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Le Paysage : définitions et usages de la notion

Cours #1

L’émergence du paysage

- Notion de paysage :

- partie d’un pays que la nature présente à un observateur.


- tableau représentant la nature où les figures et les constructions ne sont
qu’accessoires.

On parle également de paysage politique, culturel.

Mais aussi de sciences de l’Homme et de la terre, de géographie, de l’urbanisme,


de l’architecture, de champ artistique. -> Le paysage est un « décor de notre vie » qui
intéresse les philosophes et anthropologues.

- Venant des Pays Bas en transitant par l’Italie en 1415, par l’utilisation et l’élaboration de
la perspective, se fait l’introduction de la notion de paysage chez l’Homme.
- > Représentations dans le cadre d’un tableau, de villes ou paysages dans des
découpes de fenêtres. Madonne Dreyfuss 1470

Pris dans le contexte de la seule peinture, la paysage intervient dans la seule fonction de
représentation figurée.

L’inépuisable richesse de la nature trouve un lieu privilégié dans la représentation : le


tableau. En effet, par le biais de ce tableau, nous nous intéressons au paysage. La
perspective lui permet de prendre une réalité à part entière. Elle transforme complètement
une vision du monde, en accompagnant donc une laïcisation des tableaux, avec moins de
motifs religieux.

Définition de Thierry Paco ( philosophe de l’urbain ) : mot commun entre tous les peintres.
-> Mot qui n’a pas d’équivalent grec (chez les grecs, la nature est économe).

Dans toutes les périodes et sociétés, le paysage a une signification différente.


Dans les langues germaniques, le référent est le territoire, alors que dans les langues
latines le mot paysage désigne l’image et ce qu’elle représente. En définitive, la paysage a
deux sens possibles : celui de l’image artistique ( au sens de genre paysage ) et celui de
l’étendue visible d’un territoire ( géographique ).

Dans notre civilisation, la nature et le pays sont des notions différentes de celle du
paysage.

Toutes les définitions que l’on pourra trouver convergent pour nous dire que pour qu’il y ait
paysage, il faut deux choses, un objet et un observateur. Nature plutôt indéterminée,
seulement représentée dans l’art. Le pays serait le support de ce qu’est le paysage.
Définition que pourraient donner des géographes : explication des paysages et des
sociétés qui les habitent est surtout question matérielle. Société ruraliste jusque dans les
années 60 pour devenir naturaliste. Durant les années 60, l’idée du paysage s’affine chez
les géographes : le paysage change à cause de l’Homme, puisqu’il y vît dessus, en créant
ainsi un nouveau paysage.
Les paysage que l’on observe sont en constante évolution, en perpétuel mouvement.

-> Géographie culturelle ( années 80 ) qui s’intéresse aux Hommes dans le paysage,
espace vécu etc.

L’Histoire de la notion de paysage a révélé que ce mot qualifiait la manière de voir, par l’art
qui a donné les principales significations de ce nom, représentations linguistiques,
littéraires, picturales, jardinières.

Lorsque l’on parle de paysage, il s’agit donc essentiellement de représentations : un objet


et un observateur. Le paysage est uniquement perçu. Il est l’interaction de ces termes.
Le paysage est le produit et le révélateur de la pratique des hommes sur le monde, c’est à
dire qu’il expose la manière dont les sociétés l’ont produit par leur action ( leur travail ), et
la manière dont ces sociétés se représentent ce monde.

Paysage urbain : question d’horizon

La ville est une source d’inspiration et de représentation, et notamment pour beaucoup


d’artistes.
Le bon et le mauvais gouvernement Ambrogio Lorenzetti 1290 1348 -> représentation
rurale + ville.

- L’image de la ville était souvent négative avant la première guerre mondiale. Cette image
a évolué : la ville devient le lieu du progrès, du commerce, un lieu de danger, de pollution,
de solitude, d’insécurité.

- Le thème de l’horizon est souvent mis en avant quand on veut définir ce qu’est le
paysage urbain ;
L’horizon rigoureusement plat - un paysage, une vue.
L’horizon dépend de l’observateur. Il apparaît comme la frontière qui nous
permet de nous approprier le paysage, qui le définit comme notre territoire,
comme espace à portée de regard et à disposition du corps. Il n’est pas
seulement vu, il est habité.

Le parcours du regard ne fait qu’anticiper les mouvements du corps : en fait le voir renvoie
immédiatement à un pouvoir.

Pour Michel COLOT, le paysage est horizon. Une véritable dialectique entre le visible et
l’invisible s’installe : horizon périphériques et horizon interne. Un paysage est unique
selon notre point de vue.
Paysage incomplet -> Skyline (ligne de ciel ), horizon urbain. Paysage urbain ->
dynamique, une ville est en mouvement perpétuel, appréhension par morceaux, elle
change en fonction de l’endroit où on la fréquente. La ville est un paysage : interaction
entre l’Homme et l’objet. L’expérience du paysage urbain est d’une autre nature que celui
du paysage de campagne : une rencontre avec la ville demande souvent du temps, avec
une période d’appréhension, une expérimentation est nécessaire.
-> Eloignement de la définition classique du paysage ( que l’on peut appréhender en un
seul regard ).

Le paysage urbain signifie participation plutôt que prise de distance, proximité plutôt
qu’élévation, opacité plutôt que vue panoramique. La paysage urbain, parce qu’il est
absence de totalisation, est avant tout l’expérience de la proximité des choses. L’absence
d’un horizon unique et l’expérience de la proximité sont deux éléments essentiels de la
notion de paysage urbain.

- Le terme de paysage urbain apparaît en littérature française fin 19e. Il est décrit à travers
des scènettes de la vie quotidienne, sous l’influence de l’action des citadins.

Valeurs sociales et symboliques du paysage urbain : la perception du paysage se charge


de valeurs, affectives (patrimoine), matérielles et symboliques. Tout d’abord le paysage
urbain peut avoir une valeur d’usage : il donne des repères qu’il fonde et qui résulte des
pratiques quotidiennes des habitants. Valeur sociale, porte les marques des codes
culturels, idéologiques propres aux groupes sociaux qui le produisent et y vivent. Valeur
emblématique.

La paysage, espace produit de l’action sociale, est ainsi spécifique à une société. Des
sociétés différentes sur des territoires équivalents ( mm latitude etc ), on a des paysages
différents par l’action d’une société, l’action de l’Homme. On a une création d’un paysage
différent d’un autre dans des mêmes conditions géographiques. Terrasses de cultures sur
des pentes ( Lubéron, Asie, Amérique latine, .. ) -> pas forcément les mêmes matériaux,
manières différentes, idéologies différentes spécifiques à une société.
La façon dont la société a fonctionné de manière économique a influé sur les paysages.

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