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Les équipements

de protection individuelle
des yeux et du visage
L’Institut national de recherche et de sécurité (INRS)

Dans le domaine de la prévention des risques


professionnels, l’INRS est un organisme
scientifique et technique qui travaille, au plan
institutionnel, avec la CNAMTS, les CRAM-CGSS et
plus ponctuellement pour les services de l’État
ainsi que pour tout autre organisme s’occupant
de prévention des risques professionnels.
Il développe un ensemble de savoir-faire
pluridisciplinaires qu’il met à la disposition de
tous ceux qui, en entreprise, sont chargés de la
prévention : chef d’entreprise, médecin du travail,
CHSCT, salariés. Face à la complexité des
problèmes, l’Institut dispose de compétences
scientifiques, techniques et médicales couvrant
une très grande variété de disciplines, toutes au
service de la maîtrise des risques professionnels.

Ainsi, l’INRS élabore et diffuse des documents


intéressant l’hygiène et la sécurité du travail :
publications (périodiques ou non), affiches,
audiovisuels, site Internet… Les publications
de l’INRS sont distribuées par les CRAM.
Pour les obtenir, adressez-vous au service
prévention de la Caisse régionale ou de la Caisse
générale de votre circonscription, dont l’adresse
est mentionnée en fin de brochure.

L’INRS est une association sans but lucratif


(loi 1901) constituée sous l’égide de la CNAMTS
et soumise au contrôle financier de l’État. Géré
par un conseil d’administration constitué à parité
d’un collège représentant les employeurs
et d’un collège représentant les salariés,
il est présidé alternativement par un représentant
de chacun des deux collèges. Son financement
est assuré en quasi-totalité par le Fonds national
de prévention des accidents du travail
et des maladies professionnelles.

Les Caisses régionales d’assurance maladie


(CRAM) et Caisses générales de sécurité
sociale (CGSS)

Les Caisses régionales d’assurance maladie


et les Caisses générales de sécurité sociale
disposent, pour participer à la diminution
des risques professionnels dans leur région,
d’un service prévention composé d’ingénieurs-
conseils et de contrôleurs de sécurité.
Spécifiquement formés aux disciplines
de la prévention des risques professionnels
et s’appuyant sur l’expérience quotidienne
de l’entreprise, ils sont en mesure de conseiller
et, sous certaines conditions, de soutenir
les acteurs de l’entreprise (direction, médecin
du travail, CHSCT, etc.) dans la mise en œuvre
des démarches et outils de prévention les mieux
adaptés à chaque situation.
Ils assurent la mise à disposition de tous les
documents édités par l’INRS.

Toute représentation ou reproduction intégrale ou partielle faite sans le consentement de l’INRS,


de l’auteur ou de ses ayants droit ou ayants cause, est illicite.
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La violation des droits d’auteur constitue une contrefaçon punie d’un emprisonnement de deux ans
et d’une amende de 150 000 euros (article L. 335-2 et suivants du code de la propriété intellectuelle).
© INRS, Paris, 1999. Maquette Michèle Billerey.
Les équipements
de protection individuelle
des yeux et du visage
Choix et utilisation

ED 798
SOMMAIRE

Présentation de la démarche .................................................................. 5

1. L’analyse des risques et des contraintes................................................ 7

2. Le choix des protecteurs...................................................................... 13

3. L’achat et la mise à disposition des protecteurs ..................................... 27

Annexes ............................................................................................... 31

1. Textes réglementaires de référence ...................................................... 31

2. Normes européennes de référence ...................................................... 34

3. Documents de l’INRS et adresses utiles................................................. 36

4. Liste indicative de fabricants de protecteurs individuels


des yeux et/ou du visage.................................................................... 37

5. Marquage des protecteurs des yeux et/ou du visage ........................... 39

3
PRÉSENTATION DE LA DÉMARCHE

L'œil humain est fragile et vulnérable. Une


lésion d'un de ses éléments constitutifs
peut avoir des conséquences qui vont
d'une irritation superficielle à des séquel-
les irréversibles telles qu'une perte totale
de l'acuité visuelle. De même, les impacts
au visage de projectiles ou de liquides
chauds ou agressifs pourront provoquer
des cicatrices inesthétiques et perma-
nentes.
La lutte contre les risques d'accidents pas-
se prioritairement par la mise en œuvre de
mesures techniques et organisationnelles
visant à éliminer les risques à la source ou
à protéger les travailleurs grâce à des pro-
tections collectives.
Lorsque ces mesures s'avèrent insuffisan-
tes ou impossibles à mettre en place, le re-
cours aux protecteurs individuels s'impose
pour prévenir les risques résiduels.
Un équipement de protection individuelle
(EPI) est un dispositif destiné à être porté
ou tenu par une personne afin de la proté-
ger contre un ou plusieurs risques suscep-
tibles de menacer sa santé ainsi que sa
sécurité.
La démarche préalable à tout choix d’un
EPI est illustrée ci-contre.
Il n'existe pas d'équipement « idéal » qui
permette de se prémunir contre l'ensemble
des risques industriels et qui ne soit pas
source de gêne ou d'inconfort au travail.
Porter un équipement de protection indivi-
duelle est souvent ressenti comme une
contrainte et, pour éviter le rejet du protec-
teur, son choix devra résulter d'un com-
promis entre le plus haut niveau de
sécurité que l'on peut atteindre et la né-
cessité de pouvoir exécuter sa tâche dans

5
Présentation de la démarche

des conditions de confort maximal. Il est Phase 1 : Analyse des risques et des con-
aussi primordial d'associer le travailleur traintes
aux différentes étapes de la démarche de
Phase 2 : Choix des protecteurs appro-
choix du protecteur.
priés
La démarche proposée dans ce guide
Phase 3 : Achat et mise à disposition des
comporte plusieurs phases qui seront ex-
protecteurs
posées dans les différents chapitres qui le
composent.

6
1. L’ANALYSE DES RISQUES
ET DES CONTRAINTES

Le choix d'un EPI relève d'un compromis Le risque biologique est présent, notam-
qui implique la nécessité d'analyser préa- ment, dans le milieu médical, dans l’in-
lablement : dustrie agroalimentaire ou dans le
- les risques auxquels sont confrontés les domaine de la gestion de déchets, lors-
salariés, que des microorganismes sont suscepti-
bles de contaminer l'individu. Ce risque
- les contraintes de la tâche à exécuter et
est aussi présent dans les milieux favora-
de l'environnement des salariés,
bles au développement de ces microorga-
- les réticences liées aux travailleurs nismes tels que bacs d'huile de coupe
(morphologie, acceptation des EPI...). recyclée, climatiseurs...
Le risque lié aux rayonnements optiques
(IR, visible, UV, lasers) se manifeste dans
1.1. Le risque de nombreuses activités en milieu indus-
triel, médical ou commercial (procédés
Au poste de travail, les yeux et le visage de soudage, aciérie, chirurgie...). Une
des travailleurs sont susceptibles d'être surexposition de l'œil à des sources
exposés à des risques de nature très di- d'intensité élevée peut provoquer des brû-
versifiée. lures et des lésions de l'œil.
Le risque mécanique se manifeste, dans Le risque thermique intervient lors de la
la plupart des cas, lors d'opérations d'usi- projection de liquides ou solides chauds
nage où sont projetées des particules acé- ou l'émission de rayonnements intenses
rées ou possèdant une énergie cinétique (fours par exemple).
importante (copeaux métalliques, projec- La présence d'arc électrique soumettra
tion d'éclats ou de fragments d'outils, eau l'œil à plusieurs risques : rayonnements
sous pression...). Ce risque existe aussi UV, projection de particules, chaleur.
dans les activités mettant en œuvre ou L'analyse de l'ensemble des risques d'un
créant des nuages de poussières (action poste de travail est une étape essentielle
abrasive au niveau de l'œil) ainsi qu'en et préalable à toute démarche de protec-
présence de projection de liquide ou de tion du salarié.
matières solides fondues.
Le risque chimique apparaîtra lorsqu'une
substance projetée ou présente dans le
1.2. Les contraintes
milieu ambiant réagira avec les compo-
de l'activité
sants de l'œil ou la peau. Ce risque se
manifeste dans la plupart des secteurs in- Au sein d'un atelier ou d'une entreprise,
dustriels sous la forme de poudres, d'aé- les divers postes de travail peuvent
rosols, de liquides, de gaz ou de présenter des contraintes différentes en
vapeurs. fonction de l'environnement (luminosité,

7
L’analyse des risques et des contraintes

variation de température engendrant altération des oculaires (oculaires rayés,


l'apparition de buée, exposition aux in- tachés...).
tempéries...) et en fonction de l'activité
Une écoute attentive de ces remarques
propre (travail d'ébauche ou de minutie,
permettra de choisir un protecteur effecti-
perception nécessaire des formes et cou-
vement porté par les utilisateurs et adapté
leurs, position du travailleur...).
aux risques du poste de travail.
Ces contraintes doivent être décelées et
évaluées lors du processus de choix de
l'EPI. Une fois identifiées, elles permet-
tront de guider le choix vers un protecteur 1.4. L'évaluation des
adapté en termes de neutralité optique, risques et contraintes
de maintien sur le visage ou de traitement
Cette phase d'analyse préliminaire est es-
anti-buée par exemple.
sentielle dans la démarche de choix d'un
EPI.

