Cours1 TOURMENT

Master Gestion Territoriale des Risques Naturels et Technologiques
Ingénierie des ouvrages de protection

contre les inondations
•  Barrages
•  Digues
•  Ouvrages de ralentissement
dynamique
Rémy Tourment Ouvrages de protection contre les inondations - novembre 2010 1

•  Présentation :
 Plan du cours
 Cemagref
 Unité de Recherches Ouvrages Hydrauliques et
Hydrologie
 Equipe Ouvrages Hydrauliques
 Rémy Tourment

•  Plan du cours (1/3) :
 Introduction : la protection contre les inondations
 Les types d’ouvrages
 Les intervenants et leurs rôles, la réglementation
 Analyse fonctionnelle des ouvrages
 Les contraintes sur les ouvrages
 Les modes de dégradation et de rupture des ouvrages

 La conception et le dimensionnement des ouvrages :
– Les études préliminaires
– Le dimensionnement hydraulique
–  Cas des digues
–  Cas des barrages
– Le dimensionnement et la stabilité des ouvrages

–  Ouvrages en remblai
–  Ouvrages poids


 Le diagnostic des ouvrages existants
 Les confortements des ouvrages existants
 Les chantiers
 La surveillance et l’entretien des ouvrages
 Les aspects économiques et sociologiques
 Les études de dangers
Le Cemagref
Le Cemagref est un organisme public de recherche finalisée sur la

gestion des eaux et des territoires. Ses recherches sont orientées vers
la production de connaissances nouvelles et d’innovations techniques
utilisées par les gestionnaires, les décideurs et les entreprises pour
répondre à des questions concrètes de société dans les domaines de
la gestion des ressources, de l’aménagement et de l’utilisation de
l’espace.
Il centre ses recherches sur les ressources en eau de surface, les

systèmes écologiques aquatiques et terrestres, les espaces à
dominante rurale, les technologies pour l’eau, les agro-systèmes et la
sûreté des aliments.

Le Cemagref
Le Cemagref compte actuellement

21 unités de recherche propres, 7
unités mixtes de recherche (UMR)
et une équipe de recherche
technologique (ERT) qui sont
réparties sur 9 implantations
régionales.
> Aix-en-Provence
> Antony
> Bordeaux
> Clermont-Ferrand
> Lyon / Grenoble
> Montpellier
> Nogent-sur-Vernisson
> Rennes
> Martinique
Cemagref
Direction Régionale d’Aix en Provence
Domaines Unités de recherche Thèmes

Ouvrages hydrauliques et Sécurité des ouvrages hydrauliques,
hydrologie hydrologie
Eau Hydrobiologie Structuration et fonctionnement
biologiques des cours d'eau
Équipe LERMI : Laboratoire Performances et impact
d'essais et de recherche des environnemental de l'irrigation
matériels d'irrigation
rattachée à UMR G-EAU à
Montpellier
Espaces ruraux Écosystèmes méditerranéens Dynamique des espaces agricoles et
et risques forestiers, notamment en zone
périurbaine, risques liés aux feux
de forêt

Cemagref
Direction Régionale d’Aix en Provence
Présentation de l’Unité de Recherche
« Ouvrages Hydrauliques et Hydrologie »
(OHAX)
Unité de Recherche «Ouvrages

Hydrauliques et Hydrologie » (OHAX)
•  Contexte des recherches

 En France : des milliers de barrages autorisés et près de
10 000 Kms de digues – ouvrages en service souvent anciens,
et dont beaucoup « intéressent la sécurité publique »
 Les crues sont, pour ces ouvrages, comme pour les

populations riveraines des cours d’eau, une source majeure de
risque


•  Thèmes fédérateurs
 Performance et sécurité (durabilité)
des ouvrages hydrauliques
 Hydrologie des crues et des

étiages : prédétermination des
débits, prévision des crues

•  Organisation de l’Unité :
  24 agents permanents / 9 doctorants (dont un agent permanent) / 1 chercheur en délégation
  2 équipes scientifiques :
–  Ouvrages hydrauliques, Hydrologie
–  2 Thèmes de Recherche (TR) : SECURE, TRANSFEAU
•  Laboratoires d’expérimentation :
  Laboratoire de mécanique des sols et géomatériaux (LMSG)
  Bassin versant de recherche expérimentale du Réal Collobrier (Var)
  Bassin expérimental PEERINE
•  Budget : 825 K€ hors salaires, dont 645 K€ de RP

Unité de Recherche OHAX

Équipe «Ouvrages Hydrauliques»
TR SECURE
•  Personnel : 17 agents permanents, 5 doctorants, 1 chercheur en

délégation
•  Équipements scientifiques : Laboratoire de mécanique des sols, Codes

de calcul (E.F., statistiques), bassin expérimental PEERINE
•  Disciplines : Génie civil, Géomécanique,

Sûreté de Fonctionnement, Hydraulique

•  Domaines de recherche :
 Géomécanique et érosion : étude des mécanismes d’érosion affectant les
ouvrages hydrauliques en remblai (surverse, érosion interne), mécanique des
matériaux grossiers
 Analyse de risques : analyse qualitative (développement de bases de

connaissance et de méthodes basées sur les indicateurs de performance),
analyse fiabiliste (méthodes semi-probabiliste pour la justification ou
l’évaluation de la sûreté des barrages-poids
 Auscultation des barrages : R&D sur les méthodes d’analyse des mesures,
sur les matériels et logiciels

 Le cadre d’action : pôle d’appui technique (PATOUH) associant le

Cemagref, le RST Equipement et le BETCGB pour des missions locales
(avis, expertises en crise et hors crise) et nationales (formation, groupes
de travail), sous l’égide du MEEDDM- STEEGBH
 Egalement des missions d'appui à maîtrise d'ouvrage, voire d'ingénierie
Lien étroit avec les axes de recherche :

identification des besoins, sites d’expérimentation,
validation en retour des méthodes et outils


