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Sommaire
Qu’appelle-t-on l’excision ?
Quels sont les risques liés aux mutilations sexuelles féminines ?
Pourquoi l’excision est-elle pratiquée ?
Qui pratique l’excision ?
A quel âge pratique-t-on l’excision ?
D’où vient l’excision ?
Où l’excision est-elle pratiquée ?
Combien de filles et de femmes sont concernées ?
Pourquoi l’excision est-elle une violation des droits humains ?
Comment parvenir à l’abandon de l’excision ?
Quels sont les acteurs clés dans l’abandon de l’excision ?
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Qu’appelle-t-on l’excision ?
L’excision, aussi appelée Mutilations sexuelles féminines (MSF) ou
Mutilations génitales féminines (MGF), recouvre toutes les
interventions incluant l’ablation partielle ou totale des organes sexuels
externes de la femme ou autre lésion des organes sexuels féminins.
Parmi les risques auxquels sont exposées les filles et les femmes
victimes d’excision, il est possible de citer :
Des douleurs intenses : la vulve, les lèvres et le clitoris sont des
parties du corps très innervées. Couper des tissus sensibles des organes
génitaux cause des douleurs extrêmes, d’autant que les mutilations
sexuelles féminines sont rarement pratiquées sous anesthésie. Par
ailleurs, la cicatrisation peut se révéler douloureuse dans des contextes
où le suivi des soins reste précaire. Tout au long de leur vie, les femmes
peuvent continuer à ressentir des douleurs en raison de
l’emprisonnement ou de l’absence de protection des terminaisons
nerveuses.
Des saignements voire une hémorragie. Des saignements se
produisent de façon immédiate. Dans certains cas, il s’agit même de
véritables hémorragies, pouvant alors entrainer la mort.
Des infections : les conditions d’hygiène précaires (par exemple le
fait d’utiliser le même instrument pour exciser plusieurs filles) peuvent
être à l’origine d’infections. Par la suite, les mutilations sexuelles
féminines peuvent entraîner de multiples infections vulvaires, urinaires
ou gynécologiques, qui peuvent mener à la stérilité. La diffusion des
infections sont susceptibles d’entraîner des septicémies qui, sans
traitement adéquat, peuvent être mortelles.
La mort peut être causée au moment de l’acte par des hémorragies
ou des infections, y compris le tétanos et le choc.
Le virus de l’immunodéficience humaine (VIH) : l’utilisation d’un
même instrument non stérilisé pour l’excision de plusieurs filles est
susceptible d’accroître le risque de transmission du VIH. Par ailleurs,
l’augmentation du risque des saignements au cours des rapports sexuels,
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éducation d’une fille, une façon de la protéger et, dans de nombreux cas,
de lui permettre de se marier. Les parents font exciser leurs filles afin de
leur garantir le meilleur futur possible. L’honneur familial et les attentes
sociales jouent un grand rôle dans la perpétuation de l’E/MGF, ce qui
permet difficilement aux familles individuelles ainsi qu’aux femmes et aux
filles en tant qu’individus de renoncer à la pratique. Même lorsque les
familles sont conscientes des conséquences néfastes de l’intervention, elles
perpétuent la pratique car elles craignent les jugements moraux et les
sanctions sociales au cas où elles ne se conformeraient pas aux attentes de
la société. Le moteur principal qui entretient la pratique est souvent le
désir de protéger les filles et de leur offrir le meilleur futur possible leur
assurant sécurité économique et acceptation sociale ».
Les justifications suivantes sont notamment invoquées par les groupes
qui pratiquent l’excision :
Le contrôle de la sexualité des femmes et le maintien de la
domination masculine : L’excision – en prévenant le désir sexuel,
empêcherait les expériences sexuelles prénuptiales et ensuite les
relations adultérines – garantissant ainsi l’honneur de la famille et du
mari.
Les croyances liées à la religion : bien qu’aucun texte religieux ne
prescrive la pratique – qui a d’ailleurs précédé l’apparition des grandes
religions monothéistes – certains utilisent leurs croyances pour justifier
l’excision. La pratique se retrouve aussi bien dans des populations
musulmanes, chrétiennes ou animistes.
D’autres croyances, les mythes : certaines communautés pensent
que l’excision favorise la fécondité des femmes ; qu’elle permet
d’assurer une meilleure hygiène, de rendre les femmes plus attrayantes
ou même de leur ôter les parties qu’ils considèrent comme masculines
ou dangereuses telle que le gland du clitoris.
Le maintien d’une identité et d’une tradition culturelle : pour
certaines communautés, pratiquer l’excision permet de perpétuer une
tradition et de protéger une identité culturelle. L’excision est par
exemple parfois associée à des rites de passage à l’âge adulte. Pratiquer
l’excision pour préserver son identité culturelle, en particulier au contact
de groupes qui ne pratiquent pas, peut jouer un rôle important, par
exemple dans un contexte migratoire. Certaines familles peuvent parfois
perpétuer la pratique en migration pour s’assurer de transmettre valeurs
et identité culturelle.
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