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Catherine Vadon

À l’ombre
des
arbres
Collection
l’amateur de nature
Sous la direction d’Alain Foucault,
en partenariat avec le Muséum national d’Histoire naturelle

Adaptation maquette et mise en pages : Yves Tremblay


Maquette de couverture : Pierre-André Gualino
Illustrations intérieures : Delphine Zigoni et Yoann Bertrandy

© Dunod, Paris, 2011


ISBN 978-2-10-057153-6
ISSN 2117-6388
Sommaire
Mode d’emploi… ……………………………………… 4

Réussir une excursion en forêt 7


Avant de partir… ……………………………………… 8
Observer les arbres c’est bien,
les identifier c’est mieux !… ……………………… 15
Entre espèces et écosystèmes… …………………… 34
Des activités pour toute la famille… ……………… 49
Clé visuelle d’identification… …………………… 58

Reconnaître les arbres 65


 Les conifères……………………………………… 66
 Les feuillus………………………………………… 108

Carnet d’adresses… ………………………………… 192


Glossaire……………………………………………… 196
Index des espèces… ………………………………… 201
Index général…………………………………………205
Mode d’emploi
À l’ombre des arbres
Avant de partir
Bienvenue dans la forêt ! Une balade à
la découverte de ses arbres, de son sous-bois,
des plantes et des animaux qu’elle abrite,
est toujours facteur de bien-être, de liberté
et de sincères émotions ! Mais il s’agit de rester
vigilant pour ne pas altérer ce patrimoine
vivant, vulnérable et irremplaçable.
Réussir une excursion

Réussir une excursion


Check list pour le terrain

8
Se préparer 10
Voici quelques éléments de base à emporter dans un sac à dos :

Il est impératif de consulter Des conseils 99


99
des jumelles
une loupe à main (grossissement x 10)

pratiques
le dernier bulletin de Météo 99 un carnet de notes, un crayon, un mètre,
France, et de jeter un coup d’œil 99 des petites pochettes plastiques, des récipients en plastique de
à votre baromètre. Une fois en plusieurs tailles
pour réussir
Mode d’emploi

forêt, l’horizon caché par les 99 un appareil photo


branchages ne permet pas de 99 des guides naturalistes d’identification
voir le mauvais temps arriver.
Évitez en particulier les une excursion Pour les amateurs d’insectes :

en forêt
balades lorsque le vent est fort 99 un filet à papillons, et/ou un filet-fauchoir pour chasser dans
(chutes de branches) et par la végétation
temps d’orage, car il arrive 99 des flacons de chasse
que la foudre s’abatte sur un 99 des pinces fines
arbre. Les arbres les plus éle- 99 un filet troubleau, ou épuisette à mailles fines, pour la récolte de
vés constituent un danger plus petites espèces aquatiques
grand, surtout s’ils se trouvent
99 un piochon pour fouiller la terre, soulever des pierres, gratter dans
en lisière de forêt.
les troncs et les souches en décomposition

‡‡ Plantez des chênes !


À l’automne, récoltez quelques glands tombés sur le sol, près
d’un chêne. Pour savoir s’ils sont capables de germer, il suffit
Observer les arbres c’est bien, les identifier c’est mieux !

de les laisser tomber dans un seau rempli d’eau ; conservez ceux


qui tombent au fond - ce sont ceux qui ont le plus de chances
de survivre - et éliminez les autres.
Réussir une excursion

‡‡ Comment la sève
circule-t-elle dans les arbres ? 21 56
Laissez les glands tremper dans l’eau pendant une nuit. Puis
Près de leurs extrémités, les racines sont recouvertes de poils placez-les dans un pot, sous une couche de quelques centimètres
absorbants qui augmentent considérablement la surface d’échange de terreau. Humidifiez le terreau. Installez les pots dans un
avec le sol. endroit ensoleillé. Pour hâter la germination, recouvrez les pots
Aspirée par osmose dans les racines (jusqu’à parfois plusieurs d’un sac en plastique bien fermé.
mètres de profondeur), l’eau alimente le flux ascendant de la Quelques semaines plus tard, une tige verte apparaît. À ce
sève brute jusqu’aux branches et aux feuilles. L’osmose est un moment-là, enlevez le sac plastique et arroser régulièrement.
phénomène au cours duquel des molécules d’eau traversent une Au fil des mois, une petite plantule se développe. Au printemps,
membrane séparant deux liquides dont les concentrations en c’est le moment de la planter dans un pot plus gros ou mieux,
produits dissous sont différentes. Là, sous l’action de la chaleur en terre. Pour les transplanter, creusez un trou assez grand pour
du soleil, les feuilles transpirent, et une partie de l’eau s’évapore donner aux racines suffisamment de volume. Plantez chaque
par les minuscules stomates, percés à leur surface. Ce phénomène plant bien droit, puis comblez le trou avec de la terre. Mieux
(appelé évapotranspiration) constitue le moteur de la pompe. vaut tenter de faire germer plusieurs glands à la fois car tous ne
Il suscite en effet un nouvel apport d’eau de la part des racines, germeront pas… Cette même opération peut s’effectuer avec
ce qui favorise la circulation de la sève. Très puissant, ce phé- des châtaignes ou des faines de hêtres.
nomène d’aspiration est capable de faire monter l’eau jusqu’à la
cime des plus grands arbres, à des dizaines de mètres de hauteur !
En retour, la sève descendante (ou sève élaborée) progresse des

Des explications scientifiques Des idées d’activités


Reconnaître les arbres
Quelques pistes pour identifier les conifères Quelques pistes pour identifier les conifères
Aiguilles allongées Aiguilles allongées
Piquantes et courtes Épicéa (p. 74) Touffes de 2 à 4 Rigides, courtes. Gros cône Cèdre (p. 68)
en forme de tonneau, dressé.
Seules sur le rameau
Non 2 bandes blanches Sapin (p. 104)
piquantes dessous. Cônes dressés
(12 cm).
Odeur de citronnelle. Douglas (p. 72)
Cônes pendants (5-
10 cm) avec de petites Touffes de 5 Cônes longs, pendants, Pin Weymouth (p. 102)
fourches. courbés (jusqu’à 20 cm).

Moins Serrées. Cônes avec Pin à crochets


Clé visuelle d’identification

Clé visuelle d’identification


de 9 cm écailles crochues. (p. 92)
Cônes dressés, trapus, Pin cembro (p. 88)
Piquantes, vert-bleu, Pinsylvestre(p.100) violacés, résineux (5-10 cm).
tordues. Petits cônes
(3-5 cm).

Fines, souples 6-9 cm. Pin d’Alep (p. 86)


Gros cônes (6-12 cm), à Touffes de plus de 5 Petites, molles, caduques. Mélèze (p. 84)
gros pédoncule. Petits cônes ovoïdes
(2-4 cm).
Courtes (3-8 cm) droites, Pin mugo (p. 96)
2 dans une gaine finement dentées au bord.
58 59

9 à 15 cm Rigides, piquantes. Cônes Pin noir Aiguilles en forme de minuscules écailles Cyprès (p. 70)
5-8 cm. d’Autriche (p. 98)

Souples, vrillées, non Pin laricio (p. 90)


piquantes. Cônes 4-8 cm. Couvrent les rameaux.
Cônes petits (2-3 cm) globuleux.
Plus Très longues, rigides Pinmaritime(p.94)
de 15 cm (jusqu’à 22 cm). Cônes
très gros (jusqu’à 18 cm).
Aiguilles hérissées, très piquantes Genévrier (p. 78)
Longues, souples Pin parasol (p. 97)
(13-18 cm). Gros cônes
globuleux (jusqu’à 13 cm) (10-20 mm.)
Cônes charnus à l’aspect de baies noirâtres.
Longues (15-25 mm) Pin à encens (p. 93)
insérées par 3 dans une
Aiguilles molles, plates If (p. 82)

Une clé
gaine. Cônes allongés
(8-12 cm).

visuelle Graine entourée d’une coupe charnue rouge vif.

Mode d’emploi
d’identification

Alisier blanc
Sorbus aria − Rosacées

5
Reconnaître les arbres

Les fruits seront rouge orangé


à maturité

Jusqu’à 20 m. Tronc droit, cylindrique, dulée est comestible. Les fruits sont mûrs en – Ministère du Développement durable
mince. Houppier ovoïde, très ramifié. septembre. www.environnement.gouv.fr
Feuillage compact, couvert épais. À l’état Rameaux
Comment les 108
de buisson dans les endroits rocailleux ou
en montagne.
Bruns rougeâtres, avec nombreuses lenticelles.
Bourgeons
– Office national des forêts
www.onf.fr

reconnaître
Collines et basses montagnes. – Organisation des Nations unies pour l’alimentation
Gros, à grandes écailles brun verdâtre, bor-
Un peu partout, principalement disséminé dées de duvet blanc, un peu visqueux. et l’agriculture (FAO)
dans la moitié est (plateaux de la
Bourgogne aux Ardennes), surtout entre Écorce www.fao.org/forestry/fr
600 et 1 200 m, et jusqu’à 1 900 m. Lisse et grise, puis brun rougeâtre foncé et
légèrement fissurée.
Mai-juin.
Longévité et conditions
Feuilles
Quelques arboretums
Aire naturelle : Europe de l’Ouest, jusqu’à la
Caduques. Alternes, ovales à elliptiques mer Caspienne. Dans les bois secs, les ébou-
(5-15  cm de long), réunies en bouquets à lis, les rochers (où il se fixe jusque dans leurs
l’extrémité des rameaux. Bords irrégulière-
ment dentés, avec de grosses dents à l’ex-
trémité des 8 à 13 paires de nervures. Pétiole
fentes grâce à un enracinement profond)
ainsi que sur les crêtes. Il pousse en compa-
gnie du Chêne pubescent. Il occupe tous les
à visiter
court (1-2 cm). Couleur : vertes grisâtres lui- sols mais préfère les sols calcaires. Il exige
santes et fortement ridées dessus, feutrées des terres filtrantes et pas trop compacts.

Des explications
Carnet d’adresses

de blanc dessous. Jaune orangé à l’automne.


Propriétés et utilisations
Fleurs Bois blanc rosé, avec quelques taches fon- ‡‡ En France
Espèce hermaphrodite. Nombreuses, blan- cées  ; cœur veiné de brun. Son bois dur,

pour en châtres, à pétales étalées et groupées en


corymbes (5-10 cm de diamètre).
lourd, homogène, était autrefois très estimé
pour la confection d’outils et les vis des pres-
soirs. Très bon combustible. Il est recherché
Jardins botaniques réservés aux arbres, à but scientifique et
pédagogique, ils sont à découvrir !
savoir plus
Fruits en ornementation et greffé à cet effet sur les
Alises globuleuses, lisses, de la grosseur d’une poiriers, cognassiers ou aubépines. •• À Paris, le Jardin des Plantes du Muséum national d’His-
cerise (1-2 cm), rouge orangé luisant, avec toire naturelle renferme 1 230 arbres appartenant à 388 193
quelques points bruns. La chair sucrée aci- Autre appellation : Allouchier
espèces ! Certains d’entre eux sont les premiers pieds
introduits en France ou en Europe (comme le Pin de
l’Himalaya) il y a trois siècles. Ces collections vivantes,
historiques, évoquent quelques-uns de ces grands
« savants » qui ont marqué l’histoire du Jardin.
www.mnhn.fr/museum/front/medias/activite/6793_arbres_
historiques.pdf

Carnet d’adresses
•• Arboretum de Chèvreloup
Muséum national d’Histoire naturelle
Situé au nord du domaine national de Versailles, il couvre
205 hectares et rassemble quelque 2 500 espèces et variétés
d’arbres. Il constitue un univers d’étude à l’usage des bota-
nistes et un lieu de découverte et de promenade pour le public.
30 route de Versailles − 78150 Rocquencourt
Des adresses d’associations, de clubs, www.mnhn.fr/chevreloup
Tél. 01 39 55 53 80
de musées, de sites Internet…
pour vivre sa passion
Réussir
une
excursion
en forêt
Avant de partir
Bienvenue dans la forêt ! Une balade à
la découverte de ses arbres, de son sous-bois,
des plantes et des animaux qu’elle abrite,
est toujours facteur de bien-être, de liberté
et de sincères émotions ! Mais il s’agit de rester
Réussir une excursion en forêt

vigilant pour ne pas altérer ce patrimoine


vivant, vulnérable et irremplaçable.

8
Se préparer
Il est impératif de consulter
le dernier bulletin de Météo
France, et de jeter un coup d’œil
à votre baromètre. Une fois en
forêt, l’horizon caché par les
branchages ne permet pas de
voir le mauvais temps arriver.
Évitez en particulier les
balades lorsque le vent est fort
(chutes de branches) et par
temps d’orage, car il arrive
que la foudre s’abatte sur un
arbre. Les arbres les plus éle-
vés constituent un danger plus
grand, surtout s’ils se trouvent
en lisière de forêt.
Pendant la période de chasse (fin septembre à février), ren-
seignez-vous sur les lieux de chasse, signalés par un panneau,
à éviter…
Préparez votre itinéraire avec une carte au 1/25 000.
Prévoyez un bon équipement.
Partez de bonne heure car, en été, il fait moins chaud et
l’effort à fournir est moins pénible !

Quelques « trucs » qui annoncent…


Le beau temps (« Coccinelle vole haut, il fera beau »)…
Le ciel est rouge au coucher du soleil, les vers luisants brillent dans
la nuit, les chauves-souris volent très tard le soir.
… et le mauvais temps (« Escargots aventureux, le temps sera plu-
vieux »).
Les animaux sont sensibles aux basses pressions : les insectes

Avant de partir
volent plus bas, et les hirondelles rasent le sol pour les capturer.
Les pies crient très fort. Percevant l’humidité, les vaches (à l’orée
de la forêt) se couchent et se ménagent un espace sec pour se
reposer. Les araignées quittent leurs toiles, les écailles des cônes
des pins se resserrent.

‡‡ Le matériel
Un peu de matériel sera des plus utiles : un bâton de marche
(pour écarter les ronces), des sacs plastiques pour conserver vos
récoltes, d’autres pour stocker vos détritus, éventuellement un
panier (pour conserver des champignons), un couteau multi-
lames, une lampe de poche, une petite trousse de secours, un
sifflet, une carte et une boussole. Lors de balades dans des zones
un peu éloignées, le téléphone portable peut rendre bien des
services : demander de l’aide pour s’orienter, s’informer des
derniers bulletins météo, prévenir les secours en cas d’acci-
dent. Mais les épaisses forêts sont parfois mal desservies par les
antennes-relais. Et, avant de partir, n’oubliez pas de recharger
la batterie au maximum !
Réussir une excursion en forêt

Check list pour le terrain

Voici quelques éléments de base à emporter dans un sac à dos :


10
99 des jumelles
99 une loupe à main (grossissement x 10)
99 un carnet de notes, un crayon, un mètre,
99 des petites pochettes plastiques, des récipients en plastique de
plusieurs tailles
99 un appareil photo
99 des guides naturalistes d’identification

Pour les amateurs d’insectes :


99 un filet à papillons, et/ou un filet-fauchoir pour chasser dans
la végétation
99 des flacons de chasse
99 des pinces fines
99 un filet troubleau, ou épuisette à mailles fines, pour la récolte de
petites espèces aquatiques
99 un piochon pour fouiller la terre, soulever des pierres, gratter dans
les troncs et les souches en décomposition
Une vie intense dans les souches
Fouillez dans les souches, il y apparaîtra une vie grouillante : œufs
minuscules, larves qui se tortillent, iules qui s’enroulent en disque,
petits carabes et autres coléoptères, vers, scolopendres qui prennent
la fuite. Grattez les feuilles mortes qui jonchent le sol : des limaces
visqueuses y ont tracé des pistes de bave…

Avant de partir
11

‡‡ Pour se repérer…
Il y a tellement de choses passionnantes à découvrir en forêt
que, tout à son observation, il est très facile de se perdre ! Le
plus simple pour éviter ce genre de désagrément est de suivre
les chemins forestiers, fléchés, et de privilégier les chemins
« aller-retour » aux chemins « en boucles » qui peuvent vous
entraîner fort loin. Aussi, pour plus de sécurité, munissez-vous
toujours d’une carte et d’une boussole !

Indispensable boussole
Elle se compose d’une plaquette rectangulaire graduée pour-
vue d’une flèche de direction qui indique le chemin à prendre, un
boîtier rond pivotant et gradué en degrés, une aiguille aimantée
qui indique le nord magnétique. Pour orienter votre carte (IGN),
posez la boussole sur la carte de façon à ce que la direction qu’elle
indique soit alignée sur la direction
du nord magnétique indiquée sur
l’un des bords de la carte. L’aiguille
aimantée de la boussole ne sera pas
en face du nord de la carte. Tournez
la carte et la boussole jusqu’à obtenir
cet alignement. La carte se trouve
alors orientée de la même manière
que le terrain.

Et sans boussole ?
Le soleil se lève à l’est, se situe
Réussir une excursion en forêt

au sud au plus haut de sa trajectoire


et se couche à l’ouest. Vous pouvez
donc vous orienter en observant la
position du soleil et en localisant
approximativement le nord. Mais le
soleil n’est pas toujours bien visible
dans une forêt, ce qui complique la
tâche. Le matin : positionnez-vous
de manière à ce que votre flanc droit
se trouve dans la direction du soleil :
12 le nord est devant vous. À midi :
tournez le dos au soleil : le nord est
devant vous. Le soir : placez-vous de
façon à ce que votre flanc gauche se
trouve dans la direction du soleil
couchant : le nord est devant vous.
Certaines observations peuvent
aider à s’orienter. La mousse se déve-
Un tronc d’arbre couvert, côté nord,
loppe en général sur le côté le moins d’une épaisse couverture de mousse
exposé au soleil : sa présence sur une
partie du tronc d’un arbre laisse supposer que cet endroit se trouve
dans la direction du nord. Une petite chapelle construite au milieu
des bois peut également être un indice, car les églises sont construites
selon un axe est-ouest et leur porche s’ouvre à l’ouest.
De nuit, l’étoile Polaire est une aide précieuse. La constella-
tion de la Grande Ourse, qui dessine une casserole, est en effet
facile à repérer dans le ciel, s’il est sans nuage. Pour repérer
l’étoile Polaire, il suffit de reporter 5 fois la distance séparant
les deux étoiles du bord externe de la « casserole ».
Avec un GPS
Grâce au système de positionnement par satellite, le repérage
sur une carte est devenu très facile. Les cartes téléchargeables sur
le site IGN (Evadeo.fr) ou sur geoportail.fr simplifient beau-
coup les déplacements. Toutefois, la nature du couvert forestier,
feuillus ou grands conifères, peut influer sur la précision du
positionnement.

Les cartes topographiques


La préparation de votre itinéraire sur une carte permettra
d’optimiser les conditions de votre promenade. Les plus adap-
tées sont celles à l’échelle 1/50 000 (1 cm sur la carte représente
500 m sur le terrain), et 1/25 000 (1 cm sur la carte = 250 m).
Les premières sont utilisées pour les randonnées, les secondes
pour l’exploration plus détaillée, d’une forêt en l’occurrence.
L’IGN, Institut géographique national, édite différentes cartes
« Balades en forêt » au 1/25 000 (Rambouillet, Fontainebleau,

Avant de partir
Lubéron, St-Guilhem-le-Désert…).

Les courbes de niveau

13

Les courbes de niveau sont des lignes qui joignent les points situés
à une même altitude, indiquée par un nombre. La forme des courbes
rend compte du relief ; plus les courbes sont rapprochées, plus la
pente est forte (terrain accidenté ou montagneux), plus elles sont
espacées, plus la pente est douce.
Les itinéraires pédestres
La Fédération française de randonnée a créé en France près
de 180 000 km de randonnées, pourvus d’une signalisation
permettant de suivre des sentiers sans risquer de s’égarer.
Les itinéraires de Grande randonnée ou GR sont princi-
palement des sentiers linéaires, comme le GR 10 joignant la
Méditerranée à l’Atlantique, ou le GR 20 qui traverse la Corse
du nord au sud. Ils sont balisés par deux rectangles superposés
blanc et rouge.
Réussir une excursion en forêt

Les itinéraires de Grande randonnée de pays ou GRP par-


courent des boucles, valorisant la culture et le patrimoine d’un
territoire. Ils sont balisés par deux rectangles superposés jaune
et rouge.
Les itinéraires de PR (Promenade et randonnée) proposent
des itinéraires courts, de moins d’une journée. Ils sont balisés
par un rectangle jaune.
Les itinéraires VTT sont signalés par deux ronds accolés à un
triangle rouge pour les itinéraires de plus de 80 km et pour les
Grandes traversées, jaune pour les itinéraires locaux, marron
14 pour les itinéraires locaux des parcs naturels régionaux. Chaque
itinéraire comporte un numéro reporté sur la balise et de couleur
différente selon le degré de difficulté.

Marque rouge et blanche peinte au sol,


indiquant un sentier de Grande randonnée
Observer les arbres

Observer les arbres c’est bien, les identifier c’est mieux !


c’est bien,
les identifier
c’est mieux !
Les végétaux occupent une place essentielle
dans les écosystèmes terrestres car ils fournissent
aux autres organismes vivants les aliments
organiques et minéraux qui leur sont nécessaires.
Alors que, pour se nourrir, les animaux doivent
manger d’autres animaux ou des végétaux, les 15

plantes utilisent directement les sels minéraux


du sol et le carbone de l’air. Les formes de vie
animale n’auraient pu se développer sur la terre
ferme sans la présence de ces organismes,
plongeant leurs racines dans le sol.
Grands arbres
et petits arbrisseaux
Un arbre se définit comme un végétal ligneux, pouvant
atteindre une très grande taille, comprenant :
•• une partie aérienne, développée au-dessus du sol et éclai-
rée par le soleil. Le tronc, nu à la base, se ramifie dans sa
partie supérieure en branches porteuses de feuilles, pour
former un « houppier » ;
Réussir une excursion en forêt

•• une partie souterraine constituée par les racines, plon-


gées dans l’obscurité du sol et au contact de ses consti-
tuants (eau, matières minérales…).
Conventionnellement, on parle d’arbres pour les individus
d’une taille de plus de 7 m et d’arbustes pour ceux de moins de
7 m. Quant aux arbrisseaux, ils ont moins de 4 m, et produisent
plusieurs tiges dès la base.

16

Dans la classification établie par les naturalistes, les végétaux


sont répartis en catégories hiérarchisées : classes, ordres, familles,
puis genres, espèces, variétés. Dans cette classification, les arbres
ne composent pas un groupe
défini. Ils sont répartis dans
presque tous les ordres, aux
côtés des plantes herbacées ou

Observer les arbres c’est bien, les identifier c’est mieux !


des arbrisseaux. Par exemple,
les Cornales regroupent les
cornouillers et le lierre.

‡‡ Port et houppier
Un arbre se caractérise par
un port particulier, la hau-
teur et les proportions de son
tronc, le mode de ramification
de ses branches, l’importance
de ses rameaux… Cependant,
ces caractéristiques se trouvent
fortement influencées par l’en-
vironnement où il se développe
car, du fait de son immobilité,
l’arbre est contraint de s’adap-
ter aux conditions du milieu.
Chez une même espèce, la Le houppier, ensemble 17
forme d’un arbre peut ainsi des branches et des feuilles
fortement varier selon qu’il
pousse au soleil ou à l’ombre, isolé ou en massif, à l’abri ou
exposé au vent. En montagne, certaines espèces de grande taille
prennent des allures d’arbrisseaux nains rampants.

La variabilité des espèces


Certaines espèces sont répandues sur des espaces géographiques
très vastes qui ont pu se morceler au cours du temps, et les popula-
tions ainsi isolées se trouvent soumises à des pressions de sélection
différentes selon leur habitat (climat, nature des sols, etc.). D’où
l’apparition de différences morphologiques − port, taille, couleur des
feuilles, etc. − entre les populations occupant les diverses parties de
l’aire. Ces différences justifient la distinction de variétés ou de races
géographiques. Le Pin sylvestre (p. 100) présente par exemple une
multitude de variétés : variété d’Auvergne, des Pyrénées, de Wangen-
bourg, variété de plaine dite de Haguenau…
‡‡ Écorce, bois et aubier
Le tronc
Le tronc d’un arbre est
schématiquement constitué
de deux cylindres emboî-
tés l’un dans l’autre. Un
cylindre central ligneux
forme la partie la plus
volumineuse. Il est entouré
d’un manchon d’épaisseur
variable : l’écorce.
Réussir une excursion en forêt

Les cernes annuels sont


bien visibles sur la coupe
transversale d’un tronc.
Ils reflètent l’activité sai-
sonnière du cambium. Situé
à la périphérie du bois, le
cambium est formé d’une
unique couche de cellules
assurant la croissance du
tronc en diamètre pendant Aubier et bois de cœur bien apparents
18 toute la vie de l’arbre. Chaque sur un tronc fraîchement coupé
printemps, il entre en fonc-
tionnement au moment de la montée de sève, en formant sur
sa face interne un bois à rôle conducteur, le bois de printemps.
Peu après, le cambium engendre un bois d’été destiné à accumuler
des réserves qui seront utilisées à la reprise de végétation du
printemps suivant. À l’automne, le fonctionnement du cambium
marque un arrêt, matérialisé par la limite entre deux cernes
annuels. Le bois le plus ancien se situe donc à l’intérieur, le plus
jeune à l’extérieur. Entre deux cernes, le bois de printemps est le
plus interne, le bois d’été le plus externe. On peut donc évaluer
l’âge d’un arbre en comptant les cernes successifs. Le cambium
fabrique également sur sa face externe un anneau de liber, tissu
conducteur de la sève élaborée.
Tous les éléments vivants d’un arbre se situent donc dans
la périphérie du tronc, c’est pourquoi un vieil arbre creux est
capable de prospérer des années durant. En revanche, si les
couches externes sont atteintes, par exemple à cause d’un écor-
çage, l’arbre meurt.
L’écorce
L’écorce constitue une enve-
loppe externe qui protège l’arbre
des variations du climat et des dom-

Observer les arbres c’est bien, les identifier c’est mieux !


mages causés par les animaux ou
différents agents pathogènes. Les
parties mortes les plus externes, ou
« rhytidome », donnent à l’arbre
son aspect caractéristique : pro-
fondément crevassé chez le chêne
pédonculé, ou se détachant en
plaques minces chez le platane.
Répartis transversalement par
rapport aux vaisseaux, les rayons
ligneux servent à l’accumulation de réserves en fin d’automne.
Le bois d’un arbre feuillu est constitué de milliers de fins
tuyaux juxtaposés, les vaisseaux, dont le rôle est la conduction
de la sève, et de fibres à rôle de soutien. Le bois se compose
principalement de cellulose et de lignine.

Bois de cœur et bois d’aubier


La partie vivante, jeune, périphérique du bois, où circule
la sève, s’appelle bois d’aubier. Plus au centre, le bois plus 19
ancien forme le bois de cœur (ou bois parfait ou duramen),
dur, résistant, à rôle de soutien.
Sa coloration est plus sombre car il
est imprégné par différentes subs-
tances chimiques (gommes, tanins,
résines) qui lui assurent une excel-
lente conservation, en repoussant
notamment l’attaque des insectes.

Les nœuds du bois


Ils constituent la trace des
branches tombées. Tempêtes et
vents violents peuvent arracher des
branches d’un arbre mais il peut
aussi en perdre de lui-même. En
effet, plus un arbre se développe
en volume, plus son feuillage porte
ombrage à ses feuilles inférieures, Les nœuds du bois
les rendant inefficaces à la photosynthèse. La branche portant
de telles feuilles tombe alors, la cicatrice étant obturée par un
bouchon de liège.

‡‡ Les racines
Les racines de l’arbre ont deux fonctions : le fixer dans le
sol, et puiser l’eau et les minéraux dont il se nourrit. Les racines
emmagasinent également les substances extraites du sol afin
d’alimenter l’arbre durant l’hiver.
L’enracinement présente un développement très divers
Réussir une excursion en forêt

suivant les espèces. Il peut être pivotant, avec une grosse racine
s’enfonçant profondément et d’où partent des racines latérales
plus petites, comme c’est le cas chez les chênes. Cette confor-
mation assure la stabilité de l’ensemble de l’arbre, du tronc aux
feuilles. L’enracinement peut aussi comporter de nombreuses
racines de même taille, s’enfonçant obliquement (érables),
ou se développant superficiellement, près de la surface du
sol, comme chez les épicéas. Ceux-ci sont ainsi vulnérables
aux fortes tempêtes qui peuvent les abattre. Certaines espèces
(Peuplier tremble, Tilleul) produisent sur des racines proches
20 de la surface des rejets (drageons).
Observer les arbres c’est bien, les identifier c’est mieux !
‡‡Comment la sève
circule-t-elle dans les arbres ? 21

Près de leurs extrémités, les racines sont recouvertes de poils


absorbants qui augmentent considérablement la surface d’échange
avec le sol.
Aspirée par osmose dans les racines (jusqu’à parfois plusieurs
mètres de profondeur), l’eau alimente le flux ascendant de la
sève brute jusqu’aux branches et aux feuilles. L’osmose est un
phénomène au cours duquel des molécules d’eau traversent une
membrane séparant deux liquides dont les concentrations en
produits dissous sont différentes. Là, sous l’action de la chaleur
du soleil, les feuilles transpirent, et une partie de l’eau s’évapore
par les minuscules stomates, percés à leur surface. Ce phénomène
(appelé évapotranspiration) constitue le moteur de la pompe.
Il suscite en effet un nouvel apport d’eau de la part des racines,
ce qui favorise la circulation de la sève. Très puissant, ce phé-
nomène d’aspiration est capable de faire monter l’eau jusqu’à la
cime des plus grands arbres, à des dizaines de mètres de hauteur !
En retour, la sève descendante (ou sève élaborée) progresse des
feuilles vers les racines. Elle est constituée par la sève brute,
enrichie des protéines issues de la photosynthèse, et nourrit
tous les organes de l’arbre : bourgeons, feuilles, fleurs, fruits…
À l’image de la transpiration humaine, ce phénomène d’éva-
potranspiration permet de réguler la température de l’arbre.
Transposé au niveau de l’ensemble des forêts, il est d’une impor-
tance capitale aux plans du régime des eaux et de la régulation
du climat.

Les besoins en eau des arbres sont énormes !


Plus de 90 % de l’eau prélevée par les racines dans le sol ne fait que
Réussir une excursion en forêt

transiter dans l’arbre pour être libérée dans l’atmosphère sous forme de
vapeur d’eau. Un chêne adulte hisse ainsi près de 200 litres d’eau par
jour, à une hauteur d’une trentaine de mètres ! En région tempérée, un
hectare de forêt peut absorber jusqu’à 4 000 tonnes d’eau par an !

‡‡ Feuilles et photosynthèse
Chaque feuille est constituée par un limbe et est rattachée à
la tige par un pétiole qui se prolonge par le réseau des nervures.
22 Les feuilles montrent une extraordinaire diversité − simples ou
composées, molles ou coriaces, en forme d’aiguilles ou d’écailles,
caduques ou persistantes, etc. – mais toutes possèdent la même
fonction. Par le processus de la photosynthèse, elles fabriquent
des substances organiques à partir d’éléments minéraux simples :

Observer les arbres c’est bien, les identifier c’est mieux !


gaz carbonique de l’air, eau et substances minérales du sol.

Les stomates

23

Orifices microscopiques présents à la surface des feuilles, les stomates


permettent les échanges gazeux entre le végétal et l’air ambiant, pour
la photosynthèse et la respiration. L’eau transpire à travers les stomates
par lesquels circule, en sens inverse, le gaz carbonique de l’atmosphère
nécessaire à la photosynthèse. On compte 150 à 200 stomates par mm²,
sur la face inférieure des feuilles de Tilleul !

La source d’énergie est la lumière solaire, captée par la chlo-


rophylle qui donne leur couleur verte aux feuilles. Ce pigment
est concentré à l’intérieur de petits corpuscules, ou chloroplastes,
situés à l’intérieur des cellules des feuilles. Le processus de photo­
synthèse s’accompagne d’une absorption de gaz carbonique et
d’un rejet d’oxygène dans l’atmosphère.
Cependant comme tous les êtres vivants, les arbres respirent,
phénomène se traduisant par une consommation d’oxygène et
un rejet de gaz carbonique.

‡‡ Feuillus et conifères
Les conifères ont connu leur apogée il y a 170 millions d’an-
nées, avec à l’époque plus de 20 000 espèces, contre moins de
Réussir une excursion en forêt

600 aujourd’hui. Leurs feuilles, souvent en forme d’aiguilles


ou d’écailles, vivent plusieurs années et sont continuellement
renouvelées. C’est pourquoi ces arbres sont toujours verts (à l’ex-
ception du Mélèze). Coriaces et vernissées, ces feuilles résistent
à la sécheresse et au gel, c’est pourquoi les conifères sont domi-
nants dans les grandes forêts septentrionales et les montagnes
des régions tempérées. Leurs organes sexuels sont groupés en
cônes, mâles ou femelles. Chez beaucoup d’entre eux, le bois est
riche en cellules sécrétrices de résine, d’où leur nom de résineux.
Les feuillus sont caractérisés par des feuilles relativement larges
24 et par la présence de fleurs qui se transforment en fruits conte-
nant des graines. Apparus il y a 130 millions d’années, ils ont, au

Forêt de feuillus
cours de leur développement, éliminé les conifères de nombreux
milieux, ce qui explique le petit nombre de ces derniers observé
actuellement. Avec plus de 25 000 espèces, ils sont bien repré-
sentés sur tous les continents et sous tous les climats. En région

Observer les arbres c’est bien, les identifier c’est mieux !


tempérée, la plupart perdent leurs feuilles chaque automne et les
renouvellent entièrement au printemps ce qui est caractéristique
des régions possédant une alternance marquée des saisons.

‡‡ Au fil des saisons


Au printemps, des
changements extrême-
ment rapides se produi-
sent dans la nature qui
semble renaître. Sur les
branches des arbres, les
bourgeons éclatent, libé-
rant de jeunes feuilles,
tendres et luisantes.
Les premières fleurs
− jonquille, jacinthe,
muguet − apparaissent, profitant du soleil que les arbres, encore 25
dépourvus de feuillage, laissent passer. Les frondes des fougères
se développent, de nombreuses graines germent, les houppiers
verdissent. La croissance en diamètre des arbres reprend, la sève
se remet à circuler et
la feuillaison apparaît.
Pendant l’été, les
feuilles captent l’éner-
gie solaire permettant
à l’arbre de se déve-
lopper, produire des
fruits et accumuler des
réserves pour l’hiver.
La photosynthèse est
rapide par temps doux
et ensoleillé, quand la
lumière abonde et que
le sol et l’air restent
Jacinthes des bois au printemps humides.
À l’automne, avec les températures qui baissent et les jours
qui raccourcissent, les arbres à feuilles caduques préparent leur
dormance. La photosynthèse prend fin, les feuilles produisent
moins de chlorophylle et la forêt prend de magnifiques tons
bruns, jaunes ou rouges. Puis les feuilles se dessèchent et se déta-
chent. Les semences produites par les arbres tombent sur le sol.

Le vert qui cache le rouge


À l’automne, avec la diminu-
tion de la durée du jour et
la baisse des températures,
Réussir une excursion en forêt

l’activité végétale ralentit,


les feuilles ne sont plus
alimentées en sève brute,
la photosynthèse s’arrête et
la chlorophylle se dégrade.
Avant de tomber, les feuilles
prennent des tonalités
orangées ou jaunes, dues à la présence d’autres pigments, des antho-
cyanes, masqués par la chlorophylle durant le printemps et l’été.
Ces pigments jouent un rôle de protection contre les rayons ultravio-
lets et les déchets nocifs produits par le végétal lui-même.

26

Avec l’hiver qui s’installe, toutes les parties des arbres (troncs,
branches, racines, bourgeons) se mettent à vivre au ralenti, se nour-
rissant de leur réserve d’amidon. Le froid est indispensable à un
très grand nombre d’espèces car il lève les dormances des graines et
des bourgeons, et permet ensuite la reprise d’une vie active dès que
les conditions climatiques redeviennent favorables. Seuls quelques
végétaux (houx, lierre, la plupart des conifères) conservent un aspect
proche de celui qu’ils avaient durant la belle saison.

Quelques exceptions
Certains végétaux, comme le noisetier, fleurissent en hiver. Les cha-
tons mâles sont bien visibles dès décembre, alors qu’il n’y a plus de
feuilles, et la pollinisation a lieu généralement en début d’année. La
pollinisation des végétaux qui fleurissent précocement ne peut être
assurée par les insectes, mais uniquement par le vent.
Comment reconnaître
les différentes espèces

Observer les arbres c’est bien, les identifier c’est mieux !


d’arbres ?
C’est la prise en compte de plusieurs caractères − silhouette,
feuilles, bourgeons, fleurs, etc. − qui permet en général la déter-
mination d’une espèce.
La première étape est de reconnaître s’il s’agit d’un conifère
ou d’un feuillu (cf. la clé visuelle d’identification, p. 58 à 63).
S’il s’agit d’un feuillu, voici quelques caractères à observer.

‡‡ La région géographique et la situation


On procède par élimination. Par exemple, le Peuplier noir
ne sera jamais présent sur une colline aride…

‡‡ La silhouette
Elle est parfois si caractéristique 27
qu’elle permet l’identification  :
chêne épais et trapu, aux grosses
branches étalées et sinueuses, hêtre
aux branches dressées et rigides, etc.

‡‡ Les feuilles
Forme, présence de duvet, mode
d’insertion, disposition des feuilles sont à observer. Attention
cependant, chez beaucoup d’arbres, la forme des feuilles se
modifie avec l’âge (chêne vert aux feuilles bordées de piquants
chez le jeune, lisses chez l’adulte). Utilisez la clé visuelle d’iden-
tification, pages 60 à 63.

Feuille simple ou composée


Chez les feuilles simples, le limbe est constitué d’un seul
morceau : Chênes, Érables, Aulne, Charme…
Chez les feuilles composées, le limbe est constitué de plu-
sieurs parties ou folioles, portées par un axe ou rachis : Frêne,
Robinier…
Réussir une excursion en forêt

Feuille simple Feuille composée

Disposition des feuilles : alternes ou opposées


Les feuilles alternes sont insérées une à une, de part et d’autre
du rameau, mais décalées, à des hauteurs différentes.
Les feuilles opposées sont insérées deux par deux, et se font face.
•• Disposition des nervures
La nervation est palmée lorsque plusieurs nervures principales
partent de la base de la feuille : érables.
La nervation est pennée lorsqu’il existe une seule nervure
28
principale : bouleaux, hêtres…
•• Mode d’insertion aux rameaux
‡‡ L’écorce
Vous observerez la couleur, la texture, la forme et l’importance
des fissures, la présence de lenticelles… Mais attention, l’écorce

Observer les arbres c’est bien, les identifier c’est mieux !


change aussi d’aspect avec l’âge. Souvent fine et lisse chez les jeunes
arbres, elle s’épaissit et se fend chez les sujets plus âgés.

Écorce de l’Aulne de Corse

‡‡ Les fleurs 29

Elles sont utiles à la reconnaissance des espèces bien qu’elles


soient, sur de nombreux arbres, discrètes et de brève durée de
vie. Elles ne s’épanouissent parfois qu’au sommet des individus
de grande taille ou d’un âge avancé (plusieurs dizaines d’années
en général).
Les organes mâles et femelles peuvent être portés par des
fleurs différentes ou par les mêmes fleurs. Chez les espèces dites
dioïques, les fleurs mâles et femelles sont sur des pieds différents :
Saule, Peuplier… Chez les espèces monoïques, les fleurs mâles et
femelles sont distinctes mais portées par le même arbre : Noyer,
Chêne, Aulne, Bouleau… Chez les espèces hermaphrodites,
les fleurs réunissent à la fois les organes femelles et les organes
mâles : Sorbier, Merisier, Tilleul, Alisier…

‡‡ Les fruits
Ils sont très utiles à la
Réussir une excursion en forêt

reconnaissance de l’espèce
tant qu’ils sont présents,
depuis la fertilisation de la
fleur jusqu’à sa maturation
et sa dispersion.

