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INSTITUT NATIONAL
DES SCIENCES
APPLIQUÉES
CENTRE VAL DE LOIRE
L'école de la maîtrise des risques
S UPPORT DE C OURS
D ’É LECTRICITÉ /É LECTROTECHNIQUE
+5 V
diodes
linéaire
transistors etc.
M
VA
description
RST
IS
M GS V A W
ICs
3~ 3~
L’objet du support de cours n’est pas de fournir le cours complet. Il s’agit plutôt d’un guide pour vous aider à
suivre et comprendre le cours. Il vous appartient de le compléter et de l’enrichir des différents éléments abordé
en cours et en TD.
3A-ERE, Elect
Table des matières
I Électricité 3
I.1 Notions de base de l’électricité . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 3
I.1.1 Les grandeurs électriques . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 3
I.1.2 Énergie et puissance électrique . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 5
I.1.3 Les dipôles . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 6
I.2 Le régime monophasé . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 10
I.2.1 Les signaux électriques . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 10
I.2.2 Dipôles en régime alternatif sinusoïdal . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 13
I.2.3 Énergie et puissance en monophasé . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 14
I.3 Réseaux et distributions triphasés . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 18
I.3.1 Systèmes Triphasés . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 19
I.3.2 Distribution Triphasée . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 20
I.3.3 Récepteurs Triphasés . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 21
I.3.4 Puissances en triphasé . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 23
II Électrotechnique 25
II.1 Introduction . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 25
II.1.1 Transport et Distributions . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 25
II.1.2 Les risques électriques . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 26
II.1.3 Moyens de protection . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 27
II.2 Le transformateur . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 30
II.2.1 Introduction . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 30
II.2.2 Constitution d’un transformateur . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 30
II.2.3 Principe de fonctionnement . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 31
II.2.4 Le transformateur parfait . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 31
II.2.5 Adaptation d’impédance . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 32
II.2.6 Le transformateur réel . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 33
II.2.7 Les pertes de puissance d’un transformateur . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 33
II.2.8 Bilan Énergétique et Rendement . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 35
II.3 Machine Asynchrone (MAS) . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 38
II.3.1 Description . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 38
II.3.2 Constitution . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 38
II.3.3 Fonctionnement du moteur asynchrone . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 39
II.3.4 Caractéristiques . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 41
II.3.5 Modélisation et mise en équation . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 42
II.4 Machine Synchrone (MS) . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 44
II.4.1 Description . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 44
II.4.2 Principe de Fonctionnement . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 44
II.4.3 Constitution . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 46
II.4.4 Alternateur synchrone . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 46
II.4.5 Bilan des puissances et pertes . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 49
II.5 Moteur à courant-continu (MCC) . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 50
II.5.1 Présentation . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 50
II.5.2 Mise en équation et Modèles . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 51
A Références Bibliographiques 57
iii
TABLE DES MATIÈRES iv
3A-ERE, Elect
Avant de commencer
L’électrotechnique ou le génie électrique industriel est une partie de la physique qui concerne l’étude
des applications techniques de l’électricité.
Traditionnellement on associe l’électrotechnique aux “courants forts”, par opposition aux “courants
faibles” qui seraient du domaine exclusif de l’électronique. Cependant si on rencontre bien en électro-
technique :
• de très fortes puissances, de plusieurs mégawatts (MW) à quelques milliers de MW, principalement
lors de la production et du transport de l’énergie électrique
Ex.: une tranche de centrale nucléaire a une puissance de 1300 MW
• on rencontre aussi de faibles puissances, de l’ordre du kW ou du W, pour le chauffage, l’électroménager,
etc. ;
Le génie électrique industriel a un champ d’application extrêmement vaste, elle concerne de très
nombreuses entreprises industrielles, dans les domaines de la production et du transport de l’énergie
électrique EDF, RTE, Areva, Siemens, Alstom, Alcatel, General Electric, etc. ), dans les équipements
électriques (Leroy Sommer, Legrand, Schneider Electric, Bosch, Valéo, etc. ), dans les transports
utilisant des moteurs électriques ( SNCF, RATP, Alstom, etc. ), en électronique de puissance (ST
Microelectronics, Safran (ex Sagem), etc. ), et également dans des domaines plus inattendus comme
l’aérospatial (EADS, etc. ).
1
2
3A-ERE, Elect
Chapitre I
É LECTRICITÉ
La charge électrique (notée q) est une propriété fondamentale des particules élémentaires qui consti-
tuent la matière. Elle s’exprime en coulomb C ou en A/s
,→ Charge élémentaire : q = 1.60217 · 10−19 C
3
I.1 Notions de base de l’électricité 4
d q(t)
i(t) = (I.1)
dt
− →
→ −
Z
V =− E ·d l (I.3)
S
Définition 5 (Potentiel électrique). Le potentiel électrique, exprimé en volts (V) dans le S.I.,
est l’une des grandeurs définissant l’état électrique d’un point P de l’espace. Il est défini à partir de
la distribution des charges électriques dans l’espace à l’aide de l’application de la loi de Coulomb à
une distribution volumique de charge et en utilisant le principe de superposition.
UAB = VA − VB (I.4)
UAB est une grandeur algébrique, c’est-à-dire : UAB = −UBA . Elle se mesure au moyen d’un voltmètre
ou d’un oscilloscope (branché en parallèle).
