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E. 1. E. R.

COURS DE
MICRO-IRRIGATION

Mars 2003

M. L. COMPAORE
E. 1. E. R.

Il II
COURS DE
MICRO-IRRIGATION
11

TABLE DES MATIERES


Pages
AVANT PROPOS vi
CHAPITRE 1 GENERALITES SUR LA MICRO-IRRIGATION 1
1 Définitions et concepts 1
1 1 -Définitions 1
1 2 - Concepts 1
1 2 1 - Méthodes d'application de l'eau 1
1 2 2 - Processus d'humidification du sol 2
2 Historique et développement de la micro-irrigation 3
2 1 - Historique 3
2 2 - Développement 4
3 Caract2ristiques de la méthode de micro-irrigation 5
4 Avantages et inconvénients de la micro-irrigation 5
5 Choix de la méthode de micro-irrigation 6

CHAPITRE 2 : APPLICATION DES TECHNIQUES DE MICRO-


IRRIGATION 7
1 . Principales techniques de micro-irrigation 7
1 . 1 , Système d'arrosage par ligne dit système Bas-Rhône 7
1.2. Système d'irrigation par mini-diffuseurs 8
1.3. Système goutte à goutte 10
1.4. Système à rampes poreuses 10
2. Conditions d'emploi des techniques de micro-irrigation 11
2.1. Conditions climatiques 11
2.2. Caractéristiques du sol 11
2.3. Topographie 14
2.4. Le débit d'eau 14
2.5. La qualité de l'eau 15
2.5.1. Effets de la qualité de l'eau sur le fonctionnement du réseau : risques
d'obstruction 15
2.5.2. Nature et qualité des ressources en eau 17
2.5.3. La température de l'eau 18
2.5.4. Risques de salinisation du sol 18
2.6. La configuration de la parcelle 20
2.7. La culture 20
2.8. Conclusion 20

CHAPlTRE 3 CONSTlTUTlON D'UN RESEAU DE MICRO-


'

RRIGATION 21
1 Structure générale d'un réseau de micro-irrigation 21
2, Matériels d'un réseau de micro-irrigation 23
2.1. L'unité de tête 23
2.2. Le dispositif de fertilisation en micro-irrigation 24
2.2.1. La fertigation localisée 24
2.2.2. Le matériel d'injection 24
2.2.3. La solution nutritive 35
...
111

2 3 Le dispositif de filtration 36
2.3.1. Le poste de filtration 36
2.3.2. Les types de filtres 37
2.4 - Les canalisations 45
2.4.1 - Le réseau de conduites principales 45
2 4.2 - Le réseau de porte - rampes 45
2 4 3 - Les rampes 45
2.5 - Les distributeurs ou émetteurs d'eau 47
2.5.1 - Généralités 47
2.5.2 - Les goutteurs 47

CHAPITRE 4 . CARACTERISTIQUES DES DISTRIBUTEURS 63


1 - Généralités 63
2 - régime d'écoulement et débit 63
2.1 - Nombre de REYNOLDS 63
2.2 - Pertes de charge et débits 65
2.2.1 - Goutteurs de type "orifice" à sortie unique 65
2.2.2 - Goutteurs à sorties multiples 66
2.2.3 - Goutteurs à sortie unique à long cheminement 68
2.2.4 - Goutteurs auto-régulants à membrane 69
2.2.5 - Goutteurs à Vortex 69
2.3 - Loi débit - pression des distributeurs 70
2.3.1 - Cas général 70
2.3.2 -Cas des capillaires ou micro-tubes 72
2.3.3 - Cas des gaines perforées doubles 74
2.4 - Influence de la température sur les débits 75
3 - Caractéristiques technologiques 76
3.1 - Diamètre des orifices 76
3.2 - Coefficient de variation technologique ou de fabrication 76
4 - Uniformité de la distribution 77

CHAPITRE 5 AUTOMATISATION 80
1 - Les types d'automatismes 80
1 1 - La micro-irrigation semi-automatique 80
1 2 - La micro-irrigation automatisée 81
1 3 - L'irrigation totalement asservie 81
2 - Matériels de base de l'automatisme 83
2 1 - Les vannes hydrauliques 83
2 2 - Les vannes volumétriques (BERMAD, DALIA) 85
2 3 - Les vannes électriques 85
3 - Les types de commutations 85
3 1 - La commutation séquentielle 85
3 i 1 - Systeine a commande hydraulique 85
3 1 2 - Système à commande électrique 87
3 2 - La commutation non séquentielle 89
4 - Les programmateurs 89
IV

CHAPITRE 6 : DONNEES DE BASE ET CALCUL D'UNPROJET DE


MICRO-IRRIGATION 92
1 - Données de base générales 92
2 - géométrie et topographie de la parcelle 92
3 - Besoins en eau des cultures 92
3.1 - Calcul de I'évapotranspiration 92
3.2 - Influence du taux de couverture du sol 94
3.3 - Besoins en eau journaliers moyens de la culture en micro-irrigation '

ETMIOC 95
4 - Besoins en eau d'irrigation 96
4.1 - Définitions 96
4.2 - Rendement hydraulique global à la parcelle en micro-irrigation : Rp 97
4.3 - Relation entre les besoins en eau d'irrigation et les besoins en eau des
cultures 98
4.4 - Besoins en eau d'irrigation de pointe et besoins en eau d'irrigation réels 98
4.4.1 - Besoins d'irrigation de pointe 98
4.4.2 - Besoins d'irrigation réels 99
5 - Distribution de l'eau aux plantes 1O0
5.1 - Dose et fréquence d'arrosage 1O0
5.1.1 - Dose d'arrosage maximale nette 1O 0
5.1.2 - Fréquence des arrosages : fNj 109
5.1.3 - Dose réelle : Dr 109
5.1.4 - Dose brute d'arrosage Dbmte
, 109
5.2 - Débit par distributeur ou par groupe de distributeurs (9) et durée de
fonctionnement (t) des distributeurs 110
5.3 - Débit de l'installation : Q 111
5.4 - Avantages et inconvénients de subdivision en postes 112
5.4.1 - Avantages 112
5.4.2 - Inconvénients 112
5.5 - Volume d'eau annuel 113

CHAPITRE 7 CALCULS HYDRAULIQUES 114


1 - But et contenu de l'étude hydraulique 114
I 1- But de l'étude hydraulique 114
1 2 - Contenu de l'étude hydraulique 114
2 - Structure hydraulique générale d'un réseau de micro-irrigation 114
3 - Variation du débit d'un distributeur 115
4 - Dimensionnement des conduites principales et des portes-rampes 117
4 1- Formule de DARCY-WEISBACH 117
4 2- Formule de WILLIAMS - HAZEN 120
4 3 - Formule de GUYON-PERNES 120
4 4 - Remarques 121
5 5 - Calcul hydraulique d'une rampe en micro-irrigation 12 1
5 1 - Position du problème 12 1
5 2 - Méthode de calcul classique 122
5 3 - Méthode du débit uniformément réparti 125
5 3 1- Détermination de la perte de charge à partir de l'aval 126
V

5.3.2 - Détermination de la perte de charge à partir de l’amont 127


5.4 - Répartition des pressions le long d’une rampe uniforme 128
5.4 - En terrain plat 128
5.4.2.En terrain à pente uniforme ou variée 129
5.5. Détermination de la distance x où la pression effective est minimale 130
5.6. Rampes télescopiques 13 1
5.6.1 Détermination de la perte de charge totale 13 1
5.6.2 Détermination de la distance x nécessaire au changement de diamètre
pour conserver une perte de charge AH 131
6. Disposition et calcul des porte-rampes 132
6.1 Disposition des porte-rampes 132
6.2. Calcul hydraulique du porte-rampes 132

CHAPITRE 8 MAINTENANCE DU RESEAU 133


1 Pathologies des réseaux de micro-irrigation 133
2 Entretien des réseaux de micro-irrigation 133
2 1 - Entretien des filtres 133
2 2 - Entretien des émetteurs d’eau 133
2 3 - Entretien des rampes et des porte-rampes 134
2 4 - Réparation des dégâts divers 134

BIBLIOGRAPHIE 135
vi

A V A N T PROPOS

La micro-irrigation ou l'irrigation localisée est une méthode d'irrigation


révolutionnaire e t est considérée aujourd'hui comme la pointe du progrès en
irrigation.

Révolutionnaire, elle l'est en effet compte tenu du mode d'apport de l'eau qui ne
mouille pas toute la surface du champ, de la nature e t de la précision du matériel
d'arrosage utilisé, des hautes performances potentielles suscitées (économie
d'eau, augmentation des rendements, etc.).

Elle constitue une avancée en irrigation du f a i t de la perfection technologique e t


scientifique des moyens e t des méthodes employés.

Son développement est relativement récent.

Elle exige de bonnes connaissances techniques pour son installation e t pour son
ex p Ioit a t io n.

Le présent cours s'attache à décrire les principes, les applications, le matériel,


les outils de calcul e t la maintenance des installations de micro-irrigation ou
d'irrigation localisée. I I permet au lecteur de faire son initiation à
l'environnement des systèmes de micro-irrigation ou d'irrigation localisée,
d'appréhender l'étude technique des projets.

Toutes les suggestions d'amélioration de son contenu sont bien venues.

M. L. COMPAORE
1

CHAPITRE 1

1 GENERALITES SUR LA MICRO-IRRIGATION 1


1. DEFINITIONS ET CONCEPTS

1.1 - Définitions
Il existe plusieurs termes :

- irrigation localisée (retenu par la FAO) qui traduit plus le mode d'apport de l'eau au
voisinage des racines ou directement au pied des plantes ;

- irrigation goutte à goutte ou "trickle irrigation" (retenu par les ingénieurs de


I ' h e r i c a n Society of Agricultural Engineers [ASAE]) qui est en fait représentatif d'une technique
d'arrosage particulière ;

- micro-irrigation (retenu par la Commission Internationale des Irrigations et du Drainage


[ C I D ] ) qui prend en compte le fait que les débits apportés sont faibles et les
fréquences élevées.

Dans cet ouvrage nous prévilégierons l'usage du terme micro-irrigation retenu par la
CIID qui met plus l'accent sur la faiblesse des doses et des débits que sur la manière
dont ils sont apportés.

1.2 - Concepts

La micro-irrigation regroupe un certain nombre de techniques d'arrosage relativement


récentes.

1.2.1 - Méthodes d'aDplication de l'eau

La micro-irrigation consiste à apporter l'eau au voisinage ou au pied des plantes.


directement à la surface du sol ou à l'intérieur du sol, avec de faibles débits (quelques litres à
quelques dizaines de litredheure : 2 à 150 l/h) et à intervalles rapprochés (morcellement de la
dose). Les doses appliquées sont très réduites, ce qui conduit à des fréquences élevées
(espacement entre les arrosages de l'ordre de 1 à 2 jours).

Dans certains cas, l'arrosage peut être quasi continu et en ce moment, le sol se
comporte plus comme un conducteur d'eau vers les racines qu'un réservoir.

L'eau est conduite à la plante grâce à un réseau dense de canalisations. Cette eau est
filtrée et éventuellement enrichie en fertilisants.
2

Seule une fraction de la surface est arrosée (zone explorée par les racines des plantes).
L'apport se fait sous forme de gouttes, de minces filets d'eau ou de mini-jets au travers des
dispositifs de distribution variés.

Les techniques de micro-irrigation combinent tout à fait harmonieusement l'efficience et


la qualité ; ce qui les hisse à l'heure actuelle à la pointe du progrès en irrigation.

1.2.2 - Processus d'humidification du sol

Sous la zone d'apport, généralement saturée, le transfert d'eau dans le sol se fait
essentiellement sous forme d'écoulement non saturé. L'eau dimise verticalement et latéralement
dans le sol sous l'effet conjugué des forces de gravité et de succion. Il en résulte un bulbe
d'humidification (fig. 1) de forme elliptique dont les dimensions dépendent fortement des
caractéristiques du sol, du débit d'apport et de la fréquence des arrosages. L'extension latérale
du bulbe est d'autant plus marquée que la texture est fine. Les faibles doses apportées
fréquemment maintiennent la zone humectée à une humidité élevée, proche de la capacité de
rétention. L'eau est donc facilement disponible pour les plantes, ce qui constitue un facteur
important d'accroissement des rendements. En outre, une partie de la surface reste sèche ce qui
favorise la poursuite des soins aux cultures.

t ECARTEMEHT EHTRE RAMPES

GO UT1E U R

LlGHE DE COURAljT

COU?BE D'EGALE HUMIDITE

I l PERCOLaTiOt-1 DE=
PROFOH
L- L A R G E U R H U M I D I F I E E4
i I

Fig. 1 : Schéma du bulbe d'humidification dans un sol grossier (a) et


dans sol fin (b) (Pénadille Y.)
2

Seule une fraction de la surface est arrosée (zone explorée par les racines des plantes).
L'apport se fait sous forme de gouttes, de minces filets d'eau ou de mini-jets au travers des
dispositifs de distribution variés.

Les techniques de micro-irrigation combinent tout à fait harmonieusement l'efficience et


la qualité ; ce qui les hisse à l'heure actuelle à la pointe du progrès en irrigation.

1.2.2 - Processus d'humidification du sol

Sous la zone d'apport, généralement saturée, le transfert d'eau dans le sol se fait
essentiellement sous forme d'écoulement non saturé. L'eau dimise verticalement et latéralement
dans le sol sous l'effet conjugué des forces de gravité et de succion II en résulte un bulbe
d'humidification (fig. 1) de forme elliptique dont les dimensions dépendent fortement des
caractéristiques du sol, du débit d'apport et de la fréquence des arrosages. L'extension latérale
du bulbe est d'autant plus marquée que la texture est fine. Les faibles doses apportées
fréquemment maintiennent la zone humectée à une humidité élevée, proche de la capacité de
rétention. L'eau est donc tàcilement disponible pour les plantes, ce qui constitue un facteur
important d'accroissement des rendements. En outre, une partie de la surtàce reste sèche ce qui
favorise la poursuite des soins aux cultures.

ECARTEMEUT EHTRE RAMPES -

Fig L Schkma du bulbe d'humidification dans un sol qrossier ( a ) et


dans sol fin (b) (Penadille Y )
3

2. HISTORIQUE ET DEVELOPPEMENT DE LA MICRO-IRRIGATION

2.1 - Historique
La méthode de micro-irrigation tire vraisemblablement son origine des pratiques de
techniques d'irrigation souterraine où l'irrigation se fait par contrôle du niveau de la nappe
phréatique au profit du système radiculaire des cultures.

Bien que de conception simple, la méthode de micro-irrigation ne pu se pratiquer à


grande échelle par manque de matériaux convenables et économiques (BUCKS, D. A. et
DAVIS, S., 1986). Un premier essai fut entrepris en Allemagne en 1860 combinant irrigation
et drainage avec un réseau comportant des drains en terre cuite non jointifs, en lignes espacées
de 5 m, posés à une profondeur de 0.80 in environ, recouverts d'un filtre de 0.30 à 0.50 in
d'épaisseur. Les réseaux de ce genre fonctionnèrent plus de 20 ans après leur mise en place.
Puis survint l'ère des tuyaux PVC perforés.

Après 1935, les essais se concentrèrent sur des tuyaux perforés réalisés en divers
matériaux, avec comme objectif de voir si le débit était déterminé par la pression de l'eau dans
le tuyau ou par la tension d'humidité dans le sol environnant (KELLER, J. et KARMELI, D.,
1975).

Des essais similaires eurent lieu en U.R.S.S. (1923) et en France, dans le but de trouver
une meilleure méthode du fonctionnement. Ils firent naître l'idée d'utiliser pour l'irrigation les
variations du plan d'eau de la nappe phréatique. C'est la "sub-irrigation" qui est pratiquée à
grande échelle aux U.S.A., en Hollande et en Angleterre. On relève le plan d'eau dans un
système serré de canaux à partir desquels l'infiltration provoque un relèvement du niveau de la
nappe phréatique jusqu'à la partie inférieure de la zone radiculaire.

C'est le développement de l'utilisation des tuyaux en matière plastique qui détermina


l'évolution vers le goutte à goutte actuel bon marché, flexibles, faciles à perforer et à
raccorder, de tels tuyaux présentant de sérieux atouts. Deux inconvénients cependant : d'abord,
la petitesse des trous (env. O, 1 mm) entraînant leur obstruction, malgré une filtration poussée,
ensuite le manque d'uniformité des trous et leur changement dans le temps provoquaient des
différences de débit inacceptables, même sans bouchage. Malgré ces deux inconvénients, les
rendements accrus encouragèrent les recherches en vue de I'ainélioration de ce système. Au
lieu d'un simple trou percé dans la paroi du tuyau, divers appareils ou goutteurs furent placés
sur le tuyau.

Le goutte à goutte, tel qu'on le pratique aujourd'hui, apparut en Angleterre au début des
années 1940. On le mit au point dans les serres, pour pratiquer l'irrigation et la fertilisation
avec le même réseau. Les premiers goutteurs étaient des capillaires entourés autour de
cylindres. Leur longueur était assez importante pour augmenter le parcours de l'eau, tout en
demeurant peu encombrants. leur section de passage également, pour réduire les risques
d'obstruction.

Puis une étape importante f i t enregistrée en Israël à la fin des années 1950 à la suite de
la mise au point des goutteurs à long cheminement. A partir des années 1960, le goutte à
goutte devint un nouveau mode d'irrigation, utilisé dans les champs et vergers aussi bien que
dans les serres (Australie, Europe, Israël, Japon, Mexique, Afrique du Sud, U.S.A.).
2.2 - Développement

Le tableau ci-après donne d’après une enquête de la Commission Internationale des


Irrigation et du Drainage(CI1D) les surfaces irriguées sous micro-irrigation dans le inonde en
1991.

Tableau I : ,i’ziperficie.s irrigihs par micro-irrigation dam le mot ide ((XII,


1991)

Pays Superficies (ha) Principales cultures

Japon 57 098
lnde 55 O00
France 50 953 verger, vigne, cultures sous serre, légumes
Thaïlande 41 150

Maroc 9 766 verger


1 1

Autres pays 100 737 verger, vigne, cultures sous serre, légumes
TOTAL 1 768 987

Malgré les progrès enregistrés, les superficies irriguées sous micro-irrigation dans le
inonde restent relativement peu importantes. Elles atteignent actuellement environ 2 500 O00
ha, ce qui ne représente que 1 % des surfaces irriguées.
3. CARACTERISTlOUES DE LA METHODE DE MICRO-IRRIGATION

Les caractéristiques principales de la méthode de micro-irrigation peuvent se résumer


comme ci-dessous.

La micro-irrigation :

a/. n'arrose qu'une fraction du sol (application de l'eau près de ou dans la zone radiculaire);
b/. n'apporte que de faibles quantités d'eau (utilisation de faibles débits avec de faibles
pressions) pendant des temps très longs ;
ci. apporte l'eau à des fréquences rapprochées ;
d/. met en oeuvre des équipements fixes, légers et relativement fragiles ;
e/. ne mouille pas le feuillage ;
f/. convient bien à l'irrigation fertilisante ;
g/.est totalement indépendante vis à vis des autres interventions sur la culture ;
h/.impose dans la plupart des cas l'automatisation (car nécessite des apports fréquents et
fractionnés).

4. AVANTAGES ET INCONVENLENTS DE LA MICRO-IRRIGATION

En comparaison à l'aspersion et à l'irrigation de surface, la micro-irrigation autorise une


utilisation plus rationnelle de l'eau et offre de nombreux avantages. Malgré ces grands
avantages, la micro-irrigation connaît aussi quelques inconvénients spécifiques.

Avantages

Les techniques de micro-irrigation

- économisent fortement l'eau,


- s'adapent bien à tous types de sols et de reliefs,
- permettent d'utiliser des eaux salées,
- permettent un raccourcissement du cycle végétatif de la culture,
- réduisent les adventices,
- sont insensibles aux vents,
- se prêtent facilement à l'automatisation,
- mettent à la disposition des utilisateurs des conditions d'arrosage très souples,
- autorisent une facilité de jaugeage de l'eau,
- gênent rarement les habitudes culturelles et sont constituées de structures souples, mobiles,
adaptables à tous les cas particuliers,
- présentent des rendements excellents,
- permettent d'arroser avec des débits très faibles avec contrôle précis de la dose,
- économisent la main d'œuvre,
- réduisent les coûts d'entretien,
- sont d'utilisation assez simple,
6

1nconvénients

Les techniques de micro-irrigation :


- présentent un coût de première installation élevé,
- connaissent une sensibilité des goutteurs à l'obstruction
- nécessitent la filtration de l'eau d'irrigation,
- nécessitent une maintenance rigoureuse,
- exigent un haut niveau de compétence au moins pour les études,
- conviennent mieux à des cultures à forte valeur ajoutée,
- ne conviennent pas à toutes les cultures (kiwi par exemple)
- fonctionnent avec du matériel délicat à durée de vie relativement faible.

On remarquera que, soinine toute, les avantages du système sont nettement dominants
comparativement aux inconvénients.

5. CHOIX DE LA METHODE DE MICRO-IRRIGATION

On peut résumer les conditions d'utilisation de la micro-irrigation ainsi qu'il suit


(VERMEIREN, L., 1983) :

- prix de l'eau élevé ou ressources en eau rares,


- terrain en forte pente ou accidenté,
- rareté et cherté de la inain d'œuvre,
- inauvaise qualité de l'eau (salinité)

Outre ces aspects, on peut aussi évoquer les stratégies ou les motivations propre à l'irrigant
Par exemple si celui-ci opte d'investir dans la production de cultures spécialisées à haut
rendement et à forte valeur ajoutée, il pourrait en toute connaissance de cause installer un
système de micro-irrigation si la faisabilité technique est prouvée.
7

CHAPITRE 2

1 APPLICATION DES TECHNIQUES DE MICRO-IRRIGATION 1


1. PRINCIPALES TECHNIQUES DE MICRO-IRRIGATION

Les techniques de micro-irrigation se définissent essentiellement suivant le mode


d'apport de l'eau à la culture.

On distingue la micro-irrigation linéaire (système Bas-Rhônes), la micro-irrigation par


aspersion (mini-diffuseurs), la micro-irrigation ponctuelle (goutte à goutte), la micro-
irrigation souterraine (gaines poreuses).

1.1. Système d'arrosage par liene dit système Bas-Rhône

La distribution de l'eau se fait au travers d'ajutages calibrés disponibles selon I O


diamètres différents échelonnés tous les 1/10 de min de 1.2 à 2.1 min. Ces ajutages sont
placés en dérivation sur une rampe en polyéthylène (PE) noir d'environ 25 min de diamètre.
Du fait de l'importance des débits délivrés, les rampes sont installées dans des rigoles
cloisonnées constituant une série de petits bassins (2.5 à 6.5 m de longueur) parallèles aux
rangées de plantation. Chaque rampe est immobilisée au fond de la rigole par les petits
barrages en terre utilisés pour le cloisonnement. Il y a autant de petits bassins que la rampe
comporte d'ajutages. Les orifices fonctionnent sous une pression de l'ordre de 1 bar et
délivrent des débits variant entre 30 et 100 1.h-1, selon leur diamètre. Le petit jet qui résulte de
la transformation de la pression de l'eau en vitesse lors de son passage à travers I'ajutage est
écrasé par une bague brise-jet.

L'eau ne s'infiltre pas ponctuellement, mais se répartit dans les petits bassins. En
combinant judicieusement les diamètre des ajutages, on peut obtenir un débit relativement
uniforme tout au long de la rampe qui peut mesurer 200 m.
8

d L
0.40 m - 0,50 m

Fig. 2 : Système Bas-Rhône (CEMAGREF et RNED-HA, 1990)

1.2. Système d'irrigation par mini-diffuseurs

La distribution d'eau se fait au moyen de petits asperseurs statiques dont le jet est de
faible portée (pulvérisation de l'eau sous forme de tache). Cette technique d'irrigation est
utilisée principalement en arboriculture sur des sols grossiers dans lesquels la diffusion
latérale de l'eau est très réduite et l'infiltration essentiellement verticale, ainsi que dans
certains sols argileux gonflants présentant des fentes de retrait importantes dans lesquels l'eau
a tendance à percoler en profondeur avec une faible diffiision latérale (MERMOUD,
A.,1995).

La portée des mini-diffuseurs couramment utilisés est de 1 à 2.5 in sous une pression de
1 à 2 bars avec des débits compris entre 20 et 60 l.h.-'. Certains mini-diffuseurs auto-régulants
peuvent délivrer des débits atteignant 120 l.h.-l avec des exigences de pression de 1 à 6 bars.
Dans touts les cas, la pluviométrie doit être inférieure à la capacité d'infiltration du sol
considéré.
Les inini-diffuseurs sont des pièces comportant une base munie d’un orifice calibré et
coiffée d’une tête brise-jet qui écrase l’eau à la sortie et l’oblige à s’échapper latéralement.
Selon le type de mini-diffuseur utilisé, on peut obtenir diverses formes et dimensions des
surfaces arrosées (fig. 4)

Les rampes alimentant les mini-diffuseurs peuvent être

- enterrées (20 à 40 cm) ou posées sur le sol. Dans ce cas, le mini-diffuseur est fixé sur
un support à 20 ou 30 cm au-dessus du sol et relié à la rampe par un tube prolongateur en PE
ou en PVC
- suspendues à environ 50 cm au-dessus du sol à un fil tendu entre des poteaux ou sur le
palissage des arbres. Dans ce cas, le mini-diffuseur est fixé directement à la rampe, tête en bas
le plus souvent, au moyen d’un filetage ou d’une tête de vipère.

