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BP Chap4exemple de Dimensionnement PDF
BP Chap4exemple de Dimensionnement PDF
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Plan
I. Introduction
II. Principe et Hypothèses généraux de calcul vis-à-vis des ELS
III. Sollicitations de calcul
IV. Contraintes normales dans le béton
V. Valeur minimale de la précontrainte
VI. Section minimale de béton
VII. Cas où plusieurs valeurs de la précontrainte interviennent
dans le dimensionnement
VIII. Application des résultats précédents aux conditions
réglementaires conformément au BPEL 99
IX. Armatures passives longitudinales
X. Exemple de dimensionnement
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I. Introduction
• Dans ce chapitre, nous présentons d’abord le
principe général de justification vis-à-vis des états
limites de service (ELS) d’une section en béton
précontraint faisant partie d’une poutre isostatique:
1- Dimensionnement de la précontrainte: force P,
excentricité e0 , tracé et câblage de précontrainte.
2- Vérification de coffrage (section du béton)
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Objectifs de justifications vis-à-vis des ELS
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II. Principe et hypothèses généraux de
calcul vis-à-vis des ELS
1- Les matériaux, à savoir le béton et l’acier de précontrainte,
ont un comportement élastique linéaire => on calcule les
contraintes normales élastiques dans la section en B.P. sous
l’effet des sollicitations de calcul et on vérifie qu’elles ne
dépassent pas les contraintes limites règlementaires.
N P = P cosα ≈ P car α ≈ 0 P G
α e0
M P = P cosα e0 ≈ Pe0
Remarques
1- Dans ce qui suit, cos α est toujours assimilé à 1. Par ailleurs, P est supposé constant
dans une section donnée, c’est-à-dire indépendant du cas de charge appliqué,
ce qui n’est pas rigoureusement exact, mais s’avère suffisant au niveau d’un
pré dimensionnement .
2- S’il y a, en réalité, plusieurs câbles distincts (tendus à Pi et excentrés de e0i ),
le câble représente le câble unique fictif qui exercerait le même effort résultant :
∑P e i 0i
i
P = ∑P i et e 0 / Pe 0 = ∑P i e0i ⇒ e0 =
i i ∑P i 7
i
III.2. Sollicitations développées par les autres actions
extérieures: Mm et MM
• Les actions extérieures (autres que la précontrainte) développent dans la section
un moment fléchissant M , compté algébriquement positif s’il tend la fibre
inférieure.
• M est la somme de :
- Mg moment de poids propre ;
- Mg’ moment dû aux charges permanentes additionnelles (superstructures);
- Mq moment généré par les actions variables de toutes natures (exploitation et
climatiques). Mq varie entre Mmq et MMq représentant respectivement le
moment minimal et le moment maximal dus aux actions variables.
• Selon le cas de charge considéré, M varie alors entre :
- une valeur minimale : Mm = Mg + Mg’ + Mmq
et une valeur maximale : MM = Mg + Mg’ + MMq
σ2 ≥ σ1 et σ1’ ≥ σ2’
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• Le problème du dimensionnement consiste à faire en sorte
que les contraintes normales sur les fibres extrêmes
respectent des contraintes limites :
• σ1 et σ '1 pour celles qui interviennent lorsque le moment
appliqué est Mm ;
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• Si l’on suppose que, partout, M = 0, ce qui revient à ne considérer que
l’effet de la précontrainte sur la poutre, la ligne de pression est dite
« ligne de précontrainte » et se confond (pour une poutre isostatique)
avec le tracé du câble moyen (e = e 0 ).
