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Automatique

 Généralités :
L’automatique est une science qui traite de la modélisation, de l’analyse, de
l’identification et de la commande des systèmes dynamiques. Elle inclut
la cybernétique au sens étymologique du terme, et a pour fondements théoriques
les mathématiques, la théorie du signal et l’informatique théorique. L’automatique permet
de contrôler un système en respectant un cahier des charges (rapidité, dépassement,
stabilité…).

Les professionnels en automatique se nomment automaticiens. Les objets que


l’automatique permet de concevoir pour procéder à l'automatisation d'un système
(automates, régulateurs, etc.) s'appellent les automatismes ou les organes de contrôle-
commande d'un système piloté.

Un exemple simple d'automatisme est celui du régulateur de vitesse d’une automobile: il


permet de maintenir le véhicule à une vitesse constante prédéterminée par le conducteur,
indépendamment des perturbations (pente de la route, résistance du vent, etc.).

James Clerk Maxwell, dans son article « On Governors » (1868), définissait ainsi le
système de régulation qu'il avait inventé: « A governor is a part of a machine by means of
which the velocity of the machine is kept nearly uniform, notwithstanding variations in the
driving-power or the resistance ». Cette définition est une excellente introduction à
l'automatique.

 Historique :
Préhistoire de l’automatique : On peut faire remonter les débuts de l’automatique
à l’Antiquité. Par exemple, les Romains régulaient le niveau d’eau des aqueducs grâce à
un système de valves. Au XVIe siècle, Cornelis Drebbel a conçu l'asservissement de
température d'un four en combinant des effets thermiques et mécaniques ; alchimiste,
Drebbel espérait grâce à ce four « l'athanor » transformé le Plomb en Or. Puis,
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au XVIIe siècle, Robert Hooke et Christian Huygens conçu des régulateurs de vitesse (pour
les moulins à vent en ce qui concerne Huyghe ns). En 1769 James Watt a conçu son
fameux régulateur à boules pour la régulation de vitesse des machines à vapeurs. Parmi
d’autres pionniers de l’automatique, il convient d’évoquer l’astronome Airy (vers
1840), James Clerk Maxwell (son article On governors, déjà mentionné, est le premier
article mathématique sur la théorie du contrôle), Ivan Alexeïevitch Vichnegradski (1876) ;
et, bien entendu, les mathématiciens Adolf Hurwitz et Edward Routh (auteurs du critère de
stabilité qui porte leur nom, datant de la fin du XIXe siècle), ainsi que les Français Liénard
et Chipart, qui ont amélioré en 1914 le Critère de Routh-Hurwitz. On peut citer
aussi Alexandre Liapounov, qui a présenté en 1892 sa thèse fondamentale sur la stabilité
des équations différentielles, ainsi que tous les mathématiciens qui ont contribué à la
théorie de la stabilité. Ces derniers travaux, qui mènent à une époque assez récente, sont
néanmoins à caractère essentiellement mathématique.
L’automatique fréquentielle : L’histoire de l’automatique proprement dite
commence avec les fameux chercheurs des laboratoires Bell (fondés en 1925): Harold
Stephen Black et Nathaniel Nichols , qui ont conçu leur célèbre diagramme, Harry
Nyquist qui, le premier sans doute, a compris le problème de stabilité que posent les
systèmes bouclés, enfin et surtout Hendrik Wade Bode. Ce dernier est très connu par
son diagramme, mais son œuvre maîtresse est son livre Network Analysis and Feedback
Amplifier Designer, édité juste après la seconde guerre mondiale, qui marque la maturité
de l’automatique fréquentielle.
Les systèmes échantillonnés : Il faut mentionner aussi les pionniers de
l’automatique à temps discret : l’Américain Claude Shannon, lui aussi chercheur
aux laboratoires Bell, le Russe Yakov Zalmanovitch Tsypkin, l'Américain Eliahu
Jury enfin, auteur du critère correspondant à celui de Routh-Hurwitz mais pour les
systèmes à temps discret. Une découverte fondamentale est le théorème de
l'échantillonnage, attribué par de nombreux auteurs à Nyquist et Shannon, mais auquel il
faut aussi associer, entre autres Edmund Taylor Whittaker et Vladimir Kotelnikov.
La commande optimale : Dans les années 1950, d’autres approches de
l’automatique se préparent : en Russie avec Lev Pontryagin et ses collaborateurs, aux

