R2000D01 XL

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CIR cumulative distribution in a regular cellular network

Distribution du C/I dans un réseau cellulaire régulier


X. Lagrange
Ecole Nationale Supérieure des Télécommunications (Télécom Paris)
46 rue Barrault, F 75634 Paris Cedex 13 France

Résumé

Le concept cellulaire consiste à diviser un territoire en cellules dont chacune est couverte
par une station de base du réseau. La réutilisation des mêmes fréquences sur des cellules
différentes génère de l’interférence sur le signal utile reçu par le terminal mobile ou la station
de base. Pour assurer une qualité de communication acceptable, le rapport entre le signal utile
et l’interférence, appelé couramment C/I, doit être maintenu au-dessus d’un seuil donné. Ce
seuil est une caractéristique essentielle de l’interface radio. La gestion des interférences est un
des problèmes clés des réseaux radiomobiles.

A partir de simulations, on étudie la répartition des interférences tant sur la voie montante
que sur la voie descendante dans de multiples configurations pour un réseau hexagonal
régulier. On regarde la variation du C/I en fonction de la taille du motif de réutilisation de
fréquences. On étudie ensuite plus particulièrement le motif à 12, motif de référence
considéré dans GSM (Global System for Mobile communications). On regarde l’impact de la
sectorisation, de la corrélation des masques entre un mobile et différentes stations de base, du
saut de fréquence, du contrôle de puissance et de la transmission discontinue. Enfin on étudie
le gain apporté par l’utilisation de réseaux d’antennes à la station de base (antennes
adaptatives) sur le C/I pour un motif à 3.

Ce rapport se limite à étudier la répartition du C/I. Il n’a pas pour objet d’estimer la
capacité d’un système GSM. Il permet en revanche de mettre en évidence l’effet du
paramétrage du réseau (sectorisation, contrôle de puissance) sur la répartition du C/I.

Abstract

In radiomobile networks, terminals interface with the fixed communication network


through base stations spread out over the service area. The service area is then divided in cells
that provides as far as possible a continuous coverage. The same frequencies are re-used in
different cells in order to increase capacity but it generates co-channel interference. The
Carrier-to-Interference ratio (C/I) must be kept over a defined threshold in order to guarantee
an acceptable quality of service. Interference management is a main issue of cellular
networks.
This reports includes a study of the cumulative distribution function of C/I in a regular
hexagonal cellular network for various configurations. Different reuse clusters are first
considered. Then the impact of sectorization, shadow correlation, slow frequency hopping,
adaptive power control and discontinuous transmission is studied for a 12-cell reuse cluster.
The gain provided by adaptive antennas with a 3-cell reuse cluster is also considered.
Table des matières
1. Rappels sur le concept cellulaire ..................................................................................1
1.1. Définition..........................................................................................................1
1.2. Le modèle hexagonal........................................................................................1
1.3. Motifs cellulaires.............................................................................................2
1.4. Sectorisation ....................................................................................................3
2. Présentation de la modélisation ....................................................................................4
2.1. Modèle de propagation....................................................................................4
2.2. Effet de masque ...............................................................................................5
2.3. Modèle d’antenne ............................................................................................6
3. Calcul de C/I .................................................................................................................8
3.1. Étude de la voie descendante...........................................................................8
3.2. Étude de la voie montante .............................................................................10
4. Considérations sur le C/I en l’absence d’effet de masque.........................................11
4.1. Distribution de l’interférence ........................................................................12
4.2. Distribution du signal utile ............................................................................16
5. Principes de la simulation...........................................................................................17

6. Étude des systèmes classiques ....................................................................................18


6.1. Stations de base omnidirectionnelles ............................................................19
6.2. Sites tri-sectorisés..........................................................................................21
6.3. Sectorisation avec des antennes à large ouverture ........................................23
6.4. Connexion au le site le plus proche...............................................................23
6.5. Influence de la corrélation des masques........................................................24
7. Etude du saut de fréquence et du contrôle de puissance.............................................26
7.1. Influence du saut de fréquence......................................................................26
7.2. Influence du contrôle de puissance ...............................................................27
7.3. Influence de la transmission discontinue.......................................................30
7.4. Combinaison des techniques sur un motif à 3...............................................31
8. Etude des antennes adaptatives...................................................................................32
8.1. Sectorisation dynamique et formation de faisceau........................................33
8.2. Présentation du modèle .................................................................................33
8.3. Etude d’un réseau avec faisceau formé .........................................................36
8.4. Etude de la sectorisation dynamique .............................................................37
8.5. Combinaison des techniques .........................................................................39
9. Conclusions.................................................................................................................40

10. Références.................................................................................................................41

Annexe 1. Points complémentaires sur la simulation.....................................................42


Distribution du C/I dans un réseau cellulaire régulier X. Lagrange

Distribution du C/I dans un réseau cellulaire régulier

X. Lagrange
Ecole Nationale Supérieure des Télécommunications (Télécom Paris)
46 rue Barrault, F 75634 Paris Cedex 13 France

1. Rappels sur le concept cellulaire

1.1. Définition

Le concept cellulaire consiste à diviser un territoire en cellules dont chacune est couverte
par une station de base du réseau. La réutilisation des mêmes fréquences sur des cellules
différentes génère de l’interférence sur le signal utile reçu par le terminal mobile ou la station
de base [LGT 99].

1.2. Le modèle hexagonal

Lorsqu’on considère un environnement homogène, l’affaiblissement de parcours est


proportionnel à r-γ où r désigne la distance entre station de base, et mobile et où γ=3,5
typiquement. Une cellule est alors un disque de rayon R, dont la valeur dépend de la
puissance d’émission et du seuil de réception du système. On approxime une cellule par un
hexagone qui est le polygone le plus proche du cercle qui permet de paver le plan.

On considère un territoire à couvrir par des cellules de même dimension avec les
hypothèses suivantes :
– sur l’ensemble de ce territoire, la loi de propagation s’applique,
– la puissance nominale de toutes les stations de Base et de tous les Mobiles est la même,
– la demande en trafic est uniformément répartie et l'opérateur affecte le même nombre de
porteuses à chaque station de base.

2 1 2 1 2

3 4 3 4

R
1 2 1 2 1

D
4 3 4 3

2 1 2 1 2

Figure 1.1. Distance de réutilisation dans un motif de taille 4

–1–
Distribution du C/I dans un réseau cellulaire régulier X. Lagrange

1.3. Motifs cellulaires

On appelle « motif cellulaire » ou « motif de réutilisation » le plus petit groupe de cellules


contenant l’ensemble des canaux une et une seule fois. Ce motif est répété sur toute la surface
à couvrir. La distance minimale entre deux émetteurs utilisant la même fréquence est la
« distance de réutilisation ». Plus le motif est grand, plus la distance de réutilisation, exprimée
en nombre de cellules, est grande. On utilise habituellement des motifs réguliers qui
présentent certaines propriétés de symétries ou d’invariance par rotation [Mdo 79]. La taille
d’un motif régulier vérifie alors la relation :
K = i2 + ij + j 2 (1.3)
où i et j sont des entiers.

Les tailles de motifs possibles inférieures à 27 sont rappelées dans le tableau 1. Soit une
cellule donnée de rayon R dans un réseau planifié avec un motif régulier. Les stations de base
utilisant la ou les mêmes porteuses sont situées sur différents cercles concentriques. Les
cellules correspondantes sont fréquemment appelées cellules co-canal. Le rayon du plus petit
cercle correspond à la distance de réutilisation D qui vérifie alors la relation :
D = 3K R (1.4)

Ce cercle comporte toujours six cellules, quelle que soit la taille du motif (cf. figure 1.1).

K 1 3 4 7 9 12 13 16 19 21 25 27
i,j 0, 1 1, 1 0, 2 1, 2 0, 3 2, 2 1, 3 0, 4 2, 3 1, 4 5, 0 3, 3
D/R 3 3 2 3 21 3 3 6 39 4 3 57 3 7 5 3 9

1,73 3 3,465 4,58 5,12 6 6,245 6,93 7,55 7,94 8,66 9

Table 1.1. Tailles de motif cellulaire

Pour déterminer le motif minimal à utiliser pour un système donné, on étudie le rapport
entre le signal utile C et l’ensemble des perturbations qui sont de deux types : les
interférences et le bruit. Les interférences sont dues aux stations en émission sur la même
fréquence (interférences co-canal) et aux stations en émission sur des fréquences voisines
(interférences de canaux adjacents). On désigne par I, la puissance totale des interférences. La
puissance du bruit est notée N. Elle correspond principalement au bruit de fond du récepteur.
Le rapport C/(I+N) permet d’apprécier la qualité du signal reçu.
f1 Signal Interférences f1
utile pour Signal
mobile 1 pour mobile 1 utile pour
C mobile 2
I

N bruit de fond
BS A MS 1 BS B MS 2
D

Figure 1.2. Interférence et distance de réutilisation

–2–
Distribution du C/I dans un réseau cellulaire régulier X. Lagrange

Le seuil C/(I+N) au-delà duquel la réception est correcte est une des caractéristiques
essentielles d’une interface radio. Il dépend du type de transmission utilisée sur la voie radio.
Il est clair que plus le C/(I+N) seuil est bas, plus la distance de réutilisation peut être faible.

1.4. Sectorisation

On appelle « site » le lieu physique où sont installés une ou plusieurs stations de base avec
leur alimentation en énergie, les liaisons avec le BSC. Le coût d’exploitation d’un réseau est
essentiellement lié au nombre de sites installés. Pour minimiser le nombre de sites, pour un
nombre de cellules données, les opérateurs utilisent la sectorisation. Au lieu d’une antenne
omnidirectionnelle, on place un ensemble d’antennes dont le diagramme de rayonnement
couvre un secteur angulaire restreint. Des différences de vocabulaire entre européens et
américains peuvent être sources de confusion. Aux États-Unis, on nomme cellule (cell) toute
la zone couverte par l’ensemble des antennes sur un même site et on nomme secteur (sector)
le territoire couvert par une antenne dans une direction donnée. En Europe, une cellule
désigne seulement le territoire couvert par une antenne dans une direction donnée. Dans ce
rapport nous utilisons la terminologie européenne.
cell (US)

sector (US)

Site
cellule
(Europe)

Figure 1.3. Vocabulaire lié à la sectorisation

La façon traditionnelle de sectoriser les sites est différente aux États-Unis par rapport à la
méthode européenne. Dans le premier cas, on emploie des antennes dont l’ouverture est large
(ouverture à 3 dB supérieure à 100°) et on positionne les azimuts des antennes sur la
médiatrice de deux sites voisins (i.e. aucune antenne ne pointe sur les 6 sites les plus
proches). En Europe, on utilise habituellement des antennes d’ouverture 65° à 3 dB qui
pointent vers les sites les plus proches (cf. figure 1.4).

système système système


omni-directionnel sectorisé sectorisé
(antenne à 65°) (antenne à 105°)

Figure 1.4. Sectorisations avec des antennes à 65° et à 105°

–3–
Distribution du C/I dans un réseau cellulaire régulier X. Lagrange

Il est possible de réaliser une planification cellulaire dans un système sectorisé avec une
taille de motif quelconque. Cependant, on utilise fréquemment des motifs multiples de 3 car
ils permettent de conserver le même azimut d’antennes pour toutes les cellules de même
fréquence. La figure 1.5. donne un exemple de motif de taille 12 en tri-sectorisé où toutes les
cellules numérotées 1 ont une antenne de station de base azimutée vers le bas. On constate en
revanche sur la figure 1.6 qu’avec un motif à 7, les azimuts sont modifiés.

