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LE GELS ( cours complimentaire )

Définition
1) Beltrando et al. (2002) décrit les gels comme « une vague d’air froid qui persiste pour
un ensemble des jours consécutifs (au moins deux), pendant lesquels les températures
minimales restent égales ou inférieures à un seuil donné (de - 2 à - 4 °C ). Les
diminutions brusques de températures peuvent également entrainer des chutes de neige
et des vents forts.

2) Le gel désigne : le passage de la température d’une valeur positive à une valeur


inférieure ou égale à 0 à un moment déterminé sur une région donnée ; la vapeur
d’eau se dépose alors sous forme solide.  A noter que 2 formes de gel existent. Le gel
d’advection est provoqué par le passage d’une masse d’air froid venue d’une autre
région alors que le gel de rayonnement, phénomène plus localisé, se produit lorsque
le rayonnement émanant du sol et des plantes est plus important que le rayonnement
incident.
3) Gelée au sol : Le terme de gelée au sol est utilisé lorsque la température près du sol
baisse jusqu’au point de givrage ou même au-delà. La couche d’air juste au-dessus de
la surface de la terre, plus précisément les 5 premiers centimètres à partir du sol,
affiche une température de 0 degré Celsius ou moins. Le terme de gelée au sol est
utilisé dans le langage courant de manière générale pour les sols gelés : l’eau

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d’infiltration dans le sol gèle et son volume augmente de 9 %, ce qui peut causer des
dommages aux plantes.

En situation de forte humidité, les jeunes pousses peuvent geler à partir de -2 à -3°C alors
qu'en situation plus sèche (hygrométrie <60%), elles peuvent résister à -4 voire -5°C.
Elles prennent la forme de gelées blanches (refroidissement des organes végétaux et du sol
par rayonnement) ou de gelées noires (arrivée de masses d'air froid et sec à une température
en général de -7 à -9°C, associée à du vent) ». Source IFV

Typologie de gel : Il existe 3 types de gel:

1) Les gels radiatifs (aussi appelés gelées blanches) - sont caractérisés par une atmosphère
stable avec un ciel clair (pas d’effet de serre), qui se produisent lors du refroidissement
nocturne, avec l’absence de rayonnement solaire et avec une présence du vent faible ou nul
(Figure 2-a) ; ce type de gelées est limité à la basse atmosphère et leur processus de formation
conduit à une stratification de l’air prononcée

Photo.1 : Les gelées blanches

2) Les gels advectifs (aussi appelés gelées noir) – sont caractérisées par un front d’air froid
mobile qui s’installe en-dessous d’une couche d’air chaude (Figure 2-b). Leur formation est
conditionnée par la présence d’un ciel couvert et d’un vent moyen à fort qui conduit à une
homogénéité spatiale des températures, sans stratification ou inversion de l’air et sans
radiation de chaleur

3) Les gels radiatifs-advectifs – combinent les caractéristiques des deux cités précédemment

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A retenir
1) L’air froid est plus lourd que l’air chaud donc plus la culture est proche du sol (ou de
l’herbe), plus elle risque d’être lésée par le gel.

2) FORTE : des T° négatives sur une courte durée suffit pour avoir un gel radiatif

3) FAIBLE : des T° négatives qui durent longtemps sont nécessaires pour avoir un gel
advectif.

4) Un sol humide peut stocker plus de chaleur pendant la journée veille du gel et
améliore la conduction de chaleur à la surface du sol.

5) Mais cette humidité du sol réduit le réchauffement du sol pendant le matin du gel à
cause de l’évaporation accrue de l’eau du sol qui absorbe cette chaleur stockée
précédemment.

6) Les sols excessivement humides emmagasinent moins de chaleur pendant la journée


étant donné que l’évaporation de l’eau accapare une grande part de l’énergie
calorifique, ce qui peut réduire la quantité de chaleur qui sera restituée à la culture
pendant la nuit

Le gel et les plantes

La résistance des plantes au gel varie selon leur stade de développement : elles sont plus
sensibles lorsqu’elles approchent de la maturité. Un bourgeon de fleur printanier peut
supporter une température de -8°C tandis qu’une fleur ouverte tolérera à peine des
températures négatives.

