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Chapitre 1 : LES MURS 1

CHAPITRE 1 : LES MURS

1. GENERALITES
1.1. DÉFINITION
On entend par «murs» des ouvrages verticaux en béton ou en maçonnerie. Ils peuvent être
préfabriqués ou réalisés directement à leur emplacement définitif dans la construction.

1.2. Mode de fonctionnement des murs


Les murs ou voiles sont des éléments structuraux sollicités principalement dans leur plan et dont
l’épaisseur est généralement faible en regard des autres dimensions. Selon leur fonction et mode de
sollicitation, on peut distinguer essentiellement les types de murs suivants :
-Les murs porteurs, sollicités principalement par des efforts normaux quasi centrés
découlant de la descente des charges ; il en résulte un état unidimensionnel de contraintes normales
de compression. Pour la reprise des charges verticales, les murs peuvent ainsi être dimensionnés et
conçus comme des poteaux. Peut être réalisé en béton armé où en maçonnerie.

-les poutres cloisons (linteaux), dénommées aussi parois porteuses, soumises à des
sollicitations de flexion et de cisaillement dans leur plan à la manière de poutres fléchies. Leur
comportement et leur calcul se distinguent de ces dernières en raison de la répartition non linéaires
des contraintes dans les sections due à leur faible élancement.

-Les murs de contreventement, sollicités à la fois par des efforts normaux dus aux charges
verticales et par des efforts de flexion et de cisaillement dans leur plan dus aux actions horizontales.
Ces murs fonctionnent comme des consoles encastrées dans les fondations ou au niveau du rez de
chaussée ; ces consoles pouvant, en fonction de leur élancement, être analysées soit comme des
poutres, soit comme des parois porteuses.

- Les voiles périphériques, dans le cas où des murs et des parois porteuses subissent
simultanément des sollicitations de flexion transversalement à leur propre plan, on appliquera
également les règles et dispositions prévues pour les dalles. C’est notamment le cas des murs contre
terre des sous sols de bâtiments (Les voiles périphériques), des murs de soutènement, des murs de
réservoirs et des parois de silos.

1.3. FONCTIONS DES MURS


En plus de leurs rôle de portance où de contreventement, les murs assurent le confort et la sécurité
des habitants. Dans la suite, on cite les différentes fonctions d’un mur où une paroi verticale.
1.3.1. Séparation
 la construction de l'extérieur (ex : murs de façades, pignons)
 les pièces ou locaux entre eux (ex : refends, cloisons)
 la construction du sol (ex : murs de soubassement)
 des terrains (ex : murs de clôture).
Solution : N’importe quelle paroi du moment qu’elle existe convient.

1.3.2. Résistance
 aux différentes charges permanentes (poids des éléments porteurs et non porteurs de
l’ouvrage) et variables (charges d’exploitation et climatiques comme la neige et le vent).
Solution : Il faut une couche résistante adéquate dans la paroi verticale suivant s’il s’agit
d’une paroi porteuse ou non.

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 aux séismes pour protéger les personnes et les biens.


 aux infractions.

1.3.3. Isolation
 thermique en limitant le plus possible le passage de la chaleur par la paroi dans le cas
d’une paroi séparant un local chauffé d’un local non chauffé. Pour les autres parois,
cette isolation est inutile. Solution : on utilise un isolant thermique si l’élément résistant
n’est pas isolant.

-contre les bruits :


 Aériens extérieurs (ex : trafic routier) et intérieurs (ex : télévision, chaîne, chant…).
Solution : on emploie un isolant phonique ou une paroi lourde surtout pour les murs de
façade ainsi que ceux séparant deux logements.
 D’impact (ex : planter un clou). Mais il est rare qu'il y ait des bruits d'impact sur les
parois verticales. Il n'est donc pas nécessaire d'isoler les parois verticales de ces bruits
d'impact.

-contre l’incendie pour pallier la diminution des caractéristiques mécaniques des matériaux
sous la chaleur. Solution : On tient compte des normes exigeantes sur tous les
matériaux utilisés dans la paroi sur leur tenue au feu et on peut par exemple augmenter
les sections résistantes.

