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Module 1.

3: Interactions des
rayonnements avec la matière

A. Dib

Formation Supérieure Régionale en Radioprotection


et
Sûreté des Sources de Rayonnements Ionisants.
2021
Préambule
 L’étude de l’interaction des rayonnements avec la matière recouvre
plusieurs domaines de la physique, de la médecine, de la chimie et de
la biologie ainsi que de nombreuses autres disciplines.
• Une telle étude ne peut pas se limiter uniquement au passage du
rayonnement mais aussi au devenir du faisceau utilisé (absorption,
diffusion, ralentissement, etc.) et par ses conséquences directes sur la
matière (ionisation, excitation, création de défauts, perte de matière,
modification des propriétés physiques et chimiques de la cible, etc.).

 Une description plus détaillée nécessite donc la compréhension des


mécanismes d’interaction lors du passage des rayonnements à travers
la matière.
 Ce cours a pour objet de faire le point sur les interactions
rayonnement-matière et qui sont la base de différentes techniques et
applications très répandues en sciences et en technologie nucléaires.
Préambule (suite)
→On est amené à distinguer ici entre différentes classes d’interaction,
suivant que l’on considère des rayonnements chargés ou neutres, des
particules lourdes ou légères.
 Dans le cas de particules chargées, la perte d’énergie s’opère par
transferts discrets d’énergie aux électrons du milieu (ionisation ou
excitation) et, pour des particules légères (essentiellement électrons),
par émission d’un rayonnement de freinage (bremsstralung) lors de
l’accélération subie au voisinage d’un noyau.
 Dans le cas de rayonnements neutres (gamma, neutrons...), il y a
d’abord transfert de toute ou une partie de l’énergie à une particule
chargée du milieu (électrons, noyaux), puis détection de la particule
chargée.
 Nous allons commencer au début de ces cours par des rappels sur des
notions de bases comme la structure atomique ou nucléaire et la
radioactivité ainsi que sur la définition des rayonnements et leurs
origines. Par la suite, l’étude de l’interaction de ces rayonnements avec
la matière est divisée en trois cours selon la nature de chaque
rayonnement.
Plan de cours
1. Introduction : Quelques rappels sur des notions de base:
1.1. Rappels sur la structure de la matière,
1.2 Principe de l’ionisation et l’excitation
1.3. Notions de radioactivité, de désintégration ,  et ,
1.4. Origine des rayonnements,
1.5. Généralités sur les interactions avec la matière.
2. Interaction des particules chargées avec la matière:
2.1 Interaction de particules lourdes
2.2 Interaction des particules bêta
3. Interaction des rayonnements électromagnétique avec la
matière:
3.1 Interaction des rayons gamma ()
3.2 Interaction des rayons X
4. Interaction des neutrons avec la matière.
Quelques rappels sur des notions de base.:
Introduction:
 Dans notre quotidien, nous sommes entourés par de nombreux types
de rayonnement, visibles ou invisibles.

 Les
L’homme
éléments
est également
exposé
radioactifs
auxexposé
présents
rayonnements
à d’autres
dans notre
provenant
rayonnements
environnement
du Soleil
invisibles
(lumière
émettent
qui
visible)des
proviennent
aussi quirayonnements
s’accompagne
de l’espace alpha,
de
et rayonnements
dubêta
Soleil,
et gamma.
connus
invisibles
Les
sous(ultraviolet
rayonnements
le nom et de
infrarouge).
rayonnements
gamma sontCes
cosmiques.
des
rayonnements
ondesCesélectromagnétiques
rayonnements
sont des ondes de électromagnétiques
très
tandis
grandequeénergie
les
comme etleparticules)
(ondes
rayonnements sont alpha
aussisont
les
et capables
ondes
bêta radio,
sont
de traverser
les
desrayons
particules
d’épaisses
X et les
couches
quirayons
sont
de
gamma.terrestres. un noyau d’hélium et un électron. Parmi les
roches
respectivement
rayonnements particulaires existent aussi les neutrons.
Présentation des différents rayonnements:
Structure de la matière : Quelques rappels sur des notions de base
Z électrons, me = 9,1×10−31 kg,
(511,00 keV/c² au repos), charge négative,
e- (-1,602×10−19 C)

Z Proton, mp = 1,6726×10−27kg,
(938,27 MeV/c² au repos) 1836 plus massif
que me , charge positive, e+ (1,602×10−19 c).
Atome N = A-Z neutrons,
mn = 1,6749×10−27kg, (939,57 MeV/c²
noyau:
A nucléons au repos) 1838,5 plus massif que me ,
sans charge électrique.
Structure de la matière : Quelques rappels sur des notions de base

 L’atome étant électriquement neutre, le


nombre de charges positives du noyau, c.-à-
d., Z le nombre de protons est équilibré par
un nombre égal d’électrons.
 Une espèce atomique (ou nuclide) est représentée par le symbole
correspondant, X, affecté des nombres A, Z et N placés en indices
comme suit :
A

235 symbole
92 U chimique

 Z, qui fixe la position de l’élément dans la classification périodique.


 Le nombre de masse A, égal à Z + N, complète la définition de l’atome,
en particulier, en ce qui concerne la stabilité de l’atome.
 Un atome est considéré comme stable lorsque il autant d'électrons que
les protons, qui veut dire l'atome est électriquement neutre.
Quelques rappels sur des notions de base
Et comme son nom l'indique, unIonisation
rayonnement dit "ionisant" est capable
de créer des ionisations.
Considérant un atome qui va subir l'irradiation d'un rayonnement ionisant.

e- e-
e-

+
+
+ e-
e-
e-
E rayonnemen t  E Liaison Paire (électron-ion)

le rayonnement incident transmette une partie de son énergie aux électrons


initialement lié à l’atome.
On obtient ainsi après interaction un électron libre se déplaçant dans la
matière et un atome chargé positivement. Ce qu’on appelle une paire
d’ions (ion + électron).
Quelques rappels sur des notions de base
Excitation
Dans le cas où l’énergie transmise par le rayonnement incident n’est pas
suffisante pour arracher complètement l’électron de l’atome
Erayonnement  ELiaison
Les électrons des couches internes peuvent absorber cette énergie et
passer aux niveaux d’énergie supérieurs.
L’atome est dans un
état excité.
e-

e-
e- e- Désexcitation de
+
l’atome par
e- émission de
rayonnements

e-
Types de rayonnements et origines

Un rayonnement, synonyme de radiation, désigne le processus d'émission


ou de transmission d’énergie dans l’espace sous forme de particules ou
d’ondes électromagnétiques.
Les rayonnements peuvent être classés en deux catégories
suivant leur constitution:

Le rayonnement est constitué de Le rayonnement est constitué de


particules de masse non nulle : photons : le rayonnement est dit
le rayonnement est dit particulaire. électromagnétique.

D’où proviennent ces rayonnements?

La source la plus connus est la radioactivité


Radioactivité:
• La plupart des atomes se trouvant dans la nature sont stables et si un
possède un excès de protons ou de neutrons, il devient instable ou
radioactif. Pour retourner à un état d’équilibre, cet isotope radioactif
émis un ou plusieurs rayonnements (désintégration radioactive).
 La stabilité d’un atome dépendra
donc principalement de deux facteurs:
 Le rapport entre le nombre de
protons et de neutrons au niveau du
noyau,
 La stabilité dépend aussi du nombre
exact d’électrons sur les orbites qui
leur sont réservés.
Pour revenir vers un état d’équilibre, un atome radioactif va donc
émettre des rayonnements.
 Un échantillon radioactif se caractérise par son activité qui est le
nombre de désintégrations de noyaux radioactifs par seconde qui se
produisent en son sein. L’unité d’activité est le becquerel, de symbole
Bq (1 Bq = 1 désintégration par seconde).
Les différents types de désintégrations radioactives
Radioactivité alpha:
 Le rayonnement alpha est constitué d’un noyau d’hélium
comprenant 2 protons et 2 neutrons. Il porte 2 charges positives.
• Des atomes dont les noyaux radioactifs sont trop chargés en protons et
en neutrons émettent souvent un rayonnement alpha. Ils se
transforment en un autre élément chimique dont le noyau est plus
léger.

Par exemple: l’uranium 238 est radioactif alpha et se transforme en thorium


234.

238
92 U 234
90 Th  He
4
4

12
Les différents types de désintégrations radioactives
Radioactivité bêta moins:
• Le rayonnement - est constitué d’un électron chargé négativement.
• Certains atomes dont les noyaux sont trop chargés en neutrons
émettent un rayonnement bêta moins. Un des neutrons au sein du
noyau se désintègre en un proton plus un électron, ce dernier étant
éjecté
e

• Ainsi l’atome s’est transformé en un autre élément chimique :.

Par exemple, le thorium 234 est


radioactif bêta moins et se transforme
en protactinium 234.

Th 234
234
90 91 Pa  1 e   e
0
Les différents types de désintégrations radioactives
Radioactivité bêta plus:
• Le rayonnement bêta plus est constitué d’un positron (particule de
même masse que l’électron mais chargée positivement).
• Certains atomes dont les noyaux sont trop chargés en protons
émettent un rayonnement bêta plus. Un des protons au sein du noyau
se désintègre en un neutron plus un positron, ce dernier étant éjecté.
e
Ainsi l’atome s’est transformé en un autre élément chimique:

Notons que pour les deux types de désintégration bêta, le noyau garde le même nombre de
nucléons (donc la même masse atomique).

Par exemple, l’iode 122 est un


radioactif bêta plus et se transforme en
tellure 122.

122
53 I  Te  e  e
122
52
Les différents types de désintégrations radioactives
Capture électronique :
• Lorsqu’un noyau est riche en protons, mais avec une énergie de
transition < 1.022 MeV, il se désintègre par capture d'électrons. C.-à-
d., un électron de la couche la plus proche (la couche K) est capturé
par un proton dans le noyau pour produire un neutron:
e
• Toutefois, lorsque l’énergie de transition > 1.022 MeV, le noyau peut
se désintégrer par émission de positrons.
A
Z X  e   Z A1 X  e

Par exemple, l’Indium 111 capture un


électron et se transforme en Cadmium
111.

e
Les différents types de désintégrations radioactives
Les noyaux instables ou radioactifs se répartissent autour de la vallée de stabilité.
On peut distinguer 3 zones d’instabilité :

Au-dessus de la vallée de stabilité, les


noyaux contiennent trop de neutrons,
vont transformer un neutron en proton.
Cette transformation isobarique (A
constant) les rapproche de (ou les conduit
dans) la zone de stabilité : ils sont
radioactifs β-.
au-dessous de la vallée de stabilité, les
noyaux contiennent trop de protons, donc
ils vont transformer un proton en un
neutron. : ils sont radioactifs β+.
Les noyaux «lourds» au-dessus de la partie supérieure de la vallée de stabilité, ils
sont riches en protons et en neutron. On a alors souvent l’émission α et dans
certains cas moins probables la fission. Dans l’émission α, le noyau instable éjecte
une particule, dite α, constituée de 2 protons et 2 neutrons, d’où la radioactivité α.
Dans la fission, le noyau se scinde en 2 autres noyaux de taille voisine.
Les différents types de désintégrations radioactives
Radioactivité gamma :
• Le rayonnement gamma est une onde électromagnétique comme la
lumière visible ou les rayons X mais plus énergétique.

