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Cours de Droit des affaires I


A l’HECI (Oujda)
Par Mr CHAKIB Abdelhafid

Il n'existe pas de loi ni de code dit des affaires, et si on parle du droit des affaires
ce n'est pas pour désigner une masse légale ainsi nommée par le législateur. Il s'agit
plutôt d'une spécialité pour les juristes aussi biens chercheurs que praticiens.
Sans être un code à part, le droit des affaires est l’ensemble des règles relatives aux
affaires commerciales par opposition au droit d'entreprise qui lui aussi est l'ensemble
des règles relatives aux entreprises. On peut d'ailleurs faire la comparaison entre
ces deux ensembles de règles à partir de la distinction entre les notions d'homme
d'affaires et de chef d'entreprise.
Le chef d'entreprise est celui qui exploite une activité commerciale en qualité de
patron, alors que l'homme d'affaires le fait sans cette qualité.
L'homme d'affaires exploite l'activité commerciale sans faire de l'entreprise, sachant
que celle-ci est l’organisation d’un capital affecté par le commerçant avec son effort
de gestion et le travail d'un effectif dépassant le nombre de dix salariés ; le tout
étant agencé et exploité dans un but lucratif.
A la différence du chef d'entreprise, l'homme d'affaires n'a pas besoin d'utiliser les
trois éléments précités pour gagner ses bénéfices. Il se contente de conclure des
contrats isolés les uns des autres et les exécute sans recourir au service de salariés.
L'homme d'affaires ne fait pas de l'industrie, du transport, de la banque, du
bâtiment, des travaux publics, de l'assurance, du spectacle public ou de l'imprimerie.
Il peut s'adonner par contre aux opérations de négoce, de médiation, et à toute
activité d'entremise.

1- Qu’est-ce que le droit des affaires ?

Objet d’étude

L’étude du droit des affaires porte principalement sur les contrats commerciaux qui
sont le moyen juridique de réalisation des affaires. Il n'empêche que pour initier les
étudiants, un aperçu sur les notions fondamentales de droit commercial s'impose
en préliminaire.
Avant le régime des contrats commerciaux, il faut en effet, aborder les notions
d'acte de commerce, de commerçant, d’instruments commerciaux et des procédures
commerciales.
Le terrain sera ainsi préparé aux étudiants pour connaitre, dans trois cours
successifs, le régime des affaires qui sont des contrats commerciaux.
Le programme du premier cours de droit des affaires doit porter sur les contrats de
crédit, d’assurance, de transport, d’entremise, et de fourniture de biens.
Au programme d’étude du droit des affaires II, l’étude a pour objet les contrats de
fourniture de services qui sont le mandat, la commission, l’entreprise, la
représentation commerciale et le travail.
Enfin, le cours du droit des affaires III a pour objet les contrats sur les valeurs
mobilières en bourse avec les contrats de création de groupe de sociétés.
À ce titre, l’étude doit porter en particulier sur l’OPA et l’OPV d’actions et
d’obligations, la gestion de portefeuilles de valeurs mobilières par les OPCVM, la
cession de paquet de contrôle de société, la participation réciproque, la fusion et la
fusion-scission de sociétés.

2- Qu’est ce qui fait l’objet d’étude en matière de droit des affaires ?

Première Partie :
Notions fondamentales
De droit commercial
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Comme toute autre branche juridique, le droit commercial est avant tout une partie
du droit objectif de tout pays.
Pour le cas du Maroc, le droit commercial est l'ensemble de règles qui tracent le
model de conduite sociale auquel doivent se conformer à titre obligatoire, les
commerçants, et de façon générale les auteurs d'actes commerciaux. Chaque règle
de cette branche du droit est un dispositif normatif en matière commerciale. Les
commerçants et auteurs d'actes commerciaux qui ne s'y conforment pas se
retrouvent en situation anormale par rapport à la loi, et encourent des sanctions à
cause de cela.
Il importe plus cependant de définir la matière commerciale en tant qu'objet du droit
en question.

3- Qu’est-ce que le droit commercial ?

Objet du droit commercial

Certainement qu'il s'agit d'une matière économique ; celle-ci étant l'utilisation


intelligente et non pas instinctive, par l'être humain, collectivement et
individuellement, des ressources disponibles pour satisfaire les besoins actuels et
prévisibles de façon à résoudre ensemble les problèmes de rareté et d'injustice.
Le commerce n'est pas seulement l'activité économique du secteur tertiaire comme
laissent entendre l'enseignement économiste. C'est plutôt l'une des trois formes
possibles de l'activité économique qui sont le service, travail et le commerce.
Dans sa forme de service l'activité économique consiste à utiliser les ressources
disponibles comme précité mais de façon désintéressée. C’est le cas du service
familial, comme des services caritatifs et publics.
La convoitise du revenu donne cependant à l’activité économique un but intéressé
dans sa forme de travail. Avec cette forme, l’agent économique utilise les ressources
disponibles comme précité non par amour, par charité ou par obligation publique,
mais pour être rétribué de son effort physique ou intellectuel ou des deux à la fois.
Dans sa forme commerciale l'activité économique consiste à utiliser les ressources
disponibles comme précité, de façon désintéressée non pour obtenir la rétribution
d’un effort physique ou intellectuel déployé, mais pour bénéficier du capital investi.
Cette forme d’activité ne se limite certainement pas au secteur tertiaire. Elle s’étend
au secteur primaire et secondaire avec le secteur quaternaire.
Dans tous les secteurs économiques, l’activité commerciale est exploitable sous l’une
de ses deux formes connues qui sont l’entreprise commerciale et les affaires.
Une certaine confusion des statuts professionnels doit être signalée au niveau du
secteur primaire à propos des exploitations ayant la forme d’entreprise.
Faut-il rappeler que l’entreprise peut elle-même avoir deux formes l’une dite sociale
et l’autre individuelle. Toute entreprise du secteur primaire est légalement reconnue
commerciale quand elle revêt la forme sociale. Les chefs d’entreprises individuelles
de ce secteur sont par contre dits agriculteurs, ce qui s’applique aussi à leurs
activités les excluant ainsi du domaine de droit commercial selon certains.
Par obligation à une répartition aristocratique, désormais dépassée, des métiers,
des rôles et des activités, certains auteurs continuent de penser que les activités
agricoles et artisanales avec les professions libérales et les entreprises publiques
doivent être exclues du domaine de droit commercial.

4- Qu’est-ce que le commerce ?

Sources du droit commercial.

Les sources du droit commercial sont celles-là même de toutes les règles du droit
c’est-à-dire la loi, le règlement, la coutume, la doctrine, la jurisprudence et la
pratique.
La principale loi faisant source du droit commercial est le code de commerce de
1996. Est également une source du droit commercial le DOC de même que le code
de la famille.
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Les règles du DOC s’appliquent en matière commerciale au niveau du régime


juridique des contrats, et les règles du code de la famille intéressent la capacité
juridique des auteurs d’actes commerciaux.
Le règlement qui émane du gouvernement dans la forme de décrets et d’arrêtés
ministériels est une source importante en matière commerciale. La coutume l’est
également. Mais ce sont les pratiques dites aussi usages commerciaux qui font la
source la plus importante du droit commercial que ce soit au niveau local à l’intérieur
du pays ou au niveau international.
D’ailleurs, la chambre de commerce international est très active dans ce domaine.
Elle codifie un très grand nombre d’usages internationaux.
En plus des usages internationaux on constate en matière de commerce
international ce qu’on appelle des INCOTERMS.
Ce sont des règles d’usage internationaux relatives aux contrats commerciaux
comme par exemple c’est le cas d’EXWORKS, et aux droits et obligations des
acheteurs et des vendeurs internationaux de façon générale.
On peut aussi prendre comme exemple d’INCOTERMS le régime du F.O.B qui veut
dire Free On Board. C’est un régime du contrat de vente internationale qui rend le
vendeur responsable de la chose vendue jusqu’à bord du bateau. Ce n’est que
lorsque la chose vendue est placée à bord du bateau que l’acheteur en devient
responsable.

5- Traitez de la pratique en tant que source du droit commercial ?

La justice commerciale

Malgré l’existence des tribunaux de commerce, qui sont des instances judiciaires de
droit commun spécialisées, c’est plutôt par voie d’arbitrage, en particulier en matière
de commerce international, que les commerçants se fournissent en service de
justice.
De façon général, l’arbitrage est le moyen de mettre fin au litige loin du tribunal. Il
se produit à l’initiative des parties qui acceptent la sentence d’un arbitre
institutionnel ou ad hoc qu’ils choisissent et dont ils s’engagent à exécuter la
décision.
L’arbitrage institutionnel est l’œuvre de juge de tribunaux sollicités pour agir en
qualité d’amiable compositeur selon l’équité. Le président du tribunal de commerce
et les autres juges de ce même tribunal peuvent effectivement être saisis par les
parties en tant qu’arbitres et non pas des magistrats. Dans ce cas, le juge peut
intervenir pour trancher le conflit selon l’équité sans pour autant être obligé de se
conformer à la loi. Il n’a pas besoin de se conformer à la loi car sa décision n’obéit
pas au contrôle d’une autre juridiction.
La sentence arbitrale institutionnelle est rendue en dernier ressort et possède
l’autorité de la chose jugée. Le juge qui rend la sentence arbitrale institutionnelle
ordonne son exécution après la remise d’une copie du jugement à chacune des
parties et en conserve également une copie en minute.
A l’inverse de l’arbitre institutionnel, l’arbitre ad hoc est celui que les parties
choisissent à l’extérieur du tribunal. Il peut être un commerçant ou non. Dans tous
les cas, la sentence arbitrale rendue par un arbitre ad hoc peut être l’objet de
recours en justice devant le tribunal.
L’arbitrage se fait en exécution d’un compromis ou d’une clause compromissoire.
Dans le cas du compromis, les parties décident de recourir à l’arbitrage après la
naissance du litige. Elles conviennent de commun accord de soumettre leur
différend à un arbitre déterminé.
La clause compromissoire est par contre une clause préventive du contrat. Elle
envisage le cas de naissance du litige avant qu’il ne se produise en précisant que le
différend sera exposé au jugement d’un arbitre institutionnel ou ad hoc selon le cas.

6- Traitez de l’arbitrage commercial ?

Le commerçant.
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Le commerce est celui qui au regard de la loi se soumet au statut légal de la


profession commerciale.
L’accès à cette profession a lieu suivant la loi par l’exercice habituel ou professionnel
d’une activité reconnue commerciale. Il soumet son auteur à des obligations
professionnelles d’ordre administratif, financier, fiscal, et comptable.

I- Voies d’accès au statut professionnel.

L’article 6 du code de commerce définit le voies d’accès à la profession commerciale


en disant que : « Sous réserve des dispositions du chapitre II du titre IV ci-après,
relatif à la publicité au registre du commerce, la qualité de commerçant s’acquiert
par l’exercice habituel ou professionnel des activités suivantes :
1)- l’achat de meubles corporels ou incorporels en vue de les revendre soit en nature
soit après les avoir travaillés et mis en œuvre ou en vue de les louer ;
2)- la location de meubles corporels ou incorporels en vue de leur sous-location ;
3)- l’achat d’immeubles en vue de les revendre en l’état ou après transformation ;
4)- la recherche et l’exploitation des mines et carrières ;
5)- l’activité industrielle ou artisanale ;
6)- le transport ;
7)- la banque, le crédit et les transactions financières ;
8)- les opérations d’assurances à primes fixes ;
9)-le courtage, la commission et toutes autres opérations d’entremise ;
10)- l’exploitation d’entrepôts et magasins généraux ;
11)- l’imprimerie et l’édition quels qu’en soient la forme et le support ;
12)- le bâtiment et les travaux publics ;
13)- les bureaux et agences d’affaires, de voyages, d’information et de publicité ;
14)- la fourniture de produits et services ;
15)- l’organisation de spectacles publics ;
16)- la vente aux enchères publiques ;
17)- la distribution d’eau, d’électricité et de gaz ;
18)- les postes et télécommunications ».
Concernant Les activités du commerce maritime et aérien L’article 7 du code de
commerce dispose que sont commerciales :
1– Toutes opérations portant sur les navires et les aéronefs et leurs accessoires ;
2– Toutes opérations se rattachant à l’exploitation des navires et aéronefs et au
commerce maritime et aérien.
A la différence de l’article 6 précité, cet article ne donne pas d’exemple précis
d’activité commerciale maritime ou aérienne, et se contente de les évoquer en
termes généraux. A ce niveau, il est utile d’utiliser les exemples donnés par l’article
3 de l’ancien code pour les actes de commerce maritimes et d’en rapprocher par
analogie des activités aérienne similaires. IL s’agit de :
La construction des navires et aéronef et la fabrication de leurs accessoires ;
L’achat, la vente, la revente des navires et aéronefs et leurs accessoires ;
L’affrètement des navires et des aéronefs ;
Le nolisement ;
L’assurance maritime et aérienne ;
L’expédition maritime et aérienne.
Par ailleurs, l’article 8 du même code dispose que la qualité de commerçant
s’acquiert par l’exercice habituel ou professionnel de toute activité pouvant être
assimilée aux activités citées dans les articles 6 et 7 précitées.
Les articles 6, 7, et 8 du code de commerce déterminent ainsi les voies d’accès à la
profession en distinguant entre l’exercice habituel et l’exercice professionnel.
L’exercice habituel de l’activité commerciale se fait par l’exploitation habituelle de
l’activité en question, alors que l’exercice professionnel se fait par la régularisation
administrative de la situation du commerçant. Il a lieu par la déclaration officielle et
l’enregistrement au registre du commerce en tant qu’auteur de l’activité en question.

7- Quelles sont les voies d’accès à la profession commerciale ?


