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Les statistiques " ethniques " outillent des politiques de quotas plutôt que la connaissance des

discriminations: l'exemple canadien.

1. Comment des enquêtes qui devraient avoir des objectifs scientifiques finissent-elles par être utilisées pour
collecter des données sur la race et l'ethnicité à des fins de politiques publiques ? Comment ces statistiques
fournissent-elles des données inutiles pour justifier les lois sur les quotas ? Comment les enquêtes ethniques
contribuent-elles à accroître les pratiques discriminatoires ? Le texte écrit par Stéphane Jugnot répondra à ces
questions et à d'autres à propos de ce sujet des statistiques ethniques et leur utilisation dans la création des
politiques d'action positive. Ce texte intéressant se trouve sur la plateforme en ligne Cairn.info qui vise à
rendre visible via Internet les productions écrites réalisées dans le domaine des sciences humaines et
sociales. Mais la source principale de ce texte est la revue de l'IRES qui est également définie comme «une
revue pluridisciplinaire publiée par l'Institut de Recherches Economiques et Sociales, IRES. Il vise à
promouvoir la connaissance dans les domaines qui intéressent l'ensemble du mouvement syndical: politiques
du marché du travail et de l'emploi, politique économique, revenu et protection sociale, etc». Le texte « Les
statistiques " ethniques " outillent des politiques de quotas plutôt que la connaissance des discriminations :
l'exemple canadien » écrit par Stéphane Jugnot fait partie de la publication n° 83 de la revue de l'IRES en
2014, avec d'autres 4 autres publications qui font partie de l'édition sera l'objet d'analyse de ce texte.

2. On a d'abord l'auteur de ce texte, Stéphane Jugnot qui travaille comme analyste de données statistiques au
Céreq. Il a 6 publications dans la revue de l'IRES et est chercheur associée à cette revue. Il est spécialisée
dans le marché du travail et les politiques de l'emploi ainsi que dans l'analyse des statistiques. Le text suivant
est composé para 7 sous-titres. On commence avec le contexte français, ensuite la mise en œuvre de la loi sur
les enquêtes dans les entreprises pour rendre les minorités visibles, dans un troisième moment la complexité
de l'enregistrement des origines, après la façon dont la question de l'origine a été limitée aux seules questions
d'origine ancestrale, suivie par l'analyse des deux peuples fondateurs et de leurs langues, ainsi que la
promotion des peuples autochtones et finalement la promotion des minorités visibles. Le point de départ de
ce texte a été l'amendement de 2007, présenté par deux députés de la Commission nationale de l'informatique
et des libertés, qui visait à faciliter "les études sur la mesure de la diversité des origines des personnes, la
discrimination et l'intégration", mais il a été refusé parce qu'il allait à l'encontre du premier article de la
constitution française. À la suite de ce débat, l'auteur commence à construire toute une analyse et un
questionnement sur l'efficacité des statistiques ethniques en termes de données qu'elles peuvent apporter au
domaine de la science, mais comme ces statistiques sont en réalité une excuse pour justifier la création de
lois de discrimination positive qui provoquent en fin de compte un plus grand problème d'inégalité,
spécifiquement dans l'exemple du Canada. Cette controverse fiscale est le point de référence pour l'analyse
de Jugnot des statistiques ethniques des années de 1970 à des années 2000 dans le contexte canadien.
Il convient de noter que le contexte historiographique de cette situation «séparer pour inclure» est beaucoup
plus ancien et peut même avoir ses origines dans le célèbre Jim Crow en 1896 aux États-Unis avec le cas de
Plessy contre Ferguson qui est entrée dans le domaine juridique et finalement le tribunal a conclu que la
séparation est l'égalité, c'est-à-dire que les noirs auraient les mêmes lieux (Restaurants, hôpitaux, bars, etc.)
que les blancs, mais séparés. Pour mieux comprendre cette question de la ségrégation et de la loi des quotas,
je recommand la lecture du texte "La question raciale sur le littoral de Los Angeles (années 1920-années
1970)" d'Elsa Devienne et du texte "Les discriminations positives dans une perspective comparée Les cas
brésilien et français" de Paulo Sérgio da Costa Neves. Ces textes sont une source d'information précieuse
pour comprendre l'origine et l'histoire de la ségrégation raciale, et même ethnique, et la loi des quotas, en
mettant en évidence la situation dans laquelle des droits et des autorisations exclusifs sont accordés en
fonction de la race, de la nationalité ou de l'ascendance avec l'argument de la lutte contre la discrimination,
mais en même temps en faisant usage de politiques ségrégationnistes.