• Ce rayonnement suit souvent une désintégration alpha ou bêta..


 Après émission de la particule alpha ou bêta, le noyau est encore
excité car ses protons et ses neutrons n’ont pas trouvé leur équilibre. Il
se libère alors rapidement d’un trop-plein d’énergie par émission d’un
rayonnement gamma : c’est la radioactivité gamma.
A
Z X *  ZAX  
Par exemple, le cobalt 60 se
transforme par désintégration bêta en
nickel 60 qui atteint un état stable en
émettant un rayonnement gamma.
60
27 Co  Ni  
* 60
27
Rayonnement ionisant et non ionisant
• Les rayonnements peuvent céder la totalité ou une partie de leur
énergie au cours de leurs interactions en conduisant à des
modifications dans le milieu qu’ils traversent.
• On définit alors deux types de rayonnements selon les effets qu’ils
produisent sur la matière : les rayonnements ionisants et non
ionisants.
Le rayonnement non ionisant:
Un rayonnement non-ionisant désigne un type de rayonnement pour
lequel l’énergie transportée est insuffisante pour provoquer l'ionisation
d'atomes ou de molécules du milieu traversé.
Les rayonnements non ionisants incluent un large spectre d’ondes
électromagnétiques comme:
Le rayonnement non ionisant:
Les champs électriques et magnétiques statiques (0 Hz),
Les champs électriques et magnétiques de basse fréquence ( ≈ 50 Hz) :
lignes à haute tension, appareils électriques, ….
Les radiofréquences : allant jusqu’à 300 GHz : Les ondes radio (émetteurs
radio, radars, téléviseurs, téléphones mobiles ...), Les micro-ondes (fours à
micro-ondes, …).
Les rayonnements optiques: ( ≈ quelques centaines de THz) Rayonnement
infrarouge (IR) Lumière visible.
UV (rayonnement ultraviolet, soleil, solariums)
Le rayonnement ionisant:
 Un rayonnement ionisant est un rayonnement dont l'énergie est
suffisante pour ioniser les atomes ou les molécules qu'il rencontre sur son
chemin, c.-à-d., pour leur arracher un ou plusieurs électrons.

 Les rayonnements ionisants sont constitués, soit de particules


matérielles, soit d’ondes électromagnétiques. Le rayonnement ionisant se
présente notamment sous les formes suivantes: rayons gamma (), rayons
X, neutrons (n), particules alpha (), particules bêta (- ou électrons, + ou
positrons) et ions lourds.
Les rayonnements ionisants regroupent :
 Les rayonnements d’origine cosmiques:

 C’est des rayons de très haute énergie provenant du soleil, ou de toute


autre partie de l'univers, ainsi que le rayonnement secondaire créé par
ces rayonnements lors de leur interaction avec l'atmosphère. Certaines
composantes du rayonnement secondaire (neutrons, photons, muons)
atteignent le sol.
 Les ondes électromagnétiques les plus énergétiques, X et  :
• Les rayons X produits par un faisceau d'électrons envoyé sur une cible
métallique. Ces électrons interagissent avec les électrons des atomes du
métal, les font changer d'énergie et émettre des rayons X
• Les rayons  émis par des atomes radioactifs lors de leur désintégration.
 Les particules alpha () et bêta (  ou électrons,  ou positrons):
• Ils sont émis par des atomes radioactifs lors de leur désintégration.

 Les particules chargées lourdes (ions lourds) :


• Elles sont délivrées par les accélérateurs de particules.
 Les neutrons:

• Sont des particules neutres présentes surtout dans les réacteurs


nucléaires. Ils sont émis, par exemple, lors de la fission d’atomes
d'uranium 235.
Classification des rayonnements ionisants
Rayonnement directement ionisant
 Le rayonnement directement ionisant est une radiation ayant une charge
électrique (particules chargées) telle que les particules alpha, béta et les ions lourds.
Ces derniers interagissent avec les électrons de la cible (matière) par le biais des
forces Coulombienne; elle est beaucoup plus importante avec les électrons qu’avec
les noyaux. Ceci induit des ionisations et excitations des atomes du milieu traversé
Rayonnement indirectement ionisant
Par contre le rayonnement non chargé (neutre) tel que le
rayonnement électromagnétique (X, gamma) et les
neutrons n’exercent aucune force sur les atomes du
milieu traversé.
Le rayonnement électromagnétique interagit
différemment avec la matière selon qu’il rencontre les
électrons ou les noyaux, tandis que pour le
rayonnement neutre (neutrons), la perte d’énergie est
essentiellement due aux collisions avec les noyaux.
Les électrons émis et les noyaux de recul générés suite à ces interactions sont
appelés rayonnements secondaires. Ce sont ces particules qui produiront des
ionisations et excitations.
Effet d’irradiation
Par ailleurs, Il est bien connu que la matière subit des modifications
catastrophiques lorsqu’elle est traversée par une radiation comme c’est illustré sur
la figure suivante. Nous pouvons voir les modifications induites par le passage d’une
radiation à travers la matière :

Changement de
couleur d’un lésion des chaîne Gonflement
Crystal dans un polymère d’un
matériau Modification
de l’état de
surface
Par conséquent, l’étude de l’interaction des rayonnements est d’un grand intérêt
théorique et pratique, car les rayonnements ne peuvent être détectés et caractérisés
que grâce à leurs interactions avec la matière dans laquelle ils se propagent
Interaction du rayonnement-matière
 L’interaction du rayonnement avec la matière est un transfert d’énergie
du rayonnement incident au milieu traversé (électrons atomiques et
noyaux).
Dépendance : Il est bien évident que ces interactions ne sont absolument
pas équiprobables, et que leurs probabilités vont dépendre à la fois :
des caractéristiques du rayonnement (nature, énergie, charge, énergie,
…),
et de celles de la matière traversée (nombre d’atomes par unité de
volume, Z des atomes,…).
.Trois aspects sont à considérer dans une interaction :

 Interaction elle-même : mécanisme …


 Conséquences sur la particule : ralentissement aboutissant à son arrêt.
 Conséquences sur le milieu : énergie déposée.
 Cependant, l’énergie dégagée n’est en effet pas identique pour tous les
rayonnements, et le pouvoir de pénétration de la radiation dans la matière
varie beaucoup d'un type de rayonnement à l'autre, ainsi que les moyens
de s’en protéger sont donc différents.
La pénétration de la radiation dans la matière
• Le pouvoir de pénétration dépend du type de rayonnement et du
pouvoir d'arrêt de la matière.
Particules chargées lourds :
 Les particules alpha (avec une énergie de plusieurs
Mégaélectronvolts) et les fragments de fission (avec une énergie de
centaines de Mégaélectronvolts) produisent une concentration d’ions très
élevés le long de leur parcours dans la matière. Ils sont considérés alors
comme un rayonnement fortement ionisant (pouvoir ionisant fort).
Dans le cas du rayonnement :
 Possède généralement une énergie comprise entre 3.7 et 10.5 MeV, la valeur la plus
courante étant d’environ 5 MeV.
 Ce rayonnement est très ionisant et conduit à la production d’électrons secondaires
qui à leur tour dissipent leur énergie dans le milieu.
 Les particules α ont un pouvoir de pénétration faible dans la matière, la distance
franchie est de l'ordre de 50 millièmes de millimètre dans l'eau ou de 5 cm dans l'air;
ainsi on peut dire que le rayonnement α est absorbé sur place: Une simple feuille de
papier peut les arrêter.
 Ce rayonnement α ne pose pas de problème d'irradiation externe, car il est
absorbé dans la couche morte de l'épiderme.
La pénétration de la radiation dans la matière
Particules chargées légères :
 Le rayonnement bêta se compose d’électrons de grande énergie
éjectés du noyau d'un atome. Ces électrons ayant :

 Possède une énergie très variable (de 0 à plusieurs Mégaélectronvolts


produisent moins d’ionisation par rapport aux particules alpha. Pour cela
ils sont considérés comme un rayonnement ayant un pouvoir ionisant
intermédiaire.
 Ils ont un pouvoir de Pénétration limitée : parcourt quelques mètres
dans l’air et quelques mm dans l’eau, Il est possible de les arrêter avec une
protection minimale, comme une feuille d’aluminium ou par des matériaux
de faible poids atomique (plexiglas, etc.).

 Ils ne pénètrent pas en profondeur dans l’organisme (pour une source


qui n'est pas au contact direct).
La pénétration de la radiation dans la matière
Rayonnements électromagnétiques (X,) :
 Les rayonnements (X,) sont radiations électromagnétiques
d’origine atomique (X) ou nucléaire (), Puisqu’ils n’ont ni masse ni
charge,
 Leurs énergie est variable (quelques Kev à quelques MeV, Ex<E), et
produisent beaucoup moins d’ionisation par rapport aux particules
chargées
 Ils sont indirectement ionisants, produisent beaucoup moins
d’ionisation par rapport aux particules chargées. Par conséquent, ce
rayonnement présente un pouvoir ionisant faible. .

 Leurs pouvoir de pénétration est très important : plusieurs centaines


de mètres dans l’air, traversent facilement l’organisme, mais sera
absorbé par des matériaux plus denses, comme le béton ou le plomb
par quelques mm de plomb pour les X et jusqu’à plusieurs cm de plomb
pour les .
La pénétration de la radiation dans la matière
Les neutrons:
 Le neutron est un rayonnement indirectement ionisant. C’est par
l’intermédiaire des noyaux de reculs et les particules chargées issu des
réactions nucléaires que le neutron produit des ionisations.,
 Leur énergie est élevée,

 Pouvoir ionisant fort mais ionisations indirectes (collisions avec les


noyaux),

 Leurs pouvoir de pénétration très important et qui dépend de


l’énergie: pratiquement pas ralentis par l’air, pénètrent profondément
dans l’organisme puis absorption importante par les tissus mous, ils
traversent les blindages
 Les neutrons traversent aisément les métaux les plus lourds mais
sont ralentis par les atomes légers (hydrogènes). Une forte épaisseur
d’eau ou de paraffine modère (réduit la vitesse) les neutrons.
La pénétration de la radiation dans la matière

Rayonnement Source Énergie typique Degré de


pénétration a
Rayons X Excitation métallique 0.01-10 MeV 20-150
Particules Alpha Isotopes 1-10 MeV ~0.005
Rayonnements Beta Isotopes 0.01-1 MeV 0.1-0.5
Rayons Gamma isotopes > 0.1 MeV 30-10
électrons Accélérateurs 0.1-10 MeV 0.1-5
Protons Accélérateurs ~ MeV 0.003
Ions lourds Accélérateurs ~ MeV 0.05
Neutrons Fission ou isotopes ~ MeV ~10
a Une profondeur en unité de densité atomique.
Gradeurs et unités
 Les rayonnements provoquent des effets différents sur la matière
traversée en fonction du type de rayonnement et de la dose reçue.
Pour quantifier l’effet de rayonnement, il a fallu trouver des grandeurs
physiques, et parmi ces grandeurs :
1) Grandeur liées aux champs d’irradiation
Angle solide
 La notion d’angle solide permet de décrire le champ d’irradiation
géométriquement. C’est une notion importante pour définir l’efficacité
de détecteur d’un dispositif expérimental.
 Pour une source ponctuelle de
rayonnement, émettant des particules
de manière isotrope, il est important de
définir ce qu’on appelle l’angle solide Ω
sous lequel est vu une surface d’entrée
de détecteur vis-à-vis de la source.
 Celui-ci correspond au domaine de l’espace effectivement observé
(cône) par le détecteur compte tenu de sa position par rapport à la source
émettrice.
Gradeurs et unités
1) Grandeur liées aux champs d’irradiation
Angle solide
Pour un détecteur cylindrique de rayon a
situé à une distance d de la source
ponctuelle isotrope :