- contre l'eau :

de pluie (uniquement pour les murs de façades). Solution : on peut
utiliser un revêtement de façade étanche ou voir III.
 obtenue à cause de la vapeur d'eau dans la construction (cuisson des
aliments, douches…).
Solution : la vapeur d'eau va de l'intérieur du bâtiment vers l'extérieur et peut endommager les
propriétés thermiques des isolants hydrophiles, c’est à dire qui absorbe l’eau. Pour éviter cela, on
utilise un pare-vapeur placé avant l’isolant.
 du sol qui provoque des remontées capillaires.

1.3.4. Esthétique pour l’environnement, et donc pouvant être décorée. Solution : Un beau
parement, un enduit ou un jeu de formes différentes et de couleurs.

1.3.5. Eclairer l’intérieur de la construction par la lumière du jour. Solution : des baies à double
vitrage pour des isolations thermique et acoustique.

1.3.6.Étanchéité à l’air.
Solution : Les parois opaques sont étanches à l’air et c’est au niveau des baies que l’air peut
s’infiltrer. C’est à ce niveau qu’il faudra faire attention.

2. DIFFERENTS TYPES DE MURS


Les murs et élévations peuvent être faits de différents matériaux : béton coulé, parpaings, briques,
béton cellulaire, …
Selon leur position et leur rôle, on distingue principalement :

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- le mur - pignon : qui ferme l'extrémité du bâtiment,


- le mur de façade : qui ferme les côtés du bâtiment, Il s’agit souvent de murs en maçonnerie
possédant des baies (pour les portes, les fenêtres et les portes-fenêtres) et pourvus ou non d’un
isolant thermique.

- le mur de refend : Ceux sont des murs porteurs intérieurs. Ils constituent un appui intermédiaire
pour les planchers qu’ils supportent. Réalisés en béton armé où en maçonnerie, ils possèdent
généralement des baies pour les portes sauf s’il s’agit de murs de refend séparant deux logements.

- le mur de fondations : qui s'élève directement depuis la fondation, partie généralement enterrée,

- le mur enterré : qui clôt des pièces enterrées : cave, sous-sol …


- le mur de remplissage : qui ne supporte aucune charge et joue uniquement le rôle de fermeture,
- le mur de clôture : mur ou muret, extérieur au bâtiment, qui délimite et cerne le terrain.

3. LES MURS EN MACONNERIES


3.1. Définition
Un mur en maçonneries est une structure verticale composée par l’assemblage d’éléments de petites
dimensions, montés en lits horizontaux et à joints croisés, liés entre eux par joint de mortier, par
collage ou par emboîtement.
La cohésion du mur est obtenue par l’imbrication des différentes pièces qui le constituent, ce qui
nécessite un décalage des joints d’une assise sur l’autre.
Ces éléments de petites dimensions peuvent être :
- de la pierre comme moellons de granit, basalte, grès, calcaire,....
- des blocs de béton courant ou cellulaire,
- des briques en terre cuite.

3.2. Matériaux utilises pour les parois verticales


Pour une construction individuelle ou un petit immeuble collectif (pas plus de 3 ou 4 étages), les
parois porteuses sont le plus souvent réalisées en maçonneries traditionnelles de petits éléments
assemblés sur le chantier à joints de mortier. Les produits utilisés sont :
- les briques creuses ou pleines en terre cuite,
- les blocs creux ou pleins en béton de granulats courants ou légers,
- les blocs de béton cellulaire assemblés au mortier ou à joints minces de colle,
- les moellons d’usage courant ou en pierre de taille, maintenant plus souvent utilisés pour des
parements que pour des parties porteuses.

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En habitat collectif, les parois porteuses sont la plupart du temps réalisées en béton banché, c’est à
dire coulées à leur emplacement définitif entre deux banches sur le chantier, mais aussi en panneaux
préfabriqués en béton armé assemblés sur place.

Les parois non porteuses comme les cloisons et les murs de remplissage peuvent être :
- des blocs creux ou pleins en béton ou en terre cuite,
- des carreaux de plâtre à parements lisses,
- des plaques de parement en plâtre à faces cartonnées.