3. Le compte-rendu suivant vise à rendre compte des différentes positions, analyses et réflexions que l'auteur
effectue afin de postuler comme thèse dans son texte le fait que “la catégorisation des origines est un outil
mis en place par la statistique officielle non à des fins scientifiques de connaissance, mais pour répondre aux
besoins de certaines formes de politiques publiques” (Jugnot, 2014) Pour ce faire, le lecteur peut commencer
le texte par une mise en contexte de la situation en France en ce qui concerne la mise en œuvre des
statistiques ethniques, qui sont interdites depuis 1978, car leur mise en œuvre serait contraire à l'article 1er de
la Constitution française, qui stipule que "la France est une République indivisible, laïque, démocratique et
sociale. Elle assure l'égalité devant la loi de tous les citoyens sans distinction d'origine, de race ou de
religion", donc ces statistiques contribueraient davantage à la division du pays qu'à son unification. Dans la
section suivante du texte, le lecteur pourra se familiariser avec la loi mise en œuvre au Canada qui oblige aux
entreprises à collecter des données sur la position et la situation des femmes, des autochtones, des personnes
handicapées et des membres de "minorités visibles" afin de rendre compte de la manière dont cette entreprise
maintient des normes de non-discrimination. Toutefois, si l'entreprise ne s'adapte pas bien à cette demande
parce qu'elle est petite et n'a pas la capacité de se conformer à cette loi, elle pourrait avoir des problèmes à
l'avenir. De ce point de vue, ces données ethniques ne sont pas d'un intérêt scientifique, mais d'un intérêt
politique. À cette époque, en 1986, la définition des minorités visibles est établie comme "personnes ni
autochtones, ni blanches", car il fallait être explicite pour pouvoir faire ces statistiques ethniques, ce qui a
entraîné un désavantage pour l'individu qui ne fait pas partie de cette classification, car elle est due à une plus
grande pertinence pour les personnes qui faisaient partie de la majorité faible et pour celles de la majorité
forte, imposant ainsi le communautarisme.

4. Dans la section suivante, nous pouvons trouver l'analyse que l'auteur fait concernant l'inclusion et
reformulassions des questions sur les origines ancestrales des personnes dans ces statistiques. En premier
lieu, nous trouvons la réflexion que l'auteur fait sur les différentes questions sur l'origine de chaque personne,
qui incluent le lieu de naissance, la nationalité, les origines ethniques ou culturelles des ancêtres, si vous êtes
jaune asiatique ou blanc ou noir ou Latino-américain, sur la connaissance de l'anglais et du français, en
faisant l'analyse de l'origine ancestrale de la part du père dont l'origine du nom de famille a été analysée, de
cette manière très fragmentée et en mélangeant la race avec la nationalité, ils analysent ces statistiques, sans
aucun critère. Après cela, quelques reformulassions ont été faites dans les statistiques, l'une d'entre elles était
la suppression de la question sur l'ancêstre paternelle et inclut la question en plural comme « vos ancêtres »
mais le problème est que cela se fait en croyant à la parole de la personne en faisant confiance à la
connaissance de leur arbre généalogique sans avoir aucun document qui l'atteste et il arrive que cette
information varie beaucoup selon la personne et le recensement. Un autre changement a été l'inclusion de
"Canadien" comme catégorie et toute une campagne réalisée par le journal « Toronto star » qui a donné
comme résultat une augmentation des 4 % de la population qui se définit comme canadienne, ce qui rend
l'étude des origines ancestrales, plus difficile puisque les gens ne se reconnaissent pas en fonction de leurs
ancêtres, mais en fonction de l'identité canadienne.