3A-ERE, Elect
5 Chap. I : L’Électricité
ai
co
re
iles
urs, p ther
ulate moly
accum explosions s e
Energie Energie
L’énergie constitue “un ELECTRIQUE
géné
rateu
r s élec t r THERMIQUE
iq u es Energie ts, chocs
frottemen
pont” entre les différents mac
MECANIQUE
h ine ique,
domaines de la physique s tou
p i é z o - r n a n t e,
électricité turbines
moteu
rs therm ines
turb
pompes hydrauliques
Energie
HYDRAULIQUE
Conservation de l’énergie : “ Rien ne se perd, rien ne se crée tout se transforme” (Lavoisier, 1789)
Z t2
,→ L’énergie électrique : E = uAB (t) · i(t)dt ou E = Q∆V
t1
Définition 10 (Puissance). En physique, la puissance est la quantité d’énergie par unité de temps
d E(t)
fournie par un système à un autre. La puissance p(t) est un débit d’énergie : p(t) =
dt
(unité watt : W)
Psortie Pu Pa − Pp Pu
Rendement : η= = ⇔ η= =
Pentree Pa Pa Pu + Pp
sinon p(t) ≤ 0, alors il s’agit d’une puissance fournie par le dipôle ⇔ dipôle générateur
Définition 12 (Le dipôle). Un dipôle est un conducteur électrique possédant deux bornes.
Définition 13 (La caractéristique d’un dipôle). La relation liant le courant I à la d.d.p. UAB (et
réciproquement) est appelé caractéristique électrique du dipôle.
3A-ERE, Elect
7 Chap. I : L’Électricité
UAB UAB
UAB
I
I I
U =R·I U = U0 U = U0 − R · I
UAB
UAB UAB
I
I
I
Un circuit électrique est dit linéaire s’il est constitué uniquement de composants linéaires.
I.1.3.D Conventions
Convention récepteurs :
Le courant et la tension sont orientés en sens inverse. Cela permet i(t)
recepteur
d’obtenir deux grandeurs positives pour des dipôles s’opposant à la
circulation du courant. u(t)
Convention générateur :
Le courant et la tension sont orientés dans le même sens. Cela permet i(t)
générateur
d’obtenir deux grandeurs positives pour des dipôles favorisant la circula-
tion du courant. u(t)
UAB
UAB
I I
La résistance
La résistance est un “dipôle résistif ” , aussi appelée résistor ou conducteur ohmique.
Équation caractéristique : la loi d’Ohm
Le Condensateur
Un condensateur (Eng.: capacitor) est un composant électronique, qui est constitué de deux arma-
tures conductrices qui se font faces séparées par un diélectrique, de permittivité absolue ε.
Équation caractéristique du condensateur :
Z t
d u(t) 1
i(t) = C ⇔ u(t) = i(τ )dτ (I.11)
dt C t0
Si u(t) = Cste alors i(t) = 0, ∀C, le condensateur se comporte comme un circuit ouvert.
3A-ERE, Elect
9 Chap. I : L’Électricité
Il existe des condensateurs dits polarisé (ie. non-symétrique) : ils ont une i(t) + C
borne positives et une négative.
u(t)
,→ Même principe que les condensateurs classique, mais une inversion de la polarité peut conduire à la
destruction du composant !
La Bobine
Une bobine ou inductance (Eng.: self ou Eng.: inductor) est constituée de N spires obtenues
par enroulement d’un fil métallique (eg. du cuivre) éventuellement autour d’un noyau en matériau
ferromagnétique (noyau de fer).
Équation caractéristique du condensateur :
Z t
d i(t) 1
u(t) = L ⇔ i(t) = u(τ )dτ (I.12)
dt L t0
La bobine est un composant de l’électronique que l’on peut difficilement miniaturiser, rendant sont
intégration sur dans certains circuit difficile.
τ T
3A-ERE, Elect
11 Chap. I : L’Électricité
La valeur moyenne est une grandeur algébrique, est indépendante de la période T du signal. Elle est
nulle pour un signal symétrique.
La valeur efficace Ueff d’une tension u(t), correspond à la valeur de la tension continue constante U0
qui produirait les mêmes effets (eg. même dégagement de chaleur) sur un dipôle purement résistif.
Un signal électrique monophasé est un signal alternatif sinusoïdal s(t) définit par :
Les caractéristiques ci-dessus ne sont vrai que pour les signaux alternatifs sinusoïdaux
La forme temporelle d’une grandeur sinusoïdale est souvent peu “pratique” à manipuler.
On préfère généralement exploiter des représentations analogues plus simples à exploiter.
Représentation de Fresnel
Définition 2 (Représentation de Fresnel). Cette représentation permet, à l’aide d’une construction
géométrique simple, de réaliser des opérations sur plusieurs fonctions sinusoïdales de même pulsation
ω.
√
,→ Associer à la grandeur sinusoïdale x(t) = X 2 sin(ωt + ϕ)
→
−
Le vecteur de Fresnel : x = {X, ϕ}
Il est d’usage de considérer la valeur efficace X = Xeff à la place de l’amplitude, dans le module
du nombre complexe et du module du vecteur de Fresnel.
Rappels mathématiques
Soit g ∈ C une grandeur complexe, et 2 = −1 l’imaginaire pure. On peut écrire cette grandeur
complexe selon :
3A-ERE, Elect
13 Chap. I : L’Électricité
√ √
Tension v(t) = V 2 sin(ωt + θv ) Courant i(t) = I 2 sin(ωt + θi )
→
− →
−
• Vecteur de Fresnel v = {V ; θv } • Vecteur de Fresnel i = {I; θi }
• Tension d’amplitude complexe V = V eθv • Courant d’amplitude complexe I = I eθi
V
Z= (I.18)
I
Forme exponentielle : Z= V
I e(θv −θi ) = Z eφ
Forme trigonométrique : Z = Z(cos φ + sin φ)
→
−
Forme vectorielle : Z = {Z; φ}
U
• Module : | Z | = Z = 7→ impédance apparente du dipôle (exprimé en Ω) ;
I
• Argument : arg Z = φ = θv − θi
,→ déphasage par rapport à la source utilisée comme référence de phase (eg. en rad)
Forme algébrique : Z = R + X
• R = Z cos φ 7→ partie réelle dite résistive (exprimé en Ω) ;
I
L’admittance d’un dipôle est l’inverse de l’impédance : Y = Z −1 =
V
Forme algébrique : Y = G + B
• G = Re (Y ) 7→ conductance (exprimé en 1/Ω ou S) ;
Inductance pure
di(t) φ = π2 ,
u(t) = L U = LωI
dt z L = Lω
Condensateur parfait φ = − π2 ,
du(t) 1
i(t) = C U= I 1
dt Cω zC =
Cω
sinon p(t) ≤ 0, alors il s’agit d’une puissance fournie par le dipôle ⇔ dipôle générateur
On peut choisir arbitrairement d’annuler une des phases à l’origine, en posant par exemple θu = 0
(ie. la tension est choisie comme référence des phases).