Enveloppe charnue, ou brou,


de la noix se fendant
et libèrant la coque renfer-
mant le cerneau, comestible
30

Comment identifier
un arbre en plein hiver ?
Dépourvu de ses feuilles, un arbre est alors plus difficile à
identifier. Cependant son écorce et ses bourgeons constituent
de bons renseignements : taille, forme (à observer avant leur ouver-
ture ou débourrage), présence d’épines sur la tige, couleur, toucher (les
bourgeons du Sorbier domestique sont collants), position par
rapport au rameau, nombre et disposition des écailles, présence
de poils sur celles-ci.
Ainsi, les gros bourgeons noirs et veloutés sont caractéris-
tiques du Frêne. Une écorce lisse et de longs bourgeons pointus
permettent de distinguer le Hêtre. Les bourgeons globuleux aux
écailles vertes bordées de brun sont des critères de reconnaissance
de l’Alisier torminal…
Observer les arbres c’est bien, les identifier c’est mieux !
L’aspect des cicatrices foliaires, c’est-à-dire des marques
laissées sur le rameau à la chute d’une feuille, est parfois un bon
critère : en forme de cœur chez le noyer, de fer à cheval chez le
Marronnier, etc.
La forme et le nombre des lenticelles, permettant les échanges 31
gazeux, du tronc et des branches.
Des feuilles mortes encore attachées aux branches et les restes
éventuels de fruits sont également de bons critères… quand ils
sont présents !
Principaux genres
et familles

‡‡ Conifères
Familles Genres

Araucariacées Agathis, Araucaria


Réussir une excursion en forêt

Céphalotaxacées Cephalotaxus

Actinostrobus, Libocedrus, Calocedrus, Cupressus,


Cupressacées
Chamaecyparis, Thujopsis, Thuja, Juniperus…

Pinacées Abies, Picea, Pseudotsuga, Tsuga, Cedrus, Laris, Pinus…

Podocarpacées Podocarpus, Microstrobus…

Taxacées Taxus, Pseudotaxus…

Taxodiacées Sequoia, Metasequoia, Taxodium, Cryptomeria…

32

Cerisier des oiseaux de l’Arboretum de Chèvreloup


‡‡ Feuillus

Observer les arbres c’est bien, les identifier c’est mieux !


Familles Genres

Bétulacées Alnus, Betula, Carpinus, Ostrya, Corylus

Cannabacées Celtis

Comacées Cornus

Éricacées Arbutus

Fabacées Laburnum, Robinia

Fagacées Quercus, Castanea, Fagus

Juglandacées Juglans

Lauracées Laurus

Magnoliacées Magnolia

Malacées Malus

Myrtacées Callistemon, Eucalyptus, Myrtus

Oliacées Fraxinus, Olea

Platanacées Platanus 33
Rosacées Sorbus, Prunus

Salicacées Populus, Salix

Sapindacées Acer, Aesculus

Théacées Camellia

Tiliacées Tilia

Ulmacées Ulmus
Entre espèces
et écosystèmes
Les forêts sont constituées de milieux naturels
variés (pelouses sèches, tourbières, landes,
mares…) abritant tout un cortège d’espèces :
arbres, arbustes, plantes, oiseaux, mammifères,
Réussir une excursion en forêt

insectes, vers, champignons, lichens, fougères…


Les arbres entretiennent une grande diversité
d’interrelations avec les organismes vivants qui
les entourent, individus de la même espèce ou
d’espèces différentes, animales et végétales.

En se développant, les
arbres occupent un espace
34 que d’autres végétaux ne
peuvent plus utiliser.
Tout au long de leur vie,
ils apportent gîte et nour-
riture à de nombreux
prédateurs et parasites.
Beaucoup d’entre eux uti-
lisent des animaux pour
assurer la pollinisation de
leurs fleurs et la dissémi-
nation de leurs graines.
En mourant, ils restituent
à leur milieu de grandes quantités de matières organiques.
Le chêne d’une forêt présente par exemple une morphologie
particulière en fonction des conditions dans lesquelles il s’est
développé : houppier large et élevé s’il a poussé de façon isolée,
étroit et court s’il s’est développé à proximité d’autres arbres, en
futaie. Son tronc porte du côté le plus exposé aux vents domi-
nants une poussière d’algues vertes, des lichens et des mousses.
Entre espèces et écosystèmes
Un vieux chêne au tour de taille impressionnant !

Un lierre sinueux se cramponne à son tronc. Ses jeunes


feuilles sont recouvertes d’un fin feutrage blanc d’Oïdium du
chêne (champignon parasite) et quelques-unes de ses branches
sont envahies par des touffes de gui. Des champignons vivent à son 35
pied. Certains se développent sur le lit de feuilles tombées de ses
branches et dans l’humus, né de leur décomposition. D’autres,
comme les amanites, sont en relation étroite avec ses racines par
le mycélium qui leur a donné naissance. De nombreuses espèces
interviennent dans la vie du chêne : mangeurs de glands (geai
du chêne, écureuil), oiseaux nichant dans le tronc (pic, sitelle)
ou dans le houppier (corneille, pie), insectes s’attaquant au
bois (lucane cerf-volant), aux bourgeons (chenilles tordeuses
du chêne), aux feuilles (cynips des galles), aux racines (larves
de hanneton), etc.
En forêt, une compétition s’opère entre les arbres apparte-
nant à une même espèce, tant pour l’espace que pour la lumière.
Dans un peuplement dense d’arbres, la lumière est arrêtée par les
houppiers, de sorte que le bas de ceux-ci ne reçoit qu’une faible
quantité de lumière. Quand l’éclairement devient trop faible,
la photosynthèse est insuffisante et les branches basses meurent
progressivement, puis tombent. Les houppiers se dégarnissent
ainsi par le bas. L’éclairement limite pour lequel cette chute de
branches se produit varie selon les espèces, de 1,5 % de l’éclai-
rement maximal au sommet du houppier pour le Hêtre, à 20 %
pour le Mélèze.
Réussir une excursion en forêt

Les hêtraies, un sous-bois pauvre


36 en arbustes et en herbes
La disposition de leur feuillage en strates horizontales superposées
rend les Hêtres très efficaces pour capter les rayons du soleil. Peu
de lumière arrive de ce fait jusqu’au sous-bois. Les seules plantes
qui s’y développent sont munies de systèmes souterrains leur
permettant d’emmagasiner des réserves. Ce sont des espèces qui
fleurissent précocement (jacinthe des bois) avant que la ramure
des grands arbres ne se couvre de feuilles et n’assombrisse le sol,
ou des espèces vivant des matières organiques en décomposition,
comme la petite orchidée « néottie nid-d’oiseau », dépourvue
de chlorophylle, et de nombreux champignons (lactaires, bolets,
polypores, etc.).
La surface occupée par le Hêtre représente 9 à 10 % du parc
forestier français. Avec plus de 1,2 million d’hectares, les hêtraies
arrivent au deuxième rang des forêts de feuillus après les chênaies
(Chênes pédonculés et Rouvres confondus), et au troisième rang en
prenant en compte les gigantesques pinèdes des Landes. Dans le
Massif central, les vieilles hêtraies de l’Aigoual et du Mont Lozère
sont classées réserves biologiques.
Entre espèces et écosystèmes
L’épais couvert de ces conifères ne laisse filtrer
qu’un faible pourcentage de la lumière solaire

La forêt, une juxtaposition


de biotopes 37

Une forêt est une juxtaposition de plusieurs biotopes diffé-


rant par la nature de leur sol, leur humidité, leur exposition et
l’exploitation qu’en fait l’homme. Chacun d’entre eux possède sa
propre communauté végétale composée de diverses espèces : arbres,
arbrisseaux, plantes herbacées, fougères, mousses… L’identité de
ces espèces, leur importance relative, leurs relations, leur répar-
tition en strates verticales, et l’évolution de cet ensemble au cours
de l’année définissent une phytocénose forestière.

Riches lisières
Les lisières, zones de transition entre la forêt et les milieux ouverts,
abritent de nombreuses espèces végétales et animales. Leur limite est
parfois tranchée, parfois progressive. Dans ce cas, elles offrent une
gamme complète d’habitats et abritent une grande diversité d’espèces.
‡‡ La forêt française en quelques chiffres
Avec plus de 15,5 millions d’hectares, elle couvre 28 % du
territoire métropolitain.
Plus de 11 500 collectivités sont propriétaires de 15 % de la
forêt. L’État possède les forêts domaniales, représentant 10 % de
la forêt. La forêt française est composée aux deux tiers de feuillus
et à un tiers de conifères. 10 espèces composent 80 % des peu-
plements : 6 feuillus (Chêne pédonculé, Chêne rouvre, Hêtre,
Châtaignier, Merisier, Frêne) et 4 conifères (Pin maritime,
Sapin, Épicéa, Pin sylvestre). Plus de 80 espèces se partagent
les 20 % restants (données ONF).
Réussir une excursion en forêt

Hormis la Russie, les trois plus grands pays forestiers d’Eu-


rope sont la Suède, la Finlande et la France. La forêt française
forme 0,4 % du manteau forestier mondial.

‡‡ Les grandes régions forestières de France


Du fait de la variété de
son climat, de ses reliefs, et
de la longueur de ses côtes, la
38 France possède plusieurs types
de forêts, qui ont chacune
leurs particularités. Forêts de
plaine, de collines, de litto-
ral ou de montagne, font sa
richesse et sa diversité.

Les forêts de plaines


et de collines
Elles sont extrêmement
variées, avec dominance du
chêne, du Hêtre et du Charme,
accompagnés de beaucoup
d’autres feuillus, mais égale-
ment de nombreux conifères,
en particulier plantés (Pin
sylvestre, Pin maritime des
Landes, Douglas…). Forêt de feuillus
Les forêts de montagne
En montagne, la nature de la végétation se modifie avec
l’altitude. En Haute-Savoie par exemple, à un étage collinéen
(jusqu’à 600 m) à forêts de chênes, éventuellement de châtai-
gniers, fait suite un étage montagnard inférieur (600-1 300 m)
à hêtres prédominants ; puis un étage montagnard supérieur
(1 300-1 700 m) où dominent les conifères. Enfin un étage
subalpin à conifères (Épicéa, Mélèze, Pin à crochet) et rares
feuillus (Aulne). Les conditions de croissance y sont difficiles :
forts contrastes de température jour-nuit, enneigement très long,
violence des vents sur les crêtes. L’étage alpin ne comprend que
quelques arbrisseaux nains. La limite forestière (2 000-2 400 m
dans les Alpes) est plus élevée en versants sud, ou adrets, enso-

Entre espèces et écosystèmes


leillés, qu’en versants nord ou ubacs.

Les forêts méditerranéennes


Elles sont soumises à de fortes sécheresses estivales, des pluies
irrégulières, au cours de l’année et d’une année à l’autre, fré-
quemment au mistral et parfois au gel pendant l’hiver. De hauteur
généralement faible (moins de 15 m), on y trouve le Chêne vert,
le Chêne-liège, le Pin d’Alep, le Pin parasol. Les végétaux sont
adaptés à la sécheresse : enracinement profond, feuilles à sur-
face réduite, épaisses, couvertes de poils courts. Ces forêts sont 39
souvent dégradées par diverses actions humaines (exploitation
abusive, défrichements, pâturages par moutons et chèvres) et des
incendies, qui laissent la place aux garrigues et maquis.

Pins maritimes, Port Cros


Les forêts tropicales françaises,
réservoirs de biodiversité
Les Départements et Territoires d’outre-mer possèdent un ensemble
forestier d’un grand intérêt scientifique et patrimonial. En Guadeloupe
et à la Martinique, plusieurs types de forêts cohabitent (sèche, humide,
mangroves) ; la montagne Pelée et les pitons du Carbet sont couverts
d’une forêt luxuriante jusqu’à 1 000 m d’altitude. Les forêts tropicales
humides de la Guyane française présentent une biodiversité exception-
nelle avec plus de 1 200 espèces d’arbres ! L’île de la Réunion possède
une riche forêt primaire très bien conservée. Dans le Pacifique, la Nou-
velle-Calédonie détient le record mondial de la diversité pour les coni-
fères : 45 espèces, toutes endémiques.
Au plan mondial, les forêts tropicales ne couvrent que 7 % de la sur-
face terrestre, mais abritent 50 % de toutes les espèces animales et
végétales du globe !
Réussir une excursion en forêt

Le rôle de l’écosystème forêt, à l’échelle de la planète


Les forêts jouent un rôle essentiel tant par la densité et le
nombre des individus qui participent à cet écosystème, la nature
des végétaux qui le constituent, que la surface colossale qu’elles
couvrent (environ 30 % de la surface des continents).
Durant les périodes de feuillaison, les forêts assurent par la
photosynthèse, la fabrication de matières organiques, la consom-
mation de dioxyde de carbone et la libération d’oxygène. Compte
40 tenu des quantités considérables mises en jeu, elles interviennent
de manière essentielle dans le cycle du carbone, de l’oxygène et de
l’eau, et donc sur le maintien de la composition de l’atmosphère.
L’écosystème forêt influe fortement sur les climats. L’impor-
tante évapotranspiration (cf. p. 21) dont elle est le siège participe au
climat de la région dans laquelle elle se situe. En outre, elle semble
pouvoir, par sa capacité à fixer le dioxyde de carbone, constituer
un agent primordial de lutte contre le réchauffement climatique.

‡‡ Quelques mammifères de nos forêts


Actifs au crépuscule ou la nuit, ils sont beaucoup plus difficiles
à observer que les oiseaux ou les papillons ! Percevant la présence
humaine à grande distance, ils se dissimulent ou s’immobilisent,
échappant aux regards les plus entraînés. Les premières heures
de la matinée sont particulièrement propices à leur observation.
Belettes, hermines, marte, campagnol roussâtre, muscardin,
etc., trouvent abri et nourriture dans la végétation variée des
lisières et chassent activement jour et nuit, mais aussi :
L’écureuil roux

Entre espèces et écosystèmes


Arboricole, il descend toutefois souvent à terre. Son nid est assez volumineux,
construit avec des branches rongées, fixé aux fourches des arbres, garni de
mousses et d’écorce. Il se nourrit de graines de conifères, noisettes, glands,
faines, baies, bourgeons, escargots, insectes, œufs. Il stocke des « provisions »
qu’il cache dans des cavités ou qu’il enterre. Prédateurs : renard, rapaces, hiboux.
Taille : 20-30 cm, plus une queue en panache de 20 cm. Habitat : Bois et forêts de
feuillus et conifères à sous-bois épais ; en montagne, jusqu’à la limite supérieure
des arbres (2 000 m).

La genette 41

Solitaire, elle défend son territoire qu’elle marque à l’aide de sécrétions des
glandes anales et d’urine sur rochers, troncs. Le jour, elle se repose perchée dans
les arbres. La nuit, elle en descend pour chasser musaraignes, lézards, oiseaux.
Prédateurs : renard, hiboux…
Taille : 45-60 cm, plus une queue de 40-50 cm. Habitat : Au sud de la Loire et à l’ouest
du Rhône, paysages boisés, secs, rocheux, forêts de chênes verts, garrigues, bocages.
Le blaireau
Réussir une excursion en forêt

Il creuse des terriers profonds, à plusieurs galeries, qu’il cherche souvent à prendre
au renard. Il vit en clans sur un territoire qu’il balise (par dépôt d’excréments),
aménage et défend. Le blaireau est un mangeur de vers de terre, serpents, cra-
pauds, insectes, fruits rouges, racines, champignons…
Taille : 60-75 cm, plus une queue de 15 cm. Habitat : Forêts et bois de feuillus
et mixtes, prairies, landes ; nocturne, territorial, donc difficile à voir.

Le sanglier

42

Il se déplace en général par petits groupes familiaux, les vieux mâles restant
solitaires. Il se repose le jour dans sa souille, cuvette humide dans laquelle il se
vautre pour réguler sa température et se débarrasser de ses parasites cutanés. Le
soir, il se met en quête de nourriture  : lézards, rongeurs, animaux malades,
racines. Il fouille la terre pour y trouver vers et insectes (il dévaste les champs
de maïs et de pommes de terre !).
Taille : Jusqu’à 2 m et 250 kg. Habitat : Mâles avec une paire de canines pointues
(jusqu’à 25 cm). Forêts de feuillus, broussailles avec lieux humides..
Le renard roux

Entre espèces et écosystèmes


Il a plusieurs terriers servant à l’élevage des jeunes et pratique un tunnel à
travers les ronces. La nuit, chasse rongeurs, oiseaux… et se nourrit aussi de
fruits, baies (il chasse le blaireau de son terrier en déposant des excréments
devant). Il est considéré comme le principal vecteur de la rage.
Taille  : 60-80  cm, plus une queue de 30 à 50  cm. Habitat  : Forêts, campagne
cultivée, faubourgs des villes. Il marque son territoire par des urines et des crottes

Le cerf

43

Il n’est pas facile à voir car il est très méfiant. Il se repose le jour et sort au
crépuscule pour se nourrir dans les clairières ou les prés, sans quitter l’endroit
auquel il est habitué. Mâles et femelles vivent séparément, en hardes. Les vieux
mâles sont solitaires et farouches. Ses bois (andouillers) tombent en hiver et
repoussent en février. Il est herbivore  : herbes, pousses d’arbres, ronce,
graminées, glands, champignons…
Taille : Jusqu’à 2,50 m de long et 200 kg. Habitat : Grandes forêts de feuillus ou
de conifères, avec fourrés. Excellent coureur.
Le chevreuil
Réussir une excursion en forêt

Il vit seul ou en groupes familiaux (hardes) composés de femelles et de leurs


petits. Excellent odorat. Il se nourrit de jeunes pousses, lierre, glands, baies…
Il est sur la liste rouge des mammifères de France métropolitaine.
Taille : Jusqu’à 1,20 m de long. Poids : 20 kg. Habitat : Bois de feuillus riches en
arbres et en broussailles, forêts aux sous-bois touffus, à proximité de prairies,
lisières de forêts. Relativement visible car sédentaire.

Le chamois

44

Ou isard (dans les Pyrénées). L’été, vous pouvez l’observer en montagne, sur les
plus hautes pelouses, les alpages, à la limite des neiges persistantes. L’hiver, il
descend dans les forêts de conifères, entre 800 et 2 300 m. Il escalade les pentes
rocheuses les plus raides. Il vit en groupes (hardes) mais les vieux mâles sont
solitaires. Il se nourrit de graminées, feuilles, pousses, lichens, écorces, aiguilles
de conifères.
Taille : Jusqu’à 1,40 m de long. Poids : 25-50 kg.
‡‡ Quelques oiseaux de nos forêts
Le nombre d’espèces d’oiseaux nicheuses en France est estimé
à 285 et 35 % d’entre elles sont considérées comme forestières.
Le geai des chênes

Entre espèces et écosystèmes


Un couvert assez dense lui est nécessaire car il doit pouvoir se dissimuler rapi-
dement. Beau plumage fauve au bleu éclatant sur les ailes, remuant, criard, voix
éraillée. Il se nourrit principalement de glands ainsi que de fruits, faines, in-
sectes. Maladroit au vol, il est une proie de l’épervier.

Taille : 30 cm. Habitat : Bois, forêts de feuillus et de conifères.


45
Le loriot d’Europe

Il se nourrit d’insectes, araignées, fruits… Il vit dans les forêts de feuillus,


souvent dans les hautes frondaisons, peupleraies des vallées marécageuses.
Taille : 20 cm. Jaune d’or avec ailes noires. Migrateur.
Le pic épeiche
Réussir une excursion en forêt

Il martèle vigoureusement les troncs ou les branches de percussions rapides qui


font résonner le bois. Il se nourrit de larves d’insectes, fourmis, araignées,
graines de conifères, faines.
Taille : 20 cm.

Le grimpereau des jardins

46

Il recherche sa nourriture, accroché aux troncs et aux branches d’arbres, dont il


inspecte minutieusement les crevasses et les mousses, à l’affût de minuscules in-
sectes. Il se nourrit d’insectes, araignées, cloportes, mille-pattes…
Taille : 12 cm.
Le pouillot véloce

Entre espèces et écosystèmes


Il établit son poste de chant dans les grands arbres, à au moins 5 m du sol. Il se
nourrit de petits insectes, chenilles, moucherons.
Taille : 10 cm. Habitat : Forêts, sites boisés et broussailleux, massifs de saules,
aulnes, peupliers, friches.

La sittelle torchepot

47

Étonnant grimpeur, il progresse par petits bonds, accroché à l’écorce des troncs
avec ses griffes acérées, et se déplace souvent la tête en bas ! La femelle pétrit
des boulettes de boue et d’argile qu’elle dispose autour de l’ouverture d’un creux
d’arbre pour en rétrécir l’entrée. Se nourrit de faines et de noisettes qu’il martèle
à grands coups de bec.
Taille : 15 cm.
‡‡ Les traces laissées par les animaux
Beaucoup d’animaux des forêts laissent des traces de leur
passage. Certains circulent régulièrement aux mêmes endroits,
au niveau de « coulées » : herbes couchées à travers les hautes
herbes, tunnels dans les haies conduisant à un terrier… Un terrier
de renard ou de blaireau se reconnaît à la présence de déblais
fraîchement rejetés, à des empreintes récentes et à l’absence de
toiles d’araignée en travers de l’ouverture.
Comme de nombreux oiseaux, les rapaces régurgitent par le
bec les matières qu’ils n’ont pas digérées sous la forme de petites
boules. À chaque espèce son type de pelotes. Celles de la chouette
Réussir une excursion en forêt

hulotte sont par exemple noires et ovales, et contiennent des


amas de poils, des plumes, des os non digérés de petits rongeurs.
Les animaux laissent au sol des empreintes de leurs passages,
particulièrement visibles au bord des flaques d’eau ou dans la boue
après la pluie. Une observation attentive permet de reconnaître
les types de pieds à ongles (cerf, chevreuil, sanglier), à pelotes
(renard, écureuil) ou à doigts (oiseaux).

48

Le bois mort en forêt :


une importante source de vie
20 à 30 % des espèces forestières dépendent du bois mort. Ce sont
surtout des insectes (se comptant par milliers d’espèces !) qui s’en
nourrissent à différents stades de décomposition.
Des activités
pour toute la famille
Lieux patrimoniaux riches d’une remarquable
biodiversité, source d’énergie renouvelable, lieu

Des activités pour toute la famille


de stockage de carbone, sources de bien-être, les
forêts font partie de notre quotidien et nous sont
indispensables. À nous en retour de les protéger.

49
Des actions pour la forêt
Le plan d’action forêt du ministère de l’Écologie et du Déve-
loppement durable concerne notamment les espèces forestières
menacées, les réseaux d’espaces protégés et la gestion des sites
Natura 2000 forestiers. Il prévoit également des mesures pour
renforcer une gestion forestière durable respectueuse de la
biodiversité, basée sur une meilleure connaissance de l’impact
du changement climatique sur les forêts.
Réussir une excursion en forêt

‡‡ Les espèces forestières menacées


Plusieurs actions sont mises en œuvre pour garantir la diversité
des essences et des gènes, la lutte contre les espèces exotiques enva-
hissantes et la conservation des habitats d’espèces qui dépendent
de la forêt. Ce dernier aspect concerne les espèces vivant dans
les arbres morts, ce qui représente près de la moitié des oiseaux
forestiers et plus de 1 000 insectes dont certains, prédateurs
de parasites, sont indispensables à la survie de la forêt. Sont
50 concernées également les espèces vivant au cœur des massifs et
des forêts anciennes, les espèces forestières vivant dans les cavités
des arbres et celles sensibles aux coupes forestières. Des actions

Longicorne
sont également menées afin de préserver l’équilibre forêt-gibier,
en régulant le nombre de grands ongulés (cerfs, chevreuils). En
effet, lorsqu’ils sont en surnombre, ils épuisent la ressource
végétale et compromettent le renouvellement des forêts.

‡‡ Protéger des espaces naturels


•• 10 parcs nationaux visent à protéger des types de patri-
moine naturel, culturel et paysager exceptionnel et
emblématique du territoire français. Un parc national

Des activités pour toute la famille


forestier sera bientôt créé « entre Champagne et Bour-
gogne » (feuillus de plaine – départements de la Côte
d’Or et de la Haute-Marne).
•• Les zones Natura 2000, sont des sites représentatifs de la
biodiversité européenne où la préservation des habitats et
des espèces naturelles de l’Union européenne est assurée
dans des territoires occupés par l’homme. Les espaces boi-
sés représentent aujourd’hui 40 % du réseau Natura 2000
(qui couvre 12,5 % du territoire français métropolitain).
•• Les réserves naturelles, nationales ou régionales : il
existe 110 réserves naturelles forestières (couvrant plus de
40 000 hectares) en métropole (notamment les réserves 51
des Hauts Plateaux du Vercors, de la Haute Chaîne du

Réserve de Porquerolles
Jura, des Gorges de l’Ardèche) et 12 réserves (près de
240 000 hectares) en outre-mer.
•• Les réserves forestières en forêt publique ou « réserves
biologiques » visent à protéger la biodiversité de ces
forêts (en particulier les forêts domaniales). En Franche-
Comté par exemple, l’ONF a créé neuf réserves biolo-
giques : une Réserve biologique intégrale (RBI), en forêt
domaniale de Chaux, où toute intervention humaine
est interdite, ce qui permet d’étudier la dynamique de
l’écosystème, ainsi que huit Réserves biologiques diri-
gées (RBD) qui protègent des espèces et habitats remar-
quables. Sont ainsi préservées les forêts alluviales (RBD
Réussir une excursion en forêt

de la vallée de la Clauge, en forêt de Chaux), ensemble


de vallons marécageux à la végétation luxuriante qui attire
insectes et oiseaux (pics), les oiseaux cavernicoles et les
insectes mangeurs de bois mort (RBD de la Glacière, en
forêt de Joux), les Tétras ou coq de Bruyère (RBD de
Grand Roncey en forêt de La Longine).

L’opération « Un enfant, Un arbre »


Avec le concours de l’ONF, de certaines collectivités territoriales et
d’associations d’Amis des forêts, les parents d’enfants nés dans l’année
52
sont conviés à planter un arbre. Celui-ci est soigneusement localisé et
répertorié au nom et prénom de l’enfant.

‡‡ Des associations actives


La Société nationale de protection de la nature participe aux
débats scientifiques et joue un rôle d’expert et d’incitateur auprès
des pouvoirs publics. Elle participe à la gestion d’espaces naturels
et à la sauvegarde d’espèces menacées, ou considérées en danger
potentiel. De nombreuses associations naturalistes régionales
organisent des sorties auxquelles participent des amateurs et des
professionnels qui guident le regard du public et l’informent
sur la faune, la flore, la géologie… Les associations « Amis des
Forêts » proposent des circuits et des randonnées naturalistes,
avec des thèmes variés suivant les saisons : sortie découverte sur
les champignons ou le « brame du cerf » en automne (forêt de
Fontainebleau), sortie « nettoyage » au printemps, etc.
Des activités pour toute la famille
Rochers et conifères en forêt de Fontainebleau

Le programme « Arbres & Forêt » de l’association Noé


Conservation assure notamment la promotion de gestes éco-
citoyens pour protéger la forêt. Les « 10 engagements pour la
forêt » montrent, de façon
ludique, comment agir quo- 53
tidiennement pour celle-ci.
Une des missions de Noé est
également de mobiliser les
petits propriétaires forestiers
autour de la question de la
biodiversité sur leur parcelle
(bois morts, vieux arbres).
Dans toute la France,
l’Office national des forêts
(ONF) propose une large
gamme d’activités. Le Centre
d’initiation à la forêt accueille,
par exemple, des groupes
de scolaires, d’étudiants et
d’adultes sur le massif forestier
de Fontainebleau. Disposés
aux principaux carrefours de la
forêt, des panneaux explicatifs Vieil olivier au tronc creux
guident et renseignent les promeneurs sur les caractéristiques de
la forêt (principaux arbres, fleurs, vie d’une mare…).
L’association A.R.B.R.E.S. sollicite le public à un inven-
taire participatif d’« Arbres remarquables », soit par leur âge,
leurs dimensions, leurs formes, soit par leur histoire ou leur
légende. Le public est invité à remplir une fiche d’identifica-
tion de l’arbre : commune, références de carte topographique
IGN ou GPS, circonférence du tronc à 1 m du sol, forme, etc.
(www.arbres.org/association.html).
Réussir une excursion en forêt

Quelques conseils
pour réaliser un herbier
de feuilles d’arbres
En automne, les feuilles tombent des arbres. C’est le moment
d’en ramasser quelques-unes. À la belle saison, on peut aussi en
prélever une ou deux sur l’arbre. Mais attention qu’il ne s’agisse
54 pas d’espèces localement protégées !
En complément de la récolte, notez avec précision le lieu et
la date de la récolte. Un dessin ou une photographie de l’arbre
pourra accompagner très avantageusement ces informations.

‡‡ Préparer, sécher
Pour sécher les feuilles fraîchement cueillies, la technique la
plus simple consiste à les étaler sur des papiers absorbants, style
essuie-tout ou journaux, pliés en deux et mis en piles.
Dans la pile, chaque échantillon placé dans sa feuille double
est séparé de la suivante par quelques feuilles de papier absorbant
de même format. Le tout est placé sous une planche de bois
portant un objet très lourd (gros livres, pierres).
Les journaux sont changés chaque jour jusqu’à ce qu’au tou-
cher, la feuille ne donne plus aucune impression de moiteur.
Si on la soulève par l’extrémité de sa tige, elle doit rester à peu
près raide, ou se courber légèrement.
Des activités pour toute la famille
‡‡ Identifier, étiqueter
Une fois sèches, les feuilles sont reportées sur le support
définitif (papier épais ou cartonné). On les fixe à l’aide de papier
gommé, découpé en fines bandelettes. Pour chaque échantillon,
indiquer avec précision : le nom complet si on peut (nom com-
mun, nom scientifique avec genre, espèce, auteur), la localité
et la date de récolte.

55

Ensuite, soyez très attentifs à la conservation de cet herbier


dont la confection vous a donné tant de peine ! Il est à protéger
de la lumière qui décolore les échantillons, de la poussière, de
l’humidité et de l’attaque des parasites et insectes ; il est d’ailleurs
recommandé de saupoudrer un peu d’insecticide sur chaque
échantillon.
‡‡ Plantez des chênes !
À l’automne, récoltez quelques glands tombés sur le sol, près
d’un chêne. Pour savoir s’ils sont capables de germer, il suffit
de les laisser tomber dans un seau rempli d’eau ; conservez ceux
qui tombent au fond - ce sont ceux qui ont le plus de chances
de survivre - et éliminez les autres.
Réussir une excursion en forêt

56
Laissez les glands tremper dans l’eau pendant une nuit. Puis
placez-les dans un pot, sous une couche de quelques centimètres
de terreau. Humidifiez le terreau. Installez les pots dans un
endroit ensoleillé. Pour hâter la germination, recouvrez les pots
d’un sac en plastique bien fermé.
Quelques semaines plus tard, une tige verte apparaît. À ce
moment-là, enlevez le sac plastique et arrosez régulièrement.
Au fil des mois, une petite plantule se développe. Au printemps,
c’est le moment de la planter dans un pot plus gros ou mieux,
en terre. Pour les transplanter, creusez un trou assez grand pour
donner aux racines suffisamment de volume. Plantez chaque plant
bien droit, puis comblez le trou avec de la terre. Tassez bien et
arrosez. Mieux vaut tenter de faire germer plusieurs glands à la
fois car tous ne germeront pas… Cette même opération peut
s’effectuer avec des châtaignes ou des faines de hêtres.
Pousses de chênes

57

Des activités pour toute la famille


Quelques pistes pour identifier les conifères
Aiguilles allongées
Piquantes et courtes Épicéa (p. 74)
Seules sur le rameau
Non 2 bandes blanches Sapin (p. 104)
piquantes dessous. Cônes dressés
(12 cm).
Odeur de citronnelle. Douglas (p. 72)
Cônes pendants (5-
10 cm) avec de petites
fourches.

Moins Serrées. Cônes avec Pin à crochets


Clé visuelle d’identification

de 9 cm écailles crochues. (p. 92)

Piquantes, vert-bleu, Pinsylvestre(p. 100)


tordues. Petits cônes
(3-5 cm).

Fines, souples 6-9 cm. Pin d’Alep (p. 86)


Gros cônes (6-12 cm), à
gros pédoncule.

Courtes (3-8 cm) droites, Pin mugo (p. 96)


2 dans une gaine finement dentées au bord.
58

9 à 15 cm Rigides, piquantes. Cônes Pin noir


5-8 cm. d’Autriche (p. 98)

Souples, vrillées, non Pin laricio (p. 90)


piquantes. Cônes 4-8 cm.

Plus Très longues, rigides Pinmaritime(p. 94)


de 15 cm (jusqu’à 22 cm). Cônes
très gros (jusqu’à 18 cm).

Longues, souples Pin parasol (p. 97)


(13-18 cm). Gros cônes
globuleux (jusqu’à 13 cm)

Longues (15-25 mm) Pin à encens (p. 93)


insérées par 3 dans une
gaine. Cônes allongés
(8-12 cm).
Quelques pistes pour identifier les conifères

Aiguilles allongées
Touffes de 2 à 4 Rigides, courtes. Gros cône Cèdre (p. 66 et  68)
en forme de tonneau, dressé.

Touffes de 5 Cônes longs, pendants, Pin Weymouth (p. 102)


courbés (jusqu’à 20 cm).

Clé visuelle d’identification


Cônes dressés, trapus, Pin cembro (p. 88)
violacés, résineux (5-10 cm).

Touffes de plus de 5 Petites, molles, caduques. Mélèze (p. 84)


Petits cônes ovoïdes
(2-4 cm).

59

Aiguilles en forme de minuscules écailles Cyprès (p. 70)

Couvrent les rameaux.

Cônes petits (2-3 cm) globuleux.

Aiguilles hérissées, très piquantes Genévrier (p. 78)

(10-20 mm.)

Cônes charnus à l’aspect de baies noirâtres.

Aiguilles molles, plates  If (p. 82)

Graine entourée d’une coupe charnue rouge vif.


Quelques pistes pour identifier les feuillus
Feuilles simples − Feuilles alternes

Nervures 3 à 7 lobes plus ou moins échancrés Platane (p. 180)


palmées
Bord lisse, Feuille elliptique à ovale. Glands. Chêne vert (p. 141)
avec parfois
des épines
Feuille ovale à lobes arrondis Chêne (p. 128)
ou effilés. Glands.
Clé visuelle d’identification

Bord lobé
Feuille aussi large que longue, Alisier torminal (p. 109)
à lobes aigus.
Feuille aussi longue Peuplier noir (p. 178)
que large, en coin
à la base, verte et
glabre sur les 2
Feuille faces, pétiole plat.
triangulaire Feuille à long Bouleau pubescent
ou en pétiole rond ; (p. 118)
Nervures losange écorce lisse
pennées Rameaux pubescents
60 blanchâtre, fruit
Bouleau verruqueux
sec ailé.
(p. 120)
Bouleau Rameaux glabres,
Bord denté verruqueux
Bourgeons sans Aulnes vert (p. 116)
pédoncule
Bourgeons avec Aulne blanc (p. 114)
Feuille pédoncule, feuilles Feuilles ovales,
arrondie. en coin à la base.
régulièrement dentées,
Petits cônes
grises dessous
ovoïdes.
Aulne Aulne glutineux (p. 112)
Feuilles arrondies,
extrémité tronquée,
glabres

Bord denté Bord lisse Bord lobé


Exemple : Orme Exemple : Saule Exemple : Chêne
Quelques pistes pour identifier les feuillus
Feuilles simples − Feuilles alternes

Feuille Feuilles 3-8 cm, Tilleul à petites feuilles


en forme glabres sur les 2 faces. (p. 188)
de cœur, Feuilles 8-15 cm un Tilleul à grandes feuilles
avec une peu velues dessous. (p. 189)
pointe au Feuilles 3-13 cm vertes Tilleul argenté (p. 190)
bout. foncé mate dessus,
Tilleul duvet blanc dessous.
Arbousier (p. 110)

Clé visuelle d’identification


5-10 cm
Coriaces
Eucalyptus (p. 156)
10-40 cm
Micocoulier (p. 166)
Longuement pointu
au sommet
Merisier (p. 164)
Nervures Bord 2 glands rouges à la base
pennées denté de la feuille
Châtaignier (p. 126)
Feuille 4 x plus longue que large 61
ovale ou Aspect Orme diffus (p. 174)
oblongue gaufré Dissymétrique à la base
Non
coriaces Charme (p. 122)
Dents très fines
Alisier blanc (p. 108)
Bords irrégulièrement dentés
Noisetier (p. 168)
Prolongées en pointe
à l’extrémité
Saule blanc (p. 184)
6 x plus longue que large
Bord lisse Hêtre (p. 160)
2 x plus longue que large,
ondulée, bordée d’un duvet

Nervures palmées Nervures pennées Nervure seule


Exemple : Érable Exemple : Hêtre Exemple : Olivier
Quelques pistes pour identifier les feuillus
Feuilles simples − Feuilles opposées

Feuilles à 3 lobes, arrondis et Érable de Montpellier


bord lisse. Petites, coriaces, (p. 151)
vertes luisant dessus, mates
dessous.
Lobes obtus. Érable champêtre (p. 150)
Clé visuelle d’identification

Samares* à
ailes opposées
Nervures
palmées Érable Lobes peu Érable sycomore (p. 154)
aigus.
Feuilles à 5 Samares à angle
lobes presque droit.

Lobes très Érable plane (p. 152)


aigus. Samares
à ailes formant
62 un angle obtus.

Cornouiller Feuille ovale à longue pointe. Cornouiller mâle (p. 146)


Jeunes rameaux verts.
Nervures
pennées Feuille ovale à pointe assez Cornouillersanguin(p. 147)
courte. Jeunes rameaux
rougeâtres.

1 seule nervure. Feuilles coriaces. Olivier (p. 172)

Bord denté Bord lisse Bord lobé


Exemple : Orme Exemple : Saule Exemple : Chêne

* Fruit dont l’enveloppe est en forme d’aile membraneuse.


Quelques pistes pour identifier les feuillus
Feuilles composées

Feuilles à Vert sombre grisâtre et mate dessus, vert pâle Cytise (p. 148)
3 folioles et couvertes de poils dessous. Long pétiole.
Feuilles palmées Marronnier (p. 162)
Fruit couvert de piquants
5 à 9 folioles, ovales, Noyer (p. 170)

Clé visuelle d’identification


Non
peu pointues, la
dentées
terminale plus
développée

Feuilles opposées Frêne (p. 158)

Robinier (p. 182)
11-15 folioles ovales,
Feuilles à molles, à bord entier.
plus de 3 Feuilles rameaux à épines,
folioles pennées fruits en gousse
63
Dentées Sorbier des oiseaux
(p. 186)
Feuilles alternes
9-15 folioles
oblongues de
2-5 cm. Fruit petit,
rond et rouge
Cormier (p. 144)
11-21 folioles de 3 à
8 cm. Fruit en forme
de petite poire

Nervures palmées Nervures pennées Nervure seule


Exemple : Érable Exemple : Hêtre Exemple : Olivier
Reconnaître
les arbres
Cèdre de l’Atlas
Cedrus atlantica − Pinacées
Houppier en « table »
Reconnaître les arbres

Jusqu’à 40-50 m de haut, pour 1 m de Organes mâles et femelles


diamètre à la base. Tronc divisé en grosses Espèce monoïque. Organes mâles en chatons
66 branches, parfois dès la base, effilé, cylindriques dressés, jaune-vert (5-6  cm),
devenant très gros. Port pyramidal régulier amincis à l’extrémité, légèrement recourbés
avec des branches imposantes s’étalant vers l’avant. Organes femelles en chatons
pour constituer un houppier, irrégulier (en ovoïdes (7-8 cm), dressés, vert-bleu. Pollini-
« table »), portant l’ombre au loin. Son sation par le vent.
allure est majestueuse.
Cônes
Espèce montagnarde rustique, tolérant
En forme de petits tonneaux, semblables
aux fortes sécheresses et aux conditions
à ceux du cèdre du Liban, mais plus petits
hydriques irrégulières. (5-8 cm de long), très résineux, brun-violet
Basses et moyennes montagnes de la foncé, dressés, un peu tronqués au sommet,
moitié sud : mont Ventoux, forêt de lisses, avec des écailles larges, arrondies, très
Rialsesse dans les Pyrénées, massif du serrées. Pétiole gros et court. Les cônes per-
Caroux dans l’Hérault. dent leurs écailles durant l’hiver (sous l’effet
du gel et de l’humidité) et laissent échapper
À l’automne, contrairement aux autres
des graines ailées qui sont disséminées par
conifères. le vent. L’axe du cône persiste sur la branche.

