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Chapitre 2 Technique de commande MLI des convertisseurs DC/AC

Chapitre 2
Technique de commande MLI des convertisseurs DC/AC

2.1 Introduction
Les onduleurs de tension peuvent être pilotés suivants plusieurs stratégies. A faible fréquence, ils sont
pilotés en pleine onde, le signal de commande sera à la fréquence de la tension désiré à la sortie, et la
source continue doit être réglable. A fréquence élevée, ils sont pilotés en modulation de largeur
d’impulsion (MLI). Cette dernière stratégie permet de régler à la fois l’amplitude et la fréquence en
gardant la source continue constante.

La technique MLI se résume dans le choix des méthodes permettant la détermination des angles de
commutation des convertisseurs. L’exposer sera mis sur les techniques MLI les plus utilisées :
-la MLI sinusoïdale
-la MLI vectorielle

2.2 Onduleur de tension triphasé


Parmi les applications triphasées des convertisseurs DC/AC, la variation de vitesse des machines
tournantes alternatives tient une place importante car ils permettent à la fois le réglage de l’amplitude et
de la fréquence de la tension de sortie.

K1 K2 K3

T1 D1 T2 D2 T3 D3
vA
E/2 iA
A
vB
iB
E 0 B N
vC
iC
C
E/2 K4 K5 K6 Charge

T4 D4 T5 D5 T6 D6

Fig.2.1 Structure de l’onduleur de tension triphasé

La commande des six (06) interrupteurs électroniques est déduite à partir de trois signaux de commande
q1, q2 et q3 obtenues par différentes stratégies de modulation dont les plus connues sont :
-La technique de commande pleine onde.
-La technique de commande en modulation de largeur d’impulsion MLI.

2.2.1 Relations générales


Détermination de VAO, VBO, VCO selon la commande des interrupteurs
Exemple : Si K1 fermé et K4 ouvert, VAO=E/2. Si K1 ouvert et K4 fermé, VAO= -E/2.
Puis grâce à une loi des mailles (UAB= VAO - VBO) UAB, UBC, UCA.
Puis VAN, VBN, VCN si l’on a un couplage étoile : ( ) (2.1)

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Les tensions simples de sortie de l’onduleur sont fonctions des signaux de commande des interrupteurs :

[ ] [ ] (2.2)

Avec : q1, q2, q3, q4, q5 et q6 signaux de commande des interrupteurs K1, K2, K3, K4, K5 et K6
respectivement.

Les tensions composées s’écrivent en fonction des tensions VA0, VB0 et VC0 sous la forme suivante :

{ (2.3)

Or : pour une charge triphasée équilibrée, les tensions simples s’écrient en fonction
des tensions composées sous la forme suivante :

( )
( ) (2.4)
( )
{

L’équation (2.4) s’écrit sous la forme matricielle de la manière suivante :

[ ] [ ][ ] (2.5)

Le tableau suivant donne, pour les huit configurations que peut prendre le montage par l’état fermé (F) ou
ouvert (O) des trois interrupteurs K1, K2 et K3.

K1 K2 K3 UAB UBC UCA VAN VBN VCN


F F F 0 0 0 0 0 0
F O F E -E 0 E/3 -2E/3 E/3
F F O 0 E -E E/3 E/3 -2E/3
F O O E 0 -E 2E/3 -E/3 -E/3
O F F -E 0 E -2E/3 E/3 E/3
O O F 0 -E E -E/3 -E/3 2E/3
O F O -E E 0 -E/3 2E/3 -E/3
O O O 0 0 0 0 0 0

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2.2.2 Commande en pleine onde 180°


Pour mieux comprendre les autres stratégies de commandes de l’onduleur, il est intéressant d’étudier la
commande en pleine onde (180°). Cette commande est appelée aussi la commande symétrique ou à six
étapes.
Dans ce type de commande, chaque interrupteur de l’onduleur conduit pendant une demi-période (180°).
Les signaux de commande des interrupteurs K1, K2, K3, K4, K5 et K6 sont indiqués en figure 2.2.

q1
q4
q2
q5
q3
q6

0
/3 2/3  4/3 5/3 2 =.t

Epais : Interrupteur passant Fin : Interrupteur bloqué

Fig.2.2 Intervalles de conduction des interrupteurs


pour une commande pleine onde

En figure 2.3, on a tracé, à partir des intervalles de conduction des interrupteurs (Fig.2.2), les formes
d’ondes des tensions VA0, UAB, VAN.

VA0
E/2

T/2
0 T/3 T

-E/2
UAB
E
T/2

0 T/3 T

-E
VAN
2E/3
E/3 T/2
0 T/3 T

Fig.2.3 Tensions simples et composées en pleine onde

2.2.3 Commande en modulation de largeur d’impulsion (MLI)


On cherche à approximer des tensions de sortie sinusoïdales en faisant varier sinusoïdalement leur
« valeurs moyennes ». La technique de commande MLI consiste à former chaque alternance de la tension
de sortie de plusieurs créneaux au lieu d’un seul créneau. Elle présent plusieurs avantages :
-Permet de produire un courant de charge très voisin d’une sinusoïde.
-Permet d’améliorer le facteur de puissance coté alternatif (source) et d’éliminer les harmoniques les plus
gênants ou de les repousser vers les fréquences les plus élevées ce qui facilite leur filtrage.
-Permet l’ajustement de l’amplitude et la fréquence de la tension de sortie.