La puissance est le produit de deux fonctions sinusoïdales, il ne s’agit donc pas d’une opération
linéaire.
3A-ERE, Elect
15 Chap. I : L’Électricité
Pour déterminer les différentes puissance, il faut considérer les valeurs efficaces des signaux : U =
Ueff et I = Ieff
Les expressions de P , Q, S et k présentées ne sont vraies que pour les régimes alternatifs
sinusoïdaux !
Théorème I.2.1 (Boucherot). La puissance active d’un système est la somme des puissances actives
P des éléments le constituant, de même pour la puissance réactive Q.
}
u i S=UI
P,
1 Q1 P,
2 Q2
... P,
n Qn
STotal
P2 Sn Qn
S1
φ1 Q Q2
1 Pn
P1 S2 ...
Exercice I.3. Soit un dipôle d’impédance Z = R + X, traversé par un courant sinusoïdal de valeur
efficace I.
1. Démontrer les résultats suivants : P = Re{Z}I 2 , Q = Im{Z}I 2 et S = |Z| I 2
2. Faire de même lorsque l’on considère une admittance Y = G + B
3. Déterminer les différentes puissances lorsque le dipôle est une résistance pure R, une bobine idéale L
et une capacité idéale C (cf. table I.2)
Dipôle P Q
Résistance
RI 2 0
Inductance
0 1 2
Cω I
Condensateur
0 LωI 2
Table I.2
3A-ERE, Elect
17 Chap. I : L’Électricité
,→ Le courant Ie est d’autant plus grand que le facteur de puissance k est faible
Le courant doit être transporté sur de longue distance par des câbles électriques
• Impédance d’une ligne électrique : Z l = Rl + Xl Ligne
ie is
• Pertes Joules : PJ = Rl I2
Puissance réactive : Q = Xl I 2 Zl
charge
•
ue us
• Chute de tension en ligne : ∆U =
Rl Ps + Xl Qs C C
Us
Ps 1
• Rendement : η = =
Pe 1 + PPJ
s
distribution
Récepteur
la même fréquence fondamentale, mais sont déphasés entre eux.
Réseau de
Triphasé
Triphasé
2
,→ Dans le cas idéale même amplitude et déphasage de 2π
3 3
Utilisation : N
5 connexions :
3 phases,
1 neutre,
et la terre.
Pourquoi le triphasé ?
La tension monophasée (ie. celle du “secteur ”) provient d’un réseau triphasé où l’on utilise le neutre
avec une des trois phases.
Transport plus économique :
3 fils de phase au lieu de 6 (3 × 2 si on utilise du monophasé)
Sections de conducteurs moins importantes
Courants plus faibles ⇒ moins de pertes Joule
,→ À puissance égale, le système triphasé nécessite deux fois moins de volume de conducteur-
qu’en monophasé.
Élimination de la puissance fluctuante : puissance instantanée constante, c-à-d. qu’il ne reste que de
la puissance active.
,→ Puissance mécanique constante
• Moins de vibrations dans les machines
• Moins de risques de rupture des arbres de transmission
,→ Le système triphasé offre une plus grande efficacité
Remarque I.3 (Transport). Pour éviter des sections importantes de conducteurs (ie., poids impor-
tant. . . ), il faut utiliser des tensions élevées. Toutefois, les contraintes technologiques actuelles
imposent une limitation à 1 MV.
En France, le transport longue distance se fait en général sous 225 kV et 400 kV. Il existe des lignes
sous 750 kV (tel que la Russie ou le Canada).
3A-ERE, Elect
19 Chap. I : L’Électricité
φ1 v2(t)
0
v3(t)
v1(t)
Définition 2 (Système triphasé équilibré). Le système triphasé est dit symétrique (ou équilibré)
ssi les grandeurs sinusoïdales sont de même valeur efficace et déphasées de ϕ = 2π/3= 120°.
Dans le cas contraire, le système triphasé est dit déséquilibré
Un système de grandeurs triphasées équilibrées ont la même valeur efficace G (ici direct) :
√
g1 (t) = G 2 sin(ωt)
√
g2 (t) = G 2 sin(ωt − 2π
3 )
√
g3 (t) = G 2 sin(ωt + 2π
3 )
Amplitude complexe : Forme vectorielle (ie. pour Fresnel) :
G1 = G −
→
g1 = {G; 0}
G2 = G e− 3
2π
−
→
g2 = G; − 2π
3
G3 = G e+ 3
2π −
→
g3 = G; + − 2π
3
Définition 3 (Système triphasé direct et inverse). Le système triphasé est dit direct si les phases
sont ordonnées dans le sens trigonométrique inverse (ie., sens horaire), et inverse dans l’autre cas.
