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Chapitre …….

: AMPLIFICATEUR DE PUISSANCE

I. Généralités et définitions
Placé en fin d'une chaîne amplificatrice, l'amplificateur de puissance a pour but de
délivrer une puissance de sortie suffisante pour exciter le circuit de charge : Haut-parleur,
moteur, etc. Il en résulte le besoin de travailler avec des signaux de fortes amplitudes.

1. Classes de fonctionnement d'un amplificateur


En régime de petits signaux, les montages fonctionnent en régime linéaire tandis que, en régime
de grands signaux, le modèle linéaire n'est plus valide.
Considérons le montage élémentaire suivant :
Considérons le montage élémentaire suivant :

Figure 1 : Schéma d’un montage amplificateur à émetteur commun

Le point de fonctionnement en continu appartient à la droite de charge d’équation : vce = E − RcIc


Suivant la tension d'entrée Eg , le point de repos So se déplace sur la droite (∆).

Figure 2 : Position du point de repos sur la droite de charge

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a°) Amplificateur Classe A :

Le fonctionnement est en classe A si le point de repos appartient au segment


SbSs (entre blocage et saturation). On avait remarqué précédemment que l'on avait intérêt à
placer le point de fonctionnement au milieu de la droite de charge pour obtenir une excursion
maximale de la tension de sortie.
b°) Amplificateur Classe B :
Le fonctionnement est en classe B si le point de repos est situé en Sb
En régime sinusoïdal, le transistor ne conduit que sur une alternance. Pour une reproduction
fidèle du signal, il faudra utiliser deux transistors. L'intérêt de ce montage est l'absence de
consommation en continu.
c°) Amplificateur Classe AB :
Le fonctionnement est en classe AB si le point de repos est situé sur SbSs , près de Sb .

Il en résulte une très faible consommation en continu avec une meilleure restitution du signal
que dans la classe B (plus faible distorsion).
d°) Amplificateur Classe C :
Le fonctionnement est en classe C si la jonction émetteur - base est polarisée en inverse. En
régime sinusoïdal, le transistor ne conduit que pendant une fraction de la demi- période. Ce
fonctionnement est utilisé en émission HF (radio, télévision, téléphonie, etc.)
e°) Amplificateur Classe D :
Le fonctionnement en classe D consiste à faire fonctionner l'étage de puissance en
commutation. Ce fonctionnement, utilisé en HF, est à très haut rendement.

Dans le cadre présent, nous n'étudierons que les classes A, B et AB.

2. Puissances, rendements
a°) Puissance Utile :

Dans un étage amplificateur de puissance, les puissances mises en jeu sont la préoccupation
essentielle de l'utilisateur. Il faut que la puissance fournie soit maximale et que les pertes par effet
joule soient minimales. Il faut donc veiller à obtenir un rendement aussi grand que possible.

La puissance utile est la valeur moyenne de la puissance instantanée disponible dans la


charge.
dans le cas d’un régime sinusoïdal :
ce qui conduit à :

b°) Gain en puissance :

L'amplification en puissance Ap est définie par le rapport entre la puissance utile à la sortie
et la puissance moyenne fournie à l'entrée par le générateur de commande :

: le gain en puissance est généralement exprimé en dB par Gp=10log10(Ap)

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c°) Rendement : On pourra schématiser un étage de puissance de la façon suivante :

Figure 3 : Schéma d’un étage de puissance

La puissance perdue Pd est dissipée par effet Joule. Le rendement de l'étage est défini par :

. Dans la plupart des cas, la puissance de commande est négligeable devant


celle délivrée par l’alimentation et on peut écrire :

II°) ETUDE DES DIFFERENTS MONTAGES AMPLIFICATEURS

1°) Amplificateur de puissance classe A


Le point de repos S0, est au milieu de la droite de charge.

Figure 4 : Evolution en classe A du point de repos soumis à une variation alternative

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- Puissance utile :

Si nous prenons en considération la partie utile (partie signal alternatif) du signale de sortie
et que nous négligeons la puissance du signal d'entrée (cas où le gain en puissance est
grand), on peut écrire :

, la variation du courant dans la charge Rc est : .