11 3 10 2 9 6 11

4 7 1 8 5 12 4 7

2 9 6 11 3 10 2

8 5 12 4 7 1 8 5

11 3 10 2 9 6 11

4 7 1 8 5 12 4 7

2 9 6 11 3 10 2

Figure 1.5. Exemple de motif tri-sectoriel à 12

3 2 4 7 1 5 6

4 7 1 5 6 3 2 4

5 6 3 2 4 7 1

3 2 4 7 1 5 6 3

7 1 5 6 3 2 4

5 6 3 2 4 7 1 5

2 4 7 1 5 6 3

Figure 1.6. Exemple de motif tri-sectoriel à 7

2. Présentation de la modélisation

2.1. Modèle de propagation

La propagation est modélisée en utilisant le modèle dit à 3 étages et en négligeant


l’évanouissement. La puissance reçue par un mobile 0 distant de r0,0 de sa station de base de
service BS0 est :
la
C = Pe,0Ge(θ) 0,0γ (2.1)
r0,0
où Pe,0 est la puissance d’émission de la station de base, Ge(θ) le gain de l’antenne dans la
direction θ, l un coefficient de proportionnalité dépendant des conditions de propagation, a0,0
un facteur modélisant l’effet de masque et γ un exposant dépendant de l’environnement et

–4–
Distribution du C/I dans un réseau cellulaire régulier X. Lagrange

typiquement compris entre 2 et 4. Le paramètre a 0,0 est une variable aléatoire log-normale de
moyenne 0 dB et d’écart-type σ (de 6 dB à 8dB).

Dans ce présent rapport, on utilise précisément le modèle suivant :


la
C = min Pe,0Ge(θ) 0,0γ , Pe,0 (2.1’)
 r0,0 
où le symbole min désigne le minimum de deux valeurs ; cette fonction permet de s’assurer
que la puissance reçue ne dépasse pas la puissance d’émission et qu’elle est bien définie en
r0,0=0.

On considère que le mobile dispose d’une antenne omnidirectionnelle. Par conséquent son
gain est toujours égal à 1. Pour la transmission du mobile vers la station de base, on reprend
la relation (2.1) en substituant, à la puissance de la station de base, celle du mobile.

Dans les calculs du C/I, seul l’exposant γ influe. On a choisi cependant des valeurs pour les
paramètres l , Pe,0,… pour disposer de valeurs réalistes sur les niveaux de puissances reçus.
On considère des rayons de cellules (longueur des hexagones) de 1 km, l=10–12 , Pe,0= 1W (30
dBm), Ge=1 pour des antennes omnidirectionnelles. En l’absence d’effet de masque, le niveau
reçu en bordure de cellule est donc de 10 –12 W soit –90 dBm.

Pour les réseaux trisectorisés, on considère un gain d’antenne dans la direction principale
qui donne une puissance reçue en bordure de cellule identique au cas omnidirectionnel. Pour
γ=3,5, on obtient alors Ge=23,5 soit 10,5 dBi. L’ensemble des paramètres est résumé dans le
tableau 2.1.

Grandeur Système Système sectorisé


omnidirectionnel
Rayon de l’hexagone 1 km
Puissance d’émission nominale 30 dBm
Gain de l’antenne (direction principale) 0 dBi 10,5 dBi
Niveau en bordure sans masque –90 dBm
Portée maximale 1 km 2 km

Tableau 2.1. Valeurs des paramètres radios

2.2. Effet de masque

On néglige l’évanouissement sélectif. Son effet est supposé corrigé par des marges sur les
seuils pris par l’opérateur, les techniques de diversité et l’ensemble des possibilités offertes
par le traitement de signal (codage correcteur, entrelacement,…).

Très souvent, l’environnement immédiat du mobile n’est pas dégagé. Le terminal peut se
trouver dans une rue encaissée, être sous un porche ou à côté d’une voiture : une partie du
masque est due à l’environnement proche du mobile (cf. figure 2.1). Si on considère une
station mobile et plusieurs stations de bases d’index k, il y a corrélation entre les variables
aléatoires modélisant l’effet de masque entre le mobile et chaque station de base [ACM 88].

–5–
Distribution du C/I dans un réseau cellulaire régulier X. Lagrange

BS2 BS1
as,2
as,1
ac

obstacles lointains obstacles proches


σs σc

Figure 2.1. Effet des obstacles proches et lointains sur le masque

Pour prendre en compte cette corrélation, on décompose le coefficient ak,0 donnant le


masque entre le mobile de référence et une BS k en deux coefficients :
ak,0 = ac,0 as,k,0 (2.2)
où a c,0 et as,k,0 suivent des lois log-normales d’écart-type σc et σs . Le premier terme prend
en compte l’influence des obstacles proches du mobile tandis que le second prend en compte
les obstacles lointains. L’indice c signifie commun et l’indice s signifie spécifique.

On peut écrire l’équation (2.2) en échelle logarithmique :


10 log(ak,0) = 10 log(ac,0) + 10 log(as,k,0) (2.3)

D’après (2.3), le coefficient ak,0 en dB s’exprime comme une somme de deux variables.
Chaque terme de la somme suit une loi normale ; sous une hypothèse (naturelle)
d’indépendance, la somme suit également une loi normale dont la variance est :
σ2 = σc2 + σs 2. (2.4)

Le coefficient de corrélation est donné par


ρ = σ c2/σ 2. (2.5)

On considère comme valeur habituelle ρ=0,5 et σ=6 dB ce qui correspond à σc= σs =4,24
dB.

L’opérateur s’arrange pour que l’environnement immédiat de la station de base soit


dégagé : l’antenne est montée au-dessus du niveau des toits ou au niveau de celui-ci. Il n’y a
pas d’obstacles proches dans la direction de rayonnement de l’antenne d’une station de base.
Il est peu probable que les masques entre plusieurs mobiles et une même station de base
soient corrélés. En conclusion, les variables aléatoires a0,j, a 1,j, a 2,j,… a k,j sont corrélées
tandis que les variables a k,0, ak,1, ak,2,… ak,j ne le sont pas.

2.3. Modèle d’antenne

L’ensemble des calculs de propagation est fait en considérant seulement deux dimensions.
On utilise le diagramme de rayonnement d’une antenne dans le plan horizontal. Le gain
d’antenne dans une direction θ donnée est approximé par la formule [Mog 97] :
g(θ) = (cos2 θ)ω, pour θ ∈ [–π/2, π/2] (2.6)
où g désigne le gain (en puissance).

–6–
Distribution du C/I dans un réseau cellulaire régulier X. Lagrange

Pour prendre en compte les rayonnements vers l’arrière toujours présents, on utilise un
modèle qui intègre un gain minimal de –25 dB :
g(θ) = max ( (cos2 θ)ω, 10–2,5), (2.7)
où max désigne le maximum de deux valeurs.

Pour calculer le coefficient ω, on utilise la valeur β de l’ouverture à 3 dB. On a donc


g(β/2)= 1/2. On en déduit :
ω = –log(2) / log(cos2 (β/2)). (2.8)

Une antenne est donc seulement définie à partir de son ouverture à 3 dB.

Dans ce rapport, on considère β=65°. On a alors ω=2,035 et on en déduit l’ouverture à 10


dB, soit 0,06. On représente le diagramme de rayonnement obtenu pour β=65°dans la figure
2.2. L’usage est de représenter la variation de l’amplitude du champ électromagnétique et non
de la puissance. Il s’agit donc de g(θ) et la conversion en dB s’obtient par la formule
20log g(θ) .
90
120 60

150 30

10 dB 3 dB
180 0

210 330

240 300
270
Le diagramme est donné en échelle linéaire d’amplitude du champ (racine carrée de la puissance).

Figure 2.2. Diagramme de rayonnement d’une antenne d’ouverture 65°

On compare dans la figure 2.3 le diagramme de rayonnement simulé avec le diagramme de


l’antenne Kathrein d’ouverture 65° [Kath]. Dans les angles principalement considérés pour la
couverture d’une cellule (de –60° à 60°), la concordance entre les deux diagrammes est
relativement bonne.

–7–
Distribution du C/I dans un réseau cellulaire régulier X. Lagrange

-5
gain (dB)

-10
antenne Kathrein
-15

-20

-25
antenne simulée
-30

-35
-180 -120 -60 0 60 120 180
angle (degré)

Antenne Kathrein : rayonnement à 947,5 MHz de l’antenne 730 376

Figure 2.3. Comparaison du modèle utilisé et d’un antenne Kathrein

3. Calcul de C/I
On considère classiquement, pour étudier la répartition des interférences dans un système
cellulaire, un réseau hexagonal régulier. Toutes les cellules sont de même taille et par
conséquent les stations de base émettent à la même puissance nominale. Dans un système
TDMA, un motif de réutilisation permet d’avoir une distance de réutilisation minimale entre
deux stations de bases qui utilisent la même fréquence. Dans cette partie, nous considérons
seulement les interférences co-canal. Les interférences venant des canaux adjacents sont
supposées négligeables.

Le calcul est fait pour un réseau avec des stations de base omnidirectionnelles. Il s’étend
facilement en intégrant le gain de la station de base dans la direction considérée au cas d’un
réseau tri-sectorisé.

3.1. Étude de la voie descendante

Sur la voie descendante (appelée aussi downlink ou forward link), la réception d’un mobile
MS0 est interférée par les stations de base qui utilisent la même fréquence. Le signal utile
reçu par le mobile de référence est
C = Pe,0 a0,0 l/r0,0γ, (3.1)
où P e,0 désigne la puissance d’émission de la station de base BS0 de référence vers le
mobile de référence.

Considérons l’ensemble K des stations de bases qui utilisent la ou les mêmes ressources
radio que la station de base de référence. Le mobile considéré reçoit des interférences de
chacune des stations de base BSk.

–8–
Distribution du C/I dans un réseau cellulaire régulier X. Lagrange

I = ∑ Pk,0 ak,0 l/dk,0γ (3.2)


k∈Κ

où dk,0 est la distance entre le mobile de référence MS 0 et la station de base BSk.

En l’absence de contrôle de puissance sur la voie descendante (cas le plus courant) toutes
les stations transmettent à la même puissance nominale. En utilisant les équations (3.1) et
(3.2), on en déduit :

C/I =  ∑ ak,0  d0,0  


 γ –1
a r
(3.3)
 k∈Κ 0,0  k,0  

Soit en utilisant les expressions des masques d’après (2.2) :

C/I =  ∑ a s,k,0  d0,0   .