La température critique à atteindre pour que la plante subisse des lésions est sous l’influence
de différents paramètres : espèce, variété, état sanitaire de la plante, état du sol… La
durée d’exposition au gel est un autre facteur à prendre en compte : un bourgeon exposé 24h à
une température de -2°C peut être lésé alors qu’un autre subissant une température de -6°C
pendant 2h résistera. Les conditions de dégel influent également : un dégel graduel provoque
souvent moins de dégâts qu’un dégel rapide.

L’action des températures glaciales a des effets variables sur les cultures. Par exemple sur la
plupart des arbres fruitiers, les fleurs qui ont gelé ne donneront pas de fruits. Sur des cultures
légumières comme la pomme de terre, un gel qui détruit partiellement les parties aériennes de
la plante occasionnera seulement une baisse de rendement ou une baisse de la qualité des
tubercules. Enfin certains légumes frileux comme la tomate ou l’aubergine peuvent être
détruits en une nuit.

Moyens de lutte

Il y a déjà les méthodes indirectes, (les moyens passifs) mises en place avant le danger
imminent du gel, souvent plus efficaces et économiques. On identifie :

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– Le choix du terrain :

Pour les espèces vulnérables au gel, il faut éviter les creux de terrain et fonds de vallon dans
lesquels l’air froid s’amasse. En pente, la présence de bandes boisées empêche l’écoulement
de l’air froid et accroît le risque pour les cultures situées au-dessus. Les terrains situés en
bordure de grandes masses d’eau sont moins risqués car l’air ne s’y amasse pas la nuit
aussi rapidement que sur la terre. En effet ces zones sont sujettes à des brises de terre qui
éloignent le gel.

– Les pratiques culturales :

Il faut choisir les espèces et variétés adaptées aux périodes de gel caractéristiques de la
région. Par exemple on peut contrer le risque de gel printanier sur les fraises en choisissant
une variété à floraison tardive. Dans certains cas une culture endommagée par un gel tardif
pourra être ressemée. Des expérimentations en cours montrent qu’il serait possible d’endurcir
la résistance de certaines plantes en exposant les semences ou jeunes plants à des conditions
de température variables.

– Les pratiques agronomiques :

L’état du sol influe l’effet du gel sur les plantations. Par exemple un sol meuble tend à être
plus froid en surface qu’un sol compacté car la conduction de la chaleur y est moindre, ainsi
on recommande de ne pas travailler le sol lorsqu’un bulletin annonce l’arrivée du gel.

Le paillage, souvent observé en maraîchage augmente le risque en agissant comme un


isolant qui limite l’absorption de chaleur pendant la journée. Le paillage peut s’avérer
efficace s’il recouvre intégralement les organes sensibles de la plante.

Une manière de protéger les parties souterraines des plantes est d’augmenter la quantité de
terre qui les recouvre : par exemple des plants de pomme de terre bien buttés seront moins
assujettis au risque de gel.

Ensuite on retrouve les méthodes directes déployées pendant la période de gel, surtout
efficaces contre le gel de rayonnement :

– Le recouvrement des cultures :

Il s’agit de réduire la perte de chaleur à la surface du sol. Les maraîchers cultivant des


espèces basses sur de petites surfaces peuvent utiliser de la paille, différents types de papier,
du plastique… pour les recouvrir. Les principaux inconvénients de cette méthode sont le
temps et la main d’œuvre nécessaires à la mise en place.

– Le brassage de l’air :

Il s’agit d’une méthode coûteuse qui consiste à utiliser des « tours à vent » qui permettent de
mélanger l’air froid situé à la surface du sol à l’air chaud se situant plus haut. Le gain de
température obtenu est en général égal à la moitié de la différence entre la température au sol
et la température en hauteur (de 0,5 à 2°C).

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– L’aspersion d’eau :

Elle permet, grâce à la vaporisation d’un très faible débit (1,5 à 2 mm par heure) d’empêcher
les dégâts du gel par la chaleur qui est libérée par les gouttelettes  qui se refroidissent. Le
risque ici réside dans la durée du gel, car si la température n’augmente pas les feuilles de la
plante doivent être capables de supporter le poids de la glace en formation.

– Le chauffage :

Il consiste à réchauffer suffisamment la couche d’air au contact de la culture, pour cela des
petites chaufferettes sont régulièrement dispersées sur le champ à protéger. Les
chaufferettes individuelles au fioul ont peu à peu été remplacées par des bougies de paraffine.

