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Les sources du droit des affaires.

Le droit commercial est une construction de l’Histoire, car il est né en même temps que le commerce lui-
même. En effet, son apparition, son déclin et son renouveau, ont toujours été liés à l’apparition, au déclin et
au renouveau de l’activité marchande. Le droit des affaires, plus large, est un ensemble de règles juridiques
ayant vocation à régir l’activité économique dans son ensemble. Dès lors, il convient de s’intéresser aux
sources du droit des affaires.
Pour répondre à cela, il conviendra de voir dans un premier temps les sources publiques du droit des
affaires (I), avant de voir les sources privées du droit des affaires (II).
Les sources publiques du droit des affaires.
Textes nationaux.
Codification à droit constant : ordonnance du 18 Septembre 2000 a refondu le Code de Commerce de 1807.
Droit du commerce, droit des sociétés commerciales, droit de la concurrence, droit de la distribution, effets
de commerce, droit des entreprises sont en difficulté. Ce Code est en permanence remanié. Dernière
grande loi : Macron 6 Août 2015 (pour la croissance, l’activité et l’égalité des chances économiques).
Textes internationaux.
Jusqu’au XVIIème siècle, le droit commercial était international puis est devenu national. Aujourd’hui avec
mondialisation de l’économie, droit commercial redevient un droit international.
- Conventions internationales. Très nombreuses en matière commerciale. Mais pas d’harmonisation car pas
de juridictions commerciales internes.
 Conventions de coordination : faciles à adopter, pas propres à la matière commerciale. Désignent loi
nationale applicable à situation internationale.
 Conventions d’unification/d’harmonisation : posent règles qui ne s’appliquent pas aux relations
internationales. Assez rares.
 Conventions de création d’organes : mettent en place des institutions internationales chargées de faire
appliquer règles internes ou de créer des règles (Convention de Stockholm sur la propriété intellectuelle).

- Réglementation européenne. Très développée en car l’Union Européenne à l’origine CEE. Trois principes
fondamentaux.
 Libre circulation des marchandises et des capitaux dans tout le territoire de l’Union Européenne :
abolition des taxes douanières, harmonisation de la réglementation des marchandises (définitions, normes
de sécurité et sanitaire, etc.) ;
 Liberté de service et d’établissement : ensemble des ressortissants de l’Union Européenne ont le droit
d’exercer une activité professionnelle ou d’offrir services dans n’importe quel Etat de l’UE ;
 Liberté de la concurrence : interdiction accords entre les entreprises (fausse le jeu de la concurrence),
aide des pouvoirs publics au secteur privé soumises autorisation Commission européenne.

Les sources privées du droit des affaires.


Règles nées de la pratique, d’abord dans un contrat, puis devient une pratique contractuelle, puis est
intégrée dans conditions générales, puis clause de style, puis usage. Si consécration légale, ce n’est plus un
usage.
Usages nationaux.
Place beaucoup plus important en droit commercial qu’en droit civil. L’usage répond aux besoins de
souplesse et de pragmatisme du droit commercial.
- Usages généraux. S’appliquent à tout le droit commercial. Exemple : entre commerçant les prix sont
étendus hors taxes. Alors que dans les relations entre un commerçant et un consommateur si rien n’est
indiqué, les prix sont toutes taxes comprises. Usage contra legem ;
- Usages spécifiques. Essentiellement par domaine d’activité. Exemple : domaine commerce électronique,
l’absence de loi est palliée par des usages. Avant, on avait beaucoup d’usages par régions. Tendent à
disparaitre sauf si l’activité est liée à un territoire. Exemple : activité viticole dans le bordelais ;
- Parères : pour prouver qu’un usage existe, le commerçant demande à un organisme professionnel
(chambre de commerce, syndicat professionnel) de lui fournir une attestation comme quoi usage est bien
en vigueur.

Usages internationaux.
Très importants, la plupart des conventions internationales reposent sur des usages.
Parfois les Conventions Internationales se replient derrières les usages. Exemple : la Convention de Viennes
(vente internationale des marchandises) dit que les parties sont d’abord liées par les usages auxquels elles
ont consenti, et par les habitudes qui se sont pratiquées entre elles. Utilise la Lex Mercatoria (respectée
notamment devant tribunaux arbitraux internationaux).
Très compliqué de connaitre tous les usages. Commission des Nations Unies pour le Droit Commercial
International (CNUDI) répertorie les usages en cours dans le droit interne.