 γ –1
a r
(3.4)
 k∈Κ s,0,0  k,0  

Figure 3.1. Interférences sur la voie descendante

On peut noter que seule reste la partie du masque qui est non spécifique au mobile. On se
retrouve dans le même cas qu’avec des masques non corrélés mais d’écart-type plus faible.
De plus, le facteur a s,k/as,0 suit une loi log-normale d’écart-type σs . L’interférence externe
totale peut s’exprimer comme une variable aléatoire, somme de variables log-normales. Les
auteurs de [ScY 82] montrent qu’il est possible de l’approximer par une loi log-normale.
L’interférence suit donc une loi log-normale. Pour un mobile donné, le rapport C/I suit une loi
log-normale car le signal est fixé.

Cas où les masques sont négligés

Dans cette partie, on néglige l’effet de masque et les interféreurs au delà de la première
couronne. On peut considérer que le mobile est à la distance de réutilisation des 6 stations de
base de la première couronne :
dk,0 = D pour tout k . (3.5)

On en déduit d’après (3.4)


 r0,0 γ –1
C/I =  6 D   (3.6)
   

–9–
Distribution du C/I dans un réseau cellulaire régulier X. Lagrange

La valeur minimale du C/I est donc obtenue en bordure de cellule :


1 D γ
C/Imin = 6  R  (3.6’)
 

En utilisant l’équation 1.4 liant la distance ce réutilisation à la taille du motif, on en déduit :


1
C/Imin = 6 ( 3K )γ/2 (3.7)

Cette expression simplifiée du C/I minimale est souvent appelée « calcul de Lee » [Lee 93].
Nous reprenons cette dénomination dans ce rapport.

3.2. Étude de la voie montante

Sur la liaison montante (appelée aussi uplink ou reverse link), une station de base reçoit un
signal utile d’un mobile de la cellule et des signaux interférents venant des mobiles connectés
sur les cellules qui réutilisent la même ressource radio.

Soit un mobile de référence désigné par l’indice 0. Le signal reçu par sa station de base (BS
0) est, de façon similaire au cas de la voie descendante :
C=Pm,0,0 l a0,0 /r0,0γ. (3.8)
où Pm,0,0 désigne la puissance d’émission du mobile de référence vers sa station de base.

Soit un mobile j connecté sur une autre station de base k qui utilise la même fréquence que
la station de base de référence. Dans un système de type TDMA (avec des cellules
synchronisées), un seul mobile d’une cellule donné interfère durant un burst. Soit d0,j la
distance de ce mobile avec la BS0. L’interférence I k,j générée par le mobile j s’exprime
comme :
Ik,j = αj Pm,k,j l a0,j/d0,jγ, (3.9)
où αj est une variable aléatoire binomiale à valeur 0 ou 1, qui prend en compte le facteur
d’occupation du canal. Si la transmission discontinue est activée, la variable aléatoire αj peut
prendre en compte l’absence de transmission du fait d’un « blanc de parole » du locuteur j. La
valeur moyenne de αj est égale au facteur d’activité α.

L’interférence totale est donc


I= ∑ ∑ α j Pm,k,j la0,j/d0,jγ. (3.10)
k∈K j∈BSk

Avec un contrôle de puissance sur le signal reçu parfait, un mobile adapte sa transmission
de façon à être reçu avec une puissance constante Cnom quelles que soient les conditions de
propagation. On suppose habituellement que le contrôle de puissance tient compte de
l’affaiblissement parcours et de l’effet de masque :
Pm,k,j ak,j l/rk,jγ = Cnom (3.11)
où rk,j est la distance entre le mobile j et sa station de base de service k. Notons que dans ce
cas le mobile de référence est également reçu avec le niveau Cnom.

L’interférence I k,j peut donc s’exprimer comme :

– 10 –
Distribution du C/I dans un réseau cellulaire régulier X. Lagrange

a r γ
Ik,j = Cnom a0,j  d k,j  (3.12)
k,j  0,j 

Avec un contrôle de puissance parfait, le C/I du mobile de référence s’exprime finalement


(en simplifiant l’écriture) :
 r γ –1
C/I =  ∑ Cnom a0,j  d k,j  
a
(3.13)
 j k,j  0,j  

En utilisant l’expression des masques, on peut en simplifier comme sur la voie


descendante :
 r γ –1
C/I =  ∑ Cnom as,0,j  d k,j  
a
(3.14)
 j s,k,j  0,j  

Sans contrôle de puissance, tous les mobiles transmettent à la même puissance nominale.
On peut en déduire :

C/I =  ∑ a 0,j
 a γ –1
 r0,0   (3.15)
 j 0,0  d0,j  

Comme sur la voie descendante, la corrélation entre les masques a un effet bénéfique sur le
C/I avec un contrôle de puissance parfait. Cet effet n’apparaît pas sans contrôle de puissance.

Figure 3.2. Interférences sur la voie montante

4. Considérations sur le C/I en l’absence d’effet de masque


Dans ce paragraphe, on étudie la répartition du signal utile et de l’interférence dans un
réseau régulier en l’absence d’effet de masque avec un motif de taille 1 (mêmes fréquences
dans toutes les cellules). Quelques conclusions en sont tirées qui permettent de simplifier les
modèles utilisés pour le calcul du C/I. Dans tout cette partie, on considère seulement la
première couronne d’interférence.

– 11 –
Distribution du C/I dans un réseau cellulaire régulier X. Lagrange

4.1. Distribution de l’interférence

4.1.1. Voie descendante d’un réseau omnidirectionnel

Dans un premier temps, on calcule l’interférence sur la voie descendante pour les 3 points
A, B et C représentés dans la figure 4.1. Ce calcul permet de déterminer la plage de variation
de l’interférence du fait des variations de position du mobile.

B
A C

Figure 4.1. Points particuliers considérés pour le calcul du C/I

Pour le point A, toutes les stations de base sont à la distance 3 du point A. On est donc
dans le cas du calcul, dit de Lee. On a
I = 6 Pe l/ 3R3,5 (4.1)

Avec les paramètres considérés on obtient I= –90,57 dBm

Pour le point B, on constate graphiquement que


1 1 1
I = 2 Pe l/ [ 3,5 + 3,5
+ ] (4.2)
(R) (2R) ( 7R)3,5

2 1 √21/2 3/2

√7
1 3√3/2 √3/2
A
√7 2 √21/2
3/2

Figure 4.2. Distances à considérer pour les interférences aux points B et C

Avec les paramètres considérés on obtient I= –86,49 dBm

Pour le point C, on constate de même que


1 2 2 1
I = Pe l/[ + 3,5
+ + ] (4.3)
( 3R/2)3,5 (3R/2) ( 21R/2)3,5 (3 3R/2)3,5

– 12 –
Distribution du C/I dans un réseau cellulaire régulier X. Lagrange

Avec les paramètres considérés on obtient I= –86,41 dBm

On constate que la plage de variation de l’interférence est d’au plus 4,1 dB pour un motif à
1. La distribution de l’interférence est montrée à la figure 4.4. La valeur moyenne est de –88,6
dBm et l’écart-type est de 1,2 dB.

0,3

voie descendante
Densité de probabilité

0,2

voie montante

0,1

0,0
-96 -95 -94 -93 -92 -91 -90 -89 -88 -87 -86 -85 -84 -83 -82

Seuil (dBm)

Figure 4.3. Distribution de l’interférence dans un réseau omnidirectionnel sans masque

L’écart-type de l’interférence du fait des variations de position du mobile est faible.


Lorsqu’on intègre un masque d’écart-type 6 dB, l’impact de la position du mobile sur la
valeur de l’interférence devient faible par rapport à l’impact du masque tiré.

4.1.2. Voie montante d’un réseau omnidirectionnel

Sur la voie montante, l’interférence est provoquée par différents mobiles. Il est aisé de
calculer les valeurs extrémales de l’interférence.

L’interférence maximale est obtenue lorsque chaque mobile d’une cellule de la première
couronne se trouve à la distance d= 3R/2 de la station de base de référence (cf. figure 4.4a).
On a alors I = 6 Pe l /dγ , soit –80,0 dBm.

– 13 –
Distribution du C/I dans un réseau cellulaire régulier X. Lagrange

Figure 4.4a. Pire cas d’interférence sur la voie montante

La valeur minimale est obtenue lorsque chaque mobile se trouve à d=3 3R/2. On trouve
I =–96,7 dBm. La plage de variation est de 16,7 dB. En pratique, la probabilité de s’approcher
des bornes est négligeable comme nous allons le voir par des considérations géométriques
simples.

r
R

Figure 4.4b. Zone de pires cas pour l’interférence sur la voie montante

Considérons un disque de rayon r tel que R< r < 2R. Ce disque a une intersection non vide
avec les 6 cellules adjacentes que nous appelons « zone de pire cas ». Nous allons calculer
l’interférence minimale lorsque les 6 mobiles des cellules adjacentes se trouvent dans ce
disque et la probabilité d’un tel événement.

L’intersection du disque avec une cellule donnée est égale à (πr 2 –3 3R2 /2)/6 (la surface
d’un hexagone est 3 3R2 /2). La probabilité pour un mobile situé dans une cellule voisine
d’être dans la zone de pire cas est donc :
1 2π  r 2
p = 6  – 1 .
3 3  R  

La probabilité que les 6 mobiles interférents se trouvent tous dans la zone de pires cas est
donc de p6 . Lorsqu’un mobile se trouve dans cette zone, l’interférence est alors supérieure à
Pel /rγ. L’interférence minimale lorsque les 6 mobiles sont dans la bande de pire cas est donc
donnée par 6Pel /rγ.

Dans le tableau 4.1, on donne les probabilités obtenues et les seuils d’interférences pour
différentes valeurs de r. On constate que la probabilité que les 6 mobiles soient dans la bande

– 14 –
Distribution du C/I dans un réseau cellulaire régulier X. Lagrange

de pire cas est très faible dès que r est inférieur à 1,5. On constate qu’il est très improbable de
s’approcher de la valeur minimale –80 dBm à moins de 3 dB.

Valeur de r Probabilité qu’un mobile Probabilité que 6 mobiles Valeur minimale de


d’une cellule se trouve d’une cellule se trouve l’interférence dans la
dans la zone de pires cas dans la zone de pires cas zone de pires cas
1 0,03 1,8 10-9 -82,2 dBm
1,1 0,08 2,1 10-7 -83,7 dBm
1,2 0,12 3,6 10-6 -85,0 dBm
1,4 0,23 1,4 10-4 -87,3 dBm
1,5 0,29 5,6 10-4 -88,4 dBm
1,75 0,45 8,4 10-3 -90,7 dBm
2 0,64 6,8 10-2 -92,8 dBm

Tableau 4.1. Probabilités de se trouver dans la zone de pires cas

La distribution de l’interférence est montrée à la figure 4.3. La valeur moyenne est de –88,9
dBm et l’écart-type est de 2,1 dB. Il est du même ordre de grandeur que sur la voie
descendante bien que les valeurs extrémales soient plus éloignées.

Des simulations montrent que pour un motif à 3, l’écart-type de l’interférence est de 0,3 dB
sur la voie descendante et de 1 dB sur la voie montante.

4.1.3. Réseau tri-sectorisé

La distribution de l’interférence dans un réseau trisectorisé est représenté à la figure 4.5.