La puissance utile est donc :

. Le calcul

conduit à : .

Cette puissance est composée d’une partie consommée par la charge en continu (partie
inutile), et d’une partie utile en régime variable.

- Puissance fournie par l’alimentation est :

On déduit que :

- Calcul du rendement :

Le rendement en classe A est : . Ce rendement est maximum pour Vs =E/2.

Par conséquent, le rendement obtenu pour une puissance maximale est :

On constate alors que le rendement est toujours < 25% puisque Vs = E/2. Si nous tenons
max
compte des tensions de déchet, le rendement est encore inférieur à cette valeur et, en
pratique, le rendement est de l'ordre de 20%.
Conclusion :

En classe A, ces montages consomment de la puissance avec ou sans signal sinusoïdal


d’entrée et disposent d’un mauvais rendement maximum. L’utilisation d’un transformateur
dans le circuit de sortie permet d’atteindre un rendement maximum de 50%.

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2°) Amplificateur de puissance Classe B

Le principal inconvénient de l'amplificateur de puissance en classe A réside dans le fait que, son
point de repos étant placé au milieu de la droite de charge, il consomme du courant même
lorsque la composante alternative du signal d'entrée est nulle. Pour éviter cela, il suffit de placer
le point de repos en Sb (blocage) pour que le courant de repos soit nul.

Figure 5 : Evolution en classe B du point de repos soumis à une variation alternative

Un inconvénient majeur apparaît alors :


si on applique un signal sinusoïdal à l'entrée, le transistor ne conduira que pendant une
demi-période. Pour obtenir une reproduction correcte de la tension de commande, il
conviendra alors d'utiliser deux transistors conduisant chacun pendant une alternance. On
fait appel alors à des transistors complémentaires : un PNP et un NPN dont les
caractéristiques sont identiques. On réalise pour cela un montage « Push-Pull ».

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Figure 6 : Schéma électrique d’un push pull

-Analyse du push-pull en l’absence de signal alternatif d’entrée :

Si les deux transistors sont choisis par paire de façon à avoir les mêmes paramètres
caractéristiques, le montage est parfaitement symétrique. Il en résulte que le potentiel des
points situés dans le plan de symétrie du montage est nul. Pour les deux transistors, V be=0.
Ils sont bloqués. En l’absence de signal sinusoidal d’entrée, les alimentations ne fournissent
pas de puissance.

-Analyse du push-pull en présence de signal alternatif d’entrée :

Chaque transistor conduit pendant une demie-période.

Lorsque -0.7v < VB < +0.7v, les transistors T1 et T2 bloqués et Vs=0.

Lorsque VB > +0.7v, le transistor T1 conduit et le transistor T2 est bloqué : Vs=VB -0,7

Lorsque VB < -0.7v, le transistor T2 conduit et le transistor T1 est bloqué : Vs=VB +0,7

Figure 7 : Caractéristique du signal de sortie

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En 1, 2 et 3, nous avons une distorsion de croisement ou de raccordement qui est d’autant
plus marquée que l’amplitude du signal est faible. En a et c, le transistor T1 conduit et le
transistor T2 bloqué tant dis qu’en b, le transistor T1 bloqué avec le transistor T2 conducteur.

- Puissance utile :

Si Vs est l’amplitude du signal de sortie alors l’amplitude du courant est Vs/R. Dans le
cas d’un régime sinusoïdal, la puissance utile vaut donc

- Puissance fournit par l’alimentation :

La source d’alimentation de T1 délivre le courant iE1 et celle de T2 le courant -iE2. La


puissance instantanée délivrée par l’alimentation est donc :
. En remarquant que ces courants sont nuls pendant
une demi-période, la puissance fournie par la source est alors :

- Rendement :
Le rendement en classe B est : . Ce rendement est maximum pour
Vs =E. Par conséquent, le rendement obtenu pour une puissance maximale est :

3°) Amplificateur de puissance Classe AB :

Tout en faisant conduire chaque transistor pendant une demi-période du signal d’entrée,
ce montage fera disparaître la distorsion de croisement précédemment observé sur le
montage push-pull. Ce résultat sera obtenu par l’usage de diodes judicieusement placées
dans le circuit de base selon le schéma suivant :

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Figure 8 : Schéma électrique d’un push pull de base modifié

Lorsqu’on applique aucun signal à l’entrée du montage, la symétrie de celui-ci impose


que VB=0 et VE=0. Les diodes D1 et D2 sont passantes car soumises à une ddp=2E, ce qui
impose que VD1=0.7v et VD2=-0.7v et que VBE(T1)=0.7v et VBE(T2)=-0.7v.

