12/04/2024

Flexion ELS
Poutres isostatiques non fissurées
EUROCODE 2

Pr. MAKNI
2ème année Génie Civil
2023-2024

1-Généralités :

Comme vis-à-vis de toute sollicitation, il y a lieu de procéder, en ce qui concerne les

sollicitations normales, aux ELS pour vérifier le respect des conditions d’exploitation et de
durabilité :

 Le comportement est censé d’être réversible

 les matériaux restent dans leur domaine élastique;

Le principe des justifications est extrêmement simple : il suffit de calculer les contraintes
qui apparaissent dans les sections sous l’effet des sollicitations de calcul et de vérifier
qu’elles ne dépassent pas les contraintes limites réglementaires.

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1-Généralités :

le calcul s’effectue à partir des caractéristiques des sections non fissurées :

sections nettes en ce qui concerne les contraintes développées par les charges
permanentes et par la précontrainte ;

sections homogénéisées pour les contraintes dues aux charges variables.

En pratique, les caractéristiques des sections brutes, nettes et homogénéisées

sont souvent très voisines et l’on peut les confondre au stade du
prédimensionnement.

2-Notations :

Ac: aire de la section;

v et v’: les distances de son centre de

gravité aux fibres extrêmes;

Ic : moment d’inertie par rapport à G;

et modules d’inertie;

= : rendement géométrique.

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2-Notations :

Sollicitations développées par les actions extérieures :

Mg : moment dû au poids propre ;

•

Mg’ : moment dû aux charges permanentes additionnelles ;

•

Mq : moment généré par les actions variables de toutes natures (Mmq ou MMq ).
•

Mm = Mg + Mg’ + Mmq

MM = Mg + Mg’ + MMq

M = MM - Mm = MMq – Mmq

2-Notations :

Sollicitations développées par la précontrainte :

Les sollicitations normales développées par la

précontrainte sont :

 N P  P cos   P

 M P  Pe0 cos   Pe0

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2-Notations :

Contraintes normales dans le béton :

Toutes les contraintes et contraintes limites sont comptées positives s’il s’agit de compressions.

Elles varient linéairement avec y entre σ et σ ′.

lorsque le
moment
 1 et  '1 extérieur est
Mm

lorsque le
moment
 2 et  '2 extérieur est
MM

2-Notations :

Contraintes normales dans le béton :

Le problème du dimensionnement consiste généralement à faire en sorte que les contraintes sur les
fibres extrêmes respectent des contraintes limites :

′ pour celles qui interviennent lorsque le moment appliqué est Mm

′ pour celles qui interviennent lorsque le moment appliqué est MM

Les limites ′ au-dessous desquelles on ne doit pas descendre sont en pratique assez voisines
de 0 et dites contraintes limites de traction ; elles sont soit données par le règlement, soit fixées
par le concepteur afin d’obtenir le dimensionnement le plus économique.

Les limites ′ sont des contraintes limites de compression qu’il s’agit de ne pas dépasser. Elles
sont fixées par le règlement.

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2-Notations :
Centre de pression :

Sous un cas de charge réel quelconque, une section est soumise aux sollicitations
suivantes :

 n=P (effort normal dû à la précontrainte seule);

 m = Pe0 + M (somme du moment de précontrainte Pe0 et du moment fléchissant

extérieur M).

2-Notations :
Centre de pression :

Cela équivaut à l’effet d’une force normale de compression P, appliquée en un point de Gy

appelé centre de pression et d’ordonnée :

m M
e  e0 
n P

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2-Notations :
Centre de pression :

Le lieu de ces points lorsque la section décrit la poutre est la ligne de pression.

Si l’on suppose que, partout, M = 0, ce qui revient à ne considérer que l’effet de la

précontrainte sur la poutre, la ligne de pression est dite ligne de précontrainte et se
confond (pour une poutre isostatique) avec le tracé du câble ( e = e0 ).

L’effet d’un moment fléchissant extérieur M est donc de déplacer le centre de pression sur
Gy, à partir du câble, de la quantité algébrique M/P

2-Notations :
Centre de pression :

Il faut donc :

d et d′ distances minimales entre le barycentre des câbles réels et les fibres extrêmes,
supérieure et inférieure.

