients en fibrillation atriale L’association d’un traitement anticoa-
Un traitement AVK (INR 2,0-3,0 ou plus) gulant oral et d’un traitement antiagré-
Une anticoagulation orale, afin de préve- est recommandé pour la prévention des gant plaquettaire augmente le risque
nir les accidents thromboemboliques, est AVC chez les patients qui ont une FA et hémorragique et doit être évitée chez les
recommandée chez tous les hommes qui une sténose mitrale modérée ou sévère patients qui ont une FA et qui n’ont pas
ont une FA et un score CHA2DS2-VASc ou une prothèse valvulaire mécanique d’indication de traitement antiagrégant
≥ 2 (I, A). (I, B). plaquettaire (III Maléfice, B).
Une anticoagulation orale, afin de pré- Quand une anticoagulation orale est ini- Chez les patients qui ont une FA,
venir les accidents thromboemboliques, tiée chez un patient qui a une FA et qui hommes ou femmes, qui n’ont pas de
est recommandée chez toutes les femmes peut avoir un AOD, un AOD est recom- facteur de risque additionnel d’AVC,
qui ont une FA et un score CHA2DS2- mandé de préférence à un AVK (I, A). un traitement anticoagulant oral ou
VASc ≥ 3 (I, A). antiagrégant plaquettaire n’est pas
Chez les patients traités par AVK, le recommandé pour la prévention des
Une anticoagulation orale, afin de pré- pourcentage de temps dans la fourchette AVC (III Maléfice, B).
venir les accidents thromboemboliques, thérapeutique doit être le plus élevé pos-
doit être envisagée chez les hommes qui sible et étroitement surveillé (I, A). Une monothérapie par antiagrégant pla-
ont une FA et un score CHA2DS2-VASc quettaire n’est pas recommandée pour la
à 1, en prenant en considération les Chez les patients traités par AVK, un prévention des AVC chez les patients qui
caractéristiques individuelles et les pré- AOD peut être envisagé si le pourcen- ont une FA, quel que soit le risque d’AVC
férences du patient (IIa, B). tage de temps dans la fourchette théra- (III Maléfice, B).
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réalités Cardiologiques
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Les AOD ne sont pas recommandés chez AVC, chez les patients qui ont une FA et 4. Prévention secondaire des
les patients qui ont une prothèse valvu- qui ont une contre-indication à un trai- accidents vasculaires cérébraux et
laire mécanique (niveau de preuve : B) ou tement anticoagulant oral à long terme anticoagulation après une hémorragie
une sténose mitrale modérée ou sévère (par exemple, ceux qui ont un antécé- intracérébrale
(niveau de preuve : C) (III Maléfice, B/C). dent d’hémorragie menaçant la vie, sans
cause réversible) (IIb, B). Les facteurs de risque d’AVC les plus
3. Recommandations sur l’occlusion et importants chez les patients qui ont
l’exclusion de l’auricule gauche L’occlusion chirurgicale ou l’exclusion de une FA sont un âge avancé et un anté-
l’auricule gauche peut être envisagée, pour cédent d’AVC ou d’AIT. Le moment où
Après une occlusion chirurgicale ou la prévention des AVC, chez les patients le risque de récidive d’AVC est le plus
une exclusion de l’auricule gauche, Il qui ont une FA et qui ont une intervention élevé est la période précoce après un
est recommandé, pour la prévention des chirurgicale cardiaque (IIb, B). AVC. L’initiation d’un traitement anti-
AVC, de poursuivre l’anticoagulation coagulant chez les patients qui ont une
chez les patients qui ont une FA et qui L’occlusion chirurgicale ou l’exclusion FA après un AVC ou un AIT aigu, après
sont à risque (I, B). de l’auricule gauche peut être envisa- exclusion d’une hémorragie intracéré-
gée, pour la prévention des AVC, chez brale, nécessite de mettre en balance les
L’occlusion de l’auricule gauche peut les patients qui ont une chirurgie de la risques d’AVC et d’hémorragie intracéré-
être envisagée, pour la prévention des FA par thoracoscopie (IIb, B). brale (fig. 5). Un algorithme de décision
AIT AVC léger (NIHSS < 8) AVC modéré (NIHSS 8-15) AVC sévère (NIHSS ≥16)
Facteurs favorisant une initiation précoce Facteurs favorisant une initiation retardée
NIHSS bas (< 8) NIHSS élevé (≥ 8)
Infarctus cérébral absent ou petit à l’imagerie Infarctus cérébral modéré ou large à l’imagerie
Risque de récidive élevé, par exemple thrombus Besoin de gastrostomie ou d’intervention
intracardiaque à l’échocardiographie chirurgicale majeure
Pas de besoin de gastrostomie endoscopique Besoin de chirurgie carotide
percutanée Transformation hémorragique
Pas de besoin de chirurgie carotide Neurologiquement instable
Pas de transformation hémorragique Patient âgé
Cliniquement stable HTA non contrôlée
Patient jeune
PA contrôlée
Commencer
1 jour après 3 jours après 6 jours après 12 jours après
l’anticoagulation
l’événement aigu l’événement aigu l’événement aigu l’événement aigu
orale
Fig. 5 : Initiation ou poursuite d’une anticoagulation après un accident vasculaire cérébral ou un accident ischémique transitoire chez les patients en fibrillation atriale.
Cette approche est basée sur un consensus d’experts plutôt que sur des données prospectives.
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réalités Cardiologiques
multidisciplinaire pour l’initiation ou mique n’est pas recommandée chez les multidisciplinaire des risques d’AVC et
la reprise d’un traitement anticoagulant patients qui ont une FA (III Maléfice, A). d’hémorragie (IIa, C).
chez les patients qui ont une FA et qui
ont eu une hémorragie intracérébrale est Chez les patients qui ont eu un AIT ou un Chez les patients qui ont une FA et qui
présenté dans la figure 6. AVC alors qu’ils prenaient un traitement ont eu un AVC, l’aspirine doit être envi-
anticoagulant, l’observance du traitement sagée pour la prévention secondaire des
5. Recommandations sur la prévention doit être évaluée et optimisée (IIa, C). AVC jusqu’à l’initiation ou la reprise du
secondaire des accidents vasculaires traitement anticoagulant oral (IIa, B).
cérébraux Chez les patients qui ont eu un AVC
ischémique modéré ou sévère alors qu’ils Une thrombolyse systémique avec le
L’anticoagulation par de l’héparine non prenaient un traitement anticoagulant, rtPA n’est pas recommandée si l’INR est
fractionnée ou de bas poids moléculaire l’anticoagulation doit être interrompue > 1,7 (ou, pour les patients qui prennent
immédiatement après un AVC isché- pendant 3 à 12 jours selon l’évaluation du dabigatran, si le temps de céphaline
Patient qui a une FA et une hémorragie intracrânienne alors qu’il prend un anticoagulant oral
Si événement aigu : établir l’intensité de l’anticoagulation
Fig. 6 : Initiation ou reprise de l’anticoagulation après une hémorragie intracérébrale chez les patients en fibrillation atriale. Cette approche est basée sur un consensus
d’experts et sur des données rétrospectives. Chez tous les patients, une évaluation par une équipe pluridisciplinaire (neurologues, cardiologues, neuroradiologues et
neurochirurgiens) est nécessaire avant le traitement.