⇒ L’effet d’un moment fléchissant extérieur M est donc de déplacer le
centre de pression sur Gy , à partir du câble, de la quantité algébrique M
P
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IV. Contraintes normales dans le béton
IV.1. Expression générale
• A l’ordonnée y s’exerce la contrainte normale:
y
P Pe0 M P y V
σ ( y) = + y + y = + (Pe0 + M )
B I I B I h G z
e0
P Pe P ey V’
σ ( y) = + y = (1 + )
B I B ρVV '
• Au niveau de G (y = 0), quel que soit le cas de charge appliqué, on a :
P
σG =
B
• Tout diagramme de contraintes (σ , σ ′) passe par σG , donc:
P σV '+σ 'V
σG = = 14
B h
IV.2. Respect des contraintes normales: noyaux et
fuseaux limites et noyaux et fuseaux de passage
• sur la fibre supérieure (y = +V ) :
P eV
σ 1 ≤ (1 + ) ≤σ 2
B ρVV '
Bσ 1 Bσ 2
− c' = −ρV ' (1 − ) ≤ e ≤ ρV ' ( −1) = +γ
P P
• sur la fibre inférieure (y = -V’) :
P eV '
σ 2 ' ≤ (1 − ) ≤ σ1 '
B ρVV '
Bσ 1 ' Bσ 2 '
− γ ' = −ρV ( −1) ≤ e ≤ ρV (1 − ) = +c
P P
⇒ le segment [– c’ , + c ] de (Gy) est le noyau limite de traction (car
c et c’ sont définis à partir des contraintes limites de traction)
⇒ le segment [– γ ’ , + γ ] de (Gy) est le noyau limite de compression
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(car γ et γ ’ sont définis à partir des contraintes limites de compression)
=> Par conséquent, le centre de pression doit appartenir à l’intersection
[– Γ ′, + Γ ] de ces deux segments : [– Γ ′ , + Γ ] = [– c ′ , + c ] ∩ [– γ ′ , + γ ]
[– Γ ′ , + Γ ] est dit noyau limite au sens strict.
• Ces différents noyaux limites engendrent, lorsque la section décrit la
poutre, des fuseaux limites de traction, de compression et au sens strict
(intersection des deux précédents).
⇒ En tout cas de charge, la ligne de pression doit demeurer à l’intérieur
du fuseau limite au sens strict :
−Γ' ≤ e ≤ +Γ
• Dans une section donnée, l’excentricité du centre de pression vaut
e = e 0 + M /P , M varie, selon le cas de charge, entre Mm et MM , ainsi:
Mm MM
− Γ' ≤ e0 + ≤ e ≤ e0 + ≤ +Γ
P P
Mm MM
− Γ'− ≤ e0 ≤ +Γ −
P P 16
Mm MM
⇒ Le segment − Γ'− ;+Γ − de (Gy) est le noyau de passage au
P P
sens strict, intersection du noyau de passage de traction − c'− M m ;+c − M M
et de compression − γ '− M m ;+γ − M M P P
P
P
⇒ Ces différents noyaux de passage définissent, pour l’ensemble de la poutre,
des fuseaux de passage de traction, de compression et au sens strict.
⇒ Pour que les contraintes limites soient respectées partout et sous tout cas de charge,
il faut que le câble soit à l’intérieur du fuseau de passage au sens strict.
• En pratique, le concept de noyau (ou fuseau) au sens strict est lourd à manipuler.
Au niveau du pré dimensionnement, seule est facilement exploitable la notion de
noyau (ou fuseau) de traction qui permet de déterminer la précontrainte P et son
excentricité e0
• Le noyau (ou fuseau) de compression conditionne, pour sa part le coffrage de la
section, précisément les modules d’inertie (I /V et I /V’) à donner aux sections
droites. Cependant, pour effectuer leur dimensionnement, il est beaucoup plus
simple d’écrire directement, dans les zones déterminantes, le respect des contraintes
limites de compression.
⇒ C’est pourquoi, dans ce qui suit, nous ne conserverons que les notions de
noyaux (ou fuseaux) de traction et nous les désignons simplement (par abus de
language) noyau (ou fuseau) limite et noyau (ou fuseau) de passage. 17
V. Valeur minimale de la précontrainte
• Nous supposons que la géométrie de la section est donnée et que ses modules
d’inertie (I /V et I /V’) sont suffisants, voire surabondants, de telle sorte qu’aucun
problème ne se pose du côté des compressions. Il s’agit simplement, dans ces
Mm MM
conditions, de satisfaire à : e2 = −c'− ≤ e0 ≤ c − = e1
P P
• Pour que cette double inégalité soit possible, il faut que e2 ≤ e1 , autrement dit, que
le fuseau de passage soit ouvert , ce qui s’écrit encore :
M M − M m ∆M
P≥ =
c + c' c + c' ∆M
=> La valeur minimale absolue possible pour P est donc : PI =
c + c'
V.1. Section sous critique
• Si l’on adopte P = P I , le fuseau de passage,
au niveau de la section considérée, se referme
en un point (e 1 = e 2 ) par lequel doit passer
obligatoirement le câble (e 0 = e 1 = e 2 ).
