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LE PLIAGE

1. Façonnage à partir de tôles : pliage.


1.1 Pliage :
Sous l’action d’une force appliquée sur un flan (ébauche découpée), le produit fléchit
suffisant pour obtenir une pièce développable. Permettant un ou plusieurs changements
de direction qui définiront un ou plusieurs angles.

1.1.1 Mode opératoire :


On distingue 2 techniques de pliage
:

 La pièce à plier repose sur les deux appuis d’un vé.


 La pièce est encastrée par l’une de ses parties.

 Epaisseur : e
 Longueur développée : LD
 Longueur à plier : L
 Rayon de pliage : R
 Angle de pliage : Â

LD
2. Calcul de pliage :
1. Fibre neutre :
C’est la fibre de la tôle qui ne se déforme pas (ni allongement ni raccourcissement).Sa
position dans la tôle dépend de 2 facteurs : l’épaisseur de la tôle et le rayon de pliage

2. Epaisseur tôle < 1,5 ou 2mm.


La fibre neutre se trouve à l’inté rie ur de la tôle donc,
prendre les cotes inté rie ure s

a- Rayon intérieur < épaisseur


Le rayon intérieur est négligé
Exemple:
Calculer la longueur avant pliage de la tôle dessinée
ci-contre.
L = ....................................................................
= ...................

b- Rayon intérieur > épaisseur


Le rayon intérieur n’est plus négligé
Exemple:
Calculer la longueur avant pliage de la tôle
dessinée ci-contre.
L = ....................................................................
= ....................................................................
= ...................

3- Epaisseur tôle > 1,5 ou 2mm

La fibre neutre se trouve à mi-é pais seur de la tôle.

Exemple:
Calculer la longueur avant pliage de la tôle
dessinée ci-contre.
L = ....................................................................
....................................................................
= ...................

Exemple:
Calculer la longueur avant pliage de la tôle
dessinée ci-contre.
L = ....................................................................
....................................................................
INTRODUCTION :

Le pliage est une opération de conformation à froid qui consiste à déformer une tôle plane en
changeant la direction de ses fibres de façon brusque suivant un angle.
Ci-dessous un poinçon applique une force F sur une tôle qui va s’enfoncer dans une matrice
appelé Vé.
Il existe plusieurs techniques pour plier une pièce : pliage en l’air dans une presse-plieuse, pliage
en frappe, pliage sur plieuse à sommier ou universelle…

Pliage sur presse plieuse Pliage sur plieuse universelle ou a sommier

I – LE PLI.
Au niveau des fibres, que se passe-t-il ?
Lors du pliage, la tôle subit une pression qui change l’orientation des fibres.
Les fibres intérieures sont comprimées alors que celles extérieures subissent un étirement.
L’angle obtenu est appelé « angle de pliage ».

Zone de

Zone d’étirement

Entre les deux zones de déformations, la fibre neutre qui ne subit aucun
allongement ni raccourcissement sera la base de notre calcul de la
longueur développée.
En effet, si nous savons déterminer la longueur de cette fibre qui ne subit
aucune déformation après pliage, nous trouverons la longueur de la tôle
avant pliage.

Tableau du positionnement de la fibre neutre.

Elle se situe à la distance a du bord intérieur. Suivant le rapport Ri/e, a varie


comme suit:
Exemple :
Ri/e Environ 1 Environ2 Environ 3
a e/3 2e/5 e/2
Exemple :
Avec une tôle épaisseur 2 mm, un Rayon intérieur de 2,5 mm.

Ri /e = 2.5/2 = 1.25 soit a = e/3 = 2/3 = 0.666mm.


la fibre de neutre se trouve à environs 1/3 de l’épaisseur soit 0.666m

II – LA COTATION EN PLIAGE
En pliage, plusieurs cotations apparaissent : la longueur d’un bord plié, le rayon de pliage, l’angle
de pliage, la longueur de pliage, etc. … Nous allons passer en revue tous ces paramètres.

La cotation d’une pièce pliée.

La cotation d’un bord plié se fait en intérieur ou extérieur ou même suivant des cotes mixtes entre
l’intérieur et l’extérieur, cela en fonction du dessinateur ou des contraintes à respecter pour
certaines pièces (contraintes d’ajustement par exemple).

Le rayon de pliage appelé aussi rayon intérieur de pliage ou Ri.

Le rayon de pliage est défini selon la machine employée et les contraintes du dessin de la pièce.
La plupart du temps, le dessin n’impose pas de rayon. C’est la machine utilisé qui définira à ce
moment sa valeur.