L’aspect « chaotique » de la distribution sur la voie descendante est dû au diagramme de
rayonnement de l’antenne. L’interférence moyenne sur la voie descendante est de –88,5 dBm
avec un écart type de 3,6 dB. Sur la voie montante les valeurs sont respectivement de –88,5
dBm et de 4,5 dB.

Les valeurs d’écart-type sont plus élevés que dans le cas omnidirectionnel. La sectorisation
a pour effet « d’étaler » les interférences.

– 15 –
Distribution du C/I dans un réseau cellulaire régulier X. Lagrange

0,3

voie descendante
Densité de probabilité

0,2

0,1

voie montante

0,0
-96 -95 -94 -93 -92 -91 -90 -89 -88 -87 -86 -85 -84 -83 -82

Interférence (dBm)

Figure 4.5. Distribution de l’interférence dans un réseau tri-sectorisé sans masque

4.2. Distribution du signal utile

On donne dans la figure 4.6 la répartition du signal utile dans un réseau omnidirectionnel et
dans un réseau sectorisé. L’écart-type du signal utile est de 7,6 dB dans les deux
configuration. Le signal moyen est de –81 dBm dans un réseau omnidirectionnel et de –81,8
dBm dans un réseau tri-sectorisé. On ne peut tirer aucune conclusion de ces valeurs moyennes
car elles dépendent du gain des antennes considérées (de la même façon, la comparaison des
niveaux moyens d’interférence entre les cas omnidirectionnel et sectorisé n’a pas de sens).

– 16 –
Distribution du C/I dans un réseau cellulaire régulier X. Lagrange

0,12

0,10 réseau omnidirectionnel


Densité de probabilité

0,08

0,06

0,04

0,02

réseau tri-sectorisé
0,00
-95 -90 -85 -80 -75 -70 -65 -60

Niveau de signal utile (dBm)

Figure 4.6. Distribution du signal utile dans des réseaux sans masque

5. Principes de la simulation
On réalise une simulation de type Monte-Carlo. On tire aléatoirement un mobile avec un
masque et des mobiles dans les cellules interférentes. On calcule le C/I dont on mémorise la
valeur à 0,25 dB près et on répète cette opération 200 000 fois. On en déduit la répartition du
C/I.

Demande des paramètres à l’utilisateurs


Détermination des stations de bases voisines de la cellule de référence
Détermination des stations de bases co-canal
Pour boucle=1 à Nombre_de_boucles
Tirage d’un mobile dans la cellule de référence
Détermination du signal utile
Pour j=1 à Nombre_d’interféreurs
Détermination des interférences
Prochain j
Calcul du C/I et des statistiques
Constitution de l’histogramme
Prochaine boucle
Calcul des statistiques sur le C/I
Affichage des résultats

Déroulement général du logiciel de simulation

– 17 –
Distribution du C/I dans un réseau cellulaire régulier X. Lagrange

Le logiciel est écrit en langage C. Il peut fonctionner sur une plate-forme quelconque
(station de travail, PC, MacOS) car il n’y a aucune interface graphique. Les résultats sont
fournis sous la forme d’un fichier texte (avec l’extension .fil) qu’il est possible de traiter avec
tous les outils graphiques courants.

Les paramètres que peut fixer l’utilisateur sont résumés dans le tableau 5.1. Les valeurs
couramment utilisées dans ce rapport (sauf en cas d’indication explicite d’une autre donnée)
sont également mentionnées.

Le logiciel propose un choix de différentes configurations :


– réseau sectorisé ou omnidirectionnel,
– antenne adaptative ou antenne normale,
– mobiles connectés sur le meilleur serveur ou sur le plus proche.

Pour chacune des configurations, on peut étudier soit la voie montante, soit la voie
descendante.

Argument d’entrée du logiciel Valeur utilisée par défaut


dans le rapport
Taille de motif variable
Nombre de couronnes d’interférences (de 1 à 3) 3
Exposant de propagation (paramètre γ) 3,5
Ecart-type de l’effet de masque 6
Coefficient de corrélation de l’effet de masque 0,5
Type de sectorisation (Europe ou US) Europe
Ouverture de l’antenne à 3 dB 65°
Nombre d’éléments (cf. paragraphe 8) 1
Nombre de secteurs dynamiques (cf. paragraphe 8) 1
Nombre de fréquences de la séquence de saut 1 (pas de saut de freq)
Contrôle de puissance et précision du contrôle Pas de contrôle
Configuration (sectorisé ou omnidirectionnel, sens,…) Variable

Tableau 5.1. Arguments d’entrée du logiciel de simulation

Aucune des simulations ne prend en compte les interférences canaux adjacents. On ne tient
pas compte du bruit de fond (détermination du C/I et non du C/(I+N) ). En revanche, dans le
cas où l’interférence est nulle, on considère un bruit de –120 dBm pour éviter d’avoir une
valeur de C/I non définie.

6. Étude des systèmes classiques


On désigne par système classique un réseau régulier hexagonal dans lequel le saut de
fréquence, la transmission discontinue, le contrôle de puissance et les antennes adaptatives ne
sont pas utilisés.

– 18 –
Distribution du C/I dans un réseau cellulaire régulier X. Lagrange

6.1. Stations de base omnidirectionnelles

La répartition du C/I dans un réseau utilisant des stations de base munies d’antennes
omnidirectionnelles est représentée à la figure 6.1 pour la voie descendante et figure 6.2 pour
la voie montante. On constate que les différentes courbes peuvent être déduites les unes des
autres par une simple translation.

1,0

0,9 K=3
K=4
P(C/I<Seuil)

0,8
K=7
0,7
K=9

0,6 K=12
K=13
0,5
K=16
0,4
K=19
0,3 K=21
K=25
0,2
K=27

0,1

0,0
0 2 4 6 8 10 12 14 16 18 20 22 24 26
Seuil (dB)

Figure 6.1 : Répartition du C/I avec des BS omnidirectionnels sur la voie descendante

– 19 –
Distribution du C/I dans un réseau cellulaire régulier X. Lagrange

1,0

0,9 K=3
K=4
P(C/I<Seuil)

0,8
K=7
0,7 K=9

K=12
0,6
K=13

0,5 K=16
K=19
0,4 K=21
K=25
0,3 K=27

0,2

0,1

0,0
0 2 4 6 8 10 12 14 16 18 20 22 24 26
Seuil (dB)

Figure 6.2 : Répartition du C/I avec des BS omnidirectionnels sur la voie montante

Dans le tableau 6.1, on a représenté le C/I moyen, l’écart-type. On constate que l’écart-type
varie très peu en fonction de la taille du motif. En effet, l’impact de la variation des distances
est très faible pour un motif de taille supérieure à 3. L’étalement des C/I est donc
principalement dû à la variation du signal reçu et à l’effet de masque. On en déduit que les
différentes courbes peuvent être obtenues par simple translation. La valeur de cette translation
est donné par (Kn+1/Kn )γ/2 exprimé en dB, selon le calcul de Lee (cf. équation 3.7), comme on
le constate dans le tableau 6.1.

indice du motif n 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 11
Taille de motif 3 4 7 9 12 13 16 19 21 25 27
C/I moyen (dB) 15,6 18 22,4 24,4 26,6 27,2 28,8 30,2 30,9 32,3 32,9
Ecart-type (dB) 8,7 8,6 8,4 8,4 8,4 8,4 8,4 8,4 8,3 8,3 8,3
Différence C/I entre –– 2,4 4,4 2 2,2 0,6 1,6 1,4 0,7 1,4 0,6
motifs successifs
35log(Kn+1 /Kn)/2 –– 2,2 4,3 1,9 2,2 0,6 1,6 1,3 0,8 1,3 0,6

On remarque que l’écart-type du C/I varie très peu quand le motif augmente.
Les deux dernières lignes permettent de comparer l’augmentation du C/I moyen constaté par la simulation et
l’augmentation prévisible d’après la formule de Lee lorsqu’on augmente la taille du motif.

Tableau 6.1 : Comparaison des seuils de C/I sur la voie descendante (en omnidirectionnel)

Dans le tableau 6.2, on a représenté la valeur minimale du C/I pour les 95% et les 90% des
cas les plus favorables. On remarque que, pour une même configuration, le C/I est toujours

– 20 –
Distribution du C/I dans un réseau cellulaire régulier X. Lagrange

plus élevé sur la voie descendante. Cette effet est principalement dû à la corrélation des
masques qui a un effet bénéfique sur la voie descendante.

Un seuil de 9 dB à 5% est obtenu sur les deux voies avec un motif de taille 9.

Taille de motif 3 4 7 9 12 13 16 19 21 25 27
C/I5% Descend. 4,75 7,5 12 14 16,5 17 18,75 20 20,75 22,25 22,75
C/I5% Montant 0,75 3,25 7,5 9,5 11,75 12,5 14 15,5 16,25 17,5 18
C/I10% Descend. 6,5 9 13,75 15,75 18 18,5 20,25 21,5 22,25 23,75 24,25
C/I10% Montant 3,25 5,75 10 12 14,25 15 16,5 17,75 18,5 20 20,5

Tableau 6.2 : Comparaison des seuils de C/I sur les voies montantes et descendantes (en
omnidirectionnel)

6.2. Sites tri-sectorisés

La répartition du C/I dans un réseau avec tri-sectorisation à un coin des cellules est
représentée à la figure 6.3 pour la voie descendante et figure 6.4 pour la voie montante.

1,0

0,9 K=3
K=4
P(C/I<seuil)

0,8 K=7
K=9
0,7
K=12
K=13
0,6
K=16
0,5 K=19
K=21
0,4 K=25
K=27
0,3

0,2

0,1

0,0
0 2 4 6 8 10 12 14 16 18 20 22 24 26
Seuil (dB)

Figure 6.3 : Répartition du C/I avec des sites tri-sectorisés sur la voie descendante

– 21 –
Distribution du C/I dans un réseau cellulaire régulier X. Lagrange

1,0

0,9 K=3
K=4
P(C/I<Seuil)

0,8 K=7
K=9
0,7 K=12
K=13
0,6 K=16
K=19
0,5
K=21
K=25
0,4 K=27

0,3

0,2

0,1

0,0
0 2 4 6 8 10 12 14 16 18 20 22 24 26
Seuil (dB)

Figure 6.4 : Répartition du C/I avec des sites tri-sectorisés sur la voie montante

Dans le tableau 6.2, on a représenté la valeur minimale pour les 95% et les 90% des cas les
plus favorables. On remarque que, pour une même configuration, le C/I est toujours plus
élevé sur la voie descendante. Sur les deux voies, une configuration omnidirectionnelle est
préférable à une configuration tri-sectorisée. Un seuil de 9 dB à 5% est obtenu sur les deux
voies avec un motif de taille 12.