Remarque I.4. Notons que tous systèmes triphasés équilibrés (direct ou inverse) vérifient :
g (t) + g2 (t) + g3 (t) = 0
1
G 1 + G2 + G3 = 0
→
− →
− →
−
g + g + g 1 = 0
2 3
i1 , i2 , i3 : courant de ligne
Les tensions {v1 , v2 , v3 }, {u12 , u23 , u31 } et les courants {i1 , i2 , i3 } forment un système triphasé :
,→ Le rapport
√ des modules
√ des tensions simples et composées
est 3, soit : U = 3V
3A-ERE, Elect
21 Chap. I : L’Électricité
,→ Si les tensions simples forment un système triphasés équilibré alors les tensions composées égale-
ment (et réciproquement).
Remarque I.5 (Sur le plan pratique. . . ). En France, les fournisseurs d’électricité distribuent un réseau
triphasé équilibré de tensions, caractérisé par :
f = 50 Hz, U ≈ 400–660 V (valeur efficace entre phases), V ≈ 230–380 V
,→ Conséquence : dans un récepteur linéaire et équilibré, les courants Jk qui le traversent forment
un système de courants triphasés (mêmes valeurs efficaces J et déphasages de 120°).
À partir d’un réseau triphasé comprenant par 3 ou 4 conducteurs, il est possible de relier trois dipôles
de deux manières différentes :
1. Un pôle de chaque élément est relié à une phase tandis que les autres sont interconnectés, il s’agit
du couplage étoile (symbole Y ou λ) ;
2. Chaque dipôle est placé entre deux phases, il s’agit du couplage triangle (symbole D ou ∆).
V3 2π 2π
I3 = Z = V3
Z e−(φI/V − 3
)
= I3 e−(φI/V − 3
)
Ik = Jk
©Année Universitaire : 2017–2018, David FOLIO
I.3 Réseaux et distributions triphasés 22
a b
Sur un couplage en étoile chaque dipôle Z est soumis à une tension composée U ij , et est traversé par
le courant de phase J ij
L’impédance Z impose un déphasage courant φJ/U entre la tension composée U et le courant de phase
J
U 12 π
I 1 = J 12 − J 31 J 12 = Z = J e−(φJ/U − 6 )
I 2 = J 23 − J 12 J 23 =
U 23 π
= J e−(φJ/U − 2 )
Z
I 3 = J 31 − J 23 U 31 7π
J 31 = Z = e−(φJ/U − 6
)
√ √
Le module des courants de lignes est 3 plus élevé que les courants de phases : I = J 3
• Ex.: Sur un réseau qualifié de “réseau 220 V”, celui-ci définit : U = 220 V et V = 127 V.
Dans la mesure où il est possible de couplé un récepteur en étoile (Y) ou en triangle (∆), le choix d’un
couplage se fait :
selon la tension de ligne U du réseau ;
selon la tension supportée par chaque dipôles (ou enroulements)
3A-ERE, Elect
23 Chap. I : L’Électricité
Pour se faire, la plaque signalétique d’un récepteur triphasé précise deux tensions d’alimentation selon
la convention : ∆/Y
1ère = réseau sur lequel le récepteur doit être monté en triangle ∆ ;
2nde = réseau sur lequel le récepteur doit être monté en étoile Y.
Exemple I.3.1. Soit un récepteur triphasé portant l’indication 220 V/380 V. Il faut donc le coupler :
en triangle sur le réseau 220 V7→ 220V par enroulements
en étoile sur le réseau 380 V7→ 220V par enroulements
Récepteur Triphasé
Afin de brancher un récepteur triphasé à un réseau U1 W2
R ? Z1
de distribution, il est souvent possible de choisir le
distribution
Réseau de
Triphasé
couplage à partir de son bornier de raccordement S ? V1 U2
Z2
T ? W1 V2
,→ Objectif : faciliter les branchements
N
(ie., câblage ∆ ou Y) Z3
distribution
Réseau de
Réseau de
Triphasé
Triphasé
S V1 U2 S V1 U2
Z2 Z2
T W1 V2 T W1 V2
N N
Z3 Z3
Grâce au théorème (I.2.1) de Boucherot on sait que la somme des puissances consommées ou fournies
est égale à la somme des puissances présentes sur chaque phase (ie. sur chaque dipôle). On peut ainsi
en déduire que pour un système triphasé on a :
Réseau i1 j1
R Z1
Puissance instantané en triphasé “quelconque” d’une charge v1 i2 j2
câblé en étoile : p(t) = v1 (t)i1 (t) + v2 (t)i2 (t) + v3 (t)i3 (t) S Z2
v2 i3 j3
,→ En cas de charge déséquilibrée, les tensions et courants sont T Z3
déphasés de φ1 , φ2 ou φ3 suivant les phases v3
N iN Récepteur
Dans le cas d’une charge équilibré chaque impédance consomme la même puissance Pk , on en déduit
ainsi que la puissance total selon le couplage choisit est donnée par :
Couplage étoile Couplage triangle
Pour chaque dipôle : Pk = Vk Ik cos φ Pour chaque dipôle : Pk = Uij Jij cos φ
→
−
\ →
− →
−
\ →
−
avec φ = ( I , V) avec φ = ( J , U)
Pour le récepteur complet : Pour le récepteur complet
:
√ √
P = 3Pk = 3V I cos φ = 3U I cos φ P = 3Pk = 3U J cos φ = 3U I cos φ
√ √ √
Puissance active : P = 3U I cos φ Rappel : U = 3V et I = J
√
Puissance réactive : Q = 3U I sin φ Les relations sont identiques pour les 2 types
√ de couplages
Puissance apparente : S = 3U I=
p
P 2 + Q2
Le déphasage φ dans les éléments du récepteur
Facteur de puissance : k = P
S = cos φ diffère selon le couplage
3A-ERE, Elect
Chapitre II
É LECTROTECHNIQUE
II.1 Introduction
L’Électrotechnique (parfois appelée Génie électrique) est une partie de la physique qui s’intéresse
aux dispositifs et systèmes mettant en jeu de l’énergie sous forme électrique. On peut citer notamment :
• la production (centrale électrique, génératrice, etc.),
• le transport et la distribution (ligne et réseau de distribution),
• la transformation et le traitement,
• l’exploitation, consommation et gestion de l’énergie électrique.