 Exemples de résultats récents :
–  Guides techniques : diagnostic/entretien des barrages, des digues, retenues
d'altitude
–  Système d’Information à Référence Spatiale pour les digues (en collaboration
avec Cemagref Montpellier – UMR Structures et Systèmes Spatiaux)
–  Méthodes d’analyse de risques appliquées aux barrages et aux digues

–  Modélisation hydromécanique couplée des barrages en remblai
 Exemples de travaux en cours :

–  Guide sur les confortements de digues, guide sur les déversoirs sur digues
–  FLIMAP, ERINOH
–  Outils d'appui à l'expertise

Équipe « Hydrologie»
TR TRANSFEAU
•  Personnel : 7 agents permanents (dont 4,5 scientifiques), 3 doctorants (dont
un permanent)
•  Disciplines : Hydrologie – Statistiques
•  Équipements scientifiques : BVRE du Réal Collobrier (Var)
•  Domaines de recherche :
  Prédétermination des
débits de crue
  Prévision des crues pluviographes
radar Météo France
  Évaluation de la ressource en eau limite des bassins versant instrumentés


•  Les barrages
•  Les digues
•  Les ouvrages de ralentissement

dynamique
Chapitre 1 - Introduction (1/11)
•  La protection contre les inondations :
 Objectifs
 Moyens
 Risques et impacts des
ouvrages hydrauliques

•  Le risque inondation représente le premier risque naturel en

France, tant par l’importance des dégâts provoqués que par
le nombre de personnes concernées.
•  Avec 250 millions d’Euros par an (contribution la plus lourde

de la caisse centrale de réassurance), le risque inondation a
une incidence financière considérable, représentant 80% du
coût des dommages imputables aux risques naturels.

•  Objectifs de la protection contre les inondations : en cas de crue :
 diminuer (empêcher) les pertes en vies humaines,
 réduire les pertes économiques (directes et indirectes),
 réduire les autres impacts (pertes de biens non remplaçables,
traumatismes, …).
•  Néanmoins, la protection absolue contre les inondations par des

ouvrages est illusoire :
 tous les ouvrages ont une limite (dimensionnement)
 les ouvrages eux-même créent un risque (insuffisance, rupture)
 les ouvrages ont un impact


•  Les moyens de la protection contre les inondations :
 ouvrages de lutte contre les inondations
 planification (PPR), réduction de la vulnérabilité (exposition,
résilience)
 prévision des crues et des intempéries
 organisation de la gestion de crise
•  L'application de tous ces moyens doit être cohérente, localement et à

l'échelle d'un bassin versant (prise en compte respective des différents
moyens à une échelle d'étude, prise en compte autres échelles).
•  Seuls, des ouvrages sont INSUFFISANTS à protéger correctement

•  TOUS LES OUVRAGES HYDRAULIQUES (barrages, digues,
seuils, ralentissement dynamique, …) ONT UN EFFET
DIRECT SUR L'ECOULEMENT DES EAUX, DES
TRANSPORTS SOLIDES, DE LA MORPHODYNAMIQUE, sur
l'écologie des cours d'eau et des berges, voire sur le climat
local (grands barrages).
•  Ils ont également des effets directs ou indirects sur

l'occupation des sols par les hommes. Exemple d'effet
direct : déplacement de population dans la cuvette d'un
barrage ; exemple d'effet indirect (indésirable ?)
augmentation des enjeux et donc, en général, de la
vulnérabilité dans la zone "protégée".

Les causes de rupture peuvent être diverses :
 techniques : vices de conception, de construction ou de matériaux,
vieillissement, défaut de fonctionnement des vannes permettant
l'évacuation des eaux ;
 naturelles : séismes, crues exceptionnelles, glissements de terrain
(soit de l'ouvrage lui-même, soit des terrains entourant la retenue et
provoquant un déversement sur le barrage) ;
 humaines : insuffisance des études préalables et du contrôle
d'exécution, erreurs d'exploitation, de surveillance et d'entretien,
malveillance, décision "à chaud".
•  Nota : une même cause de la liste ci-dessus concerne plusieurs des types.
Exemple : une crue exceptionnelle est une cause naturelle, mais aurait dû être
prise en compte dans la conception de l'ouvrage. De la même manière, la limite
entre cause humaine et cause technique est parfois un peu floue.

•  Un ouvrage de protection superpose un aléa technologique à un aléa
naturel : la rupture de l'ouvrage
•  Dans tous les cas, une rupture est associée à un ou plusieurs

mécanismes de dégradation (voir ce chapitre).
•  Le phénomène de rupture de barrage ou de digue dépend des

caractéristiques propres du barrage ou de la digue. Ainsi, la rupture peut
être :
 progressive dans le cas des barrages en remblais, par exemple par
érosion régressive, suite à une submersion de l'ouvrage ou à une fuite
à travers celui-ci (phénomène de " renard ") ;
 brutale dans le cas des barrages en béton, par renversement ou par
glissement d'un ou plusieurs plots.

•  Ruptures de barrages
  Entre 1959 et 1987, trente accidents de barrages ont été recensés dans le monde,
faisant 18 000 victimes. En France, deux accidents ont marqué les esprits.
  En 1895, à Bouzey (Vosges), la rupture, suite aux infiltrations d'eau, du corps du
barrage poids (haut de 18 m) causa la mort de cent personnes.
  En 1959, le barrage de Malpasset (haut de 66 m), en amont de Fréjus (Var), céda
après la rupture du terrain de fondation sur lequel s'appuyait la voûte, suite aux
infiltrations d'eau. On dénombra 421 morts, 155 immeubles furent entièrement
détruits, mille hectares de terres agricoles furent ravagés. Les dégâts ont été
estimés à deux milliards de francs.
  En Italie, la catastrophe de Vajont (Longarone), en 1963, a fait plus de deux mille
morts à la suite d'un glissement de terrain dans la retenue (hauteur du barrage : 265
m).
  On a connu en France environ une rupture de petit à moyen barrage par an durant
les dernières années. Plusieurs incidents se produisent chaque année.