A titre d’exemple

La vigne est sensible dès l'apparition des jeunes feuilles qui sont riches en eau. En situation
de forte humidité, les jeunes pousses peuvent geler à partir de -2 à -3°C, alors qu'en situation
plus sèche (hygrométrie inférieure à 60 %), elles peuvent résister jusqu’a -4 voire -5°C .
Les symptômes sont variables et dépendent du stade végétatif. Lors du débourrement, les
bourgeons et les rameaux mesurant quelques centimètres brunissent et se dessèchent. Si la
gelée est faible, seuls les feuilles hautes et l'apex sont affectés. Ces gelées n'entraînent jamais
la mort de la vigne. Si la gelée est intense, il peut y avoir destruction totale de la végétation
qui brunit après le dégel et prend un aspect de « salade cuite », avant de se dessécher, ce qui
peut complexifier la taille de l’année suivante.

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Dégâts de gel à un stade avancé de la vigne. Photo Jonathan Gaudin/ephytia.inra.fr

Description des différentes formes de gel

Le gel de rayonnement nocturne : C’est le principal responsable des dégâts observés


sous nos latitudes.

Le rayonnement solaire (RS) : le soleil réchauffe le sol au cours de la journée.

Le rayonnement thermique (RT) : le sol perd de l’énergie par rayonnement infrarouge en


permanence.

Le rayonnement atmosphérique (RA) : c’est la restitution par l’atmosphère de tout ou partie


du rayonnement thermique. Ce dernier est piégé par les nuages ou l’humidité de l’air.

RN : Rayonnement net = RT-RA


RA : Rayonnement atmosphérique
RT : Rayonnement thermique

Ciel clair

La perte d’énergie et les risques de gel sont importants. En l’absence de nuages, le


rayonnement atmosphérique est de l’ordre de 200 W/m2 à 250 W/m2 en fonction de
l’augmentation du taux d’humidité de l’air. Le déficit thermique peut atteindre les 100 W/m2.
Si l’air est sec et le vent quasiment absent, on peut observer des baisses de température
supérieures à 15°C entre le coucher et le lever du soleil, avec de brusques pertes de 2°C à 4°C
par heure en fin de soirée. Les conditions de ciel clair sont favorables à la présence d’un
plafond d’inversion de température à une douzaine de mètres au-dessus du sol

Ciel nuageux

En présence de nuages bas, l’énergie fournie par la surface du sol est absorbée. Sa restitution
par rayonnement atmosphérique est de l’ordre de 290 W/m2. La perte exprimée en
rayonnement net (RN) n’est que de 20 W/m2. On observe un faible refroidissement de
surface. La baisse des températures est inférieure à 1°C pour chaque pallier de 100 m en
altitude. Il n’y a pas de plafond d’inversion

Forte hygrométrie/brouillard

Dans cette situation, le rayonnement thermique est absorbé par les gouttelettes en suspension
dans l’atmosphère. Le rayonnement atmosphérique restitue en grande partie l’énergie ainsi
emprisonnée, plus celle dégagée par la formation de ces gouttes. La présence de brouillard est
bénéfique, si celui-ci se forme avant que les températures ne deviennent négatives.

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Le gel d’évaporation

On observe ce type de gel la plupart du temps quand le ciel se dégage en soirée, suite à des
épisodes pluvieux en cours de journée. Le soleil n’a pu assécher les végétaux. Dans ce cas,
plus l’hygrométrie de l’air est faible, plus l’eau présente sur les arbres et les fruits en
particulier, va s’évaporer. Cette vaporisation de l'eau ne peut avoir lieu que sous l'action de la
chaleur fournie par la plante, dont les tissus peuvent alors se refroidir en dessous de zéro
degré.

Facteurs de gel printanier

Topographie

Les pentes interviennent dans l’écoulement des brises, aboutissant à une accumulation d’air
froid dans les zones plates ou les cuvettes. Les diverses formes topographiques influencent
également la vitesse et la direction du vent. Dans les zones gélives (bas de coteau, fond de
vallée) l’air froid, plus lourd que l’air chaud, s’accumule dans une zone à l’abri d’une haie,
barrière, forêt ou tout autre obstacle qui empêche l’air froid de s’évacuer

Fig.1 : La température minimale observée dans la zone d’Avize en Champagne.


