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INTRODUCTION
CONCLUSION
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INTRODUCTION
Le terme néocolonialisme a été utilisé pour la première fois par Kwame Nkrumah en
1965. Ce terme fait référence à la continuité historique de la transition des colonies à des
nations officielles. Dans son ouvrage intitulé Le néocolonialisme : stade suprême de
l’impérialisme. Kwame Nkrumah définit le néocolonialisme comme une indépendance
fictive qui transforme le nouvel Etat en un Etat client contrôlé par des moyens autres que
ceux de la politique. L’ancien président tchadien Tombalbaye avait perçu le
néocolonialisme comme un système de mesures économiques, politiques, militaires et
idéologiques que les spécialistes appliquent pour conserver leur mainmise économique et
politique sur les anciennes colonies, en vue de freiner leur progrès social et économique.
Ces définitions, nous suggèrent une remise en cause de l’indépendance des Etats
d’Afrique. En effet comment peut-on parler de l’indépendance dans un contexte où les
relations entre les Etats africains et les pays de l’Europe restent dominés par ces
derniers ? Que faire face à cette situation.
Le néocolonialisme décrit une politique impérialiste menée par une ancienne puissance
coloniale vis-à-vis de son ancienne colonie, utilisant diverses méthodes d'influence et de
domination, à son propre intérêt ainsi que celui de ses entreprises. Le terme, qui trouve
son origine chez Jean-Paul Sartre en 1956, fut repris pour la première fois dans un
discours par Kwame Nkrumah, en 1965. Ce terme prolonge ainsi la notion de colonie
entre les XVIe et XIXe siècles, pour décrire les relations de domination post-coloniales.
Les années 50 et 60 entraînent la fin de la colonisation, qui a laissé des traces. En effet,
plusieurs pays souhaitent se libérer du joug colonial européen. Les principales
décolonisations se passent en Afrique. Le continent était aux mains des Européens depuis
la Conférence de Berlin (1884-1885), qui a scellé le partage des terres africaines. Le lien
étroit qui unit la France et les pays africains anciennement colonisés s’appelle la
Françafrique. De l’autre côté, l’Amérique du Sud était la « chasse gardée » des États-
Unis. Malgré le fait que l’Amérique du Sud ne fut pas une colonie américaine, les États-
Unis avaient le désir d’avoir la mainmise sur ce territoire.
En 1904, la doctrine Monroe entre en vigueur. Cette doctrine reconnaît l’indépendance
des anciennes colonies, dont les nouvelles républiques latino-américaines. Mais le Traité
inter-américain d’assistance réciproque (TIAR), signé en 1947 par tous les états
américains, permet un contrôle sur l’Amérique Latine par les États-Unis. L’Amérique
latine devient alors la « chasse gardée » des États-Unis.
Mais, en 1961, le rapprochement entre l’ancien chef d’état de Cuba, Fidel Castro, et
l’Union Soviétique, alors en guerre froide contre les États-Unis, met en danger le
territoire américain. Depuis l’île de Cuba, les États-Unis avaient cette crainte d’être
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attaqués par l’URSS. Pour prévenir la « menace » soviétique, les États-Unis mettent en
place un contrôle militaire. La « Doctrine de la sécurité nationale » regroupe des
politiques qui permettaient de freiner la popularité du communisme en Amérique latine
durant la guerre froide. Ils soutenaient notamment des coups d’état contre des présidents
auxquels ils ne faisaient pas confiance, comme par exemple lors du coup d’état réalisé en
septembre 1973 par Augusto Pinochet contre Salvador Allende. En résumé, dès la fin du
colonialisme, le contrôle des puissances économiques et/ou coloniales sur les anciennes
colonies entre en vigueur.
III- Les méthodes du néocolonialisme
1- La culture
L’école est un moyen pour l’ancienne puissance coloniale d’étendre son pouvoir culturel.
Nous pouvons le voir à travers le financement d’écoles où l’on utilise les méthodes
françaises d’éducation. Le système éducatif se rapproche donc de celui de la puissance
coloniale, les pays n’ayant alors pas leur propre programme d’éducation.
De plus, la culture est utilisée par les anciennes puissances coloniales pour étendre leur
influence sur le pays en question. Par exemple, l’Organisation internationale de la
francophonie (OIF) contient de nombreux pays qui étaient des anciennes colonies
françaises. De plus, il y a plusieurs instituts français qui permettent d’asseoir l’influence
culturelle de la France dans ces pays. En outre, la transmission d’une autre culture passe
aussi par les films, les émissions de radio, la langue etc.
2- La langue
La langue est un moyen important pour la puissance coloniale de renforcer son impact
sur le territoire anciennement colonisé.
Par exemple, au Maghreb, le français écrit détient une place importante dans la société.
Cette langue est utilisée à l’université, dans la littérature, dans l’administration etc.
Toutefois, l’arabe littéral est aussi utilisé dans des fonctions importantes. D’ailleurs, en
Algérie, il y a eu une politique d’arabisation qui a permis de remettre au centre l’arabe
par besoin culturel. Cela a permis qu’elle devienne la langue officielle du pays.
L’Afrique subsaharienne, détient la plus grande concentration de pays ayant le français
comme langue officielle ou co-officielle ; cependant, seulement 15 à 20 millions
d’africains parlent couramment le français.
De plus, beaucoup de pays d’Afrique subsaharienne ont des langues dérivées du français,
par exemple le français populaire ivoirien (FPI) est une langue ivoirienne qui reformule
des mots issus du français et créée de nouvelles expressions.