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II- Catégories de commerçants

Les commerçants peuvent être répartis en trois catégories selon qu’ils sont des chefs
d’entreprises individuelles, des hommes d’affaires ou des personnes morales.
Le chef d’entreprise individuelle est celui qui exploite seul son activité sans s’associer
avec des tiers et en dehors de toute structure sociale.
A l’opposé de l’homme d’affaires, le chef d’entreprise individuelle est par ailleurs un
commerçant qui exploite son activité dans la forme d’entreprise.
L’entreprise est effectivement une forme d’exploitation de l’activité commerciale qui
nécessite la réunion et l’agencement de trois éléments qui sont le capital, la gestion
et le travail.
La commercialité de l’entreprise ne dépend pas que de son but, elle est également
liée à sa taille.
L’entreprise peut ne pas avoir la taille d’activité commerciale ; c’est le cas de la
micro-entreprise. Cette dernière étant selon l’article 2 du dahir du 28 juin 1963
l’activité du patron qui travail lui-même avec ses salariés dont l’effectif ne dépasse
pas une dizaine ; et lorsqu’il utilise une force motrice, sa capacité ne doit pas
dépasser dix chevaux.
En considération de la définition légale de la micro entreprise, on peut dire que les
personnes nommées, jadis, petits commerçants, doivent être nommés, désormais,
journaliers du commerce, et doivent être rapprochés des artisans plutôt que des
commerçants.
Par ailleurs, et à la différence du chef d’entreprise, l’homme d’affaire est un
commerçant qui n’a pas en même temps la qualité de patron. Il ne doit pas s’agir
en principe d’un journalier du commerce.
Les hommes d’affaires peuvent se passer des salariés pour gagner leur vie en
gérants eux mêmes leurs investissements.
C’est le cas par exemple des négociants, des courtiers, des agents d’affaires, des
commissionnaires, etc.
Comme tout autre commerçant, l’homme d’affaires utilise nécessairement les
instruments de la profession qui sont les effets de commerce et le fonds de
commerce.
En tant qu’activité commerciale, les affaires ainsi définies doivent toutefois avoir la
taille de commerce ; il ne doit pas s’agir d’un simple travail.
A l’instar de l’entreprise, la taille des affaires doit être aussi commerciale.
Les affaires ne sont certainement pas toutes commerciales au regard de la loi, dans
la mesure où celle-ci applique la condition de la taille pour distinguer le commerce
du travail.
De la même façon que la loi distingue expressément entre le chef d’entreprise et le
travailleur utilisant une micro-entreprise, les tribunaux doivent distinguer les
hommes d’affaires des travailleurs journaliers du commerce.

8- Qu’est ce qu’un chef d’entreprise ?


9- Qu’est ce qu’une micro entreprise ?
10- Qu’est ce qu’un homme d’affaires ?

III- Obligations professionnelles du commerçant

Qu’il soit homme d’affaires ou chef d’entreprise, tout commerçant doit s’inscrire au
registre du commerce, tenir sa comptabilité suivant les normes légales, posséder un
compte bancaire, payer ses impôts et s’abstenir de toute concurrence déloyale.

1) Inscription au registre du commerce.

Le code de commerce fait obligation à tout commerçant personne physique ou


morale de s’inscrire au registre de commerce. Le code de commerce dispose à ce
propos que : « Toute personne physique ou morale immatriculée au registre du
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commerce est présumée, sauf preuve du contraire, avoir la qualité de commerçant


avec toutes les conséquences qui découlent de cette qualité.»
L’immatriculation au registre du commerce se fait localement sur un registre tenu
au greffe du tribunal de commerce et nationalement sur le registre central tenu à
Casablanca par l’office national de la propriété industrielle.
11- Traitez de l’obligation de s’inscrire au registre du commerce ?

2) Possession d’un compte bancaire

Pour des raisons de police monétaire et fiscale, la plupart des pays obligent les
commerçants à utiliser le service bancaire pour tenir leurs caisses notamment.
Ainsi, certains pays obligent les commerçants, sous la menace d’amendes fiscales,
d’effectuer les paiements supérieurs à certaines sommes au moyens de chèques ou
par virements bancaires.
Les commerçants au Maroc sont désormais tenus de cette obligation en application
de l’article 18 du nouveau code de commerce.

12- Traitez de l’obligation financière du commerçant ?

3) L’honnêteté

Comme toute autre personne, le commerçant doit être honnête dans ses relations
avec les tiers. Par obligation professionnelle, il a toutefois le devoir moral de faire
preuve de modestie avec les clients, et de respect vis-à-vis des autres commerçants.
Il doit surtout s’abstenir de toute concurrence déloyale de ces derniers.
La concurrence déloyale a lieu en cas de dénigrement de la personne ou des
produits du concurrent, de contrefaçon des marques, d’usurpation de nom ou
d’enseigne, ou de débauchage du personnel.
Vis-à-vis de la nation toute entière, le commerçant doit être honnête en payant les
impôts.

13- Traitez de l’obligation professionnelle d’honnêteté du commerçant ?

4) Paiement des impôts

En application du dahir du 21 novembre 1989, les personnes physiques qui exercent


au Maroc leurs activités de commerçants sont soumises à l’impôt sur le revenu
professionnel au titre de l’impôt général sur le revenu.
En plus de L’I.G.R., l’exercice de la profession commerciale donne l’occasion
d’application des taxes d’importation ou d’exportation, de la taxe sur la valeur
ajoutée, de la patente, et d’autres droits dont en particulier les droits de timbres.
Les jurisconsultes et les magistrats ont admis depuis très longtemps la légitimité
des impôts dans le foyer de l’islam à condition toutefois qu’ils soient servis au trésor
d’une autorité commandité par le peuple musulman pour l’exercice du pouvoir
public.
Le saint prophète de Dieu a effectivement donné par sa conduite des exemples
d’application d’impôts sur le revenu agricole qui doivent être suivis et développés
par l’Ouma.
A la différence des agriculteurs, les commerçants de l’époque ont bénéficié de
l’exonération fiscale pour cause de carence du service de police dans les déserts.
En raison de cela, les notions d’évasion et de fraude fiscale par les activités de
contrebande et autres, n’ont pas été évoqués par les anciens jurisconsultes.
En ce moment de rénovation du droit musulman, la question se pose à propos du
fondement d’incrimination de fraude et d’évasion fiscales par tels actes.
De prime abord, les commerçants marocains ne peuvent plus prétendre que le seul
droit dont ils sont légitimement redevables est la dîme. Ils n’y a plus de raison pour
les exonérer du kharaj.
Le Makhzen a déployé un effort considérable pour leur garantir le service de police
en plus d’autres encore, à tous moments et à tous endroits du pays.
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Comparés aux agriculteurs d’antan, ils sont de loin dans de meilleures conditions.
L’analogie inspire dans ce cas l’assujettissement des commerçants au même régime
que celui des agriculteurs quant aux impôts.
La règle ainsi obtenue par l’analogie doit être renforcée par des sanctions contre les
contrebandiers, et les coupables d’évasion ou de fraude fiscales. Le principe de la
sanction est d’ailleurs consacré par la parole de Dieu relativement à tous actes de
rétention, de soustraction ou d’utilisation sans autorisation, d’un bien public ou à
vocation publique.
Les actes en question sont nommés « ghouloul » qui se traduit rétention sans juste
droit.
C’est évident que le commerçant qui ne paie pas l’IGR, les droits de douane ou
toutes autres taxes, retient sans droit des sommes d’argent qui ont vocation d’être
des deniers publics. C’est le crime du ghouloul en soit.

14- Traitez de l’obligation fiscale du commerçant ?

5) Tenue de la comptabilité

En application de l’article 1er du dahir du 25 décembre 1992, tout commerçant est


dans l’obligation de tenir une comptabilité dans les formes prescrites par la loi.
L’article 4 du dahir précité exige du commerçant dont le chiffre d’affaires dépasse
sept millions et demi de dirhams qu’il établisse en plus un manuel pour décrire
l’organisation comptable de son entreprise. Telle qu’elle résulte des prescriptions
faites par le dahir du 25 décembre 1992, la comptabilité se compose d’un livre
journal, d’un livre d’inventaire, d’un livre de copie de lettres, et des états de
synthèse.

A - Le livre journal :

C’est un document sur lequel sont enregistrés chronologiquement, et en termes


comptables, tous les mouvements affectant les actifs et les passifs de l’entreprise.
Les enregistrements ont lieu jour par jour, et opération par opération. Ils doivent,
chacun, préciser l’origine, le contenu et l’imputation du mouvement ainsi que les
références de la pièce justificative qui l’appuie. Les écritures du livre journal doivent
être reportées sur un registre dit grand livre, qui a pour objet de les enregistrer
selon le plan de comptes du commerçant. L’article 3 du dahir précité précise que le
livre journal et le grand livre peuvent être détaillés, selon le besoin, en plusieurs
registres sous forme de journaux auxiliaires et livres auxiliaires. Les écritures portées
sur les livres et journaux auxiliaires doivent, toutefois, être centralisées une fois par
mois sur le livre-journal et le grand livre.

B - Le livre d’inventaire :

En application de l’article 5 du dahir précité, le commerçant doit au moins une fois


par an, à la fin de l’exercice, établir l’inventaire des éléments actifs et passifs de
l’entreprise. L’inventaire ainsi effectué est enregistré année après année sur un livre
dit d’inventaire.

C - Le livre des copies de lettres :

En application de l’article 26 du code de commerce, le commerçant doit tenir ce qui


est pratiquement nommé livre des copies de lettres. Ce livre contient par ordre
chronologique toutes les pièces justificatives des enregistrements faits sur le livre
journal et celui d’inventaire. Le livre des copies de lettres doit être tenu
indépendamment de ces derniers, car ceux-ci ne peuvent, en application du dahir
du 25 décembre 1992, contenir que les références des pièces en question. L’article
26 précité dispose, par ailleurs, que le commerçant doit conserver ce livre pendant
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au moins dix ans. Contrairement au livre journal et au livre d’inventaire, aucune


forme particulière n’a été prescrite dans le dahir de 1992 pour la tenu du livre des
copies de lettres. Ce dahir exige par contre que les deux premiers soient cotés et
paraphés par le greffier du tribunal de première instance du siège de l’entreprise,
et que chaque livre reçoive un numéro répertorié par le greffier sur un registre
spécial.

D - Les états de synthèse :

Sur le fondement des enregistrements comptables et de l’inventaire, le commerçant


doit, à la clôture de chaque exercice, établir des états de synthèse annuels. L’article
9 du dahir du 25 décembre 1992 précise que ces états comprennent le bilan, le
compte de produits et charges, l’état des soldes de gestion, le tableau de
financement, et l’état des informations complémentaires. Les entreprises dont le
chiffre d’affaire est inférieur ou égal à sept millions et de demi de dirhams sont
toutefois dispensées d’établir l’état des soldes de gestion, le tableau de financement
et l’état des informations complémentaires.

a - Le bilan :

C’est un état comptable qui fait connaître à la date de l’inventaire la structure du


patrimoine commercial et sa situation nette. Il est divisé en deux parties; la partie
gauche ou l’actif, correspond aux biens affectés au commerce ; la partie droite ou
le passif, comporte d’une part les dettes à l’égard de tiers, et d’autre part le passif
dit interne ou encore situation nette laquelle s’entend du capital, des réserves, des
résultats de l’exercice etc. .....

b - Le compte des produits et charges :

C’est un état comptable qui récapitule les produits et les charges de l’exercice, sans
qu’il soit tenu compte de leur date d’encaissement ou de paiement.

c - L’état des soldes de gestion :

Il décrit la formation du résultat net, et celle de l’autofinancement.

d - le tableau de financement :

C’est un document qui met en évidence l’évolution financière de l’entreprise au cours


de l’exercice en décrivant les ressources dont elle a disposé et les emplois qu’elle
en a effectués.

e - L’état des informations complémentaires :

C’est un document qui complète et commente l’information donnée par le bilan, le


compte de produits et charges, l’état des soldes de gestion, et le tableau de
financement.
Les états de synthèse forment un tout indissociable. Ils doivent donner une image
fidèle des actifs et passifs ainsi que de la situation financière et des résultats de
l’entreprise. Ensemble avec le livre journal et celui d’inventaire, les états de synthèse
constituent un outil de gestion de l’entreprise. Ils permettent au chef d’entreprise
d’établir ses comptes prévisionnels, et de décider en conséquence de ce qui doit
être fait en cas d’insuffisance ou d’excédent. Ils lui permettent aussi de connaître
approximativement le bénéfice net probable, et de négocier en connaissance de
cause quand il décide de vendre son entreprise. En dehors de cela, la comptabilité
permet au commerçant de disposer d’un moyen de preuve fiable. En effet, l’article
19 du code de commerce dit que la comptabilité régulièrement tenue est admise
par le juge pour faire preuve entre commerçants à raison des faits de commerce.
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L’article 20 précise, par ailleurs, que la comptabilité même irrégulièrement tenue


peut être opposée comme preuve par les tiers contre le commerçant; sachant que
le tribunal peut ordonner la représentation ou la communication des documents
comptables, et que si le document correspond à un double qui se trouve entre les
mains de la partie adverse, il constitue plaine preuve en sa teneur.

15- Traitez de l’obligation comptable du commerçant ?

Les actes commerciaux

Tout contrat, et tout fait de production d’un bien ou de prestation d’un service
constitue un acte de commerce au sens du droit commercial, quand il se produit
dans le cadre d’une activité commerciale.
Il faut dès lors distinguer les actes commerciaux des activités commerciales.
Les uns et les autres se répartissent en catégories différemment conçues par la loi.

16- Qu’est ce qu’un acte de commerce ?

Catégories d’actes commerciaux.

Traditionnellement, les auteurs distinguent entre des actes de commerce par


nature, des actes commerciaux par la forme, des actes mixtes et des actes de
commerce par accessoire.
Avec la réforme du code de commerce, il convient de distinguer désormais entre
les actes principaux de l’activité et les actes accessoires.