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réalités Cardiologiques
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activée est en dehors des valeurs nor- gant plaquettaire n’est pas recomman- 6. Hémorragie chez les patients en
males) (III Maléfice, C). dée (III Maléfice, B). fibrillation atriale qui prennent un
traitement anticoagulant
Les AOD sont recommandés de préfé- Après une hémorragie intracrânienne,
rence aux AVK ou à l’aspirine chez les une anticoagulation orale chez les La minimisation des facteurs de risque
patients qui ont une FA et qui ont eu un patients qui ont une FA peut être ré-ini- hémorragique traitables (tableau VII)
AVC (I, B). tiée après 4 à 8 semaines, sous réserve est essentielle pour réduire le taux d’hé-
que la cause de l’hémorragie ou le fac- morragie sous anticoagulant. Cela inclut :
Après un AVC ou un AIT, l’association teur de risque responsable a été traité – le contrôle de la TA selon les recom-
d’un anticoagulant et d’un antiagré- ou contrôlé (IIb, B). mandations actuelles sur l’HTA ;
Hémorragie active
Compression mécanique
AVK AOD
Fig. 7 : Prise en charge d’une hémorragie active chez les patients qui prennent un traitement anticoagulant.
12
réalités Cardiologiques
– l’évaluation des événements hémor- rivaroxaban 20 mg 1 fois par jour ou à Chez les patients qui ont une FA et qui
ragiques antécédents ; chez les patients l’edoxaban 60 mg 1 fois par jour (IIa, B). ont une hémorragie active sévère, il est
chez lesquels la source de l’hémorragie recommandé d’arrêter le traitement anti-
a été identifiée et corrigée, le traitement Des conseils de limitation de la consom- coagulant jusqu’à ce que la cause de l’hé-
anticoagulant peut être réintroduit ; mation d’alcool ou le traitement d’une morragie soit traitée (I, C).
– l’obtention d’un pourcentage de temps consommation excessive d’alcool doivent
dans la cible sous AVK élevé ou le choix être envisagés chez tous les patients qui 8. Association d’un anticoagulant oral
d’un dosage d’AOD approprié évalué ont une FA et chez lesquels un traitement et d’antiagrégants plaquettaires
dans les essais cliniques, en prenant anticoagulant est envisagé (IIa, C).
en compte la fonction rénale, l’âge et le L’association d’un anticoagulant et
poids ; Les tests génétiques avant l’initiation d’antiagrégants plaquettaires, en par-
– l’évitement d’un excès d’alcool ; d’un traitement AVK ne sont pas recom- ticulier la triple association, d’un
– la diminution des chutes ; cependant, mandés (III Pas de bénéfice, B). anticoagulant, d’aspirine et de clo-
le traitement anticoagulant ne doit être pidogrel, augmente le risque absolu
arrêté que chez les patients qui font des La reprise d’un traitement anticoagu- d’hémorragie majeure. Une monothé-
chutes sévères et non contrôlées (par lant après un événement hémorragique rapie par anticoagulant, et non pas une
exemple, épilepsie, atrophie multisysté- doit être discutée par une équipe plu- association anticoagulant-antiagrégant
matisée avancée avec chutes en arrière) ridisciplinaire, en envisageant les dif- plaquettaire, est recommandée chez les
ou chez certains patients déments chez férents anticoagulants et interventions patients qui ont une FA et une corona-
lesquels l’observance thérapeutique ne de prévention des AVC, l’amélioration ropathie stable. Chez les patients trai-
peut pas être assurée par un aidant ; de la prise en charge des facteurs qui tés pour un syndrome coronaire aigu
– quand l’interruption du traitement ont contribué à l’hémorragie et le risque (fig. 8) et chez ceux chez qui un stent
anticoagulant est requise, le rempla- d’AVC (IIa, B). coronaire a été mis en place (fig. 9), une
cement par de l’héparine ne paraît pas
bénéfique, sauf chez les patients qui ont
une prothèse valvulaire mécanique. Patient qui a une FA nécessitant une anticoagulation orale,
après un syndrome coronaire aigu
Même lorsque la prise en charge est opti-
male, des hémorragies peuvent survenir
et les professionnels de santé doivent Risque hémorragique bas Risque hémorragique élevé
être préparés à leur prise en charge. Un comparé au risque de syndrome comparé au risque de syndrome
Intervalle de coronaire aigu et de coronaire aigu et de thrombose
schéma de prise en charge des événe- temps depuis thrombose de stent de stent
ments hémorragiques chez les patients le syndrome
coronaire aigu
qui ont un traitement anticoagulant est
0
présenté dans la figure 7. Traitement triplea (IIa, B)
1 mois Traitement triplea (IIa, B)
3 mois
7. Recommandations sur la prise en
Traitement doubleb (IIa, C) A ou C
charge d’une hémorragie
6 mois A ou C
Traitement doubleb (IIa, C) A ou C
Le contrôle de la PA chez les patients A ou C
hypertendus qui prennent un traitement 12 mois
Monothérapie Monothérapie
anticoagulant doit être envisagé afin de À vie par anticoagulant oralc (I, B) par anticoagulant oralc (I, B)
diminuer le risque d’hémorragie (IIa, B).
Lorsque le dabigatran est utilisé, une
dose réduite (110 mg 2 fois par jour) peut Anticoagulant oral Aspirine, 75-100 mg/j Clopidogrel, 75 mg/j
être envisagée chez les patients âgés de
plus de 75 ans afin de diminuer le risque a
Un traitement double, par un anticoagulant oral et de l’aspirine ou du clopidogrel, peut être
hémorragique (IIb, B). envisagé chez certains patients, notamment ceux qui n’ont pas de stent.
b
Anticoagulant oral + un seul antiagrégant plaquettaire.
c
Un traitement double par un anticoagulant oral et un antiagrégant plaquettaire (aspirine ou
Chez les patients à haut risque d’hémor- clopidogrel) peut être envisagé chez les patients à haut risque d’événement coronaire.
ragie gastro-intestinale, un AVK ou une
préparation AOD autre est préférable Fig. 8 : Traitement antithrombotique après syndrome coronaire aigu chez les patients en fibrillation atriale
au dabigatran 150 mg 2 fois par jour, au nécessitant une anticoagulation orale.