5. Dans la dernière section sur l'analyse de la promotion des peuples autochtones et des minorités visibles,
l'auteur commence par expliquer un peu l'évolution et l'inclusion des peuples autochtones en termes de droits
et comment cela se reflète dans les statistiques, montrant ainsi combien l'analyse des données devient
complexe à mesure que de nouvelles catégorisations sont créées, comme l'exemple du « statut d'indiens
inscrits » et de « l'appartenance à une bande » qui correspond d'une part aux Indiens reconnus par l'État
fédéral et d'autre part aux Indiens qui, pour une raison quelconque, ne sont plus reconnus comme tels devant
la loi, mais qui se disent indigènes. Cette section souligne également le problème de l'analyse de la situation
des peuples indigènes en raison du changement constant du nom qui leur a étédonné en tant que "Sauvages"
"Indien", "Indien de naissance" et "Indien nord-américain".
D'autre part, nous avons des minorités visibles qui, lorsqu'elles ont été créées et classées, ont donné à
Statistique Canada l'obligation de créer une section spéciale pour cette population dans le recensement, en
incluant leur lieu de naissance, leur langue, leur origine ancestrale et leur religion, mais cette inclusion cause
des ennuis dans la politique canadienne en désignant Statistique Canada comme le coupable de l'inclusion de
tant de catégories, mais ce problème devrait vraiment incomber au gouvernement qui crée ces politiques
discrimination positives qui nécessitent le soutien de statistiques ethniques, qui ont finalement des catégories
et des limites très ambiguës qui rendent les données difficiles à analyser et donnent des conclusions qui ne
correspondent pas à la réalité.

6. En conclusion, c'est un texte précieux à reprendre en ces temps, car il nous aide pour comprendre les
débats actuels sur les statistiques ethniques et comment celles-ci ont joué un rôle fondamental dans la
multiplication des politiques de discrimination positive et peu contribué à la lutte contre les discriminations.
Les statistiques ethniques n'ont aucun sens et encore moins lorsqu'elles sont utilisées comme un discours
politique pour promouvoir la diversité, basé sur des données qui génèrent et déstabilisent la lutte contre la
diversité. Il est intéressant de voir comment ce thème, après tant de temps, est toujours en vigueur et surtout
en ce moment où le thème de la race est un des sujets les plus controversés, surtout aux États-Unis et qui met
dans un terrain instable les mêmes gouvernements qui ont déjà aboli ces statistiques ethniques en les faisant
tomber dans les débats, de s'il est nécessaire et pertinent de faire à nouveau ce type de statistiques.
Comme dans le cas du Canada présenté dans ce texte, qui utilise des classifications ethno-raciales sans
logique et selon un critère très vague, ce qui nous montre que ces statistiques ne répondent pas à une
approche scientifique, mais plutôt à des processus politiques et administratifs comme l'indique clairement
l'auteur dans sa conclusion. Il précise également que l'analyse des données obtenues à partir de ces
statistiques varie grandement en fonction de qui les observe et les utilise et dans ce cas, c'est le secteur
politique qui analyse et utilise ces informations, générant un abus qui profite à l'intérêt personnel du
politicien du jour qui veut appliquer une loi et n'enrichit pas le secteur scientifique pour aider à la lutte contre
la discrimination. Cependant, la question est de savoir comment créer des moyens de collecte d'informations
qui répondent mieux aux besoins des citoyens et qui contribuent à la lutte contre la discrimination sans
générer davantage de ségrégation. Face à cela, je voudrais laisser ouverte la question de savoir quelle mesure
doit être prise en tant que société pour mettre de côté les débats sur la race et l'ethnicité ? et cesser de créer
des outils qui justifient le débat de "séparer pour unir".

Alejandra Cocoma Reyes.

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