•  Ruptures de digues
  Durant les quinze dernières années, ce ne sont pas moins de quarante brèches qui
sont survenues le long des fleuves côtiers ou affluents rhodaniens avec des
conséquences parfois dramatiques (25 morts en 1999 dans l’Aude, 24 en 2002
dans le Gard). Tout le monde a également en mémoire les évènements de la
Nouvelle-Orléans et les nombreuses inondations catastrophiques survenues ces
dernières années dans plusieurs pays d'Europe Centrale.
  Les premières données d’un recensement géré par le Cemagref (Base de données
BarDigues), permettent une extrapolation aux départements français des chiffres
déjà disponibles et évalue donc sur l’ensemble du territoire national un état
d’endiguement de 8 400 km de digues, gérées par quelques 2 000 gestionnaires et
protégeant une superficie totale de l’ordre de 15 000 à 18 000 km², où vivraient 1,6
à 2 millions de personnes. Ces chiffres, bien qu’estimatifs, donnent une première
idée de l’ampleur des enjeux liés à la sécurité de ces ouvrages de protection.

•  Vocabulaire IMPORTANT :
 Amont : relatif au cours d'eau, dans la direction de la source

 Aval : relatif au cours d'eau, dans la direction de l'embouchure
 Ces termes sont applicables aux barrages, mais pas aux digues
 Côté cours d'eau : désigne le côté de la digue (pied, talus, risberme,

…) situé vers le cours d'eau ; le terme "côté amont" est à proscrire
pour désigner le côté cours d'eau d'une digue.
 Côté zone protégée (ou côté val) : désigne le côté de la digue (pied,
talus, risberme, …) situé du coté opposé au cours d'eau ; le terme
"côté aval" est à proscrire pour désigner le côté zone protégée d'une
digue.
Chapitre 2 - Types d’ouvrages (1/32)

•  Plan du chapitre :
 Définitions et commentaires
–  Barrages, bassins, seuils, digues, ouvrages de ralentissement dynamique
 Les barrages
–  Différentes vocations des barrages
–  Différents types de barrages (remblai/poids/voute/contreforts)
 Les digues
–  Différents types de digues : fonction
–  Différents types de digues : constitution (remblai/poids/mixte)
•  Barrage :
 Un barrage est un ouvrage qui barre tout ou partie du lit
majeur d'un cours d'eau permanent ou intermittent ou un
thalweg.
 La retenue qu’il constitue à son amont est alimentée

gravitairement par les eaux du bassin versant.
 Un barrage en terre est parfois (improprement) dénommé
digue.


•  Bassin :
 Un bassin est un ouvrage surélevé ou non par rapport au
terrain naturel et qui est rempli artificiellement (par
dérivation de la rivière ou par pompage).
 Lorsque les bassins ne sont pas surélevés, ils sont

obtenus uniquement par creusement. On parle alors
d’ouvrages en déblais. Lorsqu’ils sont surélevés, les
bassins sont ceinturés par un remblai (ou parfois par un
mur en béton). Un bassin peut bien sûr être réalisé à la
fois par déblai et par remblai.
•  Seuil :
 Un seuil en rivière est un ouvrage, fixe ou mobile, qui
barre en partie le lit mineur d'un cours d'eau.
 Il est destiné à surélever la ligne d’eau et non pas à stocker un volume
d’eau, contrairement au barrage qui lui barre plus que le lit mineur. Un
seuil est un ouvrage en béton, en maçonnerie, en gabions, en
enrochements, en bois. Il permet l’alimentation (gravitaire) d’un canal
de dérivation, ou l’utilisation de la force motrice de l’eau, ou
l’installation de pompes. Il peut aussi créer un petit plan d’eau à usage
récréatif. Enfin, on réalise des seuils pour bloquer une érosion
régressive.

•  Digue :
 Une digue est un ouvrage généralement de grande longueur, surélevé
par rapport au terrain naturel et destiné à s’opposer au passage de
l’eau ou à la canaliser.
 Ne pas confondre protection de berge avec digue (surélévation)
 Il y a deux cas de figure très différents :
–  Les digues de protection contre les inondations par le cours d’eau (digues
fluviales) ou par la mer (digues à la mer). Ces digues sont rarement soumises à une
charge hydraulique. Les digues fluviales en terre sont parfois appelées levées, ce
vocable ayant l’avantage de ne pas prêter à confusion avec les barrages en terre.
–  Les digues de canaux de navigation, hydroélectriques ou d’irrigation. Comme les
bassins, les canaux peuvent être enterrés ou surélevés, ou les deux à la fois.

•  Les ouvrages de ralentissement dynamique :
 Ce ne sont pas des ouvrages d'un type spécifique. On pourra trouver
des barrages établis en travers du lit majeur, des bassins surélevés
ou non, établis dans le lit majeur sur une rive ou des digues délimitant
un casier et équipées de déversoirs, ainsi que des canaux
d'alimentation ou de restitution.
 Les barrages peuvent être de deux types, classiques avec pertuis de
fond et déversoir de crue ou bien échancrés au passage du lit mineur.
Les barrages classiques sont des barrages à pertuis ouverts. Les
barrages échancrés sont constitués de deux demi-barrages séparés
par une ouverture qui correspond au lit mineur. Aucun ouvrage de ce
type n’est encore réalisé en France (à notre connaissance), mais le
projet de zone de ralentissement dynamique du Mouzon, sur la Meuse
est en cours de réalisation.


