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CHAPITRE 2

ONDE PLANE EN MILIEU HOMOGENE ILLIMITE

I. ONDE PLANE
I. 1. Définition d’une onde plane
Lorsque la distance entre la surface d’onde et l’émetteur est suffisamment grande pour qu’on puisse
confondre localement la surface d’onde sphérique avec son plan tangent, on peut considérer qu’on a une
surface d’onde plane. Cette surface est perpendiculaire à l’axe de propagation (Oz) et donc parallèle au plan
(xOy).
L’onde plane est donc une approximation qui n’est valable qu’au voisinage d e l’axe de propagation
considéré.
L’onde plane ou le plan d’onde a une étendue très limitée dans l’espace et de ce fait, elle est à la f ois une
SEP et une SEA. L’onde plane est ainsi une onde dont les SEP et SEA sont confondues pour toutes les
composantes du champ électromagnétique. Elle est dite aussi onde homogène.

I. 2. Caractéristiques de l’onde plane dans le vide


• Les champs E et B appartiennent au plan d’onde. Ils sont perpendiculaires entre eux et
perpendiculaire l’axe de propagation ;
• Le champ E a même module et même sens en tout point du plan d’onde ;
• Le champ B a même module et même sens en tout point du plan d’onde ;

• ( )
Si u z (vecteur unitaire) est la direction et le sens de propagation, le trièdre u z , E, B est direct et on

a la relation de structure :
k E ku z  E u z E
B = = = (2-1)
  c
où c = v  = célérité.

1
II. ONDE PLANE EN REGIME QUELCONQUE DU TEMPS
On considère l’onde plane dans un milieu isolant ( = 0) et sans perte ( et  sont des réels).
II. 1. Forme générale de l’onde
W = forme vectorielle de l’onde
u z = vecteur unitaire de l’axe de propagation (Oz)
2 W
W - = 0 , soit
t 2

2 W 2 W 2 W 2 W
+ + -  =0
x 2 y 2 z 2 t 2

Comme l’onde se propage suivant (Oz), on a :

W W 2 W 2 W
= = 0 , soit -   =0 (2-2)
x y z 2 t 2

W = Wx ( x, y, z ) u x + Wy ( x, y, z ) u y
L’équation (2-2) devient:
 2 Wx  2 Wx  2 Wy  2 Wy
-   =0 (2-3) et -  =0 (2-4)
z 2 t 2 z 2 t 2
La forme générale de l’onde, solution des équations (2-3) et (2-4) s’écrit :

W = F+  t −  + F−  t +  = F  t  
z z z
(2-5)
 v  v  v
 z
F+  t −  = onde plane progressive directe (OPPD)
 v
 z
F−  t +  = onde plane progressive inverse (OPPI)
 v

II. 2. Vitesse de propagation


 z
On pose u =  t  
 v
Les équations (2-3) et (2-4) de même forme deviennent :
1 2F 2F 1 1
-   = 0, soit 2 =   ; ce qui donne : v = (3-6)
v u
2 2
u 2 1
v
(  ) 2

v est la vitesse de propagation dans le milieu considéré ; c’est aussi la vitesse de phase.

2
II. 3. Impédance d’onde
On se limite à l’OPPD. Pour les champs E et H , on a :
 E+ x 
+  Ex  + H x 
+
 Hx 
E  +  = E   et H  +  = H  
E   Ey  H   Hy 
 y  y
L’équation (1-8) donne les équations suivantes :
E y H x
= (2-7)
z t

E x H y
=- (2-8)
z t
L’équation (1-9) donne les équations suivantes :
H y E x
- =  Ex +  (2-9)
z t

H x E y
=  Ey +  (2-10)
z t
On utilise la variable u dans les équations (2-7) et (2-8) ; on a alors:
1
Ex E   2
= - y =   = Z0 (2-11)
Hy Hx 
Z0 est appelée impédance d’onde.
De la relation (2-11), on a : Ex Hx + Ey Hy = 0, c'est-à-dire E ⊥ H .
Dans un milieu isolant sans perte (par exemple le vide), E ⊥ H . Et comme E et H sont perpendiculaires à
l’axe de propagation, l’onde est appelée onde transverse électromagnétique (onde TEM).