L’excentricité du câble est alors imposée :
Mm MM
e0 = −c'− =c− 18
P P
• Il reste à vérifier que l’excentricité e0 satisfait aux conditions pratiques d’enrobage
-(V’- d’) ≤ e0 ≤ V-d
=> Ces conditions sont presque toujours vérifiées lorsque les moments extrêmes sont de
signes contraires (MM > 0 et Mm< 0) (en effet, dans ce cas on a: -c’≤ e0 ≤ c et le plus
souvent: c’ ≤ V’- d’ et c ≤ V-d ).
M M
=> une section où P = P I et l’excentricité est donnée par: e0 = −c'− m = c − M et
vérifiant les conditions pratiques d’enrobage s’appelle une section sous P
P -critique
• Pour une section sous -critique, le centre de pression est à l’ordonnée + c lorsqu’on
applique à la section le moment extérieur MM , ce qui signifie que, sous cette
sollicitation, la contrainte limite de traction σ 2 ' est atteinte sur la fibre inférieure.
• Pour une section sous -critique, le centre de pression est à l’ordonnée -c’ lorsqu’on
applique à la section le moment extérieur Mm , ce qui signifie que, sous cette
sollicitation, la contrainte limite de traction σ1 est atteinte sur la fibre supérieure.
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V.2. Section sur-critique
• Lorsque l’excentricité associée à P I ne respecte pas les conditions pratiques
d’enrobage , la solution P = P I est à rejeter, car elle conduirait à un câble mal enrobé.
=> La section est alors dite sur-critique
• Cette situation est rencontrée notamment lorsque les moments extrêmes MM et Mm
ont tous deux le même signe.
V.2.1. Section sur-critique soumise à des moments extérieurs positifs (MM et Mm ≥ 0)
M
• Si Mm ≥ 0 alors: e0 = −c'− m < 0 => le câble est excentré vers le bas
P
=> c’est la condition pratique d’enrobage e0 ≥ -(V’- d’) qui n’est pas satisfaite., c.-
à-d. que le fuseau de passage sort de la zone autorisée vers le bas. Dans ce cas, on a:
MM MM
e0 = c − < −(V '−d ' ) => PI <
PI V '+c − d '
⇒ Pour faire remonter le fuseau de passage, il
suffit d’augmenter P . Le fuseau s’ouvre
(e 1 > e 2 pour P > P I ) et la valeur minimale PII
à retenir est celle qui amène la ligne e 1 à tangenter
la ligne d’enrobage minimal, soit :
MM MM
e0 = c − = −(V '−d ' ) => PII = 20
PII V '+c − d '
Mm M
=> Dans ce cas, on a aussi : e2 = −c'− p e0 = c − M
PII PII
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V.2.1. Section sur-critique soumise à des moments extérieurs négatifs (MM et Mm ≤ 0)
M
• Si Mm ≤ 0 alors: e0 = c − M > 0 => le câble est excentré vers le haut
P
=> c’est la condition pratique d’enrobage e0 ≤ (V- d) qui n’est pas satisfaite., c.-à-d.
que le fuseau de passage sort de la zone autorisée vers le haut. Dans ce cas, on a:
Mm −M m
e0 = −c'− > (V − d ) => PI <
PI V + c'−d
⇒ Pour faire abaisser le fuseau de passage, il suffit d’augmenter P . Le fuseau s’ouvre
et la valeur minimale PII’ à retenir est celle qui amène la ligne e 2 à tangenter la ligne d’enrobage
minimal => Le câble correspondant étant excentré au maximum vers le haut dans la section
considérée : M −M
m m
e0 = −c'− = (V − d ) => PII ' =
PII ' V + c'−d
⇒ La seule contrainte limite de traction que l’on atteint, dans ce cas, est la contrainte sur la
22 .
fibre supérieure σ1 (fibre vers laquelle le câble est excentré) sous l’effet du moment M m
V.3. Caractère d’une section
Pour déterminer le caractère d’une section, autrement dit pour savoir si elle est
sous-critique ou sur-critique, on peut opérer de deux façons différentes:
2ème façon: On calcule PI puis, soit PII soit PII’ selon le signe des moments
extérieurs appliqués. La section est sous-critique si PI est la plus grande de ces
forces. Dans le cas contraire, elle est sur-critique (cette démarche est
généralement adoptée). En d’autres termes:
MM
PII = V '+c − d '
Et e0 = −(V '−d ' )
I
M M + σ '2
P = V'
II
V '+ρV − d '
• pour une section sur-critique soumise à des moments négatifs (P = PII’ ) :
− Mm
PII ' = V + c'−d
Et e0 = V − d
I
− M m + σ1
P ' = V
II
V + ρV '−d
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V.5. Cas particulier très important: σ1 = σ 2 ' = 0
• Dans ce cas, c=ρV et c’= ρ V’
=> Le noyau limite se réduit au noyau central (dit tiers central dans le cas d’une
section rectangulaire puisque ρ vaut 1/3 pour une telle section).