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réalités Cardiologiques
Revues générales
Contrôle de la fréquence
Risque hémorragique bas Risque hémorragique élevé
Intervalle de
comparé au risque de comparé au risque cardiaque
temps depuis
syndrome coronaire aigu de syndrome coronaire
l’intervention
et de thrombose de stent aigu et de thrombose de stent Le contrôle de la FC, en aigu (fig. 10)
coronaire
percutanée ou à long terme (fig. 11), peut être fait
0
Traitement triplea (IIa, B)
avec les bêtabloquants, la digoxine, les
1 mois calcium-bloquants diltiazem et vérapa-
3 mois Traitement doubleb (IIa, C) A ou C mil, ou une association thérapeutique
A ou C (tableau IX). La FC cible optimale chez
Traitement doubleb (IIa, C) A ou C
6 mois A ou C
les patients qui ont une FA n’est pas
claire, mais un contrôle “lâche” de la FC
12 mois
Monothérapie (< 110 bpm au repos) est une approche
Monothérapie par anticoagulant oralc (I, B) initiale acceptable sauf si les symptômes
À vie par anticoagulant oralc (I, B)
nécessitent un contrôle plus strict de la
FC. La bradycardie doit être évitée.
Anticoagulant oral Aspirine, 75-100 mg/j Clopidogrel, 75 mg/j Les bêtabloquants sont souvent les médi-
caments de première intention, même si,
a
Un traitement double, par un anticoagulant oral et de l’aspirine ou du clopidogrel, peut être y compris chez les patients qui ont une IC
envisagé chez certains patients, notamment ceux qui n’ont pas de stent.
b
Anticoagulant oral + un seul antiagrégant plaquettaire. à FEVG réduite, il n’y a pas de bénéfice
c
Un traitement double par un anticoagulant oral et un antiagrégant plaquettaire (aspirine ou pronostique dans la FA. Le vérapamil
clopidogrel) peut être envisagé chez les patients à haut risque d’événement coronaire.
et le diltiazem sont des médicaments
possibles lorsque la FEVG est ≥ 40 % ;
Fig. 9 : Traitement antithrombotique après intervention coronaire percutanée programmée chez les patients on a montré qu’ils diminuent les symp-
en fibrillation atriale nécessitant une anticoagulation orale. tômes. Il y a peu de preuves en faveur
de la digoxine, mais elle paraît efficace
triple association de courte durée paraît de prévenir les événements ischémiques pour contrôler la FC, sans effet connu sur
justifiée. coronaires et cérébraux (IIa, C). la mortalité. L’ablation du nœud atrio-
ventriculaire/du faisceau de His peut
9. Recommandations sur l’association Après un syndrome coronaire aigu sans effectivement contrôler la fréquence
des anticoagulants oraux et des implantation de stent chez les patients ventriculaire lorsqu’il y a échec du trai-
antiagrégants plaquettaires qui ont une FA et sont à risque d’AVC, tement médicamenteux, mais cela néces-
une association double, d’un anticoagu- site l’implantation d’un stimulateur
Après mise en place programmée d’un lant oral et d’aspirine ou de clopidogrel, cardiaque permanent. Chez les patients
stent coronaire pour une coronaropathie doit être envisagée pendant 12 mois au dans un état critique et chez ceux dont la
stable chez les patients qui ont une FA maximum afin de prévenir les événe- fonction VG systolique est sévèrement
et sont à risque d’AVC, une association ments ischémiques coronaires et céré- altérée, l’amiodarone par voie IV est
triple d’aspirine, de clopidogrel et d’un braux (IIa, C). aussi une option, et une cardioversion
anticoagulant oral doit être envisagée en urgence doit toujours être envisagée
pendant un mois afin de prévenir les La durée de l’association d’antithrom- chez les patients instables.
événements ischémiques coronaires et botiques, en particulier la triple asso-
cérébraux (IIa, B). ciation, doit être limitée, en mettant en
balance le risque estimé de récidives Recommandations sur le
Après un syndrome coronaire aigu pour d’événements coronaires récurrent et le contrôle de la fréquence
lequel un stent a été mis en place, chez risque hémorragique (IIa, B). cardiaque
les patients qui ont une FA et sont à
risque d’AVC, l’association triple doit Une association double, de quelque anti- Les bêtabloquants, la digoxine, le dil-
être envisagée pendant 1 à 6 mois afin coagulant que ce soit et de clopidogrel à la tiazem et le vérapamil sont recomman-
14
réalités Cardiologiques
15
réalités Cardiologiques
Revues générales
16
réalités Cardiologiques
rer les symptômes liés à la FA chez les 1. Restauration aiguë du rythme sinusal Les médicaments antiarythmiques
patients appropriés. Des essais sont en doublent, approximativement, le taux de
cours dont il faudra attendre les résul- La cardioversion électrique est une tech- retour en RS par rapport au placebo. Ils
tats avant que l’on puisse commenter le nique utile pour le contrôle du rythme, peuvent être utilisés pour la cardiover-
bénéfice du traitement de contrôle du notamment dans les situations aiguës et sion sans sédation (tableau X), y com-
rythme au-delà de l’amélioration des chez les patients qui ont une FA chronique pris la “pilule dans la poche”. L’ablation
symptômes. et qui sont symptomatiques (fig. 12). par cathéter, l’ablation chirurgicale ou
le traitement hybride sont souvent effi-
caces lorsque les médicaments anti
arythmiques sont en échec ; ils peuvent
FA récente être le traitement de première intention
chez certains patients.
Oui Instabilité Non
hémodynamique ?
Les patients qui ont eu une FA pendant
Programmée plus de 48 heures doivent commencer
Choix du patient un traitement anticoagulant oral au
moins 3 semaines avant la cardioversion,
En urgence
Cardioversion Amiodarone
Vernakalant IV (IIb, B)
Flécaïnide IV (I, A) Pilule dans 2. Contrôle du rythme à long terme
électrique (I B) IV (I, A) Ibutilidea (IIa, B) la poche
Amiodarone (I, A)
Propafénone (I, A) Flécaïnide (IIa, B)
Vernakalant (I, A) Propafénone (IIa, B) L’utilisation de médicaments antiaryth-
a
L’ibutilide ne doit pas être utilisé en cas de QT long miques à long terme doit prendre en
compte les éléments suivants :
– le but du traitement est de diminuer les
Fig. 12 : Contrôle du rythme dans la fibrillation atriale récente. symptômes liés à la FA ;
17
réalités Cardiologiques
Revues générales
– l’efficacité des antiarythmiques pour QRS et QT) peut permettre d’identifier ventriculaire significative et qui n’ont
maintenir le RS est modeste ; les patients à risque de proarythmie pas de stimulateur cardiaque.