Feuilles Bourgeons
Persistantes trois ans. Aiguilles (3-5  cm) Petits, globuleux, brun-jaune.
fines, assez rigides, plus courtes que celles
du cèdre du Liban et moins aiguës. À peine Rameaux
anguleuses, regroupées en rosettes touf- Obliques et retombants. Certains sont allon-
fues sur les rameaux courts, éparses sur les gés et portent des feuilles isolées, d’autres
rameaux longs. Couleur : vert foncé ou bleu- sont plus courts et portent des aiguilles grou-
vert, un peu argentées. pées en rosettes à leurs extrémités.
Les cônes perdent leurs
écailles pendant l’hiver, seul
l’axe reste sur la branche.

Aiguilles disposées
en rosettes

Les conifères
67

Écorce Propriétés et utilisations


Lisse et brune, puis gris-brun foncé, épaisse, Le bois est brun-jaune ou rosé, très durable,
parcourue de profonds sillons (ils conduisent dense, souvent noueux, résineux, très odo-
l’eau de pluie jusqu’aux racines) et se déta- rant et quasi-incorruptible.
chant par plaques. Il constitue un excellent bois d’œuvre utilisé
en menuiserie, ébénisterie et pour la confec-
Longévité et conditions tion de boîtes à cigares. C’est une essence
Plus de 1 000 ans. Aire naturelle : les mon- de reboisement, avec de nombreuses variétés
tagnes d’Afrique du Nord (Atlas et Rif maro- en culture. Le cultivar « glauca » est particu-
cain, Atlas algérien), entre 1 400 et 2 200 m, lièrement apprécié pour ses aiguilles bleues.
jusqu’à la limite des neiges persistantes. Il
fut introduit en France au XIXe  siècle. Son
habitat favori est celui du chêne pubescent.
Il est relativement indifférent à la com- Un arbre vénéré
position chimique du sol mais il craint les Arbre sacré et vénéré de l’Orient,
substrats compacts non fissurés et les sols le cèdre est à l’origine de nombreuses
argileux compacts à eau stagnante. Dans la
croyances chez les peuples antiques ;
prévision d’un réchauffement climatique,
son aire d’introduction pourrait s’étendre les Mésopotamiens l’utilisaient dans
vers le nord. Son système racinaire extrê- la fabrication des temples.
mement puissant, pivotant, ancre profondé-
ment l’arbre dans le sol.
Cèdre du Liban
Cedrus libani − Pinacées
Reconnaître les arbres

Sillons conduisant l’eau


jusqu’aux racines

68

Jusqu’à 40 m, parfois même 60 m, avec Organes mâles et femelles


3 m de diamètre à la base. Tronc droit, Organes mâles nombreux, en chatons simples,
très épais, mais ramifié assez bas quand dressés (5  cm) et jaunes. En octobre, ils
il pousse isolé. Houppier volumineux, laissent échapper une abondante poussière
jusqu’à 30 m de large, irrégulier, avec jaune. Organes femelles en chatons simples,
branches principales fortes, longues, dressés, ovoïdes et rougeâtres.
horizontales, disposées en étage et
Cônes
s’étalant loin. Feuillage épais.
En forme de petits tonneaux ventrus
Espèce montagnarde rustique, tolérant (8-12  cm de long), un peu rétrécis vers le
aux fortes sécheresses et aux conditions sommet aplati, dressés, violacés puis gris. Ils
hydriques irrégulières. sont portés par de très courts et gros pédon-
Introduit surtout dans la moitié sud, à cules ligneux, très durs. Écailles très serrées
basse et moyenne altitude. (3-4 cm de large), se détachant en partie de
l’axe à la maturité des graines. Graines rési-
À l’automne. neuses (8-10 mm), oblongues et surmontées
d’une aile roussâtre.

Feuilles Écorce
Aiguilles raides (2-3 cm de long), disposées Gris cendré, épaisse, rugueuse, et formant
en touffes, plus nombreuses sur les rameaux des écailles qui se détachent par parcelles en
courts. Couleur : vert-bleu foncé. vieillissant.
Les conifères
69

Longévité et conditions
Aire naturelle : les montagnes du Liban, de Au Jardin des Plantes
Syrie et du Sud de la Turquie, entre  1000 « Selon la légende, Bernard de Jussieu
et 1700 m, où il constitue de vastes forêts.
Il s’accommode bien du froid, de la séche- aurait rapporté dans son chapeau les
resse et supporte des sols les plus arides, premiers pieds de ce cèdre. Le jeune
modérément calcaires. Il s’enracine par plant était en fait issu de graines qui ne
un fort pivot qui lui permet de résister provenaient pas du Liban mais d’Angle-
aux vents. Les sujets âgés courbent leurs
terre, et qui avaient été récoltées sur un
branches supérieures, les ramenant en posi-
tion horizontale : on dit que le cèdre « fait arbre planté dans la vallée de la Tamise
la table ». dès 1638 ! En traversant la rue pavée
avant d’entrer au Jardin des Plantes, de
Jussieu fit tomber le pot dans lequel se
Propriétés et utilisations trouvait le cèdre et, afin de préserver son
Le bois est blanc nuancé de jaune. Il est précieux végétal, le mit dans son cha-
très lourd, compact et incorruptible. C’est peau. C’est ainsi que le cèdre entra au
un arbre d’ornement dans les jardins et les Jardin ! » (Yves-Marie Allain, D’où vien-
parcs des régions aux hivers doux. Utilisé
pour le reboisement des basses montagnes nent nos plantes ?, Calmann-Lévy, 2004).
méditerranéennes. Célèbre dans l’Antiquité.
Cyprès méditerranéen
Cupressus sempervirens − Cupressacées

Feuilles en forme de minuscules écailles


couvrant les rameaux
Reconnaître les arbres

70

Jusqu’à 25 m, pour 2 m de circonférence faible odeur, même quand elles sont frois-
à la base. En général, tronc droit, sées. Couleur : vert foncé.
élancé, avec de nombreuses branches
serrées, dressées contre le tronc.
Organes mâles et femelles
Houppier étroit, allongé, avec un Espèce monoïque. Organes mâles nombreux,
sommet très effilé, en « parapluie en chatons très petits (2 à 3 mm), oblongs,
jaunâtres et solitaires à l’extrémité des
fermé ». Il existe des formes étalées,
rameaux. Organes femelles globuleux, bru-
en boules ou fastigiées. nâtres, sur des rameaux très courts.
Typique du paysage méditerranéen.
Cônes
Méditerranée orientale : îles grecques Globuleux (2-3 cm), gris-brun, un peu lui-
(Crète, Rhodes…), Turquie, Liban, Iran. sants et finement ridés. Avec 8 à 14 écailles
dures, épaisses, polygonales, en forme de
Avril. clous plantés sur l’axe central. Ils s’ou-
vrent à maturité (automne de la deuxième
année) pour libérer 8 à 10 petites graines
par écaille, irrégulières, munies d’une aile
Feuilles étroite.
Persistantes, en forme de minuscules
écailles (1 mm de long), imbriquées et for- Écorce
tement appliquées sur le rameau qu’elles Mince, lisse ou superficiellement fendillée en
recouvrent entièrement. Elles dégagent une long, gris rougeâtre.
Les conifères
71

Longévité et conditions les coffres destinés à la conservation des


Plus de 500  ans. Il aime les terrains secs momies. Il sert de brise-vent dans le Midi,
(garrigues), relativement peu profonds, les et est souvent planté dans les cimetières.
sols rocailleux. Il est indifférent à la nature
Sempervirens : Toujours vert
du sol, calcaire ou acide. Il résiste à la
sécheresse, mais est sensible au gel et aux
hivers rigoureux, ce qui limite son expan- Autre appellation : Cyprès de Provence
sion géographique. Il a été introduit dans
le bassin méditerranéen (îles grecques,
Turquie…) depuis des millénaires. Il est
présent jusqu’à 800 m.
Les noix de cyprès
Propriétés et utilisations Ses fruits appelés noix de cyprès
Son bois brun clair, au grain fin, est léger, possèdent de nombreuses propriétés
dur et homogène. Il dégage une forte odeur médicinales (diurétiques en particulier).
balsamique (qui le préserve de l’atteinte des Toute la plante purifie l’air par ses
insectes). Dans l’Antiquité, ce bois réputé
émanations balsamiques.
imputrescible symbolisait l’immortalité.
Les Égyptiens l’utilisaient pour fabriquer
Douglas
Pseudotsuga menziesii − Pinacées

Bractées à 3 pointes
Reconnaître les arbres

Atteint couramment 60 à 70 m dans odeur de citronnelle.


son pays d’origine, et même 90 m sur Couleur  : de vert moyen à vert foncé mat,
72 avec dessous une faible nervure verte de
3 m de diamètre (dont 40 m de fût
sans branches). Tronc long, cylindrique. laquelle partent deux bandes blanchâtres.
Houppier relativement effilé, droit,
Organes mâles et femelles
conique, régulière, pas très pointu
au sommet. Branches verticillées, Espèce monoïque. Organes mâles oblongs
(2  cm de long), nombreux, rouge orangé.
remontantes ou dressées en biais chez
Organes femelles plus allongés, avec un vert
les sujets âgés. Feuillage dense. teinté de rouge.
Essence de demi-lumière, assez exigeante
en pluviosité annuelle. Cônes
Nombreuses zones d’introduction : Massif Cylindriques (5-12 cm), oblongs, pendants, se
central et pourtour (Beaujolais, Morvan, détachant tout entier de l’arbre. Écailles fruc-
Montagne noire), Vosges, Bretagne, tifères très larges et arrondies. Des bractées
Normandie, Bourgogne, Limousin, etc. oblongues, divisées en trois pointes, pendent
nettement hors du cône, au-delà des écailles.
Avril-mai.
Les graines ailées sont légèrement triangu-
laires (5-7 mm de long), et brun rougeâtre
Feuilles luisant.
Persistantes. Aiguilles courtes (2-3  cm),
Bourgeons
molles, souples et étroites. Elles sont sillon-
nées sur le dessus, à peine pointues et net- Ovoïdes, fusiformes (0,5 cm de long), brun
tement pédonculées à la base. Elles laissent rougeâtre et non résineux.
une cicatrice en forme de coussinet saillant
quand on les arrache (contrairement aux Rameaux
sapins). Froissées, elles exhalent une légère Souples, verruqueux et verdâtres.
Chatons mâles Chaton rouge

Les conifères
Écorce mécaniques pour charpentes, boiseries d’in-
Assez lisse, gris foncé à gris-vert, pourvue térieur et d’extérieur, déroulage pour contre-
de nombreuses ampoules de résine horizon- plaqué, panneaux de fibres… À partir des
tales quand l’arbre est jeune. Puis l’écorce années 1860, il a été utilisé comme arbre
est fissurée et liégeuse, brun-noir avec des d’ornement dans les parcs et jardins euro- 73
fissures plus claires, parfois orangées. Elle péens. Il est préconisé depuis peu comme
forme un manchon qui peut atteindre 20 cm essence de reboisement. Il procure abri et
d’épaisseur. nourriture à de nombreuses espèces animales.

Longévité et conditions menziesii : Dédiée à Archibald Menzies


qui le découvrit en 1791
Plus de 1 000 ans. Aire naturelle : la côte
Pacifique d’Amérique du Nord, de la Colom-
Autres appellations : Pin de Douglas,
bie-Britannique jusqu’à la Californie, sur les
Pin de l’Oregon
chaînes côtières, jusqu’à 2 000 m d’altitude.
Il y forme de grandes forêts en compagnie du
Thuya géant et de l’Épicéa de Sitka. Il a été
introduit en Europe dans les années 1820. Un géant parmi
C’est une espèce peu exigeante sur la qualité les géants
des sols, mais sa croissance est optimale dans
En terme de hauteur, le Douglas arrive
les sols sableux profonds et bien drainés. Ses
racines vigoureuses sont très étalées. C’est en deuxième position après l’immense
une essence pionnière, recolonisant fré- Séquoia toujours vert (Sequoia sem-
quemment les terrains forestiers après les pervirens) qui lui, peut atteindre 110 m
incendies, les coupes et autres perturbations. de haut, dans son pays d’origine, la
Propriétés et utilisations côte ouest des États-Unis. En Cali-
L’aubier est blanc, épais et le duramen est fornie, le célèbre General Sherman
rouge saumon. C’est un bois assez dense, dur, mesure 83 m de haut, pour 31 m de
lourd, très résineux et durable. Il est facile à circonférence à la base !
travailler, et possède d’excellentes propriétés
Épicéa commun
Picea abies − Pinacées
Reconnaître les arbres

74

Jusqu’à 70 m, mais le plus souvent 30 Rattachées isolément et orientées en général


à 50 m, et 2-3 m de diamètre à la base. vers l’avant du rameau. Si une aiguille est
Arbre indigène le plus haut d’Europe. arrachée, un petit morceau de l’écorce du
Tronc bien droit. Houppier conique très rameau reste attaché au pétiole.
régulier, surtout s’il est isolé. Branches Couleur : uniformément vert foncé.
verticillées, étalées, retombantes dans la
partie inférieure du tronc, horizontales Organes mâles et femelles
ou légèrement ascendantes dans sa partie Espèce monoïque. Organes mâles en petits
médiane. Feuillage dense, vert et sombre. chatons ovoïdes, jaune rosé, situés à la
Besoin de lumière, préfère expositions base de l’arbre. Organes femelles en chatons
nord et est. coniques, dressés, rouge violacé, situés vers
la cime.
Vosges, Jura, Préalpes du Nord. Versants
des grandes vallées alpines (Tarentaise,
Cônes
Maurienne, Oisans). Dans les Alpes du
Sud, présent dans les stations les plus Oblongs (12-16  cm de long), pendants,
humides, entre 600 et 2 000 m. apparaissant en général en groupes dans la
partie supérieure de la cime. Brun clair, avec
Mai-juin. écailles minces. Ces dernières ne tombent
pas mais s’entrouvrent au printemps suivant
Feuilles pour laisser s’échapper deux petites graines
Persistantes. Aiguilles petites (1,5-2 cm de brunâtres munies d’une aile, insérées sous
long), étroites, piquantes, de section losan- chacune d’elles. Le cône ne tombe que plu-
gique (elles «  roulent  » entre les doigts). sieurs mois après.
Cônes oblongs, pendants

Les conifères
Bourgeons Propriétés et utilisations
Ovoïdes, légèrement allongés en pointe, Bois blanc, sans aubier, aux cernes bien dessi-
brun-roux, non résineux. nés, à odeur de résine et tendre. Bois aux qua-
lités moyennes, et se conservant mal. Bois de
Rameaux papeterie, caisserie, charpente, menuiserie. 75
Brun orangé, assez épais, longitudinalement C’est un bon bois de chauffage. Très utilisé
sillonnés. en reboisement, il fait l’objet de plantations
massives au point d’être devenu un élément
Écorce majeur des paysages du Massif central, Pyré-
Rouge brunâtre, couverte d’écailles fines mais nées, Bretagne, Normandie, Nord-Est. C’est
qui se détachent peu, sauf chez les très vieux l’arbre qui couvre la plus grande superficie
sujets où elles forment des plaques arrondies en Europe, et 5 % de la superficie des forêts
se fissurant. françaises. Il est parfois menacé par certaines
pratiques du ski et les aménagements réalisés
Longévité et conditions pour les sports d’hiver.
Jusqu’à 700 ans. Trois régions distinctes de Autres appellations : Sapin de Norvège,
répartition : depuis les Alpes du Sud de la Sapin du nord
France, le Jura et tout l’arc alpin jusqu’en
Yougoslavie  ; de l’Allemagne à la Rouma-
nie via le Sud de la Pologne, République
Tchèque, Ukraine ; Scandinavie, Pays baltes, L’épicéa marcotte
Nord de la Pologne, Russie. Il se contente de En hiver, l’Épicéa possède une grande
mauvais sols (peu profonds, pauvres, acides
faculté de marcottage de ses branches
ou calcaires, humides voire tourbeux). Sa
vitesse de croissance est élevée (jusqu’à basses qui, plaquées au sol par la
1 m par an) et résiste aux très basses tem- neige, s’enracinent dès qu’elles tou-
pératures (-35 à -40°C). Son enracinement
chent durablement celui-ci, pour donner
est superficiel le rend sensible aux coups de
vent. Il forme des forêts très étendues et se un nouvel Épicéa en aval du premier.
mélange avec le hêtre et le sapin.
Épicéa de Sitka
Picea sitchensis − Pinacées
Reconnaître les arbres

76

Jusqu’à 50 m (100 m dans son aire autour du rameau en brosse ou en éventail.
naturelle). Tronc épais. Houppier conique Non odorantes si froissées.
étroit, colonnaire, avec branches très
étalées et peu retombantes. Feuillage Organes mâles et femelles
bleuté. Très polymorphe. Espèce monoïque. Les mâles sont rougeâtre
Versants nord des collines, fonds foncé, puis jaunes, globuleux. Les organes
femelles sont verts.
de vallées
Zones d’introduction en Bretagne, Rameaux
Normandie, Picardie, Ouest du Massif
Brun orangé, glabres.
central, etc.
Cônes
Feuilles Cylindriques (5-10  cm) très allongés, brun
Aiguilles (1-2,5 cm) raides, très piquantes, clair, pendants, avec des écailles en losange,
aplaties. Couleur : vert luisant dessus, avec souples et plissées et à l’extrémité tronquée.
deux lignes blanches dessous ; disposées tout Graines noires (3 mm) ailées.
Cônes très allongés, pendants

Les conifères
77

Écorce la pâte à papier, menuiserie, coffrage. C’est


Grise, lisse et mince, puis brun rouge, une espèce utilisée pour le reboisement.
écailleuse. Présence fréquente de «  gour-
mands ».

Longévité et conditions Originaire d’Alaska


Jusqu’à 700 ans. Aire naturelle : bande litto- En Amérique du Nord, l’Épicéa de
rale de la côte ouest de l’Amérique du Nord,
Sitka pousse dans les forêts de type
de l’Alaska à la Californie Il est très exigeant
en humidité atmosphérique et en lumière, tempéré humide, riches en mousse,
mais peu vis-à-vis de la richesse chimique parfois sur un sol spongieux couvert
du sol. Il supporte les sols tourbeux ou très d’une couche épaisse d’humus, mais
humides, et est résistant au vent. toujours à moins de 150 km de la
mer. Son nom vient de la localité de
Propriétés et utilisations
Sitka, en Alaska.
Bois de structure voisine de celle de l’Épicéa
commun, il est utilisé en construction, pour
Genévrier commun
Juniperus communis − Cupressacées
Reconnaître les arbres

78

Jusqu’à 10-12 m avec 30 cm de diamètre rameaux s’écartant du tronc à angle droit.
à la base. Aspect très variable suivant Froissé, le feuillage épineux dégage une
les milieux où il pousse. Port pyramidal odeur de pomme.
ou très rameux à la base, en buisson Couleur  : gris-vert, avec une large rayure
blanche dessus, vert sombre dessous.
compact et touffu, très étalé, épineux, de
1 à 5 m de haut, ou encore rampant. Organes mâles et femelles
Espèce « tout-terrain » de grande Espèce dioïque. Organes mâles en chatons
adaptabilité. jaunâtres, petits, ovoïdes, solitaires. Chatons
Commun et disséminé sur la plus femelles également très petits, verdâtres et
portés par un pédicelle.
grande partie du territoire. C’est une
des essences arbustives à la plus vaste Cônes
répartition.
Globuleux (4-8 mm de diamètre), longuement
Discrète, en avril-juin. dépassés par les feuilles. Noir bleuâtre à
maturité et recouverts d’un duvet. Ces « baies
Feuilles de genièvre » charnues, à forte saveur aro-
Persistantes. Aiguilles raides (6-20  mm de matique, régalent les oiseaux (grives, tétras-
long), piquantes comme des aiguilles et de lyres) qui dispersent les graines. Chaque baie
section triangulaire En verticille de 3 sur des contient 3 graines triangulaires, brun clair, à
écorce dure et sans ailes.
Les conifères
Rameaux tible. Ce bois de bonne qualité se travaille
bien pour la marqueterie, la sculpture, les 79
Nombreux, grêles, pendants et anguleux.
meubles d’art, etc. Il est également utilisé
Écorce pour faire des clôtures et des haies. C’est un
bon combustible.
Brune, s’exfoliant en minces lanières dans le
sens de la longueur, laissant apparaître les
parties nues du tronc, brun rougeâtre.
Les baies de genièvre
Longévité et conditions
Elles renferment des huiles essentielles,
Jusqu’à 400  ans. Aire naturelle  : l’Europe,
résine, tanins, sels minéraux. On les uti-
l’Asie jusqu’à l’Ouest de l’Himalaya, l’Afrique
du Nord, l’Amérique du Nord. En zone tempé- lise comme condiments pour assaison-
rée, il s’accommode de tous les climats, de ner les salaisons ou la choucroute. Elles
tous les terrains et expositions ; de la plaine servent à la fabrication du gin (autrefois
jusqu’en haute altitude (2 500 m), sur sols boisson antiscorbutique des marins !).
pauvres, plutôt argilo-calcaires ou sableux.
Il est présent sur les collines arides des Ses branches aromatiques étaient brû-
coteaux rocailleux, et envahit friches, clai- lées dans les rues et les habitations pour
rières, landes, etc. Il est remarquablement combattre les épidémies de peste et de
résistant au froid. choléra. Leurs propriétés diurétiques
et dépuratives sont recherchées pour
Propriétés et utilisations
soigner rhumatismes, goutte, maladies
Un bois jaune-brun avec un cœur jaune des bronches…
brunâtre. Il est tenace, compact, à grain
fin, durable, aromatique et quasi-incorrup-
Genévrier à encens
Juniperus thurifera − Cupressacées
Reconnaître les arbres

80

2-6 m, exceptionnellement 15 m. Organes mâles et femelles


Port très variable selon les conditions Espèce dioïque.
de croissance, droit, tortueux ou
buissonnant. Branches étalées ou Cônes
ascendantes. Subglobuleux, assez gros (1 cm de diamètre),
Secs, très chauds. bleu-noir et recouverts d’une pruine glauque.
Chair assez molle, contenant 2 à 4 grosses
Très fragmentée : Alpes du Sud, Corse et graines faiblement striées, irrégulières et
deux stations des Pyrénées : Le Quié de presque à 3 angles.
Lujat en Ariège et La Montagne de Rié en
Haute-Garonne. Entre 300 et 1 450 m. Rameaux
Février à mars. Nombreux et courts.

Feuilles Écorce
En écailles, opposées et disposées sur quatre Gris blanchâtre.
rangs. En forme de losange, allongées et
aiguës, arrondies, avec une glande très odo- Longévité et conditions
rante sur le dessus. Plus de 200 ans. Aire naturelle : la Méditer-
Couleur : vert sombre ou glauque. ranée occidentale et l’Afrique du Nord (Atlas
Écorce jaunâtre avec des sillons longitudinaux

Les conifères
Cônes encore verts,
en cours de maturation
81

marocains, jusqu’à 3 100 m, et Aurès d’Al- Propriétés et utilisations


gérie), Espagne, Italie et France. Il se plaît Le bois parfait est de couleur ocre clair. Son
dans les falaises et les rochers, calcaires ou nom de Porte Encens vient de la forte odeur
siliceux (en Corse), bien exposés au soleil, que le bois dégage à la chaleur.
pentes fortes rocailleuses. Terrains agricoles
abandonnés. Autres appellations : Genévrier
thurifère, Porte Encens…

Une espèce à préserver


Le Genévrier thurifère a une importance majeure pour la biodiversité et l’écologie des zones
de montagne. Des espèces de milieux plus frais ou boisés viennent en effet trouver refuge
sous son couvert qui crée un microclimat favorable à une vie animale et végétale particulière.
De nombreuses espèces d’insectes, surtout des papillons, tirent profit de l’arbre.
Compte-tenu de leur vulnérabilité, les thuriféraies françaises sont classées comme « habi-
tats prioritaires » par la Directive Habitats de l’Union européenne. La forêt relique
de Saint-Crépin, dans la vallée de la Durance (Hautes-Alpes) où vivent de vieux individus
au port arborescent (cime étalée, tronc tortueux, bifurqué), a le statut de réserve intégrale.
Espèce réglementée en régions Rhône-Alpes et Midi-Pyrénées.
If
Taxus baccata − Taxacées
Reconnaître les arbres

Jusqu’à 20 m, pour 1 m de diamètre. breux, globuleux, jaunâtres, sortant d’une
Tronc droit, souvent branchu dès la base. sorte de rosette d’écailles, de forme ovoïde et
Silhouette massive avec un houppier en allongée. Chatons femelles très petits, verts
pyramide conique, arrondie au sommet. et solitaires.
82 Grosses branches écartées à l’horizontale Fruits
ou légèrement retombantes, mais
À maturité, chaque graine s’entoure d’une
remontant souvent un peu à la pointe.
enveloppe molle, charnue, en forme de coupe,
Feuillage touffu et sombre. rouge vif. Ces arilles font le régal des oiseaux
Très rustique, tous terrains, mais surtout qui les consomment avec les graines (dures,
calcaires. ovoïdes, luisantes). Elles restent intactes et
Surtout disséminé dans les bois sont rejetées à distance dans les excréments,
montagneux ainsi qu’en plaine (Bretagne, et ainsi disséminées.
Normandie), et en peuplements reliques Écorce
dans les massifs calcaires de Provence.
Gris-brun rougeâtre, très mince, se détachant
Jusqu’à 1 500 m en Corse.
par plaques chez les vieux sujets. Le tronc
Mars-avril. est sillonné longitudinalement de cannelures
assez marquées.
Feuilles
Persistantes. Aiguilles droites (2-3  cm), Bourgeons
plates, coriaces, épaisses, pointues, insérées Petits, nombreux, vert-jaune à brunâtre.
tout autour des branches. Pétiole court. Cou-
leur  : vert sombre luisantes dessus et plus Rameaux
pâles dessous avec deux bandes glauques. Souples, très nombreux, étalés, épars ou ver-
ticillés.
Organes mâles et femelles
Espèce dioïque. Se développent à l’aisselle des Longévité et conditions
feuilles des jeunes rameaux ou des rameaux Plus de 2 000 ans et une croissance extrê-
de l’année précédente. Chatons mâles nom- mement lente. Indigène dans la plus grande
Écorce se détachant par plaques

Aiguilles droites et plates

Les conifères
partie de l’Europe, Afrique du Nord, Nord de rents peuplements sont aujourd’hui protégés
l’Iran. En raison de sa prodigieuse longévité, au titre d’Habitat prioritaire en Europe. En
il peut atteindre des diamètres considérables. Corse, il fait l’objet d’un plan de restauration
Il se développe aussi bien sur sols profonds dans les forêts territoriales du Fium’Orbu et
que superficiels (ravins, éboulis), s’il peut de Tova. 83
insérer profondément ses racines dans les fis-
sures de la roche. Il préfère toutefois l’ombre Attention, danger ! Tous les organes
et l’exposition nord, et résiste aux grands de l’if, sauf les arilles, contiennent un
froids et aux vents. L’If participe au sous- alcaloïde très toxique. L’écorce contient
bois de différents types d’habitats forestiers : des substances anticancéreuses.
hêtraies, hêtraies-chênaies ou hêtraies-sapi-
nières méridionales, comme dans le massif de
la Sainte-Baume, près de Marseille.
Les ifs-chapelles
Propriétés et utilisations Sa croissance lente, son feuillage
toujours vert et sa production de
L’aubier mince est blanc jaunâtre et le cœur
est rouge foncé, veiné de brun (coloré en noir, « fruits » rouge à l’automne étaient
il est difficile à distinguer de l’ébène !). Il n’est autrefois symboliquement associés
presque pas résineux. C’est un bois très dur, au renouveau, à la vie après la mort.
lourd, compact, résistant et qui n’est pas atta- Les druides le considéraient comme
qué par les insectes. Ce bois qui se travaille un lien entre les vivants et les morts. Il
bien est très recherché pour l’ébénisterie, le était traditionnellement planté dans les
bois de sculpture, le bois tourné, la marquete- cimetières. Les deux célèbres spéci-
rie, etc. Cet arbre a été abondamment planté mens du cimetière La Haye-de-Routot,
aux XVIIe et XVIIIe siècles dans les parcs, et dans l’Eure, incroyablement massifs,
taillés en haies, labyrinthes, topiaires. ont 15 m de circonférence, pour un âge
estimé de 1 500 ans ! Le tronc de l’un
Protection d’eux abrite une petite chapelle, creu-
Dégradations et utilisations anciennes l’ont sée en 1806 et dédiée à Sainte Anne.
fait disparaître de nombreuses forêts. Diffé-
Mélèze d’Europe
Larix decidua − Pinacées

Houppier pyramidal
et clairsemé
Reconnaître les arbres

84
Jusqu’à 40 m. Tronc droit. Houppier pousses des rameaux longs. Jaunissent puis
pyramidal, clairsemé, élancé chez les tombent en automne. C’est ainsi le seul
sujets vivant en altitude, et plus élargi conifère de l’ancien continent à perdre ses
chez ceux de plaine. Vieilles branches aiguilles en hiver.
pendantes, puis ascendantes à la pointe ; Couleur : vert clair, avec deux bandes longitu-
branches intermédiaires étalées et celles dinales plus claires dessous.
du sommet se dressant en oblique.
Organes mâles et femelles
Excellente résistance au froid et au vent
des montagnes (enracinement profond Espèce monoïque. Ils se réunissent sur le
par racines pivotantes). Demande une même rameau. Chatons mâles jaunes, petits,
globuleux, solitaires et pendant sous les
atmosphère sèche et très lumineuse.
branches. Chatons femelles ovoïdes un peu
Indigène dans la chaîne des Alpes plus grands (2 cm environ), pourprés et dres-
(des Alpes Maritimes au Mont-Blanc). sés verticalement. Pollinisation par le vent
Introduit dans les Vosges, et sur les et les insectes.
plateaux calcaires du Nord-Est du Massif
central et des Pyrénées. Cônes
Mai-juin Courts, ovoïdes (2-4 cm de long), brun foncé
mat à maturité et souvent groupés en série.
Feuilles Avec un court pédoncule. Écailles appliquées,
Caduques. Aiguilles étroites, allongées fines, pointues et parcourues de fines rayures.
(2-4  cm de long) à section triangulaire, Les cônes persistent souvent plusieurs années
molles, émoussées ou à peine pointues. Elles sur l’arbre après avoir libéré leurs graines, à
sont groupées en touffes de 20 à 40 sur des la fin de l’été. Graines brunes, luisantes et
rameaux courts, et isolées sur les jeunes munies d’une aile.
Les conifères
Bourgeons à l’air, et presque inattaquable par les agents
Globuleux, brun et légèrement résineux. atmosphériques et les insectes.
C’est un bois d’excellente qualité, le plus
Rameaux dur de nos bois indigènes. Il est employé
85
pour les charpentes (devant être solides et
Longs, jaune pâle et glabres. légères), panneaux de particules, perches,
Écorce construction des chalets de montagne. Il
acquiert sous l’eau la dureté de la pierre,
Lisse, gris-blanc, puis grise et rugueuse, se aussi est-il précieux pour les constructions
fissurant et se détachant en écailles très navales. Cette espèce forestière est largement
épaisses. cultivée et utilisée pour le reboisement dans
tous les massifs montagneux (Pyrénées en
Longévité et conditions particulier). Il fait office de coupe-feu car
Jusqu’à 600 ans. Aire naturelle en Europe : son feuillage ne brûle pas.
les Alpes françaises, le Tyrol, les Carpates,
les plaines du Centre de la Pologne… Il est Decidua : À feuilles caduques
largement répandu grâce à la sylviculture et
naturalisé presque partout. Surtout présent
entre 1 200-2 400 m d’altitude, où il forme
des forêts denses. Il est indifférent à la Protection
nature chimique des sols, s’ils sont filtrants et Le Mélèze fait l’objet d’un programme
bien approvisionnés en eau, mais il redoute d’amélioration génétique afin de déve-
l’excès d’eau. Il occupe plutôt les versants lopper des variétés plus productives
nord. C’est une espèce pionnière, colonisant
(Inra-Cemagref). Il est sensible aux
clairières, pâturages, éboulis et moraines.
chermès, pucerons qui provoquent
Propriétés et utilisations des galles, et au chancre du mélèze,
L’aubier est blanc jaunâtre et le cœur est champignon qui provoque le dépéris-
brun-rouge. C’est un bois dur, lourd, résistant sement de l’arbre.
et riche en résine. Il est d’une grande durée
Pin d’Alep
Pinus halepensis − Pinacées
Reconnaître les arbres

86

Jusqu’à 20 m de haut. Tronc grêle, Groupées en pinceaux à l’extrémité des


souvent tortueux, se divisant en plusieurs rameaux.
branches robustes, tordues, relevées au
sommet. Souvent incliné par l’effet des Organes mâles et femelles
vents. Houppier étalé, très irrégulier, peu Espèce monoïque. Chatons mâles petits,
dense. Couvert très clair. jaune pâle. Chatons femelles très petits,
violet pourpré, sur les rameaux de l’année.
Dans presque tous milieux Pollinisation par le vent.
méditerranéens : garrigues, collines,
pierriers, vallées. Peut même s’accrocher Cônes
à flanc de falaise. Gros, ovoïdes-coniques (6-12  cm de long),
Indigène en Provence jusqu’à 800 m et souvent un peu arqués, ocre clair, pendants,
en quelques points du Languedoc. solitaires ou en groupes de 2-3, à pédoncule
très épais et courbé vers le bas. Écailles à
Avril-mai.
écussons très en relief. Ils subsistent plu-
sieurs années sur l’arbre, formant ainsi des
Feuilles groupes sur les branches les plus robustes.
Aiguilles longues (6-15  cm de long), très Graines noirâtres, oblongues (7 mm), à aile
fines, souples, à extrémité pointue, droites roussâtre (25 mm), libérées quand les cônes
à légèrement vrillées, par 2 dans une gaine. s’ouvrent au passage d’un incendie, ou dis-
Couleur  : vert jaunâtre, un peu argentées. persées par les animaux.
Les conifères
Cône femelle Cônes mâles, bruns, très petits

Bourgeons Propriétés et utilisations 87


Oblongs (0,8  cm de long), généralement L’aubier est jaunâtre et le duramen rougeâtre
courbes. foncé. Ce bois, lourd et très résineux, est
utilisé pour construction, petite charpente,
Rameaux menuiserie d’intérieur… On l’utilise souvent
comme protection contre le vent et pour le
Grêles, élancés, gris-vert, glabres.
reboisement.
Écorce Autres appellations : Pin de
Gris cendré, lisse, puis épaisse, ocre, avec des Jérusalem…
fissures et des écailles, s’exfoliant en petites
plaques brun rougeâtre.

Longévité et conditions
L’essence de térébenthine
Le Pin d’Alep est l’une des espèces qui
Exigeant en chaleur, il supporte les séche-
produisent, par incision de leur tronc (ou
resses prolongées mais craint l’excès d’humi-
gemmage), une résine jaunâtre, la téré-
dité. Il tolère tous types de sols mais préfère
sols calcaires, chauds, secs, voire rocailleux. benthine. À partir de celle-ci, on prépare
Il ne résiste pas aux fortes gelées et à la par distillation, l’essence de térébenthine.
neige. Il est originaire du bassin méditerra- Elle est inflammable et est utilisée comme
néen, où il forme des colonies à proximité solvant des graisses et des cires. Elle
des côtes, et se fait plus rare sur les collines possède une importante activité antibacté-
de l’arrière-pays. Très peu planté en dehors rienne et antifongique.
de son aire de répartition naturelle.
Pin cembro
Pinus cembra − Pinacées
Reconnaître les arbres

88

Jusqu’à 25 m. Aspect « bizarre » dû à un allongées, spatulées qui tombent rapidement.


houppier en pyramide irrégulière (forme C’est la seule espèce indigène de Pinus à
variable selon l’altitude), avec grosses aiguilles groupées par 5. Elles sont réunies
branches tortueuses, trapues, étalées, en faisceaux à l’extrémité des rameaux.
Couleur : vert foncé dessus, bleu-vert dessous,
verticillées part 3-4. Feuillage dense et
avec des stries blanches.
couvert épais.
Adapté aux hautes altitudes : Organes mâles et femelles
températures glaciales, période de Espèce monoïque. Chatons mâles petits,
végétation courte, rayonnement élevé. oblongs, serrés, dorés à maturité, au pied
Présent surtout sur les versants en des bourgeons de l’année. Chatons femelles
exposition fraîche et ventée. ovoïdes, dressés, rouge violacé.
Assez rare en à l’état naturel, présent
uniquement dans les Alpes, entre
Cônes
1 400 m et 2 500 m d’altitude, ou dans le Ovoïdes, comme un gros œuf de poule (8 cm
Briançonnais à 2 000 m. de long), trapus, dressés, sessiles, brun
grisâtre. Écailles lâchement imbriquées,
Juin. larges, triangulaires, pourvus d’une petite
protubérance claire. Fructification automne.
Feuilles Deux grosses graines (8-12 mm) par écaille,
Persistantes. Aiguilles (5-12  cm) fines, brunes, mates, lourdes, à coque dure, sans
raides, aiguës, de section triangulaire, dres- ailes. Chaque graine contient une amande
sées, denses, groupées par 5 dans des gaines comestible.
Écorce gris verdâtre
et rugueuse

Les conifères
89

Les cônes tombent sur le sol où écureuils Longévité et conditions


et oiseaux les ouvrent pour manger leurs Peut atteindre 600 ans. Aire de réparti-
amandes ou les transporter. Les cassenoix tion : Alpes, Tyrol, pays de Salzbourg. Il a
mouchetés (Nucifraga) attrapent les cônes, besoin d’un sol profond pour enfoncer son
les frappent sur une branche ou un rocher pivot et ses fortes racines latérales. Il croît
pour les ouvrir. Ils en extraient les graines sur différents sols tels le granite, le gneiss,
grâce à leur bec robuste et pointu, avant de les schistes, les calcaires… mais frais et
s’en régaler ! meubles. Sols carbonatés, éboulis, sols
rocheux. Il pousse naturellement seul ou en
Bourgeons mélange avec le mélèze et le pin à crochets,
Coniques, allongés en pointe. au milieu des neiges, près des glaciers.