Il est indispensable d'y associer — outre


1.3. Les réticences le CHSCT — les futurs utilisateurs. En
effet, ce sont les opérateurs qui, avec
Porter des lunettes ou toute autre protec-
leur encadrement direct, sont le mieux à
tion faciale est toujours une contrainte. Il
même de préciser les types de risques
est courant de rencontrer des résistances
auxquels ils sont confrontés, les contrain-
au port des protecteurs lors de leur mise
tes liées à leur poste et son environnement
à disposition.
ainsi que la nature de leur activité.
Ces résistances peuvent se traduire par le
Afin d'aider les employeurs et utilisateurs,
non-port des protecteurs, par des argu-
une liste d'évaluation des risques et des
ments tels que :
contraintes liés au poste de travail est
- la gêne dans le travail, proposée pages suivantes. Cette liste ne
- l'incompatibilité avec les taches à effec- donne que des points de repère. Elle
tuer, pourra être complétée en fonction de la
spécificité des postes et des activités
- l'inconfort,
analysées. Elle pourra servir de base à
- l'aspect inesthétique, une discussion plus approfondie entre les
- la fatigue visuelle, l'apparition de maux futurs utilisateurs et les fournisseurs.
de tête, etc.
Lors du choix des protecteurs individuels,
Certains troubles peuvent résulter d'un l'entreprise pourra avoir recours au servi-
besoin de correction oculaire, d'un éclai- ce de médecine du travail pour la mise en
rement insuffisant des postes de travail, place d'un dépistage des défauts de la vi-
d'un choix de protecteur non approprié sion chez les salariés et la recherche de
(modèles présentant une neutralité opti- solutions appropriées pour les porteurs
que insuffisante, par exemple) ou d'une de verres correcteurs.

9
L’analyse des risques et des contraintes

Liste d’évalution des risques pour le choix


des protecteurs des yeux et/ou du visage

Type d'entreprise / domaine d'activité : ...........................................................................................................................

Tâches éxécutées : .........................................................................................................................................................


.....................................................................................................................................................................................

DESCRIPTION DES RISQUES, PRÉCISIONS À DONNER


DES CONDITIONS DE TRAVAIL OUI
ET D’ENVIRONNEMENT

Risques mécaniques

Risque de heurts............................................. ❒ Nature...........................................................

Projection d'éclats ou de particules................... ❒ Type d'outil ou type de machine........................


.....................................................................
Poussières ambiantes...................................... ❒ Taille des poussières........................................

Jet de liquide à haute pression......................... ❒ Pression/débit...............................................

Risques thermiques

Chaleur radiante............................................ ❒ Caractéristiques de la source de chaleur............


.....................................................................
Projection de métaux en fusion/solides ❒ Origine des projections...................................
chauds... .....................................................................

Risques chimiques ou biologiques Désignation des produits chimiques


ou des agents biologiques
Poussières..................................................... ❒ .....................................................................

Aérosol/brouillard......................................... ❒ .....................................................................

Jet de liquide................................................. ❒ .....................................................................

Gaz, vapeurs................................................ ❒ .....................................................................

Risques électriques

Arc électrique de court-circuit........................... ❒ Tension/intensité.............................................

Risques dus aux rayonnements Longueurs d'onde (ou nature des sources
de rayonnement) et puissance
Rayonnement ultraviolet ................................. ❒ .....................................................................

Rayonnement infrarouge (rayonnem. thermique) ❒ .....................................................................

Rayonnement laser ........................................ ❒ .....................................................................

Rayonnement solaire (rayonnement visible)..... ❒ .....................................................................

Soudage....................................................... ❒ Procédé.........................................................
Intensité ou débit............................................

10
L’analyse des risques et des contraintes

DESCRIPTION DES RISQUES, PRÉCISIONS À DONNER


DES CONDITIONS DE TRAVAIL ET OUI
D'ENVIRONNEMENT

Conditions de travail et d'environnement

Risque d'éblouissement.................................... ❒ ........................................................


........................................................
Risque de buée............................................... ❒ ........................................................
........................................................
Travaux extérieurs : vent, froid.......................... ❒ ........................................................
........................................................
Autres EPI nécessaires...................................... ❒ ........................................................

Exigences des tâches à exécuter

Nature du travail ❒

Ebauche/vision globale nécessaire................ ❒ ........................................................


........................................................
Travail de précision/lecture........................... ❒ ........................................................
........................................................
Durée d'utilisation prévisible ❒ ........................................................
........................................................
Port occasionnel.......................................... ❒ ........................................................
........................................................
Port permanent............................................ ❒ ........................................................
........................................................
Bonne perception des couleurs nécessaire....... ❒ ........................................................
........................................................
Perception des mouvements latéraux ........................................................
(machines, chariots,...).............................. ❒ ........................................................

Aspects individuels

Utilisation d’appareils optiques correcteurs Nombre de travailleurs concernés

Lunettes....................................................... ❒ ........................................................

Lentilles de contact....................................... ❒ ........................................................

AUTRES INFORMATIONS UTILES A LA DEFINITION DES PROTECTEURS DE L’ŒIL


...................................................................................................................................................................................
...................................................................................................................................................................................
...................................................................................................................................................................................
...................................................................................................................................................................................
...................................................................................................................................................................................
...................................................................................................................................................................................
...................................................................................................................................................................................
...................................................................................................................................................................................
...................................................................................................................................................................................
...................................................................................................................................................................................
...................................................................................................................................................................................
...................................................................................................................................................................................
...................................................................................................................................................................................
.....................................................................................................................................................................

11
L’analyse des risques et des contraintes

Lunettes à branches et
Lunettes masques Écrans faciaux
à coques latérales

12
2. LE CHOIX DES PROTECTEURS

Il existe de nombreux modèles de protec- faciaux, qui sont présentés dans ce cha-
teurs des yeux et/ou du visage disponi- pitre.
bles sur le marché. On peut les classer en Le choix se portera toujours sur un équi-
trois grands types : les lunettes à bran- pement portant le marquage CE (voir
ches, les lunettes masques et les écrans encadré).

Le marquage CE Le marquage CE est apposé par le fabricant


ou le responsable de la mise sur le marché. Il
atteste que l'EPI est conforme aux exigences
essentielles de la directive européenne qui le
concernent et satisfait aux procédures de cer-
tification qui lui sont applicables. Il existe une
présomption de conformité aux exigences
essentielles lorsque l'EPI satisfait aux normes
européennes harmonisées (notées EN ou NF
EN + numéro de norme)

La règle générale pour la certification est l'examen CE de type qui consiste à vérifier que l'EPI satisfait
aux exigences le concernant grâce à un examen du dossier technique de fabrication et à la réalisa-
tion d'essais. Une attestation CE de type est délivrée par l'organisme notifié qui aura procédé à la
certification.

Une série de normes européennes traduit dans une monture à branches et qui peu-
les exigences réglementaires pour les EPI vent comporter des protections latérales.
en déterminant les caractéristiques requi- L'oculaire est la partie transparente d'un
ses pour ces équipements et en décrivant
protecteur qui permet la vision. Les lunet-
les méthodes d'essai applicables. Ce
tes à branches n'assurent pas d'étanchéi-
chapitre présente les caractéristiques gé-
té vis-à-vis du milieu ambiant.
nérales que doivent présenter tous les
protecteurs oculaires et les caractéristi- On distingue les lunettes à deux oculaires
ques spécifiques en fonction des risques et les lunettes à oculaire unique (type
liés aux postes de travail. écran). Certains modèles à deux oculai-
res peuvent être équipés d'oculaires cor-
recteurs de la vue. D'autres modèles
2.1. Les types peuvent être munis de faces supplémen-
de protecteurs des yeux / taires relevables, utiles lors de change-
du visage
ments fréquents d'activité (soudage et
Lunettes à branches ponçage par exemple). Les lunettes à ocu-
Les lunettes à branches sont un protecteur laire unique peuvent en général être por-
de l'œil dont les oculaires sont disposés tées par-dessus des lunettes correctrices.