– un traitement antiarythmique efficace induite par le médicament (tableau XI).
cliniquement réduit plutôt qu’élimine Les antiarythmiques ne doivent pas être Une ablation percutanée est indiquée
les récidives de FA ; utilisés chez les patients qui ont un QT afin d’améliorer les symptômes liés
– si un antiarythmique échoue, une long préexistant ou chez ceux qui ont à la FA chez les patients qui ont des
réponse cliniquement acceptable peut une dysfonction sino-atriale ou atrio- récidives symptomatiques de FA alors
être obtenue avec un autre antiaryth-
mique ; Sévérité Type Taux
– les proarythmies dues aux médica- Décès < 0,2 %
ments et les effets secondaires extracar-
Complications menaçant Blessure œsophagienne (perforation/fistule)a < 0,5 %
diaques sont fréquents ;
la vie AVC (y compris AIT/embolie gazeuse) < 1 %
– des considérations de sûreté plus que
d’efficacité doivent guider en priorité le Tamponnade cardiaque 1-2 %
choix de l’antiarythmique. Sténose veineuse pulmonaire < 1 %
Paralysie phrénique persistante 1-2 %
Afin de réduire le risque d’effets secon- Complications sévères
Complications vasculaires 2-4 %
daires, une durée plus courte du traite-
ment antiarythmique paraît désirable, Autres complications sévères 1 %
par exemple après cardioversion ou abla- Autres complications modérées ou mineures 1-2 %
tion. Un usage à plus long terme doit soi- Embolie cérébrale asymptomatique
gneusement prendre en compte le profil 5-10 %
Sévérité inconnue (AVC silencieux)
de sûreté de chaque antiarythmique et Exposition aux radiations
les caractéristiques du patient (fig. 13). a Une fistule œsophagienne doit être suspectée en cas de triade de signes non spécifiques
d’infection, de douleurs thoraciques et d’AVC ou AIT durant les premières semaines après
Une analyse soigneuse des modifica- une ablation. Elle requiert un traitement immédiat.
tions ECG pendant l’initiation du trai-
tement antiarythmique (intervalles PR, Tableau XI : Complications liées à l’ablation percutanée d’une fibrillation atriale.
Initiation d’un traitement de contrôle du rythme à long terme afin d’améliorer les symptômes liés à la FA
a
Évaluation soigneuse du risque proarythmique.
b
L’ablation percutanée doit isoler les veines pulmonaires et peut être réalisée par des cathéters de radiofréquence ou des
ballons de cryoablation.
c
L’ablation percutanée comme traitement de 1re intention est habituellement réservée aux patients en IC avec tachycardiomyopathie.
d
L’amiodarone est le choix de 2e intention chez de nombreux patients du fait de ses effets secondaires extracardiaques.
Fig. 13 : Initiation d’un traitement de contrôle du rythme chez les patients symptomatiques.
18
réalités Cardiologiques
Monitorage
Ralentissement
Principales contre-indications et Signes d’alerte ECG suggéré
Médicament Dose dans le nœud
précautions justifiant un arrêt pendant
atrioventriculaire
l’initiation
Prudence en cas de traitement
600 mg par jour concomitant par des médicaments
en plusieurs doses allongeant la durée de QT et chez les
pendant patients qui ont une maladie du nœud
4 semaines, sinusal ou du nœud AV ou un trouble de Au début, à
Allongement de 10-12 bpm dans
Amiodarone 400 mg par jour conduction. 1 semaine,
QT > 500 ms la FA
pendant La dose d’AVK et de digoxine doit être à 4 semaines
4 semaines, puis diminuée.
200 mg 1 fois par Augmentation du risque de myopathie
jour avec les statines.
Prudence en cas de maladie hépatique.
Contre-indiquée dans l’IC classe III ou
IV de la NYHA ou instable, si traitement
concomitant par des médicaments
allongeant la durée de QT ou par
des inhibiteurs puissants du CYP3A4
(par exemple, vérapamil, diltiazem,
antifongiques azolés) et quand la
clairance de la créatinine est < 30 mL/ Au début,
400 mg 2 fois par Allongement de 10-12 bpm dans
Dronédarone min. à 1 semaine,
jour QT > 500 ms la FA
La dose de digitaliques, de à 4 semaines
bêtabloquants et de certaines statines
doit être réduite.
L’augmentation de la créatininémie
de 10-20 µmol/L est fréquente et ne
reflète pas un déclin de la fonction
rénale.
Prudence en cas de maladie hépatique.
Contre-indiquée si la clairance de la
créatinine est < 50 mL/min, maladie
hépatique, cardiopathie ischémique ou
FEVG réduite. Augmentation
Flécaïnide 100-150 mg 2 fois
Prudence en présence d’une maladie de la durée de
Flécaïnide par jour Au début, à J1,
du nœud sinusal ou du nœud AV ou d’un QRS > 25 % par Aucun
à libération 200 mg 1 fois par à J2-3
trouble de conduction. rapport à l’état de
prolongée jour
Les inhibiteurs du CYP2D6 (par base
exemple, fluoxétine, antidépresseurs
tricycliques) augmentent la
concentration plasmatique.
Contre-indiquée en cas de cardiopathie
ischémique ou de FEVG réduite.
Augmentation
Propafénone 150-300 mg 3 fois Prudence en cas de maladie du nœud
de la durée du
Propafénone par jour sinusal ou du nœud AV ou de trouble Au début, à J1,
QRS > 25 % par Léger
à libération 225-425 mg 2 fois de conduction, d’atteinte rénale ou à J2-3
rapport à l’état de
prolongée par jour hépatique ou d’asthme.
base
Augmente la concentration de
digitaliques et de warfarine.
Contre-indiqué en cas d’HVG
significative, d’IC systolique, d’asthme,
QT > 500 ms
d’allongement préexistant de QT,
Allongement de Similaire aux
80-160 mg 2 fois d’hypokaliémie, de clairance de la Au début, à J1,
DL Sotalol QT de plus de bêtabloquants à
par jour créatinine < 50 mL/min. à J2-3
60 ms par rapport forte dose
Une dysfonction rénale modérée
à avant l’initiation
nécessite une adaptation soigneuse de
la dose.
Tableau XII : Médicaments antiarythmiques per os utilisés pour le maintien du rythme sinusal après cardioversion.