Dans la suite, nous ne nous intéresserons pas à la pierre car son utilisation est de plus en plus
abandonnée à cause de son coût.

3.3. Différents types de blocs et de briques


1. Les blocs de béton
Le bloc de béton est le produit le plus utilisé pour la construction des murs de maçonnerie. Les blocs
de béton sont généralement parallélépipédiques et de dimensions qui les rendent manu-portables
lors de leur mise en œuvre. Ils sont produits industriellement en béton non armé afin d’être montés
sur chantier à joints de mortier (joints épais de mortier traditionnel) ou par collage (joints minces de
mortier-colle) ou par emboîtement.

Les blocs les plus couramment utilisés sont estampillés de la marque NF propre à la France, qui
garantit la fourniture de matériaux de qualité aux caractéristiques bien définies et identiques. Cette
marque impose la mise en place d’un système de contrôle par le fabricant.

a- les trois sortes de matériaux de blocs de béton couramment utilisés :


Il existe trois matériaux pouvant constituer ces blocs de béton :
- les blocs de béton en granulats courants,
- les blocs de béton en granulats légers,
- et les blocs de béton cellulaire autoclavé.

b- blocs de béton Cellulaire


Les blocs de béton cellulaire autoclave, encore appelés thermo pierre, ont une masse volumique
très peu élevée, environ 500 kg/m3, et offrent une résistance mécanique relativement faible. Ils ne
peuvent donc pas recevoir de charges importantes.

c- blocs de béton en granulats courants ou légers


Les blocs de béton dits de granulats légers ont une masse volumique inférieure à 1700 kg/m3.
Lorsque la masse volumique est supérieure à 1700 kg/m3, les blocs sont dits en granulats courants.

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Les blocs de béton en granulats légers ont une résistance thermique plus grande que les blocs de
béton en granulats courants mais présentent une résistance mécanique moindre.
On distingue trois catégories de blocs de béton standards de granulats courants ou légers, selon
l’importance de la surface des alvéoles :

- les blocs pleins sans alvéoles, - les blocs perforés, - les blocs creux..

d- blocs à isolation intégrée


Les blocs-coffrages isolants de béton avec polystyrène à l’extérieur ou à l’intérieur ou les deux
assurent une isolation thermique par l'extérieur ou par l'intérieur ou simultanée (voir photos ci-
dessous). Le montage s'effectue à sec par emboîtements horizontaux et verticaux. Ces blocs sont
utilisés dans les bâtiments industriels et agricoles, publics et sportifs, et les habitats individuels et
collectifs.

e- blocs à bancher
Destinés à être utilisés lorsque les murs sont soumis à des efforts importants, les blocs à bancher
servent de coffrage perdu au béton coulé en place et remplacent les banches. Ils sont utilisés dans la
réalisation de murs porteurs extérieurs et intérieurs enduits, de soubassement, de descentes de
garages, de réservoirs, de silos et de sous-sol enterré. Avant le coulage du béton, des armatures
verticales et horizontales devront être placées à l’intérieur des blocs.

f- les briques
Les briques sont obtenues par façonnage, filage et/ou pressage, séchage et/ou cuisson d’une pâte
argileuse. Elles sont employées dans les ouvrages de maçonneries courantes tels que les murs, les

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cloisons et les doublages. Il existe comme pour les blocs de béton, des blocs accessoires pour les
linteaux, les chaînages verticaux, les abouts de planchers…
On distingue les catégories suivantes :

Il existe deux sortes de briques creuses :


- les briques montées à joints de mortier horizontaux continus, notées C,

- les briques dites à rupture de joint, montées à joints de mortier horizontaux discontinus, notées RJ,
destinées à améliorer les caractéristiques thermiques du mur. La mise en œuvre respectant la
discontinuité du joint de pose horizontal reste difficile à maîtriser.

