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DONNANT TOUS LES MOIS DES MODÈLES ÉLÉMENTAIRES ET NOUVEAUX POUR TOUS LES (GENRES DE DESSIN,
mUMi PAYSMÉ, iLiUmS ET FRUITS, ÀMMAÏÏX, DESBXN MllAXlE, ORNEMENTS, ARCHITECTURE, SUJETS
DE <EBNM, Mlffl®, OXSBAÏÏÏ ET MMM.QIS, -(CMÛTO MVE®§, ETC.
DESSINÉS ET LITHOGRAPHIES
M Mit JUlLlEN, HUBERT, F" ADAM, J. DCCOLLET, JULES DAVID, ltlLORDEAUX, MAURIN, CENSIER, HOitGL-FATIO,
AVEC
TEXTE EXPLICATIF POUR CHAQUE DESSIN ET DES
ÉTUDES COMPLÈTES
SUR LES BEAUX-ARTS :
LITHOGRAPHIE, GRAVURE,
TEINTURE, SCULPTURE, AQUARELLE, PASTEL, SÉPIA, LAVIS, MINE DE PLOMB, COLORIS.
PEINTURE ORIENTALE, PEINTURE SUR BOIS, SUR VEHRE, SUR ÉTOFFES, SUR PORCELAINE.
ON S'ABONNE, A PARIS,
AU BUREAU DU JOURNAL, RUE SUGER, 5,
GHE7 SUSSE FRÈRES, PLAGE DE LA BOURSE, 31,
DANS LES/;DÉPARTEMENTS ET A L'ÉTRANGER, CHEZ TOUS LES LIBRAIRES, MARCHANDS D'ESTAMPES ET
PAPETIERS,
NEW-YORK, ÉMILE SElTZ, 255, BROADWAY.
A LONDRES, GAMBARD ET C", 25, BERNERS STREET, OXFORD STREET,— A
PÉRICHON.
A BERLIN, FERDINAND IBNER, 196, FBIEDRICHSSTRÀSSE.— A GENÈVE, A. GEISENDORF, PAPETIER. BRUXELLES,
25 octobre 1853. VOICI CE QUI LE SERA : — Nous avons commencé un
élémentaire et pratique dé |)erspecwe
nouveau cours promptemlfft;
Déjà notre "recueil compte deux années d'exis- que nous allons poursuivre et terminer
tence ; nous allons commencer la troisième avec la nous donnerons, dès le mois prochain, les prémîfrs
ferme volonté de répondre, par de nouveaux efforts, à articles d'un Dictionnaire abrégé de la. langue des ar-
la constante sympathie qui n'a cessé de nous soute- tistes, qui sera toùt à la fois un vocabulaire utile pour
nir depuis le début de notre entreprise. Certes, c'é- l'intelligence de nos leçons, et un petit manuel prati-
tait une idée nouvelle et utile que de fonder un. jour- que de tout ce qui se rapporte à la science du dessin ;
nal destiné, non-seulement à propager le goût des nous continuerons les excellentesleçons d'aquarelle
beajix-arts, mais encore à en assurer le bon enseigne- de notre habile collaborateur, M. Hubert; comme
ment par une- suite de leçons méthodiques mises à la par le passé, nous ne laisserons se proâuire dans
portée de tout le monde, de telle sorte que ce n'était l'art aucune nouveauté intéressante, aucun perfection-
plus simplement un journal, mais un véritable profes- nement sérieux, aucune invention heureuse, sans les
seur. Cette idée a été comprise, et nous en avons la signaler à nos lecteurs ; enfin, nous éleverons succes-
preuve dans les nouvelles et nombreuses adhésions sivement le niveau de nos modèles, afin de répondre
qui nous viennent de toutes parts. h'École de dessin au progrès dès études. a
n'a pas seulement été adoptée par les familles, elle a Mais à ce dernier. propos, qu'il nous soit-permis
pénétré dans toutes les maisons d'éducation, dans la de relever une objection qui nous a été faite par quel-
plupart des écoles publiques, et il en est peu dont ellé ques personnes bienveillames; efléè ont cru Voir un
ne puisse, avec un légitime orgueil, montrer les noms inconvénientdans le mélange des genres; nous croyons
inscrits sur ses listes de souscription. D'où lui vient qu'elles sont dans l'erreur, et nous avons, pour pen-
tant de faveur? Nous allons le dire succinctement. ser ainsi, notre propre expérience. Dans l'enseigne-
La direction de l'École de dessin n'a reculé devant ment, sans doute, les aptitudes particulières doivent
aucun sacrifice pour s'associer les meilleurs profes- être secondées; mais c'est agir sagement, dès ledébut,
seurs et les plus habiles artistes. Toujours attentive et de s'exercer sur toutes choses, figure, .-animaux,
dévouée au progrès, elle a accueilli avec empresse- paysage, fleurs, ornement, peu importe ! Cette va-
ment tout ce qui s'est produit de nouveau et de sé- riété même prête à l'étude un attrait nouveau; l'élève
rieusement utile dans son domaine; ainsi, par exem- se tient plus éveillé; il se familiarise avec-plus de
ple, J'aquarelle en fac-simile, le dessiner papier gra-
dué, son ingénieux d'a le
papier-spectre appliquée
appartient
formes, et la main n'en devient que plus adroite, et
le coup d'œil plus juste. D'ailleurs, l'élève intelligent
en propre, ses leçons pratiques mis ainsi aux prises ayec de nombreux modèles, sans
au paysage et aux fleurs, enfin ses essais d'un nou- cesse renouvelés, ne tarde pas à laisser voir ses pré-
veau procédé lithographique, dont elle a déjà donné férences alors au père î &pèrededefamille
famille ou au maître
deux spécimen (pl. 437 et 142), procédé qui laisse lesencourager
à les ouàles modifier selon qu'elles indli-
encourager ou
au dessin du maître toute sa simplicité primitive et nent plus ou-moins directement vers le but qu'on se
son originalité, qui abrège l'étude en supprimant la propose dmleindre.
plupart des difficultés d'exécution que présentent les Nous conserverons donc à notre journal son carac-
modèles lithographiés aujourd'hui en usage, et qui, tère d'universalité, ee en demeurant fidèles au plan
perfectionné comme nois nous occupons de le faire, sur lequel il a été primfl^nent conçu, nous espérons
est nécessairement appelé à H5 remplacer tous et à 1 assurG déplus en plus Wn succès et lui concilier de
faire rentrer l'enseignement in dessin dans sa vérita- nouveaux t'lffrages.
ble voie. — VOILA CE QUI A ÉTÉ FAIT.
SPÉCIALITÉ D'ALBUMS
1
—
— 24— — de sujets de genre,
JULLIEN.
par II. GRENIER.
24 — — d'oiswux et papillons, par DELARUE.
1
1
—
—
—
24 — — rlesujets de genre, par HENRY.
24 — — de fleurs et fruits, par JULLIEN.
— i 24 — — d'oiseaux et papillons, par DELARUE.
1 — 24 — — d'ornements d'architecture, par JULLIEN. —
1 — 24 — — marine, par MOREL-FATIO. Chacurf de ces albums forme un petit cours gradué pour cha-
Chacun de ces atbums forme un petit cours élémentaire com- que genre et se vend en noir pour dessiner au crayon, et légè-
plet pour chaque genre, et se vend, en noir ou bien colorié lé- rement colorié pour étudier le coloris et l'aquarelle.
gèrement,, pour servir à étudier le coloris et l'aquarelle, bro-
ché, cartonné, ou relié en toile anglaise avec titre et ornement Prix de chaque, pris à Paris : 2 fr., colorié, 4 fr.
en or.
Prix de chaque, pris à Paris: 4 fr., colorié, G fr.
LE MAITRE DE DESSIN. COLORIS.
Format in-4, 32 centimètres sur 23.
\ouvcau cours élémentaire de Coloris, ouvrage composé
de 20 planches variées pour le paysage, la figure, les fleurs, les oi-
1 Album de 40 pl., études pour la figure, par JULLIEN. seaux, etc., noires et coloriées, avec texte, par Couleru, professeur
1 — 40 - — pour le paysage, par HUBERT. de coloris. Format in-4°, cartonné riche. 12 fr.
40 — — d'animaux, par V. ADAM. Cours élémentaire de Coloris, suivi de considérations sur la
.
1 —
1 40 — — de fleurs et fruits, par JU.I.IEN.
t —
— 40 - — de sujets de genre, par Il. GRENIER.
peinture orientale, par Couleru. Ouvrage composé de 12 planches
variées de paysage, ligure, fleurs, animaux, oiseaux, etc., avec texte.
1
— 40 — — d'oiseaux clpapillons, par DELARUE.
Format in-8°. 4 fr.
Chaque album forme un cours élémentaire complet, depuis
lespremiers éléments jusqu'aux études les plus avancées, en
noir et coloriés légèrement, pour étudier le coloris et l'aqua-
relle.
Prix.de chaque, pris à Paris : 12 fr., colorié, 24 fr.
LA FOIRE AUX IDEES.
Même format. Nouvelle collection de croquis variés, par Victor Adam, formant un
riche album de 36 planches, format in-4°, contenant plus de 600
Album de 20 pl., études pour la figure, par JULLIEN.
1
1
— 20— — pour le papaye, par HUBERT.
20 — — d'animaux, par V. ADAM.
dessins, charges, caricatures, costumes, animaux, etc. Richement
cartonné. 42 fr.
—
1 — 20 — — de fleurs et fruits, par JULLIEN. Deux autres albums de croquis de la Foire aux idées, composés de
t — 20 — de sujets de genre, par Il. GREMER.
— d'oiseaux 24 planches format in-8°, cartonné. Chaque. 4 fr.
1
— 20 — — et papillons, par DELARUB.
Chacun de ces albums forme un cours élémentaire complet
pour chaque genre.
Prix de chaque, pris à Paris : 7 fr. 50 c., colorié, 15 fr. GRAND ASSORTIMENT D'ÉTUDES EN FEUILLES POUR TOUS
LES GENRES DE DESSIN : figure, paysage, animaux, fleurs,
fruits, dessin linéaire, sujets de genre, marines, ornements, architec-
NOUVEAUX DESSINS A LA MINE DE PLOMB SUR PAPIER GRA-
ture, etc., etc., en noir, aux deux crayons, aux trois crayons, au
DUÉ ET SUR PAPIER-SPECTRE , par Hubert, Morel-Fatio, etc.
M. lavis, à la sépia, etc., etc., par les premiers artistes : MM. Jullien,
60 planches de parues. Chaque, prise à Paris, 1 fr. 25 Hubert, Victor Adam, Morel-Fatio, Bilordeaux, Censier, Tripon,
Les élèves les moins avancés peuvent copier tous ces dessins Ferogio, Jacottet, Calame, etc., etc. Depuis 25 centimes la feuiUe
sur le nouveau Papier-Spectre breveté (s. g. d. g.) jusqu'à 3, 4, 5, 6 francs et au-dessus.
EN VENTE
BUREAU DU JOURNAL.
NOUVEAU
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COURS
FIGURE POUR LA
DE RUDDER PAR
LITHOGRAPHIE PAR
J. DUCOLLET
Cet important ouvrage sera publié en 59 planches, format aient i-graml
raisin (50 centimètres sur 33), divisé en 5 livraisons
de 10 planches*
JPH.jc de chaque livraison •• fi /#'.
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L'ÉCOLE DE DESSIN
*
)'AH)S. —mfmME(.)ËS)MU!SRAÇt'?'K)t.()M)'.,)tL!h:t'KHHjhT)f,).