1- Les actes commerciaux par nature

Les actes de commerce par nature se caractérisent par le fait de conférer à leur
auteur la qualité de commerçant quand il les exerce à titre habituel

2- Les actes commerciaux par la forme

Ce sont ceux dont la commercialité résulte de la forme dans laquelle ils se


produisent.
Le législateur a retenu deux formes différentes qui confèrent indépendamment de
tous autres facteurs, la qualité commerciale aux actes.
Il s’agit des formes d’activité et d’effet de commerce.

3- Les actes de commerce


par accessoire

Selon l'article 10 du code de commerce, les actes de commerce par accessoire sont
des actes non commerciaux par nature ni par la forme qui pourtant sont accomplis
par le commerçant à l’occasion de son commerce.

4- Les actes mixtes.

Ce sont des actes commerciaux par nature, par la forme ou par accessoire pour
une partie et civils ou administratifs pour l'autre partie.
L'article 4 du code de commerce n'envisage que le cas de l'acte commercial et civil
en même temps; les actes commerciaux et administratifs en même temps obéissent
au droit administratif.
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17- Quelles sont les catégories d’actes commerciaux ?

Les instruments du commerçant

Les instruments commerciaux sont principalement les effets et le fonds de


commerce.

A- Les effets de commerce

Du point de vue économique l'effet de commerce est une monnaie scripturale.


C’est au regard de la loi un acte abstrait c'est-à-dire un acte qui se détache
juridiquement de sa cause dès la réunion de ses conditions de validité. Ces dernières
sont principalement des indications écrites exigées par la loi.
Le régime des effets de commerce est spécial en ce sens qu’il s'applique à toute
personne et en toutes circonstances où l’effet de commerce est utilisé.
Les règles relatives à la lettre de change, au billet à ordre, au chèque, aux warrants,
aux bons de caisse et aux factures protestables, entre autres, s’appliquent
effectivement de la même façon aux commerçants et aux non commerçants.

18- Qu’est ce qu’un effet de commerce ?

a- La lettre de change

En tant qu’effet de commerce, la lettre de change obéit à un régime juridique qui


doit être rigoureusement observé aussi bien pour sa création que pour son
paiement.
Le régime de la lettre de change est déterminé par les articles 159 à 333 du code
de commerce qui en fixe les conditions de validité, le régime de l’endossement, et
des recours en cas de non-paiement.
Au cas où le tireur omet d’indiquer l’échéance, la traite doit être en application de
l’article 160 du code de commerce, payable à vue. Lorsque le lieu de paiement n’est
pas indiqué non plus, il est réputé être celui qui est inscrit à côté du nom du tiré.

Création de la lettre de change.

La lettre de change est créée par l’établissement d’un écrit dans lequel une personne
appelée tireur, donne l’ordre à une autre personne appelée tiré, de payer à une
certaine date, une certaine somme à une troisième personne appelée preneur ou
bénéficiaire.
L'objet de cette opération est double ; il permet au tireur de s’acquitter de sa dette
envers le bénéficiaire et de réaliser en même temps une opération de crédit avec
lui.
En principe le tireur remet la traite au bénéficiaire, mais il peut aussi la remettre
pour escompte à une banque. Le bénéficiaire et la banque peuvent chacun,
conserver la lettre de change jusqu’à son échéance pour la présenter eux-mêmes
au tiré, et se faire payer ce qui leur est dû.
Ils peuvent aussi la transmettre à des tiers, sauf si elle comporte la mention « non
à ordre ».
Normalement, la traite est à ordre, et est transmissible par simple signature du
bénéficiaire au verso suivie de sa remise matérielle au nouveau bénéficiaire; c’est
la technique dite d’endossement.
11

Celui-ci doit être pur et simple; il ne peut pas être partiel.

19- Traitez de la création de la lettre de change ?

Paiement de la lettre de change

Pour obtenir le paiement, le porteur de la lettre de change doit obligatoirement la


présenter au tiré, dans le jour où elle est payable ou dans les cinq jours ouvrables
qui suivent.
Lorsque la traite est payable à vue, le bénéficiaire peut la présenter à tout moment
au tiré, mais il doit le faire en tout état de cause avant l’écoulement d’une année à
partir de la date d’émission.
En payant la traite, le tiré doit s’assurer de la régularité de la chaîne des
endossataires, et peut demander que la lettre lui soit remise acquittée par le porteur.
S’il refuse de payer, le porteur est en droit de faire protêt pour amorcer les recours.

20- Traitez du paiement de la lettre de change ?

Le protêt

C’est un acte dressé par un agent du secrétariat-greffe du tribunal. Il doit être établi
dans le délai fixé pour la présentation au paiement s’il s’agit d’une traite payable à
vue.
Si la lettre est payable à terme, le protêt doit être fait au plus tard l’un des cinq
jours ouvrables qui suivent le dernier jour où elle est payable.

Les recours

Le protêt a pour effet de constituer solidaires à l’égard du bénéficiaire, tous ceux


qui ont tiré, endossé ou avalisé la lettre de change dont il n’a pu obtenir paiement.
Le porteur doit toutefois, avant d’agir contre les différents signataires de la traite,
donner avis du refus de paiement à celui qui lui a endossé la lettre dans les six jours
ouvrables qui suivent celui du protêt.
Chaque endosseur doit lui aussi, dans les trois jours ouvrables qui suivent le jour où
il a reçu l’avis, faire connaître le problème à son endosseur, et ainsi de suite en
remontant jusqu’au tireur.

21- Traitez du protêt et des recours en matière de lettre de change ?

b- Le chèque

Le chèque, est un effet de commerce réglementé par les articles 239 à 328 du
code de commerce. Il se présente comme un papier écrit, constatant un ordre donné
au banquier pour payer à présentation, une somme déterminée au bénéficiaire ou
à la personne que celui-ci désignera.
L’auteur de l’ordre doit cependant déposer au préalable suffisamment d’argent
auprès du banquier pour constituer la provision nécessaire au paiement du chèque.
A défaut de dépôt préalable, le banquier peut accorder un crédit au tireur du chèque
dans le cadre d’une convention de compte courant ou autre ; sans cela, le chèque
sans provision constitue un délit pénalement sanctionné.
12

Le chèque ressemble à la traite par le caractère triangulaire des rapports qu’il crée.
Toutefois, il ne peut pas avoir pour objet des opérations de crédit, car il est
obligatoirement payable à présentation.
En pratique seules les banques émettent des formules de chèque. La création du
chèque ne pose ainsi pratiquement pas de problème, puisque les banques
s’emploient à fournir aux clients des formules de chèques établies dans le respect
de l’article 239 du code de commerce.
Le chèque est payable dés son émission, c’est-à-dire à partir du moment où il est
signé par le tireur et délivré au bénéficiaire.
Rien n’empêche cependant, qu’il soit transmis à des porteurs successifs jusqu’à sa
présentation au paiement.
Le transfert a lieu par endossement lorsque le chèque est à ordre ou à personne
dénommée sans clause non à ordre. Il se transmet de la main à la main, sans aucune
formalité, quand il est au porteur.
L’endossement et la tradition du chèque transmettent au bénéficiaire la propriété
de la provision; celle-ci étant la créance de la somme d’argent exigible à l’encontre
du tiré. Elle résulte du dépôt préalable de fonds en compte chez le banquier.
A défaut de provision, le tireur peut être poursuivi pour délit d’émission de chèque
sans provision. Le bénéficiaire peut de son côté faire dresser un protêt pour amorcer
la procédure de recours contre tous les signataires du chèque.

22- Traitez du chèque en tant qu’effet de commerce ?

c- Le billet à ordre

A la différence de la lettre de change, le billet à ordre peut être un acte civil quand
il résulte d’une transaction non commerciale.
C’est un acte de commerce, cependant, toutes les fois qu’il a un lien avec un autre
acte de commerce même s’il est émis par un non commerçant.
Il s’agit d’un écrit par lequel une personne appelée souscripteur s’engage à payer à
une autre personne appelée bénéficiaire, ou à son ordre, une somme déterminée,
à une date déterminée.
Il doit contenir en application de l’article 232 du code de commerce :
La clause à ordre, ou la dénomination du titre;
La promesse pure et simple de payer une somme déterminée;
L’indication de l’échéance;
L’indication du lieu où le paiement doit être fait;
Le nom du bénéficiaire;
L’indication de la date d’émission et de son lieu ;
Le nom et la signature du souscripteur.
A défaut d’indication d’échéance fixe, le titre est payable à vue.
Le billet à ordre obéit au même régime que la lettre de change relativement à
l’endossement, et au paiement, ainsi que le protêt et les recours, le cas échéant.
Il doit s’agir d’un papier constatant l’engagement du souscripteur à payer, à une
personne déterminée ou à son ordre, au bénéficiaire qu’elle désigne, une somme
déterminée, à vue ou à une date déterminée.
Le billet à ordre réuni ainsi les caractéristiques de la lettre de change et du chèque
en ce sens qu’il peut être l’un ou l’autre selon les conditions de son émission.

23- Traitez du billet à ordre en tant qu’effet de commerce ?

d- Les warrants
13

Ce sont des effets de commerce créés par la pratique dans les pays anglo-saxons.
Il s’agit en fait de billet à ordre dont le paiement est garanti par une quantité de
marchandises déposées dans un ou plusieurs magasins généraux.
Le détenteur du warrant cumule ainsi, les garanties dues au créancier gagiste, en
plus de la protection légalement accordée au bénéficiaire du billet à ordre.
Le warrant est transmissible par endossement, et produit les effets du nantissement
des marchandises déposées quand il est cédé seul.
Il produit les effets de vente des dites marchandises quand il est cédé ensemble
avec le récépissé du dépôt des marchandises.
Le régime des warrants est ensemble établi avec celui du dépôt en magasin général
dans les articles 341 à 354 du code de commerce.

24- Qu’est ce qu’un warrant ?

e- Les bons de caisse.

Les magasins de grande surface en Amérique et en Europe ont adopté ce moyen


pour fidéliser leur clientèle.
Ils mettent des bons à la disposition de leurs clients leurs donnant droit à des
remises spéciales, entre autres avantages.
Le bon de caisse consiste en un papier représentant un prêt déterminé, isolé et
remboursable à échéance fixe.
Le créancier qui se trouve en possession de ce genre de facture détient un moyen
sûr de paiement, qu’il peut utiliser pour payer ses propres dettes.

25- Qu’est ce qu’un bon de caisse ?

B- Le fonds de commerce

Le fonds de commerce est l’instrument principal de tout commerçant. Il se compose


d’éléments corporels à côté d’autres incorporels.

Définition du fonds de commerce.

La loi dit que le fonds de commerce est un bien meuble incorporel utilisé par le
commerçant en vue de constituer une clientèle nécessaire à une exploitation
commerciale ou industrielle.
Contrairement à ce qu’il en était sous l’empire de l’ancien code, la loi parle désormais
du fonds de commerce; elle le définit et en fixe la composition.
Les textes relatifs au fonds de commerce reconnaissent la variété des éléments le
composant. Ils font notamment la différence entre des éléments corporels et
d’autres incorporels (art 80 du C.C.).
La jurisprudence et la doctrine avait déjà sous l’ancien code conclu que la réunion
des éléments précités constitue un bien incorporel, et forme une universalité.
En tant que tel, le fonds de commerce peut faire l’objet de plusieurs opérations
juridiques comme la cession, la vente, la location-gérance, le nantissement et
l’apport en société.

26- Qu’est ce qu’un fonds de commerce ?

Eléments du fonds de commerce.

Les éléments du fonds de commerce sont corporels et incorporels.


I- Les éléments corporels
14

Ce sont pratiquement les éléments par la disposition desquels le commerçant


commence pour créer le fonds de commerce. Ils lui permettent de débuter l’exercice
de son activité, sachant que ce sont aussi des biens qu’il peut renouveler sans cesse
sans que cela n’ait d’effet sur la clientèle ou sur la valeur du fonds.
1 - Les agencements

Les entreprises de services, ainsi que celles de distribution, utilisent le plus souvent,
à côté d’éléments incorporels, des meubles qui leur servent dans l’activité sans qu’on
puisse les qualifier de marchandises ou de matériel et outillage. Ce sont des
équipements qui facilitent l’accueil des clients, la présentation des marchandises, et
le travail du personnel. Ceci s’applique normalement aux chaises, bureaux, rayons
d’exposition, vitrines mobiles, appareil de téléphone, etc.

2 - Le matériel et outillage

Il s’agit des équipements sans lesquels la production des biens ou la prestation des
services ne peut avoir lieu. A ce niveau la distinction se fait avec les installations.
Ces dernières comprennent les immeubles et les meubles définitivement fixés ou
rattachés aux immeubles. Par exemple on qualifie d’outillage et matériel : Les
véhicules d’un transporteur, le mobilier d’un hôtel, les machines d’un industriel, les
ordinateurs du banquier etc.

3 – Les marchandises

Ce sont tous les objets destinés à être vendus y compris les stocks de matières
premières destinés à être travaillés.

27- Quels sont les éléments corporels du fonds de commerce ?


II- Les éléments incorporels

Parmi les moyens utilisés par le commerçant pour exploiter son commerce ou son
industrie il y a les éléments incorporels. Ce sont des valeurs qui n’ont pas une
consistance tangible quoiqu’elles puissent être matérialisées par des chiffres, des
certificats, et des images. IL s’agit de la clientèle, l’achalandage, le nom, l’enseigne,
le droit au bail et les droits de propriété industrielle, commerciale et artistique.
1 - Clientèle et achalandage

La clientèle et l’achalandage sont pratiquement et intellectuellement indissociables.