1 : brique à rupture de joint (RJ)


2 : brique plâtrière utilisée pour les cloisons ou les
doublages
3 : brique utilisée en façade ou en refend, en remplissage
ou en porteur, selon l’épaisseur
4 : brique creuse à pouvoir isolant élevé

g- briques pleines ou perforées


Les briques pleines ou perforées verticalement sont montées à joints de mortier épais. Employés
pour l’habitation, elles sont généralement enduites ou protégées extérieurement afin d’améliorer
des caractéristiques thermiques, acoustiques, de résistance au feu ou pour rattraper des irrégularités
de surface.
On distingue plusieurs modèles :
- brique pleine de format le plus courant 6 cm x 11 cm x 22
cm, (1)

- brique perforée de largeur inférieure à 14 cm et dont la


somme des perforations est inférieure à 50% de la
section perpendiculaire à la face de pose, (2)

- bloc perforé de terre cuite à alvéoles verticales


permettant de réaliser toute l’épaisseur brute du mur
avec un seul élément, et à fort pouvoir isolant (3).

3.4. Résistance - stabilité des ouvrages de maçonneries


3.4.1. Principe de résistance
Quel que soit le type de maçonneries, elles ne doivent subir que des compressions.
L’épaisseur des blocs à utiliser et leur classe de résistance dépendent :
- du type de maçonnerie et de ses dimensions,
- et des sollicitations mécaniques (descente de charges).

Une fois le calcul de charges effectué et le type de maçonnerie choisi, on calcule la contrainte réelle
dans le mur que l’on compare à la contrainte admissible.

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3.4.2. Contrainte normale réelle de compression


On admet que les contraintes dans les murs se répartissent de manière uniforme.
La contrainte normale réelle de compression en partie courante d'un mur en maçonneries est
calculée en divisant la charge N obtenue grâce une descente des charges, par la surface horizontale
u
S du mur chargé par N .
u
S = épaisseur du mur x longueur du mur
Pour une charge uniformément répartie, cette contrainte normale réelle à mi-hauteur du mur doit
être inférieure ou égale à la contrainte normale admissible à la compression C.

3.4.3. Contrainte normale admissible de compression ou d’écrasement C


La stabilité mécanique dépend :
- de l'élancement L = H/e, H étant la hauteur libre entre planchers et e, étant l'épaisseur brute du
mur, L étant limité à 20 pour les murs porteurs et à 30 pour les cloisons et les murs de remplissage,
- et de la nature du cas de charges appliqué au mur, centré (mur de refend) ou excentré
(généralement, mur de façade sous plancher ou poutre avec appui ne se faisant pas sur toute
l’épaisseur du mur).
La contrainte normale admissible de compression C, dont il faut tenir compte dans les calculs, vaut :

3.5. Dispositions constructives


3.5.1. Les appuis sur les murs
Afin d'éviter à la maçonnerie de travailler en traction, il faut que les poutres, dalles et linteaux
prennent suffisamment appui sur le mur.
La longueur d'appui d'un plancher sur un mur est au minimum de 2/3 de l'épaisseur brute du mur.
La longueur d'appui d'un linteau isolé sur un mur est au minimum de 20 cm.

3.5.2. Les chaînages


Un chaînage horizontal continu en béton armé doit ceinturer la construction à chaque étage pour
les planchers en béton armé ou pour couronner les murs.
Ils sont habillés d’une planelle du côté extérieur dans le cas de planchers ou sont moulés dans des
blocs en forme de U comme pour les linteaux dans le cas d’un couronnement des murs sans
plancher.
Dans le cas d’une planelle, celle-ci doit être de préférence de même nature que la maçonnerie.
Le chaînage horizontal ne doit pas être trop volumineux et les habillages isolants sont interdits.

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3.6. Choix d'un mur de façade : (DTU 20.1 et 23.1)


Indépendamment de leurs caractéristiques mécaniques, les murs de façade sont définis par la
résistance qu’ils offrent à la pénétration de la pluie combinée avec le vent pendant des durées plus
ou moins longues. Cette pénétration d’eau dépend de plusieurs paramètres tels que le type de mur,
la situation et la hauteur de la construction et l’exposition de la façade.

3.6.1. Les 4 types de murs


Les murs de Type I ne comportent aucun
dispositif pouvant s’opposer au cheminement
de l’eau au travers du mur tel qu’un
revêtement étanche en face extérieure et une
coupure de capillarité dans son épaisseur.
L’isolant, dans ce cas, peut être hydrophile,
c’est à dire absorbant l’eau.