Sur une presse plieuse : le rayon intérieur dépend du Vé. On admettra :

Ri = Vé/6

A noter que le rayon intérieur possible varie aussi en fonction de la matière et de son coefficient
d’allongement. Retenons que plus la matière est malléable, plus le rayon intérieur pourra être petit,
sans que l’on observe des défauts de criquage (cassure à l’extérieur du pli).
Sur une plieuse universelle : le rayon de pliage est défini par l’opérateur (ou le plan de définition)
durant le réglage du tablier de la machine. Dans ce cas, nous travaillerons avec le rayon extérieur
du pli, le tablier parcourant l’extérieur du pli.

L’angle de pliage ou l’angle du pli.

Il est défini par le dessin de définition de la pièce et peut être réalisé suivant les capacités machine.
L’angle le plus travaillé est celui de 90°
La longueur développée d’une pièce pliée varie en fonction de l’angle de pliage (voir tableau des
∆L (pertes au pli).
Le ∆L peut-être comparé à la perte de longueur de matière entre l’état final (pièce pliée) et l’état
initial (pièce à plat).

Calcul de LD : on perd 8mm


en calculant la longueur
développée ∆L = -8 mm

Après pliage, les 8


mm apparaissent
dans la mesure des
cotes extérieures
La longueur de pliage.
La longueur du pli est aussi appelé ligne de pliage. Ce paramètre fait varier la force à appliquer
pour un pli. Plus la longueur est grande, plus grande sera la Force nécessaire.

III LES PARAMETRES DE PLIAGES


Nous allons aborder les paramètres qui influencent le pliage sur presse-plieuse.
La détermination des paramètres commence par la lecture d’un abaque de pliage. Il en existe
plusieurs sortes, souvent dépendants des machines utilisées (Presse plieuse Amada, LVD, Colly,
etc. …)
L’abaque suivant est tiré d’une presse-plieuse Promécam.

V 6 8 10 12 16 20 25 35 40 50 63
b mini 4 5.5 7 8.5 11 14 17.5 22 28 35 45
ri 1 1.3 1.6 2 2.6 3.3 4 5 6.5 8 10
1 100 80 70
1.5 150 130 90
épaisseur

2 220 170 130


2.5 260 210 170
3 300 240 190
4 420 340 270
5 520 420 330
6 600 480 380
Force F de pliage (en kiloNewton/mètre)

En fonction de l’épaisseur de la tôle (ici 2 mm par exemple), nous pouvons déterminer plusieurs
paramètres tels que :

La valeur du Vé : ici Vé = 16 mm. Il s’agira toujours de la largeur en millimètre du Vé


quelque soit sa forme (vé à 88°, vé à 30°ou même u ne matrice rectangulaire). Le choix du
Vé est déterminant.

En général on utilise :

épaisseur < 4 mm Vé = 6 à 8 x ép.

épaisseur > 4 mm Vé = 10 à 12 x ép.


·

La valeur du bord mini : b = 11 mm. Il s’agit de la valeur minimale de la cote intérieure d’un
pli sur un vé donnée. Si votre cote intérieure est plus petite que b, votre tôle glissera dans le
vé sans être pliée.

La valeur du rayon intérieur : Ri = 2,6 mm.

La Force en Kn/m (ici 170 Kn de pression à appliquer pour 1 mètre de pli). Elle est
proportionnelle à la longueur de pliage. Plus votre pli est long plus la force sera grande.
Choix des paramètres.
L’ordre souvent rencontré lors d’un exercice pour choisir les paramètres de pliage ainsi que de
déterminer les données de fabrication est le suivant.

Cote des plis et angles ∆L LD Ordre de pliage

Abaque ∆L Bord mini b Faisabilité

Dessin de
Epaisseur Vé = 8 x ép Abaque Vé machine
la pièce

Rayon Int.

Longueur de pliage Force Force de pliage

IV CALCUL DE LA LONGUEUR DEVELOPPEE


Méthode de calcul avec ∆L.

Exercice N°1 :

Pour la pièce pliée d’épaisseur 2 mm ci-dessous, donner selon l’abaque les valeurs suivantes :

Vé =

Ri=

F=

b=

On à : 1-2= 130 mm ; 2-4= 35 mm ; 2-3= 120 mm ; e= 6 mm

Dans le tableau ci-dessous, nous trouvons le ∆L correspondant aux différents paramètres trou vés.
La perte par pli est de : ∆L90°= ………………………………………………………………………………………………………
Le calcul final de la longueur développée se fait en additionnant les cotes extérieures et en y
ajoutant (ici soustraire) les ∆L correspondants à chaque pli.
Cotes extérieurs (1-2) =………………………………………………………………………………………………………
Cotes extérieurs (2-3) =………………………………………………………………………………………………………
Cotes extérieurs (3-4) =………………………………………………………………………………………………………
∆L90°pli2 =…………………………………………………………………………………………………………………………………
∆L90°pli3 =…………………………………………………………………………………………………………………………………
LD =……………………………………………………………………………………………………………………..…………………
Exercice N°2 :
Pour la pièce pliée ci-dessous, donner selon l’abaque les valeurs suivantes :
épaisseur