19
réalités Cardiologiques
Revues générales
qu’ils ont un traitement antiaryth- mique aiguë afin de restaurer le débit Une anticoagulation par l’héparine ou
mique, ou comme une alternative au cardiaque (I, B). un AOD doit être commencée dès que
traitement antiarythmique chez cer- possible avant toute cardioversion de FA
tains patients qui ont une FA paroxys- La cardioversion d’une FA (électrique ou de flutter atrial (IIa, B).
tique symptomatique, ablation réalisée ou pharmacologique) est recommandée
dans des centres expérimentés par une chez les patients symptomatiques qui Pour une cardioversion de FA/flutter
équipe entraînée. Afin de minimiser le ont une FA persistante ou persistante atrial, une anticoagulation effective
taux de complications (tableau XII), prolongée comme partie du traitement est recommandée pendant au moins
les patients doivent avoir l’ablation de de contrôle du rythme (I, B). 3 semaines avant la cardioversion (I, B).
la FA alors qu’ils prennent un traite-
ment anticoagulant oral. Les patients Un prétraitement par amiodarone, flé- Une échocardiographie transœsopha-
qui ont des récidives de FA alors qu’ils caïnide, ibutilide ou propafénone doit gienne est recommandée afin d’ex-
prennent plusieurs antiarythmiques et/ être envisagé afin d’augmenter le taux clure un thrombus cardiaque, comme
ou après ablation percutanée doivent de succès de la cardioversion électrique alternative à une anticoagulation avant
être discutés par l’équipe FA. et prévenir la récidive de FA (IIa, B). l’intervention quand une cardioversion
précoce est prévue (I, B).
La prise en charge des maladies CV Chez les patients qui n’ont pas d’anté-
concomitantes peut aussi diminuer cédent de cardiopathie ischémique ou Une cardioversion précoce peut être
les symptômes et faciliter le main- structurale, la flécaïnide, la propafénone réalisée sans échocardiographie transœ-
tien d’un RS, dont la perte de poids, ou le vernakalant sont recommandés sophagienne lorsque la durée de la FA
le contrôle de la PA, le traitement de pour la cardioversion pharmacologique est certainement inférieure à 48 heures
l’IC et un exercice modéré. Les IEC, d’une FA nouvelle (I, A). (IIa, B).
les ARAII et les bêtabloquants dimi-
nuent les taux de FA nouvelle chez Chez les patients qui n’ont pas d’anté- Chez les patients à risque d’AVC, le trai-
les patients qui ont une cardiopathie cédent de cardiopathie ischémique ou tement anticoagulant doit être poursuivi
structurale. structurale, l’ibutilide doit être envisagé à long terme après la cardioversion, selon
pour la cardioversion pharmacologique les recommandations sur l’anticoagu-
3. Recommandations sur le contrôle du d’une FA (IIa, B). lation à long terme, quelle que soit la
rythme méthode de cardioversion ou le main-
Chez certains patients qui ont une FA tien apparent du RS. Chez les patients
>>> Recommandations générales de début récent et pas de cardiopathie qui n’ont pas de facteur de risque d’AVC,
structurale ou ischémique, une dose orale l’anticoagulation doit être poursuivie
Un traitement de contrôle du rythme est unique de flécaïnide ou de propafénone pendant 4 semaines après la cardiover-
indiqué pour l’amélioration des symp- (approche “pilule dans la poche”) doit sion (I, B).
tômes chez les patients qui ont une FA (I, B). être envisagée pour une cardioversion
conduite par le patient, après évaluation Lorsqu’un thrombus a été vu à l’écho-
La prise en charge des facteurs de risque de la sûreté (IIa, B). cardiographie transœsophagienne, une
CV et la suppression des facteurs déclen- anticoagulation effective est recom-
chant une FA doivent être faites chez Chez les patients qui ont une cardio- mandée pendant au moins 3 semaines
les patients qui ont un traitement de pathie ischémique ou structurale, (I, C).
contrôle du rythme afin de faciliter la l’amiodarone est recommandée pour la
maintenance du RS (IIa, B). cardioversion d’une FA (I, A). Une nouvelle échocardiographie transœ-
sophagienne doit être faite avant la car-
À l’exception de la FA associée à une ins- Le vernakalant peut être envisagé dioversion afin de vérifier la disparition
tabilité hémodynamique, le choix entre comme une alternative à l’amiodarone du thrombus (IIa, C).
cardioversion électrique et pharmacolo- pour la cardioversion pharmacologique
gique doit être guidé par les préférences d’une FA chez les patients qui n’ont pas >>> Médicaments antiarythmiques
du patient et du médecin (IIa, C). d’hypotension, d’IC sévère ou de cardio- pour le maintien du RS à long terme et
pathie structurale sévère (notamment, la prévention de la récidive de FA
>>> Cardioversion d’une FA rétrécissement aortique) (IIb, B).
Le choix du médicament arythmique
Une cardioversion électrique est recom- >>> Prévention des AVC chez les patients doit être soigneux, en prenant en
mandée en cas d’instabilité hémodyna- qui vont avoir une cardioversion d’une FA compte les comorbidités, le risque CV,
20
réalités Cardiologiques
le risque de proarythmie sévère, les mais les effets toxiques extracardiaques Ajouter une stimulation double
effets toxiques extracardiaques, les sont fréquents et augmentent avec le chambre à un traitement médica-
préférences du patient et le niveau des temps. Pour cette raison, les autres médi- menteux qui induit ou aggrave une
symptômes (I, A). caments antiarythmiques doivent être dysfonction sinusale doit être envi-
envisagés d’abord (IIa, C). sagé afin de permettre la poursuite du
La dronédarone, la flécaïnide, la propa- traitement antiarythmique chez les
fénone et le sotalol sont recommandés Les patients qui ont un traitement anti patients chez lesquels une ablation
pour la prévention des récidives sympto- arythmique doivent être réévalués de la FA est refusée ou non indiquée
matiques de FA chez les patients qui ont périodiquement afin de confirmer qu’ils (IIa, B).
une fonction VG normale et qui n’ont pas peuvent prendre ce traitement (IIa, C).
d’HVG pathologique (I, A). La poursuite d’un traitement anti
Un enregistrement ECG pendant l’ini- arythmique au-delà de la période de
La dronédarone est recommandée pour tiation du traitement antiarythmique quelques semaines après l’ablation
la prévention des récidives symptoma- doit être fait afin de surveiller la FC et de de FA doit être envisagée afin de
tiques de FA chez les patients qui ont une détecter un allongement de QRS ou de maintenir le RS quand les récidives
coronaropathie sans IC (I, A). QT et la survenue d’un bloc atrioventri- paraissent probables (IIa, B).
culaire (IIa, B).
L’amiodarone est recommandée pour >>> Effets antiarythmiques des médica-
la prévention des récidives symptoma- Un traitement antiarythmique n’est pas ments non antiarythmiques
tiques de FA chez les patients qui ont une recommandé chez les patients qui ont un
IC ((I, B). QT long (> 0,5 s) ou une maladie sino- Les IEC, les ARA II et les bêtablo-
atriale significative ou une dysfonction quants doivent être envisagés pour la
L’amiodarone est plus efficace pour la du nœud atrioventriculaire significative prévention d’une FA nouvelle chez les
prévention des récidives de FA que les et qui n’ont pas de stimulateur cardiaque patients qui ont une IC et une FEVG
autres médicaments antiarythmiques, permanent (III Maléfice, C). réduite (IIa, A).