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Parmi les techniques les plus utilisés on trouve : la MLI sinusoïdale et la MLI vectorielle.

2.2.3.1 La MLI sinusoïdale (sinus-triangle)


Son principe est basé sur l’obtention des instants d’amorçage des interrupteurs par la comparaison de
deux signaux :
- un signal triangulaire Vtri de haute fréquence fp appelé (porteuse).
- un signal de référence sinusoïdale Vref d’amplitude et de fréquence f1 variables.
Les instants de commutation sont déterminés par les points d’intersection entre la porteuse et la référence,
la fréquence de commutation des interrupteurs est fixée par la porteuse.
En triphasé, les signaux de commande sont obtenus en comparant (03) signaux de références Vref1, Vref2
et Vref3 sinusoïdaux décalés de 2/3 avec la même porteuse triangulaire.

Les signaux de commande (q4, q5 et q6) pour K4, K5 et K6 sont obtenus par l’inversion des signaux q1, q2
et q3 respectivement.
Logique de
commutation
+ q1
Vref1 
q4
-
Comparateur
+ q2
Vref2 
q5
-

+ q3
Vref3 
q6
-
Vtri

Porteuse

Fig.2.4 Principe de la MLI sinusoïdale

Vref1 Vref2 Vref3 Vtri

VA0
E/2

0
-E/2

UAB
E

0
-E

VAN
E/2 IA
0
-E/2

Fig.2.5 Tensions simples et composées en MLI sinusoïdale naturelle

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Caractérisation de la modulation
Deux paramètres sont généralement utilisés pour caractériser la modulation sinus-triangle :
 l’indice de modulation m, égal au rapport fp/f1 des fréquences de modulation et de référence ;
 le coefficient de réglage en tension r, égal au rapport de l’amplitude de la référence à la valeur de crête
de l’onde de modulation.
Le premier indique le nombre de créneaux que comporte la tension de sortie par période de l’onde de
référence.
Le second multiplié par E fournit l’amplitude de la tension désirée en sortie.

2.2.3.2 La MLI vectorielle


La MLI vectorielle est une variante de la modulation de largeur d’impulsions. La MLI vectorielle se
distingue de la MLI sinusoïdale par le fait de ne pas utiliser trois modulateurs séparés pour les trois bras
d’un onduleur mais un seul vecteur global qui représente les états des trois bras en même temps. Elle
consiste à représenter les tensions désirées, à la sortie de l’onduleur, par un vecteur de référence U réf
tournant dans un plan (, ). Ce vecteur de référence est construit à partir d’une combinaison des six
vecteurs spatiaux standards actifs U1 à U6 et des deux vecteurs standards nuls U0 et U7 (Figure.2.6).

β
U3 (010) U2 (110)

2
d2 U2

Uréf
3
U0 (000) θ 1 U1 (100)
U4 (011)
U7 (111) d1U1 α
4 6

U5 (001) U6 (101)

Fig.2.6 Modulation vectorielle

Ainsi, les six vecteurs actifs permettent de diviser le plan (, ) en six secteurs. L’extrémité du vecteur
référence Uréf a donc seulement 7 positions possibles (Figure 2.6) formant un hexagone :
-le centre correspondant aux vecteurs tensions nuls (U0 et U7) ;
-les sommets correspondant aux vecteurs tensions actifs (U1 jusqu’à U6).

Synthèse du vecteur de référence Uréf


Pour un intervalle de temps T, le vecteur tension de référence Uréf peut être considéré comme étant la
combinaison de deux vecteurs adjacents et un vecteur nul (U0 ou U7), (Figure 2.7).
Il s’agit alors de déterminer la position du vecteur de référence dans le plan (, ) et le secteur dans
lequel il se trouve. Autrement dit pour appliquer la référence Uréf pendant le temps T, il est équivalent
d’appliquer :
-le vecteur U1 pendant le temps relatif d1=T1/T
-le vecteur U2 pendant le temps relatif d2=T2/T

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-le vecteur nul pendant le temps d0=T0/T, avec T0=T-(T1+T2).

β
Secteur 1
U2

Uréf

d2 U2
θ
d1U1 U1 α

Fig.2.7 Synthèse du vecteur référence Uréf dans le secteur1

Les temps de commutation relatifs dans le premier secteur sont calculés comme suit :
| |
( )

| | (2.6)
( )

{

On calcule : V1  2  E
3

Les temps de commutation relatifs pour les autres secteurs peuvent être obtenus, à partir de ceux du
secteur 1, par une rotation d’un angle égale à (n-1) π/3, avec n=1, 2,…..6 (n : ordre des secteurs). Ce qui
donne les expressions suivantes :

| |
( )

| | (2.7)
( )

{

La figure 2.8 donne un exemple de chronogramme des tensions sur une période T.

U0 U1 U2 U7 U2 U1 U0

0 1 1 1 1 1 1 0
q1

0 0 1 1 1 1 0 0
q2

q3 0 0 0 1 1 0 0 0

0.5T
T

Fig.2.8 Chronogramme des signaux de commande sur une période T

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