L’application d’un signal à l’entrée conduit à ce que :

- Toute augmentation de l’amplitude du signal d’entrée entraine une augmentation du


potentiel de la tension de base de T1 : T1 conduit et T2 bloqué.
- Toute diminution de l’amplitude du signal d’entrée entraine une diminution du
potentiel de la tension de base de T2 : T2 conduit et T1 bloqué.

L’effet du seuil de déblocage de T1 et T2 est supprimé et donc la distorsion disparaît.

Figure 9 : Caractéristique du signal de sortie sans distorsion

Remarques:
Il existe des moyens permettant de réduire sinon d'éliminer la distorsion
de croisement en modifiant un tout
petit peu le circuit du montage précédent (voir figure 6). En voici deux
comme indiqué ci-dessous:

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Réduction de la distorsion de raccordement.
Il existe diverses solutions ; on cite les 2 plus classiques :

• Pré polarisation des bases.


Dans la structure ci-contre, les diodes D1 et D2 conduisent ;
R
Raj est ajustée de telle sorte que les 2 transistors soient à la
limite de la conduction : VBE0 ≈ 0,6V et IC0 ≈ 0, tout en T1 Vcc
maintenant iS = 0 au repos. D1
iE Ru iS

D2 Raj
uS
uE
T2 Vcc

• Attaque par un préamplificateur, avec contre-réaction.


Si aucun des transistors ne conduit,
l’amplificateur opérationnel est sans
contre-réaction ; il part donc en saturation T1 Vcc
+ - iE = 0
(haute ou basse selon le signe de = u - u ) Ru iS
ce qui débloque un des transistors et ramène
le préamplificateur en régime linéaire.
uE uS
Ce dispositif permet d’obtenir un gain en T2 Vcc
tension positif. R2
R1

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4°) AMPLIFICATEUR CLASSE C

a°)Généralités
Les amplificateurs de classe C sont des amplificateurs non-linéaires à très haut rendement. Ils
sont toutefois utilisables que dans les amplificateurs HF (émetteur radio) avec des porteuses
non modulées en amplitude. Ils génèrent un nombre considérable d'harmoniques qui doivent
être filtrées à la sortie à l'aide de circuits accordés appropriés.
La structure de principe d'un amplificateur classe C est illustrée à la Figure 10
VCC

L R C u0(t)

iC(t)
CB iB(t)
Q
uC(t)
ui(t) RB uB(t)

Figure 10: Amplificateur classe C : schéma de principe

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Les amplificateurs de classe C sont utilisées comme étage de sortie dans les émetteurs
radiophoniques, comme multiplicateurs de fréquence du signal d'entrée ( la fréquence d'accord
du circuit résonnant est alors un multiple de la fréquence du signal d'entrée), comme étage de
sortie dans les installations de chauffage haute fréquence, etc…
Le circuit d'entrée se comporte comme un redresseur dont la diode est la jonction base-
émetteur du transistor. La polarisation négative UB0 de la base est due à la charge, par le
courant iB, du condensateur CB qui joue en même temps le rôle de condensateur de liaison pour
le signal d'entrée ui. La constante de temps RBCB doit être beaucoup plus grande que la période
du signal à amplifier pour que le condensateur CB n'ait pas le temps de se décharger pendant
les durées de blocage du transistor.
Dans une réalisation pratique, la charge est souvent couplée inductivement au circuit résonnant
dans le but de l'isoler de la tension d'alimentation VCC et de permettre une adaptation
d'impédances. La Figure 11 montre une telle réalisation avec en plus une polarisation de la
base du transistor
VCC
n1 n2
C RL u (t)
0
RB1

iC(t)
CB iB(t)
Q uC(t)
nf0 : Accordé sur un
ui(t) multiple de la fréquence
RB2 uB(t)
du signal d'entrée u i