Fig. 3 : Système d’irrigation par mini-diffuseurs (MERMOUD, A., 1995)

cercle complet 112cercle


pinceau

-Pe

Fig. 4 : Formes des surfaces arrosées avec les tnini-diffuseurs (CEMAGREF et RNED-
HA, 1990)
1O

1.3. Système goutte a goutte

L'eau est transportée dans un réseau de canalisations généralement enterrées qui


alimentent des rampes .soup/e.s de faible diamètre placées le long des rangées de cultures et
sur lesquelles on installe les organes de distribution. L'eau est délivrée au sol, goutte à goutte
ou sous forme de minces filets, par des goutteurs, qui peuvent être soit de simples
perforations pratiquées sur les rampes, soit des dispositifs plus élaborés dont les plus
sophistiqués (goutteurs compensés) permettent une régulation automatique de la pression et
du débit (MERMOUD, A., 1995). Les goutteurs fonctionnent à faible pression et à faible
dédit. Ils délivrent ponctuellement des débits ne dépassant généralement pas 12 1 .h-1 sous une
pression de l'ordre de 1 bar

Le système goutte à goutte constitue le procédé le plus représentatif des techniques de


micro-irrigation. C'est donc essentiellement ce système qui sera étudié par la suite.

...
...
...
...
...
....
...
....
...
...
...

Fig. 5 : Système d'irrigation par goutte à goutte (MERMOLJD, A., 1995)

1.4. Système a rampes poreuses

Ce système utilise des tuyaux à petit diamètre (entre 20 et 40 inin) dont la paroi à
structure poreuse laisse suinter l'eau tout le long du tuyau (CEMAGREF et RNED-HA, 1990).

Ces tuyaux sont généralement enfouis à faible profondeur (entre 20 et 50 cin) dans le
sol.

Les inconvénients du système sont liés à l'irrégularité des débits délivrés (variabilité),
aux problèmes d'obstruction et au fait qu'en début de cycle végétatif, les racines ne sont pas
assez profondes pour être alimentées par la rampe. Ces différents aspects continuent de faire
l'objet de recherches.
11

2. CONDITIONS D'EMPLOI DES TECHNIQUES DE MICRO-IRRIGATION

Il est nécessaire que le système soit adapté aux conditions d'emploi. Pendant les études
de faisabilité ; les possibilités d'application des techniques de micro-irrigation doivent être
évaluées en considérant les paramètres tels que :

- les conditions cliinatiques ;


- les caractéristiques pédologique du sol ;
- la topographie du terrain;
- la qualité et la quantité des ressources en eau disponibles ;
- les cultures concernées ;
- les conditions financières de l'exploitation ;
- les impacts sur l'environnement.

2.1. Conditions climatiques

La micro-irrigation peut se pratiquer sous tous les types de climat, de même que sur les
cultures sous serre. Cependant, en zones aride et setni-aride, du fait de l'insuffisance
accentuée des précipitations naturelles, le développement radiculaire est concentré presque
exclusiveinent au sein des bulbes d'humidification. Aussi, pour une meilleure exploration du
sol par les racines il est indispensable de fixer judicieusement la position et le nombre de
distributeurs. En effet, ces paramètres déterminent le volume de sol exploré par les racines
qui, s'il est insuffisant, peut causer des dégâts sévères en cas de pannes d'irrigation et à des
déracinements en cas de vent fort.

2.2. Caractéristiques du sol

Le sol doit transmettre l'eau aux racines des plantes : son rôle est d'autant plus
prépondérant que le mode d'apport est plus localisé (goutteurs).

En sols grossiers profonds ou en argiles gonflantes présentant des fentes de retrait, les
apports par mini-diffuseurs sont préférés aux apports par goutteurs.

La plupart des sols conviennent à l'emploi des techniques de micro-irrigation sous


réserve toutefois de bien tenir compte de l'influence de leurs propriétés hydrauliques dans la
conception du système (écartement des rampes, types de distributeurs, espacement des
distributeurs, débit des distributeurs, fréquence des apports,. ..). Il s'avère que la forme des
bulbes d'humidification est fortement tributaire des caractéristiques du sol, notamment de la
texture et de la structure. En sols grossiers, l'infiltration est influencée principalement par les
forces de gravité et le bulbe est étroit et allongé. En sols fins, la conjugaison des forces de
gravité et de succion se traduit par un bulbe d'humidification a beaucoup plus grande
extension latérale.
12

Fig. 6 : Forme du bulbe d'humidification dans un sol grossier (a) et dans un sol fin (b)
(BALOGH, J. et GERGELY, l., 1980)

Les caractéristiques du sol qui interviennent le plus dans le transfert de l'eau sous le
distributeur sont :

+les propriétés conductrices et de rétention, en particulier la conductivité


hydraulique à saturation K,.
La relation liant la conductivité hydraulique K à la charge de pression h, peut
s'exprimer par une relation exponentielle du type :

K(h) = Ks euh (2.1)

K(h) : conductivité hydraulique en tn.h-'

KS : conductivité hydraulique à la saturation en m.h-'

h : charge de pression en in
a 1 constante caractéristique de sol. u est plus élevé dans les sols grossiers
que dans les sols fins en m-'

La relation (2.1) ci-dessus ne tient pas en compte d'éventuels processus d'hystérèse.

ii)-la capacité d'infiltration. Elle varie avec l'humidité du sol et se réduit au fur et à
mesure de l'irrigation. Lorsque le débit du distributeur dépasse la capacité
d'infiltration ponctuelle du sol, il se crée une zone saturée sous le distributeur dont la
13

surface augmente progressivement. Au bout d'un certain temps, on évolue vers un


régime permanent et les dimensions de la tache saturée, ainsi que celles du bulbe
d'humidification sous-jacent, ne varient plus guère. Ceci se vérifie d'autant plus que
le temps d'irrigation est important par rapport aux intervalles entre les arrosages.

11 est possible de calculer la valeur du rayon p (en cin) de la tache saturée sous le
distributeur, dans l'hypothèse où l'infiltration se fait verticalement, en égalant le
débit d'apport au débit infiltré :

(I=-
1O00 i
n.pL.i ou encore : p = 1000.T(1
n.1

cl débit du distributeur, en 1.h-i


1 capacité d'infiltration, en cm.h-1
P rayon de la tâche, en cm

Généralement, la capacité d'infiltration décroît pendant l'irrigation, ce qui conduit à


une augmentation du rayon de la surface saturée. La diminution de i est due
principalement à deux raisons :

la diminution du gradient de succion. L'infiltration résulte de l'influence


combinée des gradients de succion et de gravité. Au fur et à mesure que le front
d'humidification pénètre plus profondément, le gradient moyen de succion diminue
puisque la différence de succion entre la surface du sol et la zone sèche se répartit sur
une distance croissante. A la longue, le gradient de succion devient négligeable dans
la partie supérieure du profil et le gradient gravitationnel est l'unique force motrice

les modifications des propriétés du sol (dégradation de la structure et


formation d'une croûte de surface, migration de particules, foisonnement de l'argile,
etc.). Ceci contribue à réduire la valeur de la conductivité hydraulique à saturation et
donc à accroître la dimension de la zone saturée au cours de l'irrigation.

Lorsque le régime permanent est atteint, la capacité d'infiltration tend vers la valeur
de la conductivité hydraulique à saturation K, et l'équation (2.2) s'écrit :

Si l'on tient compte non seulement de l'effet de gravité, inais également de l'effet de
succion, le rayon de la surface saturée s'obtient par la relation (WOODING, 1968) :
14

a : paramètre de la relation K(h), en cm-1


q : débit du distributeur, en 1.h-l
K, : conductivité hydraulique saturée, en cm.h-1

On constate que le rayon est d'autant plus faible que les valeurs de a et de K, sont
élevées (sols grossiers). Par ailleurs, il augmente avec le débit du distributeur.
Connaissant les propriétés hydrauliques du sol (K, et a), on peut donc obtenir la
surface de la zone saturée souhaitée en choisissant un distributeur de débit approprié.
En sols grossiers, l'extension latérale du bulbe d'humidification (frange d'humidité
capillaire) est très faible et ne dépasse guère celle de la zone saturée en surface
(MERMOüD, A., 1995). On notera toutefois que les conditions qui prévalent dans la
zone saturée de surface sont similaires à celles observées en irrigation gravitaire,
avec les risques de ruissellement, de percolation et de pertes par évaporation que cela
comporte, On a donc intérêt à maintenir la zone saturée à une valeur restreinte et
donc à utiliser des distributeurs de débit aussi faible que possible. La teneur en eau
du sol diminue graduellement au fur et à mesure que l'on s'éloigne du distributeur,
pour atteindre une très faible valeur à l'extérieur du bulbe. En règle générale, les
racines ne se développent ni dans la zone saturée, ni dans la zone sèche. inais
exclusivement là où l'eau et l'air sont en proportion harmonieuse.

2.3. Topographie

La micro-irrigation peut se pratiquer en terrain à topographie irrégulière (accidentée).


Cependant, si le débit des distributeurs est trop élevé, il y a des risques de ruissellement en
sols pentus à éviter à tout prix. Ces ruissellements peuvent induire une forte déformation du
bulbe d'humidification. En outre, les différences de pression dans le réseau peuvent
occasionner une forte hétérogénéité des débits délivrés. Dans ce cas, le réseau doit être
rigoureusement étudié sur la base de plans à grande échelle (1/1000, voire 1/500), à courbes
de niveau très denses, au moins 0,s in, inais de préférence 0. I à 0.2 in. Lorsque la topographie
est peu accidentée ou lorsque les rampes sont de faibles longueurs (< à 100 m), on préférera
des distributeurs non compensés, moins chers et moins sensibles au colmatage. Dans le cas
contraire (pente prononcée, grandes parcelles,. . .), on adoptera des distributeurs auto-régulants
ou des capillaires dont la longueur sera calculée avec soin.

2.4. Le débit d'eau

Le débit d'eau utilisé en micro-irrigation dépend de la technique appliquée


(CEMAGREF et RNED-HA, 1990), elle inêine fonction du type de sol et de la qualité de
l'eau.
l I
DISTRIBUTEUR gQ"zr diffuseur
(jet fixe) i
ajutage
(orifice calibre) 1
micro asperseur
(Jet tournant)
petit
asperseur

par point en tache en ligne en grande tache en plein


APPORT
DEBIT (llh) là6 20 à 60 35 a 100 60 2 150

l l I

type goutie A goutte


CONDUITE
0 (1 à piusieurs apports par jouri
BOUCHAGE
sensible au bouchage

rn type aspersion
(1 B piusieurs apports par semaine1 peu sensible au bouchage

Fig. 7 : Débit d'eau en fonction de la technique appliquée (CEMAGREF et RNED-HA,


1990)

2 . 5 La qualité de l'eau

La qualité physico-chimique de l'eau détermine l'importance des risques de bouchage du


matériel d'arrosage et constitue un critère de choix de la technique. C'est un élément essentiel
de la réussite de la micro-irrigation.

Une analyse préalable de l'eau est indispensable pour apprécier les risques et définir les
moyens de prévention à mettre en œuvre pour éviter le colinatage.

2.51. Effets de la qualité de l'eau sur le fonctionnement du réseau : risques


d'obstruction

Les causes d'obstruction des distributeurs sont d'ordre physique, chimique ou


biologique.

- c(cuses d'ordre ahvsicrue : particules de sable, de limon ,d'argile ou de débris végétaux


en suspension dans l'eau ; les particules les plus grosses provoquent un bouchage quasi
instantané des distributeurs (sable) tandis que les particules les plus fines modifient
peu à peu le débit des distributeurs par un dépôt lent à l'intérieur de ceux-ci.

- causes d'ordre chimique : précipitations de sels dissous contenus dans l'eau


d'irrigation. L'analyse de l'eau permet de déterminer sa teneur en calcaire et d'évaluer
les risques d'obstruction.

Si l'eau est de type incrustante (teneur importante en calcaire), on peut soit utiliser le
système Bas-Rhône, soit utiliser des brise-jets anti-calcaires (cas des capillaires), soit
utiliser de l'acide nitrique diluée à 5/1000 que l'on fait séjourner dans les tuyauteries
pendant une nuit. On enlève ensuite les bouchons d'extrémité de rampe et on rince à
l'eau claire.

Les éléments chimiques à prendre également en compte sont le fer (développement de


bactéries ferrugineuses), l'hydrogène sulfuré et le manganèse.
11 faut remarquer que dans le cas d'une irrigation fertilisante, du fait que l'on modifie
les propriétés chiiniques et physiques de l'eau, on peut avoir également des risques de
précipitation.

- cnuses d'ordre biologique : sans doute les plus difficiles à maîtriser. L'eau de surface
(rivière, canal ou bassins) contient en effet, outre de la matière organique inorte plus
ou moins décomposée, toute sorte de micro-organismes vivants : algues, bactéries,
protozoaires, spores, champignons. Les éléments de dimension supérieure à 50 ou 100
p tels que les algues pluricellulaires et une grande partie de la matière organique
morte, sont arrêtés au niveau de l'installation de tête, par un filtre à sable. Par contre,
les organismes monocellulaires passent facilement à travers les filtres, ainsi que les
argiles et les limons fins.

Dans les tuyaux P.E. noir, les algues ne se développent pas puisqu'elles sont privées de
luinière mais les champignons et les bactéries peuvent former des colonies, souvent
gélatineuses, qui fixant les particules physiques augmentent la vitesse de colmatage.

Le fer ou l'hydrogène sulfuré (H2S) provoquent également des proliférations de


diverses bactéries, d'où des obstructions rapides, parfois en quelques jours.

Pour lutter contre les risques d'obstruction d'ordre biologique, on peut utiliser l'eau de
javel ou hypochlorite de sodium qui est un oxydant et un désinfectant puissant et qui
détruit les matières organiques et les micro-organismes.

Le tableau 3 ci-après donne les risques d'obstruction potentiels des distributeurs en


fonction des principaux éléments physiques chiiniques et biologiques contenus dans l'eau
d'irrigation.

Facteur Unité Faible


.
Ri! lue d'obstruction
Moyen Fort
Physique
- Solides en suspension inax-pprn (a) c 50 50- 1O0 >: 100
Chimique
- PH <7 7-8 28
- Sels dissous totaux max-ppm (a) < 500 5000 - 2000 22000
- Calcium max-pptn (a) <'10 10 - 50 50
- Carbonates inax-ppin (a) 100 100 - 200 200
- Manganèse inax-pprn (a) < 0.1 0.1 - 1.5 1.5
- Fer rnax-ppin (a) 0.1 o. 1 - 0.5 > 0.5
- H2S inax-ppin (a) <os 0.5 - 2.0 2.0

Biologique
- Population bactériennes Nombre
inax. (b) par in1 < 10000 10 - 50000 50000
17

(a) = concentration maxiinale inesurée selon une méthode norinalisée sur un nombre
représentatif d'échantillons. (b) = nombre inaxitnal de bactéries par millilitre obtenu sur
échantillons prélevés au champ et analysés en laboratoire.

Afin de débarrasser l'eau d'irrigation de ces différentes impuretés, on peut utiliser divers
types de filtre qui retiennent les particules solides inais qui n'effectuent pas de filtration
chimique.

2.5.2. Nature et qualité des ressources en eau

L'alimentation du réseau en eau peut se faire à partir de cours d'eau (rivière, canal,
ruisseau,. . .), d'eau morte (lac, étang, bassin d'accumulation, réservoir,. . .) ou d'eau souterraine
(puits, forage, source,...).

2.5.2.1. Les cours d'eau

II contiennent toujours des éléments en suspension (sable, limon, argile, inatière


organique) et, en quantité limitée, des substances en solution. Les particules minérales sont
retenues facilement par contraste de densité ou par filtration (filtre à sable et filtre à tamis), à
l'exception des colloïdes d'argile dispersée qui s'éliminent difficilement à la filtration.

2.52. 2. Les pians d'eau

Il favorisent la sédimentation des particules denses mais offrent fréquemment des


conditions favorables à la prolifération de micro-organismes (MERMOUD, A., 1995). Ces
derniers, vivants ou morts, présentent un risque important d'obstruction des réseaux. On peut
difficilement les éliminer, étant donné leur petite taille qui rend la filtration inopérante. Cette
dernière, réalisée d'un filtre à sable et d'un filtre à tamis, doit souvent être accompagnée d'un
traitement chimique.

2.52. 3. L'eau souterraine

Lorsque le captage est bien réalisé, l'eau produite ne contiendra que peu d'éléments
minéraux et organiques en suspension. Dans ce cas, un filtre à tamis est en général suffisant.
Cependant, certaines substances en solution peuvent être source de problèmes, notaininent le
calcium et le fer qui sont en équilibre dans la nappe. Cet équilibre peut être rompu par
oxygénation ou par une variation de température et se traduire par des précipitations.

Le carbonate ou le bicarbonate de Calcium, au contact de l'air, peuvent précipiter et


colmater le réseau au niveau des orifices des émetteurs ou par dépôts dans les canalisations et
dans les circuits des distributeurs; leur élimination nécessite des injections d'acide (acide
nitrique ou chlorhydrique, à raison de 2 à 5 1 par in3 d'eau) (MERMOUD, A., 1995). Le fer se
trouve dans l'eau sous forme réduite (ions ferreux Fe++) ; à la sortie des distributeurs, au
contact de l'air, les ions ferreux sont oxydés en ions ferriques Fe+++ et précipitent pour former
des gels d'hydroxydes ferriques ou des dépôts de rouille très difficiles à éliminer. Les risques
de dépôt dépendent fortement du potentiel redox et du pH de l'eau. En général les
précipitations se produisent pour des concentrations en fer supérieures à 1.5 ppin ; toutefois
certaines bactéries (Galionella) retirent leur énergie de l'oxydation de sels ferreux et peuvent
provoquer des précipitations du fer, même à très faible concentration.
2.5.3. La température de l'eau

La température de l'eau peut avoir des effets importants sur les débits délivrés. Les
variations de température affectent la viscosité de l'eau, le diamètre et la longueur des
canalisations, ainsi que les caractéristiques des distributeurs.

2.5.4. Risques de salinisation du sol (A.MERMOUD)

La teneur en sel des eaux d'irrigation joue un rôle important vis à vis des effets directs
sur les végétaux et des risques de salinisation du sol. Les critères d'appréciation de la qualité
de l'eau en liaison avec les risques de salinisation, sont la conductivité électrique (CE) et le
SAR.

Distribution des sels dans le sol

L'irrigation goutte à goutte pratiquée à fréquence élevée maintient la zone radiculaire à


une très faible succion, ce qui réduit les risques d'accumulation de sel et d'accroissement de la
pression osmotique. Aussi peut-on utiliser des eaux à plus forte concentration qu'avec les
techniques méthodes d'irrigation classiques (aspersion et gravité).

En micro-irrigation, les sels ont tendance à s'accumuler dans la couche supérieure de sol
(dans les quelques premiers cm) et à la périphérie du bulbe d'humidification. Par contre, à
l'intérieur du bulbe la concentration est réduite.

Le mouvement de sel est étroitement lié à celui de l'eau d'irrigation qui génère un bulbe
dont la forme dépend des caractéristiques du sol, du débit des distributeurs, de la durée et de
la fréquence des arrosages. La teneur en eau décroît au fur et à mesure que l'on s'éloigne du
distributeur, ce qui occasionne une réduction de la conductivité hydraulique et des flux
liquides, étant donné également les prélèvements opérés par les végétaux et l'accroissement
du volume de sol intéressé par l'écoulement. La concentration augmente progressivement et
les sels s'accumulent à la périphérie du bulbe. La profondeur d'accumulation dépend de la
quantité d'eau appliquée et des propriétés du sol ; elle augmente lorsque les apports dépassent
I'évapotranspiration. Ceci s'applique également à l'accumulation latérale, mais la
superposition des bulbes adjacents et l'excédent d'humidité qui en résulte peut favoriser un
lessivage de ces zones. En surface, l'évaporation au voisinage de la zone saturée entourant le
distributeur, provoque un dépôt de sel qui n'est pas lessivé.

On peut chercher à influencer la position des zones d'accumulation et la forme du profil


de salinité, en agissant sur le débit des distributeurs, la quantité d'eau appliquée et la
fréquence des arrosages.

Un accroissement du débit se traduit généralement par une augmentation du diamètre de


la tache saturée de surface et de l'humidité au voisinage du distributeur. Plus la durée de
l'irrigation est longue, plus l'effet sur la dimension du bulbe sera prononcé. Si l'on réduit
l'intervalle entre les irrigations, sans changer les quantités totales d'eau apportées, le bulbe
sera inoins profond, mais la teneur en eau supérieure.

Lorsque la dimension du bulbe est suffisante, la présence de sites d'accumulation de sels


à sa périphérie peut n'avoir aucune influence néfaste sur les végétaux, au cours d'une
campagne d'irrigation tout au moins, dans la mesure où le développement de la zone
radiculaire reste concentré à l'intérieur du bulbe. Pour une espèce donnée, le développement
des racines est fortement influencé par le pourcentage relatif d'eau et d'air dans le sol. Lorsque
l'humidité est constainment suffisante, mais sans excès, les racines se concentrent dans les
horizons supérieurs de sol (30 à 40 premiers cin pour les cultures annuelles, 80 à 100 cin pour
les cultures pérennes). Par ailleurs, plusieurs chercheurs sont arrivés à la conclusion qu'en
irriguant par goutte à goutte seulement les 50 % de la zone radiculaire habituelle, on obtient
des rendements normaux en maintenant régulièrement la teneur en eau à une valeur proche de
la capacité de rétention.

Les effets différenciés de la présence de sel. dans le cas d'une irrigation par goutte à
goutte et d'une irrigation par aspersion, sont indiqués à la figure 7 publiée par VERMEIREN
et al (1980).

rendement (%)

20-

CE (ms an" )
O 1 I I 1 I

Fig. 8 : Effets de la salinité de l'eau d'irrigation sur le rendement en irrigation goutte à


goutte et par aspersion (VERMEIREN et al, 1980)
20

2.6. La configuration de la parcelle

Le matériel d'arrosage mis en place doit tenir compte de la configuration de la parcelle


afin de réaliser non seulement une installation intéressante du point de vue coût, mais aussi
performante.

2.7. La culture

La micro-irrigation est un système actuellement peu pratiqué sur grande culture, compte
tenu du coût d'installation élevé.

Type de culture Nombre de distributeurdha Débit du distributeur Apport horaire


(l/h) (mm/h)
Arboriculture 1 500 à 2 O00 goutteurs 4 0.6 à 0.8
400 à 1 000 diffuseurs 20 0.8 à 2

Maraîchage
Plein champ 10 000 à 20 O00 goutteurs 2 2à4
Serre jusqu'à 50 O00 goutteurs 2 jusqu'à O

Grandes cultures 10 O00 à 20 000 goutteurs 2 2à4

2.8. Conclusion

Pour faire face aux différentes conditions d'emploi, on dispose en micro-irrigation d'une
gamme de matériels étendue, qui a des performances variables, et qui permet un choix
raisonné.

Une installation de miro-irrigation est coûteuse et, une fois réalisée, elle est
difficilement modifiable. le projet doit donc être étudié soigneusement, tant au point de vue
technique qu'économique, afin qu'il soit parfaitement adapté aux conditions spécifiques du
périmètre à irriguer et qu'il donne satisfaction aux usagers. la conduite des irrigations doit être
également très rigoureuse. l'arrosage doit commencer suffisamment tôt pour maintenir
l'humidité du sol à une valeur élevée, proche de la capacité de rétention et les apports doivent
être judicieusement espacés pour éviter les percolations. Un suivi régulier de l'humidité du sol
permettra une gestion optimale des arrosages.
21

CHAPITRE 3

1 CONSTITUTION D'UN RESEAU DE MICRO-IRRIGATION


1. STRUCTURE GENERALE D'UN RESEAU DE MICRO-IRRIGATION

Un réseau type de micro-irrigation se compose de 1

a). un point de fourniture de l'eau sous pression (pompage, borne de réseau collectif,
château d'eau, etc.),

b). l'unité de tête reliée au point de fourniture d'eau (sortie de pompe, borne individuelle ou
collective). Elle permet de réguler la pression et le débit, de filtrer l'eau et d'y introduire
des éléments fertilisants,

c). une canalisation principale de tête morte, généralement enterrée (PVC rigide, acier
galvanisé).

d). une série d'antennes également enterrées.

e). porte-rampes en PE moyenne densité ou en PVC rigide. Ils peuvent être soit enterrés,
soit placés à la surface du sol.