•  Les principales différentes vocations des barrages, non exclusives mutuellement
sont :
  Réservoir pour :
–  Alimentation en eau potable
–  Alimentation en eau industrielle
–  Irrigation
–  Lutte contre l'incendie
–  Production de neige artificielle
  Hydroélectricité
  Gestion du cours d'eau :
–  Ecrêtement de crue
–  Soutien d'étiage
  • Navigation
–  Régulation du cours d'eau
–  Alimentation de canaux
  Loisirs (pêche, nautisme, baignade, …)
  Pisciculture
•  TOUS LES BARRAGES (en fonctionnement statique) ONT UN EFFET BENEFIQUE,

même s'il est négligeable, SUR LA REDUCTION DES DEBITS DE POINTE DE
CRUE, par effet de laminage (voir ce sujet).
•  Les différents types de barrages sont :

 Barrages en remblai :
–  homogène / zoné,
–  terre / enrochements
 Barrages poids (maçonnerie, béton

conventionnel, BCR)
 Barrages voûte
 Barrages à contreforts et barrages multi-voûtes
•  Les barrages en remblai (homogène / zoné, terre /

enrochements, à masque amont)


Barrage de Borfloc'h
(Morbihan)

Barrage de Hattmatt
(Bas Rhin)


Barrages de Toulnustouc
(Québec)
•  Les barrages poids (maçonnerie, béton

conventionnel, BCR)

•  Les barrages poids (maçonnerie, béton

conventionnel, BCR)

•  Les barrages poids (maçonnerie, béton conventionnel, BCR)
Barrage des Gannes

(Allier)


Barrage de Neuf Riaux

(Var)

Barrage de Bersimis 2 (Québec)


•  Les barrages voûte (voûte simple ou double
courbure)
  La poussée de l’eau est reportée sur les flancs de la vallée (appuis latéraux) et sur la fondation au
moyen d'un mur de béton arqué horizontalement, et parfois verticalement (on la qualifie alors de
voûte à double courbure).
  La technique de barrage-voûte nécessite une vallée plutôt étroite (même si des barrages voûtes ont
été parfois construits dans des vallées assez larges, poussant cette technologie à ses limites) et un
bon rocher de fondation. Même lorsque ces conditions sont réunies, le barrage-voûte est
aujourd'hui souvent concurrencé par les barrages-poids en béton ou le barrage en enrochements,
dont la mise en œuvre peut être davantage mécanisée.
  Par le peu de matière utilisée, c'est évidemment une technique très satisfaisante économiquement.
  Cependant, la plus grande catastrophe de barrage vécue en France (Malpasset, au dessus de Fréjus,
le 2 décembre 1959) concernait un barrage-voûte en cours de mise en eau ; c'est la fondation (et non
pas le barrage lui-même) qui n'a pas supporté les efforts appliqués par la retenue.
  Avant cet accident (et, pour certains, aujourd'hui encore), la voûte est considérée comme le plus sûr
des barrages. Malpasset est le seul cas connu de rupture d'un barrage-voûte.
•  !!! Ne pas confondre avec un barrage poids arqué


•  Les barrages voûte : voûte simple ou double
courbure


•  Les barrages voûte : voûte simple ou double
courbure
Barrage des Vendes Barrage de Limmern

(Puy de Dôme) (canton de Glaris, Suisse)

•  Les barrages à
contreforts
 un mur plat (en

général) s'appuie
s’appuie sur des
contreforts en béton
armé encastrés dans la
fondation, qui
reportent la poussée
de l’eau sur les
fondations inférieures
et sur les rives
 la fondation des
contreforts peut
également s'appuyer
sur une dalle

•  Les barrages
à contreforts
Barrage de Tréauray
(Morbihan)
•  Les barrages à contreforts
Barrage du Val Joly

(Nord)

•  Les barrages multi-voûtes

 C
Combinaison
ombinaison de barrage à contrefort et de barrage voûte
vo
Barrage de Grandval
(Cantal)
•  Les barrages "complexes"
 succession latérale de "barrage" de types différents

–  exemple : partie centrale en béton et parties latérales en remblai
 succession amont-aval de types vus plus haut

–  souvent dues à des confortements (exemple : barrage poids
conforté à l'aval par un remblai)


Les digues
Il existe différentes fonctions pour des ouvrages qui sont tous dénommés
digues. Ces fonctions jouent non seulement sur leur vocation initiale
mais aussi sur les sollicitations qu'elles subissent. On peut distinguer :
–  Digues de protection contre les inondations (ou digues fluviales)
–  Digues à la mer (protection contre les submersions)
–  Digues des canaux :
–  hydroélectriques
–  de navigation
–  d’irrigation
–  Digues portuaires (≈ jetée : protection contre la houle et les vagues)
–  Les ouvrages linéaires en remblai en lit majeur ayant une autre fonction mais jouant
le rôle de digue de protection contre les inondations (non transparents
hydrauliquement) doivent d'un certain point de vue être considérés comme des
digues.

•  Les différents types de digue suivant leur constitution sont :
 • Digues en remblai (ou digues en terre)

–  "Homogènes"
–  Remblai zoné (cf. barrages)
 • Digues poids (en maçonnerie, en béton - cf. barrages)

 • Murs :
–  autostables ou ancrés
–  verticaux ou en T ou L
 • Constitution mixte :

–  Type poids ou mur coté du cours d'eau et remblai coté de la zone protégée
–  Type remblai carapaçonné
–  Remblai rehaussé par un mur


Profil d'une vallée endiguée
Banquette Perré maçonné
ou redan Rehausse
Terrains inondables
Crête (ou "Ségonnal")
Val protégé Talus
côté fleuve Talus
Confortement côté terre
Enrochements
Digue Berge
de protection
naturelle
Niveau normal des eaux

Chemin
Lit mineur
Lit moyen
Lit majeur endigué

Digue "homogène"


Digue "homogène"
Digues anciennes, homogènes dans leur hétérogénéité (profil en travers, amont/aval)
• Digues poids à profil mixte
• dimensionnement particulier
• plus fréquentes que les digues de type strictement poids


• Digues en remblai carapaçonné
- résistent au déversement

Déversoir de Lunel (30)
sur le Vidourle, en chantier


Le Vidourle, RG, en aval
de l'Autoroute

• Digues en remblai surmontée d'un mur (ou muret)


Mur anticrues
(Nouvelle Orléans)
Ce mur constitue
une deuxième ligne
de défense contre
les crues du
Mississipi, derrière
une digue en
remblai.

