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MINISTERE DE L’INTERIEUR
PROVINCE D’OUARZAZATE
COMMUNE DE SKOURA AHL EL OUST
Un château d'eau est un réservoir dont le fond s'élève au-dessus du niveau du sol. Une telle
construction est essentiellement composée de deux parties :
L'aspect extérieur d'un château d'eau est déterminé en premier lieu par les caractéristiques
techniques, plus précisément par la capacité et l'élévation de la cuve. Ensuite, ce seront la
disponibilité des matériaux de construction et l'évolution du génie civil qui joueront un rôle.
Dès le début du XXe siècle, le réservoir sur tour a pu s’associer à l’invention du béton armé.
Le recours du béton dans la construction des réservoirs sur tour a eu de nombreux avantages,
tel que le coût, la facilité de mise en œuvre et la création de nouvelles formes. Une solution
avantageuse, pour répondre à la reconstruction d’après-guerre, et pour palier à la demande
croissante due au développement démographique et économique.
Néanmoins, des pathologies liées à l'âge, aggravées par les conditions de service des cuves,
dont les parois minces subissent à la fois des variations mécaniques, thermiques et
hygrométriques dues au marnage du plan d'eau, et aux conditions atmosphériques se révèlent
sur de nombreux réservoirs en béton.
Le principal problème de ces structures est lié aux fuites d'eau, qui sont dues soit à la présence
de fissures (d'origines diverses : thermiques, mécaniques…) ou de défauts des corrosions des
armatures, notamment si le milieu contient des agents polluants (chlorures notamment).
Les réservoirs d’eau potable constituent un élément important dans le système de distribution
de l’eau.
Actuellement, les gestionnaires se trouvent souvent face à la dégradation des structures de ces
ouvrages qui vieillissent mal et qui peuvent avoir de lourdes conséquences en termes
d’économie et de santé publique.
C’est le cas du réservoir surélevé de Douar Ouarchdik qui fait partie de l’infrastructure de la
Commune de Ait Ouassif, et qui a subit des dégradations dans sa structure :
Ces dégradations n’altèrent pas la qualité des eaux contenues dans le réservoir, mais ils
remettent en cause sa stabilité et sa pérennité. Pour cela, nous ferons appel à une étude
d’expertise approfondie de l’ouvrage et de proposer des solutions pour remédier à ces
désordres constatés.
Les techniques de réhabilitation sont nombreuses, le choix d’une technique s’appuie sur un
diagnostic et une étude de faisabilité soigneusement menée afin de sortir avec des résultats
satisfaisants qui peuvent garantir la pérennité de l’ouvrage, et d’éviter d’être confronté à
nouveau au bout de seulement quelques années à un ouvrage qui risque de ne pas assurer sa
fonction de base.
Les dégradations susceptibles de se manifester dans les réservoirs d’eau potable sont
nombreuses, cependant les principaux défauts recensés lors des expertises de ces ouvrages
peuvent se résumer dans les familles suivantes :
Fissuration du béton.
Porosité du béton.
Dégradation de la structure.
Décollement d’enduit ou des revêtements d’imperméabilisation.
Ouvertures de joints.
Epaufrures ou éclatement du béton.
Corrosion des armatures.
Ces défauts sont généralement dus à :
1. OPERATIONS DE CONSTRUCTIONS :
Des défauts d’enrobage ou des aciers mal placés qui entraînent la fissuration des bétons
par action mécanique ou chimique.
En effet un enrobage insuffisant des armatures se manifeste par des traces de rouilles et
provoque des fissurations et des éclatements de béton.
Les armatures qui présentent un angle tourné vers l’extérieur induisent des poussées au vide
que si elles ne sont pas équilibrées fissure le béton.
2. PHENOMENE DE RETRAIT :
Un réseau de fissures fines qui apparaissent surtout en surface sans direction privilégiée.
Un décollement des enduits de cuvelage.
L’ouverture des reprises de bétonnage.
3. CONTRAINTES THERMIQUES :
La dilatation différentielle due aux différences de températures peut entraîner des fissurations.
La dilatation thermique fait varier l’ouverture des fissures créées par ailleurs ainsi que les
joints et peut entraîner le décollement des enduits de cuvelage.
4. ABSORPTION D’EAU :
L’absorption de l’eau peut avoir pour effet le gonflement du mortier ou l’attaque chimique par
dissolution des agrégats et de la pâte de ciment surtout lorsque l’eau de contact présente une
agressivité particulière vis-à-vis du béton.
Si elle apparaît sous forme ponctuelle, en piquage au contact des armatures, elle est
probablement une corrosion électrolytique, il faut alors supprimer les courants
vagabonds, vérifier l’isolation électrique des canalisations liées réservoir et les câbles
d’éclairage).