Sélection du traitement de contrôle du rythme après un échec thérapeutique pour améliorer les symptômes liés à la FA
a
L’ablation percutanée doit cibler l’isolation des veines pulmonaires. I, B pour la FA paroxystique, 2AB pour la FA persistante
et persistante prolongée.
b
La chirurgie de la FA peut être une isolation des veines pulmonaires (par exemple dans la FA paroxystique) ou une chirurgie
du labyrinthe (“maze”) ; par exemple dans la FA réfractaire au traitement ou persistante ou persistante prolongée.
c
Le traitement hybride inclut l’association de médicaments antiarythmiques, d’ablation percutanée et/ou de chirurgie de la FA.
21
réalités Cardiologiques
Revues générales
Les IEC et les ARA II doivent être envi- ment de contrôle du rythme après un le RS, mais avec un taux plus élevé de
sagés pour la prévention d’une FA échec initial du traitement (fig. 14). Une complications (tableau XIII). Comme
nouvelle chez les patients hyperten- récidive précoce de la FA ou une tachy- pour l’ablation percutanée, l’anticoa-
dus, particulièrement ceux qui ont une cardie atriale après l’ablation (dans les gulation pour la prévention des AVC
HVG (IIa, B). 8 semaines) peuvent être traitées par une doit être poursuivie indéfiniment chez
cardioversion. les patients à haut risque d’AVC, même
Un prétraitement par les IEC ou les ARA II après une ablation chirurgicale appa-
peut être envisagé chez les patients qui 5. Chirurgie de la fibrillation atriale remment réussie de la FA.
ont une FA récidivante, qui ont une car-
dioversion électrique et qui prennent un La décision d’une approche chirurgicale 6. Équipe fibrillation atriale
traitement antiarythmique (IIa, B). doit être discutée par l’équipe FA, afin
de conseiller et d’informer le patient. Le groupe de travail propose que les
Les ARA II et les IEC ne sont pas recom- Une chirurgie concomitante de la FA décisions de chirurgie de la FA ou
mandés pour la prévention secon- entraîne une plus grande liberté de FA d’ablation extensive de la FA, mais aussi
daire d’une FA paroxystique chez les que l’absence de chirurgie, sans diffé- le retour à une stratégie de contrôle de la
patients qui ont une cardiopathie sous- rence détectable pour les autres événe- FC chez les patients sévèrement symp-
jacente inexistante ou légère (III Pas de ments (fig. 15). À part l’augmentation tomatiques, reposent sur l’avis d’une
bénéfice, B). du taux d’implantation de stimulateur équipe FA. Une telle équipe doit inclure
cardiaque, les complications périopé- un cardiologue ayant une expertise
4. Choix du contrôle du rythme après un ratoires ne sont pas significativement dans les médicaments antiarythmiques,
échec du traitement augmentées en cas d’addition d’une un électrophysiologiste interventionnel
chirurgie de la FA. Une chirurgie isolée et un chirurgien cardiaque ayant l’ex-
Les préférences du patient, l’accès local du labyrinthe peut être réalisée par une périence de l’ablation chirurgicale de
aux traitements et une approche mul- approche thoracoscopique mini-inva- la FA. De telles équipes doivent être
tidisciplinaire sont des considérations sive ; elle est plus efficace qu’une nou- constituées afin de fournir un conseil
importantes pour le choix du traite- velle ablation percutanée pour maintenir optimal et ultimement d’améliorer
l’évolution sur le plan rythmique des
patients qui ont besoin d’une interven-
Patient qui a une FA et qui a une intervention chirurgicale cardiaque tion de contrôle du rythme avancée et
à cœur ouvert (par exemple pontage coronaire, chirurgie valvulaire) complexe.
22
réalités Cardiologiques
FA s’il a été documenté ou s’il est sur- Une ablation de la FA doit être envisa- Situations spécifiques
venu pendant l’ablation de la FA (IIa, B). gée comme une stratégie permettant
d’éviter l’implantation d’un stimulateur 1. Patients âgés/fragiles
Une ablation percutanée de FA doit être cardiaque chez les patients qui ont une
envisagée comme traitement de pre- bradycardie liée à la FA (IIa, C). Les patients âgés qui ont une FA ont un
mière intention pour prévenir les réci- risque accru d’AVC. Ils bénéficient donc
dives de FA et améliorer les symptômes Une ablation percutanée ou chirurgicale d’avantage de l’anticoagulation orale
chez certains patients qui ont une FA doit être envisagée chez les patients qui que les patients plus jeunes. Les inter-
paroxystique symptomatique, comme ont une FA symptomatique persistante ventions disponibles de contrôle de la
alternative à un traitement antiaryth- ou persistante prolongée réfractaire au FC ou de contrôle du rythme, y compris
mique, en prenant en compte le choix traitement antiarythmique, afin d’amé- les stimulateurs cardiaques et l’ablation
du patient ainsi que les bénéfices et les liorer les symptômes, en prenant en percutanée, doivent être utilisées sans
risques (IIa, B). compte le choix du patient, les béné- discrimination liée à l’âge. Les patients
fices et les risques, attitude validée par plus vieux peuvent avoir de multiples
Tous les patients doivent avoir un trai- l’équipe FA (IIa, C). comorbidités qui peuvent limiter leur
tement anticoagulant oral pendant au qualité de vie plus que les symptômes
moins 8 semaines après l’ablation per- Lorsqu’une ablation percutanée a liés à la FA. L’altération des fonctions
cutanée (IIa, B) ou chirurgicale (IIa, C). échoué, une intervention chirurgicale rénale et hépatique et les traitements
mini-invasive avec isolation épicardique simultanés et multiples font que les inte-
L’anticoagulation pour prévenir les AVC des veines pulmonaires doit être envi- ractions médicamenteuses et les effets
doit être poursuivie indéfiniment après sagée chez les patients qui ont une FA secondaires liés aux médicaments sont
une ablation percutanée ou chirurgicale symptomatique (IIa, B). Une telle déci- plus probables. Une prise en charge inté-
apparemment réussie chez les patients sion doit être validée par l’équipe FA. grée de la FA et une adaptation soigneuse
qui ont une FA et à haut risque d’AVC des doses des médicaments paraissent
(IIa, C). Une intervention chirurgicale du laby- raisonnables afin de réduire les compli-
rinthe (maze), possiblement via une cations du traitement de la FA chez les
Lorsqu’une ablation percutanée de FA approche mini-invasive, réalisée par un patients fragiles.
