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Louvre Ecriture Egyptienne Document Professeur
Louvre Ecriture Egyptienne Document Professeur
- Les hiéroglyphes (du grec hieros, « sacré, divin », et glyphein, « inciser, graver ») : pour les monuments
(tombes, temples). Ils peuvent être utilisés par les prêtres, sur papyrus, de manière « cursive ».
- L’écriture hiératique (du grec hieratikos, « sacerdotal ») : utilisée largement par tous jusqu’au Ier
millénaire, pour l’administration, l’intendance.
- L’écriture démotique (du grec dêmotikos, « du peuple ») : utilisée à partir du Ier millénaire pour
l’administration, l’intendance.
- L’écriture copte (du grec Aiguptios, « Egyptien » > copte Kuptios) : utilisée dès le III°siècle, mélange
d’égyptien ancien et de grec.
L’écriture monumentale (qu’on lit de gauche à droite ou de droite à gauche, en « regardant les êtres
animés dans les yeux », ou en « allant à leur rencontre », et toujours de haut en bas pour les colonnes) sert
à transcrire la langue à partir du IV° millénaire et reste en usage pour les textes sacrés (la langue du
« Moyen Empire »).
une réalité, un objet, une idée : ce sont les idéogrammes : [sech] = écrire (le signe est composé des outils
du scribe : palette à deux pastilles de pigments (rouge et noir), godet d’eau, roseau-calame, lanière de cuir pour tenir le tout) ;
[per] = maison
une catégorie d’objets (signe « déterminatif », non prononcé) : homme ; femme ; dieu (cf
Remarque : Un même signe peut parfois avoir toutes les valeurs et être utilisé tantôt pour le son (phonogramme),
tantôt pour l’idée (idéogramme), tantôt pour désigner une catégorie d’objet (déterminatif) :
Les supports de l’écriture : pierre, bois stuqué, terre cuite (fragments de pots cassés = « ostrakon », pluriel
« ostraka », qui peut désigner aussi les éclats de pierre), parchemin.
Les types de textes : administratif et juridique (contrats), littéraires (contes), religieux, scolaires
(exercices).
Les outils du scribe : calame, palette, godet, coupe-papyrus, pilon à pigments …
Le dieu des scribes : Thot, représenté sous les traits d’un ibis ou d’un babouin.
Le système hiéroglyphique a été compris et traduit par Jean-François CHAMPOLLION en 1822 grâce au
texte trilingue de la pierre de Rosette (écrite en deux langues : égyptien et grec anciens, et en trois
systèmes d’écriture : hiéroglyphes, démotique et grec ancien) conservée depuis 1801 au British Museum.
1
Les hiéroglyphes ont été utilisés de –3100 environ au IV°s. après J.-C.
ALPHABET HIEROGLYPHIQUE
siège [p]
vipère à cornes [f]
cobra [dj]
2
1) Ecrivez votre nom en écriture hiéroglyphique, en respectant le sens de lecture et en n’oubliant pas de
l’inscrire dans un cartouche.
On pourra aider les élèves à choisir les sons permettant d’écrire approximativement leur prénom, avant
de les laisser réaliser leur cartouche.
2) Sens de lecture des signes : indiquez par une flèche horizontale et une flèche verticale le sens correct de
lecture. Attention, il y a un couple de signes qui ne « fonctionne » pas !
intrus
1) Indiquez par une flèche le sens de la lecture du nom de la défunte, en vous aidant du canard.
Transcrivez le texte directement sous les hiéroglyphes, avec l’aide de votre professeur.
sens de la lecture
Explications :
- sa.t = la « fille » (hiéroglyphe du canard [sa] = « fils » + demi-cercle = marque du féminin, qui se lit [t]).
- nesou = de pharaon/du roi (le roseau est un des hiéroglyphes utilisés dans la titulature royale ; nesou
est placé en tête par « position honorifique » du mot).
- nefer.t - iab(e)t = Nefertiabet, mot à mot « la belle d’orient ».
2) Qu’est-ce qui fait office de cartouche dans cette stèle ? [Rappel : le cartouche est le cadre qui entoure les noms
propres]
La forme même de la stèle, rectangulaire, fait office de cartouche, puisqu’elle enferme le nom dans son
cadre.
3) Qu’est-ce qui fait office de déterminatif du « nom de femme » sur cette stèle ?
4) Reliez les hiéroglyphes à leur signification et découvrez ce dont Néfertiabet est équipée pour l’éternité.
infini
cuisseaux bière volailles
libation
volailles vidées pain
3
COMPLEMENT - Un peu d’épigraphie égyptienne
Ce petit complément à l’usage du professeur lui permettra peut-être de développer quelques autres
activités de lecture de hiéroglyphes avec ses élèves dans les salles, devant les œuvres.
SETKA
Où voir ces hiéroglyphes? Sur le bord gauche en bas de la dalle de calcaire du Scribe (et prince) Setka
(parcours chronologique, salle de l’Ancien Empire (salle 22)).
On lit de droite à gauche : (S)+SET+(T)+KA ; le signe à deux sons [SET] est complété par les sons simples qui
le composent, devant et derrière lui, [S]+[T], qui ne sont donc pas prononcés.
Râ / Rê
On lit de gauche à droite et de haut en bas : (R+A/E) + RA/RE + [déterminatif du dieu Rê]
2) Les déterminatifs.
SECH SECH
Le même hiéroglyphe est employé dans les deux cas et prononcé [SECH]. Il est complété, dans le
premier cas, par le déterminatif de l’homme (qui ne se prononce pas), et dans le second cas, par le
déterminatif de l’idée abstraite ou de l’action (qui ne se prononce pas).
On lit donc : *SECH+ + ‘homme’ = « le scribe » ; [SECH+ + ‘idée abstraite’ = « l’écriture », « le fait d’écrire ».
3) Titulature de pharaon.
PER-AA = pharaon (le mot vient du grec pharao, qui traduit ainsi le terme biblique de l’ancien
égyptien)
[per] : « maison » + l’adjectif [aa] : « grand » = palais, et par métonymie, celui qui habite le palais, le
souverain.
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SA-Rê = « fils de Rê ». Le hiéroglyphe du canard, [sa], signifie le fils.
NEBTY = « les Deux Maîtresses » : le couple représente les déesses tutélaires Nekhbet
(vautour – Haute Egypte) et Ouadjet (cobra – Basse Egypte), posées sur le hiéroglyphe [neb], le « maître ».
-ty est la marque du féminin duel, « les Deux Maîtresses » (le pluriel commence à trois en égyptien).
NETCHER = le dieu. Le hiéroglyphe représente le fanon planté à l’entrée des temples, y indiquant la
présence du dieu.
DJED = la force (d’après le mythe d’Osiris tué et découpé par son frère Seth, il pourrait s’agir de la
colonne vertébrale du dieu ; on appelle ce signe aussi « pilier djed »).
Ce signe est souvent repris sous forme d’amulette ou encore représenté au fond des sarcophages. On
peut partir de cette observation pour rappeler le mythe d’Osiris.