Si la corrosion est générale, c’est probablement une corrosion chimique (carbonatation,
attaque par les chlorures), le remède étant :
Enlever le béton pollué (carbonaté ou chloré).
Reconstituer le béton d’enrobage par un matériau sain chimiquement et compatible
avec les matériaux en place du point de vue caractéristiques de déformation.
La corrosion apparaît particulièrement en sous face des couvertures suite à l’attaque du béton
d’enrobage par les eaux de condensation (eau pures ayant une action sur la chaux libre) et au
droit des angles. La présence du chlore dans le réservoir accélère elle aussi la corrosion.
6. REACTIONS CHIMIQUES :
Il existe de nombreuses réactions chimiques qui attaquent les agrégats ou le mortier de liant.
Parmi les composés de l’eau potable qui font une eau agressive vis-à-vis du béton et des
armatures: l’oxygène, le dioxyde carbonique et le carbonate de calcium.
l’eau douce entraîne la chaux libre du liant laissant un squelette poreux (lixiviation).
les sulfates utilisés pour le traitement ou contenu dans l’eau brute tels que les sulfates
d’alumine et les sulfates apportés par la pollution atmosphérique agissent sur les
constituants du ciment pour créer des sels gonflants tels l’étringite et la thaumasite.
7. MOUVEMENTS DE FONDATIONS :
Ils peuvent se produire soit par insuffisance de données au cours des études (absence de
données géotechniques du terrain) soit par suite d’infiltrations d’eau dans le sol qui en
modifie le comportement.
9. ERREUR D’ETUDE:
Nous pouvons, également, rattacher à cette famille les modifications des conditions
d’exploitation au cours de la vie de l’ouvrage.
L’osmose est un phénomène de transfert qui s’induit lorsque deux liquides de concentrations
moléculaires différentes, séparés par une membrane semi-perméable laissant passer le solvant.
Dans le cas de cuves ou de réservoirs, la pression osmotique pourrait se traduire par une
pression venant de l’extérieur et qui va pousser l’eau ou la vapeur d’eau présente dans la
paroi, vers la grande masse d’eau contenue à l’intérieur de la cuve.
Cette poussée est à l’origine de dégradations visibles sur le revêtement minces intérieurs
adhérents au support tels que : cloquages ou fissures.
La mise en évidence de la dégradation peut être déclenchée par une opération de surveillance
(cas des ouvrages d'art par exemple), une opération d'entretien, ou à la suite d'un évènement
accidentel (chute de morceaux de béton par exemple). Elle débouche sur le transfert de
l'information vers les responsables qui sont ainsi sensibilisés au problème observé. Une visite
préliminaire s’avère indispensable pour améliorer la compréhension de l’état de l’ouvrage et
la précision des désordres visibles. Diagnostiquer la cause de ces désordres revient
essentiellement à procéder par élimination jusqu’à ce qu’une conclusion s’impose. Les étapes
de cette opération sont les suivantes.
Il est important de vérifier si la dégradation n’est pas due à une charge causée par quelque
défaut déterminant dans l’étude de l’ouvrage. On s’en assure de la façon suivante :
Il faut examiner l’orientation des fissures, et voir s’il a un rapport logique avec le schéma
d’ensemble des contraintes.
Deuxième étape : établir un rapport entre les causes possibles et les symptômes de
dégradation :
Principaux symptômes
Causes principales
Fissures Epaufrures Désagrégation
Opérations de construction ×
Retrait au séchage ×
Contraintes thermiques : × ×
Cette possibilité est la corrosion des armatures, cette cause est facilement identifiable. Le
recouvrement de béton s’épaufre au droit de l’armature, et celle-ci rouille. Au début, la
détérioration se manifeste par une série des fissures parallèles aux armatures. Puis, un plan de
clivage se forme au niveau des nappes d’armatures et des taches de rouille apparaissent le
long des fissures. Enfin le béton se détache des armatures.
Il s’agit d’une phase difficile, en général, il convient d’agir selon le processus suivant :
Il faut ensuite voir ce qu’il en est de l’abrasion : voir si la zone détériorée y est soumise. Si
l’ouvrage est de nature à être soumis à l’abrasion, il faut voir s’il existe des signes d’usure, de
polissage ou de particules qui sont broyées, il faut déterminer jusqu’à quelle profondeur le
béton est altéré. Si la détérioration de la pâte de ciment pénètre profondément dans le béton il
s’agit probablement d’une attaque chimique.