Ils représentent à la fois une valeur résultant des relations existantes entre le fonds
et les personnes qui y achètent des marchandises ou des services qu’offre
l’exploitant, et une faculté que possède le fonds d’attirer et de retenir les acheteurs.
La clientèle et l’achalandage sont matérialisés par le chiffre d’affaires dont la
moyenne représente une valeur d’évaluation du fonds de commerce dite droit à la
clientèle. En principe, il ne peut y exister de fonds de commerce sans droit à la
clientèle (art 80, al 1 du C.C.).
Le droit à la clientèle est protégé par l’action en concurrence déloyale.

28- Que sont la clientèle et l’achalandage ?

2 - Le nom commercial

C’est l’appellation sous laquelle une personne exerce son activité commerciale. Ainsi
il remplit une fonction opérationnelle, en constituant un moyen et un support
publicitaires à l’adresse de la clientèle laquelle s’en sert pour repérer les lieux de
vente et les agences ainsi que pour reconnaître les produits. A cause de cette
fonction commerciale du nom, celui-ci devient une valeur patrimoniale même s’il est
15

un attribut de la personnalité juridique du commerçant; et en tant que tel, il peut


être vendu, louer ou mis en société.

29- Qu’est ce que le nom commercial ?

3 - L’enseigne

Dans les entreprises industrielles et de distribution, le nom commercial peut être


insuffisant pour permettre aux clients de reconnaître les produits du commerçant.
D’où le besoin à l’enseigne commerciale, c’est-à-dire une image ou dénomination
qui permet au public d’individualiser le fonds et de distinguer les produits. L’enseigne
est soumise au même régime juridique que celui du nom commercial; elle est
protégée par l’action en concurrence déloyale lorsqu’elle est utilisée par des tiers
aux fins de confusion de la clientèle. Lorsque l’enseigne prend la forme d’une image,
elle peut être protégée aussi comme création originale en tant que dessin et modèle.

30- Qu’est ce que l’enseigne commerciale ?

4 - Le droit au bail

C’est la créance du locataire contre le propriétaire des lieux où s’exerce le


commerce. La créance procure au commerçant un droit de jouissance des lieux en
question. Ce droit n’existe que si le commerçant est locataire, s’il est propriétaire ou
usufruitier du local où il exerce son commerce ou son industrie, le fonds ne
comprend pas de droit au bail. Etant un droit de créance, le droit au bail est cessible.
Il peut être cédé séparément, ou avec le fonds de commerce. En raison de
l’importance du bail commercial pour l’exploitation commerciale, le législateur l’a
doté d’un régime juridique particulier. Ce régime est consacré par le dahir du 24
mai 1955 relatif aux baux d’immeubles ou de locaux loués à usage commercial,
industriel ou artisanal. En application de ce dahir, le bail du local est valable sans
condition de forme. Par l’effet du contrat écrit ou verbal, le locataire détient un droit
au renouvellement qu’il lui est possible d’invoquer, et que peuvent le faire également
ses cessionnaires et ayant droit. Pour ce faire, il faut toutefois, justifier d’une
jouissance consécutive du local pendant au moins deux ans si le bail a été établi par
écrit. Cette durée est prolongée à quatre années si le bail est verbal. le refus de
renouvellement du bail par le loueur donne lieu à une indemnité d’éviction pour
compenser le préjudice qui atteint le locataire du fait de la disparition du droit au
bail de son fonds de commerce. Aucune indemnité n’est cependant due lorsque le
loueur justifie d’un motif grave et légitime à l’encontre du locataire et lorsqu’il établit
que l’immeuble doit être totalement démoli pour cause d’insalubrité ou d’insécurité.
L’article 11 du dahir précité accorde quand même un droit de priorité au locataire
pour reprendre le bail du local après sa reconstitution en cas de démolition. Pour
avoir ce droit de priorité, le locataire doit en aviser le bailleur au plus tard dans les
trois mois qui suivent son départ du local.

31- Qu’est ce que le droit au bail commercial ?

5-Les droits de propriété industrielle,


commerciale, et artistique.

Il s’agit de monopoles accordés au commerçant pour l’exploitation de marques, de


brevets d’invention, de dessins et modèles, ou de licences d’exploitation.
La marque
Les marques sont des signes qui distinguent les produits d’un commerçant de ceux
de ses concurrents jouant ainsi le rôle de l’enseigne. La marque déposée, c’est-à-
dire enregistrée auprès de l’office marocain de la propriété industrielle dans les
conditions du dahir du 23 juin 1916 relatif à la protection de la propriété industrielle,
16

est protégée, par une action en contrefaçon ou en usurpation outre l’action en


concurrence déloyale, pour une durée de vingt années renouvelable.
Le brevet
Le dahir précité du 23 juin 1916 organise aussi la protection des inventions utilisées
dans le commerce ou l’industrie. La protection à lieu au moyen de la technique du
brevet, c’est-à-dire une attestation délivrée par le ministre du commerce et de
l’industrie sans garantie que l’invention est valable, et par le dépôt à l’office
marocain de la propriété industrielle. Dans ces conditions, l’invention est protégée
par une action en contrefaçon et des sanctions pénales frappant l’auteur de ce
crime. Toutefois, au bout de quinze ans, l’invention tombe dans le domaine public
et devient ainsi possible à être exploitée par tous. Pour être brevetée l’invention doit
être industrielle, nouvelle, et inventive. Elle peut être un produit, un procédé de
fabrication, une application ou une combinaison de moyens connus. L’article 25 du
dahir de 1916 précité en exclu cependant les places et combinaisons de crédit ou
de finances ainsi que les découvertes contraires à l’ordre public et aux bonnes
mœurs ; Il en exclu également les compositions pharmaceutiques ou remèdes.
Le dessin et modèle
Le dahir précité du 23 juin 1916 fait bénéficier les dessins et modèles industriels
d’une protection légale pour une période de cinquante ans à partir de leur dépôt
auprès de l’office marocain de la propriété industrielle.
Le terme dessin s’applique dans ce domaine à toute disposition de couleurs ou de
traits représentant des images. Par contre Le modèle se constitue à partir
d’assemblage de matières formant volume comme celui d’une carrosserie, d’un bijou
ou d’un élément de mobilier.
La licence
Dans les activités sujettes à autorisation administrative tel les débits de boissons,
les agences de voyages et les entreprises de transport routier, l’autorisation prend
la forme d’une licence d’exploitation, qui en raison de son caractère objectif, doit
être liée au fonds de commerce tel un des éléments incorporels (article 80 du C.C).

32- Que sont les droits de propriété industrielle, commerciale, et artistique ?

C- Les sociétés commerciales

Au même titre que les chefs d’entreprise et les hommes d’affaires, les sociétés
commerciales sont des personnes morales ayant la qualité de commerçants.
Elles doivent s’inscrire au registre du commerce, posséder un compte bancaire,
payer l’impôt sur leurs impôts, et s’abstenir de toute concurrence déloyale en plus
de tenir leurs comptabilités suivant les normes légales.

Définition des sociétés commerciales.

Toute société revêtant la forme commerciale ou à défaut ayant un objet commercial,


est en principe une société commerciale.
Aucun problème ne se pose pour les sociétés commerciales par la forme à la
différence de celles qui ne le sont que par l’objet.
C’est le cas des sociétés en participation, des sociétés commerciales de fait et des
sociétés commerciales créées de fait.
La société commerciale en participation s’établit par un contrat valable sauf qu’elle
n’a pas la forme commerciale.
Le contrat de société en participation est conclu dans les conditions du droit civil,
c’est-à-dire que c’est une société civile par la forme. Il ne donne pas lieu à la
naissance d’une personne morale, et ne donne pas lieu non plus à la responsabilité
solidaire et indéfinie des associés quant au passif social sauf si c’est une société
générale.
La société commerciale de fait est cependant celle voulue par les associés dans une
forme commerciale mais déclarée nulle de façon absolue pour quelque cause que
ce soit.
17

La nullité n’empêche pas dans ce cas de reconnaitre l’existence de la société avec


sa forme déclarée nulle dans la relation avec les tiers et même les associés de bonne
fois.
Par contre, les associés de mauvaise foi sont tenus aux obligations d’associés en
participation à titre général. Ils sont solidairement et indéfiniment rendus
responsables du passif social.
La société créée de fait est par contre celle qui s’établit sans conclusion de contrat
aucun. Elle a lieu entre personne se comportant comme des associés même si elles
ne disaient pas.
L’exemple type en est le cas de l’entreprise dite pilote dans sa relation avec les
entreprises qui la seconde pour exécuter un même projet dont elles se partagent
les tâches. Dans ce cas, sauf si elles se déclarent non associées, les entreprises
participantes au projet peuvent être traitées en tant qu’associées en participation
au projet.

33- Qu’est ce qu’une société commerciale ?


34- Qu’est ce qu’une société en participation ?
35- Qu’est ce qu’une société de fait ?
36- Qu’est ce qu’une société créée de fait ?

Les types de sociétés commerciales par la forme.

Les sociétés commerciales par la forme sont traditionnellement reparties en deux


types : des sociétés de personnes et des sociétés de capitaux.

I-Sociétés de personnes

La société en non collectif, la société en commandite simple ou par action sont


classifiées en tant que sociétés de personnes ; et pour cause. Leur régime juridique
accorde plus d’importance aux associés en eux même qu’à leurs apports.

1-La société en nom collectif

La société en nom collectif est commerciale par la forme. Elle est conclue, sans
condition légale de capital minimum, par des associés qui se trouvent à partir de la
signature des statuts solidairement et indéfiniment responsables du passif social à
l’égard des tiers.
Entre eux, les associés en nom ne sont tenus chacun que proportionnellement à la
part d’intérêt qui lui revient dans la société.
Ces sociétés sont conclues intuitu personae, d’où la nécessité de leur dissolution en
cas de départ d’un associé pour quelque cause que ce soit.
Les droits des associés sont dits parts d’intérêts. Ils ne sont jamais représentés par
des titres négociables. Leur cession nécessite l’accord de tous les associés ce qui
donne nécessairement lieu à la conclusion d’un nouveau contrat de société avec le
cessionnaire.
Ce qui caractérise cependant le plus ce genre de société, c’est son effet sur la qualité
professionnelle des associés; ils deviennent tous commerçants du seul fait de
l’entrée dans la société bien même que l’objet de celle-ci n’est pas commercial.

37- Qu’est qu’une société en nom collectif ?

2-La société en commandite simple

C’est la société conclue par des commandités avec des commanditaires.


Les commanditaires sont des associés qui s’engagent en à ne pas s’immiscer dans
la gestion de la société, et se contentent d’habiliter les associés commandités à
exercer tous les pouvoirs d’associés et d’en assumer toutes responsabilités.
18

Les associés commandités sont dans la même situation des associés en nom
collectif. Ils sont déclarés commerçants du seul fait de la signature des statuts de la
société, et sont solidairement et indéfiniment responsables du passif social.
Les commanditaires ne deviennent pas commerçants par l’effet de l’appartenance à
la commandite, et ne sont par ailleurs responsables du passif social que dans la
limite de l’apport qu’ils ont fait à la société.
La société en commandite est dite simple lorsque les droits des commanditaires sont
représentés par des parts d’intérêt et non pas des actions.

38- Qu’est ce qu’une société en commandite simple ?

3- La société en commandite par actions

Lorsque les droits des commanditaires dans la société en commandite sont


représentés par des actions, on dit que la société est une commandite par actions.
A la différence de la commandite simple, la société en commandite par actions peut
faire publiquement appel à l’épargne et se faire inscrire en bourse.
Elle demeure toutefois une société de personne et non pas de capitaux.

39- Qu’est ce qu’une société en commandite par actions ?

II-Sociétés de capitaux

Le régime juridique de la SARL et de la SA accorde plus d’importance à l’apport fait


par les associés qu’à leurs personnes. Les auteurs en ont déduit que ce sont des
sociétés de capitaux et non pas de personnes.

1- La société à responsabilité limitée

C’est la société qui peut être conclue entre cinquante personnes au plus avec un
capital minimum de cent milles dirhams.
A la différence des autres types de société, seule la SARL peut être créée par un
seul associé. La société unipersonnelle à responsabilité limitée se dit en droit
marocain société à responsabilité limité d’associé unique.
Le ou les associés reçoivent en contrepartie de l’apport des parts sociales qui ne
peuvent pas être représentées par des titres négociables.
Elles ne peuvent être cédées à des tiers qu’avec le consentement de la majorité des
associés représentant au moins les trois quarts des parts sociales.
Par ces conditions, la S.A.R.L ne peut être pratiquement conclue qu’entre personnes
qui se connaissent et qui se font mutuellement confiance.
Pourtant, les associés ne sont responsables dans cette société que dans la limite de
l’apport qu’ils lui font. En plus, la société ne les couvre point de la qualité de
commerçants.

40- Qu’est ce qu’une SARL ?

2- La société anonyme

C’est une société commerciale par la forme qui doit être conclue par cinq associés
au moins, sans limite du nombre maximum, mais avec un capital d’au moins trois
cent milles dirhams, et si la société fait publiquement appel à l’épargne ce chiffre
est relevé à trois millions de dirhams.
19

La S.A peut être conclue entre personnes qui ne se connaissent pas; les droits des
associés étant représentés par des titres négociables dits actions.
Les actionnaires peuvent en principe librement céder leurs titres aux tiers sans
besoin d’obtenir l’accord d’autres actionnaires. Chacun d’eux n’étant en effet
responsable que dans la limite de l’apport représenté par l’action qu’il détient.
Enfin, comme dans la S.A.R.L, les actionnaires ne sont pas commerçants du seul
fait de la détention d’actions.
41- Qu’est ce qu’une SA ?

Procédure de traitement des difficultés d’entreprise.

Le code de commerce distingue entre deux types de procédures de traitement des


difficultés de l’entreprise selon que ces difficultés sont prévisionnelles ou effectives.
Il envisage une procédure de prévention pour les premières et une procédure de
paiement collectif pour les secondes.