Complément au mur
anticrues
(Nouvelle Orléans)
Les passages
routiers à travers le
mur sont
batardables à l'aide
de portes
coulissantes sur
rails.

Chapitre 2 - Ouvrages de ralentissement dynamique (1/12)
Les barrages et les digues ont des limites et des impacts non souhaitables.
Les techniques de ralentissement dynamique consistent principalement à :
- Retenir les précipitations sur les versants aussi longtemps que possible
afin d’étaler dans le temps les volumes d’eau parvenant dans les cours
d’eau,
- Ralentir les vitesses d’écoulement des eaux dans les cours d’eau afin
d’étaler le volume d’eau dans le temps,
- Favoriser la connexion avec les annexes fluviales et le lit majeur en

général, pour amortir le pic de crue.
http://www.ecologie.gouv.fr/Le-ralentissement-dynamique.html
bassin
 + digues de
chenalisation  barrage
écrêteur
Z.E.C.

barrage
 échancré


Vidange
Bassin 2
Trop-plein
Vidange
Déversoir trop-plein
Bassin 1
Limiteur
Section
de
Seuil de dérivation contrôle
Piège à flottants
Barrage écrêteur de crues (exemple - principe)

Barrage écrêteur - ville de Nîmes 1/2
Barrage écrêteur - ville de Nîmes 2/2

Barrage échancré. Barrage également sec constitué en

fait de 2 demis barrages. La séparation joue à la fois le
rôle de pertuis de fond et de déversoir.
Mouzon ZRDC, source EPAMA

du barrage !

Vidourle
Vidourle
Chapitre 3 - Les intervenants (1/5)
•  Les principaux intervenants dans le domaine des ouvrages

de protection contre les inondations sont :
 le propriétaire de l'ouvrage,
 l'exploitant ou le gestionnaire de l'ouvrage,
 le service de contrôle de l'Etat (Service de Police de l'Eau)
et services associés,
 les bureaux d'études,
 les entrepreneurs,
 les communes.
•  N'oublions pas :
 les bénéficiaires que sont les populations protégées, les
acteurs économiques. Les individus concernés, bien que
pas forcément acteurs directs, jouent un rôle de plus en
plus actif lors des phases de concertation préalables à
tout nouveau projet (nouvel ouvrage ou mise à niveau
d'un ancien ouvrage).
 le milieu environnant et ses "usagers".

barrages
digues


•  La réglementation a pour but de réguler les rôles et
responsabilités des différents intervenants.
•  La réglementation sur les ouvrages hydrauliques a

différentes origines :
 Le code civil (responsabilité du propriétaire)
 La loi sur l'eau (autorisation et contrôle des ouvrages)
•  En France, la réglementation ne définit pas le

dimensionnement des ouvrages, à la différence d'autres
pays, y compris européens.
Chapitre 3 - Principaux textes réglementaires

relatifs aux barrages et aux digues
•  Décret du 11 décembre 2007 sur la sûreté des ouvrages

hydrauliques
•  Arrêté du 29 février 2008 sur la sécurité des ouvrages
hydrauliques, modifié par arrêté du 16 juin 2009
•  Circulaire MEEDDAT du 8 juillet 2008 relative au contrôle des
ouvrages hydrauliques
• Arrêté + Circulaire Etudes de Dangers
• Arrêté "Agréments"

Chapitre 3 - Obligations des propriétaires d'ouvrages

d'après la nouvelle réglementation
Selon les classes d'ouvrages (H, V, Pop) :
•  diagnostic initial (digues),
•  étude de dangers,
•  dossier de l'ouvrage, registre de l'ouvrage,
•  consignes de surveillance, rapport de surveillance rapport
d'auscultation,
•  visites techniques approfondies régulières,
•  revue de sûreté (10 ans),
•  déclaration des incidents et accidents,
•  agrément des bureaux d'études.
Chapitre 4 - Analyse fonctionnelle (1/5)

•  Les fonctions principales des ouvrages ou des parties d'ouvrages, à ne
pas confondre avec la vocation, ou l'objectif des ouvrages (protection
contre les inondations), sont les suivantes :
 Fonctions essentielles de l'ouvrage :
–  Étanchéité : caractère de ce qui est naturellement imperméable (par extension très
peu perméable), qui ne laisse pas (par extension très peu) pénétrer ou s’écouler les
fluides.
–  Stabilité : état d’équilibre mécanique dans lequel doit se maintenir l'ouvrage sous
l'action des efforts résultants de l’action de l’eau, des sous-pressions, du poids
propre de l'ouvrage et des sollicitations exceptionnelles (séisme…). Cet état doit
placer l'ensemble de l'ouvrage en sécurité suffisante par rapport au critère de ruine,
au risque de renversement, de glissement de l'ensemble de l'ouvrage et de
glissement de talus pour les barrages et digues en terre.


•  Les fonctions principales des ouvrages ou des parties d'ouvrages, à ne pas
confondre avec la vocation, ou l'objectif des ouvrages (protection contre les
inondations), sont les suivantes :
 Fonctions importantes des composants :
–  Drainage : contrôle de l’écoulement de l’eau dans le sol, en captant les eaux en
excès en vue de leur évacuation plus en aval.
–  Filtration : permet d’éviter le départ de matériaux les plus fins à l’interface entre
deux couches de granulométries très différentes, tout en laissant passer l'eau.
Entre autres, elle permet d’éviter le colmatage des drains par érosion interne du sol
situé en amont.
–  Protection : assure une protection (mécanique) contre l'érosion externe ou autre
action externe défavorable. Nécessite un complément de description.
–  Soutènement : soutien et maintien en équilibre mécanique des terres par résistance
à leur poussée.
•  L'apport de l'analyse fonctionnelle est, en effectuant une

