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Anomalies des tissus durs de la dent

MOTS CLÉS : amélogenèse imparfaite, malocclusions


et dysmorphoses associées, orthodontie
KEYWORDS: amelogenesis imperfecta, associated malocclusions
and dysmorphosis, orthodontics

Spécificités de la prise en charge


orthodontique des amélogenèses
imparfaites
Claire Pernier La prise en charge orthodontique des patients présentant une amélogenèse imparfaite
RÉSUMÉ

Spécialiste qualifiée en orthopédie est un réel défi. Ces derniers présentent en effet des caractéristiques dentaires,
dento-faciale parodontales et occlusales spécifiques qui compliquent notablement leur traitement.
MCU-PH, Faculté d’odontologie de Lyon L’orthodontiste doit s’intégrer à une équipe pluridisciplinaire et adapter
sa thérapeutique à chaque étape (collage, finitions, dépose, contention…),
Coline Simeoni afin d’obtenir un résultat fonctionnel et esthétique optimal et stable.
Spécialiste qualifiée en orthopédie
dento-faciale
Ancienne interne DES ODF, Lyon

Stéphane Viennot
MCU-PH, Faculté d’odontologie de Lyon
Prothèse

Jean-Jacques Morrier
PU-PH, Faculté d’odontologie de Lyon,
Odontologie pédiatrique

Peculiarities of orthodontic management of amelogenesis imperfecta


ABSTRACT

Orthodontic management of patients with amelogenesis imperfecta is a real challenge.


Such patients in fact have specific dental, periodontal and occlusal characteristics
which signifi¬cantly complicate their treatment. The orthodontist must be integrated
in a multi-disciplinary team and adapt his or her therapy at each stage (adhesion,
finishing, removal, compression, etc.) in order to obtain an optimal and stable functional
and aesthetic result.

Les auteurs ne déclarent


aucun lien d’intérêt.
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Anomalies des tissus durs de la dent

L’ amélogenèse imparfaite (AI) est une anomalie héréditaire rare


de la structure dentaire, caractérisée par des défauts amélaires
en denture temporaire et permanente. Ses conséquences cli-
niques varient en fonction du type d’AI et de la sévérité de l’atteinte. Elles
sont cependant souvent telles, qu’elles nécessitent une prise en charge
précoce et pluridisciplinaire, afin d’améliorer la qualité de vie considéra-
Fig. 1a-f - Photographies
exo- et endobuccales d’une patiente
de 8 ans atteinte d’AI hypominéralisée
blement dégradée des patients atteints par cette affection. (courtoisie Dr Alban Poitel).
Si le traitement orthodontique n’est pas contre-indiqué chez les patients
atteints d’AI, les anomalies dentaires, dento-alvéolaires et squelettiques
spécifiques rencontrées font de leur prise en charge orthodontique un
réel défi.

Anomalies associées aux amélogenèses


imparfaites
Il existe des anomalies dentaires (tabl. I)
[1-12], mais aussi occlusales associées aux AI
(fig. 1 et 2).
b

1a c

d e f

Fig. 2a, b -
Téléradiographie
de profil
et panoramique
d’une patiente
de 8 ans atteinte
d’AI hypominéralisée
(courtoisie
Dr Alban Poitel).

2a b

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Spécificités de la prise en charge orthodontique des amélogenèses imparfaites

Tableau I - Principales anomalies dentaires retrouvées chez les patients atteints d’AI et leurs conséquences
sur la thérapeutique orthodontique [1-12]
Conséquences sur le traitement
Description et conséquences générales des anomalies
orthodontique
Émail défectueux
• AI hypoplasique (60 % des AI) : anomalie quantitative. Nombreux décollements des attaches.
Faible épaisseur voire absence de l’émail. Risques de fractures amélaires à la dépose.
L’émail est aprismatique et immature, lisse ou rugueux, Certains systèmes adhésifs, ainsi que
avec un aspect piqueté, avec des puits, sillons ou bandes. le scellement sur les dents postérieures,
Il est dur mais fragile, du fait de la faiblesse sont à privilégier.
de son épaisseur.
• AI hypomature (20 à 40 % des AI) : anomalie qualitative
L’émail est d’épaisseur normale, relativement dur,
mais présente une opacité ou des pigmentations
particulières. Il peut être moucheté ou marbré.
• AI hypominéralisée (7% des AI) : anomalie qualitative.
Anomalies de l’émail L’émail est d’épaisseur normale, de couleur jaune-brun,
mou et a tendance à s’effriter.
• AI hypomature-hypoplasique avec taurodontisme Difficultés de collage et de rétention
L’émail est marbré ou moucheté et présente des puits. des appareils amovibles.
Il est de couleur blanche, jaune ou brune. Son épaisseur Une reconstitution prothétique préalable
est parfois plus fine avec des zones d’hypomaturation. peut être nécessaire.

