Vous êtes sur la page 1sur 9

COURS DE RESISTANCE DES MATERIAUX

Objectif
La conception des structures de bâtiment et de génie civil doit tenir compte de multiples exigences et
d’un grand nombre de contraintes d’origine fonctionnelle ou naturelle. Les exigences fondamentales
de sécurité sont fixées par des textes réglementaires ou normatifs. Il en va de même pour certaines
contraintes d’origine fonctionnelle (par exemple charges d’exploitation) ou naturelle (par exemple
influences de l’environnement, actions climatiques, évolution des propriétés des matériaux). L’étude et
le dimensionnement de la structure nécessitent le recours à des modèles : modèles des actions,
modèles de comportement des matériaux et de produits, modèles d’analyse structurale. Ces derniers
modèles peuvent être de complexité variable selon la structure étudiée.
La résistance des matériaux traditionnelle fournit des modèles d’analyse structurale, et les plus
élémentaires d’entre eux sont suffisants dans la plupart des cas : ce sont les modèles de poteaux, de
barres bi-articulées, de poutres (poutres droites ou courbes, à section pleine ou à parois minces) et de
certaines plaques de géométrie particulière.
Le cours de résistance des matériaux dispensé au C.H.E.C. n’est pas un cours d’initiation. Même si
quelques rappels élémentaires sont parfois utiles, il s’agit d’un cours de perfectionnement s’adressant
aux titulaires d’un diplôme d’ingénieur ou d’une maîtrise universitaire, en vue de compléter leur
formation initiale : perfectionnement dans l’étude des contraintes dues à l’effort tranchant et à la
torsion dans les poutres à parois minces, perfectionnement dans l’analyse structurale statique par la
méthode des forces et la méthode des déplacements. Certes, il est rare que l’on se livre, dans les
entreprises et les bureaux d’ingénierie, à de savants calculs manuels. Au delà d’un
approfondissement des connaissances en matière de fonctionnement des structures, il s’agit
d’acquérir une compréhension correcte du développement des contraintes dans les éléments
structuraux, et une appréciation intuitive du cheminement des efforts dans les systèmes plans et
spatiaux ainsi que de la déformation géométrique des structures du fait des efforts qu’elles subissent.
Le cours de résistance des matériaux est complété par des cours de dynamique, d’instabilité et de
modélisation des structures.

Programme
Le programme représente 108 heures d’enseignement et comporte une première phase de ‘’rappels’’,
suivie d’un examen dès la fin du mois de septembre, puis une phase de développements. La première
phase comporte 8 séances de cours et 9 séances d’application, la deuxième phase comporte 19
séances d’application.
Cours de résistance des matériaux

RDM I – 8 Cours
1 ) Caractéristiques géométriques des sections.
Définition de la poutre, conditions d’équilibre et conditions de compatibilité.

2) Théorie des poutres : hypothèses fondamentales.


Contraintes et déformations élémentaires dues à N, M et V.

3) Poutres droites isostatiques


Détermination des sollicitations et des déformations. Lignes d’influence

4 ) Formules de Bresse. Théorie du potentiel interne.

5) Poutres continues.
Equation des trois moments. Méthode des foyers.

7) Méthode des forces ou des coupures.


Intégrales de Mohr.

8) Calcul des ossatures et des systèmes réticulés à l’aide de la méthode des forces.

RDM I – 9 Séances d’applications


1 ) Caractéristiques géométriques des sections.
Rappel des principaux résultats pour le calcul des caractéristiques mécaniques des sections.

2) Théorie des poutres.


Rappels des principaux résultats : contraintes dues à l’effort normal ; déformations
Rappels des principaux résultats : effets thermiques, flexion, contraintes, équations d’équilibre,
flexion composée, noyau central en compression excentrée, axe neutre.

3) Poutres droites isostatiques


Equations de Bresse.
Rappels sur la déformation élastique des poutres

4 ) Théorie du potentiel interne. Théorème de Castigliano.


Poutres hyperstatiques à une travée.
Applications élémentaires du théorème de Castigliano : calculs de déplacements (poutres
isostatiques, droites ou courbes). Variantes de la poutre hyperstatique à une travée

5) & 6) Poutres continues.


Equation des trois moments. Méthode des foyers.
Lignes d’influence. Déformations des poutres continues

7) Méthode des forces ou des coupures. Intégrales de Mohr.

8) & 9) Calcul des ossatures et des systèmes réticulés à l’aide de la méthode des forces.
Cours de résistance des matériaux

RDM II – 19 Séances d’applications

1a) Objet de la résistance des matériaux


Dimensionnement des structures (actions, sollicitations, contraintes, déformations et mécanismes de
rupture). Baisse de valeur d'une structure dans le temps, ELS et ELU. Les modèles de base de la
RDM (poteaux, poutres, dalles, coques).