analyse des fonctions des différents composants de
l'ouvrage, des interactions entre ceux-ci, des défaillances
des fonctions à l'échelle de composants, de permettre de
comprendre des mécanismes complexes, et d'adapter des
solutions de conception ou de confortement aux
mécanismes en jeu, au vu des contraintes qui s'appliquent à
un ouvrage.
•  Ce cours est en partie basé sur une analyse fonctionnelle

des ouvrages


•  Exemple : les composants fonctionnels principaux d'un barrage ou d'une
digue en terre :
 Fondation -> Supporter l'ouvrage, être étanche
 Corps de l'ouvrage -> résister à la pousser de l'eau, être étanche
 Organe d'étanchéité -> assurer l'étanchéité
 Organes de drainage -> évacuer sans dommage les eaux du remblai
 Filtres -> empêcher la migration des particules de sol
 Organes hydrauliques (évacuateurs, prises d'eau, vidange) -> …
 Protection des talus -> …

•  L'analyse fonctionelle doit comprendre pour les systèmes complexes,
une analyse interne et une analyse externe (ouvrage et environnement)
•  C'est principalement le cas pour les digues, moins pour les barrages
(interaction entre l'ouvrage et l'environnement simple)

Chapitre 5 - Contraintes sur les ouvrages (1/9)
•  Les contraintes physiques subies par les ouvrages sont de

deux natures : hydrauliques ou mécaniques.
•  Les contraintes lors de la conception des ouvrages sont

d'ordre : foncier, environnemental, intégration paysagère,
écologie, entretien, économique (coût/avantages),
sociologique, ...
•  Ce chapitre traite des premières de ces contraintes,

hydrauliques et mécaniques, influençant leur conception
•  Les contraintes hydrauliques :
•  Un ouvrage hydraulique est, bien entendu, en contact avec l'eau et cette

spécificité crée des contraintes particulières par rapport aux autres types
d'ouvrages de génie civil.
•  L'eau est en contact extérieur avec l'ouvrage, mais également présente à

l'intérieur de l'ouvrage, elle circule à travers celui-ci.
•  Les contraintes et actions hydrauliques sont donc de deux types :

hydraulique externe et hydraulique interne.

•  Les contraintes hydrauliques :
•  Externe/interne, amont/aval, statique/dynamique
•  Les contraintes hydrauliques ont souvent pour origine des crues :
Types de crues et d'inondations Caractéristiques

Remontée de nappe Hauteur d'eau, durée
Crues lentes de fleuves et de rivières Hauteur d’eau, durée
Crues torrentielles de rivières torrentielles Vitesse de l’eau, hauteur d’eau,
éventuellement transports solides
Crues torrentielles de torrents Vitesse de l’eau, hauteur d’eau, transports
solides (avec laves et charriage
hyperconcentré)
Crues artificielles (rupture d'ouvrage, Vitesse de l’eau, hauteur d’eau, temps
manœuvre intempestive ou accidentelle) d'arrivée
Ruissellement urbain Vitesse de l’eau, hauteur d'eau,
éventuellement transport solide

•  Autre typologie des crues : les crues du Rhône (1/2)
•  Il est possible de spécifier quatre types de crues sur le bassin du Rhône :

océanique, cévenole, méditerranéenne extensive et généralisée.
•  Les crues océaniques : elles se produisent entre octobre et mars à la faveur de

pluies amenées par les vents d’ouest ; elles intéressent principalement les
bassins de la Saône, du Rhône Alpestre, du Rhône Supérieur et, dans une
moindre mesure, de l’Isère. La régularité et la durée de ces précipitations sont à
l’origine des fortes crues dites océaniques.
•  Les crues cévenoles : elles se forment presque exclusivement sur les bassins du
rebord oriental du Massif central, lors d’épisodes pluvieux d’une extrême
violence entre septembre-octobre. Elles relèvent autant de l’intensité des
précipitations que de la morphologie de bassins compacts et imperméables.
•  Autre typologie des crues : les crues du Rhône (2/2)
•  Les crues méditerranéennes : ces crues se différencient des crues cévenoles par
leur apparition tardive. L’extension spatiale des pluies peut concerner autant les
Alpes du Sud que le couloir rhodanien ou les Cévennes. Certaines pluies
méditerranéennes remontent jusqu’à la Saône et l’Ain.
•  Les crues généralisées : elles affectent la globalité du bassin du Rhône et sont

issues de l’enchaînement de plusieurs épisodes pluvieux océaniques et
méditerranéens. Les pluies peuvent être simultanées comme en octobre 1840,
mai 1856 et octobre 1993. Pour provoquer une grande crue généralisée du Rhône,
le bassin doit avoir reçu au préalable de grandes quantités d’eau.

•  Les contraintes hydrauliques : hydraulique externe

 Les niveaux d'eau
 Niveau de l'eau en amont ou en aval d'un ouvrage.
–  Crée une poussée hydrostatique
–  Possibilité de vagues
–  Influence sur l'hydraulique interne
 Les circulations externes d'eau

–  Exemples :
–  Circulation d'eau le long de l'ouvrage (digue)
–  Circulation de l'eau sur une partie d'ouvrage (exemple déversoir)
–  Circulation de l'eau sur l'ouvrage (exemple pluie)
–  Crée une possibilité d'érosion externe
•  Les contraintes hydrauliques : hydraulique interne
•  Cas des ouvrages en remblai

 Possibilité d'érosion interne
 Possibilité de "sous-pression", de glissement de talus
•  Cas des ouvrages en matériau monolithique

 Crée des sous-pressions : déstabilise l'ouvrage, en partie ou
totalement
 Phénomènes de calcification, d'alcali-réaction
•  Les contraintes mécaniques :

 Le poids de l'ouvrage
 Les surcharges
–  Sédiments
–  Glace
–  Autres éléments extérieurs
 La pression hydrostatique de l'eau retenue, de l'eau aval

