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Dessin
Le dessin est une technique de représentation visuelle sur un support
plat. Le terme « dessin » désigne à la fois l'action de dessiner, l'ouvrage
graphique qui en résulte, et la forme d'un objet quelconque.
Sommaire
Qu'est-ce qu'un « dessin » ?
Histoire
Dessin et peinture
Conservation des dessins
Dessin et gravure
Technique
Éléments matériels
Systèmes de représentation
Types de dessin
Croquis, études, esquisses
Dessin d'art
Dessin technique
Dessin d’architecture
Dessin de sculpteur
Dessin de mode
Dessin de presse et caricature
Bande dessinée
Dessin animé
Dessin d'enfant
Dessin selon les différents outils
Dessin au fusain
Dessin au crayon
Dessin au stylo à bille
Dessin à la plume
Dessin au pinceau
Dessin aux feutres
Dessin sur ordinateur
Droit
Propriété intellectuelle
Dessins et modèles
Voir aussi
Bibliographie
Articles connexes
Liens externes
Notes et références
Histoire
Le sens du terme « dessin » évolue avec l'histoire des arts visuels. Le mot dessin est tiré de dessigner,
avec l'influence de l'italien disegno signifiant représentation graphique (1444). Le terme italien
signifiait à la fois la pratique, et le projet ou intention. Ce double sens a été conservé avec le mot
français dessein. Ce n'est qu'au e siècle, vers 1750, que le champ sémantique évolue, dessin (sans e
après ss) ne signifiant plus que la mise en forme. Le sens de projet ou de conception a été conservé
dans le terme anglais design, qui vient de l'italien designo et du français dessein. Il faut envisager les
deux sens du mot, même si l'amateur peut s'intéresser aux dessins produits à titre de préparation d'un
ouvrage, aussi bien qu'à ceux valant pour eux-mêmes (Jacquet 2010).
Le dessin, comme projet d'un ouvrage, se trouve partout dès le Moyen Âge dans les arts plastiques, y
compris l'orfèvrerie et la mode. Il résume et développe la pensée plastique de l'auteur, et lui permet de
la présenter à ses clients ou commanditaires, sous une forme plus légère et demandant moins de
temps que la réalisation définitive. Les dessins n'étaient pas en général destinés à être conservés ;
cependant, selon Paul Valéry, « le souci de la personne et de l'instant l'emportant sur celui de l'œuvre
en soi et de la durée, la condition d'achèvement a paru […] contraire à la « vérité », à la « sensibilité »
2
et à la manifestation du « génie » […] l'esquisse a valu le tableau » , et ce goût s'est aussi porté vers les
projets, études et dessins préparatoires. Cette évolution commence en France à la fin du e siècle.
3
La première exposition des dessins du Cabinet du Roi a eu lieu au Louvre en 1797 .
Le dessin comme art autonome, ne visant à rien d'autre que lui-même, naît des discussions dans le
milieu des artistes et des amateurs sur les qualités plastiques et les principes gouvernant la peinture.
La Querelle du coloris oppose au e siècle les partisans de la couleur à ceux du dessin. Le « dessin »,
Avec Flaxman commence une succession d'artistes qui ne présentent que le dessin linéaire. Au
e siècle, les dessinateurs trouvent avec la lithographie et le dessin de presse des moyens de vivre de
leur activité, sans nécessairement produire autre chose. Bien que les techniques de reproduction
contraignent un peu leur style, ils peuvent aussi bien réaliser des peintures dessinées, rendant le clair-
obscur par des hachures, que des purs dessins linéaires, comme l'ont fait Picasso, Matisse ou André
Lhote.
Le dessin animé emploie depuis son invention dans les années 1920 des quantités de dessinateurs.
Dans la deuxième moitié du e siècle, la bande dessinée cesse de s'adresser spécifiquement aux
enfants et le dessin narratif, nourri des techniques du dessin de presse, du cinéma, de la littérature,
devient une des branches importantes de l'art du dessin.
Dessin et peinture
Lorsque le projet graphique vise à la durée, choisissant son matériel à cet effet, on parle de peinture.