Soit le rapport de la surface d’entrée


Si d >> a alors, du détecteur sur le carré de la
distance source-détecteur.
L’unité d’angle solide est le stéradian (sr).
Section efficace de l’interaction:
Toute interaction d'un rayonnement avec la matière, engage un processus
bien défini, qui a une certaine probabilité de se produire. On a l'habitude
d'introduire pour chaque type d'interaction, un paramètre appelé section
efficace, qui est proportionnel à la probabilité de l'interaction considérée.
Gradeurs et unités
1) Grandeur liées aux champs d’irradiation
Section efficace de l’interaction: section s
Considérons une feuille mince
d'épaisseur dx, constituée de N atomes
par cm3 (densité de centres diffuseurs)
d'un même nucléide.
Supposons qu'un faisceau parallèle et
monocinétique de particules identiques
frappe cette feuille perpendiculairement,
à raison de ф particules par cm² et par
seconde.
Intéressons-nous à un type donné d'interaction (diffusion, absorption,
etc.) entre les particules incidentes et les noyaux de la feuille. On constate
que le nombre d'interactions dans cette feuille par cm² et par seconde
(nombre de particules diffusées/temps) est proportionnel à ф et Ndx:
Gradeurs et unités
1) Grandeur liées aux champs d’irradiation
Section efficace de l’interaction:
La section
Le efficace
coefficient est très liée à laσ notion
de proportionnalité de probabilité
est appelé la section d’interaction.
efficace
Différents processus
microscopique, d’unitéd’interaction peuvent
est le barn (1barn = 10avoir différentes
-24cm²). probabilités
Elle représente un
donc différentes
disque sectionà chaque
imaginaire associé efficaces. Expérimentalement,
noyau pour chaque interactionon observe
: la
seulement
réaction dessirayonnements
a lieu émis autour
la particule incidente passed’une direction
à travers θ, dans un petit
cette surface.
angle solide dΩ délimité par les dimensions du détecteur.
On définit alors, à l’angle θ, une
section efficace différentielle dn
(en barn par stéradian) par :
d
noyau cible
θ
d
d x
(E)   d.( ) φ A
d
Gradeurs et unités
2) Grandeur liées au milieu irradié
La dose absorbée :
Pour apprécier l'action de la radiation sur la matière, on utilise la dose
absorbée. C'est la mesure de l'énergie que la radiation dépose par unité de
masse de matière. L'unité de la dose absorbée par la matière est le Gray
(Gy) qui correspond à une énergie déposée de 1 Joule (J) par kilogramme
(kg).
La dose équivalente
On a pu observer que l'action biologique de deux rayonnements
différents délivrant la même dose absorbée n'est pas la même.
Pour tenir compte de cette différence d'efficacité biologique de la
radiation, on a introduit un facteur, appelé facteur de pondération de la
radiation (Wr).
Si on multiplie la dose absorbée dans un tissu vivant par le facteur Wr, on
obtient une grandeur qui mesure l'effet biologique : on l'appelle dose
équivalente (souvent abrégée en “dose”). L'unité de la dose équivalente est
le Sievert (Sv).
Gradeurs et unités
2) Grandeur liées au milieu irradié
La relation Sievert - Gray :

Dans la pratique la situation se simplifie sensiblement car le facteur de


pondération des rayonnements β et γ, les plus importants dans le domaine
de la radioprotection, vaut 1.
Ainsi on peut dire : 1 mGy ->1 mSv.
Application des rayonnements :
Les applications des rayonnements sont en effet de plus en plus nombreuses
par exemples :
Les réacteurs électronucléaires
Réaction en chaîne =>production d’électricité
Les centrales nucléaires utilisent de l'uranium pour déclencher la réaction
en chaîne qui produira la vapeur nécessaire afin d'actionner les turbines
pour la production d'électricité.
Application des rayonnements :
Applications médicales
Diagnostique :
- Radiographie: la radiographie par
rayons X, dont les appareils permettent
de détecter des fractures osseuses et de
diagnostiquer certaines maladies.
- Scanner X: utilise une source de rayonnement X qui tourne autour du
patient et qui permet ainsi d’obtenir des images en « coupes transverses »
du corps humain. Ces nombreuses coupes permettent de créer des images
dans les différents plans de l’espace et des images en trois dimensions.
La médecine nucléaire
- Scintigraphie (gamma et TEP): également appelée tomographie par
émission monophotonique, repose sur l’injection d’une substance
faiblement radioactive (un « traceur ») le plus souvent par voir
intraveineuse. Ce traceur se fixe spécifiquement sur l’organe qui doit être
visualisé.
Application des rayonnements :
Les Applications médicales
La médecine nucléaire
- Gamma caméra (Détection du
radionucléide) : Ensuite, une caméra
particulière (« gamma-caméra ») capte les
photons (des particules) qui sont émis par
le traceur et traversent le corps du patient.
•Thérapeutique :
- radiothérapie : Le traitement conventionnel
par rayons X est utilisé pour soigner des
altérations superficielles de la peau.
Différentes énergies sont utilisées en fonction
de l'emplacement de la tumeur à irradier.
- Téléthérapie: Produit artificiellement par un accélérateur, le rayonnement
nécessaire au traitement thérapeutique ciblé est dirigé sur la masse tumorale.
Au préalable, un logiciel de planification complexe aura permis de calculer le
traitement adapté pour chaque patient afin de préserver au maximum les
tissus sains environnants.
Application des rayonnements :
Applications industrielles des sources radioactives
Le rayonnement a plusieurs applications industrielles, allant des jauges
nucléaires utilisées pour la construction des routes jusqu'aux jauges de
densité qui mesurent le débit dans les conduites d'usine. Les détecteurs de
fumée, certains panneaux fluorescents et les dispositifs permettant
d'évaluer les réserves des champs de pétrole utilisent aussi le
rayonnement. Le rayonnement est également employé pour la stérilisation
au moyen de gros irradiateurs lourdement blindés.
Application des rayonnements :
Applications industrielles des générateurs de rayons X

Appareil à poste fixe:


 Ce sont les plus utilisés et l'application la plus courante est la radiographie
médicale humaine ou animale.
 Dans le domaine industriel et on les retrouve dans : - les usines de fabrication
mécanique, - les usines agro-alimentaires, - les usines de construction
aéronautique, - les laboratoires de recherche.
 Des installations fixes peuvent aussi se rencontrer dans d’autres domaines : -
contrôle douaniers, - contrôle des bagages à l’embarquement dans les ports et
aéroports, - contrôle d’œuvre d’art ou archéologique.
Application des rayonnements :
Applications industrielles des générateurs de rayons X

Appareil mobile:
 pour effectuer des radiographies pour des matières de grandes tailles que l’on ne
peut pas déplacer facilement dans les cabinets, .
 De nombreux appareils mobiles sont aussi utilisés dans le domaine du bâtiment
et des travaux publics comme les chantiers de construction en tous genres, les
ponts, les oléoducs, les plates-formes de forage en mer, etc.…, .
 On utilise aussi les appareils mobiles sur les sites archéologiques et dans les
musées pour radiographier des œuvres d’art.
Application des rayonnements :
Applications des rayonnements en science et en technologie
2. Interaction des particules chargées avec la
Matière

• 2.1. Interaction des particules chargées lourds


(p, , Ions lourds),

• 2.2. Interaction des particules chargées


légères (électron betâ : - , +) .
Interaction des particules chargées avec la Matière
 L’interaction des particules chargées avec la matière s’effectue par le
biais des forces Coulombienne. Leur interaction avec les noyaux devient
non négligeable seulement dans le cas des particules dites légères et si
l’énergie est élevée par rapport à leur masse au repos.
 Soit une particule de charge q1 et
masse M1 animée d’une vitesse v1,
interagit avec une particule de charge
q2 et masse M2 initialement au repos.
Les deux particules vont suivre une
trajectoire qui dépend de leurs
caractéristiques (charge, masse) et des
paramètres de collision : paramètre
d’impact b.
A l’instant t :
M1 et M2 vont interagir par le biais des forces Coulombienne définies par :

k : constante de Coulomb, r : la distance qui sépare les deux particules


Interaction des particules chargées avec la Matière
 Nous distinguerons dans ces interactions, le rayonnement des particules
lourdes dont les masses sont de l’ordre de l’u.m.a et plus (p, t, d, α, ions
lourds,..) et celui des particules dites légères (électrons, positons).
2.1. Interaction des particules chargées lourdes
Cette interaction peut se caractériser par différents paramètres, le pouvoir
d’arrêt qui est la perte d’énergie par unité de longueur de parcours, l’angle de
déviation par rapport à la direction initiale, le parcours. Ces grandeurs
dépendent des caractéristiques de la particule et de la matière traversée.
2.1. Interaction des particules chargées lourdes
l’énergie cinétique du projectile a diminué d’une quantité E, très
faible devant E
En général, on peut distinguer deux principaux mécanismes
d'interaction qui contribuer au ralentissement des particules
chargées dans la matière:
a) les collisions inélastiques: a + A a + A* : les masses sont
identiques avant et après le choc, mais l’énergie cinétique
totale n’est pas conservée, il se produit soit alors, une
excitation soit une ionisation des atomes cibles.
b) les collisions élastiques a + A a + A: les masses sont
identiques avant et après le choc et l'énergie cinétique totale
des particules entrant en collision est conservée. La collision
peut se traduire par une modification importante de la
trajectoire et provoque un transfert d'énergie cinétique entre
la particule incidente et le noyau de l'atome cible.
II- 1) Les différents types de collisions:
a) Collisions élastiques avec les électrons atomiques.
La particule cède une partie de son énergie à l’ensemble de l’atome cible.
Il y a conservation de l’énergie cinétique totale.
Négligeables dès que E > 100 eV
b) Collisions inélastiques avec le Noyau
C’est un choc sans capture. La déviation de la particule engendre une
émission radiative: rayonnement de freinage
c) Collisions élastiques avec le noyau
La particule incidente est seulement déviée de sa trajectoire initiale
dans le champ des électrons atomiques sans aucun transfert
d’énergie.(diffusion de Rutherford), avec conservation de l’énergie
cinétique totale. Ce processus d’interaction n’est observé que pour des
particules de très faible énergie.
b) Collisions inélastiques avec les électrons atomiques
ce processus conduit à la modification électronique des deux
partenaires par capture électronique excitation ou ionisation, par lequel
la particule chargée perde son énergie cinétique.
II.2 Grandeurs de l'interaction ion-matière
Perte d'énergie et pouvoir d'arrêt
Pour les particules chargées lourdes, les deux processus (c) et le
(d) sont plus prédominants pour le ralentissement
Ce ralentissement est caractérisé par la grandeur physique fondamentale qui
est le pouvoir d’arrêt, défini comme étant l'énergie moyenne perdue (E) par
unité de parcours (x) passage dans la matière.
Le pouvoir d’arrêt est la somme des ralentissements dus aux deux processus
d'interaction: électronique et nucléaire. L'importance relative du
ralentissement électronique et du ralentissement nucléaire dépend de la
vitesse incidente, de l'état de charge du projectile et de la nature du milieu
ralentisseur.
Le pouvoir d’arrêt S (Stopping power ) est défini comme :
E
S(E)    S e ( E )  Sn ( E )
Nx
Le signe négatif vient de la définition de S qui doit être une grandeur
positive.
II.2 Grandeurs de l'interaction ion-matière
Perte d'énergie et pouvoir d'arrêt
La perte d'énergie nucléaire par collisions élastiques :
Au cours d’une collision élastique avec les noyaux d’atomes cibles , la
particule cible de masse M2 initialement au repos sera projetée dans une
direction  et acquière une énergie E2. Au même temps la particule
incidente de masse M1 et d’énergie initiale E1 est diffusée d’un angle  avec
une énergie de E1 – E2 sans rayonner ni exciter ces noyaux. Elle perd
seulement l’énergie cinétique nécessaire à la conservation de la quantité de
mouvement.
L’énergie de la particule diffusée est donnée dans le système du laboratoire en
fonction de l’angle de diffusion par:

 m1m2 
E1  E0 1  2(1  cos  ) 
2 
 (m1  m2 ) 

 m1  L’angle de diffusion dans le système de


    arcsin sin   centre de masse.
 m2 
Diffusion de deux particules dans le référentiel du laboratoire (L) (a) et
dans le référentiel du centre de masse (CM) (b).
50
2.2. Pouvoir d’arrêt nucléaire:
Lors de la collision d’un ion avec un atome du solide, la probabilité de
transférer une énergie T à la cible dans l’intervalle [T, T + dT] peut être
déterminée en terme de la section efficace différentielle de diffusion
donnée par la relation suivante:
d p dp

d sin  d
d  2 sin  d
Où d est l’élément de l’angle solide. En effet, d est un paramètre
fondamental pour déterminer l’énergie moyenne perdue dans le solide.
Le pouvoir d’arrêt nucléaire ou la perte d’énergie nucléaire moyenne par
unité de parcours est obtenu donc en intégrant la dernière relation sur
tous les paramètres d’impact p :  p
dE max
C
Sn ( E )     Td  2E0  sin 2 pdp
Ndx 0 0
2

dE  Z1 
2
2 T max 4 M 1M 2
  NZ 2
  e 4 ln Tmax 
dx
2
 4  0  M V
2 1
2
T min M 1  M 2 2
où N est la densité atomique de la cible solide.
II.2 Grandeurs de l'interaction ion-matière
Perte d'énergie et pouvoir d'arrêt
La perte d'énergie électronique par collisions inélastiques :

La description du mécanisme de la perte d’énergie électronique est


beaucoup plus complexe que celui de la perte d’énergie nucléaire, car
l’interaction entre l’ion incident et les électrons du milieu ralentisseur ne
peut être plus considérée comme une collision binaire entre deux corps.
Cependant, pour évaluer la perte d’énergie électronique, nous sommes
obligés de distinguer trois régions de vitesses délimitées
approximativement par rapport à la quantité Z 12 / 3 v0 , où v0 est la vitesse de
Bohr (v0 ~ 25 keV/u, c ≈ 2.998 × 108 m/s étant la vitesse de la lumière).
II.2 Grandeurs de l'interaction ion-matière
Perte d'énergie et pouvoir d'arrêt
La perte d'énergie électronique par collisions inélastiques :

3.3. Région de basses vitesses:


Dans cette région, la majorité des électrons de la cible ont une vitesse orbitale
plus grande que celle de l’ion incident. C.-à-d., la durée de collision devient très
grande comparée à la période de révolution de l’électron autour de l’atome et
l’électron ne peut donc plus être considéré comme libre, et capture d’un
électron par le projectile est le phénomène dominant. Ainsi, différents
modèles théoriques ont été proposés pour le calcul du pouvoir d’arrêt
électronique à basses vitesses, dont les formules sont proportionnelles à la
vitesse de l’ion incident.
II.2 Grandeurs de l'interaction ion-matière
Perte d'énergie et pouvoir d'arrêt
La perte d'énergie électronique par collisions inélastiques :

3.3. Région de vitesses intermédiaires:

Au fur et à mesure que sa vitesse diminue et devient comparable à celle des


électrons orbitaux, le processus de capture entre en concurrence avec celui de
l’ionisation, l’ion incident échange des charges avec les atomes cibles pour
devenir partiellement épluché. Sa charge n’est plus donc égale à Z1e, mais doit
être remplacée par une charge effective Z1*e dépendante de la vitesse.
Le pouvoir d’arrêt électronique atteint son maximum (pic de Bragg), localisé
aux environs de 0.15 MeV/u.m.a (pour les protons) et à 5 MeV/u.m.a (pour
l’uranium), puis décroît en 1/E lorsque l’ion rentre dans le domaine des hautes
vitesses. il n’existe aucune formulation simple du pouvoir d’arrêt électronique.
Cependant, la formule de Bethe-Bloch est généralement utilisée en remplaçant
le paramètre de la charge Z1e par la charge effective Z1*e .
II.2 Grandeurs de l'interaction ion-matière
Perte d'énergie et pouvoir d'arrêt
La perte d'énergie électronique par collisions inélastiques :

3.3. Région de grandes vitesses:


C’est le domaine où l’excitation et l’ionisation prédominent et sont
presque équiprobables. C’est la limite haute énergie pour laquelle les
ions incidents sont complètement épluchés des ses électrons et peut être
considéré comme un ion de charge ponctuelle Z1e. et l’interaction est
bien décrite par un potentiel purement coulombien.
L’expression du pouvoir d’arrêt est donnée par la formule de Bethe :

 dE  2Z12 e 4  2meV12 
   NZ 2 [ln ]

 dx e 4 0  meV1
2 2
 I 

Z 12 Z 2  2 me v 2 C  
Se ( E )  ln   2
   Z L
1 1  Z 2
L
1 2
2  I( 1   )
2
Z2 2 
II.2 Grandeurs de l'interaction ion-matière
3.1.5. Variation du pouvoir d’arrêt total en fonction de l’énergie
II.2 Grandeurs de l'interaction ion-matière
3.1.5. Variation du pouvoir d’arrêt total en fonction de l’énergie

Le pouvoir d’arrêt nucléaire qui atteint son maximum à très basse énergie (E
~ 1 keV/uma), décroît au fur et à mesure que l’énergie de l’ion augmente.
Aux énergies élevées (E >> 1 keV/uma), le pouvoir d’arrêt électronique
domine le pouvoir d’arrêt nucléaire:
II.2 Grandeurs de l'interaction ion-matière
Transfert d’’Energie Linéique (T.E.L)
Lorsqu’on s’intéresse au milieu absorbant et non pas à la particule incidente, on
utilise le TEL (Transfert d’Energie Linéique) en anglais LET (linear energy
transfer) pour désigner la perte d’énergie.
dE : [keV/µm] dE
LET  LET  [keV.cm2/g]
dx dx
Dans le cas non relativiste, le TLE est donné par la formule de Bethe
Cette définition indique que plus le T.L.E. est grand, plus une grande
quantité d'énergie est cédée sur une petite distance (ou épaisseur de
tissus).
Dans les tissus biologiques, les dégâts sont d'autant plus importants que
l'énergie cédée localement par la particule incidente est grande.
•Le T.L.E. reflète donc directement la nuisance biologique d'un rayonnement
donné.
Ionisation spécifique- courbe de Bragg
La perte d’énergie par chocs successifs sur les électrons provoque le
phénomène d’ionisation: séparation des atomes en ion positif et un ou
plusieurs électrons.
II.2 Grandeurs de l'interaction ion-matière
Ionisation spécifique- courbe de Bragg
L’ionisation produite dans un intervalle d’épaisseur dx est proportionnelle à
l’énergie cédée au milieu dans ce même intervalle.
Le nombre d’ionisations par unité de longueur de parcours s’appelle
l’ionisation spécifique:

1
I s  LET 

 est l’énergie nécessaire pour provoquer une ionisation (crées une paire
d’ion)
C’est un paramètre qui dépend uniquement du milieu et sa valeur
expérimentale varie entre 20 et 40 eV pour un grand nombre d’éléments.

La courbe représente la variation de l’ionisation spécifique en fonction de la


distance parcourue par les particules dans un milieu donné. Elle porte le
nom de la courbe de Bragg.
II.2 Grandeurs de l'interaction ion-matière
Ionisation spécifique- courbe de Bragg Courbe de Bragg
représente l’évolution de la
perte d’énergie (ionisation
spécifique) le long de la
trajectoire de la particule
chargée

Une courbe typique de


Bragg est représentée sur
ce graphique pour une
particule alpha de plusieurs
MeV d'énergie initiale

Perte d’énergie augmente avec la profondeur


Plus v diminue => plus la durée d’interaction avec les électrons croît
plus la possibilités d’ionisation augmente (dE/dx augmente)
Lorsque l’énergie devient quasiment nulle en fin de parcours,
Neutralisation et arrêt de la particule à la fin
II.2 Grandeurs de l'interaction ion-matière
2.1.3. Conversion perte d’énergie-Dose
En radioprotection on utilise généralement la dose qui
exprime l’énergie déposée par unité de masse. Son unité
est : le joule/Kg, appelé aussi Grey [Gy].

D 
dE
dx

1.6  10 10 

S est [MeV.cm2/g] et  indique la fluence en particule/cm²


le nombre de particules tapant un objet pendant un
intervalle de temps spécifié.
II.2 Grandeurs de l'interaction ion-matière
8. Parcours des particules chargées dans la matière
Les particules chargées lourdes ont dans la matière une trajectoire
pratiquement rectiligne. On appelle parcours R la longueur de cette
trajectoire, c’est la distance moyenne que peut franchir la particule d’énergie
cinétique initiale T0 , avant d’être arrêter dans le milieu.

62
II.2 Grandeurs de l'interaction ion-matière
8. Parcours des particules chargées dans la matière
Le parcours dépend de l'énergie et de la masse de la particule incidente
et aussi de la nature du matériau traversé.

Il
est plus long pour les particules d’énergies plus
élevées et plus court pour les particules les plus lourdes.

63
II.2 Grandeurs de l'interaction ion-matière
8. Parcours des particules chargées dans la matière

L’évolution de la perte d’énergie par ionisation en fonction du parcours


des protons et des ions de carbone dans l’eau. Nous constatons que le
nombre d’ionisation et très important en fin de parcours. Le maximum
est appelé pic de Bragg, il correspond à la position dans la matière ou le
nombre d’ionisation est très élevé.
64
Expérimentalement, on trace la courbe de transmission d’un faisceau parallèle
de particules mono-énergétique en fonction de l’épaisseur x de l’écran
absorbeur. On détecte un nombre de particules pratiquement constant jusqu’à
ce que l’épaisseur de l’écran atteigne une valeur suffisante pour les arrêter
complètement. Notant que les particules ne sont pas toutes arrêtées par une
même épaisseur d’écran.