Taille de motif 3 4 7 9 12 13 16 19 21 25 27
C/I5% Descend. 4 4,75 9,75 12 14 13,5 15,75 16,75 18 18,25 19,75
C/I5% Montant -0,75 1,5 5,5 7,25 9,25 9,75 11,25 12,5 13,25 14,5 15
C/I10% Descend. 5,75 6,75 11,5 13,75 15,75 15,5 17,5 18,75 19,75 20 21,5
C/I10% Montant 2 4 8,25 9,75 12 12,5 14 15,25 16 17 18

Tableau 6.3 : Comparaison du C/I sur les voies montantes et descendantes (en tri-sectorisé)

En comparant les tableaux 6.2 et 6.3, on constate qu’un système omnidirectionnel présente
un meilleur C/I qu’un système sectorisé à même taille de motif. La différence est d’autant
plus importante que le motif est grand : sur la voie montante, l’écart sur le seuil à 5% est de
1,5 dB pour un motif à 3 et de 3 dB pour un motif à 27. Ces résultats signifient, que pour un
même C/I de fonctionnement, on peut utiliser un motif inférieur dans un réseau
omnidirectionnel par rapport à un réseau tri-sectorisé. Cependant, la tri-sectorisation a pour
objet principal de réduire le nombre de sites. Elle est très intéressante pour réduire le coût
d’exploitation du réseau mais ne procure pas un triplement de la capacité comme on pourrait
s’y attendre. Un seuil de 14 dB à 5% sur la voie descendante est atteint avec un motif tri-

– 22 –
Distribution du C/I dans un réseau cellulaire régulier X. Lagrange

sectorisé à 12 et un motif omnidirectionnel à 9. Le gain de capacité en nombre de canaux par


site est donc de 3×9/12=2,25.

6.3. Sectorisation avec des antennes à large ouverture

La répartition du C/I dans un réseau sectorisé « à l’américaine » est indiquée dans la figure
6.5. On constate une très faible différence dans le cadre des hypothèses de ce rapport.
Cependant, la sectorisation européenne est légèrement meilleure. Une différence plus
importante est constatée dans [WCG 98]. Les auteurs montrent que C/I est moins sensible au
déplacement d’un site par rapport à la grille hexagonale et que l’influence de l’effet de
masque est moindre.

0,20
voie montante, antenne 115°
voie montante, antenne 65°
voie descendante, antenne 115°
P(C/I≤seuil)

0,15 voie descendante, antenne 65°

0,10

0,05

0,00
7 8 9 10 11 12 13 14 15 16 17
Seuil (dB)

Figure 6.5 : Répartition du C/I avec une sectorisation avec des antennes à 115°

6.4. Connexion au le site le plus proche

La courbe de la figure 6.3 donne des résultats assez optimistes car elle suppose que le
mobile est systématiquement sur la station de base dont il reçoit le plus fort signal (best
server). On peut supposer qu’un mobile dans une cellule géométrique (i.e. un hexagone
donné) est connecté sur la station de base correspondant à cet hexagone, quels que soient les
masques. Dans un réseau omni-directionnel, ce cas correspond au raccordement à la station
de base la plus proche. Dans un réseau tri-sectorisé, ce n’est plus le cas mais par abus de
langage, on conserve la dénomination « connexion au plus proche ».

La connexion d’un mobile au plus proche site réduit le C/I à 5% d’environ 2 dB comme on
le constate sur la figure 6.6. Dans un système opérationnel, le mobile n’est pas
systématiquement sur le meilleur serveur à cause des marges de handover. Il se connecte à
une station de base seulement lorsque le signal sur cette station dépasse, de la valeur de la
marge, le signal reçu sur la station de base courante.

– 23 –
Distribution du C/I dans un réseau cellulaire régulier X. Lagrange

0,20
plus proche, montant
meilleur, montant
plus proche, descendant
P(C/I≤seuil)

0,15 meilleur, descendant

0,10

0,05

0,00
6 7 8 9 10 11 12 13 14 15 16 17 18
Seuil (dB)

Figure 6.6 : Impact du choix de la station de base sur la répartition du C/I

6.5. Influence de la corrélation des masques

Comme on le déduit des équations (3.4) et (3.5), le C/I est d’autant plus fort sur la voie
descendante que les masques sont corrélés. Considérant une corrélation totale revient à faire
abstraction de l’effet de masque sur la voie descendante.

On peut observer l’améliroation du C/I sur la voie descendante dans la figure 5.7. La
corrélation a un effet inverse sur la voie montante. On suppose que chaque mobile est
connecté sur le meilleur serveur. Les mobiles des cellules voisines ont donc tendance à se
connecter sur les stations de base avec lesquelles le masque est le plus faible (trajet dégagé).
Comme les masques entre un mobile et plusieurs stations de base sont corrélés, cela signifie
que le masque avec la station de base de référence est également faible. Plus la corrélation est
forte, plus l’interférence provoquée par les mobiles est grande.

– 24 –
Distribution du C/I dans un réseau cellulaire régulier X. Lagrange

0,20
corr=1, voie montante
P(C/I≤seuil) corr=0,7, voie montante
corr=0,5, voie montante
0,15 corr=0, voie montante
corr=0, voie descendante
corr=0,5
corr=0,7
0,10 corr=1,

0,05

0,00
6 7 8 9 10 11 12 13 14 15 16 17 18
Seuil (dB)

Figure 6.7 : Impact de la corrélation des masques sur la répartition du C/I (motif à 12)

Lorsqu’il n’y a aucune corrélation, la différence entre la voie montante et la voie


descendante est assez faible pour un motif à 12 (cf partie 4). Pour un motif à 3, la différence
entre la voie montante et la voie descendante est négligeable lorsque les masques ne sont pas
corrélés.

0,20
corr=0,5, descendant
corr=0, montant
corr=0, descendant
P(C/I≤seuil)

0,15 corr=0,5, descendant

0,10

0,05

0,00
0 1 2 3 4 5 6
Seuil (dB)

Figure 6.8 : Impact de la corrélation des masques sur la répartition du C/I pour un motif à 3

– 25 –
Distribution du C/I dans un réseau cellulaire régulier X. Lagrange

En conclusion, la répartition du C/I dépend de façon importante des hypothèses du modèle :


loi de propagation, sens de transmission, corrélation des masques,… Il est habituellement
considéré qu’un motif à 12 permet d’obtenir un C/I suffisant pour GSM.

7. Etude du saut de fréquence et du contrôle de puissance


Dans cette partie, on analyse l’impact des options de GSM qui permettent d’augmenter la
capacité. Il s’agit principalement du saut de fréquence et du contrôle dynamique de puissance.

7.1. Influence du saut de fréquence

Le saut de fréquence permet une diversité d’interféreurs : un bloc de parole, étalé sur
plusieurs bursts, est brouillé par différentes communications d’une même cellule. Sur la voie
montante, l’interférence provient de différents mobiles. Sur la voie descendante, c’est
toujours la station de base qui interfère. Si la transmission discontinue ou le contrôle de
puissance ne sont pas activés, le saut de fréquence n’entraine aucune modification du C/I.

Pour disposer d’une analyse précise de la qualité de la communication lorsque le saut de


fréquences est activé, il est nécessaire d’estimer le taux d’erreur trame de façon détaillée.
Nous nous contentons dans ce rapport d’utiliser le C/I moyen sur les 8 bursts d’une trame de
parole. Cette moyenne, notée (C/I) m, est réalisée en dB :

1 
8
(C/I)m = 8  ∑ 10 log (C/Ib )  (7.1)
 b=1 
où Ib désigne l’interférence pour le burst b.

Dans l’ensemble de ce rapport, lorsque le saut de fréquence est pris en considération, le C/I
indiqué est en réalité (C/I)m.

On fait de plus les hypothèses suivantes :


– les séquences de saut sont décorrélées entre cellule,
– la probabilité de transmettre sur une fréquence donnée dans une séquence de saut à n
fréquences est égale à 1/n,
– les différents contrôles radio (contrôle de puissance et transmission discontinue) sont lents
devant le saut de fréquence.

On représente sur la figure 7.1 la répartition du C/I moyen sur la voie montante pour un
motif à 12 et différents nombres de fréquences.

Dès qu’on considère 2 fréquences, la diversité d’interférence est visible. En effet, on


suppose que les séquences de saut sont décorrélées entre les cellules. Sur la première
couronne, il y a 6 interféreurs. Il y a donc 26 combinaisons possibles d’interférences. Au-delà
de 4 fréquences, le gain est très faible. On considère dans la suite un saut sur 4 fréquences.

– 26 –
Distribution du C/I dans un réseau cellulaire régulier X. Lagrange

0,15
1 freq
2 freq
4 freq
P(C/I moyen sur 8 bursts < Seuil)

8 freq
16 freq

0,10

0,05

0,00
8 9 10 11 12 13 14

Seuil(dB)

Figure 7.1: Impact du nombre de fréquences sur le C/I moyen pour la voie montante

7.2. Influence du contrôle de puissance

7.2.1. Contrôle de puissance sur la voie montante

La figure 7.2 permet de comparer la répartition du C/I sur la voie montante avec et sans
contrôle de puissance pour un motif à 12 et un saut sur 4 fréquences. On suppose que le
mobile adapte sa puissance d’émission pour que la station de base reçoive un signal constant.
On considère une dynamique de 30 dB. Lorsque la puissance déduite de l’algorithme de
contrôle dépasse les valeurs extrémales (1mW et 1W), la puissance reçue peut varier. Dans
tous les autres cas, elle est égale à –90 dBm.

– 27 –
Distribution du C/I dans un réseau cellulaire régulier X. Lagrange

0,20

P(C/I≤seuil) sans contrôle


imprécision 4 dB
0,15 imprécision 2 dB
imprécision 1 dB
contrôle parfait

0,10

0,05

0,00
8 9 10 11 12 13 14 15 16 17 18 19 20
Seuil (dB)

Figure 7.2: Contrôle de puissance sur la voie montante

Avec un contrôle de puissance parfait, l’écart-type du C/I est sensiblement réduit car le
signal reçu est pratiquement constant. Le seuil de C/I à 5% est donc considérablement
augmenté. En revanche comme on le constate sur le tableau 7.1, la valeur moyenne est réduite
par le contrôle de puissance.

Pour prendre en compte l’imperfection du contrôle de puissance, on introduit une variable


aléatoire δ sur la puissance transmise. Soit Pm la puissance de transmission en cas de contrôle
parfait, la puissance réelle P r est obtenue par :
10 log(Pr) = 10 log(Pm) + δ,
où δ suit une loi normale d’écart-type σ. Ce dernier paramètre est appelé imprécision du
contrôle de puissance.

Comme on le constate sur le tableau 7.1, le contrôle de puissance améliore nettement le C/I
même avec une imprécision de 4 dB. Le gain est alors légèrement inférieur à 3 dB.

sans impréci- impréci- impréci- contrôle


contrôle sion 4dB sion 2 dB sion 1 dB parfait
moyenne de (C/I) m 23,4 dB 21,4 dB 22,0 dB 22,1 dB 22,2 dB
ecart-type de (C/I)m 9,4 dB 5,3 dB 4,0 dB 3,7 dB 3,5 dB
(C/I)m à 5% 10,5 dB 13,25 dB 16,25 dB 17,25 dB 17,75 dB
Gain en (C/I)m à 5% 0 dB +2,75 dB +5,75 dB +6,75 dB +7,25 dB

Tableau 7.1 : Contrôle de puissance sur la voie montante

– 28 –
Distribution du C/I dans un réseau cellulaire régulier X. Lagrange

7.2.2. Contrôle de puissance sur la voie descendante

Le contrôle de puissance sur le signal utile a pour effet de compenser les variations de
l’atténuation. Sur la voie montante, on a vu que la qualité est améliorée. Sur la voie
descendante, les performances du système sont dégradées comme on le constate sur la figure
7.3.