III. ONDE PLANE EN REGIME HARMONIQUE


III. 1. Solution de l’équation d’onde
On remplace E ou H par W dans les équations (1-33) et (1-34) ; on a :

 W +   a 2 W = 0 ;

 W +   a 2 W = 0;

2 W 2 W 2 W
+ + +   a 2 W = 0 (2-12)
x 2
y 2
z 2

( ) ()
W r, t = a r e jt = a(x, y, z) e j e jt = a(x, y, z) e j

d = − k d r , soit  = - k r ;
' '
d(lna) = - k d r , soit a = a 0 e− k r .
3
On peut donc réécrire W r, t : ( )
( )
W r, t = a 0 e− k r e j e jt = a 0 e− k r e − jk r e jt = a 0 e− k r e (
j t − k r )
' ' '

( )
W r, t = a 0 e− k r e (
j t − k r ) = j( t − k r )
'
a0 e

( )
W r, t = Re a 0 e− k r e
(
j t − k r )
( )
' '
= a 0 e− k r cos t − kr (2-13)
 

III. 2. Expressions de  et 

( )
W r, t = a 0 e− k r e (
j t − k r ) = j( t − k r )
'
a0 e

( )
W r, t = a 0 e (
j t − k r ) =
a 0 e − jk r e jt

On pose :

k = k x u x + k y u y + k z u z et r = x u x + y u y + z u z

( )
W r, t = a 0 e − jk r e jt = a 0 e ( x y z ) e jt
− j k x +k y+k z

L’équation (3-12) donne :

( jk x ) + ( jk y ) + ( jk z ) = -   a 2
2 2 2

j k x = k’x + jk x ;

j k y = k’y + jk y ;

j k z = k’z + jk z

On obtient :

(k + jk x ) + ( k 'y + jk y ) + ( k 'z + jk z ) = -   a 2 , soit


' 2 2 2
x

( ) ' 2
()
2 '
k - k + 2j kk = -   a 2 ;

'
 2 – 2 + 2j kk = -   a 2

 a et  peuvent s’écrire :


 '' +
 et tan  = 
''
 a = a e − ja et  =  e − jm où tan a =
' '
m

'
 2 – 2 + 2j kk = - K2 e − j où K2 = a  2 et  = a + m.

4
 2 – 2 + 2j kk = - K2 ( cos  − jsin  ) , soit :
'

 2 − 2 = −K 2 cos 

 ' K2
kk = sin 
 2
 ''
Pour des fréquences suffisamment élevées, tan a . On a :
'

 
0  a  2

0    
 m
2
Ce qui donne :
0.
'
sin  0, soit kk  0 ; on a :
' '
Si kk = 0, alors k = 0 , c'est-à-dire qu’il n’y a pas de perte. On a donc :   0 et  > 0.
'
 2 – 2 + 2j kk = - K2 e − j

 2 – 2 + 2j = K2 e− j( +)
− j( +)
(  + j)
2
= K2 e
 + 
− j   +   +       
 + j =  K e  2 
=  K cos   − jsin    =  K − sin   − jcos   .
  2   2   2  2 
On obtient  et  :

   + m 
( )
1

 = K sin   =   a  2
sin  a  (2-14)
2  2 

   + m 
( )
1

 = K cos   =   a  2
cos  a  (2-15)
2  2 

III. 3. Expression de la vitesse de phase


 
v = =
k 
 1
v = = (2-16)
  + m    + m 
( ) ( )
1 1

 a  2
cos  a  a  2
cos  a 
 2   2 

5
• Si a ,  , a, et m sont tous indépendants de , le milieu est dit non dispersif ;

• Si l’une quelconque de ces grandeurs dépend de , le milieu est dit dispersif (par exemple le prisme).
Dans ce cas, on définit une vitesse appelée vitesse de groupe :
d
vg = (2-17)
dk

III. 4. Coefficient complexe de propagation - Impédance complexe d’onde


rot E = - j   H =   E

La forme complexe des champs E et H permet de remplacer  par -j k dans les équations de Maxwell. On
a donc :
-j k  E = - j   H

( )
-j k = - k + jk = - (  + j ) u z = -  u z où
'

 =  + j (2-18)
 est appelé coefficient complexe de propagation.

-  uz  E = - j   H

k =  u z , soit :

k 
E = -j H (2-19)
 

Un développement analogue à partir de rot H = j   a E , donne :

k 
H =j a E (2-20)
 

E = Ex u x + E y u y et H = H x u x + H y u y .

