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Modèles financiers de l’assurance

Le théorème de Cholesky et les vecteurs gaussiens

La décomposition d’une matrice symétrique définie positive

Soit Γ une matrice symétrique définie positive. D’après théorème de Choleski, il existe une
unique matrice triangulaire A à diagonale positive telle que Γ = AtA. On appelle A la « racine
carrée de Γ » et on note (par convention) A = Γ . On désigne également A sous le terme de
« décomposée de Cholesky de Γ ».

De manière pratique, il existe un mécanisme simple de construction explicite de A qui


comporte 2 étapes :

Etape 1 : Construction de la première colonne.


On pose Σ1,1= Γ1,1 puis ∀i =2,...,d,Σi,1= Γi,1 .
Σi,1
Etape 2 : Construction par récurrence des colonnes j∈{2,...,d }. on pose :

∀i =1,..., j −1,Σi, j =0
j −1
Γi, j −k∑=1Σ j,k Σi,k
1/ 2
⎛ j −1 ⎞
Σ j, j ⎜ Γ j, j ∑ Σ2j,k ⎟⎟
=⎜ − ∀i = j +1...d,Σi, j =
⎝ k =1 ⎠ Σ j, j

Application aux vecteurs gaussiens

En particulier, si on se donne Γ une matrice symétrique, définie positive, et si X ~ N(0, Idd )


suit une loi gausienne centrée d-dimensionnelle, on dispose d’une construction explicite d’une
variable aléatoire de loi N (m, Γ ).

En effet, il existe une (unique) matrice A triangulaire inférieure à diagonale positive telle que
Γ =AtA : si on pose Y = m + AX, alors il découle de ce qui précède que Y ~ N (m, Γ ).

Démonstration :

Posons Y = m + AX

E(X) = m
On a trivialement E(Y)= E(m + AX) = m + A {
=0

( ) (
Par ailleurs, ΓY = E (Y − E(Y))(Y − E(Y)) = E AX ( AX ) .
t t
)
Or, AXt(AX) = AXtXtA et E(AXt(AX)) = AE(XtX)tA = AtA = Γ , donc Γ Y = Γ .

Enfin, toute combinaison linéaire des composantes de Y est combinaison linéaire des
composantes de X qui sont des lois gaussiennes indépendantes, donc Y suit une loi
gaussienne. On a donc bien Y ~ N (m, Γ ).

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Modèles financiers de l’assurance

Utilisation en finance

Supposons que le titre i soit convenablement décrit par la dynamique suivante :

= (µi − qi ) dt + σi dBt1
dSt
St

Faisons l’hypothèse réaliste que le cours du titre i est corrélé avec l’évolution du marché
action dans son ensemble, ce que l’on écrira formellement :
~
dB 1 * dB a = ρ i dt

~
où B a est un mouvement brownien qui régit l’évolution du marché actions. Alors il existe un
~
mouvement brownien B i , indépendant de B a tel que :

dS t
= (µi − q i ) dt + σ i ρ i dBta + σ i 1 − ρ i dBti
~ 2

St

Pour démontrer ce résultat, on remarque que si :

⎡ σ2 ρσ1σ2 ⎤
Γ=⎢ 1
⎣ ρσ1σ2 σ22 ⎥⎦

alors la décomposition de Choleski de s’écrit :

⎡ σ12 ρσ1σ 2 ⎤ ⎡ a 0⎤ ⎡ a .c ⎤
Γ=⎢ =
σ 22 ⎥⎦ ⎢⎣ c b ⎥⎦ ⎢⎣ 0 b ⎥⎦
*
⎣ρσ1σ 2
ce qui conduit aux équations :

a 2 = σ12 , ac = ρσ1 σ2 et c 2 + b2 = σ22

La résultat découle alors du fait que pour décrire un mouvement brownien, il suffit de décrire
les lois conjointes des marginales finies (théorème de Kolmogorov).

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