0,20
sans contrôle de puissance
P(C/I moyen ≤ seuil)

compensation parfaite de l'atténuation


compensation partielle de l'atténuation

0,15

0,10

0,05

0,00
6 7 8 9 10 11 12 13 14 15 16 17 18
Seuil (dB)

Figure 7.3 : Répartition du C/I suivant le contrôle de puissance sur la voie descendante

En effet, avec une compensation parfaite de l’atténuation, le signal reçu est quasiment
constant. En revanche, l’écart-type de l’interférence augmente car les stations de base ne
transmettent pas à la puissance nominale mais à une puissance dépendant de l’atténuation
subie par les mobiles de leur cellule. Du fait de la non-corrélation des masques entre
différents mobiles et une station de base donnée, l’interférence subie par un mobile est plus
étalée (cf tableau 7.2).

sans contrôle compensation compensation


totale parfaite partielle parfaite
moyenne de (C/I) m 24,5 dB 21,1 dB 23,4 dB
ecart-type de (C/I)m 8,3 dB 5,7 dB 5,2 dB
moyenne du C -81,1 dBm -95,6 dBm -88,6 dBm
ecart-type du C moyen 9,2 dB 2,7 dB 4,7 dB
moyenne du I -105,6 dBm -115,5 dBm -111,5 dBm
ecart-type du I moyen 5 dB 5,5 dB 5,1 dB
(C/I)m à 5% 14 dB 12 dB 15,5 dB
gain ou perte en (C/I)m à 5% 0 dB –2 dB +1,5 dB

Tableau 7.2 : Statistiques sur le signal utile et l’interférence suivant le contrôle de puissance
sur la voie descendante

– 29 –
Distribution du C/I dans un réseau cellulaire régulier X. Lagrange

Pour améliorer le système, une compensation partielle de l’atténuation est nécessaire.


L’article [Gej 92] donne des critères d’optimisation. Dans ce rapport, on s’est contenté de
compenser la moitié de l’atténuation en dB. En d’autres termes, on fixe la puissance à :
préel = pmax papc (7.1)
où papc désigne la puissance obtenue avec une compensation totale p max la puissance
nominale (i.e. la puissance maximale) de la station de base. La valeur de est obtenue par

Papc = Cnom l a , (7.2)

où r est la distance entre le mobile et la station de base de service et a la valeur du masque


(l est défini comme en 2.1).

Comme on le constate sur la figure 7.3, un tel algorithme très simple augmente le C/I de 1,5
dB.

7.3. Influence de la transmission discontinue

Pendant une communication, un interlocuteur parle pendant en moyenne 50% du temps. De


plus, au cours d’une phrase, les respirations, les silences entre certaines syllabes rendent le
flux de parole discontinue. Les codeurs de parole sont munis de détecteur d’activité vocale et
il est possible de suspendre la transmission pendant les blancs : c’est la transmission
discontinue ou DTX (Discontinuous Transmission). Le facteur d’activité donne la proportion
du temps pendant laquelle la transmission est vraiment active (cf. équation 3.9).

On ne peut tirer partie de la transmission discontinue que lorsque le saut de fréquence est
activé [LGT 99]. On a considéré les hypothèses suivantes
– la transmission discontinue peut être utilisée sur la voie montante comme sur la voie
descendante (bien que cette dernière configuration est rare sur les réseaux opérationnels en
1999),
– un émetteur est actif suivant une probabilité α où α désigne le facteur d’activité,
– l’état d’un émetteur (actif ou inactif) est conservé pendant toute la durée d’un bloc de
parole ; en effet la durée moyenne d’activité ou d’inactivité varie de 0,5 à 1,5 et elle est
grande devant 40 ms, durée de transmission d’un bloc de parole.

On donne dans le tableau 7.3 l’évolution du C/I pour différentes valeurs du facteur
d’activité. Pour un facteur d’activité α, la puissance moyenne en mW de l’émetteur est réduit
d’un facteur α (–3 dB pour α=0,5). Cependant, avec le saut de fréquence, on fait une
moyenne sur des C/I exprimés en dB, de plus les moyennes d’interférence indiquées danbs le
tableau 7.3 sont faites en dB. Il est donc normal que les résultats ne soient pas directement
proportionnels au facteur d’activité. Ainsi un facteur d’activité de 0,5 augmente le (C/I)m à
5% de 4 dB (et non de 3dB).

– 30 –
Distribution du C/I dans un réseau cellulaire régulier X. Lagrange

Voie montante Voie descendante


sans DTX activité 0,5 activité sans DTX activité 0,5 activité
0,25 0,25
moyenne de (C/I) m 23,4 dB 28,4 dB 34,9 dB 24,5 dB 29,3 dB 35,5 dB
ecart-type de (C/I)m 9,4 dB 9,8 dB 10,51 dB 8,3 dB 8,7 dB 9,5 dB
(C/I)m à 5% 10,5 dB 14,5 dB 19,8 dB 14 dB 18 dB 22,5 dB
moyenne du C -81,1 dBm -81,1 dBm
ecart-type du C moyen 9,2 dB 9,2 dB
moyenne du I -103,5 dBm -107,3 dBm -111,6 dBm -105,6 dBm -109,1 dBm -113 dBm
ecart-type du I moyen 2,5 dB 3,6 dB 5,1 dB 5 dB 5,3 dB 6,2 dB

Tableau 7.3 : Statistiques sur le signal utile et l’interférence suivant le facteur d’activité

Remarque

Les études sur la parole faites dans les années 60 font apparaître une durée moyenne de
silence de 1,75 secondes et une durée moyenne d’activité de 1,4 secondes. La périodicité du
phénomène est donc de 3,15 secondes ([Bra 68] cité par [Dro 96]).

Dans GSM il y a remontée de mesures toutes les 480 ms, soient 104 trames TDMA, sur le
canal SACCH (Slow Associated Control Channel). Sur les 104 trames, 4 sont toujours
inoccupés. Pendant les 1,4 secondes d’activité, il y a donc en moyenne 1,4×(104-4)/0,48
=291,67 transmissions.

Une trame appelée SID (Silence Descriptor), contient les caractéristiques du bruit de fond.
Elle doit être envoyée toutes les 480 ms au minimum. En cas d’inactivité, il y a transmission
de 12 trames (8 pour SID et 4 pour le SACCH) toutes les 480 ms. Pendant les 1,75 secondes
de silence, il y a en moyenne 43,75 transmission.

Pendant une durée de 3,15 secondes il y a donc (291,67+43,75)=335,42 transmissions. Or


cette durée correspond à 682,5 trames TDMA. Le facteur d’activité dans GSM en tenant
compte des transmissions de signalisation et de contrôle peut être estimé à environ 50 %.

On pourrait tenir compte également du fait que la BTS est en émission permanente sur la
fréquence supportant la voie balise. Les fréquences de voie balise sont généralement
planifiées de façon spécifique et ne supportent pas le contrôle de puissance. On ne tient pas
compte de ces spécificités dans l’ensemble du rapport.

7.4. Combinaison des techniques sur un motif à 3

On étudie dans ce paragraphe, l’impact du contrôle de puissance et de la transmission


discontinue dans le cas d’un motif à 3. L’intérêt du motif à 3 est sa simplicité : toutes les
fréquences sont utilisées sur 1 site. L’affectation des fréquences est donc identique sur tous
les sites. Par cellule, elle se fait suivant l’azimut de l’antenne.

– 31 –
Distribution du C/I dans un réseau cellulaire régulier X. Lagrange

Voie montante Voie descendante


Saut de activité 0,5 contrôle de global Saut de activité 0,5 contrôle de global
fréquence puissance fréquence puissance
simple imprécision simple imprécision
4 dB 4 dB

moyenne de 13,39 dB 18,11 dB 11,31 dB 16,41 dB 14,5 dB 19 dB 12,58 dB 17,53 dB


(C/I)m
écart type de 9,43 dB 10,77 dB 5,24 dB 5,87 dB 8,3 dB 9,35 dB 6,45 dB 6,94 dB
(C/I)m
(C/I)m à 5% 0,5 dB 2,5 dB 3,25 dB 7,25 dB 4 dB 6,5 dB 2,25 dB 6,75 dB
gain sur (C/I)m +1,25 dB +3,25 dB +4 dB +7 dB 0 dB +2,5 dB –1,75 dB +2,75 dB
à 5%

Tableau 7.4 : Impact de l’utilisation de la transmission discontinue et du contrôle de


puissance dans un motif à 3

Dans le tableau 7.4, on représente les principales caractéristiques du C/I pour différentes
configurations. On indique le gain par rapport à un système à transmission constante sans saut
de fréquence.On considère un taux d’activité de 0,5 et un contrôle de puissance avec une
imprécision de 4 dB. Sur la voie descendante, la transmission discontinue améliore le C/I à
5% d’un peu moins de 3 dB. Le contrôle de puissance, qui compense partiellement
l’atténuation (cf. équation 7.1), dégrade le C/I. En revanche, sur la voie montante, il améliore
sensiblement les performances. En combinant saut de fréquence, transmission discontinue et
contrôle de puissance, on arrive à avoir des performances supérieures à celles de la voie
descendante.

8. Etude des antennes adaptatives


On appelle antenne adaptative un réseau d’antennes gérées conjointement. En jouant sur la
combinaison des différentes antennes et le poids affecté à chacune, il est possible de former
un faisceau dans une direction particulière. Le but de l’étude n’est pas de déterminer les
meilleurs algorithmes de traitement de signal mais de présenter l’impact de la direction de
faisceau sur la répartition du C/I.
vue θ
inθ

de
Ds

des-
sus D

w1 w2 w3 w4

Figure 8.1. Réseau d’antennes

– 32 –
Distribution du C/I dans un réseau cellulaire régulier X. Lagrange

8.1. Sectorisation dynamique et formation de faisceau

Le but ultime des antennes adaptatives et de focaliser le rayonnement de l’antenne dans la


direction exacte du mobile. Cependant, le signal reçu par la station de base est une
combinaison de signaux élémentaires subissant des trajets différents qui sont donc reçus avec
des azimuts différents. De plus, le duplexage fréquentiel, utilisé généralement dans les
systèmes radiomobiles, font que les trajets sur la voie montante et la voie descendante ne sont
pas identiques.