Les équations (2-19) et (2-20) donnent respectivement deux expressions de l’impédance complexe d’onde Z :

Ex Ey j
= − = = Z (2-21)
Hy Hx 

Ex Ey 
= − = = Z (2-22)
Hy Hx ja

Les relations (2-21) et (2-22) donnent :


j 
=
 ja
6
 = j 2  a  = j 2  a  =  a = j 2 a  e ( a m )
2 2 2 2 − j  +

  + 

( )
1 − j a m 
 = j  a  2
e  2 
(2-23)

1
   2 j a −m 
Z =   e 2  (2-24)
 a 
 
Les relations (2-19) et (2-20) donnent respectivement:

k
E = - Z H ; soit :

1  k
H =-
Z
 E  = -

1
Z
Eu z ( ) (2-25)

k 1
H = E ; soit :
 Z

 k
E = Z  H  = Z Hu z

( ) (2-26)

IV. PROPAGATION DANS UN MILIEU TRES BON CONDUCTEUR


IV. 1. Expressions des paramètres de propagation

 a = ' − j  " + 
 
Dans un milieu très bon conducteur ( très élevée), on a :
   − j 2 
a = ' − j −j = e où  = 2f,  = , a = et m = 0.
   2
Les expressions (2-14) et (2-15), donnent:
1
 =  = ( f ) 2 (2-27)

La vitesse de phase de l’expression (2-16) devient :


1
 f  2
v = 2   (2-28)
  
La relation (3-18) donne le coefficient complexe de propagation :
1
 = ( f ) 2 (1 + j) (2-29)

7
La relation (2-24) donne l’impédance complexe d’onde:
1
f  2
Z =   (1 + j) (2-30)
  
Dans un matériau supraconducteur (  →  ), on a:
 →  ,  →  et  → 
Z → 0 et v → 0

Il n’y a pas de pénétration d’onde électromagnétique dans un matériau supraconducteur.

IV. 2. Profondeur de pénétration ou épaisseur de peau


On note e = profondeur de pénétration ou épaisseur de peau ; e est définie comme suit :
1 1 1
e= = = (2-31)
  1
( f ) 2

La relation (3-38) devient :


v  = 2f e =  e (2-32)
La relation (3-39) devient :
1
 = (1 + j) (2-33)
e
La relation (3-40) devient
1
Z= (1 + j) = Rs (1 + j) (2-34)
e
1
Rs = (2-35)
e
Rs est appelée résistance de surface.

V. DENSITE DE PUISSANCE TRANSPORTEE PAR UNE ONDE


V. 1. Densité de puissance instantanée
La densité de puissance instantanée est définie par le vecteur de Poynting :
P = EH [Relation (1–17)]
On considère les champs instantanés de la forme:
E = E 0 cos ( t +  ) et H = H 0 cos ( t +  ) où E 0 et H 0 sont des vecteurs constants.

P = E 0  H 0 cos 2 ( t +  ) (2-36)

8
P peut s’écrire aussi en fonction des amplitudes complexes E et H , et de l’impédance complexe Z :

(
Re  E  H  +  E  H e 2 jt  )
1  1
P = (2-37)
2 
 
 2  

P = Re  Z  Heff
2
uz +
1
2  ( )
Re  Z H H e 2 jt u z 

(2-38)

V. 2. Densité de puissance active


La densité de puissance active est la valeur moyenne au cours d’une période T, de la densité de puissance
instantanée.
La densité de puissance active s’écrit:
1
P = EH = E0  H0 (2-39)
2
A partir de la relation (2-38), on a :

P = Re  Z  Heff
2
uz (2-40)

  − 
j a m 
 2 
Z= Z e [Relation (3-24)]

 − m 
Re  Z  = Z cos  a 
 2 
 a −  m   −
u z = H 0 Z cos  a m  u z
2 1 2
P = Heff Z cos   (2-41)
 2  2  2 
La densité de puissance active transportée est suivant l’axe de propagation de l’onde.

V. 3. Vecteur de Poynting complexe


A partir de la relation (2-37), on définit le vecteur de Poynting complexe P :
1 
P = E H (2-42)
2

• Pour une onde progressive pure pour laquelle E et H sont en phase, P est une quantité réelle ;

• Pour une onde pour laquelle E et H ne sont pas en phase, P reste complexe et la densité de
puissance active correspond à sa partie réelle.