Il faut ensuite rechercher les symptômes habituellement manifestés par le béton soumis à une
attaque chimique, c'est-à-dire : particules d’agrégats sortants de l’enrobage, perte d’adhérence
du ciment.
ou hausse de températures de la masse du béton. Comme ces trois agents peuvent agir sur des
types d’ouvrages semblables, il est difficile de dire quelle réaction se produit.
Un Epaufrage de l’ouvrage : Si la dégradation est localisée, il se peut qu’elle soit causée par
une attaque chimique, il faut chercher s’il n’y a pas d’éclatement de la surface, indice d’une
réaction alcaline des agrégats.
Si l’épaufrage est général, il est dans la grande majorité des cas lié à la corrosion de
l’armature ; il faut revenir en arrière et procéder à une vérification.
Par exemple si la fissure est uniquement interne elle peut correspondre à un déplacement du
coffrage ainsi que tout autre facteur tendant à faire varier le volume de la masse du béton, on
peut citer parmi ces facteurs les variations de températures ou des réactions chimiques. De
même, les fissures superficielles ont un rapport avec le retrait.
Après une visite avec des constatations visuelles d’un expert expérimenté en la matière, et en
fonction des degrés de dégradations observées, il serait nécessaire dans certains de réaliser
une compagne d’auscultation qui permettra l’évaluation de la capacité résistante de l’ouvrage
et de l’état de conservation des matériaux constitutifs.
Analyses chimiques.
Essais de carbonatation.
Profil de concentration des chlorures.
Présence de composés d’altération.
On utilise soit une loupe ou un microscope, soit des méthodes plus raffinées telles :
Les ouvrages en béton contenant de l’eau tels les réservoirs n’échappent pas à la loi générale
de vieillissement. Ils subissent, inévitablement des dommages et des dégradations auxquels il
importe de remédier bien avant que ne soit atteint le seuil d’une certaine déchéance, qui
rendrait l’ouvrage impropre à sa destination. Parmi les moyens de la réparation des ouvrages
on cite :
Si les zones dégradées sont visuellement identifiables (béton décollé, fissures, Épaufrures,
etc.), l’état des zones adjacentes n’est en général connu qu’après un diagnostic généralisé.
Ainsi, les surfaces à dégarnir sont en général sous estimées Lors de leur première
évaluation.
Si des zones présentent un risque de corrosion (béton carbonaté, ou pollué par les
chlorures), celles-ci peuvent se déclarer après un délai de quelques années, à côté de la
réparation, par l’apparition d’un couple galvanique entre la surface réparée et la surface
adjacente.
L’apport de matériaux en surépaisseur peut modifier la section des éléments de la
structure. Il est donc nécessaire de prendre en compte les charges qui en résultent.
2. IMPREGNATIONS :
Les produits appliqués par imprégnations sont des consolidants ou des hydrofuges. Ils se
distinguent par leur fonction principale :
Un produit consolidant confère à une zone peu profondément altérée, une cohésion
identique à celle du même matériau d'origine.
Un hydrofuge permet de réduire un peu la porosité du béton (ce produit est limité dans le
pourcentage dans le mètre cube du béton mis en œuvre, car en grande quantité il devient
nocif aux armatures) sans trop affecter la perméabilité à la vapeur d'eau. Un hydrofuge est
dit de surface lorsqu'il est appliqué sur le béton durci.
3. REVETEMENTS D’IMPERMEABILISATION :
a) REVETEMENTS D’IMPERMEABILISATION A BASE DE LIANT HYDRAULIQUE :
Ces revêtements sont réalisé avec des mortiers à liants hydrauliques adjuvantés d’hydrofuges
de masse et ou mélangés avec des résine de synthétiques, (ce sont souvent des résines
Styrènes-Acryliques). Ils sont appliqués après une préparation du support, soit en revêtement
mince, soit en revêtement épais avec un minimum de deux couches.
Ces revêtements sont réalisés in situ à base de polymères thermodurcissables du type plus ou
moins évolué:
Epoxy.
Polyuréthanne.
Le mélange est appliqué après une préparation soignée des supports en deux couches
minimales filmogènes (<500um) ou semi-polaires (<4mm). Les polymères thermoplastiques
se présentent sous forme de mono composants en solution. Les revêtements dits semi-épais
pouvant être armés ou non par une ou plusieurs nappes de toile, ou mats de fibres.
Les points singuliers sont tout ce qui est discontinuité dans le béton : reprises de bétonnage,
joints de construction, fissures, émergences, pénétration ou évacuation, fuites localisées.
a) LIGNES DE FUITES :
Le calfeutrement.
Le pontage.