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2-Notations :
Centre de pression :

d et d′ dépendent :

 du nombre de câbles nécessaire pour réaliser la force de précontrainte P ;

 des règles de groupement et d’enrobage imposées aux câbles;

 des groupements en paquets de deux dans le sens vertical ;

 des distances libres entre paquets ou conduits isolés au moins égales à  tant verticalement qu’horizontalement ;

 des enrobages au moins égaux à .

3-Contraintes normales du béton :

Expression générale :

La contrainte normale à l’ordonnée y :

Au niveau de G (y = 0), quel que soit le cas de charge appliqué, on a :

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3-Contraintes normales du béton :

Respect des contraintes limites :

• sur la fibre supérieure (y = + v) :

• sur la fibre inférieure (y = - v’) :

3-Contraintes normales du béton :

Respect des contraintes limites :

Le segment [-c′, +c] de Gy est le noyau limite de traction.

Le segment [-γ′, +γ] de Gy est le noyau limite de compression.

Le centre de pression appartient à l’intersection de ces deux

segments.

En tout cas de charge, la ligne de pression doit demeurer à l’intérieur du fuseau limite

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3-Contraintes normales du béton :

Respect des contraintes limites :

Dans une section donnée, l’excentricité du centre de pression vaut

M étant susceptible de varier, selon le cas de charge, entre Mm et MM. On doit donc avoir :

soit

Le segment de Gy est le noyau de passage au sens strict.

Ces différents noyaux de passage définissent, pour l’ensemble de la poutre, des fuseaux de
passage de traction, de compression, au sens strict.

4-Valeur minimale de la précontrainte dans une section :

Nous supposons ici que la géométrie de la section est donnée et que ses modules d’inertie (Ic/v et
Ic/v ′) sont suffisants, voire surabondants, de telle sorte qu’aucun problème ne se pose du côté des
compressions.

Il s’agit simplement, dans ces conditions, de satisfaire à :

Pour que la double inégalité soit possible, il faut que e2  e1

autrement dit, que le fuseau de passage soit ouvert, ce qui s’écrit encore :

La valeur minimale absolue possible pour P est donc :

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4-Valeur minimale de la précontrainte dans une section :

Si l’on assume P = PI, le fuseau de passage, au niveau de la section considérée, se referme
en un point (e1 = e2) par lequel doit passer obligatoirement le câble (e0 = e1 = e2).

En d’autres termes, l’excentricité du câble est imposée :

Il reste à vérifier qu’elle satisfait aux conditions pratiques définies par :

C’est presque toujours le cas lorsque les moments extrêmes sont de signes contraires. La
double expression de e0 nous montre en effet qu’alors :

− − ≤− ′≤ ≤ ≤( − )

4-Valeur minimale de la précontrainte dans une section :

Section sous-critique :

C’est une section où la solution P = PI est possible :

et

— le centre de pression est à l’ordonnée

+c lorsqu’on applique à la section le
moment extérieur MM, ce qui signifie
que, sous cette sollicitation, la
contrainte limite de traction  '2 est
atteinte sur la fibre inférieure ;

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4-Valeur minimale de la précontrainte dans une section :

Section sous-critique (suite) :

C’est une section où la solution P = PI est possible :

et

— le centre de pression se retrouve à

l’ordonnée –c’ lorsqu’on applique à la
section le moment extérieur Mm, ce qui
signifie que, sous cette sollicitation, la

contrainte limite de traction  1 est

atteint sur la fibre supérieure.

4-Valeur minimale de la précontrainte dans une section :

Section sur-critique :

Lorsque l’excentricité associée à PI ne respecte pas les conditions pratiques,

la solution P = PI est à rejeter, car elle conduirait à un câble mal enrobé, la section est
alors dite sur-critique.

Cette situation peut se rencontrer lorsque les moments extrêmes MM et Mm ont tous deux
le même signe.

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4-Valeur minimale de la précontrainte dans une section :

Section sur-critique soumise à des moments extérieurs positifs (MM et Mm  0) :

Supposons les conditions non satisfaites.

=− − <0

= − ≤− − ′

≤
+ ′− ′

4-Valeur minimale de la précontrainte dans une section :

Section sur-critique soumise à des moments extérieurs positifs (MM et Mm  0) :

Le fuseau de passage sort de la zone autorisée vers le bas.

Pour l’y faire remonter, il suffit d’augmenter P.