0.rampes en PE basse densité ou en PVC rigide de petit diamètre sur lesquelles sont
branchés les distributeurs, soit directement, soit en dérivation. TI existe d'autres types de
rampes telles que les rampes (ou gaines) poreuses ou les gaines perforées (à simple ou
double section) qui assurent à la fois le transport et la distribution de l'eau.

g). distributeurs qui constituent les organes d'arrosage à débit faible et régulier. 11 existe de
nombreux types de distributeurs. On distingue les goutteurs A circuit long (capillaires,
goutteurs à circuit hélicoïdal, goutteurs à turbulence, goutteurs à circuit long auto-
régulants, etc.), les goutteurs A circuit court (ajutages, goutteurs à simple orifice,
goutteurs à double orifice et effet de turbulence ou goutteurs cyclones ou vortex,
goutteurs à circuit court autorégulants), les mini-dimiseurs.
Sous l'aspect technique de la fixation sur la rampe, on distingue les distributeurs latéraux
et les distributeurs en ligne.
22

Fig. 9 : Parties essentielles d'un réseau de micro-irrigation (VERMEIREN et al 1983)


23

2. MATERIELS D'UN RESEAU DE MICRO-IRRIGATION

2.1. L'unité de tête

Reliée au point de fourniture de l'eau, elle est généralement constituée des éléments
suivants (fig. 10) .
- une vanne contrôlant l'entrée de l'eau dans l'installation (vanne de prise ou vanne
d'arrêt) , (1)
- une vanne volumétrique (2) : la quantité d'eau qui doit passer par cette vanne pendant
un arrosage donné doit être afichée inanuelleinent, et dès que le volume affiché a été
délivré, la vanne se ferine autoinatiquernent ,
- un clapet anti-retour ( 3 ) ;
- un fertiliseur (4) dans lequel on mélange avec l'eau la quantité d'engrais désirée ;
- une ventouse ( 5 ) ;
- un inanoinètre de contrôle (6) ;
- un régulateur de pression (7) ;
- un filtre à gravier (8) ;
- un filtre à tamis (1 1) ;
- un dispositif de mesure des voluines d'eau (compteur) qui permet de connaître le débit
moyen délivré et la hauteur d'eau apportée à chaque arrosage et la quantité d'eau totale
fournie pendant toute la campagne d'irrigation.

1 VANNE D E PRISE SUR L E RESEAU COLLECTIF


2 VANNE VDLUMETRIOUE 0 50 m m
3 CLAPET ANI1 - RETOUR
4 F E R T I L I SEUR
5 VENTOUSE
6 MANOMETRE SUR ROBINET 3 VOIES
7 VANNE REDUCTRICE DE PRESSION
8 FILTRE A GRAVIER
9. ENTREE POUR LAVAGE A CONTRE - C O U R A N T
10 SORTIE POUR LAVAGE A CONTRE- COURANT
11 FILTRE A TAMIS

Fig. 10 : Unité de tête type (VERMEIWN et al 1983)


24

2.2. Le dispositif de fertilisation en micro-irrigation

2.2.1. La fertigation localisée

Lorsque l'on utilise le système Bas-Rhône ou des Inini-difiseurs, il est possible


d'apporter l'engrais de façon localisée soit dans la rigole, soit sur la surface du sol. Les
éléments fertilisants peuvent être entraînés dans le sol au voisinage des racines par l'eau
d'irrigation.

Lorsque l'on utilise des goutteurs, la surface mouillée est trop faible pour permettre la
solubilisation de l'engrais et son entraînement. Dans ce cas, l'injection d'engrais dans l'eau
d'irrigation est donc la seule solution possible, surtout sous serre où le sol n'est pas soumis a
l'influence de la pluie naturelle, ainsi que dans les régions où le déficit pluviométrique est
important pendant la période de végétation de la culture et où les besoins en éléments
fertilisants sont importants.

L'apport d'engrais bénéficie alors des avantages de la micro-irrigation :


- intervention possible à tout moment, ce qui permet le fractionnement des apports et la
correction des carences :
- localisation des apports à proximité des racines ;
- meilleur contrôle des quantités apportées, ce qui évite les pertes par lessivage et accroît
l'efficacité ;
- automatisation possible.

Mais il faut respecter certaines conditions


- le réseau d'irrigation doit être bien conçu pour assurer une répartition homogène de l'eau
sur la parcelle ;
- l'injection d'engrais dans le réseau doit toujours être faite à l'amont du filtre a tamis ;
- le matériel d'injection doit être fiable, bien choisi, bien utilisé ;
- les produits injectés ne doivent ni précipiter, ni provoquer la corrosion du matériel ;
- la canalisation principale doit comporter un clapet anti-retour pour éviter tout risque de
pollution de la ressource en eau par les engrais.

2.2.2. Le matériel d'iniection

Il existe de nombreux moyens techniques pour l'introduction d'engrais ou de produits de


traitement dans un réseau d'irrigation, chacun d'eux ayant ses avantages et ses inconvénients.
Cependant, il y a deux systèmes principalement utilisés :

- le système par différence de pression, qui utilise des fertiliseurs,


- les pompes d'injection ou pompes doseuses (hydrauliques ou électriques)
25

2.2.2.1. Les iniecteurs a pression différentielle ( fig.11 & 12

1. Fonctionnement

Ce sont des appareils constitués d'une cuve étanche, de 10 à quelques centaines de litres
de capacité dans laquelle on introduit l'engrais soit sous forme solide, mais soluble (cas des
dilueurs), soit sous forme de solution mère (cas des doseurs). La cuve est montée en
dérivation sur la conduite principale d'irrigation, à l'amont du filtre à tamis.

Le raccordement à la conduite d'irrigation se fait par deux branchements de part et


d'autre d'un dispositif permettant de créer une perte de charge (diaphragme, vanne, réduction
de diamètre, etc.) dans la conduite principale, qui entraîne la dérivation d'une partie de l'eau à
travers la cuve.

On distingue deux catégories d'injecteurs : les doseurs (régime d'écoulement tranquille)


et les dilueurs (régime d'écoulement turbulent).

2. Les doseurs (fig I l )

L'eau sous pression est admise sans turbulence ii la partie supérieure de la cuve et
refoule par l'orifice d'évacuation situé à la base de la cuve la solutio-mère vers la canalisation
maîtresse.

L'absence de turbulence et la différence de densité entre l'eau et la soliitiori-inère font que


ces deux liquides ne se mélangent pas.

orifice étanche d'introduction


de la solution fertilisante

TZT pure

d'arrosage -
canalisation . +

Fig. 1 1 : Doseur (MERMOUD, A., 1995)


\
7
L organe de création
de perte de charge
\
r

3. Les dilueurs (fig. 12 )

L'admission de l'eau sous pression est faite de façon à créer à la base de la cuve, un
régime turbulent qui provoque la dilution de l'engrais solide ou liquide et le refoulement vers la
a
27

6. Critère de choix cles injecteurs à pression clifférentielle

Ces appareils autonomes peuvent être utilisés en plein champ. Ils présentent l'avantage
d'être simples, robustes, entièrement statiques et de pouvoir s'installer sur n'importe quelle
conduite sous pression, qu'il s'agisse d'une alimentation en réseau collectif ou particulier. Ils
sont facilement transportables et pratiquement sans entretien. La variation du débit injectée est
très facilement opérée par la simple manoeuvre de robinet-vanne destiné à créer la pression
diRérentielle.

2.2.2.2. Les pompes doseuses ( fig. 13 & 14 )

Ces pompes injectent directement sous pression dans l'eau d'irrigation une solution
fertilisante concentrée. Cette injection peut, soit utiliser une énergie extérieure (électricité), soit
utiliser l'énergie même du réseau d'irrigation. Dans ce dernier cas, on prélève en sénéral une
petite partie du débit qui sert à actionner la pompe d'injection et qui est ensuite rejetée (débit
de fuite).

Les matériaux utilisés pour la fabrication des pompes doivent être hautement résistants
aux risques de corrosion causés par les engrais chimiques ou par l'acide nitrique : PVC, acier
inoxydable, plexisglas, élastomètres fluorés, etc...

En fonction de leur mode de fonctionnement, on distingue les pompes doseuses


électriques, les pompes doseuses hydrauliques et les pompes doseuses hydrauliques à
commande électrique.

1. Pompes doseuses électriques (.fig.13 )

Les pompes doseuses électriques sont constituées d'un moteur électrique qui entraîne
soit une pompe alternative à membrane ou à piston ( fig. 13 ), soit une pompe rotative, ou
encore un mécanisme qui écrase périodiquement un tuyau souple. La liaison entre le moteur et
la pompe à injection est généralement mécanique. Elle peut être magnétique.

Il existe également des pompes électro-magnétiques constituées d'un électro-aimant


commandé électroniquement, qui actionne une membrane.

Elles peuvent soit injecter directement la solution fertilisante dans la canalisation


principale, soit servir à préparer dans un bac une solution diluée qui est ensuite reprise par
pompage.

Le volume de solution fertilisante injecté peut être soit indépendant du débit principal,
soit asservi à ce débit par l'intermédiaire d'un volucoinpteur émetteur d'impulsions.

Dans le premier cas, la pompe est réglée pour injecter un volume v à une cadence
déterminée (x coups/ininute). L'inconvénient de ce système est que, lorsque le débit dans la
canalisation principale diminue, le volume de solution fertilisante injecté restant constant, la
concentration de la solution finale augmente et ceci peut entraîner des risques importants
d'accident pour les cultures.
28

Dans le second cas par contre, la pompe doseuse étant dépendante du débit principal par
l'intermédiaire du volucompteur, la concentration de la solution finale sera constante quelque
soit ce débit principal.

L'asservissement des pompes doseuses électriques peut également se faire par la mesure
d'une caractéristique physique de la solution finale ( mesure de conductivité ou du pH ).

1.1. Principe de fonctionnement

Le moteur électrique (1) accouplé à un réducteur de vitesse (2) à roue et à vis, lubrifié
par un bain d'huile, transmet un mouvement alternatif au piston (4) par l'intermédiaire d'un
excentrique (3) à came et galet. Un ressort de rappel ( 5 ) ramène le piston vers l'arrière.

Le mouvement du piston déplace une membrane (6) simple ou double. C'est en limitant
la course du piston par une butée (7) que l'on règle le débit de la pompe.

SORTIE
D E LA
SOLUTION MERE

B0IJTCI.J DE _--
ZEGLASE

1 I
I

Fig.13 : Pompe doseuse électrique à membrane simple (CEMAGREF et KNED-HA,


1990)

1.2. A vantuEes

- Précision et fiabilité assurées,


- Gamme de débits et de réglage très étendue,
- Possibilité d'injecter plusieurs solutions simultanément grâce à un montage en parallèle
de plusieurs pompes. (11 existe également pour cela des doseurs à plusieurs corps
d'injection),
- Possibilité d'injecter à grande distance,
- Possibilité d'automatisation.

1.3. Inconvénients

- Nécessité de disposer d'une alimentation électrique, donc pas d'autonomie,


- Risques d'accidents dus à la présence de courant électrique.
29

2. Pompes doseuse hvdruu1ique.v (jig. 1 5 )

Ces pompes utilisent l'énergie hydraulique du réseau et sont donc entièrement


autonomes. Elles se composent d'un distributeur, d'une partie motrice et d'une partie injectrice.
Elles peuvent injecter une ou deux solutions fertilisantes. Certains modèles ont un débit
constant préréglé, alors que d'autres sont utilisés en doseurs-volumétriques par l'adjonction
d'un volucompteur placé sur la canalisation principale. Le débit de la pompe varie avec le débit
du réseau et maintient une concentration constante en fertilisant (pompe doseuse TMB). Ceci
permet de passer d'un poste à un autre poste dont le débit d'irrigation est différent mais pour
lequel la concentration finale est la même.

Il en existe 2 types selon le mode de montage

- les pompes montées en dérivation de la conduite d'irrigation,


- les pompes montées en séries sur la conduite d'irrigation,

Le montage de 2 pompes hydrauliques en parallèle est à proscrire.

Les pompes montées en dérivation de la conduite d'irrigation sont mues par un volume
d'eau prélevé dans cette conduite et rejeté après coup ( fig. 14 ).

Clapet Clapet de
d'aspiration refoulement

l
Engrais 1 Tube de
liquide Tube d aspiration - 1 refoulement
Filtre
-
d'engrais
1
- d engrais

Engrais

- -

motrice

Vanne
principale
4
1 f~
'b
Echappement de
ïeau motrice

Filtre =
c r \

Pompe T.M.B.

Ligne d'wrlgabon - Eau


d'irrigation

Fig. 14 : Pompe doseuse hvdraulique à membrane montée en dérivation


[CEMAGREF et RNED-HA, 19901
30

Le nombre de va et vient par minute détermine le débit de solution injectée et peut être
réglé par une vanne. Le débit injecté est réglable entre quelques litres et 300 litres par heure.
Ce réglage est cependant lié à la pression de l'eau dans la conduite d'irrigation.

Le démarrage et l'arrêt de la pompe peuvent être commandés par une vanne


volumétrique ou par une électro-vanne placée sur l'arrivée d'eau motrice.

2.1.1. Avantages cies pompes closeuses hvclrauliques nzontées dérivation

- Autonomie : pas besoin d'énergie autre que l'énergie hydraulique,


- Pas de risques de surpression,
- Moindre risque de surdosage accidentel car s'il y a un arrêt du courant d'eau principal,
la pompe s'arrête.

2.1.2. Inconvénients cies ponzpes closeuses hvcirau1ique.s nzontées ciérivation

- Volume d'eau motrice rejetée et perdue égale au double du volume de solution injectée,
- fonctionnement du dispositif nécessitant une pression miniinale de 2 bars,
- Gamine de débits moins importante.

2.2. Ponzms doseuses hvclrauliciues niontées en série (Bg. 1.5 )

Les pompes montées en série sur la conduite d'irrigation sont mues par le passage de
toute l'eau de la conduite d'irrigation dans le corps de pompe. Ainsi, le débit d'injection est lié
au débit de la conduite d'irrigation.

Le dosage au taux d'injection, c'est-à-dire la quantité de solution fertilisante injectée par


m3 d'eau d'irrigation, peut être réglée de 2 à 20 litres de solution fertilisante par in3 d'eau.

2.2.1. Avantages des pompes closeuses hvdrdiciues montées série

- Autonomie de fonctionnement

2.2.2. Inconvénients cles pomiies c1oseu~se.slzvdrciuiiques montées série

- Nécessité de les protéger contre les coups de bélier éventuels dans le réseau
d'irrigation,
- Limitation du débit admissible sur certains modèles (dimension limitée du corps de
P O "Pe)
31

--- Piston moteur

E TIE
,

- -Piston d e d o s a g e

t---- Solution à injecter

- 15 a : Montée du piston

- 15 b : Descente du piston

Fig. 15 : Pompe hydraulique a piston - montage en série (CEMAGREF et KNED-HA,


1990)
: a w a s s e a ~ i aluamad sasnasop saduiod sa7
ZE
33

__t

Bder de
contrdle

Solytlon
mere

Pompe
doseuse

-
I
Canalisation principale ----t

-
Fiiire
\
Volucompteur
__

Fig. 17 : Asservissement d'une pompe doseuse au débit de la conduite principale


(CEMAGREF et RNED-HA, 1990)

Boiîer d e
Pompe doseuse contrôle

+- -
\ -.t-
Eiectrovanne
l

-
1
\ I

Solytion
mere
Arrivée d eau Retour d e contrôle

Sonde
1
Bac de
meiançe

(1 __..- Filtre
/
Pompe de reprise
l
-

Fig. 18 : Asservissement d'une pompe doseuse au pH et à la conductivité de la


solution
34

5. Remarque

Afin d'éviter des risques d'entraînement de particules de produits non dissoutes dans le
réseau de distribution, il est recoininandé d'installer un filtre sur la canalisation principale,
immédiatement à l'aval de l'injecteur,

De même, afin de pallier tout retour de solution fertilisante vers l'amont des installations,
il est impératif de prévoir la pose d'un clapet anti-retour à l'amont immédiat de l'injecteur

Tubleam 5 :Kksiirnc! des crit2re.c.de choix dii mntkriel u"ir!jectiorr

DOSEUR DILUEURS POMPES DOSEUSES


Large gamine Large gamine Large gamine de prix
de prix de prix
- Gamme des
Iinportante Importante Importante
Assez bonne Mauvaise Bonne
concentration
- Conditions Autonomes Autonoines - Autonoines - (pompes
d'installation hydrauliques)
- Nécessité de disposer
de courant électrique
(pompes électriques et
pompes à asservisse-
ment électriquej .
- Utilisation sur
Oui Oui Oui
réseau collectif
- Autoinatistion Non Non Oui
- Autonomie Limitée Limitée Importante
- Nécessité de pré-
parer une solution- oui Non oui
inère

6. Rénlane (Les uompes do.seu.se.~

Soient 1
T le taux de concentration de la solution finale (g/l)
Q le débit dans le réseau principal (I/h)
V le volume délivré par la pompe pour une impulsion ( 1 j
C la concentration de la solution-mère (SA)

Quantité d'engrais délivrée pour une impulsion : v.c


Le volume que la pompe doseuse doit débiter : V . (l/h) en n coups/h
V( 1/11 )=v , n
35

Quantité d'engrais apportée en 1 h


PE = V.c = v.n.c
PE v.n.c
Tz-1-
Q Q
A partir de cette équation on peut déterminer :
- soit n
- soit v
- soit c
..
2.2.3. J,a solution nutritive

2.2.3.1. Définitions

. La solution mère est la solution fertilisante, ou solution nutritive préparée par- dilution
d'engrais soluble pour être injectée dans la conduite d'irrigation.

. La solution fille est l'eau d'irrigation qui a reçu l'injection de la solution mère.
Poids d' engrais dissout en g
. Concentration solution inère : c (g/i) =
Volume d'eau de solution mère en 1

3 débit pompe doseuse (I/h)


taux d'injection : 8. . (Vin )=
"'J débit conduite d'irrigation (m 3/h)

8. .en (Vin 3 ) ou %O
"'J

Salinité : Sa1 (g/l) = concentration solution mère x taux d'injection ( l/m3 ou %O )


Sa1 (SA) = C(kg/l) x &j (1 /in')

Il faut toujours imposer Sa1 < 4g/l

2.2.3.2. Choix des engrais

Les engrais utilisés doivent être solubles, soit solides (cristallisés), soit liquides

On peut employer des engrais sous formule simple ou composée


36

2.3. Le dispositif de filtration

En micro-irrigation, la filtration de l'eau est rendue obligatoire par la petitesse des


circuits hydrauliques des distributeurs. Si les ajutages calibrés tolèrent une filtration de moins
de 500 microns, les goutteurs et les capillaires nécessitent une filtration plus fine atteignant 1 O0
microns.

Il est très rare de pouvoir disposer d'eaux d'irrigation parfaitement claires et non chargées
( cf.$ 1.5 du chapitre 2 ), d'où l'obligation de recourir à une filtration préalable.

Il est nécessaire d'utiliser une eau débarrassée de ses impuretés pour limiter les risques
d'obstruction du matériel.

2.3.1. Le poste de filtration

Le poste de filtration doit être conçu avec le plus grand soin, afin de fournir une eau la
plus propre possible, compte tenu de l'origine de l'eau et du type de distributeur.
Origine de Origine de l'eau Filtration Option
Nature des impuretés
l'eau

Eau de surface Rivières, canaux, Argiles, limons, algues, Filtre à sable Filtre flottant
lacs collinaires bactéries, particules +
grossières Filtre à
tamis
Eau Puits ou forages Limons, sables, fer Filtre à tamis Séparateur
souterraine ou sources seul (si peu (si particules denses)
de limon)
Déferrisation
Filtre à sable (coût élevé)
+
Filtre à
tamis

Pour une capacité de filtration donnée, on a intérêt à prévoir plusieurs petits filtres en
parallèle plutôt qu'un gros filtre, car :

- le lavage est d'autant plus difficile et long que le filtre est gros ;
- mieux vaut laver avec de l'eau propre, provenant des autres filtres.

2.3.2. Les types de filtres

Il existe plusieurs types de filtres :

- les filtres grossiers de crépine,


- les filtres séparateurs cyclones ou vortex ou hydrocyclones
- les filtres à sables
- les filtres à tamis.
- les filtres à disques

2.3.2. 1. Filtres Prossiers de crépines

Ils sont utilisés en préfiltration quand l'eau est pompée dans les réserves ou les cours
d'eau où abondent des plantes aquatiques et/ou des algues.

Il s'agit de filtres à grosse mailles (200 à 400 p) placés à l'aspiration des pompes
(crépines) et souvent derrière des dégrilleurs (grilles retenant les branches, feuilles, petits
animaux) et des dessableurs qui permettent après tranquillisation de l'eau de retenir les
éléments les plus grossiers.

Ces filtres de crépines sont en tissu métallique


38

Ils sont fixes ou flottant et quelque fois même autonettoyants par projection depuis
l'intérieur du filtre d'un jet d'eau sous pression.
POMPE

SECONDAI RE

TUYAU FLEXIBLE

POUR NETTOYAGE

Fig. 19 : Filtre - crépine autonettoyant (VERMEIREN et al, 1983)

2.3.2. 2. SéDarateurs cvclones

1. Princiw

L'arrivée tangentielle de l'eau entraîne une mise en rotation de celle-ci, ce qui permet
sous l'action de la force centrifuge ainsi créée, de séparer des particules plus denses que l'eau et
leur accumulation à la partie inférieure de l'appareil. Une purge régulière permet d'évacuer les
particules solides ainsi déposées.

Un second vortex se forme dans l'axe du cyclone et remonte vers le haut, entraînant ainsi
l'eau débarrassée des particules solides.

Il s'agit d'un appareil simple mais dont la qualité de filtration est relative.

2. Utilisation

Ce type d'appareil placé à l'entrée de la station de tête permet l'élimination des particules
d'assez grosses dimensions, sable en particulier. Pour que la séparation eau/particules solides se
fasse, la densité des particules doit être supérieure à celle de l'eau.

Il s'agit d'une préfiltration et à la suite des séparateurs vortex on installe très souvent des
filtres à sables et des filtres à tamis.
39

Sortie d e l'eau

Entrée d e
l'eau chargée

Dépôt d e particules
solides denses

Fig. 20 . Séparateur cyclone (CEMAGREF et RNED - HA, 1990)

2.3.2. 2. Filtres A sable

1. Principe

Le filtre a sable est une cuve à pression remplie d'une épaisse couche de sable calibré, qui
arrête les éléments solides en suspension dans l'eau qui la traverse.

Le sable peut être roulé ou concassé. Le sable roulé d'une seule granulométrie, permet
une filtration plus homogène. L'emploi de couches de sable de granulométries différentes
entraîne une variation de la porosité à la suite des lavages du filtre.

Les granulométries les plus couraininent utilisées correspondent à un sable de 0.7 à 1.4
mm de diamètre.

Pour une bonne efficacité du filtre, on doit considérer :

- une granulométrie du sable telle que la taille effective ( T.E ) ou la dimension des
particules de sable soit d'environ 10 fois la dimension (d) des particules à retenir.

TE = 10d

- un coefficient d'uniformité (CU) du sable tel que :


40

d60
CU = ~ 21.3
d10

- une vitesse de filtration : V < 100 m h ou 2.8 c t d s

- pour un même volume de sable, il est préférable d'avoir un filtre de grande section
(grand diamètre).

2. Utilisation

Il est indispensable pour arrêter les éléments organiques ( fig. 21 ). Un tiltre à sable est
toujours suivi d'un filtre à tamis ou d'un filtre à disques.

, . . ...

a. en fonctionnement normal - b. en phase de nettoyage

Fig. 2 1 : Filtre à sable (CEMAGREF et RNED-HA, 1990)

I II, < I

Fig 22 Courbe granulométrique du sable (CEMAGREF et RNED-HA, 1990)


41

3. Entretien

Le nettoyage du filtre se fait par contre-lavage. Il intervient lorsque la difference de


pression entre l'entrée et la sortie est cornprise entre 0.4 et 0.7 bar.

Le nettoyage du filtre se fait en inversant le sens de circulation de l'eau à travers le filtre.


Pour éviter l'entraînement du sable, la vitesse de passage de l'eau en contre-lavage doit être
comprise entre 50 i d h (1.4 c d s ) pour une granuloinétrie de TE = 0.6 inin et 80 i d h (2.2
c d s ) pour TE = 1.1 inin. Le courant de contre-lavage doit être bien réparti à la base de la
inasse filtrante.

Il est conseillé de changer le sable tous les deux ans et plus fréqueinment pour des eaux
chargées.