-Vp
Figure 11 : Amplificateur Classe C avec couplage inductif de la charge

Fonctionnement
Pour l'étude de fonctionnement, on admet que la caractéristique de transfert IC(UBE) du
transistor est linéaire par segment (deux segments, le premier est une droite passant par
l'origine, de pente nulle. Le second est une droite affine coupant l'axe UBE en UJ et de pente gm
dans sa partie active).
On admet que le signal d'entrée est sinusoïdal d'amplitude Ûi, on trouve l'expression du courant
collecteur iC(t) par la relation

⎧ cos(ω ⋅ t ) − cos(δ )
⎪ I CM ⋅ pour − δ + n ⋅ 2 ⋅ π < ω ⋅ t < δ + n ⋅ 2 ⋅ π
iC = ⎨ 1 − cos(δ )
⎪0 ailleurs

On appelle angle de conduction l'angle électrique 2δ pendant lequel le courant de collecteur iC


n'est pas nul.
La tension d'entrée Ûi nécessaire à l'obtention d'une valeur donnée ICM du courant maximum
de collecteur est donnée par la relation

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I CM
Ûi = ⋅ (1 − cos(δ ))
gm
IC=f(UBE) iC (t)

ICM

UB0 0 UJ UBE ωt
-δ δ

-δ 0
0 uBE(t)
δ

Ûi

ui(t)

ωt

Figure 12: Amplificateur Classe C : Principe de fonctionnement

On peut représenter les potentiels aux divers nœuds de l'amplificateur classe C de la Figure
11 ainsi que son courant de collecteur. L'amplitude Û0 du signal de sortie est au plus égale à
VCC dans le cas idéal où la tension de saturation UCEsat du transistor est nulle. Comme pour le
cas des amplificateurs classe A et B, on rapporte cette amplitude à la tension d'alimentation par
la relation

Û 0 = k ⋅ VCC

la tension de sortie s'exprime par


u 0 (t ) = k ⋅VCC ⋅ cos(ω ⋅ t )

et la tension de collecteur par


uC (t ) = VCC − u 0 (t ) = VCC ⋅ (1 − k ⋅ cos(ω ⋅ t ))

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En résumé le fonctionnement de l'amplificateur classe C est caractérisé par les grandeurs VCC
et ICM ainsi que par les paramètres k et δ.
uC(t)=VCC-u0(t)

Û0=kVCC
u0(t)

VCC

0 t

uB(t)

UJ

Ûi

0
UB0

-δ δ t
0
iC(t)

ÎC

0 t
-δ δ
0

Figure 13 : Amplificateur C : Grandeurs caractéristiques principales

Puissance et rendement dans les amplificateurs classe C


L'alimentation fournit de la puissance pendant les périodes de conduction du transistor. LA
puissance moyenne fournie PTOT a pour expression

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π
1
2 ⋅ π −∫π
PTOT = ⋅ VCC ⋅ iC (ω ⋅ t ) ⋅ d (ω ⋅ t )

δ
VCC ⋅ I CM
π ⋅ (1 − cos(δ )) ∫0
= ⋅ (cos(ω ⋅ t ) − cos(δ )) ⋅ d (ω ⋅ t )

VCC ⋅ I CM sin(δ ) − δ ⋅ cos(δ )


= ⋅
π 1 − cos(δ )

La puissance utile dissipée dans la résistance de charge, le circuit résonnant étant supposé
idéal, s'exprime par la relation
π
1
2 ⋅ π −∫π
PR L AC = ⋅ u S (ω ⋅ t ) ⋅ iC (ω ⋅ t ) ⋅ d (ω ⋅ t )

