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Leïla Temri, Maître de conférences à Montpellier SupAgro vous

présente la notion de RSE dans cette vidéo.

Qu’est-ce que la RSE ?

La responsabilité sociétale des entreprises n’est pas une idée récente. Elle est apparue à la fin du
XIXème siècle aux Etats-Unis. A ce moment ont émergé les grandes entreprises à actionnariat
dispersé, gérées par des managers. La Corporate Social Responsibility, ou CSR, posait la question de
la légitimité et du rôle de l’entreprise dans la société. D’ailleurs RSE est la traduction française de cet
acronyme. Social est un faux ami en anglais et renvoie à la notion de société en français.

L’économiste Howard Bowen a été le premier à théoriser la RSE, dans un ouvrage publié en 1953 :
Social responsibilities of the businessman. Au départ, il s’agissait d’une question liée à l’éthique
religieuse, d’obligation morale. Puis avec la dénonciation des méfaits sociaux et environnementaux
de l’entreprise cela a évolué vers la nécessité de légitimer l’existence de l’entreprise et ses pratiques.
Depuis le début des années 1980, la RSE s’est diffusée dans le monde entier.

En 2010 est parue la norme ISO 26000 qui fixe les lignes directrices relatives à la responsabilité
sociétale. Par définition, La RSE est la responsabilité d’une organisation vis-à-vis des impacts de ses
décisions et actions sur la société et sur l’environnement qui contribue au développement durable.
C’est une démarche volontaire. Elle se traduit par un comportement éthique et transparent, intégré
dans l’organisation et étendu à l’ensemble des parties prenantes, c’est-à-dire les individus ou
groupes ayant un intérêt dans les activités ou décisions de l’organisation, comme les salariés, les
clients, les fournisseurs, les communautés locales ...

Il y a donc un lien avec le développement durable ?

Oui, on considère que la RSE est la mise en pratique du développement durable dans les entreprises.
Le développement durable est « un développement qui répond aux besoins du présent sans
compromettre la capacité des générations futures à répondre aux leurs ». Cette citation tirée du
rapport Brundtland de 1987, est devenue la définition communément acceptée pour le
développement durable.

C’est bien avant l’ISO 26 000 alors ?

Oui. En 1992, le Sommet de la Terre qui se tient sous l'égide des Nations Unies à Rio de Janeiro au
Brésil officialise la notion de développement durable et celle des trois piliers économie, écologie et
social : un développement économiquement efficace, socialement équitable et écologiquement
soutenable.

Lors du sommet de Kyoto en 1997, les états ont également été impliqués.

En 2000, Kofi Annan, Secrétaire Général de l’ONU lance le Pacte Mondial. C’est un cadre
d’engagement volontaire par lequel des entreprises, associations ou organisations non-
gouvernementales, sont invitées à respecter dix principes touchant les droits de l’Homme, les
normes du travail, l’environnement et la lutte contre la corruption. Ces principes sont déclinés en
objectifs, il y en a 17 maintenant. On les appelle ODD. Les adhérents doivent attester chaque année
de la mise en œuvre effective de ces principes dans un rapport qui est mis en ligne sur un site
internet.

La RSE est-elle une démarche obligatoire ou volontaire ?

En France et en Europe, cela dépend de la taille de l’entreprise. Au-delà de certains seuils de nombre
de salariés et de chiffre d’affaires, les entreprises ont l’obligation légale de publier annuellement un
rapport de performance extra-financière. Les informations requises abordent aussi bien des critères
sociaux (pyramide des âges, formation, dialogue social...), qu’environnementaux (changement
climatique, gaspillage alimentaire...) et également des critères sociétaux (ancrage territorial, lien avec
les parties prenantes...).

En dessous de ces seuils, la mise en place d’une démarche RSE est volontaire.

Que la démarche soit volontaire ou imposée, les entreprises peuvent s’appuyer sur plusieurs
références comme l’ISO 26 000 ou les ODD mais aussi sur la GRI, Global Reporting Initiative qui
propose un référentiel d'indicateurs dans différents domaines et qui permet de mesurer
l'avancement des programmes de développement durable des entreprises.

Mais si ce n’est pas obligatoire, pourquoi faire de la RSE ?

Cela contribue à apporter des réponses à tous les enjeux environnementaux, sociaux et sociétaux.
Cela renouvelle le rôle de l’entreprise dans la société. Les questions actuelles sur la définition d’une
entreprise prouvent que la seule recherche de profits n’est plus d’actualité comme finalité d’une
entreprise. L’entreprise est de plus en plus observée par « la société civile » ou les ONG. Ses actions
peuvent être dénoncées si elles sont contraires aux principes de la RSE quand elles ont un impact
négatif sur la planète.

Cela peut également nuire à aussi sur son image. Le « Name and Shame », pratique fréquemment
utilisée dans les pays anglo-saxons commence à s’inviter en France sur ces sujets. En participant à
hauteur de 45% dans la construction de la notoriété d’une organisation, la RSE est généralement bien
vue, notamment par les banques, les bailleurs de fonds et aussi les futurs salariés !

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