En pratique, on dirige le faisceau selon un nombre réduit d’azimuts prédéfinis. Ces


différents azimuts définissent des secteurs dynamiques : la station de base estime quel est le
secteur dans lequel se trouve le mobile sur la voie montante et sélectionne le faisceau
correspondant à ce secteur sur la voie descendante. Dans ce rapport, on fait l’hypothèse que la
cellule est découpée en plusieurs secteurs de même ouverture (cf figure 8.2).

secteur 0 secteur 7

secteur 1 secteur 6

secteur 2 secteur 5
secteur 3 secteur 4

Figure 8.2. Sectorisation dynamique considérée dans le rapport

Les différentes directions de visées (par rapport à l’azimut de l’antenne) peuvent


s’exprimer simplement :
n –1 β
θin = (– s2 + k) n , (8.1)
s
où k est le numéro du secteur dynamique sélectionné, ns le nombre total de secteurs et β
l’ouverture d’un secteur. Dans le cas d’une trisectorisation, β=120°. On a repris un découpage
en 8 sous-secteurs qui est celui le plus souvent cité dans les articles traitant des
expérimentations dans les réseaux GSM.

numéro de secteur 0 1 2 3 4 5 6 7
visée θin – 52,5° – 39,5° – 22,5° – 7,5° 7,5° 22,5° 39,5° 52,5°

Tableau 8.0. : Définition des secteurs dynamiques

8.2. Présentation du modèle

On considère un réseau de N antennes espacées de λ/2 où λ désigne la longueur d’onde


utilisé. Lorsque le faisceau est orienté dans la direction θin, le gain de l’antenne dans la
direction θ est alors [Mog 97]:

– 33 –
Distribution du C/I dans un réseau cellulaire régulier X. Lagrange

π
sin2  N 2 (sinθin–sinθ)
gaa(θ, θin) = g(θ) (8.2)
2 2π 
N sin  2 (sinθin–sinθ)

où g désigne le gain dans la direction θ avec une seule antenne.

Pour la suite du paragraphe, on pose :


π
sin2  N 2 (sinθin–sinθ)
a(θ, θin) = (8.2’)
π
N2 sin2  2 (sinθin–sinθ)

Comme dans le cas d’une antenne simple, on prend la valeur maximale entre la valeur
obtenue d’après la formule 8.3 et 10 –2,5 de façon à considérer un gain minimal de –25 dBi.

On représente dans la figure 8.3, le diagramme de rayonnement de l’antenne pour différents


angles et différentes visées. Une visée à 7,5° correspond au secteur 4. Les secteurs 3 et 4 se
recouvrent largement. Pour θ=0° (frontière des secteurs 3 et 4°), le gain de l’antenne est de
–0,94 dB.
90 90
120 60 120 60

150 30 150 30

180 0 180 0

210 330 210 330

240 300 240 300


270 270
visée = 7,5° visée = 52,5°
Ouverture de l’antenne à 3 dB : 90°, 4 élements,
Le diagramme est donné en échelle linéaire d’amplitude du champ (racine carrée de la puissance)

Figure 8.3 : Diagramme de rayonnement d’une antenne adaptative

On constate sur la figure 8.3, que lorsque θin=52,5°, le gain maximal est obtenu pour
θ=45°. La fonction a(θ, θ in) est maximale pour θ=θin mais il faut tenir compte du
rayonnement particulier de l’antenne. Le maximum de a(θ, θin)g(θ) n’est pas obtenu pour
θ=θin. Pour maximiser le gain dans la direction 52,5°, il faut choisir θin=75° comme on le
constate sur la figure 8.4. Dans ce cas un lobe secondaire important apparaît. Pour simplifier
les simulations, on ne corrige pas les visées dans ce rapport et on considère celles du tableau
8.0.

– 34 –
Distribution du C/I dans un réseau cellulaire régulier X. Lagrange

90
120 60

150 30

180 0,1 0

210 330

240 300
270

Figure 8.3 : Diagramme de rayonnement d’une antenne adaptative visant en 75°

Les paramètres choisis pour les simulations sont résumés dans le tableau 8.1. Sauf
indication contraire explicite, ces paramètres sont valables dans toute cette partie.

Motif cellulaire 3
Nombre d’antennes 4
Ouverture d’une antenne à 3 dB 90°
Nombre de secteurs dynamiques 8
Contrôle de puissance Non
Saut de fréquence Non

Tableau 8.1 : Principaux paramètres de l’étude des antennes adaptatives

On analyse le niveau de puissance reçu le long du bord de la cellule avec des antennes
adaptatives et on le compare à celui obtenu dans un réseau sectorisé classique. La
comparaison se fait avec une propagation sans effet de masque. On parcourt le bord d’un
hexagone comme indiquée à la figure 8.3a.

Le niveau reçu en dBm est présenté dans la figure 8.3b. Le niveau varie fortement dans la
zone proche de la station de base (points 0 à 30 et points 150 à 180) : en effet l’atténuation
devient très faible et le gain reste de l’antenne reste constant car l’azimut ne change pas ; la
puissance devient donc très forte si on se rapproche de la station de base. Sur les bords de
l’hexagone non limitrophes de la station de base (points numérotés de 30 à 150), le niveau
reçu varie de 3,1 dB pour une antenne d’ouverture 65°. En revanche, pour un réseau
d’antennes à 90°, la variation est de 6 dB.

– 35 –
Distribution du C/I dans un réseau cellulaire régulier X. Lagrange

1
Point 0

point 150 Point 30

Point 120 Point 60

Point 90
-1
-1 0 1

Figure 8.3a : Limites de la cellule de référence

-65
Niveau reçu sur le bord de l'hexagone

-70

-75

-80

avec antenne adaptative (8 secteurs)


-85

-90
sans antenne adaptative

-95
0 30 60 90 120 150 180

ordonnée du point par rapport (0,1)

Figure 8.3b : Variation de la puissance reçue aux limites de la cellule de référence

8.3. Etude d’un réseau avec faisceau formé

Dans cette partie, on étudie la répartition du C/I dans un système où les BTS sont
susceptibles de former un faisceau sur la voie montante et descendante dans la direction
exacte du mobile. On considère une erreur d’au plus ±4°. On suppose que l’erreur est
aléatoire et distribuée uniformément dans l’intervalle ] –4°, +4°[.

La répartition du C/I est présentée à la figure 8.4. On constate que l’amélioration du C/I à
5% est de plus de 4 dB sur les voies montante et descendante.

– 36 –
Distribution du C/I dans un réseau cellulaire régulier X. Lagrange

0,20
norm, mont.
aa, mont.
P(C/I≤seuil)
norm., desc.
0,15 aa,, desc.

0,10

0,05

0,00
-1 0 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 11
Seuil (dB)

Figure 8.4 : Influence de l’ouverture des antennes sur la voie montante (motif à 3)

8.4. Etude de la sectorisation dynamique

L’ouverture de l’antenne a une faible influence sur la répartition du C/I quand on utilise des
antennes adaptatives comme on le constate sur la figure 8.5. Du fait de la modification du
diagramme de rayonnement (cf figure 8.3) suivant la direction de visée, il n’est pas judicieux
de conserver des antennes à 65° d’ouverture. Une ouverture de 90 ou 105° donne le meilleur
résultat.

– 37 –
Distribution du C/I dans un réseau cellulaire régulier X. Lagrange

0,15
antenne 65°
antenne 90°
antenne 120°
P(C/I≤seuil)

0,10

0,05

0,00
2 3 4 5 6 7 8
Seuil (dB)
La répartition du C/I avec une antenne à 105° n’est pas représentée sur la figure car elle donne un résultat très
voisin de l’antenne à 90° (la différence n’est pas visible à l’oeil nu).

Figure 8.5 : Influence de l’ouverture des antennes sur la voie montante

On étudie l’influence du nombre d’antennes sur le C/I dans la figure 8.6. On constate qu’il
n’est pas judicieux d’augmenter le nombre d’éléments au delà de 8. Avec 16 éléments, le
faisceau devient très fin et il y a un mauvais recouvrement des différents secteurs. Il faut alors
diviser la cellule en secteurs plus nombreux.

0,20
2 éléments
4 éléments
8 éléments
P(C/I≤seuil)

0,15 16 éléments

0,10

0,05

0,00
4 5 6 7 8 9 10 11 12 13 14 15 16
Seuil (dB)

Figure 8.6 : Influence du nombre d’éléments sur la voie descendante

– 38 –
Distribution du C/I dans un réseau cellulaire régulier X. Lagrange

8.5. Combinaison des techniques

On donne dans le tableau 8.2, les grandeurs caractéristiques du C/I lorsqu’on combine
l’utilisation des antennes adaptatives, le saut de fréquence, le contrôle de puissance
(imprécision de 4 dB) et la transmission discontinue (activité de 0,5). On constate que le
contrôle de puissance n’améliore le C/I ni sur la voie descendante, ni sur la voie montante.

Du fait des erreurs de pointage (cf. 8.2), le diagramme de rayonnement n’est pas
parfaitement adapté au secteur. De plus, le recouvrement entre secteurs n’est pas parfait. Le
contrôle de puissance peut conduire un mobile à transmettre à une puissance supérieure à
celle avec laquelle il aurait transmis dans une cellule sectorisée classique. C’est le cas d’un
mobile à la limite entre deux secteurs. Ceci explique la dégradation constatée quand on
considère le contrôle de puissance.

voie montante voie descendante


sans avec avec avec global sans avec avec avec global
a.a. a.a. a.a. et a.a.+ctrl a.a. a.a. a.a. et a.a.+ctrl
DTX puis. DTX puis.
moyenne 13,39 19,33 24,41 9,34 14,8 14,5 20,78 25,52 18,89 23,98
de (C/I)m
ecart type 9,43 10,09 9,8 5,57 6,19 8,3 9,02 8,88 6,76 7,2
de (C/I)m
(C/I)m à 0,5 4,75 10,5 0,75 5 4 8,75 13,75 8,25 12,5
5%
gain sur 0 +4,25 +10 +0,25 +4,5 0 +4,75 +9,75 +4,25 +8,5
(C/I)m à
5%

Tous les chiffres sont exprimés en dB (a.a. = antennes adaptatives, ctrl puis. = contrôle de puissance, DTX =
transmission discontinue).

Tableau 8.2 : Impact de l’utilisation de la transmission discontinue et du contrôle de


puissance dans un motif à 3 avec des antennes adaptatives

Les meilleures performances sont obtenues avec des antennes adaptatives sans contrôle de
puissance et avec transmission discontinue. On présente dans la figure 8.7, la répartition du
C/I obtenue dans ce cas. Plus de 95% des mobiles ont un C/I supérieur à 10 dB à la fois sur la
voie descendante et la voie montante. Il est donc envisageable d’utiliser un motif à 3 avec des
antennes adaptatives. Ce résultat est obtenu dans une configuration régulière hexagonale et
demande bien évidemment à être confirmé sur le terrain.

Il est également possible d’améliorer facilement les performances


– soit en paramétrant les sous-secteurs en fonction du rayonnement réel des antennes pour des
valeurs de θin en progression arithmétique régulière (les sous-secteurs n’ont pas tous une
ouverture angulaire de 15°),
– soit en corrigeant la valeur de θin de façon à définir des sous-secteurs d’ouverture angluaire
constante.

A priori, la première méthode est plus simple et doit donner des résultats meilleurs.

