Vous êtes sur la page 1sur 8

Chapitre I

CONSTANTES PHYSIQUES ET UNITES

La résolution des exercices et problèmes de thermodynamique appliquée au génie


énergétique nécessite de connaître certaines constantes physiques ainsi que les facteurs de
conversion des unités usuelles des divers systèmes : système international, système anglo-
saxon, voire même des systèmes anciens ou de type technique. Par ailleurs, il est important
de respecter les règles d'écriture des unités et de leurs symboles.
L'objet de ce chapitre est de rappeler ces divers éléments utiles dans les métiers
scientifiques et techniques.

1. Valeurs de quelques constantes physiques

Constante Symbole Valeur Unité


Nombre d’Avogadro NA 6,02214.1023
Constante du gaz parfait ܴത 8,3145 J/K.mol
Constante de Planck h 6,626.10-34 J.s
Constante de Boltzmann ݇ ൌ ܴതΤܰ஺ 1,380.10-23 J/K
Température normale T0 273,15 K
Volume molaire normal du gaz parfait ܸത଴ 22,414.10-3 m3/mol
101325 Pa
Pression atmosphérique normale P0 760 mmHg
1 atm
1 at
Pression atmosphérique technique Pat 1 kgf/cm2
98066,5 Pa
Accélération de la pesanteur g 9,80665 m/s2
2 CHAPITRE I. CONSTANTES PHYSIQUES ET UNITES

2. Facteurs de conversion des unités usuelles


Longueur. Unité fondamentale : le mètre (m)
1 foot (ft) = 0,3048 m
1 inch (in) = 0,0254 m
1 yard (yd) = 0,9144 m

Masse. Unité fondamentale : le kilogramme (kg)


1 pound (lbm) = 0,4536 kg
1 ton (ton) = 1016,05 kg
1 tonne (t) = 1000 kg

Temps. Unité fondamentale : la seconde (s)

Température. Unité fondamentale : le kelvin (K)


degré Celsius (°C) : T°C = TK - 273,15
9
degré Fahrenheit (°F) : t°F = T°C + 32
5
degré Rankine (°R) : T°R = t°F + 459,67 = 1,8 TK

Force. Unité de base : le newton (N) = 1 kg.m.s-2


1 kilogramme-force (kgf) = 1 kg.g = 9,80665 N
1 dyn = 10-5 N
1 pound (Lb) = 4,4483 N

Pression. Unité de base : le pascal (Pa) = 1 N/m2 = 1 kg.m-1.s-2


1 bar = 105 Pa = 1,020 kgf.cm-2 = 10,2.103 mm CE
1 atmosphère (atm) = 101325 Pa = 760 torr = 1,033 kgf.cm-2
1 atmosphère technique (at) = 98,066 kPa = 10 mCE
1 mmHg ou 1 torr = 133,32 Pa
1 mm de colonne d’eau (mmCE) = 9,81 Pa
1 pound force per square inch (psi ou Lb/in2) = 6894,87 Pa = 51,72 torr
1 pound force per square foot (Lb/ft2) = 47,88 Pa

Énergie. Unité de base : le joule (J) = 1 kg.m2.s-2


1 cal = 4,1864 J
1 thermie (ou frigorie) = 1000 kcal = 1,163 kWh = 1,581 ch.h
1 kWh = 1,36 ch.h = 3600 kJ
1 british thermal unit (Btu) = 1055,06 J = 252 cal
1 J =107 erg
3. UNITES ET REGLES D'ECRITURE 3

Puissance. Unité de base : le watt (W) = 1 J.s-1 = 1 kg.m2.s-3


1 kW = 1,36 ch = 0,86 th/h
1 horse power (HP) = 1,01387 ch = 745,7 W
1 cheval (ch) = 735,5 W
1 Btu/min = 17,58 W

3. Définitions officielles des unités et règles d'écriture


On donne ci-après les définitions officielles des unités de base telles qu’elles ont été
arrêtées par des conférences générales de poids et mesures. Elles sont données dans leur
intégralité administrative, ce qui peut nuire à leur limpidité mais garantit leur précision.