1 FILTRE EN LIGNE
FILTRATION :
-Vannes 1-2 ouvertes
- Vannes 3-4 fermees
+ CONTRE-LAVAGE.
-Vannes 3-4 ouvertes
- Vannes 1-2 fermees
1 FLLTRE EN DERIVATION
FILTRATION :
- Vannes 1-2 ouvertes
- Vannes 3-4 fermees
CONTRE-LAVAGE :
-Vannes 3-4 ouvertes
- Vannes 1-2 fermees

+ sens de l'écoulement de l'eau de filtration normale

2 FILTRES EN BATTERIE
FILTRATION '

- Vannes 1-2-3 ouvertes


- Vannes 4-5 fermees
CONTRE-LAVAGE EN DEUX TEMPS
- 1"' temps Vannes 2-4 ouvertes
Vannes 1-3-5 fermees
- 2' temps Vannes 1-5 ouvertes
Vannes 2-3-4 fermees

3 FILTRES EN BATTERIE
FILTRATION '

- Vannes 1-2 ouvertes


- Vannes 3-4 fermees
CONTRE-LAVAGE:
- Vannes 3- 4 ouvertes
- Vannes 1-2 fermées

Fig. 23 :Principe de montage des filtres à sable (CEMAGREF et RNED-HA, 1990)


42

2.3.2. 3. Filtres a tamis

1. Principe

C'est une cuve à pression contenant une paroi filtrante ou tamis, en plastique ou en acier
inox, dont les mailles varient de 80 a 150 microns. Les particules de dimensions supérieures à
cette maille sont arrêtées par le tamis ( fig.24).

On obtient une bonne filtration pour une vitesse de passage de l'eau à travers le tamis de
l'ordre de 3 c i d s au plus

Fig. 24 : Filtre a tamis (CEMAGREF et RNED-HA, 1990)

Cet appareil est, en dernier ressort, l'élément de sécurité du système car il termine et
fignole la filtration.

La filtration jusqu'à quelques p (micron) est possible. L'inconvénient des toiles très fines
est leur fragilité (déchirure et abrasion par les particules de sable et de limon). Elles ne
conviennent pas pour la matière organique ou l'argile.

Un filtre à tamis est défini :

- d'une part par sa finesse, exprimée soit en nombre de mesh', soit en vide de maille
qui est l'intervalle existant entre 2 fils contigus du tamis.
En micro-irrigation, les filtres utilisés ont une finesse de filtration de 80 a 120 p.
La règle est que le vide de maille ne doit pas dépasser le tiers de la plus petite
dimension de la plus petite section de passage du goutteur.

1
iioiiibre de inailles par pouce valaiit 2 3 4 ciii
43

- d'autre part par sa surface nette de passage de l'eau qui est de 50% environ de la
surface brute du tamis et qui est d'autant plus faible que la toile est plus fine.
Quelque soit la nature du filtre, il faut qu'il soit largement dimensionné (grande
surface nette de passage) pour avoir une faible vitesse de passage V < 3 cmh, ce qui
améliore la qualité de la filtration et permet d'espacer les nettoyages.
Lorsque les eaux sont très chargées, le filtre sera surdimensionné par rapport au débit
de l'installation.

2. Montuge cles filtres ci tamis

On monte soit un seul filtre, soit 2 filtres à tamis en parallèle, ce qui permet lors du
nettoyage de procéder de la même façon qu'avec les filtres à sable.

La présence d'un filtre à tamis à l'aval des autres dispositifs de filtration est indispensable
pour arrêter les particules qui échappent au dessableur cyclone ou qui sont entraînées lors du
nettoyage du filtre à sable.

Toute installation de filtration comprend au moins un filtre à tamis à titre de sécurité


même si l'eau paraît parfaitement propre.

Le colmatage d'un système filtrant se repère par une augmentation importante de la perte
de charge entre l'entrée et la sortie du filtre. Cette perte de charge se mesure par un
inanomètre. 11 convient d'effectuer un nettoyage aussi fréquent que nécessaire, pour éviter
qu'un colmatage complet ne diminue pas trop le débit car, à ce moment là, le régulateur de
pression du réseau ne fonctionne plus et la pression statique du réseau collectif se transmet
intégralement jusqu'au filtre qui peut être soit déchiré, soit écrasé, avec toutes les
conséquences que cet accident entraîne au niveau des goutteurs.

Le décolmatage peut être :

- manuel : démontage. brossage de la toile et remontage du filtre ;

- semi-automatique : certains modèles possèdent une brosse qui peut être inanoeuvrée
de l'extérieur (modèles Eurofiltre - types 1O 1O, 2500, 5000, Berinad) ;

- autonzatirlue : il est soit hydraulique, soit électrique.


Dans le cas d'un décolmatage autoinatique hydraulique, c'est la différence de pression
entre l'entrée et la sortie du filtre qui entraîne le déclenchement du processus de
nettoyage.
Dans le cas d'un décolmatage autoinatique électrique, cette même différence de
pression provoque, par l'intermédiaire d'un pressostat la mise en route d'un moteur
électrique entraînant une brosse placée à l'intérieur, du filtre et l'ouverture d'une
électrovanne de purge.
44

Lorsque la différence de pression entre l'entrée et la sortie du filtre atteint une valeur
prédéterminée, la coininande automatique envoie un signal qui déclenche le mécanisme d'auto-
nettoyage.

Le clapet hydraulique s'ouvre pendant une période brève et les valves de succion,
tournant autour de l'axe, enlèvent le dépôt amassé sur l'élément filtrant. L'eau sale entre dans
les fentes aspirantes des valves. d'où elle passe au clapet hydraulique avant de s'écouler par
l'ouverture de vidange.

-*

des impur-
Fig. 25 : Filtre à tainis Bermad à décolmatage automatique sans électricité (DITAM)

2.3.2.4. Maintenance des filtres

Malgré les nettoyages des filtres, des dépôts finissent par altérer leur perméabilité au
bout d'un certain temps.

a. Maintenance des filtres A sable

Il est conseillé de changer le sable tous les 2 ans et plus fréquemment pour des eaux
chargées.
On doit veiller à la qualité sable (calibré et roulé) et le laver avant utilisation.
45

b. Maintenance des filtres ii tamis

Il faut vérifier périodiquement l'état du tamis et le changer si les mailles sont obturées ou
détériorées.

2.4 - Les canalisations

2.4.1 - Le réseau de conduites principales

Le réseau de conduites principales, en général enterrées est destiné à amener l'eau à la


parcelle pour la répartir entre différents porte-rampes.

Les conduites peuvent être en PVC (chlorure de polyvinyle) ou en PE (polyéthylène), en


acier galvanisé, etc. 11 faut éviter le métal qui peut s'oxyder et libérer des impuretés qui
pourraient obstruer les appareils d'arrosage (distributeurs). Pour la même raison, dans le cas
d'irrigations fertilisantes, il faut recourir à des raccords en plastique et non à des raccords en
métal (bronze par exemple) qui risquent de se corroder.

Actuellement, l'essentiel des réseaux jusqu'au diamètre 300 min est effectué en PVC
moyenne pression. Le PVC présente l'avantage de pouvoir être collé ou emboîté. Quant au
polyéthylène, du fait qu'il peut être enroulé facilite son transport en grande longueur, mais il ne
peut être collé et doit être soit soudé, soit inanchonné à force.

Pour les tuyaux PVC de 50 inm de diamètre et plus, il est conseillé d'utiliser les joints de
caoutchouc, car dans la pratique on a des déboires avec les joints collés en grands diamètres.

Les critères de pose, et les normes sont similaires à ceux employés en adduction d'eau à
la différence que l'on y admet généralement des vitesses supérieures (1.3 à 1.7 d s ) .

2.4.2 - Le réseau de porte - rampes

Le réseau de porte - rampes ou conduites secondaires alimentant les rampes sur un ou


deux côtés. En PE ou en PVC, ils peuvent être soit enterrés, soit placés à la surface du sol. Ils
peuvent être équipés de dispositifs de régulation de la pression ou du débit, de vannes, de
filtres additionnels, etc.

2.4.3 - Les rampes

Les rampes portant les distributeurs. Elles sont reliées au porte - rampe par des colliers
de prise. Elles sont le plus souvent en PE basse et moyenne densité.

Leur diamètre est compris entre I O et 30 min et elles possèdent une épaisseur de 0.8 à
1 .5 min.

les diamètres les plus couramment employés sont le 13/16, le 14.5/17, le 17/20 et le
22/25.

On incorpore généralement au PE du noir de carbone pour protéger le tuyau de l'action


des rayons ultraviolets et prévenir la prolifération d'algues à l'intérieur des rampes.
46

11 faut noter que le PE perd une partie de ses qualités hydrauliques à la chaleur ambiante
et il faut en tenir compte lors des calculs.

Tableau 8 : Coefficient réduction de résistance du Polvéthylène (PE) selon la


température.

Température ( O C ) Coefficient réducteur de résistance


20 1
25 o.8
30 0.6
35 0.6
40 0.4

En ce qui concerne la position des rampes sur la parcelle, toute les solutions existent :
- simplement posées sur le sol (cas général),
- enterrées avec le distributeur au dessus du sol dans le cas par exemple de récoltes
mécaniques d'arbres,
-
accrochés au premier fil de palissage ou à un fil tendu spécialement (micro-jets) dans
le cas de haies fmitières ou de vignes palissées,
-
posées d'arbre en arbre sur les charpentières, toujours de façon à dégager le sol,
- posées au fond d'une rigole triangulaire de faible profondeur et immobilisée par des
diguettes en terre qui délimitent les biefs (système Bas-Rhône).

Les conduites se terminent par des dispositifs permettant de les purger et d'effectuer des
chasses périodiques.

Remar(iues :
- Les réseaux sont généralement fixes. Les rampes munies de distributeurs ne
sont pas déplacées entre les irrigations, si bien que la couverture du périmètre
doit être totale.
-
Dans les rampes la pression de l'eau n'excède généralement pas 2 bars, sauf
lorsque les distributeurs sont auto-régulants ; et dans ce cas elle peut atteindre
4 bars. 11 faudra s'assurer que les tuyaux peuvent supporter cette pression.
47

2.5 - Les distributeurs ou émetteurs d'eau

2.5.1 - Généralités

Les distributeurs constituent les organes les plus délicats dans un réseau de micro-
irrigation. Ils sont réalisés en général en matières plastiques (polyéthylène (PE) et
polypropylène (PP) en particulier soit selon des procédés d'extrusion à travers une filière
comme les capillaires, soit surtout par injection dans un moule. Cependant, certains sont usinés
en laiton comme les ajutages Bas-Rhôme.

Les distributeurs doivent répondre à 3 exigences fondamentales :


-
débit faible, uniforme et relativement constant,
- section de passage suffisante pour réduire les risques d'obstruction physique
(matières en suspension dans l'eau) ou d'obstruction chimique (dépôts de sels),
- prix faible.

Sur le plan hydraulique, les distributeurs sont caractérisés par leur pression de service, la
plage de variation de celle-ci et leur débit nominal.

Parmi les distributeurs on peut distinguer 4 grandes familles :


- les goutteurs
- les ajutages calibrés
- les gaines poreuses
- les mini-dimiseurs.

Quelque soit le type choisi par le projeteur, il est essentiel pour le calcul du projet de
connaître les caractéristiques de fonctionnement du distributeur ( q = f(H), CVfi effet de la
température, etc...). Ces données doivent être fournies par le fabricant et si possible certifiées
par un organisme habilité.

2.5.2 - Les goutteurs

2 5 2 . 1 - Généralités

Leur débit est inférieur à 12 1.h-1 sous une charge de pression de 1 bar ; ce qui permet
théoriquement un écoulement "goutte à goutte'' et une infiltration immédiate, donc ponctuelle,
de l'eau dans le sol.

2.5.2.2 - Classification des goutteurs

Il est possible de classer les poutteurs selon les trois critères principaux suivants :

- le mode de fixation sur les rampes,


- le nombre de sorties,
- le mode de dissipation de la pression.
48

a. Mode de fixation sur la raml)e

11 existe 3 modes de fixation des goutteurs sur la rampe :

-les goutteurs en dérivation,


-les goutteurs en ligne,
-les goutteurs intégrés.

(1.1. Les goutteurs nzontés en clériiwtion

Les goutteurs montés en dérivation (goutteur latéraux) sont fixés sur la rampe par
l'intermédiaire d'un embout appelé "tête de vipère'' et sont traversés uniquement par le débit de
distribution.

Le montage en dérivation des goutteurs sur la rampe s'effectue soit sur le terrain (ce qui
donne l'avantage de les placer exactement aux endroits souhaités), soit en usine. Uri
inconvénient de ce type de montage réside cependant dans le fait que les goutteurs faisant
saillir peuvent gêner l'enroulement des rampes ou éventuellement s'en détacher lors des
manipulations et des déplacements. Ils sont donc surtout envisagés dans l'irrigation de cultures
pérennes où les rampes ne sont pas déplacées. Dans certains cas, notamment quand la rampe
est enterrée, on peut placer les goutteurs à l'extrémité d'un prolongateur vertical. Ce type de
fixation est très coûteux et n'est utilisé que lorsque les goutteurs sont suffisamment espacés ou
pour des exigences de facilité culturale.

Y- Tête de vipère

Fig. 26 : Montage en dérivation d'un goutteur (CEMAGREF et RNED-HA, 1990)


49

(1.2.Les goutteurs montés en l i m e

Constitués de 2 éléments assemblés en usine, ils s'insèrent dans la rampe par


l'intermédiaire de 2 embouts cannelés. Ce montage est effectué, après tronçonnage de la
rampe, à des intervalles différents selon les cultures auxquelles sont destinées les installations :
écartement 0.30 in à 2.5 m (CEMAGREF et RNED-HA, 1990).

Ils sont traversés par la totalité du débit aval de la rampe, ce qui peut occasionner des
pertes de charge singulière non négligeables.

Les rampes munies de goûteurs en ligne sont faciles à enrouler et à déplacer, ce qui est
un avantage précieux pour les cultures annuelles. Toutefois, l'écartement des goutteurs étant
imposé à la fabrication, il y a peu de souplesse d'utilisation.

-
Embouts cannelés

Rampe 1

Fig. 27 : Montage
- d'un goutteur en liane (CEMAGREF et RNED-HA, 1990)

a 3. Les goutteurs intézrés

Ils sont incorporés dans les rampes lors de la fabrication (extrusion) de celles-ci. La
rampe (tuyau) n'est pas tronçonnée et différents écartements entre les goutteurs sont proposés
par les fabricants. Il est à remarquer que la plupart des goutteurs intégrés sont de fait des
goutteurs en ligne.

Fig. 28 : Goutteur intégré (CEMAGREF et RNED-HA, 1990)


50

b. Nombre de sorties

Les goutteurs peuvent comporter une ou plusieurs sorties. Les goutteurs à sorties
multiples alimentent plusieurs points de distribution au moyen de petits tubes de prolongation
(0.2 à 2 in de long) qui conduisent l'eau à l'endroit désiré. Ils sont surtout utilisés pour les
cultures pérennes (arbres fmitiers, notamment) qui présentent une grande extension du système
radiculaire et dont les besoins en eau sont importants. L'emploi des goutteurs à sortie multiple
permet de réduire le nombre total de goutteurs et la densité de rampes, ce qui diminue le coût
des réseaux. Ces goutteurs présentent des débits totaux relativement importants (20 à 50 1 h - l )
et possèdent des diamètres de l'orifice principal compris entre 1.5 et 2.5 min, ce qui limite les
risques de colmatage.

Fig. 29 : Goutteur à sorties multiples (OLLIER CH. ; POIREE M., 1991)

c. Mode de dissipation de la pression

La pression de l'eau dans la rampe est consommée par le passage de l'eau à travers le
goutteur.

11 existe 3 catégories de goutteurs d'après le fonctionnement hydraulique (VERMEIREN


et al, 1983) :

-
ceux qui sont basés sur une perte de charge le long d'un chetninement de petit
diamètre ; ils sont dits goutteurs ii circuit long ;

- ceux qui sont constitués essentiellement par un petit orifice de section réduite à
travers lequel la pression à l'amont est transformé en vitesse aux pertes de charges
près. Ils sont dits goutteurs ii circuit court (type orifice) ;

-
ceux qui dissipent la pression par l'action d'un vortex mais qui en fait sont aussi des
goutteurs i circuit court.
c.1. Goutteurs ci circuit long

Dans ce type de distributeurs, l'eau suit un cheminement grande longueur (0. 1 à 1 in) et
de section réduite (0.5 à 1.5 mm). qui provoque la dissipation de la pression sous forme de
perte de charge. 11 existe des goutteurs a circuit long uniforme et ceux à circuit long non
uniforme.

c.1.1. G'outteurs ii circuit long uniforme

La section de passage de l'eau est constante tout le long du cheminement ; les pertes de
charges sont dues aux frottements de l'eau le long des parois du goutteur.

i. ïnpillnires ou microtubes

La perte de charge est provoquée par le Cheminement de l'eau dans un capillaire de 0.5 à
1 min de diamètre intérieur et de longueur variable selon la pression que l'on veut dissiper. On
peut ajuster cette longueur de sorte à obtenir des débits constants tout au long de la rampe.

L'une des extrémités du capillaire est taillé en biseau et est enfoncée de quelques cin dans
la rampe. L'autre extrémité n'étant pas munie d'un brise-jet, l'eau s'échappe généralement sous
forme de mini-jet.

tuyau capillaire J

Fig. 30 : Goutteur à tube capillaire (MERMOUD. A., 1995)

ii. Goutteurs ci circuit long incorpore

Lorsque par exemple la longueur des capillaires est trop importante, les microtubes
deviennent encombrantes et l'on peut y remédier en recourant à ce que l'on appelle goutteurs à
circuit incorporé. Certains sont en ligne, d'autres sont latéraux. Ils peuvent comporter un
Cheminement en hélice ou en spirale, qui permet de dissiper la pression. Leur régime
d'écoulement est presque toujours sub-laminaire.
Les goutteurs à géométrie fixe sont incapables de délivrer un débit constant quand la
pression fluctue notablement. En outre ils sont incapables de s'auto-nettoyer.

Pour remédier à la tendance qu'ont les petits orifices à se boucher, les fabricants ont mis
au point des goutteurs auto-nettoyants. Ce sont des goutteurs à géométrie variable dans
lesquels chaque arrosage coininence et finit par une phase de purge. A basse pression,
l'eau coule librement, ce qui nettoie l'orifice, et, lorsque la pression augmente à un niveau
donné, un dispositif (un disque. une bille ou un ressort) vient fermer l'orifice.

Certains goutteurs auto-purgeur délivrent un débit constant sur une gamme étendue de
pressions. Ce sont des goutteurs Ci compensation de pression ou goutteurs compensk,s
ou goutteurs nuto-réguimts. Dans le modèle de la figure 37, quand la pièce en plastique
dans laquelle est gravé le circuit à cheminement en spirale est appliquée contre le disque
flexible de régulation, l'eau est obligée de couler dans la spirale et il en résulte une
certaine perte de charge. Au fùr et à mesure que la pression augmente, le circuit en
spirale est pressé contre le disque flexible qui en se déformant, pénètre dans la rainure, ce
qui réduit la section de passage de l'eau et accroît les pertes de charge qui viennent
équilibrer l'auginentation de la pression. Aux basses pressions, quand l'arrosage
commence ou s'arrête, le circuit en spirale et disque flexible sont écartés l'un de l'autre, ce
qui permet à une partie de l'eau de passer à côté du cheminement provoquant ainsi une
action de purge.

Un problème fréquemment rencontré avec ce genre de goutteurs est la déformation du


disque flexible par vieillissement, ce qui peut entraîner des modifications du débit délivré.

r -réglage débit

Fig. 32 . Goutteur à pipette réglable (OLLIER, CH. , POIREE, M., 1983)


54

Fig. 33 : Goutteur en ligne à chetninetnent en hélice (VERMEIREN et al, 1983)

f-r J - r

Fig. 34 : Goutteur en dérivation à cheminement en hélice (VERMEIREN et al, 1983)

t
Fig. 35 : Goutteur en dérivation à cheminement en spirale (VERMEIREN et al, 1983)
Fiç. 36 : Goutteur en dérivation à cheminement en pas de vis (VERMEIREN et al, 1983)

BOUTON POUSSOIR PERMETTANT DE DECOLLER


LE CHEMINEMENT SPIRALE DU DISQUE FLEXIBLE POUR PURGER

CHAPEAU

DISQUE FLEXIBLE

4 CHEMI NEMENT SPIRALE

CORPS

OREILLES D'ACCROCHAGE SUR LA RAMPE

EMBOUT CANNELE DE FIXATION A LA RAMPE

Fiç. 37 : Goutteur à circuit long à compensation de pression (VERMEIREN et al, 1983)


56

c.1.2. Goutteurs ci circuit long non uniforme ou goutteurs ci circuit long et effet de
turbulence

Dans ce type de goutteurs (dits à chicanes ou à labyrinthe), l'eau est soumise à des
changements brusques de direction qui provoquent des effets de turbulence venant s'ajouter
aux frottements contre les parois pour dissiper la charge.

Fig. 38 : Goutteurs à chicanes en dérivation et en ligne (CEMAGREF et RNED -HA,


1990)

Fig. 39 : Goutteur labyrinthe en liane (VERMEIREN et al, 1983)

c.2. Goutteurs ci circuit court (type orifice)

Ils sont dits également goutteurs ci orifice. Dans cette catégorie de goutteurs, l'eau passe
par un orifice calibré de section réduite. Ainsi, la pression existant dans la rainpe est
transformée en vitesse et l'eau sort sous forme d'un jet très fin qui doit être brisé.

Les goutteurs de cette catégorie sont très sensibles à l'obstruction en raison du diamètre
réduit des orifices.
57

i. Gaines perforées simples

Les gaines perforées sont constituées de tuyaux en plastique qui assurent à la fois le
transport et la distribution de l'eau. La distribution de l'eau est réalisée grâce à de nombreux
petits trous pratiqués le long du tuyau.

L'inconvénient de ce système réside dans la mauvaise uniformité de la distribution de


l'eau du fait, d'une part, de la dificulté à réaliser exactement tous les trous avec le même
diamètre et, d'autre part, de la variation de la pression dans la gaine due à la perte de charge.
Compte tenu de cet inconvénient, on limite l'utilisation des gaines à des longueurs 5 60 m. Une
solution de supprimer cet inconvénient a été de proposer la gnineperfurée cfuuhle (cf. 5 c3.ii )

Fig. 38 : Gaine perforée simple (OLLIER, CH. ; POIREE, M., 1983)

ii. Ajutages calibrés

Parmi les autres dispositifs imaginés pour résoudre les dificultés d'uniformité de
distribution rencontrées avec les gaines perforées, se trouvent les distributeurs constitués d'un
ajutage calibré, à géométrie fixe, inséré dans la rampe (VERMEIREN, L., et al, 1983). L'eau
sort d'abord sous forme d'un jet qui, ensuite, est brisé par un déflecteur pour obtenir des
gouttes.

3 9 a (CEMAGREF et RNED-HA, 1990)


58

39 b (VERMEIREN et al, 1993)

Fig. 39 : Coupes d'ajutages;

iii. Goutteurs ci circuit court auto-régulants

Leur principe de fonctionnement est identique à celui des goutteurs à circuit long auto-
régulant à la différence de circuit près.

-
Fig. 40 : Goutteur à orifice autoprugeur à compensation de pression (VERMEIREN et
al, 1983)
59

iiii. Goutteurs vortex

C'est un goutteur à double orifice.

C'est en fait un type particulier L,C goutteur à circuit court dans lequel l'eau pénètre
tangentiellement dans une cylindre.

Le mouvement rapide de rotation qui en résulte (tourbillon ou vortex) provoque une


forte perte de charge, si bien que le diamètre de l'orifice d'entrée peut être sensiblement plus
élevé que dans le cas d'un simple goutteur à orifice. L'eau est ensuite obligée de sortir à grande
vitesse par un second orifice situé dans l'axe de la chambre, avant d'être interceptée par un
brise jet.

A- A

SORTI E

ENTREE
TAN GENT IE L L E

ENTREE SORTIE ~

TANGENTIELLE AXIALE

Fig. 4 1 : Goutteur vortex (VERMEIREN et al, 1983)

c.3. Autres twes de ditributeurs

i. Orifice de grand diamètre avec brisejet

Le système Bas-Rhône mis au point par la CNABL (compagnie nationale


d'ainénagement de la région du Bas-Rhône et du Languedoc) est constitué de larges ajutages
(1.2 à 2.1 min de diamètre) fixés en dérivation sur la rampe à intervalles réguliers (2.5 à 6.5 in)
et recouverts d'un manchon brise-jet.

Le régime d'écoulement dans ce type de ditributeurs est pratiqueinent toujours turbulent.

Leur débit est de l'ordre de 35 à 100 l.h-1 sous une charge de pression de 1 bar
60

Grâce à leur brise-jet, l'eau s'écoule sans pression sur le sol inais ne peut s'infiltrer
ponctuellement. Elle s'écoule et s'infiltre sur une certaine surface, aménagée en général sous
forme de dépression où elle peut être stockée temporairement.

Dans le procédé Bas-Rhône, cette dépression est constituée par un bief ainénagé dans
une rigole de section triangulaire et de faible profondeur au fond de laquelle est maintenue la
rampe.
ORIFICE CALIBRE
MANCHON B R I S E - JET
4

l l
PETIT BARRAGE RAMPE ORIFICE ET BRISE- JET

VUE E N PLAN

VUE DE PROFIL

-
- 3,5 m m

l
I
'

Fig. 42 : Procédé Bas-Rhône (VERMEIREN et al, 1983)


61

ii. Gaines perforées doubles

C'est dans le but d'améliorer les performances des gaines perforées simples que les
fabricants ont mis au point des gaines perforées doubles.