Attrition coronaire Difficultés de mastication, interpositions


Anomalies de forme coronaire, perte des points linguales…
de contact, et parfois même de dimension verticale

Hypersensibilités au chaud et au froid Difficulté de motivation, du fait


de la dégradation de la qualité de vie
Dyschromies, préjudice esthétique et de l’estime de soi
Taurodontisme Augmentation du risque de résorptions
Anomalies dentino-
Calcifications pulpaires radiculaires, diminution de la valeur d’ancrage,
pulpaire
Résorptions coronaires avant éruption extractions plus difficiles…
Anomalies de forme : coudures, racines grêles, Augmentation du risque de résorptions
Anomalies
en baguette de tambour… radiculaires, déplacements dentaires
radiculaires
et désinclusions plus difficiles…
Kystes folliculaires d’éruption Prise en charge retardée, pose de mainteneurs
Retards d’éruption d’espace
Anomalies d’éruption
Rétentions ou inclusions multiples Abstention, extraction, désinclusion
ou autotransplantation
Agénésies Maintien, ouverture ou fermeture des espaces

Dans le sens vertical


gonion - point menton) supérieur à 34°, alors que la norme, déterminée
Selon de nombreuses études, l’anomalie occlusale la plus fréquem- à partir de deux populations tirées au hasard en Angleterre et en Amé-
ment retrouvée en association avec les AI est l’infraclusion antérieure, rique du Nord, est à 27° (s = 4).
puisqu’elle est retrouvée chez 22 à 64 % des patients présentant cette Bien que le mécanisme physiopathologique qui unit l’AI à l’infraclusion
affection, et encore plus chez les femmes [2,8,13-19]. Cette anomalie antérieure reste inconnu, les opinions semblent converger vers une ori-
touche tous les types d’AI mais à des degrés très divers. Son incidence gine génétique qui influencerait le développement squelettique cranio-
semble élevée dans les formes hypominéralisées, moindre dans les facial plutôt qu’une étiologie fonctionnelle.
formes hypoplasiques et nettement moindre dans les formes hypoma- Les malpositions linguales, liées ou non aux hypersensibilités den-
tures [8,17,18]. La sévérité de l’atteinte amélaire ne semble pas corrélée taires, ne feraient qu’amplifier ou entretenir l’infraclusion antérieure,
avec la présence ou l’intensité de cette malocclusion [17]. en inhibant la croissance alvéolaire verticale antérieure [14,17,18]. Les
En 1982, Rowley et al. [18] ont montré que 44 % des patients atteints autres anomalies verticales associées aux AI sont des égressions loca-
d’AI dans leur échantillon, présentaient un angle plan maxillaire (épine lisées, une courbe de Spee accentuée au maxillaire et inversée à la man-
nasale antérieure - épine nasale postérieure) /plan mandibulaire (point dibule [14] et des infraclusions postérieures [8,12,17].

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Anomalies des tissus durs de la dent