On définit le parcours moyen comme étant l’épaisseur de l’absorbeur qui


diminue de moitié le nombre de particules incidentes.
Cas particulier particules alpha
Les particules alpha émises par la majorité des
sources radioactives sont très énergétiques:
239Pu: (E= 5.15 MeV)
241Am: (E= 5.5 MeV)

Ils ont donc un pouvoir ionisant très fort. Par


conséquent elles interagissent essentiellement avec les
électrons des atomes cibles.
Cas particulier particules alpha

Le nombre d’ionisation produits augmente au fur et à mesure que la particule


alpha avance dans la matière (soit au fur et à mesure que son énergie
diminue).
Perte d’énergie est maximale en fin de parcours et à une distance bien
définie dans la matière
Ceci est très important dans les applications utilisant les particules chargées
en radiothérapie pour traiter les tumeurs. Les calculs seront effectués de
telle sorte à étaler le pic de Bragg sur l’ensemble de la tumeur.
Applications (Radiothérapie avec Particule
chargée)
Parcours des particules alpha
Les trajectoires sont quasi
rectilignes (les particules sont peu
déviées en raison de leur masse
importante)

Mesure expérimentale:

écran

Source α détecteur
N0 N
Parcours des particules alpha
Le parcours moyen dans l’aire peut être approché par: R( cm )  0.31E 3 / 2

Dans un matériau de masse volumique  le parcours est: Rair  air


Rmat 
 mat
Parcours et TEL des particules alpha de 5.3 MeV dans l’air et dans l’eau
Parcours dans l’air 5 cm
Parcours dans l’eau 40 µm
TEL moyen dans l’eau 130 keV/µm
Contamination externe Moins dangereuses
les particules  sont donc totalement arrêtés par des obstacles aussi fins
qu’une feuille de papier
Pas de risque lors d'une exposition externe, car le parcours des particules
alpha dans l’eau (équivalent tissu humain) est faible par rapport à l’épaisseur
du derme (70 µm).
Très nocif en cas d’incorporation par inhalation ou ingestion, vu leurs LET
très élevé (TLE = 100 keV/µm).
2.2. Interaction des particules chargées légères
(électron betâ : - , +) .
2.2. Interaction des particules chargées légères (électron betâ : - , +) .
Les particule béta (- , +) proviennent généralement de désintégration
radioactif (- , +)

Le spectre en énergie des particules béta est continu comme le montre


cette figure.

L’énergie moyenne est estimée


par la relation :

1
 E  Emax
3
2.2. Interaction des particules chargées légères (électron betâ : - , +) .
La caractéristique essentielle des électrons qui les différencient des
autres particules chargées lourdes est leur très faible masse (mp/me =
1836) soit 0,511 MeV.
Même principe que pour les particules lourdes chargées, l’électron
effectue des ionisations mais avec des différences fondamentales :
 L’électron ne change jamais de charge le long de son parcours dans
la matière.
 Ils sont relativistes dès que leur énergie est supérieure à 50 keV, ce
qui n’est pas le cas pour les particules lourdes, où il faut atteindre
des énergies de l’ordre de 100 MeV par nucléon.
 La perte d’énergie se produit en partie par interaction avec les
électrons du milieu, et il faut tenir compte de l’indiscernabilité de
ces particules entre elles. On ne peut plus identifier l’électron diffusé
après interaction . Il convient de retenir celui qui emporte le
maximum d’énergie.
 Collisions sur les électrons du milieu (même masse), donc grand
transfert d’énergie possible et grand changement de direction
(rétrodiffusion possible).
 Une grande disparité des angles de diffusion et des transferts
d’énergie qui engendre une très grande dispersion en énergie et en
parcours.
 Il en résulte que la trajectoire de l’électron est une suite de tronçons,
surtout aux faibles énergies. Le parcours sera donc très inférieur de la
longueur du trajet.
 Par ailleurs, en plus des ionisations, l'électron incident est dévié dans
le champs Coulombien des atomes du milieu traversé. Ce
changement de trajectoire s'accompagne de l'émission d'un
rayonnement X appelé rayonnement de freinage.

 La perte d’énergie par interaction avec les noyaux étant inversement


proportionnelle au carré de la masse de la particule, et en général
négligeable pour les particules lourdes, sera prise en considération
lorsqu’il s’agit des électrons.

 La perte d’énergie par interaction avec la matière comprendra alors deux


composantes, la perte par interaction sur les électrons et sera la
composante d’ionisation, et celle par interaction sur les noyaux dite
composante de freinage.
II.2 Grandeurs de l'interaction des particules légères (e-, e+):
Perte d'énergie et pouvoir d'arrêt
La perte d'énergie électronique par ionisation :
Globalement le même raisonnement que pour les particules lourdes
chargées, mais : la collision entre deux électrons (un électron incident et
un électron cible) est une interaction coulombienne avec un transfert
d’énergie maximal. Nous avons aussi l’indiscernabilité entre e-
(projectile) et e-(cible).
Formule de Bethe-Bloch :

 dE  2e 4
  me v 2 E 
ln 
 2 I 2 1   2    ln 2 2 1   2
 1   2



   NZ    
me c 
 dx  ionisation
 
2 2
 1 
  1     8 1  1  
2
2 2

II.2 Grandeurs de l'interaction des particules légères (e-, e+):
Perte d'énergie et pouvoir d'arrêt
La perte d'énergie électronique par Rayonnement de freinage :
En électromagnétisme classique, toute particule chargée soumise à une
accélération émet un rayonnement électromagnétique, ce qui se
traduit par une perte d’énergie de la particule.
Lorsqu’une particule chargée, en
particulier un électron, traverse la
matière et passe près d’un noyau
atomique cible, elle perd son énergie
par décélération dans le champ
coulombien. Cette perte d’énergie
peut donc apparaitre sous forme d’un
rayonnement (RX) appelé
rayonnement de freinage ou
Bremstrahlung affecte les électrons de
grande vitesse lorsque ceux-ci passent
au voisinage des noyaux du milieu.
II.2 Grandeurs de l'interaction des particules légères (e-, e+):
Perte d'énergie et pouvoir d'arrêt
La perte d'énergie électronique par Rayonnement de freinage :
 Ce type de rayonnement n’est pas observé dans le cas des
particules alpha vu leur masse élevée (7200 fois celle de l’électron).
 dE  4 NEZ m Z m  1e4  2 E 1 
    ln  
 dx  radiation
2 2
137 me c  2
3
 me c
- La perte par rayonnement de freinage augmente avec Z et l’énergie des β
Pour les électrons relativiste =1.
Z m E  dE 
  
800  dx  ionisation
Dans l’eau (Z= 8), un électron de 1 MeV ne produit donc que 1% de perte
d’énergie par émission de rayonnement de freinage. Cette proportion
devient très importante lorsque Z du milieu est très important (atomes
lourds). Donc lorsque le milieu est très dense tel que le (Pb, U).
- L’intensité de rayonnement de freinage est proportionnel à Z du milieu
Les électrons induits par ionisation et le rayonnement de freinage (rayon X)
provoquent à leurs tours des ionisations et excitations dans la matière traversée.
II.2 Grandeurs de l'interaction des particules légères (e-, e+):
Perte d'énergie et pouvoir d'arrêt
La perte d'énergie totale:

Nous observons que la perte


d’énergie par ionisation est
importante à basse énergie,
tandis que celle par freinage
est significative aux énergies
élevées.

Finalement, on définit l’énergie


critique pour laquelle les deux
processus de perte d’énergie
ont pratiquement la même
contribution au ralentissement
des électrons dans la matière.
électrons dans le cuivre (Zm =29)
II.2 Grandeurs de l'interaction des particules légères (e-, e+):
Parcours et portée des e- et e+
Lors du déplacement de l’électron
dans la matière, il effectue une
succession de collision et après
chaque collision il change de
trajectoire. Il forme alors une
trajectoire brisée comme le montre
la figure en face.
En conséquence, la profondeur
maximale atteinte par un électron
dans la direction incidente initiale
est inférieure à la longueur de sa
trajectoire.
Cette profondeur maximale est ce
que l'on appelle le parcours (ou
profondeur de pénétration ou
portée).
II.2 Grandeurs de l'interaction des particules légères (e-, e+):
Parcours et portée des e- et e+
La variation du nombre d’électrons
transmis à travers un écran est écran
représentée comme le montre la Source détecteur
courbe de la figure en face. Le Béta I
0 I
parcours est déterminé
expérimentalement par le point
d’intersection de la tangente de la
courbe avec l’axe des abscisses.
Le parcours des particules béta est
estimé à partir de la relation
empirique:
0.412 E n
Rcm  

n  1.265  0.0954 lnE 
E en MeV et  (masse volumique du matériau) en
g/cm3)
Parcours des particules Beta
Parcours et TEL des particules béta émise par le 32P ayant une énergie
maximale de 1.7 MeV dans l’air et dans l’eau

Parcours dans l’air 603 cm

Parcours dans l’eau 0.8 cm (8000 µm)

TEL moyen dans l’eau 0.4 keV/µm

Contamination externe Dangereuse

Le parcours des électrons est largement supérieur à l'épaisseur du derme (70


µm) et donc une contamination externe par les particules β est dangereuse.

l’interaction des électrons avec la matière engendrent des rayonnements X


de freinage en quantités non négligeables capable à leurs tours de produire
des ionisations et excitations.
Interaction des +(positon) avec la matière
L’interaction des + dans la matière est similaire à celle des électrons,
tant que son énergie est supérieure à 0,01 eV.
Lorsque son énergie passe en dessous de cette valeur, le positon est
piégé dans l’espace interatomique où il subit des répulsions de la part
des noyaux.
Seulement en fin de parcours (le positon incident est au repos, c-à-d
quand il a perdu la totalité de son énergie initiale), le positon peut
s’annihiler avec un électron libre du milieu pour donner naissance à
deux photons, suivant la réaction :
e + + e -→ 2 γ Eγ = 0.511 MeV
Ces derniers sont émis dans des
directions opposées avec une énergie
chacun de 511 keV .
C’est photons peuvent produire encore
des ionisations et excitations dans la
matière (voir plus loin).
Rayonnement Cerenkov
Si on regarde au fond d’une piscine d’un réacteur nucléaire en
marche, on peut constater que la couleur de l’eau est bleu .
Pourquoi ????

Effet Cerenkov c’est l’émission de la lumière tout au long de la trajectoire


d’une particule chargée.
Lors de passage d’une particule béta de grande vitesse (v ) supérieure à
celle de la vitesse de phase de la lumière en traversant un milieu
transparent, la particule polarise ou bien oriente les atomes voisins dans
une direction proche de son parcours (excitation des atomes). Ceci
entraine une distorsion du champ électrique local.
Rayonnement Cerenkov
Après passage de la particule béta, les atomes se désexcitent pour revenir à
leurs état initial en émettant des radiations lumineuses, qui se manifeste
par une lumière bleu intense, dans une direction privilégiée 
Ces radiations se déplacent donc
moins vite que la particule (v= c/n,
avec n est l’indice de réfraction du
milieu), et se trouvent en phase sur
une surface conique analogue à celle
de l’onde de choc pour un projectile
balistique.
Ce phénomène est analogue aux
ondes acoustiques, ou un objet se
déplaçant avec une vitesse
supérieure à la vitesse du son (343
m/s) produit un bang supersonique.
Rayonnement Cerenkov
Ce rayonnement n’a pas une grande importance dans le bilan de l’énergie
d’une particule chargée puisque il ne représente que 0.1 % de la parte
d’énergie totale, mais il a une importante application dans la détection
des particules d’énergie élevée.