L'ÉCOLE DE DESSIN 1) E
JOURNAL
IIS «MHS AMISTHS JETII US MIMIMS
Deurième Année.
fâlli
AU BUREAU DU JOURNAL
Rue Suger, 3, place Saint-André-des-Arts
L'ÉCOLE DE DESSIN
y
-0 Q~-——————————
Raphaël et Michel-Ange; Carie a un goût sain, par conséquent, qui boit et absorbe instantanément
un
style simple, un dessinfacile, une couleur vraie, un la couleur étendue d'eau dont on essayerait de le cou-
pinceaumoelleux ; et, - sous ces différents rapports, vrir; on est donc dans la nécessité de les encoller,
on peut dire qu'il fut utile à l'école française, livrée c'est-à-dire dé les rendre imperméables, préalable-
depuis longtemps au goût maniéré et au charlata-
ment à toute autre opération. — Nous allons donner
d'abord, avec la recette de l'encollage, la manière de Il. Matériel. -- Il est à peu près le même que pour
l'employer : l'aquarelle. — D'abord, il faut se pourvoir de deux
RECETTE.
— Pour un litre d'eau, prenez : ou trois bons pinceaux en petit-gris, deux moyens,
Alun en poudre, 30 grammes. un plus petit pour les détails et les finesses. Nous
,
Colle de Flandre bien avons déjà dit, dans nos premières leçons de sépia,
blanche, 20 comment on pourrait s'assurer de leur qualité. (Voir
Sayon blanc sans parfum, 3 notre numéro du 25 mars dernier.)
Divisez l'eau en trois parties à peu près égales. :
Le surplus se compose — 1° d'une palette en
Dans la première, mettez fondre l'alun ; dans la se- faïence, pour détremper les couleurs et composer les
conde, la colle de Flandre, qu'il est bon de briser en teintes ; — 2° d'une planchette ou d'un carton très-
petits morceaux et de mettre dissoudre dans l'eau un épais, pour tendre et fixer, au moins avec quatre
jour d'avance; enfin, dans la troisième, le savon épingles piquées dans les angles, la feuille à colorier;
blanc. Toutes ces opérations peuvent se faire à chaud, 50 de deux verres remplis d'eau bien nette, pour
—
pour hâter la dissolution des divers ingrédients ; mais taver les pinceaux quand on change de teinte; —
successivement et chacune à part, dans un vase bien 4° de quinze ou vingt tablettes ou pastilles de cou-
propre, et en ayant soin de remuer toujours. Quand leurs ; nous indiquons ici les principales et les plus
tout sera fondu, réunissez la totalité de votre liquide ordinairement employées : -
Si l'opération a été bien conduite, la feuille, quand soin et retrouver des lumières perdues en coloriant.
elle est sèche, doit être aussi blanche et aussi fraîche IV. Choix des épreuves. — La lithographie est, de
qu'en sortant de l'imprimerie: tout ce qu'on est convenu d'appeler estampes, le
goure qui se prête le mieux au coloriage. Plus les dentes leçons, à l'occasion des charmantes études de
(épreuves en sont pâles et blondes, plus le coloris ce maître.
m est fin et brillant. Les épreuves trop noires sont PI 88. — Costume d'une femme de l'Ober-Asly
tellement chargées de la graisse de l'encre d'impres- (canton de Berne).
sion, qu'elles refusent souvent de prendre la couleur. Ce n'est pas là une figure de peintre de genre,
Il faut alors passer dessus une éponge fine, trempée mais une vraie figure de paysagiste, vivement et
d'eau, et la promener doucement jusqu'à ce que la même un peu rudement attaquée ; un croquis pris au
feuille en soit imbibée. On est encore plus certain de vol, en courant, où l'on n'a cherché que la tournure
réussir dans l'opération en ajoutant à l'eau un peu de et l'ensemble pittoresques. Il n'en a pas moins son
fiel, ou, seulement, deux ou trois pincées de sel. mérite ; il est bon de s'accoutumer à cette manière
Après avoir indiqué tous les objets et toutes les vive et spirituelle de prendre l'aspect des choses. —
préparations nécessaires, nous allons maintenant pas- Faites une verticale qui viendra, du sommet de la
ser h l'application. tête, aboutir entre les deux talons; groupez autour
(La suite au prochain numéro.) les lignes de votre esquisse; indiquez légèrement les
principaux plis elles autres détails; puis ombrez
«< 0©0 y»— franchement, par le côté large du crayon, en com-
mençant par les vigueurs. — Vous emploierez pour
les teintes grises du fond le crayon de mine de plomb
8 jE Il a NI IE ni 8 à Tim
n° 2, taillé un peu gros.
Pl. 89. — Une Martne, par Morel-Fatio.
Sur cette mer un peu houleuse voguent, dans le
Planclifs N. §5 à 0O. lointain, une gracieuse goélette, au premier plan,
un gros bateau de pêche, toutes voiles déployées. —
IJI. 85. - Entrée d'une ancienne forteresse féo- On indiquera d'abord l'horizon par une ligne droite,
dale, croquis d'architecture pittoresque aux deux légèrement tracée, qui donnera la limite où finit la
crayons. — Voir ce que nous avons déjà dit du mode mer. Elle guidera ensuite pour tracer le contour de
d'exécution à suivre pour trois autres études du la coque du bateau. Une verticale, menée du sommet
même genre, pl. 38, 52 et 81. — Le fond teinté n'y du grand mât jusqu'à l'horizon, fera apprécier l'in-
change rien. — Quand le dessin sera terminé au clinaison de ce mât ; elle aidera aussi à trouver juste
crayon, à la manière ordinaire, une ou deux touches la place des voiles et des autres agrès, et à leur don-
de blanc suffiront pour en compléter l'aspect. ner la forme et le mouvement qu'ils doivent avoir.
Pl. 86.—Un Fragment de tête, par madame J. Du- On esquissera ensuite d'un trait fin la goélette et les
collet. — Nos élèves ont déjà fait plus fort que cela ; barques qui se voient à l'horizon ; on fera de même
mais nous ne leur recommandons pas moins de s'ar- pour les vagues, que l'on aura bien soin de mettre
:
rêter sur ce modèle ils auraient grand tort de le mé- chacune à leur plan respectif. — Ensuite on om-
priser, car il a pour but de leur apprendre comment, brera comme à l'ordinaire, en observant, pour les
avec une esquisse bien faite et quelques plans d'om- eaux, de faire les hachures dans le sens de la forme
bre réduits au plus strict nécessaire, on peut rendre des lames.
le caractère essentiel d'une tête. et souvent beaucoup Pl. 90. — Étude d'ornement. — Nous ne saurions
mieux qu'avec un travail plus compliqué et plus fini. mieux faire, à propos de ce modèle, que de renvoyer
PI. 87. — Croquis de paysage, par M. Hubert. nos élèves à la leçon qui s'applique à la planche 72,
—
Nous renvoyons, pour l'exécution, à ce que nous douzième livraison. — Nous ne trouvons rien à y
avons déjà recommandé tant de fois dans nos précé- ajouter. A. BARBIER.
(Dwa Malgré tout cela, devant ces petites toiles, où se jouent
des bergers d'opéra vêtus de satin, ou bien quelques
SUR
joyeux personnages de la comédie italienne, on se
sent en présence d'un peintre de race et d'un savant
coloriste.
La fortune et la renommée étaient venues à Wat-
(eau, sans pourtant rien changer à son tempérament
naturellement triste et mélancolique : il mourut, en
Eu nommant les Vanloo avant Watteau, nous avons 1721, de consomption et de langueur, laissant après lui
fait une concession à l'importance du genre historique bon nombre d'imitateurs, mais point de rivaux. Lan-
dans la peinture ; si nous avions proportionné le rang cret, son élève et son ami, essaya de le faire revivre,
au talent, ou simplement suivi l'ordre chronologique, mais il n'y réussit qu'à demi. Quelle différence entre
c'est le nom de Watteau qui aurait dû venir le pre - eux! — Son nom et son talent médiocre, son dessin
mier. maniéré et sa couleur mignarde, me serviront de
Antoine Watteau fut l'élève d'un peintre de gro- transition pour arriver à Boucher, ce grand corrup-
tesques, de caricatures, comme on dirait aujourd'hui, teur de l'art, ce prince de la décadence!
de ce Claude Gillot, dont les tableaux, peuplés de Mais, avant de nous jeter dans cette orgie, qu'il
singes et de chats, parodiant des scènes de la vie nous soit permis de nous arrêter un instant pour citer
humaine, sont encore recherchés de quelques ama- quelques talents honnêtes qui surent mieux que les
teurs. Né a Valenciennes en 1684, il vint à Paris autres se défendre contre le mauvais goût de l'é-
en 1702 pour travailler aux décorations de l'O- poque : — et d'abord Oudry, le peintre d'animaux,
péra. Il y trouva tout d'abord la misère, fit pour cet excellent élève d'un maître plus excellent encore,
vivre des tableaux qu'il vendait six francs, perça Largillière ; — puis Chardin,.qui n'eut d'autre aîtr e
enfin et fut reçu de l'Académie. que la nature, et qui nous a laissé tant de tableaux
— Il eut la vogue;
on ne voulait plus que du Watteau. Cette fois, au exquis, où elle revit tout entière; — ensuite Latour,
moins, la vogue ne se trompait pas ; elle s'attachait à qui sut, avec un simple pastel, donner tant de relief
un véritable peintre, à un maître : maître par la grâce, et de vie aux nombreux portraits sortis de sa main ;
par la couleur, par la suavité et la finesse du pinceau ; — enfin, Joseph Vernet, si justement renommé pour
maître au même titre que les plus précieux et les ses marines et ses paysages. — Citons encore Greuze,
meilleurs de l'école hollandaise. Quelle légèreté talent sincère, coloriste gracieux, dessinateur un peu
—
dans la touche, quelle facile élégance dans le dessin, mou, qui chercha à transporter sur la toile le drame
quelle distinction et quel goût dans les ajustements, bourgeois inventé par Diderot.
quelle souplesse dans les étoffes, quelle fraîcheur et Retournons à Boucher, en son temps premier
quelle puissance dans le coloris — Et comme ce
1 peintre du roi, chevalier de Saint-Michel et favori de
ciel si transparent et si suave, ce paysage d'un ton si madame de Pompadour.
léger et si doux, sont habilement inventés pour faire François Boucher naquit à Paris en 1704. - Il eut
valoir les personnages! - nous disons: inventés, à pour maître Lemoine. — Ses premières études ache-
dessein, car il n'est pas sûr que la nature en puisse vées, il part pour l'Italie : — il faillit y mourir d'en-
offrir le modèle.