L’arbitrage joue un rôle très important dans la résolution de litiges du commerce international.
Les arbitres appliquent les règles en vigueur et respectent les Conventions Internationales mais
se servent aussi de la Lex Mercatoria.
Cours n°1 (04 septembre 2018) :
Introduction :
THEME I
Introduction au droit commercial
Les commerçants se sont forgés au fil du temps un droit sur mesure parce que très vite
ils se sont rendu compte que le droit civil classique ne répondait pas de manière
efficace à leurs besoins. C’est dans ce contexte que droit commercial est crée pour
satisfaire plusieurs exigences. Ces exigences sont les suivantes, les opérations
commerciales doivent pouvoir se réaliser dans la rapidité et la sécurité juridique,
ensuite autre exigence, l’activité commerciale est une activité qui nécessite du crédit,
enfin, pour l’exercice du commerce, il faut des structures juridiques adaptées.
Le droit commercial s’applique à la fois aux commerçants mais aussi à l’entreprise et ce
droit s’applique tout autant aux opérations commerciales ou à l’activité économique.
C’est un droit qui par ses sources ou par son objet présente à la fois un fort caractère
international tout en étant dominé par les sources nationales. Mais le droit commercial,
c’est un droit où coexiste à côté d’un ordre juridique imposé (qui émane de la loi,
règlement mais aussi jurisprudence) un important ordre juridique spontané (usages,
coutumes, réglementations professionnelles). Le droit commercial, c’est un droit où se
mêle à la fois des inspirations libérales ou néolibérales et des inspirations corporatistes
ou interventionnistes.
Le droit commercial est aussi un droit autonome du droit civil qui pourtant lui empreinte
parfois des concepts, techniques ou des solutions. On travaille aussi bien avec le code du
commerce que le code civil. Le droit commercial c’est un droit distinct d’autres
branches du droit qui elles sont également autonomes du droit civil mais avec lesquelles
il partage certains objets. Le droit pénal devient droit pénal des affaires par exemple,
droit international devient droit international des affaires. C’est un droit codifié tout en
restant très émietté.
Nous allons nous intéresser aux différentes définitions du droit commercial.
Section 1. Les définitions du droit commercial
On peut noter de manière schématique qu’il existe deux grandes définitions du droit
commercial, la première est notionnelle (de notion) qui s’attache au concept même du
droit commercial, la seconde est plus fonctionnelle, elle s’attache à ses manifestations.
§1. La notion de droit commercial (définition notionnelle)
C’est la branche du droit privé qui régit les commerçants et les opérations
commerciales. On va examiner trois plans de cette définition.
Branche du droit privé : Le rattachement est assez indiscutable car droit commercial
régit les relations qu’entretiennent entre elles les personnes physiques ou morales
privées. Quand on parle de cette notion de branche de droit privé, ils ont vocation à
régir les litiges entre commerçants, associés, concurrents et de manière plus large entre
cocontractant.
Pour autant, ce serai une erreur de croire au caractère exclusif de ce rattachement,
parce qu’à l’intérieur du droit commercial, il existe de nombreuses dispositions de droit
public, exemple s’agissant des institutions du commerce, s’agissant du droit fiscal et
peut être le droit pénal également. On retrouve ces derniers de façon ponctuelle.
La tonalité générale est éminemment privatiste.
Les commerçants : Que faut-il entendre ? Dès son origine, le droit commercial était le
droit des marchands, des négociants et des commerçants. C’est un ensemble de règles
qui leur sont applicables dans leur rapport entre eux mais également dans leur rapport
avec les tiers. Cette vision est dite subjective, c’est celle de l’ancien droit
commercial. Cela a du sens d’un point de vue historique, droit créer par eux, c’est donc
un droit dit corporatiste, la corporation des commerçants.
Pour autant, certaines règles de droit commercial s’appliquent à des non-commerçants,
c’est le cas du droit de la concurrence, droit des procédures collectives (droit des
entreprises en difficultés). Nous verrons également qu’il est facile d’attribuer la qualité
de commerçant à une personne morale et a contrario il est plus difficile d’attribuer
cette qualité à des personnes physiques de sorte que l’application peut parfois être
difficile.