13
Le choix des protecteurs

Surlunette à branches réglables à porter par-dessus des lunet-


tes correctrices (photo SOFRAF)

Lunettes pliantes (photo BOLLE PROTECTION).

Lunettes à branches réglables préconisées pour la protection


correctrice (photo ESSILOR)

Détail de lunettes à branches inclinables et téléscopiques


(photo BOLLE PROTECTION).

Surlunette à porter par-dessus des lunettes correctrices Lunettes à branches réglables à coques latérales aérées
(photo COMASEC). (photo COMASEC).

14
Le choix des protecteurs

Lunette avec aérateurs, à face relevable pour meuler et sou-


der (photo COMASEC)

De haut en bas : lunette étanche aux poussières avec micro-


perforations, lunette étanche aux gouttelettes avec aérateurs,
lunette avec mousse filtrante, étanche aux gouttelettes, avec Lunette masque avec aérateur et mousse de confort (photo
double écran (photo COMASEC) SOFRAF).

Lunette pour soudure autogène (photo BOLLE PROTECTION).

Casque à écran oculaire intégré relevable


(photo AUBOUEIX)

15
Le choix des protecteurs

Lunettes masques rayonnement du procédé de soudage


Une lunette masque est un protecteur de (voir § 5 Soudage). Il existe aussi des ty-
l'œil muni d'un ou de deux oculaires fixés pes de masques de soudage perfection-
dans une monture souple enfermant la ré- nés :
gion orbitale. Les lunettes de ce type sont - les masques de soudage à filtre électro-
maintenues en place par un serre-tête optique dont le filtre s'obscurcit automa-
élastique qui, correctement ajusté, permet tiquement lorsque l'arc de soudage est
d'assurer l'étanchéité vis-à-vis du milieu amorcé,
ambiant. - les masques de soudage à double nu-
Une lunette-masque comporte un système méro d'échelon dont le filtre possède
de ventilation directe ou indirecte, qui une zone claire utilisée pour le pointa-
réduit une éventuelle formation de buée. ge de l'électrode et l'amorçage de l'arc
Le port de lunettes correctrices est
et une zone plus foncée permettant l'ob-
possible par-dessous certains modèles
servation du processus de soudage.
de lunettes avec oculaire unique ; en re-
vanche, il est impossible sous un masque
muni de deux oculaires.
Certains modèles sont davantage recom-
mandés pour la protection contre les ris-
ques chimiques de part leur étanchéité
vis-à-vis du milieu ambiant.

Écrans faciaux
Les écrans faciaux protègent les yeux, le
visage et une partie du cou. Ils sont fixés
sur un serre-tête avec ou sans protecteur
frontal, ou s'adaptent sur un casque ou Masque de soudage à l’arc à fenêtre releva-
ble (photo BOLLE PROTECTION).
une cagoule. Ils peuvent être équipés de
plastrons ou bavettes permettant la pro-
tection du cou. Pour une utilisation inter-
mittente, il existe des écrans faciaux de
type relevable ou des écrans tenus à la
main.
Ce sont les seuls équipements pouvant as-
surer une protection globale des yeux et
du visage, mais ils n'assurent pas l'étan-
chéité vis-à-vis du milieu ambiant.
Les écrans faciaux peuvent être portés
par-dessus des lunettes correctrices.
Pour les activités de soudage, les écrans Masque de soudage électro-optique
faciaux sont équipés de filtres adaptés au (photo LANSEC).

16
Le choix des protecteurs

Masque de soudage à double numéro d’éche-


lon (photo BEAUVERGER). Écran facial réfléchissant la chaleur radiante
(photo BEAUVERGER).

Écran relevable avec protecteur frontal monté


sur un serre-tête (photo LA PROTECTION
RATIONNELLE). Écran facial grillagé métallique pour travaux
forestiers (photo BILSOM).

Écran grillagé métallique contre la chaleur


Écran facial monté sur casque et porté par-
radiante, équipé d’un filtre, adaptable sur cas-
dessus un demi-masque filtrant (photo BILSOM)
que (photo LA PROTECTION RATIONNELLE).

17
Le choix des protecteurs

2.2. Choix du type


La nature du risque va guider le choix du
de protecteurs
type de protecteur et de ses caractéristi-
La liste d'évaluation des risques et des ques.
contraintes décrite au chapitre précédent Dans le cas où il existe simultanément plu-
(ou toute autre méthode d'analyse) va ser- sieurs risques, il est nécessaire de choisir
vir de base de données pour l'élabora- un type de protecteur adapté à l'ensem-
tion du cahier des charges définissant les ble des risques à couvrir.
caractéristiques du protecteur. Par exemple, s'il y a risque de projections
Ce cahier des charges pourra être prépa- de particules lancées à grande vitesse et de
ré par le chargé de sécurité de l'entrepri- projections de liquides dangereux, le choix
se ou toute autre personne compétente. d'un protecteur se portera sur un écran fa-
Cette liste d'évaluation peut aussi être cial.
soumise à plusieurs fournisseurs, qui pro- Le tableau présenté ci-après résume sché-
poseront les produits de leur gamme ré- matiquement les différents choix possi-
pondant aux besoins de l'utilisateur. bles en fonction des risques à prévenir.

18
Le choix des protecteurs

Types de protecteurs de l'œil


et du visage

Lunettes
Risques à prévenir à branches
Lunettes Écrans
avec
masques faciaux
protections
latérales

Impact
X X X
à basse énergie
Chocs
de particules Impact
X X
lancées à moyenne énergie
à grande vitesse
Impact
X
à haute énergie

Gouttelettes de liquides X

Projection de liquides X

Grosses poussières b 5 µm X

Gaz et fines poussières B 5 µm X

Arc électrique de court-circuit X


Projection de métaux en fusion
X X
et de solides chauds

Soudage aux gaz X X X

Soudage à l’arc X

Rayonnement ultraviolet X X X

Rayonnement infrarouge X X X
Rayonnement laser X X X

Rayonnement solaire X X X

Chaleur radiante X

19
Le choix des protecteurs

2.3. Les caractéristiques port permanent ou l'exécution d'un


de base travail minutieux,
- la classe 2 est utilisable pour un port in-
La norme EN 166 définit les caractéristi-
termittent,
ques de base auxquelles doivent répon-
- la classe 3 n'est utilisable que pour une
dre tous les protecteurs des yeux en ce
qui concerne, d'une part, leur résistance très brève durée.

minimale et, d'autre part, leurs qualités


optiques. Cette norme comporte des spé-
2.4. Protection contre
cifications correspondant à des risques
les risques mécaniques
tels que les risques mécaniques, thermi-
ques et chimiques et les rayonnements. Trois niveaux supplémentaires de résis-
tance mécanique sont décrits dans la nor-
me EN 166. Ils visent à protéger
Résistance aux agressions courantes
l'utilisateur contre la projection de parti-
La conformité à la norme EN 166 offre cules dans les domaines de l'usinage
une garantie de résistance minimale du (ponçage, meulage, fraisage...) :
protecteur aux risques courants tels que - Résistance aux chocs de particule à basse
chute du protecteur sur un sol dur, vieillis- énergie : les oculaires doivent résister
sement à la lumière, exposition à la cha- au choc d'une bille d'acier de 6 mm de
leur, corrosion. diamètre, de 0,86 g, lancée à une vi-
Une garantie de solidité renforcée est tesse de 45 m/s, l’essai étant réalisé à
obligatoire pour les oculaires sans action la température de 23 °C. Le symbole
filtrante et pour toute monture ou protec- de marquage sera « F ».
teur complet. Un essai, consistant à proje- - Résistance aux chocs de particule à
ter une bille d'acier de 22 mm de moyenne énergie : le test est similaire au
diamètre, de 43 g, à une vitesse de précédent, la vitesse étant de 120 m/s.
5,1 m/s, validera cette garantie. Dans ce Le symbole de marquage sera « B ».
cas, le symbole de marquage « S » sera
- Résistance aux chocs de particule à haute
apposé sur l'oculaire et/ou la monture.
énergie : le test est similaire au précé-
dent, la vitesse étant de 190 m/s. Le
Qualités optiques symbole de marquage sera « A ».
Pour des protecteurs destinés à être utili-
Les exigences sur les qualités optiques
sés à des températures « extrêmes », la
des protecteurs visent à procurer aux uti-
norme prévoit d’effectuer les essais à
lisateurs une vision confortable et non al-
– 5 °C et + 55 °C. Les protecteurs sont
térée.
alors marqués en plus du symbole « T »,
Trois classes optiques sont définies dans soit respectivement pour les basse,
la norme EN 166 : moyenne et haute énergies « FT », « BT »
- la classe 1 est recommandée pour un et « AT ».