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États-Unis avec Richard Bellman. Pontryagin conçoit le Principe du Maximum pour
la commande optimale. Il s’agit d’une extension du Calcul des variations, avec
« variations fortes » qui permettent d’obtenir une condition de maximum à la place de
l’égalité d’Euler. Bellman invente la programmation dynamique, d’où il déduit l’équation
d’Hamilton-Jacobi-Bellman, généralisation de l’équation d’Hamilton-Jacobi du Calcul des
variations.
La représentation d’état : Les découvertes qui viennent d’être évoquées jouent
bien sûr un rôle essentiel dans la théorie de la commande optimale, mais elles ont
également conduit à la notion de représentation d’état. C’est Rudolf Kalman qui, en 1960,
a fait la théorie (presque) complète de ces systèmes dans le cas linéaire. Il a notamment
mis en évidence les notions fondamentales de commandabilité et d’observabilité. La même
année (son "annus mirabilis"), il faisait la théorie de la commande optimale linéaire
quadratique (par application des résultats de Pontryagin et de Bellman) et sa « version
duale », le filtre de Kalman qui généralise le filtre de Wiener. Puis quelques
mathématiciens, dont Harold J. Kushner, développent la commande optimale stochastique.
Applications de l’algèbre et de la géométrie différentielle : S’ouvre alors une
nouvelle ère de l’automatique, avec des travaux de nature algébrique (pour les systèmes
linéaires) ou relevant de la géométrie différentielle (dans le cas des systèmes non
linéaires). Pour ce qui concerne les systèmes linéaires, un livre célèbre de W. M. Wonham,
dont la première édition date de 1974 (mais qui a été plusieurs fois réédité), marque
l’apogée de cette période. Concernant les systèmes non linéaires, un livre d'Alberto Isidori,
dont la première édition date de 1985, puis plusieurs fois réédité et augmenté, a eu une
influence considérable.
La robustesse : Bien que la notion de robustesse ait été prise en compte dans des
approches fréquentielles traditionnelles, telles que la « théorie quantitative du bouclage »
développée par Isaac Horowitz dès 1963, c'est vers la fin des années 1970 que la
problématique de la commande robuste, qui était complètement occultée dans une
approche uniquement algébrique, est apparue comme incontournable. La commande
optimale « linéaire quadratique » a des propriétés de robustesse intrinsèques (marge de
phase d'au moins 60°, etc.), du moins dans le cas des systèmes monovariables, comme il

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résulte d'un article publié par Kalman dès 1964. La question s'est donc posée de savoir si
cette propriété se conserve en présence d'un observateur. Or en 1978, John Doyle, un des
pionniers de la théorie de la robustesse, a montré qu’une commande linéaire quadratique
gaussienne (LQG) (dont l'observateur est un filtre de Kalman) peut n’avoir aucune
propriété de robustesse. Le formalisme H-infini, établi par le mathématicien Godfrey
Harold Hardy dès le début du XXe siècle, mais introduit en 1981 par George Zames dans
le domaine de l'automatique, s’est avéré utile pour formaliser les problèmes de commande
robuste. Il a été rapidement associé à des techniques d’optimisation convexe fondées sur
des « inégalités matricielles linéaires » (LMI) qui ont pu conduire à des méthodes de
synthèse (parfois excessivement) complexes.
Applications de l’analyse algébrique et de l’algèbre différentielle : Enfin,
depuis le début des années 1990 se développe une nouvelle approche de l’automatique
linéaire fondée sur la théorie des modules (plus précisément, des D-modules) et l’analyse
algébrique (branche des mathématiques fondée sur les idées d'Alexandre Grothendieck,
puis développée par Mikio Satō, Masaki Kashiwara et, pour ce qui concerne les systèmes
d'équations différentielles, Bernard Malgrange). On peut évoquer ici l’approche
« behaviorale » de Jan C. Willems, ainsi que les travaux de Michel Fliess (qui a également
appliqué aux systèmes non linéaires des méthodes issues de l'algèbre différentielle et est à
l'origine, avec trois autres automaticiens, de la notion de « système plat »), d’Ulrich
Oberst, ainsi que de leurs divers collaborateurs et émules.
METIERS DE L'AUTOMATIQUE