Le fuseau s’ouvre ( e1 > e2 pour P > PI ) et la

valeur PII à retenir est celle qui amène la ligne

e1 à tangenter la ligne d’enrobage minimal.

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4-Valeur minimale de la précontrainte dans une section :

Section sur-critique soumise à des moments extérieurs positifs (MM et Mm  0) :

= − =− −

et

=
+ ′− ′

Dans la section considérée, on a : =− − <

4-Valeur minimale de la précontrainte dans une section :

Section sur-critique soumise à des moments extérieurs positifs (MM et Mm  0) :

Quand agit le moment extérieur MM, le centre de pression remonte depuis le câble de la
quantité MM/PII et se retrouve à l’ordonnée +c ; on atteint donc la contrainte limite de
traction.

Par contre, lorsqu’on applique Mm , l’ordonnée du centre de pression (e0 + Mm)/PII est
supérieure à –c’ et la contrainte σ1 qui apparaît sur la fibre supérieure est plus grande
que  1 .

Ainsi, dans une telle section sur-critique, on ne peut obtenir qu’une contrainte limite de
traction : la contrainte limite de traction sur la fibre inférieure (fibre vers laquelle le câble
est excentré).

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4-Valeur minimale de la précontrainte dans une section :

Section sur-critique soumise à des moments extérieurs négatifs (MM et Mm  0) :

Supposons les conditions non satisfaites.

=− − ≥ ( − ) et ≤

On démontre, comme précédemment, qu’il faut augmenter P jusqu’à la valeur:

−
′ =
′+ −

Le câble correspondant étant excentré au maximum vers le haut dans la section

considérée : =( − )

4-Valeur minimale de la précontrainte dans une section :

Section sur-critique soumise à des moments extérieurs négatifs (MM et Mm  0) :

La seule contrainte limite de traction que l’on atteint, dans ce cas, est la contrainte sur la fibre
supérieure  1 (fibre vers laquelle le câble est excentré) sous l’effet du moment extérieur Mm.

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4-Valeur minimale de la précontrainte dans une section :

Caractère d’une section (Section sous-critique ou sur-critique ?) :

Pour déterminer le caractère d’une section, autrement dit pour savoir si elle est sous-critique
ou sur-critique, on peut opérer de deux façons différentes :

1. On calcule PI et l’excentricité associée e0. Si cette excentricité satisfait aux conditions

pratiques, c’est que la section est sous-critique et l’on prend P = PI, Sinon, elle est sur-
critique, et, selon le signe des moments, on adopte soit P = PII, soit P = P’II, le câble
correspondant étant excentré au maximum vers le bas ou vers le haut.

2. On calcule PI puis, soit PII soit P'II selon le signe des moments extérieurs appliqués. La
section est sous-critique si PI est la plus grande de ces forces. Dans le cas contraire, elle
est sur-critique.

4-Valeur minimale de la précontrainte dans une section :

Caractère d’une section (Section sous-critique ou sur-critique ?) :

∆ 1er cas : Pmin = PI

=

On calcule : = La section est sous-critique

( )

′ =
( )

2ème cas : Pmin =PII

On retient Pmin = max (PI; PII; P’II)
La section est sur-critique et = −( ′ − )

3ème cas : Pmin =P’II

La section est sur-critique et =( − )

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4-Valeur minimale de la précontrainte dans une section :

Expressions développées de P :

Section sous-critique : Section sur-critique :

• Moments positifs :

• Moments négatifs :

5-Section minimale de béton :

On obtient la section minimale de béton lorsqu’on atteint les contraintes limites de
compression .

Section sous-critique :

On prend alors P = PI et l’on atteint les deux contraintes

limites de traction .

Pour obtenir les deux contraintes limites de compression, il

faut et il suffit que les variations de contrainte sur la fibre
supérieure ∆σ et sur la fibre inférieure ∆σ', quand on passe
de l’un des moments extrêmes à l’autre, soient
respectivement égales à : et

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5-Section minimale de béton :

Section sur-critique soumise à des moments positifs:

On prend alors P = PII et l’on atteint la contrainte limite de

traction .

Pour obtenir en fibre inférieure, il faut et il suffit que

l’on ait :

5-Section minimale de béton :

Section sur-critique soumise à des moments négatifs :

On prend alors P = P’II

Les conditions nécessaires et suffisantes pour atteindre les

deux contraintes limites de compression s’écrivent :

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