L'acte de dessiner, sur pierre ou sur plâtre, sur bois, sur toile peut bien en être à la base : la peinture se
définit, par opposition au dessin, comme devant durer.
4
Si pour Léonard de Vinci, le dessin du contour est une partie de la peinture , pour Braquemond,
quatre siècles plus tard, « le mot « dessin » résume tous les termes de la langue des arts plastiques (…)
Les expressions : trait, modelé, couleur, ornement, forme, ligne, valeur, effet, etc. ne servent que pour
7
aider par l'analyse à la signification du mot dessin » .
Il n'y a pas de différence fondamentale entre le dessin et la peinture, si ce n'est que, d'après certains
théoriciens de l'art, le dessin est monochrome dans son essence, la peinture colorée. Mais des dessins
peuvent être en couleurs, soit directement dans le tracé, soit par coloriage dans un deuxième temps.
Une peinture peut être linéaire et peut être monochrome comme c'est le cas des grisailles. La plupart
des peintures (surtout lorsqu'elles sont figuratives) sont préalablement dessinées, ou dessinées en
cours d'élaboration. On dessine aussi bien avec une brosse large qu'avec un crayon affûté, même si la
matière est différente. On parlera donc de dessin lorsque les contours, les tracés, demeurent
apparents, par rapport à des œuvres où dominent taches colorées, aplats de couleur.
Le dessinateur Alfred Kubin, traitant du dessin, non comme projet, mais « comme une fin en soi
immédiate », écrit : « Cet art répond à une modeste impulsion. Il ne rivalise pas avec les phénomènes
8
de la nature mais se contente d'en produire des signes. Il est symbolique ». C'est, pour lui, cette
modestie qui distingue le dessinateur, qui l'amène à limiter son domaine d'exploration au papier et à
l'encre de Chine, à la plume et au pinceau, qu'il étudie à fond. « Ma contemplation intérieure s'est
éclaircie : ma vision s'est alors déplacée vers un assemblage de lignes aussi rigoureux qu'un système
économique » (Kubin 2015, p. 37).
Les dessins ne sont pas conçus pour être conservés et exposés ; ces objectifs entraînent des procédés
qui en entraveraient la légèreté et la spontanéité (Jacquet 2010). Ceci n'empêche que depuis la
Renaissance, on a conservé comme des reliques précieuses les dessins et notes d'artistes vénérés
9
comme Léonard de Vinci . Pour les conservateurs, ce qui caractérise le dessin, c'est sa fragilité.
L'exposition à l'air et à la lumière jaunit les papiers et décolore les encres ; la flamme le détruit
instantanément, l'humidité y favorise la moisissure ; sali, le dessin est difficilement nettoyé ; les
pigments poudreux des crayons, fusains, craies et sanguines passent d'une page sur l'autre ; le papier
se plisse définitivement en cas de mauvaise manipulation (VTT, p. 1111sq). Les vernis dits fixatifs
pénètrent le papier, et ne peuvent, s'ils ont jauni, être éliminés et remplacés.
La conservation des dessins sur papier implique en général un traitement biocide chimique ou par
rayonnement ionisant (VTT, p. 1129-1130). Dans les collections des musées, les dessins sont conservés
dans des locaux spécialement prévus, et ne sont présentés qu'occasionnellement, dans des salles à
l'éclairage atténué. La mise en valeur du dessin inclut souvent un large passe-partout et une vitre de
protection ; les originaux non montés se présentent sur un champ, dans une vitrine peu inclinée.
Les conservateurs doivent encore, pour organiser et valoriser les collections, identifier les auteurs. Les
artistes n'ont souvent pas signé ce qu'ils considéraient comme des documents de travail. Les
inscriptions peuvent être le fait de marchands ou de collectionneurs qui ont attribué à un maître ce qui
10
est en fait une copie .
Dessin et gravure
Le dessin est généralement plus que le projet d'une gravure. Un maître comme Dürer pouvait dessiner
sur le bois, et laisser à un de ses compagnons, anonyme, le soin de le creuser ; mais il avait tracé
chacune des lignes de la gravure. Dans le cas où la gravure prenait pour sujet des tableaux célèbres,
l'interprétation revenait au graveur, qui lui donnait parfois, bien que le dessin soit dans l'ensemble
conforme à l'original, un caractère assez différent, comme Marcantonio Raimondi pour Raphaël.