Rameaux Propriétés et utilisations


Pubescents, vert bleuté. Aubier blanchâtre, cœur rougeâtre. Le bois
est léger, tendre, au grain très fin, résineux,
odorant. Bois très facile à travailler, à sculp-
Écorce ter, de premier choix pour la menuiserie, la
Lisse, gris verdâtre puis rugueuse, ponctuée fabrication de meubles et la sculpture ; résis-
d’ampoules de résine. En vieillissant, elle tant aux insectes et aux maladies.
devient écailleuse, laissant apparaître de
larges espaces rougeâtres entre les plaques. Autres appellations : Arolle…
Pin laricio
Pinus nigra subsp. laricio − Pinacées
Reconnaître les arbres

90
Jusqu’à 50 m de hauteur (pour 1, 80 m Organes mâles et femelles
de diamètre !) ; tronc droit, élancé, Espèce monoïque. Chatons mâles, jaunes,
cylindrique, perdant naturellement ses poussant à la base des rameaux de l’année.
branches inférieures. Houppier pyramidal, Chatons femelles, très petits, dressés, rouge
à branches régulièrement étagées. Chez carmin, au sommet de ces rameaux.
les individus âgés ou ceux poussant
sur les crêtes, la cime prend une forme Cônes
tabulaire. Couvert léger. Petits, coniques (4-8 cm), brun clair, sans
pédoncule. Écailles armées de très petites
Supporte bien une large variété de
épines. Ils sont mûrs à l’automne de la
climats et de sols, à l’exception des sols 2e  année et laissent alors échapper leurs
calcaires ou imbibés d’eau. graines. Ils demeurent longtemps sur les
Montagnes de la Corse. Introduit en rameaux, avant de tomber successive-
Sologne, Pays de la Loire, Normandie, ment. Graines ovales, brun clair, munies
plateaux calcaires du Nord-Est, Cévennes, d’une aile.
Alpes du Sud…
Mai-juin. Bourgeons
Ovoïdes, pointus, peu résineux.
Feuilles
Persistantes. Aiguilles longues (10-15 cm), Écorce
souples, vrillées, non piquantes, insérées par Gris-roux, puis brune, se couvrant de grandes
2 dans une gaine et peu serrées. Ils tombent écailles irrégulières dans la partie basse du
la 3e année. Couleur : vert cendré. tronc.
Les conifères
Longévité et conditions sapins, ifs et houx. Il s’enracine par un pivot
Plusieurs siècles ! Espèce rustique, il supporte s’enfonçant très en profondeur.
bien la sécheresse estivale et profite de la
bonne pluviosité annuelle des montagnes Propriétés et utilisations
corses où il forme de vastes forêts : sur près Aubier jaunâtre, cœur rouge rosé à rouge- 91
de 213 000 ha de forêts corses, 45 000 ha brun, assez résineux. Il est dur, serré, à grain
abritent des Pins laricio, dont la moitié sont fin. Ce bois est très apprécié pour sa pro-
des peuplements purs. Il se développe sur les ductivité et sa haute qualité, utilisé en tran-
versants ensoleillés, de 1 000 à 1 800 m ou chage et en menuiserie. Il est la 3e essence
sur les pentes exposées au nord, plus sombres de reboisement en France continentale, après
et fraîches. Il s’associe aux futaies de hêtres, le Douglas et le Pin maritime.

Les forêts cathédrales corses,


un patrimoine exceptionnel
« J’admirai dans la forêt d’Aïtone ses gigantesques Pins laricio sveltes, minces, lisses,
élancés, exhalant un fort parfum de résine, dégarnis de branches jusqu’à la hauteur de
cent pieds, et couronnés par un magnifique bouquet de feuillage, flottant, sonore, agité »
(Antoine-Claude Valery, Voyages en Corse, à l’île d’Elbe et en Sardaigne, 1837).
En Corse, c’est entre 1 000 et 1 300 m que le Pin laricio trouve son optimum de végétation,
notamment dans les massifs d’Aïtone, de Valdoniello et de Vizzavona, dont les peuplements
sont parmi les plus beaux. La voûte que forment leurs cimes à plusieurs dizaines de mètres
au-dessus du sol leur a donné le nom de « forêts cathédrales ». Le Pin laricio constitue une
ressource-habitat pour de nombreuses espèces végétales et animales, abritant une trentaine
d’espèces d’oiseaux, dont la Sittelle corse (Sitta whiteheadi), endémique de l’île. Ce passe-
reau se nourrit des graines de Pin laricio et nidifie dans des cavités du tronc.
Pin à crochets
Pinus uncinata − Pinacées

Un petit crochet recourbé


sur chaque écaille du cône
Reconnaître les arbres

Arbre touffu, de structure très variable, Cônes


dépassant à peine 4 m dans les tourbières Ovoïdes-coniques (3-7  cm de long), dissy-
et s’élevant à 15 m dans les rochers humides métriques et brun luisant. Écailles convexes,
des Alpes. Cime pyramidale, à branches épaissies au sommet en un écusson prolongé
92 étagées, verticillées. Feuillage dense. par un petit crochet recourbé ; obliques sur
Tous terrains, sur sols acides, dans les rameaux. Les graines minuscules (4 mm)
tourbières et terres marécageuses. sont pourvues d’une aile deux fois plus lon-
gue qu’elles.
Exigeant en luminosité. Très résistant à
la sécheresse, au vent et au froid. Pentes
Bourgeons
abruptes, falaises, éboulis ; en montagne
entre 1 600-2 700 m. Cylindriques, pointus, brun rougeâtre et sou-
vent enduits de résine.
Dans forêts des Alpes, des Pyrénées
(cirque de Gavarnie) et, plus rarement Rameaux
dans le Jura et le Massif central. Très rare
Brun verdâtre, luisants.
dans les Vosges.
Mai-juin. Écorce
Gris-brun foncé, devenant rapidement
Feuilles
écailleuse.
Persistantes. Aiguilles (4-8  cm), dressées,
épaisses, rigides, réunies par deux. Elles sont Longévité et conditions
persistantes pendant 5 à 10 ans.
Couleur : vert foncé. Il s’hybride naturellement avec le Pin syl-
vestre. On le trouve dans les montagnes du
Organes mâles et femelles centre et du Sud-Est de l’Europe jusqu’au
Caucase.
Espèce monoïque. Chatons mâles ovoïdes,
jaune pâle et réunis en groupes compacts.
Chatons femelles en petits cônes isolés et Étymologie Son nom vient de la saillie
rose violacé. qui orne les écailles des cônes.
Pin à encens
Pinus taeda − Pinacées

Les conifères
20-30 m, pour 1 m de diamètre. Tronc Longévité et conditions 93
droit. Houppier conique, élargi. Jusqu’à 200 ans. Aire naturelle : Sud-Est des
Espèce rustique, pousse sur sols secs, États-Unis (Floride, Virginie). L’espèce a fait
sablonneux. l’objet d’essais d’introduction systématique
Introduit dans le Sud-Ouest. en France, principalement dans le Sud-Ouest,
comme substitut du Pin maritime.
Feuilles Propriétés et utilisations
Persistantes 3 ans. Aiguilles fines (15-25 cm),
Aubier très épais. Son bois est utilisé pour
raides, un peu tordues, pointues, au bord
la construction. Sa résine est très exploitée
légèrement denticulé, odorantes. Réunies par
et fournit en abondance de la térébenthine.
3 (parfois 4) dans la même gaine (2,5 cm de
long). Gaine persistante (12-18 mm de long).
Couleur : vert clair.
Pins ou Sapins ?
Cônes
Les sapins peuvent être distingués
Coniques, allongés (8-12  cm de long),
des pins par un caractère constant,
brun terne, solitaires ou parfois en petits
groupes, sessiles. Écailles avec une protubé- facile à reconnaître : ils ont les feuilles
rance courte, droite, aiguë. Graines petites solitaires, insérées une à une sur les
(4-6 mm), brun rouge à taches noires, à aile jeunes rameaux, tandis que chez les
longue (2 cm). Ils sont mûrs en 2 ans. pins, elles naissent 2-3 ou 5 ensemble,
Écorce en petits faisceaux entourés à leur
Gris cendré ou jaunâtre, lisse, puis épaisse et base d’une gaine commune.
profondément fendillée.
Pin maritime
Pinus pinaster − Pinacées
Reconnaître les arbres

Jusqu’à 40 m. Tronc assez souvent dent une poussière jaune soufre en si
94 tordu et nu sur une grande hauteur grande quantité que le sol en est parfois
car l’arbre perd ses branches les plus couvert. Organes femelles en petits chatons
basses. Houppier large mais peu fourni rouge violet, dressés, en groupes séparés,
sur les jeunes rameaux. Pollinisation et dis-
voire aéré, avec branches horizontales,
persion par le vent.
disposées en verticilles. Planté serré, il
pousse de façon rectiligne.
Cônes
Besoin de lumière, de chaleur et
Gros, ovale conique (10-20  cm), lourds,
d’humidité atmosphérique. brun rougeâtres, presque sessiles, obliques
Littoral méditerranéen (Maures, Estérel, sur le rameau, souvent regroupés par 2
Alpes Maritimes, Corse) et atlantique ; ou 3, ou davantage. Écailles serrées les
jusqu’à 1 600 m. unes contre les autres, à écusson pyra-
Avril-mai. midal brun-rouge proéminent et caréné.
Mûrs à l’automne de la 3e année. Ils tom-
Feuilles bent successivement par suite des coups
de vent, mais peuvent rester des années
Persistantes pendant 2-3 ans. Aiguilles très sur l’arbre. Chaque écaille contient deux
longues (12-25  cm), robustes, rigides, un graines munies d’une aile, logées dans de
peu piquantes, groupées par 2, pointant vers petits renfoncements situés sur la face
l’extrémité des rameaux, de section hémis- supérieure.
phérique. Couleur : vert foncé grisâtre.

Organes mâles et femelles Bourgeons


Espèce monoïque. Organes mâles en cha- Gros, ovoïdes, allongés, à écailles frangées de
tons rouge orangé. À maturité, ils répan- blanc, non résineux.
Écorce profondément
crevassée

Les conifères
Rameaux écorce incisée fournissait la « térébenthine
Jeunes rameaux d’abord verdâtres, maculés de Bordeaux », recherchée pour le traitement
des bronchites. 95
de taches plus foncées, puis brun jaunâtre.

Écorce
Gris violacé, puis brune, très épaisse, pro- Les immenses forêts
fondément crevassée, parcourue par de de pins des Landes
nombreuses fissures irrégulières séparant des
Elles constituent le plus important
plaques rectangulaires.
massif forestier d’Europe, couvrant
Longévité et conditions une impressionnante superficie, allant
Jusqu’à 500 ans. Il apprécie les sols siliceux, de l’estuaire de la Gironde jusqu’à la
sables, arènes granitiques mais s’accommode frontière espagnole. Au XVIIIe siècle,
des sols pauvres. Il fuit les sols compacts et les Landes étaient un espace maréca-
gorgés d’eau. geux, très partiellement boisé, où avait
lieu un élevage traditionnel extensif
Propriétés et utilisations (bergers montés sur des échasses). Le
Bois brun rougeâtre, très résineux, odorant, pin des Landes y fut cultivé de manière
dur, lourd. De qualité moyenne, il est utilisé intensive à partir du milieu du XIXe
pour la menuiserie du bâtiment, parquets, siècle dans le but d’enrayer l’ensable-
poteaux télégraphiques, production de pâte à ment de la côte et d’assainir les zones
papier. Les grosses billes fournissent du bois
marécageuses. La principale activité
de déroulage en panneau de contreplaqué.
On le plante pour fixer les dunes littorales. resta longtemps la récolte de la résine
Aiguilles et bourgeons ont des vertus antisep- des troncs ou gemmage.
tiques et expectorantes. La résine tirée de son
Pin mugo
Pinus mugo − Pinacées
Reconnaître les arbres

3-5 m. Ramifié dès la base, étalé. Possède sessiles, dressés. Écailles étroitement imbri-
plusieurs petits troncs épais, rampants quées, avec un écusson losangique, dirigé
à ascendants voire dressés. Branches vers le haut et terminé par un mucron retom-
tordues ou coudées. Tête conique. bant. Graines ailées (0,3 à 0,5 cm) pendant
par deux sous chaque écaille.
Feuillage très dense.
Adapté aux biotopes montagneux Bourgeons
longuement enneigés et aux conditions Cylindriques, oblongs, pointus (0,5 à 0,7 cm
96 de long), très résineux.
climatiques difficiles (crêtes ventées).
Introduit pour couvrir les sols (mont Écorce
Lozère, Vercors). Absent en Corse. Gris-brun à gris rougeâtre, s’exfoliant en
Mai-juin. petites écailles.
Longévité et conditions
Feuilles 500 ans. Montagnes d’Europe centrale et de
Aiguilles courtes (3-8 cm), droites ou légère- la péninsule Balkanique. Très rustique. Sur
ment courbes, finement dentées au bord, réu- les tourbières de montagne, éboulis, versants
nies par 2, à section hémisphérique. Couleur : rocheux où il se cramponne grâce à un sys-
Vert foncé brillant des deux côtés. tème racinaire étendu, très ramifié.

Organes mâles et femelles Propriétés et utilisations


Espèce monoïque. Chatons mâles fusiformes Bois très résineux. Le Pin mugo est utilisé
(1 à 1,5 cm de long), jaune d’or, composées pour la fixation des sols et la protection
de nombreuses étamines disposées en spirale contre l’érosion.
et regroupées en épis à la base des jeunes
rameaux longs. Organes femelles pourpres,
composés de nombreuses écailles charnues, Protection
apparaissant en spirale à l’aisselle des brac-
Populations naturelles très rares en
tées, solitaires ou en groupes à l’extrémité
des rameaux longs. Pollinisation par le vent. France (espèce en limite d’aire de répar-
tition), devant bénéficier de mesures de
Cônes protection. Le Pin mugo est inscrit sur la
Ovales à coniques, obtus (2 à 5 cm de long), liste nationale des espèces à protéger.
symétriques, brun clair brillant, presque
Pin parasol
Pinus pinea − Pinacées

Jusqu’à 30 m. Tronc droit, cylindrique, d’une protubérance au centre. Peuvent persis-
élevé, souvent un peu noueux et se ter plusieurs années. Graines de grande taille

Les conifères
subdivisant à faible hauteur en plusieurs (16-20 mm), ovales, comprimées, arrondies
grosses branches. Dénudé dans sa partie aux deux extrémités, sans ailes, envelop-
pées d’une coque dure, épaisse. Elles sont
inférieure. Houppier dense, à rameaux très
logées dans deux cavités de la face interne
nombreux, largement étalés au sommet. de chaque écaille contenant une amande
Espèce de chaleur et de lumière, bien comestible, de saveur sucrée, ou pignon.
adaptée aux sols siliceux. 97
Disséminé le long du littoral Bourgeons
méditerranéen, jusqu’à 400-600 m. Cylindriques, pointus, à écailles brun clair,
Avril-mai. frangés de blanc.

Écorce
Feuilles
Écailleuse, brun-rouge puis très épaisse, très
Persistantes 3 ou 4  ans. Aiguilles souples, dure, crevassée avec de profondes fissures
pointues (10-16 cm), lisses, groupées par 2 formant des motifs.
(parfois 3) dans des gaines très courtes, à
section en demi-cercle, se cassant facilement Longévité et conditions
en deux. Nombreuses et dressées à l’extrémité
des jeunes rameaux, étalées et plus courtes Près de 250 ans. Originaire de l’ouest du
sur les branches adultes. Couleur : vert foncé bassin méditerranéen. Il s’accommode de
à gris-vert, à plusieurs lignes longitudinales sols relativement secs et caillouteux, mais
très fines. préfère les terrains profonds et assez frais.
Il supporte bien les longues périodes de
Organes mâles et femelles sécheresse.
Espèce monoïque. Chatons mâles oblongs Propriétés et utilisations
(1 cm de long), jaunâtres, en grappe allon-
gée. Chatons femelles ovoïdes, penchés, ver- Bois blanc, léger, souple, résistant et peu
dâtres. Pollinisation et dispersion par le vent. résineux. De bonne qualité, il est utilisé
en menuiserie  : escaliers, fenêtres, portes,
Cônes meubles de cuisine… C’est une espèce d’or-
Très gros, presque globuleux (10-15  cm de nement fréquemment plantée près des habi-
long), arrondis au sommet, solitaires, presque tations.
sessiles, rouge-bun luisant. Grandes écailles,
à écusson losangique très en relief, muni Autre appellation : Pin pignon
Pin noir d’Autriche
Pinus nigra subsp. nigra — Pinacées
Reconnaître les arbres

98
Plus de 35 m dans la nature, 15 m base. Elles persistent sur l’arbre 4 ou 5 ans.
chez les individus cultivés. Tronc droit Couleur : vert très foncé
avec un houppier pyramidal, large, non
pointu, souvent largement étalé ou
Organes mâles et femelles
même déjeté. Branches latérales fortes. Espèce monoïque. Chatons mâles allongés et
Feuillage très foncé. arqués, jaunâtres, apparaissant à la base des
pousses de l’année. Organes femelles, rouge
Parcs, talus d’autoroute… pourpre, au sommet des pousses.
Zones d’introduction : côtes et plateaux
calcaires de Normandie, Champagne
Cônes
crayeuse, Lorraine, Bourgogne, Causses, Ovoïdes coniques (5-8 cm), brun clair luisant,
etc. Jusqu’à 1 400 m. groupés par 2 à 4, sans pédoncule, perpendi-
culaire au rameau. Écailles à écusson saillant
Mai-juin. pourvu d’une petite pointe. Fructification
tous les 2 ou 3 ans. Au printemps, deux ans
après la floraison, le cône s’entrouvre pour
Feuilles laisser passer les graines.
Persistantes. Aiguilles (8-15  cm) droites
ou légèrement courbes, rigides, piquantes, Bourgeons
rattachées par 2 au rameau par leur base Oblongs, pointus et résineux
dans une gaine d’1 cm de long. Nombreuses
et particulièrement serrées, réparties sur Rameaux
toute la longueur du rameau et presque Ceux de l’année sont brun clair, peu luisants
perpendiculairement à lui, et jusqu’à sa et pourvus d’aiguilles jusqu’à leur base.
Les conifères
Écorce
99
Gris clair, écailleuse, puis se crevassant
en épaisses plaques gris noirâtre chez les Redoutables chenilles
adultes. processionnaires
Longévité et conditions Dans les régions chaudes, les pins
Jusqu’à 600 ans. Aire naturelle : montagnes noirs subissent les attaques des
calcaires sèches d’Europe centrale (Autriche chenilles processionnaires. Celles-ci
et Balkans).Essence de lumière, résistant bien forment sur leurs branches de grosses
au froid, à la sécheresse, à la pollution de boules blanches et soyeuses qui consti-
l’air. Peu exigeant, tous les types de sol lui
conviennent. Il supporte les sols calcaires et tuent autant de nids collectifs. Chemi-
les argiles compacts. Son enracinement est nant en longue file indienne, elles vont
puissant. se nourrir des aiguilles de l’arbre. Si
ces ravageurs s’attaquent à tous les
Propriétés et utilisation
pins (Cèdres, Douglas, Mélèze), le pin
Aubier blanc jaunâtre, cœur jaune rouille, peu
noir d’Autriche est leur préféré ! L’INRA
important. Bois dur, lourd, durable, avec de
nombreux nœuds. Importante espèce fores- et le Département de la santé des
tière, au bois utilisé pour constructions, char- forêts travaillent sur les méthodes de
pente, pâte à papier. Du fait de ses qualités suivi (réseau de dénombrement, pièges
écologiques, il a servi, à partir du XIXe siècle, à phéromones) et les interventions de
au reboisement de zones difficiles (sols très
calcaires, pentes ravinées) et de terrains de lutte contre ce principal ennemi de la
montagne. Planté comme arbre d’ornement sylviculture méditerranéenne.
dans les parcs et jardins.
Pin sylvestre
Pinus sylvestris − Pinacées
Reconnaître les arbres

100 Jusqu’à 35 m en futaie, Organes mâles et femelles


exceptionnellement 45 m. Tronc rarement Espèce monoïque. Chatons mâles petits,
rectiligne, souvent tordu et dénudé dans ovoïdes, jaune pâle, en groupe à la base
sa partie inférieure. Houppier légèrement des jeunes rameaux, répandant à maturité
pyramidal, irrégulier, peu fourni. un abondant pollen jaune. Organes femelles
Branches verticillées. Quand l’arbre rougeâtres, dressés par 1 à 3 à l’extrémité ou
vieillit, il s’aplatit et paraît alors déjeté sur l’axe des rameaux.
de côté. Nombreuses formes suivant la
Cônes
région d’origine.
Ovoïdes (3-8 cm), dressés, pendants ou hori-
Essence très rustique, de fort éclairement zontaux, à court pédoncule, solitaires ou en
et de chaleur. bouquets par 2 ou 3 sur des tiges courtes et
Vosges, Nord de l’Alsace, Jura, Alpes, trapues. Écailles oblongues, serrées les unes
Massif central, Pyrénées. Jusqu’à plus de contre les autres, à écussons un peu bombés,
s’entrouvrant au printemps pour libérer les
2 000 m.
graines. Graines petites (4 mm), elliptiques,
Mai-juin. brun foncé, légèrement luisantes, envelop-
pées par un tégument dur, et prolongée par
Feuilles une aile membraneuse roussâtre, trois fois
Persistantes. Aiguilles (4-8  cm de long), plus longues que la graine.
raides, piquantes, finement denticulées, un
peu vrillées sur elles-mêmes, insérées par 2 Bourgeons
par leur base dans de courtes gaines implan- Oblongs, brun rougeâtre, couverts de nom-
tées autour du rameau. breuses écailles, souvent blanchies par la
Couleur : vert bleuâtre à reflets argentés. résine qui les recouvre.
Les conifères
Rameaux propriétés du bois varient selon l’origine des
Brun verdâtre, glabres. Leur cassure laisse plants et les conditions de croissance. Il a
s’écouler de la résine collante, très odorante une forte résistance mécanique et est aisé à
et se solidifiant à l’air en blanchissant. travailler. Employé pour charpentes, lamellé- 101
collé, menuiserie du bâtiment, parquets,
Écorce fabrication du papier… Espèce très utilisée
pour le reboisement dans la plupart des
Brun rougeâtre, se fissurant en plaques régions de France, en particulier en altitude
épaisses dans la partie inférieure du tronc et (maintien du sol, lutte contre l’érosion), et
virant à l’ocre saumoné dans sa partie haute plantée à titre ornemental dans les parcs et
et dans le houppier. les jardins.
Longévité et condition
Plus de 200 ans en montagne et 100 ans
en plaine. Aire naturelle : de l’Espagne à la Une grande abondance
Sibérie. Seul ou mélangé au sapin, bouleau et de pins en France
chêne, dans les plaines et sur les contreforts
des montagnes. Il s’adapte à tous les sols, Les Pins sylvestres avec les Pins d’Alep
surtout sablonneux. Mais sur sols calcaires, il (page 86) et les Pins maritimes (page 94)
souffre de chlorose (décoloration des feuilles couvrent 20 % de la forêt française :
par carence en chlorophylle). Espèce pion- dans les Vosges, le Nord de l’Alsace,
nière et nomade colonisant facilement les
terrains nus. Il s’implante en profondeur le Jura, les Alpes, le Massif central, les
par sa racine pivotante et son système radi- Pyrénées. Les zones d’introduction se
culaire  ; dans les terrains granitiques, les situent principalement dans la moitié
racines serpentent le long des rochers. nord et sur le pourtour du Massif central.
Propriétés et utilisations De la plaine à l’étage montagnard,
jusqu’à 2 000 m d’altitude.
Aubier blanc jaunâtre, cœur rougeâtre. Bois
dur, résistant, léger, à odeur résineuse. Les
Pin Weymouth
Pinus strobus − Pinacées
Reconnaître les arbres

102

Jusqu’à 50 m, et même 80 m sur sa terre section triangulaire. Bords finement denticu-
natale. Tronc droit, élancé, puissant. lés vers l’extrémité. Aiguilles rudes au toucher
Houppier allongé, aigu. Ramification quand on les passe à rebours entre les doigts.
irrégulière avec quelques longues branches, Couleur : vert bleuâtre, marquée de bandes de
presque perpendiculaires au tronc, points blancs.
verticillées. Silhouette souvent rendue
asymétrique par les vents dominants. En Organes mâles et femelles
forêt, tronc parfois dégarni de branches Espèce monoïque. Chatons mâles ovoïdes,
jusqu’au 2/3 de sa hauteur. Branches jaunes, peu nombreux (1  cm). Chatons
résistant bien au poids de la neige. femelles vert rosé.
Peu exigeant, accepte les sols siliceux,
depuis les sables secs jusqu’aux terrains Cônes
tourbeux. Supporte froids rigoureux et Cylindriques, effilés, légèrement arqués
chaleurs estivales. (8-20 cm de long), gris brun, pendants, por-
Introduit dans le Massif central, le Nord- tés par un pédoncule (2 cm). 50 à 80 grosses
Est, jusqu’à 1 600 m. écailles, fines, résineuses, très lâchement
Avril-mai. imbriquées et disposées en spirales sur 5
rangs, à écusson ridé, peu épais, avec une
protubérance placée à son extrémité. Graines
Feuilles brun rougeâtre, luisantes, mouchetées
Aiguilles persistantes, restant sur l’arbre 1 à (5-8 mm), avec une aile d’environ 20 mm.
4 ans. Effilées, droites (5-15  cm), souples, Dispersion en octobre par le vent et les ani-
réunies en faisceaux de 5 dans une gaine, de maux granivores.
Les conifères
103

Bourgeons dans l’est de la France. La térébenthine est


Ovales, très pointus (jusqu’à 15 mm de long), abondante dans toutes les parties du pin, mais
à écailles imbriquées, brun rougeâtre, non se volatilise rapidement, d’où peu d’extraction.
résineux. Utilisé comme arbre d’ornement.
Du nom du Lord anglais qui l’importa en 1705
Écorce du Canada en Europe.
Lisse, vert grisâtre puis brun grisâtre
foncé, épaisse, fragmentée en larges crêtes
écailleuses (2-5 cm d’épaisseur), séparées par
de profondes crevasses longitudinales. Poches
Redoutable rouille
de résine. Le Pin Weymouth est affecté par la
rouille vésiculeuse, redoutable maladie
Longévité et conditions
causée par un champignon (Cronartium
Aire naturelle : Collines et montagnes peu éle-
ribicola), dont le cycle de développe-
vées du nord-est de l’Amérique du Nord. Fort
pivot, grosses et longues racines latérales ; ment comporte un passage sur des
enracinement très puissant. groseilliers et des cassis. Introduit en
Amérique du Nord au début du XXe
Propriétés et utilisations
siècle, ce parasite contamina et rava-
Bois blanc crème à jaune, faiblement rougeâtre
gea les peuplements naturels de Pin
au cœur. Il est mou, léger et poreux. Ce bois
facile à travailler est utilisable en charpente, Weymouth et autres pins à cinq feuilles.
caisserie, ameublement, et pour les ruches
Sapin des Vosges
Abies alba − Pinacées
Reconnaître les arbres

104 Jusqu’à 40 m, ou plus. Tronc droit, par deux traits blanc argenté dans le sens
robuste, cylindrique, élancé. Dénudé de la longueur.
sur une très grande hauteur. Houppier
conique, pointu, régulier mais s’étalant Organes mâles et femelles
avec l’âge. Branches grêles, verticillées, Espèce monoïque. Disposés en chatons, pla-
étalées ou presque pendantes, les plus cés ordinairement vers le haut de la cime.
âgées s’écartant presque à l’horizontale. Les chatons mâles sont globuleux, jaunâtres
et groupés en grand nombre à l’extrémité du
Peu exigeant sur la nature du sol, rameau qu’ils entourent. Les chatons femelles
qui doit cependant être frais, drainé, sont plus petits (un peu moins gros qu’un dé
perméable et peu compact. Il exige un à coudre), en cônes verdâtres ou rougeâtres.
air humide. Ils sont solitaires, dressés et le long des
Commun dans les Vosges, Jura, Préalpes rameaux sans organes mâles.
du Nord, Pyrénées et le Massif central.
Cônes
Avril-mai.
Gros (10-15 cm), cylindriques, allongés, vert
brunâtre, dressés avec des bractées pointues
Feuilles dépassant des écailles triangulaires, serrées
Les aiguilles sont courtes (2-3  cm), très les unes contre les autres. À maturité, chaque
étroites, linéaires, plates, arrondies, peu écaille se détache et tombe avec les deux
piquantes et souples. Elles sont implantées graines qu’elle recouvre. Seuls les axes dres-
tout autour du rameau mais semblant dis- sés des cônes ou « chandelles » persistent
posées sur deux rangs dans un même plan. sur l’arbre. Graines munies d’une aile assez
Elles laissent une cicatrice ronde sur le large recouvrant presque la moitié de la face
rameau quand elles tombent. Couleur : vert intérieure de l’écaille. Ces graines peuvent
foncé luisant dessus, parcourues dessous être transportées assez loin par le vent. Au
Cônes grands, cylindriques,
dressés

Les conifères
printemps, quand la neige des montagnes a Propriétés et utilisations
disparu, la graine tombée sur le sol germe Le bois est blanc jaunâtre, assez compact,
rapidement. avec les cercles annuels bien distincts. Il ne
dégage presque pas d’odeur. Bois de bonne 105
Bourgeons
qualité, facile à travailler, il est utilisé en bois
Brun-rouge, ovales, lisses, couverts d’une de charpente, menuiserie et caisserie. Il sert
matière résineuse mélangée d’essence. aussi pour le reboisement, surtout en collines
et en basses montagnes. C’est un excellent
Rameaux combustible. Les bourgeons ont des proprié-
Beige-gris et recouverts de poils courts, noi- tés médicinales.
râtres.
Autres appellations :
Écorce Sapin blanc, Sapin pectiné
Lisse et gris argenté, puis épaisse (très pro-
tectrice contre les grands froids), à crevasses
longitudinales. Présence d’ampoules de résine Les présidents
surtout chez les jeunes.
Dans le Jura, la forêt de la Joux, une
Longévité et conditions des plus belles sapinières de France,
500 ans, voire plus. Aire naturelle : Europe et du Levier, renferment quelques
de l’ouest. Il est résistant aux grands froids sapins de taille exceptionnelle que les
mais craint les gelées tardives et les fortes habitants, selon la coutume locale,
chaleurs d’été. Il insinue ses racines entre élisent « président », en leur donnant
les strates verticales ou très inclinées des parfois le nom d’une personnalité. Ces
roches calcaires. Il forme de vastes forêts
merveilles atteignent 45 m de haut, ce
entre 400-1 700 m, souvent avec les hêtres,
les épicéas et les pins. Il couvre 4 % du ter- qui fait d’eux les arbres parmi les plus
ritoire forestier français. Il est devenu assez hauts d’Europe !
rare dans les Alpes du Sud et en Corse.
Sapin de Nordmann
Abies nordmanniana − Pinacées
Reconnaître les arbres

106

Jusqu’à 40 m, pour 1 m de diamètre. grande partie. Elles donnent aux rameaux un
Tronc bien droit, élancé. Houppier aspect en brosse ronde ou demi-ronde. Cou-
pyramidal, garni de la base à la cime leur : vert foncé, luisantes dessus, rayées de
de larges branches, rapprochées, deux bandes parallèles vert pâle dessous.
horizontalement verticillées. Feuillage Organes mâles et femelles
assez dense.
Espèce monoïque. Chatons mâles très discrets
Supporte bien la sécheresse, la neige et de couleur jaune rosé. Organes femelles ver-
les grands froids. dâtres.
Zones d’introduction dans les plaines et
en basse montagne, surtout dans le Sud. Cônes
Grands, cylindriques (12-16  cm de long),
Avril-mai.
dressés, brun-violet et tachés de résine. Avec
écailles étroitement appliquées et larges. Des
Feuilles bractées munies d’une longue pointe dépas-
Persistantes. Aiguilles très nombreuses, sant des écailles et courbées vers le bas. Les
raides, planes (2-3 cm de long) et légèrement cônes n’apparaissent qu’après l’âge de 50 ans
échancrées au sommet. Elles sont légèrement et seulement vers la cime de l’arbre. Ils ne
tordues à la base et se relèvent vers la partie tombent pas à maturité et les écailles se
supérieure des rameaux qu’elles cachent en désagrègent une à une.
Les conifères
107

Bourgeons Propriétés et utilisations


Ovoïdes, non résineux, à écailles apprimées et Un bois d’excellente qualité, semblable à
cachés par les aiguilles. Froissés, ils exhalent celui du sapin pectiné, avec un peu plus de
un parfum fruité. nœuds. Il est utilisé pour poteaux, charpente,
menuiserie, papeterie, etc. Planté comme
Rameaux arbre de parc.
Verts, puis brun clair luisant, pubescents ou Autre appellation : Sapin du Caucase
non, à section demi-circulaire.

Écorce
Lisse, gris mat, puis se crevassant ou s’exfo-
Les sapins de Noël
liant avec l’âge. Les sapins de Noël commercialisés
en France sont essentiellement des
Longévité et conditions Épicéas. Ils sont très appréciés mais
C’est une espèce très rustique, indifférente à ils perdent vite leurs aiguilles. Depuis
la richesse chimique des sols et qui pousse quelques années, d’autres conifères
sur tous types de sols, même dans sables sont proposés, notamment le Sapin de
secs, sauf ceux engorgés d’eau. Il vit naturel-
Nordmann, dont les aiguilles persistent
lement dans les montagnes du Caucase où il
forme de vastes forêts, à plus de 2 000 m d’al- plus longtemps sur l’arbre.
titude. Il fut introduit en Europe vers 1840.
Alisier blanc
Sorbus aria − Rosacées
Reconnaître les arbres

Les fruits seront rouge orangé


à maturité

Jusqu’à 20 m. Tronc droit, cylindrique, dulée est comestible. Les fruits sont mûrs en
mince. Houppier ovoïde, très ramifié. septembre.
Feuillage compact, couvert épais. À l’état Rameaux
de buisson dans les endroits rocailleux ou Bruns rougeâtres, avec nombreuses lenticelles.
en montagne.
108 Bourgeons
Collines et basses montagnes.
Gros, à grandes écailles brun verdâtre, bor-
Un peu partout, principalement disséminé dées de duvet blanc, un peu visqueux.
dans la moitié est (plateaux de la
Bourgogne aux Ardennes), surtout entre Écorce
600 et 1 200 m, et jusqu’à 1 900 m. Lisse et grise, puis brun rougeâtre foncé et
légèrement fissurée.
Mai-juin.
Longévité et conditions
Feuilles Aire naturelle : Europe de l’Ouest, jusqu’à la
Caduques. Alternes, ovales à elliptiques mer Caspienne. Dans les bois secs, les ébou-
(5-15  cm de long), réunies en bouquets à lis, les rochers (où il se fixe jusque dans leurs
l’extrémité des rameaux. Bords irrégulière- fentes grâce à un enracinement profond)
ment dentés, avec de grosses dents à l’ex- ainsi que sur les crêtes. Il pousse en compa-
trémité des 8 à 13 paires de nervures. Pétiole gnie du Chêne pubescent. Il occupe tous les
court (1-2  cm). Couleur  : vert grisâtre lui- sols mais préfère les sols calcaires. Il exige
santes et fortement ridées dessus, feutrées des terres filtrantes et pas trop compacts.
de blanc dessous. Jaune orangé à l’automne.
Propriétés et utilisations
Fleurs Bois blanc rosé, avec quelques taches fon-
Hermaphrodites, nombreuses, blanchâtres, cées  ; cœur veiné de brun. Son bois dur,
à pétales étalés et groupés en corymbes lourd, homogène, était autrefois très estimé
(5-10 cm de diamètre). pour la confection d’outils et les vis des pres-
soirs. Très bon combustible. Il est recherché
Fruits pour l’ornement et greffé à cet effet sur les
Alises globuleuses, lisses, de la grosseur d’une poiriers, cognassiers ou aubépines.
cerise (1-2 cm), rouge orangé luisant, avec
quelques points bruns. La chair sucrée aci- Autre appellation : Allouchier
Alisier torminal
Sorbus torminalis − Rosacées

Les feuillus
Jusqu’à 25 m. Tronc élancé, mince. Écorce
Houppier ovoïde, puis s’aplatissant chez Lisse et gris cendré, puis s’exfoliant par
les sujets âgés. Branches tortueuses et minces pellicules, mettant à nu le tronc brun
feuillage dense. foncé. Puis elle s’écaille et tombe peu à peu.
Disséminé dans taillis, bois de plaines, de 109
Rameaux
collines ou de montagnes jusqu’à 1 000 m.
Brunâtres, ponctués de nombreuses lenti-
Pratiquement partout en plaine. celles blanches.
Mai-juin.
Bourgeons
Feuilles Sphériques, à écailles vertes bordées de brun,
Caduques. Légèrement en forme de cœur, frangés au sommet, spiralés sur le rameau.
presque aussi larges que longues (5-10 cm), Longévité et conditions
profondément découpées en 5-9 lobes trian-
gulaires, finement dentés, aigus au sommet, Aire naturelle : Europe moyenne et méridio-
assez fermes, avec 5-8 paires de nervures nale, Caucase, Asie Mineure, Afrique du Nord.
divergentes. Long pétiole égalant la moitié En France, on l’observe surtout dans les
de la longueur la feuille, et virant au rouge taillis-sous-futaie des plateaux calcaires de
sang en automne. Couleur  : luisantes, vert l’Est (Lorraine, Alsace). Il pousse sur tous les
foncé dessus, plus clair dessous. sols mais surtout frais, siliceux ou calcaires,
et redoute les sols humides ou trop secs.
Fleurs
Hermaphrodites, blanchâtres et disposées
Propriétés et utilisations
en corymbes fournis. Pollinisation par les Son bois est semblable à celui de l’Alisier
abeilles. blanc, mais plus rouge. Il est lourd, dur,
homogène. Se travaillant et se polissant
Fruits bien, il était très utilisé en ébénisterie fine,
Alises ovoïdes, de la grosseur d’une petite instruments de musique, vis de pressoir,
cerise, bruns piquetées de blanc grisâtre, en gravure. Actuellement il sert surtout pour
grappes. Ils sont comestibles mais la saveur le placage décoratif. Arbre d’ornement. Les
est assez âcre. Mûrs en septembre-octobre. alises fermentées puis distillées servaient à
Dissémination par oiseaux et petits rongeurs. la préparation de la cervoise gauloise.
Arbousier
Arbutus unedo − Éricacées
Reconnaître les arbres

110

Jusqu’à 5 m. Tronc tortueux. Souvent en oblongues, coriaces, luisantes, aux bords
touffes, surtout sur les sols sableux où dentés en scie. Pétiole rose et court (1 cm).
les souches rejettent beaucoup. Sur sols Couleur : vert foncé dessus, plus pâles des-
calcaires, dans les fissures des rochers, il sous.
donne des arbres courts, à tronc épais. Fleurs
Feuillage abondant.
Roses ou blanchâtres en forme de grelots,
Caractéristique du sous-bois de la forêt groupées en grappes pendantes (5  cm de
méditerranéenne de Chêne vert, de long), formant un contraste avec le feuillage
Chêne-liège et de Pin maritime, et du vert sombre.
maquis.
Fruits
Région méditerranéenne. Également dans
Baies (arbouses) globuleuses (1-2 cm), héris-
la vallée du Rhône, et épars le long de
sées de petites pointes rouges, pendant au
la côte atlantique, des Landes jusqu’à bout d’un long pédoncule. Ils sont comes-
Cherbourg. tibles mais sans goût.
Octobre à décembre, accompagnant les
fruits de l’année précédente. Rameaux
Branches secondaires et rameaux rougeâtres.
Feuilles
Écorce
Persistantes. Alternes sur les rameaux
verts ou roses, grandes (5-10 cm de long), Rouge-brun, pourvue de gerçures.
Fruits de la taille
d’une petite cerise

Les feuillus
111

Longévité et conditions Propriétés et utilisations


Entre 100 et 400 ans  ; à croissance lente. Bois rougeâtre à rouge brun, à peine veiné.
Région méditerranéenne, du Portugal à la Fibre courte et cassante, de peu de durée.
Turquie, Chypre, Afrique du Nord, et Sud de C’est un bois lourd, très dur, homogène, fin et
l’Irlande ; jusqu’à 600 m d’altitude. Il tolère facile à travailler et à polir. Il fait un excellent
les emplacements arides et chauds. Assez charbon de bois. C’est une espèce mellifère
rustique, peu exigeant, il n’aime toutefois ni (nectar).
l’ombre ni un sol trop humide, et apprécie
les sols filtrants, siliceux, bruns et calcaires. Autre appellation : Arbre aux fraises