Dans le sens transversal à l’utilisation d’appareils comme des écrans oraux, des grilles anti-
En 1998, Hoppenreijs et al. [14] ont comparé deux groupes de patients langue, des enveloppes linguales nocturnes ou des éducateurs fonc-
présentant une infraclusion antérieure. Le premier groupe était constitué tionnels. L’avantage de ces deux derniers dispositifs est qu’ils ne
de 15 patients présentant une AI, le deuxième de 130 patients indemnes prennent appui sur les dents que légèrement et nécessitent peu de
d’anomalies amélaires. Une voûte palatine profonde, une arcade maxil- rétention dentaire. Ils sont cependant dépendants de la coopération des
laire en lyre et une insuffisance transversale maxillaire ont été retrouvées patients et des parents, comme tout appareil amovible.
dans les deux groupes. Les distances intercanines, interprémolaires et
intermolaires étaient significativement plus réduites dans le groupe des Traitement précoce des anomalies associées
AI que dans le groupe contrôle, à l’exception de la distance interprémo- aux AI
laire mandibulaire. Agénésies, retards d’éruption
La mise en place de mainteneurs d’espace peut parfois être indiquée,
Dans le sens sagittal afin d’éviter les versions des dents adjacentes et une réduction du péri-
En 2018, Alachioti et al [19] décrivent des diastèmes dans les secteurs mètre d’arcade [20]. Cependant, dans un contexte d’agénésies, avant
incisivo-canins et des contacts normaux ou serrés dans les secteurs de vouloir maintenir l’espace, il faut établir un plan de traitement avec
postérieurs où l’attrition précoce peut engendrer une diminution de la ses objectifs, pour définir si les espaces à prévoir au niveau de ces sites
longueur d’arcade, due à la perte des contacts proximaux, et peut abou- seront à conserver ou à fermer.
tir à une dysharmonie dents-arcade et une proximité radiculaire. Inclusions
À l’inverse, il n’a pas été démontré de corrélations entre les anomalies Les thérapeutiques préventives de l’inclusion que sont l’extraction de
occlusales du sens antéropostérieur et les AI : des classes II et des certaines dents temporaires (notamment les canines) et les techniques
classes III sont retrouvées [17]. d’ouverture ou de maintien d’espace peuvent être utilisées [20,21].
Sens transversal
Une insuffisance transversale du maxillaire est souvent retrouvée en cas
Thérapeutiques orthodontiques d’AI. En fonction de sa nature et de son intensité, plusieurs dispositifs
précoces peuvent être utilisés : plaque palatine à vérin, quad hélix, disjoncteur à
La prise en charge précoce des patients atteints d’AI relève essentiel- appui dentaire, osseux ou mixte. Ces deux dernières options peuvent
lement des chirurgiens-dentistes, omnipraticien et spécialisé en odon- être intéressantes en cas de faiblesse de l’ancrage dentaire ; il faudra
tologie pédiatrique, qui veillent à préserver au maximum leur capital alors veiller à ne pas léser les racines ou les germes des dents présentes.
dentaire, leur bien-être et leur estime de soi par des conseils d’hygiène Les appareils amovibles comme la plaque palatine à vérin, dont l’effica-
bucco-dentaire, alimentaires et des soins prophylactiques ou de réha- cité est rediscutée, ne peuvent être utilisés qu’à condition que la hauteur
bilitation. coronaire et la forme des dents permettent une rétention suffisante.
Ces soins, en protégeant ou restaurant l’organe dentaire, permettent une Sens sagittal
esthétique satisfaisante, une bonne réalisation des fonctions orofaciales Il n’y a pas de dysmorphose sagittale retrouvée spécifiquement chez
(mastication, déglutition, phonation, ventilation), une dimension verti- les patients atteints d’AI. Tous les appareils fonctionnels et/ou ortho­
cale adéquate et la conservation de l’espace, pour l’éruption à venir des pédiques peuvent être utilisés, en étant particulièrement vigilant quant
dents permanentes. L’orthodontiste peut cependant, par des moyens au contrôle de leurs effets parasites, qui peuvent aggraver un excès ver-
simples et limités, participer lui aussi à la prise en charge des jeunes tical antérieur.
enfants.

Suppression des parafonctions et correction Thérapeutiques orthodontiques


des dysfonctions en denture définitive
Les habitudes de succion non nutritive (pouce, tétine, doudou…) qui
sont à l‘origine ou entretiennent une infraclusion antérieure doivent être Prise en charge de l’inflammation gingivale
abandonnées le plus tôt possible, et impérativement avant tout traite- L’irrégularité des surfaces dentaires, les nombreuses restaurations et
ment orthodontique. l’hypersensibilité aboutissent souvent à un contrôle de plaque insuffi-
La ventilation, la déglutition, la phonation et la mastication doivent être sant chez les patients atteints d’AI, expliquant la présence de tartre, de
normalisées, si elles sont dysfonctionnelles, afin de permettre un bon gingivite, voire de parodontite [2,22].
développement des bases osseuses maxillo-mandibulaires et d’éviter Une prise en charge parodontale pré-orthodontique est souvent indis-
l’apparition ou l’aggravation, notamment d’une infraclusion antérieure. pensable afin d’éliminer l’inflammation, au risque que le déplacement
Avant cela, il est essentiel de s’assurer de l’absence d’obstacle à la ven- dentaire entraîne une perte osseuse irréversible [23]. Cet assainisse-
tilation nasale et de la présence d’une mobilité linguale adéquate. ment revêt souvent la forme d’un détartrage et surfaçage radiculaire
La normalisation des fonctions se fait par rééducation active, c’est-à- [17]. Une chirurgie mucogingivale peut parfois être envisagée, afin
dire par la répétition d’exercices jusqu’à l’automatisation des bonnes d’augmenter la hauteur coronaire et faciliter ainsi le collage des attaches
pratiques ou par rééducation passive. Les exercices sont alors associés orthodontiques et le brossage [24,25].