A- Procédure de prévention.

A titre préventif, la loi permet à tout chef d’entreprise dont les comptes prévisionnels
font apparaitre une insuffisance qui ne peut être dépassé que par des mesures
exceptionnelles de recourir au tribunal de commerce pour mettre en œuvre la
procédure de prévention des difficultés.
Le tribunal saisi peut alors désigner un conciliateur pour aider le chef d’entreprise à
exécuter les mesures nécessaires. Il peut à ce titre lui permettre de conclure un
règlement amiable avec les créanciers.
42- Traitez de la procédure de prévision des difficultés ?

B- Procédure de paiement collectif.

A la différence du DOC qui ne prévoit pas de régime pour le paiement collectif des
créanciers du débiteur défaillant, le code de commerce soumet le commerçant en
état de cessation des paiements à ce genre de régime.
Tout homme d’affaires, chef d’entreprise individuelle ou société commerciale qui se
trouve incapable de faire face à son passif exigible par son actif disponible peut être
judiciairement déclarée en état de cessation des paiements.
C’est le tribunal de commerce qui a compétence de déclarer cet état du commerçant
défaillant.
Il lui applique par la même occasion une procédure de redressement par un plan
judiciaire, selon le cas de continuation ou de cession afin d’apurer le passif sans
besoin de liquider de tous ses biens.
Rien n’empêche le tribunal de décider la liquidation de tous les biens du débiteur
dans une procédure de liquidation judiciaire quand les solutions de redressement
s’avèrent impossibles.
Dans toutes ces solutions judiciaires, les créanciers du commerçant sont
collectivement payés.
Ils le sont suivant un plan d’apurement du passif dans les solutions de continuation
et de cession ; et au marc le franc au prorata de leurs créances suivant leurs rangs,
dans la procédure de liquidation judiciaire.

43- Traitez de la procédure de paiement collectif des créanciers du commerçant ?

Deuxième partie :
Les contrats commerciaux

Les contrats commerciaux au moyen desquelles les affaires du commerçant


s’effectuent sont aussi vairés que les activités commerciales elles-mêmes.
20

D’ailleurs, chaque activité n’est en fait qu’un ou plusieurs contrats déterminés qui
s’établissent de façon organisée dans le cadre d’entreprise ou d’affaires.
En considération des activités commerciales, nous choisissons de consacrer cette
deuxième partie du cours de droit des affaires I aux contrats conclus en dehors des
activités de bourse de valeur mobilières et des relations avec les partenaires sociaux.
Compte tenu de la répartition économique des activités, on peut classifier les
contrats commerciaux suivant qu’ils se font pour l’exploitation d’activités du secteur
primaire, secondaire, tertiaire ou quaternaire.
Toutefois, il nous faut commencer par exposer la notion de contrat commercial.

I:
Notion de contrat commercial.
Le contrat commercial est tout d’abord un acte de commerce qui s’effectue au
moyen d’un acte et non pas un fait juridique.
En tant qu’acte juridique au sens civiliste du terme, le contrat commercial est
l’échange de consentement entre deux parties ou plus, par lequel ces parties créent
des effets juridiques à propos d’un objet commercial, qui peut être par exemple un
service de crédit, d’assurance, de transport ou autre.
Il obéit nécessairement alors au régime de droit commun des contrats en plus du
régime spécial relatif à l’objet commercial.
En application du régime de droit commun, le contrat n’est valable que s’il réuni
quatre conditions.
Il doit y avoir un échange de consentement sain et libre, la capacité de conclure un
acte juridique pour chacune des parties, un objet possible et déterminé ou
déterminable et un cause licite.
Le régime spécial du contrat commercial diffère suivant l’objet de ce dernier,
sachant que l’objet du contrat commercial lui-même varie suivant le secteur
d’activité, et dans le même secteur suivant la catégorie d’activité.

44- Qu’est ce qu’un contrat commercial ?

II :
Les contrats d’exploitation d’activités du secteur primaire.

Le secteur primaire est celui des produits de la nature disent les économistes.
A la différence de ces derniers, les juristes disent que c’est un secteur où l’activité
commerciale est possible ; l’article 6 du code de commerce évoque d’ailleurs
expressément l’exemple de recherche et d’exploitation des mines et carrières, la
distribution d’eau d’électricité et de gaz.
Il s’agit en somme de l’exploitation des gisements miniers, des sources
d’hydrauliques, et des nappes hydrocarbures, ainsi que l’exploitation des énergies
éoliennes, fluviales ou autres pour la production et la distribution de l’électricité.
A la différence des exploitations agricoles d’élevage de volaille de bétail
d’aquaculture et d’apiculture, l’exploitation halieutique maritime est expressément
citée en exemple des activités commerciales du secteur primaire.
L’article 7 du code de commerce déclare commerciale toute activité se rattachant à
l’exploitation des navires, ce qui inclut par définition l’activité de pêche maritime.
L’exploitation de toute activité du secteur primaire donne lieu nécessairement, à la
conclusion selon le cas de contrats d’achat et de location d’immeubles et de vente
en gros de matières premières, de produits de la pêche, d’animaux et de fruits et
légumes.

45- Quelles sont les activités commerciales du secteur primaire ?

A- Les contrats immobiliers


On sait que l’immeuble est tout bien définitivement fixé au sol en plus du sol lui-
même. Le contrat portant sur un immeuble est dit immobilier quand il a pour objet
21

de créer ou de transporter un droit réel sur cet immeuble.


En application des articles 8 et 157 du dahir du 2 juin 1915 fixant la législation
applicable aux immeubles immatriculés et de l’article 1184 du code des obligations
et des contrats, la liste des droits réels comprend : le droit de propriété, l’usufruit,
les affectations pieuses (Waqf), les droits d’usage et d’habitation, l’emphytéose, le
droit de superficie, le droit de servitude, l’hypothèque et le gage.
Pour l’exploitation d’une activité commerciale du secteur primaire, le commerçant
peut être amené à utiliser la propriété, l’usufruit, ou l’emphytéose d’un immeuble.
Il lui faut selon le cas acquérir ce droit par un contrat d’achat ou de location.
a)
Les contrats d’acquisition du droit immobilier de propriété ou d’usufruit.
On sait que le droit de propriété donne à son titulaire le pouvoir de disposition,
d’utilisation et de jouissance du bien. Il peut le céder, l’exploiter directement en s’en
servant lui-même ou indirectement en le mettant à la disposition d’un tiers qui s’en
sert moyennant une rente ou d’un loyer.
Le droit d’usufruit donne à son titulaire les mêmes pouvoirs précédent sauf celui de
disposition qui demeure réservé au propriétaire dit dans ce cas nu-propriétaire.
Le commerçant qui obtient une concession gouvernementale pour effectuer une
prospection et extraire le minerai, l’eau, l’hydrocarbure, ou toute autre richesse
sous-terraine, peut être amené selon le cas à acquérir le droit de propriété ou
d’usufruit des terres qu’il exploite.
L’acquisition des droits en question s’effectue par un contrat d’achat au régime
diffèrent selon que l’immeuble objet de ce droit est immatriculé ou non.
Dans l’un et l’autre cas, le contrat doit être conclu suivant le régime du contrat de
vente prévu aux articles 478 à 584 du code des obligations et des contrats. Il doit
être établi par un acte authentique auprès des adouls, du notaire ou d’un officier de
l’état civil.
Dans ce dernier cas, le contrat est rédigé par un agent d’affaires et présenté à la
formalité de légalisation auprès de l’officier de l’état civil à la municipalité ou la
commune rurale.
L’acte légalisé doit par la suite être enregistré auprès de l’administration fiscale, et
s’il s’agit d’un contrat portant sur un immeuble immatriculé, l’acte doit aussi être
enregistré à la conservation foncière.
L’enregistrement à la conservation foncière s’impose à tout acte portant sur un
immeuble immatriculé sans distinction s’il a été authentifié par un notaire, des adoul
ou par un officier d’état civil.
C’est évident que faute de pouvoir immatriculer sa propriété ou son usufruit sur
l’immeuble non immatriculé, le commerçant à intérêt d’occuper ce dernier afin de le
conserver en possession de façon continue.
46- Traitez des contrats d’acquisition du droit immobilier de propriété ou
d’usufruit ?

b)
Le contrat d’acquisition du droit d’emphytéose
L’emphytéose est un droit de jouissance sur un immeuble immatriculé appartenant
à autrui. Il résulte d’un contrat spécial de location d’une durée de plus de 18 ans.
La durée de la location ne doit pas dépasser 99 ans, ni se prolonger par tacite
reconduction.
Le locataire possède dans ce cas un droit réel sur l’immeuble qu’il peut donner en
hypothèque pour une durée n’excédant pas celle du contrat.
A cause de la nature réelle du droit acquis sur l’immeuble, le contrat d’emphytéose
obéit au même régime que celui de vente de l’immeuble.

47- Traitez du contrat d’acquisition du droit d’emphytéose ?

B- la location immobilière.
A côté des droits réels précités, le commerçant qui exploite l’activité du secteur
primaire peut être intéressé par la location d’un immeuble pour une durée
indéterminée ou inferieur à 18 ans.
22

Le contrat lui donne dans ce cas un droit personnel de location, sans aucun droit
réel sur l’immeuble pris en location.
En application de l’article 629 du DOC, les baux d’immeubles et de droits immobiliers
doivent être constatés par écrit chaque fois qu’ils sont faits pour plus d’une année.
A défaut d’acte écrit, le bail est censé fait pour un temps indéterminé.
La location de l’immeuble par le commerçant donne nécessairement lieu à la
naissance du droit au bail commercial s’il l’utilise pour l’exploitation d’un fond de
commerce.

48- Traitez du contrat de location immobilière ?

C- Contrats de vente des produits de la nature.


Les produits de la nature exploités dans la forme commerciale peuvent être vendus
en détail, faire l’objet de contrats de fourniture ou encore vendus en gros sur les
bourses de marchandises.
Ils peuvent être vendus en gros sur des marchés forains ou des marches réservés
comme c’est le cas du poisson, des fruits et des légumes.
Les produits d’apiculture, d’élevage de volaille et de bétail ainsi que d’exploitation
forestière de même que les céréales ne peuvent être vendus qu’en gros ou en détail
à des acheteurs occasionnel éventuellement sur des places de marché forains
quotidiens ou hebdomadaire.
A la limite, ils peuvent faire l’objet de contrat de fourniture à des usines, minoteries,
abattoirs, restaurants, ou fours et bains traditionnels.
Ils peuvent être vendus à réméré, sous conditions suspensive en faveur d’une partie
ou en seleme suivant le régime établi par les articles 585 à 618 du DOC.
Les produits d’aquaculture et de pêche peuvent être vendus en plus dans les
marchés de poissons. Il s’agit de place de vente quotidienne spécialement réservé
au commerce du poisson où les ventes sont effectuées pour le compte des
aquaculteurs et armateurs par des commissaires priseurs agréés dits mareyeurs.
Les mareyeurs sont chargés sous le contrôle du gestionnaire du marché, de faire le
tri et la préparation du poisson en plus de sa vente. Ils peuvent le faire à la criée
ou de gré à gré.
Sous la surveillance vigilante du gestionnaire du marché de poisson, le mareyeur
peut conserver le poisson tant qu’il n’est pas jugé dangereux pour la santé publique
en application de la loi n° 28-07 relative à la sécurité sanitaire des produits
alimentaires.
Quand il n’est pas saisi et détruit en application de la loi précitée, le poisson invendu
est restitué à son propriétaire qui peut le faire congeler ou conserver par ses propres
moyens.
De la même façon que le poisson, les fruits et légumes peuvent être commercialisés
en gros dans les marchés réservés à cela.
A la différence des fruits et légumes et du poisson, les minerais et le pétrole
peuvent être vendus en gros sur les bourses de marchandises dont on n’entend pas
parler au Maroc.

49- Traitez des contrats de vente des produits de la nature ?

III :
Contrats d’exploitation des activités du secteur secondaire.
Les économistes enseignent que le secteur secondaire est celui des produits
transformés.
Il englobe les activités d’industrie et de bâtiment lesquelles peuvent donner lieu à
la conclusion de contrats immobiliers et de location immobilière.
En plus de cela, les activités du secteur secondaire donnent lieu selon le cas aux
contrats d’entreprise immobilière ou industrielle, de sous-traitance industrielle et de
vente de produits enregistrés.

A- Contrat d’entreprise immobilière


23

L’entreprise immobilière est le contrat par lequel un entrepreneur dit tâcheron,


s’engage à exécuter un ouvrage de bâtiment en faveur du maitre d’ouvrage. C’est
l’acte principal des activités de bâtiment et de travaux publics qu’il ne faut pas
confondre avec l’activité de promotion immobilière.
La promotion immobilière est une activité qui consiste à acquérir et préparer un
immeuble à l’utilisation.
Cela englobe l’équipement, la construction et même l’établissement du titre foncier
en vue de revendre l’immeuble sous forme de terrain, de lots ou de bâtiment.
L’immeuble vendu après l’achèvement des travaux de promotion obéit au régime
du contrat de vente d’immeubles immatriculés ou non selon le cas.
La vente peut toutefois avoir pour objet un immeuble en construction auquel cas
elle constitue une vente d’immeuble en l’état futur d’achèvement régit par les
articles 618-1 à 618-20 du DOC.
A la différence de la promotion immobilière, le bâtiment et les travaux publics
donnent lieu au contrat d’entreprise immobilière entre le tâcheron et le propriétaire
de l’immeuble qui peut être l’Etat ou une collectivité locale.
Il s’agit au regard du droit marocain du contrat dit de louage d’ouvrage qui obéit au
régime prévu par les articles 723 à 754 et des articles 759 à 780 du DOC. De plus,
lorsque l’entreprise de construction est conclue avec l’Etat ou une collectivité locale,
le contrat obéit au régime des marchés publics.