δ
k ⋅ VCC ⋅ I CM
π ⋅ (1 − cos(δ )) ∫0
= ⋅ cos(ω ⋅ t ) ⋅ (cos(ω ⋅ t ) − cos(δ ))d (ω ⋅ t )

k ⋅ VCC ⋅ I CM 2 ⋅ δ − sin( 2 ⋅ δ )
= ⋅
4 ⋅π 1 − cos(δ )

La puissance moyenne dissipée dans le transistor, PQ, est donnée par la différence entre la
puissance fournie par l'alimentation et la puissance utile
PQ = PTOT − PR L AC
VCC ⋅ I CM ⎛ k ⎞
= ⋅ ⎜ sin(δ ) − δ cos(δ ) − ⋅ (2 ⋅ δ − sin( 2 ⋅ δ ) )⎟
π ⋅ (1 − cos(δ )) ⎝ 4 ⎠

La puissance maximum fournie par l'alimentation est obtenue pour δ=π/2, elle vaut
VCC ⋅ I CM
PTOT M =
π
dans ces conditions et pour k=1, la puissance utile est aussi maximum et vaut
VCC ⋅ I CM
PRL ACM = (*)
4
Le rendement η de l'amplificateur, quotient de la puissance utile par la puissance fournie par
l'alimentation, est donné par l'expression

k 2 ⋅ δ − sin( 2 ⋅ δ )
η= ⋅
4 sin(δ ) − δ ⋅ cos(δ )

La Figure 14 montre l'intérêt qu'il y a à se rapprocher le plus possible de la valeur limite


idéale k=1. De plus, dans le cas où l'angle de conduction 2δ vaut π et k=1, on se retrouve dans
le cas de l'amplificateur classe B avec un rendement de π/4 qui était justement le rendement
maximum de l'amplificateur classe B.
Plus l'angle de conduction 2δ est petit, plus le rendement augmente, à la limite pour k=1 et
δ=0, on obtiendrait un rendement de 100%. Dans ce cas malheureusement, comme le montre
la relation (*) la puissance utile serait nulle. Il s'agit donc d'adopter un compromis.

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η=f(k,δ)
1
k=1
0.9

0.8
k=0.8
0.7

0.6
k=0.6
0.5

0.4 k=0.4

0.3

0.2 k=0.2

0.1
0 π/4 π/2 3π/4 π δ

Figure 14 : Amplificateur Classe C : rendement

Utilisation de l'amplificateur classe C comme multiplicateur de fréquence


Le multiplicateur de fréquence, couramment utilisé dans les émetteurs, diffère de
l'amplificateur classe C par le fait que le circuit résonnant est accordé à un multiple de la
fréquence du signal d'entrée. Comme le courant de collecteur est une suite d'impulsion son
spectre fréquentiel comporte, en plus de la fondamentale IC1 et de la composante continue I0,
des harmoniques IC2, IC3, …. Si le circuit résonnant est accordé sur la deuxième harmonique
par exemple et que son facteur de qualité est suffisamment élevé, seule cette composante
donnera lieu à une tension sinusoïdale, d'amplitude US2=RIC2, les autres composantes du
spectre de la tension de sortie étant fortement atténuées.
IC
IC1
IC2
IC3
IC4
I0 IC5
IC6
IC7
f [Hz]

us2 f [Hz]
uS

us3
us1
us4

f0 2f0 3f0 4f0 5f0 6f0 7f0 f [Hz]

Figure 15 Amplificateur Classe C : multiplicateur de fréquence

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5°) AMPLIFICATEUR CLASSE D

a°)Généralités
Les amplificateurs de classe D sont des amplificateurs travaillant en commutation. Le signal à
amplifier est préalablement transformé en un signal rectangulaire de fréquence de pulsation fp
dont le rapport cyclique est proportionnel à la valeur moyenne glissante sur une période de
pulsation Tp. Ce type de modulation est appelé modulation de largeur d'impulsion MLI (PWM
Pulse Width Modulation).
Le signal rectangulaire résultant est directement utilisé pour attaquer les transistors de sortie
qui sont généralement de type MOS pour les fréquences supérieures à 50kHz.
La sortie de l'étage de puissance est suivie d'un filtre BF qui restitue un signal semblable à
celui d'entrée. Les amplificateurs de classe D ont des rendements élevés et sont de fidélité
moyenne. Ils sont utilisés dans les autoradios.
La Figure 16 montre un étage de puissance suivi du filtre BF et de la charge sous forme d'un
haut-parleur.
+VCC