20
Le choix des protecteurs

2.5. Protection contre qui est composé d'un numéro de code sui-
les rayonnements vi de la classe de protection.
Lorsque l'utilisation des filtres choisis à
Une série de normes européennes traitent partir des tableaux présentés ci-après
de la protection contre les rayonnements. procurent un sensation d'inconfort, un

Chacune comporte, dans une annexe in- contrôle des conditions de travail et de la
vue de l'opérateur s'impose.
formative, une aide au choix des filtres
Les recommandations des tableaux ne
appropriés en fonction de la nature des
sont pas applicables aux personnes at-
sources de rayonnement et de leur puis-
teintes de photophobie ou à celles qui
sance. Les caractéristiques de transmis- sont sous traitement médical pouvant aug-
sion des filtres vis-à-vis des rayonnements menter la sensibilité des yeux au rayonne-
sont désignées par un numéro d'échelon ment optique.

Le spectre des rayonnements optiques

Les rayonnements nocifs pour l'œil


Zone UVC UVB UVA Lumière bleue Infrarouge

Longueurs 100 à 280 280 à 315 315 à 380 400 à 480 780 à 2 000
d’onde (nm)

Environnement Environnement Lumière solaire Lumière solaire Environnement Soudure


industriel Environnement Travaux industriel électrique
Soudure à l’arc industriel en extérieur Écrans Fusion du verre
ordinateur ou de l’acier
Installations Lumière solaire
électriques

Soudage directement les filtres appropriés à partir

L'annexe de la norme EN 169, relatif aux de la connaissance du procédé de souda-


filtres pour le soudage permet de choisir ge et de l'intensité du courant.

21
Le choix des protecteurs

Dans le cas des filtres de soudage, il est inférieur, mais il peut être dangereux
à noter que le numéro d'échelon ne com- d'utiliser des filtres de numéro d'échelon
porte que la classe de protection. trop élevé (trop foncé) ce qui conduirait
Selon les conditions d'utilisation, il est l'opérateur à se rapprocher de la source
possible d'utiliser un filtre de numéro de rayonnement et à respirer des fumées
d'échelon immédiatement supérieur ou nocives.

Tableau 1. Numéros d’échelon pour soudage et soudobrasage au gaz

q = débit d’acétylène en litres par heure

q < = 70 70 < q < = 200 200 < q < = 800 q > 800

Soudage et soudobrasage 4 5 6 7

q = débit d’oxygène en litres par heure


Travail
900 < = q < = 2 000 2 000 < q < = 4 000 4 000 < q < = 8 000

Oxycoupage 5 6 7

Tableau 2. Numéros d’échelon et utilisation recommandées


pour le soudage à l’arc

Procédé Intensité du courant en ampères


1,5 6 10 15 30 40 60 70 100 125 150 175 200 225 250 300 350 400 450 500 600
Électrodes
8 9 10 11 12 13 14
enrobées

MAG 8 9 10 11 12 13 14

TIG
8 9 10 11 12 13

MIG sur métaux


9 10 11 12 13 14
lourds

MIG sur alliages


10 11 12 13 14
légers

Gougeage à l'arc
avec jet d'air comprimé 10 11 12 13 14 15

Coupage au jet
9 10 11 12 13
de plasma

Soudage à l'arc
4 5 6 7 8 9 10 11 12
par microplasma
1,5 6 10 15 30 40 60 70 100 125 150 175 200 225 250 300 350 400 450 500 600

Note
Note :: l’expression « métaux
Les zones grisées lourdscorrespondent
ci-dessus » couvre les aciers, aciers alliés,
aux domaines où lesleprocédés
cuivre et ses alliages, ne
de soudage etc.sont pas habituel-
lement utilisés dans la pratique actuelle du soudage.

22
Le choix des protecteurs

Rayonnement ultraviolet du symbole « C », assurant une reconnais-


La norme NF EN 170 propose une aide sance accrue des couleurs. Cette nouvelle
au choix de protecteurs contre les rayon- classification « 2C » remplace le numéro
nements ultraviolets dont les filtres doivent de code « 3 », prévu dans la version anté-
être choisis parmi ceux dont le numéro de rieure de la norme EN 170 : 1992. Des
code est 2. La perception des couleurs filtres marqués du code « 3 » peuvent en-
peut être altérée, sauf pour les filtres, pour core se trouver sur le marché pendant
lesquels le numéro de code « 2 » est suivi quelques années.

Tableau 3. Numéros d’échelon pour les filtres UV

Numéro Perception des couleurs Applications typiques Sources spécifiques


d'échelon
2-1,2 Peut être altérée, sauf À utiliser avec des sources qui émettent un Lampes à vapeurs de mercure à basse pression,
marqué « 2C - classe rayonnement ultraviolet prédominant aux telles que celles utilisées pour stimuler la
2-1,4 de protection » longueurs d'onde < 313 nm et lorsque l'éblouis- fluorescence ou les « lumières noires », les
sement n'est pas un facteur important. lampes actiniques et germicides
2-1,7 Cela s'applique aux rayonnements UVC et à la
plus grande partie des UVB

2-2 Lampes à vapeurs de mercure à moyenne


pression telles que lampes photochimiques
2-2,5

2-3 Peut être altérée, sauf À utiliser avec des sources qui émettent un fort Lampes à vapeurs de mercure à haute pression
marqué « 2C - classe rayonnement à la fois dans les domaines et lampes à halogène-métal du type lampés
2-4 de protection » spectraux UV, et visible et, par conséquent, solaires
nécessitent l'atténuation des rayonnements
visibles

Systèmes de lampes pulsées ; lampes à vapeurs


2-5 de mercure à haute, et à très haute pression, et
lampes au xénon telles que lampes solaires

Rayonnement infrarouge le « C », assurant une reconnaissance ac-

Pour la protection contre les rayonne- crue des couleurs.

ments infrarouges, la norme NF EN 171 Les filtres ayant une réflexion accrue dans
préconise des filtres qui doivent être l’infrarouge sont marqués du symbole
choisis parmi ceux dont le numéro de « R ». Ils possèdent une face réfléchissante
code est 4. et sont recommandés, lorsque le niveau
La perception des couleurs peut être alté- de rayonnement est très élevé, car ils per-
rée sauf pour les filtres, pour lesquels le mettent une diminution de la température
numéro de code « 4 » est suivi du symbo- du filtre.

23
Le choix des protecteurs

Tableau 4. Numéros d’échelon pour filtres IR

Numéro d’échelon Température moyenne des sources °C

4 - 1.2 jusqu’à 1 050


4 - 1.4 1 070
4 - 1.7 1 090
4-2 1 110
4 - 2.5 1 150
4-3 1 190
4-4 1 290
4-5 1 390
4-6 1 510
4-7 1 650
4-8 1 810
4-9 1 990
4 - 10 2 220

Rayonnement solaire solaires à usage professionnel sont don-


nées dans la norme NF EN 172.
Le choix d'un filtre contre les rayonne-
ments solaires dépend du niveau d'éclai- Il faut noter que les filtres proposés ne

rement ambiant et de la sensibilité du sont pas conçus pour l'observation du so-

salarié à l'éblouissement. En plus d'une leil. Pour cela, on utilisera des filtres de

absorption des rayonnements visibles, les protection pour le soudage (échelon 12 à

filtres doivent assurer une protection con- 16).

tre certains rayonnements UV, et parfois De même, il est dangereux d'utiliser des
IR (cas des filtres de numéro de code 6), filtres autres que 5-1,1 ou 6-1,1 au cré-
présents dans le rayonnement solaire. Les puscule et la nuit. En effet, les filtres sont
recommandations pour le choix de filtres conçus pour une lumière du jour vive et

Tableau 5. Numéros d’échelon pour filtres solaires

Numéro d’échelon Type de filtres


5 - 1.1 Filtres photochromiques à l’état éclairci et zone la plus claire des filtres
6 - 1.1 dégradés
5 - 1.4 Filtres très clairs
6 - 1.4
5 - 1.7 Filtres clairs
6 - 1.7
5-2 Filtres moyens
6-2
5 - 2.5 Filtres foncés
6 - 2.5
5 - 3.1 Filtres très foncés pour des éclairements importants, non recommandés
6 - 3.1 pour la conduite
5 - 4.1 Filtres extrêmement foncés pour des éclairements très intenses, non utili-
6 - 4.1 sables pour la conduite