50- Traitez du contrat d’entreprise immobilière ?

B- Contrat d’entreprise et de sous-traitance industrielle


L’activité industrielle est une variété de l’activité de transformation des matières
premières en produits finis ou semi-finis ou encore des produits semi-finis en
produits finis. Elle se distingue de l’artisanat dans laquelle l’exploitant travail
personnellement avec les salariés pour exécuter l’œuvre de transformation.
L’industriel peut s’adonner à l’activité de transformation sans recevoir de
commande. Il écoulerait ainsi ses produits en les présentant à la vente sur le marché
éventuellement par l’intermédiaire de représentants commerciaux, de
concessionnaire et d’agences de vente.
Rien ne l’empêche d’exécuter une opération de transformation pour obtenir un
produit déterminé ou une quantité de produit sur commande. Il peut s’agir d’une
simple vente sur commande comme il peut s’agir d’un contrat d’entreprise
industrielle.
Dans la vente sur commande, l’industriel est sensé avoir vendu le ou les produits
commandés. Elle obéit au régime du contrat de vente des biens en question.
Par contre dans l’entreprise industrielle, l’industriel est sensé avoir loué son ouvrage
à l’auteur de la commande. En qualité de maitre d’ouvrage, celui-ci exerce un droit
de regard sur l’exécution de l’opération de transformation, et peut exiger que les
matières premières utilisées soient choisies par lui-même.
En application de l’article 736 du DOC, l’industriel locateur d’ouvrage ne peut en
confier l’exécution à un autre industriel, lorsqu’il résulte de la nature de l’ouvrage
ou de la convention des parties, que le maitre d’ouvrage avait intérêt à ce qu’il
accomplît personnellement son obligation.
Il en résulte a contrario que l’industriel peut sous-traiter le marché à un tiers lorsque
la nature de l’ouvrage ou la convention des parties ne s’y opposent pas.
Le contrat de louage d’ouvrage industriel peut effectivement être exécuté par sous-
traitance. C’est le cas lorsqu’un industriel s’engage envers un autre industriel dit
principal et sous sa direction, pour fabriquer un produit déterminé ou une quantité
de produits déterminée à la commande d’un maitre d’ouvrage envers lequel
l’industriel principal s’était engagé en premier.
Le sous-traitant peut se faire payer directement par le maître d’ouvrage. Et en cas
de défaillance de ce dernier par l’industriel.

51- Traitez du contrat d’entreprise et de sous-traitance industrielle ?


24

C- Contrats de vente de produits enregistrés.


Il n’est pas que les immeubles qui sont immatriculés. Des produits industriels le sont
aussi, sachant qu’en plus, tous les produits industrialisé portent chacun un numéro
de série plus un code d’enregistrement auprès de son producteur pour rendre
possible sa traçabilité en vue de prévenir la contrefaçon, le contrôle fiscal, de fraude
etc.
Il n’empêche qu’en dehors des immeubles, la loi ne tient pas compte de toutes les
immatriculations et numérotations pour réglementer la vente des biens.
Hormis les véhicules, tous les produits peuvent être vendus sans besoin de faire
enregistrer cette vente auprès d’une administration fiscale ou d’un service
d’immatriculation.
Cela ne concerne pas les produits de valeur comme les bijoux et les tableaux qui
perdent de leur valeur s’ils sont vendus sans reçus. La question est également
différente de la facturation des ventes en grande quantité.
On sait que les moyens de locomotion industriels de tous genres, à partir des
bicyclettes jusqu’aux avions, en passant par les motocyclettes, les voitures, les
camions, les trains, et les navires sont numérotés et immatriculés en plus, pour
reconnaitre l’identité de leurs propriétaires afin de pouvoir mettre en cause la
responsabilité en cas de besoin.
Pour cela, ces moyens de locomotion qui sont tous des produits industriels, ne
peuvent être valablement vendus par leurs fabricants qu’après l’enregistrement de
leurs matricules auprès des administrations publiques compétentes.
Les acheteurs doivent après cela déclarer leurs contrats auprès des mêmes
administrations pour devenir propriétaires des mêmes véhicules.
52- Traitez des contrats de vente de produits enregistrés ?
IV :
Contrats d’exploitation d’activités du secteur tertiaire.

Les économistes enseignent que le secteur tertiaire et celui des services.


La loi en exclu les activités de prestation de services gratuits qui se font par les
ménages, les associations et les établissements publics.
Le code de commerce cite un certain nombre d’exemples de services payants
constituant activités commerciales.
Ces activités donnent lieu aux contrats de transport, d’assurance, de dépôt en
magasins généraux, de fourniture, de spéculation de distribution, et de banque.
A la différence de ces contrats, ceux de courtage, de commission, d’entremise,
d’agences et de bureaux d’affaires, ressemblent quelque peu au travail. Pour cela
nous choisissons de retarder leur étude au troisième cours de droit des affaires.

A- Le contrat de transport.
L’article 443 du code de commerce dit que le contrat de transport est la convention
par laquelle le transporteur s'engage moyennant un prix à faire lui-même parvenir
une personne ou une chose en un lieu déterminé.
Le contrat en question obéit comme tel au régime général du contrat d’entreprise
au DOC en plus des règles spéciales du code de commerce et des lois spéciales.
Dans ce régime, la loi distingue entre le transport des choses et des personnes.
Dans tous les cas la validité du contrat de transport est acquise même s’il n’est pas
fait par écrit, toutefois un titre de transport est pratiquement indispensable pour
satisfaire aux exigences légales pour le transport de choses.
L’article 447 du code de commerce stipule qu’un titre de transport soit daté et signé
par l'expéditeur. Il doit indiquer:
1) l'adresse du destinataire et le lieu de destination avec la mention à l'ordre ou au
porteur s'il y a lieu;
2) la nature, le poids, le volume, la contenance ou le nombre des choses à
transporter et, s'ils sont en colis, la qualité de l'emballage, les numéros et marques
qui y sont apposés;
3) le nom et l'adresse de l'expéditeur et du transporteur;
4) le prix de transport, ou s'il a été déjà acquitté, la mention de ce paiement, et les
sommes dues au transporteur pour les expéditions grevées de frais anticipés;
25

5) le délai dans lequel doit être exécuté le transport;


6) les autres conventions établies entre les parties.
Lorsque les choses à transporter sont des matières présentant de graves dangers,
l'expéditeur qui omet d'en signaler la nature répond des dommages-intérêts d'après
les règles de responsabilité délictuelle.
Le transporteur doit faire parvenir la chose transportée en bon état à l’endroit
convenu et dans le délai convenu.
Il ne répond cependant pas du retard s'il prouve qu'il a été causé par le fait de
l'expéditeur ou du destinataire ou par un cas fortuit ou de force majeure non
imputable à sa faute.
Il ne répond pad non plus de la perte et des avaries des objets qui lui ont été
confiés, s'il prouve que la perte ou les avaries ont été causées:
1) par le cas fortuit ou force majeure non imputable à sa faute;
2) par le vice propre des choses elles-mêmes ou par leur nature;
3) par le fait ou les instructions de l'expéditeur ou du destinataire.
En matière de transport des personnes, le transporteur doit respecter l’itinéraire
indiqué et faire parvenir le voyageur à destination dans le délai prévu. Il ne répond
pas du retard ou du changement d’itinéraire en cas de force majeur ou de fait du
prince dit la loi.
L’article 485 du code de commerce précise que le transporteur répond des
dommages qui surviennent à la personne du voyageur pendant le transport. Sa
responsabilité ne peut être écartée que par la preuve d'un cas de force majeure ou
de la faute de la victime.
En application des lois spéciales, le transport de choses par les moyens dits lourds
doit se faire dans le respect des règles de circulation routière, rivière, maritime,
ferroviaire, ou aérienne relatives à ces moyens. De plus, les lois relatives au
transport de certains objets doivent être respectées.
Il en est ainsi par exemple des règles relatives au transport d’animaux, de poisson,
de cadavres, de fruits et légumes, de produit inflammables, de l’argent etc.
Le transport des personnes implique aussi l’application de lois spéciales quand ils
ont une destination internationale. Le transporteur doit dans ce cas veiller au respect
des lois relatives au passage des frontières, sans pour autant être responsable des
voyageurs qui d’eux-mêmes ne respectent pas ces règles.
En matière de transport maritime en particulier, on observe au Maroc une certaine
dynamique qui pourtant reste en deçà des disponibilités du marché mondial.
Des bourses de transport de marchandise se développent effectivement notamment
à Casablanca et Tanger via le marché du fret.
Faut-il savoir que le transport maritime et aérien peut se faire au moyen du contrat
de fret ou celui de nolisement.
Dans le fret, le transporteur met à la disposition du client le moyen de transport
avec l’équipage qui le mène à destination alors que par le nolisement seul le moyen
de transport sans l’équipage est livré au client.

53- Traitez du contrat de transport ?

B : Le contrat d’assurance.
C’est l’acte principal de l’activité d’assurance, laquelle consiste pour l’assureur à
s’engager au payement d’une prestation à titre de compensation d’une perte causée
par la réalisation d’un risque pour un groupe de personnes exposées chacune à ce
même risque.
L’assureur prend cet engagement en contre partie d’une prime payée par chacune
de ces personnes. Il tire profit de la loi du grand nombre qui empêche la réalisation
du même risque pour toutes les personnes.
En vertu de cette loi, l’assureur utilise les primes payées par tous pour verser les
prestations promises à ceux qui subissent les pertes. Il cour toutefois le risque d’être
obligé de payer des prestations égales ou même supérieures à la somme des primes
qui lui ont été versées par les assurés, d’où le besoin pour lui-même de se faire
assuré contre ce risque auprès d’un réassureur.
L’assurance peut être commerciale ou mutualiste, obligatoire ou facultative.
26

Dans l’assurance commerciale dite aussi à prime fixe, l’assureur est une société
anonyme autorisée par le ministre des fiances à exploiter cette activité.
La société d’assurance n’a pas besoins d’avoir des succursales à tout endroit, elle
peut concéder son l’exploitation de activité à des tiers par voie d’agence.
L’assurance mutualiste dite aussi à prime variable a lieu par voie de coopérative.
Les ordres professionnels et les syndicats de même que les chambres de commerce,
agricoles et de l’artisanat peuvent créer des sociétés coopératives à capital variable
pour l’assurance des adhérents.
La partie des primes payées par les adhérents qui pourrait demeurer en réserve est
alors colloquée au capital et non pas distribuée à titre de bénéfice, ce qui à son tour
diminue la somme des primes dues.
En application de l’article 6 du code de commerce, l’assurance à prime fixe est
commerciale, abstraction faite de sa nature mutualiste ou non.
Dans tous les cas, le contrat d’assurance est réputé d’adhésion, en ce sens que c’est
l’assureur qui y impose les conditions. Il n’empêche que dans certaines opérations
c’est l’assuré qui le fait, comme par exemple pour assurer une opération déterminée
de transport d’une marchandise désignée, de confection d’un produit défini ou la
réalisation d’une tâche précise.
L’objet du contrat est invariable sachant qu’il s’agit de stipuler pour autrui ou pour
soit même la prestation promise en cas de réalisation d’un risque.
L’assureur promet une prestation déterminée en faveur de ses assurés ou de tiers
par eux désignés, en cas de réalisation d’un risque déterminé pendant une durée
déterminée.
Le risque peut être la responsabilité civile d’un dommage provoqué à autrui, ou la
perte d’un bien ou encore la dégradation de sa valeur par suite à un événement ne
dépendant pas de la volonté de l’assuré.
Les codes de circulation routière, et de navigation maritime et aérienne imposent
aux motocyclistes, aux automobilistes et armateurs l’assurance contre le risque de
responsabilité civile des accidents de circulation et de navigation.
Le code du travail oblige aussi les patrons d’assurer les salariés contre les accidents
du travail, de même que les règlements relatifs à l’exploitation des hôtels, salles de
cinéma, écoles privées, cliniques privées et salles d’entrainement sportif, d’assurer
leurs clients contre les risques auxquels ils s’y exposent.
54- Traitez du contrat d’assurance ?

C : Le contrat
de dépôt en magasin général
Le commerçant peut avoir besoin de conserver ses marchandises chez des
dépositaires chargés de les garder et éventuellement les entretenir pendant des
durées assez longues. Pour ne pas immobiliser la valeur de ces marchandises, il
peut recourir au service d’un magasin général.
Il s’agit d’un entreprise privée de dépôt et de consignation légalement autorisée à
lui délivrer un recépicé de dépôt avec un document détachables pouvant servir à
constituer une garantie sur les marchandises déposées ou même les céder. Ce
document est dit warrant, il constitue comme tel un effet de commerce devant être
créé et utilisé suivant les dispositions des articles 341 à 354 du code de commerce.
Outre cela, l’activité de magasin générale doit obéir en plus aux dispositions des :
- Dahir du 6 juillet 1915 instituant les magasins généraux au Maroc et les
réglementant ;
- Dahir du 18 juillet 1922 rendant possible, sous certaines conditions, la création
d’annexes de magasins généraux.

55- Traitez du contrat de dépôt en magasin général ?

