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religieuses
Goguel Maurice. Unité et diversité du christianisme primitif. In: Revue d'histoire et de philosophie religieuses, 19e année
n°1,1939. pp. 1-54;
doi : https://doi.org/10.3406/rhpr.1939.3056
https://www.persee.fr/doc/rhpr_0035-2403_1939_num_19_1_3056
RELIGIEUSES
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le Christ ne prie pas pour que ses disciples restent uns mais
pour qu'ils le soient, c'est-à-dire pour qu'ils le deviennent (1711).
On avait peut-être plus la nostalgie de l'unité que le sentiment
de sa complète réalisation. Quand, vers la fin du premier siècle,
les fidèles s'assemblaient pour rompre le pain, ils priaient
ainsi :«
Comme ce pain, autrefois dispersé sur les collines, est
devenu un, qu'ainsi ton Eglise, venant des extrémités de la
terre, soit rassemblée dans ton Royaume » ( Didachè 94). Ils
disaient encore : « Souviens-toi, Seigneur, de ton Eglise. Délivre
la de tout mal, assemble-la des quatre vents dans ton Royaume
que tu as préparé pour elle, la sanctifiée, car à toi appartiennent
la puissance et la gloire pour l'éternité » (105) .
C'est donc par tout autre chose encore que par l'orgueil et
l'égarement d'esprit ou par la pénétration dans l'Eglise de doc¬
trines étrangères à la foi, que l'unité du christianisme primitif
a été compromise. Le judéo-christianisme de Jérusalem et le
christianisme hellénique de Paul n'ont pas été des hérésies
mais des formes différentes et, à certains égards, inconciliables
du christianisme.
❖❖
il est venu discuter avec eux d'égal à égal. Sur ce point, comme
sur d'autres, le désaccord est formel entre le livre des Actes et
l'épître aux Galates. C'est au témoignage paulinien qu'il faut
donner la préférence. Le récit que Paul y fait de ses relations
avec l'Eglise de Jérusalem est destiné à rectifier la manière
dont elles avaient été présentées aux Galates. Avant de dicter
sa lettre, Paul a dû rassembler avec soin ses souvenirs pour
ne rien avancer dont il ne fût pas certain, car il aurait donné
barre à ses adversaires en présentant, par négligence, les choses
d'une manière que l'on aurait pu démontrer être inexacte.
Sur ce qui s'est passé à Jérusalem, les deux récits des Actes
(15 4 29) et de l'épître aux Galates (2ln10) diffèrent trop pro¬
fondément pour qu'une harmonisation puisse être tentée. C'est,
sans hésitation, en faveur du témoignage de l'épître aux Galates
que nous nous prononçons. Le récit des Actes n'est cependant
pas une déformation tendancieuse des faits. C'est un morceau
composé par un homme qui ne disposait que de traditions con¬
fuses et qui, la situation ayant totalement changé, n'était plus
en état de comprendre la question qui s'était posée à la con¬
férence de Jérusalem. Seuls peuvent être retenus de son récit
quelques détails de minime importance qui ne sont pas contre¬
dits par l'épître aux Galates, notamment ce qui est dit de quel¬
ques pharisiens ayant cru qui soutinrent à Jérusalem l'idée de
la nécessité de la circoncision, ce qui fut l'occasion d'une grande
dispute, dit le rédacteur des Actes.
ment au cours du séjour que Paul fit dans cette ville, entre le
premier et le second des voyages missionnaires que racontent
les Actes, soit autour de 47/48. Pierre qui s'y trouvait, n'avait
d'abord éprouvé aucun scrupule à se plier aux coutumes de
l'Eglise d'Antioche, dans laquelle il n'y avait pas de séparation
entre chrétiens d'origine juive et chrétiens d'origine païenne. Il
participait donc aux repas communs, ce qui, peut-être, signifie
qu'il célébrait la cène avec les chrétiens d'origine païenne. Mais
des gens du parti de Jacques, c'est-à-dire des judaïsants rigo¬
ristes, arrivèrent à Antioche. Etaient-ils venus à titre privé ou
bien avaienHls été envoyés par Jacques pour exercer une sorte
de contrôle ou pour faire cesser des pratiques qui, d'un point de
vue strictement juif, pouvaient être jugées scandaleuses ? Nous
ne le savons pas. Mais, en tout cas, en leur présence, Pierre
prit peur et n'osa pas persévérer dans son attitude. Craignait-il
de les scandaliser ou redoutait-il les rapports qu'ils pourraient
faire à Jacques ? On ne sait. En tout cas, il se tint à l'écart,
rompant ou, au moins, suspendant ses relations avec les païens
d'origine. L'exemple ainsi donné fut suivi par les autres chré¬
tiens de race juive et même par Barnabas. Paul fut indigné
de ce manque de courage et de cette inconséquence et reprocha
publiquement à Pierre ce qu'il appelle son hypocrisie.
**
*
Nous avons noté plus haut (pp. 6 s.) qu'une très ancienne
christologie a été de type adoptianiste. Si, de bonne heure,
la christologie a pris, avec l'apôtre Paul, une orientation diffé¬
rente de celle qu'elle avait eue dans la primitive Eglise de
Jérusalem, cela a été déterminé, pour une part, par les conditions
très particulières dans lesquelles Paul était devenu chrétien et
par le caractère spécifique de son expérience religieuse. Mais,
cela s'est produit aussi parce que, à la différence des chrétiens
palestiniens, Paul — et à côté de lui certainement aussi d'autres
chrétiens helléniques — ont abordé la spéculation sur le Christ
avec des esprits plus ou moins profondément pénétrés par la
philosophie judéo-hellénique telle que nous la connaissons par
des livres comme la Sagesse de Salomon ou les œuvres de Phi-
Ion. Le dynamisme religieux qui animait la vie chrétienne de
Paul et qui s'exprimait dans sa théologie et tout spécialement
dans sa christologie, a dû contribuer et contribuer puissam¬
ment à lui assurer une influence durable, une influence qui
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UNITÉ ET DIVERSITÉ DU CHRISTIANISME PRIMITIF 51
niss (1)
des Hermann
Neuen Testaments,
Gunkel, Zum
Goettingen,
religionsgeschichtlichen
1903, p. 95.
(2) Oskar Holtzmann, Das Abendmahl im Urchristentum
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