Source : Le vigneron champenois/CIVC, novembre 1991

Humidité relative de l’air

l’humidité relative, qui croît lorsque la température diminue, augmente la sensibilité des
plantes au gel de printemps. Les surfaces nhumectées préalablement sont plus sensibles aux
phénomènes de gel. Température sèche et humide La température humide est la température
mesurée à l'aide d'un thermomètre légèrement ventilé et entouré d'un chiffon imbibé d'eau.
Elle est notée th. Elle est toujours inférieure (ou égale) à la température de l'air, car
l'évaporation de l'eau qui imbibe le chiffon, provoque un refroidissement du bulbe du
thermomètre. Si l'hygrométrie de l'air est élevée, l'évaporation de l'eau dans l'air est moins

active et le refroidissement du bulbe moins intense. La différence entre la température humide

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de l'air et sa température sèche est d'autant plus faible que l'hygrométrie de l'air est plus
élevée. Cette différence s'annule pour de l'air saturé.

Gel de printemps (En France)

Vent

Le vent peut fortement limiter la diminution des températures, en brassant les couches
atmosphériques (mécanisme utilisé par les brasseurs d'air ou les hélicoptères).

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Nébulosité

La nébulosité favorise l’absorption du rayonnement terrestre par les nuages, et par rediffusion,
compense en partie la perte de chaleur par refroidissement radiatif. Ainsi, les températures
sont plus élevées que par temps clair.

Méthodes indirectes de protection

Les méthodes indirectes que l’on applique bien avant le danger de gel, parfois dès la
plantation, sont vraisemblablement les plus économiques et les plus efficaces. Ces mesures
concernent notamment :

Le choix de la parcelle

Il faut éviter d'installer la vigne dans des zones gélives, particulièrement dans les « creux de
terrain » ou les fonds de vallon, dans lesquels l’air froid s’accumule et stagne. La présence de
haies compactes, d’arbres ou de bandes boisées, en s’opposant à l’écoulement de l’air froid,
peut augmenter le risque de gel

Les pratiques culturales

Une tonte avant le débourrement sur les parcelles enherbées peut limiter l'impact du gel. La
taille tardive, ainsi que l’attachage de la vigne après la période de risque de gel, sont parfois
également utilisés par les vignerons pour limiter le risque

Protection de la vigne contre le gel

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Brassage de l’air
Principe

L’air froid étant le plus dense, on le retrouve au niveau du sol et de la frondaison de la vigne.
La température augmente ensuite sur une épaisseur de quelques mètres pour décroître à
nouveau avec l’altitude (en moyenne 6°C/1000 m) au-delà du « plafond d’inversion »
(Figure n° 15). Le brassage d'air a pour objectif d'assurer une homogénéisation de l'air froid à
proximité du sol avec l'air chaud en altitude (Figure n° 16 et 17). Parallèlement à l'aspect
thermique, le brassage contribue à un assèchement des bourgeons limitant ainsi leur
sensibilité au gel. Dans le cas de risques de gel de rayonnement, ce brassage peut être
provoqué artificiellement par l’utilisation de tours à vent ou d’un hélicoptère

Figure n : coupe d'un brasseur d'air. Le vigneron champenois/CIVC, 1991.

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Figure n°: schéma de principe d’une éolienne antigel, Source : www.faiteslepleindavenir.com.

Tours antigel fixes

Les matériels existant sur le marché sont constitués d'une tour de 10 à 11 mètres de haut,
surmontée d'une hélice à axe horizontal, légèrement inclinée, avec un angle de 5 à 7 degrés.
L'air est aspiré du côté extérieur de l'hélice et refoulé côté intérieur vers le bas. L'axe de
l'hélice tourne sur lui-même au rythme d'une rotation de 360" toutes les 4 minutes environ.
C'est le temps maximum au-delà duquel la stratification de l'air se remet en place,
accompagnée du refroidissement des basses couches d'air. Cette technique nécessite peu de
main d'oeuvre mais génère une nuisance sonore assez importante (70 à 100 dB à 300 m).
Certains brasseurs d'air sont associés à un dispositif de chauffage qui permet d'optimiser la
protection.

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Brasseur d'air avec chauffage,région de Chinon en Val de Loire.

Tours antigel mobiles


Ce sont des éoliennes inclinables et éventuellement repliables que l’on peut déplacer selon les
besoins. Elles disposent le plus souvent d’un dispositif de démarrage et d’arrêt automatique.
Comparativement aux tours fixes, elles sont généralement moins bruyantes mais avec une
surface de protection inférieure (de l'ordre de 3 ha). Leur mobilité est un atout dans des zones
à forte valeur patrimoniale.