 Les actions accidentelles : séismes, chocs, érosions
 Les sous-pressions
 Les actions des éléments extérieurs : arbres, animaux, hommes, …
Chapitre 6 - Modes de dégradation et de rupture (1/20)
•  Quelques définitions :
•  Défaillance : inaptitude d’un système à accomplir sa (ou ses) fonctions requise(s) avec les performances définies dans les
spécifications techniques (d’après NF X60-010). Cas des digues et des barrages : les fonctions essentielles d'une digue de
protection contre les inondations ou d'un barrage sont "retenir l'eau" et "être pérenne".
•  Dégradation : détérioration d’une propriété physique ou fonctionnelle de la digue.
•  Désordre : signe (observable ou quantifiable) d’une dégradation de l’état initial de la digue.
•  Rupture : se produit sur un corps lorsqu'il est sollicité au-delà de la résistance qu'il peut opposer. Cas des digues et
barrages : brèches et glissements (rupture de talus).
•  Brèche : ouverture à travers le corps de la digue ou du barrage (d’un talus à un autre) ; la digue ou le barrage ne remplit
plus son office.
•  Brèche partielle : brèche sur une partie supérieure de la hauteur de la digue ou du barrage.
•  Brèche totale : brèche sur toute la hauteur de la digue ou du barrage.
•  1 - La surverse
•  Concerne les ouvrages en remblai, qui sont dégradés par un

écoulement sur des surfaces non ou mal protégées
Éventuellement érosion du TN en aval immédiat de l'ouvrage!

ou encore du sommet du talus (angle avec crête)!
•  1 - La surverse (suite)
•  1 - La surverse (fin)
L'élargissement de la brèche se produit quel que soit le mécanisme ayant

conduit à la brèche. Il se poursuit jusqu'à équilibre entre la différence de
charge de part et d'autre de l'ouvrage et la résistance de l'ouvrage à l'érosion.
•  2 - L'érosion interne
•  concerne principalement les ouvrages en remblai

 phénomène progressif, auto-accélérant
 renard : érosion le long d'un ouvrage ou d'un conduit
 suffusion : entraînement des grains les plus fins puis des grains de
taille de plus en plus élevée
•  mais aussi avec des conséquences moindres les ouvrages en matériaux

monolithiques
 dissolution
•  2 - L'érosion interne (suite) : un scénario
•  2 - L'érosion interne (suite) : facteurs aggravants
•  3 - L'érosion externe
•  (hors surverse) concerne les ouvrages en remblai, qui sont

dégradés par un écoulement (ou d'autres actions) sur des
surfaces non protégées
•  exemples :
–  les affouillements (digues et berges)
–  le batillage (talus amont barrage, talus coté cours d'eau berge & digue)
–  les érosions dues aux passages (animaux, hommes), au ruissellement
•  3 - L'érosion externe et les affouillements, cas des digues
•  3 - L'érosion externe et les affouillements, cas des digues

 facteurs de sensibilité
•  4 - Les glissements de talus

 Talus amont ou coté cours d'eau
–  le + souvent en cas d'abaissement rapide du plan d'eau
 Talus aval ou coté zone protégée

–  le + souvent en cas de saturation du talus
•  Concernent les ouvrages en remblai, ou le terrain naturel

(berge et fondation) des digues poids
 rupture circulaire "en masse"
•  4 - Les glissements de talus (suite)
•  5 - Les ruptures en masse
•  par glissement ou renversement
•  concernent principalement les ouvrages en matériaux

monolithiques.
•  peuvent concerner les ouvrages en remblais

 déjà amoindries par des dégradations préalables
 avec des fondations de mauvaise qualité (vase, gel)
•  5 - Les ruptures en masse (suite)
•  5 - Les ruptures en masse (suite)
 Austin Dam (Pennsylvanie): rupture

par glissement
•  6 - Les désordres spécifiques aux digues situées dans le

prolongement ou à proximité de la berge
Franc-bord
Ségonnal
(Risberme)
•  6 - Les désordres spécifiques aux digues situées dans le prolongement

ou à proximité de la berge (suites)
 dégradations directement liées aux évolution du lit et des berges :
–  échelle locale :
–  érosion latérale par le courant

–  glissement des berges
–  incision du lit
–  échelle globale (évolutions morphologiques)
–  déplacement du cours d'eau, reptation de méandres
•  6 - Les désordres spécifiques aux digues situées dans le prolongement

ou à proximité de la berge (suites)
 Enchainement des mécanismes :
Érosion
Glissement Incision
latérale
•  7 – Les ruptures dues à la fondation :

 ruptures des appuis (barrages voutes) ou de la fondation
 affaissements de la fondation entrainant une surverse sur l'ouvrage
 De manière générale, la fondation d'un ouvrage hydraulique est à
considérer comme faisant partie de celui-ci
•  8 - Les combinaisons de modes de dégradation
•  La plupart des modes de dégradation peuvent se combiner

 exemples :
–  affouillements suivi de glissement
–  glissement suivi d'érosion interne
–  érosion interne suivi de surverse
•  La reconstitution d'un ensemble de mécanismes qui

s'enchaînent se dénomme : un "scénario"
•  La modélisation de la rupture des ouvrages

 Pourquoi modéliser les ruptures d'ouvrage
 Les études de danger
 Les études d'onde de rupture
 Les PPI et études de dangers
 La carte du risque représente les zones menacées par l'onde de
submersion qui résulterait d'une rupture totale de l'ouvrage.
Obligatoire pour les grands barrages, cette carte détermine, dès le
projet de construction, quelles seront les caractéristiques de l'onde
de submersion en tout point de la vallée : hauteur et vitesse de l'eau,
délai de passage de l'onde, etc. Les enjeux et les points sensibles
(hôpitaux, écoles, etc.) y figurent également.
La suite du cours…
•  La conception et le dimensionnement des ouvrages :