3.1. Unités du système international (SI)

Le mètre
Lorsque la Convention, en 1790, voulut, sur le rapport de Talleyrand, créer une unité de
longueur, sur une base fondamentalement naturelle, unité qui puisse être acceptée par tous
les pays, elle avait le choix entre trois possibilités :
x prendre la longueur du pendule battant la seconde, à la latitude de 45°,
x se référer au quart de cercle de l’équateur terrestre,
x se référer au quart de cercle du méridien terrestre.
La première solution avait deux inconvénients : d’une part elle exigeait une définition
précise de l’unité de temps, d’autre part elle dépendait de l’intensité de la pesanteur en un
lieu donné, intensité dont on commençait à supposer qu’elle n’était pas strictement
identique en tous les points du globe. La seconde se heurtait aux difficultés d’accès aux
zones équatoriales. On choisit donc la troisième solution.
La définition du mètre fut basée sur les mesures géodésiques de Delambre et Méchain.
Mais, au cours du 19ème siècle, on comprit que ces mesures étaient entachées de légères
erreurs : la 40 000 000ème partie du méridien terrestre était un peu plus grande que l’étalon.
Il était cependant impossible de modifier l’étalon, lequel, dans cette perspective, aurait dû
varier avec les progrès de la géodésie. Aussi, en 1889, abandonna-t-on les mesures
géographiques pour se référer au mètre prototype déposé au Pavillon de Breteuil à Sèvres,
prototype en platine iridié dont la longueur reproduisait celle du « Mètre des Archives » de
1799 pris dans « l’état où il se trouvait ».
Cette précaution oratoire était nécessaire, car on pensait que la barre pouvait, à la longue,
se courber sous son propre poids. De plus, ses extrémités portaient la trace des palpeurs
qui avaient servi à en faire des copies. Le mètre dit « à bouts » qui était mesuré d’une
extrémité à l’autre fut donc remplacé par un étalon en platine allié de 10 % d’iridium –
afin d’accroître sa dureté - et long d’environ 102 cm. La longueur de référence était
déterminée par la distance entre deux traits lus avec un microscope micrométrique.
Mais les progrès de la physique permirent de choisir une nouvelle référence véritablement
universelle : la longueur d’onde d’une radiation atomique. Depuis la Xème conférence
internationale de 1960, la définition de l’unité de longueur est la suivante : le mètre est la
longueur égale à 1 650 763,73 longueurs d’onde dans le vide de la radiation
correspondant à la transition entre les niveaux 2 p10 et 5 d5 de l’atome de krypton 89
(1960).
4 CHAPITRE I. CONSTANTES PHYSIQUES ET UNITES

Le kilogramme
Le kilogramme est la seule unité qui comporte un préfixe. Un tel illogisme a été reconnu
nécessaire car on ne pouvait modifier une unité si largement répandue. C’est aussi la seule
unité qui reste rattachée à un étalon. Sa définition est la suivante : le kilogramme est
l’unité de masse ; il est égal à la masse du prototype international du kilogramme (1889).
La seconde
Jusqu’en 1967, la seconde était déduite de la rotation terrestre. Désormais, elle est ainsi
définie : la seconde est la durée de 9 192 631 770 périodes de la radiation correspondant à
la transition entre les deux niveaux hyperfins de l’état fondamental de l’atome de césium
133 (1967).
L'ampère
L’ampère est l’intensité d’un courant constant qui, maintenu dans deux conducteurs
parallèles, rectilignes, de longueur infinie, de section circulaire négligeable et placés à une
distance de un mètre l’un de l’autre dans le vide, produirait entre ces conducteurs une force
égale à 2.10-7 newton par mètre de longueur (1946).
Le kelvin
Le kelvin, unité de température thermodynamique, est la fraction 1/273,15 de la
température thermodynamique du point triple de l’eau (1967).
La mole
La mole est la quantité de matière d’un système contenant autant d’entités élémentaires
qu’il y a d’atomes dans 0,012 kilogramme de carbone 12 (1967).
Lorsqu’on emploie la mole, les entités élémentaires doivent être spécifiées et peuvent être
des atomes, des molécules, des ions, des électrons, d’autres particules ou des groupements
de telles particules.
La candela
La candela est l’intensité lumineuse, dans la direction perpendiculaire, d’une surface de
1/600 000 mètre carré d’un corps noir à la température de congélation du platine sous la
pression de 101325 pascals (1967).

Les sept unités fondamentales adoptées en 1960 et 1971


Grandeur Unité Symbole
Longueur mètre m
Masse kilogramme kg
Temps seconde s
Température kelvin K
Quantité de matière mole mol
Intensité électrique ampère A
Intensité lumineuse candela cd