Ainsi de la sortie du centre de production (eg. centrale électrique) au compteur de l’utilisateur final,
l’électricité doit transiter sur un réseau électrique (cf. figure II.1).
25
II.1 Introduction 26
Les réseaux électriques actuels utilisent un signal alternatif triphasé sinusoïdal afin de minimiser
les pertes, et différentes tensions sont appliquées selon :
Grand transport : 225 à 400 kV
Répartition : 225 à 63 kV Réseaux domestique en monophasé
Distribution : 20 kV à 220/400 V
L’énergie électrique est donc potentiellement très dangereuse : une installation électrique mal réalisée
ou mal contrôlée peut présenter des risques : électrisation → électrocution des personnes, risques
d’incendie, non disponibilité de l’énergie, etc. . .
Il est donc nécessaire de protéger à la fois les personnes (mise à la terre, dispositifs différentiels, etc.)
et les installations (disjoncteurs, fusibles, etc.).
Un peu de vocabulaire :
Il ne faut pas confondre :
Électrisation : “manifestations et lésions provoquées par le passage d’un courant électrique”
Électrocution : décès par choc électrique . . . effet d’une électrisation. . .
En particulier, la résistance électrique du corps humain n’est pas infinie : soumis à une tension, le
corps va donc laisser passer un courant électrique, pouvant s’avérer dangereux pour lui. Même si cette
résistance varie et dépend de plusieurs paramètres (qui sont la présence d’humidité, la transpiration,
la tenue vestimentaire, la durée de contact, le courant traversant, etc.), on peut considérer que la
résistance du corps humain est de l’ordre de : RHomme ≈ 2 kΩ.
Ainsi, si un courant traverse le corps humain, il y a des risques de lésions, et même danger de mort
(cf. tableau II.1).
Table II.1 – Effets du courant alternatif sur le corps humain (15 Hz à 1000 Hz).
3A-ERE, Elect
27 Chap. II : Électrotechnique
Mais attention, si l’intensité du courant est un facteur important dans les risques électriques et ses
conséquences, la durée durant laquelle celui-ci traverse le corps humain, c’est à dire le temps de contact
ou de passage, est tout aussi déterminante. En effet, il est mortel d’établir un contact de 5 s avec une
tension alternative de 50 V en milieu sec (et 25 V en milieu humide) ; par contre, on augmente les
chances de survie de la personne en diminuant la durée de contact.
,→ Il est par conséquent indispensable de protéger les personnes contre les dangers électriques.
Il existe trois types de régimes de neutre : le SLT TT, le SLT TN et le SLT IT. Chaque schéma a ses
avantages et ses inconvénients et par conséquent ses utilisations. Si le régime TNest préféré pour les
installations industrielles, les locaux demandant une continuité de service tels que les blocs opératoires
ou les centrales nucléaires nécessitent le schéma IT, qui ne provoque pas une coupure du circuit au
premier défaut mais assure cependant la protection des personnes.
Dans les installations domestiques, on utilise le régime TT dont le schéma de principe est reporté
sur la figure II.2. Ce SLT a en effet l’avantage d’empêcher les surtensions, réduisant ainsi les risques
d’incendie. De plus, il est simple à mettre en œuvre et à contrôler, et il ne demande pas d’entretien.
Il permet la coupure au premier défaut, ce qui facilite la détection de celui-ci (mais qui s’avère un
inconvénient dans le domaine industriel). En revanche, de par sa nature même, il induit des courants de
fuite en cas de défaut, et c’est d’ailleurs la détection de ces courants qui permet l’ouverture du circuit.
Or, si une protection différentielle de type 300 ou 500 mA telle que celle effectuée dans les disjoncteurs
principaux que fournit EDF à ses abonnées suffit à protéger les installations, il faut ajouter dans le
schéma TT un organe de protection des personnes : un dispositif différentiel sensible aux courants
de 30 mA. En effet, nous pouvons aisément comprendre d’après ce que nous avons vu précédemment
qu’un courant de 500 mA présente un danger colossale pour l’utilisateur.
Le fusible
Le fusible est un objet qui a pour rôle d’assurer la sécurité d’une installation en interrompant la
circulation du courant électrique. Lorsque l’intensité qui traverse cet élément est supérieure à une
valeur donnée, il ouvre le circuit en se détruisant par une fusion du filament conducteur qui le compose
(d’où son nom de fusible). La section du filament est en effet calculée en fonction de l’intensité
maximale du courant à laisser passer. Il existe essentiellement trois types de fusibles :
1. les fusibles à usage général (gG) qui offrent une protection contre les surcharges et les court-circuits
et qui sont couramment utilisés dans les applications domestiques ;
2. les fusibles accompagnement moteur (aM) utilisés pour la protection des court-circuits uniquement en
cas de forts courants de pointe (en présence de moteurs par exemple ou de primaires de transforma-
teur) ;
3. les fusibles à fusion ultra rapide qui permettent la protection des semi-conducteurs.
Remarquons que les fusibles ne sont pas adaptés pour la protection des personnes, que par ailleurs
seul un dispositif différentiel permet d’assurer.
Le disjoncteur
Le disjoncteur a pour vocation la protection des conducteurs et des équipements. Il remplace de plus
en plus le fusible, en particulier parce qu’il ne se détruit pas lors de l’ouverture du circuit : c’est
un dispositif réarmable. En effet, si le disjoncteur est un appareil capable d’établir, de supporter et
d’interrompre des courants dans les conditions normales du circuit, il peut aussi supporter pendant
une durée spécifiée et interrompre des courants dans des conditions de court-circuit ou de surcharge.