Il est connu que la


vitesse de la lumière
dans un milieu d’indice
de réfraction « n » est
donnée par v = c/n

AC c / n t 1
cos     cols   1
AB ct n cos   1  1
n
Rayonnement Cerenkov

Alors connaissant l’angle d’émission du rayonnement, on peut déterminer


l’énergie de la particule incidente.

La perte d’énergie due à ce phénomène est:

 dE   1 
   4 r0 m0 Z particule   1  2 2 vdv
2 2

 dx Cerenkov n 1   n 
3. Interaction des rayonnements
électromagnétiques (X, )
Généralités
RX - Rγ sont des rayonnements indirectement ionisants.
→ RX : ont une double origine :
* émis par freinage d’un faisceau d'électrons accélérés.
* émis lors du retour a l’état fondamental d’un atome (Z↑) excité
(origine électronique).
→ Rγ : ont une origine:
* nucléaire puisqu’ils sont émis par un noyau qui passe d’une
transition d’un état excite → état stable.
* émis dans les accélérateurs de particules.
 Les rayonnements γ ont en général une énergie plus élevée
que les rayonnements X.
Les RX et Rγ ont le même comportement visa à vis de la matière
 Ces photons sont différents des particules chargées (m = 0,
charge = 0).
 Leur comportement vis-à-vis la matière est différent de celui
des particules chargées.
Généralités
Les photons sont caractérises par :
• leur fréquence 
• leur longueur d’onde λ = c/ 
• leur énergie : E = h  = h c/ λ , E(eV) = 1240 / λ(nm)
Lorsqu’un faisceau de photons X ou  pénètre dans la
matière, ils perdent leur énergie par l'interaction avec les
électrons orbitaux ou les noyaux des atomes du milieu traversé.
À la différence des particules (ions, électrons ou les neutrons),
les photons peuvent être:
 Absorbés par un atome et transférer leur énergie à l’un des
électrons du système atomique qui sera excité ou ionisé si
l’énergie est suffisante.
 Ils peuvent aussi être diffusés élastiquement par les atomes
du milieu ou bien perdre de l’énergie dans une collision avec les
électrons de la matière sans être absorbés.
 Si l’énergie des photons est suffisante, on peut observer la
matérialisation de l’énergie.
Généralités

Nous pouvons donc distinguer trois modes de transfert d’énergie des


photons dans la matière:

l’effet photoélectrique,

l’effet Compton et

l’effet de création de paires électron/positron.


1. Effet photoélectrique
Dans ce processus, l’énergie du photon incident est totalement
transférée à un électron d'une couche interne, fortement lié au noyau
(plus probable pour les électrons internes des couches K ou L).
Le photon disparaît ou voit apparaître un « photoélectron » éjecté par
l’atome d’une de ses couches atomiques.
Si l’énergie initiale du photon
h est supérieure à l’énergie de
liaison EI de l’électron, ce
dernier peut être ionisé et
éjecté de l’atome avec une
énergie cinétique Ee = mev2/2
de telle sorte que la
conservation de l’énergie soit
vérifiée :
h est l’énergie du photon incident
(h=6.6226 x 10-34 J.s est la constante de Plank et
 la fréquence du rayonnement). 93
1. Effet photoélectrique
Et le photoélectron apparaît avec une énergie :
1 EI : énergie de liaison de l’électron dans sa couche
Ee  me v  h  E I originelle.
2

2
I = IL énergie de liaison de la couche L
= IM énergie de liaison de la couche M
= IN énergie de liaison de la couche N
Ik>IL>IM>IN avec Ikmax ~ 100 KeV.
 L’effet photoélectrique est décrit de la façon suivante (absorption
complète) :
  atom  atom  e 
L’atome ionisé est dans un état excité, ceci induit alors une
réorganisation du cortège électronique pour combler la lacune sur la
couche dont a été expulsé l'électron.
La vacance créée dans la couche interne sera comblée par un électron
libre issu d'une couche plus externe.
94
1. Effet photoélectrique
Par conséquent, une énergie étant libérée au milieu sous forme
d’émission de rayonnement électromagnétique X de fluorescence: (E(XK)
= EK – EL , E(XL) = EL - EM etc...), ou sous forme d’émission d’électrons
Auger: par exemple, l’énergie libérée lorsqu’un électron L saute dans une
lacune K peut être transférée à un électron M qui est éjecté avec une
énergie cinétique égale à : (EK –EL) – EM

95
Section efficace de photoabsorption:
On considère un électron K d’un atome (ion) hydrogénoïde de numéro
atomique Z, ne comportant qu’un seul électron. La section efficace totale
de photoélectrique :
7/2
16  2 2 4 5  m e c 2 
  re  Z  
3  h 

L’expression de la section efficace peut être aussi écrite en unités atomiques


en fonction de l’énergie d’ionisation EI de l’électron K ( ):

Exemple: Photoabsorption de l’Aluminium.


L’énergie d’ionisation de l’électron K de l’aluminium est EI = 1.56 keV. La section de
photoabsorption  pour des photons X d’énergie 6.4 keV émis par la raie K du fer FeK
calculée par cette dernière relation est :

96
Pour un atome à plusieurs (N) électrons, la section efficace totale de
photoabsorption sera la somme des sections efficaces partielles de
photabsorption de tous les électrons:
Les valeurs des sections efficaces partielles sont tabulées pour la majorité des
atomes pour une large gamme d’énergie des photons.

La courbe d’absorption (l’exemple


du Plomb est donné sur la figure )
en fonction de l’énergie du γ montre
des discontinuités se produisant
lorsque l’énergie incidente
correspond à une des énergies de
liaison K, L, M, etc...

La section efficace possède des


discontinuités lorsque l’énergie des
photon coïncide avec les énergies de
liaison des couches atomiques
97
A noter pour l’Effet Photoélectrique (EPE) que:
• E doit être supérieur ou égal à l’énergie de liaison Eℓ : il y donc un
seuil d’énergie pour l’EPE
• Un faisceau de photons de même énergie donne des photoélectrons
monocinétiques : le spectre de ces électrons est donc un spectre de
raies.
• L’EPE ne peut avoir lieu sur un électron libre, car dans ce cas il est
impossible d’assurer à la fois la conservation de l’énergie et celle de
l’impulsion.
• L’EPE est plus probable sur les électrons les plus fortement liés , donc
sur la couche K, et cela d’autant plus que Z est grand (El augmente avec
Z). 80% de l’EPE se produit sur les électrons K si E > EK.

• La probabilité d’émission photoélectrique augmente quand E tend


vers El.
• La probabilité croit très vite avec Z et décroît avec l’énergie E.
98
A noter pour l’Effet Photoélectrique (EPE) que:
•L’interaction par EPE est proportionnelle au Z. Par conséquent, pour la
protection contre les rayons X, on utilise souvent un matériau ayant un
numéro atomique élevé tel que le plomb (Z=82). Par contre l’interaction
par effet photoélectrique est insignifiante dans le cas de l’aluminium
ayant Z= 13.

• Conséquence de l’effet photoélectrique :

 Émission de rayons X EX < qq 100 keV (fluorescence)

Émission d’un électron Auger. L’émission Auger est favorisée pour


les Z faibles. On retiendra aussi que l’énergie cinétique de l’électron
émis dans ce processus est faible.

99
2. Diffusion de Compton
Le mécanisme de l’effet Compton s’effectue lors de l’interaction d’un
photon avec un électron faiblement lié, voir libre. Après interaction
l'électron cible est expulsé dans une direction donnée: c'est l'électron
Compton. Le photon incident est quant à lui, diffusé dans une direction
qui fait un certain angle avec la direction de l'électron Compton.

Représentation de l’effet Compton. L’énergie du photon incident est


partiellement transférée à un électron du milieu. 100
L’effet Compton décrit la diffusion de photons sur des électrons libres.
En général, les électrons sont liés dans la matière; si l’énergie de liaison
est très faible devant l’énergie du photon incident, on peut considérer
que l’électron est libre (El << h):
Processus
 0  e  1  e
- 

L'énergie du photon incident se trouve donc répartie entre l'électron


Compton et le photon diffusé. La relation entre l’énergie du photon
incident et du photon diffusé est donnée par :
h 0
Energie du photon diffusé : h 1 
h 0
1 2
(1  cos  )
me c
La longueur d’onde (h = hc/) du rayonnement diffusé est :
h
1   0  (1  cos  )
m ec
0 :Longueur d’onde du photon incident, 1 est celle du photon diffusé,
h/mec = C est la longueur d’onde Compton = 0.0243 A 101
L’énergie cinétique W acquise par l’électron au cours du choc est W =
(h0-h1):
(h 0 ) (1  cos  )
2
We 
me c 2  h 0 (1  cos  )
Cas extrême de Compton:
 Le transfert d’énergie est maximal lors d’un choc frontal ( = 180°) et
le photon diffusé est renvoyé vers l’arrière (phénomène appelé
rétrodiffusion).
 Pour une diffusion rasante ou choc tangentiel ( = 0° ) : We  0 et le
photon garde sa trajectoire et toute son énergie.

102
Étant donné que toutes les
directions des électrons sont
possibles (pas de direction
privilégiée), alors un continuum
d’énergie sera transféré aux
électrons de recul. L’électron
Compton se déplace dans le
matériau et cause des ionisations et
excitations secondaires. De même,
L’énergie du photon diffusé et de
le photon diffusé interagit aussi
l’électron de recul en fonction de l’angle
avec d’autres atomes.  pour un photon incident d’énergie E0 = 1
MeV
Un faisceau de photons de même énergie donne des électrons
Compton dont l’énergie cinétique varie entre : Tmin ( = 0) et Tmax (
= π). Le spectre des électrons Compton est donc un spectre continu.

Distribution en énergie des électrons Compton pour différentes énergies du


photon incident. L’énergie de l’électron Ee varie de façon continue de Ee = 0 (
pour  = 0) à une valeur max (pour  = 180°)
Section efficace d’effet Compton
La probabilité de l’effet Compton est proportionnelle à Z et
inversement proportionnelle à l’énergie E du photon incident.
Z
 
c
E
a noter pour l’effet Compton que :
Les photons de faibles énergies transfèrent très peu d'énergie à
l'électron libéré et sont diffusés à travers de grands angles.
Les photons d’énergies élevées (10 à 100 MeV) transfèrent leur énergie
essentiellement aux électrons libérés et ne sont pas beaucoup diffusés.

La diffusion Compton est plus importante pour les photons ayant une
énergie comprise entre 0.2 et 5.0 MeV, et prédomine dans des
absorbants ayant des numéros atomiques plus élevés.
3. Production de paires (Matérialisation)
C’est le processus par lequel le photon, dans le champs électromagnétique
d’un noyau, se converti en une paire électron-positron.
Ce phénomène se produit pour le photon gamma d’énergie supérieure à
1022 keV, soit (E = h  2mec2 ). L'excédent d'énergie se répartit, sous
forme d’énergie cinétique, entre les deux particules:

E0  2me c 2  Ee   Ee 

106
3. Production de paires (Matérialisation)
 L’électron et le positon sont
ensuite ralentis dans la
matière par suite de
collisions.
 Lorsqu'il est suffisamment
lent, le positon rencontre
un électron du milieu et les
deux particules s'annihilent
en émettant deux photons
de 0,51 MeV à 180° l'un de
l'autre

 L’électron , devient un électron libre de la matière et sera ralentis


(ionisation ou excitation) par les atomes du milieu absorbant.