Les murs de Type II sont sans


revêtement étanche coté extérieur mais
comprennent dans leur épaisseur une
coupure continue de capillarité qui peut
être soit des panneaux isolants non
hydrophiles comme du polystyrène
expansé ou de la mousse de
polyuréthane (Type II a), soit une lame
d’air continue (Type II b).

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Les murs de Type III sont aussi sans revêtement


étanche coté extérieur mais sont doublés
intérieurement par une seconde paroi séparée
de la première par une lame d’air continue à la
base de laquelle sont prévus des dispositifs de
collecte et d’évacuation vers l’extérieur des eaux
d’infiltration éventuelles.

Les murs de Type IV sont étanches à l’eau grâce à un


revêtement étanche dérivé des techniques de couverture situé
à l’extérieur de la paroi.
La conception des murs de Type I, II a, II b et III est fondée sur
le principe qu’une certaine quantité d’eau, plus ou moins
importante peut au bout d’un temps plus ou moins long
traverser la maçonnerie et qu’il faut l’arrêter et la rejeter avant
qu’elle n’atteigne le parement interne. Au contraire, dans le
mur de Type IV, l’eau ne peut pénétrer dans le mur protégé
extérieurement par un revêtement étanche.

4. LES PAROIS ENTERREES (Voiles périphériques)


4.1. Définition
Les parois enterrées sont construites directement sur les fondations ou les longrines et sont situées
sous le niveau du sol fini.

Elles servent à délimiter :


- le terre-plein sur lequel prend appui la dalle,
- le vide-sanitaire sous le plancher bas,
- les locaux du sous-sol.

Elles se situent sous tous les porteurs verticaux (façades et refends) et sont donc complètement ou
partiellement enterrées.
On les appelle aussi murs de soubassement.

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4.2. Fonctions
a- fonction mécanique
Les parois enterrées doivent évidemment supporter les charges provenant des porteurs verticaux
qu’elles reprennent et du plancher bas s’il est solidaire, mais aussi la poussée des terres puisqu’elles
sont enterrées.

b- fonction isolation thermique


Les parois enterrées doivent être isolées thermiquement si le local enterré est chauffé donc habité.
Dans le cas contraire il n’est pas nécessaire d’isoler.

c- fonction étanchéité
Les parois enterrées doivent s’opposer aux pénétrations d’eau :
- par infiltration à travers la paroi, ce qui donne des traces d’humidité à l’intérieur,
- par remontées capillaires qui donnent des traces d’humidité et des condensations à l’intérieur
du mur,
- par infiltration au niveau des fondations, ce qui entraînerait une diminution de la capacité
portante du sol.

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4.3. Solutions
a- fonction mécanique
Pour reprendre les charges, les parois enterrées doivent être :
- soit en béton armé d’épaisseur minimale 16 cm,
- soit en maçonneries de blocs de béton creux ou pleins, d’épaisseur 20 cm pour les murs
périphériques et d’épaisseur 15 cm pour les refends,
- soit en maçonneries de briques perforées, les autres types de briques étant proscrits.
On remarque sur le schéma, les poteaux en béton armé incorporés aux angles et dans la longueur
des murs périphériques et de refend.

b- fonction isolation thermique


Contre les déperditions thermiques, on place un isolant thermique verticalement à l’intérieur. Vous
verrez les isolants dans le chapitre ISOLATION étudié en terminale.

c- fonction étanchéité
Les solutions dépendront :
- de l’origine des venues d’eau (nappe phréatique ou eaux de ruissellement),
- de l’abondance de ces venues d’eau (région, topographie du lieu comme terrain en butte ou en
creux, pente du terrain),

- de la perméabilité du sol (les sables et graviers sont des sols perméables, les argiles et les
limons sont des sols peu perméables).
On distingue trois catégories de murs :
Catégorie 1 : murs des locaux habitables en sous-sol où aucune trace d’humidité n’est admise.
Catégorie 2 : murs de chaufferie, garages ou certaines caves, où des infiltrations limitées peuvent
être tolérées.