Opérations commerciales : Que faut-il entendre ? depuis la Révolution Française, il est
présenté comme le droit applicable aux actes de commerce même lorsque ces actes sont
accomplis par des non-commerçants. Ici on tombe dans une conception objective du
droit commercial, celle-ci va conduire à rechercher les activités commerciales pour
appliquer ou non le droit commercial ou le droit civil à celle-ci. Cette conception a
tendance à s’estomper car la distinction entre activité commerciale et civile est
aujourd’hui beaucoup moins forte, on a de plus en plus une imbrication des deux, ce qui
n’était pas le cas il y’a une trentaine d’années.
C’est la première définition que nous pouvons donner.
§2. La fonction du droit commercial (définition fonctionnelle).
On va étudier un ensemble beaucoup plus vaste, avec le droit des affaires. Le droit des
affaires, c’est plusieurs notions, on y retrouve le droit des biens affectés à l’exercice
d’une activité économique (fonds de commerce, baux commerciaux, droit de la
concurrence, droit des sociétés, droit des instruments de paiements et des crédits avec
lettre de change, billet à ordre etc …) On retrouve également le droit des entreprises en
difficultés.
Ces différentes matières sont réunies en raison de leur lien avec la notion et le régime
du commerçant ou de l’acte de commerce.

LE SUJET : les spécificité des sources du droit commercial

Section 2. Les sources du droit commercial

Comme évoqué en début de cours, le droit commercial est né de la pratique des


affaires, il est apparu pour la première fois au Moyen-Âge, dans certaines villes d’Italie,
Gênes, Venise, Florence. Ces villes étaient indépendantes et dirigées par des
commerçants, des marchands ou des banquiers. On les appelait les consuls, ils étaient
l’équivalent de nos conseillers municipaux, ils géraient ces villes et appliquaient des
usages professionnels qui s’inspiraient du droit romain et canonique pour régir les
relations entre commerçants de ces villes. C’est ainsi que sont apparus les premières
règles du droit commercial, tout d’abord transport maritime et puis ces dernières se
sont étendues aux sociétés, ainsi de suite à la faillite des entreprises. Ce droit a gagné
progressivement toute l’Europe, soit par les ports, soit par les foires à travers le droit
commercial terrestre. Ce premier droit commercial est devenu la coutume marchande
internationale à une époque où le droit civil était finalement divisé en multitudes de
coutumes.
La naissance d’États modernes a mis fin à cette uniformité du droit commercial, le
pouvoir royal français s’est intéressé très vite au commerce considérant qu’il s’agissait
d’une source de richesse pour le royaume. A partir de là, on met en place nos propres
règles pour régir nos règles commerciales, sous Louis XIV, il a été le premier à codifié les
règles qui existaient en droit commercial, on parle du Code S avari en 1673 qui est
la première codification du droit commercial et celui-ci était consacré au commerce de
terre (il y’avait commerce de terre et de mer). En 1681, ordonnance qui vient codifier
commerce de mer. C’est à cet époque que les principales professions commerciales
s’organisent en corporation. C’est à ce moment-là que sont créés les tribunaux de
commerce pour traiter des litiges entre commerçants.
Puis arrive la Révolution Française, il est remis en question les corporations, elles
sont supprimées et on proclame le principe de la liberté du commerce et de l’industrie
(institué par l'article 7 de la loi des 2 et 17 mars 1791 dite « décret d'Allarde »). Chacun
se retrouve libre d’exercer l’activité professionnelle de son choix, les règles
commerciales et les tribunaux de commerces subsistent. Il a fallu attendre Napoléon
pour que de grands travaux interviennent avec le premier code de commerce qui est né
en 1807. Les sources de celui-ci sont relativement diverses et malgré les évènements
historiques, le droit commercial conserve un certain particularisme qui apparait quand
on examine les sources. La loi demeure la source essentielle du droit commercial mais
les usages et la pratique jouent un rôle prépondérant. De plus, il faut prendre en
compte les différentes évolutions.
§1. Les sources françaises / nationales.
Elles ne cessent de se diversifier, on va voir que la loi et la jurisprudence jouent un rôle
essentiel, cependant, il faut tenir compte des avis et des recommandations qui émanent
de diverses autorités et commissions. Les usages (quatrièmement), la pratique
(cinquièmement) et la doctrine (sixièmement) contribuent aussi à la vie des affaires.