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Spécificités de la prise en charge orthodontique des amélogenèses imparfaites

3a b

Fig. 3 - Reconstitutions coronaires provisoires chez un patient atteint d’AI avant pose du multi-attaches et apprentissage
du passage des brossettes (a) et après pose du multi-attaches et apprentissage du passage des brossettes (b).

Les reconstitutions coronaires provisoires ou définitives devront veil- préalable à l’acide phosphorique puis un rinçage, MR) ; les ciments
ler à préserver la santé parodontale (absence de sur- et sous-contours, verres ionomères modifiés par adjonction de résine (CVIMAR) pour
respect de la distance biologique et des embrasures, élimination des améliorer leurs propriétés mécaniques. Ils établissent une liaison
excès de ciments, surfaces parfaitement polies…) et le maintien d’une chimique avec l’émail ou la dentine. Leur utilisation peut donc se faire
bonne hygiène (brossage et passage des brossettes) (fig. 3a et b). sans mordançage.
Les systèmes MR présentent de fortes valeurs d’adhésion mais sont
Collage des attaches agressifs. Le mordançage préalable conduit à une perte de substance (8
Le collage des attaches orthodontiques chez les patients présentant une à 15 µm [31]), sur un émail déjà fragile. Les systèmes SAM présentent
AI est toujours un défi pour l’orthodontiste, puisqu’il est alors amené à des valeurs d’adhésion plus modestes (20 MPa). La pénétration de la
coller sur une surface moins favorable que celle à laquelle il est habitué, résine adhésive, suite à la déminéralisation acide peu agressive, est
à savoir l’émail sain. En effet, en cas d’AI, le collage se fera soit sur un de seulement 2 à 3 microns, contre 15 microns pour un mordançage
émail pathologique, soit sur la dentine mise à nue, soit sur un matériau préalable classique. Ces systèmes présentent l’avantage d’être moins
de restauration. iatrogènes pour l’intégrité amélaire, lors de la dépose de l’appareil
L’émail pathologique multi-attaches. La revue systématique d’Ekambaram et al. [33], de
La réduction du contenu minéral et l’augmentation de la phase orga- 2016, sur le collage sur l’émail hypominéralisé n’a cependant pas per-
nique de l’émail, en cas d’AI, sont à l’origine de décollements. Ces mis de conclure à la supériorité des adhésifs automordançant (SAM)
derniers se produisent le plus souvent à l’interface émail/résine, ce qui sur les systèmes classiques (MR). Selon Mano et al. [31], l’utilisation
majore le risque de fractures de l’émail [26]. du CVIMAR, en cas d’AI, présente l’avantage d’obtenir de bonnes valeurs
• Traitement de l’émail : afin de limiter ces décollements, Venezie d’adhésion, sans mordançage, donc en respectant l’intégrité amélaire, et
et al. ont proposé, en 1994, un protocole de déprotéinisation de l’émail de relarguer du fluor.
avant collage, par l’application d’une solution d’hypochlorite de sodium Les CVIMAR et les systèmes automordançants semblent ainsi à privilé-
(NaOCl) à 5 % sur la surface dentaire pendant 1 minute, suivie de son gier, lorsqu’un collage est prévu sur l’émail d’un sujet présentant une AI.
rinçage et de son séchage [27]. Ce traitement permettrait de dénaturer L’adhésion est suffisante et la dépose plus facile.
les protéines intrinsèques enfermant l’hydroxyapatite et faciliterait le La dentine
mordançage et la pénétration de la résine. En cas d’absence totale d’émail, il est nécessaire de connaître les proto-
Certaines études confirment cette hypothèse [28,29] et recommandent coles de collage sur la dentine (tabl. II). Selon certains auteurs, chez
l’application de NaOCl, après l’application d’acide orthophosphorique les patients atteints d’AI, la dentine est plus minéralisée et ressemble à
[29[. À l’inverse, d’autres études in vitro notent une diminution de la une dentine réactionnelle, avec des tubulis oblitérés. Cela diminuerait
force d’adhésion après l’application de NaOCl [30]. les valeurs d’adhésion [19, 34].
• Choix du matériau de collage : deux grandes familles de maté- Les autres substrats
riaux de collage sont couramment utilisées en orthodontie [31,32] : En cas de décollements répétés, il est possible de remplacer l’attache
les résines composites associées à des adhésifs hydrophobes ou vestibulaire par une bague scellée au ciment dans les secteurs posté-
hydrophiles, automordançants (systèmes automordançants, SAM) ou rieurs ou d’envisager la réalisation de couronnes provisoires en résine
non (ces adhésifs nécessitent, avant leur application, un mordançage ou de coiffes pédodontiques préformées (fig. 4a et b) sur lesquelles