24
Le choix des protecteurs

entraînent, avec un éclairage réduit, une Résistance à la buée


diminution de la capacité de perception La résistance à la buée des oculaires est
visuelle. une caractéristique optionnelle de la nor-
me EN 166. Pour lutter efficacement con-
Rayonnement laser
tre la formation de la buée, il existe
Compte tenu de la diversité et de la com- notamment deux solutions :
plexité des types de lasers, une note do- - un oculaire constitué d'un écran double,
cumentaire spécifique (*) aborde, entre - un oculaire ayant subi un traitement de
autres, la protection individuelle lors de
surface antibuée.
l'utilisation de lasers.
Cependant, les performances antibuée
sont liées dans tous les cas à la présence
d'un système de ventilation adéquat au
2.6. Caractéristiques niveau du protecteur oculaire.
complémentaires

Résistance à l'abrasion
La résistance à l'abrasion des oculaires fi-
gure en tant que caractéristique option- Compatibilité avec des oculaires
nelle dans la norme EN 166. de correction de la vue
Les oculaires peuvent être fabriqués dans Les personnes nécessitant une correction
des matériaux minéraux ou dans des ma- de la vue peuvent porter par-dessus leurs
tériaux organiques, les plus répandus de lunettes correctrices des écrans faciaux
ces derniers étant le polycarbonate, le CR ou certains modèles de lunettes à bran-
39, l'acétate de cellulose et le propionate ches ou de lunettes masques.
de cellulose. Les oculaires minéraux ont Des modèles de lunettes de sécurité (à
une excellente résistance à l'abrasion. En branches ou lunettes masques à deux
revanche, ils sont plus lourds que leurs oculaires) peuvent être équipés de verres
équivalents organiques et, même trem- correcteurs.
pés, ont une résistance limitée aux chocs
de particules et aux projections de mé-
taux en fusion.
Des revêtements améliorant la résistance Compatibilité avec d'autres EPI
à l'abrasion sont proposés sur les oculai-
Il est fréquent que des protecteurs de l'œil
res organiques.
soient portés avec d'autres types d'équi-
pement de protection individuelle tels que
casque, protecteur de l'ouïe ou appareil
de protection respiratoire.
(*) Hee G. et coll., Les Lasers. Risques et Il faut vérifier la compatibilité de ces dif-
prévention. Cahiers de notes documen-
férents équipements entre eux, c'est-à-
taires — Hygiène et sécurité du travail,
no 173, 1998, ND 2093. dire s'assurer que le port de l'un n'affecte

25
Le choix des protecteurs

pas le port d'un autre (par exemple lunet- Confort


tes à branches gênant l'ajustement d'un Les éléments de confort qui permettent
demi-masque filtrant), sans quoi ces équi- une bonne adaptation du protecteur au por-
pements pourraient ne pas procurer la teur sont illustrés dans les photos présen-
protection attendue. tées (cf. 2.1). Il s'agit en particulier de :

On peut envisager également le port d'un - la présence de branches ajustables,


équipement offrant les différentes protec- - la répartition du poids du protecteur,
tions requises, tel qu'un masque de pro- - la conception du pont nasal,
tection respiratoire, une cagoule à - la présence d'un joint souple et large
adduction d'air. sur les lunettes masques.

26
3. L’ACHAT ET LA MISE À DISPOSITION
DES PROTECTEURS
3.1. L'appel d'offres échantillonnage de différents modèles de
protecteurs pour une période d'essai.
Le cahier des charges établi à partir de la
liste d'évaluation des risques et contrain-
tes constitue la base de l'appel d'offres. 3.2. Une période d'essai

L'annexe 4 propose une liste indicative Avant d'arrêter les choix définitifs de pro-
de fabricants de protecteurs individuels tecteurs, il est indispensable de prévoir

de l'œil. Cette liste a été établie à partir une période d'essai au porter dans les
conditions habituelles de travail, afin de
de renseignements communiqués par les
repérer les contraintes de l'activité ainsi
fabricants qui ont répondu à une enquête
que les facteurs individuels liés aux varia-
de l'INRS. Ces fabricants pourront orien-
tions de morphologie ou aux problèmes
ter les demandes vers les revendeurs si-
de vision des salariés. Il est également né-
tués à proximité de l'entreprise.
cessaire de tenir compte des choix esthé-
Il est souhaitable de négocier auprès des tiques des salariés, afin de favoriser le
fournisseurs la mise à disposition d'un port des protecteurs individuels.

27
L’achat et la mise à disposition des protecteurs

3.3. Le choix définitif dant aux domaines d'utilisation des pro-


des modèles tecteurs.
Afin de minimiser la gêne et l'inconfort Dans la notice d'emploi, on devra retrou-
occasionnés par le port de protecteurs, il ver toute donnée utile concernant notam-
s'agira de trouver, en concertation avec ment :
les salariés, le meilleur compromis entre - le stockage, le nettoyage, l'entretien, la
la nécessité de se protéger les yeux et/ou désinfection,
le visage et les impératifs de l'activité de - les performances, les limites d'emploi et
production. les accessoires utilisables,
Par exemple : - la signification des marquages.
x Plutôt que d'imposer un modèle techni- Si la langue dans laquelle est rédigée la
quement « parfait » mais contraignant, notice d'emploi n'est pas comprise de
mieux vaut proposer un modèle moins certains travailleurs, l'employeur devra
performant mais plus confortable , plus mettre à leur disposition toutes les infor-
léger ou plus esthétique qui sera effecti-
mations adéquates présentées de façon
vement porté.
compréhensible pour ces travailleurs.
x Plutôt que d'imposer le port systématique
de lunettes de sécurité dans un atelier,
3.5. La mise à disposition
définir avec les opérateurs les zones et/
ou les tâches précises pour lesquelles le Lors de la mise à disposition des protec-
port de ces protecteurs est indispensable teurs des yeux et/ou du visage, une infor-
donc obligatoire mation du personnel sur leur utilisation
x Lorsque la situation de travail impose le optimale est indispensable. La notice
port de plusieurs protections (par exem- d'emploi doit être founie à l'utilisateur. Le
ple lunettes + casque + coquilles anti- cas échéant, l'employeur assurera une
bruit ou lunettes protectrices + lunettes formation adéquate au port de l'EPI
correctrices), rechercher des solutions Les possibilités d'adaptation individuelle
compatibles. telles que branches armées flexibles, cor-
dons de fixations pour les lunettes à bran-
3.4. La livraison ches, etc., pourront favoriser l'appro-
Lors de la livraison des EPI, l'acquéreur priation du protecteur par l'utilisateur.
devra s'assurer qu'ils correspondent bien La fourniture d'un étui par exemple contri-
sur le plan technique à ses attentes. Une buera à encourager son utilisateur à
bonne méthode consistera à vérifier, prendre soin du protecteur.
d'une part, les marquages réglementaire
et normalisé portés sur l'EPI ou sur son 3.6. L'entretien
emballage et, d'autre part, la notice des protecteurs
d'emploi qui doit obligatoirement accom- Les équipements de protection des yeux
pagner les EPI livrés. sont soumis à de nombreuses agressions
L'annexe 5 donne des informations sur le liées à leurs conditions d'utilisation, d'en-
marquage selon la norme EN 166 et en tretien ou de stockage. Il peut s'agir
particulier sur les symboles correspon- de détériorations mécaniques (abrasion,

28
L’achat et la mise à disposition des protecteurs

rayures...) ou chimiques (détergent inap- - d'une modification de couleur de l'ocu-


proprié, solvants...). Ces facteurs sont laire,
susceptibles d'altérer la fonction de pro- - du craquèlement de leur revêtement de
tection. surface,
Par ailleurs, des protecteurs sales ou dété-
- d'une forte abrasion ou de rayures de
riorés altèrent la vision : ils représentent
leur surface,
une gêne pour l'exécution correcte de la
- de l'adhérence de particules de métal
tâche, ils peuvent provoquer une fatigue
fondu.
visuelle, et entraîner le rejet des protec-
teurs par les utilisateurs. Ils seront donc Tout protecteur endommagé devra être

de moins en moins portés. mis au rebut et renouvelé. Tout change-


ment d'oculaire ou d'écran de garde sera
L'entreprise veillera donc à mettre à la
effectué par une personne compétente
disposition des utilisateurs des moyens
suivant les instructions du fabricant.
leur permettant de nettoyer leurs protec-
teurs, selon les instructions du fabricant. Il est souhaitable qu'un stock de protec-
L'utilisation d'un détergent doux et non teurs soit à la disposition des utilisateurs.
abrasif, d'eau chaude et un séchage au Les protecteurs devront être soigneuse-
chiffon doux devraient permettre d'assu- ment manipulés (ne pas poser l'oculaire,
rer un nettoyage correct des protecteurs. face contre l'établi par exemple) et stoc-
D'autre part, les équipements de protec- kés si possible dans des étuis individuels
tion des yeux et/ou du visage ou les ocu- à l'abri des salissures, des rayonnements,
laires devront être vérifiés et remplacés de l'humidité et des températures élevées.
dès que la transparence de ces derniers Il sera prévu un endroit à proximité du
est altérée de façon irréversible, du fait poste de travail, afin d'entreposer aisé-
en particulier : ment les protecteurs.