– 39 –
Distribution du C/I dans un réseau cellulaire régulier X. Lagrange

0,20

voie montante
voie descendante
P(C/I≤seuil)

0,15

0,10

0,05

0,00
6 7 8 9 10 11 12 13 14 15 16 17 18
Seuil (dB)

Figure 8.7 : Répartition du C/I dans un réseau avec un motif à 3, des antennes adaptatives et
une transmission discontinue

9. Conclusions
Cette étude a permis de comprendre l’impact des différentes techniques sur la répartition du
C/I grâce à des simulations. Elle permet de tirer quelques conclusions simples et générales
– l’impact de la « géométrie » sur la répartition du C/I est faible dès qu’on considère un motif
de taille supérieure ou égale à 3,
– le C/I sur la voie descendante est plus fort que sur la voie montante à cause de la corrélation
des masques pour un mobile donné (et non pour d’autres raisons),
– pour une même taille de motif, un système omnidirectionnel offre un meilleur C/I qu’un
système tri-sectorisé,
– sur la voie montante, il est avantageux de contrôler la puissance des mobiles pour assurer un
niveau reçu constant à la station de base (compensation totale de l’atténuation),
– sur la voie descendante, il faut compenser partiellement l’atténuation pour améliorer le C/I
si on choisit un contrôle de puissance sur le signal reçux.

Ces conclusions sont valables tant pour un système TDMA que pour un système CDMA.
Elles peuvent être utiles dans les études de capacités des systèmes cellulaires.

Cette étude a permis également de comprendre un certain nombre de problèmes liés aux
antennes adaptatives. Pour maximiser les performances des réseaux avec des antennes
adaptatives, il faut utiliser des antennes à large ouverture (supérieure à 90°). Il faut définir
avec soin les secteurs dynamiques d’une cellule. Des études complémentaires sont nécessaires
pour déterminer le découpage optimal en secteurs et pour voir l’impact des erreurs sur la
détermination de l’angle d’incidence de l’onde reçue à la station de base.

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Distribution du C/I dans un réseau cellulaire régulier X. Lagrange

10. Références
[ACM 88] H. W. Arnold, D.C. Cox, R.R. Murray, "Macroscopic diversity performance
measured in the 800-MHz portable radio communications environment", IEEE
Transactions on antenna and propagation, Vol 36, n°2, February 1988.
[Bat 98] Alexandre Bathelt, Modèles graphiques pour l’analyse et la planification de
réseaux radiomobiles, thèse ENST 98 E 005.
[Bra 68] P. T. Brady, "A statistical Analysis of On-Off Pattern in 16 Conversations",
Bell System Technical Journal , January 68, pp 73-91.
[Dro 96] Laurent Decreusefond et al., Eléments de théorie des files d’attente, polycopié
du module Files d’Attente pour les Réseaux, ENST, 2000.
[Dro 96] Ulrich Dropmann, Allocation des ressources dans des systèmes radiomobiles à
réservation par paquets, thèse ENST 96 E 012.
[Gej 92] Gejji R., "Forward-Link-Power Control in CDMA Cellular Systems", IEEE
Transactions on Vehicular Technology, Vol 41, n°4, pp. 532-536, 1992.
[Kath] Documentation Technique Kathrein, Antenne directive à polarisation vertical
H65 V6,5 T0, ref 730 376.
[Lee 93] W.C.Y. Lee "Mobile Communications design fundamentals", Wiley J., New
York 1993.
[LGT 99] Lagrange X., Godlewski P., Tabbane S., Réseaux GSM-DCS, Hermès,1999.
[Mdo 79] MacDonald V.H., "The Cellular Concept", The Bell System Technical Journal,
Vol 58, n°1, pp. 15-41, 1979.
[Mog 97] Mogensen P.E., et al., "Preliminary Measurement Results From an Adaptive
Antenna Array Testbed for GSM/UMTS", Proceedings of the IEEE Vehicular
Technology Conference, Phoenix Az, 1997, p. 1592-1596.
[ScY 82] Schwartz S.C., Yeh Y.S., "On the Distribution Function and Moments of
Power Sums With Log-Normal Components", The Bell System Technical
Journal, Vol 61, n°7, pp. 1441-1462, 1982.
[WCG 98] Wang L.-C., Chawla K., Greenstein L.J., "Performance Studies of Narrow-
Beam Trisector Cellular Systems", Proceedings of the IEEE Vehicular
Technology Conference, Ottawa, 1998, p. 724-730.

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Distribution du C/I dans un réseau cellulaire régulier X. Lagrange

Annexe 1. Points complémentaires sur la simulation


Le logiciel est appelé cirfinal.c. Il peut être lancé en mode ligne en indiquant tous les
paramètres. S’il manque des paramètres, le logiciel les demande à l’utilisateur. Les résultats
sont sortis dans un fichier cirfinal.fil. Une variable appelée debug permet de demander
l’affichage de résultats intermédiaires pour vérifier le bon fonctionnement du logiciel.

Conventions utilisées

La cellule de référence dans laquelle on calcule les signaux utiles est l’hexagone centrée en
(0,0). Cet hexagone est par choix arbitraire placée avec la pointe verticale et non horizontale
(cf figure A.1.).

Figure A.1. Positionnement des stations de base dans un réseau omni-directionnel

Dans un réseau omnidirectionnel, la station de base de référence est située en (0,0). Dans
un réseau tri-sectorisé, elle est placé en (0,1) et son azimut est dirigé vers le bas.

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Distribution du C/I dans un réseau cellulaire régulier X. Lagrange

Figure A.2. Positionnement des stations de base dans un réseau tri-sectorisé

Placement des stations de base

L’utilisation d’un repère non orthonormé permet


r rdes traitements simples pour les réseaux
cellulaires hexagonaux. On utilise les vecteurs u et v formant un angle de 60°r entrer eux et de
norme 3 comme indiqué sur la figure A1. Les coordonnées des vecteurs u et v dans un
repère orthonormée sont donc ( 3 ; 0) et ( 3/2 ; 3/2)

Figure A.3. Repère non-orthonormé utilisé

Si on considère le centre d’un hexagone à l’origine O en (0,0). Alors tous les hexagones ont
leur centre en M tel que
r r
OM = iu + jv où i et j sont des entiers.

Lorsque les valeurs de i et j correspondent au paramètre du motif, la cellule centrée en M


est une cellule co-canal de la cellule de référence.

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Distribution du C/I dans un réseau cellulaire régulier X. Lagrange

La cellule centrée en (1,0) est voisine de la cellule centrée en (0,0). L’ensemble des voisins
s’obtient par une rotation de 60° centrée
r rsur l’origine. Cette rotation s’écrit très simplement
sous forme matricielle dans le repère ( u , v ) :
 0 −1
rot = 
1 1 

En utilisant le vecteur OM et les rotations, il est facile de déterminer les cellules co-canal de
la cellule de référence. Pour un motif à 12 ( i =j=2), on obtient (2,2) (–2,4) (–4,2) (–2,–2) (2,–
4) et (4,–2).
r r
Le repère ( u , v ) est utilisé comme repère intermédiaire pour trouver toutes les cellules co-
canal mais on stocke au final les coordonnées dans un repère orthonormé classique.

Azimut des stations de base

Lorsqu’on considère un système avec sectorisation. Il faut déterminer pour chaque cellule
l’azimut de l’antenne de la station de base. Pour cela, il suffit de considérer que l’azimut est
réparti suivant un motif à 3.

La cellule de référence centrée en (0,0) a la station de base azimutée en –90°. En


conséquence, pour une cellule de coordonnées (i,j) :
– si i–j= 0 mod(3), l’azimut est de –90°,
– si i–j= 1 mod(3), l’azimut est de +150°,
– si i–j= 2 mod(3), l’azimut est de +30°.

Tirage d’un mobile dans une cellule

Lorsqu’on considère qu’un mobile est connecté sur la station de base la plus proche, il
suffit de tirer les mobiles dans un hexagone. Ce tirage doit être fait soigneusement pour
s’assurer la répartition des mobiles est uniforme [annexe A2 de FAR] :
1) tirage d’un nombre a entre 0 et 1 suivant une loi uniforme
2) si a≤1/2, alors x = – 3 + 18a + 3 /2
si a≥1/2, alors x = 3 – –18a +21 /2
3) tirage d’un nombre b entre 0 et 1 suivant une loi uniforme
4) y = (2b–1) (1– abs(x) 3) où abs désigne la valeur absolue.

Un mobile est généralement connecté sur la station de base la plus favorable. Lorsqu’on
considère des masques aléatoires, la station de base de rattachement n’est pas nécessairement
la plus proche. Pour s’assurer que la répartition des mobiles est uniforme, on procède de la
façon suivante :
– tirage d’un mobile dans l’hexagone de référence,
– tirage du masque commun lié à ce mobile,
– tirage du masque spécifique à ce mobile et à la station testée,
– pour les 6 plus proches voisins, calcul de l’affaiblissement avec tirage d’un masque
spécifique à chaque voisin et réutilisation du masque commun,
– détermination de la meilleure station de base parmi les 7 stations de base considérées,
– la station de base la meilleure devient celle de référence : translation et rotation éventuelle
pour se placer par rapport à cette station de référence.

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Distribution du C/I dans un réseau cellulaire régulier X. Lagrange

BS3 BS2

C3
C2 changement de BS0
BS 4
C0 BS1 cellule de référence
C4 C1

C5
C6

BS5 BS6

Tirage d’un mobile dans l’hexagone la station BS1 prend le rôle


Calcul du plus fort signal reçu (ici C1 ) de station de base de référence

Figure A.3. Principe du tirage d’un mobile connecté à la meilleure station de base

Le tirage de la partie spécifique des masques des interféreurs (variable as,k,0 dans l’équation
2.4) est fait de façon totalement indépendante des masques spécifiques du mobile de
référence. En conséquence, il n’est pas possible d’utiliser le logiciel pour un motif à 1. En
effet, pour tirer le mobile dans la cellule de référence en considérant qu’il est connecté à la
meilleure station de base, on tire les masques par rapport aux cellules voisines. Avec un motif
à 1, ces cellules interfèrent. Les valeurs de masque doivent donc être conservés pour le calcul
de l’interférence. Ce problème n’apparait pas pour les motifs supérieurs à 1.

Prise en compte du saut de fréquence

La prise en compte du saut de fréquence est expliquée sous forme de pseudo-langage dans
la figure A.4. On peut noter que lorsque la séquence de saut fournit une fréquence déjà
obtenue précédemment, l’interférence n’est pas recalculée mais lue dans un tableau.

Pour j=1 à Nombre_d’interféreurs


Initialiser à 0 le tableau Utilisation
Pour k=1 à Nombre_de_bursts
Frequence = tirage aléatoire d’un entier entre 1 et Nombre_de_fréquences
Si Utilisation[Frequence] est non nul
Alors I [j][k] = I [j][Utilisation[Frequence]]
Sinon {
Utilisation[Frequence] = k
Calcul de I[j][k]
}
Prochain k
Prochain j

Pour k=1 à 8
Itot[k] = somme des interférences I[j][k] pour j=1 à Nombre_d’interféreurs
Prochain k

Calcul du C/Itot pour les burst k=1 à Nombre_de_bursts

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