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Les amplificateurs de puissance

PLAN :

I. Généralités / définitions
II. Classe A
III. Classes B et AB (et distorsion)
IV. Les autres classes en bref : C, D, …
V. Dissipation thermique

Un étage amplificateur de puissance est destiné à délivrer une puissance de sortie suffisante
à un circuit de charge (haut-parleur, antenne émettrice, moteur, …) de puissance généralement
supérieure à ½ watt. Contrairement aux étages petits signaux qui amplifient leur tension d’entrée,
un étage de puissance assure essentiellement l’amplification du courant :

Gain en puissance : (parce que en général )

Deux préoccupations sont spécifiques aux amplificateurs de puissance :

- il faut minimiser les pertes dans les composants de l’étage (notamment les transistors) afin :
de ne pas atteindre des températures destructives pour les semi-conducteurs, de prolonger
la durée de vie des alimentations à batteries, de réduire les coûts … Il faut choisir la classe
pour un meilleur rendement.
- en amplification grands signaux (audio ou radiofréquence), l’hypothèse de linéarité (sur
laquelle repose les principes d’analyse) en amplification petits signaux n’est plus réaliste. La
mesure de la distorsion harmonique permet d’évaluer la qualité de l’amplification linéaire.
Par exemple, dans une chaine Hifi, cette distorsion doit être la plus faible possible. La
distorsion peut être minimiser par contre-réaction.

Il existe plusieurs classes d’amplification linéaire, selon la position du point de repos (sur la
droite de charge statique – DCS) et selon le mode de fonctionnement des transistors utilisés
(linéaire ou en commutation).

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I. Généralités
1. Rendement de puissance

Les puissances mises en jeu sont :

: Puissance issue du signal d’entrée à amplifier (source de commande)

: Puissance fournie par l’alimentation continue en tension

: Puissance dissipée par effet Joule dans l’amplificateur (transistors, résistances de polarisation,
diodes, … composant l’amplificateur)

: Puissance utile (consommée par la charge)

: Puissance totale absorbée par l’amplificateur =

Le rendement de l’étage amplificateur est :

En général,

2. Les classes d’amplification

a. Polarisation d’un transistor

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: Point de repos ( ) du transistor à une position quelconque de la droite de
charge statique et de la caractéristique d’entrée .

: Point de repos à la saturation du transistor

: Point de repos au blocage du transistor

C’est la position du point de repos qui, essentiellement, détermine la classe de l’amplificateur.


Deux classes se différencient également par : le rendement permis, la nature du signal amplifié
(hautes ou basses fréquences, variation en mode linéaire ou commuté) et les composants utilisés
(un ou deux transistors, ajout de circuits résonnants ou non). On distingue ainsi les classes A, B, C,
D, AB, S, E, F … Dans la suite, on ne s’intéressera qu’aux six premières classes citées parce qu’elles
sont les plus répandues ; elles sont présentées par ordre croissant en performance de rendement
croissant. Les classes A et AB (ainsi que B et C dans une moindre mesure) utilisent des transistors en
mode de fonctionnement linéaire, tandis que les classes D et S les utilisent en commutation. Les
classes C, D et S sont réservées pour la manipulation de signaux HF (contenant des circuits
résonnants).

b. Classe A
On positionne le point de repos au milieu de la droite de charge statique de manière à disposer
d’une excursion de la tension et du courant de sortie qui soit maximale.
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En pratique, le rendement de cette classe est très faible ; on réserve alors les amplificateurs de
classe A pour les étages de faible puissance ou pour les étages petits signaux.
Remarque : Une classe A réalise également une amplification en tension petits signaux.

c. Classe AB
Au repos, le transistor se trouve à la limite entre blocage et conduction : le point est
positionné de telle manière que et (tension de seuil de conduction).
En dynamique, le transistor ne peut conduire que pendant une demi-période. Pour amplifier
toute une période de signal, on utilise deux transistors qui conduisent à tour de rôle à chaque
alternance (montage push-pull).

d. Classe B
Elle est semblable à la classe AB, sauf qu’au repos, on a ( ) : un transistor ne
conduit pas du tout du courant, ce qui évite tout risque d’emballement thermique et réduit (un
peu) les pertes de puissance par la polarisation, comparativement à la classe AB.
En dynamique, chaque transistor ne peut conduire que moins d’une demi-période, ce qui est
une cause de distorsion du signal de sortie : pendant un laps de temps, aucun transistor ne conduit
(d’où ) quand l’amplitude du signal d’entrée est inférieure à un seuil de tension .

e. Classe C
Au repos, : le transistor est complètement bloqué.
En dynamique, seule une fraction d’une seule demi-alternance du signal d’entrée passe
(pendant un laps de temps négligeable devant la demi-période).
Elle est surtout utilisée pour les amplifications HF (émissions radio, TV, …).
Remarque : Une classe C réalise également une amplification en tension.

f. Classe D
Comme pour les classes AB et B, on utilise un montage push-pull. Mais chaque transistor
fonctionne en commutation, ce qui permet de réduire leurs pertes ( , en
saturation comme au blocage).
Elle est aussi utilisée pour les amplifications HF.

g. Classe S
Un unique transistor fonctionne en commutation, le signal d’entrée étant un créneau, ce qui
permet de réduire leurs pertes comme avec la classe D.
Le domaine d’application est la réalisation des alimentations à découpage, qui
comparativement aux alimentations classiques à régulation linéaire, présentent les avantages
d’un excellent rendement en puissance et d’un moindre encombrement (quoique plus
complexes à mettre en œuvre).

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