29
Annexe 1

30
ANNEXES

Annexe 1. Textes réglementaires de référence

Conception et mise sur le marché

Les exigences essentielles applicables à la conception des équipements de protection indi-


viduelle (EPI) sont définies dans la directive européenne 89/686/CEE du 21/12/1989
modifiée par les directives 96/58/CEE (marquage), 93/68 (marquage) et 93/95 (exclu-
sion des casques moto).
La directive « Conception » couvre les EPI à usage professionnel et à usage sportif ou de
loisirs. Elle impose à la quasi totalité des EPI d'être soumis à un examen CE de type par
un organisme notifié(*) avant leur mise sur le marché.
La déclaration de conformité CE, établie et signée par le fabricant, et le marquage CE,
obligatoirement apposé sur l'EPI attestent de la conformité de ce dernier aux exigences
essentielles de la directive. Les équipements conformes aux normes européennes harmoni-
sées les concernant sont présumés conformes aux exigences essentielles de la directive.
Cette directive a été transposée en droit français par la loi 91/1414 du 31/12/1991 et
les décrets 92/765, 766 et 768 :
- Loi no 91-1414 du 31 décembre 1991. Modification du code du travail en vue de
favoriser la prévention des risques professionnels. Titre II de la loi.
- Décret no 92-765 du 29 juillet 1992 (modifié par le décret 96-725 du 14/08/96).
Champ d'application de la réglementation relative à la conception des EPI.
- Décret no 92-766 du 29 juillet 1992. Procédures de certification de conformité et di-
verses modalités du contrôle de conformité des équipements de travail et moyens de
protection.
- Décret no 92-768 du 29 juillet 1992 (modifié par le décret 96-725 du 14/08/96).
Règles techniques et procédures de certification de conformité applicables aux équipe-
ments de protection individuelle.

(*) En France, l'INRS a été notifié pour la certification des protecteurs de la vue.

31
Annexe 1

De nombreux arrêtés précisent les modalités d'application des décrets cités. A titre d'infor-
mation, on peut mentionner :
- Arrêtés du 18 décembre 1992, publié au Journal officiel du 31/12/92, qui précise
entre autres, le contenu de la documentation technique de fabrication, le modèle de la
déclaration de conformité CE de type, le modèle du certificat de conformité des équi-
pements d'occcasion.
- Arrêté du 7 février 1997, publié au Journal officiel du 28/02/97, relatif au marqua-
ge CE des équipements de travail et des équipements de protection individuelle.
- Journal officiel de l’Union européenne C 203 du 28/08/03, portant publication des
références des normes réputées permettre de satisfaire aux règles techniques (arrêté
non publié au moment de la mise à jour de ce document).
- Arrêtés portant sur l'habilitation d'organismes chargés de procéder aux examens CE
de type : 11/08/92, 23/12/92, 05/06/93, 07/06/93, 12/07/94, 22/08/94
(modifié par 09/01/01), 24/12/96 (modifié par 07/04/97, 24/12/97 et
22/08/00).

Utilisation des EPI


La loi 91/1414 du 31/12/1991 et le décret 93/41 du 11/01/1993 transposent en
droit français la directive européenne 89/656/CEE du 30/11/1989 qui fixent les exi-
gences liées au choix et à l'utilisation des EPI dans le cadre professionnel.
- Loi no 91-1414 du 31 décembre 1991. Modification du code du travail en vue de
favoriser la prévention des risques professionnels. Titre II de la loi.
- Décret no 93-41 du 11 janvier 1993. Mesures d'organisation, conditions de mise en
œuvre et d'utilisation applicables aux équipements de travail et moyens de protection
soumis à l'article L 233-5-1 du code du travail et modifiant ce code (deuxième partie :
Décrets en Conseil d'Etat), articles R. 233-1 à R. 233-1-3 et R. 233-42 à R. 233-44 du
code du travail.
- Arrêté du 19 mars 1993. Liste des équipements de protection individuelle qui doivent
faire l'objet des vérifications générales périodiques prévues à l'article R. 233-42-2 du
code du travail.

32
Annexe 1

Extraits de la loi 91-1414 du 31/12/1991 et du décret 93-41 du 11/01/1993

(art. L. 230-2) Le chef d’éta- (art. R. 233-42-1) Le chef a) Des risques contre les-
blissement met en œuvre les d’établissement détermine quels l’équipement de pro-
mesures de prévention sui- après consultation du tection individuelle les
vantes : CHSCT les conditions dans protège.
lesquelles les équipements
... b) Des conditions d’utili-
de protection individuelle sation dudit équipement,
- évaluer les risques qui ne doivent être mis à disposi- notamment les usages aux-
peuvent pas être évités tion et utilisés... quels il est réservé.
- combattre les risques à la (art. R. 233-42-2) Des arrê- c) Des instructions ou consi-
source tés ...déterminent les équi- gnes concernant les équipe-
- prendre des mesures de pements de protection ments de protection indivi-
protection collective en leur individuelle ...pour lesquels duelle et de leurs conditions
donnant la priorité sur les le chef d’établissement doit de mise à disposition.
mesures de protection indi- procéder ou faire procéder
à des vérifications périodi- ...
viduelle.
ques ... (voir arrêté du 19 (art. R. 233-44) Le chef
(art. R. 233-42) Les équipe-
mars 1993). d’établissement doit faire
ments de protection indivi-
(art. R. 233-43) Le chef bénéficier les travailleurs
duelle ... doivent être
d’établissement doit infor- qui doivent utiliser un équi-
fournis gratuitement par le
mer de manière appro- pement de protection indi-
chef d’établissement qui
priée les travailleurs qui viduelle d’une formation
assure leur bon fonctionne-
doivent utiliser les équipe- adéquate comportant, en
ment et leur état hygiénique
ments de protection indivi- tant que de besoin, un
satisfaisant par les entre-
duelle : entraînement au port de cet
tiens, réparations et rem-
équipement.
placements nécessaires.

33
Annexe 2

Annexe 2. Normes européennes de référence

EN 165 Vocabulaire
- définit les principaux termes employés dans le domaine de la protection in-
dividuelle de l’œil.
EN 166 Spécifications
- détermine les spécifications de construction et de performances (propriétés
optiques telles que puissance, facteurs de transmission et de diffusion de la
lumière, propriétés mécaniques telles que solidité, stabilité thermique et résis-
tance).
EN 167 Méthodes d'essais optiques
- décrit les méthodes d’essais optiques spécifiées dans l’EN 166.
EN 168 Méthodes d'essais autres qu'optiques
EN 169 Filtres pour le soudage et les techniques connexes. Spécifications de transmis-
sion et utilisation recommandée
- détaille les spécifications relatives aux facteurs de transmission des filtres de
soudage.
EN 170 Filtres pour l'ultraviolet. Spécifications de transmission et utilisation recomman-
dée
- détaille les spécifications relatives aux facteurs de transmission des filtres
contre les rayonnements UV.
EN 171 Filtres pour l'infrarouge. Spécifications de transmission et utilisation recomman-
dée
- détaille les spécifications relatives aux facteurs de transmission des filtres
contre les rayonnements IR.
EN 172 Filtres de protection solaire pour usage industriel
- détaille les spécifications relatives aux facteurs de transmission des filtres
contre les rayonnements solaires.
EN 174 Masque pour ski alpin
EN 175 Équipement de protection des yeux et de la face pour le soudage et les techni-
ques connexes
- contient des spécifications relatives à la construction et aux performances
des protecteurs pour le soudage. L'équipement est destiné à être utilisé avec
les filtres définis dans l'EN 169 et l'EN 379.
EN 207 Filtres et protecteurs de l'œil contre les rayonnements laser (lunettes de protec-
tion laser)
- détaille les spécifications des protecteurs destinés à être utilisés contre tous
les types de rayonnements laser.