D : Le contrat de fourniture
C’est le contrat par lequel le commerçant s’engage à pourvoir et approvisionner de
façon successive, un ou plusieurs clients par des objets ou des services. On distingue
ainsi entre la fourniture de biens, et la fourniture de services.
27

La fourniture de biens comme unique cause de commercialité de l’activité n’est


guerre concevable que pour les produits agricoles, halieutiques, forestiers, des
sources d’eau minérale et des produits ramassés dans les décharges pour être
recyclés.
Dans ces cas, la fourniture ne se double pas d’une opération de spéculation, de
transformation ou d’extraction minière.
Par exemple, le fournisseur de papier à un établissement universitaire exerce en
même temps une activité de spéculation sur les produits qu’il fournit puisqu’il les
achète en vue de les revendre dans le cadre de la fourniture. Par contre, celui qui
s’engage à fournir du poisson ou de la viande rouge ou encore blanche à une usine
de conserve peut ne pas être dans la situation d’un spéculateur s’il pèche lui-même
le poisson ou élève lui-même le bétail et la volaille fournis. Il faut toutefois éviter de
confondre le fournisseur de produits agricoles ou autres, avec celui qui vend ses
produits à un seul client. Tel est le cas par exemple de l’agriculteur, du pêcheur, et
de l’éleveur qui vendent tous leurs produits de façon régulière à un même acheteur.
Ils ne doivent pas être traités comme des fournisseurs, car ils sont sensés agir
accessoirement à des activités civiles.
Toutefois, lorsque la fourniture devient un objectif principal de leurs activités civiles
ce qui est généralement le cas lorsque celles-ci sont exploitées dans la forme
d’entreprises, il est difficile, voire impossible de nier son caractère commercial.
En matière de services, l’activité peut être aussi commerciale pour une autre cause
que la fourniture. C’est le cas de l’agence par exemple dans la fourniture
d’informations à une maison de presse par une agence d’information, c’est aussi le
cas de l’agence de publicité et des bureaux d’affaires. Il est cependant des activités
où les services fournis ne sont commerciaux que sous cette forme.
C’est le cas des bureaux de détective privé, d’avocat, d’architecte, d’expert
comptable, d’établissement d’enseignement privé et de clinique de médecin.
En dehors de la fourniture, ces activités sont exercées sous le régime de mandat ou
de louage d’ouvrage dans le cadre de profession libérale.
Toutefois, lorsque le service dans ces exemples fait l’objet d’un engagement
forfaitaire pour une durée déterminée en vue de faire face aux besoins du client,
l’activité devient une fourniture de services qui comme telle constitue une
exploitation commerciale.
Cela est vrai aussi pour toute activité de travail lorsqu’elle est mise à la disposition
des clients par un patron dans le cadre du louage d’ouvrage. C’est le cas par
exemple des entreprises de surveillance, de nettoyage, de traiteurs, d’équipage
marin, de garde du corps, etc.
En tout état de cause, la fourniture de produits obéit en tant qu’acte principal aux
conditions de validité du contrat de vente successive d’une catégorie de biens ; alors
que la fourniture de service obéit aux conditions de validité du mandat ou du louage
d’ouvrage successif d’une catégorie de services en plus, bien entendu, des régimes
spéciaux relatifs au commerce du bien ou à l’exercice du service en question.

56- Traitez du contrat de fourniture ?


E : Contrats de spéculation
Les contrats de spéculation sont les actes au moyen desquels l’homme d’affaires
cherche du profit par l’achat ou l’échange en vue de la revente ou du rechange ou
encore la location de biens meubles.
Rappelons que lorsque l’opération porte sur un immeuble elle constitue plutôt un
acte de promotion immobilière.
Le profit recherché dans la spéculation est le gain obtenu de la différence entre le
prix d’achat et celui de vente ou de la valeur d’utilisation du bien échangé. En cas
de location, le profit est le loyer du bien.
L’acte principal dans les activités de spéculations mobilières peut être en
conséquence, l’achat avec la vente, l’échange et la location.
La spéculation peut être en même temps une activité d’importation ou
d’exportation. Le spéculateur peut aussi utiliser exclusivement les produits locaux
sur le marché national. Il peut spéculer sur des choses fongibles, liquides ou solides
28

ou encore des valeurs mobilières, des animaux, des produits de l’industrie, de


l’artisanat, des mines ou de l’agriculture.
En droit marocain, l’activité de spéculation bénéficie pleinement de la liberté du
commerce en ce sens que les commerçants ne sont pas obligés de vendre leurs
marchandises à des prix fixés par les pouvoirs publics. Il n’empêche qu’ils doivent
obéir à une réglementation relative à la protection de la santé publique et de l’ordre
moral.

57- Traitez des contrats de spéculation ?

F : Les contrats de distribution intégrée.


La distribution intégrée ne doit pas être confondue en droit commercial marocain
avec l’activité de spéculation.
C’est l’action dite aussi de commercialisation qui consiste à amener le produit de
son lieu de production à la disposition du consommateur.
La distribution peut être faite par le producteur lui-même ou par des intermédiaires
qui agissent pour son compte, mais non pas en qualité de mandataires.
En principe la commercialité de l’activité des intermédiaires indépendants du
producteur est un cas de spéculation mentionné d’ailleurs au paragraphe premier
de l’article 6 du code de commerce. Ce sont généralement des grossistes ou des
détaillants qui achètent les marchandises produites pour les revendre en l’état ou
après transformation.
Ce qui constitue la distribution proprement dite au regard du code de commerce,
c’est plutôt le cas où les intermédiaires agissent pour le compte du producteur qui
peut être commerçant ou non. Il peut effectivement s’agir d’un producteur d’eau
potable, minérale ou d’irrigation, d’électricité, de gaz, de primeur, de légumineuses,
de lait, de miel, ou tous autres produits agricoles.
Pour commercialiser leurs marchandises, ces producteurs ont besoin d’en faire après
conditionnement, le transport, le tri, l’assortiment, le stockage et la publicité.
Les intermédiaires dépendant du producteur peuvent intervenir à partir du
conditionnement. Ils peuvent être appelés à appliquer des techniques industrielles
pour l’emballage du produit, sa conservation, sa coloration, etc.
L’intermédiaire peut aussi se limiter à transporter les produits par des véhicules, par
des fils câbles, satellites, tuyauterie, ou des conduits. Il peut être engagé pour
assurer le tri l’assortiment, la tenue des stocks ou la publicité pour le produit. Ces
interventions se font toutes dans le cadre de ce qu’on appelle des circuits de
distribution, et sont, soit courts soit longs.
Le circuit court est celui où le nombre d’intermédiaires entre le producteur et les
consommateurs se réduit à un seul agent. C’est le cas pratiquement dans la vente
directe par le producteur au détaillant, sans intervention de grossistes, et le cas des
fabricants qui vendent leurs produits à des concessionnaires.
Est également une forme du circuit court la vente par le producteur à une centrale
ou un groupement d’achats.
Le circuit long est par contre celui où deux agents au moins interviennent pour la
médiation entre le producteur et les consommateurs. C’est le cas par exemple
lorsque le producteur engage un grossiste qui tient les stocke à la disposition de
détaillants.
Les formes principales de la distribution intégrée sont celles dites exclusive,
sélective et aussi la franchise.
La distribution exclusive se réalise par la conclusion d’un contrat de concession
exclusive qui se caractérise par la juxtaposition de deux clauses d’exclusivité
réciproque, l’une de vente et l’autre d’achat.
La clause d’exclusivité de vente est établie au profit du concessionnaire sur une zone
territoriale déterminée, elle lui confère le droit de commercialiser les marchandises
avec la garantie du producteur contre tous autres concurrents dans la vente du
même produit.
L’exclusivité d’achat est par ailleurs une clause qui s’établit au profit du producteur ;
le revendeur s’engageant à n’acheter que ses produits et par conséquent à ne pas
commercialiser de produits concurrents.
29

L’intermédiaire n’est pas en l’occurrence dans la situation juridique d’un spéculateur


car, il n’achète pas en réalité les produits qu’il s’engage à vendre ; mieux encore, il
est engagé par le contrat d’exclusivité à effectuer un minimum d’approvisionnement
quotidien, à appliquer les instructions du producteur en matière de méthodes de
vente, à fournir aux clients des services après vente définis par le producteur, et à
tenir sa comptabilité suivant les recommandations de ce dernier.
Le contrat d’exclusivité peut être conclu pour une durée déterminée ou pour une
durée indéterminée ; à sa fin, le producteur n’est pas tenu de racheter les
marchandises demeurées en stock chez le revendeur à l’inverse du cas du réméré.
La distribution sélective à la différence de la distribution exclusive, ne confère pas
au concessionnaire une protection territoriale contre la concurrence des vendeurs
du même produit. Elle parvient cependant pratiquement au même résultat par la
sélection des revendeurs qui forment un réseau. Le producteur choisit ses
intermédiaires avec soin, et les sélectionne au vu de leur compétence
professionnelle et leurs conditions d’installation.
La franchise est le contrat par lequel un intermédiaire dit franchisé s’engage à
utiliser le savoir-faire avec la marque et l’enseigne d’un producteur dit franchiseur.
La franchise peut se cumuler avec une concession exclusive quand elle a pour objet
des objets produits par le franchiseur.
Au regard du droit marocain, la franchise est un contrat innommé qui doit obéir
comme tel aux principes généraux des contrats et conventions.

58- Traitez des contrats de distribution intégrée ?

G : Contrats bancaires
Les contrats bancaires sont le moyen d’exploitation de l’activité bancaire, laquelle
consiste à collecter l’épargne des particuliers sous forme de dépôts pour le
redistribuer à titre de prêt et de placement dans les entreprises.
La banque doit être une société anonyme détentrice d’une autorisation spéciale du
ministre des finances.
Elle peut exploiter son activité par des succursales comme elle peut le faire au
moyen d’agences.
Les contrats qu’elle peut conclure sont très variés, on peut citer en exemple
l’ouverture d’un compte, l’octroi de crédit, l’escompte, l’affacturage, le crédit de
cession des créances professionnelles, le crédit-bail.
a- Contrats de comptes bancaires
La relation avec quelque banque que ce soit s’établit toujours par un compte ouvert
au nom du client. La nature du compte diffère pratiquement suivant que ce client
est un commerçant ou non.
Le compte bancaire du non commerçant est le plus souvent un simple compte de
dépôt alors que celui du commerçant est un compte courant.
1-Le contrat du compte de dépôt :
En principe, le compte ouvert par un non commerçant lui sert pour effectuer des
dépôts d'argents ou de titres et pour domicilier un salaire, une pension et tous autres
revenus.
En application des articles 509 et 511 du code de commerce, la banque peut
conclure avec le client un contrat de dépôt de titre ou de fonds moyennant des agios
de tenu du compte.
Dans le dépôt de titre, le client remet à la banque des valeurs mobilières sous forme
d'actions ou d'obligations de société. La banque doit les conserver en portefeuille
géré au nom et pour le compte du déposant.
Par contre, dans le dépôt de fonds, le client remet son argent à la banque.
Le dépôt d’argent en compte bancaire peut être à vue ou à terme, en compte sur
carnet ou en compte chèque avec en plus la possibilité d’une carte de guichet ou
même de crédit.
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Le compte chèque donne au client le droit de recevoir un livret de chèque en


souches détachables pour disposer de son argent en totalité ou en partie, et à tout
moment.
Dans le compte de dépôt sur carnet, le client utilise un même carnet pour exécuter
les dépôts et les retraits de fonds. Il peut convenir avec la banque de bloquer le
dépôt pendant une durée déterminée moyennant un avantage quelconque.
Le titulaire du compte qui justifie de revenus stables peut bénéficier d’un crédit
express, d’un crédit revolving ou d’un crédit immobilier.
Le crédit express est un prêt bancaire à court terme accordé dans des limites de
plafond calculées en considération du revenu périodique comme par exemple le
salaire ou la pension de retraite.
Le crédit immobilier se caractérise par la constitution d’une sureté réelle le
garantissant. Elle est offerte le plus souvent sous forme d’hypothèque inscrite sur
un immeuble appartenant à l’emprunteur.
Le crédit révolving est un prêt bancaire renouvelable automatiquement au moment
du remboursement par le client sur une durée qui peut être illimitée.

59- Qu’est ce qu’un compte bancaire de dépôt ?

2-Le contrat de compte courant


Le compte courant est la technique bancaire la plus appropriée pour l'entretient des
relations d'affaires entre la banque et l'entreprise cliente.
C'est un acte successif de règlement de dettes par la fusion de créances réciproques.
Il s'établit par la convention de deux personnes s'engageant à y inscrire toutes leurs
créances réciproques en vue de leur fusion. Cela signifie l'accomplissement
d’opérations d'inscription en série ce qui donne le caractère courant au compte.
La fusion entre les créances réciproques inscrites engendre nécessairement leur
extinction. Toute créance inscrite au compte s'éteint par l'effet de l'absorption. Le
compte l'absorbe et la transforme en somme versée au compte par l'une ou l'autre
partie. Cela implique leur extinction dans la relation du client et de la banque; elles
sont réputées payées.
Il en résulte que toute créance inscrite au compte courant disparaît par voie de
compensation de sorte qu’il n’en demeure qu’un solde débiteur contre une partie et
créditeur en faveur de l’autre partie.

60- Qu’est ce qu’un compte courant ?

b- Les contrats de crédit


de mobilisation des créances commerciales.
(CMCC)
Les contrats de mobilisation des créances commerciales sont principalement
l’escompte, l’affacturage et le crédit de cession des créances professionnelles.
1-L’escompte
L'escompte est un nom masculin de la langue française qui se traduit Khassme en
arabe et discount en anglais.
L'article 526 du code de commerce dit que c’est la convention par laquelle
l'établissement bancaire : « s'oblige à payer par anticipation au porteur le montant
d'effet de commerce ou autre titres négociables à échéance déterminée que ce
porteur lui cède à charge d'en rembourser le montant à défaut de paiement par le
principal obligé.
L'opération comporte au profit de l'établissement bancaire la retenue d'un intérêt
et la perception de commission. »
Il s’agit d’une opération cambiaire de change de monnaie scripturale en monnaie
fiduciaire.
L’escompte donne effectivement lieu au change de l’effet de commerce par des
pièces ou des billets de monnaie de la même devise dont il est libellé.
C’est une opération cambiaire qui peut être effectuée par toute personne y compris
un non commerçant. Toutefois seuls les établissements de crédits, banques et
sociétés de financement, sont autorisés à l'exploiter de façon commerciale.
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61- Qu’est ce que l’escompte ?