L'eau-forte reproduit directement (inversés gauche-droite) les traits qu'un artiste a dessinés sur le
support.
Au e siècle, la lithographie sur pierre grenée permet aux artistes de dessiner au crayon en vue de la
reproduction. Cependant, la contrainte de l'inversion du sujet, qui sera reproduit la droite à gauche,
l'interdiction de poser la main sur le support, car elle le marque, poussent la plupart à dessiner
d'abord sur papier un projet, et certains à laisser à des spécialistes l'interprétation sur la pierre. La
production de lithographies connaît une première spécialisation des dessinateurs ; la fabrication d'une
lithographie des Voyages pittoresques et romantiques dans l'ancienne France peut faire appel à un
dessinateur d'après nature, un lithographe pour le paysage, un pour les figures, un pour la lettre.
Technique
La technique du dessin évolue avec les supports et les outils. Les hommes préhistoriques dessinent sur
des parois, sur des roches, des os, en utilisant d’une part l’incision et d’autre part les pigments colorés
appliqués au moyen d’outils rudimentaires. Le dessin plus proche des conceptions actuelles apparaît
avec les supports tels que le papyrus, le parchemin, puis le papier, et les outils de traçage comme le
calame (roseau), la plume d’oiseau taillée. En Orient prédomine le pinceau. Les Romains utilisent les
pointes de métal, ancêtres de la mine de crayon moderne sur un support préparé, enduit d'un
mélange, généralement constitué de pigments, de blanc d’Espagne, de gomme arabique et de poudre
d’os.
À la fin du e siècleJules Adeline définit le dessin comme représentation des objets à l'aide de traits
de plume ou de crayon, parmi lesquels se distinguent les dessins aux deux et aux trois crayons, qui
12 13
sont la pierre noire, la craie blanche et la sanguine , mais aussi le fusain . On distingue aussi les
instruments annexes du dessin, règles et compas dont on se passe dans le dessin à main levée.
Éléments matériels
Le support peut être du papier, de la toile, ou toute autre matière : les premiers dessins connus ont été
Les outils sont constitués par tout ce qui est susceptible de laisser une trace, par dépôt de matière
(craie, crayon, etc.) ou aussi par enlèvement de matière du support (graffiti, sgraffito, gravure). Ils
sont donc très variés, à commencer par les doigts, puis des outils spécifiques comme les craies, les
fusains, les crayons, les plumes, les pinceaux, les stylographes (à bille, à plume, tubulaires), les feutres,
jusqu'à l'outil informatique. Parmi le matériel de dessin le plus commun, on trouve le crayon, le
fusain, le pastel, la pierre noire, la sanguine, la craie blanche ainsi que la plume et l'encre de Chine.
Tous les matériaux de dessin ne sont pas fabriqués à base d'eau ou d'huile : certains s'appliquent à sec
sur le support, sans aucune préparation.
La matière déposée sur le support est soit un pigment sec (craie, graphite) soit mêlé à un liant
chimique, huile, eau, solvants divers pour les peintures et les encres.
Systèmes de représentation
Le dessin peut reporter les contours de manière précise et fidèle (considérant qu'il est vu par un
système optique tel que la chambre claire ou l'appareil photographique), ou le trait peut subir des
déformations et des distorsions qui vont accentuer certains caractères du modèle, possiblement
jusqu'à la caricature, ou exprimer simplement les goûts et la sensibilité du dessinateur.
La représentation du volume se fait généralement par le raccourci, renforcé par les modulations de la
lumière et donc les ombres locales du modèle et les ombres portées sur le fond et l'entourage. Ces
modulations de luminosité, qu'on appelle « valeur » dans le contexte du dessin et de la peinture,
s'obtiennent par traits successifs formant hachures, parallèles ou croisées, par remplissage avec
variation de la pression selon l'intensité souhaitée, estompage en frottant à la main ou avec un outil,
gommage pour éclaircir, etc. ; certaines techniques étant adoptées par certains et réprouvées par
d'autres.