Il a un fort pouvoir de coupure.
Il existe plusieurs types de disjoncteurs :
(a) le disjoncteur magnétique, qui assure la protection contre les court-circuits ;
(b) le disjoncteur thermique, qui assure la protection contre les surcharges ;
(c) le disjoncteur magnéto-thermique, qui cumule les deux fonction et assure la protection contre les court-
circuits et contre les surcharges. C’est ce type de disjoncteurs qui équipe nos tableaux électriques.
3A-ERE, Elect
29 Chap. II : Électrotechnique
Fig. II.2 – Le schéma de liaison à la terre (TT) : les masses sont reliées à la terre par le biais de la
Protection Équipotentielle (PE).
Un transformateur a pour but de modifier les amplitudes des grandeurs électriques alternatives : il
transforme des signaux de tension et de courant de fréquence donnée en signaux de même fréquence
mais de valeurs efficaces différentes. L’une des particularités du transformateur est qu’il a un rendement
très élevé, souvent proche de 100% : dans les gros transformateurs, on a moins de 1% de pertes.
Pour simplifier, nous ne considérerons ici que le cas du transformateur monophasé, mais les principes
physiques abordés s’appliquent aussi au cas du transformateur triphasé.
3A-ERE, Elect
31 Chap. II : Électrotechnique
dφ dφ
E 1 = −N1 , et E 2 = −N2
dt dt
N2
Définition 2 (rapport de transformation). Par définition le rapport : m = définit le rapport
N1
de transformation de la machine.
Dans le cas idéal, la tension au primaire vérifie la relation : V 1 = − E 1 = N1 ddtφ ; et celle du secondaire
vérifie : V 2 = E 2 = N2 ddtφ Ces deux expressions conduits ainsi, à :
V2 N2
=− = −m
V1 N1
Si l’on remplace les valeurs temporelles de la tension par des valeurs efficaces (ie. en module), la
V2
précédente équation se ramène, dans le cas idéale : =m
V1
On peut constater que si on a ddtφ = 0, il n’y a plus de f.é.m. induite (ie. E1 et E2 sont nulles). Cela
implique que le transformateur ne peut fonctionner qu’en régime alternatif !
Formule de Boucherot
Le générateur impose la tension primaire ainsi que la fréquence. Le nombre de spires N1 étant fixé
par condition, le flux φ a sa valeur imposée en module et phase par le générateur selon la relation :
V1 = 4.44N1 f φmax
Le transformateur est une machine à flux forcé : alimenté par une tension efficace constante, il fournit
une tension au secondaire une tension sinusoïdale de valeur efficace constante.
Si, à présent, on remplace les grandeurs temporelles par des grandeurs efficaces, on aboutit à la relation,
I2 1
valable dans le cas idéal : =
I1 m
Le transformateur idéal conserve les puissances actives, réactives et apparentes. Il conserve aussi
le déphasage.
(a) (b)
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33 Chap. II : Électrotechnique
V1 Rappel : V 1 = − V 2 /m et I 1 = −m I 2
Z0 =
I1
Les pertes par effet Joule (aussi appelées “pertes cuivre”) : PJoule = rI 2 avec I le courant qui traverse
l’enroulement, et r sa résistance
Les pertes magnétiques (aussi appelées “pertes fer ”) : PFer = PFouc + PHyst
,→ Elles dépendent de la fréquence f et de la tension V
Origine :
• Les pertes par courants de Foucault : PFouc
• Les pertes par hystérésis : PHyst
s’orienter
Une partie de l’énergie se dissipe sous forme de chaleur dans ce matériau : ce sont les pertes par
hystérésis
PHyst = CHyst f B 2 m
PHyst en W, f en Hz et B en T
CHyst : coefficient de pertes par hystérésis en W/kg
e1 = −N1 ddt
Φ1
e2 = −N2 d dt
ΦC
avec Φ1 = Φf 1 + ΦC
ΦC : flux commun (ou mutuel) dans
Φf 1 : flux de fuite au primaire le circuit magnétique
,→ Solution : faire des enroulement concentriques pour minimiser les fuites de flux
3A-ERE, Elect
35 Chap. II : Électrotechnique
II.2.7.D Bilans
Schéma équivalent : prendre en compte toutes les pertes
Bilan énergétique
Définition II.2.1 (Machines Électriques Tournantes). Une Machine Électrique Tournante est
un système électro-mécanique de conversion d’énergie électrique en travail ou énergie mécanique,
et/ou réciproquement.
La plupart des machines électriques fonctionnent grâce au magnétisme, mais il existe aussi des
machines électrostatiques ou utilisant l’effet piézoélectrique.
Les ME produisant une énergie électrique à partir d’une énergie mécanique sont appelées : dynamos,
générateurs ou alternateurs.
,→ Dans le cas inverse on parle de moteur
Suivant les conditions d’utilisation une seule et même ME peut opérer la conversion d’énergie dans
les deux sens
,→ Les machines électriques sont dites réversibles.
3A-ERE, Elect
37 Chap. II : Électrotechnique
Si l’aiguille est mise en mouvement, elle tourne à la vitesse Ω = ω pulsation des courants
• Idem, si on lance l’aiguille aimantée dans le sens opposé : elle tourne à la même vitesse en sens inverse
,→ Un système monophasé crée donc deux champs magnétiques tournant en opposition de phase
Si l’aiguille aimantée est remplacé par un disque métallique plein, il se met à tourner mais plus
lentement que l’aiguille utilisée précédemment pour une même fréquence d’alimentation.
,→ La rotation est asynchrone
Champ tournant
Les courants alternatifs dans les bobines créent un champ magnétique tournant à la pulsation de
synchronisme Ωs
ωs p : nombre de paires de pôles du bobinage.