V. 4. Affaiblissement ou atténuation de la densité de puissance active


On considère une onde plane (TEM) se propageant dans un tube cylindrique homogène suivant l’axe u z d u
tube. z 1 et z2 sont les positions des deux sections du tube ; on désigne par l = z 2 – z1, la longueur du tube.
L’amplitude complexe de H :
9
H = H 0 e − jk r = H 0 e − u z r

H = H 0 e −z e − jz , H = H 0 e −z e jz
 2
H H = H 0 e −2  z
En z1 :

dPr(z1) = P dS1 = puissance élémentaire rayonnée à travers d S1

dPr ( z1 ) =
1
2 ( 
)
Re  Z  H H u z dS1 u z =
1
2 ( 
)
Re  Z  H H dS1 =
1
2
Re  Z  H 0 e −2 z1 dS1
2

En z2 :

dPr(z2) = P dS2

dPr ( z2 ) =
1
2 ( 
)
Re  Z  H H u z dS2 u z =
1
2 ( 
)
Re  Z  H H dS2 =
1
2
Re  Z  H 0 e −2 z2 dS2
2

dS1 = dS2 = dS
dPr ( z 2 )
= e−2( z2 −z1 ) = e −2 l (2-43)
dPr ( z1 )

On pose A = atténuation :
 dP ( z 2 ) 
 = 10 log 10 ( e )
−2 l
A(dB) = 10 log 10  r
 dPr ( z1 ) 
1
A(dB) = -20 a l = -8,69  l (2-44)
ln10
1 Néper (N) = 8,69 dB
A(N) = -  l (2-45)

V. 5. Perte de Joule
1
(z)= Re  Z  H 0 e −2 z dS
2
dPr
2
1
Re  Z  = = Rs
e
dPr ( z ) 1 2
= H 0 e −2  z
dS 2e
dPr ( z1 ) 1 2 −2  z
En z1 : = H0 e 1
dS 2e
dPr ( z 2 ) 1 2 −2  z
En z2 : = H0 e 2
dS 2e

10
dPr ( z1 ) dPr ( z 2 )
On note PJ, la perte de Joule : PJ = - (2-46)
dS dS

R s 2  − e z1 − z2 
2 2
1
( )
2
PJ = H 0 e−2z1 − e−2z2 = H0  e −e e  (2-47)
2e 2  

VI. POLARISATION D’UNE ONDE PLANE


VI. 1. Définition de la polarisation
Les champs E et H sont contenus dans le plan d’onde. Ils sont caractérisés non seulement par leurs
amplitude et phase mais aussi par leur direction dans le plan d’onde.
On appelle direction de polarisation de l’onde, la direction du champ E en un point quelconque du plan
d’onde.
Le plan défini par la direction de propagation considérée et le champ E est appelé plan de polarisation de
l’onde.

VI. 2. Etat de polarisation d’une onde


L’état de polarisation d’une onde est caractérisé par la variation sinusoïdale du champ E dans le plan
d’onde.

On considère u z comme vecteur unitaire de l’axe de propagation (Oz). Le champ complexe s’écrit :

E = Ex u x + Ey u y .

On désigne par , le déphasage entre E x et E y .

VI. 2. 1. Polarisation rectiligne

Lorsque  = 0 ou , le champ E garde une direction fixe dans le plan d’onde : la polarisation est dite
rectiligne (l’onde est polarisée rectilignement). Comme E et H gardent une direction fixe, le plan de

( )
polarisation est le plan E, k .

La polarisation rectiligne est très importante car grand nombre d’émetteurs rayonnent des ondes polarisées
rectilignement.

VI. 2. 2. Polarisation elliptique

Pour 0 <  < , ou pour  <  < 2, le champ E décrit une ellipse dans le plan d’onde : la
polarisation est dite elliptique (l’onde est polarisée elliptiquement).
11

Lorsque  =  et que les modules de E x et E y sont différents, le champ E décrit une ellipse dont les
2

axes coïncident avec u x et u y .


La polarisation elliptique est un cas de polarisation que l’on rencontre assez fréquemment pour les
télécommunications spatiales ou pour le radar, en ondes métriques et inférieures.
VI. 2. 3. Polarisation circulaire

Lorsque  =  et que les modules de E x et E y sont égaux, le champ E décrit un cercle dans le plan
2
d’onde : la polarisation est dite circulaire (l’onde est polarisée circulairement). La polarisation circulaire est
un cas particulier de la polarisation elliptique.
VI. 2. 4. Ondes non polarisées
Il existe des ondes non polarisées pour lesquelles la direction du champ E varie de façon erratique dans le
plan d’onde. C’est notamment le cas des ondes étudiées en radioastronomie.

VI.3. Figures de polarisation en fonction de la valeur de 𝝋

Figure 5-6 : Différents états de polarisation

Figure 5-7 : Polarisation circulaire

12

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