34
Annexe 4

EN 208 Lunettes de protection pour les travaux de réglage sur les lasers et les systèmes
laser (lunettes de réglage laser)
- détaille les spécifications des protecteurs destinés à être utilisés pour le ré-
glage ou la mise en service des lasers.

EN 379 Filtres de soudage automatiques


- détaille les spécifications des filtres opto-électriques pouvant être commutés
entre une classe de protection et une autre, de façon manuelle ou automatique.

EN 1731 Protecteurs de l'œil et de la face de type grillagé, à usage industriel et non in-
dustriel, pour la protection contre les risques mécaniques et/ou contre la cha-
leur.

EN 1836 Protection individuelle de l'œil. Filtres de protection solaire pour usage général.

EN 1938 Lunettes masques pour conducteurs de motocycles et de cyclomoteurs.

35
Annexe 3

Annexe 3. Documents de l'INRS et adresses utiles

Publications
- Rayonnements optiques dans les verreries à mains. Étude des moyens de prévention.
Cahiers de notes documentaires – Hygiène et sécurité du travail n o 137, 1989,
ND 1757.
- Les lasers. Risques et prévention. Cahiers de notes documentaires – Hygiène et sécu-
rité du travail no 173, 1998, ND 2093.
- Équipement de protection contre les lasers. Comportement non linéaire induit par des
flux lumineux élevés. Cahiers de notes documentaires – Hygiène et sécurité du travail
n° 171, 1998, ND 2075.
- Valeurs limites d’exposition aux agents physiques en ambiance de travail. Cahiers
de notes documentaires – Hygiène et sécurité du travail n° 148, 1992, ND 1886.
- ED 5009. Les lasers.

Affiches
- AD 536 Ah oui...mes yeux
- AD 484 Voir, c'est vivre en couleurs. Protègez vos yeux
- AD 398 Voir, c'est chouette ! Protégez vos yeux
- AD 315 Hep ! et vos yeux ?

Autocollants
- AK 315 Hep ! et vos yeux ?

Audiovisuels
- VM 0276 Accidents aux yeux : une démarche de prévention en quatre étapes
- VS 0231 Prévenir autrement

Adresses utiles
AFNOR (Association française de normalisation)
11, avenue Francis de Pressensé – 93571 Saint-Denis-La Plaine cedex
tél. : 01 41 62 80 00 – fax : 01 49 17 90 00

SYNAMAP (Syndicat national des matériels et articles de protection)


cedex 72 – 92038 Paris La Défense
tél. : 01 47 17 64 36 – fax : 01 47 17 64 97

GIFO (Groupement des industries françaises de l'optique)


cedex 72 – 92038 Paris-La Défense
tél. : 01 47 17 64 00 – fax : 01 47 17 63 98

LNE (Laboratoire national d'essais)


1, rue Gaston Boissier – 75724 Paris cedex 15
tél. : 01 40 43 37 00 – fax : 01 40 43 37 37

Liste des CRAM et CGSS (voir en fin de brochure).


36
Annexe 4

Annexe 4. Liste indicative de fabricants de protecteurs individuels


des yeux et/ou du visage

AEARO - LPE JEANTET


5, avenue Arago BP 34
94340 Joinville-le-Pont 214, rue de la République
Tél. : 01 48 85 20 88 39400 Morez
Fax : 01 48 85 12 10 Tél. : 03 84 33 12 95
Fax : 03 84 33 01 72
AUBOUEIX
49, rue de l'Ancienne-Mairie
92100 Boulogne LA PROTECTION RATIONNELLE
Tél. : 01 46 05 76 21 30, rue Hoche
Fax : 01 46 05 62 30 93697 Pantin cedex
Tél. : 01 48 10 38 70
BACOU - DALLOZ Fax : 01 48 10 38 84
ZI Paris-Nord II
3, rue des Vanesses
BP 50 288 MSA FRANCE
95958 Roissy-CDG cedex ZI du Vert-Galant
Tél. : 01 49 90 79 79 13, rue de la Guivernone
Fax : 01 49 90 71 04 BP 617
95004 Cergy-Pontoise cedex
BOLLÉ PROTECTION Tél. : 01 34 32 34 32
161, rue Alexis-Perroncel Fax : 01 30 37 63 05
69100 Villeurbanne
Tél. : 04 78 85 23 64
Fax : 04 78 85 28 56 PELTOR
BP 59
COMASEC 57, rue de la Grossau
6-10, quai de Seine 67027 Strasbourg cedex
BP 126 Tél. : 03 88 84 96 84
93204 Saint-Denis cedex Fax : 03 88 84 31 80
Tél. : 01 47 92 92 92
Fax : 01 49 33 85 19
S PLUS
DPI SEKUR BP 85
11, chemin du Calvaire 20, rue des Moulinssards
49125 Briollay 21240 Talant
Tél. : 02 41 37 91 60 Tél. : 03 80 55 51 13
Fax : 02 41 37 91 59 Fax : 03 80 55 56 15

37
Annexe 4

AEARO - LPE C UV IR

AUBOUEIX

BACOU - DALLOZ C UV IR

BOLLÉ PROTECTION C UV IR

COMASEC UV IR

DPI SEKUR

JEANTET UV IR

LA PROTECTION RATIONNELLE UV IR

MSA FRANCE

PELTOR

S. PLUS UV IR

Lunettes et écrans contre Masques de soudage à l’arc


Lunettes de protection UV le rayonnement ultra-violet à numéro d’échelon double

Écrans faciaux de protection Lunettes et écrans contre


IR le rayonnement infra-rouge Masques de soudage à l’arc
Montures ou verres pour à numéro d’échelon commu-
lunettes de protection Lunettes et masques table
C de soudage
correctrices
Lunettes contre Lunettes contre
Masques de soudage à l’arc
la lumière du jour le rayonnement laser

38
Annexe 4

Annexe 5. Marquage des protecteurs des yeux et/ou du visage

Les protecteurs doivent comporter un marquage, comprenant le marquage CE, ainsi que
des symboles précisant le domaine d’utilisation.
Les exigences de marquage définies dans la norme EN 166 s'appliquent à tous les pro-
tecteurs des yeux à usage industriel à l'exception des lunettes de protection laser et des
lunettes de réglage laser pour lesquelles des marquages particuliers sont prévus dans les
normes EN 207 et EN 208. En outre, certaines informations supplémentaires figurent dans
le marquage des filtres de soudage à numéro d'échelon commutable ou à double numéro
d'échelon (cf. norme EN 379).

1. Marquage général (norme EN 166)


Le marquage des oculaires comporte les informations suivantes lisibles de gauche à droite :
• Numéro d'échelon (pour les filtres uniquement)
• Identification du fabricant
• Classe optique (sauf pour les écrans de garde)
• Symbole de résistance mécanique (s'il y a lieu)
• Symbole de protection contre l’arc électrique de court-circuit (s'il y a lieu)
• Symbole de non-adhérence du métal fondu et de la résistance à la pénétration des
solides chauds (s'il y a lieu)
• Symbole de résistance à l'abrasion (s'il y a lieu)
• Symbole de résistance à la buée (s'il y a lieu)
• Symbole de réflexion accrue dans l’infrarouge (s'il y a lieu)
Le marquage des montures sera le suivant :
• Identification du fabricant
• Numéro de la norme européenne EN 166
• Domaine(s) d'utilisation (s'il y a lieu) (voir tableau ci-dessous)
• Symbole de protection contre les particules à grande vitesse (s'il y a lieu) (voir tableau
ci-dessous)

Symbole de marquage sur oculaire sur la monture


Solidité renforcée S
Impact de particules à basse énergie F/FT(*) F/FT(*)
Impact de particules à moyenne énergie B/BT(*) B/BT(*)
Impact de particules à haute énergie A/AT(*) A/AT(*)
Résistance au métal fondu et solides chauds 9 9
Résistance à l’abrasion K
Résistance à la buée N
Protection contre les liquides 3
Protection contre les grosses poussières 4
Protection contre les gaz et fines poussières 5
Protection contre les arcs de court-circuit 8 8
Réflexion accrue dans l’infrarouge R
(*) T : protecteurs résistant aux impacts à des températures extrêmes (– 5 °C et + 55 °C)

39
Annexe 5

Le marquage des protecteurs dont la monture et l'oculaire forment un tout doit être
apposé sur la monture. Il doit comprendre le marquage complet de l'oculaire, un tiret, le
numéro de la norme EN 166 et les symboles indiquant le(s) domaine(s) d'utilisation et le
niveau de résistance à l'impact.