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Tour mobile pliable, Photo www.riviere-sarl.com

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Tour mobile inclinable photo www.filextra.

Hélicoptère
L'hélicoptère, qui doit être mobilisé la veille du gel, rabat au sol la couche d'air chaud située
en altitude et vide les bas-fonds de l'air froid accumulé pendant la nuit, (avec un passage au
même endroit toutes les 20 minutes). Cette technique peut permettre de protéger entre 20 et
30 hectares en conditions de gel radiatif et en l'absence de vent. La nuisance sonore est
importante (de l'ordre de 100 décibels à 300 mètres). Parallèlement, une autorisation de vol
est nécessaire pour décoller avant le “lever du jour aéronautique”. Le coût de la prestation
varie généralement de 100 à 300 € par hectare pour chaque intervention.

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Protection gel de printemps par hélicoptère. Photo France Bleu Touraine

Extraction de l’air froid


Dans les terrains ondulés, les couches froides s’écoulent par gravité vers les zones les plus
basses de la parcelle (Figure n° 18). L'air froid s'accumule dans diverses zones en raison de la
présence de différents obstacles, tels que diverses barrières végétales, des remblais, ou des
variations de pente. Le système « Selective Inverted Sink », jusqu'à présent peu utilisé en
Europe, comporte une unité de ventilation horizontale qui extrait l'air froid accumulé et
l’expulse en dehors de la zone à protéger.

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Figure n° 18 : effet de la topographie du site viticole sur la stratification de la température de
l'air pendant une période de refroidissement radiatif caractérisée par des vents calmes et un
ciel dégagé. E. Barclay, Poling Hortscience, VOL. 43, october 2008

Dispositif “selective inverted sink”. Winery DE LOACH dans la Russian River en Californie.

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Dispositifs de chauffage
Combustion de gaz

Ce procédé intervient par réchauffage de l'air et effet de rayonnement dans l'infrarouge. La


source d'énergie est le propane qui est distribué aux différents brûleurs sous forme gazeuse à
faible pression (de 500g/cm2 à 2kg/cm2). Les brûleurs sont dispersés entre les rangs de vigne
à raison de 150 brûleurs/ha. Ils sont placés au ras du sol et la flamme horizontale est libérée
dans une succession de tuyères métalliques, qui servent de plaque rayonnante. Ce dispositif
est en cours d'évolution, notamment pour réduire significativement son impact carbone, par la
production de calories à partir de la combustion d'hydrogène (formation d'eau, sans rejet de
CO2).

Système de cuves à gaz mobile - Source : guide pratique viticulture durable en Champagne,
Le Vigneron champenois 2018.

Figure n° : schéma d'installation d'un dispositif de combustion de fuel.


Source : les gelées de printemps, le vigneron champenois/CIVC, 1991.
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Combustible solide

Ce dispositif se compose de blocs de paraffine pure conditionnée dans une enveloppe


métallique ou d’un mélange de paraffine avec différents matériaux combustibles, tels que de
la sciure ou des copeaux de bois ou encore de la graisse animale. Généralement 500 unités par
hectare permettent un gain thermique compris entre 2 et 2,5°C.

Protection par combustible solide - Photo Stopgel.

Lutte contre le gel par chaufferettes à Chablis


Photo Titouan Rimbault

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Photo. Le chauffage des arbres fruitiers

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Transfert dynamique d’air chaud

Frostguard et Frostbuster
Le dispositif mobile tracté Frostbuster comporte une turbine avec brûleur à gaz qui réchauffe
l'air et le diffuse régulièrement sur une distance d'environ 50 mètres de chaque côté. L'air est
réchauffé à environ 80 à 100°C en sortie de turbine, avec une consommation de l’ordre 40 à
45 kg de gaz propane à l'heure. Un circuit de circulation dans la parcelle doit être établi pour
revenir au même endroit toutes les 7 à 10 minutes au maximum. Il est généralement possible
de couvrir une surface de l'ordre de 8 hectares, à condition de pouvoir passer entre les rangs
(vignes étroites exclues). Le Frostguard s'inspire du même principe mais reste en poste fixe. Il
peut protéger une surface variable selon la topographie (0,5 à 0,7 ha). L’investissement est de
l'ordre de 8000 € par appareil avec une consommation de gaz d'environ 20 € par heure de
fonctionnement. La nuisance sonore est significative (de l'ordre de 50 décibels à 50 mètres).