=> Pour une section sous-critique:
∆M
P = PI =
ρh
=> Pour une section sur-critique soumise à deux moments extrêmes positifs:
MM
P = PII =
V '+ρV − d '
=> Pour une section sur-critique soumise à deux moments extrêmes négatifs:
−M m
P = PII ' =
V + ρV '−d
Remarques
1- Par comparaison avec les formules générales précédentes de P, on peut
apprécier les économies que l’on fait sur P lorsqu’on tolère des contraintes de
traction dans le béton (c.-à-d. quand σ1 et σ 2 ' p 0 )
2- Plus on admet des contraintes de traction importantes (en valeur absolue), plus on
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aura affaire à des sections déterminantes sur-critiques .
VI. Section minimale du béton
• On obtient la section minimale de béton lorsqu’on atteint les
contraintes limites de compression σ et σ '
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• Dans ce qui suit, on adopte les valeurs minimales précédemment
trouvées pour la précontrainte (PI , PII ou PII’ )
VI.1. Cas d’une section sous-critique
• On prend alors P = P I et l’on atteint les deux contraintes limites de traction σ1 et σ 2 '
• Pour atteindre les deux contraintes limites de compression, il faut et il suffit que:
∆M I ∆M
V =
∆σ = ∆σ = I V ∆σ
=>
∆σ ' = ∆σ ' = ∆M V ' I = ∆M
I V ' ∆ σ '
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• Si les conditions de dimensionnement d’une section sont celles du tableau suivant:
Moments Précontrainte Contraintes limites
Mm α1 P
σ1 et σ1 '
MM α2 P
σ 2 et σ 2 '
=> On peut les remplacer par les conditions équivalentes suivantes en multipliant la
première ligne du premier tableau par θ 1 = 1/α1 et sa deuxième ligne par θ 2 = 1/ α2 :
On a donc:
• En situation de construction, les contraintes limites sont les mêmes que sous
combinaisons rares. 36
Contraintes limites selon les classes en situation
d’exploitation, lorsque la précontrainte vaut Pd = (P 1, P 2)
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Remarques
• Si l’on se reporte à la définition de ces classes, on peut déduire de ce
qui précède les conclusions suivantes concernant les sections
déterminantes :
- déjà en classe I (peu utilisée), elles sont souvent sur-critiques ;
- en classe II , elles le sont très fréquemment ;
- et en classe III , pratiquement toujours.
• Ainsi, la plupart du temps, les câbles doivent y être excentrés au
maximum et la section d’enrobage englobe l’une des fibres extrêmes.
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IX. Armatures passives longitudinales
Elles résultent de la plus sévère des considérations suivantes:
1- Ferraillage de peau, sur toute la périphérie des sections, et pour toutes les classes,
d’au moins 3 cm2 /m (article 6.1.31 des Règles BPEL);
Bt N Bt ftj
As = ( + )
1000 f e σ Bt
Bt : aire de la section du béton en traction
σBt : valeur absolue de la contrainte maximale de
traction
NBt : résultante des contraintes de traction correspondantes, toutes quantités évaluées sur la
section non fissurée (même en classe III).
⇒ Cette formule conduit, en pratique, à des pourcentages d’aciers passifs compris
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entre 0,4 % et 0,7 % en zone tendue.
X. Exemple de dimensionnement
On se propose de dimensionner une travée indépendante d’un tablier de pont en béton
précontraint de 29m de portée. Ce tablier livre passage à une chaussée de largeur 7m
encadrée par deux trottoirs ayant chacun une largeur égale à 1,6m. Sa section
transversale, de centre de gravité G, est représentée sur la figure suivante :
y
10,20m
x=14,5m
1 0,22m
1 0,4819m
G z
29m
1,3181m
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