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Anomalies des tissus durs de la dent

Fig. 4a, b - Coiffes préformées


sur les premières molaires
d’une patiente de 8 ans, atteinte
d’AI hypominéralisée (courtoisie
4a b Dr Alban Poitel)

Tableau II - Protocoles de collage à la dentine [32]


Résines composites
CV IM AR
Systèmes mordançage-rinçage Systèmes automordançants
Nettoyage Nettoyage Nettoyage
brossette + ponce brossette + ponce Brossette + ponce
ou ou ou
microsablage à la poudre de bicarbonate microsablage à la poudre de bicarbonate microsablage à la poudre
de bicarbonate
Positionnement de l’attache chargée M ordançage
sur la dentine humide à l’acide orthophosphorique à 30 %, Application de l’adhésif
endant 15 secondes automordançant hydrophile
Ce protocole est recommandé par Sorel
pour le collage des attaches céramiques Aspiration Séchage doux
sur un émail absent ou très dégradé, pendant quelques secondes
en cas d’AI [32]. Rinçage pour évaporer le solvant

Absence de séchage pour ne pas déshydrater Positionnement de l’attache


la dentine et effondrer la matrice organique chargée de résine composite

Application d’un adhésif obligatoirement


hydrophile

Positionnement de l’attache chargée de résine


composite

des attaches seront collées ou des bagues scellées. L’orthodontiste sera


alors amené à coller ses attaches sur des matériaux de restauration très
divers (fig. 5, tabl. III).
La dépose
Il est estimé généralement que la dépose d’un appareil multi-attaches
entraîne une perte d’émail de 30 à 160 microns [31]. Cette manœuvre
devra donc être réalisée avec des précautions extrêmes chez les patients
atteints d’AI. Une fluoration pourra ensuite être envisagée, voire des res-
taurations collées, en cas de perte d’émail plus importante.

Fig. 5 - Complexité du collage dans les cas d’AI : bagues scellées


sur les premières molaires, collage sur l’émail pathologique
sur les canines, collage sur la résine des couronnes provisoires
5 pour les autres dents.

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Spécificités de la prise en charge orthodontique des amélogenèses imparfaites

Tableau III - Protocoles de collage sur différents matériaux de restauration [32]


Céramique et composite Résine pour dents provisoires Acier et amalgame
Suppression du glaçage M ême protocole que pour la céramique M icrosablage
par microsablage ou fraise diamantée ou à l’oxyde d’alumine
Réalisation de rétentions mécaniques
Application d’acide fluorhydrique à la fraise boule diamantée ou tungstène 0.6 ou 0.8 Application d’un primer métal
à 9%, pendant 2 minutes ou, mieux, All Bond
Collage avec la résine qui a servi à faire la dent
Aspiration provisoire (ex : Unifast GC). Séchage

Rinçage pendant 60 secondes Collage classique

Séchage

Application de 3 couches de silane

Application de l’adhésif

Positionnement de l’attache chargée

Alternatives L’insuffisance transversale maxillaire, souvent retrouvée, est traitée en