Types de dessin
Le croquis doit saisir l’essentiel sans s’attarder sur les détails. Il sert de Étude, par un membre de la
notation et d’exercice. Sa rapidité d’exécution fait du « geste » graphique famille Lines, e siècle.
un élément important de son caractère.
Dessin d'art
Le dessin d'art utilise toutes les techniques graphiques possibles dans une démarche ou une intention
artistiques et à destination du marché de l'art.
Dessin technique
Le dessin technique s'est détaché du dessin artistique pendant l'essor de l'industrie, vers la fin du
e siècle.
Le dessin industriel conserve le sens d'origine du mot dessin : il est l'expression d'un projet, « pour
communiquer sans aucune ambiguïté, notamment entre le concepteur (le Bureau d'Etude) et le
16
fabricant (l'atelier) ». Quand le dessinateur conçoit l'apparence du projet, il s'appelle designer. Le
français naturalisé américain Raymond Loewy a lancé cette activité comme profession indépendante
des fabricants sous le nom d'industrial design, traduit encore en 1953 par dessin industriel ; il
17
proposait qu'on l'appelle en français esthétique industrielle .
Dessin d’architecture
Dessin de sculpteur
Le dessin sert au sculpteur pour effectuer ses recherches. Sa spécificité est due au fait qu’il n’est pas
une fin en soi, mais une étape de son travail, pour lui permettre de visualiser ses projets en vue d’une
réalisation en trois dimensions : le rendu du volume est donc prépondérant, par des zones ombrées
20
avec ou sans dégradés, et l’absence ou la neutralité du fond . Tous les dessins de sculpteurs ne sont
pas des chefs-d’œuvre du strict point de vue de la qualité du dessin, mais ils sont toujours les témoins
fidèles du travail de leur auteur, et certains sont des œuvres d’art à part entière.
Dessin de mode
Le dessin dit de mode est employé dans tous les domaines de la création, des vêtements aux
accessoires : chaussures, chapeaux, sacs, bijoux. Le dessin sert à préciser l’idée générale puis à l’affiner
au niveau de la conception, avant de passer à la réalisation proprement dite. Le dessin de mode
requiert une connaissance minimale de l’anatomie basée sur le squelette, qui détermine les positions
et postures du corps, et parfois sur un traitement particulier des matières (textiles et autres). Un autre
aspect du dessin de mode est la représentation des modèles selon le style propre au dessinateur, sans
qu’il en soit lui-même le créateur, ce qui peut être alors une des formes du dessin de presse.
Le dessin est aussi à la base des créations de motifs pour les tissus, imprimés ou jacquards.
À la suite des caricatures de Mahomet en 2006, Kofi Annan, alors Secrétaire général de l'ONU, a
organisé une conférence de deux jours, le 16 octobre 2006, au siège de l'Organisation des Nations
unies à New York, réunissant 12 des dessinateurs de presse les plus renommés au monde pour
« désapprendre l'intolérance ». Durant cette conférence, le dessinateur français Plantu, du journal Le
Monde, également instigateur de la conférence, a lancé un mouvement qui avait pour objectif
paradoxal une meilleure compréhension et un respect mutuel entre des populations de différentes
croyances ou cultures, avec le dessin de presse, qui professe la simplification et l'exagération, comme
moyen d'expression d'un langage universel. Il projetait de réunir des dessinateurs de presse de
plusieurs pays et de promouvoir la liberté de la presse en matière de caricature à travers le monde. Le
26 mai 2008, l'association Cartooning for peace est née de cette initiative et qui regroupe aujourd’hui
différents dessinateurs de plusieurs journaux dans le monde.
Bande dessinée
Le dessin animé consiste à reproduire le mouvement en faisant se succéder des images représentant
chacune un instant successif d'une action, comme au cinéma, à la différence que ces images sont
25
dessinées .