La constitution, articles 34 et 37 énoncent les domaines de la loi et du décret, ce critère
de répartition est essentiel en matière commerciale, article 34 confère à la loi qu’un
domaine exclusif limité, sont ainsi de la compétence de la loi, les garanties
fondamentales accordées aux citoyens et le principe de la liberté du commerce et de
l’industrie en fait partie.
Il existe un certain nombre de décrets dont beaucoup sont essentiels, décret 30
septembre 1953 qui régissait les baux commerciaux avant leur codification. Le Conseil
constitutionnel a déduit de la constitution des principes de valeurs
constitutionnelles, liberté d’entreprendre ?
Code de commerce de 1807, celui-ci est né sous Napoléon et était mince car composé de
648 parties assez mal rédigées. Si bien qu’il n’existe plus d’articles d’origines
(quasiment plus). Ce code de commerce a été élaboré par réaction à la coutume
internationale, très vite, celui-ci n’a plus été la source unique du droit commercial, en
effet, les contrats commerciaux ont été davantage soumis aux règles du code civil …
Phénomène de décodification constaté du droit commercial.
Grande loi de 1847 pour régir les sociétés commerciales, ensuite 1909 pour régir le fond
de commerce, et un décret du 30 septembre 1953 pour propriété commerciale.
Epoque contemporaine : plusieurs périodes à distinguer :
Avant-guerre : Le législateur a cherché à offrir aux commerçants les moyens de trouver
du crédit, protéger leurs marques, faciliter la vie des affaires, des textes d’inspiration
libérales.
Période reconstruction et du dirigisme (Après-Guerre) : Loi nationalisant des
entreprises importantes, on a des textes qui viennent refermer ce que le libéralisme
avait ouvert.
Protéger les commerçants en leur offrant un cadre plus strict.
A partir des années 70, on a des lois d’inspiration néo-libérales à nouveau qui
interviennent, politique de privatisation qui se met en place. C’est ainsi que des grandes
entreprises Françaises et banques se voient privatisées totalement ou partiellement. Les
gouvernements vont entreprendre une « recodification », objectif d’ordonner tous les
textes et leur donner une certaine cohérence. Ce mouvement de recodification se fait
en deux temps.
1ère étape : 3 codes coexistent (propriété intellectuelle, code de commerce et code
monétaire et de financement.) Ordonnance du 18 décembre 2000 qui donne naissance
au Code de commerce que l’on connait aujourd’hui. Celui-ci est divisé en 9 livres, à côté
de sa partie législative, on a une partie réglementaire. On a une grande première partie
des 9 livres, ensuite partie réglementaire et code monétaire et financier qui est annexé
ce qui offre une clarification et ordonnancement des règles plus claires. Une cohérence,
clarté et accès plus facile.
Cela a fait l’objet de certaines critiques pour plusieurs raisons :
1° Une codification initialement envisagée à droit constant, or on a opéré un certain
nombre de modification, ce qui a créé une insécurité juridique qui a pu exister.
2° Besoin de clarification qui était toute relative puisqu’on se retrouvait avec une partie
consacrée au code de commerce, une sur monétaire et financier donc manque de clarté.
La jurisprudence : Les décisions judiciaires ont le même rôle qu’en droit civil, c'est-à-
dire elle interprète la loi, là complète et parvienne même parfois à la faire évoluer.
C’est ainsi que la jurisprudence a élaboré le régime de l’action pour concurrence
déloyale. Le juge joue un grand rôle, s’agissant de l’exécution des travaux commerciaux
puisque des notions telles que l’exécution de bonne foi, principe de la loyauté
contractuelle trouve pleinement à s’appliquer.
De la même manière, le conseil constitutionnel peut être amené à rendre des décisions,
notamment à travers les QPC, quelques-unes sont rendues en droit commerciales.
Les avis et les recommandations : On assiste depuis quelques années à un « éclatement
des sources du droit commercial » qui est apparu avec des autorités, organismes,
commissions qui sont crées pour donner leurs avis ou pour énoncer des recommandations
applicables à un secteur déterminé. On a ainsi la commission des clauses abusives qui
édicte des avis et recommandations et avis à propos de clauses pouvant être considérées
comme abusives. L’autorité des marchés financiers qui édictent des règles.
La tendance est à considérer que ces organismes énoncent des doctrines plus que des
règles de droit, cependant, l’autorité de certains de ces organismes est considérable et
les professionnels concernés ont tendance à suivre ces recommandations et avis.