3.2. Unités légales en dehors du système international

Certaines unités ont été admises par décret du 4 décembre 1975 bien que n’étant pas
rattachées au SI. Les unes sont nécessaires aux physiciens, les autres sont utiles dans la vie
3. UNITES ET REGLES D'ECRITURE 5

courante.
Longueur : le mille (1852 m) est très utile en navigation, aérienne comme maritime, car il
correspond à la distance que l’on doit parcourir en moyenne sur le globe, à longitude
constante, entre des latitudes différentes d’une minute d’arc (le mille n’a pas de symbole).
Angle : la seule unité d’angle du SI est le radian (rad), angle qui, ayant son sommet au
centre d’un cercle, intercepte sur la circonférence de ce cercle un arc de longueur égale à
celle du rayon du cercle. En dehors du SI, sont admis : le tour (tr), qui représente la
circonférence (2S rad), le grade ou gon [(S/200) rad], le degré [(S/180) rad], la minute
[(S/10800) rad], la seconde [(S/648000) rad].
Masse : le carat métrique, unité propre au négoce et au commerce des pierres précieuses, il
vaut 2.10-1 g.
Masse atomique : l’unité de masse atomique (symbole P) n’a pas de nom particulier. Elle
est définie comme le 1/12 de la masse de carbone 12.
Temps : seule la seconde appartient au SI. Minute, heure et jour sont des multiples non
décimaux de la seconde, qui ne se trouvent pas rattachés au système.
Vitesse : seules les vitesses exprimées en m/s appartiennent au SI ; le km/h et le nœud,
vitesse correspondant à un mille par heure, n'en font pas partie.
Vitesse angulaire : seul le radian par seconde (rad/s) appartient au SI. Le tour par minute
(tr/min) et le tour par seconde (tr/s) sont en dehors.
Énergie : wattheure et kilowattheure, qui font intervenir l’heure, n’appartiennent pas au
SI. L’électronvolt (eV) non plus ; il est pourtant indispensable aux atomistes : énergie
acquise par un électron accéléré sous une différence de potentiel de 1V dans le vide.
Quantité d’électricité : l’ampère heure (Ah) est légal mais n’appartient pas au SI. Sa
valeur est de 3600 coulombs.
Activité d’un radionucléide : la seule unité SI est le becquerel (Bq) (le curie (Cu)
n’appartient pas à ce système). Il est défini ainsi : activité d’une quantité de nucléide
radioactif où se produisent spontanément 3,7.1010 transitions nucléaires spontanées par
seconde.

3.3. Règles d'écriture et de typographie des unités

Les noms d’unités, même s’ils sont formés par des noms de savants, sont
grammaticalement des noms communs. Ils doivent donc s’écrire sans majuscule et ils
suivent les règles normales pour la formation du pluriel. Ils prennent donc un s, sauf dans
le cas où ils se terminent par s, x, ou z (ainsi pour les lux, les hertz, les siemens) et dans le
cas où leur terminaison est en al (un quintal, des quintaux – exception : des pascals).
Les noms composés, pour les multiples et sous-multiples, s’écrivent sans trait d’union et
sans majuscule : hectogramme, kilowattheure.
Les symboles des unités sont – à l’exception du symbole de l’ohm qui est ȍ – exprimés en
caractères romains minuscules, ainsi kg pour kilogramme. Exceptions : si le nom de l’unité
est celui d’un nom propre, le symbole est un caractère romain majuscule ; et s’il est
composé de deux ou trois lettres, le premier est une majuscule. D’où A pour ampère, Bq
pour becquerel (unité de radioactivité), C pour coulomb, F pour farad (en l’honneur de
Faraday), Gal pour gal (en l’honneur de Galilée), Gy pour gray (unité de rayonnement
ionisant), H pour henry (unité d’inductance électrique), Hz pour hertz, J pour joule, K pour
kelvin, N pour newton, Pa pour pascal (unité de pression), P pour poise (en l’honneur de
6 CHAPITRE I. CONSTANTES PHYSIQUES ET UNITES

Poiseuille) et Pl pour poiseuille (unité de viscosité dynamique), S pour siemens (unité de


conductance), St pour stokes (unité de viscosité cinématique), T pour tesla (unité
d’induction magnétique), V pour volt (en l’honneur d’Alexandre Volta), W pour watt, Wb
pour weber (unité de flux d’induction magnétique).
Attention ! Les symboles ne doivent jamais prendre la marque du pluriel. La remarque est
d’importance car on lit souvent dans la presse, par exemple, 1000 « kms ».

3.4. Préfixes

Préfixe Symbole Facteur par Préfixe Symbole Facteur par lequel


lequel est est multipliée
multipliée l’unité
l’unité
déci d 10-1 déca da 101
centi c 10-2 hecto h 102
milli m 10-3 kilo k 103
micro P 10-6 méga M 106
nano n 10-9 giga G 109
pico p 10-12 téra T 1012
femto f 10-15 peta P 1015
atto a 10-18 exa E 1018
Chapitre II

PREMIER PRINCIPE

1. Rappels

1.1. Conventions

x De l'énergie qui entre dans le système est considérée comme étant positive.
x Les variables intensives sont notées en lettres majuscules (ex : P pour la pression, T
pour la température).
x Les variables extensives sont notées en lettres majuscules si elles correspondent à
une quantité quelconque de système (ex : V pour le volume, U pour l'énergie
interne, H pour l'enthalpie). Elles sont notées en minuscules lorsqu'elles sont
"spécifiques", c'est-à-dire rapportées à une unité de système, par exemple, l'unité de
masse (ex : q chaleur massique, w travail massique, v volume massique, u énergie
interne massique, h enthalpie massique). On les note par une majuscule surlignée
lorsque ces grandeurs sont relatives à une mole.