1b) Théorie de l’élasticité


Hypothèses, comportement des matériaux usuels, analyse des déformations et des contraintes - Loi
de Hooke - Résolution des problèmes d'élasticité tridimensionnelle. Elasticité plane. Energie
potentielle d’un milieu continu élastique. Représentation de Mohr des contraintes.

2) Théorie de l’élasticité (suite):


Equilibre d'un liquide
Etreinte d’un cube en béton
Barre verticale dans le champ de pesanteur
Barrage triangulaire
Contraintes et déformations dans un disque en rotation rapide
Cercles de Mohr : Notion de courbe intrinsèque
Application détaillée de la représentation de Mohr aux poutres en BA et BP (contraintes principales,
fissuration), exercice de recherche de contraintes principales
Cercles de Mohr et théorie de Rankine

3) Rappel des équations différentielles élémentaires des poutres.


Théorie élémentaire de l'effort tranchant dans les poutres à section pleine. Propriétés des contraintes
tangentes. Section réduite, énergie de déformation, déformation d'effort tranchant. Exemple traité :
section rectangulaire.
Poutre-console constituée de planches
Cisaillements et section réduite : section triangulaire et circulaire
Poutre sur sol infiniment rigide (pour illustrer le problème de la déformabilité d'effort tranchant)

4) Etude de l’effort tranchant dans les poutres à parois minces.


Définition de l’aire sectorielle. Propriétés, autres grandeurs sectorielles. Flux de cisaillement d'effort
tranchant dans une section mince ouverte : application de la théorie élémentaire de l'effort tranchant.
Centre de cisaillement
Détermination pratique du centre de cisaillement : méthode directe et méthode sectorielle. Cas
évidents.
Section en I : détermination du flux de cisaillement sous V z et Vy , puis du centre de flexion par la
méthode directe et la méthode sectorielle
Section en U - Détermination du centre de cisaillement par la méthode directe

5) Effort tranchant des les poutres à parois minces (suite).


Section en Z : calcul du flux de cisaillement
Section circulaire ouverte : centre de cisaillement par méthode sectorielle et méthode directe
Section de l'aérotrain : centre de cisaillement par méthode directe et méthode sectorielle
Théorie de l'effort tranchant dans les sections fermées multicellulaires. Formulation générale.

6) Effort tranchant dans les sections minces fermées (suite)


Mise en évidence du centre de cisaillement dans le cas particulier des sections unicellulaires : notion
de fonction sectorielle, formules de changement de pôle.
Détermination du centre de cisaillement dans un caisson unicellulaire sous l'effet de Vy (méthode
directe et méthode sectorielle)
Calcul des cisaillements dus à Vz dans une section bi-tubulaire à 3 âmes
Cours de résistance des matériaux

7a) Introduction à l’effet Résal


Poutre de hauteur linéairement variable
Effet Résal dans les ponts de hauteur variable.

7b) Torsion pure libre et uniforme dans les poutres à section pleine.
Rotation relative des sections les unes par rapport aux autres. Propriétés des contraintes de
cisaillement Equation d'équilibre des poutres en torsion.
Cas des sections circulaires - moment d'inertie de torsion.
Gauchissement dans le cas général. Energie potentielle. Formule de fermeture des contraintes.

8) Torsion
La tache de colle
Sollicitations dans une poutre coudée spatiale
Cas des sections rectangulaires allongées. Sommation des moments d’inertie de torsion.
Torsion pure libre et uniforme dans les poutres à parois minces ouvertes. Loi du gauchissement des
sections ouvertes.
Torsion dans les poutres à parois minces à section fermée unicellulaire : formules, précision de la
théorie élémentaire, gauchissement.
Cas général : calcul des cisaillements dans les sections multicellulaires.
Calcul du moment d'inertie de torsion d'une section bi-tubulaire

9a) Torsion gênée des profils minces ouverts


Aspects physiques, contraintes normales, centre de torsion, contraintes de cisaillement secondaires,
paradoxe. Equation différentielle de la torsion gênée. Solution générale. Conditions aux limites.
Notion de bimoment.

9b) Etude de la flexion transversale d’une poutre à parois minces


Flexion transversale du pont-canal

10a) Flexion transversale (suite)


Flexion transversale du caisson de section carrée

10b) Les matrices-transfert.