Elles ont permis de :


- de réduire les problèmes d'obstruction,

- d'améliorer l'uniformité de la distribution de l'eau.

Les gaines perforées doubles sont constituées de 2 tuyaux accolés et l'une dite gaine
d'entrée de section plus importante sert au transport de l'eau et alimente par des orifices
internes (orifices d'entrée) une gaine secondaire qui laisse s'écouler l'eau par des orifices
externes (orifice de sortie) de petit diamètre.

La gaine secondaire ou gaine de répartition ou distribution est munie d'orifices de sortie


de diamètre 0.5 à 0.75 mm. Le passage de l'eau de la gaine de transport vers la gaine de
répartition est assurée par des orifices d'entrée. Le rapport du nombre d'orifices de sortie au
nombre d'orifice d'entrée est de 4 à 10, et l'espacement des orifices d'entrée de 0.5 à 3.6 in,
suivant les caractéristiques du sol, étant entendu qu'une densité plus grande est recommandée
en sol de faible diffusivité latérale si l'on désire humidifier une bande continue.

La pression dans la gaine d'entrée peut varier de 0.5 à 2 bars, alors que la pression dans
la gaine de répartition est réduite à environ 0.05 bar.

Le débit d'un orifice d'entrée étant réparti entre 4 à 10 orifices de sortie, le débit de ces
derniers est notablement réduit.

Ce type de distributeur n'est pas adapté aux terrains accidentés car du fait de faiblesse
des pressions on ne pourra pas assurer l'uniformité des débits.

GAINE DE REPARTITION

GAINE DE TRANSPORT

Fig. 43 : Principe de la gaine double (VERMEIREN et al, 1983)


62

iii. Les gaines ou rampes poreuses ou tubes poreux

Ces gaines étant en général enterrées, elles font partie des systèmes d'irrigation
souterraine.

iiii. Les mini-diffuseurs

On y retrouve les types "inicro-jet" d'Afrique du Sud ou MAMTAZ 7700 israélien et les
"spitters" ou "cracheurs" des U.S.A.

Ils fonctionnent comme de petits asperseurs statiques ne couvrant qu'une partie de la


surface, ou voisinage des arbres (il s'agit en effet de technique d'irrigation particulières aux
vergers, du moins aux cultures arbustives). Placés à environ 0.30 à 0.50 m au-dessus du sol, ils
pulvérisent l'eau sous forme de tache.

Leur débit varie plus couramment de 20 à 60 1.h-1 sous une pression de 1 bar
[CEMAGREF et RNED - HA, 19901. Toutefois, certains mini-diffuseurs auto régulants
délivrent des débits pouvant atteindre 120 1.h-l sous des charges de pression situées entre 1 et
6 bars.

Les mini-diffuseurs sont constitués d'une base comportant un orifice calibré, au travers
duquel l'eau passe sous forme de jet, et d'une tête formant déflecteur, sur laquelle le jet vient
se briser.

Les portées des jets sont limitées à 1 ou 2 in. La forme des surfaces varie selon le type de
tête utilisée ( fig. 44 )

Orifice de passage
de l'eau 9 u
Fig. 44 : Schéma éclaté d'un inini-dimiseur. (CEMAGREF et RENED-HA, 1990)
63

CHAPITRE 4

1 CARACTERISTIQUES DES DISTRIBUTEURS 1


1 - GENERALITES

La sélection des distributeurs doit être adaptée à chaque situation particulière. Le


choix dépendra du type de culture, de la nature du sol, du climat, de la topographie, de la
qualité de l'eau, des disponibilités financières, etc.

Une bonne connaissance de la sensibilité des goutteurs à la pression, aux variations de


température et aux processus d'obstruction doit permettre une meilleure estimation de la
régularité de la distribution dans l'espace (sur l'ensemble de la parcelle) et dans le temps (risque
de colmatage progressif).

2 - REGIME D'ECOULEMENT ET DEBIT

2.1 - Nombre de REYNOLDS

Le régime d'écoulement se caractérise par le nombre de REYNOLDS : Re

VD
Re=-- (4.1)
V

V(in.s-') = vitesse moyenne d'écoulement

D(m) = diamètre de la section de passage

v(m2.s-l) = viscosité cinématique de l'eau


v = 1.15 10-6m2.s-l pour l'eau à 15" C

Dans le cas d'une section circulaire on a

v =-
4q et Re devient une fonction du débit :
?z D2

Re =-
4q
nDv

avec :

q(m3.s-l) = débit du distributeur


64

Si on exprime q(1.h-') on peut écrire 1

R - 4q (4.2')
e-mxDv

in = constante = 3.6 106

On distingue 4 régimes d'écoulement suivant la valeur de Re :

1 - régime laminaire si R e < 2000


2 - régime instable si 2 O00 < R e < 4000
3 - régime partiellement turbulent si 4 O00 < R, < 10 O00
4 - régime entièrement turbulent si Re > 10 O00

Les constatations ci-après peuvent être faites .

En régime laminaire, le coefficient de perte de charge ( h ) est inversement


proportionnel a Re :
A=- k
Re
La rugosité relative du tuyau n'intervient pas. Cependant, R, varie avec la
température, et celle-ci peut varier lorsque l'eau passe de la conduite d'amenée aux
conduites de distribution puis aux rampes.

En régime instable, le coefficient de perte de charge ( h ) comme le débit ( q )


sont instables. Le coefficient de perte de charge ( h ) est mal défini et peut varier
sensiblement en cas d'un léger entartrage ou d'une faible modification de la rugosité
due à des dépôts de limon ou à des incrustations sur la paroi.

En régime partiellement turbulent, le coefficient de perte de charge ( h ) dépend


d'abord de la rugosité relative du tuyau, et il est élevé pour des valeurs de Re
compris entre 4 O00 et 8 000.

En régime entièrement turbulent, le coefficient de perte de charge ( h ) dépend


seulement de la rugosité relative du tuyau : il est indépendant de Re.

Le tableau ci-après indique les relations entre R,, q et D. Les diamètres qui y sont
portés ont été calculés pour divers débits et les principaux régimes d'écoulement concernés.
OS'O 1 SZ'S i 01'Z 09
OO'L OS'E i OP'1 OP
OPLP oz'z 1? 88'0 sz
Z9'Z I C ' 1 i ES'O SI
SL' 1 88'0 ? SC'O O1
OP' 1 O L ' O ? 82'0 8
SO' 1 ZS'O i I Z ' O 9
OL'O SE'O ? PI'O P
s €'O LI'O 1? LO'O Z
O00 O1 5 3x5 O00 P
iualnqini
iuauialppsd au1!9?~ua
66

Remarcrue

Dans les goutteurs "vortex", la dissipation de charge est plus forte que dans un
goutteur à orifice simple de même dimension. La perte de charge y est accrue d'un
facteur I .73 (Karrneli et al, 1975). Pour cette raison, pour une même perte de charge
et un même débit, on peut adopter pour le goutteur "vortex" un diamètre de l'orifice
d'entrée très supérieur (environ 3 fois) à celui d'un goutteur à orifice simple.

2.2.2 - Goutteurs à sorties multiples

L'intérêt principal d'un goutteur à sorties inultiples est que l'orifice intérieur peut être
de section beaucoup plus importante que dans le cas d'une seule sortie.

Ces goutteurs sont soit à cheminement long, soit à orifice.

2.2.2.1 - Goutteurs ii orifice à sorties multiples

II en existe 2 types : le premier est un goutteur qui alimente plusieurs tubes de


distribution (fig. 29 ), le second est un tuyau perforé à double paroi (fig. 43 ).

La plus grande partie de la perte de charge se produit dans l'orifice intérieur, inais une
faible perte de charge peut être dissipée au niveau des sorties extérieures et des tubes de
distribution.

Dans le cas d'un goutteur comportant n sorties caractérisées par un diamètre D et un


débit q, le calcul du diamètre DI, de l'orifice principal du goutteur repose sur l'équation donnant
le débit à travers un orifice :

q=mc ---m
D2
7~
4

n_
_ q- -% soit:Dn = D & (4.4)
cl D2


n : nombre de sorties
q débit de chaque sortie
D : diamètre de chaque sortie
D, 1 diamètre de l'orifice principal du goutteur
67

Application 1

Déterminer le diamètre d'un goutteur à 4 sorties de chacune I O 1.h-1 sous H = 1O in avec


C = 0.70.

Application 2

Déterminer le diamètre de l'orifice intérieur d'une rampe à double paroi ayant 10 sorties
par orifice. Les sorties sont disposées tous les 0.5 in et le débit de la rainpe est de 1 1.h-I .
in-' sous H = 5 in et C = 0.70

2.2.2.2 - Goutteurs A sorties multiples a long cheminement


En raison de leur grand débit, on peut augmenter la section de passage et rester dans
un régime partiellement turbulent. On obtient simultanément une forte perte de charge par
unité de longueur (du fait de la valeur élevée du débit) et un faible débit à chaque sortie.

Le calcul de ce goutteur se fait conforinéinent à l'équation (4.6) établie au yj 2.2.3 ci


dessous.

W Application 3

Déterminer la longueur de cheminement d'un goutteur à 6 sorties à long cheminement,


où le débit de chaque sortie est de 7 1.h-1, soit 42 1.h-' au total. Pour réduire les
problèmes d'obstruction, on fixe le diamètre de la section d'écoulement à D, = 2 inm. On
donne H = 10 in. h = 0.05 et température de l'eau t = 20°C: avec v = IO-" in3. s - ] .
68

2.2.3 - Goutteurs à sortie unique à long cheminement

La perte de charge se produit tout au long du cheminement de l'eau dans le goutteur


ou dans le microtube. La perte de charge se calcule par l'équation de DARCY-WEISBACH :

. A v2 a q2
J=--=-
D 2g D2gm2s2

avec .
j(m.1n-l) perte de charge linéaire unitaire
D(m) : diamètre du tube
V(in.s-l) : vitesse moyenne de l'eau
q(1.h-l) débit du goutteur
h : coefficient de perte de charge
m ' constante = 3.6 1O6

La dissipation de la charge H se fait en totalité dans le goutteur de longueur de


cheminement L et on a :

On en déduit

112
q=ms(
2gHD
AL
) et L=
2gm2s2 H D
A q2
(4.6)

En régime laminaire (microtubes) h est inversement proportionnel a Re et on a :

64 16n.D.v.m
A=--= cf (4.2')
Re 9

2 -1
avec : q(l.h-'), D(m), v(m .s ), m = 3.6 106

Obtient alors en remplaçant h dans l'équation (4.6) et sachant que S = 7[: D2/4 en
section circulaire

zg D 4 H m et L = n g D 4 H m
(4.7)
128v L 128v q
69

Remarque :
Les formules ci-dessus supposent une section circulaire. Pour des sections de fimm
d@rente (triangulaire, rectangulaire, semi-circulaire, ovoïdale, ...), le dibit diminue
qmelqme peu pour le rigime laminaire instable, dans l'ordre suivant [KELLER, J. et
KAlMELI, LI., 1974J :

1) section circulaire, section currke, section rectangulaire ;

2) section triangle iquilatiral, section-circulaire.

D'autre part, en rigime laminaire, les @ets de la variation de la tempbrature de l'eau


sur sa viscositd et sa masse volumique peuvent influencer sensiblement le dibit.

D a m le cas de goutteur à circuit hilicoïdal et eflet de turbulence, le rkgime


d'icoulement est souvent instable (2 O00 R, 4 000) et il est dqficile de calculer la
valeur du coeflicient A qui peut varier .fortement à la suite de .faibles modfications de
r u p s i t i des parois. Aussi, la relation débit charge de pression doit etre diterminke
pour chaque type de goutteur.

Application 4

Déterminer la longueur de cheminement d'un goutteur à sortie unique dans les conditions
ci-dessous.

q = 4 1 . h - 1 ; H = 1 0 m , D = l m m , ~=10 -6 m 2 . s-1 20°C.

liiponse : I1'qwè.s le tableau 8 on constate que le rigime d 'icoulement e s ~


laminaire. L 'iquation (4.7) permet d'obtenir L = 2.17 m.

2.2.4 - Goutteurs auto-régulants à membrane

Ils sont conçus pour donner un débit à peu près constant sur gamme élargie de charge
de pression. Les calculs d'orifice peuvent se faire comme ci-dessus mais avec un diamètre
variable suivant la pression. La dificulté majeure dans ce type de goutteur provient de la
déformation que la membrane subit avec le temps et qui entraîne une réduction du débit même
à pression constante.

2.2.5 - Goutteurs a Vortex

De par son mode de fonctionnement, la perte de charge qu'elle engendre est beaucoup
plus importante, si bien qu'à perte de charge égale son diametre d'entrée est d'environ 3 fois
plus grand que celui d'un simple goutteur à orifice.
70

2.3 - Loi débit - nression des distributeurs

2.3.1 - Cas général

La loi générale qui lie le débit q d'un distributeur à la charge de pression à l'entrée de
celui-ci est donnée par l'expression :

q = K HX
d'

où :
q(1.h-') : débit du distributeur
Kd : constante dimensionnelle caractéristique du distributeur
H(m) . pression d'exerçant dans la rampe
X : constante caractéritique du régime d'écoulement

D'après l'équation (4.8) on a intérêt à adopter une faible valeur de x si l'on ne souhaite
pas que les variations de la pression induisent des variations importantes de débit. Or
justement, il est impossible de faire fonctionner tout un réseau à une pression rigoureusement
constante du fait des pertes de charge sur les rampes et les accidents topographiques.

En fonction de la sensibilité de leur débit aux variations de la pression on distingue

- les distributeurs non auto-régulants

- les distributeurs auto-régulants

Les valeurs de x généralement observées pour différentes catégories de distributeurs


sont :

- distributeurs à régime laminaire :


tubes capillaires : x N 1
tuyaux poreux : x N 1

- distributeurs à régirne partiellement turbulent (goutteurs à spirale et à long


cherninement) : 0.6 < x 0.8)

- distributeurs à régime entièrement turbulent (goutteurs à circuit court) : x = 0.5

- goutteurs à Vortex :x N 0.4

- goutteurs compensés (autorégulant) 0 :< x :0.2s

- goutteurs à régulation parfaite :x=O


71

goutteur à cheminement
-
10

+ goutteur compensé

O 20 30 40
charge de pression H

Fig.45 : Relation débit-pression pour différentes catégories de goutteurs (Merinoud, 1 99s)

Les valeurs des constantes Kd et x sont en général fournies par les fabricants. En pratique, il est
aussi possible de déterminer expérimentalement K, et x en faisant fonctionner le distributeur
suivant différentes pressions et en mesurant le débit obtenu à chaque fois. II suffira alors de
reporter les résultats sur un graphique bi-logarthinique pour obtenir la valeur x (pente de la
droite) et celle de K, à partir de l'ordonnée à l'origine.

I l I 1 I
1

5 10 15 2Q 25
H im)
Fig.46 : Détermination des caractéristiques K et x (Balogh et al., 1980)
72

Remarque

2.3.2 -Cas des capillaires ou micro-tubes

Le débit d'un capillaire varie suivant la pression de service, son diamètre intérieur et sa
longueur (VERMEIREN et al, 1983). L'expression donnant le débit est :

q = a . lb .Hc .Dd
(4.9)

avec :

q(1.h-') : débit du capillaire


l(m) : longueur du capillaire
H(m) : pression de service
D(min) : diamètre intérieur du capillaire
a, b , c, d : coefficients dépendant de la valeur de D

Pour un diamètre (D) donné, on peut alors maintenir constant le débit (ci) d'un
capillaire sous une pression variable (H) en faisant varier sa longueur (1).
73

Tahleaîr Y - Va1eiir.s des coefficients a, h, c, d dam la formule donnant le dkhit d'irri capillaire
(q en l/h, 1 en in, H en in CE, D en inin)

D(min) 1.1
Coefficient
a 0.86 0.9 1 1 .O2 1.38

b -0.78 -0.75 -0.72 -0.58

C 0.85 0.82 0.78 0.65

d 3.1 3.1 3.1 3.1

Diamètre Débit en l/h Régime d'écoulement

D en inm Miniinal Maxiinal Miniinal Maxiinal

o.5 o.5 2.0 Laminaire Laminaire


0.6 o.5 4.0 Il Il

II
0.7 0.5 6.0 Turbulent
II II
0.8 0.5 8.0
II Il
0.9 0.5 10.0
Il II
1 .O 1 .O 12.0
Il Il
1.1 2.0 12.0

Tuhleair I I ~ Vuriatiorr dir dihit inoyeri (96) des capillaires eii forrctioir du diamitre et de k i
iemi)krtstirre

1.1 1O0 104 107 110


74

2.3.3 - Cas des gaines perforées doubles

En se référant à la figure 48 ci-dessous on calcule la pression sur les orifices de sortie


de la gaine de répartition.

GAINE DE REPARTITION

Fig.47 : Principe de gaine perforée double (VERMEIREN et al, 1983)

On peut écrire :

H.
1
(4.1O>
= N2(C:d:/Cfd4> +1

avec :

HO(in) : pression en tout point de la gaine de répartition


H;(rn) : pression en tout point de la gaine de transport. Pour une H en tête de la
gaine double, la pression H, en tout point est Hi = H - AH, avec AH = pertes
de charge entre l’origine et le point considéré.
d,(mm) : diamètre de gaine de répartition
ci : coefficient de débit gaine transport vers gaine de répartition
di(rnrn) : diamètre de gaine de transport
N : rapport du nombre d’orifices de sorties au nombre d’orifices d’entrée.

En supposant C, = C , et d, = d,, on obtient :


75

H.
Ho =1 (4.1 1)
N2+1

et

(4.12)

go = débit des orifices de sortie de la gaine de répartition

La valeur de Co = 0.67 est une valeur correcte et représentative des gaines doubles
actuellement fabriquées.

2.4 - Lnfluence de la température sur les débits

Le débit d'un distributeur est généralement donné pour une température de 20 ou 25°C pour
une pression de 10 m d'eau, sauf indication contraire. Les variations de viscosité liées aux
variations de température de l'eau peuvent avoir une forte influence sur le débit. En outre, les
écarts de température occasionnent des variations du diamètre des orifices et des longueurs de
tubes (MERMOUD, A.. 1995) Il a été établi que l'effet de la température est directement lié
au régime d'écoulement :

- goutteurs à écoulement turbulent : influence théoriquement négligeable ; en réalité,


on note un très léger accroissement de débit avec la température (de l'ordre de 1 '340
pour 1 O O C ) . Par contre, les goutteurs "vortex" se caractérisent par une diminution de
débit lorsque la température augmente ; ceci est dû probablement à un accroissement
de la turbulence (effet vortex) lorsque la viscosité de l'eau diminue

- goutteurs compensés : peu d'influence ou influence négative (très faible diminution


du débit lorsque la température augmente)

- goutteurs à écoulement partiellement turbulent et à écoulement laminaire : influence


positive. L'augmentation de température provoque un accroissement notable du
débit, de l'ordre de 1 à 1.5 ?40 par O C . Par conséquent, si l'on s'éloigne trop de la
température de référence (habituellement 20"C), le débit effectif du goiitteur doit
être ajusté par un facteur de correction F

Il est à remarquer que la température de l'eau peut varier notablement le long d'une
rampe exposée au soleil (jusqu'à 10°C) et influencer par conséquent le débit délivré par les
goutteurs. Cet accroissement de température peut compenser partiellement les effets de perte
de charge et donc la réduction du débit le long des rampes disposées en terrain plat.
Température Viscosité cinématique de l'eau
T (OC) v (106 m2/s)
O 1.875

l 10
i I .306

I 20
I 1 .O03

I 30 I 0.8

l 40 I 0.658

I 50
I 0.553

60 0.474

70 0.4 13

3 - CARACTERISTIQUES TECHNOLOGIQUES

3.1 - Diamètre des orifices

Pour minimiser les risques d'obstruction, les diamètres inférieurs à 0.5 inin ne devraient être
utilisés que pour des eaux parfaitement pures.
Pour des eaux de qualité douteuse, il est judicieux de recourir à des distributeurs à écoulement
turbulent, puisque les filtres ne retiennent pas les particules inférieures à 80 microns qui ont
tendance à sédiinenter au droit des émetteurs et à réduire progressiveinent le débit.

3.2 - Coefficient de variation technologique ou de fabrication

Etant donné le faible diamètre des sections des distributeurs, ceux-ci doivent être
fabriqués avec précision car de petites différences de diamètres occasionnent de grandes
différences de débit pour la inêine pression.

Le coefficient de variation (eVf) du fabriquant est un paramètre qui représente la


dispersion des débits d'un lot de distributeurs neufs fonctionnant à la même pression (en
général la pression requise pour le débit noininal).

Les variations résultant des diverses opérations de fabrication tendent à être


distribuées suivant une loi norinale.

On définit un coefficient de variation de fabrication


77

cvf - - Of
-- (4.13)
9f

CVI : coefficient de variation technologique ou de fabrication


of : écart-type des débits des distributeurs testés à une pression de référence
qr : moyenne arithmétique des débits des distributeurs testés à une pression de
référence

Tahkeau 13 :Inîerprk fation du co@cierit de variation de.juhrrcation


(Solomon, 1979 et ASAE, 1984)

Coefficient de variation Interprétation


de fabrication : CV,-

1 IO.05
l bon
1
l 0.05 a o. 10
i moyen l
l o. 10 à o. 1s 1 limite acceptable 1
l > 0.15
I inacceptable
l
4 - UNIFORMITE DE LA DISTRIBUTION

La qualité d'une installation se mesure principalement à l'homogénéité des débits délivrés,


tant spatialeinent (sur l'ensemble de la parcelle ou, pour le moins, du poste d'arrosage), que
temporellement (les débits ne devraient pas varier de façon significative au cours de la durée de
vie de l'installation).

Il n'est pas possible d'obtenir une distribution uniforme du débit sur l'ensemble de la
parcelle. Les variations de débit entre les distributeurs résultent (MERMOUD, A., 1995) :

- d e s différences de pression dues aux pertes de charge et aux accidents


topographiques;

- des différences constructives entre distributeurs;

- des processus d'obstruction qui ne sont pas forcément brutaux, mais qui se
traduisent souvent par une diminution graduelle du débit;

- des phénomènes de vieillissement du matériel


78

Pour évaluer la régularité de la distribution, KELLER et KARMELI ont proposé un


coefficient d'uniformité : CU.

Pour un projet, le coefficient d'uniformité simple CU, s'exprime

(4.14)

CUs (%) : coefficient d'uniformité de l'arrosage

CVf : coefficient de variation de fabrication du distributeur (donné par le


fabricant)

e : nombre de distributeur par plante (minimum 1)


-
q : débit moyen de l'ensemble des distributeurs du poste d'irrigation
d'après la loi q = k,i.H"

qinin : débit théorique du distributeur le plus défavorisé

Le facteur 1.27 correspond à la moyenne du quart inférieur des débits et sa


signification pratique est que 80 ?40 des distributeurs satisfont aux conditions d'uniformité ainsi
définies.

On peut aussi porter ce facteur à I 96. ce qui signifie alors que 95 Yi des distributeurs
satisfont à ces conditions.

On admet qu'il est souhaitable d'avoir CU, > 94 % et qu'en aucun cas CU, calculé au
projet ne doit être inférieur à 90 %.

On retient généralement les critères suivants d'appréciation de l'uniformité de


l'arrosage :

-CUs >90 excellente uniformité


- 80 < CU, < 90 uniformité satisfaisante
- 70 < CU, < 80 uniformité médiocre
-CU, < 7 0 inauvai se uniforrnit é,

En pratique, on conçoit l'installation de sorte à avoir un coef'ficient d'uniformité


supérieur à 90 %, ce qui correspond à une variation inaxirnale du débit des goutteurs de l'ordre
de 10 %.

Après réalisation du projet, on peut déterminer le coefficient d'uniformité réel ou


coefficient d'uniformité au champ.

A cet effet, on mesure le débit de 16 goutteurs répartis régulièrement sur 4 rampes.


On défit alors le coefficient d'uniformité au champ CU' par le rapport de la moyenne du
79

premier quart des mesures, classées par ordre croissant à la moyenne de l’ensemble des
mesures.

Cu’= 100.-qinf (4.15)

où :
-
: moyenne des quatre mesures les plus faibles
qinf
-
q : moyenne de l’ensemble des mesures

La détermination périodique de CU’ permet de suivre la qualité de fonctionnement du


réseau et de déceler les colmatages insidieux, pour autant qu’ils ne soient pas systématiques.

Les critères d’appréciation du coefficient d’uniformité au champ sont

- CU’= 100 % : fonctionnement impeccable du réseau;

- 70 YO< = CU’ < = 90 YO : fonctionnement perturbé par quelques problèmes


dont il faut rechercher les causes pour y remédier

- CU’< 70 YO : grave dysfonctionnement du réseau. II faut améliorer


rapidement la situation
80

CHAPITRE 5

1 AUTOMATISATION 1

Du fait qu'elle implique une installation en couverture totale, la micro-irrigation se


prête bien à l'automatisation SOUS toutes ses formes.