Vé =…………………………………………………..……………

Ri=……………………………………………………….…………

F=…………………………………………………………..………

b= …………………………………………………………….……

∆L90°= ……………………………………………………………

LD =…………………………………………………..……………

Exercice N°3 :
Pour la pièce pliée ci-dessous, donner selon l’abaque les valeurs suivantes :

Vé =…………………………………………………..……………

Ri=……………………………………………………….…………

F=…………………………………………………………..………

b= …………………………………………………………….……

∆L90°= ……………………………………………………………

LD =…………………………………………………..……………
Exercice N°4 :
Pour la pièce pliée ci-dessous, donner selon l’abaque les valeurs suivantes :

Vé =…………………………………………………..……………

Ri=……………………………………………………….…………

F=…………………………………………………………..………

b= …………………………………………………………….……

∆L90°= ……………………………………………………………

LD =…………………………………………………..……………
2. TECHNIQUES DE FABRICATION : par déformation à chaud ou à froid
1- Mise en situation :
Les différentes techniques de forge se ramènent toutes à la compression d’un matériau
entre des outillages au moyen d’un engin qui fournit l’énérgie nécessaire à l’opération.
Ces techniques sont en «compétition» avec les autres procédés telles que la fonderie, le
mécanosoudage ou l’usinage…

2- Principaux procédés par déformation :


 La forge libre
 L’estampage
 Le matriçage
 L’extrusion (à froid ou à faible chauffe)

3- Critères de choix :
La distinction se fait au niveau :
 Du matériau mis en œuvre : ferreux, non ferreux
 Des types de pièces à réaliser : poids, complexité, précision
 De l’importance des séries
 Des engins (machines) utilisés : de chocs ou de pressions…

4- La forge libre :
4.1 Principe :
C’est un procédé d’obtention des pièces à chaud par une succession d’opérations
élémentaires réalisées avec des engins mécanisés. Cette technique (forge libre) doit son
nom, à la liberté que possède la pièce pour se déplacer.

a- Mode opératoire pour réaliser la pièce


b- Un dégorgeoir à manche.
4.2 Application :
 S’applique à tous les métaux : acier, aluminium, cuivre, titane…
 Valable pour l’ébauche des pièces unitaires ou de petites séries (< à 50
pièces)
 Valables pour des formes simples
 Fait appel à une main d’œuvre extrêmement qualifiée
 Cadence faible
 …
5- Estampage :
5.1 Principe :
C’est un procédé de formage par choc ou par pression d’un lopin mé tallique à l’état
plastique. Consiste à porter un lopin à une température convenable pour le rendre
pâteux, puis on l’écrase à l’aide de deux blocs d’acier dur portant la forme de la pièce,
appelés ‘Matrices’. Sous l’action des forces extérieures, le métal se déforme et remplit
les empreintes. L’estampage est une sorte de « moulage par déformation plastique »

5.2 Machines utilisées : sont de deux types :


 Des engins (machines) de choc,
 Des engins de pression.

5.3 Applications :
 S’applique aux métaux ferreux : Acier
 Valable pour des pièces en petites séries renouvelables, ou pour des
moyennes ou grandes séries à cause du grand investissement.
 Meilleure caractéristiques mécaniques de la pièce estampée.
 Meilleure précision dimensionnelle et géométrique.
 Cadence élevée
 …

6- Matriçage :
6.1 Principe :
Identique à l’estampage, sauf que le matriçage est appliqué aux alliages non ferreux
6.2 Machines utilisées : Un seul type :
 Des engins de pression

6.3 Applications :
 S’applique aux métaux non ferreux : Alliages légers, alliages cuivreux, titane, …
 Valable pour des pièces petites séries renouvelables, ou pour des moyennes ou
grandes séries à cause du grand investissement.
 Hautes caractéristiques mécaniques de la pièce matricée.
 Cadence élevée.
 Meilleure précision dimensionnelle et géométrique.
 Meilleur aspect géométrique.
6.4 Schéma de principe de l’estampage :

Matrice supérieure
Déplacement de la
matrice supérieure

Vf

Lopin
(État pâteux)

Matrice inférieure

Bavure

Pièce brute (estampée)


7- Machines de forgeage :
Elles sont classées en deux grandes catégories selon leur mode d’action :
7.1 Les engins travaillant par chocs : Sont de 2 types :
7.1.1 Les moutons :
a. Principe :
Convertir l’énergie cinétique d’une masse tombante en chute libre, en énergie de
déformation par l’intermédiaire d’un choc entre le lopin à déformer et la matrice,
b. Application :
 Employées en forge libre, en estampage jamais en extrusion.
 L’énergie fournie est limité.