1.2. Énoncé du Premier Principe (PP) ou Principe de la conservation de l'énergie

ܳ ൅ ܹ ൅ ‫ ܮܧ‬൅ ‫ ڮ‬ൌ οܷ ൅ ο‫ܧ‬௖ ൅ ο‫ܧ‬௣ ൅ ο‫ܧ‬௘௟ ൅ ‫ڮ‬


Q W

différents types système (6


d'énergies échangées variation des différents types (U, Ec , Ep , Eel , …)
entre le système et d'énergies propres au système
son milieu extérieur
frontière (F)
milieu extérieur
EL
ܳ = énergie thermique (ou chaleur) (ME)
ܹ = énergie mécanique (ou travail)
‫ = ܮܧ‬énergie électrique (transitant à travers la frontière du système)
ܷ = énergie interne
‫ܧ‬௖ = énergie cinétique macroscopique
‫ܧ‬௣ = énergie potentielle gravifique
‫ܧ‬௘௟ = énergie électrique (contenue dans le système)
8 CHAPITRE II . PREMIER PRINCIPE

Pour l'unité de masse du système, on écrit :


‫ ݓ‬൅ ‫ ݍ‬൅ ݈݁ ൅ ‫ ڮ‬ൌ ο‫ ݑ‬൅ ο݁௖ ൅ ο݁௣ ൅ ο݁௘௟ ൅ ‫ڮ‬

1.3. Premier Principe sous forme technique

Dans de nombreux cas techniques, le système est un élément de fluide en écoulement


permanent à travers une machine. On a alors l'habitude de séparer, dans l'énergie
mécanique échangée entre le fluide
et son milieu extérieur, l'énergie Wt
échangée avec les éléments mobiles V
1 1' 1 1 ; P V2 ; P2 2 2'
de la machine (qui sont en relation c 1
c2
avec un arbre moteur ou récepteur),
notée Wt (dit travail technique) de z1 l1 Wa l2 z2
l'énergie échangée entre le fluide- Q
système et le fluide-milieu extérieur
dans les canalisations, à l'entrée
(repérée 1) et à la sortie (repérée 2) de la machine. Cette énergie, due à l'écoulement du
fluide et à la pression est égale àܲଵ ܸଵ െ ܲଶ ܸଶ . On a :
ܹ ൌ ܹ௧ ൅ ܲଵ ܸଵ െ ܲଶ ܸଶ
Alors, en admettant que les seules formes d'énergie mises en jeu sont de type mécanique et
thermique, on a :
ܹ௧ ൅ ܳ ൌ οܷଵଶ ൅ ܲଶ ܸଶ െ ܲଵ ܸଵ ൅ ο‫ܧ‬௖ଵଶ ൅ ο‫ܧ‬௣ଵଶ
soit :
ܹ௧ ൅ ܳ ൌ ο‫ܪ‬ଵଶ ൅ ο‫ܧ‬௖ଵଶ ൅ ο‫ܧ‬௣ଵଶ
avec :
ο‫ܪ‬ଵଶ ൌ οܷଵଶ ൅ οሺܸܲ ሻଵଶ
Pour l'unité de masse de fluide transitant de l'état 1 à l'état 2 :
௖మ
‫ݓ‬௧ଵଶ ൅ ‫ݍ‬ଵଶ ൌ ο݄ଵଶ ൅ ο ቀ ଶ ቁ ൅ οሺ݃‫ݖ‬ሻଵଶ
ଵଶ

H, h = enthalpie, enthalpie massique : ݄ ൌ ‫ ݑ‬൅ ܲ‫ݒ‬


c = vitesse
z = altitude
g = accélération de la pesanteur
Remarques
1) Entre le travail technique Wt et l'énergie mécanique mise en jeu sur l'arbre de la machine
Wa existe une différence due à la dégradation d'énergie par les divers frottements.
2) Dans la quasi totalité des cas d'études de transformations sur des gaz, on est en droit de
négliger la variation d'énergie potentielle. La seule exception pratique est celle de l'étude
des cheminées.
3) De même dans de nombreux problèmes et en première approximation, on peut négliger
la variation d'énergie cinétique devant les autres types d'énergie mis en jeu. Cette remarque
a pour conséquence que la plupart des énoncés de problèmes ne fournit aucune
information permettant de calculer la variation d'énergie cinétique comme par exemple les

Vous aimerez peut-être aussi