Il existe de nombreuses méthodes de commande des réseaux de micro-irrigation :

- commande entièrement manuelle.


- commande semi-automatique ou semi-manuelle,
- commande automatisée
- commande totalement asservie et automatisée.

La fonction essentielle d'une commande automatique est de mettre en marche


l'installation qui doit marcher pendant un laps de temps donné ou délivrer un volume d'eau
déterminé, puis de l'arrêter.

Les principes d'automaticité peuvent être

- le temps de fonctionnement 1 ouverture et fermeture de l'eau à des moments


prédéterminés

- le volume délivré : réglage du volume à délivrer par arrosage

- l'humidité du sol ou commande par "feed back" : les arrosages sont asservis aux
dispositifs d'humidité du sol (tensioinètres, sondes neutroniques, sondes TDR (Time
Doinain Reflectrometry), sondes gainmamétriques, etc...).

1 - LES TYPES D'AUTOMATISMES

1.1 - La micro-irrigation semi-automatique


Ce type de commande comprend

- des automatismes à 1 ou 2 étages ( voir 3 3.1.1 ),


- des vannes volumétriques, hydrauliques et/ou électriques.

L'irrigation doit être préparée (vannes volumétriques armées) et les modalités


d'irrigation et traitement (insecticides, engins) préparés à l'avance.
81

1.2 - La micro-irrigation automatisée

La micro-irrigation automatisée ne diffère de la micro-irrigation semi-automatique que


par le fait que les vannes volumétriques manuelles sont remplacées par les vannes électriques à
commandes programmées par horloge et fonctionnant en temps réel.

Une unité centrale comprenant une horloge et des dispositifs mécaniques ou


électromécaniques permet :

- l'enclenchement de l'irrigation sur un secteur déterminé


- l'arrêt de l'irrigation
- le dosage d'engrais ou de produits phytosanitaires
- éventuellement la mise en route et l'arrêt des pompes etc

Mais ici également, les normes d'irrigation et de traitement doivent être pré-établies.

1.3 - L'irrigation totalement asservie

L'installation telle que décrite dans le cas de la micro-irrigation automatisée est en


outre pilotée par un ordinateur qui va décider à tout instant et en temps réel :

- des doses d'irrigation et de traitement,


- des mises en route et arrêts des installations
en fonction des diverses cultures, de leur état végétatif et du climat.

L'ordinateur chargé du pilotage devra recevoir des informations sur :

- le climat instantané :
pluie
humidité relative
radiation solaire
températures
vents, etc.

- l'état de l'eau dans le soi :


% d'humidité
tension, etc.

- l'état et le stade végétatifdes plantes . __

- l'état du réseau :
débit et pression en tête
bouchage des organes de distribution
état des filtres
accidents.. .
82

Par ailleurs, il aura été rentré dans l'ordinateur :

- les tours d'eau


- les doses théoriques
- les traitements
- le programme d'irrigation.

Il adaptera à tout moment le programme de base aux informations reçues et analysées.

Il procédera alors grâce à des télécoininandes .

- à la mise en route des pompes


- à l'ouverture des vannes
- au contrôle des débits et des pressions
- au choix de la pluviométrie
- aux traitements et injections d'engrais
- à la surveillance des réseaux.

De même, il rendra compte de l'ensemble des commandes et traitements qu'il a


eEectués, puis enfin il préviendra tout incident ou accident et établira un bilan général au pas
de temps choisi.

WEATHER
STATION
/- - +- -
(FV)

T R E S S SENSOR

FLUSH V A L V E ( F V )
-ds (FV)
SOLENOID V A L V E ( S V )
2
- SECONDARY F I L T E R S ( S F ) SUBMAIN
LINE
PRESSURE TRANSDUCER ( P T )
WATER P R E S S U R E REGULATOR O R
FLOW CONTROL VALVE (PR)

Fig. 48 : Schéma d'une installation de micro-irrigation totalement asservie (Bucks et al.,


1983)
83

2 - MATERIELS DE BASE DE L'AUTOMATISME

2.1 - Les vannes hydrauliques


L'ouverture ou la fermeture de la vanne s'obtient par l'application de la pression d'un
fluide sur une membrane ou un piston.

Il existe deux types de vannes hydrauliques :

les vannes hydrauliques norinaleinent ouvertes qui se ferment lorsque I'on applique
une pression sur la ineinbrane ou le piston,

les vannes hydrauliques norinaleinent fermées qui s'ouvrent lorsque I'on applique une
pression sur la membrane ou le piston.

Fig. 49 : Vanne hydraulique à piston


84

,
l

1
i
I

I
j

1.
Fig. 50 : Vanne hydraulique a membrane
2.2 - Les vannes volumétriques (BERMAD, DALIA)

Les vannes volumétriques sont simples, robustes et d'un coût modeste, du moins dans
les petites dimensions ( 1 ", 1,5", 2").

Une turbine entraînée par le flux de l'eau traversant la vanne provoque par
l'intermédiaire d'un train d'engrenage la fermeture de la vanne lorsque le volume affiché sur le
bouton gradué est totalement passé. Pour les vannes hydrauliques supérieures à 2", la
fermeture est hydraulique.

Ce type de matériel est en général utilisé en combinaison avec des vannes


hydrauliques. Il rend automatique la commutation ce qui est d'autant plus intéressant que le
nombre de postes est élevé et les arrosages fréquents.

2.3 - Les vannes électriques

Ce sont des vannes hydrauliques dont l'ouverture ou la fermeture se font


l'intermédiaire d'une électrovanne 2 voies ou 3 voies, commandée en général à partir d'un
programmateur.

Electrovanne + vanne hydraulique = vanne électrique.

3 - LES TYPES DE COMMUTATIONS

Deux types de commutations sont employés :

- la commutation séquentielle
- la commutation non séquentielle.
3.1 - La commutation séquentielle

Une commutation séquentielle est une opération ou un ensemble d'opérations qui se


déroulent toujours dans le même ordre.

Les séquences peuvent être à commande hydraulique ou électrique dans les cas où on
souhaite ne mette en fonctionnement qu'une partie du réseau à la fois (existence de plusieurs
postes d'arrosage). Le cas échéant, quand il n'y a qu'un poste d'arrosage, la commande la plus
simple comprend soit une horloge pour la mise en marche et l'arrêt de la pompe. soit une vanne
volumétrique.

3.1.1 - Système S commande hydraulique

Les vannes de commande a distance à commande hydraulique les plus employés sont
à membrane ou à piston.

L'association de vannes volumétrique et de vannes hydrauliques, permet de réaliser


sans énergie autre que celle du réseau, une commutation hydraulique séquentielle. Cette
commutation peut être à 1 ou 2 étages :
86

commutation hydraulique à 1 étage ( fig. 5 1 a )


commutation hydraulique à 2 étages ( fig.5 1 b ).

Les vannes volumétriques de gros diamètre deviennent rapidement d'un prix élevé et
leur fonctionnement perd en fiabilité. De ce fait, pour les surfaces importantes, on a intérêt à
utiliser une commutation hydraulique à 2 étages ( fig.5 1 b ).

l ! A i

Soatc. @

5 1 .a - Commutation hydraulique à 1 étage


87

n e C
A' 6
' cf

i
T r i
I
l ' 1 T 7
il
l i
ii
! 1
i
i
i
i
!
i
I I i
i

5 1.b - Commutation hydraulique à 2 étages

Fig. 5 1- Commutation hydraulique

Princioe de fonctionnement

En début d'irrigation, les vannes volumétriques VV( 1), VV(2), VV(3) sont ouvertes

L'eau circule donc dans le poste (1), dans le tronçon B - VH(2) et C-VH(3).

Les vannes hydrauliques VH(2) et VH(3) sont fermées.

Lorsque la vanne volumétrique VV( 1) se ferme, la pression dans le tronçon VV( 1)-A
devient nulle et la vanne VH(2) s'ouvre. Le poste (2) se inet en route.

De la même façon, lorsque VV(2) se ferme la pression dans le tronçon VV(2) - VH(2)
s'annule et la vanne VH (3) s'ouvre. le poste (3) se met en route.

3.1.2 - Système A commande électriaue

Dans les systèmes à commande électrique, la membrane ou le piston sont commandés


par une vanne solénoïde. Les vannes solénoïdes seules sont utilisées pour les faibles débits,
mais, pour les grosses conduites, elles ne servent qu'au pilotage des vannes hydrauliques, la
commande étant en fait électro-hydraulique. la plupart des systèmes fonctionnent en base
temps, et la séquence complète pour l'ensemble des postes peut être prograinmée.
88

3.1.2.1 - Principe de fonctionnement d'une vanne électrique commandée par une


électrovanne 2 voies

Lorsque la tension 24 V est établie aux bornes du solénoïde A, le noyau de fer doux
est attiré vers le haut et ouvre le canal (a), La pression dans la chambre (c) étant supérieure à
celle du réseau à l'aval de la vanne, l'eau s'écoule donc de la chambre vers le réseau aval par
l'intermédiaire du canal (a). Sous l'action de la pression du réseau, la membrane est repoussée
et la vanne hydraulique s'ouvre. On a toujours un écoulement qui se produit à travers l'axe (x).

A la mise hors tension du solénoïde, le noyau de fer doux reprend sa place et obture le
canal (a). La chambre (c) se remplit par l'intermédiaire de l'axe (x). Coinrne la surface de la
membrane côté chambre est supérieure à celle côté réseau la membrane est repoussée sur son
siège et obture le passage de l'eau. La vanne se ferme.

52.a - Principe de fonctionnement vanne fermée

-..
/'

52. b - Principe de fonctionnement vanne ouverte

Fig. 52 - Principe de fonctionnement d'une vanne électrique


commandée par une électrovanne 2 voies
89

3.1.2.2 - Principe de fonctionnement d'une électrovanne 3 voies

La vanne électrique agit comme un robinet 3 voies mettant en liaison la face


supérieure de la membrane de la vanne hydraulique soit avec le réseau amont (vanne fermée)
soit avec l'atmosphère (vanne ouverte). ( Fig. 53 a e t 53 b )

Fig. 53 - Fonctionnement d'une électrovanne 3 voies

Les électrovanne peuvent par exemple être placées au voisinage du programmateur et


les vannes hydrauliques à plusieurs centaines de mètres sur la parcelle (1000 m), les liaisons
entre les électrovannes et les vannes hydrauliques se faisant par l'intermédiaire d'un tuyau de
P.E. de faible diamètre (Tubing).

3.2 - La commutation non séquentielle

Dans la commutation non séquentielle, il s'agit de vannes, électriques ou hydrauliques,


entièrement automatiques qui fonctionnent indépendamment l'une de l'autre en temps et en
volume. Chaque vanne peut délivrer un volume d'eau différent, à un moment différent suivant
un programme préétabli ou par pilotage de capteurs. Le tableau de commande comporte des
circuits électriques permettant de faire fonctionner la pompe et les vannes principales, de
mesurer l'humidité du sol, de réaliser les injections d'engrais.

4 - LES PROGRAMMATEURS

Les programmateurs sont des équipements permettant à l'irriguant de déterminer à


l'avance et de réaliser automatiquement le déclenchement ou l'arrêt de l'arrosage ou bien
souvent les deux à la fois.

Ce sont des mécanismes électriques à horloge horaire avec répétition du cycle qui est
souvent journalier ou hebdomadaire. Aux heures fixées par l'irrigant, l'établissement ou
90

l'interruption de circuits électriques permettent la mise en marche ou l'arrêt de l'arrosage sur tel
ou tel poste. Ils fixent le temps d'arrosage et non le volume écoulé ce qui peut être un
inconvénient. Certains sont assujettis à un compteur d'impulsion et agissent donc en fonction
du volume.

Cette solution est utilisée dans le cas des arrosages fertilisants qui nécessitent une
meilleure précision de la dose (serres).

Ils peuvent desservir 1 ou plusieurs postes (programmateur à une ou plusieurs voies


ou directions).

Pour les plus simples, la durée d'arrosage qui peut varier de quelques minutes à
quelques heures est la même pour tous les postes alors que pour d'autres, on peut choisir une
durée particulière en fonction de la nature des cultures ou du sol ou encore de la pluviométrie
horaire délivrée par les distributeurs utilisés.

Les plus anciens sont de types électromécanique, mais l'oxydation des contacts peut
provoquer des pannes ainsi qu'un certain manque de précision, et l'avenir est certainement aux
types électroniques à circuit imprimé ou intégré dont la précision et la fiabilité sont plus
grandes.

Signalons enfin les vannes à programmation constituées par la combinaison d'un petit
programmateur à une voie et d'une vanne électrique.

Les installations de micro-irrigation sont caractérisées par les arrosages fréquents,


d'où l'intérêt de les automatiser.

On peut automatiser, soit l'exécution des déclenchements et des arrêts


(programmateurs), soit automatiser l'élaboration même de ces ordres.

On peut par exemple utiliser un système permettant une commutation séquentielle


hydraulique, un simple programmateur horaire, mais on peut également adjoindre des
capteurs permettant de fixer la durée des arrosages.

Dans ce sens, quelques cas de fonctionnement mérite d'être signalés

a) Utilisation de capteur d'humidité du sol : le déclenchement de l'irrigation se fait par


le programmateur à l'heure prévue par I'irrigant et l'arrêt par une sonde sensible à
l'humidité (tensiomètre, résistiinètre, capacimètre, etc.) ;

b) La durée d'arrosage est affichée sur le programmateur : la dose se trouve fixée et


c'est le capteur qui déclenche l'arrosage. Le paramètre choisi peut être l'humidité
du sol (Solinatic) ou une variable atmosphérique qui intègre 1'ETP (bac
évaporomèt re),
91

Tnhlearr f 1 :Fractroir drsporrihle (err Y6 de In c a p c i f ide rdention err~fi,tictr«~i


de la ierrsiorr
yoirr des .ssl.s de texture dIver:scs) [ V E I M E I I - N et LII, 1Y83J

argileuse

13

20

27

45

75

100
92

CHAPITRE 6

DONNEES DE BASE ET CALCUL D'UN


PROJET DE MICRO-IRRIGATION

1 - DONNEES DE BASE GENERALES

Pour entreprendre l'étude d'un projet de micro-irrigation, il faut disposer des


données de base suivantes :

- les dimensions et la topographie de la parcelle;


- la pédologie des sols à irriguer;
- les cultures que l'on veut pratiquer;
- le climat de la zone;
- les disponibilités en eau (quantité, débit. qualité);
- les besoins en eau des cultures;
- les volumes et temps d'arrosage;
- les doses et fréquences d'arrosage, etc.

2 - GEOMETRIE ET TOPOGRAPHlE DE LA PARCELLE

Un support de base indispensable à l'étude est l'établissement d'un plan


topographique au 1/500 ou 1/1000

Sur le relevé topographique du site on indiquera :


- la délimitation de la parcelle à aménager et le zonage pédologique;
- les ruptures de pente importantes ainsi que les points ayant la côte maximale et
la côte minimale;
- la position du point d'alimentation en eau ainsi sa cote:
- le tracé des rampes et du porte-rampe.

3 - BESOINS EN EAU DES CULTURES

3.1 - Calcul de l'évapotranspiration

Ce sont les besoins en eau maximaux (besoins de pointe) de la culture ou de la


parcelle qui intéressent le projeteur.

Les besoins en eau d'une parcelle correspondent à toute l'eau utilisée par cette
parcelle ou évapotranspiration réelle (ETR) pour le développement de la culture qui y est
installée.
93

Cette quantité d'eau (ETR) coinprend :

- la transpiration de la culture (inais aussi des adventices),


- l'évaporation directe à partir du sol ou des plantes.

A défaut de pouvoir évaluer I'ETR, on calcule généralement I'évapotranspiration


inaxiinale (ETM) qui dépend :

- de l'ET0 (évapotranspiration de référence);


- du végétal (type et stade végétatif),

ETM = Kc . ETo (6.1)

où :
ETM : évapotranspiration maxiinaie journalière en inin.j-'
ETo : évapotranspiration de référence en inin,j-'

Kc : coefficient cultural (tenant compte du stade de développement végétatif et


de la culture

L'ET0 peut être calculée par diverses forinules (Penmann, Turc, Blaney et
Criddle, etc.) ou calculée à partir de l'évaporation d'un bac classe "A" ou de celui d'un bac
Colorado.

Si Ebac est l'évaporation d'un bac,

où :
ETo : évapotrançpiration de référence
Kb : coefficient du bac (0.6 iKb <0.85)
Ebac : évaporation du bac.

Il vient alors que :

E T M = K c . K b .Ebac (6.3)
A titre indicatif, on pourrait considérer pour certaines cultures les valeurs d'ETM
suivantes ;

- cultures inaraîchèers 4 à 8 1nm.j-


- vergers 5 à 7 inm.j-'
94

3.2 - Influence d u taux d e couverture d u sol

En micro-irrigation, les apports d'eau étant localisés sur une portion très faible de
la surface du sol située en plus au voisinage des plantes, donc à l'ombre du feuillage, la part
d'évaporation directe à partir du sol est réduite.

On applique alors à I'ETM un coefficient de correction de réduction : Kr.

Kr dépend du taux de couverture du sol (CS) par les plantes adultes et peut être
calculé par diverses formules proposées ci-après.

KELLER et KARMELI (1 974) :

Kr
cs
=- (6.4)
0.85

Kr plafonné à 1
CS = taux de couverture du sol par les plantes adultes (en fait la surface de leur
projection au soi)

FREEMAN et GAZOLI

K r = CS + 0.5 ( 1 - CS) (6.5)

Cette formule fait l'hypothèse que l'évaporation sur la partie de la surface non
couverte par la culture intervient pour moitié de sa valeur dans la transpiration de la
culture.

Kr = 1 lorsque la culture couvre tout le sol

Kr = CS lorsque CS < 0.5

DECROTX

Kr plafonné à I

Le terme O. 1 tient compte de l'effet d'oasis qui Caractérise le transfert horizontal


d'énergie sous forme de chaleur sensible, dû à la juxtaposition d'une zone sèche
et d'une zone irriguée et la conversion de cette chaleur sensible en chaleur latente
d'évaporation, ayant pour effet de provoquer de fortes valeurs de ETo. Cet ef'fet
d'oasis est plus important lorsque le taux de couverture du sol par la culture et/ou
le rapport entre surface irriguée la surface sèche restent faibles.
Taux de Valeurs de Kr
couverture
du solCs KELLER & KARMELI FREEMAN & GAZOLI DECROiX
('Yi)
10 o. 12 o. 10 0.20

20 0.24 0.20 0.30

30 0.35 0.30 0.40

40 0.47 0.40 0 50

50 0.59 0.75 0.60

60 0.70 0.80 0.70

70 0.82 0.85 0.80

80 0.94 0.90 0.90

90 1 0.95 1

1 00 1 1 1

3.3 - Besoins en eau journaliers moyens de la culture en micro-irrigation : ETMloc

Les besoins en eau journaliers moyens d'une culture en micro-irrigation


s'expriment par l'expression :

ETMIOC(mm.j-') = Kr . ETM (mm.j-') (6.7)

Avec 1

ETMloc (minj-') : besoins nets journaliers moyens de la période de pointe


ETM (mm.j-') moyenne de l'évapotranspiration maximale journalière de la
période de pointe

Compte tenu des relations établies précédemment (6.1), (6.2) , (6.3) on peut
écrire :

ETMloc(mm.j.-1 ) = Kr.Kc.ETo(mm.J.-l)
(6.8)

ou encore :
96

Remarque

Le calcul des besoins en eau doit être conduite de façon fréquentielle sur le plus
grand nombre d'années possible.

Le choix des fréquences résulte d'un calcul économique :

- besoins biennaux si couverts 5 années sur 10 ou encore 1 année sur 2


- besoins quinquennaux si couverts 8 années sur 10 ou encore 4 années sur 5
- besoins décennaux si couverts 9 années sur 1 O.

4 - BESOINS EN EAU D'IRRIGATION

4.1 - Définitions

Le besoin en eau d'irrigation, B, est la quantité d'ea que l'on doit apporter a la
culture pour lui assurer la totalité de son besoin en eau (HI> ou une fraction déterminée
de celui-ci (a B p ) .

a) Si l'irrigation est la seule ressource en eau, on aura :

B 2 B en raison des pertes diverses a la parcelle (besoins de lessivage,


P
percolation profonde, inégalités de répartition, etc.).

b) Au contraire on aura :

B < Bp lorsque la plante peut satisfaire ses besoins à partir d'autres ressources
en eau que l'irrigation seule [ l ' h i e @nce (Peff), Réserve en eau du sol (Rs),
Remontée capillaire à partir de la nappe (Rc) ]

RN=ressources e n eau naturelles

On définit :

Le besoin d'irrigation net : Bnet

Bnet = volume (ou hauteur) d'eau d'irrigation théoriquement nécessaire


pour obtenir une production norinale sur l'ensemble de la surface
cultivée, exclusion faite des pertes et déduction faite de la
contribution des autres ressources.

Le besoin d'irrigation brut : Bbmt

Bbmt = volume (ou hauteur) d'eau brut d'irrigation nécessaire en pratique


(y compris les pertes et les besoins de lessivage (L,) mais exclusion
faite de la contribution des autres ressources).
97

- Bnet ( 6 .I l )
Bbrut + Lr
RP
Rp = rendement hydraulique global,
Lr = besoin de lessivage

4.2 - Rendement hydraulique global ii la Darcelle en micro-irrigation : RE

Le rendement hydraulique global, R, à la parcelle en micro-irrigation se définit


par :

R p = E CU (6.12)

Avec :

eau stockée dans la zone racinaire (en moyenne)


E=
eau apportée en (moyenne)

ou encore

eau transpirée
E=
eau apportée

CU = coefficient d’uniformité en micro irrigation traduisant l’uniformité de la


distribution de l’eau sur la parcelle, fonction de l’uniformité de fabrication
des distributeurs et de la topographie

Ona:E<letCU<laRp<l

lnhlmu 13 : Vdemrs de fi,’

I Type de sol

1 1
sable grossier ou sol léger sur sous-sol gravier 85 % ou 0.85

sols sableux 90 Yo OU 0.90

sols limoneux ou liinono-sableux 95 YOOU 0.95

sols argilo-limoneux ou argileux 98 Yo OU 0.98

Au minimum CU 2 90 YO
Au mieux CU 2 94 YO
98

Remarque :
Certains auteurs proposent de fixer à 10 'Y0 de Bnet la quantité d'eau
supplémentaire que nécessitent le lessivage et les pertes inévitables par
percolation profonde. Dans ce cas on peut écrire :

(6.13)

4.3 - Relation entre les besoins en eau d'irrigation et les besoins en eau des cultures

'net =ETM.Kr+Lr-RN (6.14)

-
ETM.Kr
Bbrut -
+ L r -RN (6.15)
RP
(6.14)
K .Kc.Kr
-Ebac' b + L r -RN (6.16)
Bbrut -
RP

(6.15)

Ebac .K b .KC
- + L r -RN (6.16)
Bbrut -
RP

où :

RN = PeR+ Rs + Rc = ressources naturelles contribuant, en plus de l'irrigation, a


l'alimentation en eau de la culture.

4.4 - Besoins en eau d'irrigation de pointe et besoins en eau d'irrigation réels

Les besoins d'irrigation de pointe sont utilisés pour le calcul des diamètres des
conduites, du débit des pompes, etc.

Les besoins d'irrigation réels intéressent l'irrigant pour la conduite des arrosages.

4.4.1 - Besoins d'irrigation de pointe

4.4.1.1 - Cas d'une irrigation iournalière

Dans le cas d'une irrigation journalière, il n'est pas nécessaire de chercher à


satisfaire la pointe de consommation que i'on peut enregistrer certains jours
exceptionnellement chauds, secs et ventés.
99

Cela se justifie par le fait que :

- pendant les jours exceptionnellement chauds, secs et ventés, il est fréquent que
la régulation stomatique intervienne, même si toute l'eau nécessaire est apportée
au sol.

- il y a une possibilité pour les plantes de mobiliser dans une certaine mesure les
réserves résiduelles d'eau reçue les jours précédents.

Aussi, peut-on se contenter de réaliser un apport moyen dans le cas d'une


irrigation journalière ou même d'une irrigation décadaire. Cette option n'est pas valable ii
l'échelle du mois.

4.4.1.2 - Cas des cultures Dérennes ii système racinaire très nrofond

Les cultures pérennes a système radiculaire très profond sont capables de


mobiliser les réserves de l'ensemble du sol. Ces réserves peuvent durer longtemps si on les
ménage et peuvent assurer le complément d'une irrigation volontairement insuffisante. 11
est conseillé de toutes les façons de réserver les déficits d'irrigation aux périodes du cycle
végétatif où le rationnement est le mieux supporté.

4.4.1.3 - Cas cénéral

Le dimensionnement d'un réseau de micro-irrigation ainsi que son temps inaxiinal


de fonctionnement dépendent du besoin d'irrigation de pointe (BIP), calculé en considérant
la "pointe moyenne" de Ebac ou de I'ETM.