2. Marquage suivant norme EN 379 : oculaires à numéro d'échelon commutable


ou à double numéro d'échelon
Filtre de soudage à numéro d'échelon commutable
Le numéro d'échelon à l'état clair et le(s) numéro(s) d'échelon à l'état foncé, séparés par
un trait oblique sont utilisés à la place du numéro d'échelon simple. Si l'état foncé est
contrôlé manuellement, les limites du domaine des numéros d'échelon qui peuvent être at-
teints sont séparés par un trait d'union.
Exemples :
- filtre avec état clair et état foncé : 5/11
- filtre avec état clair et contrôle manuel de l'état foncé dans un domaine : 4/10-13
- filtre avec état clair et contrôle manuel de l'état foncé dans deux domaines :
4/5-7/10-13

3. Marquage suivant norme EN 175 : équipements de soudage


La monture et les supports des équipements de soudage doivent être marqués comme suit :
• Identification du fabricant
• Numéro de la norme européenne EN 175
• Domaine d'utilisation le cas échéant
S : solidité renforcée
9 : Métal fondu et solides chauds
-F : Chocs de particules faible énergie
-B : Chocs de particules moyenne énergie
w : Immersion dans l'eau
• Masse en grammes le cas échéant.

4. Marquage suivant norme EN 1731 : protecteurs de type grillagé


Le marquage des équipements de protection de l'œil de type grillagé doit comporter les
informations suivantes :
• Nom et adresse du fabricant
• Numéro de la norme européenne EN 1731
• Symbole de résistance mécanique :
S : solidité renforcée
G : résistance à la chaleur radiante
F : résistance aux chocs de particules basse énergie
B : résistance aux chocs de particules moyenne énergie
A : résistance aux chocs de particules haute énergie

40
Pour commander les films (en prêt), les brochures et les affiches de l’INRS,
adressez-vous au service prévention de votre CRAM ou CGSS.

Services prévention des CRAM


ALSACE-MOSELLE BRETAGNE NORD-EST
(67 Bas-Rhin) (22 Côtes-d’Armor, 29 Finistère, (08 Ardennes, 10 Aube, 51 Marne,
14 rue Adolphe-Seyboth 35 Ille-et-Vilaine, 56 Morbihan) 52 Haute-Marne, 54 Meurthe-et-Moselle,
BP 392 236 rue de Châteaugiron 55 Meuse, 88 Vosges)
67010 Strasbourg cedex 35030 Rennes cedex 81 à 85 rue de Metz
tél. 03 88 14 33 00 tél. 02 99 26 74 63 54073 Nancy cedex
fax 03 88 23 54 13 fax 02 99 26 70 48 tél. 03 83 34 49 02
www.cram-alsace-moselle.fr www.cram-bretagne.fr fax 03 83 34 48 70
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(57 Moselle) CENTRE
3 place du Roi-George (18 Cher, 28 Eure-et-Loir, 36 Indre, NORD-PICARDIE
BP 31062 37 Indre-et-Loire, 41 Loir-et-Cher, 45 Loiret) (02 Aisne, 59 Nord, 60 Oise,
36 rue Xaintrailles 62 Pas-de-Calais, 80 Somme)
57036 Metz cedex 1
45033 Orléans cedex 1 11 allée Vauban
tél. 03 87 66 86 22
tél. 02 38 79 70 00 59662 Villeneuve-d’Ascq cedex
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68020 Colmar cedex 86 Vienne, 87 Haute-Vienne) 61 Orne, 76 Seine-Maritime)
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fax 05 55 79 00 64 fax 02 35 03 58 29
AQUITAINE doc.tapr@cram-centreouest.fr catherine.lefebvre@cram-normandie.fr
(24 Dordogne, 33 Gironde, dominique.morice@cram-normandie.fr
40 Landes, 47 Lot-et-Garonne,
64 Pyrénées-Atlantiques) ÎLE-DE-FRANCE
80 avenue de la Jallère (75 Paris, 77 Seine-et-Marne, PAYS DE LA LOIRE
78 Yvelines, 91 Essonne, (44 Loire-Atlantique, 49 Maine-et-Loire,
33053 Bordeaux cedex 92 Hauts-de-Seine, 93 Seine-Saint-Denis, 53 Mayenne, 72 Sarthe, 85 Vendée)
tél. 05 56 11 64 00 94 Val-de-Marne, 95 Val-d’Oise) 2 place de Bretagne
fax 05 56 39 55 93 17-19 place de l’Argonne BP 93405, 44034 Nantes cedex 1
documentation.prevention@cramaquitaine.fr 75019 Paris tél. 02 51 72 84 00
tél. 01 40 05 32 64 fax 02 51 82 31 62
AUVERGNE fax 01 40 05 38 84 prevention@cram-pl.fr
(03 Allier, 15 Cantal, 43 Haute-Loire, prevention.atmp@cramif.cnamts.fr
63 Puy-de-Dôme)
48-50 boulevard Lafayette RHÔNE-ALPES
63058 Clermont-Ferrand cedex 1
LANGUEDOC-ROUSSILLON (01 Ain, 07 Ardèche, 26 Drôme,
(11 Aude, 30 Gard, 34 Hérault, 38 Isère, 42 Loire, 69 Rhône,
tél. 04 73 42 70 22 48 Lozère, 66 Pyrénées-Orientales) 73 Savoie, 74 Haute-Savoie)
fax 04 73 42 70 15 29 cours Gambetta 26 rue d’Aubigny
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tél. 04 67 12 95 55 tél. 04 72 91 96 96
BOURGOGNE et FRANCHE-COMTÉ fax 04 67 12 95 56 fax 04 72 91 97 09
(21 Côte-d’Or, 25 Doubs, 39 Jura, prevdoc@cram-lr.fr preventionrp@cramra.fr
58 Nièvre, 70 Haute-Saône,
71 Saône-et-Loire, 89 Yonne,
90 Territoire de Belfort) MIDI-PYRÉNÉES SUD-EST
(09 Ariège, 12 Aveyron, 31 Haute-Garonne, (04 Alpes-de-Haute-Provence,
ZAE Cap-Nord 05 Hautes-Alpes, 06 Alpes-Maritimes,
32 Gers, 46 Lot, 65 Hautes-Pyrénées,
38 rue de Cracovie 81 Tarn, 82 Tarn-et-Garonne) 13 Bouches-du-Rhône, 2A Corse Sud,
21044 Dijon cedex 2 rue Georges-Vivent 2B Haute-Corse, 83 Var, 84 Vaucluse)
tél. 03 80 70 51 22 31065 Toulouse cedex 9 35 rue George
fax 03 80 70 51 73 tél. 05 62 14 29 30 13386 Marseille cedex 5
prevention@cram-bfc.fr fax 05 62 14 26 92 tél. 04 91 85 85 36
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documentation.prevention@cram-sudest.fr

Services prévention des CGSS


GUADELOUPE GUYANE LA RÉUNION MARTINIQUE
Immeuble CGRR Espace Turenne Radamonthe 4 boulevard Doret Quartier Place-d’Armes
Rue Paul-Lacavé Route de Raban, BP 7015 97405 Saint-Denis cedex 97210 Le Lamentin cedex 2
97110 Pointe-à-Pitre 97307 Cayenne cedex tél. 02 62 90 47 00 tél. 05 96 66 51 32
tél. 05 90 21 46 00 tél. 05 94 29 83 04 fax 02 62 90 47 01 05 96 66 51 31
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lina.palmont@cgss-guadeloupe.fr prevention@cgss-martinique.fr

Imprimerie Chirat - No 2343


Ce guide s’adresse à toute
personne qui doit procéder au
choix d’un protecteur individuel
des yeux et/ou du visage dans
une situation professionnelle.

Il donne des informations sur


les caractéristiques et
les domaines d’emploi des
protecteurs individuels et
indique une démarche à suivre
pour leur choix,
leur acquisition, leur utilisation
et leur entretien.
Ce guide concerne toutes les situations
de travail dans lesquelles
le recours à un équipement
de protection individuelle
est nécessaire, c’est-à-dire dans
les cas où il n’est pas possible
de faire appel aux mesures
de prévention collective, ou
lorsque ces mesures sont insuffisantes.

Institut national de recherche et de sécurité


pour la prévention des accidents du travail et des maladies professionnelles

30, rue Olivier-Noyer 75680 Paris cedex 14 Tél. 01 40 44 30 00
• •
Fax 01 40 44 30 99 Internet : www.inrs.fr e-mail : info@inrs.fr

Édition INRS ED 798


2e édition (1999) • réimpression juin 2004 • 3 000 ex. • ISBN 2-7389-0400-9

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