— Voilà pour l'éloge; faisons la part itui ! - Revenu bien vite à Paris, il ne quittait plus
de la critique. — L'art de Watteau, sauf ce qui re- les coulisses de l'Opéra. C'était là son champ d'é-
garde la couleur, est essentiellement faux, minau- tudes; le lustre était son soleil, la toile de fond son
dier, rempli d'afféterie et de grâces factices : paysage, les danseuses, ruisselantes de gazes et de
Et ce n'est pas ainsi que parle la nature ! clinquants, ses modèles. — Il trouvait que la nature
manquait d'harmonie et de séduction! — Tout
-
de treillis dans lequel le premier trait du dessin se vente de tableaux de l'école moderne, doublement intéressante
par la qualité des œuvres et par l'importance des enchères.
développera plus sûrement et plus facilement. — On Il s'agissait de la galerie de feu M. le duc d'Orléans. C'était un
procédera ensuite au travail des ombres avec beau- choix des œuvres les plus remarquables de nos artistes con-
coup de soin en suivant de point en point la méthode temporains. Il suffit de citer les noms de MM. Ingres, P. De-
indiquée pour la tête d'enfant représentée à la laroche, Ary Scheffer, Decamps, Eugène Delacroix, Camille
pl. 82. (Livraison de décembre.) Roqucplan, Marilhat, pour donner une idée de l'importance
PI. 95. — Croquis de figures diverses, par M. Gus- de cette précieuse collection. Aussi les amateurs les plus cé-
lèbres et les plus opulents ont-ils répondu à l'appel, et les en-
tave Roux. chères ont-elles été très-vivement disputées. Nous citerons,
Ces spirituels caprices, dus au crayon d'un nou-
entre autres œuvres, la Stratonice, de M. Ingres, qui a atteint
veau collaborateur, seront comme un repos à nos le- le prix énorme de 63,000 fr. ; la Mort du duc de Guise, de
çons plus sérieuses, et jetteront un peu de variété M. Paul Delaroche, adjugée à M. le duc d'Aumale pour
dans notre cours. - Il ne faut pas croire, d'ailleurs, 52,500 fr.; la Bataille des Cimbres, de Decamps, payée
qu'il soit déjà si facile de reproduire en quelques 28,€00 fr. ; le Joseph vendu, du même, 37,000 fr.; Hamlet et
le fossoyeur, d'Eugène Delacroix, 6,300 fr. ; une Marine, de
coups de crayon ces types si vrais, ces physionomies Gudin, 7,200 fr. ; un Paysage, de feu Marilhat, 6,600 fr. ; le
et ces attitudes originales. Cela demande une cer- Lion amoureux, de Camille Roqueplan, 15,500 fr. ; une Scène -
taine habitude du maniement du crayon, et une assez de l'Antiquaire (roman de Walter Scott), du même, 30,000 fr.;
grande justesse de coup d'œil. Les longs tâtonne- la Françoise de Rimini, de Scheffer (Ary), 45,000 fr.; le
ments ne sont pas ici de saison ; il faut y aller franche- Christ consolateur, du même, 52,500 fr. ; le Giaour, du même,
ment, et savoir bien d'avance ce que l'on veut faire et 23,500 fr. ; Médora, du même, 20,000 fr.; quatre tableaux de
Chasse, de Jadin, 17,COO fr.; la Jeanne d'Arc, d'Henri Schef-
où l'on va. — Le groupe des buveurs un peu avinés
fer, 8,100 fr., et bien d'autres encore qui, quoique adjugées
paraîtra le plus difficile ; mais quelques lignes droites, à des prix fort élevés, sont restées cependant en deçà des
disposées avec intelligence, aideront à en saisir le chiffres que nous venons de citer. — En total, cette vente re-
mouvement et l'ensemble. — Quant aux ombres, marquable a produit plus d'un demi-million! — rien que pour
rien de plus simple : il n'y a là que des teintes plates, les tableaux, car il y avait aussi des sculptures et des objets
relevées par quelques touches plus ou moins vigou- de haute curiosité; — c'est un fort beau denier, et dont nos
peintres ont le droit d'être fiers : à ne consulter que la cote
reuses, qui suffisent à indiquer le modelé tout autant
vénale, les voilà presque au niveau des plus fameux maîtres
qu'il le faut pour un croquis.
des vieilles écoles, nous souhaitons, pour leur gloire et pour
PI. 96. — Études de fabriques pittoresques, par celle de l'école française, que la postérité ratifie ce jugement
M. Victor Petit. des amateurs contemporains.
Déjà plus d'un modèle dû au même crayon a passé
sous les yeux de nos élèves. Celui-ci n'offre rien dans
QEDTO3 à Paris en 1809 dans sa quatre-vingt-treizième année-
Il était élève de Natoire; heureusement il itt peu fidèle
sirs aux leçons de son maître. Le premier, vers le milieu
du dix-huitième siècle, et lorsqu'il était encore pen-
L'HISTOIRE DE LA PEINTURE FRANÇAISE. sionnaire du roi de France à Rome, il essaya d'ou-
blier ce qu'il avait appris et de revenir tout simple-
ment à l'étude naïve de la nature- Il doit à cette
T louable tentative son meilleur tableau peut-être, je
veux dire l'Ermite endormit que l'on voit aujourd'hui
Le dévergondage de l'art au dix-huitième siècle au Louvre, belle étude, d'une forte couleur, fran-
avait été poussé jusqu'à ses dernières limites par Bou- chement peinte, et à laquelle on né peut reprocher
cher et ses pâles imitateurs : il ne pouvait plus aller qu'un peu de mollesse et d'indécision dans le des-
plus loin. La réaction était donc imminente et devait sin; ce- qui pourrait aisément s'expliquer par l'a-
nécessairement s'opérer dans le sens d'un rigorisme necdote suivante : - Ep. 1750, Vien, étant a l'Aca-
de principes, utiles d'abord pour remettre l'école dans démie de France à Rome, peignait un pied d'après
la bonne voie, mais qui eurent aussi, plus tard, leurs nature ; un ermite lui servait modèle. Tandis que le
inconvénients, leurs abus et leur tyrannie. A vrai dire, peintre travaillait, le cénobite prit son violon pour se
quand les pinceaux tombèrent des mains de Boucher distraire et bientôt s'endormit. Vien le dessina dans
et le ciseaii de celles de Bouchardon, l'art était com- cette situation et en fit le tableau. — La nécessité de
plètement perdu en France; on n'y faisait plus que procéderrapidement dans une pareille occurrence a pu
de la peinture d'éventail ou de la sculpture propre à entraîner l'artiste dans quelques négligences de des-
décorer, sous forme de biscuits de Sèvres, les bou- sin, comme aussi elle peut avoir eu cet excellent .ré-
;
doirs de madame de Pompadour il fallait un homme sultat de L'empêcher de gâter son ouvrage, en l'obli-
intelligent, hardi, convaincu, opiniâtre, absolu, pé- geant à peindre plus naïvement et plus vite sous
nétré des grands principes, mis en honneur par les l'inspiration immédiate de la nature.
vieux maîtres, doué de cette hauteur de talent qui L'œuvre principale de Vien se voit à Saint-Roeb.
s'impose à la foule et fait taire les clameurs des cote- dans la chapelle a gauche en regardant l'autel ; c'est
ries dissidentes, pour essayer de faire revivre les le Saint Denis prêchant dans Les Gaules, toile d'une
saines traditions perdues et de leur restituer quelque grande dimensioal, sagement composée, remarquable
autorité. Cet homme se rencontra, et ce fut Louis par le bel accord des couleurs, la fraicheur du pein-
David, le propre neveu de Boucher ; on n'est ja- ceau, la fermeté de la touche et le naturel des poses
—
mais trahi que par les siens. et des expressions; mais où la critique pourrait trou-
Avant lui, cependant, était venu Vien, un honnête ver a reprendre des airs de tête un peu communs et
artiste, que plusieurs d'entre nous, non point des un certain défaut de style et d'élévation qui tenait tans
plus jeunes, peuvent encore avoir vasiégerau Luxem- doute a la première éducation de l'artiste.
bourg, dans les rangs de l'ancien Sénat conservateur, Mais le plus grand honneur de Vien, au dire des
où l'avaient appelé la confiance et la haute estime de vieux disciples de l'école de peinture qui ftorisséit
l'Empereur d'alors. Un si grand honneur venu d'une au commencement de ce siècle, c'est devoir été le
telle main dit assez que, s'il ne fut pas ce qu'on appelle maître de David, de celui-là même qu'il y a trente ans
un homme de génie, il eut au moins assez de mérite à peine on appelait encore le réformateur de l'art
comme peintre et assez de considération comme français.
homme pour expliquer une pareille faveur. Louis David, né à Paris en 1750, mourut dans -
Vien (Josepli), né à Montpellier en 1710, mourut l'exil à Bruxelles en 1825. Encore enfant, il annonça
-d'heuresses disposions. Cependant ses premières émules, s'unirent a lui dans l^œuvre de réforme qu'il
études n'ont pointeu d'éclat. 11 rechercha d'à bond,'et savait entreprise ; la face de Tari fut entièrement re-
cela devait être, les leçons et les conseils de s'en oncle nouvelée, et le grec et le romain régnèrent désor-
Boucher, alors en possession de la faveur publique; mais sans partage.
mais celui ci, se jugeant mieux et.plus sévèrement La grande révolution survint. On sait le triste rôle
que ne faisaient ses contemporains, eut l'honnêteté qu'y joua David; pendant ces temps d'orage il ne
de s'abstenir et de renvoyer le jeune écolier à un peignit pas. On n'a de lui, datant de cette époque,
maître plus digne et plus capable de! le guider dans que la toile inachevée du Serment du Jeu de Paume,
les voies de l'art. Jusqu'en 4780, David, restéL obscur, et le Marat assassiné, admirable étude, peinte d'un,
étudie, dessine.. peint, tantôt à Paris, tantôtà Rome. seul jet, d'après nature, soiis l'influence évidente de la
A cette époque son nom commence a se répandre - passion démagogique.— Protégé par son talent contre
parmi les artistes, et, par eux, dans le monde des ama- la réaction thermidorienne, le tribun rétourna bientôt
teurs. Enfin, il paraît h l'exposition du Louvre avec a ses pineeaux. Il fit lés Sâbines, qùi marquèrent le
son tableau de iBëlisâire. Quoique: de petite dimen- commencement du consulat, puis' le Léonidus, qui
sion , l'ouvrage fait sensation. Le style tout nouveau n'apparut au Louvre que plusieurs annéès après ;
et sévèrement historique étonne d'abord, puis con- mais l'Empire s'était fait, et peut-être David, devenu
quiert les suffrages des gens de goût, et attire au premier peintre de S. M. l'empereur et roi, craignit-
jeune maitre de nombreux disciples ; à peine a-t-il eu il que le sujet ne parût au maître un peu trop répu-
le temps de se produire qu'il fait école. Drouais re- blicain. Vinrent enliu, et comme un brillant épi-
çoit ses conseils et en profite si bien, que trois ans logue à là glorieuse carrière de l'artiste, les deux
après il emporte le prix de Rome avec un chef- grandes compositions du Couronnement et de la Dis-
d'œuvre, le tableau de la Cananéenne, que l'on croi- tribution des Aigles au champ de Mars.
rait trouvé dans une inspiration du Poussin. Peu s'en Ici finit David ;— exilé en 1815, il ne fit plus que
fallut que le maître ne fut vaincu par l'élève. Mais végéter sur la terre étrangère. La plupart des ouvra-
bientôt David retourne à Rome, et en revient en 1785 ges que nous venons de signaler se voient aujour-
avec son Serment des Horaces. Grand fut le bruit d'ad- d'hui au Louvre dans la galerie française. Quelle que
miration et d'enthousiasme qui se fit autour de cette soit, à leur aspect, l'opinion qu'on puisse avoir du
belle page écrite presque sous la dictée de Corneille ; système un peu trop exclusif adopté par le maître et
on ne revenait pas de voir enfin de vrais Romains, son école, lès juges impartiaux ne pourront, s'empê-
mâles et sévères, sans oripeaux et sans clinquant, cher d'y. reconnaître la main et l'accent magistral
vivre de leur vie historique, et dans toute la simplicité d'un grand peintre et d'un homme supérieur. On a
-des vieilles mœurs républicaines, à l'ombre du foyer dit avec justesse que David ne voyait la nature qu'à
antique. Qe..ce, moment la destinée de David fut ac- travers l'antique. — « La meilleure peinture, disait-
complie, et il devint le maître et l'arbitre de l'art ; on il, est celle d'après laquelle un sculpteur pourrait
ne jura plus que par lui et par l'antique, dont il avait modeler correctement. » —Tout l'homme est dans
ai laborieusement retrouvé les traces et ravivé les tra- ce mot, et aussi le commentaire des qualités et des
ditions : c'en était fait des poupées de cour et de défauts de sa manière.