4.4.2 - Besoins d'irripation réels

L'irrigant doit déterminer la quantité d'eau à appliquer, soit par jour, soit par
arrosage. Il suffit d'évaluer Kc et K r , de disposer de la valeur de l'évaporation journalière
du inois ou de la décade et des apports naturels (pluies notamment).

Si on utilise la méthode d'arrosage a dose constante, seuls Kc et Kr doivent être


modifiés. Pour les périodes où la demande climatique est inoindre, on ajuste
automatiquement en réduisant la fréquence des arrosages.
1O0

5 - DISTRIBUTION DE L'EAU AUX PLANTES

5.1 - Dose et fréquence d'arrosage

5.1.1 - Dose d'arrosage maximale nette


La dose d'arrosage maximale nette ou dose théorique qui peut être apportée par
arrosage est donnée par /

H ) e.z.P (6.17)
fP

où :
Dnette (min) : dose maximale ou dose théorique
Hcr ( m d m ) : humidité (volumique) du sol à la capacité de rétention ou capacité
au champ
Hfp (midin) : humidité (volumique) du sol au de flétrissement permanent
e : degré d'extraction de l'eau du sol

z(m) : profondeur de sol explorée par les racines


P : fraction de sol humidifié

5.1.1.1 - Détermination de la fraction de soi A humidifier : P


La détermination de la proportion de surface ou de volume de sol humidifié par
rapport à la surface totale ou au volume de sol qui peut être exploré par les racines est
essentielle dans le calcul d'une installation de miro-ïrrigation.

La valeur de P dépend

- du type de sol,
- du débit des distributeurs,
- de l'espacement des distributeurs sur la rampe,
- de l'écartement des rampes.

Un objectif raisonnable, pour le calcul d'un projet, est d'humidifier au minimum le


1/3 de l'ensemble de la zone racinaire potentielle (P = 33 %) dans le cas d'un verger dont
les arbres sont largement espacés (VERMEIREN et al, 1983). Lorsque les plantes sont
serrées (vignes, tomates, fraises, cultures maraîchères, etc.), on peut être amené à
humidifier presque tout le volume de sol P = 50 à 100 %) pour assurer à chaque plante une
alimentation satisfaisante. S'il y a des pluies pendant la campagne d'irrigation et que
l'irrigation revêt un caractère de complément, on peut choisir P = 20 %O.
101

a - Influence de l'écartement des rampes

La prise en compte de l'écartement des rampes se fait suivant les types


d'installation de celles-ci :

- rampe simple : chaque rangée de culture est desservie par une seule rampe
rectiligne. Les distributeurs placés en ligne ou en dérivation sont assez
rapprochés (entre 0.5 et 2 in). Ce système est surtout utilisé pour les cultures à
faible écartement (cultures maraîchères, vignes, etc.)

- rampe double : deux rampes sont disposées en parallèle. Dans le cas de


cultures fruitières, il est possible de placer une première rampe lorsque les arbres
sont jeunes et d'en ajouter une deuxième lorsque les besoins en eau augmentent

- rampe à dérivations latérales : ce système permet d'augmenter la surface


irriguée et la dose apportée par addition de tuyaux latéraux sur une rampe
simple

- rampe à boucles (queue de cochon) et en "zig-zag" : ces distributeurs


extrêmement flexibles permettent de regrouper les distributeurs autour des
arbres. Les distributeurs doivent être placés de telle sorte que leur espacement
soit maximal, tout en assurant une humidité continue sufisante de la zone
radiculaire.

Les trois dernières configurations conviennent spécialement à l'irrigation des


cultures arboricoles.

b - Influence de l'implantation des distributeurs

Le choix judicieux des distributeurs (type et débit), la détermination de leur


emplacement sur les rampes et l'écartement des rampes elles-mêmes sont des éléments
essentiels à la réussite d'un projet puisqu'ils influence fortement le volume de sol à
humidifier.

L'écartement des rampes est dicté par la nature des cultures à arroser, les
caractéristiques du sol, le débit des distributeurs et la fréquence des irrigations. Le plus
souvent chaque rangée de culture est munie d'une rampe. Toutefois, dans le cas de cultures
serrées et de terrain favorable (structure fine), on peut parfois irriguer plusieurs rangées à
l'aide d'une seule rampe en plaçant un distributeur de part et d'autre (environ 50 cm de
chaque côté) des jeunes plantes. Ce dispositif est amélioré, au fur et à mesure que les
arbres grandissent, par le rajout de distributeurs supplémentaires espacés de 1 à 1.5 in,
autour des arbres.

c - Influence de la texture du sol

La texture du sol joue un rôle important dans la formation des bulbes humides
générés par les distributeurs pour un débit d'arrosage donné, d'où son incidence directe sur
le pourcentage du volume de sol humidifié.
102

d - Tableau de prédiction des valeurs de P

KELLER et KARMELI (1974) ont inis au point un guide d'estimation du


pourcentage de volume de sol humidifié P dans le cas d'une rampe simple rectiligne
équipée de distributeurs uniformément espacés, pour différents débits, pour des sols de
texture grossière (G), moyenne (M) ou fine (F) et une dose d'arrosage fixée à environ 40
inin,

Fig. 54: Schémas types d'installation (Merinoud, 1995)


103

ïahliau 1.5 :Guide d'estimation de P

(P = pourcentage de sol liuinidifié pour débits de distributeurs et divers espaceineiits - entre


rampes et entre distributeurs - dans le cas d'une seule rampe, rectiligne, équipée de distributeurs
unilorinément espacés délivrant une dose de 40 inm par arrosage sur l'ensemble de la surface)

*
Débit des distributeurs cl( )
Ecniienizut
2Ilt1'2 moins de 1.5 lih 2 lih 4 lih 8 l/h plus dc 12 lih
i-anipes Espacenient recomniaudé des distributeurs sur la rampe. s d en in
en sol de texture gsossikrc (Ci), moyenne (M), fine (F)
Ci M F (i M F M F Ci M F Li M F
0.2 0,5 0,9 0.3 0.7 1,0 (1.6 1.0 1.3 1,0 1,3 1.7 1,3 1.6 2.0

* Quand l'irrigatioii est conduite à fréqueiice élevée, le développement horizontal de la zone huiiiidilice est
moindre que pour des doses plus grandes. Il est donc préférable dans ce cas d'entrer dans le tableau avec
un débit de distributeur approxiiiiativeineiit moitié du débit réel.

liiverseiiieiit, dans les sols preseiitaiit des seinelles dures, des lentilles d'argile ou de sable, ou toute autre
stratification qui favorise la diffusion 1iori.mitale de l'eau, on peut entrer avec un debit iiiajore allant
~usqu'audouble du debit reel du distributeur, ceci dans le cas de doses nonnales Pour des frequeiicea
elevees, donc des doses faibles, on preiidra de debit iioiniiial du distributeur

** Le pourceiitage de sol huinidifié P est calculé d'après l'aire de la sectioii horizontale humidifiée à 0.30 III
ciiviroii eii dessous de la surface du sol. Dans le cas de cultures largeineiit espacées, il conviciidra d'être
vigilant lorsque P descend à moins de 33 % en régioii aride, et à inoiiis de 20 VOen régioii suhhuinide.

Lorsque les cultures sont faiblement espacées, on peut être amené à humidifier la majeure partie du sol
pour assurer une aliineiitatioii eii eau suflïsaiite de chaque plante (80 % < 1' 5 100 YU). L'espacement Sd
entre distributeurs correspoiid approxiinativenieiit A 80 - 85 % de la plus graiide dimension horizontale Sh
du bulbe d'huinidifïcatioii : il s'en suit que Sh N 1.2 x Sd .

SI S caractérise I'écarteineiit entre les rampes, P se calcule approximativement par le rapport de sii sur
r
S
e
104

e - Calcul de P

i. Calcul de P clans Ie cas d'une rampe rectiligne comportant cle.s


ciistrihuteurs uniformément espacés pour chaque rang de culture.

P = f( S , q, Sd, type sol) Voir tableau 15

Exenzple : On considère un verger planté à 6 m entre ligne dans un sol à texture moyenne

Déterminer l'espacement convenable des goutteurs sur rang simple ainsi que le
pourcentage de sol mouillé, sachant que le débit des goutteurs est de 4 I/h.

Que faire si l'on souhaite avoir P 2 30 % ?

i i. Calcul cle P clans le cas cl'une rampe double pour clznque rcingée d'nrbres
comportant cles gou tteurs uniformémen t esjiacés.
IO5

s, =s, -s , (6.18)

(6.19)

P, =pourcentage de sol humidifié pour S si 1


1
=

P' =pourcentage de sol humidifié pour


2
s'
!
= si
voir tableau

A partir du tableau, on calcule S I = S p pour P1 = 100%

Exemple On considère un verger planté à 6 m entre lignes dans un sol de


texture moyenne. On veut l'irriguer avec un dispositif à rampes doubles équipées
de goutteurs de débit 4 I/h. Déterminer P, s d , S 1, S2.

/\>+mise:Pour q - 3 l/h et en sol ù texture moyenne, le tableau recommande un


espacement des distributeurs (goutteur:s) :.V, I m.
-
Polir obtenir P I 100 % i les 2 branches dune même rampe double, le
entre
tableau indique S, 1.2 m.
y

('eçi dktermrne s, = s, - s,
S2 = 6 - I.2 4.8m

tI%lyrèsle tableau :P, ~ 2 ?.4O

On calcule :

100 x 1.2 + 24 x 4.8


P = PISI + p2s2 =
s, s, +
1.2 + 4.8
P = 39 O
?'

iii - Cas de rampes simples munies de goutteurs ci plusieurs sorties

On obtient un résultat sensiblement identique à celui obtenu avec une rampe


double. Mais on peut placer les extrémités des conducteurs à même distance du tronc de
chaque arbre, et P doit alors être calculée comme dans le cas de queues de cochon ou de
zigzag.
.... - Calcul de P dans le cas des systèmes
iiii rrzig-zagr'et de "queues de cochon"
ou boucles dfig.)

Les deux règles suivantes doivent être respectées :

* l'espacementSpd entre les points de distribution doit être égal a la valeur de s d


recommandé par le tableau pour le débit et le type de sol considérés : Sp, = s d
106

* la longueur de bande humidifiée SI, est sensiblement égale à la valeur S de


!
l'écartement entre rampes tirée du tableau pour P = 100 % :
S h dg pour P = 100%

* Le pourcentage de sol humecté est donné par :

(6.20)
100 Sa . S r

n = nombre de points de distribution par arbre

Sp,d = espacement des points de distribution autour du même arbre

Sh = largeur de bande de sol humidifié, égale à S tirée du tableau pour P = 100


!
% à partir du débit et du type de sol considérés

Sa = espacement des arbres sur la ligne

Sr = écartement entre rangs d'arbres.

Sa

plusieurs
sort les

DISTRIBUTEUR

Queues
Sa
cochon
O
e 9

O O

Rampes Sa

zig - zag
O O 0-
107

Exemple : Déterminer le pourcentage de sol humidifié (P) et l'espacement des


points de distribution (S ) d'une installation à goutteurs à sorties
Pd
multiples ayant les caractéristiques suivantes :
- débit par point de distribution = 8 l/h
- 6 points de distribution par arbres
- plantation 6 x 6 m en sol de texture moyenne.

»'après le tableau, on a :SI,d = Sd = 1.3 m


et
1.5your P = 100 %
Sp
On calcule .'

P
__ -
-
6 x 1.3 x 1.5
1 00 6x6

5.1.L.2 - Valeurs de la profonde d'enracinement : z

Les valeurs minimales et maximales de la profondeur d'enracinement sont


présentées dans le tableau ci-dessous.

Tableau 16 : Valeurs minimales et maximales de Z pour diverses cultures

Cultures

Tomates 1 - 1,2

Cultures maraîchères 0.3 - 0.6

Agrumes 1 - 1.2

Arbres fruitiers à feuilles caduques 1 - 2

Vigne 1 - 3
108

51.1.3 - Valeurs des caractéristiques hydriques du sol

L,e tableau 17 ci-après donne un aperçu des caractéristiques hydriques de


quelques types de sols.

ïahlecm 17 :('uractLrrstcques hydriques de quelques s01.s

Huiniditl pondérales en % di ioids sec Réserve utile


Testurc à la rétention du flétrissement disponible voluinétrique
Hc, Hfp H,, - Hfp en iiiridin

Sableuse '9 4 5 85
(6 à 12)* (2 2 6) (4 à 6) (70 à 100)"

Sablo-limoneuse 14 (1 8 120
(IO à 18) (4 a 8) (6 a IO) (90 150)
Liinoneuse 22 1O 12 170
(18 a 26) ( 8 2 12) (10 a 14) (140 à 190)
Liinono-argileuse 27 13 14 190( 170 a 220)
(25 i 3 1) (11 à 15) (12 i 16)
Argiio-liriioiicuse 31 15 16 210
(27 à 3 5 ) (13 B 17) (14 a 18) (180 a 2 3 0 )
Argilcuse 35 17 18 230
(31 a 39) (15 B 1'9) (16 a 20) (220 a 2 5 0 )

-
* plage de variation

5.1.1.4 - Valeur du degré d'extraction de l'eau du sol ou fraction de la capacité utile


i recharger : e

En règle général on prendra :

e = 0.3 pour cultures sensibles a la sécheresse


e = 0.6 pour cultures non sensibles à la sécheresse
109

5.1.2 - Fréquence des arrosages : fNj


La fréquence des arrosages se calcule à partir des besoins en eau journaliers
moyens de la culture et de la dose nette apportée à chaque arrosage.

L'intervalle entre deux arrosages .f


( NI) est donné par
f -- Dnette (6.21)
NJ ETMloc

3 fNJ arrondi a l'entier inférieur

ou encore

f . = Dnette (6.22)
NJ Kr.ETM
avec :

fNj (i0Ut-S) : intervalle entre 2 arrosages


Dnette (mm) : dose nette d'arrosage
ETMIOC(mm.j- ) = Kr.ETM : besoins journaliers moyens de la période de pointe.

5.1.3 - Dose réelle : Dr

Une fois la fréquence ( . f N j 1 des arrosages connue (cf. cj 5 . I .2 ci-dessus), on

ajuste la dose nette (Dnelle) à sa valeur réelle (Dy).

Dr (min) = fNj (i) x ETMloc (inm.j-') (6.23)

5.1.4 - Dose brute d'arrosage : Dbrute

La dose réellement appliquée (dose brute) doit être supérieure à dose nette ou à la
dose réelle pour tenir compte du rendement global de l'irrigation à la parcelle ( R p ) .

En rappel

R p = E . CU (6.24)

dose réelle
Rp =
dose brute

- D, (6.25)
Dbrute
RP
110

5.2 - Débit par distributeur ou uar groupe de distributeurs (4) et durée de


fonctionnement (t) des distributeurs

a) Débit par distributeur ou par groupe de distributeurs (q)

Une fois déterminée la dose brute d’arrosage pour la fréquence d’arrosage choisie,
on calcule le débit par distributeur ou par groupe de distributeurs par la formule :

Dbrute. sd . sP
cl- (6.26)
t

9 : débit moyen d’un distributeur ou d’un groupe de distributeurs en l/h,

sd S ’ surface totale arrosée par chaque distributeur ou par un groupe de


II
distributeurs en m2.
Dbrute ; dose d’arrosage en min
t ; durée de fonctionnement des distributeurs en heures

b) durée de fonctionnement (t) des distributeurs

En première approximation, la durée maximale d’utilisation du réseau doit


correspondre aux possibilités qu’ont les plantes de l’utiliser. On peut tabler sur 6 à
10 heures par jour en sols grossiers et 10 à 18 heures par jour pour des sols ayant
une bonne capacité de rétention. Toutefois, en période de pointe, la durée peut être
portée à 20 ou 22 heures par jour. La formule de calcul de la durée de
fonctionnement des distributeurs par arrosage s’écrit :

Dbrute. sd .sl (6.27)


t=

avec
q (l/h) débit moyen d’un distributeur ou d’un groupe de distributeurs,
Dbrute (mm) dose brute d’arrosage,

s d (m> espacement des distributeurs sur la rampe,

sy (m) espacement moyen des rampes,

t (h) durée de fonctionnement par arrosage


111

5.3 - Débit de l'installation : Q

Pour calculer le débit de l'installation, on détermine le nombre Np. de postes


d'arrosage (ou de sous-parcelles). Au plus, le réseau fonctionnera 24 h par Jour et par
conséquent :

24q E.CU
N <- (6.28)
- s d . s p ETMIOC

ou encore :

(6.29)

Lorsque le réseau fonctionne quotidiennement pendant une durée Nh, on


calculera Np par :

N h fNj Nh.4 E.CU


ouencore N <- (6.30)
Np 5 t - Sd.Sp ETMloc

Remarque : Attention à ne pas confondre la durée de fonctionnement des


distributeurs par arrosage (t) et la durée journalière d'irrigation (Nh)

Le débit de l'installation est donné par :

24 f
S Nj ETMioc
Q=Kl (6.3 1)
t E.CU
NP
ou

(6.32)

ou

Q=K2 ~ s Dbrute (6.33)


NP t

avec 1

Q(W : débit nécessaire à l'arrosage de la surface S

S(W 1 surface de la parcelle


: nombre de postes d'arrosage
NP
fnrj@urs) : espacement des arrosages
ETMloc(mndj) : évapotranspiration maxiinale moyenne de la période de pointe
CU : coefficient d'uniformité d'arrosage
112

q Wh) débit moyen d'un goutteur


Sd(1n ) : espacement des goutteurs sur la rampe

s p (m) : écartement moyen des rampes

Db,te(mm) . dose brute d'arrosage

t (h) . durée de fonctionnement par arrosage

K =--
10
- 0.116
86 4
10
K 2 = 2 4 K I =-=2.78
3.6

5.4 - Avantages et inconvénients de subdivision en postes

54.1 - Avantages

- diminution du débit nécessaire en tête de parcelle (réduction de la puissance de


pompage en cas de pompage individuel, réduction de la prime fixe de
souscription en cas de branchement collectif)

- diminution du débit à transporter d'où réduction du diamètre des canalisations

- l a réduction de la surface du poste a tendance à améliorer le coefficient


d'uniformité sur l'ensemble de la parcelle, à condition que le volume à apporter à
chaque poste puisse être dosé avec précision (vannes volumétriques), et elle
permet de tenir compte des hétérogénéités locales des besoins entre divers
postes.

5 4 . 2 - Inconvénients

La subdivision en postes introduit une complexité plus grande du réseau qui se


traduit par

- des investissements plus importants en appareillage de branchement et de


commutation du débit entre les postes,

- d e s manoeuvres plus longues de commande des arrosages en matière


d'exploitation.

- une perte de souplesse quant au choix de la période d'arrosage (dans la journée


de travail). Pour permettre les possibilités de rattrapage il ne faut pas
dimensionner l'installation pour un fonctionnement de 24 h sur 24 h mais de 16 h
ou 18 h sur 24.
113

5.5 - Volume d'eau annuel

Ce paramètre peut se calculer à partir des besoins nets annuels

(6.34)

où :
3
Van(m ) : volume d'eau annuel,
S(ha) : surface du périmètre,
Ban(mm) . besoins net annuels.
114

CHAPITRE 7

1 CALCULS HYDRAULIQUES 1
1. BUT ET CONTENU DE L’ETUDE HYDRAULIOUE

1.1. But de l’étude hydraulique

Dans une installation de micro-irrigation, le rôle des distributeurs est de répartir l’eau
d’arrosage avec la meilleure uniformité possible.

Cette uniformité doit être à la fois spatiale, car elle doit s’étendre à l’ensemble de la
parcelle ou, tout au moins au poste d’arrosage, et temporelle, car elle doit se maintenir
pendant toute la vie de l’installation (5 à 10 ans ou davantage).

Le calcul hydraulique d’un projet en micro-irrigation consiste donc à déterminer la


configuration de l’ensemble des canalisations, la position du porte-rampe et la longueur
maximale des rampes utilisées pour que la variation de débit AQ entre les différents
distributeurs ne dépasse pas une certaine valeur fixée par le projeteur (généralement k 10 %O
ou k 5 % de la valeur du débit nominal).

Exemple :
AQ = k 5 % et si le débit nominal du goutteur utilisé est de 4 l/h. les
Si on admet -
Q
valeurs respectives de qminet de qInaxseront 3,s I/h et 4,2 l/h

1.2. Contenu de l’étude hydraulique

L’étude hydraulique d’un projet s’effectue suivant les étapes ci-après

1 . calcul des rampes ;


2. calcul du ou des porte-rampes ;
3. calcul des primaires ;
4. détermination des pertes de charge dans la station de tête
5. Détermination si nécessaire de la station de pompage.

Le projeteur devra conduire l’étude de sorte à mieux équilibrer le fonctionnement du


réseau tout en optimisant le coût d’investissement.

2. STRUCTURE HYDRAULIQUE GENERALE D’UN RESEAU DE MICRO-


IRRIGATION

Une installation de micro-irrigation comprend en général un réseau étendu de rampes et


de porte-rampes reliés à la conduite principale. Chaque porte-rampe et les rampes qu’il
alimente constituent un sous-poste ou bien un poste du réseau.
La configuration du réseau est tributaire des dimensions et de la forme de la parcelle, les
obstacles divers et la topographie.
115

Aucune règle précise ne permet d’aboutir à un schéma idéal. Quelquefois, on doit


étudier différentes variantes et comparer les coûts.

Pour la disposition des porte-rampes sur le terrain, la contrainte majeure est la


conservation de la charge dans les limites imposées. Si besoin est, on peut disposer un
régulateur de pression ou un limiteur de débit après l’embranchement.

Lorsque les parcelles sont en pente, il sera, si possible, judicieux de poser les portes-
rampes dans le sens de la pente et les rampes suivant les courbes de niveau. En terrain plat, le
partage égal du débit des 2 côtés du porte-rampe représenterait le meilleur tracé.

En terrain en pente, le tronçon amont du porte-rampe doit être choisi plus court que le
tronçon aval. On recherchera un compromis bien étudié quant au choix des longueurs des
tronçons et des diamètres des conduites pour obtenir des charges pratiquement identiques aux
extrémités du porte-rampe.

3. VARIATION DU DEBIT D’UN DISTRIBUTEUR

Les différences de débits entre les distributeurs d’un poste d’arrosage sont dues :

- aux hétérogénéités de fabrication du distributeur choisi (non uniformité


technologique),
- aux variations topographiques et aux différences de pressions s’exerçant sur les
distributeurs dues aux pertes de charge dans les rampes et porte-rampes (non
uniformité hydraulique),
- aux phénomènes de vieillissement ou d’obstruction différencieis des distributeurs
apparaissant au bout d’une certaine période d’utilisation et s’aggravant avec le
temps (non uniformité temporelle).

En effet, la loi débit-pression d’un distributeur est de la forme :

q=K HX (7.1)
d

Les valeurs de x sont différentes selon le type de distributeur .


goutteur à capillaire x = 1
. goutteur a circuit long (partiellement turbulent) x = 0.7
. goutteur a orifice (régime entièrement turbulent) x = 0.5
goutteur vortex x = 0.4

La variation de débit en fonction de la variation de pression a pour expression

dq = K x Hx-’ . d H
d’ ‘

dq-
- x.-
dH
9 H
116

Soit
9-
-x.-
AH
9 H

Ainsi. pour une variation de débit donnée (AQ) toutes conditions étant égales par
ailleurs, la variation maximale de pression le long d’une rampe sera différente selon le type de
distributeurs utilisé

Exemple.
4 = 1 O ?O‘ et la pression nominale H,
Si. __ = 1 O m.
c1

On aura 1

. dans le cas d’un goutteur à circuit long (x = 0,7) :


0.1 x 10
AH = = 1.43 m.c.e.
O, 7

. dans le cas le cas d’un goutteur à orifice (x = 0,5) :


0.1 x 10
AH = -~ = 2 m.c.e.
0,5

11 en résulte que la longueur maximale de rampe utilisable (même débit et même


diamètre) sera différente dans les deux cas puisque la perte de charge autorisée est difTérente.

Exemple :
Soit une rampe de débit unitaire q = 4 l/h/m. Calculer sa longueur maximale L,,l,,
4 = 10 ?O‘ et une pression nominale
dans l’hypothèse d’une variation du débit de __
9
H,, = 10 m. On considèrera une conduite en PE basse densité de diamètre D =
13/ 16 et on utilisera la formule de pertes de charge de WILLIAMS-HAZEN (cf 5
4.2).

La formule de perte de charge de WILLIAMS-HAZEN (équation 7.12 du 4.2.)


est :

q = 4 l/h/m , D = 13 mm, C = 130 pour D I15 inm

J = 0.9187. 10-5L’.852

On procède ensuite par itérations.