S
RG Q2: canal P
G
CP D L

D C ZL
RG Q1: canal N
G
CN S
Filtre BF
-VCC

Figure 16 : Amplificateur Classe D : Etage de puissance et charge

La droite de charge classique pour les amplificateurs de classe A et AB est remplacée par deux
points de fonctionnement correspondants aux deux états possibles des transistors MOS de
sortie.
IC

ON

OFF UCE

Figure 17 : Amplificateur Classe D

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b°) Structure de la commande de l'étage de sortie
Les transistors de l'étage de sortie sont contrôlés par un étage driver intermédiaire permettant
une adaptation du niveau des signaux de commande à chaque transistor de puissance. En effet
les tensions de grille et de source de chaque transistor présentent un mode commun différent.
On profite de cet étage d'adaptation pour créer des commandes assurant le non-recouvrement
de l'état fermé des transistors de puissance.

c°) Rendement de l'étage de sortie


Le rendement d'un amplificateur de classe D est assez élevé, de l'ordre de 80%. Le rendement
est affecté par les paramètres suivants :
− La résistance RDSON des transistors MOS dont la valeur croît avec la tension
d'alimentation.
− La fréquence de pulsation, puisque chaque commutation provoque une perte
d'énergie dont la valeur est fonction du type de charge et de la capacité en courant
de la commande de grille.
− Le choix des diodes de roue libre (et de conduction).
d°) Choix de la fréquence de pulsation
Plus la fréquence de pulsation est élevée plus le filtrage s'en trouve simplifié. Par contre les
pertes augmentent avec la fréquence. La distorsion due au temps d'antichevauchement assurant
le non recouvrement de l'état fermé des transistors augmente également avec la fréquence. Un
compromis est donc nécessaire entre rendement, filtrage et distorsion lors du choix de la
fréquence de pulsation.

e°)Distorsion de l'amplificateur classe D


Les amplificateurs de classe D ont généralement un taux de distorsion de l'ordre de 1% à 2%.
Les causes principales sont
− Filtrage de sortie insuffisant, entraînant des composantes hautes-fréquences dans
le signal de sortie.
− Fréquence de pulsation trop basse entraînant un recouvrement spectral

AV [dB]
recouvrement spectral

fp 2fp f

Figure 18 : Recouvrement spectral

− Résistances RDSON différentes entre les transistors MOS de la branche. C'est


particulièrement le cas si on utilise des transistors MOS canal N pour la partie
inférieure de la branche et des MOS canal P pour la partie supérieure.

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f°)Exemple de réalisation
L'exemple de la Figure 19 illustre une réalisation simple pour des tensions d'alimentation de
±24V ou moins. Le transistor MOSFET supérieur est un canal P alors que le MOSFET
inférieur est un canal N. Les commandes peuvent être de type TTL. Un niveau logique bas
provoque l'ouverture du transistor MOSFET associé à la commande. Tels qu'ils sont conçus,
les drivers ont un retard à l'enclenchement de l'ordre de la microseconde alors que pour le
déclenchement on a 200ns environ. En commandant les entrées de manière complémentaire,
les délais sont tels que le temps d'antichevauchement est de l'ordre de 800ns, ce qui est optimal
pour des puissances de quelques centaines de watts.

+VCC
R3
DZ1
R2 Q3
Q4
R4 Q6 D2

D1
Commande Q6 : 0V ... 5V

Q5
Q2
R1 R5
Q1

0V
+VCC
R8

R7 Q9 L

R9
C RL=8Ω
D3
Q8
Commande Q13 : 0V ... 5V

R6 0V
Q7 Filtre Passe-Bas

0V

R12

Q11 Q13 D4
R10

Q12
Q10
DZ2
R11
-VCC

Figure 19 : Amplificateur classe D : exemple de réalisation

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