;
théâtre, des héros poudrés et pommadés leur temps David a eu de nombreux élèves, qui tous se sont
était passé, et Boucher etVanloo furent tués du coup. fait honneur de rester fidèles aux graves enseigne-
La Mort de Socrate, le Brutus, les Amours de Pâ- ments du maître. '- Nous ne citerons que les plus
ris et d'Hélène, suivirent de près et achevèrent de éminents.
consacrer le renom et l'autorité du maître. Vincent Drouais, dont nous avons déjà dit un mot au com-
et Regnault, ses anciens condisciples, devenus ses mencement de ce paragraphe, auteur de la Cana-
vienne et du Marius à Minturnes, mort à Rome, à la PETIT 'COURS
-
;llel1I' dtiJ'ige, :en -1788. -
Gros, le peintre des Pestiférés de Jaffa, dû Combat ÉLÉMENTAIRE
saire conduit par un enfant, la Bataille d'Austerlitz, îïous ne présentons d'abord à nos élèves (Pl. 97)
Y Entrée de Henri IV dans Paris, et un grand nombre
qu'un exercice tout a fait élémentaire, une simple in-
de portraits d'une grande distinction. dication de coloriage obtenue au moyen de quelques
Girodet, qui a ex-agéré la manière un peu sèélie de rehauts de couleur, et propre à servir tout au plus
son maître. — Ses principaux ouvrages exposés au d'introduction à une pratique plus compliquée et plus
Louvre sont Y Endymion, YAtala l'Atala et une Scène du
Scène ilu savante.
Déluge. Nous n'avons rien à dire ici du dessin, puisque les
Hennequin, dont on ne connaît qu'un ouvrage im- deux sujets placés à côté l'un de l'autre sont parfai-
portant, Oreste poursuivi par les Furies, peinture épi- tement identiques. Ainsi, point d'esquisse à faire,
leptique où l'exagération de la force est poussée jus- point dvombre à crayonner ; tout est préparé d'avance.
qu'à la violence. Aussi peut-on devenir un fort habile coloriste sans con-
<
Granet, que ses grands cloîtres et ses capucins ont naître le dessin ; mais, si c'est là pour les paresseux
rendu si populaire.
ou les ignorants une des commodités du genre, c'est
Pagnest, dont le Musée possède un admirable por- plus signe de infériorité. -
encore un son
trait. !
Après avoir préalablement encollé le papier, tendu
Enfin M. Ingres, qui continue au milieu de nous la feuille sur la planchette ou sur un fort carton, pré-
l'enseignement sévère du maître dont il a recueilli les paré les couleurs et les pinceaux comme il est dit
préceptes et les doctrines. dans notre précédent article, passons à l'exécution.
Dans un dernier paragraphe nous parlerons de , En thèse générale,
pour les sujets de genre comme
quelques hommes de talent qui, sans émaner direct
celui-ci et pour les figures, on commence par les cos-
tement de l'atelier de David, ont aussi plus ou moins tumes et l'on finit par les têtes.
subi son influence. Nous terminerons en disantunmot
La teinte plate du-jupon de l'enfant se fera avec de
de deux peintres dont les travaux marquent, a notre
la laque et du vermillon, cette dernière couleur en
avis, le point de partage entre l'ancien système de
très-petite quantité. On aura soin de tenir le ton un
peinture sculpturale imposé par David, et les sys-
peu plus vif dans le haut du vêtement. Plus tard on
tèmes incohérents qui dominent tour à touf depuis
donnera quelques touches dans les plis avec la même
plus d'un quart de siècle dans la jeune école, et qui
-
teinte un peu plus foncée. Le mantelet violet de la
semblent l'entraîner vers un avenir encore inconnu.
femme s'obtient avec de la laque et du bleu de Prusse.
A. Babbier. La même teinte redoublée servira à donner plus d'é-
nergie aux ombres. — Pour la robe et tout ce qui est
plus ou moins vert, on emploiera indifféremment le
vert émeraude ou le vert anglaisa des degrés de force
Lui
cet exemple, familiariser nos élèves avec Je procédé
«C* ~~———
employé par les artistes, soit pour diminuer, soit
pour grandir un sujet donné. Le moyen, comme on
peut le voir, est bien simple. Il s'agit, après avoir dis-
posé sur le modèle à copier un ensemble de carreaux
réguliers d'une grandeur indéterminée, de répéter ce
même nombre de carreaux sur une feuille de papier, en
Plaiicbrs M. 87 à l et. les taisant plus grandsou pluspetits, selon que l'on veut
agrandir ou diminuer. Ici les carreaux primitifs sont
PI. 97. — Un Sujet de genre, colorié.
— Voir notre - réduits d'un tiers dans la copie; donc la tête sera
article précédent sur l'étude du coloris. exactement réduite d'un tiers dans toutes ses propor-
Pl. 98. — Un Paysage, par M. Hubert. - Il ne tions. — On tracera son esquisse de manière à ce que
nous présente aucune difficulté que nous n'ayons chaque ligne réponde bien à chaque carreau, point
déjà rencontrée dans le cours de nos leçons à propos
pour point, place pour place; et l'on procédera pour le
des spirituels croquis de cet excellent artiste. Peut-
reste comme à l'ordinaire.
être, dans ce modèle, le travail des arbres est-il un PI. 101. — Fragment de tête, par madame Du-
peu plus savant : nous recommandons à l'élève d'en collet. — Nous renvoyons pour ce modèle à notre le-
bien étudier la construction et la masse, et de faire
çon du 25 décembre, planche 82.
quelques exercices préliminaires sur le feuillé avant Pl. 102. — Une Marine, par M. Morel-Fatio. —
de passer à l'exécution définitive. Pour le surplus, Voir planche 89, livraison de janvier. — Nous n'a-
nous renvoyons à nos articles d'enseignement du jouterons à celle leçon qu'une seule ohservatiôn,à
25 novembre sur les planches 74 et 76, et à celui du savoir, que les eaux calmes, étant toujours de niveau,
25 juillet sur la planche 51. doivent être représentées par de larges hachures ho-
PI. 99. — Une Jument et son Poulain, étude de rizontales. Cette règle trouve ici-même son applica-
M. Victor Adam. - Les deux animaux, dans leur tion.
liberté à demi sauvage, sont lancés à toute
course ; A. BARBIEH.
, leurs pieds ne touchent pas la terre; ils courent
ne
(D?a83- -
Madone de l'arc, r Improvisateur napolitain, les Mois-
sonneurs et le Départ des pêcheurs. Léopold Robert
strit était un artiste dans toute la glorieuse acception de
ce mot. Incessamment poursuivi par un idéal de
L'HISTOIRE DE LA PEINTURE FRANÇAISE. beauté dont l'image était profondément empreinte
dans son esprit, il était toujours mécontent de ses
œuvres, et toujours occupé à les retoucher: de là cette
VI apparence un peu lourde et peinée de sa couleur ; de
là aussi le petit nombre d'ouvrages qu'il nous a laissés.
Comme émanant de l'école de David, quoique formé Mais qu'importe le nombre? il suffit, au génie, d'une
aux leçons d'un autre maître, Regnault, homme de seule création pour se manifester et laisser après lui
talent, dont le Louvre possède une très-belle Descente sa trace lumineuse. Rongé par une indicible mélan-
de croix, il faut citer Pierre Guérin, peintre précieux, colie,-Léopold Robert s'est suicidé à Venise en 1835;
propret, de petit tempérament, peignant un tableau il avait à peine quarante ans,, et venait d'achever son
d'histoire, sur une toile de quinze pieds, avec autant chef-d'œuvre, peut-être, les Pêcheurs de l'Adriatique,
de recherche et de coquetterie d'exécution que s'il composition savante et profondément pensée, qui lui
s'agissait d'un cadre de quelques pouces. Ses œuvres, assure, à tout jamais une place supérieure dans notre
longuement élaborées et méditées, le mirent fort en école contemporaine.
vogue dans la société renaissapte et maniérée de la fin du Enfin, je sors de l'école de, David pour arriver à
Directoire èt du commencement du Consulat. Son Prudhon. Celui-là est bien l'enfant de sa propre pen-
Marcus Sextuslui valut le grand prix d'honneur, à la sée et n'a été engendré par aucun maître. Il a vécu
suite du Salon où il fut exposé, et, plus tard, le prix en dehors du cénacle, étudiant sans esprit de système,
décennal, décerné sur un rapport de l'Institut. Ses n'obéissant qu'à sa propre inspiration. Aussi fut-il
autres ouvrages, Phèdre et Hijyjotyte, Andromaque, d'abord méconnu de la plupart des artistes et très-
Énée et Didon, ne firent qu'accroître et confirmer sa négligé du public. N'ayant appartenu ni à l'Académie,
renommée. — Maintenant, qui le croirait?- c'est de ni à aucune école, il n'avait pour lui que- soin mérite;
l'atelier de ce maître, si calme, si délicat, si curieux ce ne fut pas assez pour le sauver de la misère, qui
des finesses du pinceau et des petites perfections de désola la plus grande part de sa vie. Celui qu'on a
l'art, que sont sortis les talents les plus révolution- surnommé le Corrége français était indigent
-
comme
naires de notre époque, si j'ose m'exprimer ainsi, son illustre modèle. Aujourd'hui ses ouvrages, juste-
c'est-à-dire Géricault, Sigalon, MM: Eug. Delacroix, ment appréciés des connaisseurs pour la grâce par-
Champmartin, et quelques autres encore dont le nom faite qui les distingue, pour la magie de l'effet, pour
ne revient pas à ma mémoire. Cette circonstance m'a leur belle harmonie, pour toutes les grandes qualités
paru assez curieuse à noter pour insister un peu plus de peintre qui s'y révèlent, ont acquis à l'auteur du
que cette courte notice ne le permettait sur le nom de Crime poursuivi par la justice divine, du Zéphyr se
Pierre Guérin. balançant sur les eaux, de la Famille indigente et du
Parmi les plus illustres élèves de David, citons ce- Christ expirant sur la croix, un rang dont il ne saurait -
lui dont le nom ira peut-être le plus loin dans la pos- plus déchoir, et qui le pose au moins l'égal des meil-
térité; je veux parler de Léopold Robert. Peu com- leurs parmi nos maîtres contemporains.
pris de son maître, il fut un élève très-obscur de l'a- Ici nous déposons la plume ; nous ne pourrions pas
telier du peintre des Horaces. Bientôt il se dégoûta de aller plus loin sans toucher aux vivants : c'est à faire
l'école, et partit pour l'Italie. Il en fit sa patrie. C'est à la .critique et non plus à l'histoire. — Peut-être, à
la qu'il a composé ses quatre grands tableaux, la l'occasion de l'exposition prochaine, reviendrons-nous
sur ce sujet pour compléter cette vue rapide jetée sur la palette. Tracez l'esquisse d'une main légère, et
les nombreuses évolutions de l'art français depuis la mettons-nous à l'oeuvre.,
Renaissance. DEUXIÈME MODÈLE. (Pl. 103, par M. Hubert.)—Deux
DE
L ECOLE DE DESSIN
PARIS. — IMPRIMERIE SIMON RAÇON ET COMP., RUE D'ERFURTH. I.
L'ÉCOLE DE DESSIN BE
JOURNAL
DES JEUNES ARTISTES m,l' M§ ilMIIK
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iDcurièmc 3nncr.
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AU BUREAU DU JOURNAL
Rue Suger, 3, place Saint-André des- Arls
L'ÉCOLE DE DESSIN
des formes, ne semble-t-elle pas faite tout exprès pour c'est-a-dire franchement et vivement-étalées, compo-
l'àquarelle? Prenez donc vite vos couleurs les plus sées d'indigo, de jaune indien, et, pour les tons plus
—
fraîches, vos teintes les plus limpides; c'est le mo- frais, de vert émeraude ; si vous tâtonner, si vous
ment de commencer. avez de l'hésitation, vous perdez toute la transpa-
Si le soleil vous importune et vous fatigue de son rence et l'éclat de votre couleur. — Pour les ombres,
rayonnement, déployez le parasol, fixez-le solidement servez-vous d'un mélange de brun de Van-Dyck, de
en terre et
installez votre pliant sous son ombre, de jaune indien, de laque carminée ; les branches et lesl
manière à ne point gêner votre point de vue. Mainte- repiqués vigoureux des dessous s'indiquent avec la
nant, ouvrez le portefeuille : le papier est tendu ; la sépia et le. brun de Van-Dyck, mêlés aux tons qui
boîte de couleurs est attachée, par son double an- garnissent déjà la palette. — Maintenant, passons sur
neau, au pouce de la main gauche ; le double godet les fonds un petit glacis de cobalt pour donner de
plein d'eau est suspendu à ses bords. l'air, ou d'ocre jaune et de minium si nous voulons
Commencez, pour éteindre la trop grande blan- colorer le ton.