Garrigues et maquis de Méditerranée


Établie sur sols calcaires ou marneux, chauds et secs, la garrigue est composée de végé-
taux herbacées et d’arbrisseaux épars : Chêne kermès, Romarin, Genêts, Grande lavande,
Buis… Fourré très dense, quasi impénétrable, le maquis (Maures, Estérel, Corse), établi
sur sol siliceux, est constitué d’arbrisseaux, souvent à feuilles persistantes et coriaces,
parfois épineux et odoriférants : Arbousier, Calycotome épineux, bruyère en arbre… Ces
formations végétales s’établissent souvent à l’emplacement de forêts dévastées par le feu
et donnent lieu en principe à la réinstallation de forêts : Pins d’Alep et Chênes verts (sol
calcaire), Chênes-lièges (sol siliceux).
Aulne
glutineux
Alnus glutinosa
− Bétulacées
Reconnaître les arbres

112 Jusqu’à 30 m. Tronc droit se prolongeant Fleurs


jusqu’à la cime. Houppier pyramidal Espèce monoïque. Fleurs mâles groupées en
à conique. Branches minces, étalées, longs chatons (5-10 cm) pendants, jaunâtres,
retombantes. réunis par 4 à 6. Fleurs femelles en petits cha-
Dans les bois humides, au bord des tons (1-1,5 cm) courts, trapus, brun sombre,
verticaux, réunis par groupes de 3 à 8.
cours d’eau, des torrents, dans les prés
marécageux ou les zones tourbeuses. Fruits
Très commun sur les terrains humides des Petits cônes arrondis (1-3 cm), très ligneux,
plaines ou des montagnes peu élevées ; brun foncé, à long pédoncule, en groupe de 3
jusqu’à 1 200 m. à 5. À maturité, leurs écailles s’écartent, libé-
rant les petits akènes, plats, bordés d’une aile
Précoce, en février-mars, avant remplie d’air. Fructification septembre-octobre.
les feuilles. Dissémination à grande distance par le vent.
Avec ou sans feuilles, les aulnes sont bien
reconnaissables à ces petits cônes persistant
Feuilles toute l’année sur les branches, et ne tombant
que longtemps après avoir libéré leurs graines.
Caduques. Alternes, larges, ovales à triangu-
laires (4-10 cm de long). Tronquées et sou- Rameaux
vent échancrées au sommet. Un peu ondulées, Fins, souples, collants, verts ou pourpre clair,
légèrement dentées. À 6-9 paires de nervures. avec des lenticelles ovales.
Enduites d’une résine collante au printemps.
Pétiole assez long. Couleur : vert brillant foncé Bourgeons
dessus, plus clair dessous, avec des touffes de Ovoïdes allongés (0,7 cm), visqueux, viola-
duvet roussâtre sur les nervures. cés, pourvus de 2-3 écailles.
Petits cônes persistant
toute l’année

Les feuillus
Écorce Autre appellation : Verne
D’abord lisse, gris-vert, ponctuée de nom-
breuses lenticelles claires, puis gris foncé se
craquelant en grandes écailles irrégulières, Des associations
113
allongées ou plus ou moins carrées.
bénéfiques
Longévité et conditions Les Aulnes survivent dans des milieux
Jusqu’à 200 ans ou plus. Aire naturelle : toute saturés d’eau et pauvres en azote,
l’Europe, de la Sibérie au Caucase et régions grâce à des associations avec :
méridionales (Espagne, Corse), régions mon-
- des champignons symbiotiques (dits
tagneuses d’Afrique du Nord. Il se développe
sur les terrains constamment alimentés en mycorhiziens) ; l’association est d’au-
eau, légers ou rocailleux, dans lesquels il fixe tant plus importante que l’Aulne vit en
ses racines ramifiées. Ses racines accessoires situation difficile (contrastes saisonniers
poussent parfois au-dessus du sol, à la base d’humidité, inondations régulières) ;
du tronc. Disséminé, et rare en forêt. Espèce
pionnière. - des bactéries filamenteuses symbio-
tiques (Frankia) capables de fixer et de
Propriétés et utilisations réduire l’azote atmosphérique (inutili-
Bois blanchâtre mais prenant une vive teinte sable par les plantes) en ammonium,
orangée quand il est entaillé. Il est homogène, assimilable par les racines. Elles forment
léger, tendre, sans odeur particulière. Son
de grosses « galles » rouges à la sur-
bois, mou et très cassant, est utilisé pour la
confection de pâte à papier, panneaux de par- face des racines. Grâce à cette aptitude,
ticules, caisserie. Il est imputrescible quand les Aulnes peuvent se développer sur
il demeure immergé dans l’eau : les palais de des sols pauvres (carrières, remblais…)
Venise furent édifiés sur des pilotis en bois et servir à leur reboisement.
d’aulnes ! L’écorce, riche en tanins, possède
des propriétés médicinales et tinctoriales.
Aulne blanc
Alnus incana − Bétulacées
Reconnaître les arbres

114

Jusqu’à 10-15 m. Tronc courbe, cannelé. Feuilles


Ramification des branches plus serrée Caduques. Alternes, ovales (5-10 cm de long),
et feuillage plus dense que chez l’aulne plus longues que celles de l’aulne glutineux,
glutineux. terminées en pointe, doublement dentées
Sols bien alimentés en eau (berges des en scie. 10-15 paires de nervures latérales.
Pétiole (2,5-3 cm). Couleur : vert terne des-
rivières), éboulis, cônes de déjection
sus, blanc-gris et duveteuses dessous.
avec sols couverts de gros galets charriés
par les torrents. Fleurs
Spontané dans les montagnes des Alpes Espèce monoïque. Chatons mâles, pendants
et du Jura, sur rives des torrents et (10  cm à maturité), terminaux, rouge-
moraines glaciaires, jusqu’à 1 800 m, et pourpre, chargés de pollen jaune, exposés
le long des cours d’eau des vallées (vallée tout l’hiver et s’ouvrant en fin de saison. Cha-
du Rhône, de l’Isère, de la Durance…). tons femelles petits (1 cm), rouge-pourpre,
groupées par 3 à 8.
Février. Floraison plus précoce que l’Aulne
glutineux. Fruits
Cônes verts, puis bruns, un peu plus gros
(1,5 cm) que ceux de l’Aulne glutineux et à
Petits cônes bruns,
ligneux

Les feuillus
115

pédicelles plus courts. Le fruit (akène) est sols crayeux ou calcaires. C’est une espèce
pentagonal, rouge brun légèrement luisant, pionnière.
à aile presque aussi large que la graine. Fruc-
tification en septembre-octobre. Propriétés et utilisations
Son bois a une structure similaire à celui de
Rameaux l’Aulne glutineux, mais est plus dur. Cette
Gris ou brun grisâtre, couverts d’un duvet gris espèce est utilisée pour la fixation des sols
au départ. et des boisements des terrains de montagne.

Bourgeons
Gros, ovoïdes, obtus, à deux écailles. Plusieurs formes
Écorce
géographiques
Lisse, gris foncé et lisse chez les jeunes, L’Aulne blanc s’hybride avec les autres
ponctuée de lenticelles  ; fissurée chez les espèces du genre Alnus. De plus, sa
vieux sujets. large répartition a généré plusieurs
races, isolées géographiquement,
Longévité et conditions comme sibirica, velue sur les nervures
Moins de 100 ans. Aire naturelle  : Europe de la face inférieure des feuilles, ou
centrale et septentrionale, Caucase. Son
americana, à feuilles vert bleuté.
aire de répartition est plus septentrionale
que celle de l’Aulne glutineux. Il préfère les
Aulne vert
Alnus alnobetula
− Bétulacées
Reconnaître les arbres

116

Jusqu’à 2,50 m, rarement 5 m. Port base, bord à fines dents aiguës et irrégulières,
buissonnant et très ramifié. En hiver, 6 à 8 paires de nervures. Poisseuses quand
leurs branches flexibles se couchent, elles sont jeunes. Pétiole (1,5 cm). Couleur :
plaquées au sol par le poids du manteau vert terne dessus, vert brillant dessous.
neigeux, et sont alors invisibles. Se Fleurs
redressent en crosse (en arc) sur 2-4 m
Espèce monoïque. Chatons mâles (5-8  cm
de hauteur lorsque la neige fond, d’où
de long) jaune vif, pendants, couverts d’un
leur nom d’arcosses en Savoie. duvet blanchâtre, éclosant au printemps
Talus du bord des routes, le long des (en même temps que les feuilles). Chatons
cours d’eau et dans les forêts alluviales, femelles ovoïdes (1-2 cm), dressés, groupés,
Alpages, couloirs d’avalanche. vert rougeâtre, composés de 5-8 fleurs.
Abondant dans les Alpes et en Corse, Fruits
entre 1 300 et 2 300 m, jusqu’aux confins Cônes (1 cm) globuleux (rappelant des petites
des neiges persistantes. pommes de pin), verts et poisseux lorsqu’ils
Avril-juin. apparaissent, à court pédoncule. Ils demeu-
rent en général sur l’arbre jusqu’au printemps
Feuilles suivant et se lignifient en devenant presque
noirs. Akènes à aile mince, membraneuse,
Caduques. Alternes, ovoïdes (3-8 cm de long), aussi large que la graine.
en courte pointe à l’extrémité, arrondies à la
Les feuillus
Rameaux les affouillements et les éboulements, et 117
Jeunes rameaux pubescents, un peu angu- protéger des avalanches. Il était autrefois
leux, vert olive ou brun rougeâtre. utilisé pour sa valeur calorifique : son bois
chauffait les chaudrons où était préparé le
Bourgeons fromage Beaufort.
Allongés en pointe, pourpres, luisants, un peu
poisseux, sans pédoncule.
Les aulnaies vertes,
Écorce un milieu remarquable
Brune, lisse puis rugueuse.
Sortes de « brousses » impénétrables,
Longévité et conditions les aulnaies vertes abritent toute une
Plus de 50 ans. Aire naturelle  : montagnes faune sauvage. Des oiseaux comme le
d’Europe centrale, Carpates et quelques mas- bouvreuil, la rousserolle verderolle ou l’ac-
sifs des Balkans. Les Aulnes vert constituent centeur mouchet, y nichent et le tétras-lyre
des fourrés impénétrables, résistant à la force
des avalanches. Il recherche les sols siliceux, y met ses jeunes à l’abri des prédateurs.
frais ou humides, de préférence exposés au Le chevreuil vient chercher la fraîcheur en
nord (ubac). C’est une espèce pionnière très été et la nourriture en hiver, le chamois y
colonisatrice, envahissant notamment les vient durant le rut (novembre-décembre).
pâturages abandonnés.
De nombreuses espèces de champignons
Propriétés et utilisations (lactaires, russules) sont également
Il est planté pour enrayer l’érosion en mon- inféodées à ce milieu.
tagne, fixer les sols et les garantir contre
Bouleau pubescent
Betula alba − Bétulacées
Reconnaître les arbres

10-20 m (rarement jusqu’à 25 m). Tronc à brun vif, dressés d’abord, puis pendants.
118 mince, souvent un peu tordu. Houppier Pollen émis durant seulement 2 à 3 jours
souvent un peu contourné, érigé et étalé. et dispersé par le vent. Après la floraison,
Formes très variées en fonction du lieu les chatons mâles tombent des arbres et les
femelles se transforment en strobiles, denses
d’habitat.
et fermes.
Marécages, marais, bord des lacs,
tourbières. Fruits
Commun dans les bois humides du Cônes (strobiles) cylindriques (2,5-3  cm de
Nord, du Nord-Est et de l’Ouest (Alpes, long) pendant à l’extrémité de pédoncules
Pyrénées), jusqu’à 2 000 m. pubescents, jusqu’en hiver. Renferment de
Avril-mai. Un peu plus tardive que celle nombreux fruits (akènes) contenant une
seule graine sans albumen. Quand ils sont
du bouleau verruqueux.
mûrs, ils se désarticulent et libèrent des brac-
tées et des graines. Graines brun vif, ailées,
Feuilles plus petites que celles du Bouleau verru-
Caduques. Arrondies à triangulaires (3-5 cm queux. Grâce à leur tégument imperméable,
de long), à pointes moins longues et den- les fruits peuvent flotter plusieurs mois à la
telure moins marquée que le bouleau verru- surface de l’eau et sont ainsi dispersés. Fruc-
queux. Dessous, légèrement duveteuses aux tification en juin.
ramifications des nervures et sur le pétiole.
Rameaux
Fleurs Jeunes, recouverts d’une pubescence (d’où le
Espèce monoïque. Fleurs mâles regroupées en nom de l’espèce). Plus gros et moins souples
longs chatons jaunâtres, terminaux. Chatons que ceux de Bouleau verruqueux, et jamais
femelles cylindriques (2,5-4  cm), verdâtre retombants.
Longs chatons pendants

Les feuillus
Écorce d’eau et relativement pauvres. En France, il a
Lisse, gris-blanc à brun clair, gris argent par le même habitat que le Bouleau verruqueux,
endroits, marquée de lignes horizontales, mais est moins exigeant en lumière et a
mais jamais crevassée. besoin de davantage d’humidité. 119

Longévité et conditions Propriétés et utilisations


Dans le Nord et le Centre de l’Europe, jusqu’à Son bois, léger et mou, a les mêmes utilisa-
la Sibérie. De préférence sur sols imprégnés tions que celui du Bouleau verruqueux.

Les tourbières boisées


Ces forêts de feuillus (Bouleau pubescent) et de conifères (Pin sylvestre, Épicéa…) pous-
sent sur des sols pauvres en éléments nutritifs, très acides et gorgés d’eau, où se dévelop-
pent des espèces spécifiques des tourbières et des landes humides (sphaignes, mousses).
Les bétulaies tourbeuses abritent de nombreuses fougères rares. Les trous d’eau, abrités
par les arbres, sont des zones d’éclosion pour les insectes, qui constituent une nourriture
abondante pour les oiseaux et les chauves-souris. Ce sont des milieux très favorables aux
amphibiens (triton palmé), reptiles, oiseaux (pic épeiche, grimpereau…), gibier (souille à
sangliers). Ils concernent des surfaces très réduites et très dispersées en France, en plaine
et en montagne : au nord d’une ligne allant du Nord-Pas-de-Calais au Morbihan, plus
Perche, Sologne, Morvan, massifs forestiers de Rambouillet, Fontainebleau, Montmorency,
Vosges, Jura, Massif central, Landes. Ces milieux sont menacés par les pollutions, le
remblaiement des zones marécageuses, l’abaissement du niveau de la nappe phréatique
(drainage) avec destruction de la tourbe, et banalisation du milieu avec disparition des
espèces rares à haute valeur patrimoniale.
Bouleau verruqueux
Betula pendula − Bétulacées

Couvert très léger


Reconnaître les arbres

120
Jusqu’à 25 m. Tronc droit ou tordu, vert de petites verrues résineuses.
parfois incliné sur un côté, assez Couleur  : vert plus foncé dessus, jaune vif
grêle. Se dénude jusqu’à 5-10 m du lumineux à l’automne.
sol. Houppier pyramidal, arrondi ou
Fleurs
irrégulier. Branches basses relativement
courtes, les autres écartées et remontant Espèce monoïque. Chatons mâles jaunâtres,
cylindriques (3-6  cm de long), pendant à
verticalement. Rameaux nombreux,
l’extrémité des rameaux, se développant à
flexibles, retombants. Feuillage abondant, l’automne et exposés aux intempéries tout
frémissant. Couvert très léger. l’hiver. Chatons femelles verdâtres puis bruns,
Plaines et montagnes. dressés, apparaissant au printemps avec les
feuilles. Pollinisation par le vent.
Commun en plaine dans la moitié nord,
dans les Vosges, mais également dans les Fruit
Pyrénées. Jusqu’à 2 000 m.
Petits, cylindriques, pendants (2-3  cm),
Avril-mai. écailleux. À maturité, ils se désarticulent et
libèrent de petites graines (samares) brunes,
Feuilles à deux ailes latérales, arrondies et membra-
Caduques. Petites (3-7 cm de long), losan- neuses. Fructification juin.
giques à triangulaires, terminées en longue
pointe, à bords doublement dentés sauf à la Rameaux
base  ; environ 6 paires de nervures. Fines, Bruns, souples, avec des petites verrues rési-
légères, scintillantes. Pétiole long et fin, cou- neuses blanchâtres (d’où le nom de l’espèce).
Chatons mâles

Les feuillus
Bourgeons Moyen Âge, comme substitut au parchemin.
Petits, ovoïdes (0,4 cm), légèrement pointus, Bon combustible. L’acide bétulinique, com-
brunâtres ou vert brillant, couverts d’écailles posé actif présent dans l’écorce, possède des
un peu résineuses. propriétés anticancéreuse et antivirale.
121
Écorce Autre appellation : Bouleau d’Europe
Lisse, blanc argenté, puis marquée de len-
ticelles horizontales sombres  ; elle brunit,
se gerce et se détache en copeaux, minces Les lenticelles
comme du papier, s’enroulant sur eux-mêmes ;
Ces petites marques qui parsèment
profondément crevassé de bourrelets liégeux
à la base de l’arbre chez les sujets âgés. le tronc et les rameaux du bouleau
(et d’autres espèces) sont des pores,
Longévité et conditions par lesquels s’effectuent les échanges
Rarement plus de 50 ans ; croissance rapide. gazeux entre les tissus de l’arbre et
Aire naturelle : Nord de l’Europe occidentale et l’air. Leurs formes et leurs couleurs
centrale. Il recherche les situations humides
varient suivant les espèces. Chez le
et froides, en terrains légers et meubles, mais
aussi sur sols acides pauvres : terrains sablon- Bouleau blanc, nommé ainsi à cause
neux ou rocheux, coupes des forêts, à l’orée de la couleur de son écorce, les jeunes
des bois, taillis des zones cultivées. Exigeant rameaux retombent souplement et por-
en lumière. Espèce pionnière. tent de nombreuses lenticelles à aspect
Propriétés et utilisations de verrue. Ces trois caractéristiques ont
été traduites dans les différents noms
Bois blanchâtre, léger, demi-dur, homogène
et peu durable. Il est utilisé en menuiserie, scientifiques attribués à cette espèce :
ébénisterie, modélisme, autrefois au charron- Betula alba, pendula, verrucosa.
nage. L’utilisation de son écorce remonte au
Charme commun
Carpinus betulus − Bétulacées
Reconnaître les arbres

Jusqu’à 25 m. Tronc droit, dressé, de Les feuilles du hêtre ont à peu près la même
section rarement bien ronde. Houppier taille et la même forme que celles du Charme
ovoïde, à nombreuses branches longues mais n’en ont ni les nervures saillantes ni
et grêles, insérées obliquement (angle de l’aspect gaufré. Un facile moyen mnémotech-
122 nique, classiquement connu des forestiers,
20-30°), insérées souvent très bas sur le
est le suivant : « Hêtre à poils » (la feuille
tronc. Couvert épais. est entourée de petits poils), Charme à dents
Peuple en grande partie les forêts de (le bord de la feuille est dentelé) » !
feuillus herbeuses ou les haies.
Fleurs
Commun dans plaines et plateaux du
Espèce monoïque. Fleurs mâles en chatons
quart nord-est (dans les taillis ou, à l’état
longs cylindriques (4-6  cm de long), blan-
de sous-bois, dans les futaies) et les châtres, pendants, qui hivernent, se dévelop-
coteaux. Jusqu’à 1 000 m. Pratiquement pent au printemps et tombent après la florai-
absent de la région méditerranéenne. son. Chatons femelles plus courts, lâches et
Avril-mai, avec les premières feuilles. pendants, par 2, peu loin des chatons mâles.
Pollinisation par le vent et les insectes.
Feuilles Fruits
Caduques. Alternes, ovales, allongées
Akènes se développant 2 par 2 le long de
(5-12 cm), pointues à l’extrémité, arrondies et
chaque chaton femelle. Chaque fruit est
souvent un peu dissymétriques à la base. Bord
entouré de trois ailes, la centrale beaucoup
à double denture à très petites dents aiguës.
plus longue et développée (les fruits, rous-
10-15 paires de nervures saillantes, parallèles,
sâtres, sont parfois si abondants sur l’arbre
non ramifiées. Pétiole court (1 cm), souvent
que celui-ci semble comme «  mort  » dès
rougeâtre. Couleur  : vert foncé, brillantes,
le début de l’automne). Graines cannelées
d’aspect gaufré dessus ; dessous, plus claires,
(0,7 cm), entraînées par le vent et les bour-
légèrement pubescentes près des nervures très
rasques d’hiver qui les disséminent à grande
apparentes. Les feuilles sèchent et restent
distance (1 km ou plus).
accrochées aux rameaux tout l’hiver.
Feuilles « gaufrées »

Les feuillus
Rameaux facile à travailler mais prenant un beau poli.
Fins, souples, sinueux, brun-vert. Il est recherché pour la pâte à papier, les pan-
neaux de fibres et de particules, les plans de
Bourgeons travail… Autrefois, il servait à fabriquer les
coins des bûcherons et les jougs des bœufs. 123
Ovoïdes (0,4-0,7 cm), allongés, pointus, un Excellent combustible. Facile à tailler, on en
peu arqués, appliqués contre le rameau, à fait des labyrinthes, des murs végétaux et
écailles brun-rouge, velues à l’extrémité. des charmilles (Château de Versailles, Vaux-
Écorce le-Vicomte).
Lisse, gris argenté, mince, lisse, puis se fissu- Autre appellation : Charmille
rant d’un fin réseau de lignes longitudinales.
Cannelures larges et peu profondes sur les
sujets âgés.
Des fleurs sans corolle
Longévité et conditions Charme, Bouleaux, Châtaignier,
Jusqu’à 150-200 ans, à croissance lente. Aire Hêtre, Chênes produisent des fleurs
naturelle : Europe, du Sud-Est de l’Angleterre sans pétales, et leur pollinisation est
à la Turquie. Il préfère les terrains frais,
essentiellement assurée par le vent.
riches, profonds, redoutant les humus acides
et les sols marécageux. Il ne s’accommode Beaucoup de ces arbres produisent
pas des sols peu épais ou caillouteux car son des fleurs en longs chatons, souples, à
faible enracinement superficiel ne lui permet étamines saillantes, qui offrent prise au
pas d’y supporter les étés très secs. vent. Les abeilles récoltent le nectar et
le pollen de plusieurs de ces végétaux,
Propriétés et utilisations mais ne jouent pas de rôle dans la
Bois blanc ou plus ou moins nacré, avec pollinisation car elles ne visitent pas
des cernes d’accroissement sinueux. Il est les fleurs femelles.
presque aussi dur que le hêtre, lourd, com-
pact et à grain fin. Bois très résistant, pas
Charme houblon
Ostrya carpinifolia − Bétulacées
Reconnaître les arbres

124

Jusqu’à 15-20 m. Houppier conique, fines et plus serrées. 12-15 paires de nervures
régulier. Feuillage très dense au début parallèles et très saillantes. Couleur : vert mat
de l’été. Couvert épais. dessus, plus clair dessous, couverte de poils
pâles sur les nervures.. Pétiole court (1 cm).
Forêts de vallons, versants nord des
forêts de feuillus mélangées, parfois avec Fleurs
le chêne pubescent. Espèce monoïque. Mâles en nombreux cha-
Alpes maritimes, Provence, Corse, en tons cylindriques, longs (3-6 cm), pendants,
peuplement pur ou mélangé à l’Alisier sessiles, écailles. Femelles en chatons longs
blanc ou au Chêne pubescent. et grêles.
Avril-juin, en même temps que Fruits
les feuilles. Cônes ovoïdes (3-6 cm), rappelant ceux du
houblon, avec des bractées membraneuses
ovales, blanchâtres, velus, inclinés vers le
Feuilles bas et recouvrant les graines.
Caduques. Alternes, ovales lancéolées
(6-12  cm de long), semblables à celles du Rameaux
charme commun mais bordées de dents plus Fins et sinueux.
Les feuillus
Fruits
à bractées
membraneuses
blanchâtres 125

Bourgeons printemps quand ses nombreux chatons mâles


Coniques ou ovoïdes, obtus, à écailles imbri- grossissent et pour son joli feuillage jaune
quées en spirale. d’automne. Il est planté comme arbre orne-
mental dans les parcs, et aussi pour créer des
Écorce haies brise-vent agricoles.
Lisse et gris-vert puis s’assombrit en se
fissurant et s’exfoliant en grosses plaques
écailleuses. Commun et houblon,
ne pas confondre…
Longévité et conditions
Le Charme houblon ressemble au
100-150 ans. Originaire du Sud de l’Europe,
jusqu’en Asie Mineure (bassin oriental de Charme commun par ses feuilles et
la Méditerranée) et au Caucase, jusqu’à ses rameaux fins et sinueux, mais la
1 300 m. Il préfère les sols bien drainés et cime est plus diffuse et son écorce
fertiles, calcaires et frais, mais tolère les sols gris-brun s’exfolie avec l’âge. Il fait
rocheux et secs.
référence à la ressemblance de ses
Propriétés et utilisations inflorescences avec celles du houblon,
Bois rouge clair, très dur. C’est une espèce d’où son double nom.
d’ornement, particulièrement attrayante au
Châtaignier
Castanea sativa − Fagacées
Reconnaître les arbres

126 Jusqu’à 30 m de hauteur, sur 4 m de à une pointe aiguë, orientée vers l’avant. Se
diamètre à la base ! Tronc court, très dessèchent sur les branches avant de tomber
gros. Houppier ample et largement en hiver. Couleur : vert foncé brillant dessus,
déployé. Se ramifie beaucoup, en grosses vert clair dessous.
branches. Couvert épais. Fleurs
Régions à climats tempérés, humides et Fleurs mâles formant de longs et minces cha-
doux en hiver. tons jaunâtres, dressés (12 cm), à l’extrémité
Très commun dans le Centre et le Midi, des rameaux de l’année. Fleurs femelles ver-
Dauphiné, Limousin, Périgord, Cévennes, dâtres, généralement regroupées par 2 à 5 à
la base des chatons mâles.
Provence, Corse, plutôt isolé, jusqu’à
600 m dans les Vosges. Également en Fruits
Bretagne et dans le Massif central.
L’enveloppe qui entoure les fleurs femelles
Il compose environ 1,5 % de la forêt fécondées s’épaissit et se hérisse d’épines
française. fines, raides, très piquantes. Chaque bogue
Juin-juillet. (6 cm) contient 1 à 5 fruits ou châtaignes,
arrondies, brunes, luisantes, avec à leur som-
met les restes des stigmates poilus des fleurs
Feuilles dont elles proviennent. En octobre-novembre,
Caduques. Alternes, grandes (10-30  cm de chaque bogue s’ouvre en 4 parties et libère
long), oblongues, coriaces, resserrées en coin les châtaignes qui tombent sur le sol. Ces
à la base, aiguës à leur extrémité, au bord en châtaignes sont disséminées par des animaux
dents de scie. Chaque nervure latérale aboutit (rongeurs, geais).
Longs chatons mâles
en touffes

Fruit hérissé d’épines

Les feuillus
Bourgeons menuiserie, petite charpente, piquets… Les
Ovoïdes, obtus, vert jaunâtre, à deux écailles. poutres en châtaignier sont réputées chas-
ser les araignées  ! Arbre d’ornement dans 127
Écorce les parcs publics. Constitue une bonne pro-
tection contre les incendies. Les châtaignes
Lisse, grise, puis devient marron, s’ornant étaient autrefois utilisées comme farine,
d’un réseau dense de stries en relief et de aujourd’hui en confiserie : marrons glacés et
crevasses profondes. crème de marron (châtaigniers de l’Ardèche
Longévité et conditions très réputés). Espèce très mellifère, produi-
sant un miel foncé, au goût prononcé.
Plus de 1 000 ans. L’énorme châtaignier de
l’Eraudière, à Nantes, aurait été planté en
756, sous le règne de Pépin le Bref, père de
Charlemagne ! Aire naturelle : Europe du Sud
et de l’Est. Peut se contenter de sols pauvres,
Pour teindre les tissus
mais se plaît surtout dans les sols accidentés L’écorce du Châtaignier, riche en
granitiques, sablonneux ou schisteux. Les tanin, était autrefois exploitée par les
sols calcaires ne lui conviennent pas. Il est
tanneurs et les teinturiers. Les cendres
souvent associé au pin sylvestre et au chêne
sessile. Il prospère en moyenne montagne, fournissent des mordants de bonne
parfois jusqu’à 1 000 m d’altitude. Enracine- qualité (substances nécessaires pour
ment superficiel le rendant vulnérable aux préparer le tissu au bain de teinture).
vents forts qui peuvent le renverser. Écorce, feuilles et bogues produisent
Propriétés et utilisations des teintures beiges et brunes, très
Aubier blanc, mince. Son bois était utilisé solides à la lumière et aux lavages.
autrefois à la tonnellerie, actuellement, en
Chêne chevelu
Quercus cerris − Fagacées
Reconnaître les arbres

128

Jusqu’à 30 m. Tronc mince, élancé. 6-10 paires de nervures saillantes.


Houppier long, aigu, avec branches Couleur  : vert foncé et rugueuse dessus,
ascendantes. Lorsqu’il dépasse la cime velues avec des poils blanchâtres dessous.
des autres arbres et profite ainsi d’un Court pétiole (1-2 cm).
bon ensoleillement, son port s’étale Fleurs
largement.
Espèce monoïque. Mâles en chatons pen-
Dans les bois et forêts, en compagnie du dants, femelles minuscules à l’aisselle des
Chêne-liège et du Chêne vert. feuilles.
Très rare à l’état spontané, présent dans
Fruits
quelques forêts du Doubs (forêt de Saint-
Vit) et dans les Alpes niçoises. Absent Glands brun-rouge, (1,5-2  cm à maturité),
presque tronqués au sommet, striés, enserrés
en Corse. Planté ou subspontané dans
sur le tiers de leur longueur dans une cupule
l’Ouest (Charente, Vendée, Pays de la couverte de longs « poils » caractéristiques
Loire, Indre-et-Loire). (et donnant son nom à l’espèce), verdâtres,
Mai. mous, velus. Court pédoncule.

Feuilles Rameaux
Caduques. Alternes, oblongues (5-14 cm de Velus, brun grisâtre, parsemés de bourgeons
long), coriaces, festonnées, découpées en ovoïdes pointus, entourés de petits appen-
lobes séparés par de profonds et étroits sinus. dices filiformes ; c’est un caractère d’identi-
Gland à cupule couverte
de longs « polis »

Les feuillus
129

fication de l’arbre en hiver, quand il a perdu traverses de chemins de fer. Bon combustible.
ses feuilles. L’écorce, riche en tanins, était utilisée à tan-
ner les peaux.
Écorce
Épaisse, noirâtre, avec de profondes crevasses
longitudinales. Les tanins
Longévité et conditions Molécules organiques associant des
150-200 ans. Aire naturelle  : Sud-Est de sucres et des composés phénoliques,
l’Europe. En limite d’aire de répartition en ils sont présents dans des bois de
France. Il recherche l’exposition est ou sud- cœur ou dans l’écorce de chêne. Ils ont
est et préfère les sols chauds et sablonneux. la propriété de dénaturer les protéines,
Peu exigeant sur la nature du sol, sauf s’il c’est pourquoi on les utilise pour le
est calcaire. tannage des peaux. Antioxydants,
ils ont probablement un rôle dans la
Propriétés et utilisations
défense du végétal contre les parasites
Bois lourd et nerveux, de moins bonne qua-
et les prédateurs.
lité que celui des chênes sessile et pédonculé.
Il est utilisé pour les constructions navales,
Chêne kermès
Quercus coccifera − Fagacées
Reconnaître les arbres

130

Jusqu’à 2-3 m. Silhouette trapue. Forme Couleur : vert clair et luisantes sur les deux
un buisson très touffu. Le plus petit des faces. Court pétiole.
chênes d’Europe occidentale.
Fleurs
Dans la région méditerranéenne :
garrigues, broussailles, fourrés. Espèce monoïque. Chatons mâles courts. Pol-
linisation par le vent.
Provence (Maures, Estérel), vallée du
Rhône, Languedoc, Roussillon et quelques Fruits
stations reliques : Tarn, Drôme, Aveyron, Glands brun clair, oblongs, solitaires ou par
Haute-Garonne, Ariège. 2, insérés à leur tiers dans une cupule cou-
Avril-mai. vertes de nombreuses écailles prolongées par
une courte pointe piquante. Pédoncule court
Feuilles et épais.
Persistantes 2 ans. Petites (15-30  mm),
ovales, très raides, coriaces, ondulées, au Rameaux
bord portant des épines rigides, piquantes. Nombreux, fins, étalés et rigides.
Glands à cupule couverte
d’écailles prolongées
d’une petite pointe

Les feuillus
131

Écorce
D’abord mince, lisse et brune, puis grise,
rugueuse et finement gercée, en long et en
Le kermès
travers. des teinturiers
Le kermès des teinturiers (Kermes
Longévité et conditions vermilio) est une cochenille vivant sur le
Vit sur tout le pourtour de la Méditerranée, chêne kermès. La femelle de cet insecte
non loin des rivages, sur les lieux secs, arides, a la forme d’une petite boule brun-rouge
pierreux ou sablonneux, et craint le froid. Il (6-8 mm), recouverte d’une poussière
fait de nombreux rejets depuis sa souche. blanchâtre. Elle a longtemps été prise
Propriétés et utilisations pour une tumeur ou un fruit de la plante.
Les insectes recueillis, séchés et réduits
Son bois constitue un bon combustible. Les
en poudre, fournissent une teinture
glands assurent en automne et en hiver une
importante ressource de nourriture aux trou- rouge, magnifique et durable. Au Moyen
peaux. L’écorce, très riche en tanins, est très Âge, ils donnèrent leur nom à des rouges
estimée pour le tannage. très solides, comme le rouge vermeil,
l’écarlate, utilisés pour teindre de somp-
Autres appellations : Chêne à tueuses soieries et draps de laine.
cochenille, Garric
Chêne-liège
Quercus suber − Fagacées
Reconnaître les arbres

132
Jusqu’à 20 m. Tronc court, flexueux, se sous. Court pétiole (1-1,5 cm). Aux environs
ramifiant souvent à moins de 2 m du sol, d’Hyères, près de Notre-Dame-des-Maures, un
couvert d’une épaisse couche de liège, gros chêne-liège mesurait 5,20 m de circonfé-
boursouflée, crevassée. Houppier clairsemé. rence, et son feuillage retombant constituait
Ramification peu serrée, ne comportant un couvert de plus de 300 m² !
que quelques grosses branches. Feuillage
peu abondant. Couvert léger.
Fleurs
Dans les bois clairs, landes, maquis, sur Espèce monoïque. Chatons mâles filiformes
coteaux, montagnes de moyenne altitude, (4-8 cm de long), jaunâtres, lâches, pendants,
seul ou en compagnie du Chêne vert, du réunis par bouquets à l’extrémité des rameaux
de l’année précédente. Fleurs femelles en
Chêne pédonculé, du Pin maritime et du
minuscules cupules écailleuses, regroupés par
Pin parasol.
2 ou 3 sur les rameaux de l’année.
Aire naturelle en Provence (Maures, Estérel),
Gard et Hérault, Pyrénées orientales Fruits
(Catalogne), littoral atlantique du Sud-Ouest Glands ovales, allongés (2-5  cm de long),
(Landes), Corse. Jusqu’à 800 m. rouge brique, terminés par une courte
Avril-mai. pointe. Enchâssés jusqu’à mi-hauteur dans
une cupule couverte d’écailles saillantes, en
Feuilles courtes lanières, veloutées. Long pédoncule
Persistantes 2 ou 3 ans. Alternes, petites, (4 cm). Ils sont très âpres et non comestibles.
oblongues (3-7 cm), coriaces, avec 5 paires
de nervures au moins. Bord avec petites Rameaux
dents épineuses. Bombées et vert bronze Jeunes rameaux (1 et 2 ans) d’abord pubes-
luisant dessus, blanc grisâtre duveteux des- cents, puis lisses et gris.
Écorce rugueuse,
très épaisse
Glands à cupule couverte
d’écailles saillantes

Les feuillus
133

Écorce
Grisâtre, très épaisse, peu dense, fortement
crevassée. Elle constitue une bonne pro-
Précieux liège
tection contre le feu et permet à l’arbre de Écorce naturelle protectrice, faite de
reprendre rapidement son développement tissu mort, le liège mâle se développe,
après le passage d’un incendie. s’épaissit (jusqu’à 30 cm !), se crevasse
fortement en vieillissant, mais ne se
Longévité et conditions
détache jamais spontanément. À
300-500 ans. Aire naturelle  : Sud-Ouest de
l’Europe (Portugal, Espagne, France, Italie), mesure que l’arbre vieillit, il devient com-
Afrique du Nord. Il apprécie les sols siliceux pact et perd son élasticité. Or, lorsqu’on
et acides (granite, schiste, grès) pas trop dépouille un arbre de ce liège naturel
superficiels. Il ne supporte pas les sols cal- (opération qui s’appelle le démasclage),
caires. Exigeant en lumière, chaleur, humidité
il se forme sur la partie découverte
atmosphérique.
une nouvelle couche de liège ou liège
Propriétés et utilisations femelle, homogène, plus élastique,
Bois gris brunâtre à brun rougeâtre, à aubier moins crevassé. De grande valeur
distinct. Très dense et dur, il très difficile à commerciale, ce liège était beaucoup
travailler et peu estimé. On l’utilise en menui- utilisé pour bouchons, flotteurs de filets
serie, pour les manches d’outils… C’est un
excellent combustible. L’écorce est très riche de pêche, isolations thermiques…
en tanin.
Chêne pédonculé
Quercus robur − Fagacées
Reconnaître les arbres

134
Jusqu’à 35 m. Tronc épais et court. sous. Court pétiole (au plus de 1 cm) encadré
Houppier massif, irrégulier avec branches par deux petits lobes en oreillettes.
principales grosses, longues, noueuses,
coudées, s’étendant à l’horizontal.
Fleurs
Feuillage réparti en touffes séparées par Espèce monoïque. Fleurs mâles en longs cha-
de grands espaces vides laissant passer tons jaunâtres, pendant à la base des pousses
de l’année. Fleurs femelles minuscules, en
la lumière.
grappes lâches, à l’extrémité d’un long pédon-
Dans les bois, les friches, les haies, et cule à l’extrémité de ces mêmes pousses.
souvent isolé dans les champs.
Fruits
Commun partout en plaine, mais très rare
dans la région méditerranéenne. Absent Glands ovoïdes (2-4  cm), groupés par 1 à
5, insérés dans une cupule formée d’écailles
en Corse.
vertes. Les fruits sont insérés au bout d’un
Avril-mai. long pédoncule souple. Mûrs en septembre-
octobre.
Feuilles
Caduques. Alternes, ondulées (5-12  cm de
Rameaux
long), à 4-5 paires de lobes arrondis ; leur Brun-gris, luisants, sinueux.
plus grande largeur se situe à leur tiers supé-
rieur. Souvent recroquevillées. Disposées en Bourgeons
bouquets. Parcourues par des nervures secon- Ovoïdes, bruns, groupés serrés par 3 à 5 à
daires aboutissant dans les échancrures des l’extrémité des rameaux ou isolés le long de
feuilles. Vert foncé dessus, plus pâles des- ceux-ci.
Les feuillus
135
Écorce très employé en raison de son abondance, de
D’abord lisse et grisâtre, puis épaisse, sombre, ses qualités et de ses grandes dimensions. Mis
se marquant de profondes crevasses longitu- en œuvre sous l’eau, sa durabilité est presque
dinales à fond rosé et de fentes horizontales illimitée.
lui donnant un aspect de plaques.