107
Section efficace de production de paires:

E > 1 GeV

Section efficace de production de


paire électron-positron dans
l’aluminium et Carbon.
108
4. Probabilités comparées des trois processus
• Pour des photons traversant un milieu donné, les trois effets
(photoélectrique, Compton et création de paires) peuvent se produire,
mais avec une probabilité différente selon l'énergie des photons et la
nature du milieu.
 Domaines représentant
l’importance relative des trois
modes d’interaction des photons
avec la matière en fonction du
numéro atomique Z de la matière
et de l’énergie des photons. Les
lignes de séparation représentent
les couples de valeurs de Z et de
l’énergie pour lesquelles deux
effets sont égaux.
4. Probabilités comparées des trois processus
 Pour E < 0,5 MeV, l’EPE qui domine. Mais section efficace diminue
quand l’énergie augmente.
1
 EPE  3
E
Pour 0,5 < E < 3 MeV l’effet Compton domine. La probabilité EC est
proportionnelle à Z et inversement proportionnelle à l’énergie E du
photon incident. Z
  c
E
 Pour E > 1,02 MeV EC et CP sont en concurrence.

 Pour E > 3 MeV : la CP devient dominante. La section efficace de la


CP est proportionnelle à Z² et augmente avec E, contrairement à
l’effet photoélectrique et l’effet Compton.
 CP
 Z ² E
4. Probabilités comparées des trois processus

Probabilités des différents mécanismes d’interaction des


photons dans une cible d’aluminium, en fonction de l’énergie
5. Photodésintégration nucléaire
Lorsque l'énergie du photon (rayons ) est très élevé (> 10 MeV), le
photon peut interagir avec le noyau de l'atome absorbant et de
transférer suffisamment d'énergie pour le noyau de telle sorte qu’un ou
plusieurs nucléons peuvent être émis.

Des réactions nucléaires seront de type (, n), (, p)…..Ce type de
réaction est exploitée pour produire des sources de neutrons. Un
exemple de ce type de réactions est:
Le photon est absorbé par le champ électrique intense du noyau, qui
devient alors instable et se désintègre en émettant un ou plusieurs
nucléons : A
X  hv  A1 X  1n
Z i Z 0
Exemples :

  C  n C   O  n O
12 11 16  2
D  n 
15 1
H 113
6. Atténuation des rayons gamma dans la matière
• Contrairement aux particules chargées qui cèdent progressivement
leur énergie à la matière, (on parle alors du ralentissement), les
rayonnements électromagnétiques disparaissent brutalement à la suite
d'une interaction. On ne peut plus parler de ralentissement, il faut
introduire la notion d'atténuation en nombre.
• L’atténuation d’un faisceau X ou  est essentiellement régie par la
contribution de tous les effets (Effet photoélectrique, Compton et
production de paires) Ecran

L’atténuation des photon


est un phénomène I0
I
aléatoire. Il disparaissent
brutalement à la suite
d'une interaction.
6. Atténuation des rayons gamma dans la matière
• Pour une épaisseur faible dx de matériau, on observe une diminution
d’intensité dΙ, cette fraction est donnée par :

dI
dI   N  I dx   N  dx
I
N le nombre de noyaux par cm3 de ce
matériau.
Puisque l’atténuation est due aux trois
phénomènes indépendants (EPE, EC et
CP), alors la section efficace totale peut
s’écrire : σ = σ +σ +σ
Compton photoélectrique création de paires
= σC + σ EPE + σCP
Pour une épaisseur finie x l’intensité transmise est :
I ( x)  I 0 exp( N x)  I 0 exp( µx)
 = N  est le coefficient d'atténuation linéaire global dont l'unité est
cm-1. Il dépend de l'énergie des photons incidents et de la nature du
matériau.
6. Atténuation des rayons gamma dans la matière
Chaque coefficient dépend de la nature et de l’état physique du milieu
pour cela en définie le coefficient d’atténuation massique : µ/ :
[cm2/g]. µ µ  tot N A
 ( . x )
µ  
I ( x)  I 0e  m
 M
L’intérêt d’utiliser le coefficient d’atténuation massique, m est lié au fait
que des épaisseurs égales (X=  x en g/cm² ) de matériaux différents
conduisent sensiblement à la même atténuation (variation avec l’état de
la matière considérée comme relativement faible).

Coefficient massique d’atténuation pour le plomb


6. Atténuation des rayons gamma dans la matière
Cette figure montre les variations
des coefficients d’atténuation
massiques (μ/ρ) dus aux
différents effets, avec l’énergie
des gammas dans le cas du
Plomb et de l’Aluminium.
Cette courbe montre que, EC qui
décroît continûment vers les
énergies moyennes est moins
important à énergie basse que EPE.
 EPE décroît très vite avec
l’énergie et aux énergies moyennes
c’est EC qui est prépondérant.
au delà de 2 m0 c² apparaît CP dont
la probabilité varie avec l’énergie et
qui est plus important pour les
éléments lourds ( σ Z2 ).
6. Atténuation des rayons gamma dans la matière
Évolution de µpe (effet photoélectrique) :
µpe démunie si E augmente : µpe  1/E7/2
µpe augmente si Z augmente (µpe  Z5, µpe  ).
Cette probabilité dépend de l’énergie car l’électron mis en jeu est lié
dans l’atome. Pour arracher un électron il faut fournir au minimum son
énergie de liaison. Cette énergie est d’autant plus grande que le
matériau est lourd et que l’électron est sur des niveaux d’énergie
profonds.
Évolution de µC (effet Compton) :
µC est inversement proportionnel à E : µC  1/E.
µC/ = cte : quelque soit le milieu, ce rapport ne dépend que de E.
Cette propriété vient du fait que dans EC l’interaction a lieu sur un
électron ‘’libre’’. La probabilité de cette interaction est donc corrélée à la
densité d’électrons dans le milieu et donc à la densité du milieu.
6. Atténuation des rayons gamma dans la matière
Évolution de µm (matérialisation) :
Ce coefficient est nul si l’énergie E du photon est inférieure à 1.022
MeV : c’est l’énergie minimale correspondante à la masse de l’électron
et du positron crées lors du processus (phénomène à seuil). La valeur de
µm augmente si E augmente, si Z augmente et si  augmente.

L’atténuation du faisceau incident est exponentielle : I  x   I 0 e  x

On défini une couche de la demi-


atténuation (CDA) ou épaisseur
moitié (X1/2), l'épaisseur de
matériau nécessaire pour atténuer
d'un facteur 2 le nombre initial de
photons (ou bien leur énergie
initiale).
   X 1 I ln 2
I  X 1   I 0e 2
 0 CDA  X 1 / 2 
 2 2 
6. Atténuation des rayons gamma dans la matière
Libre parcours moyen :
Le libre parcours moyen d'une particule est la distance moyenne que
parcourt une particule entre deux collisions. Les calculs théoriques du
parcours moyen sont complexes et dépendent du cas étudié. Pour une
particule se déplaçant dans un milieu de particules identiques situées
aléatoirement, on a :
1 1 X 1/ 2
R  
n µ Ln 2
R est le libre parcours moyen, n la concentration des particules et σ la
section efficace pour la collision.
4. Interaction des neutrons
1. Caractéristiques du neutron
• Comme pour les photons, les neutrons ne possèdent pas de charge
électrique, ils ne subissent donc pas d’interaction Coulombienne à
longue portée avec le cortège électronique des atomes.
• De ce fait, ils peuvent donc traverser des épaisseurs importantes de
matériaux sans interagir. Ceci explique d’ailleurs pourquoi le neutron,
bien que constituant fondamental des noyaux atomiques au même
titre que le proton ait été découvert aussi tardivement (en 1932).
• Le neutron étant une particule neutron, l’interaction se fait entre les
neutrons et les noyaux, les interactions neutrons-électrons sont font
par le biais des moment magnétique mais sont négligeables.

• L’énergie cinétique des neutrons est peu à peu absorbée par les
noyaux selon deux types d’interactions, en fonction de la vitesse des
neutrons : Capture, et Diffusion.
• Le neutron est une particule électriquement neutre, de masse au repos
939.5 MeV/c2 proche de celle du proton.

• A l’état libre, il est instable avec une demi-vie de 12 minutes. Il se


désintègre selon la réaction:
n p  é 
• Le neutron dans la matière a une durée de vie beaucoup plus faible
Entre 10-3 secondes (ex. dans un réacteur à fission).
• Son énergie cinétique est E = 1/2 mv². on ne peut donc différencier
deux neutrons que par leur énergie cinétique.
• Les neutrons, à la différence des particules chargées, ne peuvent être
accélérés mais peuvent être ralentis par chocs successifs sur des
noyaux généralement légers tel que l’hydrogène ou le graphite. Ce
processus de ralentissement est appelé modération et les noyaux
« ralentisseurs » constituent le modérateur. 123
2. Sources de neutrons
Le neutron est produit par plusieurs sources :

•Photoneutron : cité précédemment,

•Réaction nucléaire ; exemple :

•Réacteur nucléaire (la fission est employée pour produire des


flux de neutrons de 1011-1015 n/cm2-sec. )

•Spallation (source de neutrons très intense)

124
3. Mécanismes d’interaction des neutrons :
• Les neutrons en vertu d‘être des particules neutres peuvent
approcher un noyau cible sans toute interférence d’une force
coulombienne répulsive ou attractive.
• Une fois rentrés au voisinage immédiat de la cible, les neutrons
peuvent interagir avec le noyau à travers un potentiel nucléaire
attractif de courte portée en déclenchant diverses réactions
nucléaires.
• Il y a deux principaux processus par lesquels les neutrons
interagissent avec les noyaux du milieu ralentisseur. La probabilité
ou la section efficace de production de ces différents types
d‘interactions change avec de l‘énergie cinétique du neutron et avec
les propriétés physiques des noyaux du milieu ralentisseur.

125
Spectre thermiques
En < 0.55 eV

Spectre épithermiques
0.55 eV< En < 100 keV

Spectre rapides
En > 0.5 MeV

le spectre en énergie dans un réacteur.