L’injection.
i. LE CALFEUTREMENT :
ii. LE PONTAGE :
Le procédés consiste à rétablir l’étanchéité au dessus d’une fissure ou d’un joint par
l’établissement d’un « pont » constitué d’une membrane étanche collée au support sain, de
part et d’autre, des lèvres de la fissure ou du joint. Les pontages peuvent être réalisés avec
des:
Pour les bandes de pontage on utilise essentiellement des P.V.C (poly chlore de vinyle), des
polychloroprènes, des polyéthylènes chlorosulfonés, des bitumes élastomères avec des
armatures.
Pour les colles, on utilise essentiellement des colles à base de résine époxyde ou
polyuréthanne avec ou sans primaire d’accrochage.
Les bandes de pontage peuvent recevoir une protection complémentaire contre les agressions
mécaniques ou chimiques.
Les injections peuvent être réalisées à travers des trous recoupant la fissure ou des cavaliers
couvrant la fissure.
Ils sont choisis en fonction de leur capacité à être injectés (viscosité, durée pratique
d’utilisation, adhérence au support humide), et leur propriétés physicochimiques.
Les traversés de canalisation doivent être traitées par un dispositif spécial assurant
l’étanchéité :
Soit par une bonne adhérence aux pièces traversantes du mortier ou du produit de
scellement imperméables.
Soit si des mouvements ou des dilatations sont prévisibles par une ou plusieurs gorges
de dimensions appropriées avec des caractéristiques des mastics de colmatage utilisés.
Soit par des brides et contre brides ou colliers de serrage associés éventuellement à un
mastic, notamment dans le cas des membranes.
Les scellements doivent être entièrement noyés et réalisés avec des produits imperméables
(résine synthétique ou mortier hydraulique adjuvantés).
Le procédé consiste à appliquer avec force une petite quantité de produit colmatant sur une
fuite ou une venue d’eau localisée (trous, nid de cailloux). Après maintien en pression
pendant un temps assez court, la prise rapide de produit colmatant assure l’adhérence au
support et l’étanchéité.
On utilise :
5. PRECONTRAINTE ADDITIONNELLE:
Cette solution consiste à appliquer une précontrainte additionnelle sur les ceintures des
réservoirs circulaires notamment pour les réservoirs surélevés accessibles par l’extérieur afin
de maintenir en compression le béton.
Cette mise en compression permet d’éviter la formation de nouvelles fissures et de limiter les
mouvements des fissures existantes.
Cette précontrainte additionnelle est réalisée à partir de câbles mono torons gainés, graissés et
noyés dans une gaine et protégée au besoin par une coque du béton projeté de béton projeté et
lissé calculée selon la capacité du béton en place à supporter les efforts transmis par la
précontrainte.
Cette solution présente l’avantage la portance du toron sur la structure, de mieux diffuser les
efforts et de satisfaire à l’aspect esthétique extérieur sans modifications géométriques
notables.
La mise en tension de ces câbles nécessite une étude préalable pou réduire les efforts parasites
dans une structure déjà affaiblie, surtout pour une structure hyperstatique.
Une des grandes difficultés pour le gestionnaire est de tracer une frontière précise entre une
opération de réparation ou d’entretien et une opération de renouvellement.
Techniques.
Économiques.
Technologiques.
Sociale ou réglementaires.
Contractuelles.
a) CAUSES TACHNIQUES :
Les causes techniques sont liées aux phénomènes d’usure et de dégradation qui affectent un
ouvrage et qui le mettent dans un état irréparable.
b) CAUSES ECONOMIQUES :
Les causes économiques sont liées à la recherche d’un coût global renouvellement minimal.
Cette démarche de minimisation du coût global réside dans le fait que le coût d’entretien
augmente avec l’âge d’un ouvrage donné, et par conséquent on cherche à le renouveler dés
que son coût de réparation dépasse ou est équivalent à son coût de renouvellement.
c) CAUSES TECHNOLOGIQUE :
Elles sont liées aux progrès techniques et à l’apparition de nouveaux équipements qui ont :
Pour un coût inférieur des performances similaires à celles des anciens Equipements.
Ou, pour un coût voisin, voire inférieur, des performances supérieures à celles des anciens
équipements.
Elles recouvrent, par exemple une restriction au niveau de la liste des matériaux en contact
avec l’eau à distribuer ou un durcissement de la réglementation concernant un paramètre.
C’est le cas, par exemple de la teneur en plomb que doit avoir l’eau destinée à la
consommation humaine. L’abaissement conséquent de la valeur maximale autorisée de cette
teneur a induit dans certains cas une forte accélération du remplacement d’ouvrage de
distribution de l’eau potable.
e) CAUSES CONTRACELLES :
1. Présentation de l’ouvrage :