Longévité et conditions Utilisé pour le tannage


Il peut vivre 10 siècles ou plus ! Aire natu- des peaux
relle : Europe, jusqu’en Oural et en Scandina-
vie (existence de races locales aux exigences Le tannin ou acide tannique est un
écologiques très diverses). Il présente une composé phénolique, jaunâtre, faible-
très large amplitude écologique, tout en ment soluble dans l’eau, présente dans
préférant les sols riches, profonds, bien ali- l’écorce des chênes (en particulier le
mentés en eau. Sensible à la sécheresse et
Chêne pédonculé), pin, sapin, saule,
exigeant en lumière. C’est une espèce des
grandes plaines, fonds de vallées et sols châtaignier, bouleau… Les tanneurs
alluviaux. En montagne, il est parfois présent l’utilisaient pour tanner les peaux ani-
comme pionnier jusqu’à 1 300 m. males, c’est-à-dire pour les transformer
en cuir, imputrescible. L’écorce était
Propriétés et utilisations
broyée dans des moulins à tan, puis les
Aubier blanc jaunâtre, cœur brun. C’est un
peaux était mises à tremper dans des
bois dur, nerveux, durable et d’excellente qua-
lité, à usages multiples : ébénisterie, menui- bains de tan avant d’être travaillées.
serie, charpente, panneaux de fibres… Il est
Chêne pubescent
Quercus pubescens − Fagacées
Reconnaître les arbres

136

Jusqu’à 25 m. Tronc fort, tortueux. Fleurs


Houppier clair, irrégulier, avec de fortes Espèce monoïque. Les mâles en longs chatons
branches maîtresses. Feuillage blanchâtre. pendant à l’aisselle des pousses de l’année.
Bois clairs, friches sur calcaires, coteaux Les femelles minuscules, pubescents, au bout
arides, causses calcaires. Associé à Érable d’un court pédoncule.
de Montpellier, Lavande vraie, Buis, Fruits
Chêne sessile, Hêtre.
Glands globuleux, courts, insérés dans une
Surtout dans la moitié sud (Haute cupule à écailles pubescentes. Ils sont agglo-
Provence, Languedoc, Cévennes). mérés et à court pédoncule.
Avril.
Rameaux
Feuilles Plus puissants à l’extrémité des pousses, les
rameaux de l’année sont couverts d’un duvet
Alternes, ovoïdes (5-10 cm de long), coriaces, blanchâtre. Tortueux, ils virent ensuite au
à lobes irréguliers. Vert clair dessus, gri- vert grisâtre.
sâtres et pubescentes dessous. Pétiole court
(0,5-1 cm), pubescent. Elles se dessèchent à Bourgeons
l’automne et restent sur l’arbre tout l’hiver.
Bruns, ovoïdes (1-1,5 cm), pointus, pubes-
cents, à écailles bordées de noir.
Les feuillus
Écorce
Lisse, brune puis devenant noirâtre, profon-
dément fissurée, avec des écailles quadran- La délicieuse
gulaires. truffe noire 137
Tuber melanosporum est un champi-
Longévité et conditions
gnon souterrain, vivant en symbiose
500 ans ou plus. Aire naturelle : toute l’Europe
avec des arbres : Chênes pubescent,
du Sud, de l’Espagne à la Crimée. Vers le nord,
présent jusqu’en Belgique. Exigeant en cha- vert et pédonculé en particulier dans
leur pendant la belle saison, il résiste bien à le Sud-Est de la France, mais aussi
la sécheresse, mais supporte aussi les froids Chêne kermès, Noisetier, Tilleul.
hivernaux. Il est assez indifférent à la nature Enfoui à 5-30 cm de profondeur, il
du sol tout en appréciant les sols calcaires, se développe dans des sols pro-
avec des expositions ensoleillées. Il vit dis-
fonds, drainants, avec un sous-sol
séminé dans la moitié nord, mais absent dans
le Nord-Pas-de-Calais, en Bretagne et dans perméable au contact d’un substrat
les Landes. C’est une espèce postpionnière calcaire. La récolte, effectuée à l’aide
et nomade. de porcs ou de chiens dressés, se
déroule depuis les premières gelées
Propriétés et utilisations
de novembre jusqu’en février. De la
Bois dense, dur, souvent noueux, difficile à taille d’une noisette à celle d’un poing
travailler et utilisé occasionnellement pour la
(poids moyen 20-100 g), les plus
charpente ou les traverses de chemin de fer.
Bon combustible. Excellente arbre truffier. prisées poussent dans les bois du
Périgord, Quercy, Vaucluse. Un kilo se
Autres appellations : Chêne noir, négocie entre 500 et 1 000 euros !
Chêne truffier
Chêne rouge
d’Amérique
Quercus rubra − Fagacées
Reconnaître les arbres

138

Jusqu’à 35 m, ou plus. Tronc légèrement gées. Couleur : vert mat dessus, vert bleuté
flexueux et souvent fourchu. Houppier dessous ; elles prennent une coloration rouge
très développé, ouvert, aéré, à grosses doré à l’automne. Pétiole court (2-3 cm).
branches redressées.
Fleurs
Plaines et en zones de piémont, jusqu’à Espèce monoïque. Les mâles en chatons pen-
800 m. dants à la base des pousses de l’année. Les
Introduit dans les années 1730, femelles minuscules, sessiles, sur la pousse
naturalisé depuis. de l’année.
Mai. Fruits
Glands ovoïdes, presque aussi longs que
Feuilles larges (2,5 sur 2 cm), brun violacé. Cupule
Caduques. Alternes, grandes (12-20  cm de aplatie en soucoupe, à bord un peu rentrant,
long), lisses, à bord découpé en 7-11 lobes enserrant environ le quart du gland. Écailles
aigus, terminés chacun par 1 à 3 pointes allon- minces, brun rougeâtre. Court pédoncule.
Feuilles découpées
en lobes aigus

Les feuillus
139

Rameaux
Jeunes rameaux lisses, glabres, vert rou- Un marin passionné
geâtre, redressés. de botanique
Écorce Capitaine de vaisseau et Gouverneur
Lisse, gris foncé, puis se crevassant de fis- du Canada, Roland-Michel Barrin de
sures larges, peu profondes. La Galissonnière importa de nom-
breux végétaux américains sur le sol
Longévité et conditions français pendant la première moitié du
150-200 ans. Aire naturelle : vallées et plaines XVIIIe siècle. En contact avec les plus
de la moitié est des États-Unis. Espèce tolé- grands naturalistes de l’époque, il expé-
rante à l’ombrage. Supporte bien les froids dia plantes et arbres au Jardin botanique
hivernaux mais pas les gelées tardives. Il se de Nantes et de Rochefort, au Jardin
développe sur sols acides, supportant mal les du Roi à Paris, en Gâtinais chez Duha-
sols pauvres et filtrants. Il craint le calcaire mel du Monceau, en Touraine, chez
et l’excès d’eau. Malesherbes, où ils furent acclimatés.
Propriétés et utilisations La diversité des espèces qu’il introduisit
en France est considérable : Érable
Bois à aubier gris rosâtre et duramen brun-
à sucre, Liquidambar, Plaqueminier,
rose, et de densité assez forte. Il est utilisé
en ébénisterie et menuiserie. C’est un arbre Sassafras, Cyprès chauve, Magnolia
d’ornement apprécié pour son feuillage rouge grandiflora… et Chêne rouge.
vif d’automne.
Chêne
rouvre
Quercus petraea — Fagacées
Reconnaître les arbres

Jusqu’à 40 m. Tronc fin, droit, élancé, directement sur le rameau, sans pédoncule.
d’un seul jet jusqu’à la cime. Houppier Mûrs en septembre-octobre. Un arbre peut en
ample, mais assez clair, aux branches produire de 400 à 600 kg par an.
moins tourmentées que le Chêne
pédonculé. Couvert léger. Bourgeons
Coteaux chauds et bien éclairés, Ovoïdes, pointus, bruns, un peu poilus sur le
plateaux, contreforts des montagnes. bord des écailles. Agglomérés par 3 ou 5 aux
Partout en plaine. Disséminé dans le Sud- extrémités des rameaux.
Ouest et rare en région méditerranéenne,
140 dans tous les massifs montagneux jusqu’à Écorce
1 600 m. Mais rare dans les Alpes du Nord D’abord lisse et verdâtre, mince, puis gri-
et pratiquement absent des Alpes du Sud. sâtre, fissurée en long, se découpant en fines
Espèce dominante des forêts des environs lanières.
de Paris (Fontainebleau, Chantilly,
Rambouillet…). Longévité et conditions
Avril-mai, à la feuillaison. 500-1 000 ans. Aire naturelle : Europe occi-
dentale, du nord de l’Espagne au sud de la
Feuilles Scandinavie, et jusqu’au Caucase. Indifférent
Alternes, ovales (8-14 cm de long), coriaces, à la composition minérale des terrains, il
planes, à 7-12 lobes arrondis et des sinus apprécie toutefois les sols profonds, argi-
peu profonds. Pétiole long (1-3  cm) sans leux, calcaires, sablonneux, humides, pas
oreillettes à la base. La plus grande largeur trop compacts. En futaies, de taille parfois
de la feuille se situe en son milieu. considérable, ou associé au chêne pédon-
Couleur  : vert foncé luisantes dessus  ; mat culé, au charme ou au hêtre.
avec un léger duvet dessous. Elles restent en
général sur l’arbre durant l’hiver. Propriétés et utilisations
Fleurs Son bois présente les mêmes caractères et
Espèce monoïque. Les mâles en longs chatons usages que ceux du Chêne pédonculé. Il est
jaune verdâtre, lâches, pendants à la base des très apprécié comme bois d’œuvre et d’ébé-
pousses de l’année. Les femelles, minuscules, nisterie. Le bois de chêne se place au premier
par 2 à 5 à l’aisselle des feuilles des pousses rang pour l’ensemble de ses qualités. Mais
de l’année. suivant la nature du sol et du climat, qui
active ou ralentit la végétation, il est plutôt
Fruits nerveux ou tendre.
Glands globuleux (1-4 cm de long), solitaires
ou agglomérés par 2 à 5, dressés, insérés Autre appellation : Chêne sessile
Chêne vert
Quercus ilex − Fagacées

Jusqu’à 25 m. Tronc court, rarement pointe raide, robuste. Ils s’insèrent aux ¾
droit, souvent tortueux. Houppier ovale- dans une cupule d’écailles grises, triangu-
arrondi, dense, très sombre, descendant laires, un peu duveteuses. Pédoncule court.
parfois jusqu’à terre. Grosses branches Mûrs en septembre-octobre, ils tombent alors
de leur cupule.
poussant à angle aigu, ramification

Les feuillus
abondante. Couvert épais. Écorce
Typique du pourtour méditerranéen, des D’abord lisse et gris-vert, puis brun-noir,
garrigues. rugueuse, se craquelant en long et en travers,
Des Pyrénées-Orientales aux Alpes- en petites écailles fines.
Maritimes et en Corse. Également dans Longévité et conditions
la vallée de Rhône, et dans les stations 141
1  000  ans, ou plus  ! Croissance très lente.
calcaires du littoral atlantique, de la Aire naturelle  : de la Turquie au sud de la
Charente à la Bretagne. Jusqu’à 800 m. Bretagne, Afrique du Nord. Très robuste, il
Avril-mai. résiste aux expositions les plus chaudes. Sans
préférence de sol, il apprécie cependant les
Feuilles lieux arides et découverts, même rocailleux.
Très sensible au froid humide (attaques de
Persistantes jusqu’à la 3e année. Alternes,
champignons).
étroites, elliptiques (3-8 cm de long), au bord
souvent ondulé (mais épineux comme le houx Propriétés et utilisations
chez les jeunes feuilles). Elles présentent
cependant une grande variabilité de formes. Bois clair, sans aubier blanc nettement dis-
Coriaces, épaisses, avec 12-20 nervures tinct. Très dur, lourd et compact, le bois
secondaires. Couleur : vert très foncé, brillant est utilisé en menuiserie ou en ébénisterie.
dessus ; vert glauque, duveteuses dessous. Excellent combustible. L’écorce à tan (p. 22)
est très estimée. Les glands sont comestibles.
Fleurs
Autre appellation : Yeuse
Espèce monoïque. Mâles en grappe de cha-
tons jaune (4-7 cm), souples, pendants, avec
de longues bractées poilues, apparaissant
avec les nouvelles feuilles. Fleurs femelles De profondes racines
groupées sur un court pédoncule, à l’extré- Comme chez beaucoup de végétaux
mité des rameaux. adaptés aux régions sèches, ses
racines-pivots pénètrent dans des
Fruits fissures jusqu’à 15-20 m de profondeur
Glands roux, isolés ou par 2, oblongs ou glo- afin de se procurer l’eau qui a disparu
buleux (1,5-4 cm de long), sur les pousses des zones superficielles.
de l’année. Ils sont surmontés par une courte
Chêne
tauzin
Quercus pyrenaica
− Fagacées
Reconnaître les arbres

Jusqu’à 20 m. Tronc court, le plus écailles triangulaires et velues. Pédoncule


142 souvent tortueux. Houppier étalé, court et robuste. Mûrs en septembre.
grisâtre, au feuillage léger, peu abondant.
Couvert léger.
Rameaux
Rosés et recouverts d’un duvet cotonneux,
Landes et bois clairs. puis tortueux et gris-vert.
Abondant dans le Sud-Ouest (Charente,
Périgord blanc, Landes, Pays basque). Bourgeons
Présent en quelques stations du Massif Ovoïdes, gris, pubescents, par bouquets de 3
armoricain et de la Sologne. à 5 contre le bourgeon terminal.
Mai-juin. Écorce
Brun clair puis sombre, très épaisse, profon-
Feuilles dément crevassée.
Caduques. Oblongues (jusqu’à 20 cm), à lobes
arrondis et profonds, molles, avec sur les deux Longévité et conditions
faces un duvet de poils courts, grisâtres. Aire naturelle : du Portugal à l’embouchure
Pétiolées. Feuillaison tardive, en mai-juin. de la Loire. Espèce océanique, exigeante en
humidité de l’air, lumière, chaleur. Limitée
Fleurs
à la région littorale qu’il ne peut dépasser
Mâles en chatons pendants. Chatons femelles en raison des froids rigoureux des hivers
minuscules et attachées par un court pétiole. du Centre ou du Nord de la France. Sur sols
médiocres mais siliceux. Associé au pin mari-
Fruits time, bouleau, chêne pédonculé, fougère
Glands ovoïdes (1-5 cm de long), regroupés aigle, bruyère cendrée. Il est particulière-
par 2 ou par 4, insérés dans des cupules à ment remarquable par ses racines latérales
Les feuillus
traçantes à haut pouvoir de drageonner. Il se Propriétés et utilisations
reproduit aussi par rejets de souches avec une
vigueur exceptionnelle. Aubier très abondant. C’est un bois dur,
Les fréquentes hybridations entre chênes raide, très dense. La qualité et la production
pubescents, pédonculés, sessiles ou tauzins de bois sont médiocres. Les glands sont uti- 143
sont à l’origine de nombreuses formes inter- lisés comme aliment pour l’engraissement
médiaires. des porcs.

Importance patrimoniale
Les chênaies à Chêne tauzin sont le lieu d’une grande diversité écologique et paysagère,
notamment dans les forêts landaises de résineux. Ils contribuent à diminuer l’action de
différents parasites. Ils accueillent en effet nombre d’insectes, notamment prédateurs de
chermès (pucerons faisant dépérir les pins) et dégage des composés chimiques perturbant
les ennemis des pins. Ils forment l’habitat potentiel de plusieurs oiseaux, comme la huppe
fasciée, consommatrice de chenilles processionnaires du pin, et le pic mar, insectivore du
feuillage et des troncs. Ce sont par ailleurs d’excellents pare-feu.

Quelques chênes remarquables


Symbole de force et d’autorité, le chêne est à l’origine de nombreux mythes et de légendes,
et certains spécimens, aux dimensions saisissantes, sont les témoins de plusieurs siècles
d’histoire ! Le pittoresque chêne d’Allouville-Bellefosse (pays de Caux), probablement
contemporain de Charlemagne, a été transformé en chapelle. Le Chêne des Partisans des
environs de Lamarche (Vosges) mesure 35 m de haut pour 18 m de circonférence. Quant
à celui de Pessines, en Charente Maritime, la légende raconte que le vieil arbre était le
rendez-vous des chats : ils s’y réunissaient les nuits de sabbat et faisaient leurs griffes sur
le tronc, d’où la rugosité de l’écorce…
Cormier
Sorbus domestica − Rosacées
Reconnaître les arbres

144

Jusqu’à 30 m. Tronc droit. Houppier leur  : vert-jaune foncé dessus, plus claires
globuleux, déployé, avec fortes branches dessous, et cotonneuses chez les jeunes.
presque horizontales chez les sujets Fleurs
isolés, plus élancé en peuplement.
Hermaphrodites, blanches, grandes, en bou-
Collines et basses montagnes, sur quets (corymbes, 10-14  cm de diamètre),
les pentes chaudes exposées au sud. odorantes.
Accompagne le chêne pubescent dans le Fruits
midi de la France.
Cormes en forme de petites poires (2-3 cm),
Toujours disséminé, haies, bois du Sud- jaune verdâtre lavé de rouge, par groupes.
Est, du Centre et de l’Ouest (Morbihan Charnues, comestibles. Fructification octobre-
limite nord), et à l’est en Lorraine, novembre. Dissémination des graines par
jusqu’à 1 400 m. oiseaux et mammifères qui mangent les fruits.
Mai-juin. Rameaux
Brun-rouge, épineux.
Feuilles
Caduques. Alternes, composées (jusqu’à Bourgeons
25 cm), à 11 à 21 folioles (3-8 cm de long), Gros (1  cm), coniques, visqueux, couverts
dentées seulement aux 2/3 supérieurs. Cou- d’écailles verdâtres, dressés.
Fruits en cours de maturation

Les feuillus
145

Écorce dense. Il se travaille bien, prend un beau poli,


Lisse, gris verdâtre puis brun foncé, se ger- et est utilisé en gravure, sculpture, ébéniste-
çurant finement, puis formant des écailles rie, outils de menuiserie, gravures sur bois,
rectangulaires, allongées qui se détachent à équerres… Excellent combustible. Depuis
partir du bas. longtemps, il est cultivé pour ses fruits.

Longévité et conditions Autre appellation : Sorbier domestique


500-600 ans. Aire naturelle : Europe tempé-
rée et méridionale, Ouest de l’Asie, Afrique du
Nord. Espèce de lumière, elle pousse sur les
sols les plus divers, mais préfère ceux qui sont En danger
calcaires, profonds et frais. Elle présente une Son extrême rareté, le morcellement de
forte tolérance à la sécheresse. ses populations, l’arasement des talus,
les opérations liées au remembrement,
Propriétés et utilisations
mettent le cormier en danger de dispa-
Bois à aubier large, jaune rougeâtre, et à cœur
brun-rouge à brun, violacé, fonçant à l’air. rition dans plusieurs régions de France.
C’est un bois très dur, compact, homogène et
Cornouiller mâle
Cornus mas − Cornacées
Reconnaître les arbres

Jusqu’à 8 m. Houppier étalé. Le plus Rameaux


souvent en buisson, avec une ou deux Jeunes rameaux brun verdâtre, de section
tiges principales. quadrangulaire, un peu pubescents.
Forêts claires, lisières forestières, haies, Bourgeons
taillis, éboulis pierreux des bas de
À 2-4 écailles pubescentes.
pentes…
Assez commun dans l’Est (Côte-d’Or, Écorce
146
Lorraine, Jura, Alpes). Disséminé dans le Jaune brunâtre, fragmentée en petites
Centre. Rare ou absent dans l’Ouest et le plaques.
Sud-Ouest. Jusqu’à 1 500 m. Longévité et conditions
Février-mars, avant la pousse des feuilles. Jusqu’à 300 ans. Aire naturelle : Sud-Est et
Centre de l’Europe, Asie occidentale jusqu’au
Feuilles Caucase et en Arménie. Il se développe sur des
Caduques. Opposées, ovales ou elliptiques terrains calcaires, durs et secs, bien drainés.
(4-10  cm de long), un peu gaufrées. Avec Propriétés et utilisations
6-7 paires de fortes nervures arquées, conver-
geant vers l’extrémité, en pointe. Couleur : Bois blanc rougeâtre, lourd, homogène, com-
vert brillant, recouvert de poils appliqués, pact et très dur. Il est très résistant aux chocs
parallèles à la nervure principale. Elles persis- et prend un beau poli. Il est utilisé pour la
tent longtemps, bien vertes, sur les branches confection de manches d’outils d’excellente
en automne. Pétiole court (1 cm). qualité, armes, barreaux d’échelle, cannes…
C’est aussi un bon bois de chauffage.
Fleurs
Autre appellation : Cornouiller sauvage
Espèce hermaphrodite. Jaune d’or, minus-
cules, groupées en petits bouquets
(ombelles) sphériques, denses et portées par
des rameaux courts. Floraison en profusion.
les confitures
de cornouilles
Fruits Les cornouilles, fruits du cornouiller, ont
Cornouilles, ovoïdes (1,5 cm), rouge orangé une saveur aigrelette, mais sont utilisées
et luisantes. Mûrs dès septembre. Ils sont pour confectionner d’excellentes gelées
comestibles, au goût acidulé et riches en et confitures.
vitamine C.
Cornouiller sanguin
Cornus sanguinea − Cornacées

Jusqu’à 5 m. Houppier étalé, rameux, plus ou moins flexibles, et devenant rouge
à nombreuses tiges dès la base. sombre en pleine lumière.

Les feuillus
Collines calcaires, bois, lisières Bourgeons
forestières, haies, fourrés. Axillaires, étroits, lancéolés, opposés et
Très commun partout (sauf Bretagne et appliqués contre le rameau. À écailles pubes-
Landes). Jusqu’à 1 500 m. centes.
Mai-juillet, après la pousse des feuilles. Écorce 147
Brune, base des troncs à écorce finement fen-
Feuilles dillée en long.
Opposées, elliptiques à ovales (4-10  cm), Longévité et conditions
à pointe courte. Largeur maximale vers le
Jusqu’à 300 ans. Aire naturelle : presque toute
milieu. Couleur : vertes et couvertes de duvet
l’Europe. Il s’accommode de nombreux types
sur les deux faces. Elles deviennent rouge
de sols, argilo-calcaires, argilo-siliceux, sols
sombre en automne. Avec 2 à 4 paires de
d’alluvions et bruns. Par ses nombreux rejets
nervures.
et drageons, il envahit les friches et les ver-
Fleurs gers abandonnés. C’est une espèce pionnière.
Hermaphrodites, donnent des grappes (4-5 cm Propriétés et utilisations
de diamètre) denses de fleurs blanc crème,
Son bois, dur, compact et souple, mais cepen-
dressées et odorantes.
dant moins estimé que celui du Cornouiller
Le Cornouiller mâle porte des fleurs jaunes
mâle.
qui apparaissent précocement, en mars, avant
les feuilles, et des fruits rouges, alors que le Autre appellation : Bois punais
Cornouiller sanguin a des fleurs blanches plus
tardives, en juin, et des fruits noirs.

Fruits De la couleur du sang


Drupes globuleuses, petites, (5-8 mm), d’un Appelé « sanguin ordinaire des
noir bleuté à maturité, contenant un noyau. bois », il doit son nom à la teinte
Mûrs en octobre. Ils ne sont pas comestibles. rouge sombre, tirant sur la couleur du
sang, de ses jeunes rameaux et à son
Rameaux feuillage rouge sombre en automne.
Divergeant en tous sens, cylindriques. Verts,
Cytise aubour
Laburnum anagyroides − Fabacées
Reconnaître les arbres

148

Jusqu’à 10 m. Tronc souvent flexueux. sombre grisâtre et mates dessus ; vert pâle et
Port dressé, étalé, parfois buissonnant. couvertes de poils appliqués dessous.
Houppier étroit, irrégulier. Rameaux
initialement dressés, puis retombants.
Fleurs
En longues grappes denses jaune clair, pen-
De la plaine jusqu’en montagne, sur dantes (10-30 cm), de 10 à 40 fleurs, légère-
coteaux calcaires au soleil, friches, ment odorantes et nectarifères. Floraison très
fourrés, éboulis pierreux. abondante.
Disséminé dans les montagnes calcaires
de l’Est du Jura aux Alpes-Maritimes.
Fruits
Subspontanée en Corse. Jusqu’à 2 000 m. Gousses (4-6  cm), soyeuses, aplaties, bos-
selées, étranglées, à nervures très ramifiées.
Mai-juin. Les gousses contiennent 2-7 graines assez
grosses, plates, brunes. Fructification juillet-
Feuilles août.
Caduques. Alternes, composées de 3 folioles
elliptiques (2-8  cm), pointues au sommet, Rameaux
formant des touffes denses sur les rameaux Grisâtres à verdâtres, lisses, à section ronde
courts. Long pétiole (2-7 cm). Couleur : vert et légèrement duveteux.
Les feuillus
149

Bourgeons Propriétés et utilisations


Ovoïdes, à écailles vert brunâtre, avec poils Bois à aubier jaunâtre et cœur brun foncé.
argentés. Brillant, dur, lourd, élastique, à grain fin,
il est très recherché en marqueterie. C’est
Écorce surtout un arbre d’ornement à cause de sa
magnifique floraison dorée. Il sert également
Lisse, gris cendré, marquée de veines brun
à la restauration des terrains de montagne,
rougeâtre longitudinales.
pour la fixation des sols et l’enrichissement
des substrats pauvres en azote.
Longévité et conditions
30 ans environ. Aire naturelle : massifs mon- Autre appellation : Faux-Ébénier
tagneux d’Europe centrale et méridionale, de
l’Est de la France jusqu’aux Balkans. Il pousse
sur tous les sols, mais surtout calcaires et Espèce toxique
à des emplacements ensoleillés. Surtout pas Feuilles, fleurs et graines toxiques,
marécageux. Il apprécie lisières forestières, en raison de la présence d’un alca-
taillis clairs, versants pierreux et rochers, où
il se fixe bien grâce au grand développement loïde, la cytisine.
de ses touffes.
Érable champêtre
Acer campestre − Sapindacées Graines à deux ailes
placées presque à 180°
Reconnaître les arbres

7-8 m en moyenne. Houppier buissonnant Rameaux


et dense. Fins, légèrement pubescents. Les jeunes
Taillis, haies, bocages. rameaux sont recouverts d’un liège jaunâtre.

150 Très commun, disséminé dans les Bourgeons


campagnes sauf dans les régions
Petits, bruns, avec écailles vertes à la base
méditerranéennes et les Landes. et bordées de poils blancs au sommet. Ils
Rarement au-dessus de 500 m. Également contiennent du latex.
dans les taillis de la région parisienne, en
compagnie du Charme. Écorce
Mai, peu après l’apparition des feuilles. Brun jaunâtre, rude, gercée, écailleuse, avec
des lames de liège.
Feuilles Longévité et conditions
Caduques. Opposées, petites (5-10 cm), à 3-5 Aire naturelle  : presque toute l’Europe et
lobes obtus et assez fermes. Elles laissent l’Asie occidentale, l’Afrique du Nord. Essence
échapper une sève laiteuse si on la déchire. de lumière, elle supporte bien la sécheresse.
Couleur : vert mat sur les deux faces, velou- Peu exigeant mais affectionne les sols cal-
tées dessous. Pétiole un peu velu, de même caires. Il est capable aussi de se développer
longueur que la feuille elle-même. en terrain rocheux.
Fleurs Propriétés et utilisations
Petites, vert jaunâtre, réunies en corymbes Bois blanc-jaune, homogène, compact, souple
dressés sur de courts pédicelles. et très tenace. Il se polit bien, travaille peu,
et est rarement exposé à la vermoulure. Il
Fruits est notamment utilisé pour la confection de
Graine pourvue de deux ailes, placées dans manches d’outils et d’instruments agricoles.
le prolongement l’une de l’autre. Elles sont Très bon combustible. L’arbre est planté pour
verdâtres, marquées de veinules pourpres. Le former les haies séparant les champs. C’est
vent les dissémine en les faisant tournoyer une espèce ornementale aux belles colora-
comme l’hélice d’un hélicoptère. tions roux orangé d’automne.
Érable de Montpellier
Acer monspessulanum − Sapindacées
Graines à deux ailes

Les feuillus
Jusqu’à 10 m. Tronc court. Houppier un angle très fermé. Dispersion par le vent.
arrondi, diffus. Mais reste souvent à l’état
de buisson. Tortueux, à port étalé. Rameaux et bourgeons
Coteaux secs, arides, caillouteux, souvent Rameaux grêles et bourgeons petits à écailles
151
associé au Chêne pubescent. sèches et brunes.
Commun en région méditerranéenne, et Écorce
présent jusqu’en Charente, Bourgogne, Lisse, gris jaunâtre, puis gercurée longitudi-
vallées du Rhin et de la Moselle. Jusqu’à nalement.
800 m.
Avril, en même temps ou juste avant Longévité et conditions
l’apparition des premières feuilles. Plus de 150 ans. Aire naturelle : Sud de l’Eu-
rope et partie ouest de l’Asie occidentale. Exi-
Feuilles geant lumière et chaleur, il pousse dans les
Caduques mais restant sur l’arbre jusqu’au sols les plus secs, jusque dans les fissures des
début de l’hiver. Opposées, petites (3-6 cm rochers. Il apprécie les sols calcaires, même
de long), coriaces, à 3 lobes triangulaires, très secs et rocheux, comme dans les Causses.
presque égaux, aux pointes arrondies, avec
Propriétés et utilisations
sinus formant presque un angle droit. Couleur :
vert sombre et luisantes dessus ; mates et plus Le bois est dur, lourd et roux. Il est utilisé
claires dessous. Elles deviennent rouges en fin pour la menuiserie, la marqueterie. Excellent
d’automne. Pétiole long et mince. bois de feu. Espèce mellifère.

Fleurs
Jaunâtres, groupées en corymbes retombants, Protection régionale
sessiles. Pollinisation par les insectes. L’Érable de Montpellier est inscrit sur la
Fruits liste des espèces végétales protégées
Samares petites, avec des ailes veinées, rétré- en région Bourgogne.
cies à la base, presque parallèles ou formant
Érable plane
Acer platanoides − Sapindacées
Reconnaître les arbres

152

Jusqu’à 30 m. En forêt, tronc droit, gues dents irrégulières. Couleur : vert jaunâtre
houppier étroit à sommet arrondi. En lustré dessus, plus pâles dessous. Pétiole long
situation isolée, le tronc se divise à peu et mince, contenant une sève laiteuse.
de hauteur du sol en grosses branches, le
Fleurs
houppier est ovoïde, peu dense.
Espèce monoïque. Petites, jaunâtres, grou-
Collines, coteaux, piémonts de pées en corymbes dressés. Court pédoncule.
montagnes, bords de torrents, sols Floraison très abondante. Les fleurs contien-
pierreux. Souvent en compagnie de nent beaucoup de nectar.
l’Érable sycomore.
Toujours disséminé : en montagne (rare
Fruits
dans les Pyrénées) et dans les plaines Doubles samares, renflées, aux deux ailes
de l’Est et de la moitié nord. Absente en (3-4  cm de long) peu rétrécies formant un
angle obtus. Fructification juin-juillet.
Corse. Jusqu’à 1 500 m.
Avril, avant l’apparition des premières Rameaux
feuilles. Brun rougeâtres, luisants.

Feuilles Bourgeons
Caduques. Opposées, grandes (7-15  cm), Gros, ovoïdes, à écailles rouges ou vertes, ter-
minces, molles. Palmées, avec 5-7 lobes aigus, minés de brun, les latéraux appliqués contre
à sinus arrondis et bordées de quelques lon- le rameau.
Feuille palmée
avec 5-7 lobes aigus

Les feuillus
153

Écorce C’est aussi un arbre de plantation, d’aligne-


Lisse, mat puis brun grisâtre, avec des fissures ment et d’ornement. Il a donné lieu à un
verticales, ne s’écaillant pas comme celle de grand nombre de cultivars, notamment aux
l’érable sycomore. feuilles panachées ou rouge pourpre intense.
Autre appellation : Érable à sucre
Longévité et conditions
Près de 200 ans. Aire naturelle : grande partie
de l’Europe. Espèce d’ombre. S’accommode de
sols calcaires. Des érables
pour tous les goûts
Propriétés et utilisations
Selon les espèces, on les apprécie
Bois brun jaunâtre pâle, souvent teinté de comme arbre d’ornement pour leur rapi-
rouge. Lourd et résistant, ses utilisations sont
dité de croissance (Érable champêtre,
les mêmes que pour le Sycomore : ébénisterie,
Érable sycomore), la forme originale
outils, rabots, établis, autrefois skis… Il est
utilisé sous forme de « loupe d’érable » pour de leur feuillage, leur étonnante écorce
le placage d’ébénisterie de luxe. Capable de décorative, leur somptueuse coloration
propager les ondes sonores de manière remar- automnale ou leur résistance à la pollu-
quable, il sert à la confection de tambours et tion et aux maladies (Acerplatanoides).
de guitares.
Érable sycomore
Acer pseudoplatanus − Sapindacées
Reconnaître les arbres

154

Jusqu’à 40 m. Tronc droit, cylindrique, un pigment rouge. Pétiole long (4-17 mm),
massif. Houppier ovoïde, très développé rouge dessus.
en hauteur comme en largeur. Couvert
très épais.
Fleurs
Nombreuses, groupées en longues grappes
Dans les forêts, souvent en compagnie compactes, jaune verdâtre, pendantes au
des Hêtres et des Sapins. bout d’un long pédoncule (6-10  cm). Avec
Assez commun, disséminé. Spontané nectar.
dans toutes les montagnes, sauf dans les
Pyrénées où il semble avoir été introduit.
Fruits
De la plaine jusqu’à 1 500 m. En grappes. Bombés autour des graines,
munis de deux ailes (30-50 mm de long) de
Mai couleur acajou, rétrécies à la base, divergeant
presque à angle droit. Production abondante,
Feuilles en septembre.
Caduques. Opposées, très larges (10-25 cm),
fermes, épaisses, plissées, à 5 lobes (3 gros Rameaux et bourgeons
et 2 petits) fortement dentelés, séparés par Rameaux opposés, brun verdâtres, parsemés
des sinus très aigus atteignant la moitié de la de bourgeons ovoïdes, pointus (0,5-1  cm),
feuille. Couleur : vert foncé dessus, vert blan- couverts d’écailles vertes, brunes au sommet.
châtre et douce dessous. Elles contiennent
Les feuillus
Fleurs en longues
grappes pendantes
155

Écorce
Lisse, grise tachetée de jaune puis brun rou-
geâtre, claire tombant par larges écailles.
Délicieux sirop d’érable
Au début du printemps, une incision
Longévité et conditions pratiquée dans le tronc permet de
Jusqu’à 500 ans. Aire naturelle : Europe cen- récupérer l’« eau d’érable ». Composée
trale et méridionale. Espèce de climat frais à de 97 % d’eau et 3 % de sucres, elle
humidité atmosphérique assez élevée. Il se
développe sur sols riches, meubles et frais, provient de la transformation en sucres
surtout  calcaires à légèrement acides, en de l’amidon que l’arbre conservait en
situations bien exposées. Très résistant, il tant que réserves. Bouillie et réduite,
supporte intempéries et pollutions des villes. elle devient un délicieux sirop jaune
Propriétés et utilisations doré, renfermant de nombreux com-
Bois blanc ou légèrement rougeâtre, très posés antioxydants, à effets reconnus
homogène, élastique et ferme. C’est un excel- bénéfiques pour la santé. Dans la
lent bois de travail, recherché en menuiserie, province du Québec, au Canada,
marqueterie, lutherie. Bon combustible. C’est cette opération constitue une véritable
un arbre d’ornement planté en villes (trottoirs
tradition populaire, effectuée à grande
d’avenues, squares) et au bord des routes,
apprécié pour l’ombre étendue qu’il fournit. échelle sur les Érables à sucre (Acer
saccharum), emblème du pays
Autre appellation : Sycomore
Eucalyptus
Eucalyptus globulus − Myrtacées
Reconnaître les arbres

156

Jusqu’à 50 m de haut en Europe (et larges, sessiles, disposées horizontalement.


même 80 m en Tasmanie). Tronc droit, Couleur : bleu-gris et recouvertes d’un enduit
rectiligne, jusqu’à 2 m de diamètre. cireux. Aromatiques quand on les froisse.
Houppier étroit mais arrondi chez les
Fleurs
individus se développant dans les milieux
ouverts. Croissance extrêmement rapide. Espèce hermaphrodite. Grandes, blanc crème,
à étamines nombreuses, disposées en bou-
Paysages méditerranéens. quet. Avant la floraison, les étamines sont
Introduit au XIXe siècle, dans le Midi et masquées par un opercule aplati, hémisphé-
surtout en Corse. rique, fait des pétales soudés. Elles le repous-
sent et le font tomber pour s’épanouir. Soli-
Juin-novembre. taires ou groupées par 2 ou 3. Pollinisation
par les insectes.
Feuilles
Persistantes. Elles ont une forme différente Fruits
selon l’âge des rameaux. Les feuilles adultes Grosses capsules globuleuses (1-2,5 cm), en
sont alternes, longues, étroites (10-40 cm de forme de pyramide à l’envers, verruqueuses,
long) ; elles sont aiguës, coriaces, recourbées à 4 sillons se prolongeant dans le pédoncule.
en forme de faucille, pendantes. Couleur  : Brunes à maturité, elles s’entrouvrent par 2
vert foncé, brillantes, avec pétiole (2-5 cm). fentes croisées pour laisser échapper de nom-
Les feuilles juvéniles sont opposées, ovales,
Les feuillus
breuses graines. Graines très fines (1-3 mm de aux longues fibres utilisées pour la construc- 157
long), dispersées par le vent. tion, la confection de plages, contreplaqué,
mobilier, outils… et comme source de pâte
Écorce à papier. C’est une belle espèce ornementale
Rugueuse, grise à la base, lisse au-dessus, plantée dans les parcs et jardins, et utilisée
s’exfoliant en larges lanières longitudinales, aussi comme brise-vent.
se roulant sur elles-mêmes, et laissant appa-
raître le tronc nu et lisse. Autre appellation : Gommier bleu

Longévité et conditions
Aire naturelle : Sud-Est de l’Australie et de la
Tasmanie. Il pousse dans les régions tropi- Eucalyptus
cales à 2 000-2 800 m d’altitude, et sous des et eucalyptol
climats doux et tempérés jusqu’à 1 000 m. Il
a besoin de chaleur et de forte luminosité. Ses feuilles contiennent une huile
Il apprécie les sols siliceux, frais ou même essentielle aromatique, recherchée pour
humides, bien drainés et irrigués, mais ne ses nombreuses vertus médicinales :
supporte pas les sols très calcaires ou alca-
antiseptique, expectorant (eucalyptol),
lins. Il supporte vents modérés et embruns
occasionnels, et résiste au feu. fébrifuge, tonique, hémostatique, répulsif
contre les insectes piqueurs… Les fleurs,
Propriétés et utilisations sources de nectar pour les abeilles,
Bois à aubier pâle, pouvant atteindre 5 cm fournissent du miel au goût de raisin.
d’épaisseur, et bois de cœur gris pâle à rose
ou brun rougeâtre. Ce bois lourd et tenace,
Frêne
Fraxinus excelsior − Oléacées
Reconnaître les arbres

158

Jusqu’à 40 m, un des plus grands arbres pétiole. Elles persistent tard dans l’automne,
à feuillage caduque d’Europe. Tronc droit, sans changer de couleur.
cylindrique, élevé s’il pousse en forêt.
Ramifié à 6-8 m au-dessus du sol s’il est
Bourgeons
isolé. Houppier peu branchu, à rameaux De grande taille (8-10  mm), noirs, un peu
redressés. Feuillage léger, couvert faible. veloutés, opposés.