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Câbles chauffants
Les câbles électriques chauffants sont fixés le long du fil de palissage, sur lequel les baguettes
et surtout les bourgeons sont alignés. Ce système de lutte peut donc nécessiter des adaptations
de taille (Guyot simple ou double, Cordon de Royat), car la diffusion du flux de chaleur
intervient sur un rayon de 5 à 10 cm. La température de chauffage est comprise entre 28 et
30ºC et le démarrage peut être automatisé à partir d'un seuil de température. L’investissement
pour des vignes étroites est de l'ordre de 30 000 à 40 000 euros par hectare (câbles armoires
de contrôle, transformateur). Le coût de fonctionnement est assez faible (quelques centaines
d'euros par hectare/an), mais il est nécessaire de se relier au réseau électrique et de souscrire
un contrat auprès d’un fournisseur, qui doit être négocié au cas par cas. Il est également
possible de louer ou d’acheter un/des groupe(s) électrogène(s) puissant(s). Par ailleurs, des
précautions doivent être prises pour éviter toute dégradation du câble au cours des travaux de
la vigne (taille, palissage, vendanges).

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Protection par câble chauffant, photo www.technitrace.fr

Protection contre le gel par aspersion d’eau


L’apport d’eau en continu permet d’établir un équilibre eau/glace autour du bourgeon afin de
ne pas descendre en dessous de 0°C. Un dispositif de pompes puissantes alimente un réseau
d’arroseurs qui quadrille la parcelle. Selon les modèles, les distances entre les rampes et les
arroseurs sont généralement comprises entre 15 et 24 mètres (Figure n° 20). Ce dispositif
permet une protection jusqu’à - 7 °C en conditions humides et - 9 °C en conditions sèches. La
«pluviométrie artificielle» doit être d’au moins 4 mm/h avec un débit global d’environ 40 à 60
m³/h/ha.

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Lutte par aspersion à Chablis, Photo www.chablis.fr

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LES BÂCHES 

Elles sont installées sur les vignes en avril et jusqu’à la mi-mai environ.

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Université des Sciences et de la Technologie Houari Boumediene (USTHB)
Faculté des Sciences de la Terre, Géographie et Aménagement du Territoire (FST-GAT)

Première Année de Master GAT. Spécialité : Hydrologie, Climatologie et Territoire


Corrigé type du module : Aléa météorologiques et agriculture

Question.1 (10 points)

-Quels sont les différents types de gel et leurs impacts sur l’agriculture (appuyez votre
réponse par des schémas)
- Quels sont les facteurs de gel (Appuyez votre réponse par des schémas

Réponses :
Avant de commencer il faut donner une définition simple du gel

Définition : Une vague d’air froid qui persiste pour un ensemble des jours consécutifs (au
moins deux), pendant lesquels les températures minimales restent égales ou inférieures à
un seuil donné (de - 2 à - 4 °C ). Les diminutions brusques de températures peuvent
également entrainer des chutes de neige et des vents forts

1) Les différents types de gel

1.1. Gel de rayonnement nocturne :

Est la principale cause des dégâts. En effet, le soleil réchauffe la surface du sol, au cours de
la journée surtout ente 12h.00 et 14h.00, Les conditions sont favorables au gel de
rayonnement dans la situation suivante :
- Absence de couverture nuageuse
- Absence totale de vent
- Air à faible hygrométrie

Le rayonnement émis par la surface terrestre est supérieur au rayonnement reçu par
l’atmosphère. Il résulte de ce bilan négatif un refroidissement de la température à la
surface du sol. Progressivement, un gradient de température inversé se met en place.
C'est-à-dire que la température est inférieure au ras du sol, par rapport à la température
observée en d’altitude (contrairement à ce qu’on observe normalement). Par ailleurs, l’air
froid étant plus lourd que l’air chaud, il a tendance à s’accumuler dans les bas-fonds et
contre les obstacles naturels (haies, forêts, collines,...). Lorsque l'air est sec et le vent
quasiment absent, on peut observer des baisses de température supérieures à 15°C entre
le coucher et le lever du soleil avec de brusques pertes de 2°C à 4°C par heure. Il est à
noter la présence d’un plafond d’inversion de température à une douzaine de mètres au-
dessus du sol.