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Catégorie 3 : murs de vide-sanitaire ou de terre-plein qui n’ont pas de fonction étanchéité et qui
n’ont qu’une fonction porteuse.

d- contre les infiltrations à travers les parois


Les solutions contre les infiltrations à travers les parois sont de prévoir à l’extérieur de la paroi, un
revêtement étanche. Pour cela,
- on peut appliquer un enduit au mortier de ciment hydrofuge avec peinture bitumineuse
appliqué en une ou deux couches (exemple : enduit Sika). Cette solution est utilisée pour les
murs de catégorie 2.

- On peut aussi mettre en place un revêtement étanche (exemple : Delta MS) ou un complexe de
drainage vertical rapporté. Cette solution est utilisée pour les murs de catégorie 1.

e- contre les remontées capillaires


Dans le cas des murs en béton armé, on ajoute au béton lors de sa confection, un adjuvant qui est un
hydrofuge.
Dans le cas des murs en maçonneries, on réalise une coupure de capillarité. Pour cela, les solutions
sont :
- soit une bande de bitume armé placée en sandwich entre deux couches de mortier, par
exemple FONDABAND comme le montre le dessin ci-contre
- soit une feuille de polyéthylène placée aussi en sandwich entre deux couches de mortier,
- soit une chape de mortier de ciment richement dosé en sable et avec hydrofuge,
- soit une membrane d’étanchéité élastomère adhésive.

On place ces coupures dans tous les murs en maçonneries, qu’ils soient périphériques ou intérieurs.

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Ces coupures de capillarité doivent être situées à 0,15 m au moins au-dessus du sol fini, comme le
montrent les différents cas de figures ci-dessous.

f- contre les infiltrations au droit des fondations :


On place en général un drain tout autour du bâtiment pour collecter et évacuer les eaux pluviales et
de ruissellement.
Ce drain peut être en :
- béton poreux ou perforé,
- en terre cuite,
- en PVC perforé, (cas très souvent utilisé)
Il doit avoir une pente de 1 cm par mètre tout en descendant vers le collecteur. Suivant la pente du
terrain (DTU 20 – 1), le drainage ceinture totalement ou partiellement le bâtiment.

g- contre la nappe phréatique


Dans le cas où les parois enterrées sont baignées souvent dans la nappe phréatique, il faut prévoir un
cuvelage, c’est à dire une enveloppe étanche tout autour des parties enterrées de l’ouvrage.

h- exemple de mise en œuvre d’une étanchéité de paroi enterrée :


Utilisation du SOMDRAIN

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4.4. Voile périphérique d’après RPA99/v2003


Les ossatures au dessous du niveau de base, formées de poteaux courts (par exemple les vides
sanitaires) doivent comporter un voile périphérique continu entre le niveau des fondations (semelles,
radier...) et le niveau de base.

Toutefois, en zone I, cette prescription est facultative pour les maisons individuelles et bâtiments
assimilés ou pour toute autre construction de hauteur inférieure ou égale à 10m au dessus du niveau
moyen du sol.

Dans le cas de blocs séparés par des joints de rupture, le voile périphérique doit ceinturer chaque
bloc.
Ce voile doit avoir les caractéristiques minimales ci-dessous :
- épaisseur 15cm ;
- les armatures sont constituées de deux nappes
Le pourcentage minimum des armatures est de 0,10% dans les deux sens (horizontal et vertical)
Les ouvertures dans ce voile ne doivent pas réduire sa rigidité d'une manière importante.
Dans le cas des dallages sur terre plein, on pourra se dispenser du voile périphérique à condition de
dimensionner les poteaux suivant les prescriptions prévues pour les poteaux d'élancement
géométrique inférieur à 5 dans le paragraphe 7.4.2.2.