 Les études préliminaires
 Le dimensionnement hydraulique
 La conception, le dimensionnement et la stabilité des ouvrages
•  Le diagnostic des ouvrages existants
•  Les confortements des ouvrages existants
•  Le chantier
•  La surveillance et l'entretien des ouvrages
•  Les aspects économiques et sociologiques
•  Les études de dangers

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Ingénierie des ouvrages de protection

Rémy Tourment Ouvrages de protection contre les inondations - novembre 2010 1

Master Gestion Territoriale des Risques Naturels et Technologiques

Ingénierie des ouvrages de protection

Ingénierie des ouvrages de protection

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Master Gestion Territoriale des Risques Naturels et Technologiques

Ingénierie des ouvrages de protection

– Le dimensionnement et la stabilité des ouvrages

Rémy Tourment Ouvrages de protection contre les inondations - novembre 2010 4

Ingénierie des ouvrages de protection

Rémy Tourment Ouvrages de protection contre les inondations - novembre 2010 5

Master Gestion Territoriale des Risques Naturels et Technologiques

Le Cemagref est un organisme public de recherche finalisée sur la

Il centre ses recherches sur les ressources en eau de surface, les

Rémy Tourment Ouvrages de protection contre les inondations - novembre 2010 6

Le Cemagref compte actuellement

Rémy Tourment Ouvrages de protection contre les inondations - novembre 2010 7

Master Gestion Territoriale des Risques Naturels et Technologiques

Domaines Unités de recherche Thèmes

Rémy Tourment Ouvrages de protection contre les inondations - novembre 2010 8

Présentation de l’Unité de Recherche

« Ouvrages Hydrauliques et Hydrologie »

Rémy Tourment Ouvrages de protection contre les inondations - novembre 2010 9

Master Gestion Territoriale des Risques Naturels et Technologiques

Unité de Recherche «Ouvrages

• Contexte des recherches

 Les crues sont, pour ces ouvrages, comme pour les

Rémy Tourment Ouvrages de protection contre les inondations - novembre 2010 10

Unité de Recherche «Ouvrages

 Hydrologie des crues et des

Rémy Tourment Ouvrages de protection contre les inondations - novembre 2010 11

Master Gestion Territoriale des Risques Naturels et Technologiques

Unité de Recherche «Ouvrages

 Bassin expérimental PEERINE

• Budget : 825 K€ hors salaires, dont 645 K€ de RP

Rémy Tourment Ouvrages de protection contre les inondations - novembre 2010 12

Unité de Recherche OHAX

• Personnel : 17 agents permanents, 5 doctorants, 1 chercheur en

• Équipements scientifiques : Laboratoire de mécanique des sols, Codes

• Disciplines : Génie civil, Géomécanique,

Rémy Tourment Ouvrages de protection contre les inondations - novembre 2010 13

Master Gestion Territoriale des Risques Naturels et Technologiques

Unité de Recherche OHAX

 Analyse de risques : analyse qualitative (développement de bases de

Unité de Recherche OHAX

Rémy Tourment Ouvrages de protection contre les inondations - novembre 2010 15

Master Gestion Territoriale des Risques Naturels et Technologiques

 Le cadre d’action : pôle d’appui technique (PATOUH) associant le

 Egalement des missions d'appui à maîtrise d'ouvrage, voire d'ingénierie

Lien étroit avec les axes de recherche :

Rémy Tourment Ouvrages de protection contre les inondations - novembre 2010 16

Unité de Recherche OHAX

– Méthodes d’analyse de risques appliquées aux barrages et aux digues

 Exemples de travaux en cours :

Rémy Tourment Ouvrages de protection contre les inondations - novembre 2010 17

Master Gestion Territoriale des Risques Naturels et Technologiques

Unité de Recherche OHAX

• Disciplines : Hydrologie – Statistiques

• Équipements scientifiques : BVRE du Réal Collobrier (Var)

Rémy Tourment Ouvrages de protection contre les inondations - novembre 2010 18

Ingénierie des ouvrages de protection

– Le dimensionnement et la stabilité des ouvrages

•  Contexte des recherches

 Les crues sont, pour ces ouvrages, comme pour les

 Hydrologie des crues et des

  Bassin expérimental PEERINE

•  Budget : 825 K€ hors salaires, dont 645 K€ de RP

•  Personnel : 17 agents permanents, 5 doctorants, 1 chercheur en

•  Équipements scientifiques : Laboratoire de mécanique des sols, Codes

•  Disciplines : Génie civil, Géomécanique,

 Analyse de risques : analyse qualitative (développement de bases de

 Le cadre d’action : pôle d’appui technique (PATOUH) associant le

 Egalement des missions d'appui à maîtrise d'ouvrage, voire d'ingénierie

–  Méthodes d’analyse de risques appliquées aux barrages et aux digues

 Exemples de travaux en cours :

•  Disciplines : Hydrologie – Statistiques

•  Équipements scientifiques : BVRE du Réal Collobrier (Var)

•  Les ouvrages de ralentissement

•  La protection contre les inondations :

•  Le risque inondation représente le premier risque naturel en

•  Avec 250 millions d’Euros par an (contribution la plus lourde

•  Néanmoins, la protection absolue contre les inondations par des

•  L'application de tous ces moyens doit être cohérente, localement et à

•  Seuls, des ouvrages sont INSUFFISANTS à protéger correctement

•  Ils ont également des effets directs ou indirects sur

•  Dans tous les cas, une rupture est associée à un ou plusieurs

•  Le phénomène de rupture de barrage ou de digue dépend des

 Amont : relatif au cours d'eau, dans la direction de la source

 Côté cours d'eau : désigne le côté de la digue (pied, talus, risberme,

 La retenue qu’il constitue à son amont est alimentée

 Lorsque les bassins ne sont pas surélevés, ils sont

•  TOUS LES BARRAGES (en fonctionnement statique) ONT UN EFFET BENEFIQUE,

•  Les différents types de barrages sont :

 Barrages poids (maçonnerie, béton

•  Les barrages en remblai (homogène / zoné, terre /