Face aux risques de lésions de l’émail et de décollements, inhérents fonction de son intensité et de l’âge du patient (synostose des sutures).
aux appareils multi-attaches, les traitements orthodontiques réalisés Si elle est marquée (endognathie), une expansion maxillaire rapide
par aligneurs peuvent représenter une alternative intéressante, dans orthopédique ou assistée chirurgicalement est réalisée avant la prépa-
certains cas d’AI. Ils requièrent toutefois, pour la plupart, le collage sur ration orthodontique. Si elle est modérée, elle est traitée par compensa-
les dents de taquets en composite, de forme variable, adaptés au mou- tion dento-alvéolaire, au cours de la préparation orthodontique [37] ou
vement dentaire désiré [35]. par Le Fort I tripartite, au cours de la chirurgie [19].
Certains systèmes (ex : Ideal Smile, GAC) ne nécessitent pas la pose de Hoppenreijs et al. [14,38] recommandent la réalisation d’une ostéotomie
taquets puisqu’ils déplacent les dents par des points de pression, incor- de Le Fort I plurisegmentaire quand la préparation orthodontique est
porés dans les gouttières. Il ne faut cependant pas oublier que les indica- rendue très difficile, voire impossible du fait de l’état très dégradé de
tions des aligneurs sont limitées, dans la mesure où certains mouvements, la denture. L’excès vertical postérieur, la courbe de Spee accentuée et
comme l’égression, sont restreints en amplitude avec ces dispositifs. l’arcade en lyre sont alors traités en un seul temps chirurgical. Les com-
plications potentielles des ostéotomies segmentaires sont des lésions
Traitement de l’infraclusion antérieure parodontales, radiculaires et vasculaires. Ces dernières peuvent entraî-
Face à une infraclusion antérieure, le diagnostic orthodontique doit ner une nécrose dentaire, la perte de dents voire de segments dento-
être précis et complet, afin de déterminer son origine squelettique ou alvéolaires entiers [39].
alvéolo-dentaire, maxillaire et/ou mandibulaire, antérieure et/ou posté- La stabilité des ostéotomies maxillaires plurisegmentaires dans le sens
rieure et l’éventuelle participation d’une dysfonction orofaciale. transversal est décevante mais améliorée par l’utilisation de fixations
Comme nous l’avons vu précédemment, en cas d’AI, l’infraclusion internes rigides (miniplaques). La récidive se fait principalement au
antérieure est plus fréquente que dans la population générale et sou- cours de l’année qui suit la chirurgie [38].
vent d’origine génétique et squelettique. Il existe cependant des cas où Après chirurgie, les patients atteints d’AI présentent plus d’instabilité
cette infraclusion est dento-alvéolaire, localisée alors au secteur inci- occlusale que les patients indemnes de cette affection, mais la même
sivo-canin et relève donc d’un traitement purement orthodontique. La stabilité squelettique et le même risque de résorptions condyliennes.
correction se fait alors à l’aide d’un appareil multi-attaches, en technique Selon Proffit, l’expansion maxillaire et l’épaction sont les interventions
continue ou segmentée, souvent avec des tractions inter-arcades verti- chirurgicales les moins stables alors que le Le Fort I, notamment d’im-
cales qui peuvent éventuellement prendre appui sur des ancrages osseux paction postérieure est de bon pronostic [38].
[36]. Les dysfonctions doivent être corrigées au préalable ou en parallèle. Une gouttière occlusale peut être utilisée en per-opératoire afin de repo-
En cas d’infraclusion d’origine squelettique, le traitement est le plus sitionner les segments dans la position désirée, si la hauteur coronaire
souvent orthodontico-chirurgical et tardif, afin de limiter le risque de le permet. Il est essentiel que le chirurgien soit informé du projet pro-
récidive lié à la croissance [37]. Le geste à privilégier est l’ostéotomie thétique, puisque le repositionnement vertical du maxillaire est déter-
de Le Fort I, avec impaction, le plus souvent différentielle, plus marquée miné par la position verticale du bord libre des incisives maxillaires par
postérieurement. Une ostéotomie sagittale des branches montantes et rapport à la lèvre supérieure. Si des couronnes sont prévues, un espace
une génioplastie sont souvent associées à la mandibule, afin de corriger libre d’inocclusion plus important que la moyenne doit être envisagé, du
les autres anomalies squelettiques. fait de la faible hauteur coronaire présente chez ces patients [14].