est prévue, l’anticoagulation orale par un opérateur adéquatement entraîné dans
AVK (IIa, B) ou un AOD (IIa, C) doit être un centre expérimenté, doit être envisa- 2. Cardiomyopathies héréditaires,
poursuivie pendant l’intervention, en gée par l’équipe FA comme option théra- canalopathies et voies accessoires
maintenant une anticoagulation efficace. peutique chez les patients qui ont une FA
persistante symptomatique réfractaire Le traitement de la cardiopathie sous-
L’ablation percutanée doit cibler l’isola- ou une FA après ablation, afin d’amélio- jacente est une contribution impor-
tion des veines pulmonaires par radiofré- rer les symptômes (IIa, C). tante à la prise en charge de la FA chez
quence ou cryothermie (IIa, B). les patients qui ont une FA et une car-
Une intervention chirurgicale du laby- diomyopathie héréditaire, dont les
Une ablation de FA doit être envisagée rinthe, de préférence biatriale, doit être maladies arythmogènes héréditaires.
chez les patients asymptomatiques qui envisagée chez les patients qui ont une Chez les patients qui ont un syndrome
ont une FA et une IC avec FEVG réduite intervention chirurgicale cardiaque, afin de Wolff-Parkinson-White, une FA et
afin d’améliorer les symptômes et la d’améliorer les symptômes attribuables la preuve d’une voie accessoire, l’abla-
fonction cardiaque lorsqu’une tachy- à la FA, en mettant en balance l’accrois- tion percutanée de la voie accessoire est
cardiomyopathie est suspectée (IIa, C). sement du risque lié à l’intervention du recommandée afin de réduire le risque
23
réalités Cardiologiques
Revues générales
de mort subite. La FA est l’arythmie la quement stable et une FA, un contrôle que l’activité sportive plus intense et de
plus fréquente chez les patients qui ont de la fréquence ventriculaire par les bêta- durée longue peut promouvoir la FA (I, A).
une cardiomyopathie hypertrophique ; bloquants et le diltiazem ou le vérapamil
elle est associée à un risque élevé d’AVC est recommandé (I, C). L’ablation de la FA doit être envisagée
et nécessite un traitement anticoagu- afin de prévenir les récidives de FA chez
lant oral. Une FA récente chez un sujet Le traitement d’une obstruction de la les athlètes (IIa, B).
jeune en bonne santé par ailleurs doit chambre de chasse du VG doit être envi-
déclencher la recherche soigneuse d’une sagé chez les patients qui ont une FA et La fréquence ventriculaire pendant l’exer-
maladie héréditaire, incluant l’histoire une cardiomyopathie hypertrophique, cice chez un patient doit être évaluée chez
clinique, les antécédents familiaux, le afin d’améliorer les symptômes (IIa, B). tous les athlètes qui ont une FA (par les
phénotype ECG, l’imagerie cardiaque et symptômes ou par le monitorage) et le
des tests génétiques ciblés. L’amiodarone doit être envisagée afin d’ob- contrôle de la FC doit être institué (IIa, C).
tenir un contrôle du rythme et de main-
>>> Recommandations sur les car- tenir un RS chez les patients qui ont une Après ingestion d’un médicament anti
diomyopathies héréditaires cardiomyopathie hypertrophique et une arythmique de classe I “dans la poche”,
FA récidivante symptomatique (IIa, C). les patients doivent éviter de faire du
l Syndrome de Wolff-Parkinson-White sport tant que la FA persiste et tant que
l Cardiomyopathies héréditaires et deux demi-vies du médicament antia-
L’ablation percutanée d’une voie acces- canalopathies rythmique ne se sont pas écoulées (IIa, C).
soire est recommandée chez les patients
qui ont un syndrome de Wolff-Parkinson- Des tests génétiques ciblés doivent être 4. Grossesse
White avec FA et conduction rapide par envisagés chez les patients qui ont une
la voie accessoire afin de prévenir le FA et une suspicion de cardiomyopathie Les femmes enceintes qui ont une FA
risque de mort cardiaque subite (I, B). héréditaire ou de canalopathie selon doivent être prises en charge comme
l’histoire clinique, les antécédents fami- ayant une grossesse à haut risque, avec
L’ablation percutanée d’une voie acces- liaux ou le phénotype ECG (IIa, A). une collaboration étroite entre les car-
soire est recommandée sans délai chez diologues, les obstétriciens et les néona-
les patients qui ont un syndrome de 3. Sport et fibrillation atriale tologistes. Les anticoagulants doivent
Wolff-Parkinson-White et qui ont sur- être sélectionnés en fonction des risques
vécu à une mort cardiaque subite (I, C). La prise en charge des athlètes qui ont potentiels pour le fœtus. Pour le contrôle
Une ablation de la voie accessoire doit une FA est similaire à la prise en charge de la FC, les bêtabloquants (sauf l’aténo-
être envisagée chez les patients asymp- de la FA en général, mais les contacts et lol) et/ou la digoxine sont préférables.
tomatiques qui ont une préexcitation les traumatismes potentiels doivent être Tous les agents de contrôle de la FC
prouvée et une FA, après qu’ils ont été pris en compte pour décider de l’anti- sont présents dans le lait maternel, bien
soigneusement conseillés (IIa, B). coagulation orale. Les bêtabloquants ne que les taux de bêtabloquant, digoxine
sont pas bien tolérés et parfois prohibés ; et vérapamil soient habituellement
l Cardiomyopathie hypertrophique la digoxine, le vérapamil et le diltiazem suffisamment bas pour être considérés
sont souvent insuffisamment puissants comme dangereux. Pour le contrôle du
Une anticoagulation orale à vie afin de pour ralentir la FC pendant une FA à rythme, la flécaïnide et le sotalol peuvent
prévenir les AVC est recommandée chez l’effort. L’ablation percutanée de la FA être utilisés. La cardioversion électrique
les patients qui ont une cardiomyopathie doit être envisagée. Si le patient utilise est efficace en cas d’instabilité hémody-
hypertrophique et chez lesquels une FA un médicament antiarythmique “dans namique, mais elle nécessite un moni-
apparaît (I, B). la poche”, il doit éviter de faire du sport torage fœtal.
tant que le médicament antiarythmique
La restauration du RS par une cardiover- n’a pas été éliminé. >>> Recommandations
sion électrique ou pharmacologique afin
d’améliorer les symptômes est recom- >>> Recommandations sur l’exercice Une cardioversion électrique peut être
mandée chez les patients qui ont une physique chez les patients en fibrilla- réalisée de façon sûre à tous les moments
cardiomyopathie hypertrophique et une tion atriale de la grossesse. Elle est recommandée
FA récente symptomatique (I, B). chez les patientes hémodynamiquement
Une activité physique modérée régulière instables du fait de la FA, et chaque fois
Chez les patients qui ont une cardiomyo- est recommandée afin de prévenir la FA, que le risque lié à la FA est élevé, pour la
pathie hypertrophique hémodynami- alors que les athlètes doivent être avertis mère ou pour le fœtus (I, C).