Le dessin animé est un processus très long et industriel, qui implique le plus souvent de nombreux
graphistes spécialisés. Certains définissent les personnages et leurs mouvements par des esquisses au
26
crayons, mis au propre avec la qualité de superposition nécessaire par des traceurs-gouacheurs sur
des feuilles transparentes. D'autres se consacrent au dessin des décors.
Le dessin animé recourt souvent, au e siècle, aux techniques de dessin assisté par ordinateur.
Dessin d'enfant
Dès le stade du symbolisme, le dessin permet à l'enfant de s'exprimer. Quand il parle suffisamment
bien pour communiquer avec son entourage, le dessin lui permet d'extérioriser ce qu'il ne peut
exprimer verbalement. Les psychologues recherchent de ce fait souvent dans les dessins d'enfant des
indices des sentiments des enfants.
Dessin au fusain
Le fusain, tige de charbon de bois, est l'un des instruments de dessin les plus anciens. Il est largement
utilisé dans la réalisation de croquis et d'études (Béguin1995, p. 252).
Plus que le crayon, la pierre noire ou la sanguine, le fusain se prête aux aplats et au rendu du
27
modelé . Le trait varie en largeur et en noirceur, il se brouille au doigt ou au chiffon, s'allège ou se
corrige à la mie de pain. Il se reporte sur la feuille voisine s'il la touche. Il a l'inconvénient d'être
fragile, à moins d’utiliser un fixatif appliqué généralement avec un pulvérisateur.
Dessin au crayon
Le trait de crayon dépend, pour une dureté donnée, de la force d'appui sur la mine. Le dessinateur
peut utiliser des crayons graphite de plusieurs duretés dans un même dessin.
Le dessin d'académie et le portrait se font fréquemment aux trois crayons. Si la craie et la sanguine
s'atténuent et s'effacent à la gomme mie de pain, le trait de pierre noire est définitif.
Dessin à la plume
La plume est un instrument de dessin autant que d'écriture au moins depuis la Renaissance. Elle
produit un trait fin ou gras selon la pression exercée. Les traits de plume tracés à l'encre indélébile se
30
combinent aussi avec le lavis et l'aquarelle, qui ne les perturbent pas .
Elle sert autant pour le croquis de terrain, pour lequel elle a l'avantage de produire un dessin rapide et
contrasté, solide dès que l'encre a séché, que pour les projets élaborés, dans lesquels les hachures
peuvent indiquer les valeurs. Sur un dessin ou un croquis au crayon, la plume peut marquer le trait
fort ; on efface parfois le crayon pour ne conserver que cette décision finale.
La plume a été l'instrument principal de l'encrage en bande dessinée jusque dans les années 1970.
Dessin au pinceau
Le pinceau est l’outil de base du dessin en Extrême-Orient, mais il est largement utilisé également en
Occident. Sa souplesse permet au dessinateur d'effectuer des déliés très fins et des aplats impossibles à
reproduire avec d'autres techniques comme la plume.
Le pinceau est souvent l'outil de prédilection pour l'encrage en bande dessinée. Il est très utilisé par
des artistes de styles très différents, comme André Franquin, connu pour son trait expressif et
nerveux, ou Milton Caniff qui jouait sur les contrastes du noir et du blanc.
Les stylos-feutres, marqueurs ou markers, sont déclinés dans de très larges gammes de couleurs et
d’épaisseurs de trait. Des gammes professionnelles permettent de créer ses propres nuances à partir
d’encres liquides et de solvants divers. Ils ont trouvé une application spécifique dans le layout ou
rough utilisé en publicité pour réaliser des simulations de photographies à réaliser ultérieurement. On
utilise un papier spécial, sans grain et semi-transparent, qui ne diffuse pas les solvants et permet de
travailler par transparence. Les spécialistes, ou « roughmen », peuvent atteindre des résultats de
qualité picturale.
Le matériel informatique fournit aux dessinateurs des outils pour un dessin qui n'aura quelquefois
aucune autre existence que numérique. L'ordinateur sert largement pour la conception assistée par
ordinateur et le dessin technique. Les fabricants de matériel informatique ont progressivement
produit des périphériques mieux adaptés que la souris au dessin d'illustration, pour lequel le regard et
la main ont plus d'importance que les abstractions du dessin industriel.