7.1.2 les marteaux pilons :


a. Principe :
Augmenter l’énergie de déformation en augmentant l’effet de la pesanteur en
propulsant la masse tombante par un fluide sous pression.
b. Application :
 Employées en forge libre, en estampage mais jamais en extrusion.
 L’énergie fournie est importante

7.2 Les engins travaillant par pression : déformation par pression.


7.2.1 Les presses hydrauliques :
a. Principe :
L’effort nécessaire à la déformation est produit par un vérin hydraulique sous haute
pression.
b. Application :
 Employées en estampage, en matriçage et en extrusion.
 L’énergie fournie est importante
 Vitesse réglable
7.2.2 Les presses mécaniques :
a. Principe :
L’effort nécessaire à la déformation est produit par un système mécanique :
 Système à excentrique
 Système à vilebrequin
 Système à vis
 Système à genouillère
c. Applications :
 les plus utilisées dans l’industrie.
 employées en estampage, en matriçage et en extrusion.
 l’énergie fournie est plus importante (système à excentrique ou à
vilebrequin)
 vitesse plus rapide
8- L’extrusion :
8.1 Principe :
Consiste à obliger un lopin enfermé dans une matrice et comprimé par un poinçon, à
passer dans un orifice, en produisant des pièces de forme définie par celle de l’outillage.
L’extrusion se fait à froid, c.à.d. le lopin n’est pas chauffé préalablement, (au cours de
l’opération d’extrusion la pièce se chauffe et peut atteindre 200°C environ)

8.2 Machines utilisées :

 Des engins de pression.

8.3 Application :
 S’applique à tous les métaux ferreux et non ferreux.
 La pièce doit avoir une forme symétrique.
 Valable pour des pièces de grandes séries ou séries renouvelables, à cause du coût
élevé du matériel
 Meilleure caractéristiques mécaniques de la pièce que les autres types (estampage
et matriçage).
 …

8.4 Différents types de déformation par extrusion :

a- ECRASAGE : voir figure -a-


Déformation d’un lopin dans la direction de son axe par compression entre deux tas plats

b- FILAGE DIRECT : voir figure -b-


Opération qui consiste à faire s’écouler le métal au travers d’une filière, dans le sens du
déplacement du poinçon. L’ensemble de la matière ne traverse pas la filière

c- FILAGE INVERSE: voir figure -c-


Opération qui consiste à faire s’écouler le métal le long, autour ou à l’intérieur, du
poinçon dans le sens contraire de son avance.

Figure -a- Figure -b- Figure -c-


On observe différents types de filages :

Le filage direct Le filage inverse

Le filage sur aiguille


Le filage inverse en conteneur

9. Gamme type de mise en forme :

Phase 10 : Débit du lopin : sciage d’une barre d’une longueur L prédéterminée

Phase 20 : Chauffage : porter le lopin à une température la plus grade possible,


jamais au point de fusion

Phase 30 : Etirage : diminuer la section et allonger le lopin

Phase 40 : Roulage : assurer une bonne répartition des volumes de matière, le


long de la fibre neutre

Phase 50 : Cambrage : dresser l’ébauche roulée pour la rendre compatible avec la


forme de la gravure pour la phase suivante d’estampage
ébauche ou estampage finition.

Phase 60 : Estampage ébauche : affiner la répartition du volume de matière, de sorte à


s’approcher de la forme de finition.

Phase 70 : Estampage finition : mise en forme, obtenir la forme finale de la pièce


conformément au CDC.
Phase 80 : Ebavurage : Eliminer (par cisaille ou meulage) l’excédent de matière.

Phase 90 : Traitement thermique éventuel.

Phase 100 : Contrôle géométrique et dimensionnel.

10. Tableau récapitulatif des différents procédés de forgeage :

Types de
Forge libre Estampage Matriçage Extrusion
procédés
Alliage
tous les métaux :  Acier C maxi <0.45%
Types de d’aluminium,
acier, aluminium, acier
matériaux de cuivre,  Aciers faiblement alliés
cuivre, titane…
titane

Poids des pièces De quelques grammes à 2 à


brutes
1 Kg à 200T
3T  50g à 50000 pièces/mois
 15kg à 1000 pièces/mois
1 à 50 pièces 50 pièces à plusieurs millions
Série
par mois  Formes symétriques

Chocs
 Auto compresseur Presse
 Chocs  Presse mécaniques
Engins utilisées  Mouton 3T presses  vilebrequin
 presses  ou à genouillère
 Marteau-pilon 5T  Presse hydraulique

Outillages standard Outillages spécifiques à la Outillages spécifiques à la


Types d’outillage
pièce pièce

Tolérance ±5 mm  ±0.1 mm sur le diamètre


±1 à ± 2 mm
moyenne
 ±0.5 mm sur la longueur

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