Expression générale pour une poutre droite avec chargement quelconque. Traitement des charges
concentrées et des appuis élastiques. Utilisation des matrices-transfert pour le calcul des poutres à
une travée, conditions aux limites.
Utilisation pour le calcul des poutres sur appuis élastiques. Equation des poutres sur sol élastique -
Détermination de leur matrice-transfert. Applications des matrices-transfert au calcul des fondations
et des écrans de soutènement.
Poutre simplement appuyée, avec appui élastique et charge concentrée à l’extrémité
Pieu en sol élastique

11a) Extension des théorèmes de Castigliano et Ménabrea aux structures dotées d’appuis
élastiques linéaires. :
Poutre sur appui simple à gauche et appui élastique à droite, charge concentrée en son milieu. Calcul
du déplacement sous la charge et au droit de l'appui élastique.

11b) Equations canoniques de la méthode des forces avec liaisons élastiques.


Poutre à deux travées avec appui central élastique et charge uniformément répartie.

11c) Effets thermiques dans les poutres


Déformation d'une poutre isostatique. Calcul des déplacements dans un système hyperstatique.
Méthode des forces et calcul des déplacements avec effets thermiques.
Poutre encastrée-simplement appuyée, soumise à un gradient thermique linéaire.
Cours de résistance des matériaux

12) Méthode des forces.


Poutre à trois travées avec deux appuis intermédiaires élastiques et charge uniforme sur une travée
de rive : calcul des moments puis du déplacement vertical au droit de l'un des appuis élastiques
Poutre bi-encastrée avec gradient thermique, puis poutre encastrée-appuyée (appui fixe en fibre
inférieure) avec gradient thermique : calcul du moment hyperstatique et de la déformée
Portique avec montant encastré et traverse sur appui mobile. Gradient thermique. Calculer le
déplacement du nœud

13) Méthode des forces. Généralités sur les arcs.


Arc demi-circulaire avec appui élastique et charge répartie uniformément selon la corde, puis effets
thermiques
Centre élastique des arcs
Portique encastré-articulé avec charge uniformément répartie sur la traverse : calculer le
déplacement horizontal de la dite traverse

14) Méthodes des forces (suite et fin)


Portique bi-encastré soumis à un déplacement de la base d’un montant puis à un gradient thermique
dans la traverse. Lever l’indétermination statique avec trois rotules : calculer le déplacement vertical
du milieu de la traverse
Déformation d’un anneau suspendu soumis à une charge Q verticale
Anneau circulaire soumis à son poids propre

15) Structures spatiales


Poutre coudée à 3 branches et charge verticale en son extrémité : calcul du déplacement sous la
charge
Demi-anneau plan encastré en flexion et libre en torsion soumis à une force perpendiculaire à son
plan : calcul du déplacement
Deux poutres croisées avec charge uniforme sur la moitié d’une des poutres

16a) Précontrainte et résistance des matériaux


Effets de la précontrainte dans une poutre à deux travées : câble rectiligne et câble dévié;
articulation sur appui central, coupure ou non coupure du câble

16b) Ponts construits en encorbellement.


Effets du clavage dans un pont construit par encorbellements successifs : pont à quatre travées avec
précontrainte de continuité trapézoïdale.

16c) Ponts poussés


Poutre semi-infinie avec moment en tête, puis charge uniforme et enfin précontrainte non centrée

17) Méthode manuelle des déplacements


Exposé de la méthode
Poutre encastrée-articulée avec charge uniforme sur sa seconde moitié. Prise en compte d’un appui
élastique en son milieu. Effets d’un gradient thermique
Portique avec un montant et une traverse chargée par une charge concentrée
Portique avec deux montants, une articulation et une charge uniformément répartie sur la traverse
supérieure - mise en équation

18) Méthode manuelle des déplacements


Effets de gradients thermiques dans la poutre à 2 travées encastrée à l’origine et dans le portique à
un seul montant et une traverse
Poutre à deux travées avec encastrement à l’origine, charge concentrée et couple concentré au
milieu de la première travée

19) Méthode matricielle des déplacements


Etude matricielle d’une potence articulée - Etude d’une potence à trois barres avec élévation de
température, puis élaboration de la matrice de rigidité d’une poutre fléchie
Cours de résistance des matériaux

Annales 2005 – Composition de résistance des matériaux

Durée : 3 heures Tous documents autorisés

La composition comporte trois exercices. Il est conseillé de les traiter dans l’ordre, compte tenu de leur
degré de difficulté croissant. La longueur de l’énoncé du 3ème exercice est due au complément
d’informations qu’il nécessite.

Exercice n°1

On considère la poutre brisée (ABCD) représentée sur la figure 1. Elle est de rigidité de flexion
constante EI et dispose de trois appuis simples mobiles sans frottement en A, C et D. Elle est soumise
en B à une force horizontale F.