— J'appelle glacis des teintes très-
cheur du papier, par couvrir toute sa surface d'une limpides que l'on passe par-dessus une partie déjà
teinte légère d'ocre jaune et de rouge de Saturne, ap- faite et tout a fait sèche, pour en modifier la nuance.
:
pelé aussi minium quand elle est bien sèche, jetez - Avons-nous des contours trop secs et trop durs:
hardiment les teintes du ciel avec du cobalt un peu mouillons-les avec le pinceau humide et frottons avec
réchauffé, s'il'le faut, de la teinte précédente; mais le mouchoir.— Est-ce tout?n'avons-nous rien omis?—
ayez soin de réserver les clairs des nuages, ainsi que Si, vraiment ! et ces vapeurs qu'on aperçoit flottantes
les murailles blanches du village que vous apercevez au penchant des coteaux et le long des futaies?—
là-bas dans le lointain ; nous y reviendrons plus lard Humectèz la place avec le pinceau .demi-sec ; estom-
pour les colorer davantage .avec l'ocre et le minium, pez en tournant avec le doigt ou le mouchoir, de ma-
si cela est nécessaire. Dès que le tout est sec, vous nière a dégarnir un peu le papier de la teinte qui le
ébauchez avec un ton d'ocre et. de minium, rompu couvre ; vous passerez ensuite, un très-léger glacis de
d'une pointe de teinte neutre ou de cobalt, les arbres cobalt, ou d'un ton plus coloré, si ces vapeurs sont
du dernier plan ; laissez encore sécher ; traversées ou renétées d'un rayon de soleil. — Nous
— avec le
même ton refroidi et augmenté d'intensité au moyen allions encore oublier le petit village du fond : accusez
d'une addition de teinte neutre et de quelque peu avec un peu de brun-rouge, relevé d'une pointe d'ocre,
d'ocre, massez les ombres qui les achèvent et leur le ton gai des tuiles; avec une eau d'ocre et de mi-
donnent du relief, tout en laissant briller sur les nium, colorez les murailles frappées du soleil; glissez
bords, du côté de la lumière, la teinte chaude du dans cette eau un peu de cobalt pour les ombres.—
dessous. — Arrêtons-nous un moment pour faire
une L'étude doit être terminée ; s'il reste encore quelques
remarque essentielle : c'est qu'il ne faut jamais em- touches de détail à donner, nous les ferons au logis :
ployer le jaune indien dans les fonds : il fournit des mais seulement gardons-nous bien de retoucher aux
tons trop crus et trop entiers; l'ocre jaune, plus parties achevées sur place, si nous ne voulons pas,
fuyante, donne un vert plus fin et plus doux. — Vous perdre tout le fruit de notre travail.
attaquez ensuite les arbres du second plan avec Mais le soleil s'élève et domine sur l'horizon; les
une
teinte plus ferme, composée d'ocre, de teinte neutre vapeurs disparaissent et la campagne ne présente plus,
et de plus ou moins d'indigo ou de cobalt, selon qué que des ombres d'un gris argentin ; onze heures son-
le vert en est plus ou moins vif; avec cette même
nent au clocher du village voisin ; l'effet du matin est
teinte plus intense, vous indiquez les ombres. Enfin passe ; nous pouvons aller déjeuner.
vous faites les arbres et les gazons des premiers plans
A. BARBIER.
avec des teintes solides, abondantes, bien lavées, ,
10. Indigo. — Bleu très-foncé, entrant dans la plupart des
PEINTURE DE FLEURS A L'AQUARELLE. tons verts.
il. Pierre de fiel.- Couleur jaune, légère et transparente,
excellente à employer en glacis et produisant, avec Yindigo et
la sépia, des verts foncés.
PREMIÈRE LEÇON. 12. Sépia.-Sert principalement touches de vigueur -
et
aux
donne de la solidité aux teintes dans lesquelles on la fait
Voici un bouquet de fleurs à l'aquarelle que nous entrer. V
offrons a nos élèves (voyez pl. 109), comme un but 13. Terre de Sienne brûlée. — Belle couleur transparente,
et un encouragement à leurs efforts. Le- modèle est propre aux teintes chaudes des reflets; alliée à l'indigo, au
jaune indien ou à la gomme-gutte, elle fournit un vert. chaud
un peu savant et compliqué, et plus d'un hésitera
et vigoureux.
avant de l'entreprendre; mais nous allons tâcher, par 14. Encre de Chine -Ton noir, léger, transparent, docile
nos conseils, de relever leur confiance, et, quel que à tous les mélanges et d'un bon usage dans les ombres des
soit le résultat de leur tentative, il en restera toujours fleurs blanches.
quelque chose d'utile à leur progrès futur. 15. Vert émeraude.- S'emploie pour les verts clairs et bril-
Composons d'abord la palette du peintre de fleurs ; lants.
16. Laque jaune- — leau jaune, transparent et couvrant,
on va voir qu'elle compte quelques tons de plus que
bien.
celle du paysagiste ; on les ajoutera à ceux que l'on
17. Écarlate. — Le plus brillant de tous les rouges,, indis-
possède déjà. pensable dans la coloration d'un grand nombre de fleurs et de
fruits; mais il ne faut l'employer qu'avec réserve, car il a
NOMS DES COULEURS, DANS L'ORDRE QU'ELLES DOIVENT l'inconvénient de tuer tout "ce qui l'entoure.
OCCUPER SUR LA PALETTE.
18. Pourpre.— C'est un violet très-fin de teinte et d'un fré-
quent usage dans la peinture des fleurs et des fruits. On l'em-
1. Vermillon de Chine.- Couleur d'un rouge éclatant, très- ploie pour les violettes, les pensées; mêlé au cobalt et au
solide, couvrant bien, et se prêtant à tous les mélanges. carmin, il entre dans les nuances- des raisins noirs, des prunes
2. Jaune indien.-Le meilleur est d'un beau jaune d'or ; avec- de monsieur et de certaines variétés de reines-marguerites.
les bleus, il donne des verts éclatants et chauds. 19. Carmin à l'alcali. — Son emploi èst de rigueur dans
3. Bleu de Prusse.- Mêlé au cobalt, il le rend plus fin et sert l'étude des roses. On le trouve tout préparé, à l'état liquide,
à donner plus.juste le ton azuré de certaines fleurs. chez les marchands de couleurs. On le conserve dans une
4. Bleu de cobalt.-lleau bleu céleste. petite fiole bouchée à l'émeri.
5. Teinte neutre.-C'est une couleur qui rend de grands ser- 20. Blanc léger.-ll se vend sous forme de lames minces et
vices, très-fuyante, fort utile pour rompre un ton trop entier friables. Lorsqu'on veut l'employer, on en place un fragment
et pour jeter de l'air entre les masses d'un bouquet. dans un godet et l'on verse dessus quelques gouttes d'eau bien
6. Gomme-gutte.- Jaune clair, très-utile pour faire les verts nette. Quand il est imbibé, on le broie avec un corps dur
frais et brillants; mêlée avec le cobalt et la laque carminée, on uni, ou même avec le pouce. Il sert à reproduire, en gouachant,
en obtient le vert blanchâtre de quelques plantes ou vert-saule ; les détails trop fins qu'il serait difficile, pour ne pas dire im-
employée en glacis, elle ravive les tons et leur donne de l'é- possible, de réserver. Si la touche qui en résulte est d'un blanc
clat. trop prononcé, on attend qu'elle soit parfaitement sèche pour
7. Laque carminée. — Elle sert beaucoup pour rompre la passer dessus, vivement et d'un seul coup, une teinte colorée
crudité de certaines nuances de verdure ; mélangée avec la qui la met en harmonie avec le reste. Si l'on doit y revenir,
gomme-gutte et la sépia, elle fournit un ton brun très-chaud il faut laisser sécher de nouveau, sans quoi la touche de blanc,
dont on se sert pour les touches les plus vigoureuses. détrempée, s'étendrait et ferait tache.
8. Minium.— Rouge-orange, très-utile pour passer insensi- Pour le surplus du petit matériel nécessaire, voyez
blement d'une teine jaune à une teinte bleue. Il sert aussi à
notre leçon du 25 mars 1852. Nous ajouterons
gouacher.
seulement trois ou quatre godets de porcelaine dont
9. Brun rouge. -Mèlé'avec le cobalt et la gomme-gutte, il
produitlles gris très-fins; avec l'indigo et la pierre de fiel, on on se sert pour apprêter d'avance les teintes ùn peu
en obtient un ton noir très-vigoureux. considérables, ou celles très-pures et très-fraîches qui
doivent servir à reproduire le ton général d'une fleur PL 110. -
Un Paysage, par M. Hubert. Nos -
ou d'un fruit. élèves doivent être assez familiarisésavec les procédés
Maintenant, esquissez légèrement votre bouquet à de cet excellent maître, pour que nous nous croyions
la manière ordinaire, avec un crayon de mine de dispensés d'insister sur ce nouveau modèle sorti de
plomb demi-ferme, sur un bon papier Watmann bien son facile crayon. Qu'ils recherchent dans nos leçons
tendu, fin de grain, et d'une pureté irréprochable. antérieures, et particulièrement dans celles du 25juil-
Ayez soin de ne point trop effacer, car la mie de pain let et du 25 août de l'année dernière, les.conseils que
a l'inconvénient de graisser le papier et la gomme nous leur avons déjà donnés.
élastique d'en enlever la fleur, ce qui compromet né- Pl. 111. —Un Tigre guettant sa proie, par M. Vic-
cessairement la limpidité des teintes et produit des tor Adam. — Appliquez-vous à bien saisir l'expres-
taches obscures très-difficiles à réparer. sion de la tête et le mouvement du corps, tout est
là ! — Procédez d'après les mêmes principes qui vous
PREMIÈRE ÉBAUCHE. ont guidés dans la reproduction du lion représenté
pl. 80, 14e livraison.
Avec une teinte de carmin très-légère, vous cou-
PL 112. — Étude d'architecture pittoresque. —
vrez toute la surfiLce des roses, sauf quelques endroits Nous renvoyons pourrexécution aux leçons déjà don-
réservés pour les grands clairs dans celle de gauche : nées sur les pl. 38 et 52.
vous procédez de la même manière et dans les mêmes Pl. 113.—Va-Profil d'enfant, étude. —Nous
proportions avec le cobalt, pour les pervenches; avec
avons assez bonne opinion de l'intelligence de nos
le jaune indien, pour les coriopsis, dont vous indiquez
élèves et des progrès qu'ils doivent avoir déjà faits
le cœur, d'un rouge brunâtre, au moyen d'un ton de
pour leur livrer ce modèle sans commentaire.
terre de Sienne brûlée. Passant ensuite aux feuilles et
Pl. 114. — Exercice de dessin linéaire. — Suivre
,
aux tiges, vous les couvrez d'un vert plus ou moins les méthodes et les préceptes précédemment dévelop-
chaud, selon que le jaune ou le bleu y domine. Lais-
pés à propos de modèles identiques.
sez bien sécher : puis avec un petit pinceau très-fin,
chargé d'un peu de carmin, vous indiquez légèrement
les principales nervures et le dentelé des feuilles de
—»> —
rosier, ainsi que les épines et quelques autres détails (BEHM)B!I<~a M3 MV&
des contours.