On peut dessiner à l'aide d'un stylet sur la tablette graphique ; cela implique d'apprendre à regarder
l'écran de l'ordinateur alors que sur la surface sur laquelle on pose le stylet est ailleurs. L'écran tactile
résout cette difficulté. Des capteurs transmettent à l'ordinateur ou à la tablette tactile la position du
stylet, son inclinaison, la force d'appui, etc. Un logiciel éditeur d'image matricielle ou d'image
vectorielle transforme ces données en « vecteurs » générateurs de graphisme avec des paramètres que
regroupent des « outils » nommés par analogie à ceux du dessin et de la peinture.
Droit
Propriété intellectuelle
Le dessin est soumis, comme les autres œuvres de l'esprit, aux règles de la propriété intellectuelle.
31
En France, il doit aussi obéir, s'il est publié et représente une personne, aux règles du droit à l'image .
La caricature « constitue une tolérance traditionnellement admise à l'égard de ceux dont la profession
32
ou l'activité permet de supposer de leur part une autorisation tacite » , mais cette exception au droit
à l'image n'est pas toujours reconnue (Pierrat 2002, p. 115-119).
Dessins et modèles
En droit des affaires, le mot « dessin » ne désigne pas un objet matériel, mais la forme, reconnaissable
par le consommateur, d'un objet (design).
En droit français qui transpose une directive communautaire du 13 octobre 1998 relative à la
protection des dessins et modèles : « […] tout dessin nouveau, toute forme plastique nouvelle, tout
objet industriel qui se différencie de ses similaires, soit par une configuration distincte et
reconnaissable lui conférant un caractère de nouveauté, soit par un ou plusieurs effets extérieurs lui
33
donnant une physionomie propre et nouvelle ».
Il profite alors d'une protection d'une durée maximale de 25 ans par période de 5 ans sous réserve qu'il
34
« est nouveau et présente un caractère propre » .
Une protection communautaire existe également au profit de tout dessin original. Un règlement
communautaire de 2001 confère une protection opposable à l'échelle de l'Union européenne. Pour les
dessins enregistrés à l'Office de l'Union européenne de la propriété intellectuelle (EUIPO), la
protection est dans le temps la même qu'en France (de 5 à 25 ans). Pour le dessin (ou modèle) non
enregistré, cette protection naît de la première divulgation pour une durée de trois ans.
Il existe enfin à l'échelle internationale une protection qui est opposable à compter de l'enregistrement
35
international des dessins et modèles industriels à l'Office mondial de la Propriété intellectuelle .
Voir aussi
Bibliographie
André Béguin, Dictionnaire technique du dessin, 2, 1995
André Béguin, Dictionnaire technique de la peinture, 1990
Ségolène Bergeon-Langle et Pierre Curie, Peinture et dessin, Vocabulaire typologique et
technique, Paris, Editions du patrimoine, 2009, 1249 p. (ISBN 978-2-7577-0065-5)
Fernand Jacquet, « Dessin », dans Anne Souriau, Vocabulaire d'esthétique, par Étienne Souriau
(1892-1979), Paris, PUF, coll. « Quadrige », 2010, 3e éd. (1re éd. 1990) (ISBN 9782130573692),
p. 595-597
Pascal Vallet, Les dessinateurs : un regard ethnographique sur le travail dans les ateliers de nu,
Paris, L'Harmattan, 2013, 192 p. (ISBN 978-2-343-00594-2, lire en ligne (https://books.google.com/books?id=
3EowQyljcm0C&printsec=frontcover))
Liens externes
Notices dans des dictionnaires ou encyclopédies généralistes : Encyclopædia Britannica (https://
www.britannica.com/art/drawing-art) • Encyclopædia Universalis (https://www.universalis.fr/encyc
lopedie/dessin/) • Encyclopédie Treccani (http://www.treccani.it/enciclopedia/disegno) • Gran
Enciclopedia Aragonesa (http://www.enciclopedia-aragonesa.com/voz.asp?voz_id=4661) • Gran
Enciclopèdia Catalana (https://www.enciclopedia.cat/EC-GEC-0099017.xml) • L'Encyclopédie
canadienne (https://www.thecanadianencyclopedia.ca/fr/article/drawing)
Notes et références
1. Gallerie dell'Accademia de Venise.
2. Paul Valéry, Degas, danse, dessin, Gallimard, coll. « Folio », 1965 (1re éd. 1938), p. 50.
3. « Archives du Cabinet des dessins -dessins, pastels, émaux peints » (http://www.culture.gouv.fr/do
cumentation/manuscrits/AMN-Recherches/D-DA-DE-Louvre-Dessins.pdf).