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5. LES VOILES EN BETON ARME


5.1. Définition du voile
Les voiles ou murs de contreventement sont définis comme des éléments verticaux à deux
dimensions dont la raideur hors plan est négligeable. Dans leur plan, ils présentent généralement
une grande résistance et une grande rigidité vis-à-vis des forces horizontales. Par contre, dans la
direction perpendiculaire à leur plan, ils offrent très peu de résistance vis-à-vis des forces
horizontales et ils doivent être contreventés par d’autres murs ou par des portiques [2].
5.2. Classification des types de voiles
-Voile pleine où -voile sans raidisseur (Figure 1a)
-voile avec raidisseur (Figure 1b)
-Voile avec une seule file d'ouverture (Figure 1c)
-Voile avec plusieurs files d'ouvertures (Figure 1d)

a-Voile sans raidisseurs b-voile avec raidisseur

c- Voile avec une seule file d'ouverture d-Voile avec plusieurs files d'ouverture
Figure 1 : Différent type des voiles [3]

5.3. Classification des structures avec voiles


Vue la grande variété des constructions à voiles de contreventements, on peut fournir une
classification pratique de ces constructions. A cet égard, trois grandes catégories peuvent être
rencontrées:
1) structures « mixtes » avec des murs porteurs associés à des portiques (Figure 2),
2) structures à noyau central (Figure 3),
3) structures uniquement à murs porteurs (Figure 4).

le type des voiles illustré dans la Figure 2, le rôle porteur vis-à-vis des charges verticales est assuré
par les poteaux et les poutres, tandis que les voiles assurent la résistance aux forces horizontales.

Dans la figure 3, un noyau central formé de deux murs couplés à chaque étage par des poutres
assure majoritairement la résistance aux forces horizontales. Une certaine résistance supplémentaire
peut être apportée par les portiques extérieurs, comme le montre la Figure 3

Dans la figure 4, les voiles assurent en même temps le rôle porteur vis-à-vis des charges Verticales et

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le rôle de résistance aux forces horizontales.

Figure 2 : Structures « mixtes » avec des murs porteurs couplés à des portiques

Figure 3 : Structure a noyau central

Figure 4 : Structure uniquement a murs porteurs

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5.3. Rôles des voiles de contreventement


L’utilisation des voiles en béton armé pour la construction des structures dans les zones sismiques
est exigée obligatoirement par le code parasismique Algérien RPA99/V2003 [5]. La raison est que les
voiles, outre leur rôle porteur vis-à-vis des charges verticales, sont très efficaces pour assurer la
résistance aux forces horizontales. Reprenant la plus grande partie de l’effort sismique, ils
conditionnent le comportement des structures et jouent un rôle primordial pour la sécurité. Par
rapport à d’autres éléments de structures, les voiles jouent d’outres rôle à savoir [6] :
1-Augmente la rigidité de l’ouvrage ;
2- Diminue l’influence des phénomènes du second ordre et éloigne la possibilité d’instabilité ;
3- Diminue les dégâts des éléments non-porteurs dont le coût de réparation est souvent plus grand
que celui des éléments porteurs ;
4- Apaise les conséquences psychologiques sur les habitants de haut bâtiment dont les déplacements
horizontaux sont importants lors des séismes.
5- Rend le comportement de la structure plus fiable que celui d’une structure ne comportant que des
portiques.

5.4. CARACTERISTIQUES GEOMETRIQUE ET MECANIQUES DES VOILES


5.4.1. Caractéristiques géométrique
Le modèle le plus simple d’un voile est celui d’une console parfaitement encastrée à sa base,
(Figure 5).

Nu
Mu

Figure 5 : Voile pleine

Les principaux paramètres influençant le comportement des voiles en béton armé sont l’élancement
(rapport hauteur H sur la largeur du voile L), les armatures (pourcentages et dispositions) et la
contrainte normale moyenne. Il y a lieu de distinguer les voiles élancés (élancement H / L supérieur à
2 environ) et les voiles courts (Élancement H / L inférieur à 2) [4].