Plaines, collines, basses montagnes. Rameaux


Assez fréquent sauf dans le Sud-Est et en Trapus, lisses, vert grisâtre, avec des lenti-
région méditerranéenne. Dans les Alpes celles.
et les Pyrénées. Jusqu’à 1 400 m.
Fleurs
Avril, avant les feuilles.
Espèce généralement dioïque, avec parfois des
individus monoïques ou à fleurs hermaphro-
Feuilles dites. Petites, sans pétales, vertes et pourpres,
Caduques. Opposées, positionnées à angles elles sont issues de boutons latéraux à la base
droits avec la paire précédente et composée des rameaux de l’année précédente.
de 7-15 folioles. Ces folioles sont vert foncé,
ovales, étroits (5-11 cm de long) et termi- Fruits
nés en pointe, une terminale et les autres Samares (4  cm de long), aplaties, formant
se faisant face par paires. Bord dentelé. Sans une aile allongée dont l’extrémité est échan-
Gros bourgeons noirs

Les feuillus
crée. Elles sont regroupées en grappes four- très développées en longueur et en grosseur, 159
nies, pendantes. Mûrs en septembre, ils se constituent un enracinement très puissant.
détachent et sont dispersés par le vent. Les Il lui permet, dans les terrains rocheux, de
samares ne renferment qu’une graine, au goût s’insérer jusque dans les fentes de la pierre.
acre et amer. C’est une espèce post-pionnière, colonisant
tous les espaces.
Écorce
D’abord lisse, gris clair, mouchetée de lenti- Propriétés et utilisations
celles blanchâtres, puis brune et profondé- Bois blanc, légèrement rosé, nacré. Il est dur,
ment gercée. mais souple et résistant. Facile à travailler, on
ne l’utilise pas en construction mais comme
Longévité et conditions bois de travail  : ébénisterie, menuiserie,
150-200 ans. Aire naturelle : une grande par- fabrication des rames, cercles de tonneaux…
tie de l’Europe, allant de la Grande-Bretagne Très bon bois de feu. Les feuilles fournissent
jusqu’en Russie, du sud de la Scandinavie au un bon fourrage.
nord de l’Espagne et de la Turquie. Exigeant
en humidité atmosphérique et sensible à la
sécheresse, il connaît une croissance opti-
male sur les sols profonds humides à frais La manne des frênes
(vallées alluviales). Il se développe bien sur La manne des frênes, exsudation
les sols calcaires à légèrement acides, résiste sucrée de l’arbre, constituait une pré-
aux basses températures, mais est sensible
cieuse sécrétion végétale, quasiment
aux gelées tardives qui font des dégâts sur
la floraison. En association avec le Chêne, il oubliée aujourd’hui, recherchée pour
forme des futaies appelées «  chênaies-frê- ses vertus anti-inflammatoires et diuré-
naies  ». Sa racine pivotante qui s’enfonce tiques (élimination des toxines).
profondément, et ses ramifications latérales
Hêtre commun
Fagus sylvatica − Fagacées
Reconnaître les arbres

Forêt mixte de feuillus avec des hêtres

Tronc droit, cylindrique, souvent nu Fleurs


jusqu’à 15-20 m, hauteur d’où partent Fleurs mâles en petits chatons globuleux,
160 les branches principales, étalées puis pendant par un long pédoncule à la base des
redressées à 60°, formant un houppier jeunes rameaux. Fleurs femelles groupées
ample, ovoïde. par 2 dans une capsule verdâtre hérissée
de pointes molles. Après la fécondation, les
bois et haies, en plaine et en moyenne
parois de cette capsule deviennent épaisses,
montagne. coriaces et couvertes de piquants mous. Pol-
Surtout dans l’Est (Lorraine, Franche linisation par les insectes.
Comté…), Rhône-Alpes, Midi-Pyrénées,
en Corse. Jusqu’à 1 700 m (où il se Fruits
rabougrit en buissons). En septembre-octobre, chaque cupule s’ouvre
en 4 valves, libérant 1 à 4 faînes. Petites
Avril-mai, en même temps que les graines brunes, brillantes, en forme de
feuilles. pyramide triangulaire. Les faînes sont très
abondantes sur le sol en automne avec une
Feuilles dissémination par les oiseaux et les rongeurs
Caduques. Alternes, ovales, légèrement ondu- (écureuils).
lées, entières (5-10 cm de long) et sans dents.
Avec 6 à 8 nervures parallèles de chaque côté Bourgeons
de la nervure principale. Tendres et portant S’ouvrent en avril-mai.
un léger duvet à leur périphérie quand elles
sont jeunes, puis coriaces et brillantes. Elles Rameaux
restent longtemps fixées aux rameaux sur Rameaux fins, en zigzag. Ils sont terminés
lesquelles elles se dessèchent avant de tom- chacun par un bourgeon long, très pointu
ber. Pétiole court (1 cm) et poilu. Couleur : (1-2  cm), brillant, recouvert d’une dizaine
vert foncé, lustré dessus, plus clair dessous. d’écailles roussâtres, coriaces, imbriquées,
Deviennent jaune d’or à l’automne. très écartées des rameaux.
Hêtre tortillard Cupule renfermant les faines

Les feuillus
Écorce du goudron de bois, à propriété antiseptique.
Écorce lisse, sans craquelures, peu épaisse de Les faînes sont comestibles et fournissent
teinte gris mat. Elle est souvent incrustée de une huile alimentaire.
lichens.
161
Longévité et conditions
Jusqu’à 150  ans et exceptionnellement Hallucinants
400 ans. Aire naturelle : Europe occidentale
et centrale. Il a besoin de précipitations
« tortillards »
annuelles supérieures à 750 mm et d’humi- En forêt de Verzy, près de Reims, des
dité atmosphérique. Il pousse sur des terrains hêtres de la variété tortuosa, appelés
frais, bien drainés et profonds, et redoute les tortillards ou faux de Verzy, présentent
sols compacts, secs ou détrempés. Sur sols
pauvres, il est peu apte à produire du bois les déformations les plus étranges :
de qualité. Les jeunes pousses se dévelop- branches contournées, repliées sur
pent à l’ombre des grands arbres, du Chêne elles-mêmes, racines infléchies, tronc
notamment, auprès duquel il vit en futaie. En tordu, parfois presque en spirale !
grandissant, son feuillage dense fournit une
Ils ont donné lieu à de nombreuses
ombre épaisse qui « étouffe » les essences qui
favorisaient son développement. légendes et, aujourd’hui, leur morpholo-
gie et leur identité génétique demeurent
Propriétés et utilisations une énigme pour les scientifiques.
Bois homogène, lourd, dur, blanchâtre à rosé. Le site est classé au niveau national.
Sa densité et sa couleur sont variables selon D’autres populations naturelles sont
les provenances. Il est durable mais altérable
par l’humidité. Se travaillant facilement, il est répertoriées en Auvergne, près de
utilisé pour la fabrication de la pâte à papier, Lund en Suède, et à Süntel, près de
contre-plaqué, parquets, lambris, meubles, Hanovre, en Allemagne.
etc. Il servait en Bretagne à confectionner les
sabots. Excellent combustible. Créosote tirée
Marronnier commun
Aesculus hippocastanum − Sapindacées
Reconnaître les arbres

162

Jusqu’à 30 m. Houppier ovoïde, large, pyramidales, comme des candélabres (20-
dense. Couvert très épais. 30  cm de haut), dressés à l’extrémité des
rameaux. Odorantes, très mellifères.
Il affectionne les sols riches, avec une
bonne humidité et de l’ensoleillement.
Fruits
Naturalisé dans toute la France.
Une capsule épaisse ou « bogue », couverte
Avril-mai. de piquants mous, s’ouvrant par 3 fentes et
divisée en 3 loges contenant, en principe,
Feuilles chacune une graine (dont 1 ou 2 avortent)
Caduques. Opposées, à 5-7 folioles ovales (jusqu’à 5 cm). C’est le marron d’Inde, brun,
(10-25 cm de long) en éventail, dentées, ter- luisant avec, à sa base une marque ronde,
minées par une toute petite pointe. Couleur : claire, à l’endroit où cette graine était fixée à
vert foncé dessus, plus pâle dessous. Long la capsule. Il n’est pas comestible. Fructifica-
pétiole. tion septembre-octobre.

Fleurs Bourgeons
Pétales blancs crème marqué de jaune ou de Gros (2-3  cm), pointus, bruns et enduits
rouge, comme froissés, formant des grappes d’une résine poisseuse.
Les feuillus
Rameaux
Ils portent des traces en forme de fer à che-
val, correspondant aux cicatrices laissées par
Déjà apprécié
les feuilles en tombant. au XVIe siècle ! 163
Introduit en France dès le XVIe siècle,
Écorce il y devint rapidement un magnifique
Gris-brun, lisse puis pourvue d’écailles avec arbre urbain. Dès 1670, il ornait
de fortes gerçures longitudinales. l’avenue des Tuileries à Paris. Dans
Longévité et conditions les années 1870, 80 % des arbres
cultivés pour les alignements par la
Aire naturelle : massifs montagneux du Nord
de la Grèce et de l’Albanie. Arbre rustique qui pépinière municipale de la ville de
se multiplie facilement. Son enracinement Paris étaient… des marronniers !
peu profond consiste en une courte souche Il est aujourd’hui menacé par un
d’où partent de longues et nombreuses papillon le Cameraria ohridella… Ce
racines traçantes. petit papillon (3-5 mm) est devenu
en quelques années un redoutable
Propriétés et utilisations ravageur. L’hôte préféré de sa chenille
Bois blanc-jaunâtre, demi-dur, homogène, est le Marronnier d’Inde, qu’elle a
se déformant peu. Peu durable, il est sur- infesté par millions dans presque toute
tout utilisé pour la construction (palettes, l’Europe occidentale, et accessoire-
emballages), les agglomérés, la pâte à papier.
ment l’Érable sycomore et l’Érable
L’esculine extraite des feuilles et de l’écorce
entre dans la fabrication de crèmes protec- plane. De grandes taches rousses
trices pour la peau (augmente la résistance apparaissent sur le dessus des feuilles
des capillaires, veinotonique). infestées. Ensuite celles-ci deviennent
brunes et tombent prématurément.
Autre appellation : Marronnier d’Inde
Merisier
Prunus avium − Rosacées
Reconnaître les arbres

Jusqu’à 30 m. Tronc droit, rectiligne, se des nervures. Elles se colorent en rouge à
prolongeant jusqu’à l’extrémité de la cime. l’automne.
Houppier en pyramide arrondie, peu dense.
164 Branches minces, insérées à l’oblique sur le Fleurs
tronc, et groupées en général en couronnes Espèce hermaphrodite. Fleurs blanches,
annuelles (permettant de compter les petites (2-3 cm), à long pédoncule et grou-
années sur l’arbre, au moins pendant une pées en bouquets pendants. Pollinisation par
vingtaine d’années). Contreforts au pied du les insectes.
tronc chez les sujets âgés.
Bocage (haies, bosquets), bois près des Fruits
lisières. En compagnie du Chêne, Charme, Petites merises lisses, rouge sombre, deve-
Frêne, Noisetier… nant rouge noirâtre à maturité. Elles sont
Commun, disséminé en plaine et basse réunies en bouquets de 2 à 6, et portées par
montagne jusqu’à 1 700 m. Présent de longs pédoncules. Chair sucrée et juteuse.
surtout dans le Nord et le Nord-Est Dissémination par les oiseaux (loriot) qui en
(Picardie, Champagne-Ardenne…), sont friands. Fructification en juin-juillet.
et le Midi-Pyrénées. Rare en région
méditerranéenne et dans les Landes. Rameaux et bourgeons
Avril-mai, peu avant l’apparition Brun-pourpre luisant, parsemés de bourgeons
des feuilles. pointus (0,5 cm). Les bourgeons sont cou-
verts d’une pellicule blanchâtre et groupés
Feuilles par 2-5 à l’extrémité des rameaux.
Alternes, ovales (7-15 cm), un peu plissées,
molles, pendantes et doublement dentées. Écorce
Long pétiole (3-4 cm) pourvu de 2 petites Acajou sombre, parfaitement lisse, pourvue
glandes rougeâtres, à la base de la feuille. de nombreuses lenticelles. Avec l’âge, l’écorce
Couleur : vert sombre mat dessus, légèrement s’enroule en fines lanières horizontales puis
poilues dessous, aux points de ramification forme des plaques. Elle est très fragile.
Les feuillus
Merise mûre
165

Longévité et conditions celui de la Forêt-Noire (Alsace). Préparations


Environ 100  ans. Aire naturelle  : probable- médicinales  : queues de cerises aux vertus
ment l’Asie Mineure. Il croit sur des terrains diurétiques.
variés mais son développement optimum se
Autres appellations :
situe sur sols profonds, riches et à bonne
rétention en eau. Merisier des oiseaux, Cerisier sauvage

Propriétés et utilisations De la merise


Bois à aubier blanchâtre peu épais, et cœur
brun rougeâtre, pâle et veiné. C’est un bois
à la cerise
dur et lourd très apprécié. Facile à travailler, il Par la culture, le Merisier a donné
se polit et se courbe bien, d’où son utilisation naissance à de nombreuses variétés,
en ébénisterie, pour les parquets, les bois de ornementales et surtout fruitières. On
chaises… Les merises sont comestibles et le considère comme la souche de nos
servent à la préparation de marmelades et
de confitures. Après fermentation, avec les cerisiers domestiques, à fruits doux et
noyaux écrasés, ils donnent une eau-de-vie, sucrés, guignes et bigarreaux.
le kirsch (45° d’alcool), dont le plus prisé est
Micocoulier
Celtis australis − Cannabacées
Reconnaître les arbres

166

Jusqu’à 25 m, pour 3 m de circonférence dès la base. Couleur : vert foncé, luisantes,
à la base. Tronc droit, à grosses rêches au toucher dessus, vert plus pâle des-
cannelures. Houppier ample, arrondi, très sous, avec 3 paires de nervures saillantes
touffu. Feuillage très léger. couvertes de poils blancs. Pétiole (1-2 cm).
Plaines, coteaux, montagnes, à toutes les Fleurs
expositions, où il vit plutôt isolé. Verdâtres, très petites, à l’aisselle des feuilles.
Midi, Provence, Languedoc, Corse.
Plaines, coteaux et basses montagnes. Fruits
Jusqu’à 900 m. Micocoules, globuleuses, charnues, de la taille
d’un gros pois (1-1,2 cm). Elles sont portées
Avril, en même temps qu’apparaissent les par un pédoncule grêle, long (2-2,5 cm). Vio-
feuilles. let-noir à maturité, en septembre-octobre.
Pulpe sèche, mince, de saveur douceâtre et
Feuilles comestible. Chaque micocoule renferme un
Caduques. Alternes, ovales (5-15  cm de noyau caréné, rugueux.
long), longuement pointues au sommet, un
peu dissymétriques à la base, courbées. Bord Bourgeons
à double dentelure aiguë, régulière, presque Coniques, aplatis (0,5 cm).
Les feuillus
167

Rameaux semblable à celui du Frêne. Il est utilisé loca-


Fins, légèrement angulaires au niveau des lement pour la fabrication de manches d’ou-
bourgeons. tils agricoles, manches de fouet, avirons…
Ses racines produisent une matière tinctoriale
Écorce jaune. C’est un arbre d’alignement et d’agré-
ment. Également apprécié des amateurs de
Mince, grisâtre, lisse, non gercée, semblable bonsaï.
à celle du Hêtre, parfois parsemée d’excrois-
sances verruqueuses.

Longévité et conditions Bien adapté


500 ans ou plus. Aire naturelle : Europe du aux grandes chaleurs
Sud, en Afrique du Nord et en Asie Mineure.
Climats méridionaux. Il s’accommode de Lors des journées très chaudes de
tous terrains, s’ils ne sont ni trop légers, ni l’été, ses feuilles s’inclinent à la verti-
humides ou marécageux. Il tolère les sols secs cale, la pointe vers le bas, et leurs deux
et rocailleux (poussant jusque dans pierrailles bords se replient. L’arbre réduit ainsi la
et sur les ruines). Son puissant enracinement surface des feuilles exposées au soleil
est pivotant et traçant.
et diminue sa consommation d’eau et
Propriétés et utilisations son évapotranspiration (cf. p. 21). Les
Bois sans aubier distinct, blanc grisâtre ver- stomates restent bien fermés.
dâtre. Le bois est mat, résistant, flexible et
Noisetier
Corylus avellana − Bétulacées
Reconnaître les arbres

168
2-5 m. Port souvent buissonnant, rameux Fleurs
dès la base, à l’aspect de gros bouquets Espèce monoïque. Fleurs mâles en longs cha-
de branches sortant directement de terre, tons jaunâtres, pendants (2-8 cm) à la base
minces (diamètre maximum : 15 cm). des rameaux de l’année. Très précoces, ils
Feuillage dense, large. commencent à paraître à la fin de l’automne
Taillis, bois, haies, friches, pâturages. avant la chute des feuilles, et se développent
aux premiers jours du printemps. Chatons
Commun partout, en plaines et femelles petits (0,3-0,5 cm), bruns, ovoïdes,
en altitude (Isère), sauf en région dressés, ne sortant jamais des écailles du
méditerranéenne et en Corse. Jusqu’à bouton et laissant dépasser de tout petits
1 700 m d’altitude. stigmates rouges.
Janvier-avril, avant l’apparition des
feuilles.
Fruits
Feuilles Grosses graines : ce sont les noisettes. Elles
sont enfermées dans des coques dures, lisses,
Caduques. Alternes, grandes (5-10  cm de
globuleuses (1,5-2 cm de long), groupées par
long), ovales ou arrondies prolongées en
1 à 4. Mûres fin septembre.
pointe, en cœur à la base, doublement den-
ticulées, molles. Avec 6-7 paires de nervures
rectilignes et saillantes.
Couleur  : vert foncé, couvertes d’un duvet Bourgeons
épars dessus, vert clair et couvertes d’un Petits, globuleux, presque obtus et recouverts
duvet souple, en particulier sur les nervures, d’écailles vertes imbriquées-spiralées. Un peu
dessous. Court pétiole (1,5-2 cm). frangés sur les bords.
Les feuillus
169
Rameaux sourcier : tenues à deux mains, elles s’incline-
Les jeunes rameaux sont couverts de poils raient étrangement vers le sol lorsqu’une eau
glanduleux rougeâtres. souterraine se trouve en dessous. Ses racines
sont parfois mycorhizées pour la production
Écorce de truffes.
Gris clair, luisante, marquée de lenticelles
brun clair. Puis, avec l’âge, elle se détache
par lanières circulaires, comme l’écorce des Alba (Italie), la capitale
cerisiers. mondiale de la noisette
Longévité et conditions La région des Langhe (entre Turin et
20-30  ans. Espèce originaire d’Europe. Le Gènes) ne vit et ne travaille principale-
noisetier demande un sol suffisamment fer- ment que pour la noisette. Les versants
tile, peu acide et bien alimenté en eau mais nord des collines sont recouverts à
sans être trop humide, dans les expositions
à mi-ombre. perte de vue de buissons de noisetiers,
alors que les flancs sud sont consacrés
Propriétés et utilisations à la vigne. Ces cultures de noisettes
Bois entièrement blanc, assez léger, tendre fournissent l’usine de Nutella située à
et souple. Il est utilisé pour la fabrication Alba, la principale ville de cette région.
de tuteurs et d’éléments de clôtures. C’est
C’est également la capitale de la truffe
un assez bon combustible. Charbon propre à
la fabrication de la poudre et au dessin. Ses blanche qui profite de ces noisetiers.
petites branches souples et fourchues étaient
utilisées pour la confection des baguettes de
Noyer
Juglans regia − Juglandacées
Reconnaître les arbres

170

Jusqu’à 30 m. Tronc droit, court, robuste. pendant au sommet des rameaux de l’année
Houppier gros, arrondi, à ramure large et précédente et s’épanouissant à la foliaison.
dense, à branches fortes et étalées. Fleurs femelles vertes, en chatons plus petits,
solitaires ou groupées par 2 à 4, à l’extrémité
Plaines et collines, jusqu’à 800 m. des pousses de l’année.
Partout en France dans ces milieux.
Fruits
Avril-mai.
Noix globuleuses, à épaisse enveloppe verte
ou brou. À maturité, le brou se dessèche,
Feuilles noircit et se fend tandis que la coque, dure
Caduques. Alternes, grandes (30-40 cm). Elles et ridée (4-5  cm), s’ouvre en deux valves
sont composées de 5 à 9 folioles, ovales, peu pour libérer la graine, ou cerneau. Celle-ci
pointues, la terminale étant plus développée. est grosse, jaune, à l’aspect de cervelle, oléa-
Coriaces, à bord lisse. Couleur  : vert terne gineuse. Mûres en octobre.
dessus, vert clair brillant dessous, avec des
touffes de poils blancs à l’intersection des Rameaux
nervures. Pétiole long (20  cm) et renflé à Épais, lisses, brun foncé, avec de grosses
la base. Froissées, elles dégagent une odeur cicatrices foliaires en forme de V. À moelle
caractéristique, un peu âcre. cloisonnée.
Fleurs Bourgeons
Espèce monoïque. Fleurs mâles en gros Globuleux, couvert de deux écailles brun clair.
chatons cylindriques (5-10  cm) vert-jaune,
Noix encore vertes

Les feuillus
171

Écorce France, facile à travailler et très esthétique,


Blanche argentée et lisse, puis elle brunit et recherché pour le beau poli qu’il reçoit et les
se fissure. nuances variées de ses nombreuses veines.
Il est utilisé pour les placages décoratifs ou
Longévité et conditions en ébénisterie, menuiserie, sculpture… Les
noix produisent une huile, autrefois utilisée
300-400 ans. Probablement indigène du Sud- pour l’éclairage. Les noix de Grenoble et du
Est de l’Europe jusqu’à l’Asie centrale et le Périgord bénéficient d’une AOC (Appellation
long de l’Himalaya jusqu’au Sud-Ouest de la d’origine contrôlée).
Chine. Il aurait été répandu, pour la culture
de ses noix, dans le bassin méditerranéen et
en Europe par les Grecs et les Romains. Il a
besoin de sols meubles, profonds, non acides,
Le brou de noix
frais, et craint les gels de printemps. Espèce C’est l’enveloppe verte à l’extérieur,
de pleine lumière, exigeant en espace vital, blanche à l’intérieur, qui recouvre
il ne fructifie abondement que lorsqu’il est la noix. Exposée à l’air, cette partie
isolé.
blanche prend une couleur brune
Propriétés et utilisations presque noire. Après macération et
Aubier blanc jaunâtre et cœur gris-brun, sou- fermentation, il fournit un colorant des
vent veiné de noir. C’est un bois homogène et plus tenaces.
assez lourd. Il est parmi les plus précieux en
Olivier sauvage
Olea europea var. sylvestris − Oléacées
Reconnaître les arbres

172

Jusqu’à 6 m. Tronc tortueux, rameux Fruits


dès la base. Houppier large, trapu, clair. Olives ovoïdes (1-3 cm), mais de taille et de
Souvent buissonnant. forme diverses selon les variétés. Charnues,
Collines, brousses littorales. vertes puis noires, entourant un noyau très
dur, contenant lui-même une graine. Fructifi-
Région méditerranéenne, Corse. cation octobre-novembre.
Avril-juin.
Rameaux
Feuilles Gris argenté et parsemés de petits bourgeons.
Persistantes. Opposées, simples, oblongues Presque cylindriques et non épineux.
(3-8 cm de long), pointues, coriaces et un
peu enroulées sur les bords, à bord lisse. La Écorce
nervure médiane est la seule apparente. D’abord lisse et blanc grisâtre, puis brune,
Couleur : vert cendré dessus, blanches argen- très rugueuse, épaisse, parcourue de gerçures
tées, soyeuses dessous. Court pétiole. en tous sens et même cannelée sur les vieux
sujets.
Fleurs
Espèce hermaphrodite. Petites, blanchâtres, Longévité et conditions
en grappes dressées à l’aisselle des feuilles. Plus de 2 000 ans pour la variété sauvage !
Odorantes. Présent sur tout le pourtour méditerranéen.
Les feuillus
173

Olives mûres, noires

Il exige beaucoup de lumière et de chaleur,


et apprécie les sols secs, légers et les expo-
sitions chaudes. Fameuse huile d’olive !
Espèce d’importance mondiale pour
Propriétés et utilisations la production d’huile, qui est considérée
Couleur chamois, le bois est irrégulièrement comme la meilleure, compte tenu de sa
marbré au cœur de veines fines, nombreuses
teneur élevée en acides gras polyinsa-
et brun noirâtre. Compact et très homogène,
c’est un bois de très bonne qualité qui se tra- turés. Elle possède aussi des propriétés
vaille et se polit bien. Il est très recherché laxatives et adoucissantes. Les olives
pour l’ébénisterie, la sculpture, également sont récoltées peu avant leur maturité,
pour petits objets, parquets, lambris… Très puis écrasées et pressées à froid. Cette
bon combustible. C’est un arbre à grande
valeur patrimoniale. opération fournit l’excellente huile fine ou
vierge. L’huile d’olive produite en Crète
est des plus renommées.
Orme diffus
Ulmus laevis − Ulmacées
Reconnaître les arbres

174

Jusqu’à 30 m ou plus. Tronc droit avec, Couleur  : vert sombre dessus, couvertes
à son pied, des côtes très développées, de poils fins et mous dessous. Pétiole très
formant comme des contreforts. court (0,5 cm).
Nombreux gourmands sur le tronc.
Fleurs
Houppier irrégulier, diffus, d’où son nom.
Espèce hermaphrodite. Fleurs pendantes,
Terrains frais et humides des plaines et verdâtres ou rosées, groupées en petits bou-
des vallées. Forêts alluviales. quets. Les pédoncules sont longs et grêles
Forêts des plaines du Centre et de l’Est (6-20 mm de long). Pollinisation par le vent.
(vallées de la Saône et de la Meuse).
Fruits
Mars-avril, avant l’apparition des feuilles. Les fruits, secs et aplatis, sont de petites
samares (10-15 mm), un peu rougeâtres. À
Feuilles ailes fermes, échancrées et ciliées sur les
Caduques. Alternes, simples, ovales, assez bords, contenant chacun une seule graine,
molles, lisses, très dissymétriques à la située vers leur milieu. Fixés par un long
base. Elles sont bordées de fortes dents pédoncule. Fructification en juin.
aiguës, régulièrement espacées. L’extrémité
des dents est très recourbée vers le som- Rameaux
met de la feuille. 12-19 paires de nervures Brun-rouge foncé, duveteux quand ils sont
parallèles, non ramifiées et saillantes. jeunes.
Les feuillus
Bourgeons
Brun orangé, ronds à ovales, à écailles
glabres.
Terrible graphiose
175
L’élimination de la quasi-totalité des
Écorce Ormes en Europe durant les années
D’abord lisse puis gerçurée, écailleuse, se 1970 est due à un champignon micros-
détachant en minces pellicules. copique (Ceratocystis ulmi), vivant dans
Longévité et conditions les vaisseaux du bois et y sécrétant
Centre et Est de l’Europe, Ouest de l’Asie. Tou- une substance toxique. En réaction, les
jours disséminé, en mélange avec l’Aune glu- vaisseaux de l’arbre se bouchent suite
tineux, le Frêne, le Chêne pédonculé et par- à une production interne de gomme, ce
fois l’Orme champêtre. On le rencontre aussi qui a pour conséquences l’arrêt de la
dans des dépressions humides ou au bord de
certains ruisseaux en forêt. Souvent planté. circulation de la sève, puis l’asphyxie et
Les forêts alluviales qui constituent son habi- la mort de l’arbre. Ce redoutable para-
tat ont presque partout été défrichées pour site est véhiculé par un petit coléoptère,
laisser la place à des prairies. le scolyte, qui creuse des galeries
Propriétés et utilisation sous l’écorce ; ses morsures mettent
le champignon en contact avec le bois.
Jaunâtre ou brun clair, un peu veiné de brun.
Le bois est beaucoup moins apprécié que Une lutte biologique a été menée, avec
celui de l’Orme champêtre et de l’Orme de l’inoculation d’une bactérie à action
montagne. fongicide (Pseudomonas syringae) qui
circule dans la sève.
Autres appellations : Orme lisse, Orme
pédonculé
Peuplier blanc
Populus alba − Salicacées
Reconnaître les arbres

176

Jusqu’à 30 m. Houppier ample avec de au vent, un effet argenté. Pétiole court,
grosses branches étalées blanches. Tronc arrondi, blanc.
droit ou flexueux, blanc verdâtre, parfois
cannelé. Fleur
Espèce dioïque. Chatons denses et pendants.
Au bord des eaux courantes, forêts
Les mâles sont très courts, oblongs, denses,
riveraines des cours d’eau. poilus, à étamines rouge sombre. Les femelles
Indigène et commun dans la région sont beaucoup plus longs, grêles et vert pâle.
méditerranéenne et les vallées du Rhône, Pollinisation par le vent.
du Rhin. Cultivé et subspontané ailleurs.
Fruits
Mars-avril, bien avant l’apparition des
Capsules ovoïdes, contenant des graines
feuilles. cotonneuses. Dispersion par le vent.

Feuilles Rameaux
Caduques. Elles montrent une grande variété Jeunes rameaux gris-blanc, finement poilus.
de formes : ovales, sinueuses ou lobées den-
tées. Couleur : vert sombre dessus, couvertes Bourgeons
d’un duvet blanc dessous, leur donnant Petits, ovoïdes, à revêtement feutré blanc.
Nombreuses lenticelles

Les feuillus
sur le tronc

177

Écorce Autre appellation : Peuplier de Hollande


Lisse, gris blanchâtre, à lenticelles foncées,
puis devient rugueuse et noirâtre à la base.

Longévité et conditions
Le gui parasite
300-400 ans. Aire naturelle : Europe centrale Le gui est un petit arbrisseau (Vis-
et du Sud, Afrique du Nord, Asie occidentale cum album), à feuilles persistantes,
et centrale, dans l’Himalaya et l’Ouest de la coriaces, vert-jaune. Il se développe
Chine. C’est une espèce de pleine lumière, en boule (20 à 50 cm) sur les branches
résistante à la sécheresse et au vent. Elle des arbres (Peuplier, Saule, Tilleul…)
fournit d’abondants drageons. Espèce pion- qu’il parasite. Enfonçant ses racines
nière.
par des suçoirs dans leur bois, il y pré-
Propriétés et utilisation lève eau et sels minéraux. Ses petites
Bois à aubier blanchâtre et duramen rou- baies, blanches et sphériques, sont
geâtre clair. Ce bois léger, homogène, tenace, consommées par les oiseaux (grives)
a de nombreuses utilisations : pâte à papier, qui en disséminent les graines en
panneaux de fibres, déroulage pour contre- frottant leur bec sur l’écorce de l’arbre
plaqué, menuiserie, charpente… L’écorce après leur repas, ou en les rejetant
contient du tan dont on extrayait la salicine, dans leurs excréments. Ces baies sont
employée pour calmer la fièvre et les dou- très toxiques pour l’homme.
leurs. C’est une espèce ornementale, à plu-
sieurs cultivars.
Peuplier noir
Populus nigra − Salicacées
Reconnaître les arbres

Jusqu’à 35 m. Tronc robuste, souvent vert rougeâtre à l’éclosion, et devenant vert
178 noueux, tordu ou un peu incliné, partagé à foncé luisant. Pétiole court, aplati.
faible hauteur en quelques grosses branches
massives remontant droit ou en arc de
Fleurs
cercle. Contreforts à la base des troncs des Espèce dioïque. Chatons cylindriques, pen-
individus âgés. Houppier ample, vouté, dants : les mâles (8-10 cm) sessiles et rouge
pourpre ; les femelles (6-8 cm) pédonculés,
irrégulier, d’allure divisée, surtout chez les
vert jaunâtre, avec une cinquantaine de fleurs
individus âgés. Présence fréquente sur le par chaton.
tronc de grosses protubérances ou broussins.
Forêts riveraines des cours d’eau. Fruits
Spontané près des côtes méditerranéennes, Environ deux mois après la pollinisation, les
dans les vallées fluviales du Rhône, de fleurs femelles se transforment en capsules,
la Garonne, du Rhin, de la Loire, et en ovoïdes à sphériques, à deux valves, dispo-
montagne jusqu’à 1 800 m. Absent dans la sées en chapelet et à pédicelle court. À matu-
rité, elles laissent échapper de nombreuses
pointe bretonne et le Nord.
graines cotonneuses, volantes, pourvues
Mars-avril. d’une aigrette.

Feuilles Rameaux
Caduques. De formes très différentes sur un Jeunes rameaux glabres, cylindriques à la
même arbre. Feuilles des rameaux longs  : base, parfois légèrement anguleux.
triangulaires ou ovales, avec base de la feuille
arrondie ou aplatie, à fine pointe allongée. Bourgeons
Légèrement crénelées sur les bords. Feuilles Petits, pointus, visqueux, serrés, brunâtre
des rameaux courts : en général plus petites, clair, appliqués contre le rameau et parfois
losangiques, terminées en pointe. Couleur : courbés vers l’extérieur.
Les feuillus
Écorce bien drainés mais supportant les inondations
Lisse, mince, claire puis épaisse, très rugueuse périodiques. Il pousse dans les mêmes loca-
et sombre, se fissurant en long, en formant lités que le Peuplier blanc. Espèce pionnière.
179
des réseaux losangiques chez les sujets âgés. Propriétés et utilisation
Bois blanc, veiné de noirâtre au cœur. Tendre
Longévité et conditions et poreux, ce bois est utilisé en menuiserie.
Plus de 200 ans. Aire naturelle : très vaste en L’arbre est planté à titre ornemental (Peuplier
Europe, et à l’Est jusqu’à l’Ouest de la Chine, d’Italie) dans les parcs. Ses bourgeons floraux
ainsi qu’en Afrique du Nord. Très exigeant ont de multiples vertus thérapeutiques (diu-
en lumière et en eau, il apprécie les sols rétiques, antiseptiques…).

Une espèce à rôle écologique majeur


Essence dominante des forêts alluviales, le Peuplier noir possède un système de racines
très développé, fonctionnant comme un filtre capable d’absorber les excès de nitrates et
de phosphates des nappes alluviales. Il participe ainsi à l’épuration et à l’amélioration de
la qualité des eaux. Situé à l’interface entre milieux aquatiques et terrestres, il constitue un
milieu particulièrement riche en flore et en faune (insectes, oiseaux, chauve-souris). Il est
actuellement menacé par l’aménagement des rives et les hybridations potentielles avec
différents peupliers cultivés (variétés ornementales et hybrides utilisées pour la production
de bois). Leur abondance fait craindre des croisements risquant de faire disparaître les
caractères propres au Peuplier noir sauvage, notamment sa résistance aux maladies et aux
ravageurs. Il fait l’objet de programmes européens d’amélioration forestière (Programme
national de conservation des ressources génétiques du Peuplier noir, INRA).
Platane commun
Platanus x acerifolia − Platanacées
Reconnaître les arbres

180

Jusqu’à 40 m. Tronc assez droit, presque Couleur : lisses et vert luisant dessus, plus
toujours visible jusqu’à la moitié de claires dessous. Portées par un long pétiole.
la tête. Houppier très large, imposant,
formant une haute voûte. Branches
Fleurs
grosses et flexueuses, dressées, souvent Chatons petits, sphériques, pendants. Mâles
en plusieurs parties, très étendues chez jaunâtres, femelles rouge carmin.
les vieux sujets. Fruits
Parcs, au bord des allées et des routes. Sphériques, bruns, hérissés, réunis en général
Subspontané en forêts alluviales : Alsace, par 2 sur de longs pédoncules pendants.
Sud-Ouest. Jusqu’à 1 000 m.
Mai. Rameaux
Jeunes rameaux à bourgeons alternes, brun
Feuilles verdâtre, légèrement pubescents.
Caduques. Alternes, un peu plus larges que
longues (15-30 cm de long). Elles sont pal- Bourgeons
mées à 3 ou 5 lobes triangulaires, pointues, Ovales (0,7 cm de long), brun rougeâtre, à
avec 3 nervures principales. pointe légèrement courbée.
Fruits en boules pendant
à de longues tiges

Les feuillus
181

Écorce Arbre d’ornement, il est largement utilisé en


Lisse, brun-gris, puis se détachant en grandes plantations d’alignement.
plaques laissant apparaître des taches jaunes
Autre appellation : Platane à feuilles
ou vert clair sur le tronc.
d’érable
Longévité et conditions
200-300 ans. C’est un hybride, fertile, entre le
Platane d’Orient (Platanus orientalis), espèce
Très résistant
d’Asie occidentale, et le Platane d’Occident à la pollution
(Platanus occidentalis), espèce de la côte est En ville, cet hybride présente une remar-
de l’Amérique du nord. quable résistance à la pollution atmos-
phérique et aux gaz d’échappement des
Propriétés et utilisations voitures. Il résiste aussi à la compaction
Bois à aubier très clair et duramen brunâtre. des racines, ainsi qu’aux élagages et
C’est un bois dur, lourd, solide et homogène, aux blessures qu’il cicatrise rapidement.
utilisé en placage pour la fabrication de
meubles de qualité. Très bon combustible.
Robinier faux-acacia
Robinia pseudoacacia − Fabacées
Reconnaître les arbres

182
Jusqu’à 30 m. Tronc mince, élancé, Fleurs
noueux, se ramifiant souvent très bas en Blanches, en longues grappes très denses,
plusieurs branches. Branches dressées, pendantes (10-20  cm). Elles exhalent un
souvent arquées. Petites branches agréable parfum et sont pleines de nectar
étalées ou retombantes. Houppier ample, qui attire les abeilles.
irrégulier, formant des espaces vides.
Fruits
Allure souvent asymétrique, étirée d’un
côté. Couvert léger. Gousses (5-10  cm de long) regroupées en
grappes, plates, gris noirâtre. Ils s’ouvrent
Forêts, terrains dégradés. spontanément par deux fentes pour libérer
Un peu partout, à l’état naturalisé une douzaine de graines brun foncé luisant,
(disséminé ou en massifs) et cultivé, sauf en forme de haricot, à long pouvoir germina-
tif. Mûrs en septembre.
en altitude.
Mai-juillet. Branches
Les branches des jeunes individus, les gour-
mands, les rejets et les drageons sont armés
Feuilles de puissantes épines acérées (1-1,5  cm).
Caduques. Alternes (15-20 cm de long), com- Ramifications des arbres âgés en général
posées de 11-15 folioles ovales (2-6 cm de sans épines.
long), molles, à bord entier, terminées par
une pointe minuscule. Couleur  : vert clair Bourgeons
satiné dessus, gris-vert dessous. Très court Très petits, groupés par 2 à 5, sans écailles
pétiole. Foliaison tardive, en mai. protectrices.
Gousses
renfermant
les graines

Les feuillus
Écorce L’espèce est dédiée à Jean Robin, Jardinier
Lisse, roussâtre, puis se fendillant et se creu- du Roi. En 1601, il sema et cultiva le premier
sant de profonds sillons, légèrement tortueux arbre de cette espèce en France (rue Dau-
phine, à Paris), depuis des graines reçues de 183
chez les sujets âgés.
l’Est des États-Unis. Un rejet, transplanté au
Jardin des Plantes en 1636, y vit toujours !
Longévité et conditions Comme son nom l’indique, cette espèce n’est
Jusqu’à 400 ans. Aire naturelle : Est des États- pas un acacia.
Unis. Il fut introduit en Europe au début du
XVIIe siècle. Espèce rustique à laquelle tous
les sols conviennent mais elle les préfère
légers, bien alimentés en eau, pas argileux Un envahissant
compacts ou crayeux secs.
Le Robinier faux-acacia produit une
racine profondément pivotante et de
Propriétés et utilisations très longues et fines racines latérales
Bois à aubier mince, blanc jaunâtre et cœur traçantes qui drageonnent sur tout leur
jaune, lustré, jaune. Il est dur, lourd, élas- parcours. Il est considéré comme enva-
tique, d’une durée égale à celle du vieux
chêne, et résiste bien aux alternances de hissant dans certains biotopes, du fait
sécheresse et d’humidité. Le bois se cour- de ses nombreux rejets de souches et
bant bien, il est facile à travailler et prend de ce fort drageonnement. Une espèce
un beau poli. Il a de nombreuses utilisa- est qualifiée d’invasive lorsque, introduite
tions  : piquets de parcs, de vigne, pieux hors de son aire naturelle de répartition,
de bouchots, construction navale… et est elle se répand et, en pullulant, produit des
apprécié en ameublement pour sa teinte
claire. Il est planté pour stabiliser remblais, changements significatifs de composition
talus sablonneux, ballasts ferroviaires. et de fonctionnement des écosystèmes.
Excellent combustible.
Saule blanc
Salix alba − Salicacées
Reconnaître les arbres

184

Jusqu’à 25 m. Tronc court, droit. dessus, blanchâtres, plus soyeuses dessous.
Houppier ample, en coupole, clairsemé, Pétiole très court (3-7  mm) avec petites
à nombreux rameaux dressés, flexibles, glandes noires à la base.
ployant à leur extrémité. Fleurs
Berges des ruisseaux et des rivières, Espèce dioïque. Fleurs groupées en chatons
cuvettes marécageuses, sites humides pédonculés, cylindriques, à la base de feuilles
inondables. Rare en forêt. entière. Les mâles sont jaune pâle, grêles et
un peu arqués (4-5  cm). Les femelles sont
Commun dans les plaines et les vallées
plus petites (3-4 cm) et plus denses, sessiles,
de toute la France, y compris en Corse. à écailles avec nectaire. Pollinisation par les
Jusqu’à 1 300 m. insectes.
Avril-mai, en même temps ou juste après Fruits
l’apparition des feuilles.
Capsules presque sessiles, dispersant leurs
graines en juillet. Fructification juin. Disper-
Feuilles sion par le vent.
Caduques. Alternes, longues (5-8  cm),
étroites (5-6 fois plus longues que larges), Rameaux
très effilées, finement dentées, peu fermes. Dressés, longs, effilés, souples  ; gris-vert,
Couleur  : vert grisâtre, luisantes, velues velus chez les jeunes, puis vert olive, nus.
Les feuillus
Bourgeons l’acide acétylsalicylique, composant de l’as-
185
Bruns, velus, coniques (0,5  cm), appliqués pirine), longtemps utilisé contre la fièvre et
contre le rameau. les douleurs. Espèce mellifère.