Le neutron étant une particule neutron, l’interaction se fait entre les
neutrons et les noyaux, son énergie cinétique est peu à peu absorbée
par les noyaux selon deux types d’interactions, en fonction de la vitesse
des neutrons : Interaction des neutrons thermiques (Absorption) et
Interaction des neutrons rapides (Diffusion)
4.1. Interaction des neutrons thermiques
Les processus d’interaction dominants pour les neutrons thermiques sont :
4.1.1. Capture radiative — (n,γ ):
La capture neutronique radiative s'effectue avec la formation d'un
noyau composé par l'absorption d'un neutron incident. Le noyau ainsi
formé possède une énergie d'excitation élevée. La désexcitation de ce
noyau peut s'effectuer par l'émission d'un seul photon très énergétique
appelé gamma prompt. La réaction de capture radiative (dont la
probabilité est la plus élevée pour les neutrons thermiques) est:

A 1 A 1
1
0 n th  AZ X  Z X*  Z X  γ prompt
Un exemple d’une capture radiative est la capture d’un neutron par l’isotope
stable du cobalt 59 produisant le cobalt 60 très radioactif.
• Capture radiative

59 1 60 *
27 Co  0 n  27 Co

Schéma de
désintégration du
60Co

La durée de vie du cobalt-60 est assez longue (5.27 ans), il se désintègre en


émettant deux rayons gamma d’énergie 1.17 et 1.32 MeV.
4.1. Interaction des neutrons thermiques
Les processus d’interaction dominants pour les neutrons thermiques sont :
4.1.2. La capture non radiative (Réactions Nucléaires)
Un neutron thermique, en plus des réactions de captures radiatives,
peut également être capturé par un noyau et conduit à l’émission des
particules chargées légères (proton, alpha). . Ces réactions (du type
(n,p), (n,α)…) est appelé réaction nucléaire. Dans ce qui suit quelques
exemples :
réaction exploitée pour la détection des neutrons
2 Hen , p 1 H
3 3
thermiques : compteur proportionnel ou le gaz et 3He,

réaction exploitée pour la détection des neutrons


10
5B n , 
7
3 Li thermiques : compteur proportionnel ou le gaz et BF3,
réaction exploitée pour la fabrication des dosimètres
6
3 Li n , 
3
1H à neutrons.

Aa1
A
Z X n 
1
0 Y  az b  Q
Zz
4.1. Interaction des neutrons thermiques
4.1.3. La Fission
• La fission est une réaction d’absorption particulière. Elle peut être
provoquée, assez facilement, par des neutrons d'énergie cinétique
très faible (thermique) sur certains noyaux lourds appelés noyaux
fissiles tel que l’uranium 235 ou le plutonium 239.
• Sous certaines conditions, lorsqu'un neutron est absorbé par ces
noyaux lourds, il y a formation d'un noyau composé qui se scinde
généralement en deux fragments plus ou moins égaux. Ces noyaux
sont appelés produits de fission (PF).
• Les fragments de fission produits sont radioactifs par conséquent ils
émettent des rayons gamma et d’autres particules légères (neutrons,
alpha,..) en plus de leurs énergies cinétiques très élevées (> 100
MeV).
.
La réaction de fission de l’uranium 235 par
exemple est donnée par :

n  235
92 U  236
92 U *  147
57 La  87
35 Br  2 neutrons
4.2. Interaction des neutrons rapides (Diffusion)
Les neutrons rapides interagissent par le biais des collisions élastiques et
inélastiques.
4.2.1. Collision élastique
Dans le cas d’une collision élastique, après interaction le neutron est
dévié et cède une partie de son énergie au noyau qui est éjecté de son
site, appelé noyau de recul. L’énergie maximale de ce dernier est donnée
par l’expression : E  4 mn M E
r
mn  M 2 0
Comme on peut le constater d’après
l’expression, lorsqu’un neutron heurte un
noyau lourd, il rebondit en ayant perdu
que peu de vitesse et communique très
peu d’énergie
. Le ralentissement des neutrons rapides
.
est plus efficace lorsque les noyaux cible
ont une masse proche de celle du neutron
(eau, paraffine). le choix du modérateur utilisé dans les réacteurs est basé sur ce
principe. Le modérateur utilisé est généralement l’eau.
4.2. Interaction des neutrons rapides (Diffusion)
Les neutrons rapides interagissent par le biais des collisions élastiques et
inélastiques.
4.2.2. Collision inélastique
Dans le cas d’une collision inélastique, le noyau de recul est laissé dans
un état excité. Ainsi, en revenant à son état fondamental le noyau de
recul émet des rayons gamma.
• Après chaque collision il transmet
une partie de son énergie à un
noyau de recul. Le noyau de recul à
son tour produit une cascade de
déplacement d’atomes tant que son
énergie est supérieure à une
énergie seuil de déplacement.

Finalement un neutron peut produire plusieurs cascades de déplacement


d’atome comme le montre la figure. Ces derniers causent par
conséquent, des dégâts très important dans des zones très étroites de la
matière traversée.
4.2. Interaction des neutrons rapides (Diffusion)
Les neutrons rapides interagissent par le biais des collisions élastiques et
inélastiques.
4.2.2. Collision inélastique
 Il faut noter aussi qu’en plus des collisions élastiques et inélastiques,
les neutrons rapides produisent également des réactions nucléaires à
seuil de types (n, p), (n, d), (n, α) et (n, n). Ces particules sont
produites avec des énergies élevées peuvent a leurs tours causer des
ionisations et excitations des atomes du milieu.

 En conclusion, l’interaction des neutrons avec la matière donne


naissance à plusieurs rayonnements (gamma, p, alpha, ions lourds).
C’est derniers causent des dommages considérables dans la matière
traversée par ionisation et excitation. Pour cela le neutron est
considéré comme un rayonnement fortement ionisant.

 Par ailleurs, du fait du diamètre des noyaux très faible (par rapport à
l’atome), il y une faible probabilité des chocs élastiques neutrons-
noyau et de ce fait les neutrons rapides sont très pénétrants.
4.3. Atténuation des neutrons dans la matière
• Comme les photons, un faisceau monoénergétique de neutrons subit une
atténuation exponentielle en traversant la matière. L’absorption est
mesurée par ce qu’on appelle la section efficace d’absorption notée «  »
qui exprimée en barns (1 barn = 10-24 cm2).
• La section efficace d’absorption est reliée au coefficient d’atténuation
massique par la relation :
N est le nombre d’Avogadro (6.023x10 ) et
23
   N
   A est la masse de l’élément.
 A
• Les neutrons de forte énergie sont difficiles à absorber, on n’a pas
beaucoup de moyens pour les absorber. Il faut d’abord les ralentir par
des collisions élastiques successives sur les noyaux du milieu traversé.
• Ce milieu appelé aussi modérateur, est constitué de noyaux légers.
Comme nous l’avons signalé plus haut, ce milieu contient beaucoup
d’hydrogènes tels que l’eau et la paraffine.
• Les neutrons ralentis sont ensuite absorbés par des écrans constitués
de Bore-10 et le cadmium ayant une section efficace de capture très
élevée : 3800 Barnes pour le bore-10 et 20600 barns pour le cadmium.
4.3. Atténuation des neutrons dans la matière

Matière riche
en proton
pour ralentir I x   I0e  x
les neutrons
rapides

Matière
absorbante de
neutrons
thermiques:
Cadmium
4.3. Atténuation des neutrons dans la matière

Le tableau donne la comparaison entre l’absorption des rayonnements X


(=1.5418 Å ) et neutronique (=1.08 Å).

Trajet dans l’air 10 cm 100 cm 10 m 100 m


% d’intensité restante 87% 25% 8x10-7 0
(Rayon X)
% d’intensité restante 100% 99.5% 95% 62%
(Neutrons)

Tableau : Absorption des rayonnements X et


neutroniques dans l’air.

Il est bien clair que les neutrons thermiques sont très peu absorbés dans
l’air alors que l’absorption est très importante pour le faisceau de rayons X.
Résumé
Interaction des rayonnements avec la matière

P, , ion e-, -, + X,  Neutron

RDI RDI RII RII


- Pouvoir ionisant fort -Pouvoir ionisant -Pouvoir ionisant - Pouvoir ionisant
intermédiaire faible forte,
- Interaction
coulombienne - Interaction avec les -Interaction aléatoire -Interaction avec les
obligatoire électrons avec les atomes du noyaux dépend de
milieu selon: l’énergie. Elle
- Perte d’énergie par: -Perte d’énergie par:
s’effectue selon:
-Effet photoélectrique,
- Ionisation - Ionisation
-Réaction de capture
-Effet Compton,
- Excitation - Freinage
-Diffusion élastique et
-Production de paires
- LET élevée - Parcours important inélastique
dans le tissu - Radiation
- Très nocif en cas - Particule très
humains d’où la secondaires ionisante
d’incorporation par pénétrante
contamination
inhalation ou ingestion dangereuse (e-, particule chargées
Résumé
Atténuation de rayonnements
Exercice N°1
1) Choisir la bonne réponse avec justification.
La perte d’énergie d’une particule  rapide (~MeV) dans la matière est
principalement due à l’interaction avec :
(a) les électrons, (b) les noyaux, (c) les nucléons.

2) Le parcours des particules  et des protons traversant une cible mince


d’Argent (  = 10.473 g/cm3, épaisseur t = 7 µm) est donné par la relation
empirique suivante :

R( µm)  7.2 
 E ( MeV ) 
3/ 2

M 1 Z1

où Z1 et M1 sont le numéro et la masse atomique de la particule incidente.

Calculer à l’aide de la relation (1) la perte d’énergie des protons et des


particules  à une énergie de 2 MeV/uma.
Exercice N°2
Dans une expérience utilisant une source de photons mono-énergétiques
traversant différente feuilles de plomb, le détecteur enregistre les valeurs
suivantes :
Epaisseur 0 0.5 1 1.5 2 2.5 3
(mm)
Coups/s 1000 797 635 506 403 322 256

a) Déterminer le coefficient d’atténuation

b) Déterminer le coefficient d’atténuation massique

c) Déterminer la section efficace atomique

d) Déterminer l’énergie du photon


Exercice N°3
1) Expliquer pourquoi le parcours d’une particule  est à peu près
égale à sa trajectoire totale parcourue, tandis que le parcours d’un
électron est inférieur à sa trajectoire totale parcourue.

2) Calculer la perte d’énergie d’un électron de 15 MeV après la


traversée d’une longueur de radiation dans une cible solide de Cuivre
(Zm = 29, Mm = 63 g, m = 8.92 g/cm3).

3) Donner une estimation de l’énergie critique des électrons rapides


traversant cette même cible de Cuivre. Déduire le processus
d’interaction qui prédomine à l’énergie initiale de 15 MeV.

4) Calculer le parcours estimé en unité de longueur (cm) qui correspond


à cette énergie critique et à 15 MeV, comparer les deux valeurs de
parcours. dE  E ( MeV )( Z m  1.2)  dE
716.4M m  1  
 x / LR LR ( g / cm 2 ) 
E  E0 e Z m ( Z m  1) ln(287 / Z m )
dx tot  800  dx ion .

Re ( g / cm 2 )  0.526  E ( MeV )  0.094


Exercice N°4
Exercice N°5
1) Quels types d’interaction peuvent avoir lieu lors du passage des
neutrons rapides et lents à travers la matière ?.

2) Pour réduire l’intensité d’un faisceau de neutrons lents, on place une


feuille de Cadmium (Cd, masse atomique A = 112, densité  = 8.7 g/cm3))
devant le faisceau incident. Si la section efficace d’absorption de Cd est
de 2500 barns, trouvez l’épaisseur nécessaire pour réduire l’intensité de
faisceau à 5 % de sa valeur initiale.

3) Le libre parcours moyen des neutrons rapides dans le Plomb (Pb) est
de l’ordre de 5 cm. Trouvez la section efficace totale de Pb (masse
atomique A = 208, densité  = 11.37 g/cm3).
Exercice 6

L’énergie max β du 32P est de 1,7 MeV


Quelle est l′épaisseur d′aluminium nécessaire pour se protéger
totalement du rayonnement émis? ρAl = 2,7 g.cm-3

Avec pour 0,8 < Eβ < 3,7 MeV on a : (g /cm-²)= 0.542* E -0.133

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