Cette première préparation achevée, arrêtez-vous. Dimanche, 15 mai, l'exposition des ouvrages des artistes vi-
Nous vous apprendrons, dans notre prochaine le- vants a été ouverte aux Menus-Plaisirs, rue du Faubourg-Pois-
— sonnière. L'aspect général est très-satisfaisant, et prouve que
çon, à compléter cette ébauche, et à l'amener enfin
notre jeune école n'a point dégénéré. Cependant aucun ou-
jusqu'à la valeur du modèle.
vrage hors ligne n'a eu encore le privilége de passionner la
A. BARDtEH. foule; le public ébloui regarde et reste incertain : trouvera-
t-il à faire un choix? Jusqu'ici, les principaux ouvrages re-
—>»— marqués sont : — Une Frise, par M. Gérôme; le Marché aux
des ombres les plus intenses. timent,qui font le grand artiste; cela ne s'acquiért
-
Mais ébauchons les eaux, très-sombres dans la pas en un jour; vous ne le comprendrez que trop. En
partie où se reflètent les arbres; miroir du ciel dans attendant, observez la nature, pratiquez, multipliez
les parties plus claires; la d'un les essais, et vous serez du moins sur la trace du
vert glauque et pro-
fond, ici petillantes d'azur ou des tons orangés de maître, si vous ne pouvez raisonnablement prétendre
l'horizon. — Remarquez que le reflet de l'ombre a à l'égaler jamais. - -,
:
-
par les-roses. - attaquerez vos feuilles vivement en commençant par
les plans les plus larges, vous attachant à reproduire
- - SECONDE
ÉBAUCHE.
fidèlement le ton local propre à-chacune, amenant le
Prenez du carmin bien détrempé d'eau, et, avec un modelé par' degrés au moyen de teintes superposées,
pinceau de moyenne grosseur, indiquez légèrement soigneusement fondues vers les' bords, enfin procé-
les ombres et les demi-teintes de chacune de vos ro- dant exactement d'après les mêmes principes ci-des-
ses en commençant par les parties les plus vigoureu- sus indiqués pour l'exécution des roses et des per-
venches. — Avec un ton, un peu fermp, puisé dans
ses ; vous aurez soin, avec un second pinceau propre,
humecté d'eau, d'adoucir sur les hords cés teintes les mélanges de la palette et placé du côté de l'ombre ,
nouvelles pour qu'elles se marient, sans transitions donnez de la rondeur à vos tiges.—-Considérez .votre
-dessin à cette heure; il doit déjà satisfaire votre œil,
-
apparentes, avec le ton de dessous. Renouvelez ce tra-
vail autant de fois qu'il sera nécessaire pour obtenir £ t avoir, dans son ensemble, presque toute la valeur
les roses. -
Préparez, maintenant sur la palette une gamme de sions. Ne craignez pas dans les verts les plus sombres,
tons verts assortis à ceux du modèle." Vous les ferez d'introduire un peu de laque carminée ; cela leur donne
abondants et variés, afin de n'avoir plus à y revenir. plus de transparence et corrige la crudité,
Pour les verts les plus sombres, employez l'indigo, Maintenant, examinez si l'ensemble est harnKH
la gomme-gatté, la pierre de fiel, la laque carminée,. nieux ; voilez d'un léger glacis les-lumières trop vi-
ves*, les couleurs, trop entières; accentuez les détails,,
(1) Voir la dernière livraison. faites disparaître les duretés en y repassant douce-.
- -
ment le pinceau un peu humide; mettez de l'accord libre et spirituelle, voilà ce qu'il faut pour réussir
partout, et votre bouquet doit être terminé. — Que ces deux charmants croquis. Nos conseils seraient
si le résultat ne répondait pas à votre attente, n'en restés bien stériles, si nos chers élèves n'étaient point
:
prenez pas trop de souci ; il y a du remède prenez en état de mener à bien cette étude presque élémen-
l'éponge, lavez votre dessin à grande eau en inclinant taire et si peu nouvelle pour eux.
le papier pour faciliter l'écoulement du liquide; il Pl. 118. — Pivoine et oeillets. Étude de fleurs, par
vous restera une excellente ébauche, sur laquelle vous M. Censier. — D'abord, couvrez bien l'esquisse d'un
pourrez immédiatement renouveler l'expérience. trait léger, puis massez à l'estompe en commençant
A. BARBIER. par les plus grandes ombres et les points de vigueur;
réservez pour la fin les demi-teintes et gardez-vous
bien d'empiéter sur les lumières; laissez-les plutôt
plus larges qu'il ne faut; elles diminueront assez, et
Il$11111111 1Tb presque malgré vous, dans le cours de votre travail,
par suite de cette tendance qu'ont tous les commen-
çants à exagérer les ombres et à les étendre au delà
Planclies N. 115 à alto. de leurs vraies limites. Quand votre ébauche aura
acquis un certain aspect, revenez avec un grené de
PI. 115. — Une tête d'enfant, étude aux deux crayon n° 1 par-dessus les teintes d'estompe pour leur
crayons, par madame Joséphine Ducollet. — Deux donner plus d'énergie et d'égalité, et terminez par
lignes, l'une verticale, placée à volonté sur l'ensem- des hachures moelleuses dirigées dans le sens des
ble de la tête, et de manière à la traverser dans toute formes à rendre. — Voyez au surplus la leçon du
sa hauteur, l'autre horizontale et passant sous la pau- 25 octobre dernier, sur un modèle de fruits du même
pière inférieure de l'œil gauche, seront plus que suf- auteur.
fisantes pour déterminer l'inclinaison des plans, la Pl. 119. — Un cartouche d'ornement, par M. Nu-
forme des contours et la place des principaux détails. ma. — Voir, pour l'exécution, les leçons relatives
Il faut traiter cette étude d'un crayon délicat, harmo- à la p1. 65 et à la pl. 72, onzième et douzième li-
nieux, par teintes fines et fondues, sans dureté dans vraisons.
les ombres, sans rudesse dans le modelé. C'est une -
Pl. 120. Deux études de marine, par M. Morel-
tleur qui se flétrirait sous l'attouchement d'une main Fatio. — La première représente un petit brick ser-
trop virile. — Pour le surplus de l'exécution, voyez rant une partie de ses voiles. La ligne d'horizon de la
notre leçon du 25 septembre 1852, sur la planche 61. mer servira de repère pour le mouvement à donner
PI. 116. — Études d'architecture pittoresque, par à la coque et à la mâture; ces points essentiels une
M. V. Petit.
— Rien à dire sur ces deux croquis, fois trouvés, le reste n'offre plus de difficulté. Voir
que nous n'ayons déjà dit dans nos précédentes le- d'ailleurs notre leçon du 25 janvier, sur la pl. 89.—
çons, à propos d'autres modèles dus au même crayon. La seconde étude représente un navire en construc-
Il n'y a ici aucune difficulté nouvelle. Nous tion, et une chaloupe échouée sur sa hanche. Une
renvoyons
donc nos élèves à nos livraisons antérieures, spécia- ligne horizontale, allant de la poupe à la proue, ai-
lement à celle du 25 mai 1852, pl. 38. dera à apprécier la grâce des courbes qui donnent le
Pl. 117. — Deux études de fabriques pour le raccourci du bâtiment; une verticale déterminera son
paysage, par M. Hubert. - Même remarque que pour aplomb. Il en sera de même pour la chaloupe. Nous
le précédent modèle, et même renvoi aux nombreuses
ne parlons pas de l'ombre, que l'on obtiendra facile-
leçons dont cet excellent artiste nous déjà fourni la
a ment par les procédés ordinaires.
matière. De l'exactitude, de la franchise, une touche A. BARBIER.
mmm m FMWCIWS tinctes dans la Perspective. L'une qui détermine les
contours apparents des objets et leurs positions res-
1
ÉLÉMENTAIRE ET PRATIQUE pectives sur les différents plans où ils se trouvent ré-
partis ; l'autre qui cherche à saisir l'apparence et la
SPÉCIALEMENT APPLICABLE A L'ÉTUDE DU DESSIN
couleur même des objets, en tenant compte des mo-
D'APRÈS NATURE. difications qu'ils subissent sous la lumière et à travers
les couches plus ou moins épaisses d'air atmosphéri-
que qui les enveloppent et les séparent les uns des
autres. — La première est une science positive, ba-
PRÉLIMINAIRES. sée sur les principes les plus simples de la géomé-
trie: c'est la Perspective linéaire, celle dont nous
Élément et base essentielle de la peinture, le le, des- allons spécialement traiter. — La seconde, plus dé-
sin indique avec des lignes, des clairs et des ombres, pendante du sentiment que du raisonnement, de l'ob-
les contours apparents des corps, leur pose" et leur servation que de la science, constitue ce que les pein-
relief. tres appellent la Perspective aérienne : c'est elle qui
Les lignes, qui, dans la nature, servent de limites donne la vie et la couleur au tableau. On peut, aidé
aux surfaces des corps, sont plus ou moins compli- par la Perspective linéaire, produire des former cor-
quées; mais les plus simples de toutes, les plus régu- rectes et agréables ; mais la Perspective aérienne est
lières, et dès lors les plus faciles à saisir, sont, sans seule capable de les animer. — Nous nous réser-
contredit, celles de la géométrie élémentaire. Les vons d'en dire quelques mots à la fin de ces leçons.
premières notions de cette science sont donc néces- Tous les objets visibles sont soumis aux lois de la
saires au dessinateur; elles lui deviennent surtout in- Perspective.
dispensables pour l'intelligence et l'application des Tout tableau ou dessin qui représente fidèlement
règles les plus générales de la perspective linéaire, ces objets n'est autre chose qu'une perspective.
telles que nous allons les exposer. Nous engageons Par le dessin,, on cherche les contours des choses;
donc nos lecteurs à revoir avec une sérieuse attention, la Perspective fournit le moyen de trouver exacte-
avant de passer -outre, nos leçons du 25 mai et du 25 ment ces contours. C'est l'art de tracer sur une sur-
juin 1852, sur les planches 41, 42 et 48. Les dé- face plane toute sorte d'objets pittoresques avec une
monstrations qu'elles contiennent, et les figures doni exactitude suffisante, pour que ces objets peints pa-
elles sont accompagnées, suffiront à faire comprendre raissent aux yeux comme s'ils étaient réels, et qu'ils
ce qui doit suivre; d'ailleurs, et au besoin, nous sup- fussent vus à travers cette surface, supposée transpa-
pléerions, chemin faisant, à ce qui pourrait y man- rente, et dressés verticalement et de front en face du
quer; mais nous ne saurions trop insister sur la ri- spectateur.
goureuse nécessité de cette étude préparatoire, sans Scientifiquement parlant, cette dernière définition
laquelle tout le reste ne serait pour l'élève que lettre manque de précision ; mais elle suffit à la peinture,
morte et problème insoluble. — Nous supposons donc qui n'a que faire d'une très-grande rigueur mathéma-
ces premières connaissances acquises, et nous entrons tique dans la pratique de la Perspective.
en matière. Un spectateur étant placé en un lieu fixe, son œil
La Perspective a pour but de représenter les objets doit être considéré comme un point central d'où sont
tels qu'ils nous apparaissent dans la nature, eu égard à vus tous les objets qui peuvent être embrassés d'un
leur pose et à leur éloignement de l'œil qui les re- seul regard, sans aucune déviation de la tête, ni à
garde. droite, ni à gauche, ni en haut, ni en bas. L'étendue
, Il est, pour atteindre ce but, deux parties bien dis- de ce regard est la mesure naturelle de la plus grande
dimension qu'il soit possible de donner au chaùrp ter un site, un édifice, une ruine, ou tel autre dé-
d'un lableau. tail pittoresque, sous son aspect le plus agréable.
La vision s'opère par une multitude de rayons, Ceux mêmes qui se piquent, en ce genre, de copier
plus ou moins lumineux, allant des objets à l'œil. Ces le plus fidèlement la nature, sans y rien ajouter ni
rayons, qu'on est convenu d'appeler rayons visuels, retrancher, ne peuvent se passer de la Perspective,
sont comme. autant de petits fils conducteurs par lesquels car elle leur apprend à se bien placer devant leur su-
l'objet se communique à la vue. Il est facile de s'ima- jet, de manière à l'embrasser dans son ensemble d'un
-
giner la totalité des fils ou des rayons compris dans seul et même coup d'œil, sans être obligés de tourner
un seul coup d'œil, comme formant un eône (voir la la tête. Ils lui devront encore de mieux comprendre
huitième livraison, page 8, deuxième colonne) dont et de saisir plus rapidement l'agencement des lignes
la base s'appuierait à tous les points des objets vi- et la disposition des différents plans dont le site se
sibles, et le sommet au centre de l'œil du regardant. compose.