2-L’affacturage
L'affacturage est un vocable qui a pour racine le mot facture lequel a pour origine
le mot arabe « fattoura ». Il se traduit factoring en anglais et fawtara en arabe.
Al fawtara ou factoring signifie la gestion bancaire des factures du client par la
mobilisation ou le recouvrement. Il peut s’effectuer par voie de mandat ou par
subrogation.
C'est un produit bancaire rémunéré d’une commission servie par le client sous
forme de pourcentage de chaque facture traitée.
L'article 5 de la loi N° 34-03 relative aux établissements de crédit dispose que
l'affacturage est : « la convention par laquelle un établissement de crédit s'engage
à recouvrer et à mobiliser des créances commerciales, soit en acquérant lesdites
créances, soit en se portant mandataire du créancier avec, dans ce dernier cas, une
garantie de bonne fin. »
62- Qu’est ce que l’affacturage ?

3-Le crédit de cession


des créances professionnelles. (CCCP)
Le crédit de cession des créances professionnelles donne lieu à la mobilisation de la
créance cédée en contrepartie d'une commission retenue par la banque cessionnaire
sur le montant de la créance.
Quand il s’agit de créance professionnelle, la loi permet par la même occasion de
créer la garantie d'un crédit servi ou promis par la banque au cédant.
La cession se produit par la seule remise d'un bordereau, daté et contenant la
dénomination « acte de cession de créance professionnelle ».
Le bordereau doit indiquer aussi le nom ou la dénomination de l'établissement
bancaire bénéficiaire, et la liste des créances cédées.
En application de l'article 529 du code de commerce, seules les créances
professionnelles peuvent être inscrites sur le bordereau. Il doit s'agir de créances
détenues sur des tiers, par un chef d'entreprise ou un homme d'affaires ou une
personne morale de droit privé ou de droit public, dans l'exercice de leurs activités
professionnelles, ou encore sur des personnes morales de droit privé ou de droit
public.
Le bordereau doit contenir une description détaillée de la créance de façon à
permettre son individualisation.

63- Qu’est ce que le crédit de cession de créances professionnelles ?

4-Le crédit-bail.
Le crédit bail est un vocable de la langue française qui se dit leasing en anglais et
« I-e-timane ijari » en langue arabe.
C’est un acte aléatoire à titre onéreux qui s'établit par un double contrat de vente
et de location. Il ne s’agit pas d’un contrat de vente double de la même chose entre
les mêmes parties. Ce n’est pas non plus un triple contrat de prêt de vente et de
location.
Le crédit-bail donne lieu à une relation tripartite entre l'utilisateur, le bailleur et le
vendeur, mais avec deux contrats séparables l'un de l'autre, qui sont un contrat de
bail et un contrat de vente.
L'utilisateur est celui qui convoite une chose qu'il aspire posséder en location avant
d’en devenir propriétaire. Il peut s'agir d'un bien de consommation ou du matériel
et outillage d'une entreprise.
L’utilisateur peut, pour ce faire, s'adresser à un bailleur qui accepte de lui remettre
la chose convoitée en bail avec la promesse de vente de cette même chose à la fin
du bail.
La façon dont le bailleur devient propriétaire de la chose objet du crédit bail ne
compte pas. Il peut l’avoir fabriqué lui-même ou l’avoir acheté spécialement pour
satisfaire la demande de l’utilisateur.
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C’est évident que dans la relation avec le vendeur dans ce dernier cas, l'achat du
bien objet du crédit bail s'établit en considération du bail sollicité par l'utilisateur. Il
comporte nécessairement une clause de stipulation pour autrui en faveur de ce
dernier pour le faire bénéficier à l'endroit du propriétaire des garanties et services
après vente dus par le vendeur.
On pourrait alors parler dans ce cas de trois contrats qui demeurent toutefois
séparés chacun des autres, et qui sont deux contrats de vente et un contrat de
location.
En application de l'article 12 de la loi N° 34-03 relative aux établissements de crédit
et organismes assimilés, les personnes non agréées en qualité d'établissement de
crédit sont interdites d'effectuer à titre de profession habituelle les opérations de
crédit-bail.
Cela sous-entend que les non commerçants et les entreprises autres que les
banques et les sociétés de financement peuvent s'adonner occasionnellement à titre
isolé à des opérations valables de crédit-bail.
Toutefois, le domaine du crédit-bail n'est pas le même pour les uns et les autres.
Pour les banques et les sociétés de financement, le domaine du crédit-bail s'étend
à tous genres de biens meubles et immeubles.
A la différence de cela, et en application de l'article 431 du code de commerce, le
crédit bail isolé ne peut avoir pour objet que des biens meubles en nature ou,
exceptionnellement, des immeubles à vocation commerciale en raison de l'usage
professionnel auquel ils sont destinés.

64- Traitez du contrat de crédit-bail ?

V:
Les contrats d’exploitation des activités du secteur quaternaire

Le secteur quaternaire est celui des produits de l’informatique, plus précisément


c’est le secteur d’exploitation de l’information et de la communication électronique
par voie d’internet.
Par ce moyen de communication, un monde virtuel parallèle à celui du réel existe
vraiment. On y trouve une société mondiale d’internautes vivants ensemble sans
frontières comme dans un seul village.
A chaque instant qui passe, d'énormes quantités d'informations nouvelles sont
publiées sur ce réseau.
Elles proviennent de tous les coins du monde, dans toutes les langues, et sur toutes
choses ; ce qui s’adapte parfaitement au monde des affaires.
De prime abord, le réseau est dans son ensemble un support privilégié de publicité.
D’autre part, le courrier électronique permet d’échanger des informations
commerciales et de conclure des contrats. Les forums de discussion permettent de
mettre aux enchères des biens ou des services.
Pour cela, le village planétaire des internautes attire les commerçants. Ces derniers
l’exploitent dans deux formes qui sont l’e-commerce et l’e-business.
L’exploitation commerciale du monde virtuel par voie du e-business a lieu au moyen
des NTIC (Nouvelles Technologies de l’Information et de la Communication).
Il s’effectue par l'intégration au sein de l'entreprise d'outils basés sur les
technologies de l'information et de la communication dit progiciel.
Dans l’e-business, les échanges commerciaux ne se réalisent pas seulement par voie
d’internet, mais aussi par fax, téléphone mobil, télétexte, minitel etc.
Ils ne se font pas uniquement par le contact en ligne, mais aussi par le contact
physique avec le client ou le partenaire en plus du contact en ligne.
L’e-business n’est pas l’apanage exclusif des entreprises virtuelles (appelées click
and mortar) fondant l'essentiel de leur activité sur le Net. Il est ouvert aussi aux
entreprises traditionnelles (dites brick and mortar) (brique et ciment).
Par contre, l’e-commerce est une forme d'exploitation purement virtuelle; toutes les
affaires y sont traitées par le contact en ligne.
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L'e-commerce correspond à l’ensemble des échanges commerciaux de biens et de


services allant de la simple prise de commande jusqu’à l’acte d’achat réalisé par
l’intermédiaire d’un réseau de télécommunication.
Il ne représente ainsi qu'une facette du e-business dans la mesure où il se limite
aux échanges effectués en ligne par voie d’internet à l’exclusion de celles qui se font
par d’autre moyen de communication.
La relation de l’entreprise avec son client au monde virtuel peut être l’une de six : B
to B, B to C, B to G, G to B, G to C, C to C.
La relation B to B (Business to Business) correspond aux transactions inter
entreprises.
Celle de B to C (Business to Consumers) correspond aux ventes aux consommateurs.
Celle de B to G (Business to Administration) correspond aux ventes aux
administrations.
Celle de G to B (Administration to Business) correspond aux ventes de services et
de biens par l’Administration aux entreprises.
Celle de G to C (Administration to Consumers), correspond aux ventes des biens
et services aux particuliers par l’administration.
Celle de C to C (Consumer to Consumer) correspond à des transactions entre
consommateurs.
Les contrats établissant ces relations sont divers à l’image des contrats du
commerce ordinaire. Ce sont des actes qui s’établissent de façon virtuelle toutefois.
Ce sont les contrats conclus pour réaliser les affaires du commerçant qui exploite
sont activité par voie d’internet. Qu’il s’agisse d’une entreprise click and mortar ou
d’une activité briques and mortar les affaires traitées avec les clients et les
partenaires via le réseau internet sont des contrats de commerce électronique qui
obéissent au régime de droit commun des contrat en plus du régime de droit
commercial et des règles prévues par les lois spéciales le cas échéant.

65- Traitez des activités commerciales du secteur quaternaire ?

A-Formation du contrat électronique


En application des règles de droit commun, l’auteur professionnel de toute offre de
contrat électronique doit d’abord s’identifier suivant les prescriptions légales. A ce
propos l’article 65-4. Du DOC dispose : « Quiconque propose, à titre professionnel,
par voie électronique, la fourniture de biens, la prestation de services ou la cession
de fonds de commerce ou l'un de leurs éléments met à disposition du public les
conditions contractuelles applicables d'une manière permettant leur conservation et
leur reproduction.
Sans préjudice des conditions de validité prévues dans l'offre, son auteur reste
engagé par celle-ci, soit pendant la durée précisée dans ladite offre, soit, à défaut,
tant qu'elle est accessible par voie électronique de son fait.
L'offre comporte, en outre :
1 - les principales caractéristiques du bien, du service proposé ou du fonds de
commerce concerné ou l'un de ses éléments ;
2 - les conditions de vente du bien ou du service ou celles de cession du fonds de
commerce ou l'un de ses éléments ;
3 - les différentes étapes à suive pour conclure le contrat par voie électronique et
notamment les modalités selon lesquelles les parties se libèrent de leurs obligations
réciproques ;
4 - les moyens techniques permettant au futur utilisateur, avant la conclusion du
contrat, d'identifier les erreurs commises dans la saisie des données et de les
corriger ;
5 - les langues proposées pour la conclusion du contrat ;
6 - les modalités d'archivage du contrat par l'auteur de l'offre et les conditions
d'accès au contrat archivé, si la nature ou l'objet du contrat le justifie ;
7- les moyens de consulter, par voie électronique, les règles professionnelles et
commerciales auxquelles l'auteur de l'offre entend, le cas échéant, se soumettre.
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Toute proposition qui ne contient pas l'ensemble des énonciations indiquées au


présent article ne peut être considérée comme une offre et demeure une simple
publicité et n'engage pas son auteur ».
L’obligation légale de s’identifier ne pèse cependant pas sur le client même
si les contraintes concrètes font qu’il sera quasi systématiquement identifié par son
adresse IP.
Pour l’acceptation de l’offre de la part du client, il lui suffit de cliquer pour signer
son acte. Toutefois l’article 65-5 du DOC exige : « Pour que le contrat soit
valablement conclu, le destinataire de l'offre doit avoir eu la possibilité de vérifier le
détail de son ordre et son prix total et de corriger d'éventuelles erreurs, et ce avant
de confirmer ledit ordre pour exprimer son acceptation.
L'auteur de l'offre doit accuser réception, sans délai injustifié et par voie
électronique, de l'acceptation de l'offre qui lui a été adressée.
Le destinataire est irrévocablement lié à l'offre dès sa réception.
L'acceptation de l'offre, sa confirmation et l'accusé de réception sont réputés reçus
lorsque les parties auxquelles ils sont adressés peuvent y avoir accès.
66- Traitez de la formation du contrat électronique ?

B- Preuve du contrat du contrat électronique


Le législateur marocain affirme l’efficacité de la preuve électronique dans l’article
417-1 du DOC qui dispose : « L'écrit sur support électronique a la même force
probante que l'écrit sur support papier.
L'écrit sous forme électronique est admis en preuve au même titre que l'écrit sur
support papier, sous réserve que puisse être dûment identifiée la personne dont il
émane et qu'il soit établi et conservé dans des conditions de nature à en garantir
l'intégrité ».

67- Traitez de la preuve du contrat électronique ?

C-Exécution du contrat électronique


L’exécution du contrat électronique s’effectue à l’instar de tout autre contrat par la
livraison du bien ou la fourniture du service promis par l’auteur de l’offre et le
paiement de la part du client.
La livraison ou la fourniture du bien ou du service peut se faire physiquement en
dehors du réseau par la remise matérielle des choses ou l’accomplissement des
services.
Elle peut avoir lieu virtuellement par l’ouverture d’accès à la consultation d’une base
de données, ou par le téléchargement d’une œuvre.
Le client exécute pratiquement son obligation de paiement illico au moment de la
conclusion du contrat. Le paiement est sensé avoir lieu à l'adresse du commerçant
puisque la situation factuelle permet d'assimiler le site Web à la boutique du
commerçant, où le consommateur se rend pour acheter.
Une quittance doit être remise au client au même moment.
Dans le contexte électronique, la quittance prend la forme d'un courrier électronique
automatiquement envoyé au moment du paiement afin de confirmer le bon
déroulement de la transaction.
Le commerce électronique n'implique pas nécessairement l'utilisation d'un système
de paiement électronique. Il est tout à fait possible de transiger sur Internet sans
exploiter les capacités du réseau pour transmettre les données relatives au
paiement.
Ainsi, le paiement peut très bien être remis en main propre ou par le biais du réseau
postal, en utilisant des espèces, le mandat postal ou le chèque certifié. Le paiement
effectué par l'un de ces moyens est libératoire. Le commerçant électronique ne
pourrait donc pas refuser de le recevoir.
A la différence du e-business, le paiement dans l’e-commerce s’effectue toujours
au moyen des cartes de crédit.

68- Traitez de l’exécution du contrat électronique ?


Fait à Oujda
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Le 22/04/2012

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