Ωs =
p ωs : la pulsation électrique
,→ Un tel champ tournant existe dans les entrefers des machines asynchrones et synchrones. Il est
créé par un bobinage triphasé.
Le rotor est balayé par le flux statorique à la vitesse Ω − Ωs . Il y a apparition de f.é.m. et de courant
induit qui ont pour pulsation : ωr = gωs .
Exemple II.3.2. Soit une MAS constituée d’une paire de pôle branché sur le secteur (fs = 50 Hz). Le
champ tourne à la vitesse Ωs = 2πf
p ⇔ Ns = p tr/min
s 3000
Pour fs = 50Hz le champ tournant est un sous-multiple de 3000tr/min, soit : 3000 ; 1500 ; 1000 ; etc. . .
II.3.2 Constitution
Enroulement Rotor
statorique T (induit)
triphasé
Constitution du stator S
3A-ERE, Elect
39 Chap. II : Électrotechnique
Constitution du rotor
(a)“Cage d’écureuil ” : constitué de tôles ferromagnétiques et de barres conductrices
régulièrement réparties à la périphérie du rotor et mises en court-circuit par 2 anneaux
(b)Rotor bobiné : fait de 3 bobinages triphasés. Chaque bobine est reliée à une bague
qui permettent d’avoir une liaison électrique avec les bobines du rotor
,→ Possibilité de modifier les propriétés électromécaniques de la MAS
Nécessite l’ensemble collecteurs+balais
Symboles
Fonctionnement en charge
Lorsque l’on charge la MAS le facteur de puissance augmente
• Conséquence : augmentation de la puissance active
• Le stator absorbe un courant is actif
Puissances Rotoriques
La puissance transmise dans = Puissance transmise au rotor
l’entrefer Ptr magnétiquement
• Théorème de Boucherot : Ptr = Pa − (PJs + PF s )
• Ptr est transmise sous forme d’un couple électromagnétique Cem qui tourne à la vitesse des
champs tournants Ωs ⇒ Ptr = Cem Ωs
3A-ERE, Elect
41 Chap. II : Électrotechnique
Remarque II.4. Pour séparer les pertes fer stator des pertes mécaniques, il faut faire un essai au
synchronisme, mesurer la puissance absorbée : Pa0 = PF s0 + PJs0 , et retrancher PJs0
Pa − pertes
P
Pu
Rendement : η = =
Pa Pa
Le rendement de la MAS est maximal lorsque l’on peut négliger toutes les pertes
Les seules pertes non négligeables, sont les pertes joules rotor ⇒ η =1−g
II.3.4 Caractéristiques
Caractéristique mécanique : C = f (Ω)
Les enroulements du stator sont en regard des enroulements du rotor sur un même circuit magnétique
,→ Le modèle du transformateur est donc exploitable
On montre que la MAS se comporte comme un transformateur dont les caractéristiques sont les
suivantes
Rapport de transformation en tension :
Vr Nr
mv = =g = mg
Vs Ns
(Ns et Nr nombre de spire du stator et du rotor : m = Ns )
Nr
fr
Rapport de transformation en fréquence : g = Transformateur
fs
tension/fréquence
3A-ERE, Elect
43 Chap. II : Électrotechnique
• l’impédance liée à lr :
rr Xr
r= et X=
m2 g m2
Remarque II.5. Il peut être intéressant de distinguer dans le modèle la puissance mécanique et les
pertes Joule rotor :
Soit r = rM + rJr
rr
rJr = m2
rM = r − rJr = rr (1−g)
gm2
2
Ptr = Cem Ωs = 3 rr gIr
avec Ir = √ Vr
rr2 +g 2 Xr2
2 2
3 mΩVs s
,→ Si g = Xr ,
rr
le couple est maximum, soit : Cmax =
2Xr
Synchrone ?
Machines électriques tournantes dont la vitesse de rotation de l’arbre de sortie est égale à la
vitesse de rotation du champ tournant
Pour obtenir un tel fonctionnement, le champ magnétique rotorique est généré soit par des aimants,
soit par un circuit d’excitation tournant
Machines Électrique Tournante à courant alternatif
Des bobines fixes forme le stator
• Alimentée en monophasé ou triphasé
etc. . .
3A-ERE, Elect
45 Chap. II : Électrotechnique
Principes généraux
Les courants du stator créent un champ magnétique tournant dans l’entrefer
Sa fréquence de rotation est proportionnelle à la fréquence de l’alimentation électrique f : Ωs = ω
p
La vitesse Ωs de ce champ tournant est appelée vitesse de synchronisme
Le champ magnétique constant du rotor tend à s’aligner sur celui du stator
,→ Machine Synchrone : le champ du rotor ne peut que tourner à la même vitesse que le champ du stator
Fonctionnement en moteur :
Les courants alternatifs de fréquence f dans l’induit créent dans l’entrefer de la machine, un champ
magnétique tournant à la vitesse de synchronisme Ωs
Le rotor, siège d’un champ magnétique constant, suit le champ tournant à la même vitesse Ωs .
Fonctionnement en alternateur :
L’inducteur sur le rotor crée dans l’entrefer de la machine un champ tournant à la vitesse Ωs .
Ce champ tournant induit aux bornes de l’induit une f.é.m. e(t) de fréquence f
Si on considère des bobines statoriques triphasé les trois f.é.m induites forment un système
triphasé équilibré
II.4.3 Constitution
Le stator est l’induit
Même nature que celui de la MAS : 3 phases décalées de 3p .
2π
Le stator est formé d’un empilage de tôles et porte sur la face tournée vers l’entrefer un bobinage
triphasé à 2p pôles
,→ C’est dans ce bobinage statorique que sont induites les f.é.m. e(t)
Caractéristique à vide
À vide, l’induit ne débite aucun courant .