Ce cône s'appelle cône optique. Aux peintres de fleurs, de fruits ou de nature
Maintenant, nous comprendrons facilement la Pers- morte, elle enseigne à dessiner ces objets d'une gran-
pective, si nous supposons qu'entre notre œil, placé deur et d'une forme convenables, selon qu'ils sont
en un point fixe, et les-objets naturels que nous vou- plus ou moins éloignés de l'œil, ou dans des positions
Ions représenter, il existe une glace transparente po- variées, ainsi qu'à tracer avec grâce et précision les
sée de telle sorte, que nous puissions les voir à tra- contours d'une table, d'un vase, d'une corbeille, ou
vers et les calquer sur sa surface.; Ce calque sera la de tout autre objet analogue..
perspective exacte de ces objets. On peut encore sup- Enfin; elle devient d'une absolue nécessité pour
poser autant de rayons visuels qu'il y a de points vi- ceux qui consacrent particulièrement leur talent à la
sibles dans les objets aperçus au delà de la glace; sa peinture des monuments et des ruines, lorsqu'ils ne
surface en sera nécessairement traversée avant qu'ils peuvent se placera une distance favorable pour dessiner
arrivent jusqu'à l'œil du spectateur, et recevra au- sur place l'édifice qu'ils veulent représenter sous son
tant depqinis qu'il y aura de rayons; admettons pour plus bel aspect. La Perspective alors leur fournit des
un moment que ces points et ces rayons y laissent des moyens de suppléer à ce défaut de distance, et leur
traces sensibles, il est évident que ces traces forme- révèle, pour ainsi dire, la forme des objets qu'ils ne
ront encore une image perspective et fidèle des divers peuvent bien voir, ou dont ils n'ont même qu'une
objets-observés à travers le corps transparent. perspective très-incomplète.
C'est sur cette observation, réduite en théorie, que C'est-donc particulièrement aux peintres et aux
repose toute la science et la pratique de la Perspective. dessinateurs que - La Perspective est utile et néces-
La Perspective est un des premiers éléments des saire ; car elle contribue à donner a leurs œuvres cette
:
arts du dessin; elle est nécessaire dans tous les genres apparence de vérité sans laquelle il n'y a en peinture
de peinture,, afin d'éviter les effets bizarres et ridi- ni illusion ni intérêt.
cules dont on ne rencontre que trop d'exemples ;
A. BARBIER.
dans les œuvres ,de certains artistes, doués d'ail-
leurs d'un véritable talent. —<C< —
Elle enseigne à bien placer dans un tableau des ®aL@INl 01 U 8'5.Z5
figures humaines, à les mettre dans un juste rapport
avec les objets qui les environnent, à les dégrader de La spécialité de notre journal et les exigences de
grandeur selon le plan qu'elles occupent, à dessiner
notre enseignement ne nous laissent ni assez de loi-
leurs contours avec plus de facilité et de correction. sir ni assez d'espace pour faire ici de l'esthétique;
Elle apprend aux peintres de paysage à représen- !
gne
Dans là fig. 1, la distance du spectateur 0 à, la li- ;
AB serait représentée par la ligne G 0; elle serait
leur à la ligne de terre. : -
-
::
Après avoir choisi son point de vue et déterminé la
- trop petite. La seconde distance G 0', pour le second' distance, là première chose à faire, en arrivant sur le
spectateur plus éloigné, serait à peine suffisante. terrain, est de constater et de^iixer la hauteur de
Veut-on un exemple de l'influence de la distance: l'horizon.
sur l'apparence des objets? - -
Si l'on considère du rivage "une certaine étendue de
Ce cube abc d e fil (fig. 3) est tracé en prenant mer, l'horizon est cefte ligpe, circulaire en réalité,
pour la distance la moitié de la basedu;lableaû::— mais droite en apparence, qui semble séparer le ciel
(fig. 4) la distance égale la base du tableau; (fig. 5)'
— dés eaux. Il est le terme de la plus grande étendue de
la distance égale deux fois la base du tableau;— (fig.6) la vue, 1 toujours nu. niveau de Voeil, et par conséquent
la distance égale le triple de la base du tableau. parallèle à la ligne de terre;.mais sa hauteur'-peut va-
La troisième et la quatrième de ces représentations rier selon le lieu où l'observateur est placé; si celui-ci
ne sont-elles les plus agréables à l'œil et les mieux s'élève, l'horizon s'élève avec lui, s'il descend, l'ho-
pas
proportionnées? rizon s'abaisse, fidèle,. en cela, à la loi d'optique, qui
La distance, une fois arrêtée ne peut plus subir au- le place invariablement à' la hauteur de l'œil de celui :
cune modification; tous les objets représentés dans Je qui regarde. :' -: ':
tableau doivent lui être subordonnés. Il est facile La plupart des fautes de perspective viennent de ce r
de l'apprécier, devant la nature, en estimant à peu que le peintre ne s'est pas bien rendu compte de la
près l'éloignement où l'on se trouve d'un' détail hauteur de Yhcrizon.
qui doit figurér au premier plan et sur le bord infé- L'horizon du tableau est donc un point capital à
rieur du dessin ou tableau, peu importe le' mot ; en déterminer, si l'on veut faire une perspective a peu
perspective, ces deux termes sont synonymes. Ce dé- près correcte et sans défauts trop apparents.
tail observé, supposez au-dessous une ligne droite Quand on s'est placé pour dessiner ou peindre une
horizontale, cette ligne sera la base du tableau, ce d'après nature, l'horizon est dès lors irrévocable-
vue
que les peintres appellent la ligne de terre, à partir ment fixé; si le site est borné par la mer, l'horizon
de laquelle commence, dans la nature, le terrain que est visible, il n'y a qu'a copier; sinon, il faut le trou-
le peintre copie. On comprend qu'une droite partant
ver, ce qui n'est pas plus difficile, car si le peintre
des pieds du spectateur, et perpendiculaire a cette conçoit à la hauteur de ses yeux, et parallèlement à
ligne, qu'elle viendrait couper à angles droits, don- leur plan, une ligne de niveaii passant par un point
nerait assez exactement la mesure de la distance. de quelque objet visible, et qu'il remarque la situa-
La connaissance exacte de cette mesure n'est abso- tion de ce point par rapport à la ligne de terre, il
lument nécessaire que lorsque l'on opère chez soi, la hauteur
aura la de l'horizon assez exactement pour
nature absente, d'après un dessin incomplet, ou mal l'indiquer sur son tableau. -
pris, auquel on veut faire subir un changement im- Résumons tous les points essentiels de cette leçon
portant ouajouler quelque détail nouveau. dans un exemple. (Pl. 132, fig. K) — Le quadri-
Pour éclaircir cette proposition par un exemple
latère ABC D représentant la surface d'un tableau
(voy. pl. 132, fige 7) : soit A B C D la glace
ou le ta- ou dessin placé verticalement en face du spectateur
bleau, ce qui revient au même, et 0 X le spectateur;
de manière que son regard puisse en embrasser
B C sera la ligne de terre, K X, perpendiculaire à
B C, aisément toute l'étendue, B C sera la ligne de-terre'
la distance; le rayon visuel 0 Z, perpendiculaire à la
ou base du tableau; AB et C D seront ses deux cô-
surface de la.glace, et parallèle et égal à B C, donnera
tés; AD, la limite supérieure, que l'on fixe à volonté
selon que lè site a représenter se développe en hau-
teur ou'en largeur. Ordinairement la meilleure fôrmeJ
irsiit Élu li t®rr
;:j
à donner au tableau est celle d'un rectangle un peu
allongé; La forma trop carjrée est disgracieuse et peu
::
:
favorable à un beau développement des lignes, Planche* N. 1%7 A l3%.
Pour le spectateur 0, qui est debout et - placé ici
sur le c<Hë, mais que nous supposons vis-à-vis delà
verticale LN, en avant du tableau, l'horizon est re~-
présenté par 0 E; pour celui qui est assis 0', fig. 9
par 0' 1; pour le troisième, fig. 10, monté sur une
plate-ibrme, par 0' G. ;— Maintenant, admettons
-
Pl. 127. — Une tête
!
— Fac simile d'un croquis de Charlel, par? madame!
Joséphine Ducollet.
XIII.,
de soldat du temps de Louis
une surface placée verticalement vis-à-vis le specta- Si elle est située au-dessus de l'œil, comme en a b
teur, soit ici A B C D, fig. 11, pl. 138. c d (fig. 13), elle semble s'abaisser en s'éloignant.
Toutes les lignes ou surfaces parallèles à ce tableau Voyez dans la dernière leçon , pl. 131, les plafonds
sont dites lignes ou surfaces de front ; ainsi, même des intérieurs représentés dans les fig. 3, 4, 5 et 6.
figure, ef g h est une surface de front, e f, f h, h g, Par une conséquence toute naturelle de ce prin-
etc., sont des lignes vues de front. cipe on comprend que plus cette surface se rappro-
,
ToutesJes lignes ou surfaces qui ne sont pas paral- che de l'horizon , plus elle se resserre, moins elle
lèles au tableau sont dites lignes on surfaces fuyantes, paraît avoir de développement en profondeur. Pour
c'est-à-dire qui ont l'air de s'éloigner de l'œil et de se convaincre de cette vérité, il suffit de compare1*
s'enfoncer dans le tableau; voyez, toujours même entre eux les deux carrés superposés A B C D, A' B\
fig. 11, les lignes fuyantes hi, 1 m, n o, et les sur- C' D' , fig., 13.
faces fuyantes h i,fs, 1 m-, no. On peut d'ailleurs vérifier le fait par soi-même :
On appelle largeur ou perspective la dimension ,
prenez une planchette un livre mince, un carton,
horizontale d'une surface de front, comme ici e fou donnez-lui la position horizontale et élevez-le ou
9 h ; et hauteur sa dimension verticale r v. abaissez-le tour à tour au-dessus et au-dessous du
On appelle profondeur la dimension d'une surface niveau de l'œil, et vous verrez se produire successi-
fuyante prise dans le sens de sa direction vers l'hori- vement tous ces çffets qui sont dus à la même cause,
zon; les lignes f s, (tig; 11), donnent les profon- -, c'est-à-dire à la diminution apparente et graduelle de
no
deurs des surfaces fuyantes hi f s, Imn o. grandeur qu'éprouvent les lignes et les surfaces, et
Dégradation linéaire se dit de la diminution de généralement tous les objets naturels, à mesure
grandeur qu'éprouvent les objets à mesure qu'ils qu'ils s'éloignent de nous.
s'éloignent de plus en plus de l'œil du spectateur : il Les lignes géométrales parallèles entre elles, vues
y a dégradation linéaire entre les deux tours g h et de front, restent parallèles en perspective. Voyez,
t p de la fig. 11 ; également dans les largeurs E F, fig. 11, les lignes E F G H, 1 K, donnant les lar-
,
G H, 1 K, de la voie antique qui occupe le milieu geurs successives de la route E Y F, et fig. 13 les
du tableau, dans les croisées fuyantes du bâtiment horizontales A, A', A", a. - Les verticales restent
m rn p qui la borde à droite. :
verticales ; exemples fig. 11, les côtés de la tour
Les lignes parallèles prolongées à une grande dis- e g, f h, s t, et les arrêts du bâtiment à droite n m,
tance paraissent se rapprocher les unes des autres, rp, etc. ; fig. 13, les lignes A a , B b, C c, D d.