24
réalités Cardiologiques
L’anticoagulation est recommandée chez ont une FA après chirurgie cardiaque, cation interatriale et qui ont un antécé-
les femmes enceintes qui ont une FA et à à risque d’AVC, en prenant en compte dent d’arythmie atriale symptomatique,
risque d’AVC. Pour minimiser le risque le risque individuel d’AVC et d’hémor- une ablation de la FA doit être envisagée
tératogène et le risque d’hémorragie ragie (IIa, B). au moment de la fermeture chirurgicale
intra-utérine, l’héparine à dose ajustée (IIa, C).
est recommandée durant le premier Les médicaments antiarythmiques
trimestre de la grossesse et durant les doivent être envisagés en cas de FA post Une intervention chirurgicale du laby-
2-4 semaines avant l’accouchement. Les opératoire symptomatique après chirur- rinthe de Cox doit être envisagée chez
AVK ou l’héparine peuvent être utilisés gie cardiaque, dans l’intention de rétablir les patients qui ont une FA sympto-
pendant le reste de la grossesse (I, B). le RS (IIa, C). matique et une indication de répara-
tion d’une cardiopathie congénitale
Les AOD doivent être évités durant la L’amiodarone périopératoire doit être (IIa, C). Une telle intervention chirur-
grossesse et chez les femmes prévoyant envisagée comme traitement prophylac- gicale doit être réalisée dans un centre
une grossesse (III Maléfice, C). tique pour prévenir la FA après chirurgie expérimenté.
cardiaque (IIa, A).
5. Fibrillation atriale post-opératoire Une anticoagulation orale doit être envi-
Une FA postopératoire asymptomatique sagée chez tous les patients adultes qui
La FA est fréquente après chirurgie. Elle doit initialement être prise en charge par ont une réparation intracardiaque, de la
est associée à une augmentation de la le contrôle de la FC et l’anticoagulation cyanose, une palliation de Fontan, un
durée de séjour et à un taux plus élevé (IIa, B). ventricule droit systémique et un antécé-
de complications. La FA postopératoire dent de FA, de flutter atrial ou de tachy-
est associée à une augmentation du Le vernakalant par voie IV peut être cardie intra-atriale par réentrée (IIa, C).
risque d’AVC. Les AOD sont associés à envisagé pour la cardioversion d’une Chez tous les autres patients qui ont une
une moindre mortalité à long terme chez FA postopératoire chez les patients sans cardiopathie congénitale et une FA, une
ces patients, bien qu’il n’y ait pas d’essai IC sévère, hypotension ou cardiopathie anticoagulation doit être envisagée si le
contrôlé. Chez les patients hémodyna- structurale sévère (notamment, rétrécis- score CHA2DS2-VASc est ≥ 1.
miquement instables, une cardiover- sement aortique) (IIb, B).
sion électrique ou pharmacologique est L’ablation percutanée d’une arythmie
recommandée. L’amiodarone et le verna- 6. Arythmies atriales chez les patients atriale associée à une cardiopathie
kalant sont efficaces pour rétablir le RS adultes qui ont une cardiopathie congénitale peut être envisagée lors-
chez les patients symptomatiques. Chez congénitale qu’elle est réalisée dans un centre expé-
les patients asymptomatiques et chez rimenté (IIb, C).
ceux qui ont des symptômes acceptables, Les arythmies atriales surviennent
un contrôle de la FC ou une cardiover- souvent longtemps après la réparation Chez les patients qui ont une cardiopa-
sion différée précédée par une anticoa- chirurgicale chez les patients adultes thie congénitale, une échocardiographie
gulation sont une approche raisonnable. qui ont une cardiopathie congénitale. transœsophagienne peut être envisagée,
Elles sont associées à une morbidité comme une anticoagulation pendant
>>> Recommandations sur la préven- et une mortalité accrues. La prise en 3 semaines, avant une cardioversion
tion d’une fibrillation atriale postopé- charge repose largement sur des don- (IIb, C).
ratoire nées observationnelles et des consen-
sus d’expert. 7. Prise en charge d’un flutter atrial
Un traitement bêtabloquant per os pério-
pératoire est recommandé pour la pré- >>> Recommandations chez les patients Une anticoagulation doit être prescrite
vention d’une FA postopératoire après adultes qui ont une cardiopathie congé- chez les patients qui ont un flutter atrial
chirurgie cardiaque (I, B). nitale comme chez ceux qui ont une FA. Le
contrôle de la FC et une cardioversion
La restauration d’un RS par cardioversion La fermeture d’une communication peuvent être tentés comme dans la FA,
électrique ou pharmacologique est recom- interatriale doit être envisagée avant la mais les médicaments peuvent être
mandée en cas de FA postopératoire avec 4e décennie de vie afin de diminuer le moins efficaces dans le flutter atrial.
instabilité hémodynamique (I, C). risque de flutter atrial et de FA (IIa, C). L’ablation d’un isthme cavo-tricuspide
en cas de flutter atrial droit isthmo-
Une anticoagulation prolongée doit Chez les patients qui doivent avoir une dépendant est recommandée en cas de
être envisagée chez les patients qui fermeture chirurgicale d’une communi- récidive de flutter atrial.
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réalités Cardiologiques
Revues générales
>>> Recommandations sur la prise en La prise en charge d’un flutter atrial Implication du patient,
charge d’un flutter atrial typique avec ablation de l’isthme éducation et auto-prise
cavo-tricuspide est recommandée chez en charge
En cas de flutter atrial, un traitement les patients après échec d’un traitement
antithrombotique est recommandé selon antiarythmique ou comme traitement Une éducation du patient doit être faite.
le même profil de risque que dans la FA de première intention, en fonction des Elle est centrée sur la maladie, la recon-
(I, B). préférences du patient (I, B). naissance des symptômes, le traitement,
les facteurs de risque modifiables et
Une stimulation atriale “overdrive” d’un Si un flutter atrial a été documenté avant l’auto-prise en charge.
flutter atrial doit être envisagée comme une ablation de FA, l’ablation de l’isthme
une alternative à une cardioversion cavo-tricuspide doit être envisagée L’auteur a déclaré ne pas avoir de conflits
électrique, selon la disponibilité locale comme un des éléments de l’interven- d’intérêts concernant les données publiées
et l’expérience (IIa, B). tion d’ablation de la FA (IIa, C). dans cet article.
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