4. Léonard de Vinci, Traité élémentaire de la peinture (lire sur Wikisource), Chap. 47, Division de la
peinture. En italien, le texte porte figura et non disegno « Dividersi la pittura in due parti principali,
delle quali la prima è figura, cioè la linea che distigue la figura de' corpi, e loro particole ; la
seconda, é il colore contenuto da essi termini » édition de 1651 (http://bibliotheque-numerique.inh
a.fr/viewer/19014/?offset=#page=30).
5. Sauf Degas et quelques autres (Valéry 1965).
6. André Lhote, Traités du paysage et de la figure, Paris, Grasset, 1986 (1re éd. 1939, 1950).
7. Félix Bracquemond, Du dessin et de la couleur, Paris, Charpentier, 1885 (lire en ligne (https://gallic
a.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k108868z)), p. 23-24. Charles Blanc, Grammaire des arts du dessin :
architecture, sculpture, peinture, jardins : gravure... eau-forte... camaïeu... lithographie..., Paris, 3,
1876 (1re éd. 1867) (lire en ligne (https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k134266z/f31)), p. 21 sq.
avait défendu longuement la même idée.
8. Alfred Kubin, Le travail du dessinateur, Paris, Allia, 2015, p. 33-34 « Le dessinateur ». Texte publié
en 1924.
9. Jean Guiffrey et Pierre Marcel, Inventaire général des dessins du Musée du Louvre et du Musée
de Versailles, t. 1, Paris, 1907 (lire en ligne (http://bibliotheque-numerique.inha.fr/viewer/8678/?offs
et=#page=3&viewer=picture)), v.
10. « Dessins de la Renaissance : un art méconnu » (http://expositions.bnf.fr/renais/arret/1/index4.ht
m), sur expositions.bnf.fr.
11. Eugène Véron, L'esthétique : Origine des arts, le goût et le génie, définition de l'art et de
l'esthétique, Paris, 1878 (lire en ligne (https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k5458000t/f90)), p. 63
12. Jules Adeline, Lexique des termes d'art, nouvelle, 1900 (1re éd. 1884) (lire en ligne (https://gallica.b
nf.fr/ark:/12148/bpt6k205929n)), p. 147-149 « Dessin ».
13. Adeline 1900, p. 215.
14. Birmingham, Barber Institute of Fine Arts.
15. Paris, BnF.
16. « Le dessin industriel » (https://www.lycee-champollion.fr/IMG/pdf/dessin.pdf) (consulté le
19 octobre 2020).
17. Raymond Loewy (trad. de l'anglais par Miriam Cendrars), La laideur se vend mal [« Never leave
well enough alone »], Gallimard, coll. « Tel » (no 165), 2019 (1re éd. 1952)
(ISBN 978-2-07-072013-2).
18. Plume et encre, rehauts d'aquarelle et d'or. Paris, musée d'Orsay.
19. Paris, musée d'Orsay.
20. Renan Calvo Chaves, Le dessin de sculpteur : Thèse de doctorat en histoire de l'art. Université
Rennes 2, 2019 (lire en ligne (https://hal.univ-rennes2.fr/tel-02054677v1)) ⟨NNT : 2019REN20001⟩.
21. Paris, Bnf.
22. Bernard Duc, L'Art de la B.D. (bande dessinée), t. 1 : du scénario à la réalisation, Grenoble,
Glénat, coll. « Art et technique », 1981 (ISBN 978-2-7234-0252-1).
La dernière modification de cette page a été faite le 23 novembre 2020 à 22:43.
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