Écorce
Des bioaccumulateurs
Brun-gris, épaisse, se fissurant en crevasses
longitudinales, profondes avec l’âge. de métaux lourds
Le phytomanagement est une tech-
Longévité et conditions
nique destinée à restaurer et reconqué-
100 ans ou plus, à croissance rapide. Il a
rir des espaces dégradés, fortement
besoin de lumière et pousse sur des sols
légers, frais ou humides. Espèce pionnière. contaminés en métaux lourds. Il
L’identification des saules est d’autant plus consiste à utiliser un couvert végétal
délicate que les espèces sont nombreuses et pour extraire ces métaux du sol ou les
qu’elles s’hybrident facilement. stabiliser. Le Saule blanc, le Saule des
Propriétés et utilisations vanniers et l’Aulne glutineux sont parmi
Bois à aubier blanc et cœur teinté en rose, les espèces pouvant jouer ce rôle,
avec parfois des taches plus foncées. Le bois compte tenu de leur aptitude à trans-
est léger, homogène et tendre. Facile à tra- férer des métaux (cadmium, plomb,
vailler, se courbant et se découpant bien, il zinc) des racines vers leurs feuilles où
est utilisé pour la sculpture. Il fournit d’ex-
ils s’accumulent, et à s’installer sur des
cellents osiers pour la confection d’objets de
vannerie. Son écorce contient un principe sols fortement contaminés.
actif, la salicine (dont l’oxydation fournit
Sorbier des oiseaux
Sorbus aucuparia − Rosacées
Reconnaître les arbres

186

Jusqu’à 20 m. Tronc souvent court. légèrement pubescentes au moment de la


Houppier pyramidal, peu dense, avec floraison. Sans pétiole, sauf pour la foliole
nombreuses branches dressées, étalées, terminale. Prennent une couleur dorée à l’au-
feuillage léger. tomne. Feuillaison précoce, dès avril.
Bois, landes de montagne, haies, bords Fleurs
des chemins. Petites, blanches, groupées en bouquets
Très commun en montagne et plus touffus (10-15 cm de diamètre) terminaux,
fortement odorantes.
disséminé en plaine, dans la moitié nord
de la France, jusqu’à 2 000 m. Absent de Fruits
la région méditerranéenne. Petits, globuleux (8  mm), rouge écarlate,
Mai-juin. en nombreuses grappes. À saveur âpre, ils
ne sont pas comestibles pour les humains.
Mûrs en septembre et persistants sur l’arbre
en hiver.
Feuilles
Alternes, composées (20 cm de long), à 9-15 Rameaux
folioles oblongues, aiguës, finement dentées, Brun violacé, lisses et un peu poilus.
Petits fruits en grappes

Les feuillus
Bourgeons leurs pièges. Les fruits renferment plusieurs
Coniques ou pointus (1-1,7 cm), noirs et un acides, des caroténoïdes et de la vitamine C ; 187
peu poilus. ils sont utilisés pour la préparation d’une
sorte de kirsch.
Écorce
Autre appellation : Sorbier des oiseleurs
D’abord lisse, gris clair, puis restant clair,
mais avec des fissures longitudinales gris
noirâtre.
Longévité et conditions
Des fruits
100 ans. Aire naturelle : montagnes d’Europe
qui donnent envie
et jusqu’en Laponie au nord. Espèce rustique, La couleur des fruits mûrs provient de
tous les sols lui conviennent – calcaires, sili- molécules issues du métabolisme des
ceux, feldspathiques –, en préférant cependant végétaux. Chez la plupart de nos fruits,
les frais et légers, siliceux ; elle exige beaucoup la couleur provient de flavonoïdes : la
de lumière et une forte humidité atmosphé- couleur rouge de la fraise est due aux
rique. En haute altitude, l’arbre pousse à l’état anthocyanes, le jaune de la pomme
de buisson, se développant même entre les
Golden à des flavonols. Les antho-
crevasses des rochers les plus escarpés.
cyanes des fruits mûrs les rendent
visibles et attirants pour les oiseaux
Propriétés et utilisations
fructivores (grive). Ils les transportent
Bois à aubier rougeâtre et à cœur brun plus après les avoir récoltés, en laissent
sombre. Le bois, assez dur, tenace, à grain fin,
tomber certaines ou rejettent les
est utilisé en ébénisterie, sculpture, pièces
de machine… Excellent bois de chauffage. graines après s’être nourris. Ces com-
Très jolie espèce ornementale comprenant posés ont ainsi un rôle essentiel pour la
de nombreux cultivars. Autrefois, les oise- survie de ces espèces végétales.
leurs employaient les fruits pour appâter
Tilleul à petites feuilles
Tilia cordata − Malvacées

Fleurs au bout
de longs pédoncules
Reconnaître les arbres

Jusqu’à 30 m. Houppier dense, en forme Bourgeons


de dôme, se ramifiant à peu de distance Globuleux, couverts par deux écailles,
au-dessus du sol, fortement rameux. brillants, souvent rouge sombre. Ils sont
Branches arquées retombantes. écartés du rameau.
Disséminé dans bois des plaines et
Rameaux
des collines, jusqu’à 1 500 m. En
bordure de cours d’eau dans la région Fins, luisants, lisses, brun rougeâtre dessus et
188 verdâtres dessous, à deux écailles.
méditerranéenne.
Commun dans l’Est et les Pyrénées, plus Écorce
rare ailleurs. Grise, lisse, puis marquée de fines gerçures
Juillet. longitudinales, séparées par de larges inter-
valles.
Feuilles Longévité et conditions
Caduques. Alternes, en forme de cœur, plus Jusqu’à 300-500 ans. Présent dans presque
petites (3-8 cm) que celles des autres tilleuls. toute l’Europe, Ouest de l’Asie, Caucase. Il est
Elles se terminent en pointe et le bord est peu présent en montagne où il ne dépasse
denté en scie. Couleur : vert luisant dessus, pas l’altitude du Chêne. C’est une essence
vert bleuâtre dessous et garnies de poils roux de pénombre, aimant les sols frais et même
aux aisselles des nervures latérales. Long humides, assez profonds et surtout argilo-sili-
pétiole (2-4 cm). ceux. Espèce postpionnière nomade.
Fleurs Propriétés et utilisations
Espèce hermaphrodite. Petites et à 5 pétales, Bois clair, tendre, homogène mais peu
blanc crème, groupées en cymes de 5 à 11 au durable. Le bois se travaille dans tous les sens
niveau des feuilles. Elles sont portées par un sans éclater ; il est utilisé en menuiserie, ébé-
long pédoncule, soudé à une bractée en forme nisterie, et pour fabriquer des instruments de
d’aile (4-8 cm de long). Elles sont parfumées. musique. Les fibres de l’écorce étaient autre-
Pollinisation par les insectes. fois employées à la confection de cordes, de
tapis. Exploité en taillis, cet arbre possède
Fruits une force de reproduction remarquable, pro-
Petits, presque sphériques, grisâtres. La duisant de nombreux rejets. Ses souches
surface est lisse, à coque dure et à parois peuvent mesurent jusqu’à 6 m de diamètre ;
minces. Fructification en octobre. certaines sont vieilles de près de 2 siècles !
Tilleul à grandes
feuilles
Tilia platyphyllos − Malvacées

Petits fruits globuleux

Les feuillus
Jusqu’à 40 m plus haut. Houppier ample, Rameaux
imposant, très rameux, à branches Lisses, luisants, rougeâtres.
ascendantes. Feuillage très épais.
Bourgeons
Site ombragé.
Globuleux, écartés des rameaux, à 3 écailles,
Assez commun dans tous les massifs 189
rougeâtres.
montagneux (particulièrement Jura), y
Écorce
compris en Corse, jusqu’à 1 800 m, et
dans l’Est. Rare dans l’Ouest et absente Grise et lisse, puis avec de fines gerçures en
du littoral méditerranéen. long.

Juin-juillet. Longévité et conditions


Plus de 1 000 ans ! Le Tilleul de Samoëns, en
Haute-Savoie, a été planté en 1436 ! Aire de
Feuilles répartition plus méridionale que celle du tilleul
Caduques. Grandes, ovoïdes (6-15  cm de à petites feuilles : Europe centrale et jusqu’au
long), tendres, disposées sur deux rangs, un nord de la Turquie. Il pousse sur les versants
peu bombées, dentées. Couleur : vert foncé ombrageux, frais, sur éboulis, mélangé au
mat dessus, un peu duveteuses dessous, avec Hêtre, et en basses et moyennes montagnes
des touffes de poils blancs à l’aisselle des méridionales en compagnie du Chêne pubes-
nervures, très saillantes. cent. Il supporte mieux la sécheresse que le
Tilleul à petites feuilles. Il se trouve plus sou-
Fleurs vent sur des pentes raides (30° et plus) qu’en
terrain plat ou au pied des versants.
Espèce hermaphrodite. Petites, jaunâtres,
nombreuses, groupées en général par 3. Très Propriétés et utilisations
odorantes et mellifères. Pollinisation par les Bel arbre d’ornement, souvent planté sur les
insectes. boulevards et les avenues, il est apprécié
pour son ombrage frais fourni par ses grandes
Fruits feuilles et l’odeur de ses fleurs embaumant
Grisâtres, globuleux, à parois épaisses, résis- l’air. Ses fleurs sont utilisées en infusion.
tantes, velues ; avec 5 côtes saillantes. Dis-
persion des graines par le vent. Autre appellation : Tilleul de Hollande
Tilleul argenté
Tilia tomentosa − Malvacées
Reconnaître les arbres

190

Jusqu’à 30 m. Tronc droit. Houppier ridées, rugueuses, couvertes d’un duvet blanc
très dense, sphérique chez les jeunes, feutré dessous. Elles prennent une belle colo-
pyramidal ensuite, avec des branches ration jaune d’or à l’automne. Pétiole long
implantées très bas chez les vieux (2-3,5 cm).
arbres. Feuillage argenté, d’où le nom Fleurs
de l’espèce.
Regroupées par 6 à 9 en cymes pendantes,
Un peu partout. jaunes, agréablement odorantes et très nec-
Juillet. tarifères.

Fruits
Feuilles Sphériques, petits (1  cm), épais, entourés
Caduques mais persistantes sur l’arbre d’une membrane qui leur permet de voler.
jusqu’aux gelées. Alternes, arrondies, Mûrs en automne.
épaisses, obliques à la base (paraissant donc
très asymétriques), avec une longue et fine Rameaux
pointe à l’extrémité, à bord dentelé. Couleur : Jeunes rameaux vert-gris, couverts d’un duvet
vert foncé uni et mates dessus, légèrement blanc et dense.
Feuilles gris vert
clair dessous

Les feuillus
Bourgeons Longévité et conditions 191
Petits, velus, ovales, arrondis au sommet, Aire naturelle  : Sud-Est de l’Europe et Asie
avec deux grandes écailles. Mineure, où il forme des forêts. Très rustique,
il résiste à la sécheresse de l’air et du sol.
Écorce
Lisse, gris verdâtre, puis se couvrant d’un Propriétés et utilisations
fin motif de bandes et de crevasses peu pro- C’est un bel arbre ornemental et d’alignement.
fondes, écartées les unes des autres. Il est largement planté dans les parcs et les
villes, recherché pour sa grande résistance à
la pollution et aux gaz d’échappement.

Les arbres en ville


À Paris, les arbres d’alignement représentent près de 150 espèces et variétés, dominées
par le Platane (38 %), le Marronnier (16 %), le Tilleul (9 %). Ils réduisent la présence des
gaz polluants produits par les véhicules, absorbent le CO2 et le transforment en biomasse
(bois, feuillage, racines). Certains polluants sont absorbés, transformés en éléments moins
nocifs puis stockés par les arbres ; quelques-uns sont accumulés sans transformation
(fluor). Ils captent les petites poussières fines et les aérosols en suspension dans l’air : un
arbre urbain peut filtrer jusqu’à 20 kg de particules par an ! Les boisés urbains main-
tiennent la biodiversité dans les villes, par la présence d’animaux et de végétaux qui
seraient éliminés sans eux.
Carnet d’adresses
Guides et ouvrages
Quelques ouvrages pour en savoir plus sur les arbres :
•• Ces arbres qui font la France, R. Bourdu, Éditions du Chêne,
2005.
•• Larousse des arbres : dictionnaire de 1 600 arbres et arbustes : botanique,
mythologies, histoire, J. Brosse, Éditions Larousse, 2010.
•• La Forêt redécouverte, Cl. Leroy, Éditions Belin, 2009.
•• Flore forestière française : guide écologique illustré, Plaines et collines
(tome 1), Montagnes (tome 2), J.-C. Rameau et al., Institut
Carnet d’adresses

pour le développement forestier, 1989-1993.


•• L’Atlas des Forêts de France, Collectif, Éditions de Monza,
2002.
•• Collection « Le nom de l’arbre », dirigée par
J.-P. Capitani et M. Thoby, Éditions Actes Sud.
192
•• Guide des arbres remarquables de France, Association
A.R.B.R.E.S et G. Feterman, 2009.

Sites Internet
Vous trouverez ici quelques sites Internet pour découvrir les
arbres en image :
– Forêt Méditerranéenne
www.foret-mediterraneenne.org
– Inventaire Forestier National
www.ifn.fr/spip
– Institut national de la Recherche Agronomique
www.inra.fr
– Le Portail des Forestiers privés
www.foretpriveefrancaise.com
– Ministère du Développement durable
www.environnement.gouv.fr
– Office national des forêts
www.onf.fr
– Organisation des Nations unies pour l’alimentation
et l’agriculture (FAO)
www.fao.org/forestry/fr

Quelques arboretums
à visiter

Carnet d’adresses
‡‡ En France
Jardins botaniques réservés aux arbres, à but scientifique et
pédagogique, ils sont à découvrir !
•• À Paris, le Jardin des Plantes du Muséum national d’His-
toire naturelle renferme 1 230 arbres appartenant à 388 193
espèces ! Certains d’entre eux sont les premiers pieds
introduits en France ou en Europe (comme le Pin de
l’Himalaya) il y a trois siècles. Ces collections vivantes,
historiques, évoquent quelques-uns de ces grands
« savants » qui ont marqué l’histoire du Jardin.
www.mnhn.fr/museum/front/medias/activite/6793_arbres_
historiques.pdf
•• Arboretum de Chèvreloup
Muséum national d’Histoire naturelle
Situé au nord du domaine national de Versailles, il couvre
205 hectares et rassemble quelque 2 500 espèces et variétés
d’arbres. Il constitue un univers d’étude à l’usage des bota-
nistes et un lieu de découverte et de promenade pour le public.
30 route de Versailles − 78150 Rocquencourt
www.mnhn.fr/chevreloup
Tél. 01 39 55 53 80
•• Arbofolian
Arboretum National des Barres
45290 Nogent-sur-Vernisson
www.arbofolia.com
Tél. 02 38 97 62 21 − Fax 02 38 97 65 15
•• Arboretum de Balaine
Le plus ancien parc botanique et floral privé de France,
Villeneuve-sur-Allier, au nord de Moulins (Allier)
www.arboretum-balaine.com
03460 Villeneuve-sur-Allier
Tél. 04 70 43 30 07 − Fax 04 70 43 36 91
•• Arboretum de l’Hort de Dieu
Mont Aigoual D269 − 30570 Valleraugue
Carnet d’adresses

www.jardinslanguedoc.com
Tél. 04 67 81 00 83
•• Arboretum de Pézanin
71520 Dompierre-les-Ormes
Tél. 03 85 50 28 43
194
•• Jardin botanique de la villa Thuret
Institut National de la Recherche Agronomique
90 chemin Raymond − 06160 Antibes Juan-les-Pins
www.sophia.inra.fr/jardin_thuret
Tél. 04 97 21 25 00 − Fax 04 97 21 25 01
•• Jardins et Arboretum de l’École de Breuil
Route de la Ferme
Bois de Vincennes − 75012 PARIS
www.ecoledubreuil.fr/index.php
•• Terra Botanica
Route de Cantenay-Épinard − 49000 Angers
www.terrabotanica.fr
Tél. 02 41 25 00 00
‡‡ Et ailleurs…
•• Jardin exotique de Monaco
62 boulevard du Jardin Exotique − BP105 Monaco
www.jardin-exotique.mc/infos.htm
Tél. +00 377 93 15 29 80 − Fax +00 337 93 15 29 81
•• Arboretum du Jardin botanique de Montréal
4101, rue Sherbrooke Est, Montréal − Québec H1X 2B2.
www2.ville.montreal.qc.ca/jardin/menu.htm
Tél. +001 514 872 1400
•• Arboretum national du Vallon de l’Aubonne
CH-1170 Aubonne − Suisse
www.arboretum.ch
Tél. +41 (0)2 18 08 51 83 − Fax +41 (0)2 18 08 66 01

Carnet d’adresses
•• Jardin Botanique de Deshaies
97126 Deshaies − Guadeloupe
www.jardin-botanique.com
Tél. +590 590 28 43 02 − Fax +590 590 28 51 37
•• Le Jardin Botanique du Carbet 195

Quartier Anse Latouche − 97221 Carbet − Martinique


Tél. 05 96 52 76 08 − Fax 05 96 64 73 40
•• Parc Exotica
Route de l’Entre-Deux
26 Pierrefonds − 97410 Saint-Pierre − Île de la Réunion
www.jardintropical.net/exotica
Glossaire
Akène : Fruit sec qui ne s’ouvre pas spontanément à maturité.
Alise : Fruit de l’alisier.
Alterne  : Se dit des feuilles insérées de façon alterne sur les
branches
Anthère : Extrémité d’une étamine, renfermant les grains de pollen.
Aprimé : Se dit d’un organe qui est appliqué sur un autre.
Arbouse : Fruit de l’arbousier.
Arille : Tégument pulpeux entourant une graine (ex. : if).
Aromatique  : Qui dégage une odeur forte en libérant des subs-
tances volatiles.
Aulnaie : Lieu planté d’aulnes, généralement très humide, souvent
au bord des cours d’eau.
Axillaire : Placé à l’aisselle d’une feuille.
Glossaire

Baie  : Fruit charnu dans lequel les graines sont en contact avec
l’enveloppe pulpeuse (ex : l’arbouse).

196
Bisannuel : Se dit d’une plante dont le cycle de végétation complet
s’étale sur deux années consécutives.
Bractée : Petite feuille ou écaille située à la base d’une fleur.
Brou : Enveloppe charnue du fruit du noyer.
Broussin : Épaisse excroissance qui se forme sur le tronc d’un arbre
lorsque la circulation de la sève y rencontre un obstacle.
Caduque : Se dit des feuilles qui tombent ensemble à l’automne.
Calcicole : Se dit d’une espèce (ou d’une végétation) poussant sur
des sols riches en calcium.
Chaton  : Inflorescence serrée de fleurs, de forme souvent cylin-
drique.
Chênaie : Lieu planté de chênes.
Chlorophylle : Pigment qui donne aux plantes leur couleur verte,
et au rôle essentiel dans la photosynthèse.
Cicatrice foliaire : Trace laissée sur un rameau par le pétiole d’une
feuille après sa chute.
Cime : Partie supérieure d’un arbre.
Coriace : Dur et épais.
Corme : Fruit du cormier.
Cornouille : Fruit du cornouiller.
Corymbe : Grappe dont les fleurs sont portées sur un même plan
par leurs pédicelles inégaux échelonnés sur l’axe principal.
Couvert : Ombrage formé par le feuillage d’un arbre.
Cultivar : Variété végétale obtenue en culture.
Déhiscent : Se dit d’un fruit qui s’ouvre spontanément à maturité.
Dioïque  : Se dit d’une espèce chez laquelle les fleurs mâles et
femelles sont portées par des individus différents.
Drageon : Rejet qui se forme à partir d’un bourgeon situé sur une
racine.
Drupe  : Fruit charnu contenant une seule graine, enfermée dans
un noyau dur.

Glossaire
Duramen (ou bois de cœur) : Région centrale du bois, composée
de cellules mortes.
Écaille : Feuille très réduite et appliquée contre la tige.
197
Écusson : Partie externe des écailles des cônes des conifères.
Effet de serre : Processus par lequel une partie de la chaleur diffu-
sée par la Terre vers l’atmosphère est renvoyée vers la planète par
les nuages et les gaz « à effet de serre ».
Endémique : Se dit d’une espèce qui ne vit que dans un lieu donné.
Étamine : Organe mâle de la fleur.
Faîne : Fruit sec du hêtre.
Foliaison : Développement du feuillage.
Frênaie : Lieu peuplé de frênes.
Fruit  : Organe résultant de la transformation de la fleur après
fécondation et contenant les graines.
Futaie : Forêt provenant de semis ou de plantations constituée de
grands arbres au fût élevé et droit.
Glabre : Sans poils.
Glauque : Vert bleuâtre.
Glutineux : Gluant, visqueux.
Gourmand : Rameau qui pousse spontanément sur un tronc d’arbre.
Héliophile : Se dit d’une espèce qui a besoin de la pleine lumière
pour se développer.
Hermaphrodite : Qui possède à la fois des organes mâles et femelles.
Houppier : Ensemble de la partie haute du tronc, des branches et
des feuilles d‘un arbre.
Indéhiscent : Se dit d’un fruit qui ne s’ouvre pas spontanément à
maturité.
Lenticelle  : Petit orifice présent sur le tronc ou les branches et
permettant les échanges gazeux respiratoires.
Liège : Ensemble de cellules mortes formant la couche superficielle
de l’écorce des arbres.
Mellifère : Se dit d’une plante dont les fleurs sécrètent un nectar
que les abeilles récoltent.
Merise : Fruit du merisier.
Glossaire

Micocoule : Fruit du micocoulier.


Monoïque : Se dit d’une espèce dont chaque individu porte à la fois
198 des fleurs mâles et des fleurs femelles.
Mycélium : Ensemble des filaments souterrains des champignons.
Nectaire  : Organe des fleurs ou des feuilles secrétant un liquide
sucré : le nectar.
Nomade : Se dit d’une essence postpionnière pouvant jouer un rôle
de pionnière dans certaines conditions.
Opposé  : Se dit de deux organes (feuilles, bourgeons, rameaux)
insérés au même niveau, de part et d’autre de la tige.
Oreillette : Expansion en forme de feuille à la base du pétiole.
Pédicelle : Support d’une fleur ou d’un fruit.
Penné : Disposé de part et d’autre d’un axe.
Pérennant : Qui peut vivre plusieurs années.
Pétiole : « Queue » de la feuille à travers laquelle passe la sève.
Pineraie : Formation forestière dominée par les pins.
Pionnière : Se dit d’une espèce capable de coloniser des terrains nus.
Pollinisation : Transmission du pollen aux organes femelles d’une
plante.
Postpionnière : Se dit d’une espèce intervenant dans les succes-
sions végétales après les espèces pionnières.
Pruine : Couche cireuse, un peu poudreuse.
Pubescent : Couvert de poils fins et courts, formant un léger duvet.
Rejet  : Nouvelle pousse qui se développe à partir d’une souche
d’arbre coupé.
Rhytidome  : Partie morte de l’écorce du tronc et des grosses
branches d’un arbre âgé.
Ripicole : Se dit d’une forêt vivant au bord d’un cours d’eau.
Rustique  : Se dit d’une espèce résistante aux conditions clima-
tiques locales, et plus particulièrement d’une espèce qui supporte
le froid hivernal.
Samare : Fruit sec contenant une ou deux graines dont l’enveloppe
est en forme d’aile membraneuse (ex. : érables).

Glossaire
Sempervirent : Se dit d’une espèce dont les feuilles ne tombent
pas à l’automne et restent fonctionnelles pendant plusieurs années.
Sessile : Sans attache (pétiole, pédoncule). 199
Sève : Liquide qui circule dans les plantes et qui les nourrit.
Sinus : Échancrure séparant deux lobes d’une feuille.
Souche : Partie basale d’un arbre coupé, comprenant les racines et
le bas du tronc.
Spontané  : Se dit d’une espèce qui croît naturellement à l’état
sauvage dans une région donnée.
Subspontanée : Espèce introduite par l’homme depuis longtemps,
et qui après s’être adaptée à ses nouvelles conditions de vie, croît
comme un végétal spontané.
Sylviculture : Entretien et exploitation des forêts.
Taillis  : Forêt régulièrement coupée, et constituée d’arbres de
petite taille provenant de rejets de souche ou de drageons.
Taillis sous futaie : Type d’exploitation forestière qui consiste à
couper périodiquement tout le peuplement d’une forêt, à l’excep-
tion d’un certain nombre d’arbres réservés (les balivaux).
Tégument : Enveloppe d’une graine.
Térébenthine : Résine sécrétée par différents Conifères.
Traçante  : Se dit de racines qui se développent horizontalement
sous terre.
Trigone : À trois angles.
Verruqueux : Porteurs de petites excroissances ressemblant à des
verrues.
Verticille : Ensemble d’organes (feuilles, branches) insérés en cercle
au même niveau autour d’un axe.
Glossaire

200
Index des espèces
Abies alba − Pinacées 104
Abies nordmanniana − Pinacées 106
Acacia 182
Acer campestre − Sapindacées 150
Acer monspessulanum − Sapindacées 151
Acer platanoides − Sapindacées 152
Acer pseudoplatanus − Sapindacées 154
Aesculus hippocastanum − Sapindacées 162
Alisier blanc 108
Alisier torminal 109
Alnus alnobetula − Bétulacées 116
Alnus glutinosa − Bétulacées 112

Index des espèces


Alnus incana − Bétulacées 114
Arbousier 110
Arbutus unedo − Éricacées 110
Aulne blanc 114
Aulne glutineux 112
Aulne vert 116 201
Betula alba − Bétulacées 118
Betula pendula − Bétulacées 120
Bouleau pubescent 118
Bouleau verruqueux 120
Cade 78
Carpinus betulus − Bétulacées 122
Castanea sativa − Fagacées 126
Cèdre de l’Atlas 66
Cèdre du Liban 68
Cedrus atlantica − Pinacées 66
Cedrus libani − Pinacées 68
Celtis australis − Cannabacées 166
Charme commun 122
Charme houblon 124
Châtaignier 126
Chêne chevelu 128
Chêne kermès 130
Chêne-liège 132
Chêne pédonculé 134
Chêne pubescent 136
Chêne rouge d’Amérique 138
Chêne rouvre 140
Chêne tauzin 142
Chêne vert 141
Cormier 144
Cornouiller mâle 146
Cornouiller sanguin 147
Cornus mas − Cornacées 146
Cornus sanguinea − Cornacées 147
Corylus avellana − Bétulacées 168
Cupressus sempervirens − Cupressacées 70
Index des espèces

Cyprès méditerranéen 70
Cytise aubour 148
Douglas 72
Épicéa commun 74
Épicéa de Sitka 76
202 Érable champêtre 150
Érable de Montpellier 151
Érable plane 152
Érable sycomore 154
Eucalyptus 156
Eucalyptus globulus − Myrtacées 156
Fagus sylvatica − Fagacées 160
Fraxinus excelsior − Oléacées 158
Frêne 158
Genévrier à encens 80
Genévrier commun 78
Hêtre commun 160
If 82
Juglans regia − Juglandacées 170
Juniperus communis − Cupressacées 78
Juniperus thurifera − Cupressacées 80
Laburnum anagyroides − Fabacées 148
Larix decidua − Pinacées 84
Marronnier commun 162
Mélèze d’Europe 84
Merisier 164
Micocoulier 166
Noisetier 168
Noyer 170
Olea europea var. sylvestris − Oléacées 172
Olivier sauvage 172
Orme diffus 174
Ostrya carpinifolia − Bétulacées 124
Peuplier blanc 176
Peuplier noir 178
Picea abies − Pinacées 74
Picea sitchensis − Pinacées 76

Index des espèces


Pin à crochets 92
Pin à encens 93
Pin cembro 88
Pin d’Alep 86
Pin Douglas 72
Pin laricio 90 203
Pin maritime 94
Pin mugo 96
Pin noir d’Autriche 98
Pin parasol 97
Pin sylvestre 100
Pinus cembra − Pinacées 88
Pinus halepensis − Pinacées 86
Pinus mugo − Pinacées 96
Pinus nigra subsp. laricio − Pinacées 90
Pinus nigra subsp. nigra − Pinacées 98
Pinus pinaster − Pinacées 94
Pinus pinea − Pinacées 97
Pinus strobus − Pinacées 102
Pinus sylvestris − Pinacées 100
Pinus taeda − Pinacées 93
Pinus uncinata − Pinacées 92
Pin Weymouth 102
Platane commun 180
Platanus x acerifolia − Platanacées 180
Populus alba − Salicacées 176
Populus nigra − Salicacées 178
Prunus avium − Rosacées 164
Pseudotsuga menziesii − Pinacées 72
Quercus cerris − Fagacées 128
Quercus coccifera − Fagacées 130
Quercus ilex − Fagacées 141
Quercus petraea — Fagacées 140
Quercus pubescens − Fagacées 136
Quercus pyrenaica − Fagacées 142
Quercus robur − Fagacées 134
Quercus rubra − Fagacées 138
Index des espèces

Quercus suber − Fagacées 132


Robinia pseudoacacia − Fabacées 182
Robinier faux-acacia 182
Salix alba − Salicacées 184
Sapin de Nordmann 106
204 Sapin des Vosges 104
Saule blanc 184
Sorbier des oiseaux 186
Sorbus aria − Rosacées 108
Sorbus aucuparia − Rosacées 186
Sorbus domestica − Rosacées 144
Sorbus torminalis − Rosacées 109
Taxus baccata − Taxacées 82
Tilia cordata − Malvacées 188
Tilia platyphyllos − Malvacées 189
Tilia tomentosa − Malvacées 190
Tilleul à grandes feuilles 189
Tilleul à petites feuilles 188
Tilleul argenté 190
Ulmus laevis − Ulmacées 174
Index général
A D
Aiguilles 23, 24 Dioïques 30
Amidon 26 Dormances 26
Appareil photo 10 Duramen 19
Araignée 9, 48
Arbres remarquables 54 E
Arbrisseaux 16, 37
Aubier 18 Écailles 23, 30
Écorce 19
Écureuil 48
B Écureuil roux 41
Baromètre 8 Étoile Polaire 12
Biodiversité 49, 51 Évapotranspiration 22
Blaireau 42
Bois d’aubier 19 F
Bois de cœur 19

Index général
Bourgeons 22, 25, 30 Feuillu 24, 27
Boussole 9, 11, 12 Filet à papillons 10
Flacons de chasse 10
C Fleurs 22, 25, 27
Forêts tropicales 40
Cambium 18 Fougères 25, 34
Carbone 15, 40, 49 Fruits 22, 25, 30 205
Carnet 10
Carte 9, 54
Cellulose 19 G
Cerf 43 Gaz carbonique 23
Cernes annuels 18 Geai du chêne 35, 45
Chamois 44 Genette 41
Champignon parasite 35 Glands 35, 56
Champignons 9, 52 Gommes 19
Chatons 26 GPS 13, 54
Chauves-souris 9 Graines 24, 34
Chênaies 36 Grande randonnée 14
Chevreuil 44, 48 Grimpereau des jardins 46
Chlorophylle 23, 26
Chloroplastes 23
Cicatrices foliaires 31 H
Coléoptères 11 Herbier 54
Cônes 9, 24 Hermaphrodites 30
Conifère 24, 27 Hêtraies 36
Conservation 50, 53 Hirondelles 9
Coulées 48 Houppier 16, 25
Courbes de niveau 13 Humus 35
I Parasites 50
Insectes 26, 50 Parc national 51
Institut géographique national Pennée (nervation) 28
(IGN) 11, 13 Photosynthèse 23, 40
Phytocénose 37
J Pic épeiche 46
Pinces 10
Jacinthe 25, 36
Piochon 10
Jonquille 25
Pochettes plastiques 10
Jumelles 10
Pouillot véloce 47
L
Landes 34 R
Lenticelles 29, 31 Racines 15
Liber 18 Rameaux 17, 28
Lignine 19 Randonnées 13
Limbe 22, 28 Récolte 9, 54
Lisières 37, 40 Renard roux 43
Loriot d’Europe 45 Réserves naturelles 51
Loupe 10 Résines 19
Rhytidome 19
M
Index général

Mammifères 40 S
Matériel 9 Sac à dos 10
Monoïques 30 Sanglier 42
Mousse 12, 34, 37 Sève 18, 21, 25
Muguet 25 Sittelle torchepot 47
206 Société nationale de protection
N de la nature (SNPN) 52
Natura 2000 50 Soleil 9, 12, 16
Nervures 22, 28 Souches 10
Noé Conservation 53 Stomates 21, 23
Nœuds du bois 19

O T
Tanins 19
Office national des forêts (ONF)
Tourbières 34
38, 53
Traces 48
Orage 8
Tronc 16
Osmose 21
Oxygène 24, 40
V
P Vaches 9
Palmée (nervation) 28 Vers luisants 9
Crédits photographiques
Les photographies de François-Gilles Grandin ont été réa-
lisées à l’Arboretum de Chèvreloup.
Toutes les photographies ont été réalisées par François-Gilles
Grandin à l’exception de celles qui suivent :
Photothèque du Muséum national d’Histoire naturelle : © M.N.H.N. - Laurent BAL-
LOT (p. 111 hb) ; Laurent BESSOL (p. 73 g/d ; p. 123 d ; p. 183 hg) ; O. BORDERIE
(p.75 g ; p. 99 hg/hd ; p. 121 d ; p. 164) ; Véronique BRIAND (p. 129 hg ; p. 131 bd ;
p. 132 ; p. 135 g/h ; p.139 b ; p. 141 g/d) ; R. GROUARD (p. 85 d) ; Patrick LAFAITE
(p. 149 bg ; p. 171 bd) ; Michel MORIN (p. 177 g ; p. 125 h ; p. 127 d ; p. 131 h ;
p. 133 hd/bg/bd ; p. 155 d ; p. 159 bg ; p. 167 d ; p. 173 b/h ; p. 183 b) ; B. de REVIERS
(p. 122) ; Laurent TARNAUD (p. 75 d).
Conservatoire botanique national du bassin parisien (C.B.N.B.P.) : © G. Arnal (p. 115 b,
p. 146 d) ; © G. Hunault (p. 146 g).
Bios : © Frédéric Didillon (p. 138) ; © Dave Bevan / GAP (p. 142) ; © Georges Lopez
(p. 143) ; © David Woodfall/Photoshot (p.  178).
Fotolia.com : © Jan Will (couverture) ; © Ben Heys (p. 8) ; © Danielle Bonardelle
(p. 14) ; © Montferney (p. 17) ; © Yves Roland (p. 18) ; © Unclesam (p. 19) ; © bier-
man (p. 24) ; © illustrez-vous (p. 30) ; © Stephen VanHorn (p. 27) ; © Maximo Sanz
(p. 34) ; © Piotr Skubisz (p. 35) ; © Ella (p. 37) ; © Alice78 (p. 38) ; © Bob (p. 39) ;
© Michaël Biche (p. 41 h) ; © Max Tactic (p. 41 b) ; © grus (p. 42 h) ; © Corinne
Daudier (p. 43 h) ; © wojciech nowak (p. 42 b) ; © Eric Isselée (p. 43 b) ; © Nicolas
Larento (p. 44 h ; p. 46 b) ; © Eric Tisserant (p. 44 b) ; © UTOPIA (p. 45 h) ; © Jarlan
(p. 45 b) ; © Christophe Fouquin (p. 46 h) ; © Christian Beudez (p. 47 b) ; © Capnord
(p. 47 h) ; © Zeno (p. 49) ; © Adrien Roussel (p. 50) ; © Hugues Foillot (p. 51) ; © Anne
Geoffroy (p. 53 h) ; © pgm (p. 53 b) ; © Pierre Brillot (p. 56) ; © stephaniecointe
(p. 79 g) ; © manu (p. 107 b) ; © emer (p. 117 d) ; © Sven Weber (p. 157 bd) ; © pat83
(p. 157 hd) ; © dutourdumonde (p. 161 g) ; © michel assas (p. 172) ; © andrey325
(p. 179 d) ; © maikamp (p. 179 g).
© Dominique Decobecq (p. 6-7 ; p. 20 ; p. 25 h ; p. 26 ; p. 104-105 ; p. 126 hd ;
p. 163 hd ; p. 168 ; p. 169 hg).
© Anne Roussel Versini (p. 12 ; p. 25 b ; p. 90 ; p. 91 d ; p. 110 ; p. 116 ; p. 156 ;
p. 157 g ; p. 160).
© Bernadette Huynh-Tan (p. 167 hg).
Remerciements
L’auteur tient à remercier Anne Roussel Versini, responsable
des Éditions du Muséum, pour sa participation, sa relecture
minutieuse des textes et la sympathique mise à disposition de ses
photos personnelles. Également François-Gilles Grandin, du
Département des jardins botaniques et zoologiques du Muséum,
pour la qualité du reportage photographique qu’il a réalisé à
l’Arboretum de Chèvreloup. Merci également à Bernadette
Huynh-Tan du Conservatoire botanique national méditerranéen
de Porquerolles pour son aide précieuse.
Le Muséum national d’Histoire naturelle tient à remercier : le
Département des jardins botaniques et zoologiques du Muséum ;
François Hachette, responsable du site de Chèvreloup ; Frédéric
Achille, responsable scientifique - Collections végétales de plein
air ; le Conservatoire botanique national du bassin parisien
(C.B.N.B.P.) : Frédéric Hendoux, Laurent Azuelos.
L’éditeur tient à remercier la photothèque du Muséum et
Aurélie Roux.

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