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Anomalies des tissus durs de la dent

Fig. 6a-f - Contention collée mandibulaire


mise en place après la réalisation
de la réhabilitation prothétique définitive. 6a f

b c d

Une gouttière occlusale ou des restaurations provisoires peuvent être orthopantomogramme six à douze mois après la pose puis tous les ans,
utiles pendant la phase de stabilisation post-chirurgicale, dans la jusqu’à la fin du traitement [20].
mesure où l’intercuspidation laisse souvent à désirer chez ces patients Les inclusions
du fait des morphologies coronaires atypiques. En cas d’inclusion, de nombreux facteurs sont à prendre en considé-
Les restaurations définitives ne pourront être envisagées qu’un an après ration, afin de choisir entre une simple surveillance radiologique de la
la chirurgie. Cela laisse un temps d’adaptation au patient et la possibilité dent, son extraction, sa mise en place orthodontique ou enfin son auto-
d’une compensation par la prothèse d’une éventuelle récidive [14]. transplantation.
Si la traction orthodontico-chirurgicale est envisagée, il ne faudra pas
Traitement des autres anomalies oublier qu’elle réclame des ancrages solides et une excellente motiva-
fréquemment associées aux AI tion de la part du patient. En effet, en cas d’AI, les échecs sont fréquents,
Les résorptions radiculaires liés, entre autres, à de nombreux décollements du dispositif de traction
Elles sont un risque inhérent à tout traitement orthodontique, mais [20,40,41].
encore plus en cas d’AI, puisque cette affection présente plusieurs fac- En ce qui concerne les canines maxillaires incluses en position palatine,
teurs prédisposants à cet effet iatrogène : anomalies radiculaires, tauro- il n’y a pas de consensus au sein de la littérature sur la technique chirur-
dontisme, traitements longs [20]… gicale d’exposition à privilégier : ouverte ou fermée [21]. En cas d’AI,
L’orthodontiste devra être particulièrement vigilant quant à l’inten- Arkutu recommande cependant la technique ouverte, si la profondeur
sité et la direction des forces qu’il applique et mettre en place une d’inclusion le permet. Cela évite une nouvelle intervention chirurgicale,
surveillance radiologique accrue, avec réalisation, a minima, d’un si l’attache collée sur la dent incluse se décolle [20].

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Spécificités de la prise en charge orthodontique des amélogenèses imparfaites

Les agénésies La contention


En fonction de la situation, l’orthodontie peut soit fermer, soit ouvrir, Elle est essentielle, dans la mesure où de nombreux facteurs d’ins-
soit maintenir, soit répartir les espaces, en attendant une réhabilitation tabilité sont présents chez ces patients, et en premier lieu le manque
prothétique. d’engrènement lié aux anomalies coronaires et aux dents manquantes.
En cas d’agénésies multiples, le recours à des ancrages osseux (mini- L’infraclusion antérieure, fréquente chez ces patients, est une malocclu-
vis, miniplaques) peut s’avérer particulièrement intéressant, ainsi que la sion très récidivante, du fait des difficultés de rééducation des dysfonc-
réalisation de maquettes prévisionnelles réelles ou virtuelles. Ces der- tions, du caractère génétique du schéma de croissance, de l’instabilité
nières facilitent en effet la communication entre les différents spécia- de certains gestes chirurgicaux… Toutes les contentions classiques,
listes de l’équipe pluridisciplinaire et renforcent la motivation du patient, amovibles (gouttières, plaques de Hawley…) ou collées, peuvent être
en visualisant les objectifs de traitement. utilisées. Elles sont souvent évolutives, puisqu’elles doivent accompa-
Les finitions gner les différentes étapes de la réhabilitation prothétique (fig. 6a à f).
Les finitions sont particulièrement délicates chez les patients atteints
d’AI, dans la mesure où ceux-ci présentent des anatomies coronaires
atypiques, soit du fait des défauts amélaires présentés, soit du fait des Conclusion
restaurations réalisées. Les informations contenues dans nos boîtiers Les patients atteints d’AI présentent des anomalies dentaires et squelet-
ne sont pas ou mal adaptées à ces anomalies anatomiques. De nom- tiques bien particulières, requérant une prise en charge orthodontique
breux plis d’individualisation doivent dès lors être réalisés sur l’arc. spécifique. Leurs traitements, longs et complexes, demandent de
Les critères de finitions orthodontiques doivent être recherchés pour leur part et de leur famille, une motivation sans faille. L’orthodontiste
tous les patients, porteurs ou non d’AI ; cependant, la réhabilitation pro- doit s’intégrer à une équipe pluridisciplinaire, seule à même d’offrir à
thétique peut dans certains nous aider à parfaire cette étape thérapeu- ces patients une réhabilitation prothétique esthétique et fonctionnelle
tique [20]. durable, qui augmente significativement leur qualité de vie.

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