Question posée par étudiante : Peut-on s’appuyer, dans le cadre d’un procès, sur
ces avis et autres recommandations ?
Réponse : Parfois, on a pu s’appuyer sur des avis mais juste pour amener le juge à
raisonner en sa faveur.
Question d’une étudiante : Est-ce que les organismes sont tous des AAI ?
Réponse : Non pas tous, on a des organismes indépendants.
A côté de ces avis et recommandations, on retrouve les usages. Sur ce point, on va
s’intéresser à leur portée.
Il faut distinguer usage et coutume. En droit commercial, la coutume n’est pas
présentée comme source du droit car elle a effectivement existé au Moyen-Âge mais elle
a été dépassée par les usages instaurés dans différents secteurs d’activités et auxquelles
les parties se sont référés au cours du temps.
Quand on parle de coutume, elle a un domaine et portée plus étendue que l’usage, elle
est d’ailleurs désignée la coutume sous le nom « d’usage du droit », à ce moment-là,
elle avait un caractère impératif. Elle a disparue en droit interne, elle a continué a
existé en commerce international à travers la notion de lex mercatoria qui est un
ensemble d’usages internationaux.
Les usages de fait/usage conventionnel s’appliquent qu’à défaut de volonté contraire
exprimée par les parties, ils ont un domaine d’application beaucoup plus limité, ils
concernent une catégorie limitée de professionnel, exemple au niveau du courtage. Ces
usages, on peut les faire valoir devant les juridictions commerciales, mais pas devant
consommateur. Juste entres personnes issues d’un même secteur professionnel. La
charge de la preuve revient à celui qui veut faire prévaloir l’usage.
Ils sont généralement édictés par les chambres de commerces, ils éditent des guides des
usages (notamment secteur de la pêche, accessibles sur les sites web des chambres de
commerces). Les usages de fait ont un caractère supplétif. L’usage conventionnel
résulte de la pratique du commerce.
5° La pratique : On entend pratique professionnelle. A la différence des usages, les
pratiques professionnelles sont relativement récentes et on peut illustrer cela à travers
des clauses types ou des CGV qui vont s’appliquer à des cas donnés. Codifications
privées qui vont suivre un ensemble de règles, il s’agit alors d’une véritable
normalisation privée. On retrouve des codes de conduite, d’éthique (très à la mode), de
déontologie qui répondent à des ambitions qui sont celles de réintroduire plus d’éthique
dans la vie des affaires, mais aussi de la transparence et de la loyauté. Ces codes sont
élaborés par une profession donnée. On a une charte professionnelle de la sous-
traitance, code d’éthique relatif à la publicité. On a de plus en plus d’entreprises qui
élaborent elles-mêmes leur propre code de déontologie, des grosses entreprises du CAC
40 qui se sont demandé comment rebondir ? Réponse : Etablir un code de déontologie
(j’imagine après une mauvaise réputation, on parle de communication de crise, pour
redorer son blason, rien de mieux que l’élaboration d’un code
éthique/déontologique/de transparence etc..).
Ces codes élaborés par des grosses entreprises sont assez controversés s’agissant de leur
portée, il s’agit selon certains davantage de règles morales venues complétées les règles
de droit, c’est à la faveur de la naissance de ces différents codes qu’est apparue
l’expression de « Soft Law ». Les tribunaux se prononcent sur la portée normative de ces
codes, même si la Cour de cassation ne se prononce pas (distance assumée).
Enfin, on a le MEDEF qui a développé de manière assez riche un code de bonne
gouvernance destiné aux entreprises Françaises avec un certain nombre de dispositions.
Ces différents codes ne sont pas d’inspiration Française (vient des États-Unis). Les
entreprises veulent démontrer aux actionnaires leur bonne gouvernance, leur respect
quant à l’éthique et autres …
La doctrine : Elle joue son rôle en droit commercial, le code de commerce originel était
incomplet, c’est la doctrine qui énonçait un certain nombre de principes, elle a élaboré
les grandes théories importantes, notamment dans le domaine bancaire (droit bancaire
est d’inspiration doctrinale tout comme pour le droit de la concurrence), RIPERT,
LAGARDE et GIYON font encore la doctrine en droit commercial. Cette doctrine joue un
rôle d’autant plus important s’agissant des sources communautaires et internationales.
§2. Les sources communautaires.
Le droit communautaire trouve sa source dans les 3 traités, la CECA, la CEEA, et la CEE.