Ingénieur/Technicien en automatisme :
Le technicien ou ingénieur en automatismes connaît tout des robots et automates
programmables, de leur conception à leur mise en service, en passant par leur
maintenance.
Il peut travailler dans les industries manufacturières, les industries de transformation,
dans la domotique mais aussi dans les machines spéciales. Certains sont spécialisés dans
les industries de procédés comme la cimenterie, l'exploitation pétrolière ou les industries
chimiques, la plupart d'entre eux occupent des fonctions d'ingénieur contrôle commande
ou d'instrumentation. Il doivent maitriser les principaux systèmes numériques de contrôle
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commande comme Foxboro de Delta V ou PCS7 de Siemens et être expérimenté en
asservissement et régulation industrielle.
Les automaticiens qui se spécialisent dans la création de machines spéciales doivent
être polyvalents maitrisants la mécanique avec les logiciels comme SEE Electrical ou
Autocad ou encore Catia, la pneumatique, l'hydraulique et l'électrotechnique.
Les automaticiens qui se spécialise dans l'informatique industrielle quant à eux doivent
connaitre sur le bout des doigts les réseaux industriels ou bus de terrains, les bases de
données et les modes de communications avec les automates programmables.
L’ingénieur en automatisme est le maître d’œuvre de l’automatisation des usines, des
entrepôts ou autres plates-formes de production.
Evoluant aux confluents de l'informatique, de l'électronique, de l'automatique et de la
mécanique, ce fer de lance de l’innovation industrielle conçoit et réalise des systèmes
automatisés complexes : automates, robots, véhicules à guidage automatique…etc.
Les missions d'un ingénieur en poste
L’ingénieur automaticien a pour mission principale de spécifier le cahier des charges
en tenant compte des désirs des clients, ainsi que des besoins des responsables fabrication,
maintenance et méthodes.
Puis, il réalise la programmation d'automates pendant laquelle il définira et suivra leurs
tests. Principal responsable des différents choix techniques opérés au sein de son
entreprise en matière d’automatisation, l'ingénieur en automatisme est aussi un
négociateur de haut vol, couplé d’un gestionnaire.
Ces tâches ne peuvent en effet se concevoir qu’en étant en partenariat étroit avec les
ingénieurs de production, les fournisseurs et les prestataires de services. L’ingénieur en
automatisme doit également justifier les enjeux des dépenses engagées auprès des
responsables financiers de l’entreprise. Enfin, il conseille, assiste et forme les utilisateurs,
et gère même le planning des salariés qu'il encadre.
Les débouchés offerts par la formation
L’ingénieur en automatisme est présent dans tous les domaines de fabrication
industrielle utilisant une chaîne de production : automobile, aéronautique, construction
mécanique, bois, textile, agroalimentaire, chimie…etc.

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S'ils peuvent évoluer dans des PME ou dans des grands groupes, bon nombre de ces
ingénieurs officient également en sociétés d’ingénierie qui sous-traitent la réalisation des
projets : sociétés de services en ingénierie informatique, sociétés d'assistance technique,
constructeurs d'automatismes...etc.
Très complet, ce profil est propice aux évolutions de carrière et au bout de quelques
années d’expérience, il peut se diriger vers de nombreuses fonctions : ingénieur d'études,
ingénieur en recherche et développement, ingénieur d'études en génie électrique,
ingénieur de méthodes, ingénieur de production, ingénieur de contrôle qualité, ingénieur
instrumentation et régulation...etc.

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