Figure 1

1) Déterminer le diagramme du moment fléchissant induit par la force F.


2) Calculer le déplacement vertical et le déplacement horizontal du point B en fonction de F, a,
EI. On néglige les déformations d’effort normal devant celles de flexion.
3) Dessiner la déformée de la poutre brisée (ABCD).

Exercice n° 2

On considère la poutre brisée (ABCD) représentée sur la figure 2. Elle est parfaitement encastrée en
ses extrémités A et D, et sa rigidité de flexion est constante, égale à EI. On néglige les déformations
d’effort normal devant celles dues à la flexion.
Cours de résistance des matériaux

Figure 2

1) Quel est le degré d’hyperstaticité de la poutre ?


2) Une charge verticale Q est appliquée à la poutre, au milieu I de sa partie horizontale BC.
Déterminer le diagramme du moment fléchissant dû à Q (il est conseillé de rendre le système
isostatique en tenant compte au mieux de certaines symétries).
3) Calculer le déplacement horizontal et l’angle de rotation de la poutre en B sous l’effet de la charge
Q, en fonction de Q, a, EI. Dessiner (sans autre calcul) l’allure de la déformée de la structure.
4) La charge Q étant supprimée, la poutre (ABCD) subit une variation uniforme de température T. On
appelle  son coefficient de dilatation thermique. Déterminer le diagramme du moment fléchissant
engendré par cette variation de température. Calculer le déplacement horizontal et l’angle de rotation
de la poutre en B sous l’effet de la variation de température, en fonction, lorsque nécessaire, de a, 
et T. Dessiner (sans autre calcul) l’allure de la déformée de la structure.

Exercice n°3

Dans cet exercice, on se propose d’étudier quelques aspects du fonctionnement du pont représenté
sur la figure 3. Son tablier (ABCD), continu, possède une rigidité de flexion EI supposée constante. On
note L la longueur de la travée centrale, L/2 celles des travées de rive.

Figure 3

Le tablier est parfaitement encastré en tête des deux piles BB’, de hauteur H, et CC’, de hauteur H/2.
Ces piles sont de sections constantes, identiques, et confectionnées dans le même matériau que le
tablier : leur rigidité de flexion est notée EJ.
En A, le tablier repose sur un appui simple fixe, et en C sur un appui simple mobile.
Cours de résistance des matériaux

1) Question préliminaire
On considère (figure 4) une poutre droite de longueur a, de rigidité de flexion constante EI,
parfaitement encastrée à l’origine A et élastiquement encastrée en son extrémité B : le déplacement
vertical y est nul et la rotation B est liée au couple MB (non représenté), compté positivement selon
l’orientation du repère local Oxy de la figure 4 et égal au moment fléchissant en convention usuelle de
la résistance des matériaux, par la relation  B  M B . Déterminer la relation entre le couple MA
appliqué en A, compté positivement selon l’orientation du repère local de la poutre Oxy (moment
nodal), et la rotation d’angle A de l’encastrement A. On exprimera cette relation sous la forme
4 EI
MA  k A en donnant l’expression de k en fonction de , EI, a. Que devient cette relation
a
lorsque la souplesse de l’appui élastique en B est nulle ou infinie ? Que vaut MB dans ces deux cas
particuliers ?

Figure 4

2) La travée centrale (BC) du tablier reçoit une charge uniformément répartie de densité q (figure 5).
Les piles du pont sont supposées élastiquement encastrées en B’ et C’ au droit de leurs fondations.
On suppose que les souplesses des deux fondations sont les mêmes (même coefficient  avec les
notations de la question précédente).

Figure 5

Compte tenu des liaisons imposées au système, les efforts dans cette travée sont uniquement
déterminés par les rotations des nœuds B et C (figure 6).

Figure 6

J L
On pose  4 .
I H
Cours de résistance des matériaux

En écrivant les équations d’équilibre des nœuds B et C (à savoir la nullité de la somme des moments
transmis par ces nœuds aux poutres qui leur sont liées), calculer les angles de rotation B et C des
nœuds B et C en fonction de q, L, EI, , k. On rappelle que les moments nodaux dus à une charge
uniformément répartie dans une poutre bi-encastrée valent :
qa 2
- à l’origine :
12
qa 2
- à l’extrémité : 
12
3) En déduire le moment fléchissant au milieu de la travée centrale. Evaluer la différence entre les
valeurs du moment fléchissant de la question précédente si l’on suppose que les liaisons en B’ et C’
sont parfaitement rigides ou parfaitement articulées.
Application numérique : I = 14 m4 ; J = 16 m4, H = 50 m ; L = 70 m.
Commentez les résultats obtenus.

Vous aimerez peut-être aussi