Le traité fondamental : Traité de Rome de 1957. Ensuite traité de Maastricht, ensuite
Lisbonne qui a modifié le traité sur l’Union Européenne qui est devenu le TFUE. A côté
de ces textes fondamentaux, il existe un droit dérivé, ces directives et ces règlements
ont eu une influence directe sur le droit français. Il y’a aussi des juridictions
communautaires avec le TGI de l’Union Européenne et la Cour de justice de l'Union
Européenne qui viennent préciser et interpréter le droit communautaire. La force du
droit communautaire résulte du principe de l’application immédiate et le principe de
primauté du droit communautaire, cela vaut également en droit commercial.
La question que l’on peut se poser : Existe-t-il un ensemble harmonisé en Europe ?
Réponse : Non, sur le droit de la concurrence, on a un droit européen de la concurrence,
mais dans le droit des affaires au sens large, il n’y a pas d’harmonisation. Aujourd’hui,
une réflexion se met en place sur un droit des affaires européen et un code des affaires
européen.
§3. Les sources internationales.
Elles sont de plusieurs nature, le commerce est mondial. Aujourd’hui les relations
existantes entre commerçants et entreprises sont transnationales. Ce caractère
mondialisé a eu pour effet que les commerçants ont recherché des mécanismes
permettant d’endiguer les contraintes qui résultaient des droits nationaux. Aujourd’hui
plusieurs voies sont utilisées pour faciliter d’un point de vu juridique le commerce et
c’est ainsi qu’on a des conventions internationales qui existent avec pour objectif
d’uniformiser ou a minima d’harmoniser les législations d’un certain nombre d’États.
Cette technique de la convention internationale a été retenue pour la question des
moyens de paiements, deux conventions internationales anciennes, 1° 7 juin 1930 de
Genève 2° 19 mars 1931 relative aux moyens de paiements. Il existe des conventions
internationales sur les droits de propriété industrielles. A côté de cela, on a des
conventions, beaucoup sont bilatérales, qui viennent faciliter la désignation du droit
applicable ou de la juridiction compétente en énonçant des règles de conflit de loi (droit
applicable, un commerçant en France qui fournit des produits en Belgique avec
approvisionnement en Italie, si Belgique pas satisfaite, quelle juridiction nationale
doit-elle attaquer ?).
On a ensuite différentes organisations qui élaborent un certain nombre de règles et
usages de commerce, on a Unidroit (Institut pour unification du droit privé), c’est une
Organisation intergouvernementale, faciliter les rapports internationaux en matière de
droit privé, c’est ainsi qu’existent les principes du droit qui sont un recensement des
principes essentiels qui doivent gouverner les principes internationaux. On a également
la CNUDCI (commission des Nations-Unies pour le droit commercial international) elle a
pour mission de préparer dans un cadre Onusien de nouvelles conventions internationale
dans le domaine du commerce international mais également de préparer des lois types
ou bien des lois uniformes, elle a également pour mission d’encourager auprès des États
l’adoption de tels instruments et d’encourager la codification au sein des États des
différentes règles, usages ou certaines pratiques du commerce international. Dernière
source qui revêt son importance, l’OMC, c’est une organisation internationale née d’un
traité qui est la suite des accords du GATT, qui est amené à énoncer un certain nombre
de principes qui ont vocation à s’appliquer à tous les États-membres, elle revêt un
caractère plus contraignant car elle possède son propre organe de règlement des
différents et elle peut attribuer des sanctions aux États. Cette convention européenne
des Droits de l’homme, c’est une convention qui y joue un rôle de plus en plus
important, c’est en effet une source en devenir du droit des affaires parce que cette
convention proclame un certain nombre de prérogatives qui sont substantielles telles
que l’inviolabilité du domicile applicable également aux locaux commerciaux. La
ConvEDH traite de la liberté d’expression d’ailleurs étendue aux discours publicitaires.
La ConvEDH garanti le droit de s’associer ou de ne pas s’associer, conséquences directes
en droit des affaires. Ce sont les prérogatives substantielles. Elle énumère un certain
nombre de garantis procédurales dont tout opé économique peut se prévaloir. On
retrouve ainsi un certain nombre de garantis propres aux individus qui peuvent
s’appliquer aux entreprises comme par exemple les perquisitions. Ce principe s’agissant
des perquisitions se trouve également à s’appliquer en entreprise.

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