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- Dimension d’après RPA99/V2003


D’après RPA99/V2003 [5], les dimensions minimales des voiles doivent satisfaites les conditions
suivantes :
L≥ 4a.
a ≥ 15 cm
où L étant la longueur du voile (Figure 6) et a est l’épaisseur du voile.
Dans le cas contraire, ces éléments sont considérés comme des éléments linéaires où poteaux.

a L
he

L≥4a.4
a

Figure 6 : Coupe de voile en élévation [5]

De plus, l'épaisseur doit être déterminée en fonction de la hauteur libre d'étage he et des conditions
de rigidité aux extrémités comme indiqué à la figure 7.

a ≥3a

h h
a≥ a≥
21 25

≥3a ≥2a
a
a
≥2a
h
a≥
22

Figure 7 : Coupes de voiles en plan [5]

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Pour les calculs de l'inertie des voiles, il est admis de considérer l'influence des murs
perpendiculaires. La longueur du mur prise en compte de chaque côté devrait être la plus petite des
valeurs indiquées sur la figure 8.

a
c c c
L0

c c0 c0

c ≤ min (8a ; L0/2;c0)


Figure 8 : Prise en compte des murs retour [5]

- Dimension d’après l’Eurocode 8


D’après l’Eurocode 8[4], l’épaisseur bwo (a dans RPA99/2003) de l’âme doit respecter la condition
donnée par l’expression suivante :

bwo ≥ max {0.15, hs/20} (m) (1)

Où hs est la hauteur libre d’étage, en mètres.


D’autres exigences complémentaires s’appliquent pour l’épaisseur des éléments de rive raidis (Figure
9). Il n’est pas nécessaire de prévoir d’élément de rive confiné dans les membrures de mur ayant une
épaisseur bf ≥ hs/15 et une largeur lf ≥ hs/5, où hs étant la hauteur libre d’étage (Figure 9).

Figure 9 : Élément de rive confiné inutile à une extrémité du mur avec membrure transversale
importante [4].

- D’après l’Eurocode 8, l’épaisseur bw des parties confinées de la section de mur (éléments de rive) ne
soit pas inférieure à 200 mm. De plus, si la longueur de la partie confinée ne dépasse pas la valeur
maximale de 2bw et 0,2 lw , il convient que bw ne soit pas inférieure à hs/15, hs étant la hauteur
d’étage. Si la longueur de la partie confinée excède la valeur maximale de 2bw et 0,2 lw , il convient
que bw ne soit pas inférieure à hs/10 (voir Figure 10).

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Figure 10 : Épaisseur minimale des éléments de rive confinés [4]

5.4.2. Longueur de flambement


-Voile non raidis latéralement
La longueur de flambement Lf en fonction de la hauteur libre L du voile entre nus de plancher
1. lf = 0,8l voile encastré en tète et en pied avec un plancher de part et d’outre.
2. lf = 0,85l voile encastré d’un seul coté.
3. lf = l voile articulé en tète et en pied.
-Voile raidis latéralement

Raidisseur aux
extrémités du voile

Longeur de
flambement lf Si ≤ 2,5 = (2) Si ≤ = (4)
,
(valeur de lf calculée
précédemment)
Si > 2,5 = (3) Si > = (5)

5.4.3. Caractéristiques mécanique


La Figure 11 montre l’exemple d’un élément de section rectangulaire ou en I, soumis à une charge
verticale N et une charge horizontale V en tête. Le voile est sollicité par un effort normal N et un
effort tranchant V constants sur toute la hauteur et un moment fléchissant qui est maximal dans la
section d’encastrement. Le ferraillage classique du voile est composé d’armatures verticales
(pourcentage ρv), d’armatures horizontales (pourcentage ρh). Les armatures verticales extrêmes sont
soumises à d’importantes forces de traction/compression créant ainsi un couple capable d’équilibrer
le moment appliqué. A la base du voile, sur une hauteur critique, des cadres sont disposés autour de
ces armatures afin d’organiser la ductilité de ces zones. Enfin, les armatures de l’âme horizontales et
verticales ont le rôle d’assurer la résistance à l’effort tranchant. Les différents pourcentages
règlementaires seront exposés dans le paragraphe 6.

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Chapitre 1 : LES MURS 21

N
V

Figure 11 : Schéma d’un voile plein et disposition du ferraillage

http://mescoursdegeniecivil.wifeo.com/documents/Ptech6.pdf
http://mescoursdegeniecivil.wifeo.com/documents/Ptech7.pdf
http://mescoursdegeniecivil.wifeo.com/documents/Ptech8.pdf
http://iut-tice.ujf-grenoble.fr/tice-espaces/GC/materiaux/mtx3/CoursMateriaux/3.1.pdf

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