La perspective d'une surface plane quelconque et A B G S : plus il s'éLoigne de la verticale, a
droite
parallèle au tableau (lonne une figure semblable à et, a gauche, plus l'apparence de, ses côtés grandit
(cns delà profondeur; voyez encore ici H,
l'original. Ainsi un rectangle, un cercle, parallèles dans le
au tableau , ne changent pas d'apparence mais seu- F, 1, P, etc. : remarquez qu'en P une partie dusolide
lement de grandeur, selon leur éloignemenl de l'œil. est engagée sur l'horizon , ce qui ne permet de voir
Soit donné, par exemple, le tableau transparent ni le dessus ni le dessous.
—
A B C D (fig. 14) ; au delà le spectateur 0, que nous A. BARBIER.
Charlet.
donné le 25 novembre 1852, à propos de la Fileuse tenu par les procédés lithographiques maintenant en
bretonne, et celùi du mois dernier, sur un croquis de usage. La lithographie a sans doute fait de grands
progrès sous le rapport de l'exécution matérielle; mais
aussi, depuis qu'elle s'est faite industrielle et qu'elle
-
Pl. 135.— Des sapins, élude de paysage par Hu- est devenue, poitr ainsi parler, un métier, elle n'est
bert. - Voici un nouveau caractère de feuillé qui se plus guère pratiquée par les véritables maîtres de
présente à nous ; il faut d'abord se familiariser avec l'art ; des praticiens habiles et patients, plus ouvriers
lui, chercher à se le mettre dans la main, comme di- qu'artistes, s'en sont emparés, et, contents du rôle
sent les paysagistes. Pour cela, il est nécessaire de modeste de traducteur des œuvres d'autrui, l'ont
l'étudier par fragments, à part, en dehors de son des- exploitée à leur profit. On a dû à leurs efforts, pour
lutter avec la gravure, de très-remarquables ouvrages dans- la section de peinture de l'Académie des Beaux-Aits par
la mort de M. Blondel. Sur cinq candidats qui se présentaient,
sous le rapport du rendu et de l'énergie du ton ; mais
il n'y en avait que deux véritablement sérieux et significatifs,
on n'a plus eu de ces charmants croquis, véritables Flandrin et Eug. Delacroix, que recommandaient ses
MM. H.
autographes sortis de la main du maître, qui se mul-
beaux travaux, récemment achevés, des plafonds de la galerie
tipliaient à l'infini, et dont s'enrichissaient les cartons d'Apollon. Sur trente-cinq votants, son heureux concurrent
des plus fins connaisseurs. Ce fut pourtant la un des a été nommé par dix-huit voix, juste la majorité de rigueur;
plus grands mérites de cette belle découverte à son M. Delacroix, le Titien français, comme ne craignent pas de
origine, et qui contribua le plus a la rendre populaire. l'appeler les admirateurs de son incontestable talent, n'a ob-
Ce mérite, on cherche à le lui rendre, et l'on peut tenu que cinq suffrages. On voit, par ce résultat, que le Clàs.
sique lient ferme, à l'Académie, et n'est pas près de se laisser
se convaincre, par l'aspect tout nouveau du croquis
détrôner par la nouvelle école. M. Delacroix se consolera- en
que nous plaçons ici sous les yeux de nos lecteurs, songeant que Granger, l'un des plus obscurs élèves de David,
que l'on est en bonne voie d'y parvenir. On n'en est fut de l'Académie; que Prudhon faillit n'en pas être, et que
encore qu'aux premiers essais, et il y a de la marge Géricault n'en fut pas.
pour le perfectionnement ; mais voyez déjà comme ce GRANDS PRIX DE SCULPTURE ET D'ARCHITECTURE.— « Alexandre,
dessin est vivant, largement jeté ; comme l'exécution échauffé par le vin, ayant tué Clitus à la fin d'un repas, fut
en est franche et libre, facile à saisir, bien à la saisi d'un si grand désespoir en voyant étendu à ses pieds le
main et reproduit fidèlement le travail et le grain du corps de son ami, qu'il voulut se percer lui-même de la jave-
line dont il l'avait frappé, ce à quoi s'opposèrent tous ceux
crayon. Il est évident que des modèles conçus et exé-
qui l'entouraient. » — Tel est le sujet donné, cette année, en
cutés dans ce système seraient de beaucoup préfé-
pâture aux huit élèves qui se présentaient pour disputer le
rables aux lithographies trop curieusement léchées grand prix de Rome. H avait le grave inconvénient de pré-
ayant cours aujourd'hui dans l'enseignement, et senter une action double dont des maîtres auraient pu être
dont le grand inconvénient est d'être inexécutables aussi embarrassés que des écoliers; à laquelle s'attacher?
quel moment choisir? S'agissait-il du meurtre accompli par
pour la plupart des élèves. — Quant au présent mo-
dèle, il est si simplé et si clair, que nous croyons Alexandre sur son ami? s'agissait-il du désespoir du meur-
trier? Il nous semble, sauf erreur, qu'un programme, même
pouvoir le livrer aux nôtres sans autre recommanda-
académique, ne saurait être trop précis et trop clair. Les huit
tion., si ce n'est pourtant celle de recourir, pour bas-reliefs exposés par les concurrents ont généralement
l'esquisse, aux pratiques indiquées dans nos précé- paru assez faibles, surtout par le style et l'élévation; c'est
dentes leçons d'ornement, pl. 72 et 90. là leur principal défaut, défaut grave en seulpture, où l'ar-
PL 138. — Perspective. — Voir notre art. Perspec- tiste n'a point pour couvrir les défaillances de la forme la
tive de ce jour. ressource de la couleur. L'Académie n'a pas décerné de pre-
mier prix; un second grand prix a été accordé à M. Chapu,
A. BABEIEB.
élève de MM. Pradier et Duret, déjà honoré dans les précé-
dents concours de la même distinction, et dont le bas-relief
se ressentait de l'étude assez sérieuse des chefs-d'œuvre de
l'antiquité.
Au commencement du mois dernier, le corps des Après la sculpture, l'architecture a eu son tour. Le sujet
à traiter était un Musée pour une grande capitale. Pour des
architectes de vingt ans, qui n'ont pas à s'embarrasser du
Au commencement du mois dernier, 10 corps des profes- chiffre d'un devis, il y avait raison de prendre l'essor sur un
seurs de l'École des Beaux-Arts de Paris s'est réuni pl-L-r si beau programme; aussi, la plupart des projets présentés
donner un successeur à M. Blondel, décédé professeur à celle
au concours sont-ils d'une magnificence fabuleuse. Celui de
école. Trois concurrents avaient été admis à cette candidature, M. Diet, élève de MM. Biouet et Duban, a obtenu les honneurs
MM. Hesse, Hipp. Flandrin, et Robert Fleitry i
ce dernier a été du premier grand prix ; un second grand prix a été décerné
élu : c'était une victoire de la couleur sur la forme, du réel
au projet de M. Coquart, une mention honorable à M. Dau-
sur l'idéal; mais, à quelques jours de là, la forme bien pris
a met. Nous rendrons compte, le mois prochain, dea résultats
sa revanche. Il s'agissait de nommer au fauteuil laissé vacant du concours de peinture.
nous les prolongeons jusqu'à l'horizon, elles nous
-
ffiMOTE, M tlMPlKlIWl donneront de chaque côté du point principal V, deux
ÉLÉMENTAIRE ET PRATIQUE nouveaux points équidistants D D", qui sont les points
de fuite de toutes les lignes horizontales qui font un
SPÉCIALEMENT APPLICABLE A L'ÉTUDE DU DESSIN angle demi-droit; aussi les diagonales continuées du
second carré F L 1 G vont-elles s'y réunir. - *
— Remar-
<
D'APRÈS NATURE.
que. -On voit combien il est facile, par le moyen des'
diagonales, de trouver le milieu (o, o', o") d'un-carré
perspectif.
-- IV.
Si au lieu de voir le carré de front nous le voyons
Points de fuite; point principal; points de distance; sur l'angle comme en a b f c, alors l'une des diago-
points de fuite accidentels. nales, c b, reste parallèle à l'horizon, l'autre, a f, per-
pendiculaire au tableau, se dirige au point principal,
Les points de fuite, points de concours, points éva- tandis que les côtés prolongés du carré, qui, par
nouissants, car on les désigne à volonté par ces diverses leur nouvelle position, font des angles demi-droits
appellations, sont ceux vers lesquels des lignes fuyan- avec le tableau, vont concourir aux points D D'.
tes, parallèles entre elles, tendent à se réunir et se Ces deux points D, D', où viennent concourir toutes
réunissent en effet lorsqu'elles sont prolongées. Voyez les lignes, formant des angles demi-droits avec le plan
la dernière leçon, fig. 11, j2,13 et 15 delà pl. 138. vertical du tableau, sont appelés par les peintres points
On remarquera que toutes les fuyantes de ces figures de distance ; c'est-à-dire que: si l'on mesure pour cha-
se dirigent vers un même point V, qui est en même cun, sur l'horizon, la distance qui les sépare du point
temps leur point de fuite et le point principal du ta- principal V, cette distance, ggale ici à une fois et demie
bleau Or, comme toutes ces lignes sont parallèles entre la base E M du tableau, sera rigoureusement sembla-
elles et perpendiculaires au plan vertical du tableau, ble à celle où le peintre s'est placé pour voir et des-
c'est-à-dire que dans la réalité géométrique elles for- siner les objets.
ment dès angles droits avec ce plan, j'en conclus que le Quand on opère à vue d'après nature, il est rare
point principal est toujours et nécessairement le point qu'on ait besoin de déterminer exactement la dis-
où vont aboutir toutes les parallèles fuyantes perpen- lance sur l'horizon ; il suffit d'indiquer avec intelli-
diculaires au tableau. gence et bon goût les contours des objets qui se pré-
Supposons un carré parfait, À B G F, pl. 144, sentent ; mais dès les premières lignes cette distance
fig. 16, couché horizontalement sur le terrain du ta- se trouve indirectement déterminée, et tout le reste
bleau et vu de front, on observera que ses côtés du dessin doit être subordonné au premier objet tracé;
fuyants A C, B F, étant prolongés, vont se réunir sur en d'autres termes, il n'est plus permis de changer de
l'horizon H H au point principal V: 1° comme perpen- place, puisque tout l'ensemble du dessin doit invaria-
diculaires au tableau ; 20 en vertu de leur parallélisme. blement être soumis au même point de vue et à la
H en est de même pour le second carré perspectif F , même distance.
LI G, vu sous le même aspect quoique sur un plan Ainsi, règle générale, les lignes horizontales per-
plus éloigné, et dont les deux côtés fuyants F G, L I, pendiculaires au tableau vont aboutir au point prin-
concourent au même point V. cipal; les lignes horizontales, faisant des angles demi-
Tirons, dans le premier carré les diagonales A F, droits, vont aux points de distance : — Toutes les
B G, elles partageront en deux parties égales les an-
- autres lignes plus ou moins inclinées au tableau,
gles droits de ce carré, et formeront, avec le plan du c'est-à-dire formant avec son plan des angles plus ou
tableau, des angles demi-droits, ou de 45 degrés ; si moins ouverts, ont leurs points de fuite sur le reste
de l'horizon. Ces points sont dits points accidentels ; B 7, mais comparativement réduites de grandeur par
la géométrie offre divers moyens pour les déterminer l'effet de l'éloignement.
ou les suppléer au besoin ; mais cette étude sort de On comprend combien il nous est facile maintenant
,
notre cadre et ne convient qu'aux peintres de profes- d'avoir une mesure commune pour tous les* plans du
sion ; elle n'est pas nécessaire à des amateurs qui tableau : l'échelle dégradée G 0, sur le plan G, servira
ne veulent que se mettre en état de copier la nature. à mesurer le bâtiment situé sur ce même plan. Pour
avoir la hauteur du peuplier F R, on tirera du pied F
v. une horizontale F P, touchant à la base de l'échelle
verticale, et sur la section P élevant la perpendicu-
Dégradation perspective des grandeurs; échelle de front ; -