Il y a aussi des pays qui présentent une situation de diglossie. Par exemple à Madagascar,
le français et le malgache sont en concurrence. Le français est répandu dans la société,
dans des institutions, des milieux plus prestigieux, tels que les université, la radio, ou
encore la télévision. Tandis que le malgache est utilisé dans des situations courantes,
familières et est invisible dans la société.
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IV- Les conséquences du néocolonialisme
1- La dette coloniale
Les anciennes puissances coloniales réussissent à contrôler les anciens pays colonisés à
travers le secteur financier. Premièrement, les anciens pays colonisés doivent payer une
dette. Cette dette est issue de la colonisation, lorsque les pays en question se sont endettés
par le biais de prêts, alors qu’ils devaient bâtir leurs nouveaux territoires fraîchement
indépendants. Les taux de cette dette ne font que de s’élever, ce qui appauvrit ces pays,
mais surtout la population qui doit subir ce système. Par exemple, à Haïti, cette dette a
mis à mal le nouveau pays indépendant, qui n’a pas réussi à s’en sortir financièrement.
Aujourd’hui 2,5 millions d’Haïtiens sur 11 millions d’habitants, vivent en-dessous du
seuil de pauvreté extrême. En 2018, 30% des jeunes étaient au chômage et 21,9% des
enfants souffraient de malnutrition.
Ensuite, en avril 2020, le G20 a décidé de suspendre cette dette, en raison de la crise du
Covid-19. En effet, cette suspension durera 1 an. Toutefois, certains chefs d’états
africains comme Felix Tshisekedi de la République Démocratique du Congo, ou Macky
Sall du Sénégal demandent l’annulation totale de la dette. De plus, les banques
européennes, installées en Afrique, ne font pas facilement de prêts aux locaux,
contrairement aux banques africaines. Ces raisons renforcent ce système néocolonialiste
qui appauvrit les habitants, mais ne les aide pas à s’émanciper financièrement.
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CONCLUSION
En résumé, les anciennes puissances coloniales règnent toujours indirectement sur les
pays qu’ils ont colonisés. Par exemple, en Afrique, la domination coloniale est produite
par le biais d’un contrôle économique pour s’accaparer les richesses. Souvent, certaines
entreprises ont recours à des pratiques illégales.
De plus, la dette coloniale permet de renforcer leur domination sur les pays africains.
Certains pays africains remboursent 5 fois plus de l’aide qu’elles reçoivent sur une aide
internationale. Les taux d’intérêts et les conditions de cette dette sont immenses. Par
exemple, sur 60 milliards de dollars de dette (61% de son PIB), Djibouti doit 6,5
milliards de dollars envers la Chine. De plus, certains entrepreneurs africains se font
parfois voler leurs innovations par des partenaires européens ou ne bénéficient pas
d’aides pour développer leurs entreprises.
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Méthodes du néocolonialisme
D'autre part, des accords commerciaux avec les dirigeants faisant usage de la corruption
(voir notamment la Françafrique), des méthodes financières pour générer ou entretenir
une dette odieuse que dénonce le CADTM (Comité pour l'abolition des dettes
illégitimes), et de façon relativement officielle des politiques économiques et culturelles
(appelé aussi impérialisme culturel) afin de dominer des pays moins puissants. Selon
certains, la simple domination économique revient à contrôler de facto les nations visées
(voir la théorie de la dépendance).
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(BM), comme une forme de contrôle décisif. Ils allèguent que, afin de se qualifier pour
ces prêts (aussi bien que pour d'autres formes d'aide économique), des nations plus
faibles sont forcées de prendre des mesures (des ajustements structuraux) favorables aux
intérêts financiers du FMI et de la BM, mais nuisibles à leurs propres économies et
souvent à leur sécurité, augmentant leur pauvreté plutôt que de l'alléger.
Les défenseurs du néocolonialisme disent que, si les pays riches profitent de la main-
d'œuvre à bon marché et des matières premières des nations sous-développées, en fin de
compte, cela devient un élément modernisateur positif pour le développement du tiers
monde.
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coups d’État ayant pour résultat l’instauration d’un régime agissant dans l'intérêt des
multinationales françaises.
Ils mentionnent également des rapports récents faits par le conseiller spécial en matières
économiques du Secrétaire général des Nations unies, le Dr. Jeffrey Sachs, qui demandait
vivement que la dette africaine tout entière (~200 milliards de dollars US) fût effacée et
recommandaient que les nations africaines cessent simplement de payer si le FMI et la
Banque mondiale ne donnent pas leur accord :
« Le temps est venu de mettre fin à cette situation burlesque. Les dettes sont exorbitantes.
S’ils refusent d’effacer les dettes je suggérerais l'obstruction ; vous le faites vous-mêmes.
L’Afrique devrait dire : "merci beaucoup mais nous avons besoin de cet argent pour
répondre aux besoins des enfants qui meurent en ce moment, alors nous allons utiliser le
service du paiement de la dette à des investissements sociaux urgents dans la santé,
l’éducation, l'eau potable, le contrôle du SIDA et autres besoins". » (Professeur Jeffrey
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Sachs, directeur du Earth Institute à l'université Columbia et conseiller économique
spécial auprès du Secrétaire Général de l'Organisation des Nations unies).
Les critiques du FMI ont mené des études sur les effets de sa politique qui exige des
dévaluations des devises. Ils posent l'argument que le FMI exige celles-ci comme
condition à des prêts de refinancement, tout en insistant simultanément pour que le prêt
soit remboursé en dollars ou autres devises de pays riches par rapport auxquelles la
devise du pays moins développé a été dévaluée ; ceci, disent-ils, augmente la dette
correspondante du même pourcentage duquel la devise a été dévaluée, ceci équivalent à
un plan pour maintenir les nations du tiers monde dans un endettement, un
appauvrissement et une dépendance néocoloniale perpétuels.
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