117

. dans le cas d’un goutteur à circuit long


J.L,,,,, = AH = 1.43 m et on obtient L, = 66 m

. dans le cas d’un goutteur à circuit court :


J.L,,,,, = AH = 2 m et on obtient L,,, = 74 m

4. DlMENSIONNEMENT DES CONDUITES PRINCIPALES ET DES PORTES-


RAMPES

Pour le dimensionnement des conduites assurant un service d’extrémité (débit constant


sur toute la longueur de la conduite), il existe diverses formules de calcul des pertes de charge
dont quelques unes sont présentées ci-dessous. Il est à noter que pour les tuyaux en plastique
il est recommandé de ne pas dépasser des vitesses de 1.5 m.s-’ .

4.1. Formule de DARCY-WEISBACH

11 semble d’après de récentes recherches que cette formule donnent de meilleurs


résultats pour les écoulements dont le nombre de Reynolds (Re) est inférieur à 25 000. On
remarquera que ce type d’écoulement est fréquent en micro-irrigation où les vitesses de l’eau
sont faibles et les diamètres de conduites réduits.

La forniule est donnée par

Q
Sachant que V = -,
S
On obtient .

J=-- Q2
(7.4)
D 2g.S2

perte de charge linéaire unitaire


vitesse moyenne de l’eau
section de la conduite de diamètre D
diamètre intérieur de la conduite
débit de la conduite
Accélération de la pesanteur
Coefficîent de perte de charge linéaire dépendant du régime
d’écoulement
118

pour Re 2 O00 (régime laminaire), h dépend de Re, mais non de la rugosité du


tuyau
64
(éq. de Poiseuille) (7.5)
R
e
pour 2 O00 < Re < 4 O00 (régime instable), h est très sensible à des variations de
rugosité des parois. Sa détermination est difficile ; néanmoins on peut adopter la
relation suivante :

h = 3 . 4 2 10-5 R 0.85 (7.6)


e

pour 4 O00 < & < 25 O00 et plus (régime turbulent), h dépend de R, et de la rugosité
du tuyau ; pour des tuyaux lisses, la rugosité n’intervient pas et l’on peut utiliser
l’équation de Blasius :

0.3 164
h= (Blasius) (7.7)
R 0.25
e

Lorsque Rc est supérieur à 25 000, h est relativement constant pour une catégorie
donnée de tuyaux. Pour les tuyaux plastiques, h varie entre 0.018 et 0.027. en l’absence de
données du fabricant, on prend souvent h = 0.025.

pour des tuyaux rugueux, en régime entièrement turbulent (R, > 10 000), de
nombreuses formules permettent d’estimer la valeur de h. Pratiquement, on fait
fréquemment appel à la formule de Colebrook et White ou au diagramme de
Moody.

La formule de Colebrook et White s’écrit :

Le choix de la rugosité E à adopter constitue la difficulté majeure d’application de cette


formule Le tableau ci-après fournit des valeurs indicatives de E pour différents types de
tuyaux
LI')

Tableau 18 : valeurs de E

Nature E en m

Verre E 10-~

Tuyau étiré en cuivre ou laiton z 10-6


Tuyau en PE ou PVC 1 à 10"

Acier, neuf 1o -~ à 5.10'~

Acier, légèrement rouillé 5.10'~ à 1.5.10-~

Acier, incrusté i . ~ . i o - à~ 3 10"

Fonte revêtue intérieurement PUR 10-~

Fonte neuve bitumée intérieurement 1o -~ à 1.5.10-4

Fonte neuve, non revêtue 2.5 1 0 - ~

Fonte âgée et incrustée 1.5.10-~ à 3 . 1 o - ~

Béton neuf et lisse 0.3.10'3 à 0.8 10"

Pour des tuyaux lisses, la formule de Colebrook et White devient :

(7.9)

Pour les conduites à section circulaire, en exprimant D en mm et Q en 1.h-' la formule de


Darcy-Weisbach (équation 7.4) devient:

J = 6.38h.D-5 .Q-2 (7.10)

Si on estime X à partir de l'équation de Blasius (équation 7.7) pour de l'eau à 20 OC. on


obtient

J = 0.465D--4.75 .Q1 75 '


(7 11)
120

4.2. Formule de WILLMMS - HAZEN

C’est la formule utilisée classiquement en micro-irrigation pour le calcul de la perte de


charge J occasionnée par le passage d’un débit d’extrémité Q dans un tuyau de longueur L.

J =
L
= 2.78. IOp6 ):[ 1.852
D-. 4.87 1 (7.12)

avec 1

J (in/m) : perte de charge linéaire unitaire


AH (m) : perte de charge
L(m) : longueur de la conduite
Q(tn3/h) : débit de la conduite
D(m) : diamètre intérieur de la conduite
C : coefficient de perte de charge.

Pour les tuyaux plastiques à parois lisses, on peut admettre :

C = 130 pour des diamètres inférieurs à 15 mm


C = 140 pour des diamètres compris entre 15 et 25 mm
C = 150 pour des diamètres compris entre 25 et 30 min

Tuyaux en fonte : 100 < C < 130 ,


Tuyaux en acier neufs : C = I I O ;
Tuyaux usagés en acier : C = 100.

Cette relation ne prend pas en compte l’influence des variations de viscosité de l’eau

Si on exprime D en mm et Q en l/h, l’équation (7.12) devient :

J = 3.17.103 [z) 1.852


D- 4.871 (7.13)

4.3. Formule de GUYON-PERNES

Cette formule a été établie spécialement pour polyéthylène (P.E)

J = - -AH
=8.10 5 . Q1.75 . D-4.75 (7.14)
L

Avec : J(m/m) : Q(l/s) et D (inm)


121

Ou encore

J = ~ 9"
L
= 0.478 " D- 4.75 (7,15)
Avec : J(in/m) ; Q(l/h) et D (mm)

4.4 - Remarques

. Les différentes formules présentées peuvent s'écrire sous la forme généralisée


J=K.QU (7.16)

. Lorsqu'on utilise les formules de perte de charge autres que celles de DARCY-
WEISBACH, on néglige les effets de la température qui peuvent être importants et
conduire à de graves erreurs. On doit alors faire des vérifications avec la formule de
DARCY-WEISBACH.

. La perte de charge totale dans la conduite de longueur L est


AH = J.L

. Dans le cas où les conduites et porte-rampes desservent un grand nombre de rampes,


on peut pour simplifier les calculs appliquer l'équation de Williams-Hazen pour les
rampes (éq 7.12 ou 7.13) en assimilant le branchement de chaque rampe à un
distributeur de débit égal au débit entrant dans la rampe.

5. CALCUL HYDRAULIQUE D'UNE RAMPE EN MICRO-IRRIGATION

5.1. Position du problème

Considérons une rampe de diamètre D et de longueur L, comportant n distributeurs


L
de débit q, aussi constant que possible et équidistants de Sd = -
n

Le débit Q en tête rampe est :


11

Q = q , +q2 + .........+(ln =cqi (7.16)


1=1
11

(7.17)
122

Fig.55 : Répartition des débits et des pressions le long d’une rampe en micro-irrigation.

Le débit transporté par la rampe est donc variable de l’origine à l’extrémité du tuyau
et lorsque les débits des distributeurs sont égaux, cette variation est linéaire depuis n.q en
amont du premier distributeur jusqu’à O en aval du dernier distributeur.

La rampe assure ainsi un c service en route )) par opposition à un N service


d’extrémité )) qui correspond au cas où le débit reste constant sur toute la longueur de la
rampe.

5.2. Méthode de calcul classique


En supposant que les n distributeurs ont tous le même débit quelle que soit leur
position sur la rampe :
q, = q2 =q3 = ” ........ -
-9,
On peut écrire
Q -
9i = I= 4m (7.18)

-
‘1 m = débit moyen

Quelle que soit la formule utilisée, la perte de charge dans chaque tronçon de rampe
de longueur 1 = Sd délimité par 2 distributeurs consécutifs, où le débit reste constant est
d’après l’équation (7.14) :

soit

j i = K I Q“
i
123

Or la perte de charge totale j est la somme des pertes de charge dans les divers
tronçons numérotés à compter du dernier distributeur :

n
j = . C Ji
1=1

-a
Dans le dernier tronçon : j , =K 1 qm

.............

et : j, =K 1 (n 6, )“ cas où la rampe débute à une distance


1 avant le premier distributeur

(7.19)

L
En se rappelant que : 1 = Sd = - - Q
et q i n = -
n n
On obtient :

, 1 a + 2a + 3 u + .......+ n a
J=KLQ (7.20)
.“+1

Donc
J=F K L Q ~ (7.21)
OU

K L Q“ = perte de charge en service d’extrémité

F = coefficient de réduction de perte de charge pour passer du cas d’un service


d’extrémité au cas d’un service en route.

1“ + 2 “ + 3 “ + . . . . . . . + n a - i = I
F= -~ (7.21)
a+l na +1

11 existe des tables donnant F en fonction de n, mais elles diffèrent entre elles suivant
la valeur de l’exposant a et aussi de la position du premier distributeur par rapport à l’origine
de la rampe (écartement à Sd ou à S d /2 ou à O).

En micro-irrigation, une rampe comporte en général 20 à 30 distributeurs (n


souvent supérieur à 20) et donc F peut être considéré comme constant et pris égul
h F N 0.36
124

Grosso modo, la perte de charge AH dans la rampe avec le service en route peut être
calculée à partir de la valeur de la perte de charge AHf d’une canalisation identique
transportant la totalité du débit jusqu’à son extrémité (service d’extrémité), au moyen de
l’approximation ci-après,

On peut aussi supposer que F s’applique à L et F.L représenterait alors une conduite
équivalente de longueur réduite pour laquelle on calcule la perte de charge pour le service
d’extrémité.

Le calcul précis de la perte de charge globale est en général effectué à l’aide de la


formule de Williams-Hazen :

AH = 2.78.10- 6,F.L.D- (7.23)

AH(m) = pertes de charges dans la rampe

L(m) = longueur de la rampe


D(m) = diamètre intérieur de la rampe
n = nombre de distributeurs de la rampe
Q(I113/h) = débit moyen des distributeurs
F = coefficient
de réduction de perte de charge pour passer du cas d’un service
d’extrémité à celui d’un service en route (pour n >20, F = 0.36).

c, = coefficient de perte de charge particulier aux rampes munies de goutteurs


(80 < C, < 140) ; les valeurs les plus basses concernent les rampes munies
de goutteurs en ligne qui peuvent être à l’origine d’importantes pertes de
charges singulières

L’indétermination des valeurs de C, limite l’utilisation de l’approche ci-dessus. Une


autre méthode, moins précise, dite de la longueur équivalente peut aussi être utilisée. Elle
consiste à majorer la longueur effective de la rampe d’une certaine distance sur laquelle la
perte de charge est considérée équivalente à celle provoquée par les distributeurs.
Généralement, on retient les longueurs équivalentes suivantes :

,1 = 1 à 3 m pour un goutteur en ligne avec embout cannelé ou à baïllonnette


1, = O. 1 à 0.6 m pour un goutteur en dérivation
1, = 0.3 à 1 m pour un goutteur en ligne avec T de raccordement qui gène peu le
passage de l’eau.
12s

La perte de charge dans la rampe est donnée par


AH = J . (L + n 1,) F (7.24)

avec :
J ( d m ) = perte de charge linéaire unitaire pour la totalité du débit (Q = n . q j
L(m) = longueur de la rampe

1, (m) = longueur équivalente pour un distributeur


F = coefficient de réduction de perte de charge pour passer du service d’extrémité
au service en route.

Application

a) Déterminer le nombre de goutteurs et le débit d’une rampe de 67.1 m de long


équipée de goutteurs de 7.57 l/h espacés de 1.52 m.

b) Déterminer AH dans la rampe sachant que le tuyau est en P.E de diamètre


intérieur 14.7 mm. On prendra C, = 98 et la longueur fictive équivalente de
rampe pour un goutteur, 1, = 1.73 in.

5.3. Méthode du débit uniformément réparti

La méthode précédente a la prétention d’un calcul plus ou moins exact. En realité, les
débits des n distributeurs ne sauraient être égaux compte tenu des pertes de charge et de la
topographie (dénivellation le long du tracé de la rampe).

11 est possible de faire une approximation supplémentaire et considérer que l’on a affaire
à une rampe théorique distribuant l’eau de façon idéalement continue et uniforme sur toute sa
longueur (cas d’une rampe poreuse parfaitement uniforme, horizontale et sans perte de
charge)

1- L-x X ...

1- -
L

Fig. 56 : Schématisation de la rampe théorique uniforme


5.3.1. Détermination de la Derte de charg;e a partir de l’aval

Appliquons la formule de perte de charge à un tronçon infiniment petit dx situé à une


distance x de l’extrémité de la rampe et dans lequel le débit Q est supposé constant.

D’après l’équation (7.15) :

En posant :

Q = x .d, d étant le débit par mètre linéaire de rampe, il vient :


- d.i =K ((x .d)U = K xU da
dx

En intégrant entre O et L

j = IoL d j = I oL K da xa dx

j=Kda

1
~
f+1
a+l
-
- -
a+l -
K.d a .La .L
J

1=- .J.L (7.25)


ff+1

11 en résulte que la perte de charge dans une rampe où le débit est uniforinément
distribué sur toute la longueur équivaut au quotient par (a+ 1) de la perte de charge que l’on
aurait eue sur le débit avait été conduit jusqu’à l’extrémité.

La dérivée de la ligne piézométrique est

(7.26)

Cette dérivée s’annule pour L = O (origine de la rampe) et augmente progressivement


avec L, puisque a > 1. La ligne piézométrique présente donc une concavité tournée vers le
haut.
127

5.3.2. Détermination de la perte de charge à partir de l’amont

Q=O

J
Fig.58 : Schéma de la rampe

1
PourOE:j= ~ K . d a .La . L = K ’ La+’
a+l

Pour ME : j2 = K’ L?+]

Le tronçon OM de longueur LI assure à la fois un débit en route et un débit


d’extrémité :

Comme L2 = L - LI, il vient de l’équation (7.27) :

Donc :

(7.28)

LI , on peut calculer J I
A partir de -
L J

j peut être aisément calculée à partir de L et d (débit par mètre linéaire de rampe).

L
En posant = i, avec i variant de O en tête de rampe à 1 à l’extrémité de rampe),
L
on obtient :

JI
--
-
1 - (1 - i) a+1 (7.29)
j
128

On peut tracer la courbe donnant T- , mais en pratique il suffit de


I
déterminer quelques valeurs de 1 pour pouvoir tracer la ligne piézométrique. En particulier,
1
on considèrera les abscisses :

x = 0.25 L
x = 0.50 L
x = 0.75 L

Appiiccition

On considère une installation de micro-irrigation ayant les caractéristiques


suivantes

- rampe horizontale en P.E de longueur L = 150 m et de diamètre D = 13 mm


- débit linéaire de la rampe 4 l/Wm
- écartement des capillaires sur la rampe S d = 2 m
- débit des capillaires : q = 8 I/h
- pression en tête de rampe : 10 in.

On demande de construire la ligne piézométrique de la rampe. On utilisera pour le


calcul de la perte de charge, la formule de GUYON-PERNES. Le premier capillaire est placé
,
/ r \

à S d = 2 m de l’origine de la rampe. On établira au préalable la courbe % =f


J
tableau des valeurs de JI
en fonction de i =
LI
-
1 L

5.4. Répartition des pressions le long d’une rampe uniforme

5.4.1. En terrain plat

La variation de la pression ne provient que des pertes de charge. Les recherches


montrent que la forme générale et les caractéristiques de la courbe piézométrique sont
indépendantes des caractéristiques hydrauliques des distributeurs ainsi que de l’importance de
la perte de charge (Keller et Karmeli, 1974).

On peut repérer la position d’un distributeur sur la rampe par sa position relative L
(fis. ) . On pose :

. L = O, en tête de la rampe
. L = 0.5, au milieu de la rampe
L = 1, à l’extrémité aval de la rampe.

Si la rampe porte n distributeurs, on a :


129

P
L=- pour le p.ieme à partir de l’amont.
n

La pression dans la rampe au point de position relative L est H(L).

De nombreuses expériences menées par Keller et Karineli (1974) ont montré que
pour une large gamme d’exposant x du distributeur et de perte de charge totale, la pression
moyenne se situe au point de position relative L = 0.39. En amont de ce point intervient 77 %
de la perte de charge totale AH et 23 % en aval.

En terrain plat, la pression moyenne est : = H(L = O) - 0.77 AH.

Connaissant la courbe
-
débit-pression du distributeur choisi (fournie par le fabricant),
on peut aisément calculer q et qmin connaissant H et Hmin. On peut aussi déterminer la valeur
de CU pour toute la rampe.

n/2 P n- 3 n- 2 n-1 ri
1 1 2 3 4
I 1 1 , 1 l
l l
1

n sd
, l
c1
1 I
1- 1
L = P/”
Îl
L Z l
I
1
+PR:iSlON EN TETE DE RAMPE

l
0,77 A H

-10) - H ( L =1 )
PRESSION MOYENNE H

Fis. 58 : Courbe de répartition des pressions le long d’une rampe

5.4.2. En terrain a pente uniforme ou variée.

II faut tenir compte de la différence d’altitude des points de la rampe. Les terrains
ondulés font intervenir des pertes de charge non linéaires (gains couplés avec des pertes) si
bien que chaque cas est à traiter différemment.

Lorsque la pente est assez uniforme, la différence de cote est caractérisée par des
courbes de pertes ou des gains linéaires.
130

Application

On considère une rampe de longueur 150 m. Les tuyaux PVC disponibles sur le
marché ont les diamètres intérieurs différents suivants : 8.8 mm ; 12.4 mm ; 15.2
mm ; 19 min. Ils peuvent supporter une pression maximale de 6 bars.

Les distributeurs installés sur la rampe sont espacés de 5 m et obéissent à une loi
débit-pression de la forme : q = 0.644 Ces distributeurs présentent un
coefficient de variation de fabrication CVf = 4.1 %.

a) Déterminer en terrain plat, les valeurs de qmin, q et CU puis tracer la courbe de


distribution des pressions. Pour les pertes de charge dans la rampe, on utilisera la
formule de WILLIAM-HAZEN avec C, = 150.

b) Faire le même travail qu’en (a) dans le cas où le terrain présente une pente
uniforme descendante de 0.2 %.

c) Faire le même travail qu’en (a) dans le cas où le terrain présente une pente
uniforme montante (0.3 ”/O) puis descendante (O. 15 %). La partie montante présente
une longueur de 67.5 in.

5.5. Détermination de la distance x où la pression effective est minimale

A un point d’abscisse x de la rampe, la perte de charge s’écrit (cf. équation 7.28)

a) Cas d’une pente favorable (rampe descendante)

Dans ce cas, le point de pression minimale est situé à un point d’abscisse x pour
lequel la dérivée de H - j(x) est parallèle à la pente 1 du terrain.
a
d(H - j(x) ) -
(a + 1). j .(IL;) =I
j L
d’où
13 1

b) Cas d’une Dente nulle ou montante

Dans ce cas, la pression effective est minimale en x = L.

5.6. Rampes télescopiques

5.6.1. Détermination de la perte de charge totale

Le débit dans la partie terininale de la rampe est beaucoup plus faible qu’à l’origine.
On peut alors placer un tuyau de plus faible diamètre.

En pratique. on se limite à deux tronçons de diamètres différents sur la inême rampe.

Le calcul d’une rampe télescopique à 2 tronçons s’effectue .


AH = AH (Di, L) - AH (DI, L2) + AH (D2, Lz)
avec ’

AH (DI, L) = perte de charge que l’on aurait si toute la rampe (L = LI + Lz) était
entièrement en diamètre D I .
AH (DI, L2) = perte de charge que l’on aurait si le deuxième tronçon LZ avait u n
diamètre D I .
AH (D2, L2) = perte de charge que l’on aurait dans le deuxième tronçon LZ de
diamètre Dz.

Chacune des pertes de charge est calculée séparément à l’aide de l’équation (7.23)

L’utilisation de rampes télescopiques présente quelques avantages (diminution du


coût de l’installation par réduction du poids de P.E utilisé. meilleure maîtrise de la ligne
piézométrique pour mieux suivre le profil naturel du terrain) mais aussi quelques
inconvénients (augmentation de la perte de charge, coût supplémentaire de la pièce spéciale
nécessaire au raccordement des 2 tuyaux).

5.6.2. Détermination de la distance x nécessaire au chanFement de diamètre pour


conserver une perte de charge AH

La distance x à partir de laquelle on doit changer de diamètre pour obtenir une perte
de charge connue AH peut être calculée comme ci-dessus.
cx w+l
Formule générale AH = K.DIn . q . 1
d ; débit unitaire l/h/m.
1
a+l
x=L-
DY - D y (K.q“ 1
J
132

Application

On considère une rampe télescopique en P.E de longueur totale 150 m et débit


linéaire 4 I/h/m. Le diamètre du premier tronçon est Dl = 14.5 mm et celui du second
tronçon est D2 = 13 mm.

Calculer les longueurs Li et Lz des deux tronçons si l’on souhaite observer une perte
de charge AH = 7.5 m. On utilisera la formule de GUYON-PERNES.

6. DISPOSITION ET CALCUL DES PORTE-RAMPES

6.1. Disposition des porte-rampes

La disposition des porte-rampes doit avoir pour contrainte essentielle la conservation


de la charge dans des limites de variation fixées. En cas de besoin on peut recourir à un
régulateur de pression ou à un limitateur de débit en tête de porte-rampe.

En terrain accidenté, il est recommandé de disposer les portes-rampes dans le sens de


la pente de sorte que les rampes soient parallèles aux courbes de niveau.

En terrain plat, le porte-rampe est placé de manière à obtenir une longueur identique
de part et d’autre de la conduite principale.

En terrain en pente, le tronçon amont du porte-rampe doit être plus court que le
tronçon aval. Un compromis doit être trouvé entre la longueur des tronçons et leur diamètre
pour obtenir aux extrémités du porte-rampe des charges équilibrée.

6.2. Calcul hydraulique du porte-rampe

Le calcul du porte-rampe est identique à celui de la rampe, sauf que l’espacement


entre les points de distribution est plus important et les débits sont plus élevés.
133

CHAPITRE 8

1 MAINTENANCE DU RESEAU 1
Pour garantir une qualité de fonctionnement qui permette d’assurer véritablement des bonnes
performances au niveau du réseau, il est indispensable d’instaurer un programme rigoureux de
suivi, de contrôle et de maintenance. En effet, le réseau d’irrigation en micro-irrigation a la
particularité d’être vulnérable à un certain nombre de pathologies auxquelles il faut remédier
promptement.

1. PATHOLOGIES DES RESEAUX DE MICRO-IRRIGATION

Les réseaux de micro-irrigation sont exposés à diverses pathologies qui entravent


leur fonctionnement adéquat. Il s’agit essentiellement
- des phénomènes de colmatage des filtres et d’entartrage des tuyauteries ;
- des phénomènes d’obstruction des émetteurs d’eau ;
- du vieillissement du matériel ;
- des dommages causés sur le matériel par divers agents ( intempéries, faune,
insectes, hommes, surpressions et dépressions, etc.)
Pour maîtriser l’ensemble des pathologies, des opérations périodiques d’entretien et
de contrôle doivent être entreprises par l’exploitant. En phase de conception, le rôle du
projeteur est de prévoir des dispositifs pour faciliter 1’entretien du système.

2. ENTRETIEN DES RESEAUX DE MICRO-IRRIGATION

2.1. - Entretien des filtres

On vérifiera la perte de charge par lecture des manomètres amont et aval. Le cas
échéant, on utilisera un seul inanoinètre branché successivement sur l’amont et sur l’aval
grâce à un robinet à 3 voies.

L’opération de nettoyage des filtres sera impérativement déclenchée lorsque les valeurs de
consigne de la perte de charge sont atteintes ou dépassées.

2.2. - Entretien des émetteurs d’eau

Pour une même charge en tête, on réalisera le contrôle du débit de plusieurs


distributeurs (toujours les mêmes) et on effectuera le calcul du coefficient d’uniformité au
champ. 11 y a nécessité de suivre les évolutions du coefficient d’uniformité et de procéder au
nettoyage du réseau à l’acide ou à l’eau de javel s’il y a lieu.
134

2.3. - Entretien des rampes et des oorte-rampes

Il faut réaliser une purge des extrémités, au moins une fois par an avant l’arrêt de
l’installation. Les purges doivent commencer par les porte-rampes et se poursuivre sur les
rampes, c’est à dire de l’amont vers l’aval.

Des robinets de purge au point bas permettent aussi de faire des chasses, si l’eau
d’irrigation contient beaucoup d’éléments fins.

Dans certaines situations, il peut être nécessaire également, en plus de la pratique des
purges des rampes, de recourir au détartrage périodique par l’utilisation périodique d’acide
chlorhydrique à une concentration d’environ 5 %O. On peut en même temps lutter contres les
algues et les bactéries en injectant, en fin de campagne et hors culture, de l’eau de javel à une
concentration de 0.5 %O pendant 30 minutes.

2.4. - Réparation des dégâts divers

Les dégâts divers causés au matériel feront l’objet de réparation rapide. A cet effet, il
est indispensable de .

- constituer un stock conséquent de pièces de rechange ;


- former l’exploitant aux opérations de réparation simples ;
- disposer de compétences locales pour les réparations plus importantes
135

BIBLIOGRAPHIE

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