Le rotor est entraîné à la vitesse nominale Ωn constante
À vide, la f.é.m e0 (t) est due uniquement au champ tournant rotorique, produit par le courant
d’excitation J : E0 = f (J)
3A-ERE, Elect
47 Chap. II : Électrotechnique
Caractéristique en charge
Réalisée à l’aide d’une charge d’impédance variable mais de cos ϕs constant
En charge, l’enroulement statorique est parcouru par un système triphasé de courants induits :
• création d’un champ tournant induit
• on a donc affaire à deux champs tournants
• la f.é.m. induite en charge ec = f (J, Is ) 6= e0
Toute l’énergie absorbée à l’inducteur est perdue par effet joule : Pr = Ve Ie = rr Ir2 = PJr
Diagrammes de Fresnel
La méthode de Potier
MS saturée ⇒ méthode de Poitier
Principe :
• Si la MS est saturée → 6 ∃ linéarité magnétique qui permettait de sommer les deux champs
tournants.
• Ce sont les forces magnéto-motrice qui seront utilisées
Diagrammes de Fresnel
La f.é.m. EM est une fonction vectorielle d’un courant fictif JM
• EM = −ωs Φ(JM ), où JM = J0 + αIs
• α est une constante sans dimension, caractéristique d’un alterna-
teur, appelé coefficient d’équivalence
• Vectoriellement Φ(JM ) est colinéaire à JM
3A-ERE, Elect
49 Chap. II : Électrotechnique
Fonctionnement en moteur : sous l’action des forces de Laplace sur les conducteurs du rotor ,
parcourus par un courant et placés dans un champ magnétique .
Fonctionnement en génératrice : apparition d’une f.é.m induite aux bornes de l’enroulement qui
se déplace dans un champ magnétique inducteur
II.5.1.A Constitution
Circuit magnétique :
Circuit(s) électrique(s) :
Circuit de l’inducteur : constitué de bobinages en série enroulés autour des noyaux polaires,
et alimenté en continu, il a pour rôle de créer le champ magnétique
Circuit de l’induit : circuit obtenu par des conducteurs bobinés dans des encoches épousant la
périphérie du cylindre rotorique.
Principe du collecteur
Les extrémités d’une spire sont reliées électriquement à deux lames en cuivre : le collecteur
Pour prélever la f.e.m. e sur la partie fixe, deux balais en graphite liés au stator frottent sur les
lames.
Symboles :
· ·ou
3A-ERE, Elect
51 Chap. II : Électrotechnique
II.5.1.B Principes
Couple électromagnétique :
L’induit est alimenté sous une tension continue U ;
Une bobine en mouvement dans un champs magnétique voit apparaître à ses bornes une f.é.m. donnée
par la loi de Faraday.
L’induction magnétique B fixe la vitesse du rotor
Vitesse du rotor : v = DΩ
2
,→ Pour une vitesse angulaire : Ω = 2πN
Couple électromagnétique
Réversibilité
A flux Φ constant, e ne dépend que de Ω et I ne dépend que de Cem
La f.é.m. de la MCC et l’intensité du courant I dans l’induit sont deux grandeurs indépen-
dantes
La MCC peut donc indifféremment fonctionner
• en moteur
• ou en génératrice
ri : résistance de l’enroulement ;
li : inductance de l’enroulement ;
e : f.é.m. induite dans l’enroulement
Équation électrique
en régime permanent
di
u = e + ri(t) + l dt ⇒ u = e + rI = kΩΦ + rI
Les machines à excitation série L’inducteur et l’induit sont placés en série sous une tension
unique U et parcourus par le même courant I
3A-ERE, Elect
53 Chap. II : Électrotechnique
Démarrage du moteur
Ud : tension nécessaire à appliquer au démarrage pour un fonction-
nement à couple constant ;
Id : courant de démarrage (A) ;
Cd : couple de démarrage du moteur (N.m) ;
Au démarrage : Ω = 0 ⇒ e = 0 et Id = Un −e
ri = Un
ri In
Il faut limiter le courant de démarrage
Rendement :
Pu Cu Ω Cu Ω
η= = =
Cu Ω + pertes
P
Pa ui ii + ue ie
Moteur série
Le stator est raccordé en série avec le rotor
,→ Le même courant traverse le rotor et le stator :
ii = ie = i,
et la tension d’alimentation u = ui + ue
,→ Caractéristiques :
E = kΦΩ = Kem Ω
Cem = kΦI
3A-ERE, Elect
55 Chap. II : Électrotechnique
e : f.é.m ;
Pa : puissance électrique absorbée ;
ie : courant inducteur ;
Pem = Cem Ω : puissance électromagnétique ;
re : la résistance de l’inducteur ;
Pu = Cu Ω : puissance utile ;
ii : le courant induit ;
PJe = re i2e : pertes par effet Joule inducteur ;
ri : résistance de l’induit ;
PJi = ri i2i : pertes par effet Joule ;
Cem : couple électromagnétique ;
PFer : pertes ferrmagnétiques ;
Cu : couple utile ;
PMeca : pertes mécaniques ;
Ω : vitesse de rotation ;
3A-ERE, Elect
Annexe A
R ÉFÉRENCES B IBLIOGRAPHIQUES
Autres ouvrages
[7] Jean-Marie PARISI. Électrocinétique, électronique, 2ème période: MPSI PCSI PTSI: rappels de
cours, méthodes, exercices corrigés. Lavoisier, 2004.
[8] R. Noel, J.M. Brébec, P. Denève, T. Desmarais, M. Ménétrier, B. Noël, and C. Orsini.
Électronique/Électrocinétique 1ère année MPSI-PCSI-PTSI. Hachette, 2003.
[9] J.J. Rousseau. Introduction à l’électronique: cours et exercices corrigés. Universités électronique.
Ellipses, 1999.
[10] J. Auvray. Électronique des signaux analogiques. Dunod université. Dunod, 1993.
57