1.2. Le gel d'évaporation

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On observe ce type de gel la plupart du temps quand le ciel se dégage en soirée, suite à
des épisodes pluvieux en cours de journée. Le soleil n’a eu le temps d'assécher les
végétaux. Dans ce cas, plus l’hygrométrie de l’air est faible, plus l’eau présente sur les
arbres, et les fruits en particulier, va s’évaporer et provoquer de ce fait une baisse de la
température des organes sensibles...

1.3) Le gel d'advection


 
Le gel d’advection est causé par la brusque arrivée d’une masse d’air froid et sec de
plusieurs centaines de mètres d’épaisseur. Face à ce phénomène, la couverture nuageuse
ou une forte hygrométrie de l’air ne jouent pas leur rôle de régulateur dans les transferts
d’énergie. Les dégâts sont en général importants et il y a peu de choses à faire pour se
protéger...

Fig. Les types de gel

2. Les facteurs de gel

2.1Topographie

Les pentes interviennent dans l’écoulement des brises, aboutissant à une accumulation
d’air froid dans les zones plates ou les cuvettes. Les diverses formes topographiques
influencent également la vitesse et la direction du vent. Dans les zones gélives (bas de
coteau, fond de vallée) l’air froid, plus lourd que l’air chaud, s’accumule dans une zone à
l’abri d’une haie, barrière, forêt ou tout autre obstacle qui empêche l’air froid de s’évacuer

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Fig.1 : Effet de la topographie

2.2. Humidité relative de l’air

L’humidité relative, qui croît lorsque la température diminue, augmente la sensibilité des
plantes au gel de printemps. Les surfaces humectées préalablement sont plus sensibles
aux phénomènes de gel.

2.3. Vent

Le vent peut fortement limiter la diminution des températures, en brassant les couches
atmosphériques (mécanisme utilisé par les brasseurs d'air ou les hélicoptères).

2.4. La nébulosité

La nébulosité favorise l’absorption du rayonnement terrestre par les nuages, et par


rediffusion, compense en partie la perte de chaleur par refroidissement radiatif. Ainsi, les
températures sont plus élevées que par temps clair.

3. Impacts des gelées (températures glaciales) sur l’agriculture

- Les dégâts causés aux cultures par le gel sont à l'origine de pertes de rendement
- La perte totale des organes de la plante qui ont gelé, par exemple les fleurs des pommiers
ne donneront pas de fruits
- Réduire l'aptitude à la conservation. Par exemple, des pommes de terre partiellement
gelées risquent de pourrir plus vite en entrepôt, sans compter qu'elles peuvent entraîner
la pourriture des tubercules sains

Question.2 (10 points)

Réponse

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- Quelles sont les méthodes d’adaptation et de protection contre les gelées
- Analysez en détaille la méthode de lutte contre les gelées, que vous jugerez la plus
efficace (Appuyez votre réponse par un schéma ou un croquis)

2.1 : Les méthodes d’adaptation et de protection contre les gelées

Il existe deux méthodes d’adaptation et de protection contre les gelées


1) Méthodes passives : Méthodes préventives
2) Méthodes actives : Méthodes dynamiques (celles que l'on met en œuvre quand le
danger du gel est présent)

1. Méthodes passives (préventives) sont les précautions que l'on prend bien avant les
périodes de gel;
1.1. Biologiques
- Sélection génétique des plantes sur la base de leurs résistances au gel
-Sélection des plantes selon leur croissance
- Sélection de la date de mise en culture selon les probabilités de gel au sol
2. Ecologiques
- Sélection du site de mise en culture
-Modification du relief (drainage de l’air froid)
- Modification du microclimat (pratiques culturales, Aménagement des rangs etc….

2. Méthodes actives
- Recouvrement par matériel organique ou minéral (buttage)
- Aspersion
- Par la base
-Irrigation des surfaces
- Création de brouillard de gouttelettes d’eau
- Bruleurs
- Combustion de liquide
- Combustion de solide (Bois)
- Combustion de gaz
- Machine à vent
- Hélicoptère
- Apale horizontale
- Apale verticale
- Les combinaisons
- Bruleurs et machine à vent
- Système d’aspersion et machine à vent

La méthode de lutte la plus efficace : est la méthode du chauffage elle est surtout efficace
pour les cultures hautes comme la vigne et les arbres fruitiers. Les meilleurs résultats
s'observent quand l'immobilité de l'air favorise une inversion abrupte de la température.
Cette méthode permet d'espérer une protection contre des gelées pouvant atteindre -4 °C.
Plus elle est moins couteuses.

MEDJERAB.A

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